6
Revue du rhumatisme 80 (2013) 547–552 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Conférence d’actualité L’arthrose est-elle une maladie métabolique ? Jérémie Sellam , Francis Berenbaum Service de rhumatologie et département hospitalo-universitaire inflammation-immunopathology-biotherapy (I2B), université Paris 6, hôpital Saint-Antoine, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris, France info article Historique de l’article : Accepté le 3 juillet 2013 Disponible sur Internet le 29 octobre 2013 Mots clés : Arthrose Obésité Syndrome métabolique Diabète Inflammaging résumé L’obésité est, avec le vieillissement et les traumatismes, un des facteurs de risque principaux d’arthrose. L’arthrose due à l’obésité peut s’observer au niveau des articulations portantes mais également au niveau des mains probablement du fait de l’intervention de médiateurs circulants venant du tissu adipeux, les adipokines, illustrant la composante systémique et métabolique de la maladie. Des arguments épi- démiologiques et biologiques plaident pour l’existence d’un phénotype clinique plus vaste incluant l’arthrose liée à l’obésité : l’arthrose métabolique. En effet, l’arthrose peut être associée au syndrome métabolique ou à l’accumulation de paramètres métaboliques. Il existe également une association indé- pendante entre l’arthrose et certains paramètres composant le syndrome métabolique tels que le diabète de type 2 ou l’hypertension artérielle, indépendamment de la présence d’une obésité et des autres fac- teurs de risque connus d’arthrose. Des travaux in vitro et in vivo ont montré le rôle nocif des anomalies lipidiques et glucidiques sur l’homéostasie du cartilage. Une inflammation chronique de bas grade com- mun aux perturbations métaboliques et à l’arthrose pourrait être à l’origine tant de l’arthrose que du syndrome métabolique. Ainsi, peut-on appréhender l’arthrose comme une affection ayant divers phéno- types, le phénotype métabolique, ayant sa place au côté de l’arthrose liée au vieillissement ou l’arthrose post-traumatique. © 2013 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1. Introduction L’arthrose est la pathologie articulaire la plus fréquente touchant près de six millions d’individus en France avec au genou une préva- lence de la gonarthrose symptomatique évaluée en France à 4,7 % chez l’homme et 6,6 % chez la femme [1]. Il s’agit d’une maladie polymorphe par ses localisations mul- tiples (hanches, genoux, mains,...), par l’atteinte structurale imparfaitement corrélée avec la symptomatologie clinique, par la variabilité inter-individuelle de l’intensité douloureuse et du han- dicap et par sa physiopathologie complexe. Ainsi considère-t-on maintenant qu’il n’y a pas une mais des arthroses, définies selon les facteurs de risque impliqués et les mécanismes physiopatholo- giques mis en jeu (vieillissement, obésité, génétique, traumatisme) (Tableau 1) [2]. Parmi les différents phénotypes d’arthrose, l’arthrose associée à l’obésité, aisément identifiable, fait l’objet de nombreux travaux qui ont abouti à intégrer ce phénotype d’un concept plus vaste, celui d’ « arthrose métabolique » au sein duquel l’arthrose est associée non Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le doi ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Sellam). seulement à l’obésité mais également à l’hypertension artérielle, au diabète de type 2 et à la dyslipidémie [2–4] (Fig. 1). 2. Épidémiologie de l’arthrose métabolique 2.1. Arthrose et obésité De nombreuses études épidémiologiques ont confirmé l’existence d’un lien entre arthrose des membres inférieurs et obésité [5–8]. En effet, le risque d’avoir une gonarthrose sympto- matique ou radiologique, en particulier bilatérale, est augmenté chez les sujets obèses [5,6]. La progression radiographique de la gonarthrose, une fois la gonarthrose installée, est plus importante chez les sujets obèses [6]. Le lien entre obésité et coxarthrose paraît moins fort [7,8]. Une étude récente a montré que l’obésité est un facteur de sévérité de l’arthrose de genou mais aussi de hanche puisque le recours à la prothèse survient de manière plus fréquente et plus précoce chez les patients ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé [9]. La « durée de vie » d’une articulation arthrosique est donc réduite chez les sujets obèses. Le lien entre arthrose des articulations portantes et surcharge pondérale pourrait s’expliquer facilement par la simple consé- quence d’un excès de contraintes répétées sur les articulations. D’ailleurs, un stress mécanique excessif appliqué à des explants de cartilage à l’aide d’un appareil dédié entraîne la libération par les 1169-8330/$ – see front matter © 2013 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2013.09.008

L’arthrose est-elle une maladie métabolique ?

  • Upload
    francis

  • View
    219

  • Download
    3

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L’arthrose est-elle une maladie métabolique ?

C

L

JSS

HAD

MAOSDI

1

plc

tivdmlg(

lo«

r

1h

Revue du rhumatisme 80 (2013) 547–552

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

onférence d’actualité

’arthrose est-elle une maladie métabolique ?�

érémie Sellam ∗, Francis Berenbaumervice de rhumatologie et département hospitalo-universitaire inflammation-immunopathology-biotherapy (I2B), université Paris 6, hôpitalaint-Antoine, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris, France

i n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 3 juillet 2013isponible sur Internet le 29 octobre 2013

ots clés :rthrosebésitéyndrome métaboliqueiabète

nflammaging

r é s u m é

L’obésité est, avec le vieillissement et les traumatismes, un des facteurs de risque principaux d’arthrose.L’arthrose due à l’obésité peut s’observer au niveau des articulations portantes mais également au niveaudes mains probablement du fait de l’intervention de médiateurs circulants venant du tissu adipeux,les adipokines, illustrant la composante systémique et métabolique de la maladie. Des arguments épi-démiologiques et biologiques plaident pour l’existence d’un phénotype clinique plus vaste incluantl’arthrose liée à l’obésité : l’arthrose métabolique. En effet, l’arthrose peut être associée au syndromemétabolique ou à l’accumulation de paramètres métaboliques. Il existe également une association indé-pendante entre l’arthrose et certains paramètres composant le syndrome métabolique tels que le diabètede type 2 ou l’hypertension artérielle, indépendamment de la présence d’une obésité et des autres fac-

teurs de risque connus d’arthrose. Des travaux in vitro et in vivo ont montré le rôle nocif des anomalieslipidiques et glucidiques sur l’homéostasie du cartilage. Une inflammation chronique de bas grade com-mun aux perturbations métaboliques et à l’arthrose pourrait être à l’origine tant de l’arthrose que dusyndrome métabolique. Ainsi, peut-on appréhender l’arthrose comme une affection ayant divers phéno-types, le phénotype métabolique, ayant sa place au côté de l’arthrose liée au vieillissement ou l’arthrosepost-traumatique.

ançai

© 2013 Société Fr

. Introduction

L’arthrose est la pathologie articulaire la plus fréquente touchantrès de six millions d’individus en France avec au genou une préva-

ence de la gonarthrose symptomatique évaluée en France à 4,7 %hez l’homme et 6,6 % chez la femme [1].

