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Buddhism, ShantidevaLe Bodhicaryâvatâra est un poème bouddhiqueLa Marche à la Lumière, signifie littéralement :Introduction à la pratique en vue de la Bodhi
Citation preview
Cl^
\^
"
3^^viA.'f"
7?
LES CLASSIQUES DE L'ORIENTCOLLECTION PUBLIE SOUS LE PATRONAGEDE
L'ASSOCIATION FRANAISE DES AMIS DE L'ORIENT
LA DIRECTION DE VICTOR GOLOUBEW
VOLUME
II
A ETE TIRE DU PRESENT OUVRAGE EXEMPLAIRES IMPRIMS EN DEUX ENCRES SUR VLIN D'ARCHES A LA FORME, RENFERMANT UNE SUITE DES PLANCHES HORS TEXTE SUR PAPIER DE SOIE JAPONAIS A 15 TYCOON, NUMROTS DEIL:
15
1
EXEMPLAIRES IMPRUVIS EN DEUX ENCRES SUR VUN D'ARCHES A LA FORME, NUMROTS DE 16 A 155140
EXEMPLAIRES IMPRIMS SUR VLLN BOUFFANT DES PAPETERIES DE PAPAULT, NUMROTS DE 156 A 1655.1.500
N"
1.34G
LA MARCHE
A LA LUMIREBODHICARYAVATARA
On:.-
Digitized by the Internet Archivein
2011 with funding fromUniversity of Toronto
littp://www.archive.org/details/lamarchelalumiOOsant
LES
CLASSIQUES
DE
L'ORIENT
LA
MARCHE
A LA LUMIREBODHICARYAVATARAPOME SANSCRIT DE ANTIDEVA
TRADUIT AVEC INTRODUCTIONpar
Louis
FINOT
Professeur au Collge de France
Bois dessins et gravs par H. Tirman
\'mOttawa^
EDITIONS BOSSA RD43,
RUE MADAME, 48 PARIS1920
3\m
LE
Bodhicaryvatra est un pome bouddhiqueet
en i^ vers
lo chapitres, dont
le titre,
que nous avons rendu un peu librement parLa Marche Introduction la la
Lumire, signifie littralementpratique en vue de,
:
la
Bodhi
(*).
La Pratique
(cary^ la
marche, au sens tymofutur Buddba.,
logique) est l'ensemble des exercices spirituels qui
acheminent vers son but
le
Lavers,est
Bodhidonc
est
l'
veil
l'Illumination
suprme qiU rvlela
au- Buddha la loi de l'uniLumire par excellence. Mais elle
plus qu'un tat transcendant de l'esprit:le
elle
implique aussi la charit parfaite,
dsir fer-
vent de gurir la douleur du monde. Le Buddhan'est
pas seulement un Voyant,
il
est
encore un
(') Voir le commentaire du vers IX, 38 pratique en vue de l'tat de Buddha .
:
La Bodhicary
est la
lo
B
D H
I
G A R Y
A V A T A R Adire,
Sauveur. Cette notion ne fait pas, vrai
partie intgrante de la signification primitive, car kyamiini, en possession de la Bodhi, hsita,si
on en croit V criture, communiquer auxla vrit qu'il venait de conquriril;
hommesparle
et
d'ailleurs
existe
une
classe de
buddhas dsignseux leur
terme expressif de chacun pour soi qtn gardent pour
(pratyeka-buddha),
bodhi. Mais
il
se produisit
au cours des temps,
dans
le
sein de l'glise bouddhique,
un mouvela
ment
d'ides qui fit
passer au premier planla
d'excellentes rgles de mthodeSi
:
on a entrepris une uvre bon escient,:
il
ne faut pas
penser une autre
on doit d'abord l'achever en y mettant autrement tout son cur. De la sorte, tout sera bien fait;
l'une et l'autre action seront
manques
et le vice
de l'incons-
cience prendra un nouveau dveloppement fV, 43, 44).
Ayant d'abord
vrifi sa force,
qu'on entreprenne ou non
:
.
INTRODUCTIONcar
19
mieux vaut
s'abstenir
que de renoncer aprs avoir entre-
pris iVII, 47)-
une sage maxime surSans parler den'est-ilsi le
les
rapports sociauxintrtfait
:
l'autre
monde, notre
dans
celui-ci
pas compromislui.
si le
serviteur ne
pas sa tche oui32).
matre ne
paie pas son salaire ?
(viii,
.
On pourrait multiplierCelles-ciest
les citations
de ce genre
peuvent
sujfire
montrer que ntidevad'tre lu et qui mritaitet
un moraliste digne
l'honneur d'une traduction,traduction.
mme
d'une seconde
Le Bodhicaryvatra a t publi pour la premire fois par Minayev {Saint-Ptersbourg, i8o)et rdit
dans
le
Journal of the Buddhist Text^^^i^'^
Society, vol. II {1894).
^ ^^^ popularis
surtout par les travaux de M. L. de la dalle
Poussin, qui on doit:
i"
une dition du texte
avec
le
prcieux commentaire de Prajnkaramati;
[dans la Bibliotheca indica, Calcutta, io^-igi4)2"
une traduction franaise dansde
la
Revue
d'his-
toire et
littrature religieuses, igo'y-igo'j. Cette
traduction, d'ailleurs fort remarquable, met au
premier plan l'explication doctrinaledlibrmentla
etle
y
sacrifie
concision,
qui estelle
principal
mrite du style de ntideva:
laisse place
ainsi une version conue d'un point de vue dif-
20
BODHICARYAVATARAet
frentlequel
plus accessible au publicquestionsIl
lettr,
pour
les
thologiques
n'ont qu'uncelle-ci doit
intrt trs relatif.
va del'a
soi
queet
beaucoup
celle
qui
prcde
ne prtend
pas en tenir
lieu pour les lecteurs qui s'intressent(').
particulirement la dogmatique bouddhique
Mmeparles
allg de ses
impedimenta scolastiques,
ce
texte reste
un peu
austre.
Mais
il est
tout illuminle
images dont
l'a si
embelli
burin de
Mlle Henriette Tirman,
heureusement inspirl'art
par une tude consciencieuse deet
bouddhiquel'art
par
les conseils
du parfait connaisseur de{*).
hindou qu'est M. Victor Goloubew
L.
F.
D. Barnett, (') Une traduction abrge a t donne par L. sous le titre The Path of Light, dans la collection Wisdom of the East (Londres. 1909).(*) La transcription est celle qui a t adopte dans le premier volume de la Collection. Rappelons seulement que u = ou,
c
tch,
j
=
dj.
LOGE DE LA PENSE DE LA BDHI
1
.
Ayant salu respectueusement(')
les{'),
Buddhas,ainsi
leurs Fils
et le
Corps de
la
Loi
que
toutes les personnes vnrables, j'exposerai bri-
vement, selon
la
tradition,
la
pratique spirituelle
des Fils des Buddhas.2.
Je n'ai rien dire qui n'ait t dit avant
moi
et je
ne suis
pas un habile
crivain.
Ce
n'est
donc
point par souci de l'intrt des autres, c'est poursanctifier3.leIl
mon
propre cur que je
fais cet
ouvrage.
servira tout
au moins grossir pour moile
courant de pit qui favorisesi
bien. Mais de
plus,
quelque autre, dont
le
caractre ressemble
22
B O D H
1
C A R Y A V A T A H A
au
mien, vient
y
jeter les
yeux,
il
pourra,
lui
aussi, en tirer profit.4.
La plnitude duelle qui,
momenton ne
(')
est
difficile
obtenir,les
uneSi
fois atteinte,
comble tousau bien
buts de l'homme.
rflchit pas
ds cette vie,lieun.
comment?
cette rencontre aurait-elle
de nouveau
De mme que dans une
nuit
o
les
nuagesinstant,la
paississent les tnbres,ainsi, par le
l'clair brille
un
pouvoir des Buddhas, parfoiss'arrte
pen-
se des6. la
hommesle
un instant sur
le
bien.
Donc
bien est toujours faible, tandis queest
force
du malle
grande
et terrible; quel autrela
bien pourrait
vaincre,
hormis
Pense de
la
Bodhi7.
?
Pendant de nombreux kalpasdes sagesC);
C)
ont mdit
les rois
la fin
ils
ont vu ce Bien,
par lequel les bonheurs s'accumulant font dbor-
der de joie8.
le
fleuve
immense destraverser les
tres.
Quiconque veutla
innombrables
douleurs de
vie,
loigner tous les
mauxla
des
cratures, jouir de multiples centaines de bon-
heurs, ne doit jamais quitter9.
la
Pensedela
Bodhi.
Le malheureux enchan dans
prison des;
existences esta l'instant proclam Fils des Buddhasle
voil
devenuds que
vnrable auxs'est leve
dieuxluila
et
aux
hommes,la
en
Pense de
Bodhi.
E
r,
UG K
1)
E
LA
PEN S E E
D E
L A
B O
DU
I
23
10.
Prenant cette impurecette inapprciable
effigie [le corps),
elle:
en
fait
image de diamant
un Buddha. Tenez ferme ce pntrant lixirs'appelle11.lail
r) qui
la
Pense de laBodhi.
a t vrifi et
reconnu de grand prix parla
vaste intelligence des guides suprmes de:
cara-
vane humainela
tenez-le
fermement, ce joyau qu'est
Pense de
la
Bodhi, vous qui frquentez cesles
marchs que sont12.
destines des tres vivants.fruit,la
Tel que
le
bananier qui a donn son:
tout autre mrite s'puise
seule,
la
Pense de
Bodhi est un arbre qui
fructifie
toujours et tou-
jours produit sans jamais s'puiser.i).
L'auteur des crimes les plus affreux s'en tire en
l'instant
s'appuyant sur
elle,la
comme on
chappe un grand danger parhros.
protection d'un
Comment
se
trouve-t-il
des inconscientselle?
pour ne pas prendre leur refuge en14.
Comme
l'incendie de
la fin
du monde,
elle
consume en un
instant les plus
grands pchs;le
ses bienfaits infinis ont t exposs par
sage
Maitreya Sudhana15.
(/).
Cette:
Pense de laBodhi est double, en
rsumBodhi.16.
le
vu
de
la
Bodhi,
le
dpart pour
la
Ils
ont entre eux, selon
les savants, la
mme
diffrence qu'on tablit entre celui qui veut partiret celui qui est
en route.
