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ESSanté Travail de diplôme Février 2015 Carole Pochon Accompagnante : Melissa Weber Sarah German La prise en charge pré-opératoire pédiatrique

La prise en charge pré-opératoire pédiatrique · La pédiatrie est une branche très spécifique de la chirurgie qui nécessite une prise en charge particulière du patient. C’est

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ESSanté Travail de diplôme Février 2015 Carole Pochon Accompagnante : Melissa Weber Sarah German

La prise en charge

pré-opératoire pédiatrique

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Sommaire

La pédiatrie est une branche très spécifique de la chirurgie qui nécessite une prise en charge particulière du patient. C’est pourquoi nous avons décidé d’étudier ses différents aspects. La première caractéristique que nous voulons analyser est l’adaptation de la prise en charge en fonction du stade de développement de l’enfant. La seconde porte principalement sur la communication. Dans ce vaste sujet, nous voulons étudier trois liens principaux. Celui entre les parents et l’enfant, celui entre les professionnels et le patient puis celui entre le professionnel et les parents. Afin d’appuyer notre cadre théorique, nous analyserons également les résultats de questionnaires remplis directement par des professionnels spécialisés dans le domaine pédiatrique ou non, et plus précisément les TSO ES ou infirmier/ère en salle d’opération.

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Remerciements Nous souhaitons dédier quelques lignes aux différentes personnes sans qui, l’élaboration de ce dossier n’aurait pu être possible. Tout d’abord, nous remercions Sarah German de nous avoir accompagnées et suivies tout au long de l’écriture de notre travail de diplôme. Grâce à ses précieux conseils, nous avons pu, au fur et à mesure, nous recentrer sur la bonne voie. Merci à Claudine Cachin d’avoir su épauler notre accompagnante en cas de besoin. Nous tenons aussi à remercier l’Ecole Supérieure de la Santé pour nous avoir donné les clés nécessaires afin de réaliser ce travail. Nous désirons plus particulièrement, adresser ceux-ci à Mesdames Sonia Salvadore et Corinne Blanc pour leur application à nous enseigner les cours de méthodologie. Un grand merci à tous les établissements hospitaliers d’avoir participé, de près ou de loin, à la récolte des diverses informations. Pour terminer, nous exprimons toute notre reconnaissance à nos familles ainsi qu’à nos proches, pour leur aide et leurs encouragements quotidien.

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Table des matières 1. Introduction ..................................................................... 1

1.1 Motivations personnelles et professionnelles ....................... 2 1.2 Problématique ...................................................................... 2 1.3 Buts ...................................................................................... 4

2. Le cadre théorique ........................................................... 5 2.1 Les stades de développement de l’enfant ............................. 5

2.1.1 Le stade de 0 à 1 ans ......................................................... 6 2.1.2 Le stade de 1 à 3 ans ......................................................... 7 2.1.3 Le stade de 3 à 6 ans ......................................................... 8 2.1.4 Le stade de 6 à 12 ans ........................................................ 9 2.1.5 Le stade de 12 à 18 ans ...................................................... 9

2.2 Le rôle du TSO ES au cours de la prise en charge pré-opératoire pédiatrique .............................................................. 12 2.3 La communication .............................................................. 15

2.3.1 La relation parents-enfant ................................................. 15 2.3.2 La communication professionnel-enfant .............................. 23 2.3.3 La communication professionnel-parents ............................. 25

2.4 Les lois ............................................................................... 28

3. Le cadre pratique ........................................................... 30 3.1 Méthodologie ...................................................................... 30 3.2 Présentation et analyse du questionnaire ........................... 32 3.3 Résultats du questionnement et mini-analyse .................... 34

4. La discussion .................................................................. 41

5. La conclusion .................................................................. 45 5.1 La conclusion personnelle .................................................. 47

6. Les références bibliographiques ..................................... 49 6.1 Iconographie ...................................................................... 51

8. Les annexes ....................................................................... I Annexe I : ................................................................................... I Annexe II : ............................................................................ XVII Annexe III: ............................................................................ XIX Annexes IV : ........................................................................... XXI

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1. Introduction

Notre thème se rapporte d’une manière générale à l’enfant au bloc opératoire. Nous avons choisi de nous concentrer sur la façon dont l’enfant vit son expérience en salle d’opération. En effet, il n’est pas rare de sentir ces patients anxieux et stressés en pré-opératoire. C’est pour cette raison que nous avons voulu étudier les différents moyens mis en place afin de palier à ce mal-être. Le point de départ de notre travail a été de savoir comment adapter la prise en charge en fonction du stade de développement de l’enfant. Nous allons alors étudier le déploiement psychologique qui se produit au cours de ces stades. Pour ce faire, nous nous sommes inspirées du psychanalyste allemand Erik Erikson (1902 – 1994) et de sa théorie sur les stades de développement de l’enfant. Sa conception de l’évolution psychosociale de l’être humain est basée sur huit stades allant de la naissance à plus de 50 ans. Dans le cadre de notre travail de diplôme, seul les cinq premiers stades nous intéressent. Etant donné que nous avons traité le domaine pédiatrique, nous avons étudié la période allant de la naissance jusqu’à l’âge de 18 ans. Dans un deuxième temps, nous allons développer l’aspect de la communication. En effet, nous pensons qu’il est primordial d’adapter sa communication non seulement à l’enfant mais aussi aux parents. Nous avons étudié les différents liens qui influencent le bien-être de l’enfant au sein du bloc opératoire. Tout d’abord, nous nous sommes penchées sur le rapport entre l’enfant et ses parents. Le premier aspect étudié concerne l’information apportée à l’enfant par ses parents à propos de son intervention. Le deuxième traite la question de la transmission du stress des parents à l’enfant. Ensuite, nous allons analyser la relation entre le professionnel et l’enfant. Il est fondamental d’expliquer les actions effectuées sur l’enfant de manière adaptée à son âge. Pour finir, le lien entre les professionnels et les parents nous a semblé important à traiter. Il est essentiel de soulever que la pédiatrie n’est pas la prise en charge d’un seul et unique patient mais de toute une famille. Les parents font partie intégrante de l’accueil et de la communication. La dernière notion qui nous a semblé importante de vous exposer est le chapitre des lois officielles concernant les droits d’un enfant hospitalisé.

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1.1 Motivations personnelles et professionnelles Notre choix a été motivé par la spécificité du domaine pédiatrique qui est un sujet peu connu de notre part. Notre première motivation a été le contact avec l’enfant. Il représente pour nous un être innocent et vulnérable qui nous touche tout particulièrement. Nous avons également trouvé intéressant de soulever le problème du manque d’information à l’enfant, qui le met probablement dans une panique et incompréhension complète. Une de nos préoccupations a aussi été de savoir s’il existait une marche à suivre officielle sur sa prise en charge par rapport à l’adulte. Une autre de nos motivations a été d’approfondir nos connaissances à ce sujet afin d’acquérir les compétences nécessaires à cette prise en charge. En effet, nous pensons qu’il est primordial que le personnel soit spécifiquement formé à la pédiatrie afin que l’enfant vive au mieux son intervention. Ceci pour éviter une « phobie » hospitalière par la suite. De plus, la prise en charge de toute une famille était pour nous une appréhension. C’est pour cela que le fait de réaliser ce travail nous permettra de mieux gérer une telle situation. Ceci est l’une de nos principales motivations tant personnelle que professionnelle. Chacune de nous, a eu l’opportunité d’effectuer un stage dans un service ou hôpital pédiatrique. Cette expérience nous a permise de réaliser la différence qu’il existe entre la prise en charge de l’enfant et de l’adulte. Ceci a éveillé notre curiosité, nous poussant à vouloir approfondir ce sujet.

1.2 Problématique Notre problématique a été relativement rapide à élaborer car nous nous posions globalement les mêmes questions. En effet, les premières questions que nous nous sommes posées ont été en lien avec le développement de l’enfant, plus précisément l’analyse de situation avec l’âge de l’enfant. Au cours de nos lectures, nous nous sommes rapidement rendue compte qu’il existait différents stades de développement en fonction de l’âge de l’enfant. De ce fait, nous avons décidé d’élaborer notre problématique en fonction de ces stades. Un des premiers thèmes qui a généré des questions, est celui des parents. L’accompagnement des parents est-il favorable à l’enfant ? Au yeux de l’enfant, la confiance serait-elle représentée par les parents dans une situation inconnue ? L’adolescent désire-t-il avoir ses parents à ses côtés ? Nous nous sommes aussi interrogées sur les différents moyens spécifiques mis en place dans les établissements hospitaliers. Est-ce que ces moyens mis en place aident l’enfant, et si cela est le cas, sont-il suffisant ? L’environnement enfantin des établissements spécialisés est-il adapté aux adolescents ?

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La communication a été pour nous une préoccupation majeure. En effet, rapidement des questions sont apparues telles que : Est-ce que la communication entre le personnel soignant et l’enfant joue un rôle primordial dans les réactions de ce dernier ? Ou encore, à la différence de l’enfant, l’adolescent ose-t-il exprimer ses sentiments ? Nous nous sommes également questionnée au sujet de la transmission des informations à l’enfant. Ceci nous a amené à de nouvelles questions telles que, à quel moment les explications concernant l’intervention doivent-elles être transmisent à l’enfant ? Ces informations doivent-elles être données par les parents, le chirurgien ou l’anesthésiste ? Toute cette problématique nous amène à notre question de recherche qui est comment adapter la prise en charge d’un enfant au bloc opératoire en fonction de son stade de développement ? Notre hypothèse est la suivante. Nous pensons qu’il est important que l’enfant, quel que soit son âge, soit pris en charge dans un établissement spécialisé en pédiatrie. En effet, un environnement coloré, des peluches, des jouets et un personnel compétent peuvent être rassurant pour l’enfant. Selon nous, ses réactions et comportements dépendent beaucoup des facteurs tels que l’environnement, l’âge, la communication, l’éducation, l’information, les parents, etc. La préparation joue un rôle primordial. Nous pensons que lorsque la décision de pratiquer une intervention chirurgicale est prise, la communication à ce sujet doit être très ouverte. Les parents doivent parler avec l’enfant, le préparer. Certains hôpitaux proposent des brochures ou des dossiers informatisés adaptés à l’enfant, qui décrivent les différentes étapes préopératoires sous forme de dessin par exemple. Nous pensons, en référence à la théorie d’Erikson, que si ces étapes sont expliquées par des images colorées, avec les parents et dans un environnement familier, la sensation de peur sera beaucoup moins présente le moment venu. Le jeune patient pourra alors faire le lien entre les professionnels qui travaillent autour de lui et « le livre qu’il a lu à la maison avec papa et maman ». Nous sommes convaincues qu’il est important que l’enfant puisse emporter avec lui un objet familier, pour lequel il ressent de l’affection. En effet, l’une de nos hypothèses est, que la sensation de sécurité offerte par son doudou est indispensable à un endormissement calme et donc un déroulement opératoire optimal. Nous attachons une importance particulière à la spécialisation en pédiatrie du personnel soignant. En effet, nous jugeons fondamental que les professionnels s’adaptent à l’enfant en prenant conscience de la complexité de la situation. L’accueil demande également une prise en charge des parents. C’est donc l’accueil d’une famille et non d’un seul et unique patient.

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1.3 Buts Accomplir un tel travail nécessite l’élaboration de buts précis. En effet, au vu de l’ampleur de ce dossier, ils devaient être fixés afin de produire un travail de qualité qui nous apporterait de la satisfaction personnelle et professionnelle. L’un de nos objectifs est d’analyser les différentes prises en charge en pédiatrie et d’y apporter, si besoin, des suggestions d’amélioration. Nous espérons que ce travail nous permettra, en tant que professionnelles, d’acquérir de nouvelles compétences ainsi que d’apprendre à gérer l’accueil pédiatrique. En effet, nous sommes conscientes que la prise en charge d’une famille au bloc opératoire requiert une capacité d’adaptation importante ainsi qu’une connaissance minutieuse du sujet. Notre but personnel est de pouvoir réaliser ce travail en toute harmonie, dans un esprit d’équipe et d’entraide. En effet, apprendre à s’organiser et à travailler à deux, pour un aussi grand travail, est une expérience encore inconnue. Voilà pourquoi, nous devrons développer notre autonomie tout en respectant les idées et les points de vue l’autre.

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2. Le cadre théorique

2.1 Les stades de développement de l’enfant

La notion de « développement » fait référence au « changement » et ce dernier veut implicitement dire qu’on se base sur une référence. Afin d’expliquer le phénomène du développement, les chercheurs se sont basés sur les « analyses normatives ». Celles-ci consistent à décrire une caractéristique correspondant à un âge ou à un stade de développement spécifique. Ce n’est qu’en observant de nombreux individus, tous d’âges différents, qu’il a été possible de définir des caractéristiques systématiques du développement. A partir de cela, les chercheurs en ont extrait des normes, c’est-à-dire des schémas standards du développement. (R. Gerrig, P. Zimbardo, 2008, p. 262) Nous arrivons dans ce monde en tant qu’être vulnérable et innocent. Nous devons crier et pleurer pour se faire comprendre, obtenir de la nourriture ou encore de l’affection et de la sécurité. Petit à petit, nous grandissons et traversons différents stades de la vie. Nous développons différentes capacités physiques et cognitives, tel que le langage. Au cours de nos premières années de vie, nos aptitudes sociales évoluent également et notre personnalité s’affirme petit à petit. L’humain se développe tout au long de sa vie. Cependant, les changements les plus remarquables et les plus rapides se font durant nos premières années d’existence. C’est pour cette raison que beaucoup de psychiatres et de psychologues se sont penchés sur l’étude du développement de l’enfant. Nous allons vous exposer quelques-unes de leur théories afin d’expliquer ces changements. Selon les spécialistes, le développement humain se produit dans quatre domaines principaux :

• Domaine physique Le domaine physique regroupe la croissance et tous les phénomènes qui permettent au corps d’atteindre sa maturation.

• Domaine cognitif Le domaine cognitif comprend l’apprentissage du langage, le développement de la mémoire ou encore la capacité que l’on acquière à résoudre des problèmes.

• Domaine social Ce domaine expose tous les aspects du rapport avec l’autre individu et avec la société.

