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Sommeil de l’adolescent
Dr MF MateoAssises de ResodysToulon le 25/11/06
L’adolescence
âge intermédiaire entre l’enfance et l’âgeadulte, l’adolescence est la période desmodifications morphologiques, physiologiqueset psychologiques.
le sommeil très stable dans son organisationentre 4 et 10 ans subit des modifications enparticulier circadiennes qui vont participer àl’augmentation des besoins en sommeil
Le sommeil de l’adolescent
• macrostructure stable depuis l’âge de 4 ans: sommeil lent profond (SLP) en début de nuit et sommeil paradoxal (SP) en 2ème partie de
nuit• rythme circadien: coucher plus tardif chez
les garçons• typologie propre à chacun:- on est « du soir » (chouette) ou « du matin »
(alouette)- on est petit, moyen ou long dormeur
Les besoins en sommeil
- chez l’enfant les besoins sont de 10 heures- chez l’adolescent les besoins sont supérieurs
à ceux de l’enfant: étude de Marie Carskadon: a suivi pendant 10
étés des enfants de 9 à 18 ans (échelle deTanner): malgré 10 h de sommeil nocturne,signes de somnolence diurne aux testsitératifs d’endormissement à partir de 13 ans
Les besoins en sommeil
- ils sont assez constants pour unindividu donné
- il est important de bien les connaître- pour l’évaluer: agenda de sommeil
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Sommeil et processus cognitifs
Sommeil lent profond (SLP): . rôle physique (GH), stockage d’énergie . rôle dans la mémorisation: tri de
l’information au niveau de l’hippocampeavec élimination de certains caractères etrenforcement d’autres dans des séquencesSLP-ST-E puis SLP-ST-SP (Ambrosini etGiuditta, 2001)
Sommeil et processus cognitifs
Sommeil paradoxal (SP):.durée de SP augmente après un apprentissage.privation sélective de SP: altération des
processus de mémorisation.consolidation de la trace mnésique dans la
mémoire procédurale et dans la mémoiredéclarative avec rôle dans le transfert del’information entre hippocampe et néocortex
Le sommeil normal
Nuit arrêt des stimulations
Mélatonine - externes: bruit, lux
Température - internes
Cortisol
horloge biologique
( NSC)
SL SP
Le sommeil normal
15H 23H 7H 15HGH
Melat
Prolac
C K
C NK
Cort
Temp
Modifications circadiennes àl’adolescence
- diminution et retard de la sécrétion demélatonine entraîne un retard àl’endormissement
- hormones sexuelles (testostérone) etcortisol
- typologie «du soir» aggrave le retard àl’endormissement
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Modifications circadiennes àl’adolescence
- début de l’autonomie dans la gestion del’horaire du coucher
- horaires scolaires avancés en secondaire/ primaire: lever plus précoce
privation chronique de sommeil:dette de sommeil
Le retard à l’endormissement
est aggravé par:- la prise de substances psycho actives:
café, alcool (plutôt garçon), et cigarettes (plutôt la fille)- les activités éveillantes immédiatement
avant le coucher: sport, ordinateur …
Conséquences sur lesperformances scolaires
études de la moyenne générale d’uneannée scolaire et les patterns deveille/sommeil:
- les temps totaux de sommeil (TTS) lesplus longs sont retrouvés chez ceux quiont les meilleurs résultats
Conséquences sur lesperformances scolaires
- niveau A et B+: se couchent plus tôt,ont des horaires très réguliers /niveau C et D (Carskadon sur 3120élèves de 13 à 19 ans)
- les études européennes aboutissentaux mêmes constatations: Kahn(Belgique), Hofman (Pays Bas), Cortesi(Italie) Valatx (France)
Conséquences sur lesperformances scolaires
- TTS et horaires du début des cours: lesperformances sont proportionnelles à ladurée du sommeil (Wahlstrom sur 7168élèves de 10 à 12 ans)
- TTS et emplois du soir (18000étudiants): mêmes résultats
Effets cognitifs de laprivation de sommeil
après privation d’une nuit desommeil:
études en pet scan ou en IRMfonctionnelle, couplées à des testsde fluence verbale montrent unealtération des performances et unenette réduction des zones activées
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Effets cognitifs de la privation desommeil
Restriction 3 nuits/1 nuit:- altération de la mémoire de travail, de la
fluence verbale et de la créativité:Harrison et Horne (1998)
