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Boréal Ook Chung LA TRILOGIE CORéENNE Roman Extrait de la publication

La trigie coréenneLo · 2018. 4. 13. · Je n’y suis jamais allé. Miryang n’est pas aussi grosse ni connue que sa voisine Pusan, mais elle peut s’enorgueillir d’avoir une

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  • Boréal

    Ook ChungLa triLogie coréenne

    Roman

    Extrait de la publication

  • Les Éditions du Boréal4447, rue Saint-Denis

    Montréal (Québec) h2j 2l2www.editionsboreal.qc.ca

  • l a t r i l o g i e c o r é e n n e

  • du même auteur

    Contes butô, nouvelles, Montréal, Boréal, 2003; Boréal, coll. «Boréal com-pact», 2008.

    L’Expérience interdite, roman, Montréal/Paris, Boréal/Le Serpent à plumes, 2003.

    Le Clézio. Une écriture prophétique, essai, Paris, Imago, 2001.

    Kimchi, roman, Paris, Le Serpent à plumes, 2001.

    Nouvelles orientales et désorientées, nouvelles, Montréal, L’Hexagone, 1994.

    Extrait de la publication

  • Ook Chung

    l a t r i l o g i e c o r é e n n e

    roman

    Boréal

  • © Les Éditions du Boréal 2012Dépôt légal: 4e trimestre 2012Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Diffusion au Canada: DimediaDiffusion et distribution en Europe: Volumen

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Chung, Ook

    La trilogie coréenne

    La deuxième partie de cette trilogie a été publiée sous le titre: Kimchi. Paris: Le Ser-pent à plumes, 2001.

    isbn 978-2-7646-2107-3

    I. Titre.

    ps8555.h86t74 2012 c843’.54 c2012-941461-1

    ps9555.h86t74 2012

    isbn papier 978-2-7646-2107-3

    isbn pdf 978-2-7646-3107-2

    isbn epub 978-2-7646-4107-1

    Extrait de la publication

  • Pour Hwayap Lee et Huisung

    Extrait de la publication

  • Extrait de la publication

  • 9

    i

    Diasporama

    Il m’a semblé à un certain moment que ma grand-

    mère, à travers son shinse-t’aryông presque maniaque,

    essayait de me former à transmettre la légende de la vie

    de ma mère. C’était comme si ma grand-mère, qui fai-

    sait déjà partie du monde des défunts, m’enjoignait

    oralement de raconter son histoire, de devenir le

    chantre de ma mère.

    ri Kaisei, La Femme qui pressait les vêtements

    Extrait de la publication

  • 10

    Extrait de la publication

  • 11

    Arbre généalogique

    Branche maternelle

    Famille Yi Famille Choi (originaire de Jeonju, Corée du Sud)

    Grand-père Yi marié à Grand-mère (née Choi)(Miryang, Corée du Sud) (Hôtang, Corée du Sud)

    Immigrent au Japon, dans la région du Kyushu Adoptent le nom japonisé de Yamada

    Mère: Oncles maternels: Tantes maternelles:

    Mitsouyo (6e) L’aîné disparu, Tamako (3e),Née dans le Kyushu Sadao (2e), Fujiko (5e), Haruo (4e), Sora (8e) Seiji (7e)

    Extrait de la publication

  • 12

    Branche paternelle

    Famille Jeong(originaire de Suncheon, Corée du Sud)Père: Oncle paternel: Tantes paternelles:

    Y… (4e) Un oncle Deux tantesNé près de Séoul en Corée (5e) (1re et 3e) en Corée, une tante immigrée aux États-Unis

    Narrateur: Frères: Sœurs:

    Jeong O… (3e) Yong-sun (1er), Mee-kyung (4e), Chang-ho (2e) Mee-joo (5e)Nés au Japon Nées à Montréal

  • 13

    Soie chinée et ombres chinoises

    Je viens d’une famille dont les origines sont coréennes. Cependant, je ne parle pas le coréen. Je suis né au Japon, et le japonais est ma langue maternelle; là-bas on m’appelait Noboru. Mais cette langue a cessé d’être ma langue première après mon immigration au Canada à l’âge de deux ans. Aujourd’hui, à quarante-huit ans, j’écris donc en français plus par la force des circonstances que par choix.

