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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
MAITRISE Option « Développement et Economie publique » - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Mémoire
Pour l’obtention du Diplôme de Maîtrises es-Sciences Economiques
Impétrant : ANJARASOA Faniry Hyacinthe
Encadré par Mr. RAMIARISON Herinjatovo
Impétrant : RAZAFIMAHARO Rodolpho Rodriguez
Encadré par Mr. RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, Maître de conférences
Date de soutenance : 06 Octobre 2010
"L’APICULTURE : UN ELEMENT MOTEUR DU DEVELOPPEMENT
LOCAL SOUTENABLE". L’ANALYSE SOCIOECONOMIQUE DE L’ACTIVITE
APICOLE POUR LE CAS DE LA REGION VATOVAVY FITOVINANY.
REMERCIEMENTS
Comme il est écrit, «…sans Moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15 : 5) et que « Si
l’Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain… » (Psaumes 127 : 1) ;
Alors je tiens à remercier Dieu primordialement, qui a voulu, par sa grâce et sa bonté, la
réalisation de ce présent document.
De plus, en tant que croyant, il faudrait éviter la maladie des derniers jours, c'est-à-
dire, l’ingratitude, car il est écrit « Sache que dans les derniers jours…les hommes
seront…ingrats… » (II Timothée 3 : 1,2), alors je présente ainsi mes plus vives
reconnaissances et gratitudes :
• A tous ceux qui de près ou de loin, de manière directe ou indirecte, ont contribué à la
réalisation de ce travail
• Les enseignants qui n’ont ménagé aucun effort pour transmettre les connaissances
• Ma famille et mes parents qui m’ont accordé soutiens et conseils
• Monsieur RAKOTOARISON Rado Zoherilaza, enseignant Maître de conférences à
l’Université d’Antananarivo, encadreur, qui, malgré ses contraintes et obligations, a
prodigué ses conseils et son assistance.
• Monsieur RAZAFIMANANA Mahefa, Président de la Fédération Nationale Apicole
(FENAPI) de sa part contributive
• Monsieur BOTORAGASY Jean Gaspard, l’honorable Président de la Plateforme
FIMPIZOTA
• Monsieur RAMAROLAHY Narcisse, le Chef de Service de la Direction Régionale
de l’Elevage
Je tiens aussi à remercier Monsieur ADAM Antonin un stagiaire étranger auprès de la
FENAM pour les supports de recherche qu’il m’a fourni.
Enfin, je voudrais bien étendre mes remerciements à l’ensemble des employés de la
miellerie ainsi que les paysans pour les conseils qu’ils ont pu me prodiguer.
AVANT PROPOS
Dans le cadre du développement de la filière apicole à Madagascar, l’impétrant est venu nous
voir pour collecter des informations sur les efforts menés pour améliorer la pratique de
l’apiculture à Madagascar. Si, on était parmi les premiers exportateurs dans les années 1930,
d’aucuns parlent de 30 000 tonnes, grâce surtout à une végétation des plus généreuses (quasi
inexistence des brûlis de forêts à travers un système de suivi et de répression fort sévère).
Actuellement, on assiste malheureusement au contraire d’autant que pareille pratique semble
relever d’un défi aux gouvernants. Et la production de miel serait de 3000 tonnes c'est-à-dire
le dixième de ce que nous exportions !!!
1-Le miel et ses dérivés, un produit ignoré
D’aucuns pensent que le miel n’est qu’un produit d’appoint au niveau nutritionnel. Or, leur
consommation régulière et leur utilisation dans des domaines spécifiques comme la
cosmétique et la pharmacopée prouvent à plus d’un leurs efficacité
Les vertus du miel « pur » sont indéniables, une petite cuillerée de miel à jeun améliore notre
système immunitaire et renforce la dentition des bébés.
Les Japonais sont persuadés des vertus qu’a la propolis.
Le pollen, la gelée royale, le venin etc. ont leur application dans différents domaines de la
médecine.
2-La qualité du miel
Les oligoéléments et les vitamines que contient le miel sont très importants.
La spoliation du produit est une tare qu’il faudra combattre car dès lors il perd tout son intérêt,
raisons pour laquelle une de nos premières actions a été de sortir les normes ès apicoles
3-Valorisation des produits apicoles
L’abeille génère 8 sous produits et les dérivés sont très nombreux
Les produits sont utilisés en cosmétique, en pharmacie et évidemment en nutrition.
Les problèmes inhérents à la malnutrition et à la famine dans le Sud pourraient être résolus
en partie par les produits apicoles
SOMMAIRE REMERCIEMENTS
AVANT PROPOS
SOMMAIRE
GLOSSAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES ET DES FIGURES
LISTE DES CARTES
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE DESCRIPTIVE
CHAPITRE I : LA FILIÈRE APICOLE
1.1. Contexte global de la filière apiculture
I.2. Le système de production
I.3. Le centre de traitement des produits apicoles ou miellerie
CHAPITRE II : ETUDE DU MARCHE
I.1. Les caractéristique et structure du marché en amont : l’analyse de l’offre
II.2. Les caractéristiques et structure du marché en aval : analyse de la demande locale
II.3. L’analyse du marché extérieur
CHAPITRE III : ÉTUDE DU CAS DE LA REGION VATOVAVY F ITOVINANY
III.1. Contexte régional
III.2 Inventaire des immobilisations
III.3. L’évaluation financière du projet en cours
PARTIE II : APPROCHE ANALYTIQUE
Cas de Madagascar
CHAPITRE I : LA FILIÈRE APICULTURE ET LE DÉVELOPPEM ENT DURABLE
I.1. Les impacts socio-économiques de l'activité apicole
I.2. L'activité apicole et la protection de l'environnement
I.3. La potentialité a l'exportation
CHAPITRE II : LES ANALYSES CRITIQUES
II.1. Un système productif archaïque non compétitif et vulnérable.
II.2. La limite de la théorie classique
CHAPITRE III : SUGGESTION D’AMELIORATION
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
GLOSSAIRE - Abeille atteinte d’une maladie : Une abeille présentant des signes cliniques répondant
à une maladie déterminée et dont le diagnostic a été confirmé par des méthodes de
laboratoire.
- Abeilles suspectes d’être atteintes : Des abeilles présentant des signes pouvant se
rapporter à une maladie déterminée.
- Apiculture : branche de l’agriculture, c’est l’élevage d’abeilles à miel par l’homme
pour exploiter les produits de la ruche. L’apiculteur doit procurer à l’abeille un abri, des
soins et veiller sur son environnement. Puis, il récolte une partie mesurée de ces produits :
miel, pollen, cire, gelée royale et propolis.
- Cire : La substance grasse secrétée par les glandes cirières des jeunes ouvrières.
- Direction des services vétérinaires : L’autorité compétente de l’Etat en matière
vétérinaire.
- Direction sanitaire : L’ensemble des mesures hygiéniques, médicales, sanitaires,
édictées par les pouvoirs publics, soit pour éradiquer une maladie réputée contagieuse ou
une incidence zootechnique, soit pour en éviter l’apparition ou la diffusion.
- Environnement : ensemble des composantes, tant naturelles qu’artificielles,
déterminantes de la vie humaine, végétale et animale qui fait intervenir des facteurs
biologiques, écologiques, socio-économiques, culturels et technologiques. Tous ces facteurs
sont à la base des interactions spatio-temporelles entre l’homme et la nature.
- Gelée royale : Une substance blanchâtre et acide au goût et à l’odeur caractéristique,
secrétée par des glandes hypophrygiennes.
- Miel : Une denrée alimentaire produite par les abeilles mellifiques à partir du nectar
des fleurs ou des sécrétions provenant des parties vivantes ou se trouvant sur elles, qu’elles
butinent, transforment, combinent avec des matières spécifiques propres, emmagasinent et
laissent mûrir dans les rayons de la ruche
- Miellat : L’excrétion des pucerons, des cochenilles ou des autres hémiptères sous
formes de gouttelettes sirupeuses que les abeilles butinent sur les feuilles de divers arbres ou
arbustes.
- Pollen : L’élément mâle des plantes à fleurs, constitué de poudre très fine qui est
butinée puis stockée dans la ruche
- Prophylaxie : Toute mesure tendant à protéger une colonie d’abeilles contre une
maladie, soit par des moyens hygiéniques ou sanitaires, soit par des moyens médicaux des
groupes d’abeilles ayant une vie collective, hiérarchisée.
- Propolis : La substance visqueuse qui recouvre les bourgeons et la résine des
conifères, amalgamée à une sécrétion spéciale des abeilles.
- Ruche contaminée : Une ruche peuplée ayant été en contact direct ou indirect avec des
abeilles atteintes ou suspectes d’être atteintes dans des conditions susceptibles de permettre
la transmission de la maladie.
- Technique moderne : technique de production qui utilise des matériels modernes ;
dans cette étude le type de ruche moderne utilisé est le type de ruche Dadant à une hausse
avec 8 à 9 cadres, avec utilisation de cire gaufrée.
- Technique traditionnelle : technique de production qui utilise les ruches
traditionnelles construites à partir de matériaux simples et disponibles dans la nature.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Situation de la production et du commerce mondial de miel
en 2000
Tableau 2 : Les exportations des produits apicoles
Tableau 3 : Situation de l’apiculture 2003
Tableau 4 : Liste des coopératives paysannes des apiculteurs à Madagascar
Tableau 5 : Le tableau de calcul de la fonction de production
Tableau 6 : Répartition mondiale de production de miel
Tableau 7 : Commerce international du miel
Tableau 8 : Les plus importants importateurs/exportateurs du miel
Tableau 9 : Inventaires des immobilisations
Tableau 10 : Compte d'exploitation de la miellerie
Tableau 11 : Les sources de revenus des apiculteurs
Tableau 12 : revenus des apiculteurs traditionnels par région
Tableau 13 : Revenus des apiculteurs modernes par région
Tableau 14 : Revenus des apiculteurs modernes par région
Tableau 15 : Exportations malgaches des produits apicoles
LISTE DES GRAPHIQUES ET DES FIGURES Graphe 1 : Esquisse histogramme de la production du miel suivant les régions
Graphe 2 : Esquisse histogramme du rendement du miel par ruche/an
Graphe 3: Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des ruches
traditionnelles.
Graphe 4: Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des ruches
traditionnelles.
Graphe 5 : Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par la cueillette.
Graphe 6 : Diagramme de répartition de la production du miel selon les régions
Graphe 7 : La fonction de production
Graphe 8 : Les fonctions de coûts de production d’un apiculteur
Graphe 9 : La variation du prix du marché régional
Graphe 10 : la variation du prix au niveau des producteurs
Graphe 11 : Structure du commerce de miel ; source : enquête CITE 2003
Figure 1 : Plan d’une miellerie
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Les régions d’approvisionnement en miel du marché d’Antananarivo
Carte 2 : Carte de localisation géographique de la zone d’étude
1
INTRODUCTION « Si les abeilles devaient disparaitre, l’humanité n’aurait plus que quatre années à
vivre » (Albert Einstein)1. Heureusement pour les habitants de la planète, les abeilles n’ont
pas encore disparu dans la nature malgré le désastre écologique actuel. Selon les
connaissances empiriques du passé, le produit des abeilles est indispensable pour la survie des
êtres vivants d’un écosystème donné.
Tout en se référant aux conjonctures mondiales, dans le cadre du phénomène de la
globalisation, les impacts des crises socio-économiques sont significatifs à savoir la crise
financière de l’année 2008, la crise alimentaire mondiale ainsi que les différents problèmes
liés au réchauffement climatique. En effet, les effets d’externalités engendrés sont devenus
des « maux publics » en ce sens que ceux-ci concernent tous les membres de la communauté
de la planète. Outre le problème traditionnel du sous développement, la paupérisation du
grand nombre de la population mondiale s’accentue en même temps que la prospérité des
pays du nord a été remise en cause. Dés lors, tous les acteurs se préoccupent de la
préservation de l’environnement et le transfert de gestion des biodiversités et des ressources
naturelles pour un développement durable. A ce propos, l’apiculture jouit d’une grande
responsabilité en faveur de l’équilibre écologique. A part cela, cette filière concerne
beaucoup plus de domaines de l’économie que d’autres si bien qu’elle fera objet d’une
recherche. Cet ouvrage, qui porte essentiellement sur l’analyse socio-économique de la filière
Apiculture ainsi que ses impacts sur le développement local, s’occupe de les mettre en
exergue. Désormais, le problème fondamental est de savoir dans quelles mesures la filière en
question contribue-t-elle au développement local ? Pour donner une assise claire à notre
exposé, nous allons d’abord entamer une approche descriptive de la filière apiculture puis les
analyses synthétiques y afférentes dans la seconde partie. Enfin, quelques esquisses de
recommandations seront avancées à travers l’étude du cas pratique pour améliorer la
situation.
1 Roch Domergo : ces abeilles qui nous guérissent, JC Lattès, R. Gaillarde/Gamma
PARTIE I APPROCHE DESCRIPTIVE
2
PARTIE I : APPROCHE DESCRIPTIVE
Étymologiquement, Apiculture est formé de deux mots latins : apis qui signifie abeille
et colère, cultiver. D’une manière générale, l’Apiculture n’est autre que « l’art d’élever des
abeilles ». Le mot « abeille » vient du latin apicula, « un insecte social vivant dans une ruche
et produisant le miel et la cire »2. Selon cette définition, le constat immédiat est la
considération de l’Apiculture comme une activité sociale de production du miel et de la cire.
Notons que les abeilles sont des insectes qui peuvent procurer des bienfaits pour l’humanité :
miel, cire, abstraction faite des autres produits apicoles destinés aux usages diététiques. Par
rapport aux autres filières, les produits des abeilles ont été considérés comme des biens en
abondance et dont la valeur d’usage reste relativement faible. Malgré tout, l’émergence des
différents courants de l’économie qui a renforcé les mesures de préservation de la nature et de
la biodiversité.
Grâce aux différentes recherches menées sur les dits produits, le monde actuel accorde
une plus grande importance à la filière. Néanmoins, le principal problème réside dans la
discordance entre l’activité apicole et le désastre écologique résultant de la pollution de
l’environnement, de la déforestation et l’usage des produits chimiques nuisant la vie des
abeilles. Pour s’en sortir, des calculs avantages-bénéfices sont incontournables en vue de
prendre une décision de politique publique efficiente. Compte tenu de ces différentes
opportunités, de nos jours l’Apiculture fait partie des éléments indispensables du système
économique mondial. Certes, avant de procéder à une approche analytique, il convient de
donner une brève présentation de la filière dont il est question. Pour rendre compte d’une
manière fidèle et analytique la description de cette filière nous allons exposer dans le premier
chapitre la notion générale sur l’Apiculture avant d’aborder dernier mais pas le moindre qui
sera destiné à l’étude du marché du miel aussi bien sur le marché local que sur le marché
extérieur visé.
2 Dictionnaire LAROUSSE
3
CHAPITRE I : LA FILIÈRE APICOLE
L’activité apicole est une des plus anciennes activités exercées si l’on se situe dans
l’histoire du monde. Même dans l’époque de préhistoire; l’époque ou les gens se nourrissent
de la chasse à la cueillette. En effet, « le miel » qui est dérivé du mot latin miel : « une
substance sucrée et parfumée produites par les abeilles, à partir du nectar des fleurs, qu’elles
récoltent dans le jabot et entreposent dans les alvéoles de la ruche »3. Cela a été considéré
comme des complémentaires de bases alimentaires riches en énergie et des oligoéléments
nutritifs indispensables pour la survie de l’être humain. Depuis toujours, les individus ont pu
reconnaitre l’utilité des produits apicoles pour la satisfaction de leurs besoins donc du bien
être humain. « Qu’est ce qui est plus sucré que le miel », ce produit permet à l’être humain de
ressentir le maximum de l’utilité en termes de sucre naturel.
A Madagascar, cette activité est exercée depuis longtemps par les paysans malgaches
que ce soit en cueillette ou en élevage. Entre 1920 et 1940, les produits de l’apiculture
constituaient la troisième source de revenus des ménages malgaches. En 1929, les malgaches
ont pu exporter 25000 à 30000 tonnes du miel vers le marché extérieur dont la majorité était
écoulée sur le marché européen. A cette époque, Madagascar était le premier exportateur
dudit produit. Malheureusement, la qualité du miel s’est dégradée progressivement qui
aboutissait à la diminution de l’exportation et finalement par son exclusion du marché
européen en1951. Par la suite, l’embargo interdisant l’entré des produits animaux sur le
marché européen depuis l’année 1997 affaiblit le système économique malgache. En vertu de
la libéralisation du marché, on assiste à une perspective de reprise de l’exportation grâce à une
hausse exacerbée de la demande mondiale. Cela est dû essentiellement à la défaillance du
miel chinois frelaté du sucre et de résidus de chloramphénicol à satisfaire les besoins
notamment européens. A ce sujet la levée de l’embargo a été discutée au sein du ministère de
l’élevage. Quoi qu’il en soit, les barrières tarifaires et non tarifaires s’imposent aux produits
apicoles malgaches aussitôt que ces derniers veulent conquérir le marché mondial. D’ailleurs,
la concurrence féroce des grands pays producteurs et exportateurs relève le défi d’une
recherche de la compétitivité en matière du commerce mondial. Bien entendu, le pouvoir
public et ses collectivités locales, en tant que premier responsable sont impliqués dans la
promotion cette filière afin de créer un effet d’externalité positif au profit du développement
économique du pays. Ceci étant ; pour mieux s’exprimer ; cette partie va s’occuper de la
3 Dictionnaire Larousse
4
description de la filière en se situant dans le contexte dans lequel l’activité apicole s’exerce.
Ensuite, la présentation porte essentiellement sur l’identification de l’environnement interne
et externe de la filière d’une part et le mode d’organisation du système productif d’autre part.
1.1. Contexte global de la filière apiculture
I.1.1. Contexte mondial
Nous savons très bien que l’Apiculture est une activité la plus ancienne de l’histoire.
Grâce au développement des échanges internationaux à partir des années 80, le miel fait
l’objet des transactions sur le marché mondial. Outre le miel et la cire, les abeilles produisent
un nombre d’autres produits qui ont tous une valeur commerciale. Ils comprennent le pollen,
la propolis et la gelée royale. Plusieurs recherches ont été menées plus particulièrement sur
l’utilisation des produits apicoles dans la guérison des pathologies bénignes : apithérapie .Ce,
en collaboration étroite avec l’Apimondia, une organisation mondiale des professionnels en
apiculture et tous les acteurs de la filière. En outre, on dit que le terme « médecine » dérive de
« Mead » (en anglais : Vin de miel). Que cela soit vrai ou faux, le miel et les produits des
abeilles sont depuis longtemps utilisés comme remèdes. Certains pays d’Asie et d’Europe de
l’Est ont une tradition très riche en apithérapie. Depuis ces dernières années, ils font l’objet
d’un regain de popularité dans le monde entier. Dorénavant, nombre de pays de la planète
veulent bien approfondir leur recherche sur la transformation des produits des Abeilles en vue
de créer plus de valeurs ajoutées dans l’économie.
D’une manière générale, presque toutes les régions du monde peuvent produire du
miel. Mais, le problème réside dans la répartition géographique de la quantité produite. En
effet, il y a des régions dont le climat est plus favorable à l’Activité apicole que d’autres si
bien qu’elles s’y spécialisent. Quoique les cinq continents de la planète puissent en produire,
la consommation locale diffère d’un pays à l’autre. Ainsi, il y a des pays qui se retrouvent
parmi les grands producteurs à savoir l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord et centrale.
Selon l’étude menée par la FAO, une organisation mondiale chargée de la promotion
de l’Agriculture pour la lutte contre la famine, la production mondiale du miel s’élève en
moyenne à 1247000 tonnes (dont 30% fait l’objet des échanges) en 2000.
5
Tableau 1 : Situation de la production et du commerce mondial de miel
en 2000
Continent Production
(en tonnes)
Importation
(en tonnes)
Exportation
(en tonnes)
Afrique 143.000 2.000 0
Amérique du Nord et Centrale 205.000 94.000 60.000
Amérique du Sud 130.000 1.000 96.000
Asie 447.000 64.000 121.000
Europe 290.000 209.000 84.000
Océanie 31.000 0 12.000
Total Mondial 1.247.000 370.000 374.000
Source : FAO-2000
Ce tableau reflète en quelque sorte la répartition de la production suivant les
continents. Ainsi, on remarque que les pays asiatiques avec une quantité s’élevant à
447000tonnes ont pu assurer environ 35.9% de la production mondiale. Ce grâce à la part
substantielle des produits apicoles chinois qui excèdent la moitié avec une valeur de
250000tonnes, celle du Taiwan, Thaïlande et le Viet Nam qui se spécialisent dans la
production de la gelée royale.
Puis, viennent les pays européens avec une part importante de 23.9% qui jouent un
rôle catalyseur du marché mondial du miel. Finalement, 16,5% du miel produit à l’échelle
mondiale est assuré par l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Entre autre, l’Argentine,
le Mexique, le Chili et le Canada sont parmi les grands exportateurs dudit produit. Cependant,
les apiculteurs africains notamment les pays tropicaux, tiennent un poids non négligeable soit
11.46% dans le commerce mondial du miel. D’ailleurs, nombreux sont les pays de l’Afrique
subsaharienne qui déploient un investissement dans le projet de la promotion de cette filière à
savoir la République Démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Sénégal par l’introduction de la
ruche « Top-Bar » et les dernier mais ne sont pas le moindre parmi les iles de l’Océan indien :
Madagascar et l’ile la Rodrigue avec les entreprises de transformation du miel.
En ce qui concerne la consommation, le Japon se retrouve à la première liste des
consommateurs potentiels avec une demande locale excédentaire (soit 40112tonnes) par
rapport à la production nationale de 7235 tonnes. De ce fait, il fallait importer le miel de
6
l’extérieur, en grande majorité de la Chine (35981tonnes soit 90%), pour le reste du Taiwan4.
