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jeunesse eduCation empLoi enseiGnement supeRieuR www.ceru.fr LaboRatoiRe d’idées suR L’éduCation et La jeunesse I 34 Rue emiLe LandRin 92100 bouLoGne U 0178164030 CeRu CeRu jeunesse jeunesse éduCation éduCation empLoi empLoi enseiGnement supeRieuR Le LaboRatoiRe d’idées suR L’eduCation et La jeunesse L a majoRité des jobs étudiants favoRise La Réussite univeRsitaiRe Contexte Le 20 août 2012, le président de l’UNEF s’indignait car, selon lui, 73 % des étudiants travaillent durant leurs études et “le salariat mulplie par deux les échecs universi- taires”. En réalité, 50,3 % des étudiants ont une acvité rémunérée durant l’année universitaire (enquête 2010 OVE), et 19,2 % seulement ont un “emploi” régulier (INSEE). De plus, la très grande majorité de ces “jobs étudiants” sont compables avec la réussite universitaire, certains peuvent même la favoriser. L’emploi étudiant progresse grâce à la professionnalisaon des cursus. R R épLique épLique 2000 2003 2006 2010 % d’étudiant exerçant une acvité rémuné- rée durant l’année 47,6 % 48 % 46 % 50,3 % % d’étudiant exerçant un travail ayant un lien avec leurs études 7,1 % soit 14,91 % de ceux qui travaillent 7,6 % soit 15,83 % de ceux qui travaillent 9,2 % soit 20 % de ceux qui travaillent 16,3 % soit 32,4 % de ceux qui travaillent Le cumul des études et d’un emploi n’est pas un phénomène nouveau et encore moins une conséquence directe de la crise, comme certains aiment le prétendre. Si la proporon des étudiants salariés (au sens du BIT 1 ) a chuté entre 1969 et 1990 de 12,9 % à 8 %, elle a ensuite progressé, du fait d’une professionnalisaon accrue des études, jusqu’à aeindre 19,2 % en 2006. Selon l’INSEE, “La progression de l’emploi “intégré” ent au développement des fi- lières professionnalisantes. Au sein de l’emploi étudiant, le poids de l’emploi “intégré” a doublé sur la période, passant de 14 % en 1990 à 31 % en mars 2002” 2 . Cee ten- dance est également confirmée par les enquêtes de l’Observatoire de la Vie étudiante - OVE- qui s’intéressent à l’ensemble des étudiants ayant déclaré exercer une acvité rémunérée durant l’année universitaire. La part des emplois étudiants en lien avec les études a explosé, en dix ans, passant de 14,91 % des étudiants à 32,4 % en 2010. (Cf. tableau 1) La part des étudiants exerçant une acvité en lien avec leurs études a doublé. Tableau 1 - Evoluton de l’actvité rémunérée des étudiants Sources : enquêtes Condions de vie de l’OVE L’enquête 2010 de l’OVE, montre que désormais, les ac- vités intégrées aux études représen- tent près du ers de l’ensemble. Ce sont elles qui pro- gressent le plus et qui expliquent l’augmentaon de l’”acvité rémunérée” des étu- diants. Elles se réparssent ainsi : 18 % pour les stages et contrats de professionali- saon, 8 % pour les salariés étudiants (internes en médecine, ATER ...) et 6 % pour les autres acvités liées aux études. 1) Définion du Bureau Internaonal du Travail -BIT : “l’emploi étudiant correspond aux étudiants qui sont déclarés en formaon et qui exercent en parallèle un acvité professionnelle, ne serait-ce qu’une heure par semaine.” 2) Coudin E, Tavan C, Deux étudiants du supérieur sur dix ont un emploi, INSEE Première, n°1204, juillet 2008. septembre 2012 septembre 2012

La majorité des jobs étudiants favorise la réussite universitaire

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empLoiempLoi

enseiGnement supeRieuR

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du

Cati

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La j

eun

esse

La majoRité des jobs étudiants favoRise

La Réussite univeRsitaiRe

Contexte

Le 20 août 2012, le président de l’UNEF s’indignait car, selon lui, 73 % des étudiants

travaillent durant leurs études et “le salariat multiplie par deux les échecs universi-

taires”. En réalité, 50,3 % des étudiants ont une activité rémunérée durant l’année

universitaire (enquête 2010 OVE), et 19,2 % seulement ont un “emploi” régulier

(INSEE). De plus, la très grande majorité de ces “jobs étudiants” sont compatiblesavec la réussite universitaire, certains peuvent même la favoriser.