• Domaine de la personnalité La personnalité est aussi appelée «caractère » par les professionnels et dans le langage courant. C’est le domaine des émotions, des réactions de l’individu face aux autres et à son environnement. (Bee, H. & Boyd, D., 2006, p.5)

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Nous avons constaté au cours de nos recherches que ces domaines sont traités de manières totalement différentes et étudiés de façon spécifique. Dans le thème de notre travail, nous traitons principalement le domaine de la personnalité et le développement social. Cependant, nous tenons à souligner que ces quatre propriétés évoluent en même temps et influent constamment les unes sur les autres. Lorsque nous avons entrepris nos premières lectures, nous avons constaté que le développement de l’enfant est généralement classé par stades. Cependant, chaque psychanalyste a ses spécificités dans sa façon de diviser les âges. Nous nous sommes donc tout particulièrement intéressées à la théorie d’Erik Erikson car sa classification des stades selon les âges nous a semblé être la plus accessible. De plus, selon nos expériences au bloc opératoire, il nous a été possible de faire des liens avec ces stades. Selon Erikson «L’individu cherche à se construire une personnalité saine et équilibrée en interaction avec son milieu social » (Erikson, E. cité par Bee, H. & Boyd, D., 2006, p.102). Sa théorie utilise huit stades allant de la naissance à 50 ans et plus. Dans le cadre de notre travail de diplôme, nous traitons uniquement des 5 premiers stades allant de la naissance à l’âge de 18 ans. Selon le livre « Les âges de la vie », la théorie d’Erikson se base sur deux notions :

1) chacun des huit stades a un enjeu majeur ; 2) tout changement dans les exigences sociales provoquent une crise comportementale chez les individus. Pour se construire une personnalité saine, l’individu doit résoudre une crise à chacun des huit stades de développement. A chaque stade, la crise se joue entre deux pôles opposés entre lesquels l’individu doit trouver un équilibre pour acquérir sa force adaptative. (Bee, H. & Boyd, D. 2006, p.15)

2.1.1 Le stade de 0 à 1 ans Le premier stade débute de la naissance jusqu’à 1 an. C’est le stade de la confiance et de la méfiance. Sa force adaptative est l’espoir. Le nourrisson découvre son environnement ainsi que sa famille. Il est primordial pour lui que son environnement soit sécuritaire. Le bébé doit sentir que la personne qui s’occupe de lui l’aime inconditionnellement. Cette personne est généralement la mère. Il doit être convaincu qu’elle sera toujours là pour répondre à ses besoins. Il l’utilise donc comme base de confiance. La méfiance a une consonance négative. Cependant, elle permet au bébé d’assurer sa protection. Elle est donc importante. En revanche, elle ne doit pas prendre le dessus sur la confiance car le nourrisson doit s’ouvrir aux autres et à son environnement. Nous pouvons donc affirmer que tout est une question d’équilibre entre ces deux pôles opposés. En effet, pour s’ouvrir au monde, le bébé a

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besoin de sa base de confiance qui lui promet la sécurité et d’une certaine méfiance pour se protéger. Dans un deuxième temps, nous avons étudié ce qu’il se passait lorsque la méfiance prenait le dessus sur la confiance. En effet, si le nourrisson se trouve sans réponse à ses besoins ou dans un environnement complètement inconnu, ce dernier se sentira en insécurité et éprouvera, par conséquent, de l’anxiété. Suite à cette théorie d’Erikson, deux auteurs québécois, André Bergeron et Yvon Bois, proposent quatre attitudes à adopter pour que le nourrisson se sente en sécurité :

• Assurer un environnement calme, stable et sécurisant • Ne pas le laisser pleurer trop longtemps avant de le satisfaire • Lui donner l’occasion de vivre la séparation tout en lui assurant une

présence sécurisante • Favoriser les contacts avec d’autres personnes (Bergeron, A. &

Bois, Y., 1999, cités par Bee, H. & Boyd, D., 2006, p. 103)

Nous désirons faire à présent le lien avec notre sujet principal. Lorsqu’une intervention chirurgicale pédiatrique est nécessaire, le nourrisson est alors projeté dans un environnement complétement inconnu dans lequel la méfiance surpasse la confiance. En effet, le personnel soignant est vêtu de manière anormale. Les gens portent un chapeau et un masque qui ne laisse apparaître que leurs yeux. Ceci peut être effrayant pour le nourrison. Le bébé s’aperçoit qu’il n’est pas dans un environnement habituel et la méfiance prend alors le dessus. Cela explique pourquoi il pleure et s’agite. Un pareil déséquilibre perturbe le premier stade. Cependant, les établissements spécialisés ont mis en œuvre différents moyens afin de palier à ce problème. La présence des parents au bloc opératoire permet au nourrisson de sentir sa base de confiance proche de lui. Donc malgré un environnement inconnu, il sait que ses parents sont là pour répondre à ses besoins et pour le protéger en cas de nécessité.

2.1.2 Le stade de 1 à 3 ans Le second stade s’étend de 1 à 3 ans, c’est dans celui-ci que l’enfant fait preuve d’une certaine autonomie qui peut être contrebalancée par la honte ou le doute. La volonté est la force adaptative de ce stade. C’est dans cette période de développement que l’enfant découvre sa capacité à se réaliser seul ou non. Il doit croire en sa capacité d’agir. Le pôle opposé de cette autonomie est le doute. Là encore, cet extrême sonne de manière péjorative. Cependant, le doute est bénéfique à l’enfant. En effet, durant ce stade, il doit acquérir la volonté d’admettre son incapacité à comprendre tout ce qui l’entoure. En revanche, la honte ou le doute peuvent prendre le dessus dans une situation d’excès d’autonomie ou de manque de surveillance. Selon André Bergeron et Yvon Bois, cités ci-dessus, il est important que l’enfant expérimente de nouvelles choses dans son milieu durant ce stade.

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Le bloc opératoire est facteur de stress pour l’enfant de cet âge. La séparation avec ses parents le confronte à un devoir d’autonomie trop important pour lui. Le doute domine et met le jeune patient dans un état de stress immense. La présence des parents est, ici encore, un moyen pour diminuer le stress de l’enfant. A partir de 12 mois environ, un nouvel élément fait partie de la sensation de sécurité de l’enfant, le doudou. Même s’il n’est pas présent chez tous les petits, le doudou est très courant. C’est un objet extrêmement important qui permet de faire des liens entre les personnes qui entourent l’enfant et les lieux où il se trouve. Donc quel que soit la situation dans laquelle il est, l’enfant utilisera son doudou comme base de sécurité car cet objet lui permet de faire le lien avec la maison, avec papa et maman ainsi qu’avec tous les autres lieux et autres individus avec qui il se sent bien (crèche, grands-parents, frère ou sœur, etc). Cette analyse nous permet de conclure que la présence du doudou vers l’enfant est indispensable jusqu’à l’endormissement. Certes, en matière d’asepsie progressive, cet objet appartient au monde civil et devrait être prohibé de la salle d’opération. Nous sommes cependant convaincues que sa présence permet un endormissement dans de meilleures circonstances, donc dans des conditions optimales pour la pratique de l’intervention. Le rôle du/de la technicien/nne en salle d’opération ES ou de l’infirmier/ère instrumentiste est de surveiller qu’une fois l’enfant endormi, le doudou est éloigné du patient jusqu’au réveil.

2.1.3 Le stade de 3 à 6 ans Le troisième stade se déroule depuis la 3ème jusqu’à la 6ème année. C’est dans cette période d’âge que l’enfant développe la capacité de prendre des initiatives. La force adaptative est l’aptitude à se fixer un but. Si l’enfant atteint ce but, on dit alors qu’il a pris une initiative. En revanche, s’il échoue, il ressent de la culpabilité et la peur de la punition. La question centrale de ce stade est « suis-je bon ou mauvais ? ». Nos deux auteurs québécois de référence, en ce qui concerne la synthèse des travaux d’Erikson, Y. Bois et A. Bergeron, affirment que les parents doivent permettre à l’enfant d’apprivoiser lui-même ses émotions. Il doit savoir trouver les ressources pour affronter ses ressentis. A cet âge-là, les réactions de l’enfant seront beaucoup plus expressives que lorsqu’il était plus jeune. En effet, il commence à s’affirmer et démontre parfois plus d’agressivité. De 3 à 4 ans, il peut répondre aux professionnels du bloc opératoire par de l’agressivité physique. Il se défend, crie, bouge et manifeste son mécontentement. Par la suite, l’agressivité verbale devient dominante. Nous tenons cependant à souligner que la communication est plus aisée car l’enfant comprend et commence à parler. Nous pensons donc que des explications par un vocabulaire adapté rassurent le patient et lui permettent de se montrer plus coopérant car il sera moins apeuré. Entre 4 et 6 ans, l’enfant manifeste son mécontentement par des paroles violentes et peut faire voler tout objet lui passant dans les mains. C’est dans cette période d’âge que les professionnels de la santé doivent être très vigilants et surtout autoritaires afin de réussir à calmer l’enfant pour

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lui expliquer avec des mots et des gestes simples ce qu’ils vont lui faire. Il est important de ne pas trop infantiliser le vocabulaire, sans quoi l’enfant n’écoute pas et continue sa crise. A ce stade, il est important pour l’enfant d’avoir ses repères car c’est dans des situations inconnues et inhabituelles qu’il sera capable ou non d’acquérir sa force adaptative. C’est en particulier à cet âge qu’il doit s’avoir se responsabiliser seul. Par exemple, au bloc opératoire, il doit être capable de gérer son angoisse et son stress face à l’inconnu du lieu et du personnel soignant, sans manifester de violence.

2.1.4 Le stade de 6 à 12 ans Le quatrième stade a lieu de 6 à 12 ans, il se rapporte au travail et à l’infériorité. Sa force adaptative est la compétence. L’enfant apprend différentes habiletés (scolaires, culturelles, etc…) et en cas d’incapacité à réaliser ces actions bien précises demandées par la société, il ressentira un sentiment d’infériorité. Par exemple, l’école demande aux enfants de 6 à 12 ans d’apprendre à lire et à écrire. Si cet objectif n’est pas atteint, le pré-adolescent entrera dans son prochain stade avec un sentiment d’infériorité et sans la force adaptative qui est la compétence. Il n’y a pas d’exigences sociales à proprement dites dans le milieu opératoire. Il est vrai que l’anxiété, le stress ou l’incompréhension peuvent modifier considérablement le caractère de chaque patient. D’autant plus que ce ne sont que des enfants. En revanche, entre l’âge de 6 et 12 ans, un enfant doit être capable de se comporter correctement en société. Les règles de politesse, par exemple, doivent être respectées et appliquées. Au vu des exigences sociales demandées entre 6 et 12 ans, les professionnels de la santé doivent être en mesure d’anaylser le comportement de chacun et de réagir de la manière la plus adéquate. La communication est nettement facilitée par une bonne maîtrise du langage par l’enfant. En revache, on parlera à une personne de 12 ans avec un langage d’adulte tandis que pour un enfant de 6 ans, il faudra encore infantiliser quelques notions.

2.1.5 Le stade de 12 à 18 ans Le dernier stade s’étend de 12 à 18 ans. Dans cette période l’adolescent recherche son identité. Il définit cette dernière d’une manière globale qui est formée de plusieurs composantes :

• L’identité professionnelle • L’identité sexuelle • L’identité religieuse • L’identité du style de vie à adopter • L’identité dans l’amitié • L’identité récréative • L’identité amoureuse

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• L’identité politique (Bee, H. & Boyd, D., 2006, p.266) Afin de définir tout ça, l’adolescent doit faire une sorte de bilan personnel. Sa crainte est qu’il ne réussisse pas à définir son rôle. La force adaptative de ce stade est la fidélité. En effet, c’est elle qui va petit à petit permettre à l’adolescent de trouver son identité. La prise en charge de l’adolescent au bloc opératoire est délicate et devrait être plus spécifique et dirigée vers ses besoins. La salle d’opération est un endroit dans lequel l’adolescent est directement atteint dans son intimité. Ceci représente un problème considérable pour lui qui a déjà des difficultés à accepter les changements de son corps. La pudeur est une grande préoccupation au sein du bloc opératoire. En effet, les adolescents subissant de réels changements corporels n’aiment pas se dévoiler. Mais certains gestes médicaux atteignent directement leur pudeur ce qui les plongent dans une sensation de gêne difficilement gérable provoquant un renfermement sur eux-mêmes. De ce fait, la communication devient plus périeuse et l’adolescent ne se sent plus en sécurité. Afin de palier aux éventuels mal-être dû à la pudeur, les professionnels de la santé couvrent, dès qu’il est possible, le patient. Il est aussi préférable de lui laisser sa chemise de nuit et de la retirer seulement une fois endormi. A son réveil, le patient est couvert, puis remis dans son lit. Il est très important de préserver la pudeur des adolescents pour que leur passage au bloc opértoire se déroule de la meilleure manière possible, ceci afin d’éviter tout traumatisme psychologique post-opératoires. La prise en charge d’un adolescent est d’autant plus difficile du fait qu’il soit plongé dans un environnement très enfantin qui ne correspond plus à ses besoins. En fait, le problème de la prise en charge de l’adolescent est, selon nous, le même que sa place dans la société. Est-il à traiter comme un enfant ou un adulte ? La réponse est, ni l’un ni l’autre. L’adolescence est une étape de la vie entre l’enfance et l’âge adulte. Il n’est plus rassuré par des peluches ou ses parents mais dans un excès d’autonomie, il est possible qu’il prenne peur et ne réalise que trop tard qu’il n’est pas encore un adulte. En effet, malgré son besoin de prouver qu’il est autonome, le lien d’attachement avec ses parents est toujours présent. Pour trouver réponse à nos questions, nous avons consulté la charte européenne des droits de l’enfant hospitalisé. Elle souligne l’aspect suivant : « Les besoins spécifiques des adolescents sont souvent insuffisamment pris en compte. » (Associations « enfants à l’hôpital », 1988, p.2). Ceci démontre très clairement que la prise en charge de l’adolescent n’est pas spécifique mais qu’il est considéré comme un « grand enfant ». Afin de conclure ce chapitre, nous tenons à souligner à quel point l’enfance est une période riche en développement. C’est, pour nous, ce qui la rend si passionnante et si particulière. C’est également ce qui la rend plus spécifique et parfois plus compliquée dans le monde de l’hôpital, dans notre cas, dans le domaine du bloc opératoire. Selon nous, cette base théorique extrêmement riche, prouve très clairement que les professionnels de la salle d’opération doivent s’adapter à l’âge du patient, à son stade de développement et à ses réactions. Nous voulons donc

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préciser à nouveau que le personnel doit être conscient et responsable que la prise en charge pédiatrique est particulièrement spécifique.

