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Dès la « Renaixença » (seconde moitié du XIX ème siècle) on trouve des femmes parmi les écrivains qui ont décidé de redonner vie et prestige à la littérature écrite en catalan. Victor Català est la première femme à acquérir –sous un pseudonyme masculin– un véritable statut de grande romancière, en particulier avec Solitud (publié en 1905-1906 et traduit en français en 1938 pour les éditions Denoël). Victor Català poursuivra sa carrière jusque dans les années 1950. Avec la génération des auteures de l’avant guerre civile (qui publient à partir de 1925) apparaît le deuxième très grand nom féminin des lettres catalanes, Mercè Rodoreda (1909-1983), qui publie 5 romans à cette époque. Dans l’immédiat après guerre civile, Maria Aurèlia Capmany (1918-1991) entame, malgré la censure et la répression, une œuvre remarquable de romancière, dramaturge et essayiste qu’elle poursuit jusqu’à sa mort. Mercè Rodoreda commence en 1958, avec la publication du recueil 22 contes, sa seconde carrière, celle qui voit la création de ses grands romans La place du Diamant, Rue des Camélias, Miroir brisé (Mirall trencat), entre autres. Durant cette décennie (des années 60) apparaissent d’autres romancières écrivant en catalan, et pas seulement depuis la Catalogne avec, en particulier la majorquine Antònia Vicens. Ce mouvement se poursuit et s’amplifie durant les années 70 avec l’apparition d’une nouvelle génération dans laquelle on peut citer les noms de Maria Àngels Anglada (1930-1999, également poétesse), Montserrat Roig (1946-1991), des majorquines Maria Antònia Oliver (1946) et Carme Riera (1948) et de la valencienne Isabel Clara Simó (1943). La fin de la dictature voit l’explosion de cette littérature écrite par des femmes, souvent féministe, expression de cette moitié du ciel que le régime franquiste avait voulu cantonner à la maternité et aux tâches ménagères, expression également de leur ouverture au monde. Les noms de Maria Barbal (1949), Maria Mercè Roca (1958), Maria de la Pau Janer (1966), Margarida Aritzeta (1953) en témoignent. Cette présence féminine se poursuit à l’heure actuelle ; citons, entre autres Imma Monsó, Empar Moliner ou Najat El Hachmi, cette dernière étant issue de l’immigration marocaine. Si les romancières sont les plus nombreuses à figurer parmi les grands noms de la littérature catalane, il ne faut pas oublier les poétesses : la majorquine Maria Antònia Salvà (1869-1957), les catalanes Clementina Arderiu (1889-1976), Rosa Leveroni (1910-1985) ou Maria Mercè Marçal (1953-1998), ni les jeunes dramaturges actuelles : Luisa Cunillé, Beth Escudé et Àngels Aymar. Ce cycle permettra d’entendre à Paris des voix significatives de la création littéraire catalane actuelle renouant avec cette tradition et s’exprimant sur la société contemporaine. ANNE CHARLON Professeur des Universités 27 novembre 2009 à 19h Mémoire et fiction Rencontre entre Carme Riera et Marie Nimier. Modérateur : Carles Torner, Directeur de la section littérature de l’Institut Ramon Llull. 10 février 2010 à 19h Venues d’ailleurs ; la périphérie et la capitale Rencontre avec Mercè Ibarz et Maria Barbal. Modérateur : Anne de Saint-Amand, critique littéraire au Figaro Magazine. 10 mars 2010 à 19h La découverte de l’autre Rencontre avec Imma Monsó et Lolita Bosch. 5 mai 2010 à 19h Identité et migration Rencontre entre Najat El Hachmi et Hédi Kaddour. 16 juin 2010 à 20h Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice. Récital de Laia Noguera et Susanna Rafart, accompagnées du plasticien Jordi Aligué. Toutes les rencontres auront lieu à l’auditorium de l’Instituto Cervantes (7, Rue Quentin Bauchart, 75008, Paris) sauf pour le 16 juin : 28 e Marché de la Poésie (place Saint-Sulpice, 17-20 juin 2010) : la poésie catalane, invitée à l’honneur. programme

