Upload
others
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
PROJET POUR LE DEVELOPP»ŒNT DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE
ET DE S:ES APPLICATIONS DANS LE BASSIN DU FLEUVE SENEGAL.
Ct = ~= = = == =-- =---
LA PRODUCTION DE COTON
par
L. RICHARD
RAPPORT DE MISSION
SEPI'EMBRE- OCTOBRE 1969
PROJET POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA R:&r:HERCHE AGRONOMI~E
ET DE SES APPLICATIONS DANS LE BASSIN DU FLEUVE SENEGAL.
P.N.U.D.- F.A.O. - O.E.R.S.
-= = --::::a-o.
• Plao~ et rôle du ~oton dans l a mise en valeur de
la vallée du Fleuve Sénégal
o Programme expérimental ::.à ~ourt et moyen terme
= = :';!
L. RICHARD
Institut de Recherches du Coton et des Textiles Exotiques
25 Septembre - 9 O~tobre 1969
. . .)
SOMMAIRE
- Plaoe et rôle du coton dans la mise en valeur de l a
Vallée du Fleuve Sénégal
- Programme expérimental à e0urt et moyen terme
1 - FRESENTATION
2 - MILIEU NATUREL
21 - Le cours du Fleuve - Géomorphologie
22 - Le climat
221 - Ccractéristiques générales
222 - Pluviométrie
223 - Températures
224 - Evapotranspiration
23 - Pédologie
231 - Le Haut-Bassin
2311 - Les origines géol ogiques
2312 - Evolution pédologique
2313- Les eonditions agrologiques
232 - La Vallée
2321 - Rappel géologique
2322- Conditions agrologiques
233 - Le Delta
3 - ROLE ET PLACE DE LA CULTURE COTONNIERE DANS LE DEVELOPPEMENT
AGRI COLE DU BASSIN DU FLEUVE SENIDAL
31 -Possibilités offertes par la culture cotonnière dans
le développement agricole
32 - Place du coton dans l e Haut-Bassin
33 - Place du coton dans l a" Vallée"
... ; ....
1
2
2
3
4
5 6
1
1
1
1
7
12
12
12
15
16
16
16
17
-~
4 - PROGRAMME ElCPERIMENTAL PROPOSE FOOR LE HAUT-BASSIN
41 - Coordination entre le projet FAO et le
programme de développement malien
42 - Programme expérimental proposé
5 - PROGRAMME ElCPER.IMENTAL PROPOSE POUR LA VALLEE
51 -Définition des conditi ons de production
511 - Aménagement et préparation des sols
512 - Dates de semis
513 - Variétés
514 - Entretien des cultures - Sarclages
515 - Fertilisation minérale
516 - Irrigation
5161 - Economie en eau de la culture
5162 - Conduite des irrigations Gravité ou aspersion
517- Rotation culturale
52 - Programme expérimental à court et moyen terme
521 - Programme à court terme
522 - Programme à moyen terme
6 - CONCLUSION GENERALE
*
* *
20
20
21
25
25
25
26
26
27 27 28
28
32
32
35
35
37
38
1 ~ P R E S E N T A T I 0 N
1 L'organisa tion des Etats Riverainsdu Fleuve Sénégal (OERS) s'est fixée
pour but l' aménagement et la mise en valeur de l a vallée qui font actuellement 1
l 1 objet de d~vers projet s du ~ogramme des Nations Unies pour l e développement.
L'importance des aménagements hydro-agricoles envisagés imposent évidem
ment une parfaite définition des système~cde production qui ne peut être a~1Uise
~ans une expérimentation agronomique . Un proje t spécial répond à cette nécessité
et doit promouvoir l e développement de l a r echerche et de ses applications dans l e
bassin du Fleuve .
Le but de notre r apport est de situer la pla~a et l e rôle de l a culture
~ Jtonnière et de fixer l' orientation d'un programme de r echer ches à court et moyen
t erme .
Nous t enons à remer ci er M. CASTIAUX, Direct eur du Projet, ainsi que
l es ingénieurs et chero~eurs des s ervices agronomiques sénégal ais, mauritaniens
et maliens qui nous ont a idés dans l a préparation de e 9 document.
. ... ;.~ ....
-\
-2
2 - M ILIEU NATUREL
La description du milieu naturel a é t é abordée avec beau coup d e préci s i ons
.Par divers aut eurs e t notam:nent par l'IRAT dans l e o.3dre du projet pour l e dével op
:v-:::.:c-:t è.e J.a recherche agro'lomique o Il nous semble o-=penda.nt nécessaire de r app6'U..er
ies ~~incipalcs caract éris tiques naturelles du Fleuve pour permettre au l ecteur de
::; ~ t".ler ylus r api dt:ment l es problèmes que nous aborderons .
? l ·- LE: COURS DU F.L,EUVE - C .EOMORPHOLOGIE
J.A Sénéga L , fl euve l ong de 1790 Km , prend s a source en Guinée , dans
l e mcssif du Fouta Djal on à 1370 rn d ' a ltitude . Son bassin versant , d 'une super
:;:·~.c·:.c de 335 o000 Km2 1 peut être d ivisé en trois zones distin~tes (voi r carte ) o
z ·1·i - LA haut-bass i r . en amont de Bake l est .drainé par l es affluents l es plus
i r..pori;an·iP du Sénéga~· ·,, l e Bafing , l e Baoulé , l e Bakoy, l a Koltmbine et l a Falémé o ·
Ces cour s d ' eau tra\·er sent des sédiments prima ires , dol éri t es e t surtout grés o
Les vallées. du Baut-Bassin· souvent encaissées participent peu à l ' activité
~~ricoie du pays 7 e: cepté c elle de l a Kol~mbine dont l es possi bilités agri col es
et :eur exploitati o<. r appellent celles de l a vallée du Sénégal entre Bakel et
!Ucnard-~oll,
~ 1 ~ • · L.., vaJ:l ée en 3Va l de Ba.l<el forme un gra nd arG de cercle de 400 Km , el1El
s:él~~git cons i dérct l ement et s ' é t a l e sur 10 à 25 km d e l arge , s a pente devi ent
:..nf ime e t les téanà t·es sont nombreux. Le l it mineur est enserr é par des bourr e
l e"t3 puis3a~ts et a~.sez élevC·~ , découpés par l es r estes des anci ennes l evées
Elt des petits delt~s intériev~ s . Les sols culti~ables de l a va llée r epr ésentent
prés cie 500o000 ha de t erres :!.lluvionna ires .
. .. ,..; .....
.....
- 3 -
2î3- Le Delta en aval de Richard-Tell , vaste zone d 'inondation aux hautes
eauxo La géomorphologie du delta montre une série de transgressions et r égres
sions mari nes. A chaque transgression la mer a envahi l'ensemble du delta . Actue l
lement , l es marigots qui s e j ettent au fleuve depuis Dagana sont soumis à l'ac
tion des marées et pendant l a saison sèche ils sont saumâtres . La plupart deG ,,:J du Delta ont de tous temps été soumis à un excès de sel. Il en r ésulte que dans
22 ·-LE CLIMAT
221 ~ Caractéristiques généra l es
Le climat sahelien dans l es r égions de Podor et Kaedi ou soudani en . dans la partie malienne du bassin comport e toujours deux saisons trés tranchées
l a saison des plui es de juin- juillet à octobr e et l a sa i son sèche de novembre
à mai- juin pendant laquelle souffl ent les vents desséchants et chauds (vent
d ' est ou harmattan- ) .
Le climat trés continental en amont , bien que plus humi de , devient plus
maritime dans l e delta pour être subcanari en sur l e littoral de Saint-Louis •
• •
,. ,-
-. ~5
1
.. \ \:>.o r goZ ..... - -....... .... ,...._ - \
•
SAoul (
·.,
' . OJ .,. ,.__ . ...... 1];
..=:.
')'1
c 0
0 0 0
C'-1
u w
- 4 -
222 - Pluviométri e mensuelle motenne de quel ques poi nts parti culi ers
• : KAYJS .. .. ... . MA :t'AM . ~I . POp OR . RICH,ARD-TOLL .. .. • . .• • mm ,:nb .jrs.: mm .:nb . jrs.: mm .:nb .jrs.: mm .:nb .jrs . mm _:nb . jrs .
. • : • • • . : : . . . . • . . J anvi er . o.6 . 0.1 . 1 .1 . • o .• 7 . 0 .3 • Oo5 . 0. 2. . 0 .1. • . . • . . • . • • . Février • 0.6 . 0 .2 . • . 1.4 •. : 0 .2 . 1. T .: o .6 . 1 .1 . . . • . . .. . • •
Mars . 0.1 . 0 .1 . 0.4 . • 0 .2 : 0.1 . 0.9 . 0. 3 . • . • . . . • . . . Avril . 2.6 • 0.3 . 0.1 . . o .a • 0. 1 . 0.1 . 0 .2 • . . • • . • . . . . . Mai . 22 .8 . 2.6 : 6.8 . . 4 .8' .: o.6 .: 3. 1 . o.8 . 0.2 .
• . . . . . . .Tuin . 94.6 . 9 . 1 .:61.5 . . 30. 7 .: 3 . 1 : 17 .4 . 2.1 .: 12.5 . . . . . . . Juillet ,:169 .9 :12 .3 :120 .0 . . 89 .3 . 5 ·9 . 61.9 _.: 5 .6 .:55 .o • . • . • •
Aoüt .: 241. 7 :16 .8 .:215 .2 : .:167.3 • 8 .9 .: 129 .8 • 8 .9 .:84 .0 . • . ..
Sept embre .: 164 .3 ,:14. t . 99 .9 . . 85 .0 • 6 .5 . 81.1 • 6 . 3" .:90 . 7 • . . . .• . • . .•
Octobr e ,: 45 ·9 • 5 ·4 • 19 . t • • 17.9 • 1.5 . 21.3 . 3.0 .: 25 ·5 • . • ,o .• . ,• • . .•
Novembr e • 3 .9 • 0.8 • o . 7 .: . 5 ·4 • 0 .5 . 2. 7' .: o .6 • • . .• . • . . . . .•
Décembr e . 0.3 . 0 .3 • 1e4 • • 1.2 . 0 . 2. ,: 0 . 7' .: 0 .2 . . . ,• ,• ,• ,• .•. .. .. . . . : • . . . . • • . . • . • . • . • . • . .•
• • • ,: . . . . . . • ,: • ,• . ,. ,• ,, .•
TOTAL • • • •• : 747.3 :62 . 1 :526.4 . 39 .6 :403 .5 . 27 .9 :321.2 • 28 . 8 : 269 .6 . . . . .