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2.2 Le rôle du TSO ES au cours de la prise en charge pré-opératoire pédiatrique La prise en charge pré-opératoire est un moment clé lorsqu’une intervention chirurgicale a lieu. En effet, c’est l’instant où le patient a son premier contact avec le bloc opératoire et surtout avec les professionnels qui vont s’occuper de lui. Le personnel qui accueille les patients au bloc opératoire n’est pas le même selon les établissements, les régions ou encore les cantons. Il existe des endroits dans lesquels le/la Technicien/ne en salle d’opération ES n’a pratiquement pas de contact pré-opératoire avec le patient. En revanche, dans certains établissements, cela fait partie intégrante du rôle du circulant. De plus, la communication avec le patient ainsi que sa prise en charge fait partie de notre formation. Il serait donc faux de penser que notre titre de technicien/ne nous prive de tout rôle dans le processus d’accueil du patient. Dans les établissements spécialisés en pédiatrie, il n’est pas rare que le circulant participe activement à l’accueil de l’enfant et de ses parents. Généralement, à l’entrée du bloc opératoire, la famille est prise en charge par un/e infirmier/ère anesthésiste, un/une médecin anesthésiste et un/e circulant/e. Dans cette étape, nous pouvons donc souligner que l’un des rôles du/de la TSO ES est la communication interprofessionnelle. Ensuite, le premier contact avec la famille a lieu. Notre rôle de circulant est de mettre l’enfant et ses parents en confiance. Le tournant commence par se présenter sans le masque et avec un langage adapté à chacun d’eux. N’oublions pas que le principal concerné est l’enfant. Il est donc primordial de s’adresser à lui dans un premier temps, si son âge le permet. Le professionnel doit se montrer agréable et souriant. A ce moment-là, les parents et l’enfant ont une ultime possibilité de poser leurs questions. Le personnel a le rôle extrêmement important d’être disponible et rassurant afin d’y répondre. Il est primordial que le circulant montre au patient qu’il peut avoir confiance en lui. Cela donnera à l’enfant la possibilité d’avoir une base de sécurité lorsque ses parents seront partis. Un devoir fondamental du/de la TSO ES dans la fonction de circulant, est les contrôles de sécurité. En pédiatrie, ces contrôles peuvent être plus délicats car l’enfant peut être troublé par les questions du professionnel. Il est donc important de les poser de manière légères, voir rigolotes. Dans les établissements qui proposent aux parents d’entrer dans le bloc opératoire, le circulant doit les habiller afin de respecter les principes d’hygiène. Il est alors judicieux de la part du tournant d’utiliser ce moment comme un divertissement pour l’enfant. En effet, l’habillement de ses parents composé d’une charlotte, de sur-chaussures et d’une blouse peut faire rigoler le petit. Afin d’amuser l’enfant davantage, un bonnet est posé sur sa tête pour faire « comme maman et papa ». Les règles d’hygiène et d’asepsie sont alors respectées et le contact avec la famille est établi. Les deux rôles principaux de notre métier sont donc remplis.

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Lorsque l’un des deux parents est autorisé à suivre son enfant jusque dans la salle d’opération, le circulant doit faire preuve de polyvalence. En effet, il doit non seulement rassurer et expliquer à l’enfant ce qu’il va se passer mais aussi surveiller le papa ou la maman. Il n’est pas rare qu’il/elle soit submergé/e par les émotions ou fasse un malaise. Il n’est pas évident pour un parent de voir son enfant se faire endormir. C’est alors que le circulant doit prendre plus particulièrement en charge l’adulte et laisser l’enfant aux soins des anesthésistes. Le professionnel raccompagne ensuite le père ou la mère à la sortie du bloc. A ce moment, il est important d’expliquer les derniers détails tels que le temps de l’intervention, l’emplacement de la salle de réveil ou encore le chemin pour se rendre à la salle d’attente. Il est important de se montrer empathique et de rester à l’écoute pour d’éventuelles questions. Ceci permet un dernier contact rassurant avant l’intervention. En cas d’absence des parents, le circulant essaie le plus possible de distraire l’enfant afin qu’il ne panique pas. Par exemple, il est possible d’utiliser son doudou afin de mimer les différents gestes qui vont être effectué sur lui. Ensuite, lors de l’anesthésie, le circulant doit rester auprès de l’enfant afin de le rassurer. Par exemple en lui tenant la main ou en lui faisant de petites caresses. Les gestes les plus simples sont souvent les plus apaisants. Lors de l’endormissement, l’enfant traverse différentes phases, dont une phase d’excitation. A ce moment, le patient bouge énormément. Suivant sa taille, il est nécessaire que plusieurs professionnels le maintiennent immobile, afin qu’il ne se blesse pas et qu’il ne tombe pas. Une fois l’enfant endormi, il est du devoir du circulant de l’installer pour l’intervention. Cette phase importante doit prendre en compte tous les risques potentiels de l’installation. Par exemple, le renforcement des points d’appuis à l’aide de gels (coudes, talons, sacrum, etc). Une sangle est posée car, lors du réveil, l’enfant traverse à nouveau une phase d’excitation. Durant l’installation, il est du devoir du/de la TSO ES d’éloigner le doudou de l’enfant, considéré comme « sale », ou encore d’enlever ses chaussettes et son pyjama. En effet, certains établissements spécialisés autorisent les pyjamas du domicile du patient et non ceux de l’hôpital. Le respect de la pudeur fait également partie des rôles de l’instrumentiste. Certes, les enfants de bas âge ne ressentent pas encore cette gêne de la nudité. Cependant, à partir de la préadolescence, les changements corporels deviennent un réel problème dans la vie du patient. Il est de notre devoir de protéger son intimité dans la mesure du possible. Dans chacune de ces étapes, le rôle du/de la TSO ES est d’effectuer son travail dans le respect et l’application des quatre critères de soins. Ces derniers sont l’efficacité, le confort, la sécurité et l’économie/ergonomie. Nous désirons préciser qu’ils sont appliqués dans l’intérêt du patient mais également dans celui du professionnel. L’efficacité consiste en la rapidité et l’accomplissement des actions de manière optimale pour le patient de la part du professionnel de la santé.

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Le confort est très important du point de vue du patient. Le professionnel doit tout mettre en œuvre pour respecter les trois autres critères de soins tout en assurant un confort maximal à l’enfant. La sécurité est moins perçue par le patient, mais probablement le critère le plus fondamental. A chaque geste effectué, le professionnel doit avoir la sécurité en tête et tout faire pour l’appliquer de manière optimale et maximale. L’économie doit être une habitude du/de la TSO ES afin d’être le plus efficace possible. Elle comprend le choix direct du bon matériel afin d’économiser des frais, l’anticipation des actions suivantes pour économiser du temps ou encore la préparation des dispositifs médicaux dans la salle afin d’économiser des déplacements. Afin de conclure ce chapitre, nous pensons que la compétence essentielle pour travailler avec des enfants est l’adaptation selon leur âge, leur culture et leur caractère. Il n’y a pas de systématique. Chaque enfant est différent et mérite qu’on le considère dans son entourage, sa famille ou encore sa religion. Le fait de sourire, d’être drôle et surtout de prendre son temps est essentiel pour que l’enfant arrive à se familiariser au mieux à cet environnement inconnu et si particulier. Le circulant est le professionnel qui a une vue d’ensemble sur la salle d’opération. Il fait régulièrement le pont entre l’anesthésie et la chirurgie tout en pensant au patient. Lors de la prise en charge pédiatrique, nous pensons que notre rôle le plus important est d’être conscient de notre responsabilité vis-à-vis du patient et de sa famille et d’agir constamment dans l’intérêt de l’enfant subissant l’intervention.

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2.3 La communication

2.3.1 La relation parents-enfant

Afin d’étudier la communication entre les parents et son enfant, il est essentiel de comprendre la base de ce lien si fort et si particulier. Au cours de nos différentes recherches, nous avons constaté que les théories psychanalystes soulignent l’importance de la relation entre un enfant et ses parents dans le développement de sa personnalité. Freud et Erikson mettent tous les deux en avant le fait que les parents doivent constamment s’adapter aux besoins évolutifs de leur enfant. En effet, afin de se construire une personnalité saine et équilibrée, il a besoin d’un environnement familial présent et attentif à son développement. Notre psychologue de référence, Erik Erikson, pense que la personnalité est déterminée par les interactions entre les besoins de l’enfant et les caractéristiques de son milieu. Il fait régulièrement ressortir l’importance de la réaction des parents face aux comportements de leur nourrisson dans le développement de sa personnalité. Les deux premières années de vie : Actuellement, de nombreuses recherches prouvent que les deux premières années de vie sont une période où l’attachement aux parents est très important et sensible. En effet, des recherches ont été faites démontrant que le nouveau-né reconnaît la voix de sa mère dès la sortie de son ventre. En revanche, celle de leur père n’est pas différenciée des autres hommes. Si cette relation est interrompue ou perturbée (abandon, hospitalisation longue, …), l’enfant risque de présenter des troubles sociaux et de la personnalité. Pour expliquer le développement de ce lien « parents-enfant », nous nous sommes basées sur la théorie de l’attachement. La théorie de l’attachement explique le développement de la relation « parents-enfant ». Elle a été élaborée par les travaux de différents psychiatres et psychologues, principalement le britannique John Bowlby et l’américaine Mary Ainsworth. Cette théorie s’inspire de la psychanalyse ainsi que de l’approche sur le développement cognitif de Piaget. Son principe de base est que, dans la relation, l’instinct joue un rôle primordial. En effet, selon le livre « Les âges de la vie », (2006), « La propension à créer des liens émotionnels étroits avec un individu en particulier est une composante fondamentale de la nature humaine qui existe déjà à l’état de germe chez le nouveau-né. » (Bowlby, J., 1998, cité par Bee, H. & Boyd, D. 2006, p.103). La théorie de l’attachement se compose de trois concepts clés :

• Le lien affectif • L’attachement

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• Les comportements d’attachement Le lien affectif est défini par Ainsworth (1989) comme «un lien relativement durable où l’autre a de l’importance en tant qu’être unique et irremplaçable. Dans un lien affectif, il y a le désir de maintenir un rapport étroit avec l’autre. » (Ainswort, M., 1989, citée par Bee, H. & Boyd, D., 2006, p.103) L’attachement est un type de lien affectif. En revanche, il fait intervenir un besoin supplémentaire, le sentiment de sécurité. La relation qui unit l’enfant à ses parents est un attachement. Ce rapport offre une base de sécurité au nourrisson qui lui permet de se développer et « d’affronter » le monde. Les comportements d’attachement sont les comportements utilisés pour maintenir le contact étroit avec l’autre. Ces comportements sont utilisés par le nourrisson lorsqu’il a besoin de soins, d’aide ou de réconfort. Plus tard dans sa vie, l’enfant ou l’adulte les utiliseront lors d’anxiété, de fatigue ou de peur. Ils consistent à pleurer, se cramponner, sourire, tendre les bras, etc. Cependant, l’attachement n’est pas inné, il se développe. Ce développement se fait par la synchronie. Selon Bee, H. & Boyd, D. (2006) « la synchronie est la possibilité pour le parent et le bébé de développer un ensemble de comportements mutuels et interactifs. » (p.104) On retrouve souvent le terme de « danse interactive » pour parler de synchronie. Cependant, parvenir à ce lien n’est pas évident. En effet, cette danse demande du temps et certaines familles y parviennent mieux que d’autres. Plus la synchronie est présente, plus le lien parent-enfant sera fort et stable. Des études ont montré que la synchronie favorise également le développement cognitif de l’enfant. Nous pouvons ensuite parler des phases de l’attachement. Ces phases ont été décrites par John Bowlby en 1969 et sont au nombre de trois :

• Le préattachement • L’émergence de l’attachement • L’attachement proprement dit

Lorsqu’un nourrisson vient au monde, il possède des comportements instinctifs qui demandent de la proximité avec l’adulte. Par exemple, avec des pleurs, il demandera du réconfort, du contact ou de l’attention. Apparemment, durant les trois premiers mois de vie, ces comportements sont dirigés vers les adultes en général et pas uniquement aux parents. Il ne distingue pas encore réellement ses parents des autres personnes. On parle alors de préattachement. Pour faire le lien avec le bloc opératoire, ces études nous laissent penser qu’un nourrisson devant subir une intervention chirurgicale ne souffrira pas de la séparation avec ses parents. En revanche, il est important

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d’établir un lien réconfortant avec lui. En effet, il se retrouve dans un endroit bruyant et est entouré de beaucoup de personnes. Ces caractéristiques du bloc opératoire peuvent être des facteurs de stress pour le bébé. Durant l’émergence de l’attachement, le bébé exprime ses comportements d’attachement à ses parents ainsi qu’aux personnes qui s’occupent régulièrement de lui. Cependant, il ne fuit pas l’étranger et n’éprouve pas d’anxiété loin de ses parents. Sa base de sécurité n’est pas encore représentée par eux. Donc au bloc opératoire, il sera conscient de l’inconnu mais cela ne posera pas un réel problème. Si le personnel du bloc adopte un comportement réconfortant et adapté, le nourrisson pourra se sentir en sécurité. Lors de l’attachement proprement dit, le bébé définit sa base de sécurité vers l’âge de six mois. Ce dernier recherche une proximité avec les personnes de son choix. Grâce à ses capacités de déplacement (ramper, marche à quatre pattes, etc), il décide vers qui il désire aller et qui est sa figure d’attachement. Cet attachement n’est généralement pas exclusif mais s’adresse aux personnes qui s’occupent régulièrement de lui (parents, nounou, grands-parents, etc). En revanche, en situation de stress, il exprimera le besoin d’une seule personne en particulier, généralement la mère. Vers 10 mois, les psychiatres décrivent deux comportements naissants. La peur des étrangers et l’anxiété de séparation. La peur des étrangers provoque différents comportements tels que le cramponnement aux parents en cas de présence de personnes inconnues. L’anxiété de séparation provoque des pleurs. Nous pouvons donc affirmer que les manifestations contre les professionnels et la peur du bloc opératoire se fait ressentir à partir de 6 mois et plus. Selon différentes études, ces comportements disparaissent vers la fin de la deuxième année. Une situation stressante durant les premières années de vie peut augmenter et prolonger ces deux comportements. Cette affirmation prouve qu’une intervention chirurgicale peut avoir des répercussions négatives sur le développement de l’enfant. Au cours de l’étude de ces théories, le livre « Les âges de la vie » (Bee, H. & Boyd, D., 2006) nous rappelle régulièrement que chaque enfant est différent et les réactions dépendent de la personnalité du bébé ainsi que de la qualité de l’attachement avec les parents. L’âge préscolaire : Une étape importante dans la communication parents-enfant à l’âge préscolaire est le développement du langage. Au début de la vie, le nouveau-né ne perçoit que des sons. Cependant, il arrive déjà à différencier les divers contrastes sonores qui lui sont