Il s’agit d’une maladie polymorphe par ses localisations mul-iples (hanches, genoux, mains,. . .), par l’atteinte structuralemparfaitement corrélée avec la symptomatologie clinique, par laariabilité inter-individuelle de l’intensité douloureuse et du han-icap et par sa physiopathologie complexe. Ainsi considère-t-onaintenant qu’il n’y a pas une mais des arthroses, définies selon

es facteurs de risque impliqués et les mécanismes physiopatholo-iques mis en jeu (vieillissement, obésité, génétique, traumatisme)Tableau 1) [2].

Parmi les différents phénotypes d’arthrose, l’arthrose associée à

’obésité, aisément identifiable, fait l’objet de nombreux travaux quint abouti à intégrer ce phénotype d’un concept plus vaste, celui d’arthrose métabolique » au sein duquel l’arthrose est associée non

� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le doi ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (J. Sellam).

169-8330/$ – see front matter © 2013 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsttp://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2013.09.008

se de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

seulement à l’obésité mais également à l’hypertension artérielle, audiabète de type 2 et à la dyslipidémie [2–4] (Fig. 1).

2. Épidémiologie de l’arthrose métabolique

2.1. Arthrose et obésité

De nombreuses études épidémiologiques ont confirmél’existence d’un lien entre arthrose des membres inférieurs etobésité [5–8]. En effet, le risque d’avoir une gonarthrose sympto-matique ou radiologique, en particulier bilatérale, est augmentéchez les sujets obèses [5,6]. La progression radiographique de lagonarthrose, une fois la gonarthrose installée, est plus importantechez les sujets obèses [6]. Le lien entre obésité et coxarthroseparaît moins fort [7,8]. Une étude récente a montré que l’obésitéest un facteur de sévérité de l’arthrose de genou mais aussi dehanche puisque le recours à la prothèse survient de manièreplus fréquente et plus précoce chez les patients ayant un indicede masse corporelle (IMC) élevé [9]. La « durée de vie » d’unearticulation arthrosique est donc réduite chez les sujets obèses.

Le lien entre arthrose des articulations portantes et surcharge

pondérale pourrait s’expliquer facilement par la simple consé-quence d’un excès de contraintes répétées sur les articulations.D’ailleurs, un stress mécanique excessif appliqué à des explants decartilage à l’aide d’un appareil dédié entraîne la libération par les

evier Masson SAS. Tous droits réservés.

Page 2: L’arthrose est-elle une maladie métabolique ?

548 J. Sellam, F. Berenbaum / Revue du rhumatisme 80 (2013) 547–552

Tableau 1Proposition de classification des différents phénotypes d’arthrose. (Adapté de : Bijlsma JW, Berenbaum F, Lafeber FP. Osteoarthritis: an update with relevance for clinicalpractice. Lancet 2011;377:2115–2126).

Phénotype cliniqued’arthrose

Post-traumatique Métabolique Liée au vieillissement Génétique Douleur

Âge Jeune (< 45 ans) Âge moyen (45–65 ans) > 65 ans Variable VariableMécanismesphysiopathologiques

Stress mécanique Stress mécanique,adipokines,hyperglycémie/AGEs,balanceestrogène/progestérone

AGE, sénescencechondrocytaire

Mutations oupolymorphismesgénétiques

Inflammation,variation du seuil deperceptiondouloureuse

Localisations principales Genou, pouce, cheville,épaule

Genou, main, formegénéralisée

Hanche, genou, main Main, hanche, rachis Genou, hanche, main

Perspectivesthérapeutiques

Protection articulaire,stabilisation articulaire,prévention des chutes,intervention chirurgicale

Perte de poids, contrôleglycémique, contrôlelipidique, traitementhormonal substitutif,blocage des AGEs

Pas d’interventionthérapeutique spécifique

Pas d’interventionthérapeutique spécifique

Antalgiques,anti-inflammatoires

B

AGEs : produits avancés de glycation.

crmlmslec

ccutm

uotatlic[

associés à l’arthrose, bien qu’il existe des discordances entre les

Fig. 1. Le concept d’arthrose métabolique : au-delà de l’arthrose liée à l’obésité.

hondrocytes de médiateurs pro-inflammatoires et pro-dégradatifsesponsables de l’inflammation articulaire et de la digestion de laatrice cartilagineuse [10–12]. Le passage d’un stimulus physique,

e stress mécanique, à un effet biologique, implique l’activation deécanorécepteurs et d’une cascade moléculaire transformant le

ignal mécanique en signal biochimique [13]. Les ostéoblastes de’os sous-chondral comprimés réagiraient de manière comparablen libérant des médiateurs solubles nocifs pour l’os lui-même et leartilage sus-jacent [14].

Mais le lien arthrose/obésité dépasse le simple excès deontraintes. L’obésité et le surpoids sont indépendamment asso-iés à l’arthrose digitale avec un risque multiplié par deux d’aprèsne méta-analyse [15]. Ceci laisse envisager des mécanismes sys-émiques, en plus des contraintes mécaniques déjà connues aux

ains.Aussi convient-il de considérer le tissu adipeux non pas comme

n simple site de stockage énergétique, mais également comme unrgane appartenant au système endocrinien libérant des média-eurs solubles à diffusion systémique. Parmi ces médiateurs, lesdipokines, telles que l’adiponectine la leptine ou la visfatine, syn-hétisées majoritairement par le tissu adipeux, pourraient agir sures articulations portantes et non portantes. Ces adipokines sont

mpliquées dans la régulation du métabolisme glucidique et adipo-ytaire mais aussi dans la réponse immunitaire et l’inflammation16,17]. De plus, elles peuvent être aussi sécrétées par d’autres

locage des AGEs Thérapie génique

types cellulaires dont les chondrocytes et les synoviocytes. Ainsiretrouve-t-on de la leptine et de la visfatine au sein des articulationsarthrosiques [18–20]. Des expériences in vitro ont montré que cesadipokines sont capables d’activer les chondrocytes comme le fontle stress mécanique et les cytokines pro-inflammatoires [16,21].Dans l’arthrose digitale, l’adiponectine sérique pourrait servir debio-marqueur prédictif de la progression radiographique [22]. Augenou, il est possible que l’adiponectine secrétée par le tissu adi-peux juxta-articulaire de Hoffa diffuse jusque dans l’articulation devoisinage [23].