..; ...
223 - Tempéra tures moyennes . mensuelle~
.: K, A Y E ~ • .• . .• J' 0 D 0, R
- 5 -
.: RICH!ffiD-TO.LL
.: Max. ,: Mine .: Moy • . : Max. ,: Mi n • . : Moy • . :Max • . : Min • . : Moy •. : Ma.x • . :Min • . : Moy •
• .• • .• ,: : . . .• . :-· . .• .:-.:-.:-~:-
J anvier . 37.9 . 12 . 1 • 25.0 ,: 33 . 3 • 14 . 0 .: 23 .6 • 30 . 3.: 14 .3 . 22 .3.: 31 .0.: 14 .9.: 22 .9 . .. .• .• .• .• Février .: 41.1 . 15.2 .: 28 .1 . 35 .5 • 16.4 ,: 25.9 • 32 . T: 16.8 . 24 .8.: 33 .8.: 16 o2.: 25 . 0 . .• • .• • Mars .: 44 ·2 .: 18.4 .: 31.3 . 39 .4 .: 19.7 .: 29 . 6 • 36 . 6.: 18 .5 .: 27 ·5.: 36 . 7.: 17 .5.: 27.1 .• . Avril .: 45 ·5 . 21 ·5 .: 33 .5 .: 41.71 .: 23 ·4 .: 32 .5 . 39 .4.: 21 .9 . 30. 7.: 36 .9.: 17 . 8.: 27.3 • .• . Ma i . 45.9 • 23 o4 .: 34 .6 . 43 .2 .: 25 .8 : 34 .5 .: 41 . 4.: 22 .6 • 32 . 0.: 38 . 7.: 20 . 2.: 29 .5 .• • • .
1
J u in .: 43.9 • 20. 3 .: 32. 1• .: 41 .o .: 27.1 • 34 .0 .: 40 .6.: 23 .5 .: 32.1 .: 38.1.: 22 .1 .: 30 o 1 . .. Juille t • 37.9 . 19 .9 • 28.9 • 37.2 .: 25 .8 .: 31 ·5 .: 37 .9.: 24 ·4 .: 31 .1 .: 35 .9.: 23 . 7.: 29 .9 • • • . Aoû t • 35 .3 .: 19 .9 . 27.6 : 33 . 7 .: 24 . 2 .: 29 .o .: 35 .3.: 24.1 . 29. 7.: 33 . 7.: 24 o 1.: 28 o9 .. .• • Sept embr e : 36 .3 .: 20 .1 . 28 .2 .: 34. 8 .: 24.4 .: 29 .6 . 36 .o.: 24 .5 . 30 .3,: 34.0.: 23 .8.: 28 .9 . • . . Octobr e . : 38.9 . 19 · 5 .: 29 .2 .: 31 .9 . 24 . 0 .: 31 .0 .: 37 . 6.: 24. 7 .: 31 .2.: 34. 7.: 23 .3.: 29 .0 . .. Novembre . 39 .o ,: 16 .8 . 27.9 . 37.3 .: 19 .9 • 28.6 • 35 .o.: 20.2 . 27 . 6.: 33 .5.: 20 .4.: 27.0 • . . . • • D'é cembre . 38 . 2 .: 13 ·4 .: 25 .8 .: 33 .1 . 16.1 • 24.6 : 31.0.: 16 .3 • 23 . 6.: 29 .6.: 14.9.: 22. 2 . . .• •
------ .: . . . • ,:-,: .:---.:--.:-.:-• • . • l~ôyeim~ .. 40 .. 3 .. 18 .3 .. 29 .3 ·• 37.3 .. 21.7 .• 29 . 5 . . 36 . 2·: 21 .0 . . 28 .6·: 35 .o·: 19 . Î': 27 .1 ... . . . . . . . Annuelle . . . • • . . : . . . . • . .
. .. ; ....
- 6 -
224 - Evapotranspi r a tion (E· T Pen mm ~
: KAYES • MAT Mi • PODOR . RICHARD-TOLL • . . :- :- . . .• .
Formul e : Turc : Turc : Turc . Bouchet . . : . . • . .•
J.:ravi er 179 mm . 158 mm 146 mm . 11 7 mm . • Février . 206 : 167 . . 164 . 142 .• .. • . ~lars • 238 . 196 192 . 198 . . . Avril • 256 . 230 . 222 • 198 . .. . • III ai • 209 : 215 . 211 • 235 . . . Juin . 158 • 171 • 167 . 2o6 . . . . Juillet . 132 . 148 . 142 . 178 . .• .• .
Août . 121 : 132 . 132 : 139 . . . Septembre . 128 . 132 • 134 : 105 . . . Octobre . 143 . 1'42 • 142 . 124 . . • • . Novémbr e • 14!.3' . 130 • 123 . 129 . .• . • . Décembre . 165 . 134 • 129 . 113 . . . .
. :- • : . .•
Tot al rumuel . 1988 . 1954 • 1904 • 1884 . . . . . - ~ .. -· ·-- -
••o/ ••••
-7-
23 - PEDOLOGIE
~ )mme pour l' ensemble des , onditions naturelles de l a régions nous retranscrivons partiellement l' é tude de synthèse publiée par l'IRAT dans l e o~dre
de ce projet F.A.o., en insistant cependant sur l a description des sols qui nous
par aissent, a priori, favorabl es à l a culture cotonnières Les sol s de la vallée
sont égal ement décrits d ' après "La moyenne vallée •.du Sénégal de J .L. Bou tillier.
231 - Le Haut-Bassin
2311 - Les origines géologiques
Le scel e granitique ancien se ren•ontre dans l e nord de Kayes
Les séri es sédimentaires(~chiâtes et grés) • onstituent l a majeure partie
du Diomboko et affleurent dans l a r égion de Koniokary
Les grés ordoviciens silicieux ou ferrugineux affleurent dans l e Logo
Les formations récentes sont r epr ésentéeffi Par. des apports éoliens et des
apports a lluvionnaires .
2312 - Evolution pédologique
On peut di stinguer :
- Des sol s nettement évolués r elativement pauvres qui •~nviennent à l a
culture de l'arachide et du mil, mais parfois trop pauvres pour être
cul ti vnbles.
- Des sols peu ou pas évolués , trés riches, des vallées inondables du
Sénégal, de l a Kol:imbine et du Kirgan.
2313 - Les conditions agrologiques
Pour l a partie agrol ogique l a classifica tion suivante peut être
adoptée :
- 1° Sols s abl eux
Leur t eneur en argile est i nférieure à 7 - 8%. Ils sont relativement
rares et incultivabl es s elon l'origine .
. .. / ....
- 8 -
- 2° Sols sablo-argj)eux (8 à 15 %d ' argile)
C' est l a classe de t errains l a plus r épandue sur les plat eaux du Logo
et du Diomboko, bi en que de qualité médiocre ils conviennent à l a plu
part des cultures .
EX. profil observé sur l'ancienne s t ati on de Kakoulou
Morphol ogi e du profil :
~ = B1 = B2 =
Composition de l a
Ana l yse mécanique %
0 - 40 •rn gris brun
40 - 100 •~ rougeâtre
100 -à 150 cm
t erre arabl e
• •
r ougeâtre avec concré t i ons f errugineuses
-----------Analyse •~imique % o
--- ------------·-----------·-- ·---------- - ----------------Sabl e gross i er 14.8 .. pH 6 .1 . Sable f in 69 .0 ..
K2P as sim • 0.23 . Limon 3.7 .. Cao Il 0.17 . Argile 11 ·5 .. P205 Il o.o2 . Mat i ère organique 1.0 . . Azote total 0.48 .. .
100 :
Seule une fumure minér al e pourra assurer un rendement normal à une culture
cotonni ère impl antée sur ce type de sol qui n' es t pas parmi l es meilleurs de l a r é
gi on mais qui cependant ne devrait pas être négligé .
- 3° Sol s ar gile sableux (15 à 40% d'argile)
Ce sont des t er res de plaine dures auxquelles l e sorgho e t parfois l e
s i sal s'adaptent bien. Ce sont l es s ol s des anci ennes sisal er a i es de Samé
et Diakandape, ils conviennent b i en à l a culture du coton a i nsi que l e
prouvent en 1969 encore les bons r ésultats obtenus par l a f erme de Samé .
~ = 0 à 25 brun rougeâtr e
B = 25 à 100 rougeâtre avec quelques concrét i ons f errugineuses
•••/eooo
-9-
Composition de la terre arabl e
~ ....... _ .. ___ _ P~alyse mécanique % .. . Ana lyse chimique fo0
- --··· ·-----·-··---------------------·:----- ---------------
1 ~ <,-
Sable t'J.cossier Sa0l c fi~ L'i.mc :1. ll:."(:_l.l .;! Carèona t 83 r:Ltt ière m:-ganiqu e
?.3 65·,3 3.5
22 .. 6 Oe6 1c3
100
.. . .. . Réaction l égèrement ~0 ass imo Ca O 11
F205 11
N total
·: :;;os .::cmpnctG ils sont pra tiquement incultivab l es .
ac ide 0 .10 1 o98 o.o2 o .. 64
, 5;:; 0o::.c rou~es d ' argile latéritique
~; " r oncœ1tre.nt souverr~ sur l es pentes intermédinires entr e l es collines ou l es
_;:l:J.ry:tc,v.·~ e t l os vallcies o
:r~'" ;> O''l·:: tJc:cactérisé.J par une teneur assez é l evé e en hydroxyde f errique, IJ.p,
1JO:J.'ri er:mcnt tout au plus au sor gho e t sont même par:foie _ineul tivabl es o
6 ° ;:: ;~ ~:-~ h-ù.rp·,;_fères alluvi~)nnaires
JJJ:'. SCJ:v. 1 i 1s sont peu compac ts, ces sols deviennent sabla-humifères e t, sui vant
c<.u fi l s c ont inondés •)' .l non , l eur r éact i on est aci de ou n eutre., Ils cons ti tuent
d ~ eY.ce llentes t er r e8 ~ riz, à ma ï s et à sorgho. Dans l es parties priv i lègi ées
ï; 0 }.a ~m.llée du Kirfêill l es culti vateurs font parfois deux r é col tes de c éréa l es
... ,e:·1 s0l o n:;:gi:J..o hum3 . .fères al l uvionnaires groupent tous l es terra ins des vallé es
inoncLab:!..es qui sé di3 tinguent du point de vue pédologi que par l eur faible évol u-(
-~iou e t en génér al ,far l eur gr ande fertilité •
Dos t cmt o.tives de cul ture cotrmnièr e r éalisées il y a qu e lques années y aur aient
donn6 d ?exce llents r ésultats mais nous manquons d 'informa tions précises sur
l es conditions de production.
ooo/eeo
.... .