Tout de même que l’Union Européenne, en tant que deuxième producteur mondial, n’arrive
pas à satisfaire leur demande communautaire. Pour s’en sortir, les consommateurs européens
sont obligés de prendre recours au miel Chinois. «La production de miel en Chine a augmenté
ces dernières années de 42 %, passant d'une moyenne de 180 000 t sur la période 1994-1998
à 256 000 t en 2001. Cette augmentation a eu comme destination quasiment exclusive à
l'exportation et a représenté près de 20 % du commerce mondial. Ce qui fait le premier
producteur et exportateur de miel à l'échelle mondiale. L’évolution des exportations a été
extraordinaire, une augmentation brutale de 121 % depuis 1997 jusqu'en 2001» A la
différence des autre pays, la Chine importe un minimum, soit l'équivalent de 1 % de sa
production5. Depuis l’année 1998, le produit apicole chinois à bon marché mais à pauvre
qualité (frelatage, résidus,..) souffre d’une réclamation des consommateurs européens. En
conséquence, la quantité de la demande d’importation européenne ne cesse pas de décroitre en
passant dans une première phase de 55529T à 34997T soit environ 37% ; puis la situation
s’aggrave par une perte substantielle de 57% 29093T(1998) à 12552 T(1999). Cela a suscité
l’intérêt d’une analyse des risques des produits d’origine animale afin de protéger les
consommateurs. En fin de compte, la dénonciation par les apiculteurs de la pauvre qualité de
ces miels se voit une fois de plus confirmée dés lors que l’Agence de sécurité alimentaire du
Royaume Uni publie un rapport sur la détection de chloramphénicol dans les lots en
provenance de la Chine Le 19 février 2002. Dorénavant, il existe bel et bien un créneau pour
les petits producteurs qui semblaient être marginalisés sur le marché de la CEE auparavant.
Par extension, la déficience du miel chinois en matière de normes de qualité va générer des
effets externes : la réticence des grands pays importateurs tels que les États-Unis, le Japon vis-
à-vis du produit apicole chinois. Par conséquent, ce phénomène a permis aux autres pays
concurrents de la Chine à conquérir le marché. Quoi qu’il en soit, la proximité et le respect
des normes requises et la compétitivité du produit sont des questions à élucider avant de s’y
intégrer.
4 1995, Japanese Ministry of Agriculture and Forestry 5 2001, Abeilles et fleurs Etude du marché du miel dans l’Union Européenne.
7
I.1.2 Contexte national et régional
I.1.2.1. Historique de l’apiculture à Madagascar
Pendant la période coloniale, sans intervention aucune, Madagascar produisit du miel
et de la cire en quantité. En 1929, Madagascar exporta plus de 1 000 tonnes de cire brute avec
du miel liquide correspondant de plus de 30 000 tonnes environ et dont la majeure partie a été
exportée vers l’Europe.
Ces deux produits provenaient principalement de la cueillette des régions côtières
telles que : Sofia et Sud-est. Pendant ce temps, la consommation par capitale à Madagascar
fut de 4 kg / an (l’une des plus fortes du monde).
Suite à des falsifications au miel qui provoquèrent sa fermentation, son exportation fut
arrêtée en 1950, tandis que celle de la cire continua vers l’Europe jusqu’à ce jour.
Tableau 2 : Les exportations des produits apicoles
Année Exportation cire
(Tonnes)
Exportation miel
(Tonnes)
1929 1 096 38 000
1930 584 20 400
1950 737 25 690
Arrêt total de l’exportation de miel
Vente locale du miel
1954 347 12 145
1962 254 8 750
1970 221 7 746
1980 94 3 071
1981 95 3 099
1982 86 2 800
1983 47 1 540
1984 67 2 182
Source : FENAPI, 2008
8
Pour remédier à ce fléau, Le Ministère de l’Agriculture créa la division de l’Apiculture
au sein de la Direction de l’Elevage et de la Pêche Maritime, objet du décret n° 63-383 du 22 /
05 /1963.
Les principaux objectifs de la dite Division furent :
� La vulgarisation des techniques modernes de l’apiculture pour l’amélioration
de la qualité du miel afin de rétablir la situation et assurer son exportation, objet du décret n°
64 – 226 du 4 /6 / 64. Vers les années 1970, des Centres de Traitement des Produits Apicoles
(CTPA) furent créés pour assurer la transformation des produits apicoles, approvisionnés par
des groupements ou associations des apiculteurs des zones environnantes, comme
Manjakandriana et Fianarantsoa. Cependant, la défaillance des institutions compétentes à
mener des recherches scientifiques pour la diversification des produits apicoles à offrir a été
un obstacle majeur. Dés lors, on est toujours dans l’impasse à cause de l’inefficience des
infrastructures sociales (les centres de recherche en Laboratoire, les centres de formation en
apiculture,). Suite à la restructuration administrative du Ministère de tutelle de la Division
apiculture, celle-ci a été mise en veilleuse en 1982. Puis elle a été relancée en 1985 avec la
FAO par un TCP/MAG.
Vers les années 1990, les deux CTPA existants ont été privatisés .En termes de
résultat, la gestion des ressources publiques n’étaient pas efficientes .En effet, la chute du
système socialiste a amené l’économie malgache vers une libéralisation du marché (Phase de
transition l’économie planifiée vers l’économie du marché)
� En 1998 le projet RIPOSA a été mis en œuvre afin de relancer l’Apiculture
malgache.
� - début avril 2004, la Fédération de la Filière Apicole de Madagascar
(FENAPI) a été fondée.
� - 29 avril 2008 ; une miellerie a été implantée à Marofarihy Manakara.
� -Juin 2009, création de la FENAM (Fédération Nationale des Apiculteurs
Malagasy)
� -En mars 2010, la levée d’embargo a été discutée et la demande a été transmise
au sein de la commission européenne compétente.
Actuellement, la filière apicole n’est pas encore mise sur les rails. Des groupements ou
associations d’apiculteurs travaillent avec des ONG ou des Bailleurs de Fonds pour produire
du miel et dont les normes de la qualité sont encore loin d’être atteintes.
9
Voir tableau des normes6 sur :
- la teneur en eau : 16 à 20% on a encore 22 à 24 % ;
- les matières étrangères : 0,1% on a encore 15 à 25 % ;
Par conséquent, le miel est vendu sur le marché informel à Madagascar, suite à sa
mauvaise préparation, malgré les efforts déployés par les apiculteurs. En un mot, le système
de distribution de ce produit reste archaïque à Madagascar, d’où la prolifération de
falsification de la pureté (frelatage, dilution). D’une façon à d’une autre, la fluctuation du prix
n’est qu’une opportunité en faveur des activités spéculatives des rentiers. A la limite, les
apiculteurs soufrent d’une perte substantielle qui les décourage à déployer plus
d’investissement pour étendre leurs activités.
Pour cela, la mise en place de mielleries pour le traitement du miel et l’organisation de
cette filière s’avère incontournables pour rehausser l’apiculture à sa place. Pour cela, la mise
en œuvre d’une miellerie dans la région Vatovavy Fitovinany, une région pilote pour
l’activité apicole est en cours.
Certes, la dégradation de qualité du miel des apiculteurs malgaches, sa spécificité plus
particulièrement en miel «exotique», délicieux du Letchis est un actif à valoriser pour
permettre conquérir de nouveau le marché international. En tout cas, la mise en place du
système de contrôle et de surveillance relevant la compétence en matière des normes
d’hygiènes s’avère indispensable pour assurer le bien être social.
I.1.2.2. L’environnement de la filière
Pour pouvoir mener une analyse sur l’Apiculture, il vaut mieux la situer dans son
environnement. Par une approche systémique, la filière est constituée par les agents
économiques qui y sont directement impliqués depuis la production jusqu’à la consommation
finale. Tout de même, il faut tenir compte de l’environnement externe qui régit la filière
Apiculture. A ce sujet, on a pu constater l’instabilité et le manque d’organisation en matière
institutionnelle et juridique et plus particulièrement au cours du processus de la chaîne de
valeur. De ce fait, il faut avoir recours à la responsabilité étatique la mise en place des
institutions favorables au développement et répondants aux attentes de la population. En plus,
6 Voir annexe III
10
l’éducation semble être une mesure plus efficiente pour créer une institution favorable à la
prospérité de la filière.
I.1.3. Contexte géographique et écologique
Madagascar possède une variété écologique permettant aux abeilles de trouver des
conditions optimales pour travailler. D’ailleurs la race d’abeille malgache : par rapport à
l’Apis cerena, l’Apis mellifera var unicolor est une race travailleuse, docile et indemne de
certaines maladies (la loque et le varroa). De plus, malgré une rapide évolution de la
dégradation de la couverture forestière malgache, l’île dispose encore d’un potentiel mellifère
sous exploité.
Du Nord au Sud et d’Est en Ouest, sans parler des Hauts Plateaux, le miel est produit
avec diverses origines florales grâce aux multiples plantes mellifères (endémiques ou
introduites comme l’Eucalyptus). Pourtant, outre la prédominance de la pratique
traditionnelle, la cueillette est une pratique encore dominante par rapport à l’apiculture. Cela à
son tour est l’un des facteurs de « feux de brousse » dans les zones de couverture végétale
telles que les forêts vierges à Madagascar. D’autre part, cela va remettre en cause la
pérennisation de l’activité apicole et affecte le problème d’allocation des ressources rares
(colonies sauvages et espèces endémiques). A la limite, cette pratique affecte le prix du
marché d’où la fluctuation des revenus des producteurs, d’un coté les apiculteurs
professionnels, de l’autre coté ceux qui exercent l’activité apicole comme secondaire.
I.1.4. Contexte historique et économique
Le miel a été l’un des principaux produits avec lesquels Madagascar a établi des
relations commerciales avec l’extérieur. Entre 1920 et 1940, plusieurs milliers de tonnes de
miel auraient été exportés et procuré des devises au pays. La qualité du miel s’est par la suite
détériorée en raison de diverses falsifications (ajouts de matières étrangères). Madagascar a
donc perdu une bonne partie de son marché extérieur principalement l’Europe.
Actuellement, le commerce du miel n’apporte quasiment plus rien à l’économie du
pays par rapport aux autres produits agricoles d’exportation. Les quantités de miel exportées
vers les pays hors CEE restent insignifiantes. Malgré, des recherches ont été récemment
11
menés pour valoriser les produits apicoles via la promotion de l’exportation. En 2004, l’étude
portée sur l’Apiculture organisé par CITE et les acteurs de la filière a relevé un grand défi de
promouvoir le développement de l’exportation. En 2009, l’étude initiée par le cabinet d’étude
GCD (Groupe de Conseil et Développement) a retracé les voies à suivre, les différentes
procédures et réglementations afin de lever l’embargo. Par la suite, la demande de la levée de
l’embargo a été déposée au niveau de l’autorité européenne compétente.
I.1.5 Contexte institutionnel
Depuis la création de la Division de l’apiculture au sein du Ministère de la Production
Animale et des Eaux et Forêts (MPAEF) en 1963, l’apiculture malgache a connu diverses
Assistances et appuis.
Au niveau des institutions publiques, différents Ministères sont impliqués dans le
développement de la filière apiculture. Il s’agit :
- du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ;
- du Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts ;
- et du Ministère de l’Industrialisation, du Commerce et du Développement du Secteur
Privé.
I.1.5.1. Le Ministère de l’Agriculture de l’Élevage de la Pêche
(MAEP)
La Division de l’apiculture a été créée au sein de ce Ministère en 1963 pour
développer l’apiculture qui constituait une importante source de revenus pour Madagascar.
Elle a été instaurée pour :
- Augmenter la production
- Améliorer la qualité
- Prévoir l’exportation
- Appuyer la commercialisation locale
De 1963 à 1972, la Division a effectué des vulgarisations sur les techniques apicoles
dans les 6 provinces de Madagascar. Le premier Centre de Traitement des Produits Apicoles
(CTPA) a été crée à Fianarantsoa en 1972 et un autre à Manjakandriana en 1974. La mise en
12
place des CTPA avait pour but d’apprendre aux apiculteurs le traitement par égouttage du
miel. Ces centres devaient être gérés par les associations d’apiculteurs.
Vers 1983-1984, les centres ont arrêté de fonctionner suite à un problème financier
après la crise générale de 1982.
En 1997-1998, la Division de l’Apiculture a été rattachée au Ministère de l’Elevage.
Depuis 2002 elle fait partie du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche
(MAEP), sous la Direction des Ressources Animales.
En 1999, les deux CTPA ont été mis en location gérance à des opérateurs privés.
En 2008, une miellerie a été implantée à Manakara Marofarihy pour mettre en
harmonie le développement de l’apiculture dans cette région à forte potentialité en plantes
nectarifères. Actuellement, la mise en place d’une autre destinée à l’exportation est en
cours.
I.1.5.2. Le Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts
(MEEF)
Ce Ministère est chargé de proposer et de mettre en œuvre la politique de l’Etat dans le
domaine de la protection de l’environnement : application de la législation, contrôle,
prévention, intégration des préoccupations environnementales dans les plans de
développement durable.
A travers les CIREEF (Circonscription de l’Environnement et des Eaux et Forêts) qui
sont les services déconcentrés de ce Ministère, ses attributions en relation de l’activité apicole
consistent en l’appui, l’accompagnement, le suivi des contrats de transferts de gestion des
forêts. Ces services contrôlent la bonne gestion des territoires transférés aux communautés de
base après avoir notifié les contrats. Dans le cadre de la préservation de la biodiversité et du
transfert de gestion des ressources naturelles pour les besoins de la génération future, le
développement de l’activité apicole est incontournable.
I.1.5.3. Le Ministère de l’Industrialisation, du commerce et du
Développement du Secteur Privé
Ce Ministère est chargé de veiller à la sécurisation de l’approvisionnement des
marchés, à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques d’Etat en matière de commerce
13
extérieur et intérieur. La Direction de la Normalisation et de la Qualité certifie et veille à
l’application des normes sur les produits commercialisés sur le marché interne et externe.
Récemment crée au sein de ce Ministère, le Bureau des Normes de Madagascar est un
organisme normalisateur et certificateur. A ce propos, le respect des normes de qualité de
produits destinés aux consommateurs doit faire l’objet d’une analyse.
I I.1.5.4. Les organismes et programmes privés de développement
Les appuis des organismes privés et des projets et programmes de coopération sur la
filière apiculture touchent à la fois le domaine technique, financier, socio-organisationnel et
commercial.
Ces acteurs interviennent surtout en milieu rural et on peut citer :
- L’association AFDI (Agriculteurs Français et Développement International)
- Les antennes ADITE du CITE (Centre d’Information Technique et Economique)
- Le Programme FAO
- L'ONG HARDI (Harmonisation des Actions pour la Réalisation d’un Développement
Intégré)
- Le Projet PDRAB (Projet de Développement Régional d’Ambato-Boeny)
- Le PSDR (Projet de Soutien pour le Développement Rural)
- Le Programme SAHA
- Centre Sahafanilo
- ADAM et EVE
- Le CTHT (Centre Technique Horticole de Toamasina)
- Le Programme LDI (Landscape Development Interventions)
- Le FERT – FIFATA
- La Pépinière de La Mania
- L’ONG SAF FJKM
- L’ONG MIRAY
En matière d’appui technique, la région de Manakara/Mananjary bénéficie de la
présence et des actions de plusieurs organismes. Cette situation justifie sans doute l’avance
des apiculteurs de cette région en matière de technique apicole.
14
Concernant les appuis environnementaux, plusieurs organismes travaillent dans la
région de Moramanga en apportant leurs contributions au développement économique et
social des ruraux à travers des actions de protection et de préservation de l’Environnement.
Notons que la plupart de ces organismes travaillent avec plusieurs prestataires et
partenaires dans leurs actions. Dans cette filière, ce sont les fournisseurs formels qui
manquent car la plupart des matériels apicoles s’acquièrent par l’intermédiaire du secteur
artisanal informel.
D’une manière générale, l’environnement de la filière Apiculture est constitué d’une
part par les producteurs (les apiculteurs,), les distributeurs et les intermédiaires commerciaux
(coopérative et organisation paysanne, la société de confiserie, les petits magasins de
distribution (épicerie) ou grandes surfaces GMS) et les consommateurs finaux. La structure
d’organisation à son sein fera l’objet d’une analyse explicite dans la section suivante. Mais,
pour plus d’éclaircissement, il va falloir traiter d’une manière succincte et concise les
problèmes d’analyse critique à travers un tableau comparatif. Pour ce faire, on procède par
l’analyse FFOM (Forces Faiblesses Opportunités et Menaces) selon les critères PESTEL et
les moyens dont on dispose. A ce propos, il convient de fonder l’analyse sur la base de la
filière apicole dans son environnement global pour mieux appréhender les différents
problèmes qui sont à l’encontre de sa prospérité. Mais avant d’y entamer, il convient de
donner un aperçu général sur les statistiques de la production nationale extrait des données de
l’enquête menée par le CITE en Juillet 2003
I.2. Le système de production
Tout en tenant compte des conjonctures économiques, on a pu observer que la majorité
des apiculteurs dans les grands pays exportateurs pratiquent la technique moderne voire plus
sophistiquée. Ce, dans le but d’accroître la productivité grâce à l’innovation technologique qui
est l’un des facteurs résiduels mais substantiel dans la réalisation d’une économie d’échelle.
En revanche, dans les pays en voies de développement, le système productif conserve un
caractère archaïque, vulnérable du fait que les apiculteurs sont dispersés. De plus, la
prédominance de la pratique traditionnelle ; la mauvaise qualité du travail entraîne une
diminution du rendement des apiculteurs locaux. Pour s’en sortir, la politique d’éducation
axée sur la création des centres de formation professionnelle en la matière semble être
15
incontournable pour améliorer la qualité du travail, pour augmenter la compétitivité des
produits apicoles malgaches.
I.2.1. La fonction de production : analyse microéconomique du
comportement des apiculteurs
En principe, l’entrepreneur doit se procurer des facteurs de production pour qu’il
puisse fournir des biens et services, destinés à satisfaire les besoins des consommateurs D’une
manière générale, les théoriciens traditionnels de la croissance ont avancée entre autre : le
capital humain constitué par les mains d’œuvre L, le capital technique K constitué par les
machines et la technologie (progrès technique) comme étant des principaux facteurs de
production. Cela s’explique par la prise en considération du progrès technique comme
exogène et l’exclusion des ressources naturelles du fait qu’elles faisaient partie des biens
libres par les courants marginalistes. En revanche, l’évolution institutionnelle qui affecte
l’histoire de la pensée économique dans le monde a permis de prendre en compte les
problèmes environnementaux. Dès lors, la nouvelle fonction de production met en relation la
quantité de facteurs de production déployés afin d’obtenir la quantité produite.
En effet, Q= f (K, L, N) représente le niveau de production en fonction de la
combinaison optimale du facteur capital K, des forces de travail L et une quantité N de
ressources naturelles. Bien entendu, comme rien n’est gratuit dans l’hypothèse néoclassique,
les entreprises supportent des coûts pour l’acquisition de ces inputs. Il est à noter que
l’activité apicole pour chaque apiculteur nécessite une quantité importante de biens naturels :
le nectar des fleurs, les essaims et colonies à chercher dans les forêts vierges, l’air pur. En fait,
ce sont les abeilles qui travaillent laborieusement. Pourtant, l’entretien des ruchers et
l’acquisition des matériels apicoles engendrent des coûts pour l’entrepreneur.
Par soucis de simplification, on va supposer qu’à court terme le stock du capital
naturel demeure inchangé (en termes de quantité de ressources naturelles) et que la quantité
de travail L nécessaire pour produire du miel avec 20 ruches modernes reste stable. En effet,
« toute chose égale par ailleurs », notre fonction de production (quantité du miel produite)
varie cette fois ci en fonction du nombre de ruches à introduire.
Soit, une fonction de type Cobb et Douglass (1928) à un rendement global constant
(i.e. le doublement de la quantité de chaque facteur entraine aussi le doublement de la
quantité produite) qui s’écrit de la forme générale Q=A Ka L1-a où A=1, un coefficient
16
structurel ou niveau technologique, a et 1-a désignent respectivement l’élasticité de la
production par rapport à la variation de la quantité de facteurs K et L. En d’autres termes, a
mesure l’ampleur de la variation de la quantité Q du miel résultant de la variation de celle des
facteurs de production K. C’est une fonction homogène linéaire de degré 1. Cela nous permet
d’une part d’aborder l’approche théorique de la croissance dans la partie suivante et d’obtenir
l’allure dans le graphe ci-dessous.