L’emploi étudiant progresse grâce à la professionnalisationdes cursus.

RRépLiqueépLique

2000 2003 2006 2010% d’étudiant exerçantune activité rémuné-

rée durant l’année 47,6 % 48 % 46 % 50,3 %

% d’étudiant exerçantun travail ayant un lien

avec leurs études

7,1 % soit 14,91 % de

ceux qui travaillent

7,6 %soit 15,83 % de

ceux qui travaillent

9,2 %soit 20 % de ceux

qui travaillent

16,3 %soit 32,4 % de ceux

qui travaillent

Le cumul des études et d’un emploi n’est pas un phénomène nouveau et encoremoins une conséquence directe de la crise, comme certains aiment le prétendre. Sila proportion des étudiants salariés (au sens du BIT1) a chuté entre 1969 et 1990 de12,9 % à 8 %, elle a ensuite progressé, du fait d’une professionnalisation accrue desétudes, jusqu’à atteindre 19,2 % en 2006.

Selon l’INSEE, “La progression de l’emploi “intégré” tient au développement des fi-

lières professionnalisantes. Au sein de l’emploi étudiant, le poids de l’emploi “intégré”

a doublé sur la période, passant de 14 % en 1990 à 31 % en mars 2002”2. Cette ten-dance est également confirmée par les enquêtes de l’Observatoire de la Vie étudiante- OVE- qui s’intéressent à l’ensemble des étudiants ayant déclaré exercer une activitérémunérée durant l’année universitaire. La part des emplois étudiants en lien avecles études a explosé, en dix ans, passant de 14,91 % des étudiants à 32,4 % en 2010.(Cf. tableau 1)

La part des étudiants exerçantune activité en lienavec leurs études adoublé.

Tableau 1 - Evolution de l’activité rémunérée des étudiants

Sources : enquêtes Conditions de vie de l’OVE

L’enquête 2010 del’OVE, montre quedésormais, les acti-vités intégrées auxétudes représen-tent près du tiersde l’ensemble. Cesont elles qui pro-

gressent le plus et qui expliquent l’augmentation de l’”activité rémunérée” des étu-diants. Elles se répartissent ainsi : 18 % pour les stages et contrats de professionali-sation, 8 % pour les salariés étudiants (internes en médecine, ATER ...) et 6 % pourles autres activités liées aux études.

1) Définition du Bureau International du Travail -BIT : “l’emploi étudiant correspond aux étudiants qui sont déclarés en formation et qui

exercent en parallèle un activité professionnelle, ne serait-ce qu’une heure par semaine.”

2) Coudin E, Tavan C, Deux étudiants du supérieur sur dix ont un emploi, INSEE Première, n°1204, juillet 2008.

septembre 2012septembre 2012

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ÉDUCATIONÉDUCATIONJEUNESSEJEUNESSE

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ESSE Moyenne

établissementétudiants

non-salariésétudiants salariés

moins de 8 hpar semaine

étudiants salariésplus de 8 h

par semaine

Accès en 2ème

année de licence L244,5 % 42,1 % 52,4 % 50,0 %

Accès ou non en 2ème année selon l’activité salariée l’année précédente

L’emploi étudiant n’estpas synonyme d’échec

La corrélation entre l’emploi des jeunes durant leurs études et leur réussite acadé-mique a fait l’objet de nombreuses recherches européennes et américaines. Les diffé-rents travaux réalisés par d’Amico (1984), Lyllidahl (1990), Finch, Mortimer et Ryu(1997) ou Dagenais et al. (2001) ont mis en évidence que le fait de travailler pendantses études ne conduit pas nécessairement à un échec universitaire. La majorité deses travaux conclue à une relation non linéaire entre le nombre d’heures travailléeset la réussite scolaire. Lorsque le nombre d’heure travaillées par semaine est faible3,l’activité salariée ne favorise pas l’échec, elle peut même être un facteur de réussite.Les travaux de Rhum (1997) ont ainsi démontré que l’exercice d’une activité salariéepeut modifier les comportements des étudiants et augmenter l’efficacité du tempsalloué aux études.