- 10-
a ) Type de terrai n non dégradé
Ex. Profil obs ervé en terrain bas , inondé t ous l es ans au moins d'août par
l e Kirgon dans l a vall ée de Koniakary
:Morphologie du profil :
Ao = 0 - 3 cm gros débris or gani ques
~ = 3 à 40 cm argilo humifère noir~tre
c = 40 à 150 cm sabl eux, gri s j aunâtre .
0Jmposi t ion du profil
--·• .
·-------------------------1··~.:
1 - Analyse mécani que
Sable gross i er Sable f in :r,i mon Argile Carbonat es Nati ère organi que
• . • .. • .. . .. . .. . .. • .. .
~
% 1.1.
58 .1 10 .2 27 · 5
o .o 3 .3
.. c . ,:-
• % . . .. 0.7 • . . 86 .4 . ·: 2. 5 .. 8. 8 . .. o.o . .. 1 .6 .
----·------------- ·:-------------:;.--------------2 - Réaction ·: Trés l égèr ement acide ·: Légér ement acide
3 - Analyse chimique
K20 ass i milable CaO 11
P20S " Azo"te total
.. . . 11/oO .
.. 0.18 . .. 3o64 . .. 0.14 • : 0.97
L' origine alluvionnaire es t mise en évidence par :
·: . . .. • .. . .. . • .
- Une coupure nette entre l a roche-mèr e C sabl euse à partir de
40 cm et l ' horizon ~ superficiel
- Une forte proportion d ' éléments fins dans l'horizon~
11/oO
0. 06 1.57 o. ()) 0.48
Le constituant or gani que r el ativement important (plus de 3 %) per met de l e
r anger dans l a classe des sol s humifères .
La t eneur en él éments f ertilisants est r e l ativement élevée . L'azote es t cependant
insuffisant. La teneur en pot ass e es t à peine moyenne .
. .. ; ...
.. .
1
2
3
- 11 -
b) Type de terrain dégradé
Ex. Profil observé entre Batama et Segal a dans un terrain bas qui accusait,
de façon trés nette cette dégradation, l es r écoltes y ét ai ent d ' ailleurs
médi ocres.
Mor phologie du profil :
~ = 0 - 50 cm gris jaunâtre
B = 50 - 100 •~ noirâtre avec interaction de bandes horizontal es plus claires
Composition du profil
• .•
:--
. B .• . • - Anal yse mécanique . % . . % .
Sable grossier ·: o.8 ·: 1.7 Sabl e fin ·: 84 .9 .. 69 .7 . Limon .. 3.4 . .. 1·9 . Argile .. 10 .1 . .. 18.3 . Cc:.rbonates .. o.o . .. o.o . J'vlatière or ganique . o.8 • 2.4
-- ---------------·------ Réaction Légèrement acide Légèrement aci de
'---------- Analyse chi mi que . foe . • foe .
·~o assimilable .. 0.10 • CaO " ·• 1.35 •
·: 0 .14 .. 2.48 . Azote total .. . Oo32 .• • . • • •
----------------------------------------·------------------------------------Il y .. a évidence du lessivage de l a t erre arable vers l e sous-sol •
Le processus d ' appauvrissement ains i amorcé ne peut .que s ' accé l ér er, s i on
~ ne l a isse pas l e t errain an fri che pendant que~ues années ; l'a l luvionnement .et l a dé
composition sur place de la végétation spontanée contribueront à r éformer l'horizon~ .
Il nous a paru important d 'insist er t ou t s pécial ement sur ces sol s humi fères
clluvionnaires parce qu 'ils r eprésent ent les sols l es plus riches du haut bass i n e t
qu 'ils comportent une certaine originalité cette situation est en effet assez rare dans
l a zone soudano-sa.helienne et il ne f aut certai nement pas l a confondre avec celle que
nous al l ons rencontrer dans l a vallée du F1euve proprement dite ; l a nature des sols ,
l eur formati on et leur évoluti on se distinguent ne ttement des sols inondés de ln vallée •
..... / ..... .
- 12-
232 - L.:1 Vallée
2321 - Rappel gébl ogi que
Le cours i nférieur à 1 ' ava l de Bakel, a donné naissance à l a "vallée",
de f ormation sédimentair e r écente , l arge de 10 à 25 km elle est bor dée de dunes
et de r ecouvrements s abl eux stabilisés . Le lit mineur es t enserré par des bourr~
l et s puissant s et ass ez é l evés , au del à desquels s ' é t endent des cuvettes inondées
pendant ln crue , découpées par l es r es t es des anciennes . l evées et des pet i ts del
t as i nt érieurs et qui sont t antôt étroites et allongées , t antôt vas t es et de
for me gl obul euseo
2322 - Condi t i ons agrol ogiques -
On a coutume de distinguer l es différ ents ~ypes de sol s d ' apr ès l eurs
noms vernaculaires qui tiennent compte à l a f ois :
~ des caractèr es de l a submer s i on (plus ou moins prol ongée )
de l eur position par r apport au lit mineur du Sénégal
de l eur constitution granul ométrique et donc de l eur aptitude cul tural e .
Le prof i l schématisé j oint , de J. MAYNARD r ésume bi en l a s équence trans
ver sal e crlassique .
Les grands types de sol s l es plus r épandus s ont l es suivant s :
1 ~) -t Dieri
OJ sont l es sol s de pla t eau j amai s inondé ddro±nan~ l e lit majeur .du f l euve .
Les sol s de di eri apparti ennent , dans l a classificati on françai se , à l a cl asse
des sol s i sohumiques , des pseudo-steppes tropical es , sous groupe des sol s brun
r ouge- subari des . ~ ~ sont des s ol s trés sableux à trés faible capacité de r ét en
tion pour l ' eau , à pF3 7 l a t eneur en eau es t de 2 %. Leur perméabilité es t en
outre trés f orte . La ma tière organique et l es r éserves minér a l es s ont égal ement
trés r éduites •
Oas sols sont cultivés durant l a trés courte s a i son des pluies en mi l et
quel ques f oi s arachi de .
. .. ; ...
"' .
- 13 -
2° Fondé -0 3 sont l es t erres hautes du lit majeur du fleuve , bourrel ets de ber ge
actuel s ou anci ens découpés en ilote par l es multiples bras du fleuve . En période
de crue l es Fondé se di s tinguent trés nettement car ce sont des t erres exondées ,
toutefoi s elles peuvent être submer gées par l es e7Ues l es plus f or tes mai s l 'irré
gul arité de cette submersion ne permet qu'un apport insuf fis ant d ' alluvions .
Les cultures que l' on y pratique sont dans l a ma j orité des situati ons des
cultures pluvial es , s or gho, quelquef ois mais et autrefoi s coton en culture tr~i
+,i onnelle ., Toutefois certains Fondé bas dits Fondé "ballèr e" peuvent être cul t ivés
en décrue en s ai son sèche .
Propri étés physi co-chimiques (sol de Guédé )
Granulométrie
Fondé "ranér é" (haut ) .: Fondé 11ballér é11 (bas )
--------------------------- ---------------------------.:------------------------------Ar Bile . . Limon . . Sabl e fin :
Sable grossier . .. . • - Ca.paci t é d ' échange = Fondé haut
Fondé bas
- Réserves en él éments miaéraux
Fondé ~ Bases totales bas Bases échangeabl es
Fondé ~ Bases total es haut Bases échangeabl es
29 % 5
64
2
PH ·= 6.2
12,6 meq/100 g
20 ,6 meq/1 00 B
·: Ca .. . - .: . . .. 10o4 ·: .
: .. 6 .8 .• • . ·: .. . .. 7· 4 . . • . 4· 9 . • .
. .• . .•
Mg
16 .9 9 .9
15 . 6
. . • . .•
5 o7
·: K . . .• 3 . 5 . . . 0 .,28 • .. . .. 3 . 5 . . 0 .18 .
43 % 10
45
0 . 5
;pH 1o3
·• • Na . . .. 8 . 7 . . 5 .2 . ·• . . . 3 . 9 . . 1. 5 •
Le complexe absorbant es t particulièr ement riche en magnésium , l e r apport bases
tot a l es / bases échangeables est bas r évél ant des r éserves f ai bles .
• •• 0 . ; ••••
.. ..
Les sols sont trés pauvres en ~, P~o5 et mat i ère or ganique .
·: ., •
·• . . ·:
·• . .. •
Matière or ganique
-------.:-----------:.:---- .:------------·---Fondé bas
Fondé haut
. :
. . o,049 0,034
• .• . •
o,o27 o,o28
------ - ----------- -------------------
0,40 0, 24
Cette anal yse est donnée à titre indicati f pour situer l es caractéristiques génû
r ales des Fondé , en r éalité i l exister ait une assez grande variabilité même sur
des super f i cies r édui tes (Service de l ' Agricul ture de Mauritani e - Station de
Kaédi - J . Ganti er 1959) .
3 ° - Hollaldé
Sol s des cuvettes de décantation qui consti t uent l a ma j eure partie des sols
de oual o . C' est sur cette catégor ie de terre que se trouve l a plus grande parti e
des champs de s orgho associ é au niébé et au béref (courge) . Les cul t ures sont
mises en place dès l e r etr ait des eaux à partir du moi s d ' octobr e pour l es Hollal
dé . les plus hauts . Ces cultures forment parfois de trés vastes ensembles cultivés
de plusieurs diza i nes de kilomètres carrés .
Ce sont des sol s trés lourds , 45 à 10 % d ' argi l e constituée pour moitié de
Kaolinite et pour moitié d ' hydromicas avec montmori llonite inter str atifiée .
Composition d ' un s ol Holla l dé (Kaédi)
0 - 20 cm = l imon argileux gris à tendance prismatique
20 - 160 cm = l imon bar i ol é gris et j aune - gl ey -structure mass i ve
160 - 430 cm • argile f i ne , structure conti nue
eau à 5 mètres •
..