24
B
D H
I
C A
R Y A V A T A R Aporte de grands fruits en
17.
Le
vu del Bodhiil
cela
monde, maisDsa
n"est pas,
comme
le
dpart pour
Bodhi, une source continue de mrites.18-19.
l'instant
o
l'esprit ala
embrassillimite:
la
pense tenace de dlivrertres,flotsil
masse
desles
beau tre parfois endormi ou dissip
de
ses mrites vont sans cesse grossissant,
pareils l'infini de l'espace.20. Cela, le
Buddha lui-mme lala
dclar, avec(*),
preuves l'appui, dans
Subhiipricch
en
faveur des tres qui n'ont qu'un idal infrieur.21-22. Celui qui
forme
le
bienveillant projet de
gurir quelques
hommes
de leurs:
maux de
ttecelui
acquiert un
immense mrite
combien plus
qui veut les affranchir tous d'une infinie souffranceet les doter d'infinies qualits23.!
Quelle mre, quel pre est capable d'unrishi('),
vuquel
aussi gnreux? Quel dieu, quel
brahmane?24.
pareil
Aucun d'eux ne forma jamais, ft-ceen rve, dsir pour lui-mme; comment le ferait-il?
pour autrui2s.
Cette perle des tres, cette perle sans prc[le
dentles
Bodhisattva],
comment?
nat-elle,
puisque
autres
n'prouvent pas d'inclination,
mme la
intresse, au bien d'autrui26.
Source de
la
joie
du monde, remde
I.
OGE DE L PENSEE DE LA
B O
L)
H
1
u'
douleur du monde, diamant
spirituel,
commentdu monde:
mesurer tout ce qu'elle recle de mrite?27.
Un
simple souhait poursurl'adoration
le
bien
l'emportepluss'il
du Buddha
combienles tres
s'y joint l'effort
de donner tous
tout28.
le
bonheur!
Les
hommesla
se jettent
dans
la
souffrance
pour chapper heur,s'ilsils
souffrance
;
par dsir
du bon-
dtruisent follement leur bonheur,
comme
taient leurs propres ennemis.Ils
29-30.
sont affams de bonheur et tortursles
de mille faons. Celui quiles
rassasiera de tous
bonheurs, qui coupera courtfolie,
leurs tortures
et
supprimera leur
o trouver untel m.rite?
homme
aussi bon,31.
un
tel
ami, un
On:
loue celui qui reconnat un service par
un autrequ'on
que
dire?
du Bodhisattva, gnreux sans un repas de charitquelques
l'en prie
32-33.
Qui
oftYe
personnes est clbr
comme
un saint homme,et
pour avoir donn, pendant un instant,gards,
sansles
une maigre pitance qui soutiendra
pauvres pendant une demi-journe. Q.ue dire decelui qui
donne
un nombre
infini d'tres,
pendantdsirs,
un temps
infini, la satisfaction
de tous leurs
inpuisable jusqu' l'puisement de tous les tresqui peuplent l'espace34.?
Quiconque envers ce Matre du banquet,
le
28
BDHICARYAVATARAcur une mauvaisela for-
Bodhisattva, forme en son
pense, celui-l demeurera dans les enfers pendant
autant de kalpas qu'a dur [de moments]
mation de cette pense. Ainsi33.
l'a
dit le Matre.
Mais celui dontverslui, celui-lil
le
coeur se tourne pieuse-
ment
acquiert
un
fruit
suprieur
son pch. Etmettre une
faut se faire violence
pour comles
mauvaise action contrequ'une bonne sefait
Bodhi-
sattvas, tandis}6. Je
sans
effort.
rends
hommage auxle joyau
corps des Bodhi;
sattvas,je
o est n
de cette Pense sublime
prends
mon
refuge dans ces mines de bonheur
qu'on ne peut
mme
offenser sans en
recevoir
quelque rcompense
(').
II
LA CONFESSION
I.
Pour conqurir ce joyau qu'est
la
Pense deau pur
Salutation.
la
Bodhi, je rendsla
hommage aux Buddhas,Loiet
Joyau de
Bonne
aux
Fils
du Buddha,
ocans de mrite2-6.
spirituel.
Toutes
les fleurs, et les fruits, et les simples,
Offrande.
tous
les trsors
de l'univers,
les
eaux pures
et d-
licieuses, les
montagnes
faites
de prcieuses gemdes bois,fleurs,le
mes,
les ravissantes solitudes
les lianesles
clatantes
de leur parure de
arbresfruits,
dontles
les
branches plient sous
poids deset
parfums des mondes divins(*')
humains,
les
arbres aux souhaits
et les arbres
de pierreries,
3o
B
D H
I
C A R Y A
A'
A T A R A
les lacs
orns de lotus et agrments du chant desles
cygnes,
plantes sauvages et les plantes culti-
ves, et toutes les nobles parures rpandues dans
rimmensit de
l'espace,
toutes cesje
choses quies-
n'appartiennent personne,prit et les offre
les
prends enet leurs
aux Grands Saints
Fils.
Qu'ils les acceptent, eux qui sont dignes des plusbelles offrandes; qu'ils aient
compassion de moi.!
eux7.
les
Grands Compatissants
Je suis sans mrite, je suis trs pauvre; Je
n'ai rien d'autre offrir.
Daignent
les Protecteurs,
qui ne songent qu'auceci8.
bien
des autres, accepter
pourEtje
mon
bien, grce leur puissance!("),
me donne moi-mme aux Vainqueurs
sans rserve et tout entier, ainsi
qu' leurs Fils.
Admettez-moi
votre service. tres sublimes. Je
me9.
fais
avec dvotion votre esclave. votre service,je
Admis
suis
maintenant
sans peur;
je travaille
au bien des tres; j'chappe
aux pchs anciensnouveaux.lo-ii.
et je n'en
commets
plus de
Dans
les salles
de bains parfumes, qui en-
chantent les yeux par leurs colonnes resplendissantes de joyaux, leurs blouissantes courtines bro-
des de perles, leur pav de pur et brillantavec de nombreuses urnes incrustes de
cristal
;
noblesje
gemmes,
pleines de fleurs et d'eau
odorante,
LAprparele
CONFESSIONdes Buddhas et de leursla
3!
bain
Fils,
au
son des chants et de12.
musique.
Avec des toffes incomparables, imprgnestoute tache, j'essuieleurles revts ensuite de robes brillantes et
d'encens et laves decorps etje
embaumes.13.
De vtements
clestes,
doux,
fins, clatants,
d'ornements varis
je pare
Samantabhadra,
Ajita,
Maiijughosha, Lokevaratvas14.(").
et les autres Bodhisat-
Avec des parfums exquis dont l'armeBuddhas, tincelants
p-
ntre l'immensit de l'univers, j'oins les corps de
tous
les
comme
l'or
pur,
poli, lustr.i^.
Avec toutes
les fleurs
dlicieusement odo-
rantes
rythrine,
lotus
bleu, jasmin.
avec
des guirlandes d'une forme enchanteresse, j'adoreles trs16.
adorables Buddhas.
Je les encense avec des nuages d'encens quile
ravissent
cur defais
leur
parfum riched'aliments
et pn-
trant, je leur
hommage
mous
et
durs et17.
de breuvages varis.leur offre des
je
flambeaux de pierreries
rangs sur des lotus d'or, et au long du pavenduit de parfums,je
sme une jonche de
fleurs
charmantes.18. J'offre
ces
Misricordieux
une foule de
chapelles ariennes ornes
de festons de perles,
32
BODHICARYAVATARAdu visage des rgionsd'hymnes mlodieux.au manche d"or, cardi-
tincelantes paruresnales, retentissantes19.
Je prsente
aux grands Saints de hauts pala
rasols de pierreries
formenuages
gracieuse, incrusts de perles, d'un clat rayonnant.20. Et
maintenant,qui
qu'ils s'lvent, lesle
d'offrandes
charment
cur,
les
nuagesles
de chantstres21 .!
et
de musique qui rjouissent tous
Que
sur tous les Joyaux de
la
Bonne
Loi
("),
sur les stupas et les statues
tombent sans cesse
des pluies de fleurs, de joyaux et d'autres substances prcieuses!22.
Comme
Manjughoshales
et les autres
Bodhiles
sattvas adorent
Vainqueurs, ainsi j'adore
Buddhas23.
tutlaires avec leurs Fils.
Par des hymnes, ocans de rythmes harmo-
nieux, j'exalte ces
ocans de mrites
;
que ces
nuages de pieux accords s'lvent vers eux sansdvier de leur route24.!
Autant
qu'il
y a d'atomes dans tous^>
les
champs de Buddha
("),
autant de fois je
me(*'),
prosterne devant les Buddhas des Trois temps
devant
la
Loi et l'glise.et tous les sjours
25. Je salue tous les stupas
des Bodhisattvas; je rendsspirituels et26. Je
hommage auxle
matres
aux asctes vnrables.
prends
mon
refuge dans
Buddha
jus-
LA CONFESSIONqu'au Trne dela
33
Bodhila
;
je
prends
mon
refuge(")
dans
la
Loi et dans
foule des Bodhisattvas
27. Je
m'adresse aux Buddhas qui rsident dans Confessionles
toutes
rgions
et
aux
trs
misricordieux('").
^^^Z'^^*^-^-
Bodhisattvas, et je leur dis les mains jointes28-29.
Tout
le
mal que
j'ai fait
ou caus,
commepch
une brute stupide, dansgrations ou dansque, dansla vie
l'ternit
des transmile
prsente, toutj'ai
mon
aveuglement,
approuv pour
ma
perte, je le confesse, brl1.
de remords.j'ai
30-3
Toutes
les offenses les
que
commises parcontre
outrage contrepre etdroit soit
Trois joyauxles autres
("),
mon
ma mre et mon respect,j'ai
personnes ayant
soit
en acte, soit en parole,vici
en pense; tout ce que, pcheur
de
multiples vices,
commis de pchs
pernicieux,!
tout cela je
le
confesse, Conducteurs
}}. Comment chapper mon pch ? Htezvous de me sauver! Que la mort n'arrive pas
trop vite avant qu'il ne soit effac34.
('")
!