La découverte de l’autre Identité et migration · Maria Àngels Anglada (1930-1999, également poétesse), Montserrat Roig (1946-1991), des majorquines Maria Antònia Oliver (1946)

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Page 1: La découverte de l’autre Identité et migration · Maria Àngels Anglada (1930-1999, également poétesse), Montserrat Roig (1946-1991), des majorquines Maria Antònia Oliver (1946)

Dès la « Renaixença » (seconde moitié du XIXème siècle) on trouve des femmes parmi les écrivains qui ont décidé de redonner vie et prestige à la littérature écrite en catalan.

Victor Català est la première femme à acquérir –sous un pseudonyme masculin– un véritable statut de grande romancière, en particulier avec Solitud (publié en 1905-1906 et traduit en français en 1938 pour les éditions Denoël). Victor Català poursuivra sa carrière jusque dans les années 1950.

Avec la génération des auteures de l’avant guerre civile (qui publient à partir de 1925) apparaît le deuxième très grand nom féminin des lettres catalanes, Mercè Rodoreda (1909-1983), qui publie 5 romans à cette époque.

Dans l’immédiat après guerre civile, Maria Aurèlia Capmany (1918-1991) entame, malgré la censure et la répression, une œuvre remarquable de romancière, dramaturge et essayiste qu’elle poursuit jusqu’à sa mort.

Mercè Rodoreda commence en 1958, avec la publication du recueil 22 contes, sa seconde carrière, celle qui voit la création de ses grands romans La place du Diamant, Rue des Camélias, Miroir brisé (Mirall trencat), entre autres.

Durant cette décennie (des années 60) apparaissent d’autres romancières écrivant en catalan, et pas seulement depuis la Catalogne avec, en particulier la majorquine Antònia Vicens. Ce mouvement se poursuit et s’amplifie durant les années 70 avec l’apparition d’une nouvelle génération dans laquelle on peut citer les noms de Maria Àngels Anglada (1930-1999, également poétesse), Montserrat Roig (1946-1991), des majorquines Maria Antònia Oliver (1946) et Carme Riera (1948) et de la valencienne Isabel Clara Simó (1943).

La fin de la dictature voit l’explosion de cette littérature écrite par des femmes, souvent féministe, expression de cette moitié du ciel que le régime franquiste avait voulu cantonner à la maternité et aux tâches ménagères, expression également de leur ouverture au monde.

Les noms de Maria Barbal (1949), Maria Mercè Roca (1958), Maria de la Pau Janer (1966), Margarida Aritzeta (1953) en témoignent. Cette présence féminine se poursuit à l’heure actuelle ; citons, entre autres Imma Monsó, Empar Moliner ou Najat El Hachmi, cette dernière étant issue de l’immigration marocaine.

Si les romancières sont les plus nombreuses à figurer parmi les grands noms de la littérature catalane, il ne faut pas oublier les poétesses : la majorquine Maria Antònia Salvà (1869-1957), les catalanes Clementina Arderiu (1889-1976), Rosa Leveroni (1910-1985) ou Maria Mercè Marçal (1953-1998), ni les jeunes dramaturges actuelles : Luisa Cunillé, Beth Escudé et Àngels Aymar.

Ce cycle permettra d’entendre à Paris des voix significatives de la création littéraire catalane actuelle renouant avec cette tradition et s’exprimant sur la société contemporaine.

Anne ChArlonProfesseur des Universités

27 novembre 2009 à 19h

Mémoire et fictionRencontre entre Carme Riera et Marie Nimier. Modérateur : Carles Torner, Directeur de la section littérature de l’Institut Ramon Llull.

