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AGRICULTURE L'agriculture, talon d'Achille de la mondialisation. Cl6s pour un accord agricole solidaire ~_I'OMC Jacques Berthelot L'Harmattan, 2001, 510 p., 220 F. L a n6gociation du Nouvel Accord agri- cole ~ I'OMC repr6sente un enjeu consid6rable s'agissant de garantir la sc~curit6 alimentaire quantitative et quali- tative, et plus largement 1'6quilibre social et environnemental de route la plan6te. Mais e]le se heurte ,~ la mystification th~orique entourant les concepts de pro- tection, de prix mondial et de distorsions dans les 6changes, toute id6e de protec- tion ~ I'importation dtant pr6sentde comme I'horreur absolue ~ bannir totale- ment. Les pays occidentaux doivent 61J- miner tr6s vite toutes les formes de dum- ping li~es ~ leurs subventions explicites et implicites aux exportations agroalimen- taires afin de garantir le droit des peuples produire leurs aliments de base, mais le Sud doit reconnattre que ce droit vaut aussi pour le Nord. Puisque tout soutien agricole, interne ou ~ la fronti6re, est pro- tectionniste au sens o~ il conf6re des avantages de comp~titivit6 aux produits nationaux par rapport ~ ceux des pays tiers, la protection ~ l'importation est la forme de soutien la plus solidaire pour les produits agroalimentaires de base dans tous les pays. Parce que c'est la seule forme de soutien accessible aux pays pauvres, faute de budget pour des sou- tiens internes. Parce qu'elle est infiniment plus transparente pour les pays tiers gue les soutiens internes. Parce que c'est la seule faqon d'avoir une politique agricole bas6e sur les prix du march6, mais du nlarch6 int6rieur et non du march6 mon- dial, alors que les aides directes font des agriculteurs europ6ens et am6ricains des assist6s permanents rentiers de 1'6tat. AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT Pour une science sociale ~ travers champs. Paysannerie, ruralit6, capitalisme (France xxe si6cle) Marcel Jollivet Arguments, 2001,420 p., 180 F. A u cours des ann6es 1960 et 1970, se met en place I'agriculture << moderne >~ qui va faire de la France un des tout premiers pays exportateurs de produits agricoles au monde. Cette r6w)- lution technique et 6conomique assujettit de plus en plus I'agriculture aux contraintes et aux contradictions du mode de production capitaliste. De ce fait, elle va conduire ~ poser deux ques- tions successives et apparemment sans rapport I'une avec I'autre. Tout d'abord, une rude bataille s'engage durant deux d6cennies autour du statut de ces tra- vailleurs de la terre que sont les exploi- rants familiaux : travailleurs exploit6s ou entrepreneurs ? La r6f6rence ~1la lutte des classes fait irruption dans les congr6s syn- dicaux et dans les manifestations profes- sionnelles agricoles. Vient ensuite, dans les ann6es 1980, la remise en question du mod61e << productiviste ~> d'agricuhure au nom de I'environnement et de [a qua- lit6 des aliments. Le rapprochement de ces deux questions 6claire sur ]es m6ca- nismes ,~ I'~uvre clans [es transformations de I'agricuhure. II 6claire aussi sur les m6taphores de la dichotomie rural-urbain dans la soci6t6 fran~aise contemporaine. II conduit enfin ~ s'interroger sur [es d6coupages du champ scientifique : entre disciplines de sciences sociales d'abord ; entre sciences sociales, sciences tech- niques et sciences de la nature enfin. ALIMENTATION ~, la recherche de la qualit6. Analyses socio6conomiques sur les nouvelles fili6res agro-alimentaires Marc Mormont, Guido Van Huylenbroeck Universit6 de Libge, coll. ~ Synopsis >>, 2001,200 p. L es crises qui ont secou6 ces derni6res ann6es le secteur agroalimentaire mon- trent que la qualit6 de notre alimentation est devenue un probl6me politique. ,~ cette probl6matique sont li6es des questions d'environnement et de d6velop- pement durable qui interpellent aussi les d6cideurs. Or, dans ces mati6res complexes, ni les producteurs ni les consommateurs ne sont passifs. L'objectif de cet ouvrage est de consid6rer en d6tai[ et de mani6re pluridisciplinaire, les exp6riences que les uns et les autres ont ddvelopp6es, parfois depuis Iongtemps, en direction d'une recherche de qualit6. L'int6r6t de ces initiatives n'est pas tant leur poids ~iconomique que le fait qu'elles constituent des itin6raires d'apprentissage dans une rc,cherche d'innovation aux w) es muhil)les. Ce caract~re d'invention co lective suppose des relations nouvelles entre producteurs et (onsommateurs, et justi:ie que ces initiatives soient soute- hUeS, enc.~dr6es et 6valu6es par les pou- w):rs publi{s. ,~ sa mani6re, qui se veut rig,)ureuse et syst6matique, cet ouvrage esl un hommage :t des artisans de la qua- lira. C'est aussi un r~servoir d'exp6riences ou d'autres trouveront ~t enrichir ]eur pr( ~13 re re( herche d'une a limentation o~ tra tition (t modernitd' se recomposent. ANIMAL ET SOCII=TI~ Quand les singes prennent le th6. De la culture animale Frans de Waal Fa~ard, coll..:< Le temps des sciences >>, 20) ~, 382 p.. 138 F. E ' si les grands singes avaient leur propre ,:uhure ? El si la ~< culture humaine ~>, trd~Jifionnellement consid6r6e comme pa,t, avait ses racines dans le monde ani- mal ? Longtemps ce type d'interrogations, ju~ees ind61icates ~ I'endroit de notre esl~6=e, ont 616 occult6es. Mais depuis quelques decennies 1'6rude des soci6t6s de no, cousins ]es primates est venue 6bran- ler nos convi(tions s6culaires et arro- gal~les. Melange d'anecdotes, d'6tudes cli- ni(~ues, de travaux sur le terrain et de spucJlations, le livre pose une question : jus ]u'~ quel point diffdrons-nous des ani- maux ? Les grands singes nous tendent d6sormais un miroir duns lequel ils ne sont plus de simples caricatures des humains, mais des membres ~ part enti~re de notre famille, aw~: un esprit de ressources et une dignitd qui leur sont propres. BIOLOGIE Le baiser de la rose Peter Bernhardt Fayard, 2001, 372 p., 140 F. A pparues il y a plus de 150 millions d'ann6es, les fleurs incarnent la beaut6 ou I'all6gresse et - la rose notam- ment - symbolise I'amour. Elles sont dans leur co-6volution ave(,- les insectes I'une NSS, 2001. vol. 9, n ° 3, 89 94 / © 2001 Editions scientifiques et medicales Elsevier SAS. Tous droits reserv6s r-- rrl Cb -4 C :::D I-rl GO i GO