    À la veille du grand départ pour le Canada, mon identité linguistique aurait pu s’orienter vers le coréen ou le japonais ou encore vers une autre langue. Dans les faits, toutefois, ce choix a été fait par-dessus ma tête par mes parents et, d’un point de vue macroscopique, par des facteurs historiques et socioéconomiques. Je ne peux pas dire que j’ai choisi le fran-çais. En ce qui me concerne, c’est un simple cas de décultu-ration. Le français est ma langue d’adoption, mais n’est-il pas plus juste de dire que c’est elle qui m’a adopté, comme des parents adoptent un orphelin sans son consentement, avec des résultats plus ou moins heureux?

    Quand nous sommes arrivés au Canada, mon père aurait pu nous installer dans une province anglophone, mais il a choisi le Québec justement parce qu’on y parle le français. Il y tenait mordicus. Pourquoi? Parce que, en Asie, pour les gens cultivés de sa génération, le français a longtemps repré-senté une langue de prestige, beaucoup plus que l’anglais.

    Extrait de la publication

  • 14

    C’était la lingua franca des intellos, une langue charisma-tique où coulait l’encre de Gide, de Camus, de Malraux, de Mauriac, d’où se dégageait le parfum de la Sorbonne… À l’université Yonsei où il avait étudié (en mathématiques), il avait choisi comme option de langue seconde (obligatoire) le français. Il avait cru qu’en ayant des notions de français il pourrait rapidement s’adapter au Québec.

    En revanche, je puis dire que j’ai choisi de faire du fran-çais ma principale occupation professionnelle. Si j’écris en français, ce n’est pas tant parce que je trouve la langue fran-çaise belle que parce que j’ai «quelque chose à dire». Et, paradoxalement, ce que j’ai à dire est ma condition d’exilé. Je parle, je pense, j’existe dans une langue «accidentelle», et si je suis devenu écrivain, c’est encore par accident. Le métier de conteur est l’héritage que j’ai reçu de ma condition d’être-en-exil.

    Peut-être devrais-je me montrer plus reconnaissant envers ma langue d’adoption? J’ai enseigné le français comme langue étrangère en Corée du Sud pendant trois ans et comme langue seconde au Nouveau-Brunswick pendant un an. C’est ma langue alimentaire. Celle qui me permet de vivre et de gagner de l’argent. Même si c’est pour acheter et manger du kimchi.

    Il y a trois générations, mes ancêtres coréens vivaient au Pays du Matin calme. Que s’est-il passé pour que moi, leur descendant, je me retrouve à l’autre bout de la terre, comme dans un univers parallèle et improbable? Le train de l’Histoire est passé dans le Royaume ermite et a foutu le chaos. Je suis un rejeton de ce chaos. L’armée impé- riale japonaise a débarqué en Corée et, sous la menace de la baïonnette, a forcé toute une génération de Coréens — de 1910 à 1945 — à parler japonais dans leur propre pays.

    Extrait de la publication

  • 15

    On interdisait aux petits Coréens de parler leur langue entre les murs de l’école. Il arrivait même que les enfants coréens se dénoncent entre eux, et le professeur, pour comble d’ab-surde, punissait celui qui avait osé parler sa langue mater-nelle!

    Mon père est né dans une banlieue de Séoul, mais il par-lait japonais aussi bien que coréen. Par la force des choses. Il y avait chez les écrivains coréens de sa génération une rela-tion d’amour-haine pour le japonais, cette langue qu’on leur avait enfoncée dans la gorge. Quant à ma mère, Mitsouyo, elle est née au Japon et elle a parlé le japonais toute sa vie, même si ses parents lui parlaient en coréen. Des Coréens déportés au Japon, il y en a eu beaucoup. On les faisait tra-vailler dans les mines.

    Ma mère n’a pas choisi, elle non plus, le japonais comme langue première. Toute sa vie, elle a nourri le regret de ne pouvoir parler couramment le coréen, même si c’est une langue qu’elle comprend. Cela ne l’a pas empêchée d’adorer la lecture de romans japonais ni d’écrire des haïkus.

    Quant à mon oncle maternel, le frère de ma mère, il lui est arrivé un curieux phénomène. Toute sa vie, il a parlé japo-nais, cette langue de l’envahisseur et du colonisateur, cette langue de l’exil et de l’humiliation, cette langue qui était pourtant sa langue première, sa langue fonctionnelle, sa langue de communication, sa langue quotidienne, sa langue de travail, sa langue de loisirs, cette langue qui non seulement lui avait été imposée, mais l’avait déterritorialisé, c’est-à-dire qu’elle l’avait blanchi de son identité coréenne et lui rendait tout «retour» en Corée illusoire.