2.2. Arthrose et syndrome métabolique

L’association arthrose digitale et obésité a mis en avant un pro-bable lien systémique entre les deux maladies, passant par lesadipokines. Mais l’obésité semble également agir de manière indi-recte par les comorbidités auxquelles elle est associée au sein dusyndrome métabolique. Le syndrome métabolique correspond à lacombinaison chez un même patient de maladies telles que la dysli-pidémie, l’hypertension artérielle, le diabète ou l’insulinorésistanceet l’obésité et qui ont comme point commun d’augmenter le risquede maladies cardiovasculaires [24]. Plusieurs critères existent pourdéfinir ce syndrome rendant sa définition parfois discutée [4]. Ainsipeut-on envisager une association entre l’arthrose et le syndromemétabolique ou chacune de ses composantes.

Dans un travail issu de la cohorte américaine NHANES III,représentant un échantillon exhaustif de la population généraleaméricaine, la fréquence du syndrome métabolique était plusélevée chez les patients ayant une arthrose, cette association per-sistant même après ajustement sur l’âge et l’indice de massecorporelle [25].

Fait intéressant, l’accumulation des paramètres du syndromemétabolique est associée à un risque graduel d’apparition et deprogression de la gonarthrose dans une cohorte japonaise degonarthrose, la « Research on Osteoarthritis/Osteoporosis AgainstDisability study » (ROAD) [26]. De même, chez les sujets obèses desexe féminin, la présence d’éléments du syndrome métabolique(appelés « cardiometabolic clustering »), augmente plus encore lerisque de gonarthrose que l’obésité seule [27]. Cet effet additif del’hypertension artérielle et du diabète sur le surpoids quant aurisque d’arthrose avait déjà été observé au niveau des mains [28].

Les paramètres métaboliques pris séparément sont également

différentes études [4]. Le principal écueil de ce type d’analyse estde ne pas réaliser d’ajustement sur des facteurs de risques connusd’arthrose tels que l’âge et l’IMC. De plus, les travaux ne concordent

Page 3: L’arthrose est-elle une maladie métabolique ?

du rh

plPdpLc

pPmasldlcavdsnàt1fppqam

eéchdatRsamà

lacduimoa

ldedlêppadl

J. Sellam, F. Berenbaum / Revue

as tous, notamment du fait de différences méthodologiques dansa définition des anomalies métaboliques et/ou de la gonarthrose.ar exemple, l’arthrose est définie uniquement sur la présence’ostéophytes dans la cohorte NHANESIII, les radiographies n’ayantas été réalisées en charge, tandis que la classification de Kellgren-awrence a été utilisée dans la ROAD study, les patients étant enharge pour la réalisation des clichés [26,29].

Pour le diabète de type 2, la 1re publication ayant évoqué laossibilité d’un lien en diabète et arthrose date de 1961 [30].ar la suite, cette hypothèse a été confortée par des travaux à laéthodologie plus robuste. Ainsi, dans la cohorte NHANES III, une

ugmentation d’un point de l’index d’insulinorésistance Homeo-tatic Model Assessment-Insulin Resistance (HOMA-IR) augmentee risque de gonarthrose de 18 % chez les hommes non obèses ete 34 % chez les hommes obèses, après ajustement notamment sur

’âge [29]. Cette association n’a pas été observée chez les femmeshez lesquelles le diagnostic d’arthrose était indépendammentssocié à des taux plus élevés de leptine sérique. Une implicationariable des paramètres métaboliques selon le sexe, l’interventione facteurs hormonaux et des différences anatomiques entre lesexes ont ainsi été évoquées [31]. De même, dans la cohorte japo-aise ROAD, l’intolérance au glucose est indépendamment associéel’apparition ainsi qu’à la progression radiographique de la gonar-

hrose [26,32]. Enfin, dans un travail récent portant sur près de000 patients suivis pendant 20 ans, le diabète de type 2 est unacteur de risque indépendant d’une arthrose plus sévère définiear le recours à l’arthroplastie (hazard ratio = 2,1 [1,1–3,8]) indé-endamment de l’âge et de l’indice de masse corporelle [33]. Bienue d’autres études trouvent une association indépendante entrerthrose et diabète de type 2 ou hyperglycémie, il faut garder enémoire l’existence d’études négatives [34,35].Quelques travaux plaident pour une association indépendante

ntre l’hypertension artérielle et l’arthrose [25,36]. Seules lestudes prenant en compte l’IMC dans les analyses peuvent êtreonsidérées comme robustes compte tenu du lien entre obésité etypertension artérielle. Certaines publications ont ainsi fait l’objete critiques quant à leur interprétation [25,36]. Dans la cohortenglaise de Chingford, une association avec la gonarthrose bila-érale a été identifiée, après ajustement sur l’âge et l’IMC [37].écemment, dans la cohorte ROAD, tant la présence que la progres-ion de la gonarthrose étaient associées à l’hypertension artérielleprès ajustement sur de nombreux facteurs confondants [26]. Auxains, l’hypertension artérielle pourrait être un facteur surajoutél’obésité pour favoriser l’arthrose [28].

La dyslipidémie et le taux de cholestérol ont également fait’objet de recherche quant à un lien avec l’arthrose. Dans la cohortenglaise de Chingford, une association a été constatée entre laholestérolémie et l’arthrose (de genou ou des mains), indépen-amment de l’IMC [37]. D’autres travaux ont également retrouvén lien entre hypercholestérolémie et arthrose [38,39]. De manière

ntéressante, une hypercholestérolémie et une hypertriglycéridé-ie sont associées à l’apparition, après deux ans de suivi, de lésions

sseuses sous-chondrales en IRM chez des femmes initialementsymptomatiques [40].