L'agriculture, talon d'Achille de la mondialisation. Clés pour un accord agricole solidaire à l'OMC Jacques Berthelot L'Harmattan, 2001, 5 p., 220 F

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Page 1: L'agriculture, talon d'Achille de la mondialisation. Clés pour un accord agricole solidaire à l'OMC Jacques Berthelot L'Harmattan, 2001, 5 p., 220 F

AGRICULTURE

L'agriculture, talon d'Achille de la mondialisation. Cl6s pour un accord agricole solidaire ~_ I 'OMC Jacques Berthelot L'Harmattan, 2001, 510 p., 220 F.

L a n6gociation du Nouvel Accord agri- cole ~ I 'OMC repr6sente un enjeu

consid6rable s'agissant de garantir la sc~curit6 alimentaire quantitative et quali- tative, et plus largement 1'6quilibre social et environnemental de route la plan6te. Mais e]le se heurte ,~ la mystification th~orique entourant les concepts de pro- tection, de prix mondial et de distorsions dans les 6changes, toute id6e de protec- tion ~ I' importation dtant pr6sentde comme I'horreur absolue ~ bannir totale- ment. Les pays occidentaux doivent 61J- miner tr6s vite toutes les formes de dum- ping li~es ~ leurs subventions explicites et implicites aux exportations agroalimen- taires afin de garantir le droit des peuples

produire leurs aliments de base, mais le Sud doit reconnattre que ce droit vaut aussi pour le Nord. Puisque tout soutien agricole, interne ou ~ la fronti6re, est pro- tectionniste au sens o~ il conf6re des avantages de comp~titivit6 aux produits nationaux par rapport ~ ceux des pays tiers, la protection ~ l ' importation est la forme de soutien la plus solidaire pour les produits agroalimentaires de base dans tous les pays. Parce que c'est la seule forme de soutien accessible aux pays pauvres, faute de budget pour des sou- tiens internes. Parce qu'elle est infiniment plus transparente pour les pays tiers gue les soutiens internes. Parce que c'est la seule faqon d'avoir une polit ique agricole bas6e sur les prix du march6, mais du nlarch6 int6rieur et non du march6 mon- dial, alors que les aides directes font des agriculteurs europ6ens et am6ricains des assist6s permanents rentiers de 1'6tat.

AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT

Pour une science sociale ~ travers champs. Paysannerie, ruralit6, capitalisme (France xx e si6cle) Marcel Jollivet Arguments, 2001,420 p., 180 F.