    Lorsque mon oncle s’est fait vieux, ses reins l’ont lâché et il a été cloué au lit jusqu’à sa dernière heure. Il se mourait sur son lit d’hôpital et, dans son agonie, il ne prononçait plus que des paroles en coréen, lui qui n’avait jamais parlé cette langue.

  • 16

    Sa famille n’en revenait pas. D’où sortait-il, in extremis, ces notions de coréen?

    Il est vrai que la langue coréenne a des affinités avec le langage de la douleur, le pathos.

    Le clan des Yi

    La branche maternelle de mon arbre familial s’appelle Yi (ou Lee, selon la retranscription occidentale). Mon arrière-grand-père était un maître archer. D’autres Coréens portant le même patronyme me demandent quelquefois de quelle branche de la famille Yi je viens. On peut déterminer le lignage des gens en connaissant le village d’origine de leurs ancêtres. Lorsque je réponds «De Jeonju», eux de s’excla-mer: «Dans ce cas, tu as du sang royal!» La dynastie des Yi a duré cinq cents ans.

    Mon aïeul Yi et sa femme eurent deux garçons, dont le benjamin était mon grand-père. Mon arrière-grand-père mourut peu après la naissance de son deuxième fils, de sorte que ce dernier a été élevé par sa mère et son oncle.

    Mon grand-père a fait des études dans une université du Kyongsangnam-do (province du sud-est de la Corée), admi-nistrée par des Japonais, et il en sortit premier de sa promo-tion. Sa famille fondait beaucoup d’espoirs sur lui, surtout sa mère. Il se sentait à l’étroit dans sa petite ville de Miryang où ses perspectives d’avenir étaient tout au plus de travailler dans le bureau de poste de son oncle, dans le quartier de P’op’ohè.

    Le tigre est l’animal emblématique de la Corée. Sur les cartes anciennes, la forme de la péninsule est superposée à la silhouette d’un tigre dressé sur ses pattes. Il apparaît souvent dans le folklore coréen, comme dans la légende de la grand-mère Ppong. Je suis né pendant l’année du Tigre.

    Extrait de la publication

  • 17

    Mon grand-père était surnommé le Tigre de Miryang dans sa jeunesse. Mon album familial commence par lui, puisque du côté de la branche paternelle je ne sais pas grand-chose. Miryang est une ville au sud-est de la péninsule coréenne. Je n’y suis jamais allé. Miryang n’est pas aussi grosse ni connue que sa voisine Pusan, mais elle peut s’enorgueillir d’avoir une version locale de la chanson folklorique Arirang (il existe plus d’une douzaine de versions). Le tigre étant considéré comme égal au lion, le roi de la jungle, un surnom tel que le Tigre de Miryang revient à dire: une célébrité locale.

    Il avait fait des études et il était doué pour les langues. Un jour, grâce à sa réputation et à son instruction, on l’a appro-ché pour un poste au Japon. Les parents de mon grand-père n’étaient pas contents: ils souhaitaient que leur fils reste sage-ment à Miryang où un poste important de fonctionnaire lui était assuré, avec toute la respectabilité qui y était atta- chée. Mais mon grand-père voulait l’aventure et, fort de sa témérité, comme le sont la plupart des jeunes hommes à cet âge, il paria sur l’aventure plutôt que sur le confort et la sécurité.

    Sa première incursion au Japon eut lieu lorsqu’il avait environ dix-huit ans. À peine ses études de lycée terminées, il se jeta sur une offre de travail comme interprète pour une société minière dans le Hokkaido. L’hiver battait son plein et cette âpre première expérience lui dessilla les yeux. Il ne resta pas au terme de son contrat. Cette province nordique du Japon m’a toujours paru le summum du romantisme, mais la réalité devait être autrement plus rude. Ma mère m’a raconté que beaucoup de fermiers japonais s’étaient laissé tenter par l’offre alléchante du gouvernement de leur octroyer des terres à peu de frais, seulement pour retourner après une vingtaine d’années à leur point de départ, frustrés par cette nature sauvage et peu généreuse.