Du fait du lien entre l’arthrose et les anomalies glucido-ipidiques et l’hypertension artérielle, il parait aussi intéressante s’intéresser à une éventuelle association entre arthroset complications cliniques du syndrome métabolique, c’est-à-ire l’athérome et la mortalité cardiovasculaire. C’est ainsi que

’athérome carotidien et les calcifications coronariennes paraissenttre associées à la sévérité de l’arthrose digitale [41] et que lesatients ayant une arthrose généralisée présentent une artère

oplitée dont la paroi est épaissie comparativement aux sujets nonrthrosiques [42]. Aussi a-t-il été montré qu’il existe un surcroîte mortalité dans la gonarthrose et dans la coxarthrose principa-

ement d’origine cardiovasculaire, et directement lié au handicap

umatisme 80 (2013) 547–552 549

fonctionnel [43]. Cela étant, une telle association ne signifie pas qu’ilexiste un lien de causalité entre les deux types d’affections si ce n’estque l’arthrose peut entraîner une sédentarité, facteur de risque car-diovasculaire indépendant. Le rôle de l’inflammation chronique debas grade commune aux deux pathologies sera évoqué (cf infra).La composante systémique et métabolique de l’arthrose a égale-ment été soulignée par l’association indépendante entre l’arthrosedigitale et la mortalité cardiovasculaire chez les hommes [44].

3. Physiopathologie de l’arthrose métabolique

Le lien entre arthrose et syndrome métabolique peut s’envisagerselon deux approches : si l’on considère que les perturbationsmétaboliques sont un facteur de risque d’arthrose, il est pos-sible d’étudier l’impact de chacun de ses acteurs (glucose, lipides,hypertension artérielle) sur les tissus et cellules des articulations.Une autre possibilité est d’envisager l’existence d’une inflamma-tion chronique de bas grade dont les complications systémiquesseraient le diabète de type 2, la dyslipidémie, l’hypertension arté-rielle et l’arthrose, unissant ainsi l’ensemble de ces affections.

3.1. Rôle de l’hyperglycémie chronique

Le glucose est nécessaire à l’homéostasie chondrocytaire mais,en excès, il pourrait perturber cette homéostasie par de multiplesmécanismes directs ou indirects.

Physiologiquement, les chondrocytes ajustent leur capacitéde transport du glucose en régulant l’expression du principaltransporteur membranaire de glucose, GLUT-1, exprimé par cescellules selon la concentration de glucose extracellulaire [45–47].Ainsi, les chondrocytes normaux exposés à de fortes concentra-tions de glucose extracellulaire (30 mM) voient leur expressionde GLUT1 diminuer, tout comme leur captation intracellulaire deglucose [46]. À l’inverse, les chondrocytes issus de patients arthro-siques et exposés in vitro aux même concentrations extracellulairesde glucose, perdent ce pouvoir de régulation et sont alors inca-pables de diminuer l’expression de GLUT-1 ; ainsi, leur captation duglucose ne s’adapte pas au glucose extracellulaire. Le chondrocytearthrosique accumule alors plus de glucose que le chondrocyte nor-mal et produit d’autant plus de radicaux oxygénés libres (reactiveoxygen species, ROS). Ces ROS peuvent être générés par le glucoselui-même mais aussi par les cytokines pro-inflammatoires et sontcapables de favoriser la dégradation de la matrice cartilagineuse etla mort cellulaire [46]. L’hyperglucidie induit également une ini-tiation du programme catalytique (induction des métalloprotéasesMMP-1 et MMP-13) dans le chondrocyte arthrosique [48]. Des don-nées in vivo corroborent ces résultats puisque l’induction d’undiabète avec hyperglycémie par carence insulinique secondaire àune injection de streptozotocine chez le rat induit de profondesperturbations dans la composition en collagène du cartilage, de lasynoviale et des ligaments alors que les souris diabétiques ont unpoids inférieur à celui des souris non diabétiques ainsi qu’une dimi-nution des protéoglycanes dans le cartilage [49]. Il est égalementintéressant de noter qu’un modèle spontané d’arthrose, la sou-ris STR/Ort, présente également plusieurs stigmates du syndromemétabolique tels qu’une hyperglycémie avec insulinorésistanceainsi qu’une hypertriglycéridémie [50].

Outre les effets directs du glucose sur les cellules,l’hyperglycémie chronique génère une augmentation des réac-tions de glycation non enzymatique qui s’accompagnent d’unstress oxydant, bien décrit chez les patients diabétiques [51]. Ces

deux phénomènes, très intriqués, regroupés sous le terme deglycoxydation, correspondent à la fixation d’ose simple (glucose,fructose, ribose) sur les groupements aminés de protéines (argi-nine, lysine) et à de nombreuses réactions d’oxydation aboutissant
Page 4: L’arthrose est-elle une maladie métabolique ?

5 du rh

àsdmcpllts

sddlppAamlamvppt[

tanceaa

3

tsldtlnbaq[dc

cm

qmmaldlmo

50 J. Sellam, F. Berenbaum / Revue

la formation de produits de glycation avancés (AGEs) qui peuvent’accumuler dans les tissus [51,52]. Les AGEs interviennent danse nombreux phénomènes (inflammation, remodelage tissulaire,odifications d’antigénicité ou apoptose) en raison de la modifi-

ation même des protéines par l’adjonction de sucres mais aussiarce que la plupart des étapes de glycation induit des radicaux

ibres oxygénés. Les AGEs agissent également comme de véritablesigands pour divers récepteurs membranaires dont RAGE (récep-eur des AGEs), qui est une glycoprotéine de 45 kDa, exprimé à laurface de nombreuses cellules [53].