- 15-
----- Mat. ---- Granuïomctrie - Humi dite .. .. .. • . • . • Horizons : pH . orgj . A . L : LG : SF : SG : pF3 . pF4-2 • • . .
: . : • . • . :--.:-. . . • • 0 - 20 : 4. 8 : 11.9 . 44· 4.: 17.2 . 16 . 2 : 22 : Oo2 : 22 . 8 : 13 . 3 . .
20 - 160 • 6.3 • 4 . 8 . 24.9.: 14.2 . 24.5 . 36 .2 . 0.2 22 . 2 • 10 .3 . • . • . . . 160 - 430 5 ·5 5.0 . 66 .6: 23.6 . 5.8 . 3.4 Oo6 36.2 21.9 . . . -----·-
Com:elexe absorbant
---------:-----;------:-irieq -ry;--g--:-------.------.-----.------------Hori~ns .: Ca .: Mg .: K .: Na .: S : ·.,T .: 100 S/T
----.: . • . : :· . --·---·-. . • • 0 - 20 . 8 .6 : 5o4 . o. 71 : 0.22 . 14 ·9 . 16 .9 . 87 . . . • . •
20 - 160 . 5 .0 . 4·5 . 0.20 . 1 .. 72 . 10.4: .: 1!.3 . 92 . • . • • . 160 - 430 14 .1 : 12.1 . 0 . 62 : 2.20 . 29.0 • 38 .4 . 75 • . • .
-·-·----.. -----------------------·-- ---··------
233 - Le Del ta
Nous n'aborderons pas l'examen des sols du delta qui sont i mpropr es
à l a culture du coton sans aucune hésitation possible , ce sont des sols
s a l és et l! ensemble des cours d ' eau jusqu'à Dagana sont soumis à l'acti on
des marées , ils sont saumâtres d~ant l a s aison sèche . Apr ès aménagement
ces s ol s peuvent avoir une vocation rizicole .
eoe/ ••••
3 - ROLE Er PLACE DE LA CULTURE COTONNIERE DANS LE
DEVELOPPl!ltlENI' AGRICOLE DU BASSIN DU FLEUVE SENEGAL
16-
31 - Poss ibilités offertes par l a cul ture cotonnière dans l l e1 ~développement agri col e . 1
La nécessité d'introduire une culture d 'exporta tion es t reconnue pour permettre
l'intensification des s~tèmes de production, qu'ils soient proches ou non du
milieu traditionnel, l a trésorerie créée par l a culture de r ente permet en ef fet
d'introduire de nouveaux f acteurs t els que l a f ertilisation e t l e machinisme .
L'êxemple de l a culture cotonnière au Mali e t au Sénégal, pour r es t er dans l e
secteur géographique qui nous occupe , es t particulièrement significatif ; en 1969 ce sont r espectivement 700 et 1000 batis multiculteurs qui ont é t é vendus aux
product eurs de coton par l a Compagnie Française pour l e développement des t exti
l es ( CF.DT) •
Si dans le dével oppement du bassin du Fleuve Sénégal l e coton doit jouer,
comme ailleurs, un r8le mot eur, il s'imposera en outre pour valoriser des inves
tissements indispensables au contrôle d'un milieu naturel assez difficile .
Il faut donc considérer une éventuelle extension de l a culture du coton au
Fleuve plus •~mme un f acteur de développement r égi onal que comme une contribution
à l'économi e nationale des Eta~ riverains qui notamment pour le Mali et l e Séné
gal ont déjà une producti on cotonnièr e en pleine exfans ion.
32. - PLACE DU COTON DANS LE HAtJlii;-BASSIN
'
Jusqu'à présent l e Gouvernement du Mali n'avait pas envisagé l a culture du
coton d~ l es r égions de Kayes , Bafoulabé et Kita , celles- ci devant se consacrer
en priorité à l a •·.tlture de l'o.ra chide . Toutefois; un changement d'orientation est
actuellement envisagé e t l' on doit r echercher quelle doit être l a place du cot on
dans cette zone compte t enu de la nature de s sol s et du climat •
.... ; ...
17 -
Le probl ème es t a pri ori r elativement simpl e, l'I . R. C. T. et l a C. F.D.T .
possèdent une bonne expér ience du milieu agricole en zone soudani enne . I l est cer
t ain que c ' est une cul ture pluvial e en rotati on avec les autres productions annuel~
l es qui doit être propos ée aux zones de Kayes , Bafoul nbé etKi t a ; les sols s able
argileux et argilo sableux doi vent convenir sans conditions de techniques cultu
r a l es et de f erti lisation adaptées à cette r égion dont on possède déjà une bonne
connaissance par ailleurs .
Le cas des vallées i nondées , de l a Kolimbiné not amment , pose sans-- dout e un
problème plus ori ginal, des r ésul tats i ntéressants aurai ent ét é obtenus i l y a
quelques années en cul ture de décrue . Nous verrons ultérieurement que l a cul ture
de décrue ne peut êtr e envisagée pour la "Vallée" mai s l' étude pédologique des
sols i nondés du Mali r 6vèl e des di fférences t r és grandes avec ceux de la " Vallée".
Au Mal i ce sont des sols humifères à trés bonne structure qui possèdent vraisem
blablement des caractéri s t i ques physi ques trés f avorablŒ aux mouvements de l ' eau
dans l e sol . I l ne f audrait pas rejet er , a priori , l a solution décrue sur l es
sols humifèr es des vallées au nord de Kayes en s e r éférant aux échecs observés
dans l a "Vallée" à Kaédi en Guédé , l es candi tiens pédol ogiques é tant trés diffé-
r entes.
33- PLACE DU COTON Dll.NS LA "VALLEE''
Pour subsi ster dans un mili eu isol é aux condi tions 6col ogiques di fficiles les
populations du Fleuve ont su mettre en vpleur un site agricole trés complexe et
particuli er comportant un tri ple aspect : Dieri et Fondé en cultures pluvia l es et
Hollaldé en culture de décrue .
Actuellement compt e tenu des caract éristiques étroites du mili eu on doit ad
mettre que l es différents facteurs de production, dans le ca4re traditionnel , ne
sont susceptibles que d ' une amélioration r estreinte , qu ' il s ' agisse des sols , du
calendrier agricole ou des variét és culti vées ell es-mêmes .
Il y a donc de grandes di f f ér ences dans l es orientations à donner au dévelop
pement du Haut-Bassi n et à celui de l a vallée . Si l' on peut envisager une évolution
... ; ...
..
-18-
progressive du milieu traditionnel dans le premier oas il faudra pour l a "Vallée"
envisager une transformation profonde et immédiate du mode de production . C'est
de ce point de vue que nous r echercherons que]epourrait 8tre la place du coton
dans cette mutation.
Les essais de culture du cotonnier dans l a vallée ont ét é entrepris par l a
C.F.D.T. en 1961 à Kaédi et à Boghé et par la mission d'aménagement du Sénégal
(MAS) à Guédé. Les conditions climatiques, pluviométrie r éduite et .forte évapo
transpiration, ont permis d'éliminer immédi atement l' éventualité d 'une culture
pluviale et d'orienter l'expérimentation vers une culture de décrue sur Hollaldé
ou une culture ayec complément d'irrigation sur Fondé.
La culture de décrue a fait l'objet des premiers essais avec des résultat s
trés décevants; à Kaedi comme à Guédé l es r endements n'ont jamais dépassé 4 à
500 Kg/ha. Les observations sur les cotonniers montrent des accidents de végét~
tian imputables, à notre avis , à la nature des sols . Dans l' examen des conditions
du milieu nous avons vu que ces sols Hollaldé avaient des teneurs en argile.voisi
nes de 50 % et présentaient une structure massive et une forte hydromorphie, 1 1 ex
p6rience prouve que l e développement du cotonnier est extrêmement difficile dans
ce type de s ol même si les conditions climatiques favorables sont r éunies . Le réus
s ite d'une culture de décrue au Mali dans l a Vallée de la Kolombiné sur sol humi
f ère alluvial sous un climat i dentique à celui du Fleuve tendrait à confirmer que
le climat n'était pas à Kaédi et à Guédé l e facteur limitant prépondérant.
La culture irriguée sur "Fondé11 expérimentée par l a c.F.D.T~ en Mauritanie
à Boghé de 1963 à 1968 a par contre donné un enseignement extrêmement encourageant .
Au cours de ces 5 années les rendements des meilleurs traitements mis en essai
furent voisins de 2t5-3 tonnes avec l e début des r écoltes se situant entre 100
et 110 jours après l e semis. Les Fondé en culture irriguée ont donc une véritable
vocation cotonnière.
La potentialité des "Fondé" en matière de culture cotonnièr e es t donc établie
et l es principales techniques culturales mises au point au cours de cinq années
.d'expérimentation à Boghé . Ces informations essentielles e t l a connaissance du
milieu dei vent nous permettre de définir le cadre dans lequel la cul ture coton
nière pourrait s'implanter dans la vallée.
. .. ; ...
-19
La culture cotonnière possède certaines esractéristiques générales qui lui
sont propres . C'est une .ulture qui doit r eprésenter une superficie minimale pour ~
justifier une usine d' égrenage, de même un • artain regroupement est lui aussi in-. ( ' dispensabl e pour faciliter l' encadrement du cultivateur et accroître l' efficacité
des traitements insecticides . On constate d ' ailleurs dans l a plupart des pays co
tonniers qu 'il exi ste une structure administrative, privée ou é t atique, qui coor
donne et encadr e l a .production . Sans devoir être collecti ve l a producti on cotonni è
r e s ' accomode mal d ' une dispersion ou d'un individualisme trop prononcé . Lorsque
l a culture est i rriguée l'inter-dépendance des planteurs est évidemment encor e
accrue .
Ln. cul ture cotonnière irriguée sur "Fondé" devra se p!:'atiquer .de Juin à
· Novembre e t t ot aliser a environ 180 journées de travail à l'hectare , r écolte com
prise, compt e t enu d 'une préparation mécanique des terres . Si l' on devait conser
ver l e mode de production vivrière actuelle sur Dieri et Holl aldé il es t presque
certain que l es cultivateurs ne pourraient trouver ces 180 journées de travail
dans l eur ca l endrier agricole dé jà trés chargé avec deux s aisons de cul ture . Aux
t emps de travaux effectifs il faudrait en outre ajouter l e t emps passé à circuler
entre "Dieri" et"Fondé" qui serait considérable . L'introduction de l a culture co
t onni ère impose donc un regroupement dans un même périmètre de l'ensemble des pro
ducti ons .