Le temps consacré à une activité salariée n’est pas la seule variable. La nature decelle-ci joue également un rôle important sur la réussite universitaire. En 2004, Gruelet Tiphaine ont démontré que “les emplois liés aux études sont en général peu péna-

lisants et peuvent même augmenter de façon surprenante la probabilité de réussite.”4

Cela peut s’expliquer notamment car les étudiants ayant un emploi lié à leur cursusne diminuent pas pour autant le temps qu’ils consacrent à leurs études. En effet “Le

temps personnel réservé aux études durant la semaine est en moyenne de 12 h 30

pour les jeunes qui ne travaillent pas, alors qu’il est légérement supérieur à 10 heures

pour les jeunes ayant un emploi non lié aux études. En revanche, il est de presque 18

heures pour les jeunes ayant un emploi lié aux études d’au moins un mi-temps, et

de 15 heures si l’emploi est inférieur au mi-temps”5.

3) Moins de 16 heures hebdomadaires, selon les travaux de Beffy, Fougère et Maurel, publiés en 2009, dans le n° 422 d’Economieet Statistiques4) Galland O, Verley E, Vourc’h R (sous la dir), Les mondes étudiants, enquête Conditions de vie 2010, p 2135) op. cit. p. 2146) op. cit p. 214-215 7) Froment B., “Les effets du travail salarié en première année universitaire”, SociologieS (en ligne), Premiers textes, mis en ligne le09 mai 2012, consulté le 23 septembre 2012.

Les étudiants ayant unemploi lié à leur cursusne diminuent pas pourautant le temps qu’ilsconsacrent à leursétudes

une activité liée auxétudes augmente la probabilité de réussite

A partir des données empiriques fournies par l’enquête OVE, Jean-François Giret, en-seignant chercheur à l’IREDU, a estimé, selon la méthode des odds ratio, la proba-bilité de réussite des étudiants en fonction de l’exercice d’une activité rémunérée,l’année précédent l’enquête.

Odds ratio

Activité supérieure à un mi-temps, liée aux études 1,55

Activité inférieure à un mi-temps, liée aux études 1,42

Activité supérieure à un mi-temps, non-liée aux études 0,68

Activité inférieure à un mi-temps, non-liée aux études 1,02

Ce tableau montre qu’”une activité liée aux études augmente la probabilité de réus-

site qu’elle soit à temps complet ou à temps partiel. En revanche, une activité non-

liée aux études, à temps plein, a un effet fortement négatif alors qu’une activité à

temps partiel n’a pas d’effet significatif.”6 Ces résultats sont, par ailleurs, confirméspar la monographie réalisée par Bénédicte Froment7 à partir des résultats des étu-diants de l’université de Tours.

Lecture : S’il est supérieur à 1, l’odds ratio signifie qu’il est plus probable de réussir aux examens lorsque l’on a une

activité rémunérée durant les études.

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Si le nombre d’étudiants combinant emploi et études progresse depuis les années 90, c’est avanttout en raison de la professionnalisation des cursus. Cela a permis de développer l’offre d’emploien lien avec les études. Les étudiants y ont beaucoup gagné, puisqu’ils sont de plus en plus nom-breux à pouvoir bénéficier d’un emploi leur assurant un revenu, une première expérience profes-sionnelle reconnue, sans comprommettre, voire en améliorant, leur chance de réussite universitaire.Cette dynamique en faveur de la professionnalisation des cursus et de l’emploi étudiant doit êtrepoursuivie, et totalement assumée par les pouvoirs publiques et les établissements d’enseignementsupérieur. finalement, seuls 4,1 % des étudiants ont un emploi qui peut nuire à leur réussite. L’emploi étu-diant ne doit plus être le bouc-émissaire de l’échec universitaire. Les racines de cet échec doiventêtre trouvés ailleurs.