Les AGEs sont observés en quantité accrue au cours du vieillis-ement et c’est uniquement dans ce contexte qu’ils ont été étudiésans l’arthrose [52,54]. En effet, le cartilage ayant un faible niveaue remodelage, la demi-vie des protéines y est particulièrement

ongue. C’est la raison pour laquelle au cours du vieillissement, lesrotéines telles que le collagène de type II, dont la demi-vie est delus de 100 ans, sont particulièrement sensibles à la glycation [55].insi, l’accumulation d’AGEs a déjà été identifiée dans le cartilagerthrosique avec des quantités augmentant avec l’âge et inverse-ent corrélées à la synthèse de matrice [56]. Les AGEs modifient

es propriétés biomécaniques de celui-ci en favorisant une rigiditéccrue du cartilage le rendant alors plus fragile aux contraintesécaniques [57]. In vitro, les AGEs sont capables d’induire une acti-

ation chondrocytaire caractérisée par la production de cytokinesro-inflammatoires, de la prostaglandine E2 (PGE2), d’enzymesrotéolytiques et une diminution de l’activité anaboliques du car-ilage, via l’activation de voies de signalisation de type MAP kinases58–60].

Bien que les AGEs aient des effets bien caractérisés sur le car-ilage et le chondrocyte et que leur détection au sein du cartilagerthrosique ait été étudié dans le champ du vieillissement, nous’avons pas de données à ce jour concernant la caractérisation duartilage arthrosique diabétique concernant sa composition en AGEn dehors d’une étude pilote sur un faible de nombre de patientsyant montré un excès d’un AGE, le pentosidine, dans le cartilagerthrosique des diabétiques [61].

.2. Rôle des lipides

Les données épidémiologiques ont été corroborées à des résul-ats intéressants chez l’animal puisqu’il a été montré que desouris modifiées génétiquement dans leur métabolisme de leuripoprotéines de haute densité (LDL) et ayant une dyslipidémieéveloppent une arthrose du genou sans pour autant de varia-ions significatives de poids [62]. À titre observationnel, des dépôtsipidiques peuvent s’observer précocement au sein du cartilageotamment au niveau des chondrocytes [63]. Il existe des pertur-ations dans la composition des acides gras et acide arachidoniqueu sein des chondrocytes issus de cartilage arthrosique, dont lesuantités augmentent avec la sévérité des lésions cartilagineuses64]. Par ailleurs, le cartilage arthrosique présente une diminutione l’expression des gènes régulant l’entrée du cholestérol dans leshondrocytes [65].

Il a été évoqué la possibilité d’anomalies de la différenciationellulaire mésenchymateuse du fait de perturbations lipidiquesodifiant la chondrogenèse, l’ostéogenèse et l’adipogenèse [66].D’un point de vue fonctionnel, plusieurs travaux ont montré

ue certains acides gras libres, tel que l’acide linoléïque, peuventoduler l’état d’activation des chondrocytes en diminuant notam-ent la production de PGE2 et de monoxyde d’azote (NO) et

insi avoir un rôle protecteur, du moins in vitro [67]. Actuel-ement, on évoque également le rôle délétère des lipoprotéines

e basse densité à l’état oxydées (oxLDL) déjà impliquées dans

’athérosclérose et qui pourraient favoriser la composante inflam-atoire au niveau des articulations au cours de l’arthrose [68]. Ces

xLDL pourraient d’ailleurs expliquer le lien entre athérosclérose

umatisme 80 (2013) 547–552

et arthrose. L’action néfaste des acides gras libres a également étéincriminée, ce d’autant plus que ceux-ci peuvent aussi favoriserl’insulinorésistance [69].

3.3. Rôle de l’hypertension artérielle

Nous disposons actuellement de peu d’explications permettantd’expliquer le lien entre hypertension artérielle et arthrose. La théo-rie de l’ischémie de l’os sous-chondral du fait de la diminution duflux sanguin au niveau des micro-vaisseaux sous-chondraux a étéavancée [70,71]. Cette ischémie limiterait l’arrivée des nutrimentset de l’oxygène au niveau de l’os sous-chondral entraînant ainsi destroubles dans les échanges entre ce tissu et le cartilage sus-jacent.Une autre hypothèse serait une apoptose accélérée des ostéocytessous-chondraux sous l’effet de cette ischémie entraînant des ano-malies dans le remodelage osseux sous-chondral [4,72].

3.4. Un socle commun : l’inflammation chronique de bas grade

Une hypothèse très répandue actuellement concernant le syn-drome métabolique est la présence d’une inflammation chroniquede bas grade qui serait responsable, au moins en partie, decomplications systémiques incluant les troubles glucido-lipidiques,l’hypertension artérielle, l’athérome mais aussi l’arthrose [73].En effet, l’arthrose et les composantes du syndrome métabo-lique ont en commun plusieurs médiateurs tous induits parles cytokines pro-inflammatoires, tels que les agents du stressoxydant, les oxLDL, les adipokines, les médiateurs lipidiquespro-inflammatoires et le NO. Ce NO participe à la dysfonctionendothéliale et son rôle délétère sur l’activation chondrocytairea déjà été démontré [74,75]. Cette inflammation chronique debas grade s’associe à un vieillissement et une sénescence cel-lulaire accélérée, notamment sous l’effet des ROS, responsablesdu stress oxydant. Ainsi, associe-t-on vieillissement et inflam-mation au sein d’un concept appelé « inflammaging » [76]. L’« inflammaging » représente la condition inflammatoire chroniqueobservée lors du vieillissement et associé à la survenue des patholo-gies liées au vieillissement de l’organisme telles que les pathologiesmétaboliques ou articulaires. Cette approche pourrait être parti-culièrement intéressante dans l’arthrose dont le développementpourrait être lié à la présence de ces deux conditions pathologiques(inflammation et vieillissement). Pour illustrer cette hypothèse, ila été montré que la quantité de métalloprotéines MMP-3 libéréespar des chondrocytes stimulés par l’interleukine 1� augmente avecl’âge des patients de qui proviennent les cellules [77].

4. Implications thérapeutiques

Hormis l’efficacité du régime associé à l’activité physique et de lachirurgie bariatrique tant sur l’obésité que sur les anomalies méta-boliques et la gonarthrose [78,79], il n’a jamais été montré que laprise en charge thérapeutique et le contrôle de l’hypertension arté-rielle, du diabète ou de la dyslipidémie permettaient d’améliorer lessymptômes d’arthrose. De plus, les statines n’ont pas montré à cejour d’efficacité cliniquement pertinente sur la gonarthrose [80].