    Extrait de la publication

  • 18

    Chikuho-tanda

    À cette époque-là, les Coréens partaient travailler dans les mines soit dans le Hokkaido, soit dans le Kyushu. C’était l’âge d’or du charbon; les trains, les bateaux à vapeur, le chauffage, presque tout ce qui consommait de l’énergie fonc-tionnait au charbon. La demande était telle que le gouverne-ment japonais déportait des Coréens de leur pays pour les forcer à travailler dans les carrières et les galeries de mines sur le sol nippon. Certains y laissaient leur peau et ne ren-traient au pays natal que dans une urne de cendres; quant aux sans-famille, leurs cendres reposaient dans un cimetière aménagé près des campements de mineurs. Ceux-ci se coti-saient pour leur offrir une stèle funéraire. Lorsqu’il atteignit ses trente ans, mon grand-père se laissa tenter par une nou-velle offre d’interprète dans la région plus chaude et tempé-rée du Kyushu, dans une agglomération portant le nom de Chikuho-tanda à l’autre bout de l’archipel japonais. Mais avant de partir, il souhaitait se marier. Il existe une photo sépia de ma grand-mère à dix-huit ans, le jour de ses noces. Un écart de douze ans la séparait de mon grand-père…

    Bien des jeunes filles durent lui être proposées. Il épousa finalement ma grand-mère, qui partageait son amour des mots et des livres. Mais une fois au Japon, mon grand-père déchanta, tout comme ses parents déchantèrent lorsqu’ils vinrent lui rendre visite un an plus tard: au lieu d’un poste de haut fonctionnaire qu’il aurait pu décrocher s’il était resté en Corée (avec un bureau et des secrétaires peut-être), il tra-vaillait comme interprète entre le patronat japonais et la main-d’œuvre d’origine coréenne dans un village minier du Kyushu. Mon grand-père était sans doute plus à l’aise maté-riellement que les mineurs, mais il semblait mésuser de son don pour les langues.

    Extrait de la publication

  • 19

    «Comptes-tu vivre ainsi pendant le reste de ta vie?» demanda sa mère en insinuant que son fils ferait mieux de rentrer en Corée, ce qu’il refusait malgré tout car il ne voulait plus vivre «comme une grenouille au fond d’un puits».

    Grand-père regretta-t-il son choix? Presque toute sa vie, il avait répété à ses enfants et à sa femme qu’il rentrerait dans son pays natal pour y finir ses jours. Mais, au soir de sa vie, il se contenta de leur dire que, après sa mort, il souhaitait que ses cendres soient transférées dans son village natal. Ses enfants s’étaient enracinés dans ce deuxième pays et sans doute ne voulait-il pas les quitter…

    À cause de la surexposition à l’amiante, de nombreux villageois avaient contracté des maladies comme le mésothé-liome qui les rendait invalides, littéralement incapables de bouger. Grand-père voulait obtenir une indemnisation col-lective pour les mineurs coréens avant qu’ils ne quittent le sol japonais. En plus de cela, il voulait une garantie de protection pour les anciens mineurs devenus invalides ou souffrant de sénilité précoce, ainsi que pour le cimetière où aboutissaient les cendres des mineurs sans famille. Il ne pouvait partir la conscience tranquille sans avoir plaidé la cause de ses com-patriotes. Il avait déjà fait ses boîtes. Ma mère vécut ainsi une partie de son enfance parmi les cartons, dans l’attente d’un départ imminent pour la Corée. Sa grande sœur Fujiko avait interrompu l’école et devait travailler. Elle passait devant la clôture derrière laquelle des POW (prisoners of war) étiques mendiaient la moindre miette comestible. Chaque matin, avant d’entreprendre sa tournée de réclamations auprès des employeurs récalcitrants, grand-père enfilait ses guêtres (lavées par ma mère et ses sœurs) et son casque militaire, comme s’il allait à la guerre.

  • 437

    Table des matières

    I • Diasporama 9

    II • Kimchi 111

    III • La petite marchande de poèmes et de kimchi 323

  • crédits et remerciements

    Les Éditions du Boréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour leurs activités d’édition et remercient le Conseil des Arts du Canada pour son soutien financier.

    Les Éditions du Boréal sont inscrites au Programme d’aide aux entreprises du livre et de l’édition spécialisée de la SODEC et bénéficient du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres du gouvernement du Québec.

    L’auteur remercie le Conseil des Arts du Canada ainsi que le Conseil des arts et des lettres du Québec.

    En couverture: Dorion Scott, We Weep.