A u cours des ann6es 1960 et 1970, se met en place I'agriculture

<< moderne >~ qui va faire de la France un des tout premiers pays exportateurs de produits agricoles au monde. Cette r6w)- lution technique et 6conomique assujettit de plus en plus I'agriculture aux contraintes et aux contradictions du mode de production capitaliste. De ce fait, elle va conduire ~ poser deux ques- tions successives et apparemment sans rapport I'une avec I'autre. Tout d'abord, une rude bataille s'engage durant deux d6cennies autour du statut de ces tra- vailleurs de la terre que sont les exploi- rants famil iaux : travailleurs exploit6s ou entrepreneurs ? La r6f6rence ~1 la lutte des classes fait irruption dans les congr6s syn- dicaux et dans les manifestations profes- sionnelles agricoles. Vient ensuite, dans les ann6es 1980, la remise en question du mod61e << productiviste ~> d'agricuhure au nom de I'environnement et de [a qua- lit6 des aliments. Le rapprochement de ces deux questions 6claire sur ]es m6ca- nismes ,~ I '~uvre clans [es transformations de I'agricuhure. II 6claire aussi sur les m6taphores de la dichotomie rural-urbain dans la soci6t6 fran~aise contemporaine. II conduit enfin ~ s'interroger sur [es d6coupages du champ scientifique : entre disciplines de sciences sociales d'abord ; entre sciences sociales, sciences tech- niques et sciences de la nature enfin.

ALIMENTATION

~, la recherche de la qualit6. Analyses socio6conomiques sur les nouvelles fili6res agro-alimentaires Marc Mormont, Guido Van Huylenbroeck Universit6 de Libge, coll. ~ Synopsis >>,

2001,200 p.

L es crises qui ont secou6 ces derni6res ann6es le secteur agroalimentaire mon-

trent que la qualit6 de notre alimentation est devenue un probl6me politique. ,~ cette probl6matique sont li6es des questions d'environnement et de d6velop- pement durable qui interpellent aussi les d6cideurs. Or, dans ces mati6res complexes, ni les producteurs ni les

consommateurs ne sont passifs. L'objectif de cet ouvrage est de consid6rer en d6tai[ et de mani6re pluridisciplinaire, les exp6riences que les uns et les autres ont ddvelopp6es, parfois depuis Iongtemps, en direction d'une recherche de qualit6. L'int6r6t de ces initiatives n'est pas tant leur poids ~iconomique que le fait qu'elles constituent des itin6raires d'apprentissage dans une rc,cherche d'innovation aux w) es muhil)les. Ce caract~re d'invention co lective suppose des relations nouvelles entre producteurs et (onsommateurs, et justi:ie que ces initiatives soient soute- hUeS, enc.~dr6es et 6valu6es par les pou- w):rs publi{s. ,~ sa mani6re, qui se veut rig,)ureuse et syst6matique, cet ouvrage esl un hommage :t des artisans de la qua- lira. C'est aussi un r~servoir d'exp6riences ou d'autres trouveront ~t enrichir ]eur pr( ~13 re re( herche d'une a limentation o~ tra tit ion (t modernitd' se recomposent.

ANIMAL ET SOCII=TI~

Quand les singes prennent le th6. De la culture animale Frans de Waal Fa~ ard, co l l . . :< Le temps des sciences >>, 20) ~, 382 p.. 138 F.

E ' si les grands singes avaient leur propre ,:uhure ? El si la ~< culture humaine ~>,

trd~Jifionnellement consid6r6e comme pa,t, avait ses racines dans le monde ani- mal ? Longtemps ce type d'interrogations, ju~ees ind61icates ~ I'endroit de notre esl~6=e, ont 616 occult6es. Mais depuis quelques decennies 1'6rude des soci6t6s de no, cousins ]es primates est venue 6bran- ler nos convi(tions s6culaires et arro- gal~les. Melange d'anecdotes, d'6tudes cli- ni(~ues, de travaux sur le terrain et de spucJlations, le livre pose une question : jus ]u'~ quel point diffdrons-nous des ani- maux ? Les grands singes nous tendent d6sormais un miroir duns lequel ils ne sont plus de simples caricatures des humains, mais des membres ~ part enti~re de notre famille, aw~: un esprit de ressources et une dignitd qui leur sont propres.

BIOLOGIE

Le baiser de la rose Peter Bernhardt Fayard, 2001, 372 p., 140 F.

A pparues il y a plus de 150 mill ions d'ann6es, les fleurs incarnent la

beaut6 ou I'all6gresse et - la rose notam- ment - symbolise I'amour. Elles sont dans leur co-6volution ave(,- les insectes I'une

NSS, 2001. vol. 9, n ° 3, 89 94 / © 2001 Editions scienti f iques et medicales Elsevier SAS. Tous droits reserv6s

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