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significatifs. Voilà pourquoi, il est important d’utiliser des intonations calmes et rassurantes lorsque l’on s’adresse aux bébés au bloc opératoire. Le développement du langage se produit principalement dans la période de 2 à 6 ans. Nous pouvons donc affirmer que c’est à partir de cette étape primordiale que les parents jouent un vrai rôle dans la préparation psychologique de l’enfant. Cependant, il serait faux de croire qu’avant cet âge-là l’enfant n’est pas capable d’interpréter le langage non verbal. Durant la période dite préscolaire (12 mois à 6 ans), l’enfant développe énormément de nouvelles habiletés qui lui donnent une envie d’autonomie importante. Ce désir n’est pas facile d’un point de vue parental. En effet, il est primordial de laisser l’enfant expérimenter ses nouvelles capacités tout en posant un cadre nécessaire à sa sécurité. L’une de ses nouvelles habiletés cognitives est la capacité de comprendre que la séparation avec ses parents n’est que temporaire. Voilà pourquoi l’angoisse de la séparation s’estompe vers l’âge de 2 ans. Cependant, l’enfant recherche toujours de l’affection de ses parents mais l’attachement a évolué. Soulignons cependant que ce processus fonctionne uniquement si l’enfant est laissé dans un environnement qu’il ne juge pas menaçant, ni stressant. Ceci explique la difficulté que certains enfants éprouvent lors de la séparation avec ses parents pour entrer dans le bloc opératoire. Il est donc fondamental que la préparation psychologique de l’enfant se travaille des jours avant. Une séparation soudaine non-préparée serait beaucoup trop stressante et anxiogène pour le patient. A ce stade du développement de l’enfant, la qualité de la communication avec ses parents est très importante pour la suite de ses comportements sociaux. Il faut parler à l’enfant ainsi que l’écouter. Il est important de lui faire comprendre que ce qu’il dit a un intérêt et une influence sur les décisions familiales. En résumé, ce que nous pouvons dire sur le rôle des parents à l’âge préscolaire est qu’il est primordial de poser un cadre autoritaire tout en témoignant de l’affection. Rappelons aussi qu’une communication ouverte et réciproque permet à l’enfant de se développer d’une manière optimale tant sur le plan cognitif, social et personnel. L’âge scolaire : L’âge scolaire s’étend de 6 à 12 ans. A ce moment de la vie, l’enfant connaît le concept de l’amitié car ses relations avec ses pairs sont stables et à long terme. Durant l’âge scolaire, le petit devient beaucoup plus indépendant. Il ressent moins le besoin d’être accroché à ses parents et d’être tout le temps avec eux. Cependant, cela ne signifie pas qu’il n’a plus besoin d’eux ou que le lien s’affaiblit. Au contraire, ses parents représentent toujours sa base de sécurité. Il est intéressant de constater que c’est justement grâce à cette relation sécuritaire que les relations avec les autres peuvent être harmonieuses durant la deuxième enfance.

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Une autre évolution importante durant ce stade est la sollicitation de l’enfant par ses parents dans le travail à la maison et à l’école. Malgré la nécessité de donner des directives précises à l’enfant, celui-ci développe une capacité d’autorégulation. Cela signifie qu’il est capable de se conformer à certaines règles sans la supervision de ses parents. Ce processus permet à l’enfant de s’autogérer en cas de situation stressante et inconnue. Par exemple, lorsqu’un enfant doit subir une intervention et que ses parents ne sont pas autorisés à l’accompagner, ce dernier doit faire preuve d’une certaine responsabilité face à cette épreuve. Il a compris les explications de ses parents, lui indiquant qu’ils se retrouveraient après l’opération, mais qu’il serait seul avec les professionnels du bloc opératoire avant de s’endormir. L’adolescence : La relation avec les parents devient beaucoup plus complexe à l’adolescence. En effet, les spécialistes mettent en évidence le fait que l’adolescent est soumis à deux tâches opposées. Le fait de devenir plus autonome tout en maintenant le lien d’attachement. Donc de nombreux conflits éclatent entre les deux parties mais un attachement persiste. Voilà pourquoi lors d’une intervention chirurgicale l’adolescent est hésitant quant à la présence de ses parents avec lui. Il veut prouver son désir d’autonomie mais ressent le besoin de ce lien pour l’accompagner dans cette épreuve. Malgré ces disputes, l’attachement ne s’atténue pas. Bien que l’adolescent recherche du soutien vers ses amis et s’éloigne de ses parents, la qualité de son bonheur dépend de son attachement à sa famille et à celui de ses pairs. Les parents et l’enfant à l’hôpital : Après avoir exposé le développement de la relation parents-enfant, nous allons parler de la communication familiale lorsqu’une opération doit être effectuée. Un enfant devant se faire opérer éprouve une multitude de changements. En effet, cela induit une séparation avec le milieu familial, une perturbation des habitudes, une confrontation avec un milieu inconnu accompagné de plusieurs ascenseurs émotifs. Les parents se sentent généralement démunis face à un enfant qui a peur d’avoir mal et peur de l’inconnu. Il n’est pas rare de voir des jeunes enfants arriver au bloc opératoire n’ayant pas la moindre idée de ce qu’ils font ici, de qui sont ces gens avec des bonnets et des masques, ni des événements qui vont suivre. Etre plongé soudainement dans un environnement totalement inconnu génère un stress insurmontable pour l’enfant. Il se sent délaissé, étranger et incompris. Il éprouve des sentiments tels que la peur, l’angoisse ainsi que la tristesse. Ce phénomène est souvent observé dans des cas où les parents ont pourtant voulu bien faire. Effectivement, les adultes pensent la plupart du temps que prévenir l’enfant qu’il aura une piqûre, qu’il sera « ouvert » ou encore qu’il sera sans papa et maman, provoquera une phobie de l’hôpital qui empêchera le bon déroulement de l’intervention.

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Cependant, beaucoup de problèmes sont évités lorsque les parents et les professionnels expliquent le séjour à l’hôpital, les visites de médecins ainsi que l’opération au jeune patient. Cela peut paraître évident mais il est nécessaire de préciser que l’enfant a besoin de connaître la suite des événements afin de s’y préparer. Il est également fondamental qu’il comprenne le but de sa visite dans le monde médical. Les livres soulignent cependant qu’il est inutile d’avertir plusieurs semaines à l’avance car les enfants n’ont que peu de repères chronologiques. Il est conseillé d’expliquer la veille ainsi que juste avant l’événement. La situation est délicate pour les enfants en dessous de 4 ans. Ils sont psychologiquement très fragiles à propos de ce qui concerne leur corps. En effet, ils ne peuvent comprendre l’intérêt d’être dans un endroit inconnu où on leur inflige un traitement pouvant être douloureux. Un enfant entre 4 et 7 ans n’est pas capable de comprendre réellement ce qu’il lui arrive, mais l’accepte de manière inconsciente. C’est dans cette tranche d’âge qu’il aura tendance à culpabiliser et à se sentir coupable de ce qu’il lui arrive. En revanche, il a été démontré que c’est à partir de 10 ans qu’un enfant peut réellement assimiler les causes et les raisons de sa présence à l’hôpital. Il est donc capable de comprendre de manière simplifiée les dysfonctionnements physiologiques le concernant ainsi que les traitements médicaux qui lui sont imposés. C’est dans cette période d’âge que l’enfant justifie son mécontentement ou sa peur par de l’agressivité. Il est évident qu’avant cet âge, l’enfant est tout de même capable de faire des liens entre sa propre douleur et le traitement qu’il subira. Mais l’idée qu’il conçoit de la situation reste très élémentaire et de nombreuses questions restent alors sans réponses. C’est à ce moment-là qu’il se sent démuni, désemparé et le manifeste au travers des sentiments tels que l’angoisse ou le renfermement sur lui-même. Nous pouvons donc en déduire que plus l’enfant est jeune, moins son schéma corporel est établi. De ce fait, il est important, quel que soit son âge, de le rassurer et de le réconforter afin qu’il ait le plus de réponses possibles à ses questions. Il est primordial de lui donner la possibilité de faire confiance aux professionnels de la santé qui l’entoure. Il ne faut pas oublier que les enfants ont une imagination qui ne cesse de grandir, et de ce fait, peuvent facilement se faire des fausses idées. Un autre aspect important qui ressort dans le livre « Comment te dire ? » Savoir parler aux tout-petits » est la confiance que l’enfant place en l’adulte. Au cours de notre travail sur le développement de la relation parents-enfant, nous remarquons que le petit possède sa base de sécurité, ses parents. Mais il est ouvert à l’intervention d’autre pairs comme ses grands-parents, ses enseignants, etc. Ainsi, lors de son développement, il comprend vite que l’adulte est une source de confiance. Ce lien peut être brisé par une promesse non tenue par le professionnel de la santé ou par l’accomplissement de gestes douloureux sans l’avoir préalablement prévenu. Prenons une situation courante. Théo a 6 ans et a rendez-vous chez le chirurgien à l’hôpital. Avant l’entretien, il doit subir une prise de sang faite par un infirmier. Voyons la situation du point de vue de l’enfant : « Un monsieur en blanc saisit une seringue et se dirige vers moi en disant que ça ne fera pas mal. Il me pique avec une aiguille, j’ai mal et je

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saigne. » Premièrement, un sentiment de surprise désagréable envahit le patient. Il ne sait pas pourquoi ces actions sont effectuées sur lui, ni qui est cet homme habillé en blanc. Deuxièmement, la piqûre lui fait très mal et en plus il saigne. Il a menti ! Troisièmement, sa maman discute avec « le monsieur qui a fait mal » et ils utilisent des mots que l’enfant ne comprend pas. Suite à cet examen pourtant bénin, notre patient fictif Théo a peur « des gens en blancs dans l’hôpital ». Ce sont pour lui des menteurs et des méchants. Et il se sent dans une insécurité complète. En plus de ça, il a vu sa maman parler à ces gens qui ont été méchants. Il est donc dans une confusion totale. Pourquoi sa base de sécurité parle avec des gens qui lui veulent du mal ? Le risque principal de cette situation est que le patient n’aie plus jamais confiance en l’hôpital ni en ses professionnels. L’intervention et l’hospitalisation s’annoncent donc compliquées. Lorsqu’un problème de santé est détecté chez l’enfant par ses parents, la première démarche est la visite chez le docteur. Il est alors important d’expliquer qui est le docteur, son rôle et son but. Ainsi lorsque l’enfant se retrouve dans son cabinet, celui-ci n’a pas peur car il sait que c’est un professionnel de la santé qui travaille à guérir ou à soulager son patient. Ensuite, des explications sur le déroulement de la consultation doivent suivre. Nous avons pensé que la suggestion du livre « Comment te dire ? Savoir parler aux tout-petits » est intéressante. En effet, il est conseillé d’acheter une mallette de docteur en jouet et d’expliquer les futurs gestes du médecin. Pour les enfants de plus de 12 mois, le doudou à titre d’accompagnant est fortement recommandé. Suite à un rendez-vous médical, la décision de pratiquer une intervention chirurgicale peut être prise. Les parents et le médecin doivent expliquer différentes choses à l’enfant. Il est inutile de le submerger d’informations qu’il n’assimilera pas. Il est donc nécessaire de prendre du temps, d’expliquer les étapes les unes après les autres et de répéter plusieurs fois chaque phase. La première chose à communiquer à l’enfant est la raison pour laquelle il doit subir une opération. Il a besoin de savoir ce que les médecins vont faire et la partie de son corps qu’ils vont opérer. Dans un deuxième temps, ses parents lui parleront à nouveau de son opération en lui rappelant pourquoi elle doit avoir lieu et ils expliqueront où elle se déroulera et combien de temps il devra rester à l’hôpital. Il est important d’expliquer à l’enfant qu’est-ce que l’hôpital et son utilité. Le but est que son séjour en établissement médical ne lui réserve pas de mauvaise surprise. Il doit être au courant du personnel habillé en blanc, de sa chambre avec d’autres enfants, etc. Il est conseillé de montrer l’hôpital à l’enfant quelques jours avant l’opération. Par exemple par une balade autour du bâtiment. Il est même possible de visiter la salle d’opération dans certains établissements. Il est également essentiel d’informer l’enfant sur le nombre de nuits qu’il passera dans sa chambre d’hôpital. Actuellement la plupart des services de pédiatrie offrent un lit pour les parents. Il est donc judicieux de prévenir l’enfant que ses parents seront à ses côtés. Il sera dans un endroit complètement inconnu. Il est fondamental qu’il apporte avec lui des objets familiers ainsi que son doudou.

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Ensuite, le lendemain ils lui communiqueront les informations sur l’anesthésie. Les parents doivent expliquer à l’enfant qu’il sera endormi par un médecin et que grâce à ça, l’opération ne lui provoquera aucune douleur. Les pratiques d’anesthésie (endormissement au masque ou par médicaments intraveineux) peuvent être mimées sur le doudou pour qu’il comprenne mieux. Il est nécessaire de ne négliger aucune information. L’opération provoque une rupture dans la routine de l’enfant. Donc chaque élément doit être expliqué du départ de la maison jusqu’à la salle de réveil. L’enfant doit être prévenu par exemple qu’il n’aura pas de petit-déjeuner. Lors de son arrivée à l’hôpital, il devra porter un pyjama particulier. Cependant, certains établissements spécialisés autorisent le port d’un pyjama de la maison jusqu’à ce que le patient soit endormi. Tous ces détails sont importants pour l’enfant. Il faut ensuite le prévenir de la séparation avec les parents sans le stresser pour autant. Il est nécessaire de mettre l’accent sur le fait que sa maman et son papa l’attendront dans la salle de réveil et qu’ils seront là lorsque l’enfant ouvrira les yeux. A la veille de l’intervention, il est conseillé de répéter toutes les étapes pré et post opératoires. Une fois à l’hôpital, ces phases sont répétées les unes après les autres afin que l’enfant puisse les identifier aux explications de ses parents. Les informations post-opératoires doivent être transmises également. Il faut prévenir le patient qu’il ne se réveillera pas dans sa chambre d’hôpital mais dans une salle de réveil. Les sensations qu’il peut ressentir au réveil doivent être décrites également. En effet, des nausées, des douleurs ou une sensation de soif ou de faim peuvent être ressenties après une anesthésie générale. Il est important que l’enfant soit préparé à ça et qu’il comprenne qu’il doit l’exprimer pour que le personnel puisse y remédier. Si toutes ces étapes sont respectées et si l’enfant est correctement informé, il aura alors vécu son séjour hospitalier comme une aventure, une expérience valorisante et enrichissante. A titre plus général, afin de démystifier l’environnement hospitalier, il serait envisageable de parler aux enfants dès tout petit, par exemple à l’école. Mais il est bien évident, que la famille doit reprendre ces notions afin de leur imager différentes situations possibles que l’enfant pourrait rencontrer une fois à l’hôpital. Il est primordial d’adapter la communication en fonction de l’âge de l’enfant car la compréhension, ne sera pas la même à tous les différents stades de développement cognitif.