-
100,00
200,00
300,00
400,00
500,00
600,00
700,00
800,00
900,00
1 000,00
0 5 10 15 20
Production (quantité du
miel produits par an)
Produit marginal du
travail
Graphe 7 : La fonction de production
17
Tableau 4 : Le tableau de calcul de la fonction de production Nombre de ruches Production (quantité du miel
produit par an) Produit marginal du travail
0 - 0 1 40,00 40 2 90,00 50 3 150,00 60 4 228,00 78 5 310,00 82 6 390,00 80 7 476,00 86 8 552,00 76 9 630,00 78 10 720,00 90 11 770,00 50 12 816,00 46 13 851,50 35,5 14 882,00 30,5 15 903,00 21 16 920,00 17 17 935,00 15 18 945,00 10 19 950,00 5 20 950,00 0
Source : Auteur - 2010
I.2.2. Les coûts de production : des coûts comptables aux coûts
d’opportunités
Par rapport aux différents coûts comptables (Charges d’exploitation) ; « le coût
économique d’un bien est à quoi l’on est prêt à renoncer pour l’acquérir »7. En d’autres
termes, les économistes ne doivent pas se contenter des charges comptables mais les coûts
d’opportunités restent essentiels dans le processus de production. Tout se passe comme si un
apiculteur décide d’exercer l’apiculture comme une activité principale, ils déploient un fonds
d’investissement en capital fixe qui aurait du être utilisé dans d’autres fins tels que le
placement à la banque moyennant d’un taux d’intérêt créditeur de tel %. De plus, le temps
consacré à la dite activité aurait pu être déployé pour l’exercice d’une autre jugée plus
7 1998, Gregory Mankiv ; Principe de l’Economie
18
rémunératrice. En principe, le calcul des coûts en économie fait intégrer ces coûts
d’opportunités : coûts implicites résultant le fait de renoncer à une activité au profit d’une
autre. D’autre part, « les comptables, pour leur part, mesurent les flux financiers entrant et
sortants de l’entreprise. Ils ne considèrent donc que les coûts explicites. »8
Selon la règle fondamentale de l’économie, un agent typique, ici un apiculteur
rationnel décide de produire et de vendre d’autant plus de quantité de biens (produits apicoles)
que le prix est plus élevé. De plus, dans le cadre d’un marché concurrentiel, les producteurs
prennent l’initiative de produire une telle quantité de bien si le chiffre d’affaire résultant de la
vente cette dernière leur permet de couvrir les coûts de production. Compte tenu du fait que
l’activité apicole ne nécessite pas d’énorme investissement alors qu’elle est plus génératrice
de revenu, les paysans préfèrent l’exercer comme activité secondaire. De ce fait, la pratique
traditionnelle prédomine dans le monde rural malgache. Dans la pratique, cela n’entraine pas
un accroissement de la productivité restant à un niveau relativement faible (soit de 6 à 12 Kg
du miel par ruche) donc de la quantité offerte malgré la hausse du prix sur le marché. C’est le
phénomène de l’élasticité perverse qui affecte le comportement des paysans malgaches aussi
bien dans la filière miel que d’autres activités agricoles. Or, l’amélioration de la productivité
agricole est incontournable pour accroitre la production nationale. Cela est rendu possible
grâce à l’utilisation plus efficiente des facteurs de production afin d’atteindre un niveau
optimal de production donné. Toutefois, l’effort mené par les apiculteurs de Vakinakaratra,
même avec une part infime de la production nationale, la hausse exacerbée de la productivité
à la hauteur de 60 kg/ruches modernes pour une année relève d’un grand défi pour les acteurs
nationaux. D’un coté on assiste toujours à un dualisme économique, i.e. la coexistence d’un
secteur moderne et celle de la prédominance de la pratique traditionnelle. Tout en se référant
aux statistiques de l’année 2003, la potentialité de quelques régions mérite d’être signalée
entre autre : la région de Sofia dont la part dans la production nationale s’élève à 27%, celle
de la région haute Matsiatra (13%), Amoron’i Mania (8%) et Menabe (7%. Certes, la
première se démarque des autres grâce à une production artisanale à faible productivité, à
dominance traditionnelle et de l’apicueillette. Toutefois, les régions qui semblent être
défaillants vis-à-vis de ses concurrents avaient l’objet de la mise en place d’un projet de
développement pour la promotion de ladite filière du fait qu’elles sont dotées des potentialités
en matière de réserves naturelles endémiques et spécifiques. D’ailleurs, elles en ont
l’environnement favorable en termes de degré de contraintes de moyens nécessaires, 8 1998, Gregory Mankiv ; Principe de l’Economie
19
d’infrastructures. C’est le cas de la région Vatovavy et Fitovinany sur lesquelles nos études
portent essentiellement notamment dans la promotion de l’exportation. Dans l’optique
microéconomique, les coûts de dépenses en investissement dans l’activité apicole –même au
niveau de chaque ménage- sont considérablement élevés pour les paysans. De ce fait, les
risques à encourir sont vraiment substantiels du point de vue de la rentabilité et efficience
productive. Cela s’explique par le fait que la valeur des coûts fixes est autant plus élevée que
celle des coûts variables qui peuvent être négligeables. Dorénavant, la détermination du seuil
de rentabilité de l’entreprise individuelle semble être difficile du fait que la récolte ne se fait
pas chaque jour ou toute la semaine mais au moins tous les trois mois. En ce qui concerne la
quantité à mettre en place, elle est aléatoire car tout dépend de l’activité des abeilles et des
facteurs naturels et plus particulièrement l’environnement écologique dans lequel les abeilles
rodent. En tout état de cause, la demande sur le marché est approximativement prévue, pour
les apiculteurs qui pratiquent la méthode intensive, ils peuvent opter soit en augmentant les
nombres de ruches à déployer soit en ayant recours à la cueillette ou à la pratique
traditionnelle pour qu’on puisse avoir plus de quantité à moindre coûts. Quoiqu’il en soit, les
produits de la ruche sont impérissables, on peut le conserver pendant une longue durée mais la
qualité en termes de maturité peut être mise en cause. Certes, on pourra aussi les conserver
dans la ruche mais cela risquerait de limiter, de « tirer au flan » l’instinct ouvrier des abeilles.
En quelques sortes, les coûts à supporter sont liés aux coûts d’externalités engendrés par les
acteurs qui pourraient nuire la vie des abeilles. Là dessus, outre les parasites comme le
« varroa », la pollution de l’air aggravé par l’utilisation des pesticides, la déforestation et feux
de brousses, les parasites et insectes (teigne, des prédateurs) ennemis des abeilles. En fait, les
abeilles ne se nourrissent pas comme les autres animaux domestiques qui requirent des ratios
alimentaires journalières (provendes..) ni des traitements par les vaccins mais juste la propreté
de son environnement. Dans la pratique, rares sont les apiculteurs qui louent mensuellement
des travailleurs sauf si lorsqu’il s’agit d’une activité professionnelle qui déploient des
centaines de ruches à l’étranger (un apiculteur professionnel doit avoir a moins 450 ruches en
Europe). Là encore, les risques à encourir sont de plus en plus élèves si l’on veut exercer ce
métier en tant qu’activité professionnelle. Elle va de pair avec la protection de
l’environnement et la conservation de la biodiversité agricole. Cela fera partie de notre
analyse du sujet dans la seconde partie de notre travail. En effet, l’importance de l’apithérapie,
la nécessité non seulement du miel et de la cire que nous avons l’habitude de consommer
dans la vie quotidienne, la grande responsabilité assignée aux abeilles pour le bien être
humain nous rendre plus clair la compréhension du sujet. Au final, on espère arriver à évaluer
20
les coûts efficacités dudit projet aussi bien au niveau individuel que collectif à travers les
effets d’externalités que l’activité apicole génère. En guise d’exemple d’illustration, la
graphique suivante nous mettre au clair les relations entre les courbes de fonctions d’une
entreprise individuelle spécialisée dans l’apiculture.
Graphe 8 : Les fonctions de coûts de production d’un apiculteur
I.2.3 L’apiculture et le modèle de la nouvelle théorie de la croissance.
En s’inspirant de la théorie traditionnelle de la croissance solovienne se référant au
modèle néoclassique de croissance de Robert Solow (1956), les nouveaux théoriciens ont
gagné du terrain pour expliquer le phénomène de la réalisation d’une croissance positive
illimitée à partir des années quatre vingt. Par rapport à l’analyse néoclassique basée sur
l’hypothèse de substituabilité des facteurs de production et de rendement décroissant, les
auteurs de ce courant prennent le contrepied vers la croissance endogène. Ce terme a été
utilisé pour qualifier le processus de croissance auto-entretenue reposant sur l’hypothèse de
rendements croissants avec une productivité marginale du capital positive indépendant du
stock du capital. Les travaux théoriques sur la croissance endogène (Romer, Lucas, Aghion,
Howitt et al) ont tenté d’identifier les facteurs qui sont à l’origine des rendements croissants
au niveau global, bien que la fonction de production puisse être du type Cobb Douglass de
degré 1 (rendement constant) au niveau de la firme. Cette différence conduit à évoquer les
externalités positives non appropriables par la firme qui investit et qui en même temps
profitent à l’ensemble des firmes de l’économie considérée. En effet, la diffusion du savoir
-
100 000,00
200 000,00
300 000,00
400 000,00
500 000,00
600 000,00
0 5 10 15 20 25
Cout fixe
Cout variable
Cout total
Couts fixe moyen
Cout variable moyen
Cout total moyen
Cout marginal
21
dans la société, les investissements publics en infrastructures, en éducation - l’investissement
en capital humain- en recherche et développement sont les principales sources étudiées pour
expliquer le progrès technique endogène (Romer, 1990). Cette nouvelle théorie a un trait
commun avec la thèse de : «L’évolution économique» Schumpetérienne (1911) qui repose sur
la croissance provenant des connaissances accrues, de progrès techniques, d’inventions et
d’innovations à l’origine d’une hausse de la productivité. Pour ce faire, Joseph Schumpeter
avait privilégié les rôles joué d’un coté, par les entrepreneurs individuels et ceux des
intermédiaires financiers de l’autre coté. A ce propos, il partage les mêmes idées que les
nouveaux théoriciens de la croissance qui ont préconisé l’innovation technologique
conduisant à «un accroissement de la productivité». En effet, l’activité entreprise par un
«entrepreneur» va engendrer des effets externes positifs à l’économie, à travers: (1) la
fabrication d’un nouveau produit; (2) l’introduction d’une méthode nouvelle de processus de
production; (3) l’ouverture d’un débouché nouveau; (4) la conquête d’une source nouvelle de
matière première et enfin (5) la réalisation d’une nouvelle organisation (ou gestion) de
production. De leur point de vue, les nouvelles théories du progrès endogènes sont
caractérisées tout d’abord par « la croissance de la productivité», autrement par « la plupart
des innovations qui sont issues de l’investissement, i.e. d’investissements en Recherche et
Développement, qui impliquent des expérimentations risquées et de l’apprentissage et
finalement l’environnement économique stable et incitatif aux « investissements innovants »
(Philipe Aghion et Beatrix Armendàriz de Aghion ; 2004 p 30). Il s’agit dans ce cas d’une
croissance intensive qui consiste à engranger les gains en productivité en vue de les
transformer à une amélioration du bien être. A l’instar de l’environnement de l’économie
rurale malgache, la pratique traditionnelle et la cueillette occupent une place dominante. Par
rapport à la pratique moderne, ces dernières sont plus vulnérables du fait que l’écart en termes
de productivité demeure substantiel d’une région à une autre. Seulement dans les régions
pilotes : Haute Matsiatra et Menabe où on assiste à un rendement assez élevé mais resté
toujours inférieur à celui des ruches modernes. En tout état de cause, les normes
phytosanitaires et la traçabilité des produits ne sont pas respectées
Etant donné que les aptitudes aux progrès techniques, à l’invention et à l’innovation,
dépendent essentiellement du niveau de la productivité et la créativité des paysans à travers
l’expérience : « l’effet d’apprentissage », l’investissement en capital humain est indéniable.
De cette manière, on pourra s’attendre à une croissance endogène, et cela sans sacrifice de la
22
part de la population en termes de consommation selon la thèse néoclassique. Bien que la
thèse défendue par Solow (1956) dans son modèle de croissance prône l’accroissement de la
production nationale via l’augmentation de l’investissement- accumulation du capital- son
postulat ne reflète pas la réalité. Selon lui, « si la formation de capital progresse plus vite que
la population, la productivité va s’accroitre, les travailleurs disposent individuellement
d’équipements plus importants. Cela conduit à la croissance économique ». Au final, il a
avancé la thèse de l’Etat stationnaire à défaut d’une croissance démographique et le progrès
technique (une variable exogène). En tout cas, la thèse de la croissance endogène convient le
mieux pour représenter l’expansion économique des pays asiatiques, caractérisée par une forte
croissance soutenable sans précédente, économie à distribution égalitaire de revenu à partir
des années 50.
De ce fait, il faut déployer des investissements efficients en matière des techniques de
production, des dépenses en infrastructures publiques (école, laboratoire de recherches, centre
de recherches d’informations et des études statistiques). De toute façon, l’apiculture ne
requiert pas une technologie plus sophistiquée pour se développer. En effet, la mise en place
d’une méthode de pratique moderne accompagnée du respect des normes de qualité requis sur
le marché permet de favoriser la compétitivité des produits apicoles. Néanmoins, les
nouveaux théoriciens de la croissance prônent la diffusion du savoir dans la société, les
investissements publics en infrastructures, en éducation, en recherche et développement
comme des facteurs d’une croissance inexpliquée par les facteurs exogènes. Les cas des pays
asiatiques tels que la Chine, le Taiwan, Thaïlande et le Vietnam peuvent nous servir des
exemples en matière d’investigation permanente leur permettant d’accroitre le rendement par
récolte à l’ordre de 50 à 70kg par ruche, donc une production à grande échelle avec un prix
compétitif. Cependant, ces pays sont sous-embargo vis-à-vis du marché de l’Union
Européenne suite au non respect des normes exigées en matière d’hygiène. C’est la raison
pour laquelle, il importe d’identifier les normes requises par les pays importateurs pour qu’on
puisse conquérir la niche sur le marché mondial. A ce propos, l’accent est mis sur le
traitement du miel en conformité aux normes internationales, à partir de la ruche jusqu’à ce
qu’il soit prêt à être consommé.
23
I.2.4. Normes techniques de production : le traitement du miel et l’ISO
9000
On entend par traitement du miel, l’ensemble de toutes les opérations nécessaires à
l’extraction du miel liquide de ses alvéoles ou brèches suivant les techniques appropriées dans
le respect de l’hygiène et de la propreté avec des matériels adéquats destinés à cette action.
Concernant les normes publiées par l’ISO (International Standards Organization) en 1987, les
normes de la série ISO 9000 sont les normes internationales « d’assurance de la qualité »
devenues normes nationales dans les différents pays de l’Union Européenne à la suite de leur
adoption par le Comité Européen de normalisation (CEN).
La série des normes ISO 9000 établit un certain nombre d’exigences en ce qui
concerne la gestion des processus affectant la qualité. Par exemple, la norme 9002 contient 19
exigences à satisfaire en vue de démontrer la capacité d’une organisation à répondre aux
besoins de ces clients. Les normes ISO 9000 fournissent mes éléments introductifs essentiels
aux normes 9001 à 9003, à savoir, une clarification des concepts de qualité et des conseils
relatifs à la sélection des normes et à leur application. La norme ISO 9004 s’applique aux
processus internes à la firme.
Le pressage et le chauffage du miel de rayon (ou brèche) pour l’extraction du miel
liquide sont interdits à Madagascar. Pour réaliser les opérations et obtenir des produits aux
normes, le miel doit être obligatoirement récolté en maturité, c’est-à-dire operculé aux ¾ des
cadres au moins. Il doit être acheminé à la miellerie pour subir le traitement, suivant le mode
d’extraction adopté, qui peut être :
I.2.4.1. L’égouttage
Par utilisation d’un bac d’égouttage métallique muni d’un tamis à mailles moyennes
(de 0,3 à 0,5 mm de diamètre) et d’une rame d’évacuation et dont le miel doit être présenté en
brèche et acheminé à la miellerie dans des récipients bien propres et prévus à cet effet et y
doit subir successivement :
� Le triage qui consiste à éliminer les matières étrangères comme le pollen, le
couvain, les abeilles mortes et tout autre débris.
24
� L’émiettage qui consiste à détruire les alvéoles contenant le miel liquide (ou
brèche) pour le faire couler.
� L’égouttage proprement dit, destiné à faire couler le miel liquide à travers le
tamis pendant 24 heures au moins.
I.2.4.2. La centrifugation
Utilisation d’un extracteur centrifuge manuel ou électrique et dont le miel est récolté
avec les cadres et transporté directement à la miellerie et extrait après la désoperculation des
rayons.
I.2.4.3. Le tamisage
� Le tamisage destiné à séparer le miel liquide des opercules qu’il peut en
contenir avec une passoire à miel en inox prévu à cette opération.
� La maturation destinée à la décantation du miel liquide dans un récipient pour
faire monter l’écume à la surface (opercule + bulles d’air + mousse).
� L’écumage destiné à enlever les écumes surnageant à la surface du miel après
48 heures de l’égouttage au moins.
� Le stockage ou le conditionnement du miel liquide dans des endroits
appropriés
N.B. : Quel que soit le mode d’extraction utilisé, le miel doit subir ces différentes opérations
dans une miellerie.
I.3. Le centre de traitement des produits apicoles ou miellerie
Une miellerie est un bâtiment conçu pour le traitement des produits apicoles suivant
les différents modes d’extraction énumérés ci-après avec des matériels adaptés et adéquats,
soumis aux règles d’hygiène et de propreté.
25
I.3.1. Caractéristiques d’une miellerie
Les dimensions d’une miellerie doivent tenir compte de l’estimation de la production
du miel de la région ou du lieu où elles seront implantées suite au recensement effectué avant
sa mise en œuvre. Elle doit être alimentée en eau potable et composée de :
- une salle de réception et de triage,
- une salle de traitement avec bassin ou lavoir pour le lavage,
- une salle de maturation et de stockage,
- une salle de conditionnement,
- un bureau (qui peut être facultatif).
L’agencement des différentes salles est conçu qu’aucune opération ne se répète
suivant le schéma ci après :
Figure 1 : plan d’une miellerie
- Les portes et fenêtres sont grillagées en plus des battants pour empêcher les abeilles d’y
pénétrer.
- Les murs doivent être en dur, cimentés à l’intérieur et peints avec de la peinture à l’huile
(lavable) ou avec des carreaux à une certaine hauteur du sol (0,80 – 1 m)
26
- Le sol de la miellerie doit être cimenté au moins en matériaux lavables avec une faible pente
(2%) pour faciliter l’évacuation d’eau pendant le lavage et le nettoyage.
- Le plafond doit être en isorel, en contre plaqué ou en volige peint à la peinture à l’huile.
I.3.2. Les matériels
Une miellerie doit être équipée d’une salle de traitement d’un bassin ou lavoir suivant
le mode d’extraction adapté :
I.3.2.1. Pour l’égouttage
- Une estrade en béton ou en bois durs peints à la peinture à l’huile, à une hauteur
proportionnelle aux matériels utilisés et à la grandeur du bac au-dessus duquel est placé ce
dernier.
- Un ou deux bacs d’égouttage en tôle métallique peint à la peinture alimentaire (en double
couche au moins) munis à mailles moyennes et d’une vanne d’évacuation. Le bac est posé sur
l’estrade avec une certaine inclinaison vers l’avant.
- Des désoperculateurs (en inox) et des bacs à opercules.
- Des passoires à miel en inox ou en plastiques à mailles fines.
- Des fûts en plastiques alimentaires.
- Des écumoires en inox.
I.3.2.2. Pour la centrifugation
D’extracteurs centrifuges manuels ou électriques en inox alimentaires, en plus des
matériels énumérés ci-dessus pour l’égouttage. Dans la salle de réception :
- une balance bascule
- des cuvettes pour le triage et l’émiettage.
Dans la salle de stockage qui doit être propre, aéré, à la température ambiante, des
matériels de stockage aux normes alimentaires posées sur une palette (pour éviter l’humidité).
Dans la salle de conditionnement (propre, aéré avec une température ambiante), des étagères
correspondant au conditionnement préconisé, des matériels de pesage.
27
Si l’on fait abstraction des normes sur les conditionnements et emballages, l’activité
apicole moderne requiert non seulement des technicités en matière d’extraction mais plutôt
une miellerie conforme aux normes. En fait, rares sont les apiculteurs qui exercent leurs
activités en conformité avec les normes exigées. Quoi qu’il en soit, les ISO ont été devenus
des normes de conduite vis-à-vis du reste du monde si bien qu’il faudra s’y soumettre.
Néanmoins, la réputation du miel « exotique » de Letchis, mille fleurs à l’échelle mondiale
relève d’autant plus un défi qu’un obstacle à entrer de nouveau sur le marché extérieur. En
effet, le miel est un bien spécifique du fait qu’ ce produit sera destiné à la satisfaction d’un
seul groupe de clients. Selon la thèse coasienne de la nouvelle économie institutionnelle,
cette spécificité des actifs conduit l’entreprise à produire directement le bien plutôt qu’à faire
appel au marché qui ne présente plus l’avantage d’un prix bas qui résulterait, en l’absence de
spécificité, de la production en plus grande quantité pour plusieurs clients. De plus, l’actif
spécifique dans l’entreprise est une barrière à la sortie car il ne peut pas être utilisé dans un
autre processus de production Pour ce faire, puisqu’il s’agit là d’un investissement en actifs
spécifiques, c'est-à-dire à coûts fixes élevés irrécupérables, l’entente des parties prenantes de
la filière s’avère être indispensable pour partager les risques dans un contexte de complexité
et d’incertitude. A la limite, les apiculteurs doivent se mettre en réseau. En effet, cela nous
permettra de cerner la structure d’organisation de la filière.