À ce stade de nos connaissances, il s’agit plus de considérerl’arthrose métabolique comme une pathologie à prévenir chez lespatients ayant des facteurs de risque cardiovasculaires, d’autantplus que ceux-ci s’accumulent chez un même patient. Puenpatomet Victor ont poussé le concept jusqu’à suggérer qu’une arthroseprécoce constituait un signal fort incitant à rechercher un syndromemétabolique de manière systématique [25].

5. Conclusion

On peut maintenant étendre l’arthrose liée à l’obésité au phé-notype plus large d’arthrose métabolique. Cette association est

Page 5: L’arthrose est-elle une maladie métabolique ?

du rh

édbulmmsmd

tnlspc

D

t

R

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

J. Sellam, F. Berenbaum / Revue

tayée par plusieurs études épidémiologiques robustes et lesonnées expérimentales s’accumulent pour considérer que le dia-ète, la dyslipidémie et l’hypertension artérielle peuvent avoirn impact indépendant sur la dégradation articulaire, même en

’absence d’obésité. Aussi est-il intéressant de voir que les acteursoléculaires impliquées dans la physiopathologie des maladiesétaboliques et de l’arthrose sont très souvent communs et

’intègrent dans le cadre d’une inflammation chronique systé-ique, qui caractérise aussi le vieillissement cellulaire dans le cadre

e l’ « inflammaging ».Certains auteurs suggèrent ainsi que l’arthrose peut être accep-

ée comme le 5e élément du syndrome métabolique [4]. Cetteouvelle approche nosologique et phénotypique de l’arthrose et

a meilleure compréhension de l’association entre arthrose etyndrome métabolique ouvriront certainement de nouvelles pers-ectives thérapeutiques spécifiques de chacun des phénotypes deette affection.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

éférences

[1] Guillemin F, Rat AC, Mazieres B, et al. Prevalence of symptomatic hip and kneeosteoarthritis: a two-phase population-based survey. Osteoarthritis Cartilage2011;19:1314–22.

[2] Bijlsma JW, Berenbaum F, Lafeber FP. Osteoarthritis: an update with relevancefor clinical practice. Lancet 2011;377:2115–26.

[3] Berenbaum F, Sellam J. Obesity and osteoarthritis: what are the links? JointBone Spine 2008;75:667–8.

[4] Zhuo Q, Yang W, Chen J, et al. Metabolic syndrome meets osteoarthritis. NatRev Rheumatol 2012;8:729–37.

[5] Felson DT, Anderson JJ, Naimark A, et al. Obesity and knee osteoarthritis. TheFramingham Study. Ann Intern Med 1988;109:18–24.

[6] Cooper C, Snow S, McAlindon TE, et al. Risk factors for the inci-dence and progression of radiographic knee osteoarthritis. Arthritis Rheum2000;43:995–1000.

[7] Cooper C, Inskip H, Croft P, et al. Individual risk factors for hip osteoarthritis:obesity, hip injury, and physical activity. Am J Epidemiol 1998;147:516–22.

[8] Grotle M, Hagen KB, Natvig B, et al. Obesity and osteoarthritis in knee, hipand/or hand: an epidemiological study in the general population with 10 yearsfollow-up. BMC Musculoskelet Disord 2008;9:132.

[9] Lohmander LS, Gerhardsson de Verdier M, Rollof J, et al. Incidence of severeknee and hip osteoarthritis in relation to different measures of body mass: apopulation-based prospective cohort study. Ann Rheum Dis 2009;68:490–6.

10] Chauffier K, Laiguillon MC, Bougault C, et al. Induction of the chemokine IL-8/Kcby the articular cartilage: possible influence on osteoarthritis. Joint Bone Spine2012;79:604–9.

11] Gosset M, Berenbaum F, Levy A, et al. Mechanical stress and prostaglandinE2 synthesis in cartilage. Biorheology 2008;45:301–20.

12] Gosset M, Berenbaum F, Levy A, et al. Prostaglandin E2 synthesis in cartilageexplants under compression: mPGES-1 is a mechanosensitive gene. ArthritisRes Ther 2006;8:R135.

13] Mobasheri A, Carter SD, Martin-Vasallo P, et al. Integrins and stretch activatedion channels; putative components of functional cell surface mechanoreceptorsin articular chondrocytes. Cell Biol Int 2002;26:1–18.

14] Priam S, Bougault C, Houard X, et al. Identification of soluble 14-3-3 as a novelsubchondral bone mediator involved in cartilage degradation in osteoarthritis.Arthritis Rheum 2013;65:1831–42.

15] Yusuf E, Nelissen RG, Ioan-Facsinay A, et al. Association between weight orbody mass index and hand osteoarthritis: a systematic review. Ann Rheum Dis2010;69:761–5.

16] Conde J, Scotece M, Lopez V, et al. Adipokines: novel players in rheumaticdiseases. Discov Med 2013;15:73–83.

17] Lago F, Dieguez C, Gomez-Reino J, et al. The emerging role of adipokines asmediators of inflammation and immune responses. Cytokine Growth FactorRev 2007;18:313–25.

18] Tan W, Wang F, Zhang M, et al. High adiponectin and adiponectin receptor1 expression in synovial fluids and synovial tissues of patients with rheumatoidarthritis. Semin Arthritis Rheum 2009;38:420–7.

19] Schaffler A, Ehling A, Neumann E, et al. Adipocytokines in synovial fluid. JAMA

2003;290:1709–10.

20] Dumond H, Presle N, Terlain B, et al. Evidence for a key role of leptin in osteoar-thritis. Arthritis Rheum 2003;48:3118–29.

21] Gosset M, Berenbaum F, Salvat C, et al. Crucial role of visfatin/pre-B cell colony-enhancing factor in matrix degradation and prostaglandin

[

umatisme 80 (2013) 547–552 551

E2 synthesis in chondrocytes: possible influence on osteoarthritis. ArthritisRheum 2008;58:1399–409.

22] Yusuf E, Ioan-Facsinay A, Bijsterbosch J, et al. Association between leptin, adi-ponectin and resistin and long-term progression of hand osteoarthritis. AnnRheum Dis 2011;70:1282–4.

23] Distel E, Cadoudal T, Durant S, et al. The infrapatellar fat pad in knee osteoar-thritis: an important source of interleukin-6 and its soluble receptor. ArthritisRheum 2009;60:3374–7.