La mort
ne s'attarde pas considrer ce qui
est fait
ou
reste faire. C'est par notre confianceatteint.
qu'elleelle,
nous
Que personne ne;
se
fie
bien portant ou malade
la
mort
est
un coup
de foudre.35.
Le
plaisir et le dplaisir
ont t maintes
fois
pour moi des occasions de pch, j'oubliais qu'unjouril
faudrait tout laisser
l et partir.3
34
BODHICARYAVATARA36.
Ceux
qui
me
dplaisent ne seront plus, ceje
lui
qui
me
plat
ne sera plus, moi-mme
ne serai
plus, et rien ne sera plus.37.
Les objets que
je
perois ne seront plusles
qu'un souvenir,
commeje
choses qu'on voit en
rve passent sans qu'on les revoie jamais.38.
Tandis que
demeure en ce monde, beauamis ou ennemis;
coup en sontpch dontils
partis,
maisl,
le
furent l'occasion est toujours
mequela
naant devant moi.39. je suisje n'ai
un tranger sur
la terre:
voil ce
pas compris. L'garement, l'affection,fait
haine m'ont40.
commettre bien desl'accrot
fautes.la
Nuit et jour, sans interruption,et
vie se d-
pensetable41.
aucun gain neje
:
n'est-il
pas invi-
queIci
meure?sur
mme, couch
mon
lit,
au milieu dessouffrances
miens, je devrai souffrir seul toutes
les
de l'agonie.42.
Quand on("),
est saisi
par les
messagers de?
Yamaseul
que peuvent parents ou amis
Le bienl'ai
est
un moyen de
salut,
mais je ne
pas
pratiqu.
43
Par attachement cette vie phmre, parfrivolit, j'aifait
ignorance du danger, par
beau-
coup de mal, Protecteurs!44.
Le condamn qu'on
emmnepourla
lui
couperle
un membre se contracte d'horreur,
soif
d-
LA CONFESSIONvore, sa vue affaiblie ne reconnat plus45.le
35
monde.
de
Que sera-ce lorsque les affreux messagers Yama prendront possession de moi, dvoret
d'pouvanteordures46.?
de
fivre, souill
de mes propres
Mes regards
effrays chercheront de toussalut.
cts un
moyen de
Quel tre de bont vienpril?
dra
me
tirer
de cet immense
47.
Voyant
l'espace vide de
tout secours,
re-
plong dans l'affolement, quesence du lieu terrible?48.
ferai-je alors,
en pr-
Ds maintenant
j'ai
recours aux puissantsle
Gardiens du monde, qui s'vertuent protger
monde,queurs!
qui dissipent toutes les terreurs, aux Vain-
49. J'ai
recours de toutequi dtruitla
mon me
la Loi par
eux
atteinte,
le
danger des transmi-
grations, et 50.
foule des Bodhisattvas.crainte, je
perdu de
me donnne
Samanta-
bhadra; je51.
me donne moi-mmeprotecteurAvalokita,la
Manjughosha.dont tousles
Aucri
actes sont
domins par
compassion,:
je jette
mon52.
de dtresse!
et d'effroi
Qu'il
me
garde,
moi pcheur Le saint Akagarbha et KshitigarbhaMisricordieux, jeles(''),
et tous les
invoque pour
mon
salut.
53. Celui
dont
la
seule vue terrifie et
met en
36
BODHICARYAVATARAdansles
fuite
quatre directions les messagers dejele
Yamafoudre
et autres rprouvs,(").
salue, le
Porte-
54. J'ai
transgressla
votre parole;je
maintenant,
effray
vue du danger,
prends
mon!
refuge
en vous55.
:
htez-vous de chasser ce prilcraint
Quand on
une maladie passagre, on
ne viole pasforte raison
les prescriptions
du mdecin,les
plus
quand on!
est
rong par
quatre
cent quatre maladiess6.
Or
il
est
des
maladies
pouret
lesquelles
l'univers ne contient pas de
remde
dont une
seule anantirait
tous
les
habitants du Jambu-
dvpa37.
{").
Et je viole
la
parole du Mdecin omniscient
qui gurit toutes les douleurs!
Honte
Tinsens
que
je suis!
58.
C'est avec
une extrme prudence que
je
longe
les prcipices.
Que
dire del'enfer,
mon
insouciance
au bord de ce gouffre de
qui s'tend sur
des milliers de lieues et sur l'immensit du temps?59.
La mort ne viendra pas aujourd'hui! ne
Fausse scurit! Elle vient inexorablement, l'heure
o
je
serai plus.et
60.
Qui m'a donn une sauvegardeIl
comment
chapperais-je?
faut
bien que je cesse d'tre!est-il
Comment mon cur61.
tranquille?au-
De
toutes les jouissances d'autrefois,
LA CONFESSIONjourd'hui abolies, o je'prist-il?
3?
me
suis
complu, au m-
de
la
parole
du
Matre, quel fruit
me
restera-
62. Quittant le
monde
des vivants, quittantirai
mes
parents,
mes
amis, je m'en
seul je ne sais o.
Qu'importent alors amis ou ennemis?63.
Voici:
donc
le
souci qu'il sied d'avoir jour etla
nuit
le
pch produit forcmenty chapper?j'ai
douleur
;
comment64-65.
Les pchs que
accumuls par igno-
rance ou garement, qu'ils soientla loi
condamns("), je les
par
naturelle
ou
la
loi
religieuse
con-
fessel'effroi
tous, en
prsenceles
des
Protecteurs,
dans
de
la
douleur,
mains jointes
et pros-
tern sans cesse leurs pieds.66. Qiie les
Conducteurs sachent mes fautes
telles qu'elles sont.
Ce mal,
Protecteurs, je ne
le
commettrai plus.
III
LA PRISE DE LA PENSE DE LA BODHI
Flicitation.
i.
Je
me
flicite
pieusement du bienils
fait|
par
tous
les
tres,
grce auquel
chappent aux
souffrances des lieux de punition; que ces infor-
tuns soient heureux!2. la
Je
me
flicite
que
les tres soient dlivrs
de
douleur des transmigrations et que
les Saints (")
soient
parvenus
l'tat
de Bodhisattva et
de
Buddha.3. Je
me
flicite
des penses des Matres de
la
Loi,
vastesle
et
profondes
comme
la
mer, qui
apportent
bonheur
tous
les tres, qui ralisent
l'avantage de tous les tres.
LA
PRISE
DE
LA
PENSE DE LA BODHImainsqu'ils
39
4. Je supplie, les
jointes, les
Buddhas deflambeau dele
Supplication.
toutes les rgionsla
:
allument
le
Loi pour les gars quila5.
tombent dansjointes, les
gouffre
de
douleur.J'implore, les
mains
Buddhas
dsi- Imploration.
reux de s'teindre. Qu'ils demeurent ici-bas pen-
dant des cyclespas aveugle.6.
infinis, afin
que ce monde ne
soit
Ayant accompli tous cesj'ai
rites,
par
la
vertu Application
du mrite que
acquis, puiss-je tre pour tous
du mrite.
les tres celui qui7.
calme pour
la
douleur!
Puiss-je tre
les
maladesla
le
remde,de
le la
mdecin,maladie!8.
l'infirmier,
jusqu'
disparition
Puiss-je calmer par des pluies de nourriturele
et et
de breuvages
supplice de
la
faim et de
la soif,
pendant('').
les
priodes
de
famine
des
anta-
rakalpasriture!9.
devenir
moi-mme breuvagepourles
et nour-
Puiss-je
tre
pauvres
un trsor
inpuisable, tre prt leur rendre tous les services qu'ils dsirent!10.
Toutes mes incarnations
venir, tous
mes Abandon.
biens, tout
mon
mrite pass, prsent, futur, jele
l'abandonne avec indiffrence, pour quetous1
but de
les tres soit atteint.
1.
Le Nirvana,aspire
c'est
l'abandon de tout; et
mon
me
au
Nirvana.
Puisque je dois tout
40
BODHICARYAVATARAle
abandonner, mieux vaut12-16. Je livre ce
donner aux autres.plaisir
corps au bonils
de tous
les
tres.le
Que
sans cesse
le
frappent, l'outragent,
couvrent de poussire! Qu'ils se fassent de
mon
corps un jouet, un objet de drision et d'amuse-
ment!
Je leur ai
donn mon
corps,
que m'importe?
Qu'ils lui fassent faire tous les actes qui peuventleur tre agrables! Mais
que
je
ne sois pour perSi leur
sonne l'occasion d'aucun dommage!estirrit
curcela
et
malveillant
mon
sujet,
que
qui
mme me calomnient, meles autres,
serve raliser les fins
de tous!
Que ceux
nuisent,
mela
raillent, ainsi
que tous17-19.
obtiennentle
Bodhi!deset,
Puiss-jele
tre
protecteur
aban-
donns,
guide de ceux qui cheminentl'autre rive,la
pour
ceux qui dsirentchausse,le
tre la barque, la
pont; trele lit
lampe de ceux qui ont
besoin de lampe,lit,
de ceux qui ont besoin de
l'esclave de
ceux qui ont besoin d'esclave;la
tre la Pierre
de miracle, l'Urne d'abondance,la
Formule magique,souhaits,20-21.la
Plante qui gurit, l'Arbre desdsirsla(*")!
Vache des
De mme que
terre et les autres l-
ments servent aux multiples usages desnombrables rpandus dans l'espacepuiss-je tre de toutes faons utile
tres inainsi
infini;
aux
tres qui
occupent
l'espace, aussi
longtemps que tous ne
seront pas dlivrs!
LA
PRISE
DEle
LA
PENSEE DE LA BODHIesprit
41
22-23.
Dans
mmela
quela
les
Buddhas
Formation
prcdents ont sont astreints afais natre
saisis
Pense de
Bodhi
et se ^^ ^^ penseje le
y prparer progressivement,la
en moi
Pense de
la
Bodhi pour
bien du
monde
et je pratiquerai
dans leur ordre
tous24.
les exercices qui
y prparent.la
Ayant deBodhi,le
la
sorte saisi pieusement
Pense
de
la
sage doit l'encourager en ces termes
pour2=>.
en favoriser leAujourd'hui,
dveloppement
:
ma
naissance a fructifi et
je
profite
de
mala
qualit
d'homme. Aujourd'hui,
je
suis n dans
famille des Buddhas, je suis main-
tenant
fils
de Buddha.il
26. Maintenant,
me
faut agir en
homme
qui
respecte
la
coutume de
sa famille, de telle sorte
que
la
puret de cette famille ne reoive de moi
aucune tache.27.