I.3.3 La structure d’organisation de la filière : « efficience X »
En s’inspirant de la vie des abeilles à laquelle est rattachée notre étude, la coordination
de leurs activités et « l’instinct ouvrier » suscitent l’intérêt de mener une analyse
institutionnelle de la filière dont il est question. Au sens large du terme, « Une organisation
économique est une entité pérenne avec les frontières relativement facile à identifier, de
coordination finalisée, c'est-à-dire ayant un ou des objectifs à atteindre, construite autour de
règles qui font l’objet de choix, de négociation et de stratégies d’acteurs qui trouvent là les
régions d’appartenance à cette organisation »9. A travers de cette définition, quelques points
méritent d’être soulignés à savoir : « pérenne » qui fait appel à la durée (elle survit à l’entrée
et à la sortie des individus), « coordination finalisée » qui consiste à une volonté de coopérer
avec les autres membres en vue d’atteindre des buts clairement définis. En outre,
9 Claude Ménard: Economie des Organisations, Paris, La découverte, Coll. « Repères », 1995, p.14-19
28
l’acceptabilité sociale et la fixation des règles d’activités, des sanctions bien sure et des
transactions sous l’égide d’une autorité souveraine et légitime. D’après, R.Commons (1862-
1945), un institutionnaliste américain après Veblen, qui préconise « la main invisible de
Common Law » pour harmoniser et rendre compatible les intérêts conflictuels des êtres
humains. Selon lui, tout « Organisation active » possède, comme l’Etat, des « figures
d’autorité » légitime, détentrices de la « souveraineté », qui ont notamment pour rôle d’édicter
et de sanctionner les règles d’activité de l’organisation. D’une façon ou d’une autre,
l’économie comme la société représentent des ensembles complexes d’organisations, depuis
les plus petites comme la famille jusqu’à la plus grande et englobant l’Etat. Dans la pratique,
tous les individus appartiennent à une organisation qui est dans la plupart du temps
« inactive ». Cela s’explique par l’absence des autorités légitimes et souveraines à édicter et à
exécuter des règles organisées sanctionnantes et exclusives. Dés lors qu’un membre ou
quelques individus quittent le groupe, l’organisation risquera d’être dispersée. De même, les
règles de transactions et d’activités ne sont pas clairement définis par les membres, il n’y avait
pas une négociation et concertation des membres. Parfois, on observe des comportements
opportunistes des autres individus qui veulent formuler et choisir les règles au profit de leurs
intérêts individuels sans que les autres y connaissent les leurs. A cet effet, dans le cadre d’une
économie contractuelle dans lequel les différents partenaires sociaux et économiques
(entreprises, société civile : ONG) et Etats établissent un dialogue permanent en confrontant
leurs informations et leurs prévisions en vue de déterminer les meilleures décisions à prendre,
on est en face d’un problème d’aléa moral. Finalement, il n’y avait pas d’action collective
mais plutôt un comportement utilitariste probable d’une partie à l’égard d’une autre dans le
cadre d’un contrat qui résulte de l’asymétrie informationnelle post-contractuelle. Cela reflète
l’inefficacité des actions collectives des organisations paysannes, des groupements des
paysans à Madagascar. Pour s’en sortir, il va falloir avoir recours à l’Etat une autorité
compétente qui va imposer les règles organisées au détriment des règles informelles telles que
les coutumes et traditions, les comportements opportunistes. En tout état de cause, la
complexité et l’incertitude vont engendrer des risques notamment en matière de coûts de
décision si bien qu’il fallait s’entendre de peur de le subir individuellement. En effet, une
étude a été récemment menée en 2009 par LEONARDO B. ET S.CASTRIOTA sur le cas
d’une coopérative regroupant 127 apiculteurs chiliens (dont 123 étaient des apiculteurs
individuels et 4 coopératives) répartis dans la région de Los Lagos. A travers le réseau visant
à réaliser le commerce équitable du miel, cette étude concerne une analyse empirique de
l’effet de l’affiliation sur la productivité des apiculteurs. Selon l’auteur, les membres
29
« Apicoop » ne bénéficient pas simplement de : i- la commercialisation du miel à travers la
coopérative, ii-assistance technique gratuite, iii-test de laboratoire de la qualité du miel, iiii-
formation et un soutien de crédit sans intérêt (gratuit) mais aussi d’un accroissement de la
productivité via l’affiliation aux organisations. Dans son ouvrage, ces auteurs ont pu mettre en
exergue par le biais d’un test économétrique les corrélations positives entre ces deux
grandeurs. « Les trois principaux différences dans la performance entre le traitement et
control des producteurs concerne le revenu annuel total du miel (2.998 contre1.252 milles de
pesos), la quantité du miel produite (4.403 contre 1.991kilos) et la productivité mesurée en
termes de revenu du miel par heure de travail (248 contre110 pesos). Cela implique que ces
producteurs affiliés sont à la fois plus large en taille et plus productif »10. A l’instar de cet
ouvrage, outre la hausse de la productivité, la possibilité de réaliser une économie d’échelle
est l’effet d’externalité positive générée par l’adhésion au sein d’une organisation.
A long terme, la réalisation d’une économie d’échelle - la propriété du coût moyen
total qui diminue avec l’augmentation de la production- pourra améliorer le bien être des
producteurs. Ce dernier émanant de l’accroissement de la vente des produits apicoles à un
coût moins élevé. Par extension, on pourra envisager l’allocation optimale, une utilisation
rationnelle et idéale des moyens sans gaspillage dans une organisation, sans pouvoir identifier
les causes de cette efficience, autre que l’organisation elle-même. Quoi que la microéconomie
assigne à tout agent typique à la maximisation de gain tout en minimisant la peine à subir, les
coûts de production engendrés par l’activité des firmes dotées d’une même caractéristique
technique ont des écarts importants. Pour expliquer ces disparités, H. LEIBENSTEIN11 fait
appel à des facteurs qualitatifs tels que: la structure d’organisation, l’environnement social
dans l’entreprise, la rationalité limitée des individus membres…Finalement, ils les appellent
« X » qui signifie non allocatif, du fait qu’ils sont difficiles à identifier. En principe, le
comportement de la firme qui est une organisation devient le résultat des actions des
différents agents (membres) qui la composent. Dans son analyse microéconomique, il a
préconisé la motivation des salariés par une rémunération supérieure au prix du marché. Dans
la théorie du salaire d’efficience, « la productivité individuelle serait une fonction croissante
du salaire réel ». En conséquence, selon lui, il faut que le « principal » verse un salaire
d’efficience aux « agents » membres de l’organisation afin que ces derniers déploient leurs
capacités productives, leurs efforts dans le processus de production. A ce sujet, Joseph
10 Leonardo B. et S.Castriota ; Is Fair Trade Honey Sweeter? An Empirical Analysis on the Effect of Affiliation on Productivity, 2009, p.11 11 Allocative efficiency versus x efficiency, AER, vol.56, 1966
30
STIGLITZ a appliqué ce concept aux pays industrialisés et a montré que les entreprises
incitent leurs salariés à augmenter leur productivité en leur versant un salaire supérieur à celui
du marché. En revanche, cette théorie a trouvé son point de départ dans l’analyse que H.
LEIBENSTEIN a menée dans les pays en voies de développement qui l’a permis d’évoquer le
concept d’ « inefficience x » pour designer l’inefficacité provenant du manque de motivation.
Dans une vision plus optimiste, cette stratégie peut être adoptée dans le système productif du
monde rural malgache. Pourtant, il faut que les règles de transactions soient bien définies et
qu’on donne la même chance à tous les apiculteurs à manifester leurs intérêts, à s’exprimer. A
la limite, il faut impliquer les bénéficiaires dans le processus d’élaboration des règles de
transaction et la mise en place des différentes stratégies pour atteindre le but commun. Certes,
il y a entre autre beaucoup d’institutions, des organisations qui regroupent tous les acteurs de
la filière apicole à Madagascar, l’Etat en tant que premier responsable doit intervenir pour
édicter les règles sanctionnantes et exclusives. En outre, l’investissement efficient dans les
infrastructures public (école, route, laboratoire de recherches et d’information,..) est
incontournable pour améliorer la qualité du travail des apiculteurs.
Tableau 5 : Liste des coopératives paysannes des apiculteurs à Madagascar
Localisation Forme Gamme de miels
produits
CRAM / UGAM Manakara GIE Litchis, niaouli,
mokarana
FIMPIZOTA Manakara Plate forme Litchis, niaouli,
mokarana
TARATRA Fenerive Est Coopérative Letchis, mokarana,
Eucalyptus CDAM Manjakandriana Groupement Eucalyptus CRAM Fianarantsoa Groupement Eucalyptus
FITAME Morondava Groupement Jujube, palissandre MDP Tuléar Groupement Toute fleur
MITABE Mampikony Union Palissandre MAMISOA Andramasina Union Eucalyptus
Source : 2009 ; FENAPI
Du point de vue global, Madagascar le taux d’adhésion à une organisation soit à une
coopérative paysanne soit à une association demeure encore relativement faible. La majorité
des apiculteurs veulent exercer ses activités pour leur propre compte et à titre informel. A
l’instar du cas des pays latino américains, ils peuvent produire une énorme quantité de miel
s’élevant à 93000 tonnes (2000, FAO) pour l’Argentine, 600 tonnes pour la Chili. C’est la
raison pour laquelle l’organisation de la filière concernée est incontournable à long terme afin
de concrétiser les objectifs fixés.
31
CHAPITRE II : ETUDE DU MARCHE
Dans toute étude portée sur un projet, l’étude du marché est incontournable avant de
procéder à une autre étude. En ce qui concerne l’Apiculture, l’étude marketing et de la
demande fait l’objet d’une phase préalable à l’étude technico-économiques et celle portée sur
l’impact environnemental. D’une manière générale, le marché du miel est apparemment saturé
sur le marché local du fait que presque toutes les régions de l’île sont productrices. De même
que la majeure partie de la planète est également favorable à l’élevage des abeilles. Toutefois,
la différence tient aux gouts et préférences des consommateurs relatifs à la spécificité dudit
produit selon les pays producteurs. Dorénavant, viennent s’enchainer les différents problèmes
rattachés au respect des normes internationales exigées par les pays importateurs sont
complexes. Aussi, la détérioration termes de l’échange et la forte inégalité des échanges –des
phénomènes jumelés- avec l’ambition d’une réalisation du commerce équitable. En guise de
suggestion, l’intervention publique est remise en cause par le biais de son intégrité, son
pouvoir de négociation à influencer les parties prenantes en leur imposant les mesures
protectionnistes au profit du développement de l’exportation. Ce chapitre va être consacré à
l’étude des caractéristiques des marchés en amonts puis celles des marchés en aval.
Enfin, vient le diagnostic du marché à l’exportation qui fera l’objet d’une analyse
notamment en matière du commerce international.
I.1. Les caractéristique et structure du marché en amont : l’analyse de l’offre
En tant qu’étude économique, l’approche filière fait toujours appel à l’analyse du
marché en amont qui constitue l’offre pour l’unité de production dudit produit. Sur le plan
national, on assiste à une sous exploitation des ressources potentielles apicoles d’où la
capacité optimale de la production n’a pas été atteinte: « inefficience productive ». Donc, le
marché à l’exportation relève un défi d’accroître le niveau de production via l’allocation
optimale de ces ressources et son utilisation d’une manière efficiente. Pour y faire face ; des
recherches en collaboration avec l’Etat doivent être menés sur l’utilisation des variétés à haut
rendement accompagnés des appuis techniques et financiers pour pouvoir étendre l’activité
d’une part. D’autre part, l’intervention publique sera indéniablement souhaitée pour corriger
les effets d’externalités et l’imperfection du marché résultant de l’asymétrie informationnelle.
32
� Offre rigide et surplus des producteurs : le surplus et le bien être des apiculteurs
D’une manière générale, un marché n’est autre que le rencontre de l’offre et de la demande d’un bien ou d’un service. Du point de vue microéconomique, le marché n’est pas un lieu, il se caractérise en revanche par la détermination, d’un prix de cession et des quantités livrées à ce prix par l’offreur. L’expression « passer un marché » indique bien que le marché n’est pas un lieu mais plutôt un contrat comportant vente et achats de biens ou service à un prix dont la fixation constitue ce marché. En d’autres termes, un marché se définit vis-à-vis d’un bien qui fait l’objet d’un contrat, accord entre les coéchangistes. Toutefois, il existe des marchés physiques, c'est-à-dire des lieux conventionnellement organisés pour permettre aux acheteurs potentiels (demandeurs) et vendeurs potentiels (offreurs) de se rencontrer avec présentation effective des marchandises. Dans le cas présent, en ce qui concerne le marché des produits apicoles, nombre d’apiculteurs écoulent leurs produits pour être destinés à la satisfaction des besoins des consommateurs potentiels. D’une façon ou d’une autre, le circuit de distribution et de commercialisation dudit produit est vraiment complexe. Par soucis de simplification, du coté de l’offre, on ne tiendra pas compte de ce que les fournisseurs de produits apicoles notamment les miels offerts par les apiculteurs. De l’autre coté, les consommateurs finaux sont représentés par les ménages, les industries agroalimentaires, les unités de transformation (les instituts pharmacologues, homéopharma), les restaurateurs et hôteliers. Pour ce faire, on procède par l’évaluation des quantités produites de miel des paysans suivant leur calendrier d’activité. Tout d’ abord, durant la première période d’été, de la seconde quinzaine du premier mois de l’année à la première quinzaine du mois de mai, on assiste à une abondance en termes de quantité produites. En effet, cette période est marquée par la floraison suffisante et abondante (nectar, pollen, propolis, …) nécessaire pour la production du miel. Ainsi, cela nous procure deux spécificités en termes de qualité, d’ un coté le miel de niaouli et de l’autre coté celui de l’eucalyptus qui relèvent en quelques sortes la compétitivité de Madagascar tant sur le marché régional que sur le marché mondial. La première récolte peut commencer même au début de l’année pour le niaouli tandis que les autres en nécessitent encore quelques mois pour recueillir les fruits. A ce propos, il convient d’énumérer les qualités spécifiques possibles telles que le miel de grévillia ou mimosa, les autres pluri floraux ou miel de « mille fleurs » Quoi qu’il en soit, il importe toujours de prendre en considération la maturité afin de respecter les normes de qualités sur le teneur en eau. Si l’on se réfère au prix du marché ; en moyenne, un litre dudit produit est échangé contre deux mille ariary. Autrement dit, le prix unitaire local (auprès des paysans) sévit dans l’intervalle de 1800 à 2200 Ariary au cours de cette période. De ce fait, il vaut mieux opter pour la valeur moyenne en litre pour encourager les paysans à offrir leur produit. En revanche, la seconde période marque d’une manière substantielle la pénurie aussi bien en matière de quantité de fleurs qu’au niveau de production à mettre en œuvre. Il s’agit d’une période d’hiver à travers laquelle la floraison n’est possible que pour les fleurs de letchis si bien que le prix du marché s’élève en moyenne à 2500 Ariary jusqu’au début du mois de septembre. Cette date marque ainsi le début de récolte spéciale qui ne dure qu’environ deux mois avec une quantité relativement faible .Vu que le miel de letchis met en valeur la compétitivité nationale en termes de qualité, le prix en est bien entendu assez élevé à hauteur de 3500 Ariary par litre. La durée de deux mois restante à venir sera destiné à la récupération de la
33
pénurie qui va décliner jusqu’à la première quinzaine du mois de janvier. Encore faut-il se demander du gain en termes de productivité des apiculteurs pour mieux rassurer leur bien être social via l’ amélioration du niveau de leurs revenus.
Carte 1 : Les régions d’approvisionnement en miel du marché d’Antananarivo Par rapport aux autres filières de l’économie, les récoltes de la filière apicole sont
apparemment accompagnée de celles des autres filières notamment pour les cultures de
rentes et vivrières. Cela revient à affirmer qu’en termes d’activité génératrice de revenu, la
filière apicole jouit des rôles complémentaires permettant de combler les défaillances des
autres. Désormais, nombreux sont les paysans qui font l’activité apicole comme activité
34
principale. Néanmoins, beaucoup des gens aussi se sont lancé dans leur activité apicole à titre
secondaire.
Ceci étant, on a pu percevoir d’une manière générale la hausse tendancielle du prix aussi
bien au niveau du marché qu’au sein des apiculteurs. Tout se passe comme si on traverse
l’année d’exploitation, la quantité offerte tend à baisser d’une manière substantielle. Dès lors,
nous savons très pertinemment la fameuse loi du marché stipulant ainsi que « L’offre est une
fonction croissante du prix », plus le prix est élevé plus les apiculteurs seront incités à offrir
une quantité importante. A l’ envers, « la demande d’un bien est une fonction décroissante du
prix », plus le prix du miel sur le marché s’accroit plus les consommateurs du dit bien sont
réticents à demander. De même que, la valeur d’un bien se trouve au cœur de sa rareté
.Comme le prix est l’unité concrète de la valeur via l’unité monétaire qui servira d’étalon ;
plus la quantité est moins importante, plus les consommateurs dont les besoins sont
totalement ou partiellement insatisfaits vont accroitre leur demande tant que le prix leur
convient le mieux. C’est la raison pour laquelle on a assisté à une tendance à la hausse de prix
tant au niveau du marché qu’au sein des apiculteurs. Néanmoins, l’entité économique devra
être en mesure d’arbitrer ce jeu de prix via l’analyse de l’offre des apiculteurs à travers
l’élasticité de l’offre des fournisseurs par rapport à la variation de prix. Compte tenue de la
définition des lois économique précédemment, l’élasticité E/s (élasticité prix) est donnée par
la relation:
En d’autres termes cet indicateur mesure la variation probable de la quantité offerte Q
par les producteurs (apiculteurs) résultant de la variation du prix P du litre du miel par
exemple. Autrement, si le prix connaît une hausse de 1% ; cela va accroitre la quantité offerte
par les apiculteurs (fournisseurs de la miellerie) de la valeur d’E/s %. Cela reflète en quelque
sorte le pouvoir de négociation et la marge de manœuvre de dirigeants de l’unité économique
en question à maitriser voire réguler le prix d’achat. A l’instar de laquelle, on pourra prévoir
aisément la quantité à mettre en place compte tenue des différentes contraintes notamment
budgétaire de la firme afin de réaliser au moins un profit positif ou nul pour couvrir les
différents coûts d’ exploitation .Ce dans le but de protéger les paysans apiculteurs contre la
conquête des collecteurs qui bradent leurs produits à bas prix. En revanche, on assiste à un
phénomène d’élasticité perverse, si la demande du miel en qualité sur le marché s’accroît, les
apiculteurs n’arrivent pas à augmenter leurs offres. En fait, l’offre sur le marché demeure
rigide quoique le prix augmente du fait que l’abondance en quantité n’arrive pas à répondre
E/s=∆Q/Q*P/∆P
35
aux attentes des consommateurs potentiels. D’une manière plus générale ; le prix proposé aux
producteurs est évidement relativement supérieur à celui fixé par le rencontre de l’offre et de
la demande sur le marché. Le prix suit une tendance à la hausse au cours de l’année qui varie
de 2000 AR à 3500 AR auprès des paysans. On se demande à long terme, est ce que les
apiculteurs seraient aptes à répondre la hausse de la quantité demandée ? Qu’en serait-il de la
productivité et l’efficience des producteurs ? Nous y reviendrons dans l’approche analytique
mais il convient de caractériser d’une façon similaire le marché en aval.
II.2. Les caractéristiques et structure du marché en aval : analyse de la demande
locale
Parallèlement à celles qui précédent, il faudra se concentrer sur l’analyse de la
demande solvable avant de mener une recherche sur l’offre. Concernant le marché local,
encore une fois, la quantité du miel écoulée sur le marché est abondante pour satisfaire les
besoins insatisfaits des consommateurs finaux. Néanmoins, en termes de bien être socio-
économique, la qualité n’est pas satisfaisante en matière de normes hygiéniques et la
traçabilité dudit produit. De plus la falsification aggrave la situation alors que cela est une
opportunité de mener une étude de marché sur les produits apicoles répondants au minimum
des normes hygiéniques. Par conséquent la vulgarisation agricole et la sensibilisation de la
population en matière d’hygiène sont préconisées pour améliorer la situation. Bref, la mise en
place des infrastructures : des centres de recherches statistiques et des laboratoires d’analyse
permet d’améliorer le système d’information.
Le concept du marché en aval fait toujours appel au débouché de l’entité économique
dont il est question. En quelques sortes, cela constitue le marché des produits « MIELS » de
la miellerie et des apiculteurs. Concernant l’offre, il est composé d’une part de l’offre propre à
l’unité économique mais aussi d’autre part de celui des concurrents. De même pour la
demande globale, il y a les demandes de consommation satisfaites par les concurrents sur le
marché. Cependant, il convient de déterminer la demande insatisfaite en vue de fixer des
objectifs visés puis l’élaboration d’une politique de production efficiente qui permettra cette
fois de répondre aux attentes des consommateurs cible. Pour ce faire, il faut préalablement
une laborieuse étude de marché visant à connaître le volume échangé dudit produit, des
intervenants à l’échange et leur environnement. A ce propos, il va falloir procéder à une
36
analyse du marché et de la demande qui occupe une part substantielle dans l’étude de
faisabilité d’un tel projet. Bien que l’apiculture ne soit une filière qui attire les collecteurs
comme pour les autres produits agricoles, cela nous permettra d’identifier trois types de
preneurs de miel.
II.2.1. Les grandes sociétés
Ce sont essentiellement les grandes entreprises professionnelles dans la production des
produits alimentaires notamment la confiserie, le miel. En dehors de leur exploitation, ces
acteurs cherchent à accroitre la quantité à mettre en œuvre pour satisfaire les demandes de
leurs consommateurs aussi bien au niveau du marché régional qu’au sein du marché national
ainsi celles des pays importateurs du miel. Ces grandes entreprises s’occupent à leur tour de
ravitailler les grands magasins distributeurs (grande surface,), les restaurants et hôteliers ainsi
que les autres points de ventes implantés dans les grandes villes nationales. Cette option
s’explique par le fait que les dites sociétés sont vraiment exigeants aux normes de qualité
selon les spécificités de l’origine florale et la pureté du miel extrait. Par ailleurs, le respect des
normes phytosanitaires et hygiéniques notamment en matière de traçabilité du produit écoulé
sur le marché relève un grand défi pour tous les acteurs impliqués dans la filière.
La dessus, l’implantation de la miellerie reconnue, agrée par la D.S .V leur permettrait
de ressentir une meilleure satisfaction. Quoi qu’il en soit, il restera à discuter le prix imposé
par la miellerie qui est bien entendu, relativement élevé par rapport à celui des autres offreurs
occasionnels. Désormais, les problèmes de surplus et de bien être au sens économique du
terme feront l’objet d’analyse dans la partie approche analytique.
II.2.2. Les apiculteurs revendeurs:
Ce sont les apiculteurs individuels qui collectent le miel auprès d’autres apiculteurs de
leur entourage et ramènent leurs produits auprès de la miellerie pour l’extraction, le
traitement, conditionnement et emballage en vue d’être revendues directement chez les
consommateurs ou chez des commerçants de marché .En quelque sorte, ils vendent dans un
premier temps leur miel chez la miellerie pour être traité puis ils veulent prendre en charge de
les revendre auprès des consommateurs finaux de la ville : les particuliers, les hôteliers, les
touristes, les vacanciers ,…Autrement dit, la miellerie s’occupe non seulement de fournir la
37
prestation de service moyennant d’une rémunération mais aussi d’ exiger les normes requises
en matière de qualité.
