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La lettre 2012
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de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie pour la Région Flamande a.s.b.l.
SEPTEMBRE 2012 NUMERO 89 ÉDITORIAL Chers Membres, Je m’adresse pour la première fois à vous comme nouveau Président de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie pour la Région Flamande. Comme vous le savez, le dernier Conseil d’Administration, faisant suite à l’Assemblée Générale de juin dernier, a accepté ma candidature à cette fonction. Je tiens tout d’abord à remercier mon prédécesseur François Deren qui s’est investi pleinement pendant de très nombreuses années à ce poste et qui m’a proposé il y a quelques mois de lui succéder. François m’a apporté tout le soutien nécessaire pendant les premiers pas de ma présidence et je lui en sais gré. Notre Chambre se trouve actuellement devant un double défi: d’une part développer de nouvelles activités qui puissent contribuer à l’équilibre de nos comptes et d’autre part le maintien de l’effectif et le recrutement de nouveaux membres. Je m’attèlerai par priorité à ces deux objectifs. Je serai bien sûr épaulé par tout le conseil d’administration dont nos deux Vice‐Présidents Gilles Laurent et François Deren ainsi que tous les autres membres dont notre nouveau Secrétaire‐Général Dominique Mathern et notre nouveau Trésorier Yves Tytgat. Bienvenue à eux deux.
En cette rentrée je voudrais aussi rendre hommage à notre regretté membre du conseil d’administration Pierre Sabatier, décédé au mois d’août dernier après une longue maladie. Dans ces moments difficiles, nos pensées vont à sa famille et à ses amis. Je terminerai en vous invitant avec enthousiasme à notre prochain diner‐conférence le mercredi soir, 26 septembre prochain, au Château de Zwijnaarde. Madame Virginie Taittinger y prendra la parole au sujet de la « Découverte de l’univers du champagne » Venez nombreux. Sébastien Van den Ostende
L’Europe en crise La torpeur estivale n’a pas suffi à occulter les nombreux problèmes que le vieux continent connaît depuis plusieurs années, et qui nécessiteront une réponse rapide et globale, en dépit des intérêts particuliers des différents pays. Le premier problème, qui fait la «Une» de
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la presse depuis des mois, est la crise de l’euro. Cette monnaie unique, créée à la fin des années 1990 sur les cendres de l’écu, monnaie scripturale datant de vingt ans plus tôt, et légitimée par le traité de Maastricht (1992), devait faire de l’Europe une des premières puissances financières du monde, rivalisant avec le dollar. C’était néanmoins une erreur, car alors que le dollar repose sur l’agrégation économique des états qui composent les USA, la parité de l’euro fut fixée relativement arbitrairement, à un taux arrangeant d’ailleurs la RFA, sans trop se préoccuper des sous‐jacents macro‐économiques des différents états, pourtant fortement différents. Tant que les critères de convergences du Traité de Maastricht, concernant essentiellement les taux d’endettement et de déficit, étaient respectés, personne ne trouvera rien à redire. Et puis, en 2007, avec les premiers doutes sur les «Subprimes», et surtout après la faillite le 15 septembre 2008 de la banque New‐Yorkaise «Lehman Brothers», le système bancaire mondial est au bord de l’implosion, et tous les états doivent mettre la main à la poche afin d’éviter ce qui aurait pu être la plus grande catastrophe économique de tous les temps. Les conséquences en furent un dérapage des finances publiques qui entrainèrent un accroissement de la dette, même dans les pays les plus vertueux. Mais cette crise ne fut pas que financière, et eut un impact sur l’économie réelle, Wall Street ayant contaminé Main Street, comme disent les Anglo‐Saxons. Le monde occidental, et l’Europe en particulier, connait depuis une croissance molle, voire une récession, avec son cortège de fermetures d’entreprises, l’accroissement de son chômage et le pessimisme ambiant, défavorable aux investissements. Et puis, on se rend compte de ce que l’économie de certains pays de la zone Euro est structurellement plus fragile qu’il n’apparaissait, soit parce que les comptes étaient faux (Grèce), soit parce que
dépendants du secteur bancaire (Irlande) ou de l’immobilier (Espagne), ou simplement mal gérés (Italie). Alors la crise bancaire s’est muée en crise des dettes souveraines, des états, et aujourd’hui, alors que les pays du Nord (en ce compris la France, mais pour combien de temps ?) servent des taux d’intérêts négatifs, d’autres paient plus de 7%, ce qui alourdit encore plus leurs problèmes financiers. Le second problème est moral. Avec l’élargissement de l’Europe en 2004 et 2007, nous avons accueilli des anciens pays de la zone soviétique. Ce fut un choix politique respectable, mais ces pays n’étaient pas rompus à nos traditions démocratiques, et on a vu celles‐ci bafouées en Pologne ou aujourd’hui en Hongrie ou en Roumanie. Par ailleurs, on assiste partout à l’émergence d’un populisme