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LA PRESSE EN REVUE... Gérard Diez La Presse en Revue lundi 24 novembre 2014 SOMMAIRE I) Grenoble dit non la publicité 1) Une bonne décision 2) Les derniers jours de la… 3) Chaude l’ambiance ! 4) Le discours historique du 26 novembre 5) Encore quelques réticences… 6) Hollande débarque à tout va !! Le maire de Grenoble, Eric Piolle. (Sipa)

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LA PRESSE EN REVUE...

Gérard Diez La Presse en Revue

lundi 24 novembre 2014

SOMMAIRE

I) Grenoble dit non la publicité

1) Une bonne décision2) Les derniers jours de la…3) Chaude l’ambiance !4) Le discours historique du 26 novembre5) Encore quelques réticences…6) Hollande débarque à tout va !!

Le maire de Grenoble, Eric Piolle. (Sipa)

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LAPRESSEENREVUE.EU

A Grenoble, le maire écologiste de la ville, Eric Piolle, veut des panneaux publicitaires "libres, culturels et citoyens" et a décidé de ne pas renouveler son contrat avec le groupe JCDecaux.

C’est une première en France. La municipalité grenobloise n’a pas renouvelé le contrat avec le groupe JCDecaux. L’afficheur perd 2.000 m2 d’installation, mais conserve 1.000 Abribus jusqu’en 2019. Ce dernier contrat pourrait à son tour ne pas être renouvelé. Le maire EELV Eric Piolle souhaite que les messages sur les panneaux soient désormais "libres, culturels et citoyens". Pour combler le manque à gagner, la municipalité compte réduire la rémunération des élus et les frais de protocole.

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lejdd.fr

II)  « J’anticipe une alliance UMP-FN »

Marine Le Pen sera-t-elle au second tour de la prochaine présidentielle ? Pour Christian Salmon, c'est bien parti. © Jean-Marc HAEDRICH / VISUAL

Press Agency

Interview Elisabeth Chavelet

Christian Salmon, auteur de « Les derniers jours de la Vème république » (Editions Fayard), prévoit une alliance entre le Front National et l'UMP et pense qu'il existe un pacte entre Arnaud Montebourg et le Premier ministre Manuel Valls.

Paris Match. Le Front National tient son congrès ce weekend- end à Lyon. Vous écrivez « depuis que Pierre Poujade l’a fait élire député en 1956 avec cette formule choc : " Le Pen est le drapeau français sur le tiroir–caisse " », rien n’a changé. Que voulez vous dire ?

Christian Salmon. La méthode de la fille Le Pen est la même. Avec les crises politique, économique et sociale, elle engrange les mécontentements en les embellissant dans le drapeau bleu blanc rouge. Puis elle recycle toutes ces frustrations en bulletins de vote.

Dans ces conditions est-elle certaine de figurer au second tour de la présidentielle en 2017 ?

C'est bien parti. Compte tenu de l’état de la droite tout d’abord, l'UMP est partie pour deux ans de lutte de clans. Quant au PS, il vit un approfondissement de la fracture idéologique entre les deux gauches. Ajoutez à cela que La vie politique est désormais phagocytée par le processus des primaires. A l’arrivée, le seul parti en ordre de bataille est le FN.

Vous écrivez que l’UMP se "marinise" .Anticipez vous une alliance UMP-FN ?

L’entourage de Marine Le Pen y croit. L’alliance se ferait sur la base d’un deal. D’un côté un FN relooké et une Marine Le Pen qui se calmerait sur la sortie de l’euro et le retour au franc. De l’autre, une UMP qui se droitiserait sur l’immigration et Schengen. Nicolas Sarkozy a déjà commencé le travail.

Selon vous Laurent Wauquiez serait Clemenceau l’une des principales courroies de transmission entre ces droites ?

Un Tea Party est en train d’émerger en France avec la droite Forte, la droite sociale, la droite populaire. On l’a vu confluer dans la manif pour tous où défilait un électorat catholique nostalgique d’une France souveraine. On le voit aussi avec le succès de Zemmour ou avec les prises de position d’une partie du PS en faveur du made in France. On assiste donc à l’émergence d’une France souverainiste dans le débat public. Celle qui pense que les Français ne sont plus défendus, notamment les « petits ».