II.2.3. Les détaillants du marché :
Ce sont généralement les commerçants permanents au marché de gros et les petits
détaillants, de la grande ville. En fait, les acteurs cibles sont constitués par les centres
commerciaux stratégiques notamment les distributeurs de produits de premiers nécessité, les
agences de voyages, les grands magasins de distribution (grande surface) .En outre, il importe
d’implanter les points de vente qui assurent la redistribution du produits de la miellerie dans
toutes les grandes villes. Apparemment, on assiste à une concurrence féroce des apiculteurs
(professionnels, agriculteurs ; bureaucrate,..) qui ne veulent pas s’entendre avec la miellerie
mais préféreront exercer l’activité pour leur propre compte. Néanmoins, l’implantation d’une
telle unité économique vise essentiellement à organiser les petits producteurs dispersés en vue
d’atteindre une économie d’échelle et d’augmenter leur pouvoir de négociation face aux
collecteurs, grandes entreprises d’exportation. Dorénavant, la vision ne sera pas fixée tout
simplement sur le marché local mais surtout sur la recherche de débouché au niveau mondial.
Bref, ce n’est qu’un premier pas vers la promotion de la filière en vue de relance de
l’économie rurale via l’amélioration du niveau de vie des paysans. Mais l’association mise en
place jouira un rôle crucial en matière de vulgarisation et sensibilisation des apiculteurs
locaux.
Ceci étant, on a pu identifier d’une manière globale les marchés cibles. Les problèmes
qui en résulteraient se résident sur l’évaluation financière de l’exploitation à savoir : la
fixation des prix, la notion de rentabilité de l’activité. Ainsi, il importe de fonder l’analyse de
la demande sur la base du concept d’élasticité.
Comme on l’a définit précédemment, l’élasticité n’est autre que la sensibilité d’une
grandeur, exprimée en pourcentage de variation, au changement d’une autre grandeur.
L’élasticité est le quotient de deux variations relatives. L’élasticité –prix et l’élasticité-revenu
jouent un grand rôle dans le fonctionnement du marché et les choix de l’entreprise. A la
lumière de cette définition, on peut admettre que l’élasticité de la demande par rapport au prix
notée ℮D/P nous permettra de percevoir la variation disant la baisse de la quantité demandée
résultant de la hausse de 1%du prix. On définit ce grandeur comme étant le rapport tel que :
℮D/ P =∆Q/Q*P/∆P
38
Où ∆P /Q mesure la variation relative de la quantité et P/∆P l’inverse de la variation
relative du prix.
Dans la réalité, la demande du miel sur le marché est sensible à la variation de prix à
un certain niveau de quantité : 0,5 à 1,5 litre par personne12. Au-delà de ce seuil, la demande
reste inélastique. Vu la hausse du prix, par rapport au cours mondial, rares sont les
consommateurs qui ont pu accéder à la consommation du miel en qualité.
II.3. L’analyse du marché extérieur
En général, les plus grandes régions productrices mondiales de miel sont: l'Asie,
l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Amérique central. Voici un tableau qui résume la
répartition de production mondiale de miel par continent en 2000:
Tableau 6 : Répartition mondiale de production de miel
Continent Production en tonnes Production en %
Afrique 143000 11.5
Amérique nord et centrale 205000 16.5
Amérique du sud 130000 10.4
Asie 447000 35.9
Europe 290000 23.3
Océanie 31000 2.5
Total 12460000 100
Source : FAO 2000
De ce tableau nous pouvons tirer que l'Asie est le plus gros producteur de miel
dont la Chine procure 56% de la production (252000 tonnes) et par conséquent, elle est le plus
grand pays producteur mondial.
En matière de commerce international, voici quelques statistiques qui mettent en
relief le cours des échanges mondiaux au début des années 2000 : on a enregistré 274000
tonnes de miel exportées à l'échelle mondiale contre 370000 tonnes d'importation.
12 Enquête CITE-2003
39
Tableau 7 : Commerce international de miel
Pays Production Importation Exportation
Afrique 143000 2000 0
Amérique nord et
centrale
205000 94000 60000
Amérique du sud 130000 1000 96000
Asie 447000 64000 121000
Europe 290000 209000 84000
Océanie 31000 0 12000
Total 1247000 370000 374000
Source : FAO 2000
L'Europe est donc la plus grande importatrice de miel et l'Asie demeure le plus
grand exportateur. En raison de l'importance des volumes des importations et des exportations
de certains pays, nous allons exposer les statistiques suivants:
Tableau 8 : Les plus importants importateurs/exportateurs de miel Pays Production Importation Exportation
Chine 252000 6000 104000
USA 100000 90000 5000
Argentine 93000 0 88000
UE (15 pays) 111000 96000 50000
Mexique 59000 - 31000
Canada 32000 - 16000
Allemagne 20000 96000 -
Japon 3000 40000
Source : FAO 2000
Les principaux fournisseurs en miel de l'Europe sont : la Chine en première
position, puis l'Argentine et le Mexique. Mais depuis l'année 2002, le miel en provenance de
Chine a été interdit d'accès au marché européen à cause de la présence de chloramphénicol
dans le produit, d'où une augmentation de la demande en miel chez les européens mais
puisque le marché européen est le plus vaste et le plus porteur, c'est le marché international
qui devient très demandeur. Il y a donc une forte opportunité pour les petits pays producteurs
40
(les africains par exemple) de pouvoir écouler leur produit dans le marché international, mais
cela requiert un renforcement de la qualité et un effort de production pour en tirer profit.
En ce qui concerne le prix13, sur le marché européen, le kilo se vend entre 4 et 5
Euros pour le miel exotique (miel de litchis) et 2 Euros pour le miel d'eucalyptus. En
combinant ce prix avec le volume d'exportation, c'est clair que ça rapporte beaucoup.
13 Prix indicatif en 2003
41
CHAPITRE III : ÉTUDE DU CAS DE LA REGION VATOVAVY FITOVINANY
Dans cette région est implantée une miellerie, cette dernière fera l’objet de notre étude
avec les autres producteurs apicoles de la région.
III.1. Contexte régional
Pour commencer, il s’avère mieux de situer les zones d’études à savoir que Manakara,
le site d’implantation de la miellerie, est une grande ville de l’ex province de Fianarantsoa.
Suite à la politique décentralisatrice de l’État malgache en 2005, elle est intégrée dans la
région FITOVINANY avec Vohipeno et Ikongo. Cependant, la miellerie a été destinée
principalement aux apiculteurs de toute la région Vatovavy Fitovinany.
Du point de vue géographique, les régions étudiées sont caractérisés par trois types de
formations : la falaise qui les sépare de la haute terre, la zone de colline et le littoral.
D’ailleurs, les régions ont des fortes potentialités agricoles : les cultures de rente
(litchi, café, poivre, cannelle, raphia, canne à sucre), agrume avec les cultures vivrières (riz,
manioc, patate douce). Plus particulièrement, la ville de Manakara se démarque des autres
par ses infrastructures héritées des colonisateurs. Plusieurs moyens de transport desservent
les régions : la voie aérienne, par voie ferrée, par les routes nationales (RN25 ET RN 12),
par voies maritime et fluviales par le biais du canal de Pangalane. En outre, c’est un centre
commercial et un port maritime qui est en quête de réhabilitation. Outre les ressources
halieutiques et minières dont elles disposent, c’est un lieu attractif pour les investisseurs
étrangers et les touristes.
Compte tenue de sa forte potentialité en plantes mellifères, la région fait partie des
producteurs incontournables de miel de qualité et de quantité. Dés lors, une miellerie a été
installé à Marofarihy au nom de FIMPIZOTA V7V.
Avec l’appui des services de développements, les infrastructures sont implantées par
PSDR en année 2008.
42
Mais des questions sont soulevées :
• Comment gérer d’une façon optimale le fonctionnement de cette miellerie ?
• Combien de personnels rémunérés faut-il allouer ?
• D’où viendront les miels ? Pourrait-on avoir suffisamment des quantités
convenables ?
• Quel serait la perspective de la miellerie ?
• Quelles sont les options stratégiques possibles ?
• ……………
Carte 2 : Carte de localisation géographique de la zone d’étude
43
Pour répondre à ces question à d’autres, un projet de recensement et élaboration de
business plan était faite et accordée par les décideurs chez FRDA en Novembre 2009.
Mais à quel prix achèteront les miels ? Pour que le projet soit efficace, on doit le faire
en instance et attendre la réponse de la question précédente. Et ce dernier exige une
étude économique bien fait.
� Objectif général :
Avoir les différents seuils de rentabilité économique de fonctionnement de la miellerie.
� Résultats attendus :
• Seuil de rentabilité en termes de quantité
• Seuil de rentabilité en marge par litre
• Le prix d’achat minimal et maximal
• Le prix de vente minimal
� Déroulement de l’étude :
Le processus d’élaboration du présent document se présente sous forme de différentes étapes
telles que :
I. Inventaire des immobilisations.
II. Enquête sur les productions annuelles en miel et les prix.
III. Étude des différentes tâches qu’on doit engager de personnels salariés.
IV. Traitement et analyses des données.
Pour mieux donner une clarté sur le sujet ; il semble être crucial de procéder par une
méthode rigoureuse. Tout en restant fidèle à notre plan, l’inventaire des différentes
immobilisations qui seront mises à la disposition de la miellerie débute notre exposé.
III.2 Inventaire des immobilisations
Pour commencer, la définition des différents concepts tiendra une part substantielle
dans le cadre d’analyse. Primo, le terme « immobilisation » désigne les biens de toute nature,
matériels ou non, acquis ou créés par l’entreprise, non pour être vendus ou transformés, mais
pour concourir d’une manière durable et sous la même forme à la réalisation de son objet
social. Ce concept fait appel à la durée de vie du matériel qui excède d’une année d’exercice
comptable .Une unité reste en fonctionnement tant qu’elle est économiquement viable. Sa
durée peut donc être supérieure à la période d’amortissement ; elle est parfois plus courte.
Dans la pratique, il est commode de faire coïncider durée de vie et durée d’amortissement.
44
Ainsi, les matériels subissent au cours de son fonctionnement des pertes de valeurs
comptables, En d’autres termes, au fur et à mesure qu’on les utilise dans le processus de
production, les installations se déprécient progressivement au cours de son fonctionnement.
Désormais, le mécanisme d’amortissement entre en jeu. Ce dernier a été défini comme étant
une provision permettant de récupérer sur les capitaux initialement investis. Au sens
comptable de termes, « c’est la constatation d’un amoindrissement de la valeur d’un élément
d’actif résultant de l’usage, du temps, de changement de technique et de toute autre
cause » .Cela revient à dire que l’ amortissement technique permet aussi bien de mesurer la
dépréciation que de prévenir de ce risque à l’horizon de quelques années à venir . Ce, dans le
but de restituer la somme nécessaire pour pouvoir acquérir un nouveau matériel destiné à
être employé dans le processus de production future. Faute de cette fameuse prévision,
l’entité ne sera plus apte à couvrir les couts d’acquisition des immobilisations pour le
fonctionnement future. Dés lors, à l’instar de ce comportement disant prudent, le calcul des
dotations aux amortissements paraitra indispensable dans le processus d’étude de rentabilité
de la miellerie .En l’occurrence, on optera la méthode de l’amortissement linéaire pour
évaluer la dépréciation des immobilisations de la miellerie. Ainsi, si n est la durée de vie du
bien à amortir, on constitue chaque année une dotation égale à une fraction 1/n de la
dépréciation anticipée (généralement, la valeur d’origine de l’immobilisation).
Commentaire du tableau 9: Grace à l’enquête fait sur le site d’implantation le premier
tableau nous résume d’une manière succincte la liste des immobilisations susceptibles d’être
déployées dans l’exploitation de la miellerie. A ce propos, la nécessité et le mode
d’utilisation des différents matériels ainsi que les équipements sont mentionnées dans les
observations.
Mais la base de calculs et les fondements d’analyse se trouvent au cœur des montants
totaux apparemment élevés y sont figurés. Quoi que l’objectif du groupement consiste à
produire des biens non marchands destinés à satisfaire les besoins de la communauté, il
faudrait rendre compte de sa durée de vie future. Cela revient à répondre la question : Le
groupement pourrait-il aptes à financer l’acquisition de leurs immobilisations à long terme ?
De ce fait, le calcul de couts-efficacité semble être utile voire indispensable pour rassurer
l’autofinancement de l’entité .Bref, les astuces des tableaux d’amortissement nous permettra
de faire sortir le montant total des Dotations Aux Amortissement : sommes allouées pour
permettre restituer d’une manière échelonnée l’acquisition des immobilisations.
45
Commentaire du tableau 10 : Le dit tableau a pu mettre en exergue les différents
modes de calculs des annuités constantes pour les matériels d’exploitation, les matériels
techniques et finalement les équipements. Pour une année, la valeur de l’amortissement est
exprimée par l’annuité .Par la suite, la mensualité pour un mois est obtenue en rapportant par
douze à l’annuité.
Par commodité, la méthode d’amortissement linéaire a été optée pour constater la
dépréciation (c'est-à-dire la façon de récupérer le capital par incorporation d’une partie de
l’amortissement dans le bénéfice annuel). En outre, la première annuité se calcule à partir de
la date de mise en service et non de l’acquisition suivant le principe de « prorata temporis ».
Puisqu’ on espère faire fonctionner la miellerie au début du mois de septembre qui vient, on
a procédé par l’imputation des nombres de mois de trente jours dans toutes les opérations
effectuées. En quelques sortes, la somme de la première annuité et celle de la dernière nous
donnera la même annuité constante sur la durée de vie de biens. Ceci étant, cela nous
permettra d’élaborer le processus du calcul de seuil de rentabilité après avoir entamé
l’estimation de production annuelle et la variation des prix qui en résulterait.
Sachant que le principal problème consiste cette fois à mettre en exergue le
fonctionnement d’une filière apicole au sein de la région. Dés lors, il convient d’établir les
liens existant entre les différents marchés à savoir les marchés en amont et les marchés en
aval. Cela s’explique d’une part par l’insuffisance de l’offre émanant de la défaillance du
marché en amont engendrant ainsi à une pénurie de production à écouler sur le marché en
aval. D’autre part, le fait d’amasser aveuglement des produits offerts par les fournisseurs sans
tenir compte de la demande solvable des agents (clients, consommateurs,..) risquera de
remettre en cause le bon fonctionnement de l’activité de l’unité économique en question.
Somme toute, il faut toujours fonder l’analyse sous deux angles aussi bien en termes de la
quantité de l’offre que celle de la demande ainsi que le prix qui en résulterait.
46
Tableau 10 : Compte d'exploitation de l’activité
CHARGES (Compte de la classe 6 du PCG2005)
Couts fixes : Amortissement Nombre d'unité d'œuvre
Couts unitaire (en Ariary)
Couts total (en Ariary)
Matériels d'exploitation Extracteurs inox à 12 cadres 2 98 437,50 196 875,00 Bac d'égouttage avec tamis 1 56 250,00 56 250,00 Passoires 2 843,75 1 687,50 Fut Plastiques (60l) 5 4 500,00 22 500,00 Tonnelets de (120l) 6 2 250,00 13 500,00 Fut plastiques (30l) 10 1 296,00 12 960,00
Matériels techniques Réfractomètre 1 13 500,00 13 500,00
Équipements balance Roberval 1 22 500,00 22 500,00 balance Force (200kg) 1 9 000,00 9 000,00 Cuvettes plastiques 1 3 750,00 3 750,00 Seaux plastiques (15l) 1 1 875,00 1 875,00 cuillère en inox 5 225,00 1 125,00 Couteaux désoperculé 5 1 242,00 6 210,00 Blouses blanches 5 900,00 4 500,00 Combinaisons 2 3 375,00 6 750,00 Sous total 1:DAP 42 867,00 372 982,50
Rémunérations des personnels
Gardiennage 1 100 000,00 100 000,00 salariés temporaires (homme par année) 104 2 000,00 208 000,00
salariés permanents (H/année) 2 100 000,00 200 000,00 Sous total 2:Charges des personnels 107 202 000,00 508 000,00
Achats non stockés de matière et fournitures 1 500 000,00 500 000,00
CHARGES FIXES 744 867,00 1 380 982,50
Cout variables: Charges externes
Achats d'emballages perdus 4500 150,00 675 000,00
Achats de matériels et équipements de travaux (fréquence /an)
1 500 000,00 500 000,00
Achats de marchandises 4400 3 000,00 13 200 000,00
CHARGES VARIABLES 503 150,00 14 375 000,00
47
CHARGES (Compte de la classe 6 du PCG2005) TOTAL CHARGES LIES A LA
PRODUCTION 1 248 017,00 15 755 982,50
COUTS DE REVIENT DU LITRE DU MIEL
1 3 580,91
Taux de Marge Bénéficiaire Prévisionnelle
10%
358,09
PRIX DE VENTES DU LITRE
1 3 939,00
COMPTE DE RÉSULTAT ANALYTIQUE
Éléments
Ventes de marchandises 4 400 4 000,00 17 600 000,00
CHIFFRES D'AFFAIRES 4 000,00 17 600 000,00
Couts d’achats 4 400 3 000,00 13 200 000,00 Charges variables sur
ventes 4 400 150,00 660 000,00
COUTS VARIABLES 1 603 150,00 15 475 000,00
Marge sur couts variables 2 125 000,00
Marge unitaire sur couts variables
482,95
COUTS FIXES 744 867,00 1 380 982,50
Résultat prévisionnel d'exploitation
744 017,50
Marge Prévisionnelle par litre
169,09
SEUILS DE
RENTABILITÉ VALEURS PRIX DE VENTES DU
LITRE 3 580,91
PRIX D'ACHATS DU
LITRE 3 419,09
QUANTITÉ MINIMALE
EN LITRE 399,59
HYPOTHÈSES : Pour éviter toute ambigüité et par soucis de simplification, on a émis les
hypothèses suivantes :
� - quantité de production fixée à 4400 litres qui n’est autre que la capacité
maximale du stock de la miellerie.
� -Les salariés non permanents sont rémunérés à 2000 A r par jour
� -les salariés permanents sont payés respectivement à 100000Ar par mois
48
� -le calcul de l’annuité pour la première année est effectué suivant le principe de
proratas temporis à partir de la période de mise en service des matériels.
� le prix d’achat de miel émanant des apiculteurs s’élève en moyenne à 3000 Ar
le litre
� -la miellerie se contente de produire de miel en faisant abstraction de tous les
autres produits dérivés (cire, propolis, gelée royale,)
� -le taux de marge bénéficiaire s’élève à 10%
III.3. L’évaluation financière du projet en cours
III.3.1.La notion de rentabilité
Alors que la productivité est une notion économique (rapport d’une production aux
facteurs employés), la rentabilité est cette fois une notion financière. C’est le rapport d’un
résultat aux capitaux investis. L’utilité et la nécessité dudit concept proviennent de
l’existence d’une économie de marché, de la nature résiduelle, dans les économies
capitalistes, de la rémunération du capital des associés et enfin la nécessité pour toute
entreprise de connaître le résultat d’une activité de façon à la poursuivre (si on arrive à
réaliser un profit positif) ou à l’abandonner (si le résultat est négatif). Pourtant, si l’on fait
abstraction de l’économie libérale, la notion de rentabilité conserve un intérêt. En effet,
quelque soit l’économie, il faut, afin que l’efficacité soit la plus grande possible, utiliser le
minimum de moyens pour obtenir une production donnée ou, inversement, produire le
maximum avec des moyens donnés. D’où la nécessite de dégager un résultat positif ou nul.
L’écart entre la valeur de la production et le cout des facteurs de production utilisés pour
produire le bien en question devra être maximal. Cela revient à assurer l’allocation optimale
des ressources dont l’entrepreneur dispose en vue de maximiser le profit. En effet, il
appartient aux capitalistes « associés » détenteurs et apporteurs du capital au sein de la société
de réunir les autres facteurs de production qu’ils rémunèrent aux prix du marché. Tandis que
le profit réalisé au cours d’un processus de production va constituer leur rémunération. A ce
propos, nombreux sont les auteurs marxistes qui ont pu dénoncer l’impérialisme, les
problèmes d’inégalités importantes de revenu au sein dudit système. Cependant, même en
dehors des économies capitalistes, la notion de rentabilité des facteurs doit donc être le plus
élevé possible. La réalisation d’un profit conserve donc un rôle important pour apprécier
49
l’efficacité d’une entité économique même en dehors des économies capitaliste. Dès lors, la
rentabilité économique est le rapport du résultat connu ou attendu d’une activité et le total
des capitaux investis, quel que soit le mode de financement. Soient,
D’une manière générale, malgré que les immobilisations soient subventionnées, il faut
tenir compte l’efficience de l’activité de la dite entité économique. Ainsi, le calcul de
rentabilité pour la miellerie s’effectue de manière à ce que le résultat attendu soit celui du
compte d’exploitation précédent. Dans le cas présent, comme l’investissement exige une
dépense de 12714000 Ar et rapporte un bénéfice de 744017 Ar ; le taux de rentabilité
économique est de 5.85% soit 6%. L’étude de la rentabilité économique est apparemment
nécessaire, car elle conduit à réduire les capitaux investis aux stricts besoins de la production :
suppression d’équipements inemployés, meilleure utilisation des matériels, accélération de la
rotation de stock…
Néanmoins, le taux de rentabilité positif ne voudrait pas nécessairement évoquer que
l’activité est bénéfique du fait que la prise de décision qui en résulterait aboutit à sous estimer
voire ignorer toutes les valeurs non exprimables en monnaie : respect de valeur humaine ;
sens esthétique, désir de connaissance, couts sociaux résultants des effets externes négatifs.
D’ailleurs, en tant qu’analyse économique, il faudra imputer les couts d’opportunité –
les couts résultants du renoncement d’une telle activité rémunératrice de revenu au profit
d’une autre-qui étaient exclus de l’inventaire des couts comptable. En revanche, il faudra
aussi prendre en compte des effets d’externalité positive et négative résultant de la mise en
œuvre dudit projet.
