La Provence MarseilleTheme: Activités du corps préfectoral Jeudi 7 Septembre 2017

La filière agroalimentaire en paca veutséduire le consommateur de demain

"Est-il admissible qu'un paysantrauaille 12 heures par jour pour ga-gner la moitié du Smic'(', interro-geait hier le préfet de Région Sté-phane Bouillon, en ouverture desÉtats Généraux de J'Alimentation enPaca, à la Chambre régionale d'agri-culture à Aix-en-Provence. Déclinai-son régionale des États générauxlancés le 20 juillet par le Premier mi-nistre, cette manifestation à la-quelle participait une diversité d'ac-teurs ùu monde agroalimentairevise à faire émerger des proposi-tions, afin de concilier trois impéra-tifs. "D'abord sécuriser le re/Jenu desagriculteurs, ce qui leur permettrad'in/Jestir, répondre à la lourdeur ad-ministratiue et sécuriser aussi leconsommateur", résume Lionel Ro-driguez, responsable du service Re-cherche et développement à laChambre régionale d'agriculture. Fthier ce lancement prenait lin relietparticulier, quelques jours après lacrise de la contamination au fipro-nil dans la filière avicole, mais aussicomme le rappelait le président dEla chambre Claude Rossignol, damun contex.te de campagne moroSEde commercialisation des fruits et légumes, et d'une vague de gel puis d,sécheresse, qui a impacté les vergers régionaux. ''1)es réussiteexistent mais les exploitations sont l,plus souuent fragilisées à cause de illIolatilité des marchés, de la pressiatnormative, et des aléas climaliques"ajoutait le porte-parole du mondtagricole.Et pOLutanl Paca, oÙ le secteu

agroalimentaire génère 3,6 Md:d'euros de chiffre d'affaires (e3Mds pour l'agriculture), soit Il 'Jidu chiffre d'affaires de l'industrie régionale, pour plus de 40 000 emploi'(et 38200 pour l'agriculture), doifaire face aux défis des attentes nouvelles des consommateurs. Et mal

gré ses fragilités - faibles investisse-ments, vieillissement des équipe-ments, pression foncière, dépen-dance aux aides de la Pae ... - la ré-gion colle plutôt pas mal aux at-tentes d'un consommateur de plusen plus attiré par le "manger moinsmais mieux'. comme le soulignaitNathalie VucheL de l'Institut nalio-nal de l'origine el ùe la qualité I.l!'\-AO). "Selon l'étude du Credoc sur laFWflce l'II 2025, des tendanceslourdes se dégagent, lesgens sont atti-rés pur les produits à l'image de Ilatu-mlité, quifont du bien", indiquait laspécialiste au sein de l'atelier consa-cré aux nouveaux débouchés. Lesconsommateurs de demain serontaussi moins COnSOli1lllateursde protéines animales, et davantage végé-

tales et adoptent de nouvelles pra-tiques d'achat, oÙ "la grande distri-bution a un rôleàjouer".Mais le virage est difficile à

prendre, car le cunsommateur estsouvent désorienté. "Ilfaut rappelerque c'est la première génération quin'a 'pas de grands-parents agricul-teurs", ajolltait Nathalie Vucher.Dans la salle. un éleveur de la Plainede La Crau réclamait ainsi un étique-tage précis. renseignant l'achetemsur la nature des viandes d'importa-tion "qui pelwent contenir certainsproduits et sont l'II concurrence (/!IeclIoue production'. Olivier Roux, pa-tron de la PME AlaLaId et Houx, esti-mait quant à lui que "/'ttal doitmettre les moyens pOlir accentuer lescolltrôles", et espérait que les collec-

tivitr's consacrent des budgels plusimportants afin que les produits "dequalité" ne soient pas disqualifiés,dans les appels d'offres, à cause duprix.En Paca, la production locale ne

représente aujourd'hui que 20%dans la consommation, soulignaitencore les spécialistes. La marge deprogression est donc assez large...En 2016 IlOUSauolls identifié des 11'-[liersde compétitiuité", indiquait Bé-m'dicte Martin,présidente de lacommission agriculture il la Région.Parmi ceux-ci, l'innovation occupeune bonne place. Elle sera au centredu prochain rendez-vous des Étatsgénéraux en l'aca, le 21 sœptembre ilAvignon.

Marie-Cécile BÉRENGER

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