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2.3.2 La communication professionnel-enfant La prise en charge de l’enfant au bloc opératoire est tout à fait différente de celle de l’adulte. Nous avons soulevé plusieurs fois au cours de ce travail qu’elle ne comprend pas la rencontre d’un seul patient mais d’une famille. Dans ce chapitre, nous allons nous concentrer sur le contact entre le professionnel de la santé et l’enfant. Nous allons également parler de l’impact des différents moyens existants pour préparer l’enfant à sa venue au bloc opératoire. A ce stade de notre travail, il est important de soulever que la prise en charge pédiatrique est très spécifique à chaque établissement, notamment en ce qui concerne la présence des parents. Grâce à nos différentes observations, nous allons distinguer plusieurs façons de gérer l’accueil de l’enfant au bloc opératoire. Pour les professionnels du domaine opératoire, il est difficile d’élaborer un modèle type de préparation de l’enfant. Ceci, car sa prise en charge dépend de son environnement familial, de sa religion ainsi que de son âge. C’est donc une adaptation constante des professionnels à chaque enfant et à chaque famille. L’accueil est le moment clé de la rencontre entre les professionnels du bloc et la famille. Il va pouvoir déterminer ou non le bon déroulement de la prise en charge pré opératoire. Il est important que le personnel soignant se montre agréable, disponible et confiant. Lors de la prise en charge d’un nourrisson, la séparation avec les parents a généralement lieu à l’entrée du bloc opératoire. Nous avons vu dans les stades de développement de l’enfant que le nourrisson n’associe pas ses parents à sa base de confiance avant environ 10 mois. Il sera donc plus aisé pour les professionnels de la santé d’établir un contact rassurant avec le bébé en le touchant et en lui parlant avec une voix basse et calme. Cette pratique peut être effectuée par le/la TSO ES dans le rôle de circulant pendant que l’équipe d’anesthésie commence à s’installer pour l’induction. Pour les deux stades suivants, la prise en charge peut être plus compliquée. En effet, l’enfant craint la séparation avec ses parents. Dans la plupart des établissements, ces derniers sont présents jusqu’à la pré-salle et quittent l’enfant lorsque les anesthésistes commencent à le préparer à l’induction. A partir du deuxième stade, la communication ne doit pas s’axer uniquement vers les parents. Il ne faut pas oublier que c’est l’enfant qui va se faire opérer, il est donc important de s’adresser à lui avec un langage adapté. Nous sommes persuadées que la pédiatrie est un domaine très spécifique et que les professionnels doivent remplir certaines caractéristiques. Afin d’être en adéquation avec les enfants, il leur faut acquérir 3 compétences primordiales :

1. La connaissance des pathologies psycho-physique des enfants 2. Le travail en équipe 3. Être capable de dominer ses propres états émotionnels

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En effet, une sensibilisation du personnel est indispensable au fait qu’il ne faut pas seulement prendre en compte le côté technique de l’enfant, mais aussi la psychologie si particulière de celui-ci. De plus, depuis le début de ce travail nous nous focalisons uniquement sur les différentes émotions que ressent l’enfant lors de son passage au bloc opératoire. Cependant, les professionnels en pédiatrie, au cours de leur carrière, ne restent pas insensibles aux diverses personnalités et histoires de chacun de leur patient. Il est important de relever qu’il n’est pas toujours évident de rester neutre vis-à-vis des enfants. Ces derniers peuvent nous rappeler des souvenirs personnels. Dans un tel cas, le professionnel aura alors tendance à être plus affectif et à prendre soin de manière très minutieuse de cet enfant. Afin d’éviter ce genre de comportement, humain certes, mais pas toujours équitable, la présence des parents au bloc opératoire a été autorisée. Ceci permet de poser le cadre familial dans lequel ne s’inscrit pas le personnel de la santé. C’est donc l’un des arguments supplémentaire à la présence des parents avec l’enfant. Afin de conclure ce chapitre, nous pensons que tous les enfants hospitalisés, que ce soit d’un jour ou plus, devraient pouvoir bénéficier d’une sensibilisation globale et d’une approche médico-psycho-sociale de la situation qu’ils seront amenés à vivre. Le personnel soignant ne devrait pas être autorisé à prendre en compte uniquement le côté technique et physiopathologique de la maladie. Il est important d’être formé et de comprendre la psychologie pédiatrique afin de pouvoir accueillir et prendre en charge de manière adéquate chaque enfant présent au bloc opératoire. Ceci leur permettra de passer un séjour agréable sans pour autant ressortir avec des conséquences néfastes. A ce jour, de nombreux hôpitaux ont des services spécialisés dans lesquels le personnel soignant est conscient de l’impact qu’ils peuvent avoir sur la vie d’un enfant.

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2.3.3 La communication professionnel-parents Comme nous l’avons régulièrement dit tout au long de notre travail, la prise en charge pédiatrique nécessite le contact avec les parents de l’enfant. Ce contact n’est pas toujours facile. En effet, les parents sont souvent très stressés et anxieux. Le professionnel doit prendre cette peur en compte et la respecter. Il est primordial d’accompagner les parents dans cette épreuve et de se montrer confiant. Des parents rassurés par le personnel seront plus sereins et leur comportement sera donc plus apte à rassurer l’enfant. Dans le chapitre « le lien parents-enfant », nous avons développé diverses techniques conseillées aux parents afin de préparer l’enfant à sa venue en salle d’opération. Dans cette préparation, le rôle du personnel médical est de mettre à disposition des parents le maximum de conseils et de matériel possible afin de faciliter cette tâche. Au cours des consultations médicales, il est primordial que le médecin donne des informations détaillées aux parents qui, eux aussi, doivent comprendre en quoi consiste l’intervention chirurgicale ainsi que l’anesthésie. Cela leur permet de pouvoir se préparer psychologiquement et émotionnellement à cet événement et surtout de préparer leur rôle d’instructeurs qu’ils devront tenir pour leur enfant. Par exemple, le médecin peut leur conseiller d’expliquer l’intervention à l’enfant avec des dessins, des couleurs ou des livres. Il est souvent conseillé aux parents de faire une visite préalable du service avec leur enfant. Cela lui permet de prendre quelques repères pour que lors du jour de l’intervention, il ne se retrouve pas en terre inconnue. Les professionnels du service pourront alors créer un premier contact avec la famille et montrer aux parents qu’ils sont soutenus. Une aide importante apportée aux parents par le monde médical est l’information au travers de prospectus, de livres, de coloriages ou de documents informatisés. Ils pourront alors se servir d’images ou d’explications enfantines pour transmettre les informations à leur petit. Cela peut par exemple remplacer la petite lecture du soir, tout en restant dans un cadre ludique. Ces moyens sont mis en place afin de faire vivre au mieux le séjour hospitalier à l’enfant mais aussi aux parents. Cependant, ils sont efficaces uniquement si le personnel soignant est convaincu que cela aura un réel impact sur la préparation et le déroulement du séjour. C’est donc à eux de bien juger quel(s) moyen(s) employer en fonction de chaque famille. Comme constaté auparavant, l’enfant a beaucoup de préoccupations dû à son hospitalisation. Il est donc important que les attitudes des professionnels de la santé et des parents soient les plus adéquates possibles par rapport au comportement de l’enfant. La présence des parents peut être cependant mal ressentie et parfois difficile à gérer pour les professionnels de la santé. Leur comportements ou alors la relation qu’ils entretiennent avec leur enfant, n’est pas toujours adéquate à la situation. Il n’est pas rare d’entendre des parents livrer des idées préconçues et vulgarisées à leur petit afin de dédramatiser la situation. Cependant, elles ne correspondent pas à la réalité des pratiques quotidiennes, ce qui va plonger l’enfant dans un stress et une

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panique totale. Des tensions ou des attitudes agressives se feront alors ressentir. C’est le rôle du professionnel de la santé de savoir gérer un climat pesant lors de conflits afin de rétablir une ambiance enfantine et agréable à vivre. De plus, les parents transmettent, de manière inconsciente, leurs émotions à l’enfant. Pour lui, ils représentent le cadre familial et surtout les seules personnes de confiance. Il aura alors plus facilement tendance à paniquer au vu d’une attitude inhabituelle de ses parents lui laissant sous-entendre un problème. N’oublions pas que pour les parents cette expérience n’est pas anodine. Au contraire, la situation aura tendance à faire ressortir des histoires personnelles, des traits de caractère ou des exigences très pointilleuses. Cependant, ils ne vont pas nécessairement dévoiler leurs sentiments auprès de leur enfant. Malgré le fait qu’il ressent ce stress, ceux-ci préfèrent jouer un rôle de protecteur ainsi que de confident. Ces différentes manières d’agir permettront de révéler la dynamique familiale dans laquelle l’enfant s’inscrit. C’est d’ailleurs en fonction du ressenti des parents, que va dépendre les impressions et les souvenirs que l’enfant gardera de son séjour hospitalier. Jusqu’à présent, nous n’avons pas fait de distinction entre les familles venant d’un milieu social aisé et les autres. Cependant, il n’est pas rare de voir arriver au bloc opératoire des enfants venant d’un milieu défavorisé. En règle générale, les enfants de familles très défavorisées ou ceux de familles migrantes sont beaucoup plus souvent amenés à venir à l’hôpital que ceux de la population dite « standard ». Tout simplement parce qu’ils n’ont pas de médecin traitant et arrivent directement aux urgences, sans pour autant que cela soit toujours nécessaire. Les consultations ainsi que les potentielles interventions subies n’offrent que des solutions immédiates et gratuites. Le traitement n’est pas garanti à long terme, ce qui se traduit par des hospitalisations répétitives. Avec ce genre de personnes, le personnel soignant voit son rôle limité. En effet, ils ne peuvent que constater l’amélioration de l’état général de l’enfant durant les premiers jours, sans pour autant voir que cette évolution cache une fragilité profonde. Une fois l’enfant rassuré, il devient souvent exigeant, instable et opposant. Il est alors qualifié comme « enfant difficile » et risque d’être rejeté, de même que ses parents. Il est donc important que les professionnels de la santé, au-delà du premier accueil, instaure une relation de confiance et de bien être sans pour autant se lasser des nombreuses allées et venues. Un autre problème de grande envergure est la difficulté de communiquer dû à la barrière de la langue. Cela peut être source de malentendus, de tensions ou de découragements. Dans la mesure du possible, le personnel soignant fera preuve de patience et d’imagination afin de pouvoir se faire comprendre avec une communication non verbale. Mais dans l’idéal, il faudrait faire appel à un interprète qui favorise la compréhension mutuelle et traduit les informations importantes ainsi que les éventuelles questions des familles. Nous pensons que le rôle du professionnel de la santé est de tenir compte de ces différences tout en conservant la qualité des soins par rapport à un

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enfant d’un milieu plus aisé. Notre devoir est de traiter chaque patient au mieux et de respecter sa culture, sa langue, sa famille et sa religion. Afin de conclure ce chapitre, nous tenons à souligner la complexité du contact avec les parents. Il est primordial d’être compréhensif et de se montrer confiant et rassurant. En tant que TSO ES ou IDDO nous devons par un sourire chaleureux, une poignée de main ou une phrase bienveillante montrer aux parents que nous prenons leur enfant en charge en pleine conscience de nos responsabilités.

Image 5

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2.4 Les lois

Dans ce chapitre, nous allons exposer les différents droits que l’enfant possède, lors de son hospitalisation. Il est important de souligner qu’en Suisse il n’y a pas de lois spécifiques concernant la prise en charge des enfants au bloc opératoire. Cependant, nous avons trouvé une Charte démontrant les différents droits des enfants hospitalisés. Nous présenterons alors la « Charte Européenne des droits de l’enfant hospitalisé », qui a été adoptée par les Pays-Bas, à Leiden en 1988. Il est important de savoir qu’en Suisse, il existe l’Association « l’Enfant et l’Hôpital » qui a accepté la Charte Européenne des droits de l’enfant hospitalisé. Cette charte se présente sous forme de 10 articles. Elle prend en compte les besoins des enfants mais également ceux des parents. Ci-dessous, les articles de la Charte Européenne des droits de l’enfant hospitalisé :

« Article 1 : L’admission à l’hôpital d’un enfant ne doit être réalisée que si les soins nécessités par sa maladie ne peuvent être prodigués à la maison, en consultation externe ou en hôpital de jour.

Article 2 : Un enfant hospitalisé a le droit d’avoir ses parents ou leur substitut auprès de lui jour et nuit, quel que soit son âge ou son état.

Article 3.1 : On encouragera les parents à rester auprès de leur enfant et on leur offrira pour cela toutes les facilités matérielles, sans que cela n’entraîne un supplément financier ou une perte de salaire.

Article 3.2 : On informera les parents sur les règles de vie et les modalités de fonctionnement propres au service afin qu’ils participent activement aux soins de leur enfant.

Article 4.1 : Les enfants et leurs parents ont le droit de recevoir une information sur la maladie et les soins, adaptée à leur âge et leur compréhension, afin de participer aux décisions les concernant.

Article 4.2 : On essaiera de réduire au minimum les agressions physiques ou émotionnelles et la douleur.

Article 5.1 : Les enfants et les parents ont le droit d’être informés pour participer à toutes les décisions concernant la santé et les soins.

Article 5.2 : On évitera tout examen ou traitement qui n’est pas indispensable.

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Article 6.1 : Les enfants doivent être réunis par groupes d’âge pour bénéficier de jeux, loisirs, activités éducatives adaptés à leur âge, en toute sécurité.

Article 6.2 : Ils ne doivent pas être admis dans des services adultes.

Articule 6.3 : Les visiteurs doivent être acceptés sans limite d’âge.

Article 7 : L’hôpital doit fournir aux enfants un environnement correspondant à leurs besoins physiques, affectifs et éducatifs, tant sur le plan de l’équipement que du personnel et de la sécurité.

Article 8 : L’équipe soignante doit être formée à répondre aux besoins psychologiques et émotionnels des enfants et de leur famille.

Article 9 : L’équipe soignante doit être organisée de façon à assurer une continuité dans les soins à chaque enfant.

Article 10 : L’intimité de chaque enfant doit être respectée. Il doit être traité avec tact et compréhension en toute circonstance. » Les articles 6.1 et 7 nous semble moins important au vue du sujet de notre travail, mais restent fondamentaux quant à la vie d’un enfant à l’hôpital. Cette charte représente une sécurité et un réconfort pour les enfants hospitalisés ainsi que pour leurs parents. A tous moments, ils peuvent se retourner contre l’hôpital en ayant comme référence cette charte qui indique clairement et explicitement les droits d’une famille à l’hôpital.