En outre, il faut rejoindre à la notion de productivité des facteurs de production pour
apprécier la performance de la miellerie. Cela vise à augmenter l’échelle de production afin de
ressentir les gains de surplus autant du coté des apiculteurs que de la part de la miellerie mais
aussi au niveau des consommateurs. En même temps, la croissance de la quantité de
production à mettre en place permet de réaliser une économie d’échelle, les coûts moyens
� Rentabilité économique= (Résultat avant charges financières) ⁄ (capitaux
investis)
� Rentabilité financière = (Résultat déduction faite des charges financières) ⁄
Capitaux propres)
50
seront moindres donc la marge sur coûts variables sera importante. Finalement, malgré que le
taux de rentabilité soit moins important du fait que les couts fixes restent très élevés, rien
n’empêche de mener le projet. Cela s’explique par le fait que les effets d’externalités positives
générés par l’activité apicole est énormément bénéfique pour le bien être social. Entre autre,
la préservation de l’environnement par les apiculteurs, l’amélioration de l’état de santé de la
population grâce à l’apithérapie, la création d’emplois pour les ménages ruraux et pour les
employés hautement qualifiés de la grande ville.
III.3.2. Le point mort ou seuil de rentabilité
C’est le niveau d’activité à partir duquel, toutes les charges étant couvertes, une
entreprise commence à faire des bénéfices. En d’autres termes, c’est le niveau de production
d’une activité pour lequel il n’y a ni bénéfice ni perte. Le seuil de rentabilité est atteint lorsque
la marge sur couts variables est égale aux couts fixes. Dans le son calcul, deux modes
d’opérations méritent d’être cité à savoir celui des taux de rentabilité interne pour évaluer
l’impact de dépenses d’investissement sur plusieurs années d’exercice par le biais d’une
estimation des chiffres d’affaires prévisionnelle Ce dernier sert l’outil d’analyse avant
d’émettre une décision d’investissement dans le cadre de l’étude de faisabilité d’un projet.
Pourtant, dans le cas présent, il s’agit de la rentabilité en temps réel mais non pas projetée, si
bien qu’il faut recourir à la détermination des seuils de rentabilité.
Sous les hypothèses de l’analyse coût-volume-profit, le résultat d’exploitation R d’une
entreprise s’écrit :
R= (p-v) Q-F,
Une relation où p désigne le prix de vente d’une unité produite et vendue, v le cout variable
supposé proportionnel d’une unité de produit, Q0 le niveau d’activité en unités physiques (litre
de miel…), F les charges fixes globales.
Le point mort exprimé en unités physiques (dit encore point mort en volume : litre) est
le niveau d’activité Q0 tel le résultat soit nul/ (p-v)Q0 – F= 0, soit Q0 = F/ (p-v)
C’est donc le rapport entre les charges fixes globales (F) et la marge unitaire sur couts
variables (p-v).Prenons le cas notre entité, F=744867 Ar, p=4000Ar, v=482.95, Q0=399.59
soit 400 litres de miel).
51
« Toute chose égale par ailleurs », plus la charge fixe est moindre, le niveau d’activité Q0 tend
vers une valeur nulle à un profit donné.
On peut aussi exprimer le seuil de rentabilité en unités monétaires des chiffres d’affaires, il
suffit de multiplier Q0 par le prix de vente unitaire.
VO=p*Q0 soit V0= (F/ (p-v))*p
Le rapport en dénominateur (p-v)/p est appelé coefficient de marge sur couts variables
ou coefficient d’absorption des charges fixes. Le point mort exprimé en unités monétaires ou
chiffre d’affaire critique égale donc le rapport entre les charges fixes globales (F) et le
coefficient de marge sur couts variables .Considérons le cas de notre unité économique, le
chiffre d’affaires critique est évalué à 1600000 Ariary.
D’une façon analogue, en faisant varier cette fois le prix unitaire de vente, « citerius
parabius», tout en respectant la condition du point d’équilibre auquel le bénéfice attendu est
nul. On a pu évaluer le prix de ventes critiques à partir duquel, la continuité de l’activité
génère en quelques sortes un bénéfice positif ou nul .L’astuce de calcul du tableau ci-dessus
nous donnera un seuil de rentabilité qui s’élève en moyenne à 3580.91 Ar soit 3600Ar en
termes de termes de prix de ventes. Cela revient à dire qu’en matière de prise de décision, il
faut au moins échanger 1litre de miel contre 36000Ar sur le marché. Sinon, l’exercice d’une
telle activité ne fait qu’aggraver les couts supportés par la miellerie .Par la suite, on ne pourra
pas s’attendre à la pérennité du projet dans les années à venir tant que le niveau du prix n’est
pas incitatif pour les apiculteurs.
Finalement, à l’envers, on pourra calculer le seuil de rentabilité du coté du prix du
miel offert par les apiculteurs. A ce propos, on maintient constant tous les autres paramètres
autre que le prix de revient du litre du miel. Cela nous permettra de sortir le prix d’achats
maximal qu’il faudra accorder pour que l’activité soit rentable. Revenons à nos moutons,
l’analyse des données nous procura une valeur moyenne de 3419 Ariary soit 3400Ariary en
termes du prix de revient d’une unité de litre dudit produit.
Somme toute, les trois critères de calcul « du point mort » facilitent la prise de
décision au sein de l’unité de production aussi bien du coté de l’offre que de la demande. Ce,
dans le but de réaliser un profit positif ou nul en vu de rassurer l’autofinancement de
l’activité de la miellerie à longue période. D’une façon générale, on pourra fixer un niveau
d’activité à un tel prix qui permettra cette fois ci d’obtenir des différents seuils de rentabilité.
52
Pourtant, le choix devra être rationnel de peur qu’on ne soit pas induit en erreur dramatique en
matière de prise de décision. Quoi qu’il en soit, l’analyse pertinente de la performance
économique de la firme se repose essentiellement sur la base d’études économétriques par le
biais des observations et la maitrise de la compétitivité couts-efficacité et productivité.
PARTIE II APPROCHE ANALYTIQUE
Cas de Madagascar
53
PARTIE II : APPROCHE ANALYTIQUE Cas de Madagascar
CHAPITRE I : LA FILIÈRE APICULTURE ET LE DÉVELOPPEM ENT DURABLE
Pour mieux exposer notre étude, nous commencerons par exhiber un bref résumé de la
théorie sur le développement économique durable. Il est clair que la notion de développement
a fait l'objet de nombreux débats depuis des années, néanmoins, on a pu en trouver une
définition acceptable.
Le développement économique est un ensemble de changements des structures
économiques, sociaux, techniques, mentales et institutionnels liés à l'amélioration du niveau
de vie de la population et permettent l'apparition de la croissance. Pour cela, deux conditions
doivent être réunies :
• L'efficacité économique du pays en question, c'est-à-dire :
� La croissance économique
� La recherche d'un optimum de Pareto
• L'amélioration du niveau de vie de la population donc du bien-être (alimentation,
santé, éducation, espérance de vie, dignité,…) et respect d’une certaine justice sociale
(équité : recherche d’une institution ou choix collectif ou un mécanisme favorisant les
plus démunis).
Par ces conditions, le développement économique est acquis mais le souci de la
préservation de l'environnement a fait naître la notion de développement durable.
La notion de développement sous-entend toujours la notion de pauvreté qui peut être
définit d'une façon générale (et en permutant la définition du développement de Mc Namara)
comme l'incapacité à couvrir les besoins, en particulier les besoins physiologiques, les besoins
de sécurité et le besoin d'appartenance car d'après Maz Low, ce sont ces besoins qui
conditionnent la pauvreté.
Nous pouvons affirmer que le problème de développement se trouve au cœur de la
préoccupation de toutes les nations: comment éradiquer la pauvreté et franchir le sous
développement? De nombreuses stratégies furent adoptées par les différentes nations, certains
ont réussi, certains n'ont pas réussi, car le problème réside dans le choix des stratégies. La
stratégie qui a marqué surtout l'histoire de la planète et qui s'avère la plus efficace est
l'industrialisation, mais il faut savoir dans quel domaine on doit l'appliquer. Cela dépend du
pays, certains dans la technologie, certains dans la métallurgie, certains dans le textile… A ce
54
point, les faits nous montrent que l'économie des pays en voie de développement est surtout
basée sur le secteur à matière première (agriculture, élevage, mine,…) mais ils s'avèrent
toujours perdant car ces produits sont exploités avec de très faibles valeurs ajoutées. Il en
serait autrement si l'industrialisation intervient. Pour notre cas, nous nous intéressons à la
filière apiculture appartenant au secteur de l'élevage, on peut se poser la question suivante :
quel serait l'impact de l'exploitation de cette filière si l'allocation est optimale
(professionnalisation et industrialisation14)?
I.1. Les impacts socio-économiques de l'activité apicole
I.1.1. Impact sur le revenu, l'activité économique et le travail
Nous savons que le revenu est un indicateur de développement tant au niveau national
qu'au niveau individuel. En un mot, le revenu conditionne le niveau de vie de la population.
En ce qui concerne les apiculteurs, nous pouvons distinguer deux types à Madagascar, les
apiculteurs traditionnels et les apiculteurs modernes (professionnels). Concernant les
premiers, on distingue ceux (apiculteurs spécialisés) qui exercent l'activité apicole comme
leur principale source de revenu et assure leurs subsistances. Mais il existe d'autres apiculteurs
(mixtes et agriculteurs) qui exercent ce métier seulement pour combler leurs revenus et
satisfaire une partie de leurs besoins : on peut citer comme exemple les ménages qui
commercialisent ses produits en vue de la rentrée scolaire.
Par contre, les apiculteurs professionnels exercent ce métier pour en faire leur unique
source de revenu, assurant la subsistance, la satisfaction des besoins, l'épargne et les
investissements. Le tableau ci après éclaircit la comparaison :
14 L’industrialisation désigne le processus de fabrication de produits manufacturés avec des techniques permettant une forte productivité du travail et qui regroupe les travailleurs dans des infrastructures constantes avec des horaires fixes et une réglementation stricte. Elle est donc un processus qui bouleverse les techniques de production : on passe d’un système artisanal, manuel, de production, dans des lieux dispersés, à une production recourant de plus en plus à une énergie provenant de machines, production en grandes séries, centralisée, utilisant des normes ou standards afin d’obtenir des produits d’une qualité homogène. Le passage d’un travail domestique à un travail de plus en plus spécialisé change radicalement les modes de vies.
55
Tableau 11 : Les sources de revenus des apiculteurs
Apiculteurs
professionnels
Apiculteurs
spécialisés
Apiculteurs
mixtes
Apiculteurs
agriculteurs
Chiffres
d'affaires Très élevés Élevés Moyens Faibles
Marché
Marché déterminé :
Antananarivo et
l'île Maurice
Marché plus
déterminé
Marché local à bas
prix
Marché local à bas
prix
Prix
Fixé par les
producteurs eux-
mêmes
Fixé par
l'organisation
paysanne ou
convenu entre
producteurs
Convenu entre
producteurs et
acheteurs et fixé par
le marché
Dicté surtout par les
acheteurs
Contribution au
revenu du
ménage
Revenu principal Revenu principal Complément des
revenus agricoles
Complément des
revenus agricoles
Main d’œuvre
Recours à la main
d’œuvre salariale
permanente
Familiale et
occasionnellement
salarial
Familiale familiale
Bénéfices et
investissements
Bénéfices
suffisants pour le
recouvrement des
investissements
initiaux
Réinvestis dans
l'activité
Reste de
l'autoconsommation
réinvestis
Autoconsommation
Source : ANDRIAMANALINA Sendra Irina, ESSA-Agro management, « La logique des
apiculteurs dans le développement de l'apiculture-District Manakara», 2008, p.30
Nous pouvons encore mettre plus de lumière sur la potentialité de l'apiculture en
termes de revenu à partir de résultats suivants suite à une étude15 faite auprès des ménages
15 LAGARDE Karine et RAKOTOVELO Nirinarisoa, Etude de la filière apiculture en vue du développement de l'exportation, Mars 2004, p.17
56
(l'étude étant faite en 2004, il faut donc tenir compte de l'inflation car celle-ci était encore
faible à cette époque) :
• Cas de l'apiculture traditionnelle : on a enregistré le bénéfice le plus élevé
généré par la production de miel à Manjakandriana16, environ 300 000 Ar par exploitant par
an. Dans certaines régions, l'apiculture n'est pas intéressante sur le plan économique car elle
ne suscite pas beaucoup d'intérêt pour les paysans (exemple Ambato Boeny). Voici une
comparaison par région des revenus (en Ariary) :
Tableau 12 : revenus des apiculteurs traditionnels par région
Manjakan
driana Ambositra
Toamasina
/Moraman
ga
Sofia Manakara/
Mananjary
Ambato
Boeny
Coût de
production du
litre de miel
280 480 400 200 360 300
Prix moyen du
litre 1680 2000 1400 1560 1500 1000
Bénéfice
annuel 300 000 114600 10000 130 000 12600 136000
Source : enquête CITE 2003
• Cas de l'apiculture moderne : le bénéfice annuel la plus performant fut
enregistré à Manakara avec 606 000 Ar par an. Voici une comparaison des revenus par
régions :
16 Cette région est experimentée en matière apicole et utilisant des ruches traditionnelles assez grandes
57
Tableau 13 : Revenus des apiculteurs modernes par région
Manjakan-
driana Ambositra
Toamasina/
Moramanga Sofia
Manakara/
Mananjary
Ambato
Boeny
Coût de
production du
litre de miel
400
970 600 700 630 500
Prix moyen du
litre 1680 2000 2500 1560 2500 1000
Bénéfice
annuel 460000 154600 160000 86000 27000 606000
Source : enquête CITE 2003
Au sens positif du terme, ces tableaux nous montrent que l'activité apicole génère bel et
bien du revenu. En matière d'apicuellette, voici quelques statistiques concernant les chiffres
d'affaires générés par une campagne de cueillette
Tableau 14 : Revenus générés par la cueillette
Toamasina Sofia Ambato
Boeny Morondava
CA moyen 28000 88000 45000 100000
Source : enquête CITE 2003
Mais l'exploitation apicole n'en reste pas là, elle génère aussi d'autres formes
d'activités et crée de l'emploi. Nous pouvons éclaircir ce sujet en analysant le circuit de
commercialisation du miel et les différentes utilisations des produits apicoles.
58
Graphe 11 : Structure du commerce de miel ; source : enquête CITE 2003
De ce schéma, nous pouvons déduire que la filière apiculture donne naissance à de
nombreuses activités économiques, donc elle génère aussi des revenus à d'autres acteurs
Miel d'élevage
Miel de forêt
Apiculteurs
Apicueilleurs
Collecteurs conditionneurs Collecteurs
Détaillants marché
Entreprises de collecte
Détaillant ambulant
Revendeurs
GMS Restaurateurs
Épiceries Industries agro-alimentaires Instituts de recherche
pharmacologique
Consommateurs
Produit transformé
59
économiques comme les revendeurs, les détaillants, l'épicier, le gérant d'une grande et
moyenne surface, le restaurateur ou l'hôtelier, les entreprises agro alimentaires (CODAL par
exemple). Elle crée aussi de l'emploi car, en examinant en premier lieu le tableau 12, nous
pouvons voir que l'apiculture moderne recours à une main d'œuvre permanente dans son
exploitation, et si on pousse l'analyse plus loin, les collecteurs eux aussi ne travaillent pas
seuls, et pour acheminer ses produits, ils recourent aux transporteurs, donc la filière touche
aussi le secteur du transport.
Le miel n'est pas seulement d'usage alimentaire, on peut en tirer des produits
d'usages ménagers, cosmétiques et pharmaceutiques. On peut extraire du miel la cire, on
l'utilise aussi pour fabriquer par exemples les encaustiques, les produits cosmétiques (cire
dépilatoire, crème coiffante17, crème douche18, shampoing19), des médicaments (le
"Mandravasarotra" proposé par l'HOMEOPHARMA). Toutes ces activités appartiennent à
différentes branches de l'économie et contribuent à la croissance économique, à la lutte contre
le chômage. Ce qui nous mène à notre prochaine analyse.
I.1.2. L'apiculture et l'analyse empirique de la croissance
Compte de cette théorie sur la croissance économique, les facteurs primaires de la
croissance économique sont : le travail et le capital. Ce qui nous intéresse pour le moment
c'est le travail:
• L'analyse du volume, c'est-à-dire par la quantité: cette analyse stipule qu'il y a
une corrélation positive entre croissance de la population et celle de la production nationale.
Sachons que la population totale est l'ensemble de la population active (population occupée et
chômeurs) et de la population inactive (enfants, vieux et invalides). D'après ce que nous avons
vu un plus haut, la filière apiculture peut mobiliser beaucoup d'acteurs économiques
appartenant à différentes branches. Si la filière est exploitée de façon optimale, la demande en
main d'œuvre et en capital humain augmenterait, ce qui va diminuer le nombre de chômeurs et
augmenterait l'efficacité économique (la productivité).
• L'analyse de la qualité du travail : la productivité augmente aussi en fonction
de la qualité. Les facteurs influant la qualité de travail sont en général l'éducation 17 Keralong 18 Persavon, Palmolive 19 L'Oréal
60
(compétence et performance du travailleur) qui conditionne la rémunération, la santé, l'âge.
Pour le moment, ce qui nous intéresse le plus c'est le facteur santé.
I.1.3. L'apithérapie
Non seulement l'apiculture favorise la croissance économique directement par sa
propre exploitation et transformation, mais contribue indirectement à la croissance en
augmentant le stock du capital humain : la santé. Selon la définition de l’OMS, la santé est un
état de complet bien être physique, mental, et social ; elle ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d’infirmité. En d’autres termes, elle consiste en la capacité de
l’organisme à maintenir un équilibre approprié à son âge et à ses besoins sociaux dans lequel
il est raisonnablement indemne de profond inconfort, insatisfaction, maladie, incapacité. En
effet, nous avons stipulé auparavant que le miel peut être transformé en médicaments et peut
guérir de nombreux maladies, ne citons que quelques maladies20 touchant beaucoup de
travailleurs actuellement : fatigue générale, fatigue chronique, grippe, hypertension,
hypotension, indigestion, migraine, nervosité, rhumatisme, rhume, surmenage, toux, A ce
sujet, il existe bel et bien des centres de « traitement verte »-par l’application de la
phytothérapie-médecine traditionnelle caractérisée par l’utilisation des plantes médicinales
mais cette fois ci à un niveau de performance technique assez élevée notamment en matière
de méthode d’investigation (approche par des recherches en laboratoires des médecins
spécialistes : naturopathes). En outre, des biens et services de soins relativement compétitifs –
en termes de coûts efficacité-qui sont à la portée de la majorité des membres de la société. Il
importe de mettre l’accent sur l’utilisation de l’aromiel-mélange de l’huile essentielle des
plantes médicinales dilué avec le miel liquide. Tel ainsi le cas de l’Homéopharma, qui souffre
d’un menace de concurrence de l’avènement de la médecine traditionnelle asiatique :
l’apipuncture et l’usage des produits médicaux chinois. Le bon état de santé du travailleur lui
permet d'améliorer sa productivité. D’ autre part, l’expansion de l’activité apicole va entrainer
un accroissement d’offre d’emploi qualifié-les techniciens ingénieurs en biochimie, les
docteurs- pour les agents exclus du marché du travail local. Il ne semble plus être surprenant
de voir la hausse exacerbée du volume du miel échangé sur le marché mondial contre des prix
fluctuants, avec une demande élastique. Ainsi, les pays industrialisés comme le Japon, les
20 Roch Domerego, Ces abeilles qui nous guérissent
61
pays de l’UE, les pays membres de l’OCDE ainsi que les Etats Unis se sont orientés vers la
promotion de l’allocation de ressources apicoles pour produire des biens et services
médicaux et paramédicaux au profit du bien être social. Désormais, outre la division de
l’apithérapie au sein de l’Apimondia, les européens à l’initiative de Roch Domergo et al, ont
pu intégrer cette dernière dans leur système de santé.
I.1.4. L'apiculture et la lutte contre la faim et la pauvreté
Cette partie est une synthèse de touts les arguments avancés ci-dessus, il est clair que
ce n'est pas une panacée en soi pour lutter contre la faim et la pauvreté mais contribue dans la
lutte. Si l'apiculture est une source de revenu, si elle peut assurer la subsistance et la
consommation, si elle fournit de la nourriture et de médicaments, donc elle améliore le bien
être; et si elle mobilise les activités économiques et crée de l'emploi, n'est ce pas envisageable
qu'il y aurait une croissance au niveau de l'économie? Nous pouvons réaliser que les plus
grandes marques de la pauvreté sont l'état sanitaire et la situation alimentaire et dans certains
pays, on ose dire que (de façon coutumière même) "faire disparaître la faim, c'est réduire de
moitié la pauvreté21."
Dans le monde, environ 500 millions d’hommes22 souffrent de la sous alimentation
dans le sens très critique. D’après la statistique23 de la FAO, en 1986, 494 millions d’humains
consomment moins de 1,4 fois le minimum biologique ou le métabolisme basal. Le
métabolisme basal signifie qu’un homme doit posséder 1200 à 1300 calories par jour pour que
l’organisme survive. Mais pour qu’un homme puisse marcher, bouger, travailler, penser, en
tout vivre, il lui faut en moyenne 2500 calories par jour ; de plus, l’organisme humain a
besoin en moyenne en matière de ration alimentaire journalière 55% de glucides, 30% de
lipides, 15% de protides or dans certains pays, la ration est très déséquilibrée. Il y donc sous
nutrition24 et malnutrition25. Ces statistiques concernent à 99% des cas les pays pauvres (sous
développés), d’où une forte corrélation entre la sous alimentation et la pauvreté.
21 Obasanjo, Président du Nigéria : "Dans mon pays, nous avons coutume de dire que faire disparaître la faim, c'est réduire de moitié la pauvreté." Document du PAM, Des étapes concrètes vers un millénaire libéré de la faim 22 Bernard Bret, Le tiers monde, p.87 23 Bernard Bret, Le tiers monde, p.87 24 La sous-nutrition se définit comme une insuffisance en termes de calories absorbées
62
Or, le miel est un aliment très riche en énergie contenant à 80% du glucide. Il est peut
donc être pris comme une des nombreuses solutions à la sous alimentation à cause de sa
teneur en énergie et en glucide.