Comme un aveugle qui trouve une perlecette Pense dela
dans
un
tas d'ordures, ainsi s'est leve en moi, je ne
sais
comment,
Bodhi.la
28-31. C'est
un
lixir
n pour abolir
mort du
la monde, un misre du monde, un remde incomparable pour
trsor
inpuisable
pour liminer
gurir les maladieslasser le
du monde, un arbre pour
d-
monde
fatigu d'errer dans les
cheminsle
de
la vie,
un pont ouvert
tout venant pour
conduire hors des voies douloureuses, une lunespirituelle leve
pour apaiser
la
brlure des pas-
42
BODHICARYAVATARA
du monde, un grand soleil pour dissiper les tnbres de l'ignorance, un beurre nouveau prosionsduit par32.le
barattement dula
lait
de
la
Bonnela
Loi.
Pour
caravane humaine qui suit
routele
de
la vie,
affame de bonheur, voici
prpar
banquet du bonheur, o tousront se rassasier.33. Aujourd'hui, en prsenceje
les arrivants
pour-
de tous
les Saints,
convie
le
monde
l'tat de
Buddha
et,
en atten('*)
dant, au bonheur.et
Que
les
dieux, les Asuras
tous autres se rjouissent!
IV
L'APPLICATION A LA PENSE DE LA BODHI
1.
Ayant
ainsile
fermement
saisi
la
Pense de
la
Bodhi, ques'efforce2.
Bodhisattva, sans jamais se lasser,la rgle.
de ne pas transgresser
Ce qu'on a entrepris prcipitamment, sans mrement rflchir, on peut, mme si on a faitune promesse,3.le faire
ou
s'en abstenir.les
Mais ce qui a t examin par
Buddhas,
par les sages Bodhisattvas et par
moi-mme, selon
mon4.
pouvoir, pourquoi l'ajourner?Si,
aprs l'avoir promis, je ne l'accomplis pas
en
fait,
dupant
ainsi tous les tres, quelle sera
ma
destine?
44
BODHICARYAVATARA5.
Qui a eu
la
simple pense de donner et ne
donne6.
pas, deviendra
un spectre affam
v\ dit-on,
et cela,
mme
s'il
s'agit
d'une trs petite chose.si,
Aet
plus forte raison
ayant annonc haute-
ment
du fond du curle
le
bonheur suprme,quelle sera
je
viens duperdestine?7.
mondeseul
entier,
ma
L'Omniscient
connat
l'inscrutable
marche dela
l'acte, qui,la
mme
en cas d'abandon de
Pense de8.
Bodhi, dlivre les
hommes.est
Toute dfaillance du Bodhisattva
trs
grave, car,
quand
il
pche, c'est
le
bien de tous les
tres qu'il dtruit.9.
Et celui qui met un obstacle d'un instant au
mrite du Bodhisattva encourt untiment, car10.il
immense
ch-
s'attaque au bien de tous les tres.
Quand on
frappe une seule crature dansdire, lorsl'infini
son bien, on est soi-mme frapp; quequ'il s'agit
de tous
les tres
compris dans
de l'espace!11.
Ainsi ballott sur l'ocan des transmigrala
tions par
force
du pchil
et la force
de
la
Pen('").
se de12.
la
Bodhi,
recule son arrive terrej'ai
Donc, ce quesi
promis, je dois l'excuter
scrupuleusement;
aujourd'hui
mme
je
ne
fais
pas un effort, je descendrai de bas-fond en basfond.13.
D'innombrables Buddhas ont pass, cher-
L'APPLICATION
A
LA
PENSEconvertir
DE:
LApar
BODHI
45
chant tous
les tres
ma
faute, je
ne
me14.
trouvais pas porte de leur puissance de
gurison.Si
aujourd'hui encore je reste
t toujours, je suis
tel que je l'ai vou aux lieux de punition,
la
maladie,
la
mort, aux mutilations, aux
lac-
rations.15.
Quandla
trouverai-je dela foi, la
nouveau
l'apparitionl'apti-
d'un Buddha,
condition humaine,
tude ciles 16.
pratique
du
bien, toutes choses
si diffi-
obtenir?
La sant,le
le
jour prsent avec sa pitance et vivre,
sa scurit,
moment que nous avons:
tout cela est trompeurobjet prt.17.
le
corps est pareil un
Ce
n'est point par
une conduitela
comme
la
mienne qu'on obtient de nouveau
condition
d'homme;c'est le
et
en dehors de
la
condition d'homme,:
mal seul qui m'attend
d'o viendrait
le
bien?18.
Si je
ne
fais
pas
le
bien,
maintenant quehbt parles
j'en suis capable,
que
ferai-je alors,
souffrances des sorts funestes?19.
Pour qui nele
fait
pas
le
bien et accumule(") est
le
pch,
nom mme du bonheurpourquoile
aboli
pour
des centaines de millions de kalpas.20. C'est
Bienheureux
a dit
:
La
condition
humaine
s'obtient
aussi
rarement
46
BODHICARYAVATARAdansd'un joug flottant sur l'ocaninstant,(").
qu'une tortue parvient passer son coul'orifice
21.
Pour un pch d'unpchs
on
reste pen-
dant un cycle entier danssence deinfini,
l'enfer Avci (");
en pr-
accumuls
depuis
un
temps
commentEtil
parler de
bonheur?pendant
22.
ne
suffit
pas d'en avoir support lesdlivr, puisque,
consquences pour trequ'onles
supporte,
on
produit
de
nouveauxque d'avoir
pchs.23.Il
n'y a pire duperie
ou
pire folie
trouv une pareille occasion sans en profiter pourfaire le bien.
24. Et
si,
aprs cette rflexion, jefolie, je
succombe de
nouveau
ma
m'en repentirai longtemps,brlera dans
pourchass par25.
les
messagers de Yama.le
Longtemps mon corpsdvor parle
feu
intolrable de l'enfer;cile sera
longtempsfeu
mon
corps indo-
du remords.et
26. J'ai atteint, je
ne sais comment, cette terre
favorable
si
difficile
atteindre;
voil qu'en
pleine conscience, je suis reconduit auxenfers.27. Je suis
mmes
donc dnu dede moi!haine et
raison, aveugl par
quelque sortilge! Je netient au-dedans28.
sais qui m'affole, qui se
Le
dsir, la
les autres
passions sontils
des ennemis sans mains, sans pieds;
ne sont
L'APPLICATION
A
LA
PENSEE
DE
LAai-je
BODHI
49
ni braves, ni intelligents;
comment
pu deve-
nir leur esclave?29.
Embusqus dans mon cur,m'enirrite
leur aise, et je ne
me frappent mme pas; deilsfi
cette absurde patience!30. Si j'avais
pour ennemis tousils
les
dieux etinca-
tous
les
pables de31.
hommes ensemble, me traner au feu deles Passions, ces
seraient
l'enfer.
Mais
ennemis puissants,
me jettentduquelle
en un clin d'il dans un feu, au contact
Meru
(")
fondrait sans
mme
laisser
de
cendres.32.
Aucun
autre
ennemivie,
n'a
une
vie aussi lon-
gue, queni fin,
la trs
longue
sans
commencement
de mes ennemis
les
Passions.
}}.
Tout
homme:
fidlement servi veille au bien
de son serviteursert,
maisle
les
Passions, qui les
ne rservent que
comble du malheur.
34. Leur haine est constante et vivace; elles sont la source unique du torrent des misres; etelles
habitent dans
monla
cur.
Commentla vie,
pourrais-
je jouir en paix de
la vie ?
35.
Gardiennes de
prison de
bourreauxde
des coupables dans l'enfer etpunition,si
les autres lieuxla
elles se
tiennent dans
maison de
mon
esprit,
dans
la
cage de
mon
dsir,
comment
goterais-je le36-38.
bonheur?dposerai pasle
Donc je ne
harnois avant
5o
BODHICARYAVATARApri
que ces ennemis n'aientchtif adversaire;l'avoir
sous mes yeux. Lesleur
orgueilleux poursuivent deils
colre
le
plus
ne s'endorment pas avant defront de bataille,ils
cras. Sur
le
lancent
des coups terribles des malheureux quea
la
nature
condamns au supplice de la mort. Ils comptent pour rien la douleur des coups dedjflche et de lance et ne tournent pasle
dos avantlev
d'avoir vaincu. Et moi,
qui
me
suis
pour
vaincre
mes ennemis
naturels, auteurs constants
de toutes mes douleurs, pourquoi m'abandonnerais-je
maintenant au dsespoir la suite
et l'abattement,
mme39.
de centaines de misres?son corps
On
tale sur
comme
des parures,
les inutiles blessures faites par les
ennemis.
Comles
ment, moi, qui
me
suis lev
pour accomplir unedtourner par
grande oeuvre, m'ensouffrances?
laisserais-je
40. L'esprit
concentr sur leurs moyens d'exis-
tence, les pcheurs, les parias, les laboureurs et les
autres artisans endurentles misres.
le
chaud,
le froid,
toutes
Commentle
ne
les supporterais-je pas,
moi
aussi,
pour
bien du
monde?des Passionsle
41. je
me
suis
engag
dlivrer
monde
entier
compris entre
les dix
points cardi-
naux. Et
moi-mme
jen'en suis pas dlivr!je parlais alors
42. Ignorant
ma
mesure,
comme
I
L'APPLICATION
A
LA
PENSEE
DE
LA
BODHI
5i
un insens. Donc,sans retour 43. jela
je m'appliquerai
sans cesse et
destruction des Passions.Je serai
m'y cramponnerai.
un guerrier
poursuivant de sa haine toute autre passion quecelle qui s'attache la perte
des Passions.
44.
Que mesles
entraillesje
se rpandent,
que
mames
tte
tombe! jamais
ne
me
courberai devant
ennemis4^.
Passions!
Un ennemilieu,
expuls peut trouver asile dansrefaire ses forces ettel
un autre
y
en revenir;
mais l'ennemi Passion n'a pas un46.
refuge.