contact presse : Inès Charles-Lavauzelle, U 01.78.16.40.30 I [email protected]

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en premier cycle, lesétudiants français ne

consacrent enmoyenne que

2 heures par semaine à une activité

rémunérée

Beduwe C. Cahuzac E., “Première expérience professionnelle avant le diplôme”, Formation Emploi, n° 58, 1997Beduwe C., Giret J.F., “Le travail en cours d’études a-t-il une valeur professionnelle ?”, Economie et Statistiques, n°378-379, 2004Beffy M., Fougère D., Maurel A., “L’impact du travail salarié des étudiants sur la réussite et la poursuite des études universitaires”, Economieet Statistiques, n° 422, p.31-50, 2009Coudin E, Tavan C, Deux étudiants du supérieur sur dix ont un emploi, INSEE Première, n°1204, juillet 2008. Froment B., “Les effets du travail salarié en première année universitaire”, SociologieS (en ligne), Premiers textes, mis en ligne le 09 mai 2012,consulté le 23 septembre 2012.Galland O, Verley E, Vourc’h R (sous la dir), Les mondes étudiants, enquête Conditions de vie 2010, OVE, collection Etudes et recherches, Ladocumentation française, 2011.Gruel L, Tiphaine B, “Formes, conditions et effets de l’activité rémunérée”, Education et Formation, n°67, p.51-60, 2004Ruhm C.J., “Is High School Employment Consumption or Investement ?” Journal of Labor Economics, vol 15, n°4, pp. 735-776

D’après les statistiques d’Eurostudent, les étudiants français ont l’emploi du tempsle moins chargé d’Europe. Ainsi, ils consacrent, en premier cycle, en moyenne33 heures par semaine à l’ensemble de leurs activités : 17 heures pour les cours,14 heures pour le travail personnel, et 2 heures pour une activité rémunérée.

seuls 4,1 % desétudiants ont un emploi pouvant

nuire à leur réussite universitaire.

Cette comparaison européenne permet de relativiser l’importance du temps consacréà l’emploi étudiant régulier en France. Cependant, les moyennes ne permettent pasde rendre compte finement de la réalité.

Seul les emplois réguliers (au moins une heure de travail par semaine) peuvent entreren concurrence avec le travail universitaire. Pour l’INSEE, parmi l’ensemble des em-plois étudiants, 23 % d’entre-eux peuvent nuire à la réussite universitaire en raisonde leur charge horaire trop lourde (en moyenne 28 heures par semaine) et de leurabscence de lien avec les études, ce qui ne représente que 4,1 % de la populationétudiante.

Bibliographie Bibliographie

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CeRuCeRu ,, lele laboratoire d’idées sur l’éducation et la jeunesselaboratoire d’idées sur l’éducation et la jeunesse

Le Centre d’etudes et de Recherchesuniversitaires - CeRu - a été créé ennovembre 2008.

Animé par une équipe d’une cinquan-taine de membres dont la diversité desprofils (élus étudiants et lycéens, res-ponsables associatifs, spécialistes de laformation et de l’insertion profession-nelle, professeurs d’université, élus lo-caux, parlementaires, entrepreneurs,avocats, médecins, collaborateursd’élus ...) constitue un véritable atoutet permet d’éclairer d’un jour nouveaules problématiques de l’éducation, del’enseignement supérieur, de la jeu-nesse et de l’emploi.

Le Conseil scientifique

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de Picardie

bernard debré, Professeur de médecine, parlementaire, ancien

ministre

fabrice marchiol, Maire et conseiller régional, administrateur

de l’OVE

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la défense

Charles prats, Magistrat

philippe stoffel-munck, Professeur de droit privé à l’université

Paris 1

Cédric vial, Maire, cadre associatif, ancien conseiller technique

aux cabinets de Gilles de Robien et de Xavier Darcos

Henry Zattara, Professeur honoraire d’odontologie.

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