I.2. L'activité apicole et la protection de l'environnement
Le problème de changement climatique et de dégradation de l'environnement s'avère
être le plus gros soucis de notre planète ces derniers temps, car beaucoup d'activités
économiques dépendent du cours normal du climat (l'activité agricole surtout) or ce dernier
dépend de l'environnement (ressources naturelles); or si l'environnement est détruit, le climat
est dérangé ce qui affectera les productions agricoles, de plus, les éléments se déchaîneront
car la planète se réchauffe et cela affectera le tissu économique. Or l'activité apicole dépend
étroitement des ressources naturelles (notamment forestières), d'où cette activité véhicule
l'idée de préservation des ressources naturelles. Citons par exemple26 quelques plantes
mellifères : l'eucalyptus et le niaouli. Dans les régions apicoles comme Manjakandriana et
Ambositra, l'eucalyptus est très important pour la filière, pourtant, l'exploitation des
peuplements d'eucalyptus pour en faire du charbon, du bois de chauffage, du bois d'œuvre est
très avancée et ne permet pas à ces plantes d'atteindre l'année de floraison, d'où la nécessité d’
une campagne de sensibilisation pour la protection environnementale. Dans la région sud est,
les apiculteurs craignent la destruction des peuplements de Niaouli par la cueillette des
feuilles et tiges vertes en vue de la fabrication d’huile essentielle. Pour freiner cette menace,
ils ont informé les cueilleurs de matières vertes de Niaouli de l’interdiction d’exploitation
d’une surface bien déterminée afin qu’ils puissent préserver ces plantes mellifères pour leurs
activités apicoles.
En second lieu, l'activité apicole a des effets externes positifs : de l'étude que nous
avons faite sur le marché extérieur, nous distinguons le cas du Japon. Ce pays ne produit que
3000 tonnes par an et importe 40000 tonnes. Mais actuellement les acteurs économiques du
pays approuvent l'idée d'une nécessité de l'apiculture en grande masse. On a remarqué en
Japon une diminution de la qualité de ses fruits. En effet, les abeilles sont des insectes très
utiles en agriculture parce qu’ils contribuent à la pollinisation des arbres fruitiers, ce
25 C’est une sorte de carence caractérisée par l’insuffisance en qualité de la ration alimentaire quelque soit la quantité. 26 LAGARDE Karine et RAKOTOVELO Nirinarisoa, Etude de la filière apiculture en vue du développement de l'exportation-Synthèse et recommandations, Mars 2004, p.23
63
phénomène a donc manqué au Japon ce qui a porté atteinte à l’environnement agro-
économique du pays. D’où la nécessité de l’apiculture.
I.3. La potentialité a l'exportation
Historiquement, Madagascar était un très grand exportateur de miel entre les deux
guerres mondiales. Dans les années 30, Madagascar aurait exporté 30000 à 50000 tonnes de
miel par an, mais cette exportation fut arrêtée dans les années 50 pour cause de fraude
(falsification de produit : ajout de corps étrangères).
Notre produit subit aussi les mesures de sécurité sanitaire européenne ce qui a
provoqué l'embargo, malgré cela Madagascar exporte quelques produits en destination des
pays voisins (Comores, Maurice) et quelques autres pays (France, République du Corée,
Italie). Voici quelques statistiques :
Tableau 15 : Exportations malgaches de produits apicoles
Année 1999 2000 2001 2002
Volume des exportations en
tonnes 0.218 13.303 14.116 0.844
destinations Comores Comores
République de Corée
Comores, France, Corée,
Maurice
Comores, France, Corée,
Maurice
Source : enquête CITE 2003
En ce qui concerne le prix, pour le miel en provenance d'un pays en développement, le
kilo ne dépasse pas 1.5$.
Les produits de collecte à Madagascar sont estimés entre 3000 et 4000 tonnes par an.
Si nous comparons donc la production actuelle ainsi que l'exportation à l'exportation des
années 30, les chiffres ne valent rien, et combinés au prix, ça ne donne pas grand chose.
64
Comment se fait il qu'auparavant l'exportation était d'une telle importance alors
qu'actuellement, même la production est minimale.
Mais actuellement, le miel malgache possède de très grandes potentialités de pouvoir
accéder au marché international, par exemple européen, car :
• à Madagascar, il existe du miel exotique bien valorisable sur le marché
international car, d'après les études que nous avons faites sur le marché extérieur, ce type de
miel se vendait à 4-5 Euros le kilo à l'époque, et compte tenu de l'inflation et de la fluctuation
de prix, ça aurait augmenté.
• les abeilles ici sont indemnes de maladies
• l'apiculture moderne est actuellement en développement croissant, donc on
pourrait espérer le retour à la capacité de production jusqu'à 50000 tonnes par an.
En analysant les données précédents, si Madagascar pourrait exporter jusqu'à 50000
tonnes de miel par an au prix du marché extérieur, cela affectera beaucoup le revenu national
et augmentera les revenus des paysans, fera rentrer les devises et valoriser la monnaie
nationale. Certes, il faut tenir compte de la concurrence, mais les potentialités citées
précédemment ne sont autres que l'avantage comparatif de notre produit par rapport aux
autres producteurs mais il faut bien élucider les problèmes rencontrés par la filière apicole et
essayer de les résoudre d'une manière efficiente.
65
CHAPITRE II : LES ANALYSES CRITIQUES
Certes, tout développement est calqué le plus souvent sur les différents modèles
économiques bien définis qui sont généralement établies par les pays développés. Ces
derniers veulent bien sûr défendre leurs intérêts tout en imposant leurs théories célèbres et
dominantes. En fait, l’adoption de ces différents modèles requiert à priori l’esprit d’analyse
notamment en termes de coûts d’opportunités de décision pour qu’il y ait efficience. Cette
portion va se charger de mettre au clair les différentes occultes, de déceler les erreurs et la
limite de ces modèles, de critiquer les éléments constitutifs du système de la filière.
II.1. Un système productif archaïque non compétitif et vulnérable.
Par rapport à la réalité, comme dans toutes les autres filières, le système n’est pas
cohérent, en déséquilibre permanent donc l’activité n’est pas en harmonie. Cela suscite
l’intérêt de mener une analyse au cœur même de l’élément constitutif du système à savoir
l’Etat, les sociétés civiles acteurs de la filière et les infrastructures. Le problème émane
principalement de la faible productivité des paysans à cause du niveau de formation et
d’éducation très bas. A part cela, les lacunes en matière d’infrastructures et faible niveau de
technologie sont importantes. Pour améliorer la compétitivité des produits malgaches, il
faudra agir promptement sur la formation et l’éducation de la population. Voici les grandes
lignes de ce problème :
II.1.1. La technique traditionnelle
Bon nombre d’apiculteurs utilisent encore des ruches traditionnelles pour plusieurs
raisons :
• L’insuffisance de connaissance des techniques modernes et aux manques ou
absence de formations, d’expérience et de savoir faire concernant l’apiculture.
• La faiblesse de capacité d’investissement limitant aussi le pouvoir d’achat de
matériels nécessaires pour les techniques modernes. Le non adhésion des apiculteurs dans les
structures est une cause majeure de cette action.
Or cette technique présente de nombreux inconvénients dans la pratique de l'apiculture
surtout dans le contexte de mondialisation actuelle :
66
Les apiculteurs pratiquant l’élevage traditionnel, utilisent des ruches à barres ou de
simples caisses et proposent des produits qui ne répondent pas toujours aux normes de qualité
permettant une extension de la commercialisation. Ils récoltent et vendent du miel
généralement non operculé, pour subvenir à leurs besoins quotidiens et immédiats. Cette
pratique ternit la réputation de la région dans le domaine apicole et limite l’accès à d’autres
débouchés. Les mielleries existantes n’achètent pas les produits de mauvaise qualité. Certains
apiculteurs n’ayant pas suffisamment de moyens pour acheter des ruches améliorées,
construisent eux-mêmes leur ruche. L’installation d’une miellerie les obligerait à investir pour
améliorer la qualité de leurs produits, et répondre à la demande.
Ce problème nous fait rappeler la théorie de Lewis sur le dualisme sectoriel.
N’oublions pas qu’il existe déjà à Madagascar certains apiculteurs utilisant la technique
moderne mais la technique traditionnelle reste dominante. Donc, il existe un surplus de main
d’œuvre et selon Lewis, la productivité marginale pour beaucoup de producteurs est nulle, la
solution est de transférer ce surplus de main d’œuvre vers l’utilisation de technique moderne,
donc vers l’industrialisation de la filière. Mais d’autres problèmes fait objection à cette
solution.
II.1.2. Les moyens techniques sont insuffisants
Au niveau de la transformation, les apiculteurs disposant d’une grosse quantité de
produit ne possèdent pas encore de matériel performant pour l’égouttage (extracteur), et ont
des rendements faibles. L’installation de miellerie supprimerait ce problème, en prenant en
charge l’extraction selon des procédés modernes. Mais les compétences techniques des
apiculteurs dépendent de leurs expériences et savoir faire qui sont fonction des formations et
visites effectuées. Les apiculteurs membres d'une organisation paysanne (OP) sont ceux qui
reçoivent surtout les formations et visites échanges ; cependant, la maturité des structures
détermine ses actions sur ces membres. Pour le cas de l’OP non mature, l’apiculteur n’obtient
aucune aide et agit selon sa capacité propre, il devient ainsi plus vulnérable.
67
II.1.3. Au niveau du marché
• L’exiguïté du marché, à l’heure actuelle, représente également un problème
pour les apiculteurs. Les marchés communaux (où ils vendent leurs produits aux collecteurs)
et la vente directe ne sont pas suffisants pour stimuler une production de qualité. L’adhésion à
une association leur permettrait d’acquérir une formation pour améliorer la qualité du produit
et les appuierait dans la recherche de débouchés. L’association peut également prendre en
charge une campagne de sensibilisation et de conscientisation sur les questions de qualité.
• - Pour le cas des apiculteurs professionnels qui ont effectué des investissements
plus considérables, les produits ne couvrent que les charges. En effet, malgré la quantité de
production des apiculteurs, le marché est assez désorganisé voire restreint et moins compétitif.
Le miel local venant des autres apiculteurs est vendu à bas prix ; pourtant, les coûts de
productions des apiculteurs professionnels sont supérieurs à ceux des autres apiculteurs.
Ainsi, vendre les produits localement serait une perte surtout dans le cas où les
consommateurs ne savent distinguer les produits.
II.1.4. L'insécurité
Le problème de vol des ruches est fréquent pour ceux qui installent leurs colonies loin
de leurs concessions et sans surveillance ; ainsi, les apiculteurs qui ont perdu leurs ruches
n’osent plus s’intégrer davantage dans leur exploitation au risque d’être volé à nouveau.
II.2. La limite de la théorie classique
Selon la théorie classique, dans le cadre de la division du travail qui prône l’accès au
commerce mondial comme le seul facteur de développement. Apparemment, la richesse vient
du travail. Pourtant, le problème se repose cette fois-ci sur le facteur mobilisateur qui est
selon les classiques le capital. D’ores et déjà, ils ont été vraiment réticents à l’intervention
étatique mais défendent l’idée du marché autorégulateur. En fait, la réalité dénonce la
difficulté d’accès au financement pour les paysans qui voudraient étendre leur activité.
Parallèlement, on assiste à une subvention étatique de l’Agriculture dans les pays capitalistes
mais ici chez nous, cette intervention n'est pas encore perceptible.
68
II.2.1. Coût d'investissement élevé mais moyen limite
On ne doute pas de l’intérêt que peut avoir les producteurs sur l’installation d’une
miellerie. La création de la miellerie solutionne les producteurs (petits, moyens ou grands)
tant sur la plan qualité, quantité que sur l’écoulement de leurs produits à condition de
respecter les exigences requises. En se référant à la société France MIEL, le coût de
construction d'une miellerie pour le cas de Madagascar est la suivante :
• coût de construction d'un bâtiment : environ 10000Euros HT
• les matériels à implanter sont :
- Désoperculateur (2000 à 8000 Euros HT)
- Bacs tampon (plus ou moins 1000 Euros HT)
- Extracteur (4000 à 10000 Euros HT)
- Décanteur
- Filtration
- Fût
- Pompes
- Pesée
- Nettoyeur
- Manutention
- Matériel de laboratoire
C’est un très grand investissement que nos apiculteurs ne pourront effectuer sans une
subvention poursuivie d'une formation. Etant donné la faible capacité d'investissement faible;
les paysans sont contraints à pratiquer des activités liés à l’exploitation des ressources
naturelles ; cette dernière leur apporte des services pour leur exploitation cas d’exploitation de
bois de chauffe. Cette exploitation de ressources influence à la fois l’environnement naturel et
le climat de la zone, donc la production de miel. Cette faiblesse est aussi due au non adhésion
dans des institutions financières par crainte de ne pas pouvoir rembourser les prêts.
II.2.2. Asymétrie de l'information et problème d'alea moral
C'était à la base de notre défaite sur le marché international, la méconnaissance du
produit. Le miel est un produit de consommation humaine. Les acheteurs exigent alors des
69
pays importateurs que tous les critères garantissant la qualité du produit soient respectés :
- qualité organoleptique
- microbiologique et hygiénique
- Limites de résidus
Or concernant les produits de qualité et les moyens de contrôle, on est loin de la
maturité. Le manque d’information et de communication sur la filière handicape le
développement de l’apiculture ; la zone ne connaît que peu de centre d’information pour les
acteurs de la filière. Les apiculteurs, plus touchés par ce manque d’information, ne maîtrisent
pas le marché. Ils vendent leurs produits à bas prix de peur de ne pas pouvoir les écouler. Ils
ne possèdent aucune information sur la demande et ne connaissent pas l’importance du
respect de l’hygiène, des normes et du conditionnement des produits. Concernant la vente des
produits, la méconnaissance de la qualité oblige les paysans à vendre leur miel supposé non-
filtré à bas prix.
Du côté des consommateurs finaux, ils sont victimes de falsification : produits dilués
ou frelatés, avec de résidus qui risquent de détériorer le bien être notamment en matière de la
santé. Cela s’explique par le fait qu’ils ignorent à priori la véritable qualité des produits
apicoles qu’on leur fournisse.
Rares sont les miels de bonne qualité conformes aux normes hygiéniques,
convenables. De ce fait, les consommateurs sont à l’encontre d’inconfort et d’insatisfaction
vis-à-vis de leurs besoins. Cela est dû à l’organisation du circuit de distribution, caractérisé
par l’existence des intermédiaires commerciaux (collecteurs, redistributeurs) qui ont de
comportement opportuniste. Ces derniers cherchent à maximiser leur profit tout en imposant
un prix relativement élevé et avec une qualité de produits médiocres.
Finalement, les producteurs n’arrivent pas à tirer le maximum de gain qui leurs
permettent d’étendre leurs activités. De plus, les consommateurs à leur tour n’ont pas pu
ressentir le maximum de satisfaction attendue de la consommation dudit bien.
70
CHAPITRE III : SUGGESTION D’AMELIORATION
Comme « Toute médaille a son revers », les forces et opportunités citées
précédemment souffrent bien entendu de quelques critiques. Cela nous servira des outils nous
permettant de faire face aux différentes contraintes suscitées dans le but de promouvoir la
filière apicole à Madagascar. En outre, les faiblesses et menaces présentent des maux qui
constituent l’entrave au développement de la filière en question. Désormais, cette partie qui
occupe une part substantielle en matière de prise de décision devra être consacrée
spécialement pour résoudre les différents problèmes suscités dans les deux parties
précédentes. Pour mieux s’exprimer, il va falloir préconiser des solutions afférentes aux
différentes contraintes d’une part. Puis améliorer d’une façon optimale l’allocation des
ressources potentielles (atouts) dont on a disposé afin de concrétiser sa contribution dans la
promotion du développement de l’apiculture. En effet, les recommandations suivantes sont
préconisées à savoir :
Il faudra tout d’ abord faire appel aux différents rôles cruciaux jouis par l’Etat en
mettant en place une :
Politique d’éducation efficiente favorisant la création des centres de formation
professionnelle plus particulièrement en apiculture. Ce, dans le but d’améliorer le niveau
d’éducation et la qualité de travail ainsi que la capacité technologique des apiculteurs
Politique monétaire (plus précisément une politique de crédit) garantissant
cette fois la promotion de création des institutions bancaires et financières afin de faciliter
l’accès des entrepreneurs aux financements.
Politique mercantiliste : protectionnisme et nationalisme .A ce propos,
intégrité, honnêteté, le pouvoir de négociation, la souveraineté et la liberté de l’agent
fonctionnaires de l’Etat sont exigés pour faire face à l’agressivité des concurrents étrangers.
Politique décentralisatrice en faveur de l’organisation de la production de la
filière. Ainsi il convient de promouvoir une bonne politique de gestion et de l’aménagement
de territoire d’une façon optimale afin d’impliquer tous les agents impliqués à contribuer
équitablement dans la hausse de la production nationale. Entre autre, pour sortir du problème
soulevé par l’inefficience de gestion foncière, il va falloir bénéficier à tous les apiculteurs les
surfaces nécessaires (facteur de production terre) pour leur activité en fonction de leur
productivité par exemple et de son échelle de production.
Politique d’investissement publique dans les infrastructures indispensables
pour le développement de la filière à savoir : l’implantation des laboratoires d’analyse, de
71
contrôle et de recherche en vertu du plan de surveillance exigé par la directive Européenne
96/23/EC, la réhabilitation et la mise en place des centres de traitement et d’égouttage, les
usines d’extraction sous contrôle permanents tout au long du processus de production. Il est à
signaler que Manakara est une grande ville économique dotée des différentes infrastructures
héritées des colonisateurs, il appartient cette fois à l’Etat et les sociétés privées de réhabiliter
et de profiter de l’opportunité.
Il appartient aussi à l’Etat d’injecter les nouvelles technologies tout en assurant
la couverture de la région en réseau de communication. Ce dans le but d’accroître le gain en
termes de productivité des paysans d’une part et d’établir un lien de communication
d’information en direction des opérateurs et des communautés sur la qualité, prix et
production d’autre part. Pour ce faire, il faut mettre en place des centres d’Etudes Statistiques
pour traiter les informations afin d’émettre les analyses y afférentes en vue d’une prise de
décision stratégique au niveau de ministères de l’Agriculture et les collectivités
décentralisées. Cette entité va s’occuper bien entendu de l’étude de marché, l’évaluation des
quantités disponibles et potentielles, estimation du potentiel mellifère du pays et la production
possible par type de miel.
Politique d’industrialisation en créant un environnement économique stable et
incitatif, une politique fiscale favorable à la protection des industries naissantes notamment
pour les industries agroalimentaires locales qui souffrent des concurrences étrangères. Cela
permettra d’ une part de créer des emplois pour la population (bien formée et informée) et
d’autre part cela favorisera la structuration et l’amélioration du système productif malgache. I
est à signaler qu’il faudra mettre en place un centre de recherche et développement qui devra
s’occuper de la fabrication des nouveaux intrants plus créatrice des valeurs ajoutée.
Il faut que le Gouvernement intervienne pour réactualiser les normes et de
sensibiliser la population nationale à les respecter. Ace propos, il faut mettre au clair pour les
agents les procédures et les analyses à effectuer.
Dans le cas de défaillance du marché, il faut que l’Etat intervienne
promptement en vertu de leur droit et de la souveraineté nationale, pour combler les lacunes et
défendre l’intérêt national. Tel ainsi le cas qui se présente au niveau des organismes
internationaux de commence à savoir l’Organisation Mondiale du Commerce, les marchés
régionaux (COMESA, SADC, COI). En quelques sortes, il faut que le représentant de lé Etat
arrive le premier à influencer les autres pays membres lors des négociations commerciales et
diplomatiques.
72
De la part de l’administration privée, il faut établir une étroite collaboration
entre les gros planteurs de produits rentiers et les apiculteurs pour contrôler l’utilisation des
pesticides.
Il faut impliquer les petits apiculteurs via l’information et la formation des
apiculteurs notamment en matière de vulgarisation agricole sur les normes techniques. Outre
la mise en réseau OP et opérateurs, il va falloir assurer les débouchés des produits des paysans
qui leur permettront de disposer les matériels et équipements indispensables pour leur propre
exploitation.
Il faut se mettre en réseau de groupe de travail ou syndicat pour défendre
l’intérêt des apiculteurs en préconisant des conseils aux autorités centrales. De plus, cela
garantira l’accès aux financements des bailleurs. En outre il faudra déposer les marques
(labels) auprès de l’OMAPI pour se protéger des actes de falsifications.
Du point de vue microéconomique, il s’avère primordial d’organiser de façon
optimale et harmonieuse le système de production de la miellerie. Pour cela, il faut allouer les
ressources dont on dispose : les extracteurs, les matériels et équipements, les ouvriers tout en
minimisant les coûts d’exploitation et atteindre la production optimale. Dans la mobile de
réalisation d’une économie d’échelle, en faisant l’extraction maximale possible à moindre
coûts. Sinon, ce sera vraiment impossible de couvrir les coûts fixes importants qui pèsent sur
la rentabilité de la miellerie. A ce propos, il faut obliger la quantité annuelle à mettre en place
à l’ordre de dix à douze fois plus de celle fixée auparavant. Tout ceci avec la maîtrise des
normes exigées et l’accroissement de la productivité qui permettra de conquérir le marché à
l’exportation.
Finalement, en ce qui concerne l’emballage et conditionnement du produit, il
faut promouvoir la fabrication des pots (en verre ou en plastiques) à Madagascar en
collaboration avec les autres opérateurs (SFOI, PLASTICOM).
En matière d’hygiène et de l’assainissement, il faut vulgariser la politique et
stratégie nationale de l’assainissement et sensibiliser la population pour sa mise en œuvre.
Malgré tout, il faut financer au fonds les projets de la réalisation des systèmes d’alimentation
en eau potable conçus par les administrations privés y compris les ONG et la société civile :
WATER AID-WASH-UNICEF-USAID-PAEAR/BAD-JIRAMA. De même, il s’avère
indispensable de construire les infrastructures d’assainissement de base : les latrines (7000
latrines à raison d’1 latrine pour 10 personnes)27, les bornes fontaines (1200points d’eau à
27 INSTAT rapport conjoncture économique 2009.
73
raison d’un point d’eau pour 250 personnes ; 1000 nouveaux branchements JIRAMA à raison
d’un branchement pour 4 personnes)28. Toutefois, 4000 latrines ont été construites en 2007
sur un objectif de 5000 latrines dont 3935 ont été réalisé par les partenaires techniques et
financiers Hors PIP, le reste sur financement PIP/UNICEF. Ceci étant, notre principal
problème consiste essentiellement à la contribution de l’Etat en tant que premier responsable
de l’hygiène de sa population, à rassurer la satisfaction des besoins physiologiques des
citoyens. Par extension, cela permettra aux apiculteurs nationaux d’accéder le marché
extérieur après avoir maîtrisé le minimum des règles relatives aux normes hygiéniques.