"Il existe toujours un pacte entre Arnaud Montebourg et Manuel Valls"

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Vous êtes sévère à l’égard de Manuel Valls. Vous dites « il invoque toujours Clemenceau mais c’est à Tony Blair qu’il ressemble ». En clair ?

Il emploie la même stratégie que Blair. Entouré de spin doctors, il raconte au peuple une nouvelle histoire, un nouveau pays, un nouveau parti. Et il vient au pouvoir en adoptant les thèses de l’adversaire, notamment sur l’ordre et la sécurité. C‘est ce qu’on appelle la triangulation. Mais attention, Tony Blair a fini sur un mauvais bilan et un désaveu.

Croyez-vous à des primaires à gauche ?

François Hollande n’est pas un très bon Président. Mais il est un excellent manœuvrier. S’il décide d’aller jusqu’au bout de son mandat, je vois mal qui pourrait lui imposer des primaires.

Quid d’Arnaud Montebourg ?

Je pense qu’il existe toujours un pacte entre lui et Manuel Valls pour obliger François Hollande à faire des primaires. Leur deal est ensuite : que le meilleur de nous deux gagne.

Christian Salmon, « Les derniers jours de la Vème république » (Editions Fayard)

parismatch.com

III) A Bordeaux, Sarkozy acclamé, Juppé hué

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé lors d'un meeting à Bordeaux pour la présidence de l'UMP le 22 novembre. (Photo Rodolphe Escher pour

Libération)

Le meeting bordelais de Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP s’est déroulé dans une ambiance survoltée, à une semaine du scrutin.

Le meeting samedi à Bordeaux du candidat à la présidence de l’UMP, en présence de plus de 4 000 personnes pour le moins enthousiastes, s’est déroulé dans une ambiance survoltée, à une semaine du scrutin.

Le match qui se jouera entre Nicolas Sarkozy, futur candidat à la primaire pré-présidentielle, et le maire de Bordeaux, déjà candidat, n’a officiellement pas encore commencé. Mais le spectacle offert dans la cité girondine par les partisans de l’ancien chef de l’Etat avait des airs de premier round. Sans bien sûr que cela présage de ce qui se passera en 2016, quand des électeurs, qu’ils soient partisans de Nicolas Sarkozy, d’Alain Juppé, de François Fillon ou de Xavier Bertrand (également candidats déclarés à la primaire) auront à choisir celui qui les représentera en 2017.

Mais samedi à Bordeaux, c’est son maire qui a été hué par la foule rassemblée dans le Hangar 14 sur les berges de la Garonne.

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LAPRESSEENREVUE.EU

«Je suis convaincu qu’il faut un large rassemblement de la droite et du centre si nous voulons battre la gauche», en 2017, a déclaré Alain Juppé. Aussitôt, des «hou hou» ont fusé, couvrant sa voix, tandis que la foule scandait «Nicolas, Nicolas». Les huées et sifflets ont redoublé quand il a ajouté qu’il fallait «préparer une primaire ouverte» en 2016, autrement dit avec le centre, notamment le MoDem de François Bayrou. «Je ne me laisse pas pour ma part impressionner par des mouvements de foule», a-t-il lancé face aux sifflets. Nicolas Sarkozy a été accusé cette semaine de s’être prononcé samedi dernier pour «l’abrogation» de la loi sur le mariage homosexuel sous la pression des militants de l’association Sens commun devant lesquels il s’exprimait.

S’efforçant de calmer les esprits, Nicolas Sarkozy a répondu à l’assistance : «Nous n’avons pas le droit de nous diviser. Ce qui s’est passé entre Jean-François Copé et François Fillon (fin 2012), a été indigne», a-t-il ajouté, affirmant qu’il refusait de «donner le spectacle des mêmes querelles.» «C’est le temps du collectif, pas le temps présidentiel», a martelé l’ancien président, qui reste, pour l’heure, le préféré des sympathisants de droite pour la présidence de l’UMP, même s’il perd du terrain face à l’un de ses deux challengers Bruno Le Maire, selon un récent sondage. L’autre challenger est Hervé Mariton.

Bête noire

Cela dit, seuls les adhérents de l’UMP seront appelés à voter le 29 novembre, plus de 268 000 personnes, parmi lesquelles une forte majorité de sarkozystes, à l’image de la salle de samedi à Bordeaux. Comme il le fait à chacun de ses meetings, Nicolas Sarkozy leur a d’abord fait un discours avant de passer aux questions-réponses.

