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Actu nati onale Sommaire Edit o Actualités nationales Produits phytos et engrais BIO : des changements (page 2) Actualité réglementaire (page 2) Enquête sur la consommation de vin BIO (page 3) Actualités régionales Chiffres de la BIO alsacienne (page 4) Les haies et leurs intérêts (page 5) Actu filière (page 5) Journées technique de l’ITAB (page 7) Bio et local c’est l’idéal (page 7) Colloque BIO et Solidarité à Saverne (page 8) Technique Fermoscopie : EARL Florian Beck Hartweg : auto-fertilisation des sols dans les vignes (page 9) L’attache des bovins (page 11) Agenda et annonces (page12) Bulletin N° 21 / Décembre 2013 Tél. 03 89 24 45 35 Email : [email protected] www.opaba.org Le Bio va t’il permettre de traverser la crise viticole Alsacienne actuelle ? En une décennie le bio est passé de 3,2 à 13,2 % des surfaces viticoles d’Alsace. Dans cette même période, la crise a bousculé la viticulture alsacienne. Deux modèles de viticultures, qui ont longtemps cohabité, s’affrontent aujourd’hui : la viticulture de « vins de fruits », pour exprimer le cépage, et la viticulture de « vins de terroir », pour mettre en valeur le patrimoine terroir unique Alsacien. Nos cépages, qui ne nous appartiennent pas, sont plantés partout dans le monde : les vins qui y sont produits, à moindre coût, nous concurrencent de plus en plus. Les prix moyens de vente de ces « vins de fruits » continuent de baisser, malgré les efforts de production et de commercialisation. La rentabilité des entreprises diminue. Le passage au Bio a permis à de nombreuses entreprises viticoles d’être présentes sur des marchés d’export demandeur de cette garantie (Nord de l’Europe, pays de l’Est, Asie….). Malheureusement, nos concurrents abordent ces marchés, avec les mêmes arguments, mais à moindre coûts : l’avenir est incertain pour ces vins de cépage imitables, reproductibles. En même temps la viticulture Bio et Biodynamique, a permis d’apporter une autre dimension aux vins d’Alsace qui en sont issus, en y apportant minéralité et salinité : ces nouveaux vins, à forte personnalité, originaux et uniques sont à l’origine d’une renaissance de l’Alsace, grâce au Bio. Ces vins de terroir inimitables, vont permettre de construire une image forte pour l’Alsace, et séduire de nouveaux consommateurs, demandeurs de vins de caractère. Ainsi le Bio aura-t-il apporté à la fois une contribution environnementale, sociale, culturelle, et économique à notre vignoble. Jean SCHAETZEL, Administrateur OPABA Et co-responsable de la commission viticulture de l’OPABA

Le Bio va t’il permettre de traverser la crise viticole …...du vin BIO a le vent en poupe (+66 % en 5 ans!) et les consommateurs semblent prêts à ouvrir les cordons de la bourse

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Actu nationale

Sommaire

Edito

Actualités nationalesProduits phytos et engrais BIO : des changements (page 2)Actualité réglementaire (page 2)Enquête sur la consommation de vin BIO (page 3)

Actualités régionalesChiffres de la BIO alsacienne (page 4)Les haies et leurs intérêts (page 5)Actu filière (page 5)

Journées technique de l’ITAB (page 7)Bio et local c’est l’idéal (page 7)Colloque BIO et Solidarité à Saverne (page 8)

TechniqueFermoscopie : EARL Florian Beck Hartweg : auto-fertilisation des sols dans les vignes (page 9)L’attache des bovins (page 11)Agenda et annonces (page12)

Bulletin N° 21 / Décembre 2013

Tél. 03 89 24 45 35Email : [email protected]

www.opaba.org

Le Bio va t’il permettre de traverser la crise viticole Alsacienne actuelle ?En une décennie le bio est passé de 3,2 à 13,2 % des surfaces viticoles d’Alsace.Dans cette même période, la crise a bousculé la viticulture alsacienne.Deux modèles de viticultures, qui ont longtemps cohabité, s’affrontent aujourd’hui : la viticulture de « vins de fruits », pour exprimer le cépage, et la viticulture de « vins de terroir », pour mettre en valeur le patrimoine terroir unique Alsacien.Nos cépages, qui ne nous appartiennent pas, sont plantés partout dans le monde : les vins qui y sont produits, à moindre coût, nous concurrencent de plus en plus. Les prix moyens de vente de ces « vins de fruits » continuent de baisser, malgré les efforts de production et de commercialisation.La rentabilité des entreprises diminue. Le passage au Bio a permis à de nombreuses entreprises viticoles d’être présentes sur des marchés d’export demandeur de cette garantie(Nord de l’Europe, pays de l’Est, Asie….). Malheureusement, nos concurrents abordent ces marchés, avec les mêmes arguments, mais à moindre coûts : l’avenir est incertain pour ces vins de cépage imitables, reproductibles.En même temps la viticulture Bio et Biodynamique, a permis d’apporter une autre dimension aux vins d’Alsace qui en sont issus, en y apportant minéralité et salinité : ces nouveaux vins, à forte personnalité, originaux et uniques sont à l’origine d’une renaissance de l’Alsace, grâce au Bio.Ces vins de terroir inimitables, vont permettre de construire une image forte pour l’Alsace, et séduire de nouveaux consommateurs, demandeurs de vins de caractère.Ainsi le Bio aura-t-il apporté à la fois une contribution environnementale, sociale, culturelle, et économique à notre vignoble.