Oma
irait-il
une
fois chass, cet
hte de
mon
cur, pour prparerc'est
lchet et
ma ruine ? Sa ma sottise. Les
seule force,
Passions ne
sont qu'uneSagesse.
vile canaille qui fuit la
vue de
la
47. Les Passionsni
ne demeurent
ni
dans
les objets,
dans
les sens, ni
dans
l'intervalle, ni ailleurs.le
O
sont-elles
installes
pour tourmenter
mondeSagesse.
entier? C'est un simple mirage. Donc,
mon cur,la
quitte toute crainte, efforce-toi vers
Pourquoi, sans motif, te tourmenter toi-mme dansles enfers?!
48. C'est dcid
je ferai
mesa
efforts
pour obserSi
ver
la
rgle telle qu'elle
t
nonce.
une
maladie peut tre gurie par un remde,recouvrerla
comment
sant en s'cartant de l'ordonnance
du mdecin?
LA GARDE DE LA CONSCIENCE
i.
Celui qui veut garder
la
rgle doit garder
soigneusement son garder2.
esprit; la rgle est impossible
pour qui ne garde pas lesprit volage.la
Les lphants sauvages, dans
fureur du
rut,
ne causent pas autant de malheurs que n'en
cause, dans l'Avci et les autres enfers, cet l-
phant3.
:
l'esprit dbrid.si
Maisla
l'lphant Esprit est
li
compltement
par
corde Attention, alors tout danger disparat
et tout bien est accessible.4-3.
Tigres,
lions,
lphants,
ours,
serpents,
tous
les
ennemis, tous
les geliers
infernaux, les
1
LA
GARDE DE LA CONSCIENCElis
53
Dkins, les Rkshasas(''), tous sontl'esprit estli,
ds quel'esprit
tous sont dompts ds que
est6.
dompt.Car tousles
dangers, car
les
souffrances sans
pareilles procdent de
l'esprit seul, a dit le Vri-
dique.7.
Qui a diligemment fabriqu?Qui lepavde?
les
engins de
l'enfer
fer
rouge
?
Et ces
femmes
(''"),
d'o sortent-elles8.
C'est de l'esprit mauvais que tout cela prole
cde, a dittable au9.le
Saint
:
donc
il
n'y a
que
lui
de redou-
monde.perfection de charit consistait enrichirles
Si la
monde, comment
anciens Sauveursle
l'au-
raient-ils
possde, puisque
mondetous
est toujours
pauvre10.
?
La pense de
sacrifier
les tres
tout
ce qu'on possde et le fruit
mme
de son
sacrifice,:
voil ce qu'on appelle la perfection de charitest1
elle
donc.
esprit et rien d'autre.
O
mettre
les
poissons et autres animauxles tuer?
pour tre sr de ne pas
La perfection de
moralit, c'est l'esprit de renoncement.
Combien tuerais-je de mchants ? Leur nombre est infini comme l'espace. Mais si je tue l'esprit de colre, tous mes ennemis sont tus en12.
mme13.
temps.
O
trouver un cuirassez grand pour couvrir
54
B
D H
I
C A
R Y A V A
T
A R A
toutesuffit.14.
la
terre? Mais le simple cuir
dune
sandale y
De mme;
je
ne puis matriser
les tats ext:
rieurs
mais
je matriserai
mon!
esprit
que m'im-
portent les autres matrises15.
Mme
avec
l'aide
de
la
parole et de l'action,lui
l'esprit
pesant n'obtient pas ce qu'obtient :
seul l'esprit dli
la
dignit de
Brahm
et d'autres
rcompenses.16.
Prire, ascse prolonge,
tout est vain
si
l'esprit est distrait et pesant, a dit17.
l'Omniscient.atteindrele
Pour abolir
la
souffranceils
et
bonheur, vainement
errent travers l'espace,
ceux qui n'ont point cultiv cet esprit mystrieuxqui contient en18.Il
lui la totalit
des phnomnes.bienla
faut:
que
mon
esprit soitl'exerciceles autres
surveill,
bien
gard
hormis
de?
garde
de
l'esprit,19.
que valent tous
De mme qu'unles
bless, entour d'tourdis,
protge avec prcaution sa blessure, ainsi doit-on,
parmison
pcheurs, protger,
comme une
plaie,
esprit.
20.je
De peur d'prouver un atome de souffrance,
protge avec soin
ma
blessure
;
d'o vient que,("),
menac du choc des montagnes crasantesje
ne songe pas protger cette blessure?
:
mon
esprit21.
Quand
il
se
conforme
cette rgle de con-
LAduite,
GARDE DE LA CONSCIENCEmmeparmiles
55
l'ascte,les
pcheurs,et
mme
parmibable.22.
femmes, demeure ferme
impertur-
Que je perde ma!
fortune, et
mes honneurs,
et
ma vie, et mme mon esprit, jamais23.
tout autre bien spirituel, mais
Ala
ceux
qui:
veulent garder
leur
esprit,l'atten-
j'adresse ce salut
Gardez toute force
tion et24.
conscience!
Comme
un
homme
troubl par
la
maladiel'esprit
est incapable de toute action, de
mme
troubl dans ces deux facults est incapable de
toute action.25. L'esprit est-il
inconscient, tout ce que prola
duisent l'tude et
rflexion
s'chappefl.
de
la
mmoire,26.zls,
comme
l'eau
d'un vase
Beaucoup
d'hommes
instruits,
croyants,les souil-
encourent, faute de conscience,
lures27.
du pch.L'inconscience est un voleur qui guette une
clipse
de l'attention
:
dpouill par elleles
du mrite
accumul, on tombe dans28.
destines funestes.
Les Passions sont une bande de pirates quis'ils
cherchent un passage;pillent et anantissent
le
trouvent,
ils
nous
les
chances de notre vie
future.29.la
Donc que
l'attentionsi
ne s'carte jamais deelle s'en
porte de notre cur;
carte,
il
faut
56
B O D H
I
C
A R
Y
A V A T A R Al'enfer.
l'y
ramener, se souvenant des supplices de
30.
Heureux ceux qui agissent avec
crainte et!
dfrence, d'aprs les instructions de leurs matres
De
la
socit des matres nat aisment l'attention.
31-32.
Les Buddhas
et les
Bodhisattvas portenttout est en
partout leurs regards sans obstacle;leur
prsence, et moi aussi je suis en leur pr-
sence! tie,
Dans
cette pense, tiens-toi avec
modes-
respect et crainte, ette revienne
que
le
souvenir des
Buddhas}}.
chaqueet
instant.
La conscience vient,
une
fois
venue ne
s'en va plus, lorsque l'attention se tient la porte
de
l'esprit11
pourfaut
la
garder.surveiller consIl
34.
me
donc tout d'abordesprit
tamment monensuite que je
de cette manire.
faut
me
tienne
comme
priv d'organes,
comme une35. jamaisutilit;la
souche.
de coups d'il jets ettre toujours baisse,
l
sans
vue doit
comm.e
dans une profonde mditation.}6.
Pour se dlasser
la
vue, on peut de tempssi
en temps regarder l'horizon; ou,
on aperoitles
l'ombre d'un passant, on peut leverlui et le saluer.
yeux sur
37.
En
se
mettant en
route,
pour se rendre
compte des dangerssuccessivementles
possibles,
on peut examiner
quatre points cardinaux, mais
on doit pour
cela s'arrter et se retourner.
LA38.
GARDE DE LA CONSCIENCEainsi
57
Ayant
regard en avant et en arrire,et faire
on peut avancer ou reculer Telle doit tre
bon escientseet,
ce qui convient en chaque occurrence.39.ditlela
position
du corps
,;
nophyte en commenant une actionqu'elle
tandis
est
en
cours,
il
doit vrifier de
temps en temps40.11
sa position.
doit surveillerrut,
de prs
l'esprit, cetle
l-
phant en41. veille,
de peur
qu'il:
ne rompele
lien quila Loi. le sur-
l'attache ce
grand poteau
respect dedit-il,
O
est
mon curqu'il
?
se
et
il
de manirele
ne
rejette pas
en un
clin
d'il
joug du recueillement.il
42. Si toutefois
ne
le
peut en certaines circons-
tances, telles qu'un danger,
une
fte,
son gr!
Car
il
est dit qu'au
temps de
la charit, la
moralit
peut tre nglige.43. Siil
on
a entrepris
une uvre
bon
escient,
ne faut pas penser une autre; on doit d'abord
l'achever en y mettant tout son cur.44.
De
la
sorte tout sera bien fait;
autrementet le vice
l'une et l'autre action seront
manques,
de l'inconscience prendra un nouveau dveloppe-
ment.45.Il
faut touffer en soi tout intrt pour les
causeries varies auxquelles
on
se livre trop sou-
vent, et pour les choses merveilleuses.46. craser
de
la terre,
couper des herbes, tracer
58
,
BODHICARYAVATARApensant la
des lignes sont des actes striles;rgle des Buddhas,cer l'instant.47.
on doit
les
craindre et y renon-
Quand on veut bouger oule
parler,
il
faut
d'abord examiner son esprit et
mettre en tat
de tranquillit.48. Si
on se sentni
le
cur
attir
ou repouss,
il
ne faut
agir ni parler,
mais rester immobile
comme49-SO.
une souche.Lorsquele
cur
s'avre hautain, railleur,insidieux,
orgueilleux,
infatu,
brutal,
fourbe,querel-
prsomptueux,leur,51.il
malveillant,
ddaigneux,
faut rester
immobile
comme une:
souche.
Mon
esprit est en qute
de gain, d'honneurs,je resterai
de gloire, de popularit, d'hommages
donc immobile=^2.
comme une
souche.d'autrui,
Mon:
esprit est rebelle l'intrt
appliqu au mien, friand de clientle et enclin parlerje resterai
donc immobile
comme une
souche.53.11
est intolrant, indolent, timide, tmraire, sa coterie:
bavard, uniquement dvourai
je reste-
donc immobile54.
comme unecur
souche.ainsi
Quand
il
voit son
troubl, endoit
proie d'inutiles projets, toujoursle
le vaillant
brider fortement par55-57.
la
mthode desetla
contraires.