  • Gil Adamson À l’aide, Jacques Cousteau La Veuve

    Georges Anglade Les Blancs de mémoire

    Emmanuel Aquin DésincarnationsIcare Incarnations Réincarnations

    Denys Arcand L’Âge des ténèbres Le Déclin de l’Empire américain Les gens adorent les guerres Les Invasions barbares Jésus de Montréal

    Gilles Archambault À voix basse Les Choses d’un jour Comme une panthère noire Courir à sa perte De l’autre côté du pont De si douces dérives Enfances lointaines La Fleur aux dents La Fuite immobile Les Maladresses du cœur Nous étions jeunes encore L’Obsédante Obèse et autres agressions L’Ombre légère Parlons de moi Les Pins parasols Qui de nous deux? Les Rives prochaines Stupeurs et autres écrits Le Tendre Matin

    Tu ne me dis jamais que je suis belle La Vie à trois Le Voyageur distrait Un après-midi de septembre Un homme plein d’enfance Un promeneur en novembre

    Margaret Atwood Cibles mouvantes L’Odyssée de Pénélope

    Edem Awumey Les Pieds sales Rose déluge

    Michel Bergeron Siou Song

    Hélène de Billy Maurice ou la vie ouverte

    Nadine Bismuth Êtes-vous mariée à un psychopathe? Les gens fidèles ne font pas les nouvelles Scrapbook

    Lise Bissonnette Choses crues Marie suivait l’été Quittes et Doubles Un lieu approprié

    Neil Bissoondath À l’aube de lendemains précaires Arracher les montagnes Cartes postales de l’enfer La Clameur des ténèbres Tous ces mondes en elle Un baume pour le cœur

    Marie-Claire Blais Augustino et le chœur de la destruction Dans la foudre et la lumière

    extrait du catalogue

  • Le Jeune Homme sans avenir Mai au bal des prédateurs Naissance de Rebecca à l’ère des tourments Noces à midi au-dessus de l’abîme Soifs Une saison dans la vie d’Emmanuel

    Elena Botchorichvili Faïna Seulement attendre et regarder Sovki La Tête de mon père Le Tiroir au papillon

    Gérard Bouchard Mistouk Pikauba Uashat

    Jean-Pierre Boucher La vie n’est pas une sinécure Les vieux ne courent pas les rues

    Emmanuelle Brault Le Tigre et le Loup

    Jacques Brault Agonie

    Chrystine Brouillet Rouge secret Zone grise

    Katerine Caron Vous devez être heureuse

    Louis Caron Le Canard de bois Les Fils de la liberté I La Corne de brume Les Fils de la liberté II Le Coup de poing Les Fils de la liberté III Il n’y a plus d’Amérique Racontages Tête heureuse

    André Carpentier Dylanne et moi Extraits de cafés Gésu Retard Mendiant de l’infini Ruelles, jours ouvrables

    Nicolas CharetteChambres noires Jour de chance

    Jean-François ChassayL’Angle mort Laisse Sous pression Les Taches solaires

    Ying Chen Espèces Immobile Le Champ dans la mer Le Mangeur Querelle d’un squelette avec son double Un enfant à ma porte

    Ook Chung Contes butô L’Expérience interdite La Trilogie coréenne

    Joan Clarke La Fille blanche

    Matt Cohen Elizabeth et après

    Normand Corbeil Ma reine

    Gil Courtemanche Je ne veux pas mourir seul Le Monde, le lézard et moi Un dimanche à la piscine à Kigali Une belle mort

    Judith Cowan La Loi des grands nombres Plus que la vie même

    Esther Croft Au commencement était le froid La Mémoire à deux faces Tu ne mourras pas

    Michael Crummey Du ventre de la baleine

    France Daigle Petites difficultés d’existence Pour sûrUn fin passage

    Francine D’Amour Écrire comme un chat Pour de vrai, pour de faux Presque rien Le Retour d’Afrique

    Fernand Dansereau Le Cœur en cavale

    Edwidge Danticat Le Briseur de rosée

    Michael Delisle Tiroir No 24

    Louise Desjardins Cœurs braisés Le Fils du Che Rapide-Danseur So long

  • Germaine Dionne Le Fils de Jimi Tequila bang bang

    Fred DompierrePresque 39 ans, bientôt 100

    David Dorais et Marie-Ève Mathieu Plus loin

    Christiane Duchesne L’Homme des silences L’Île au piano

    Louisette Dussault Moman

    Irina Egli Terre salée

    Gloria Escomel Les Eaux de la mémoire Pièges

    Michel FaberLa Rose pourpre et le Lys

    Jacques Folch-RibasPaco Les Pélicans de Géorgie

    Jonathan FranzenLes Corrections Freedom

    Christiane Frenette Après la nuit rouge Celle qui marche sur du verreLa Nuit entière La Terre ferme