24] Day C. Metabolic syndrome, or what you will: definitions and epidemiology.Diab Vasc Dis Res 2007;4:32–8.

25] Puenpatom RA, Victor TW. Increased prevalence of metabolic syndrome inindividuals with osteoarthritis: an analysis of NHANES III data. Postgrad Med2009;121:9–20.

26] Yoshimura N, Muraki S, Oka H, et al. Accumulation of metabolic risk factors suchas overweight, hypertension, dyslipidaemia, and impaired glucose toleranceraises the risk of occurrence and progression of knee osteoarthritis: a 3-yearfollow-up of the ROAD study. Osteoarthritis Cartilage 2012;20:1217–26.

27] Sowers M, Karvonen-Gutierrez CA, Palmieri-Smith R, et al. Knee osteoar-thritis in obese women with cardiometabolic clustering. Arthritis Rheum2009;61:1328–36.

28] Dahaghin S, Bierma-Zeinstra SM, Koes BW, et al. Do metabolic factors add to theeffect of overweight on hand osteoarthritis? The Rotterdam Study. Ann RheumDis 2007;66:916–20.

29] Karvonen-Gutierrez CA, Sowers MR, Heeringa SG. Sex dimorphism in theassociation of cardiometabolic characteristics and osteophytes-defined radio-graphic knee osteoarthritis among obese and non-obese adults: NHANES III.Osteoarthritis Cartilage 2012;20:614–21.

30] Waine H, Nevinny D, Rosenthal J, et al. Association of osteoarthritis and diabetesmellitus. Tufts Folia Med 1961;7:13–9.

31] Huffman KM, Kraus WE. Osteoarthritis and the metabolic syndrome: more evi-dence that the etiology of OA is different in men and women. OsteoarthritisCartilage 2012;20:603–4.

32] Yoshimura N, Muraki S, Oka H, et al. Association of knee osteoarthritis withthe accumulation of metabolic risk factors such as overweight, hypertension,dyslipidemia, and impaired glucose tolerance in Japanese men and women: theROAD study. J Rheumatol 2011;38:921–30.

33] Schett G, Kleyer A, Perricone C, et al. Diabetes is an independent predictor forsevere osteoarthritis: results from a longitudinal cohort study. Diabetes Care2013;36:403–9.

34] Frey MI, Barrett-Connor E, Sledge PA, et al. The effect of noninsulin dependentdiabetes mellitus on the prevalence of clinical osteoarthritis. A populationbased study. J Rheumatol 1996;23:716–22.

35] Anderson JJ, Felson DT. Factors associated with osteoarthritis of the knee in thefirst national Health and Nutrition Examination Survey (HANES I). Evidencefor an association with overweight, race, and physical demands of work. Am JEpidemiol 1988;128:179–89.

36] Engstrom G, Gerhardsson de Verdier M, Rollof J, et al. C-reactive protein,metabolic syndrome and incidence of severe hip and knee osteoarthritis. Apopulation-based cohort study. Osteoarthritis Cartilage 2009;17:168–73.

37] Hart DJ, Doyle DV, Spector TD. Association between metabolic factors andknee osteoarthritis in women: the Chingford Study. J Rheumatol 1995;22:1118–23.

38] Sturmer T, Sun Y, Sauerland S, et al. Serum cholesterol and osteoarthri-tis. The baseline examination of the Ulm Osteoarthritis Study. J Rheumatol1998;25:1827–32.

39] Al-Arfaj AS. Radiographic osteoarthritis and serum cholesterol. Saudi Med J2003;24:745–7.

40] Davies-Tuck ML, Hanna F, Davis SR, et al. Total cholesterol and triglyceridesare associated with the development of new bone marrow lesions in asymp-tomatic middle-aged women – a prospective cohort study. Arthritis Res Ther2009;11:R181.

41] Jonsson H, Helgadottir GP, Aspelund T, et al. Hand osteoarthritis in older womenis associated with carotid and coronary atherosclerosis: the AGES Reykjavikstudy. Ann Rheum Dis 2009;68:1696–700.

42] Kornaat PR, Sharma R, van der Geest RJ, et al. Positive association betweenincreased popliteal artery vessel wall thickness and generalized osteoarthritis:is OA also part of the metabolic syndrome? Skeletal Radiol 2009;38:1147–51.

43] Nuesch E, Dieppe P, Reichenbach S, et al. All cause and disease specific mortalityin patients with knee or hip osteoarthritis: population based cohort study. BMJ2011;342:d1165.

44] Haara MM, Manninen P, Kroger H, et al. Osteoarthritis of finger joints in Finnsaged 30 or over: prevalence, determinants, and association with mortality. AnnRheum Dis 2003;62:151–8.

45] Mobasheri A. Glucose: an energy currency and structural precursor in articularcartilage and bone with emerging roles as an extracellular signaling moleculeand metabolic regulator. Front Endocrinol 2012;3:153.

46] Rosa SC, Goncalves J, Judas F, et al. Impaired glucose transporter-1 degradationand increased glucose transport and oxidative stress in response to high glucosein chondrocytes from osteoarthritic versus normal human cartilage. ArthritisRes Ther 2009;11:R80.

47] Shikhman AR, Brinson DC, Valbracht J, et al. Cytokine regulation of faci-

litated glucose transport in human articular chondrocytes. J Immunol2001;167:7001–8.

48] Rosa SC, Rufino AT, Judas FM, et al. Role of glucose as a modulator of anabolic andcatabolic gene expression in normal and osteoarthritic human chondrocytes. JCell Biochem 2011;112:2813–24.

Page 6: L’arthrose est-elle une maladie métabolique ?

5 du rh

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

52 J. Sellam, F. Berenbaum / Revue

49] Atayde SA, Yoshinari NH, Nascimento DP, et al. Experimental diabetes modu-lates collagen remodelling of joints in rats. Histol Histopathol 2012;27:1471–9.

50] Uchida K, Urabe K, Naruse K, et al. Hyperlipidemia and hyperinsulinemia inthe spontaneous osteoarthritis mouse model, STR/Ort. Exp Anim 2009;58:181–7.

51] Gillery P. Oxidative stress and protein glycation in diabetes mellitus. Ann BiolClin 2006;64:309–14.