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3. Le cadre pratique

3.1 Méthodologie La prise en charge pédiatrique est un domaine extrêmement vaste n’exigeant pas un protocole officiel au niveau fédéral ou cantonal. En effet, nous avons rapidement constaté, lors de nos premiers questionnements dans le domaine, que chaque établissement avait sa propre démarche. Cette constatation nous a amené à vouloir comparer les différentes façons de faire au sein des divers hôpitaux pratiquant la chirurgie pédiatrique. Afin d’obtenir les meilleures informations possibles, il nous a semblé judicieux d’utiliser la méthode d’un questionnaire anonyme. Ce dernier a été envoyé dans cinq établissements hospitaliers suisses. Parmi ces hôpitaux, deux ne sont pas des centres spécialisés en pédiatrie, à savoir, le CHUV (centre hospitalier universitaire vaudois) à Lausanne ainsi que l’hôpital cantonal de Fribourg. Les autres questionnaires ont été envoyés au bloc pédiatrique des HUG (hôpitaux universitaires genevois), l’hôpital de l’enfance à Lausanne et le Kinderspital à Berne. Notre choix s’est porté sur ces lieux car d’une part, nous possédions des contacts grâce à nos stages durant notre formation TSO ES et d’autre part, nous souhaitions mettre en valeur une éventuelle différence de pratique entre plusieurs cantons. Pour des raisons linguistiques et géographiques, nous nous sommes limitées majoritairement à la Suisse romande. Toutefois, nous avons pensé qu’il serait intéressant d’obtenir également des réponses d’un hôpital pédiatrique en Suisse alémanique. La profession visée par notre questionnaire est celle du/de la TSO ES ou de l’infirmier/ère instrumentiste. Cependant telle n’était pas notre idée première. En effet, nous étions parties dans l’idée d’adresser nos questionnaires à toutes les professions participant à la prise en charge pédiatrique au bloc opératoire. Par la suite, nous nous sommes rendues compte que cela s’éloignait trop du rôle du TSO ES. Nous avons donc abandonné cette idée. A la demande des établissements, certains de nos questionnaires ont été envoyé par e-mail et d’autres par poste. Concernant les types de questions que nous avons posées, il nous a semblé plus efficace et plus simple de faire principalement des questions fermées ou à choix multiples. Cependant, nous demandions parfois d’argumenter les réponses ou de proposer d’autres idées. En addition à nos questionnaires, nous avons eu l’opportunité d’effectuer des observations dans divers établissements. Ces dernières avaient pour but de nous faire connaître d’une manière générale la prise en charge pédiatrique. Nous n’avons pas visité ces établissements dans le but de recueillir des données précises à analyser mais afin d’avoir une idée globale du monde de la pédiatrie

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au bloc opératoire. Ceci nous permettra alors d’argumenter et d’appuyer nos opinions lors de la défense orale. Ces observations nous ont également permises d’obtenir des contacts afin d’envoyer nos questionnaires. Lors de ces différentes observations, nous avons eu la possibilité de prendre des photos. En annexe, vous retrouverez les autorisations signées par les établissements, stipulant le droit d’utiliser ces photos. Ces observations ont été réalisées au Kinderspital à Berne ainsi qu’à l’hôpital pédiatrique des HUG. En ce qui concerne le CHUV, l’hôpital de l’enfance et l’hôpital cantonal de Fribourg, nous avons eu l’occasion d’y travailler en tant que stagiaires. Grâce aux réponses à nos questionnaires ainsi qu’à nos observations, nous avons suffisamment de matière à analyser. Ces résultats pourront ensuite être confrontés à notre cadre théorique.

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3.2 Présentation et analyse du questionnaire Afin d’exposer notre questionnaire, nous allons analyser nos questions une par une. Notre première question est : « Au sein de votre établissement, qui est-ce qui accueille les enfants à l’entrée du bloc opératoire ? » Cette question nous permet de connaître quelle/s profession/s établit le premier contact avec le patient et les parents. Cette information est importante dans la connaissance du rôle de chaque professionnel et dans la comparaison de l’organisation de chaque établissement. Elle peut également nous permettre de mettre en avant le fait que le/la TSO ES n’est pas uniquement un technicien, mais également un professionnel de la santé avec un côté humain. La seconde question a pour but de dresser une statistique sur l’acceptation de la présence des parents au bloc opératoire. « Jusqu’à quel moment les parents peuvent-ils accompagner leur enfant dans votre établissement ?

• A l’entrée du bloc opératoire • Devant la salle d’opération • Dans la salle d’opération • Jusqu’à l’induction »

Les réponses nous permettrons de confronter la pratique avec la charte qui stipule que les parents devraient pouvoir être constamment avec leur enfant. Nous désirons également l’utiliser afin de comparer les différences éventuelles entre un établissement pédiatrique ou non. Notre troisième question est : « Dans l’exercice de vos fonctions, prenez-vous également en charge les parents ? » Cette question fermée, nous permet de savoir si les professionnels pratiquent la prise en charge de toute une famille, ceci étant, selon nous, l’une des spécificités de la prise en charge pédiatrique. La prochaine question nous confronte directement à un grand débat. « Pensez-vous que la présence des parents au bloc opératoire est favorable à l’enfant ?

• Oui • Non Justifiez votre réponse »

Ceci nous permet de confronter les différents points de vue des professionnels afin de répondre à l’éternelle question de la présence des parents au bloc opératoire. Notre cinquième question est divisée en deux: « a) Cochez le/les moyen/s spécifique/s à la pédiatrie existant au sein de votre établissement :

• Décorations murales (autocollants, dessins, etc) • Peluches

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• Jouets • Films ou brochures explicatives concernant le domaine opératoire • Dispositifs médicaux décorés (pansements, bandages, etc) • Simulation des actes sur les doudous • Autres »

Nous sommes conscientes que ces moyens existent afin de rassurer l’enfant. Cependant, nous voulions savoir à quel point les établissements investissent dans ceux-ci. Nous souhaitons également comparer les établissements spécialisés et les non spécialisés. « b) Pensez-vous que ces moyens sont suffisants dans votre établissement ? Si non, que proposeriez-vous d’ajouter ?

• Oui • Non »

Cette question permet de prendre connaissance de l’avis des professionnels de l’établissement hospitalier. Nous voulions savoir si eux-mêmes se voient assez « investi » dans la spécificité de cette prise en charge. La dernière question est : « Selon vous, quels sont les facteurs qui facilitent la communication avec l’enfant au bloc opératoire ? Classez-les selon leur ordre d’importance (1 = le plus important ; 5 = le moins important) … L’âge … La langue (étrangère par exemple) … La présence des parents … La présence d’un objet familier … La préparation psychologique de l’enfant face à l’intervention … Autres » Le fait de proposer aux professionnels de faire un classement d’importance selon eux, nous permet de connaître les facteurs qui interviennent le plus souvent dans la communication professionnel-enfant. Ces petits classement seront directement confrontés à notre chapitre « communication professionnel-enfant » afin d’en obtenir une conclusion. Après avoir recueilli les données de nos questionnaires, nous avons globalement été satisfaites du nombre de réponses rendues. Grâce à nos questionnaires nous avons pu émettre des hypothèses, ce qui nous laisse penser qu’il était complet. En revanche, si on devait le refaire, nous aurions amélioré la première question, qui nous a été difficile d’analyser au vue du nombre de réponses différentes et imprécises.

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L’équipe d’anesthésie (médecin + infirmier/ère

anesthésiste 100%

Dont 1% + Aide de salle

Dont 1% + TSO

100% TSO

3.3 Résultats du questionnement et mini-analyse Ce chapitre consiste en l’analyse des réponses obtenues à nos questionnaires. Nous présentons ces réponses sous forme de graphiques et analysons ces résultats. Nous mettons en avant les éléments qui nous ont surpris et ceux que nous attendions. Voilà ce que nous avons appris de notre première question. Au sein de votre établissement, qui est-ce qui accueille les enfants

à l’entrée du bloc opératoire ? ) Lors d’anesthésie locale :

La première constatation que nous avons pu faire sur cette question ne fût pas une surprise. L’équipe d’anesthésie, comprenant au moins un médecin ainsi qu’un/e infirmier/ère anesthésiste, font partie intégrante de

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l’accueil. Ceci, tant dans les établissements spécialisés que ceux qui ne le sont pas. Le recueil et le triage de ces réponses ne furent pas une tâche facile. C’est pour cela que nous avons simplifié un maximum les informations. Pour ce faire, nous avons pris les réponses majoritaires de chaque établissement afin d’en établir une moyenne. Il se peut qu’il y ait la présence d’un/e aide de salle ou d’un/e TSO ES dans le sas d’accueil. Ceci permet alors à l’enfant de se familiariser avec cette personne car c’est elle qui, par la suite, aura beaucoup de contact avec lui. En effet, c’est le professionnel qui sera responsable de l’installation tout en distrayant l’enfant avant de procéder à l’anesthésie. Lors d’anesthésie locale, c’est le/la TSO qui prend entièrement en charge le patient. Dans un établissement en particulier, l’accueil se fait bien évidemment avec l’équipe d’anesthésie mais aussi avec la présence d’un/e organisateur/trice du bloc opératoire. Cette personne est un/e infirmier/ère instrumentiste ou un/e TSO de formation, qui est chargé(e) de gérer les divers mouvements au sein du bloc opératoire. Cette donnée ne se retrouve pas dans notre graphique, pour la simple et bonne raison que cela est une spécificité d’un seul établissement. Voici les résultats de notre seconde question.

Nous avons pu remarquer que, pour la grande majorité des établissements, les parents s’arrêtent à l’entrée du bloc opératoire. En revanche, dans certaines situations un peu plus délicates, les établissements s’adaptent volontiers au besoin du patient. Prenons par exemple, un enfant atteint de surdité. Il est absolument nécessaire qu’une personne puisse communiquer avec, afin qu’il comprenne les gestes effectués sur lui. Dans ce cas, ses parents seront autorisés à l’accompagner étant donné qu’ils parlent le langage des signes. Il a été intéressant de constater qu’aucun établissement n’autorisait les parents à venir uniquement accompagner leur enfant dans la salle d’opération, sans assister à l’induction.

66% 14%

10% 10%

« Jusqu’à quel moment les parents peuvent-ils accompagner leur enfant dans votre

établissement ? » A l'entrée du bloc opératoire

Jusqu'à l'induction

Devant la salle d'opération

Cas de figure particulier

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La troisième question concerne les parents.

Grâce au graphique nous pouvons facilement remarquer que dans la plupart des établissements hospitaliers, les parents ne sont pas pris en charge. Premièrement, les professionnels de la santé n’ont pas suffisamment de temps afin de s’occuper des parents. N’oublions pas que le but final est que l’enfant soit anesthésié afin de pouvoir se faire opérer. Deuxièmement, si les parents devaient être pris en charge, il faudrait une personne qui s’occupe particulièrement d’eux. Les soignants n’ont effectivement pas le temps de les prendre en charge, une fois l’enfant arrivé en salle. De plus, il n’est pas rare que des parents supportent mal le milieu opératoire et fasse un malaise. Dû à l’opération de leur enfant, ils sont souvent submergés par les émotions ce qui peut transmettre un stress supplémentaire à l’enfant. Comme mentionné plus haut, des règles d’hygiène strictes doivent être respectées, aussi par les parents. En revanche, dans certains hôpitaux, les parents sont accueillis au bloc opératoire et parfois conduit en salle de réveil. Ils assistent donc à tout le processus de prise en charge de leur enfant. Il existe aussi un établissement pédiatrique où un professionnel, généralement un/e infirmier/ère, est chargé de transmettre des informations sur l’intervention aux parents au cours de celle-ci. Ce genre de prise en charge est généralement présente dans des petites structures. Dans la plupart des établissements, les parents ne sont pas pris complètement en charge mais les professionnels du bloc opératoire répondent à leurs questions et les réconfortent. En revanche, le temps à disposition ne permet pas véritablement de s’occuper d’eux. Ceci se retrouve dans les grands établissements.

Oui Non 0 5

10 15 20 25 30 35 40 45

« Dans l’exercice de vos fonctions, prenez-vous également en charge les parents ? »

Nombres de personnes interrogées:

14 oui

27 non

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Dans ceux-ci, pour les parents les plus angoissés, c’est généralement l’infirmière du service qui les prend en charge une fois sorti du sas d’accueil du bloc opératoire. Le résultat ne nous a pas beaucoup surprises. Cependant, nous espérions que plus d’établissements prendraient en charge correctement les parents. Comme nous l’avons dit plus haut, la quatrième question laisse ouvrir un débat riche en arguments. Les statistiques obtenues sont intéressantes à analyser.

Il nous semble important de soulever que plus de la moitié des « non » viennent d’un lieu où les parents se séparent de l’enfant à l’entrée du bloc opératoire. Ceci nous prouve donc que le personnel qui s’y trouve est en accord avec le protocole de l’établissement. L’argument qui revient le plus souvent est que, selon les professionnels, les parents transmettent trop leur stress à leur enfant. Ceci entraine souvent un patient difficilement gérable et très anxieux. Sur cet argument, les personnes ayant répondu « oui/non », précisent que si les parents sont capables de gérer leur stress, ils sont les bienvenus au bloc et leur présence serait bénéfique à l’enfant. Une raison pertinente, qui revient également souvent, est le stress que la présence des parents provoque chez les professionnels, principalement chez les anesthésistes. En effet, l’induction est le moment le plus délicat de l’anesthésie. C’est un moment où les événements peuvent basculer de manière négative. Ceci, en présence des parents provoquerait une scène dramatique ingérable pour les professionnels. La spécificité d’un hôpital universitaire a été soulevée. Ce sont généralement de grands blocs avec beaucoup de personnel. Ceci serait un

Oui

Non

Oui / Non

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

11

21

9

Pensez-vous que la présence des parents au bloc opératoire est bénéfique à l'enfant?