Si l a culture du coton en décrue avait ét é possible sur "Hollaldé" rien ne
s ' opposait à une évolution progressive du système actuel mais avec l'introduction
de l a culture cotonni èr e irr i guée sur "Fondé" c ' es t bi en vers une transformation
prof onde du système agricole que l' on s'oriente .
Trés schémati quement on peut envisager l' endiguement d 'une partie de la
vallée pour l a soustraire aux crues , dans ce périmètre l es sol s "Hollaldé" se
raient consacrés à l a riziculture et l es "Fondé" au coton. L'ancien périmètre de
Guédé préfigure ce type d ' aménagement .
. .... ; .....
- 20-
4 - HWGRAMME EXPERIMENTAL PROPOSE POUR LE HAUT-BASSIN
41 ... COORDINATION ENTRE LE PROJEI' FAO ET LE PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT MALIEN
La partie du projet de r echerches agronomiques de 1 'OERS intér essant l e Haut
nassin concerne essentiellement l e Mali et ce proje t s 'inscrit d'ailleurs parfai
tement dans l e cadre du programme de développement de la producti on cotonnièr e pré
paré actuellement par l a commi ssi on du plan de production du Mali. Ce programme
étudi e spéci alement l es possibilités d 'impl ant ati on d 'une culture cotonnière dans
les r égi ons voisines du fleuve Sénégal et de ses affluents .
Il nous paraît utile de r epr endre l es principales observations de ce program
me malien pour é tudier cpsuitc l es poss i bilités d ' adaptati on du pro jet F. A. O.de
r echerches agronomiques :
':Dans Peptique de di ver sifi er l a production agri col e de la r égion de Kayes dont
les ressources actuell es ne proviennent en dehor s des cultures vivrièr es de
consommati on intéri eure , que de l a culture de l'arachide , il est souhaitabl e
d ' étudier l a possibil ité d ' y intrmduire de nouvelles cultures industrielles en
-n1e d 'a~gmenter les ressources d 'une populati on jusqu ' à présent défavorisée et
de participer (à l'échelle r éduite , tout au moins dans un premier stade) aux ob
~ectifs envisagée à l ' échel on national. Etant donné l e manque d ' é l éments concer
nant l es possibilités effectives de développement de la culture cotonnière dans
la 1ère r égion, il est i ndispensabl e de l es déterminer avec suffisamment de pré
cisions ~vant d ' envisager une intervention qui, de toute façon , ne pourrait être
qu:expérimentale durant l es deux premières années du programme triennal.
Ce ser a l ' ob jet d ' une exper tise qui devra déterminer en 1969 l a possibilité
ou non d ' une intervent i on à ce niveau. L'inter venti on éventuelle serait tout
d ' abor d expérimental o et sel on l es résultats obten~ durant l es deux premièr es
années du programme t riennal commençant en 1970 une phase opérationnelle pourra
éventuellement être mise en place à partir de 197~.
L' intervention portera à l a fois sur la culture en sec et en décrue •
... ; ....
- 21 -
La l ocal isation géogr.aphi que ser a à déterminer à l a sui te de 1 t exper t i s e de
1969 . Elle devra teni r eompte en dehor s des facteur s écologi ques
den ~0nditions d ' évacuation en vue d 'une limitation des f r a is d ' approche
de l ' impl antati on actuel l e ou prévue de l ' opération arachi de pour ne pas contre
carrer le dével oppement de cette culture .
Sans préjuger des r ésul tats de l a miss i on d ' experts , une zone parait offr i r
des possibilités intéressantes de cul ture de décrue , il s ' agit de l a zone située
à la l i mi t e c ommnne ,des cercles de Kayes , Yél i mané e t Nioro ; dans cette r égi on
les conditions pluviométriques demandent à ê tre étudi ées avant de prévoir une im
plant ati on en sec de l a cul ture (chut e annuel le voi s i ne de 700 mm). Les zones ap
paremment l es plus f avorables à l a ~~lture sèche du coton s ont cel les déjà couver
tes par l' opérati on arachi de , dans l es cer cl es de Kayes , Baf oul abé et Kit a".
42 - ffiOGRAMME EXPERI MENTAL PROPOSE
L' anal yse de ce document et l ' ~tude du programme expérimental qui pourrait
s ' y adapt er ont fait 1 1objet d ' une r~union de travai l tenue à Bamako l e samedi 4 Octobre 1969 à l aquel l e participait :
• Mo PASQUEREAU de l''Insti tut d ' Economie Rurale du Mali
• Mo LEUWERS '
• M. BONO
• M • CASTIAUX
o M. RICHARD
Directeur de l 'I.R. c . T. au Mali
Di recteur de l'I.R.A. T. au Mali
Directeur du pro je t FAO pour le développement de l a r echerche agronomi que duns l e bassin du Fleuve Sénégal
I .R.C. T. Expert consultant du pro jet .
Le programme suivant a é t é envisagé
1 ~ - Mission I .R.C.T.Mal i en liais on avec le personnel du Centre de Samé pour
dét erminer l es. conditions exactes d1 une éventuel l e implantation de l a cul
ture de décrue , s ols , cl imat , popul ation . Cette mission pourrai t avoir lieu
en décembre 1969 .
. ..... ; ..... .
.. =
•
- 22 -
2 ° - Implantation de parcelle de ·e0mportement en cul ture de décrue dans l es r égi ons
de Ségal a , Yélimane e t Sandare . Ces parce l l es mettraient en comparai s on l a
variét é l ocale et l e BJA 592 vul garisé au Mali. Ce~ •~ltures s i tuées à pro
ximité des points expérimentaux de l' IRAT pourraient être conduites par ses
agents suivant l es instructions de l'IRCT~
3° - Experimentation en cul ture pluviale
a - Samé et Kita
Essai s ayant pour bu t de déter miner l e potenti el de l a culture cot on
nièr e , l 'incidence de l a f er tili sation minér a l e et s on niveau poss i bl e d 'in
t er vention, enfin dét erminat i on des principales déf i ciences na turelles de
l a nutriti on minér a l e . Ce t essai qui peut être pér enne , culti vé avec l a r nta
tion, a priori f avor able à l a r égion, commencer a dès la pr emi ère ann9c par
une culture cot onni èr e pour a ttei ndre l es objectifs cités ci -dessus :
Objets mis en essei :
1 - Témoin absolu sans f ertilisation = T
2 - Fumure o8mplète f orte suppri mant tout f acteur limitant dans l a nutr i t i on minér a l e = Ff
3 - Fumure complète chaque él ément ét ant à un niveau compatibl e avec la vulgarisation = Fv
4 Fumure complèt e Fv s ans azote = - N
.5 Fumure complète Fv sans phosphore = - P
6 Fumure complèt e Fv sans potassium = - K
· 7 - Fumure complèt e Fv sans soufre = - S
Parcelles d~ 3 lignes de 30 rn de l ong . Seule la ligne centrale es t
r écoltée , mais chaque ligne reçoit la fumure en side-dressing.
Ecar t ement 0,90 x 0, 30 •
La .o~mparaison 2 - î = Ff - T montrer a l' importance du f acteur limitant
nutrition minér al e sur l a production .
La comparai son 2 - 3 = Ff - Fv montrer a dans quelle proportion il est
possible de corriger ce f~cteur limitant compte t enu des possi bilités du
cul ti va t eur . . .. ; ...
•
- 23 -
Les comparai sons 3-4, 3-5, 3-6, 3-7 montreront quels s ont l es él ément s ,.. \ . . !
défi ci ents ains i que l eur hi érarchi e dans cette déficien• 9•
Nous insistons pour que ce type d ' essai soit condui t sous for me pérenne avec
l a rotation r égi onal e ·~ ce qui doi t i ntér esser l' agronome c ' es t beau•~up plus
l ' évolution des déficien~es que leur ét at à un moment donné .
COMPOSITION DES OBJETS EN KG/HA
----·: Sulf. amm. : Ur ée N=tl5% ": Phosph. amm • . , :""Triple sup .. :Chl.Pot asse ·: Sulf . Pot asse ·: N=2o% S=23% ·: Semis + 50 j:i N=2o% P20
5= ·: P2o
5 = 45 ~:K2'0 = 60 % ·: S=16% JS0=48%
·: ·: ·: 48% ·: • ·: --·:-·----·:------'-·:------·:------·:------·:-----Ff
.. 0
100 .. .
----· -------:..... Fv 50
50
50
.. . . .
. . 100
. . .
)0 :
·: . . :
70
50
·• . . .
. ~--.. -- __:..._·------------~-------·-~----·-----'--------·----'"'--·---------·------------~---
- N : ~--·---------·
- p : 50 ·----'-' --~· K : 50
·- s ·: ·: 50
. . ·~--------------
:
50 . . 70
70 50 :
50 ·----~-----------------------·-----. .
50 ·: . . 50 :
.. • . . 50 ..
• . . 50 ·:
Tous les éléments sont apportés au semis s auf l ' azote dont une partie est apport ée sous f orme d' urée 50 j ours apr és semis ..
• ••• ; 0 ••••
~
!
..
- 24-
Eléments ap;eortés par l a fumure en kg/ha
.... .. - N .. P205 .• JSO . . s .. • • • • •
·: .. .. . . .. . . • 7 • ·:----·: .. .. --·:--- ·: . - . ·: .. .. .. . . ..
0 . • . • z Ff : 62 . 48 . 42 . 23 : . . • . Fv 42 . 24 . 30 . t1 . 0 . • • . . - N . . 22 : 34 . t1 • . . . . • . - P • 45 : . 34 : 11 : . • . . - K . 42 . 24 . • (1 : 0 . . . • . -s . 45 . 22 . 30 : • . • • . .
. . . . -- ----------------------
Les ~ssais de Samé et Kita seront conduits par l e pers onnel I.R.A.T.
de o3s centres ; toutefois pour Kita , facilement accessibl e de Bamako, un appui
IoR.C .T. ser a assuré r égulièrement au cours de mi ssions du personnel l ocal.
b - Bafoulabé
Un essai plus s imple ser a mis en place à Bafoulabé pour comparer di ffé
rents niveaux de fertilis ation .
Ob jets mi s en essai :
On r eprendra les 3 premi ers ob jets de l ' essai précédent :
1 - T 2 - Ff
3 - Fv
••e /o e oo
..