Alors qu’il est parfois soupçonné de vouloir faire passer à la trappe une primaire qui ne lui serait pas forcément favorable, il a répété que «bien sûr», la primaire aurait lieu. Mais avec des candidats qui auront «choisi de refuser le socialisme, qui auront choisi d’adhérer aux valeurs qui sont les nôtres».

Exit, dans son esprit, François Bayrou qui en 2012 avait donné sa préférence à François Hollande, devenant ainsi la bête noire du noyau dur de la droite mais soutenu par Juppé aux municipales de Pau. Succès garanti auprès du public qui l’a chaudement applaudi.

«Nicolas Sarkozy a une vraie volonté de rassemblement. Alain Juppé doit entendre la base qui veut une famille politique qui assume des idées et ses valeurs, au lieu de se perdre dans une alliance avec le MoDem» , a réagi auprès de l’AFP Laurent Wauquiez, présent au meeting, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Christian Estrosi et Michèle Alliot-Marie.

Evoquant l’Europe, l’ancien président voudrait «qu’on supprime 50% des compétences de l’Europe actuelle pour les regrouper autour d’une dizaine de politiques : politique industrielle, politique agricole, politique de la recherche…. Tout le reste doit être rendu en compétences aux Etats-nations».

«Dans ma famille politique (...) je voudrais que ça bouge, que ça vibre», a-t-il conclu. A Bordeaux, son vœu a été exaucé.

liberation.fr-AFP

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IV) Il y a 40 ans, Simone Veil montait au créneau en faveur de l'IVG

Simone Veil à l'Assemblée en 1974AFP

Le 26 novembre 1974, Simone Veil tenait à la tribune de l'Assemblée nationale un discours historique pour défendre sa loi légalisant l'avortement. Elle va faire face à des adversaires déchaînés, des réactions d'une rare violence. Vidéo.

Devant une assemblée qui compte 9 femmes pour 481 hommes, la ministre s'exprime d'une voix calme, un peu tendue: "Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300000 avortements qui chaque année mutilent les femmes dans ce pays, bafouent nos lois et humilient ou traumatisent celles qui y ont recours".

"Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit de les écouter. C'est toujours un drame", assure-t-elle tout en soulignant que "l'avortement doit rester l'exception, l'ultime

recours pour des situations sans issue". Son discours d'une heure est chaleureusement applaudi par la gauche. La droite se tait, pour l'instant. Dans les tribunes du public, à l'inverse de l'hémicycle, ce sont les femmes qui dominent, venues en masse écouter la ministre.Suivent alors plus de 25 heures de débats durant lesquelles Simone Veil affronte insultes et propos de "soudards", racontera-t-elle, pendant qu'à l'extérieur, des militants anti-avortement égrènent leurs chapelets. Trois jours et deux nuits de combat contre les tenants de sa propre majorité.Michel Debré, ancien Premier ministre du général de Gaulle, voit dans ce texte "une monstrueuse erreur historique". Les députés de droite René Feït et Emmanuel Hamel diffusent dans l'hémicycle, à tour de rôle, les battements d'un cœur de fœtus de quelques semaines. Le premier affirme que si le projet était adopté "il ferait chaque année deux fois plus de victimes que la bombe d'Hiroshima". Jean Foyer, ancien Garde des Sceaux du général de Gaulle, lance: "Le temps n'est pas loin où nous connaîtrons en France ces avortoirs, ces abattoirs où s'entassent des cadavres de petits hommes".Le pire reste à venir: Hector Rolland reproche à Simone Veil, rescapée des camps de la mort, "le choix d'un génocide". Jean-Marie Daillet évoque les embryons "jetés au four crématoire". Jacques Médecin parle de "barbarie organisée et couverte par la loi comme elle le fut par les nazis".

humanite.fr

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V) Avorter en France , les a priori ont la vie dure

Avorter en France, les a priori ont la vie dure (Photo d' illustration ) | AFP

Le HuffPost | Par Sandra Lorenzo

Si le temps des aiguilles à tricoter est terminé, les débats, eux, persistent. Quand Simone Veil monte à la tribune ce 26 novembre 1974, elle n' imagine pas le rude combat en faveur de l'IVG qui l' attend. Quarante ans plus tard , ce combat n'est pas terminé. Une Française sur trois avortera au cours de sa vie. Si l'acte peut sembler courant , les femmes qui y ont recours doivent parfois surmonter bien des obstacles pour que leur choix soit respecté. Aujourd'hui encore, l' avortement reste un tabou, un acte médical qui dérange.