10 février 2010 à 19h

Venues d’ailleurs ; la périphérie et la capitaleRencontre avec Mercè Ibarz et Maria Barbal. Modérateur : Anne de Saint-Amand, critique littéraire au Figaro Magazine.

10 mars 2010 à 19h

La découverte de l’autre Rencontre avec Imma Monsó et Lolita Bosch.

5 mai 2010 à 19h

Identité et migrationRencontre entre Najat El Hachmi et Hédi Kaddour.

16 juin 2010 à 20h

Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice.Récital de Laia Noguera et Susanna Rafart, accompagnées du plasticien Jordi Aligué.

Toutes les rencontres auront lieu à l’auditorium de l’Instituto Cervantes (7, Rue Quentin Bauchart, 75008, Paris) sauf pour le 16 juin : 28e Marché de la Poésie (place Saint-Sulpice, 17-20 juin 2010) : la poésie catalane, invitée à l’honneur.

programme

Page 2: La découverte de l’autre Identité et migration · Maria Àngels Anglada (1930-1999, également poétesse), Montserrat Roig (1946-1991), des majorquines Maria Antònia Oliver (1946)

27 novembre 2009 10 février 2010 10 mars 2010 5 mai 2010 16 juin 2010

forment un diptyque, une chronique poétique sur les changements que la vie moderne impose au monde rural qui s’intéresse aux rapports entre mémoire et imagination, entre le quotidien et le fantastique. Cette recherche autour de la société contemporaine s’est poursuivie avec des récits sur la ville comme A la ciutat en obres, en 2002 (paru en 2004 aux éditions Tinta blava sous le titre Dans la ville en chantiers), et Febre de carrer, en 2005. Elle a aussi publié des essais sur les arts visuels, sur la littérature et sur les films de Luis Buñuel, ainsi que plusieurs ouvrages sur l’écrivaine Mercè Rodoreda, dont le déjà célèbre Rodoreda: Exili i desig (2008). Plusieurs de ses livres ont été traduits en différentes langues.

Maria Barbal (Tremp, 1949). Originaire du Pallars Jussà, dans les Pyrénées, Maria Barbal est arrivée à Barcelone au milieu des années soixante, ce qui constitua pour elle ce qu’elle appellera une véritable « migration culturelle ». Titulaire d’une licence en philosophie et en lettres obtenue à l’Université de Barcelone, elle a publié en 1984 Pedra de tartera (paru en 2004 aux éditions Tinta blava sous le titre Pierre d’éboulis), couronné par le prix Joaquim Ruyra 1984 et par plusieurs autres distinctions. En 1992, son roman Càmfora obtient le Prix national de littérature catalane 1993, décerné par le Gouvernement de Catalogne. Puis vinrent Carrer Bolívia (2000),

et El Periódico en Espagne, ainsi que Letras Libres et El Universal au Mexique.

Imma Monsó, (Lleida, 1959) est professeur de langues étrangères après des études en langues modernes (français) et d’une spécialisation en linguistique appliquée à Strasbourg et Caen. Elle a commencé son parcours comme romancière en 1996 avec On ne sait jamais. En 1998 le roman Com unes vacances obtient les prix Prudenci Bertrana et Cavall Verd de la critique catalane. Après Tot un caràcter (2001) elle retourne aux recueils de récits avec Millor que no m’ho expliquis (2003) et Marxem, papà. Aquí no ens hi volen (2004). Elle est considérée aujourd’hui comme l’un des écrivains les plus intéressants de sa génération. Son œuvre complète a été traduite en espagnol, italien, portugais, hongrois et hollandais. Sa dernière œuvre publiée est Una tempesta (La Magrana, 2009).

Najat El Hachmi, (Nador, Maroc, 1979) est arrivée à l’âge de 8 ans en Catalogne où elle a suivi sa scolarisation dans des écoles catalanes.