    Marie Gagnier Console-moi Tout s’en va

    Katia Gagnon La Réparation

    Robert Gagnon La Mère morte

    Lise Gauvin Fugitives

    Simon Girard Dawson Kid

    Douglas Glover Le Pas de l’ourse Seize sortes de désir

    Anne-Rose Gorroz L’Homme ligoté

    Scott Griffin L’Afrique bat dans mon cœur

    Agnès Gruda Onze petites trahisons

    Louis Hamelin La Constellation du Lynx Le Joueur de flûte SauvagesLe Soleil des gouffres Le Voyage en pot

    Bruno Hébert Alice court avec René C’est pas moi, je le jure!

    David Homel Orages électriques

    Michael Ignatieff L’Album russe Terre de nos aïeux

    Suzanne Jacob Amour, que veux-tu faire? Les Aventures de Pomme Douly Fugueuses Histoires de s’entendre Parlez-moi d’amour Un dé en bois de chêne Wells

    Nikos Kachtitsis Le Héros de Gand

    Emmanuel Kattan Nous seuls

    Nicole Krauss La Grande Maison

    Bïa Krieger Les Révolutions de Marina

    Marie Laberge Adélaïde Annabelle La Cérémonie des anges Florent Gabrielle Juillet Le Poids des ombres Quelques Adieux Revenir de loin Sans rien ni personne

    Marie-Sissi Labrèche Amour et autres violences Borderline La Brèche La Lune dans un HLM

    Dany Laferrière L’Art presque perdu de ne rien faire Chronique de la dérive douce L’Énigme du retour Je suis un écrivain japonais Pays sans chapeau Vers le sud

  • Robert Lalonde Des nouvelles d’amis très chers Espèces en voie de disparition Le Fou du père Iotékha’ Le Monde sur le flanc de la truite Monsieur Bovary ou mourir au théâtre Où vont les sizerins flammés en été? Que vais-je devenir jusqu’à ce que je meure? Le Seul Instant Un cœur rouge dans la glace Un jardin entouré de murailles Le Vacarmeur

    Nicolas Langelier Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles

    Monique LaRue Copies conformes De fil en aiguille L’Œil de Marquise La Démarche du crabe La Gloire de Cassiodore

    Hélène Le Beau Adieu Agnès La Chute du corps

    Rachel Leclerc Noces de sable La Patience des fantômes Ruelle Océan Visions volées

    Louis Lefebvre Guanahani Table rase Le Troisième Ange à gauche

    François Lepage Le Dilemme du prisonnier

    Robert Lévesque Récits bariolés

    Alistair MacLeod La Perte et le Fracas

    Francis Magnenot Italienne

    André Major L’Esprit vagabond Histoires de déserteurs La Vie provisoire

    Gilles Marcotte Une mission difficile La Vie réelle La Mort de Maurice Duplessis et autres nouvelles Le Manuscrit Phaneuf

    Yann Martel Paul en Finlande

    Alexis Martin Bureaux

    Alexis Martin et Jean-Pierre Ronfard Transit section no 20 suivi de Hitler

    Alexis Martin Bureaux

    Colin McAdam Fall

    Stéfani Meunier Au bout du chemin Ce n’est pas une façon de dire adieu Et je te demanderai la mer L’Étrangère

    Anne Michaels La Mémoire en fuite

    Michel Michaud Cœur de cannibale

    Marco Micone Le Figuier enchanté

    Christian Mistral Léon, Coco et Mulligan Sylvia au bout du rouleau ivre Vacuum Valium Vamp Vautour

    Hélène Monette Le Blanc des yeux Il y a quelqu’un? Là où était ici Plaisirs et Paysages kitsch Thérèse pour Joie et Orchestre Un jardin dans la nuit Unless

    Pierre Monette Dernier automne

    Caroline Montpetit L’Enfant Tomber du ciel

    Lisa Moore Alligator Les Chambres nuptialesFévrier Open

    Pierre Morency Amouraska

    Yan Muckle Le Bout de la terre

    Extrait de la publication

  • Alice Munro Du côté de Castle Rock Fugitives

    Pierre Nepveu Des mondes peu habités L’Hiver de Mira Christophe

    Émile Ollivier La Brûlerie

    Michael Ondaatje Divisadero Le Fantôme d’Anil La Table des autres

    Véronique Papineau Les Bonnes Personnes Petites Histoires avec un chat dedans (sauf une)