Vendredi 21 novembre, la ministre de la Santé a d'ailleurs annoncé un plan à venir pour améliorer l'accès à l'IVG sur tout le territoire . L'interruption volontaire de grossesse est "un droit fondamental qu'il faut célébrer et réaffirmer" selon Marisol Touraine qui ajoute dans le magazine Elle , qu'"il est inadmissible de prendre des libertés avec ce droit". Des équipes médicales qui cherchent à convaincre leur patiente de ne pas avorter, des femmes laissées seules face à leur culpabilité et la parole des opposants "pro-vie" libérée, Le HuffPost a cherché à comprendre les obstacles que les Françaises devaient encore surmonter pour avorter.

"Un enfant , mieux vaut en avoir un de plus, qu'un de moins"

"On prend les femmes pour des idiotes", s'agace Marie- Pierre Martinet , secrétaire générale du Planning Familial interrogée par Le HuffPost .

"Dans l' imaginaire commun, explique-t-elle encore, une femme qui avorte, c'est une femme qui a fait une erreur, une irresponsable ." C'est bien l' impression qu'a eu Annie , 52 ans, mère de deux enfants . En 2004, quand elle découvre qu'elle est enceinte , elle tombe des nues. " Cette grossesse n' était pas du tout prévue, je suivais un lourd traitement médical et j'avais décidé d' arrêter la pilule", raconte-t-elle au HuffPost.

Pour avoir ses deux enfants, vingt ans plus tôt, elle avait dû suivre un traitement hormonal. "Quand j'ai arrêté la pilule à 40 ans passé, je ne me suis pas méfiée." Elle consulte son médecin de famille pour lui faire part de sa décision d' interrompre cette grossesse. Son mari ne veut pas le garder , elle, elle hésite encore. "Mieux vaut en avoir un de plus, qu'un de moins", lui répond son généraliste. Même son de cloche chez l' échographe qui lui fait écouter les battements du cœur du fœ tus et lui met la photo souvenir de l'échographie dans la main. Annie accuse le coup, difficilement. Mais sa décision est prise : "Je ne pouvais pas garder un enfant qui n'était pas désiré".

À l'hôpital, une psychologue tente mollement de l'interroger avant l' intervention . Après l'IVG, la vie a presque repris son cours . "J'ai beaucoup culpabilisé pendant cinq ou six ans", avoue-t-elle en dénonçant l' absence de soutien psychologique du monde médical. Après plusieurs années ,

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Annie a finalement passé la porte du cabinet d'une psychologue pour tirer un trait sur cette histoire. "J' aurais aimé qu'on m'écoute , qu'on me parle" déplore-t-elle.

"La Manif pour tous a déculpabilisé la parole des anti -avortement"

Ces dix dernières années, le nombre d'avortement est resté relativement stable , à près de 220.000 par an. "Des mesures pourraient être prises pour que l'IVG devienne un droit comme les autres", affirme Nathalie Bajos , directrice de recherche de l'Inserm et co- auteure d'un rapport sur le sujet interrogée par l'AFP . Un rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a demandé , en vain, la suppression de la "clause de conscience " grâce à laquelle un médecin peut toujours refuser de pratiquer cet acte ainsi que la suppression du délai obligatoire des sept jours de réflexion entre les deux premières consultations. De fait donc, la pratique de l'IVG n'est pas la même partout en France.

Plus inquiétant encore, comme le souligne la ministre de la Santé, si "en France l'écrasante majorité est attachée à ce droit, il faut être vigilant parce que la parole des ultras se libère ". Faut-il en conclure que les anti-avortements sont plus nombreux? "Il n'y a pas plus de personnes contre l'avortement qu'avant, leur parole est simplement plus visible. Il y a eu une vraie bascule au moment de la Manif pour tous", analyse Marie-Pierre Martinet. Internet a aussi été un important relai des idées de la mouvance pro-vie. Une âpre bataille est menée sur Google : le site officiel, www.ivg.gouv.fr , lancé en janvier 2014 et le site du Planning familial tentent de faire reculer les blogs et plateformes farouchement opposés à l'avortement et dont le référencement sur Google est très bon. Des sites anti-IVG qui ressemblent à s'y méprendre à des sites officiels d'information.