simplificateur, dangereux, haineux, remuant le fonds de commerce fétide qui conduisit l’Europe à son sort funeste entre la fin des années trente et 1945, et contre lequel l’Union Européenne se veut depuis son origine un rempart. Le troisième problème est politico institutionnel. L’Europe est un continent de cinq‐cents millions d’habitants, avec un niveau de prospérité, d’éducation et de santé parmi les plus élevé au monde. C’est le berceau de la culture occidentale et de la démocratie, et paradoxalement c’est un nain politique, chaque état, jaloux de ses prérogatives et de ses droits régaliens voulant jouer sa propre partition. Et pourtant, c’est là que reposent les solutions aux crises que nous traversons ainsi que l’espoir que nous devons laisser en héritage aux générations futures. La solution à la crise de l’euro et à la crise économique en général passe par un plus grand contrôle de l’Europe sur l’orthodoxie budgétaire, de grands projets transfrontaliers, une cohérence industrielle
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menant vers une approche globale des marchés mondialisés. D’autres pays, y compris émergents, y arrivent, alors pourquoi pas nous ? Mais pour cela il faut une Banque Centrale Européenne forte, à l’instar de la Fed Américaine (les comptes publics des USA sont moins bons que les comptes consolidés de l’Europe, et pourtant ils n’ont aucun problème à se financer à bon compte sur les marchés mondiaux), et une certaine mutualisation des dettes souveraines, ce que la RFA, échaudée par le souvenir de la crise économique des années trente, refuse actuellement. Il faut aussi une gouvernance économique européenne, n’en déplaise aux états membres qui se verront ainsi privés de certaines prérogatives. Plutôt que de défendre bassin par bassin ou site par site, une approche macro‐économique de secteurs comme l’automobile ou la sidérurgie, pour douloureuse qu’elle soit, en assurerait la pérennité à long terme. Hélas, le long terme fait rarement partie du vocabulaire des hommes politiques. Une Europe plus présente, offrant des résultats, avec une meilleure représentation démocratique qu’aujourd’hui (par exemple des ministres élus au suffrage universel au lieu de commissaires nommés en vertu de savants dosages géopolitiques) aurait, partiellement du moins, raison du deuxième problème, le populisme, grâce à un regain d’enthousiasme. Pratiquement tous les Américains sont «Proud to be an American». Nous avons aussi toutes les raisons d’être fiers d’être européens, de par notre histoire, nos cultures diverses, notre patrimoine, notre créativité. Il y a deux ou trois ans, Guy Verhofstadt ou Daniel Cohn Bendit, pourtant pas issus du même terreau politique, prônaient dans le désert, une plus grande intégration, voire un fédéralisme européen. Ils ont de plus en plus de partisans (personnellement je prône cela depuis plus
de trente ans). Mais pour y arriver, il faudra que la crise se fasse plus lourde encore, et que du chaos naisse par nécessité quelque chose aux contours aléatoires. Ou alors, que de véritables hommes d’état, visionnaires, se manifestent, comme De Gaulle et Adenauer à la fin des années 1950. Hélas, dans ce domaine, comme dans d’autres, les vocations sont rares… François Deren
In Memoriam
Notre Compagnie Consulaire est en deuil. En effet, l’un de ses plus anciens membres et administrateurs, Pierre Sabatier nous a quittés le 16 août dernier. Il était arrivé à Gand au milieu des années 1960 pour participer au sein de sa société au lancement de Sidmar, et il était très fier de sa contribution à la première coulée de l’entreprise, en 1967. Il assuma la direction locale de Beremet, et resta à Gand durant 16 ans. Et à coté de ses activités professionnelles, il devint rapidement administrateur de notre CFCI et membre de la Jeune Chambre Economique de Gand, dont il fut nommé Sénateur, pour sa contribution au mouvement J.C.I. Il se fit de nombreux amis à Gand, qu’il revoyait souvent, même si le reste de sa carrière se poursuivit essentiellement chez
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Usinor à Dunkerque. Il était aussi resté fidèle à notre Chambre et participa activement à la fusion de nos CFCI de Flandres il y a un an, même si son état de santé déclinait déjà. Il me disait avec humour : « Tu peux compter sur moi, tant que mon tourisme médical me le permet ». Il tint parole jusqu’au bout, et puis la maladie a eu raison de lui. En Pierre, nous perdons un excellent ami, un homme de principes et de convictions. A Françoise et à ses enfants, nous réitérons nos plus sincères condoléances. Le bon sens et la convivialité de Pierre nous manquera. Et puis, un autre deuil a frappé un de nos fidèles administrateurs, qui est un des piliers de la communauté française de Gand. En effet, après le décès de sa fille Bénédicte, il y a un peu plus d’un an, Philippe Raimond a perdu son épouse Marie‐France, le 16 juin dernier. A Philippe aussi, nous tenons à témoigner notre sincère amitié. François Deren.
Editeur responsable: F. Deren, H. Frere‐Orbanlaan 376, 9000 Gent.