- difficultés dans tous les tests derésolution de problèmes abstraits(Wisconsin, WCST): étude chez enfantsde 10 à 14 ans (Randazzo 1998)
Effets cognitifs de la privation desommeil
réduction de 3H de sommeil pendantune semaine:
- diminution des performances à tous lestests (Fallone 2000)
- confirmée par enquête auprès desenseignants
Effets cognitifs de la privation desommeil
retard du coucher,temps de sommeilirréguliers:
- diminution des performances scolaires- tests de capacité motrice: atteinte de:
temps de réaction > endurance >dextérité > vitesse (Copes 1972)
Conséquences sur humeur etqualité de vie
plus le TTS est court, plus on retrouve:- un manque de motivation- une tendance à l’agressivité- une tendance dépressive(étude de Meijer sur 449 élèves de 10 à
15 ans)
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Conséquences sur humeur etqualité de vie
niveau E: SDE, peu de motivation, couchersles plus tardifs (Cortesi sur 3040 élèvesde 14 à 20 ans)
rôle des parents (Kahn sur 972 élèves de 8à 10 ans):pauvres et bons dormeurs:
- parents autoritaires- parents laxistes- parents qui assurent une guidance ferme
Conséquences sur humeur etqualité de vie
plainte de fatigue matinale:inversement proportionnelle au TTS:
(Tynjälä en Finlande sur 4187 ados de 11à 15 ans)
plainte augmente avec l’âge:- fatigue plus d’une fois par semaine: de 20 à 37% chez filles de 11 à 15 ans de 24 à 50% chez les garçons
Conséquences sur humeur etqualité de vie
plainte de fatigue matinale:- fatigue 4 jours par semaine: 16 à 34% chez les filles 24 à 35% chez les garçons- aggravée par la consommation de
substances psycho actives: café,alcool, cigarettes
Situations aggravantes
1- le retard de phase:• aggravation du retard à l’endormissement - pression des amis - téléphone pendant des heures - récupération le week-end qui aggrave le
décalage• retard de phase « voulu »: phobie scolaire
Situations aggravantes
2- insomnie:- 16,5% des ados de 17 ans (Manni 1997)- délai d’endormissement > 20’- 4% consomment des hypnotiques dont
30% seulement sous contrôle médical- fille > garçon
Situations aggravantes
3- dépression: (Gozal 2005)- latence d’endormissement très allongée- diminution du SLP qui est moins ample- raccourcissement du 1er SP n’est pas
retrouvé mais densité du SP augmentée- fille > garçon
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Autres conséquences
1- SDE et risque cardio vasculaire: étude de privation chronique de sommeil
(Vgontzas 2004) après retour à desconditions normales de sommeil:
- persistance d’une augmentation descytokines inflammatoires IL 6 et TNFalpha
responsable de SDE - et de la CRP facteur de risque cardio
vasculaire à long terme
Autres conséquences2- Métabolisme et fonctions endocriniennes:
une privation chronique partielle de sommeilentraîne: (Spiegel 2004)
- une diminution de la leptine ( hormoneanorexigène)
- une augmentation de la ghréline (hormoneorexigène)
augmentation de la prise alimentaire etdu poids
Autres conséquences
Métabolisme et fonctions endocriniennes: relation inverse entre durée du sommeil et
IMC (Hasler 2004): baisse de la tolérance au glucose et de la
réponse à l’insuline risque de développer un diabète
Quels sont les signes de la SDE?
- le bâillement- le clignement des paupières- les yeux qui piquent- la tête lourde- une sensation de fatigue- un comportement irritable- une baisse de l’attention…
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Que faire?
- récupérer les jours de repos (grassematinée)
- sieste (courte) si besoin se fait sentir- régularité des horaires de coucher- éviter l’excitation avant le coucher- éviter les substances stimulantes en fin
de journée- obtenir un décalage de la 1ère heure de
cours…
Traitements
insomnie:- pas de traitement médicamenteux
sans avis médical- techniques de relaxation, anti-stress- thérapies cognitivo-comportementalesretard de phase:- le recaler par décalage de 3h- photothérapie
Conclusion
• bien établir les besoins de l’adolescent• préciser sa typologie (agenda de
sommeil) et faire la part des habitudesfamiliales
• guidance parentale ferme et souple• respect des moments de récupération
(grasse matinée, sieste)