Bella edat (2003), País íntim (2005) et Emma (2008). La lucidité avec laquelle elle parle des rapports humains et de l’action du temps sur le vécu des gens lui a valu les louanges de la critique et, surtout, de rencontrer un public très large. Elle prévoit de faire paraître un recueil de nouvelles en 2010.

Diplômée de l’Université de Barcelone, elle a intégré le département philologie arabe de cet établissement. Pendant son séjour à Granollers, elle a travaillé à la mairie de la ville comme médiatrice culturelle et a collaboré également avec une radio locale et publié plusieurs articles dans des journaux dont La Vanguardia.Son œuvre Jo també soc catalana, parue en 2004, aborde depuis l’autobiographie les questions de l’identité et des processus migratoires. Elle a été la révélation 2008 des lettres catalanes avec le roman Le dernier patriarche (Actes Sud, 2009), qui lui a valu le prix Ramon Llull.

Hédi Kaddour est un poète et romancier français (Tunis, 1945). Agrégé de lettres modernes, il est traducteur de l’anglais, l’allemand et l’arabe. Il a enseigné la littérature française et la dramaturgie à l’École normale supérieur de Lyon et l’écriture journalistique au Centre de formation des journalistes (CFJ) puis à l’Ecole des métiers de l’information (EMI-CFD).Après plusieurs recueils de poèmes parus aux éditions Gallimard, il publie en 2005 Waltenberg, roman de 720 pages, qui plonge dans l’histoire des hommes et des lettres du XXème siècle. Ce livre, qui mêle aventure et espionnage, abrite également une trame sentimentale teintée de mélancolie. Salué comme un grand livre par de nombreux critiques, il a reçu le Prix Goncourt du

Carme Riera (Palma de Majorque, 1948).Professeur à l’Université Autonome de Barcelone, elle est également l’auteur de Te deix, amor, la mar com a penyora (1975), Jo pos per testimoni les gavines (1977), Epitelis tendríssims (1981), Contra l’amor en companyia i altres relats (1991). Avec Una primavera per a Domènico Guarini elle s’est révélée une grande romancière et gagne le prix Prudenci Bertrana 1980 et le prix Ramon Llull 1989 pour Joc de miralls, ainsi que nombreux prix obtenus par Dins el darrer blau (1994) : prix Josep Pla, Prix National de Narrative, prix Lletra d’Or, prix Joan Creixells, Elio Vittorini de Syracuse… qui ont consacré cette épopée méditerranéenne marquée à la fois par la psychologie et par l’histoire. Considérée comme un des auteurs les plus intéressants de la littérature catalane, dans La moitié de l’âme (Seuil, 2006) elle reprend dans une histoire familiale cette mémoire qui d’après les critiques “tâtonne sur les sables mouvants du passé”.

Marie Nimier (Paris, 1957). À 15 ans, elle fait ses premiers pas dans la rue avec le Palais des Merveilles, puis participe aux créations de plusieurs groupes de théâtre essentiellement musical, en France puis aux Etats-Unis. De retour à Paris, elle se consacre à l’écriture romanesque. Elle écrit une dizaine de romans, tous publiés chez Gallimard et largement traduits, dont Sirène,

couronné par l’Académie française et la Société des gens de lettres en 1985, La Girafe, La Nouvelle Pornographie et La Reine du silence (prix Médicis 2004), ainsi que des albums pour la jeunesse, des textes radiophoniques et, depuis 2004, plusieurs spectacles joués notamment au Centre national de la danse, au Théâtre national de Chaillot et à la Maison des métallos. En 2008, son roman Les Inséparables reçoit le prix Georges Brassens. Les titres des ses textes pour la scène donnent une idée de son univers théâtral : La confusion, Adoptez un écrivain, Peine Pénis Penne, La petite annonce, Princess Parking, À quoi tu penses ? Elle écrit également des chansons pour de nombreux chanteurs francophones dont Jean Guidoni, Lokua Kanza, Eddy Mitchell, Régine, Enzo Enzo et tout récemment Art Mengo et Juliette Gréco.