    Eduardo Antonio Parra Terre de personne

    Viktor Pelevine Minotaure.com

    Nathalie Petrowski Il restera toujours le Nebraska Maman last call

    Daniel Poliquin L’Écureuil noir L’Homme de paille La Kermesse

    Monique Proulx Les Aurores montréales Champagne Le cœur est un muscle involontaire Homme invisible à la fenêtre

    Pascale Quiviger La Maison des temps rompus Pages à brûler

    Rober Racine Le Cœur de Mattingly L’Ombre de la Terre Les Vautours de Barcelone

    Bruno Ramirez et Paul Tana La Sarrasine

    Mordecai Richler Un certain sens du ridicule

    Noah Richler Mon pays, c’est un roman

    Yvon Rivard Le Milieu du jour Le Siècle de Jeanne Les Silences du corbeau

    Louis-Bernard Robitaille Le Zoo de Berlin

    Alain Roy Le Grand Respir L’Impudeur Quoi mettre dans sa valise?

    Hugo Roy L’Envie

    Kerri Sakamoto Le Champ électrique

    Jacques Savoie Les Portes tournantes Le Récif du Prince Une histoire de cœur

    Mauricio Segura Eucalyptus Bouche-à-bouche Côte-des-Nègres

    Alexandre Soublière Charlotte before Christ

    Gaétan Soucy L’Acquittement Catoblépas Music-Hall! La petite fille qui aimait trop les allumettes

    France Théoret Les apparatchiks vont à la mer Noire Une belle éducation

    Marie José Thériault Les Demoiselles de Numidie L’Envoleur de chevaux

    Pierre-Yves Thiran Bal à l’abattoir

    Su Tong Le Mythe de Meng

    Miriam Toews Drôle de tendresse Irma Voth Les Troutman volants

    Lise Tremblay La Sœur de Judith

    Guillaume Vigneault Carnets de naufrage Chercher le vent

    Kathleen Winter Annabel

    Extrait de la publication

  • mise en pages et tYpographie: les éditions du boréal

    achevé d’imprimer en octobre 2012sur les presses de marquis imprimeur

    à cap-saint-ignace (québec).

    Ce livre a été imprimé sur du papier 100% postconsommation,

    traité sans chlore, certifié ÉcoLogo

    et fabriqué dans une usine fonctionnant au biogaz.

  • Ook

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    Boréal Boréal

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    Boréal

    La Trilogie coréenneLe français est ma langue d’adoption, mais n’est-il pas plus juste de dire que c’est elle qui m’a adopté, comme des parents adoptent un orphelin sans son consentement ?

    Si j’écris en français, ce n’est pas tant parce que je trouve la langue française belle que parce que j’ai « quelque chose à dire ». Et, paradoxalement, ce que j’ai à dire est ma condition d’exilé. Je parle, je pense, j’existe dans une langue « accidentelle » et si je suis devenu écrivain, c’est encore par accident. Le métier de conteur est l’héritage que j’ai reçu de ma condition d’être-en-exil.

    Le Japon, la Corée, le Canada, les trois lieux, les trois temps de la vie d’Ook Chung font l’objet des trois volets de cette trilogie. Le romantisme sombre d’un Japon encore en proie aux fantômes de la guerre, l’optimisme d’une Corée, pays du matin calme, à l’orée d’une ère nouvelle, le patchwork multiculturel des ruelles de Montréal, où retentit l’écho de tant d’accents. Ils sont le théâtre chaque fois d’un retour sans cesse ajourné, tandis que peu à peu s’érige le seul lieu habitable qui est, au fond, le plaisir de raconter, la magie du récit héritée des ancêtres.

    Ook Chung est l’auteur de deux romans (Kimchi, 2001, Prix littéraire Canada-Japon, et L’Expérience interdite, 2003) et denouvelles (nouvelles orientales et désorientées, 1994, Contes butô, 2003, Prix littéraire des collégiens). Sa traduction du roman de Kerri Sakamoto, Le Champ électrique, a remporté le prix John-Glassco.

    Extrait de la publication

    I - DiasporamaArbre généalogiqueSoie chinée et ombres chinoisesLe clan des YiChikuho-tanda

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