Dtermin, bienveillant, ferme, soumis,la
respectueux, ayant
pudeur
crainte
du
LApch,
GARDE DE LA CONSCIENCEapais,
Sg
appliqu les
satisfaire
les
autres
;
jamais excd par
dsirs
contradictoires des
insenss, mais au contraire compatissant envers
eux, dans
la
pense que
c'est l
l'effet
des pas-
sions
;
toujours soumis
moi-mmetel je
et
aux autres
en toutes choses permises; sans intrt personnel,
comme uneesprit.58.
cration
magique
:
garderai
mon
Me
rappelant sans cessesi
le
obtenu aprs unesprit59.
long temps,le
moment unique je garderai monde
immuable commeTran etl
Sumeru.aucuneamas,
par les vautours avidesfait-il
chair,
pourquoi
le
corps inanim ne
rsistance?60. Pourquoi, le
mon
cur,S'il
veiller sur cet
prenant pour ton moi?
est distinct de toi,
que t'importe sa disparition?61. Insens! tu
ne prends pas pour ton moi unepourquoiveiller
poupe desur
bois, qui est propre;
une machine compose d'lments impursla
et
destine
pourriture
?
62-63. Enlve d'abord par la pense cette enve-
loppe de peau; puis, avection, spare la chairles
le
couteau de
l'intui-
de son armature d'os; rompsla
os eux-mmes, regarde
moelle qui est
l'in-
trieur et demande-toi ce qu'il y a l-dedans d'essentiel.
64.
En regardant avec
le
plus grand soin, tu ne
6o
B
D H
I
C A R Y A
\'
A T A R A prsent
vois
rien d'essentiel
!
Rponds
:
pour-
quoi maintenant encore gardes-tu ton corps?65.le
On
ne mange pas
le
sperme, on ne boit pasles entrailles:
sang
{''),
on ne suce pasde ton corps?
que
veux-tu
faire
66-67. S'I ^st utile garder, c'est pour servir de
pture aux vautours et aux chacals.
Sans doute ce misrable corps
est
pour
les
hommes unle
instrument d'action. Mais tu as beau
garder
:
la
Mort impitoyable:
te l'arrachera
pour
le jeter
aux vautours
alors
que feras-tu?rester
68. Si
un serviteur ne doit paslui
dans
la
maison, on ne
donnelui?
ni
vtementsira:
ni autres
cadeaux. Le corps, ayant mang, s'ente mettre en69.frais
pourquoi
pour
Donne-lui son
salaire, puis,:
mon
cur,
occupe-toi de ton propre intrt
car
on ne donne
pas un salari tout ce qu'il gagne.70.Il
faut voir
dansle
le
corps un vaisseau qui vaaille et
et vient; fais
que
corps
vienne ton gr
pour conduire71.
les tres leur but.le
Ainsi matre de son moi, que
Bodhisattva
soit toujours souriant; qu'il vite les
froncementsla
de sourcils;
qu'il
soit
le
premier adresser
parole; qu'il soit l'ami72. Qu'il
du monde.
ne
laisse
pas tomber un sige ou un
autre
meuble avec
fracas et brusquerie; qu'il
ne
LA
GARDE DE LA CONSCIENCEbruyamment auxdebruit.le chat, le
6i
heurte pas
portes; qu'il se plaise
ne pas73.
faire
Le hron,
voleur marchent silenils
cieux et inaperus, et ainsi
obtiennent ce qu'ilstoujours
ont en vueeux.74.
:
que
l'ascte
fasse
comme
De ceuxla
qui sont habiles diriger les autres
et qui
rendent service sans
en tre
pris, qu'il
portetres75.
parole sur sa tte; qu'il soit pour tous lesdisciple.
un
A
tous
les
discours logieux, qu'il tmoignes'il
son approbation;
voit quelqu'un
faire
unedes
bonne uvre,76.
qu'il
l'encourage par ses louanges.
Qu'il vante dans le priv les qualits
autres, et qu'il s'associe avec joie l'loge public
qui en est
fait; si
c'est
son propre loge qui est
nonc,
qu'il
le
considre seulement
comme un
hommage77.
la vertu.les efforts
Tous
ont pour but
la satisfaction,
maisde
celle-ci est difficile obtenir,
mm.e au moyenle
la richesse.
Donc
je goterai
plaisir
d'tre
satisfait par les
mrites issus de
l'effort
des autres.
78.
Dans
cette vie, je n'y perds rien, et j'y gala
gnerai dans l'autreles
grande
flicit.
Au
contraire,
haines engendrent dans ceet
monde lal'autre
souffrancela
du mcontentement,souffrance.79.
dans
grande
Que sa parole soit
correcte et bien ordonne,
62
BODHICARYAVATARAsduisante, agrable l'oreille,
claire,
empreinte
de compassion, d'un ton doux80. Qu'il
et
calme.les
regarde toujours droitles
cratures,:
comme s'iltage.81.les^>
buvait des yeux, en pensant C'estl'tat
grce elles que
de Buddha sera
mon
par-
Une constante dvotion, les antagonistes, champs des qualits et des bienfaiteurs, les:
malheureuxrite (").
autant de sources d'un grand m-
82. Qu'il soit habile, nergique,
agissant tou-
jours lui-mme
;
dans toutes
les affaires, qu'il
ne
cde83.
la
place personne.
Les perfections, croissent
commencer
par celle de
la
charit,
en excellence mesure qu'onn'en sacrifie pas une sup-
remonterieure
la srie; qu'il
une
infrieure,
hormis
la
digue de
la
conduite
[qu'il faut
respecter avant toutj.qu'il travaille
84. Cela tant bien compris,
avec
une constante nergie au bien des autres;ce qui est
mmecom-
dfendu devient permis pourle
le
patissant qui voit85.
bien
faire.
Aprs avoiraux
fait leur
part
aux malheureux,avec modles
aux
faibles,;
religieux, qu'ilsacrifie
mangehormis
ration
qu'il
tout,
trois
robes.86.qu'il
Son corpsnele
est l'auxiliaire de
la
Bonne
Loi
:
torture pas en faveur d'un tre mdiocre
;
LA
GARDE DE LA CONSCIENCEil
65
de cette faon,rance des87.
remplira
promptement
l'esp-
hommes. Donc qu'il nesi
sacrifie
pas sa vie pour celui
dont
les
dispositions
de compassion
sont
de
mauvais aloi; maisil
elles
sont gales aux siennes,
doit la sacrifier, car son sacrifice n'est pas perdu.88. Qu'il
n'enseigne pasqui,
la
Loi
un
hommebonne
irrespectueux ou
tout en
tant en
sant, est coiff d'un turban, porteur d'un parasol,
d'un bton, d'une pe, ou qui a89. Qu'il
la tte
couverte.et
ne l'enseigne pas, profonde
sublimeni
comme
elle est,
des cratures vulgaires,la
des
femmes hors deinfrieures90. Si(").
prsence d'un
homme;
qu'il
tmoigne un gal respect aux Lois suprieuresquelqu'un sequ'il
et
montre digne de
la
Loi
sublime,
ne
l'affecte
pas la Loi infrieure;
mais
qu'il n'aille pas,
en
le
dispensant des devoirs
pratiques, le gagner par l'attrait des Stras et des
Mantras91.11
(").
est incorrect de jeteril
son cure-dents oublmable de
de cracher en public;
est funeste et
souiller l'eau potable et le sol cultiv.92.Il
ne doit pas manger pleine bouche, avecla
bruit
ou en ouvrant largementpieds
bouche,
ni s'as-
seoir les
pendants, ni se gratter
les
deux
bras en93.Il
mme temps.ne doit pas voyager ou loger avecla
femme5
66
BODHICARYAVATARAsi elle
d'autrui,
est seule.
Ayant observ
et inter-
rog, qu'il vite tout ce qui est choquant pour le
monde.94. Qii'il
ne fasse pas signe avec
le
doigt; maisentire,
qu'il se serve
poliment dele
la
main droite
mme
pour indiquer
chemin.les bras,
95. Qu'il
ne hle personne en agitantqu'il fasse
sauf dans un cas pressant, mais
entendre
un claquement de doigts ou un autreconduite diffrente serait drgle.96. Qu'il se
bruit;
une
couche dansla
la
posture du Nirvana
du Buddha, tourn versconscient,
direction qu'il prfre,
prompt
se lever avant d'y tre stricte-
ment97.
forc.
Les pratiques dictes pour
les
Bodhisattvas
sont innombrables. Mais celle
qu'il faut
observer
rigoureusement, c'est
la
Purification de l'esprit.
98. Trois fois par jour et par nuit, qu'il mette
en oeuvre
les trois
lments (moralit, mditation,la
sagesse); par eux, parle la
pense deil
la
Bodhi
et par
recours aux Vainqueurs,dernire trace99.
efface en
lui-mme
du pch.situation qu'il se trouve, soit
Dans quelque
de son propre gr, soit par soumission un autre,qu'il
pratique soigneusement les rgles qui y sont
applicables.100.Il
n'est rien
que ne doivent pratiquer
les
Bodhisattvas pour
le
salut de tous; et pour celui
LA
GARDE DE LA CONSCIENCEil
67
qui agit ainsi,loi. C'est
n'est rien qui ne soit mritoire,l'intrt direct
uniquement dansemployer
ou
indirect des tres qu'il doit agir; c'estqu'il
pour euxdela
doit tout
l'acquisition
Bodhi.102. Qu'ilvie,
n'abandonne
pas,
mme
au prix de sa
un
saint ami, pratiquant la rgle des Bodhile
sattvas et expert dans103. Qu'il
sens du Mahyna.le
tudie
dans
rsambhavavimoles
ksha
(") la
conduite tenir enversici
gurus. Les
prceptes exposs
et les autres
enseignementsle
du Buddha sontStrntas.104.
apprendre par
texte
des
Les rgles sont nonces dans
les
Stras
:
qu'il rcite
donc
les Stras, et qu'il
apprenne
les
pchs graves dans V Akagarbhastra.105.Il
est ncessaire("),
de
lirela
sans cesse
le
iksh-
samuccaya
parce que
pratique des bons y
est explique en dtail.106.
Oule
bien
encore
qu'il
tudie,
comme
abrg,
Strasamuccayatitre
(")et lele
second ouvrage
de
mme107.
compos parverra ce quivu,il
vnrable Ngr-
juna.