- 25-
5 PROGRfJiiME EXPERIMENTAL PREPOSE POUR LA " VALLEW'
Avant d'aborder l' étude d ' un programme expériment a l il est essentie l
df~alyser quelles pourront être les conditions de production dans l e cadre proposé
précédemment pour l'impl antati on de l a culture cotonni èr e . Ce1te analyse tiendra
coï:1p·tc de l' expérience de la C.F.D.T. à Boké et de celle de l'I.R.C.T. en mati èr e
ù' irrieation notamment dan3 l e périmètre de l'Office du Ni ger dont l es condi t i ons
c lj_matiques sont assez voisines de celles de l a "Vallée".
5 ·? ·- P2f:L!.!.i ti on des condi tions de producti on
5î 1 ·~· Aména,eement e-l; prépa.rati~n des sols
Ce t aspect des conditions de production est envisagé uniquement du point
dè vue pédologique 1 il est bi en certain que l e mode d ' aménagement n'est pas du
::·csoor~G du projet RE cherches Agronomiques o
Le profil péd(,J.ogi que des s ols "Fondé" présente une évolution avec un
ncc:roissement de 1<~ granul ométrie dans l es horiz ons prof onds, pa.rallél ement
~1 s e dével oppe une assez fort e hydromorphie à partir de 5~60 cm . Il serait
donc dangereux dans certains cas de décaper trop fortement les sol s au moment
étes planages •
La sensi bili t G à 1 ' ér os i on des "Fondé" es t probabl een·-r a i son de l a t extu
r e l i moneuse de l'horizon de surface et .de sa faible structure apparente . La
pente des sol s trai tés par l'irrigati on, à l a r aie notamment, devra être auss i
~:-ért'.i te que possül e et ne pas dépasser une val eur voisine de 3 à 4 % •
Lahétérogénéité du prifil pédol ogi que e t l a sens ibilité à l' ér osion
devront être priser, en consi1érati on au moment du choix des t errains et de
l eur mode d ~ aménagement.
. ... ; ....
- 26 -
512 - p~tes de semis
Il y a concordance parfaite entre les r ésultats obtenus par l a CoFoD . To
à Boghé et par l'IRCT à Kogoni (Office du Niger) en matière de date de .semi s . Ce
sont l es semis r éalisés début juin qui donnent l es meilleurs~résultats , tout
décal age dans l e début de l a culture se traduit par une perte de r endement voi
sine de 250 Kg/ha pnr semaine de r etard .
Nous donnons à titre d ' exemple l es r ésultats obtenus à Boghé
--... .• . . 1 9. 6 3 1 9 6 4 Dates de semis .. . . • • .. Rdt • en Kg/ha ·: % .• Rdt . en K&/ha ·: % • • .. .. ·s .. • • •
30 mai .• ·: ·: 3158 .. 89 . • 10 juin .. 2890 ·: 100 3543 ·: 100 . 20 juin .. ·: 2680 76 . 25 juin ·: 2529 .. 87 .. . . 30 juin .. ·• 2662 ·• 75 . • . 10 juillet .. 2321 .. 80 .. . • . 13 juillet .. .. . 1902 ·: 54 . . . 25 juillet .. 2086 .. 72 .• . .
• • . . . . . . . . ··--------- -- - ------- - ------
Aucune expérimentation n ' est plus maintenant nécessaire sur cette questi on .
513 Variétés
Des essais vari étaux ont déjà ét é. r éalisés à Boghé à plusieurs r epr i
s es entre uplands africains , Allen notamment, et uplands américains , Cooker ,
Stoneville e t Deltapine , sans que les r ésultats obtenus ai ent permis de f aire
un choix entre ces vari étés . La questi on variétale mériterait d ' être r eprise
mai s on peut éliminer certainement l ' éventual i t é d ' une culture de coton l ongue
soi e (Gossypium barbadense) . Le climat de l a vallée est encor e trop pluvieQ~ en
août et s eptembre pour ce type de culture e t s a production forcément limit Ge ne
permettrait pas son placement f acile sur l e marché du coton . Du point de vue
commercia l il est préférable d ' envi sager l ' intégrati on d ' une éventuell e produc
tion sur le fleuve Sénégal dans l ' ensemble de la product i on s énégnl aise .
::
•
- 27 -.,
514- !ntretien des e~ltures -Sarclages
Le s arclage du cot on est trés s ouvent un point sensible de l a culture
tant des points de vue r endement que ealendrier cultural. On peut es timer à
70 journées/hectare l e t emps néces saire aux s arcl ages , en se r éfér ant aux
travaux de l a CoF.D .T. à Richard-Tell, cette es t i mati on r ejoi nt d ' ailleurs
celles qui ont é t é f aites ailleurs. Connai s sant l u charge du calenà~ier agri
col e des cultivat eurs de l a vallée on voit immédiat ement l'intérêt de r édui
re l e travail manuel dans ce s ecteur d ' activité . Plusieurs possipilit és
s ' offrent à nous dont certaines ont dé jà é t é envisagées à Boghé :
Irrigation 1 mois avant le semis e t destruct i on des adventices après l eur
l evée par un travail mécanique ;
-Utilisation d'un herbici de , Trifluraline , en pr éemer gence du cotonni er
Dans .les- deux cas il a é t é possible de supprimer tot a l ement l es S:!.r
clages manuels en période de culture .
Une étude économique pourrait ê t re ent r eprise pour faciliter l e
choix entre ces deux méthodes de lutte ; l eur expérimentation devrait en
outre être poursuivie notamment avec d ' autres herbici des meilleur marché
que l a trifluraline tel que l e Diuron qui donne d ' excellent s r ésultat s dans
d ' autres milieux.
515 - Fertilisation minér al e
La f ertilisation minérale a pour but de supprimer d' éventuelles défi
ciences dans l a nutrition de l a plant e et de r esti tuer au s ol l es él éments
prél evés par l a culture pour le maintenir à son ni veau initial de fer t ilité .
Suivant l e niveau économique de l a culture il n ' est pas toujours pos
sible de rechercher l a suppression t ot al e des défi ci ences, l e rendement~
économique opt i mal pouvant être inférieur au r endement maximal, c'est l u
l oi des r endements moins que proportionnels. Le ni veau de l a f er t ilisati on
dépend essentiellement du niveau des autres facteurs d 'int er vention. A l a
limite on peut cons idér er l a fumure minér a l e comme une assurance contre un
risque éventuel limitant l a r entabilité des sommes inves t i es dans une
o•o / •••
- 28 -
production . Dans ea cas l a fert~lisation est portée à un niveau élevé , voire
même en l éger excés ; l ' expérimentation précise per d alors de son utilité , l es
économies possibles étant négligeables devant l e coût total de l a production .
Notre but sera donc d'établir dans le cas de la Val lée l a re l ation entre
l e niveau de fertilisation et le milieu de production . Seule une expérimentation
précise et si poss ible multilocale per mettra de .résoudre ce probl ème car il dépend
essentiellement de l a na ture et de l ' importance des défici ences . Bien que des
r ésultat s expérimentaux obtenus à Boghé montrent que l ' azot e est actuellement l e
premier f acteur limitant , ce qui n ' es t pas .é tonnant avec des s ol s aussi dépourvus
de matière or ganique , il f audr a préciser l ' évolution de la f ertilité: ohimique des
sols en ~~lture intensive . t atte évolution .pourra être suivie paral l èlement par
des analyses de sol et de matière végétale, l e di agnosti c f oliaire de la nutrition
minér ale du cot onnier est maintenant suffisamment précis pour nous guider dans
cette étude .
Si nous devions avant t oute é tude complémenta i r e proposer une f ormule
d ' engrais , nous pourri ons reteni r l a suivan~e , tenant compte des r ésultats dé jà
acquis , de l a na ture des sols et du climat :
Au semis = 100 kg phosphate ammoniaque
~0 jours après semis = 50 kg urée
516 - Irrigati on
L' économie en eau de l a culture cot onnière sur "Fondé" dans l a Vallée du
Fleuve Sénégal nous est actuellement inconnue . A Boghé les cultures ont bie~ été
conduites avec irrigation jusqu ' à des r endements élevés mais nous ne s avons p~
s ' il n ' est pas possible d' obtenir des résulta ts i dentiques ou meilleurs avec des ~
• irrigations plus r ationnelles . Le coft~~de l a culture et l'évolution des sol s nous
impos ent donc une é tude aussi complète que possible dont nous essayer ons de tra~er
l es grandes lignes en signal ant au passage l es données qui nous paraissent dé jà
acquis es . La discussion du mode d ' irrigation sera abordée ultérieurement .
5161 Economie en eau de l a culture
Il s ' agi t bien en f ait d ' économie , les différentes composantes de
l ' a l imentation en eau de l a culture se traduisent en t ermes de demande e t
.... 1. 0 • •
- 29 -
d ' offre . La demande est r eprésentée par l e pouvoir évaporant de l' atmosphèr e ,
l ' offre par l es précipitati ons na turelles et l a capacité de mise en r és er ve
du s ol, l es échanges s e f a i sant au niveau de l a plant e . L'irr i gat i on a pour ,.
but d ' équilibrer l' offre et l a demande pour assurer à l a culture s on mei lleur
dével oppement .
51 . 611- Pouvoir évaEor ant de l'a tmosphèr e - Evapotr anspirati on potenti elle
(ETP) et Evapotranspiration r éelle (ETR)
Le pouvoir évappr ant de l ' a tmos phèr e ou ETP peut êtr e esti mé suivant troi s
méthodes di ffér ent es
Mesure directe par l' évol u t i on de l'humidi té du s ol s ous une couverture végé.
t al e complète .
C' est l a mét hode l a plus rigoureuse en principe et qui peut s ' appliquer
à l a culture i nt ér essée mai s el le demande une é tude préal abl e d ' échantillon
nage pour bien cont r ôl er l e caractèr e a l éat oire du t aux d ' humidité du sol.
- Mesure de l a consommation en eau d 'une cuve d ' évapotranspirati on ayant un
couvert végé t al dens e .
Cette méthode demande de multiples précautions pour arriver à une es ti
mation val abl e d ' ErP. En dehor s du contrôl e cl ass i que de l ' effet " oasi s" il
exis t e une s ource d ' erreurs provenant vra i semblablement de l' arrosage fréquent
du s ol et des parti es aér i ennes du végétal qui exagèr e l a mesure d ' ETP. On ~
consta te t r és s ouvent en effe t que e 9 s ont l es jour s de pluie qui prés enten t
l a pl us f or t e evapotranspirati on; ce qui es t ill o&i que . Une amélior ati on
s ensibl e est obtenue en <l.pprovi s i onnant 1a cuve par irrigati on s outer r ai ne .