52] Verzijl N, Bank RA, TeKoppele JM, et al. Ageing and osteoarthritis: a differentperspective. Curr Opin Rheumatol 2003;15:616–22.

53] Steenvoorden MM, Huizinga TW, Verzijl N, et al. Activation of receptorfor advanced glycation end products in osteoarthritis leads to increasedstimulation of chondrocytes and synoviocytes. Arthritis Rheum 2006;54:253–63.

54] DeGroot J, Verzijl N, Bank RA, et al. Age-related decrease in proteoglycan syn-thesis of human articular chondrocytes: the role of nonenzymatic glycation.Arthritis Rheum 1999;42:1003–9.

55] Verzijl N, DeGroot J, Thorpe SR, et al. Effect of collagen turnover on the accumu-lation of advanced glycation end products. J Biol Chem 2000;275:39027–31.

56] Verzijl N, DeGroot J, Bank RA, et al. Age-related accumulation of the advancedglycation endproduct pentosidine in human articular cartilage aggrecan: theuse of pentosidine levels as a quantitative measure of protein turnover. MatrixBiol 2001;20:409–17.

57] Verzijl N, DeGroot J, Ben ZC, et al. Crosslinking by advanced glycation endproducts increases the stiffness of the collagen network in human articularcartilage: a possible mechanism through which age is a risk factor for osteoar-thritis. Arthritis Rheum 2002;46:114–23.

58] Nah SS, Choi IY, Lee CK, et al. Effects of advanced glycation end products onthe expression of COX-2, PGE2 and NO in human osteoarthritic chondrocytes.Rheumatology 2008;47:425–31.

59] Nah SS, Choi IY, Yoo B, et al. Advanced glycation end products increases matrixmetalloproteinase-1, -3, and -13, and TNF-alpha in human osteoarthritic chon-drocytes. FEBS Lett 2007;581:1928–32.

60] Rasheed Z, Akhtar N, Haqqi TM. Advanced glycation end products induce theexpression of interleukin-6 and interleukin-8 by receptor for advanced glyca-tion end product-mediated activation of mitogen-activated protein kinases andnuclear factor-kappaB in human osteoarthritis chondrocytes. Rheumatology2011;50:838–51.

61] Oren TW, Botolin S, Williams A, et al. Arthroplasty in veterans: analysis ofcartilage, bone, serum, and synovial fluid reveals differences and similari-ties in osteoarthritis with and without comorbid diabetes. J Rehabil Res Dev2011;48:1195–210.

62] Triantaphyllidou IE, Kalyvioti E, Karavia E, et al. Perturbations in the HDL

metabolic pathway predispose to the development of osteoarthritis in micefollowing long-term exposure to western-type diet. Osteoarthritis Cartilage2013;21:322–30.

63] Gkretsi V, Simopoulou T, Tsezou A. Lipid metabolism and osteoarthritis: lessonsfrom atherosclerosis. Prog Lipid Res 2011;50:133–40.

[

umatisme 80 (2013) 547–552

64] Lippiello L, Walsh T, Fienhold M. The association of lipid abnormalitieswith tissue pathology in human osteoarthritic articular cartilage. Metabolism1991;40:571–6.

65] Tsezou A, Iliopoulos D, Malizos KN, et al. Impaired expression of genes regu-lating cholesterol efflux in human osteoarthritic chondrocytes. J Orthop Res2010;28:1033–9.

66] Aspden RM, Scheven BA, Hutchison JD. Osteoarthritis as a systemic disor-der including stromal cell differentiation and lipid metabolism. Lancet2001;357:1118–20.

67] Shen CL, Dunn DM, Henry JH, et al. Decreased production of inflammatorymediators in human osteoarthritic chondrocytes by conjugated linoleic acids.Lipids 2004;39:161–6.

68] Akagi M, Kanata S, Mori S, et al. Possible involvement of the oxi-dized low-density lipoprotein/lectin-like oxidized low-density lipoproteinreceptor-1 system in pathogenesis and progression of human osteoarthritis.Osteoarthritis Cartilage 2007;15:281–90.

69] Vessby B. Dietary fat, fatty acid composition in plasma and the metabolic syn-drome. Curr Opin Lipidol 2003;14:15–9.

70] Conaghan PG, Vanharanta H, Dieppe PA. Is progressive osteoarthritis an athe-romatous vascular disease? Ann Rheum Dis 2005;64:1539–41.

71] Findlay DM. Vascular pathology and osteoarthritis. Rheumatology2007;46:1763–8.

72] Imhof H, Sulzbacher I, Grampp S, et al. Subchondral bone and cartilage disease:a rediscovered functional unit. Invest Radiol 2000;35:581–8.

73] Berenbaum F. Osteoarthritis as an inflammatory disease (osteoarthritis is notosteoarthrosis!). Osteoarthritis Cartilage 2013;21:16–21.

74] Sasaki K, Hattori T, Fujisawa T, et al. Nitric oxide mediates interleukin-1-induced gene expression of matrix metalloproteinases and basic fibro-blast growth factor in cultured rabbit articular chondrocytes. J Biochem1998;123:431–9.

75] Xia W, Szomor Z, Wang Y, et al. Nitric oxide enhances collagen synthesis incultured human tendon cells. J Orthop Res 2006;24:159–72.

76] Franceschi C, Capri M, Monti D, et al. Inflammaging and anti-inflammaging: asystemic perspective on aging and longevity emerged from studies in humans.Mech Ageing Dev 2007;128:92–105.

77] Forsyth CB, Cole A, Murphy G, et al. Increased matrix metalloproteinase-13 production with aging by human articular chondrocytes in response tocatabolic stimuli. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2005;60:1118–24.

78] Messier SP, Loeser RF, Miller GD, et al. Exercise and dietary weight loss in over-weight and obese older adults with knee osteoarthritis: the Arthritis, Diet, andActivity Promotion Trial. Arthritis Rheum 2004;50:1501–10.

79] Richette P, Poitou C, Garnero P, et al. Benefits of massive weight loss on symp-

toms, systemic inflammation and cartilage turnover in obese patients with kneeosteoarthritis. Ann Rheum Dis 2011;70:139–44.

80] Riddle DL, Moxley G, Dumenci L. Associations between statin use and changesin pain, function and structural progression: a longitudinal study of personswith knee osteoarthritis. Ann Rheum Dis 2013;72:196–203.