Ondine, 24 ans, en sait quelque chose. En 2013, cette jeune femme a voulu se rendre dans un centre de planning familial après avoir découvert qu'elle était enceinte. Après une recherche sur Internet, elle se retrouve finalement dans un "centre de soin mutualiste" où elle est mal accueillie par des médecins très peu coopératifs qui l'ont finalement effrayée et fait fuir. La réputation du centre qu'elle ne veut pas citer le précède sur Twitter, des utilisateurs la mettent en garde contre des professionnels jugés "pro-vie". "Je suis ensuite allée au planning familial de Paris qui m'a redirigée vers l'hôpital de la Pitié

Salpêtrière où j'ai été très bien reçue", raconte-t-elle au HuffPost après avoir publié un récit de son avortement sur son blog.

L'avortement, oui, mais pour les femmes en détresse

Pour pouvoir avorter, certaines sont obligées de mentir. Les femmes qui ont recours à l'IVG ne sont pas toutes dans une impasse financière, sans travail, dans une situation personnelle compliquée. Parfois, ce n'est tout simplement pas le bon moment. Morgane est tombée enceinte à 18 ans, en 2004, elle avait un travail, les moyens financiers de subvenir à cette grossesse. Mais cette jeune femme depuis mère, décide de ne pas le garder. Son rendez-vous pour l'échographie obligatoire se passe mal, le spécialiste tente de la faire changer d'avis avec "un discours moralisateur", l'accusant de "tuer un être humain", d'être "inconsciente" selon ses termes.

Les rendez-vous s'enchaînent, "on me demande de réfléchir, raconte-t-elle encore, l'avortement est un acte grave, je serais blessée à vie" lui disent les médecins qu'elle rencontre. Quand elle veut fixer la date de son IVG, il n'y pas de date disponible. "On ose me dire que c'est un signe...", commente-t-elle tristement. La jeune femme va alors tenter de mieux correspondre à l'image que l'on se fait d'une jeune mère en situation de détresse. "J'ai 18 ans, mes parents m'ont mis dehors, je dors sur le canapé des amies, invente-t-elle . J'ai un job mais pas d'appartement, je ne me suis jamais occupée d'enfants. Le géniteur? Aucune idée, je bois beaucoup, je fais la fête et j'ai aucune idée de qui je suis tombée enceinte. Je pleure un peu, juste assez, je joue la fille dépassée. Et là c'est magique on me trouve une place. On me sort un discours sur les MST, les moyens de contraceptions etc...". Quelle ne fut pas la surprise des médecins lorsqu'ils voient la jeune femme accompagnée par sa mère le jour de l'intervention. Le cauchemar ne va pas s'arrêter là pour Morgane qui tombe enceinte seize mois plus tard alors qu'elle prenait la pilule. Cette fois-ci, elle décide de le garder mais fait une fausse couche après 4 mois, "beaucoup m'ont jugée et ont fait le rapprochement avec l'avortement", se souvient-elle. Dix ans plus tard, Morgane est désormais maman d'un petit garçon et peut le dire haut et fort, "il y a 10 ans j'ai avorté et je vais bien."

La loi Veil, le paradoxe français

Le droit à l'avortement fait consensus en France.

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Interrogée par l'AFP , Marie-Laure Brival, chef de service obstétrique à la maternité des Lilas se réjouit de cette union, "aucun politique au pouvoir ne s'est hasardé à remettre en cause ce droit, contrairement à d'autres pays comme récemment l'Espagne où on a eu très peur". Une position que rejoint Marie-Pierre Martinet qui modère cependant, "sans tenter d'abroger la loi Veil, il est toutefois possible d'essayer de la limiter", craint-elle. Ainsi, certaines structures refusent de pratiquer des IVG entre 10 et 12 semaines de grossesse ce qui contraint plusieurs milliers de Françaises "entre 3500 et 5000 par an" selon Véronique Séhier, co-directrice du Planning familial à se rendre aux Pays-Bas, en Espagne ou en Grande Bretagne. Selon la loi pourtant, une femme peut avorter jusqu'à 12 semaines de grossesse.