- Les f or mul es climati ques
Ces f or mul es sont nombreuses et bien connues , l' expér i ence de l'I.R. C. To en
Afr i que , à Madagascar et en Amér i que Centr a l e nous condui s ent à pr éconi s er
l a f or mule de Turc qui en cul t ure cot onni èr e nous a t oujours donné une bonne
concor dance avec l a cons ommation r éel l e de l a cul ture arri vée à s on plei n
dével oppement.
Dans l e cas de l a va l l ée du Fleuve Sénéga l , compte t enu des possibili
t és expér imental es actuel l es nous pr éconi sons l'empl oi de l a f or mul e de Turc
pour dét er miner l ' ETP dans l e cadre de l a culture cot onni èr e . Des val eurs
. . ~ 1 . . . .
1 ~
•
- 30-
ETP (Tare ) figurent dans l a partie de cc r apport consacr ée à l a connaissance du
milieu.
Si l a connai ssance d 'ETP suffit à es t imer l a consommation en eau d 'une cul
tur e o~tonnière à son plein dével oppement . il exi ste par contre des différ ences
not abl es en début e t en f in de végét ation, l orsque l e cot onnier ne couvre pas l e
sol ou quand en f i n de cycl e la majorité du feuil l age a per du de son act ivité . A
Kogoni en juin après l e semis ETP Turc = 5,3 mm/jour et ETR = 2,5 mm/jour , en
octobr e après l a période de f l or ai son ETP Turc = 5 mm/jour et ETR = 4 mm/jour.
Si l ' on di spose d ' un milieu expéri mental suffisant il es t utile d ' é t ablir
l a compar a ison entr e ETP et ETR pour ces deux péri odes critiques mai s en prati que
il suf fi t d ' avoir présent à l' esprit ces diver gences poss i bl es .
51.612- Pluviomét r i e et eau u t ile dans l e sol
La pl uviométrie bien qu 'insuffisant e n ' est cependant pas négligeable
durant deux mois de l' année , t outef oi s son irrégul arité impose peut ê tre de pré
voir l es irrigations durant t out e l a végétati on du cot onnier. A l ' echelle d ' un
r éseau d ' i r r i gati on il es t indi spensabl e de compl ét er l~information pluviométrique -·
par une anal ys e fréquenti elle . A l ' Off ice du Niger où ce tte étude a é t é r éali s ùo
par l'I.R.C.T • . nous s avons que l e r és eau d 'irrigat i on peut être fermé du 10 juil
l et à f in août , s eule î année sur 10 risque de présenter un déficit hydri que du
r ant o3tte période .
Une étude i denti que devra être r éalisée pour l es di ffér ent s pos t es plu
v i ométriques de l a Vallée dont l' ancienne t é est suff isante . L'ORSTOM a programmé
ce type d ' anal yse fréquentielle et l'util i sati on du pr ogramme ne pr ésente pas de
di ffi cultés o
La r éser ve en eau u t ile d ' un sol s ' exprime par l a f or mul e suivant e
V = (Hs - Hi) x e x d
Hs =Limite supérieure d ' humidité exprimée en eau pour cent de t erre s èche .
C' es t l a capacité au champ .
Hi = Li mite i nférieure d ' humidité . C' est l a limite au del à de l aquelle l e r ende
ment décroî t . Hi est t oujours supér ieur au poi nt de f l ét r issement •
... ; ....
•
- 31 -
e = Prof ondeur du s ol exploitée par l es r aci nes , en cm .
d = densit é apparent e du sol d = Volume ~~~~~------------~-----poi ds de t err e sèche (étuve)
Hs = se mesur e en réalisant un profil hydri que 48 heures après une f er te plui e
ou une i r r i gation abondante . La teneur en eau est estimée par dess i ca
tion à l' é tuve d ' échantillons pr él evés à l a tarièr e t ous l es 10 cm de
profondeur . La val eur observée diffère sensibl ement des teneurs en eau
obtenues au l abor atoir e pour le pH 3 et même 2 , 5 .
Hi = La déter mi nati on de Hi est beaucoup plus subjecti ve et demande une expéri~· ' ···
mentati on assez compl exe pour être esti mée avec certi tude . En théor i e , au
cours de tou t un cycl e de végétati on on lai sse descendre l'humi di té moyenne
du sol avant d 'irr i guer à des val eum vari abl es et l' on choisi t l a pl us basse
ne conduisant pas à une chute de r endement.
En pr a t i que on établit un profil hydrique le jour où les cot onniers commen
cent à mani fester un l éger f l étri ss ement au sommet du mili eu de l a j ournée .
Le r apport entr e Hs et Hi vari e sui vant l es sol s , l' état de l a végétati on et
l e cl imat o Pour un sol l ourd où les mouvements de l 'eau sont l ents on trouve
ra en pl ei ne végétati on un r apport de 0 .85 alor s qu ' en s ol plus l éger ou à
mei lleure por osité on peut descendre à 0 .65 . Pour un même sol Hi var i e ~~s
l e courant de l' année sui vant l'état de l a végétati on et l e alimat , car en
f ai t, c ' est l a vitesse de dess i cati on du sol qui détermi ne Hi et cette vitesse
dépend d 1ETP et de s n
t r ansmi ssion au s ol par la pl ante . Pl us ETP est élevé et pl us l a végét a t i on
est active plus Hi est él evé et se r approche de Hs •
e = La prof ondeur expl oi t ée par les r aci nes peu t ê t r e évaluée visuel lement en
fai sant une tranchée mais nous pr éfér ons r e tenir ~e mesure i ndi recte plus
préci se . Lor sque l ' on f a i t des pr of ils hydri ques successi fs , s ous une culture
en voi e de dess i oa t i on 7 on obser ve presque toujours , à moins qu ' i l n ' y ait
une nappe phréat i que acti ve , que ces profils osci llent autour d ' un poi nt
f ixe . Ce point cor respond à l a pr ofondeur maxi male exploi tée par l a culture .
eoe / •o•
.. ,
- 32 -
d = l a mesure de l a dens i t é apparente doi t être r éalisée pour chaque hor i zon du
pr of ii pédol ogi que à l' ai de d 'un dens i t omètr e à menbrane ou bi en pl us s imple
ment en cal cul ant l e vol ume d 'un trou avec du sabl e sec . L' expér i ence prouve
que cett e mesure es t trés valable .
Le schéma compl et que nous traçons pour l a dét ermi nati on du volume d ' eau
utile d 'un sol dont on dédui t l e ryt hme et l a dose des i rri gations ne ser a
évidemment pas r éalisabl e dans l' immédi at mai s il pourra s ervir d ' orientati on
pour un programme à moyen t erme .
A court t er me nous propos ons de suivre l' évolution de l' ét a t hydr i que d ' un
sol dont l es irrigati ons auront ét é fixées a priori pour savoir s i l' alimen
t ati on en eau es t déficiente ou excédant ai r e e Nous pourrons ai ns i assez r api
dement connaî tre l' or dr e de grandeur des princi paux paramèt r es de l 'irrigat ion.
5162 - Conduite des irr i ga t i ons - Gravi t é ou asper s i on
Les irrigations peuvent ê t re condui t es de deux façons différ entes , à
l a r a i e par gravité ou par aspers i on. Le choix entr e ces deux techniques dé
pend de consi dér a t i ons économi ques et t echniques . D' un poi n t de vue techni que
l' asper s i on pr és enter a i t di ver s avant ages dans l ' irr i gation des "Fond6 11 :
La topographi e ass ez variée e t l a prés ence d !un horizon hyd.romorphe r onè.e:1t
di ffi cile un planage des t errains de culture , l e risque de f aire apparaî t r e
des plages s t éri l es es t r éel. L' asper s i on per met de r éduire l ' importance
des décapages •
La s ens i bilité à l ' ér os i on de l' horizon de surface demande une irrigati on
pr éci se avec des débits contrôlés , seul e l'asper s i on perme t d ' appr ocher la
perfecti on dans ce domaine .
La nécessité d ' irriguer en sai son des pluies f ait courir , l e risque de noyer
l a culture s ' il survient une f or te pluie après une i r r i gat i on . Avec l ' asp8r
s i on il est possi bl e de r éduire l e vo l ume des irrigati ons aux péri odes où
l a probabi lit é des pl uies est l a pl us él evée ; à l a r ai e cet te r éducti on des
vol umes est diff i cile à obt eni r et demande une par faite mai tri se de l ' eau
de l a part des cultiva t eurs .
••• l •• ooo
,.
•
..
- --
- ;~-
Le prix de r evi ent de l'irrigation par aspers i on est plus élevé que
celle de 1 ' irrigati on à l a r ai e , en r ai son notamment-· de l a mi se s ous press i on
de l' eau mais il ne fait pas perdre de vue que l e "Fondé" es.t un véritabl e
ilôt au-dessus des plus hautes crues et que pour l'irriguer i l faudra pomper
de toute f açon .
517 - Rotation cultural e
La composi t i on d ' une r ot ati on dépend de f acteurs écol ogiques mai s aussi
des possibilit és et des bes oins des cul t i vateurs . En ne consi dérant que les
facteurs écologiques il est vrai sembl able que l a r ot ation mise au poi nt par
l'I.R.C. T. à l'Office du Niger puisse conveni r au fleuve Sénégal. Cette r ota
tion associ e l e coton à une culture fourragère et à une cul t ure au bl G. Nous
donnons .ci -dessous l e détail des cycl es de production et des opér a tions cul-
turales :
Rot ation : Coton 1
Coton 2
Prairie Phaseolus l athyroï des
Coton 1 :
Prairie Il Il + blé en culture dér obée .