Nombres de personnes interrogées:

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facteur de stress pour les parents qui se sentiraient perdus. Il serait donc nécessaire de leur « attitrer » un professionnel. Ceci représente un luxe difficilement réalisable dans les salles d’opération. En ce qui concerne les « oui », l’argument unique qui est utilisé est le symbole de sécurité et de repères que représentent les parents pour l’enfant. Ces professionnels soulèvent la difficulté importante que représente la séparation entre le petit et ses parents. Afin de conclure cette analyse, soulevons le fait qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, mais uniquement des pour et des contre. Chaque partie possède selon nous des arguments valables. Sur ce sujet, comme dans beaucoup de situations de la vie, il est impossible d’être catégorique. Cependant, le bloc opératoire est un endroit où l’on a besoin d’être entier et rigide. C’est probablement pour cette raison que cette question est un élément perturbateur dans la chirurgie pédiatrique. La question numéro 5 est séparée en deux sous-questions. Elles concernent les moyens mis en place pour distraire les enfants. Dans les différentes réponses, nous avons constaté que les décorations murales sont présentes pratiquement partout, excepté dans un hôpital non spécialisé. Selon nous, elles sont un moyen très facile à appliquer et efficace pour l’enfant. Voilà pourquoi nous avons été surprises de constater que l’un des centres pédiatriques ne possède aucune animation sur les murs. Les peluches sont acceptées dans tous les blocs ayant répondu à notre questionnaire, pédiatrique ou non. Selon les réponses, les jouets sont moins présents que les peluches. Grâce aux réponses obtenues, nous pouvons constater que la simulation des actes médicaux sur les doudous est pratiquée ou non. Cela dépend du professionnel et probablement de l’enfant également. Les dispositifs médicaux décorés sont présents partout ainsi que les films et brochures explicatives. Il a été intéressant de lire les autres moyens existants. Les tablettes électroniques sont utilisées pour distraire l’enfant. Il existe aussi l’implication de l’association PAS (Préparation, Accompagnement, Soutien). La question 5b nous a permis de savoir si les professionnels estiment que ces moyens sont suffisants dans leur établissement.

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La plupart des professionnels estiment que les moyens sont suffisants. Cependant, la plupart d’entre eux ont proposé des moyens d’amélioration. Celui qui est le plus demandé est la musique. Certain propose une sorte d’histoire musicale relaxante, d’autre voudrait laisser l’enfant amener sa propre musique. Il a également été souligné que la musique devrait être adaptée à l’âge de l’enfant. Un argument qu’il a été agréable de lire est la proposition de formation sur l’accueil et la prise en charge de la famille de façon spécifique à la pédiatrie. Une idée d’amélioration surprenante est un entretien pré-opératoire entre la famille et l’équipe opératoire. Ceci afin de pouvoir répondre pleinement aux questions des parents et de l’enfant et de permettre un premier contact « à visages découverts ». Les classements de la sixième question devaient révéler les facteurs qui facilitent la communication avec l’enfant. Selon les professionnels, le facteur influençant le plus la communication avec le patient est sa préparation psychologique face à l’intervention. Selon nos réponses, le second facteur qui influence la communication est l’âge de l’enfant. L’importance de la langue vient en troisième position. Probablement car cela reste relativement rare d’opérer des patients qui ne parlent pas du tout le français. En avant dernier, les personnes ont classé les parents. Apparemment, ceux-ci ne faciliteraient donc pas la communication avec l’enfant. Cela rejoint les réponses à la quatrième question. Le dernier facteur est la présence d’un objet familier. Selon les professionnels, il serait le moins important dans la communication. Ce qui nous a particulièrement surprises dans ces réponses est que nous avons trouvé très peu de classements semblables. En effet, chaque professionnel possède son propre avis sur la question. Ce qui est très important pour l’un, ne le sera peut-être pas du tout pour l’autre. Par

70%

27%

3%

Pensez-vous que ces moyens sont suffisants dans votre établissement?

Oui

Non

Pas de réponse

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exemple, la majorité n’a pas classé la présence de l’objet familier dans les plus importants, mais pour certains, il était le premier. Ceci démontre que chaque individu a ses points de vue et sa propre façon de gérer une situation. En raison de la diversité des réponses obtenues, nous estimons qu’un graphique ne serait pas représentatif de la situation.

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4. La discussion La discussion représente une partie très importante du travail de diplôme. En effet, nous allons maintenant confronter nos observations et les réponses des questionnaires à notre cadre théorique de base. Notre but est de souligner les différences entre la pratique et la théorie afin de savoir pourquoi elles existent et si elles ont lieu d’être. Ce chapitre a également comme objectif de répondre à notre question de recherche. Le premier sujet que nous souhaitons aborder dans la discussion est certainement le plus complexe. C’est celui de la présence des parents au bloc opératoire à titre d’accompagnateurs. Nous avons demandé l’avis des professionnels à ce sujet. Nous voulions savoir s’ils étaient favorables ou non à la présence des parents. Au départ, nous étions catégoriques. Nous pensions que leur présence était entièrement bénéfique à l’enfant. Nous nous sommes trouvées confrontées à des arguments pertinents qui nous ont amenées à remettre notre avis en question. Lorsque nous avons analysé les résultats de la question « Pensez-vous que la présence des parents au bloc opératoire est bénéfique à l'enfant ? », nous avons constaté que la majorité des professionnels avaient répondu « non ». Ceci était contraire à notre cadre théorique et à notre avis car nous nous étions beaucoup inspirées de la charte européenne des droits de l’enfant hospitalisé. Celle-ci stipule que l’enfant a le droit d’être accompagné par ses parents en toute situation. Toujours concernant les parents, nous désirions savoir jusqu’où leur accompagnement était autorisé. Notre idée de départ au sujet de cette question était que les parents avaient leur place jusqu’à l’induction. En revanche, nous concevions bien que, dans des grands hôpitaux universitaires, il n’était pas possible d’accueillir tous les parents au bloc opératoire. D’une part due à l’hygiène requise dans ce milieu particulièrement aseptisé et d’autre part due à la perte de temps que cela engendrerait. En effet, le fait de devoir habiller les parents dans les normes d’hygiène requises ainsi que de les raccompagner à la sortie du bloc opératoire prendrait trop de temps aux professionnels de la santé, qui eux, doivent s’occuper en premier lieu de l’enfant. Cela demanderait donc des mesures de précautions particulières (stérilité, asepsie progressive, etc) et l’organisation interprofessionnelle des soignants serait perturbée. Notre avis a relativement changé après diverses observations et discussions avec différents professionnels spécialisés en pédiatrie. Nous nous sommes alors rendues compte qu’il était probablement difficile pour un parent de voir son enfant passer les différentes phases d’endormissement, surtout celle de l’excitation. De plus, une fois l’enfant anesthésié il devient « inerte », ce qui peut être choquant pour les parents. Comme les réponses à nos questionnaires le soulignent, la présence des parents durant l’induction serait stressante pour les anesthésistes.

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Faisons maintenant le lien avec la troisième question. Nous nous demandions si les parents étaient pris en charge. Nous avons été peu surprises de constater que ce n’était que rarement le cas. Nous avons exposé plus haut l’un des problèmes que représente la présence des parents à l’induction. Confronter directement un parent à cette épreuve demande une préparation puis une prise en charge complète. Il ne serait pas correct d’exposer un adulte à l’induction de son enfant, puis de le laisser repartir dans l’indifférence la plus totale. Selon nous, la présence des parents à l’induction demande une prise en charge trop spécifique des adultes. Ceci pourrait alors, compromettre la qualité de la prise en charge de l’enfant, qui, ne l’oublions pas, est notre première préoccupation. Au départ, nous pensions que la prise en charge des parents faisait partie intégrante du rôle du/de la TSO ES. A présent, nous sommes tout à fait conscientes de l’importance d’établir un bon contact entre le professionnel et les parents mais nous avons réalisé que la prise en charge première est celle de l’enfant. De plus, dans la plupart des établissements où nous avons pu observer la prise en charge pédiatrique, un/e infirmier/ère du service s’occupe des parents. Ce système est peut-être plus approprié, du fait que cette personne a déjà pu établir une relation de confiance avec eux. Au sujet de l’accueil de la famille au bloc opératoire, nous désirions confronter la théorie à la pratique. En effet, dans les résultats de notre questionnaire, nous avons été surprises de constater que le/la TSO ES n’était que peu impliqué dans l’accueil. Nous avons été quelque peu interpelés par ces réponses car selon nous, l’accueil est un moment privilégié avec le patient, qui fait partie intégrante de notre métier. Malgré ces statistiques, nous pensons qu’il est primordial de former le/la TSO ES à l’accueil pédiatrique. Intéressons-nous maintenant, aux divers moyens mis en place au sein des blocs opératoires afin de rassurer l’enfant. Selon nous, il existe des moyens simples et bons marchés, facilement applicables, qui ont un effet bénéfiques pour l’enfant. Cependant, nous avons constaté que la plupart des établissements, spécialisés ou non, n’appliquent pas la totalité de ces moyens. Nous dirions même avoir été déçues de certains services spécialisés qui utilisent à peine une peluche comme décoration. Selon nous, le bloc opératoire pédiatrique idéal se rapprocherait le plus possible d’une décoration de garderie. En effet, nous aurions voulu trouver une atmosphère enfantine et colorée transmise par des décorations murales, des dispositifs médicaux décorés ou encore des peluches. Nous avons été contrariées de constater que pour la plupart des professionnels, les moyens mis en place étaient suffisants. Or, nous sommes personnellement convaincues que ces établissements peuvent s’investir davantage dans un projet d’amélioration. Ceci car, selon nous, ces moyens ont un réel effet sur le bien-être psychologique du patient. Afin de conclure notre discussion, nous voulons répondre à notre question de recherche. « Comment adapter la prise en charge d’un enfant au bloc opératoire en fonction de son stade de développement ? »

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Cette question est complexe et la réponse est probablement influencée par nos avis personnels. Selon nous, beaucoup de facteurs influencent cette prise en charge. C’est ce qui la rend si complexe et particulière. Nous pensons que pour l’adapter au mieux à l’enfant, il faut réfléchir à la présence des parents, à la formation du professionnel soignant, à la préparation pré-opératoire, à son stade de développement et à l’environnement. Pour commencer, lorsque nous lisons notre hypothèse de départ, il est intéressant de constater que le point qui nous semblait être primordial est encore le même après notre travail. En effet, après toutes nos observations, nos discussions ou nos récoltes d’informations, nous maintenons que la formation spécifique du personnel en pédiatrie est fondamentale. Nous désirons, au travers de ce dossier, souligner à quel point cette prise en charge est particulière et spécifique. Si elle n’est pas adaptée, nous pensons que la peur et l’anxiété ressentie par l’enfant à ce moment entrainera une phobie hospitalière ainsi que des séquelles irréversibles au cours de sa vie. Nous souhaitons donc dire, que le meilleur moyen d’adapter la prise en charge d’un enfant est d’être formé sur les différentes théories du développement de l’enfant, sur la psychologie et les réactions de ce dernier ainsi que sur les facteurs extérieurs qui influent sur ses comportements. Au cours de notre dossier, nous « classons » les enfants dans un stade bien précis. Nous pensons que ces stades sont très représentatifs du développement. Certes, la psychanalyse est quelque chose de plus ou moins abstrait, sans preuves scientifiques et Erikson est souvent remis en question. Cependant, ces stades sont, selon nous, tout à fait caractéristiques des comportements et des réactions des enfants. Il serait bénéfique d’en tenir compte lors de la prise en charge d’un enfant afin d’adapter au mieux son comportement face à lui. La présence des parents est un sujet que nous avons déjà débattu. Nous souhaitons cependant conclure la question. Chaque établissement a son propre point de vue. Nous ne pensons pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise façon de faire. Nous ne pensons pas qu’il faille établir un document officiel concernant leur présence. Il faudrait uniquement s’adapter à l’enfant en fonction de son âge et surtout de ses besoins. Nous relevons par contre, le fait qu’une présence trop importante des parents peut avoir des effets péjoratifs. Selon nous, l’induction ne devrait pas être perçue par les parents car c’est un moment délicat pouvant compromettre l’intervention. Nous sommes pour le fait que la séparation ait lieu, mais celle-ci doit être préparée. Précisons aussi que selon l’âge de l’enfant, cette séparation peut être facile ou très difficile. Voilà pourquoi le sujet devrait, dans la mesure du possible, être réfléchi au cas par cas en prenant en compte l’âge de l’enfant et du comportement des parents face à l’opération. Un point que nous avons soulevé dans le chapitre de la communication est l’importance des parents dans la préparation psychologique de l’enfant en pré-opératoire. En effet, nous sommes convaincues qu’un patient bien préparé à ce qui l’attend est un patient beaucoup plus calme, voir intéressé et curieux. Cette préparation se fait à la maison et avec les parents. Selon nous, le chirurgien et l’anesthésiste devraient vraiment sensibiliser les parents à ce sujet, lors des consultations pré-opératoire. Nous pensons que leur faire réaliser l’importance

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des explications qu’ils doivent transmettre à leur enfant, leur donneront la sensation de participer réellement au bien-être de ce-dernier le jour de l’intervention. Il est primordial qu’ils en prennent conscience. Certes la communication entre les parents et l’enfant est primordiale, mais n’oublions pas celle entre l’enfant et le professionnel de la santé. Afin de faciliter cette communication, il est important que le professionnel ait pris connaissance du dossier du patient pour s’adapter au mieux à lui. Quelques phrases clés permettent de créer la relation de confiance. Il doit pouvoir faire preuve de patience et d’empathie. Pour que sa prise en charge soit la plus adaptée possible, le soignant doit prendre en considération son âge, sa religion, ses origines et sa famille. Lors d’une prise en charge, on estime l’enfant dans sa totalité. Ce qui nous amène à vous rappeler une énième fois l’importance de la formation du personnel soignant dans cette spécialité. Une autre notion qui n’est pas négligeable, est l’importance du non verbal. Suivant l’âge de l’enfant, il interprète mieux le langage non verbal que le verbal. C’est pour cette raison, que les professionnels doivent connaître les différentes significations de ce langage particulier tout en sachant l’analyser sur l’enfant. L’environnement hospitalier est un sujet que nous avons également déjà abordé. Nous souhaitons uniquement souligner à nouveau l’aspect bénéfique que représente un environnement enfantin avec des décorations et des peluches. C’est probablement sur ce point, ainsi que sur la formation spécifique des professionnels, que le monde du bloc opératoire pédiatrique a le plus de progrès à faire. Cependant, l’environnement prend aussi en compte l’ambiance au sein du bloc opératoire. Il est important que règne le calme et la bonne humeur. L’enfant perçoit bien et facilement un malentendu entre des personnes ou ne serait-ce que des tensions. Au vu de la situation stressante qu’il vit, l’enfant a besoin d’une atmosphère paisible et silencieuse. Afin de clôturer ce chapitre, nous pensons qu’il est indispensable de ne pas considérer la prise en charge pédiatrique comme étant acquise, mais de s’intéresser aux différentes pistes d’amélioration possibles.