Lorsque l'Espagne a voulu restreindre les conditions d'accès à l'avortement en 2014, en France, à droite comme à gauche, les politiques ont dénoncé ce projet de loi, à l'exception de Jean-Marie Le Pen . Si l'union a presque été totale pour soutenir la loi Veil en France, le contenu de la loi est plus sujet à la controverse. Soixante sénateurs UMP ont ainsi saisi le Conseil Constitutionnel pour s'opposer à l'éviction de la mention de détresse dans la loi. Une mention qui a malgré tout disparu du texte après l'aval du Conseil Constitutionnel. "Une femme qui ne veut pas d'enfant est toujours suspecte", déplore finalement Marie-Pierre Martinet.

huffingtonpost.fr

VI) Montebourg, Batho, Arif... Record historique de ministres débarqués sous Hollande

Par Guillaume Stoll

Avec le départ forcé de Kader Arif du gouvernement, le nombre de ministres mis à la porte par le chef de l'Etat grimpe à huit en seulement deux ans et demi. Plus fort que sous Sarkozy et Chirac.

Après Cahuzac, Batho, Montebourg et Thévenoud, le départ de Kader Arif vient allonger un peu plus la longue liste des ministres limogés depuis le début du quinquennat de François Hollande. Sous la pression après avoir été cité dans une enquête portant sur des passations suspectes de marchés publics, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants a été contraint de démissionner du gouvernement Valls ce vendredi 21 novembre.

Il faut dire qu'en matière d’instabilité gouvernementale, à mi-mandat, François Hollande fait déjà plus fort que ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac. Selon notre décompte, en comptant Kader Arif, pas moins de huit ministres ont été poussés vers la sortie par François Hollande depuis mai 2012.

Le gouvernement Valls I en aout 2014. (DOMINIQUEFAGET/AFP)

Cahuzac, Thévenoud et les autres

Le premier à avoir été évincé n’est pas le moins emblématique de tous. Englué dans une affaire de blanchiment et fraude fiscale en Suisse, Jérôme Cahuzac est prié de quitter le gouvernement de Jean-Marc Ayrault en mars 2013. Trois mois plus tard, c’est au tour de la ministre Delphine Batho, de faire les frais de sa maladresse pour avoir ouvertement critiqué son budget à l’Ecologie.

L’année 2014 réserve aussi son lot de départs forcés. Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie, soupçonnée d'avoir menti sur sa déclaration de patrimoine, est écartée lors de la composition du gouvernement de Manuel Valls juste après les élections municipales de mars. Au mois d’août, si Cécile Duflot décide de partir de son plein gré, les ministres Arnaud Montebourg (Economie), Aurélie Filippetti (Culture) et Benoît Hamon (Education) sont débarqués pour avoir contesté publiquement le cap économique fixé par François Hollande. Enfin, début septembre, Thomas Thévenoud, l’éphémère secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, est forcé de démissionner de son poste pour s'être soustrait au fisc.

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Moins d'évictions sous Sarkozy et Chirac

En comparaison, sous Sarkozy, cinq ministres ont été évincés au cours de son quinquennat : Christian Blanc (Grand Paris) pour une affaire de cigares achetés aux frais du contribuable, Alain Joyandet (Francophonie) épinglé pour l'utilisation coûteuse d'un jet privé, Georges Tron (Fonction publique) accusé de viol et agression sexuelle, et Michèle Alliot-Marie (Affaire étrangères) pour ses vacances en Tunisie en pleine Révolution contre Ben Ali. Eric Woerth, empêtré dans l'affaire Bettencourt, peut également s'ajouter cette liste puisqu'à défaut d'avoir été forcé à la démission - il a été discrètement évincé du gouvernement Fillon à la faveur du remaniement de novembre 2010.

La deuxième présidence de Jacques Chirac (2002-2007) a été, quant à elle, marquée par quatre départs forcés : Renaud Donnedieu de Vabres (Affaires européennes) mis en examen dans l’affaire du financement du Parti républicain, Pierre Bédier (Programmes immobiliers de la justice) mis en examen pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux, Jean-François Mattei (Santé) sacrifié lors d'un remaniement de 2004 après sa gestion contestée de la canicule de 2003, et Hervé Gaymard (Economie) à la suite d'une polémique sur son luxueux et spacieux logement de fonction à Paris.

nouvelobs.com