Préirrigation avril
Labour tracteur TD 14 avec offs et l ourd - 2 passages cr oisés
Epandage 200 Kg/ha triple super phosphate
- Bi llonnage (Farmall D ou Renaul t 77)
- Semis l e 20 mai - Semoir en ligne EBRA - 40 kg/ha semences enr obées
- Herbi ci de l e 20 mai- Gesagarde 1 , 500 kg/ha + Gesapax 0 1 750 Kg/ha
- Irrigation germinati on 1500 m3/ha puis 600 m3/15 j ours jusqu' à installation des pluies
- Démari age à 20 jours
1er sarclage à 20 j ours
Epandage urée à 30 j ours
•
Coton 2
Traitements insecticides du 40ème au 120ème jour t ous l es 12,~5 j ours
Enè\.rine 2 li t r es
Dedel o 3 Kg
2ème s arclage à 40 jours
3ème sarc l age à 70 jours
- 34:-
- Reprise irrigations ver s 15-20 s eptembre = 600 m3/ha tous l es 15 j ours jusqu ' au 1er novembre
-Récoltes 30 octobre
60 %
30 novembre
35 % 10 j anvier
5 % Arrachage - brûlage des cotonniers le 10 janvier.
i denti que à cot on 1
PRAIRIE - Phaseolus l athyroï des
BLE
- Aucune prôparation du~_sol
Semi s en sec t r és superficiel avec semoir grattant anci en billon cot on - 20 février du 10 mars - 15 à 20 kg :ha
Irrigation 1500 m3/ha
Irricra tion 600 m3/ha t ous l es 10-12 j ours jusqu' au î er juillet
1ère pâture 1 mois après s emis. 5 jours après une i rrigat i on
3 pâtures entre s emis e t 1er juillet . Le troupeau part à cette dat e en transhumnnce vers l e nor d
Pendant l ' hi vernage l a prairie est f auchée 3 f oi s : chaque coupe donne 10 à 15 t onnes/ha de mati èr e verte l ai ssée sur l e t errain
- Ret our de troupeau début novembre
- La prairie est mai ntenue dur~t 18 mois de mars à octc-bre de l' année suivante .
Irrigation de la pral.rl.e 1500 m3/ha pour l abour enfouis ·sement en oct obre - TD 14 at offset
Billormage à 1 rn
,
Semis entre 1er et 10 novembre . 200 à 220 kgjha écart ement 20 e:n .
Irrigati on t ous l es l~_jours jusqu ' au 20 f évri er -600 m3/ha
Coupe à l a f auci lle 1er mars
Apr ès une prairie à phaseolus aucune f erti l i sat i on n ' est apportée au blé
Rendement moyen des cultures = Cot on 3 . 500 kg/ ha - Bl é 15 qx/h~ .
5 2 - PROGRM1ME EXPERI MENTAL A COURT ET MOYEN TERME
L' examen des conditions de production envi sageables nous a condu i t
à . mettre en évidence l es points essentiel s à expériment er en t eRant compte des
données dé j à acquises dans l a vallée même ou dans des condi t i ons écol ogi ques
voi s i nes .
L' ordr e d 'urgence des problèmes à r és oudr e et les possibilités expé
r iment a l es du milieu nous obligent à défi nir un programme à échéance vari able .
Cer tains pr obl èmes peuvent ê tre e t doivent ê tre r és olus r api dement , l es autres
l e s er ont ultér i eurement au fur et à mesur e du dével oppement de l a vallée e t
du pr oj et ·r echer ches agronomi ques qui l ui est ass oci é .
521 "':' Progr:amme à court ter me
Nous di s tinguer ons dans ce pr ogramme des é tudes génér al es sur l e
milieu qui ne demandent pas de s t r uctures d ' accuei l parti culièr es et celles
qu i demandent au contraire une base expérimenta l e or gani s ée et contrôlée o Ac
tuellement ces bases sont r ares dans l a vallée . Richard- Tol l r epr és ente sur t out
l e Haut-Delta , t oute f oi s l e cas i er de Guddé qui en es t pr oche est parfaitement
uti lis abl e pour l es études que nous pr oposons e t l es essai s qui y sera i ent i m
pl ant és pourr a i ent être sui vis par l a s t ation . Kaédi sur l a r ive mauri tani enne
e t pl us à l ' es t pourra r endr e dans l ' avenir de grands s ervi ces mais actuel l e
ment i l s er a i t préma t uré d ' y impl anter une expérimenta t i on sur Fondé .
A court t erme nous pouvons pr évoir des études génér al es sur l e
milieu et quel ques essai s de base sur Guédé , contrôlés par Richard- Tol l •
• 0./ •.•
•
-36- -
521 1 - Etudes ~nérales sur l e milieu
Les études général es sur l e milieu que nous proposons ne sont s~
doute pas ôtroi tement dépendantes du pr o jet recherches agron omi ques mais .,
nous l es s i gnalons en r aison de l eur .inoidence sur l es problèmes qui nous
occupent et il serait s ouhaitable qu ' e lles soi ent entreprises en f onction
de ceux- ci.
Prospection des "Fondé"
• Superficie .
• Pédologi e : ~étérogénéité du profil , incidence sur l e planage
• Topographie : risques d ' érosi on
• Popul at i on active r ési dant à proxi mité - facilité d ' accès
• Réserves en eau f acilement aménageabl es en vue de l'irrigation
Etude du climat
• Analyse fréquentiell e des pluies
5212 - Essais à r éaliser sur l e cas i er de Guédé
e- Fertilisation
Nous proposons de r éaliser l'essai de fumur~minérales prévu à
Samé et Kita (cf . 42)e Il doit per mettre de r épondre aux ques tions évo
quées au paragraphe 515. Une s eule modifica tion ser a apportée au pr oto
col e , elle concerne l'épandage complémentaire des 50 kg d ' urée qui se
fera à 40 j ours e t non à 50 jours en r a i son du cycle trés court de l a
production du cotonni er dans l a ''Vall ée" •
Des pré l évements f ol i aires ser ont réal i sés sur cet essai
• Constituer un échantillon moyen par traitement mi s en essai
à partir de chacune des r épétitions .
• Sur chaque parcelle échantill onnée pré l ever 10 f eui lles sai nes
et entières sur l a 3eme ou l a 4eme branche f ructifèr e à l ' ai ssel l e
d ' une fleur ouverte sur le 1er noeud de ces br anches . Cette posi
tion corr espond à l a période de début de fl or aison, environ 50
j ours apr ès l e semis .
. .. ; ...
•
. ...
- 3{ -
• Sècher l es feui llee à l ' é tuve à 60° et l es mettre s ous embal l age
pl astique .
- Economie en eau de l a culture
• Cultiver une Parcelle de 1000 m2 dans l es conditi ons d 'irriga
tion sui vant es :
500 m3/ ha tousl~s " 1~ours durant l es 4 pr emi èr es semaines , après
une irrigat i on abondant e pour l es semi s ;
600 m3/ha t ous l es 10 j ours de l a 4ème à ' l a 13ème semaine ;
500 m3/ ha t ous l es 10 j ours de l a 12ème semai ne à l a premi èr e
r écolte ( 16 ème s emaine environ ).
• Contrôler l'humi di t é du sol avant l'irri gation et 48 heures
après .
Réal i ser un profil hydrique moyen jusqu ' à 1120 m. Une é tude
d ' échant i l l onage aura dét ermi né auparavant l e nombr e de profils
i ndividuel s nécessaire pour obteni r un profil moyen exact à +
0 , 5 % d ' humi dité .
Les prél évements de t erre r éalisés . à l a t ari èr e ser ont mi s en
boi t e d ' alumi nium de 200 g environ, i ls ser ont pesés et mis à
l ' étuve à Ri chard- Tell •
• Dé t er mi nation de l a densité du s ol en pl ace de ce t te parcel l e .
ESsa i vari ét a l :
4 vari ét és s eront mises en essai. 3 lign~s par vari été , 30 mètr es de
l ong. Les semences ser ont f ourni es par l 'I.R. C.T •
Essai de produ~ts insectici des
Cette parti e du pr ogramme doi t être abor dée par M. SCHMITZ expert
entomol ogiste du Proje t .
522 - Programme à moyen ter me
Il ne s ' agi t pas à proprement parl er d 'un pr ogramme à moyen terme qui pour
r ait être abor dé immédi a t ement mai s d ' un programme d ' un intér êt cer tain qui ne
.. ; ...
•
•
- ~ -
ser ait envisagé que dans l es années à venir l or sque l es moyens de s a r éali
sa t i on auront ét é réuni s .
Ce programme concerner ait essenti el l ement l ' étude de l'économi e en eau
et des irrigati ons , a ins i que l' é tude des r ot ati ons culturales . Ces deux su
jets ne peuvent être détaillée , il .faudra attendre les premiers r ésultats ex
périmentaux et surtout connaî tre l ' évolution d ' une éventuelle i mpl antati on
pour fixer défini tivement ces deux grands sujets d ' étude •
... ; ...
- 39
6 - C 0 N C L U S I 0 N G E N E R A L E
L' organisation des Etats Riverains du Fleuve Sénéga l (OERS) s ' est f ixée
pour but l' aménagement et l a mise en valeur du bassi n du Sénégal auxquels partici-
pent divers projets du Programme des Nations Unies pour l e Dével oppement l'un
d ' entre eux concer ne l a r echerche agronomique et ses applicat i ons .
Le but de ce r apport es t de situer l a pl ace et le rôle de l a culture
cotonnière et de fixer l'ori entation d ' un programme de recherches à court et
moyen terme .
Le Bassin du Fleuve Sénégal pr ésente trois zones di sti nctes le Haut
Bassin, l a Vallée et l e Delta. Seules les deux premières offrent des conditions
favorables à l a culture cotonnièr e .
Le Haut-Bass in concerne essentiell ement l a partie du Mali drainée par
l es principaux affluents du Sénégal . Jusqu ' à présent l ' agriculture de ce~te ~one
avait ét é orient ée vers l a production arachidière mais l e Plan Malien prévoit
maintenant l ' introduc t i on du coton comme culture de rente parallèlement à celle
de l ' arachide . Une collabor ati on entre l es .services maliens et l e PNUD devr~
permettre un dével oppement progressif de l'agriculture grâce au cot on dont l es
t echni ques de production dans cette écol ogi e s ont bien connues et ne aemander ont
que des adaptati ons l ocales .
Lu Vallée pr oprement dite qui va de Bakel à Richard- Tell prés ente à
l ' opposé du Haut-Bass i n une grande original ité et l' i ntroducti on de la culture
cotonnière ne pourra être envi sagée que par une mutati on profonde du système
agricol e actuel . Les "Fondé" ou terre haute du li t majeur sont certai nement t r ,.]s
favorabl es à l a culture cotonnière irriguée ainsi que l ' on prouvé l es travaux
de l u CFDT à Boghé en Mauritanie . Toutefois l a parfaite maitrise de cette cultu
r e irriguée nécessiter a encor e une expérimentation à court et moyen t ermes , pour
qu ' elle devienne l'él ément dynamique du dével oppement de l a Vallée en r el ati on
avec l es autres productions .