Mercè Ibarz (Saidí, 1954) est romancière et essayiste. Une édition augmentée de son livre La terra retirada, qui l’avait fait connaître en 1993, est sortie en 2009. En 1995 elle a publié La palmera de blat (paru aux éditions Tinta blava sous le titre Le saut de l’ombre). Ces deux ouvrages

premier roman et a été désigné « Meilleur roman français de l’année 2005 » par le magazine « Lire ».Un recueil d’études sur ce roman est paru sous le titre Etudes sur Waltenberg, roman de Hedi Kaddour, aux éditions Act Mem (collection « Lire Aujourd’hui ») en 2007.Son second roman, Les pierres qui montent paraît en 2010 aux éditions Gallimard.

laia noguera i Clofent (Calella, 1983) a publié les recueils de poésie L’oscultor (prix Amadeu Oller 2002, ex-aequo et Fuga evasió (prix Recvll 2003, paru chez Pagès Editors en 2004), ainsi que les plaquettes Incendi (2005), No et puc dir res (prix Martí Dot 2006, paru chez Viena en 2007) et Els llops (2009, écrit à six mains avec Esteve Plantada et Joan Duran). Elle a récemment remporté le prix Miquel de Palol avec le recueil de poésie Triomf (2009).Elle a traduit du basque Kirmen Uribe, Leire Bilbao et Itxaro Borda, et de l’italien Teresa di Cosimo et Luigi Manzi. Elle travaille actuellement avec Jon Elordi à la traduction du recueil de poésie Bitartean heldu eskutik

(Prends-moi la main en attendant), de Kirmen Uribe. Elle traduit également en ce moment une anthologie du poète galicien Xavier Rodríguez Baixeras.Laia Noguera a enregistré un disque intitulé Carboncle avec le joueur de vielle à roue Adrià Grandia, avec qui elle a créé un spectacle.

Susanna rafart i Corominas (1962) est diplômée en lettres hispaniques et catalanes. Enseignante dans le secondaire, en 2002 elle décide de se consacrer entièrement à l’écriture. Membre du conseil de direction de la revue Caràcters, elle écrit des critiques pour plusieurs autres publications. Elle a notamment publié les recueils de poésie Pou de glaç (2002), qui a obtenu le prix Carles Riba, Retrat en blanc (2004) et Baies, qui a remporté le prix de poésie Cavall Verd en 2006. Susanna Rafart est aussi l’auteur de nouvelles, comme La pols de l’argument, La inundació et Les tombes blanques, qui a obtenu le prix Qwerty en 2008 et a été finaliste du prix Salambó la même anné. En 2006 elle a publié un livre de voyages intitulé Un cor grec. Elle a traduit des œuvres d’Yves Bonnefoy, Léonard de Vinci et Salvatore Quasimodo, ainsi que les Canti Orfici de Dino Campana. Elle a également publié un recueil de poésie en français, Moulin en flammes (Fédérop, 2006).

lolita Bosch (Barcelone, 1970) a vécu à Albons (Baix Empordà), aux États-Unis, en Inde et pendant dix ans à Mexico. Titulaire d’une licence en philosophie obtenue à l’Université de Barcelone, elle a obtenu une maîtrise en lettres à l’Université nationale autonome du Mexique. Elle a remporté en 2004 le prix Òmnium Cultural à la meilleure expérimentation littéraire, fut reconnue en 2006 meilleur « Nouveau talent » par la FNAC et a été finaliste du prix Salambó et du prix Fundación Lara au meilleur roman en 2009. Elle a fait paraître ces dernières années Elisa Kiseljak (2005), Tres historias europeas (2009), Qui vam ser / La persona que fuimos (2006), Insòlit somni, insòlita veritat / Insólita ilusión, insólita certeza (2007), La família del meu pare (2008) et Esto que ves es un rostro (2008). Elle écrit également pour plusieurs journaux, dont El País, La Vanguardia