Par
l
il
lui
est
dfendula
et
prescrit; l'ayant
pourra pratiquer
rgle
pour garder en108. Voici
lui la
pense des cratures.la
en rsum
dfinition de
la
cons-
68
BODHICARYAVATARA:
cience
c'est
l'examen rpt de notre tat phy-
sique et moral.109.
C'est en actes que je proclamerailes
la
Loi;
quoi bon en rciter seulementbientraitle
paroles? Quel
malade?
tirerait-il
de
la
seule lecture d'un
mdical
YI
LA PATIENCE
1.
Toutes
ces
bonnes oeuvres,le
la
charit,
le
La haine.
culte des
Buddhas,
bien qu'on a
fait
pendantla
des milliers de kalpas, tout cela est dtruit parhaine.2.Il
n'y a pas de vice gal la
la
haine, ni d ascse
gale
patience; donc
il
faut, par
des
moyensla
varis, cultiver3.
activement
la
patience.
L'me
n'atteint pas la paix,
ne gote pas
joie et le bien-tre,
ne parvient pas au sommeil
et
l'quilibre, tant qu'est fich
dans
le
cur
le
dard
de
la
haine.
4.
Cadeaux, gards,
protection,
n'empchent
70
B O D H
I
C A R Y
A V A
T
A R Ala
pas ceux qui en profitent de souhaitermatre que sa duret leur rend odieux.5.
perte
du
Ses amis
mmes
se
dgotent deil
lui;
il
donnequoi
et n'est point servi;
bref,
n'est
rien par
l'homme6.
irascible puisse tre heureux.la
Celui qui, reconnaissant dans
colre l'en-
nemi auteur de tous ses maux,nergie, celui-l est heureux en cel'autre.7.
l'attaque avec
monde
et
dans
N de
la crainte ralise
ou du
dsir tromp,
le
mcontentement
est
l'aliment de la haine qui,
fortifie par lui,8.
me
perdra.
Donc,
je
dtruirai l'aliment de cet
ennemi,
qui n'a d'autre rle9.
que de m'assassiner.
Quelui
la
pire calamit
me
survienne,carle
joie
n'en doit
pas
tre trouble;
mcontendis-
tementsipele
aussi est sans plaisir, et de plus
mrite acquis.S'il
10.
y a un remde,S'il
quoi bon
le
mconbonle
tentement?
n'y a pas de remde, quoi
mcontentement?11.
Douleur, humiliation, propos blessants,le
dif-
famation, tout cela nouset
craignons pour nous
ceux que nous aimons, mais non pour notredouleurle
ennemi, au contraire!12.
Le
plaisir s'obtient :
grand'peine;orla
la
vient sans qu'on y pensesalut; sois
douleur, c'est
donc ferme,
mon me!
LAPATIENCE13.
71
Les habitants du Carnatic, dvots Durg,la
s'imposent en vaindes lacrationsbut,:
souffrance des brlures etla
et
moi, avec
dlivrance pour
comment11
pourrais-je tre lche?rien
14.
n'existe
d'irralisable par l'exercice;
donc, en s'habituant des souffrances lgres, onarrive en supporter15.
de grandes.
Moustiques, taons,
mouches, faim,
soif et
autres
sensations douloureuses, dmangeaisons
violentes et autres souffrances, pourquoi les ngli-
ger
comme:
inutiles
(*')?
16.
Froid, chaud,il
pluie,
vent, fatigue, prison,
coups
faut s'endurcir tout cela, pour ne pas
ensuite souffrir davantage.17-18.Il
en est qui, en voyant couler leur sang,il
redoublent de vaillance;la
en est qui dfaillent :
vue du sang d'un autre
cela vient deil
la fer-
met ou delrsister la19.
faiblesse de l'esprit;
suffit
donc desrnitla
douleur pour s'en rendre matre.la
La douleur ne doit pas troublercaril
du sage;20.
se bat contre les Passions, et
guerre ne va pas sans douleur.
Ceux
qui battent l'ennemi en offrant leur
poitrine ses coups, ceux-l sont des vainqueurs
hroques;
les autres
ne sont que des tueurs de
morts.21.
La douleur a une grande vertula
:
c'est
un
branlement qui provoque
chute de l'infatuation,
72
B
D H
I
C A R Y A V A T A R A
la pitila foi
enversle
les cratures,
la
crainte
du pch,
dans
Buddha.la
22. Je
ne m'irrite pas contreelles
bile et autres
humeurs, bien qu
soient cause de grandes
souffrances; pourquoi m'irriter contre des tres
conscients? Eux aussi sont23.
irrits
par les causes.
De mme que
ces souffrances sont produitestre voulues, de
par les
humeurs sans
mme
lirri-
tation de l'tre conscient nat par force et sans tre
voulue.24.
L'homme ne:
s'irrite
pas son gr en pen,
santla
Je vais
me
mettre en colre
pas plus que
colre ne nat aprs avoir projet de natre.25.
Mais toutesla
les fautes,
tous:
lesil
pchs se pron'en est point
duisent par
force des causes
qui soient spontans.26.
La runion des causes ne pense pas qu'ellel'effet
engendre, etContrele
ne pense pas qu'il est engendr.
27.
Cele
principe
mme
qui est postul
sous
le
Smkhya^^^^
nomsous
de Matire primitive {Pradbna) ou imagin
nom d'Ame:
{Atman), ne nat pas aprsn,il
l^edanta.
2M0\x pens28.
Je
nais.
Car avant d'tre
n'existe pas
:
com-
ment donc[S'il
dsirerait-il tre?il
est ternel],
ne peut cesser d'tre en fonc-
tion de son objet [et la dlivrance est impossible].29. Si
l'Atman est ternel, inconscientl'espace,il
et infini,
comme
est
videmment
inactif;
mme
LAPATIENCEen contact avec d'autres causes,est
73
comment
ce qui
immuableS'il est,
pourrait-il agir
?
30.
au
moment
de
l'action, ce qu'il tait?
auparavant, quelle action pourrait-il exerceraction propre , dit-on causes, lequel des31. Ainsi;
Son
mais dans ce complexe deest la causeet?
deux lments
toutest
dpend d'une cause;dpendante.
cette
cause aussi
Contre
des auto-
mates
pareils ?
des crations magiques, quoi
bon32.
s'irriter
Mais,
dira-t-on,:
la
rsistance
non?
plus
n'est pas possibleelle est
qui rsisterait et quoi
Si,
possibleil
!
Puisqu'il y a
enchanement desla
causes,}}.
y a possibilit d'abolirsi
douleur.
Donc
l'on
voit
un ami ou un ennemiil
tenir
une conduite rprhensible,
faut se dire
:
Ce sont
ses antcdents qui agissent , et gar-
der sa srnit.34.S'il
suffisait
tous
les
hommes:
de dsirer
pour
russir,
personne nesouffrance.
souffrirait
car personne
ne souhaite35.
la
Par irrflexion, par colre, parla
convoitised'autrui,
d'objets inaccessibles, tels quelesla
femme
hommes11
se dchirent aux ronces, souffrent de
faim et s'infligent toutes sortes de tortures.36.
en est qui ont recours au suicidep'/
:
ils
se
pendent, se
cipitent, s'empoisonnent, se livrent
74
BODHICARYAVATARAla
aux excs de
nourriture et decapital.
la
boisson, com-
mettent un crime37.Si,
sous l'influence des passions,
ils
dtrui-
sent leur corps qui leur est cher,gneraient-ils celui des autres38.?
comment
par-
Envers ces
hommes
affols par les passions,
acharns leur propre perte, loin de manifester dela piti,
on prouve de
la
colre
:
pourquoifaire
?
39. Si la nature
de ces insenss est de
du
mal aux autres,ter contre
il
n'est pas plus logique dele
s'irri-
eux que contre
feu dont
la
nature est
de brler.40.si
Si,
au contraire, cette tare est adventice, etsont naturellement droits,justifiela
les
hommespeu
colre
est aussi
que contre
l'air
envahi par
une acre fume.41.
On;
ne
s'irrite
pas contre
le
bton, auteurceluila
immdiat des coups,
mais contreest
qui:
le
manie or
cet
hommeaussi,:
mani par
haine
c'est
donc
la
haine
qu'il faut har.j'ai
42. Jadis,pareille
moi
infligje
aux cratures une
souffranceai
donc
ne reois que
mon
d,
moi qui
tourmentet
les autres.
43.
Son pe
mon:
corps, voilil
la
double
cause dele
ma
souffrance
a pris l'pe, j'ai pris
corps; contre qui s'indigner?44. C'est
un abcs en forme de corps quel,
je
me
suis
donn
un abcs qui souffre du moindre
LAPATIENCEcontact.m'irriter45. Je
75
Aveugl pardela
le
dsir,
comment?
puis-je
douleur
qu'il
endure
n'aime pas
ma
douleur,
mais j'aime!
la
cause de
ma
douleur, fou que je suis:
C'est de
mon46.les
pch qu'elle est ne
pourquoi en vouloir
un autre?La fort dontles feuilles
sont des glaives,
vautours infernaux ont t engendrs par meset
actes,
de?
mme
la
douleur prsente
:
contre
qui m'irriter47.
Ce sont mes;
actes qui poussent
mes
pers-
cuteurs
c'est
cause de moi qu'ils iront en enfer.?
Ne
suis-je
pas leur meurtrier
48.
Grce eux, mes nombreux pchsl'exercice
s'att-
nuent parmoi,ils
de
la
patience; cause de
iront dans l'enfer
aux longues souffrances.
49. C'est
moi qui
suis leur perscuteur, ce sont
eux qui sont mes bienfaiteurssant les rles, oses-tu50.Si jet'irriter,
comment, renvercur sclrat?;
ne tombe pas en enfer, c'est sans doute
grce aux mrites de
mes bonnesje
dispositions
:
que perdent-ils ce que
me
prserve moi-
mme?51. Si je leur rendais le
mal
qu'ils
ne seraient pas sauvs pour cela;bodhisattvaserait
me font, ma carrire
ils
de
brise
et
ces
malheureux
seraient perdus.52.
L'esprit
immatriel
ne
peut jamais
tre
76
B
D H
I
C
A R Y A V A
T
A R Aphysique,
frappc'est 53.
;
s'il
est atteint par la douleur
cause de son attachement au corps.Injures,
paroles brutales,le
calomnies,
tout
cela
ne blesse pas
corps:
do
vient ta colre,
mon me?54.