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5. La conclusion Afin de conclure notre travail, nous allons revenir sur les différents points de notre problématique ainsi que sur les objectifs que nous estimons avoir atteints. Nous rappellerons aussi les buts de notre dossier et nous exposeront nos suggestions d’amélioration. La première question de notre problématique concernait l’accompagnement du nourrisson par ses parents au bloc opératoire. Au départ, nous estimions qu’il était essentiel pour le bébé de sentir la présence de ses parents. Cependant, au cours de nos recherches, nous avons appris que le nourrisson ne considérait pas ses parents comme sa base de sécurité avant l’âge de 6 mois. Ceci nous a donc permis de prendre conscience de l’importance du comportement du professionnel de la santé qui entoure le bébé. En effet, à ce stade, le patient a confiance en l’adulte donc ce dernier doit se montrer protecteur et rassurant par des gestes et des intonations sécurisantes. Concernant notre deuxième interrogation, il était question de savoir si les moyens mis en place dans les établissements spécialisés aidaient l’enfant et si tel est le cas, étaient-ils suffisants. Nous pensons que ces techniques aident particulièrement le patient pour autant qu’il soit âgé de plus de 6 mois. Notre avis a pu se développer lors de nos diverses observations ainsi qu’à la lecture des réponses de nos questionnaires. En effet, nous avons pu constater qu’il existait différents moyens mais qu’ils n’étaient pas exploités de manières approfondies. Au sujet de la communication, notre questionnement était le suivant : « Est-ce que la communication entre le personnel soignant et l’enfant joue un rôle primordial dans ses réactions ? » Tout d’abord, nous désirons relever que la communication, tant verbale que non verbale, est fondamentale. Nous affirmons alors que cette dernière, influence le comportement du patient. En effet, nous avons pu constater qu’un langage calme et rassurant était primordial dans une relation de confiance. A propos de la transmission de l’information à l’enfant concernant son intervention, nous nous demandions à quel moment elle devait avoir lieu et par qui. Cette réponse nous a été donnée par les différentes littératures que nous avons consultées. Il nous est apparu que ces renseignements doivent être transmis à l’enfant petit à petit principalement par ses parents, qui rappelons-le, sont sa base de confiance. En revanche, le médecin de famille, le chirurgien et l’anesthésiste participe activement à la préparation psychologique du patient au cours des consultations pré-opératoire. Ils transmettent également aux parents tous les moyens pouvant faciliter la diffusion de l’information à l’enfant. En ce qui concerne notre dernière question, elle s’adressait aux adolescents. Nous désirions savoir s’il existait une prise en charge spécifique pour eux ou s’ils étaient plongés dans l’univers enfantin du monde de la pédiatrie. Il a vite été clair pour nous, que rien de spécifique à l’adolescent n’était mis en place dans les établissements. Ceci représente pour nous une préoccupation particulière car nous estimons

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que la période de l’adolescence est un pont fragile reliant l’enfant au monde adulte. Cette période mériterait sa propre prise en charge. Le but de ce travail de recherche a été d’une part, d’approfondir nos connaissances, par simple intérêt personnel, et d’autre part, de vraiment pouvoir se rendre compte de la spécificité de cette prise en charge. Grâce à ce travail, il nous a été possible d’exposer des suggestions d’amélioration, ce qui nous prouve un acquis de connaissance et surtout de compréhension. Etant un sujet qui nous tient à cœur, il a été pour nous, très important de fournir un travail de qualité et de précision afin d’être cohérente et de pouvoir, éventuellement, donner quelques conseils à nos futurs collègues. Nos suggestions d’amélioration sont les suivantes. Nous pensons qu’il serait important de s’investir davantage dans la prise en charge, en y introduisant par exemple, les musiques douces ou personnalisées. Il ne serait pas inutile de décorer les murs avec des personnages de dessins animés connus. Une autre voie d’amélioration est la formation du personnel soignant. Certes, en tant que soignant, nous avons un instinct se voulant empathique envers le patient. Cependant cet instinct n’est de loin pas suffisant afin de prendre en charge des enfants. Nous suggérerions que le personnel soignant travaillant en pédiatrie suive une formation complémentaire de quelques jours concernant le développement social et psychologique des enfants ainsi que la manière la plus adéquate de les prendre en charge au bloc opératoire. Au sujet des adolescents, nous avons souligné plus haut que nous pensons qu’il y ait une réelle amélioration à faire. En effet, accueillir un adolescent de 16 ans dans un environnement rempli de peluches et de jouets, nous semble tout à fait inadéquat. C’est pour cette raison, que nous proposons, à partir d’un certain âge, d’offrir la possibilité au patient de décider s’il désire se faire opérer dans un hôpital pédiatrique ou non. Cette décision serait appuyée par le médecin qui jugerait de la maturité psychologique suffisante ou insuffisante de l’adolescent pour être pris en charge dans un établissement pour adulte. Outre l’âge du jeune patient, d’autres aspects plus techniques entrent en ligne de compte. Selon son poids et sa taille un enfant ne pourra pas être admis dans un service pédiatrique, faute de moyens adaptés. La décision pourrait être délicate à prendre car si un adolescent mesure 1m70 pour 80 kg, cela ne veut en aucun cas dire qu’il aura une maturité psychologique suffisante pour être admis dans un service d’adulte. Soulignons tout de même que le personnel soignant dans un hôpital pour adulte devrait pouvoir adapter l’accueil ainsi que la prise en charge du jeune patient. Nous pensons avoir réussi à atteindre nos objectifs ainsi que de répondre à notre question de recherche, comprenant des notions de notre problématique.

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5.1 La conclusion personnelle Le déroulement de notre travail de diplôme s’est effectué d’une manière globalement positive. Ce dossier nous a permis d’enrichir nos connaissances sur un sujet qui n’était que peu connu de notre part. Certes, nous avions déjà travaillé en pédiatrie. Cependant, nous n’avions pas réalisé à quel point ce domaine demande un comportement spécifique et adapté. Nous pensons avoir acquis les connaissances nécessaires afin de comprendre le monde de la pédiatrie et de suggérer des améliorations. Avant l’écriture de ce travail, nous éprouvions déjà un intérêt particulier pour la chirurgie pédiatrique. Ce dossier a éveillé encore plus notre attention, au point que nous envisageons un avenir professionnel éventuel dans ce domaine. La bonne entente entre nous ne fût pas une surprise car nous avions déjà eu l’occasion de travailler ensemble à maintes reprises et cela c’est toujours bien passé. En effet, nos méthodes d’études sont identiques et nos caractères s’accordent bien. Il a été d’ailleurs amusant de constater régulièrement à quel point nous étions complémentaires dans nos idées et dans nos façons de rédiger nos textes. En ce qui concerne la répartition du travail, nous avons divisé le cadre théorique dans un premier temps. Puis, avons mis en commun et réajusté les textes afin de les harmoniser. A propos du cadre pratique, la majeure partie des observations ont été faites à deux. Il nous a semblé important de rédiger la partie analytique du travail ensemble, ceci afin de puiser dans nos connaissances personnelles dans le but d’enrichir au maximum notre cadre pratique. La méthodologie fût facile à poser grâce aux différents cours que nous recevons à ce sujet. En effet, le guide méthodologique nous donne les clés suffisantes à la réalisation de la structure de notre dossier. La première difficulté fût de trier les informations et de poser les limites de notre dossier. En effet, le sujet du développement de l’enfant est très étudié par de nombreux psychologues et psychiatres de l’enfance. De plus, c’est un sujet vaste et il fût difficile d’extraire le strict minimum qui nous intéressait. En complément, nous avons dû éviter le hors-sujet. Ceci fût un problème à plusieurs reprises car nous avions tendance à nous étendre de manière trop approfondie sur des thèmes qui ne concernent pas directement notre métier. Les questionnaires n’ont pas été une difficulté invalidante. En revanche, un hôpital ne nous a jamais rendu réponse, ce malgré des rappels par téléphone et e-mail. Heureusement, les autres établissements ont tous rendu les questionnaires à temps et les ont distribué à un maximum de personnes afin que nous ayons matière à analyser. Une mince difficulté rencontrée a été la barrière de la langue lors de notre visite au Kinderspital à Berne. En effet, nous avons dû solliciter des personnes de notre entourage pour la traduction de notre questionnaire en allemand. Cependant, la journée de visite s’est bien déroulée car les professionnels ont été patients et gentils avec nous. Afin de mettre un terme à ce dossier, nous pouvons dire que nous avons eu beaucoup de plaisir à rédiger ce travail de diplôme. Cela nous a permis de tester et/ou d’acquérir de nombreuses compétences, qui sont elles

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aussi, requises au sein de notre métier. Notamment, en ce qui concerne l’organisation, le respect des échéances, la répartition des tâches ou encore la collaboration avec notre coéquipière. De cela, nous tirons un bilan positif et sommes toutefois satisfaites de notre investissement.

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6. Les références bibliographiques

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• Xtend. Notre méthodologie projet:. [xtendsap]. Accès:

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Image 2 :

• Meriem. (2 août 2011). De retour avec une bonne nouvelle. [cuisines-univers].Accès: http://cuisine-univers.over-blog.com/article-de-retour-avec-une-bonne-nouvelle-80565850.html (page consultée le 6 septembre 2014)

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• Auteur inconnu. (2014). Jouets bio et développement de votre enfant. [ekobutiks]. Accès : http://www.ekobutiks.com/fr/content/8-jouets-bio-developpement-de-l-enfant-1- (page consultée le 15 janvier 2015)

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• Hôpital de Montréal pour enfants. (2009). Anesthésie. [hopitalpourenfants]. Accès : http://www.hopitalpourenfants.com/anesthesie (page consultée le 15 janvier 2015)

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• Chau, E. (3 octobre 2010). Ouverture d’un nouveau pôle pédiatrique au sein de l’IM2S. [im2s]. Accès : http://www.im2s.mc/ouverture-pole-chirurgie-pediatrique/ (page consultée le 15 janvier 2015)

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8. Les annexes

Annexe I :

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II

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Annexe II : La prise en charge pédiatrique au bloc opératoire

Travail de diplôme 2014-2015 Nous sommes deux étudiantes de 3ème année de Technicienne en salle d’opération ES, Carole Pochon et Melissa Weber. Nous étudions actuellement à l’ESsanté de Lausanne où nous effectuons notre travail de diplôme concernant la prise en charge opératoire pédiatrique. Pour ce faire, nous nous permettons de vous solliciter afin de recueillir les informations nécessaires à la réalisation de notre travail.

1. Au sein de votre établissement, qui est-ce qui accueille les enfants à l’entrée du bloc opératoire ?

…………………………………………………………………………………………………………………………

2. Jusqu’à quel moment les parents peuvent-ils accompagner leur enfant dans votre établissement ? □ A l’entrée du bloc □ Devant la salle d’opération □ Dans la salle d’opération □ Jusqu’à l’induction

3. Dans l’exercice de vos fonctions, prenez-vous également en charge les parents ? □ Oui □ Non

4. Pensez-vous que la présence des parents au bloc opératoire est favorable à l’enfant? □ Oui □ Non Justifiez votre réponse. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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5. a) Cochez le/les moyen(s) spécifique(s) à la pédiatrie existant

au sein de votre établissement :

□ Décorations murales (autocollants, dessins, etc…) □ Peluches □ Jouets □ Films ou brochures explicatives concernant le milieu opératoire □ Dispositifs médicaux décorés (pansements, bandage, etc…) □ Simulation des actes sur les doudous □ Autres ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

b) Pensez-vous que ces moyens sont suffisants dans votre

établissement ? Si non, que proposeriez-vous d’ajouter ? □ Oui □ Non ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

6. Selon vous, quels sont les facteurs qui facilitent la communication

avec l’enfant au bloc opératoire ? Classez-les selon leur ordre d’importance (1= le plus important ; 5 = le moins important) ... L’âge ... La langue (étrangère par exemple) ... La présence des parents ... La présence d’un objet familier ... La préparation psychologique de l’enfant face à l’intervention ... Autres ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Nous vous remercions du temps accordé à notre questionnaire et nous nous réjouissons de traiter vos différentes réponses afin d’apporter un plus à notre travail grâce à votre expérience.

Carole Pochon Melissa Weber

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Annexe III:

Die pädiatrische Versorgung im Operationssaal Diplomarbeit 2014-2015

Wir, Carole Pochon und Melissa Weber, sind zwei Studentinnen im 3. Jahr für Fachfrau Operationstechnik HS. Wir studieren momentan in der Hochschule ESsanté in Lausanne, wo wir unsere Diplomarbeit « die pädiatrische Versorgung im Operationssaal » vorbereiten. Um unsere Arbeit fachgerecht abzuschliessen, fehlen uns noch notwendige Informationen und wir erlauben uns Ihr Wissen in Anspruch zu nehmen.

7. Welche Person empfängt das Kind am Eingang des Operationssaals?

…………………………………………………………………………………………………………………………

8. Bis zu welchem Zeitpunkt dürfen die Eltern das Kind begleiten? □ Bis zum Eingang vom Block □ Bis vor den Operationssaal □ In den Operationssaal □ Bis zur Induktion

9. In Rahmen Ihrer Funktion, unterstützten Sie auch die Eltern? □ Ja □ Nein

10.Glauben Sie, dass die Anwesenheit der Eltern im OP-Saal für das Kind gut wäre? □ Ja □ Nein Bitte begründen Sie Ihre Antwort ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

a) Welche spezifischen Mittel für Pädiatrie werden in Ihrer Institution angewendet?

□ Wanddekoration (Aufkleber, Zeichnungen, usw…) □ Stofftiere □ Spielzeuge □ Filme oder aufklärende Broschüren für die OP-Umgebung

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□ Dekorierte medizinische Geräte (Verbände, Bandagen usw. ..) □ Vortäuschung der Akten auf dem Lieblings-Stofftier oder Puppe. □ Anderes ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

b) Finden Sie, dass diese angewendeten Mittel in Ihrer

Institution ausreichend sind? Wenn Nein, was könnten Sie zusätzlich vorschlagen? □ Ja □ Nein ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

11.Gemäss Ihrer Erfahrung, welche Faktoren erleichtern die

Kommunikation mit den Kindern im Operationssaal? Ordnen Sie diese nach Wichtigkeits-Reihenfolge (1 = am wichtigsten ; 5 = am wenigsten wichtig ... Das Alter ... Die Sprache (Fremdsprache) ... Die Anwesenheit der Eltern ... Ein familiärer Gegenstand ... Die psychologische Vorbereitung des Kindes auf die Operation ... Anderes ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Wir bedanken uns ganz herzlich, dass Sie sich die Zeit genommen haben unsere Fragen zu beantworten. Wir freuen uns bereits Ihre verschiedenen Meinungen auszuwerten und hoffen, dank Ihren Erfahrungen, unsere Diplomarbeit interessant abschliessen zu können.

Carole Pochon Melissa Weber

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Annexes IV :

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