Quoi qu’il en soit chacun doit être responsable de sa propre hygiène. Dés lors,
les peuples bien éduqués et bien élevés sont conscients de leur part de responsabilité de
contribuer au développement de la société ou ils vivent. Pour le cas de la miellerie, il faudrait
sensibiliser les employés personnels de l’entité économique via la formation professionnelle.
En ce qui concerne l’électrification de la zone d’implantation, cela jouira un
rôle prépondérant dans la mise en œuvre de la politique industrielle efficiente tout en tenant
compte l’objectif de développement de la filière dont il est question. A ce sujet, je tiens à
souligner l’alimentation de cette région en électricité afin d’améliorer la compétitivité de la
firme en termes de productivité et l’échelle de production. Entre autre, la miellerie peut se
recourir aux autres sources d’énergie solaires ou éoliennes pour se lancer dans la prémisse
d’activité. Eventuellement, on pourra envisager l’utilisation des énergies non renouvelables
qui semble être non économique. Pour le moment, les matériels de la miellerie restent
mécaniquement maniables. En effet, on cherche à optimiser l’utilisation des matériels en vue
de réaliser une marge importante pour couvrir les coûts fixes élevés ainsi que les coûts directs
engendrés par la production des unités de biens à mettre en place. Dorénavant, il faudra
recruter des employés en fonction de la capacité optimale des matériels d’une part et de la
quantité disponible des paysans.
28 INSTAT rapport conjoncture économique 2009.
74
CONCLUSION
Pour conclure, quelques points méritent d’être énumérés pour achever d’une manière
succincte ce laborieux ouvrage. En un mot, cette étude m’a permis personnellement d’accéder
aux domaines socioprofessionnels et d’aborder avec précision le lien entre la réalité et les
modèles théoriques appris dans le cadre de mes études. En fait, il appartient aux étudiants de
vérifier la compatibilité des modèles à adopter avec la réalité ainsi que les conjonctures
économiques. Sinon, toutes analyses risqueraient d’induire les décideurs en erreur grave dans
la mise en œuvre d’une stratégie de développement. Si l’on se réfère à la filière « apiculture »,
on assiste à une grande potentielle mellifère face à l’accroissement de la demande mondiale.
Pour faire face à ce défi, quels sont les politiques et stratégies de développement possible pour
dépasser les différente contraintes entravant la prospérité de la filière en question. A ce sujet,
il convient de mettre l’accent sur la responsabilité de l’Etat à prendre une initiative de création
monétaire et de bien gérer le système composé des différents secteurs institutionnels résidents
productifs. En contre partie, la compétitivité des apiculteurs via les gains en termes de
productivité d’une part et la maîtrise des normes d’exportation constituent des défis à relever.
Concernant la perspective de la filière, les forces et opportunités énoncées ci-dessous
permettront au miel de meilleure qualité malgache d’envahir le marché mondial. Bientôt, on
s’attend à ce que notre pays soit le « challenger » sur le marché du miel mondial. Qu’en est-il
de la perspective du développement du pays ? Dans quelles mesures l’approche filière
contribue-t-elle à la prospérité économique à Madagascar ?
ANNEXES
I
ANNEXES 1: SITUATION DE L’APICULTURE 2003
Cire en kg
Cueillette RT RCProduction
total RT RC
Atsimo Atsinanana 563 2436 806 14000 17000 20400 51400 1030 6,98 25,31 Haute Matsiatra
962 5470 6330 106800 110400 154600371800 7400 20,18 24,42
Vatovavy Fitovinany 633 3500 4720 29500 29000 93000 151500 3110 8,29 19,70 Amoron'i Mania
1490 5596 5743 24700 102800 111900239400 4970 18,37 19,48
DIANA 220 1230 1540 20000 13300 22000 55300 130010,81 14,29
Boeny 43 2385 45500 23850 69350 1400 10,00
Melaky 45 1250 255 27500 10000 6700 44200 900 8,00 26,27
Analanjorofo 937 2890 1192 89600 29900 13000 132500 283010,35 10,91
Androy 812 2660 198 6000 14550 5100 25650 5205,47 25,76
Menabe 10 5000 70 100000 100000 1800 201 800 404020,00 25,71
Atsimo Andrefana
175 1000 2286 30000 21000 3950090500 2200 21,00 17,28
Anosy 16 1038 346 45000 20300 9000 74300 1500 19,56 26,01
Ihorombe 60 600 900 15600 16500 330 26,00
Sofia 811 17500 1625 575000 176000 33300 784 300 1570010,06 20,49
Vakinakaratra 172 1065 197 6900 13400 20 300 400 6,48 68,02
Analamanga 1982 5615 3871 10500 81600 73900 166000 3300 14,53 19,09
Antsinanana 1462 3020 4360 81500 31200 71500 184200 3670 10,33 16,40 Alaotra
Mangoro1258 7545 1200 61500 94200 31300
187000 3700 12,49 26,08
SAVA 180 1115 55000 19000 74000 1700 17,04 TOTAL GENERAL 11 831 69200 36454 1 323 000 882 000 735 000 2 940 000 60000 12,75 20,16
Région
PRODUCTION Rendement du miel
Kg/Ruches/an
Apiculteurs
Ruches traditionnelles (RT)
Ruches à cadres (RC)
Miel en kg
Source : CITE- Enquête 2003
II
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
800000
900000
Graphe 1 : Esquisse histogramme de la production du miel suivant les régions
-
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
Graphe 2
III
: Esquisse histogramme du rendement du miel par ruche/an
Ruches Traditionnelles
Ruches à cadres
0,91%
1,77%
0,69%
0,24%
5,37%1,22%
2,12%
4,53%
1,82%
10,05%
9,73%
4,26%
Miel en kg Ruches à cadres
Graphe 3 : Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des ruches modernes ou ruches à cadres.
IV
2,78%
21,03%
12,65%
15,22%
2,99%
2,59%
Miel en kg Ruches à cadres
: Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des ruches modernes ou ruches à cadres.
Atsimo Atsinanana
Haute Matsiatra
Vatovavy Fitovinany
Amoron'i Mania
DIANA
Boeny
Melaky
Analanjorofo
Androy
Menabe
Atsimo Andrefana
Anosy
Ihorombe
Sofia
Vakinakaratra
Analamanga
Antsinanana
Alaotra Mangoro
SAVA
: Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des
2%
20%
1%
9%
4% 11%
Miel en kg Ruches traditionnelles
Graphe 4: Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des ruches
V
2%
13%3%
12%
2%
3%
1%3%2%
11%2%
2%
11%
Miel en kg Ruches traditionnelles
Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des ruches traditionnelles.
3%
Miel en kg Ruches traditionnelles
Atsimo Atsinanana
Haute Matsiatra
Vatovavy Fitovinany
Amoron'i Mania
DIANA
Boeny
Melaky
Analanjorofo
Androy
Menabe
Atsimo Andrefana
Anosy
Ihorombe
Sofia
Vakinakaratra
Analamanga
Antsinanana
Alaotra Mangoro
SAVA
Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par des ruches
Graphe 5 : Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par la cueillette.
43%
1% 6%5%
VI
: Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par la cueillette.
1%
8%
2%
2% 2%
3%
2%
7%
0%
8%
2%3%
0%
4%
Miel en kg Cueillette
Atsimo Atsinanana
Haute Matsiatra
Vatovavy Fitovinany
Amoron'i Mania
DIANA
Boeny
Melaky
Analanjorofo
Androy
Menabe
Atsimo Andrefana
Anosy
Ihorombe
Sofia
Vakinakaratra
Analamanga
Antsinanana
Alaotra Mangoro
SAVA
: Diagramme de la répartition régionale de la production du miel par la cueillette.
Atsimo Atsinanana
Haute Matsiatra
Vatovavy Fitovinany
Amoron'i Mania
DIANA
Boeny
Melaky
Analanjorofo
Androy
Menabe
Atsimo Andrefana
Anosy
Ihorombe
Sofia
Vakinakaratra
Analamanga
Antsinanana
Alaotra Mangoro
SAVA
27%
1%6%
6%6%
Miel en kg Production totale
Graphe 6 : Diagramme de répartition de la production du miel
VII
2%
13%
5%
8%
2%
2%
2%
5%
1%
7%3%3%
1%
6%
3%
Miel en kg Production totale
Diagramme de répartition de la production du miel selon les régions
Atsimo Atsinanana
Haute Matsiatra
Vatovavy Fitovinany
Amoron'i Mania
DIANA
Boeny
Melaky
Analanjorofo
Androy
Menabe
Atsimo Andrefana
Anosy
Ihorombe
Sofia
Vakinakaratra
Analamanga
Antsinanana
Alaotra Mangoro
SAVA
selon les régions
VIII
ANNEXES 2 : LA VARIATION DES PRIX AU NIVEAU DE LA REGION
VARIATION DU PRIX DE MIEL AU COURS DE L ' ANNEE
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
JANVIE
RFEVRIE
R M
ARSAVRIL M
AIJU
INJU
ILLE
TAO
UTSEPTEM
BREOCTO
BRENOVEM
BREDECEMBRE
MOIS
PR
IX S
UR
LE
MA
RC
HE
PRIX
VARIATION DU PRIX DU MIEL AUX PRODUCTEURS AU
COURS DE L'ANNEE
0 2000 4000
PRIX
MO
IS
PRIX DU LITRE
DECEMBRENOVEMBREOCTOBRESEPTEMBREAOUTJUILLETJUINMAIAVRILMARSFEVRIER JANVIER
IX
ANNEXES 3 : INVENTAIRES DES IMMOBILISATIONS
N° DÉSIGNATIONS NOMBRES PRIX UNITAIRE
(En Ariary) MONTANT (En Ariary)
DURÉE DE VIE OBSERVATIONS
Matériels d'exploitation
1 Extracteurs inox à 12 cadres
2 3 500 000,00 7 000 000,00 5 à 10 pour le cadre armé de fil inox
2 Bac d'égouttage avec tamis et couvercle
1 2 000 000,00 2 000 000,00 5 à 10 pour le cadre dépourvu du fil
d'inox
3 Passoires 2 30 000,00 60 000,00 10 Tamisage
4 Fut Plastiques avec couvercle de (60l)
5 75 000,00 375 000,00 10 Stockage
5 Tonnelets de (120l) 6 100 000,00 600 000,00 10 Stockage
6 fut Plastiques avec couvercle de (200l)
2 288 000,00 576 000,00 10 Stockage
7 Fut plastiques avec couvercle (30l)
5 75 000,00 375 000,00 10 Stockage
8 Pot plastiques (40cl) 100 500,00 50 000,00 Emballages perdues
SOUS TOTAL 6 068 500,00 11 036 000,00 Matériels techniques 9 Réfractomètre 1 600 000,00 600 000,00 10 mesure de la teneur en eau SOUS TOTAL 600 000,00 600 000,00
X
N° DÉSIGNATIONS NOMBRES PRIX UNITAIRE (En Ariary)
MONTANT (En Ariary)
DURÉE DE VIE
OBSERVATIONS
Équipements 10 balance Roberval 1 200 000,00 200 000,00 5 Pesage 11 balance Force (200kg) 1 500 000,00 500 000,00 5 Pesage 12 Cuvettes plastiques 5 10 000,00 50 000,00 2 à 3 Transvasement 13 Seaux plastiques (15l) 5 5 000,00 25 000,00 2 à 3 Transvasement 14 cuillère en inox 5 3 000,00 15 000,00 5 Transvasement et mixage
15 Couteaux spéciaux désoperculé
2 69 000,00 138 000,00 5 Pour enlever les opercules
16 Blouses blanches 3 20 000,00 60 000,00 3 Pour les employés de l'unité
d'extraction
17 Combinaisons 3 30 000,00 90 000,00 3 Pour les employés de l'unité
d'extraction
SOUS
TOTAL 837 000,00 1 078 000,00
TOTAL 12 714 000,00
REFERENCES BIBILIOGRAPHIQUES Ouvrages :
Bernard Bret, Le tiers monde, 1995
Claude Ménard: Economie des Organisations, Paris, La découverte, Coll. « Repères », 1995,
Gregory Mankiv, Principe de l’Economie, 1998
Leonardo B. et S.Castriota ; Is Fair Trade Honey Sweeter? An Empirical Analysis on the Effect of Affiliation on Productivity, 2009
Roch Domerego, Ces abeilles qui nous guérissent, 2007
Révues et périodiques :
Allocative efficiency versus x efficiency, AER, vol.56, 1966
Dictionnaire LAROUSSE
Rapports d’étude:
Abeilles et fleurs Etude du marché du miel dans l’Union Européenne, 2001
ANDRIAMANALINA Sendra Irina, ESSA-Agro management, « La logique des apiculteurs dans le développement de l'apiculture-District Manakara», 2008
Enquête CITE- 2003, LAGARDE Karine et RAKOTOVELO Nirinarisoa, Etude de la filière apiculture en vue du développement de l'exportation
FAO, Statistiques 2000
FENAM, rapport sur la filière apiculture, 2009 ;
FENAPI, rapport sur la filière apiculture, 2009 ;
INSTAT, conjoncture économique, 2009.
Report of the Japanese Ministry of Agriculture and Forestry, 1995
Webliograhie
www.francemiel.fr
www.naturalim.fr
TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ................................................................................................................ 1
AVANT PROPOS .................................................................................................................... 2
SOMMAIRE ............................................................................................................................. 3
GLOSSAIRE............................................................................................................................. 5
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ 7
LISTE DES GRAPHIQUES ET DES FIGURES................................................................. 8
LISTE DES CARTES .............................................................................................................. 8
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
PARTIE I : APPROCHE DESCRIPTIVE ............................................................................ 2
CHAPITRE I : LA FILIÈRE APICOLE ................... ............................................................ 3
1.1. Contexte global de la filière apiculture ............................................................................ 4
I.1.1. Contexte mondial ....................................................................................................... 4
I.1.2 Contexte national et régional ...................................................................................... 7
I.1.2.1. Historique de l’apiculture à Madagascar ........................................................... 7
I.1.2.2. L’environnement de la filière ............................................................................. 9
I.1.3. Contexte géographique et écologique ...................................................................... 10
I.1.4. Contexte historique et économique ......................................................................... 10
I.1.5 Contexte institutionnel .............................................................................................. 11
I.1.5.1. Le Ministère de l’Agriculture de l’Élevage de la Pêche (MAEP) ................... 11
I.1.5.2. Le Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts (MEEF) ................... 12
I.1.5.3. Le Ministère de l’Industrialisation, du commerce et du Développement du
Secteur Privé ................................................................................................................ 12
I I.1.5.4. Les organismes et programmes privés de développement ............................ 13
I.2. Le système de production ............................................................................................... 14
I.2.1. La fonction de production : analyse microéconomique du comportement des
apiculteurs ......................................................................................................................... 15
I.2.2. Les coûts de production : des coûts comptables aux coûts d’opportunités ............. 17
I.2.3 L’apiculture et le modèle de la nouvelle théorie de la croissance. .......................... 20
I.2.4. Normes techniques de production : le traitement du miel et l’ISO 9000 ............... 23
I.2.4.1. L’égouttage ..................................................................................................... 23
I.2.4.2. La centrifugation .............................................................................................. 24
I.2.4.3. Le tamisage ...................................................................................................... 24
I.3. Le centre de traitement des produits apicoles ou miellerie ............................................ 24
I.3.1. Caractéristiques d’une miellerie .............................................................................. 25
I.3.2. Les matériels ............................................................................................................ 26
I.3.2.1. Pour l’égouttage ............................................................................................... 26
I.3.2.2. Pour la centrifugation ....................................................................................... 26
I.3.3 La structure d’organisation de la filière : « efficience X » ....................................... 27
CHAPITRE II : ETUDE DU MARCHE.............................................................................. 31
I.1. Les caractéristique et structure du marché en amont : l’analyse de l’offre .................... 31
II.2. Les caractéristiques et structure du marché en aval : analyse de la demande locale .... 35
II.2.1. Les grandes sociétés ............................................................................................... 36
II.2.2. Les apiculteurs revendeurs: .................................................................................... 36
II.2.3. Les détaillants du marché : ..................................................................................... 37
II.3. L’analyse du marché extérieur ...................................................................................... 38
CHAPITRE III : ÉTUDE DU CAS DE LA REGION VATOVAVY F ITOVINANY ..... 41
III.1. Contexte régional ......................................................................................................... 41
III.2 Inventaire des immobilisations .................................................................................. 43
III.3. L’évaluation financière du projet en cours .................................................................. 48
III.3.1.La notion de rentabilité .......................................................................................... 48
III.3.2. Le point mort ou seuil de rentabilité ..................................................................... 50
PARTIE II : APPROCHE ANALYTIQUE ................... ...................................................... 53
Cas de Madagascar ................................................................................................................ 53
CHAPITRE I : LA FILIÈRE APICULTURE ET LE DÉVELOPPEM ENT DURABLE
.................................................................................................................................................. 53
I.1. Les impacts socio-économiques de l'activité apicole ..................................................... 54
I.1.1. Impact sur le revenu, l'activité économique et le travail ......................................... 54
I.1.2. L'apiculture et l'analyse empirique de la croissance ................................................ 59
I.1.3. L'apithérapie ............................................................................................................ 60
I.1.4. L'apiculture et la lutte contre la faim et la pauvreté ................................................ 61
I.2. L'activité apicole et la protection de l'environnement .................................................... 62
I.3. La potentialité a l'exportation ......................................................................................... 63
CHAPITRE II : LES ANALYSES CRITIQUES .............. .................................................. 65
II.1. Un système productif archaïque non compétitif et vulnérable. .................................... 65
II.1.1. La technique traditionnelle ..................................................................................... 65
II.1.2. Les moyens techniques sont insuffisants ............................................................... 66
II.1.3. Au niveau du marché .............................................................................................. 67
II.1.4. L'insécurité ............................................................................................................. 67
II.2. La limite de la théorie classique .................................................................................... 67
II.2.1. Coût d'investissement élevé mais moyen limite ..................................................... 68
II.2.2. Asymétrie de l'information et problème d'alea moral ............................................ 68
CHAPITRE III : SUGGESTION D’AMELIORATION .......... ......................................... 70
CONCLUSION ....................................................................................................................... 74
ANNEXES………………………………………………………………………………………
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................
Nom: RAZAFIMAHARO Prénoms: Rodolpho Rodriguez Titre : «L’Apiculture : un élément moteur du développement local soutenable ». L’analyse socioéconomique de l’apiculture pour le cas de la région Vatovavy Fitovinany. Nombre de pages : 80 Nombre de tableaux : 15 Nombre de graphes : 11 Option: Développement et Économie publique Mots clés : Apiculture, bien être, infrastructures, changements climatiques, développement soutenable, effets d’externalités, efficience, économie d’échelle, emploi, Etat, équilibre macroéconomique, microéconomie, malnutrition, pauvreté, politique économique, politique de crédit, réformes agraires, révolutions vertes, Recherche et Développement. Adresse de l’auteur : Lot IVP 102 Ankadifotsy Befelatanana Antananarivo 101 Tél. 033 08 447 24 Encadreur : RAKOTOARISON Rado Zoherilaza -Maître de conférences.
RESUME ANALYTIQUE Dans le contexte de la complexité et l’incertitude de notre monde actuel, outre les problèmes
liés à la pauvreté de la population, les problèmes d’ordre environnemental restent encore plus déterminants. En effet, la préoccupation de la question d’ordre environnemental suscite l’intérêt de la réalisation d’un développement soutenable. En fait, l’Apiculture génère une externalité positive pour se prémunir de ces risques. Entre autre, i/la contribution de l’activité apicole dans la lutte contre la pauvreté, ii/-le maintien de l’équilibre et du bien être social, iii/-la protection de l’environnement à travers le reboisement et la conservation de la biodiversité. Néanmoins, la promotion de cette filière émane essentiellement de la responsabilité étatique à travers une politique économique efficiente tournée vers les marchés extérieurs (recherche de débouchés, pouvoir de négociation vis-à-vis de l’extérieur). D’ailleurs, l’exercice de sa souveraineté via la conception des règles sanctionnantes et exclusives régissant le fonctionnement du système économique. A ce propos, l’accent a été mis sur la promotion d’une politique de crédits garantissant l’accessibilité de tous les acteurs économique au financement de leurs propres activités. En contre partie, la mise en place des infrastructures nécessaires ainsi que la politique de formation sont incontournables afin d’améliorer la compétitivité des apiculteurs locaux. Ces mesures ont été préconisées dans un cadre d’équilibre macroéconomique. Cependant, dans l’optique microéconomique, on vise cette fois à l’allocation optimale des ressources de production et la réalisation d’une économie d’échelle. Là dessus, on devrait s’attendre à l’amélioration du bien être social résultant de la diminution du prix pour les consommateurs d’une part et celle engendrée par la hausse de la quantité produite vendue. Par extension, les réformes agraires, la révolution verte, le recherche et développement(R&D) renforceront la pérennisation dudit projet de développement dans la perspective d’avenir. A long terme, grâce à la compétitivité des opérateurs économiques malgaches- en termes de quantité et des normes de qualité, on vise à cibler le marché à l’export. Apparemment, la réalisation de ces buts est ancrée sous l’emprise des problèmes liés au financement. Pourtant, encore une fois, le principal objectif consiste à mettre l’accent sur la recherche du gain en termes de productivité et la maîtrise des normes exigées via la formation des apiculteurs qui s’avère incontournable. Bref, il est à signaler que l’analyse dans le cadre de ce document vise non seulement les acteurs de la filière apicole mais plus particulièrement l’effet externe résultant de l’activité apicole sur tous les agents économiques.