Ce
n'est pas la
dfaveur d'autrui qui:
me
dvorera dans cette vie ou dans une autrequoi donc35.la
pour-
redouter
?
Parce qu'elle
tarit
mes
profits? Mais
mes
profits
s'vanouiront ds cette vie, tandis queforce.
mon56.
pch demeurera dans toute sa
Mieux vaut mourir aujourd'huiaprs avoir longtemps vcu,serala
mme
que
de traner longtemps une vie
inutile,la
puisque,
mmela
douleur de
mort57-58.
mme
pour moi.qui a rv un bonheur de
Un dormeur
cent ans, s'veille; un autre qui n'a rv qu'un
bonheur d'undeux sont
instant, s'veille aussi.
Quand tousdis-
veills, leur
bonheur, n'est-ce pas,la
parat. Tel, l'heure
de
mort, celui qui a long-
temps vcu59.
et celui qui a
peu vcu.beaucoup, aprs avoirje
Aprs avoir gagn
savour de longues dlices,
m'en
irai
nu
et les
mains vides,voleurs.
commedis-tu,
un
homme
dpouill par les
60. Mais,
grce
mes
profits, je vis,
et en
vivant j'use
mes pchsse fche pour
et je
gagne du
mrite.
Quand on
une question de
LAPATIENCElucre, c'est le mrite
77
qu'on use et
le
pch qu'on
gagne.6\. Si le
butvie
mme
de
ma
vie disparat, quoi
bon62.
cette?
elle-mme qui
ne
produit
que
du malcause
Tula
hais, dis-tu, ton diffamateur parce qu'il
perte de ceux [qu'il excite contre toi];t'irrites-tu?
pourquoi donc nele
pas de
mme
contre
calomniateur d'autrui6}.
Tu pardonnes auxl'effet
malveillants dont l'aver:
sion est
de
la
mdisance d'autrui
et tu
ne
pardonnes pas au mdisant qui obitsions!64.
ses
pas-
Ceux
qui dtruisent et outragent les statues,
les stupas, la doctrine,
ne mritent pas
ma
haine,
car les6s.
BuddhasSi
et les saints n'en souffrent pas.
quelqu'un
maltraite
nos matres,
nos
parents, ceuxcolre,
que nous aimons, refrnons notre quec'estl
en
considrant
l'effet
des
causes.66.
La souffrance des tres est ncessairement
l'uvre d'une cause consciente ou inconsciente;elle
ne se manifeste que dans un
tre conscient;
supporte-la donc, 67.
mon cur!offensent;
Des gars
d'autres
gars
se
courroucent. Qui d'entre eux dirons-nous innocent ou coupable68.?
Pourquoi as-tu
fait jadis
ce qui te vaut d'tre
78
BODHICARYAVATARApar tes ennemis:
prsent molest ainsi
?
Nous
sommespour69.
tous esclaves de nos actesexception cette rgle?cela, je
qui suis-je
faire
Ayant bien compris
m'efforce au
mrite spirituel, afin que tous soient anims de
bons sentiments70-71.
les
uns envers
les autres.
Qiiand une
maisonet
est en feu,
on va
dans
la
maison voisine
on en
retire la paille etle
les autres
matires inflammables auxquelles
feuleli-
pourrait s'attaquer.
De mmefeu dela
la
pense dont
contact attiserait
le
haine doit trela
mine
l'instant,
de peur que
masse de nosmis enest le
mrites ne soit consume.72.Si
un condamnla
mort
est
libert?
aprs avoir eu
main coupe, omal
mal
Si,
au prix des souffrances humaines, on chappe l'enfer,
o
est le
?
73.
Si,
aujourd'hui,
une menue souffrance
te
semble intolrable,la
comment nela
refrnes-tu pas?
colre qui te vaudra les supplices de l'enfer74. Parl'effet
de
colre,
j'ai
t prcipit des
milliersni
de
foisni
dans
les enfers, et cela les autres.
sans
profit,
pour moi75.
pour
Or
la
douleur prsente est bien moindre etsource d'un grandprofit.la11
elle est la
faut
se
rjouir d'une douleur qui
supprime
douleur du
monde.L'envie.
76.
Il
est des
hommes
qui se dlectent louer
LA PATIENCEles
79
vertus d'autrui
:
pourquoi, ?
mon
cur, ne
pas y prendre77. C'est
plaisir, toi aussi
un
plaisir;
irrprochable,
dlicieux,
permis par
les saints
c'est le meilleur
moyen de
gagner
le
prochain.
78. C'est
un
plaisir
que tu n'aimes pas? Mais
alors
il
faudrait avoir la
mme;
aversion pour
les
salaires, les
aumnes,ton
etc.
on supprimerait
ainsi
toutes les rcompenses de ce79.
monde et detu
l'autre.
On
fait
loge
:
admetsd'un autre
prenne
plaisir.
On
fait l'loge
qu'on y tu ne:
veux pas toi-mme y prendre80.
plaisir.
Tu
as suscit en toi
la
pense de
la
Bodhi
par dsir de rendre heureux tous les tres.
Com-
ment peux-tu81.
t'indigner contre ceux qui se trou?
vent spontanment heureux
Tu
souhaites,
dis-tu,
aux
tres
l'tat
de
Buddha vnrable aux trois mondes82. Celui qui nourritcelui-l te
("); et
en pr!
sence de vains honneurs, tu brles de jalousie
ceux que tu dois nourrir,fairet'ir-
donne.
Tu
trouves quelqu'un pour
vivre ta famille, et au lieu de te rjouir, turites!
83.
Que
ne
souhaite-t-il pasla
aux
tres, celui quila
leur souhaite
Bodhi
!
D'o viendraitdela
pense
de
la
Bodhi?
qui est jaloux
prosprit des
autres84.
Si
un autre
religieux ne recevait pas cette
80
B
D H
I
C A R Y A V A T A R A
aumne,pourtoi.?
elle
resterait
dans
la
maison de son
bienfaiteur: dans tous les cas elle ne serait pas
Que fimportedoncqu'il
qu'elle
lui
soit
donnedeses
ou non
85. Faut-il
carte
le
fruit
mrites, les bonts qu'on a pourqualitsrtera ta86.;
lui,
ses propres
qu"il refuse ce
quon?
lui offre ?
Ole
s'ar-
mauvaise humeur
Non seulementfait,
tu ne dplores pas
malfait
que tu asle
mais tu jalouses ceux qui ont
bien
!
87-88. Si
un malheur
arrive ton
ennemi, pour-
quoi fen rjouir? Ce n'est pas ton souhait qui a
pu modifierbonheurque ceSi
la loi
de causalit. Et
ft-il ralis
par
ton souhait, en quoi ce malheur?
peut-il faire
ton
tu en profites, quelle perte est pire?
profit
89. C'est
un
hameon
terribleles
que
l'envie,:
tendu par ces pcheurs que sontte
Passions
ils
vendront aux dmons infernaux qui
te feront
cuire dans leurs chaudires.90.
Louanges,la
gloire,
honneurs ne serventla vie,
ni
au
mrite, ni la
dure de
ni la force, ni
sant, ni au bien-tre physique.91.
Or
ceux-ci
sont
les
seuls
biens auxquels
aspire
l'homme
intelligent qui connat
son
intrt.
Les liqueurs,
le jeu, les
femmes,
voil quoi s'at-
tache celui qui dsire les plaisirs des sens.
LAPATIENCE92.
8i
Et
la
gloire!
Pour
elle,
ils
sacrifient
leurs
biens et leur vie.
Les mots sont-ils donc man-
geables93.
?
Une
fois
mort, gotera-t-on cesa
plaisir
?
Comme
un enfant, lorsque
maison de
sable est dmolie, pousse desainsi m'apparat
crisla
de dtresse,ruine de
rputation et de94.
mon cur ma gloire.
devant
ma
La louange est un son vide de pense, dont
tu ne peux dire qu'il te loue!satisfait
Tu
dis
qu'un autre estta joie.
de
toi, et
que
telle est la
cause de
95. Qu'elle s'adresse un autre ou moi, que
me
fait
cette satisfaction d'autruiai
?
C'estla
lui
seul
qui prouve ce plaisir, je n'enpart.
pas
moindre
96. Si je
me
proclame heureux de son bonheur,l'tre
alors je
dois
dans tous
les cas.
Pourquoi
donc
le
bonheur
qu'il
trouve dans son affection
pour un autre ne97. Ainsila
me
cause-t-il
aucun
plaisir
?
joie nat
en moi, parce que
c'est
moi qu'on loue;98. Les
et c'est l
une conduite aussipaix delale
incohrente que celle d'un enfant.
louanges ruinent crainte
la
fois
la
l'me et
la
du pch
;
elles
engendrent
jalousie
l'gard des
hommes
de mrite et
dpit de leur prosprit.99.
Donc ceux
qui se lvent pour dtruire
mapr-
rputation n'ont pour fonction que deserver des enfers.
me6
82
BODHICARYAVATARA100.
Les biens et
les
honneurs sont une chane
qui ne convient pas
mon
dsir
de libration
;
ceux qui
me
dlivrent de cette chane,
commentils
pourrais-je les har?loi. J'allais
pntrer dans
la
Douleur;
sont
commela
une porte ferme place devant moi par:
providence des Buddhas
commententrave
pourrais-je
les har?
102.
Mais!
mon ennemi
mes bonnesla
uvresil
Mauvaise excuse au ressentiment, carpa-
n'est pas de mortification comparable
tience, et c'est celle103. C'est parla
dont
il
m'offre l'occasion.
ma
faute que je ne pratique pas
patience envers lui; c'est moi qui place l'obsla
tacledevant
bonne uvre miseeneffet,il
ma disposition.de
104. Celui,
sans lequel un autre n'est
pas, et par lequell'autre103.:
existe, celui-l est la cause
commentn'est pas
peut-on l'appeler obstacle?se prsente
Le mendiant qui
en temps;
opportun
un obstacle
l'aumne
le re-
ligieux rencontr n'est pas
un obstacle l'entre
en religion.106.
Les mendiantsrares les
sont
communs danscarsi
le
monde,
offenseurs,
je
n'offense
personne, personne ne m'offensera.107.