Jean SCHAETZEL, Administrateur OPABAEt co-responsable de la commission viticulture de l’OPABA

2 - S’bioblattel / N° 21 / Décembre 2013

Actu nationale

La Commission européenne a proposé en septembre des modifications des annexes I et II du règlement CE n°889/2008, c’est à dire des listes des engrais et des matières actives autorisés en agriculture biologique. Concernant les engrais et amendements, plusieurs nouveautés sont proposées au vote, parmi lesquelles la léonardite et la chitine. Concernant les produits phytosanitaires, il s’agirait essentiellement de retirer les matières actives qui ne sont plus autorisées par la réglementation générale, telles que la roténone, la lécithine

L’application française des textes bio européens est régulièrement discutée et affinée ; en voici quelques points :

Analyses de vinLe viticulteur doit conserver pendant au moins 6 mois un échantillon représentatif de chaque lot conditionné, ainsi que les résultats d’une analyse présentant au moins la teneur en SO2 total et la teneur en sucres fermentiscibles (glucose et fructose). Ce qui ne l’exempte pas des analyses réalisées par l’organisme certificateur.

Gestion de la mixitéSans que nous ayons pu mesurer cette réalité parmi les producteurs de l’OPABA, il existait apparemment une souplesse de la part de certains organismes certificateurs pour cultiver sur une même ferme, en conventionnel et en bio, des variétés difficilement distinguables

Produits phytosanitaires et engrais autorisés en bio : des changements à venir

Actualité réglementaire

ou le quassia. On note également la proposition de supprimer les huiles minérales, mais pas l’huile de paraffine. Enfin, quelques ajouts sont prévus ; notamment la laminarine et le kaolin, attendus de longue date. Le texte devrait être mis au vote au SCOF (Standing Commitee of Organic Farming) de décembre. Il devrait s’agir de la dernière modification des règlements bio existants avant le début de la négociation des nouveaux textes (première proposition attendue pour mars 2014). Dans le cadre de cette révision, plusieurs États membres ainsi

à l’œil nu, si les dates de récolte ou les destinations étaient par exemple différentes. Ce ne sera plus le cas et la distinction doit bien être possible à tous les stades de production et de stockage. Ainsi, les critères de différenciation blé barbu/non barbu quand les grains ne sont pas différenciables, ou mélange céréalier et culture mono espèce, dont l’espèce est présente dans le mélange, ne seront plus conformes. Par contre, la production de maïs grain et de maïs ensilage pour des variétés différentes sera encore conforme. Sans avoir eu confirmation, mais à partir du moment où on peut bien distinguer à la récolte un maïs denté d’un maïs corné, ce critère de différenciation devrait être conforme dans un cas de mixité bio/non bio.Les productions 2014 issues de semis 2013 issus d’assolements non conformes seront susceptibles de ne pas être déclassés sous la réserve que l’opérateur s’engage à revenir à la conformité dès les semis 2014.

qu’IFOAM UE ont demandé qu’un lien systématique soit prévu entre la réglementation bio et les futures « substances de base d’origine naturelle » qui sont à peu de chose près l’équivalent européen de nos PNPP (préparation naturelles peu préoccupantes). Cette nouvelle catégorie est encore « vide », les premiers dossiers étant en cours d’instruction, dont plusieurs portés par l’ITAB. Si une telle équivalence était obtenue, chaque nouvelle substance de base naturelle autorisée par la réglementation générale européenne serait immédiatement autorisée en agriculture biologique. (Source FNAB)

AttacheLa mesure transitoire permettant de maintenir les bovins attachés dans les anciens bâtiments (datant d’avant 2000) prend fin le 31 décembre 2013. Les éleveurs souhaitant bénéficier de la dérogation dédiée aux petites exploitations doivent faire parvenir le formulaire ad hoc à leur organisme certificateur. Rappelons que la présence d’une aire d’exercice est obligatoire.

Animaux conventionnels sur des terres bioLa question de la « période limitée » pendant laquelle des animaux conventionnels issus d’élevages extensifs peuvent être présents sur des terres bio (mais pas en même temps que des animaux bio) a été précisée : la période reste bien de 4 mois maximum, mais c’est à prendre en compte sur l’ensemble des pâturages et non à la parcelle.

Hélène Clerc, OPABA

S’bioblattel / N° 21 / Décembre 2013 - 3

Actu nationale

L’ITAB cherche des utilisateurs d’huiles essentielles en protection des cultures Dans le cadre du projet CASDAR Huiles Essentielles (subventionné par le Ministère de l’Agriculture) qui vise à évaluer l’intérêt de l’utilisation des huiles essentielles dans les stratégies de protection des cultures, l’ITAB est à la recherche d’agriculteurs (pomme de terre, maraîchage, arboriculture et/ou viticulture) utilisant déjà les huiles essentielles dans leur stratégie de protection des cultures. Ce projet a commencé en 2013 et va continuer jusqu’en 2015. Des essais en laboratoire sur l’efficacité des huiles essentielles contre des maladies fongiques tel que le mildiou ou la tavelure ont déjà été menés en 2013 et des essais en plein champs sont prévus pour 2014 et 2015. Une partie de ce projet est dédiée à l’acquisition des connaissances des agriculteurs au moyen d’enquêtes de terrain (prévues cet hiver) afin de connaitre les stratégies incluant des huiles essentielles et la manière dont elles sont utilisées dans les programmes de protection (nature, fréquence, doses, positionnement notamment vis-à-vis des autres produits et des mesures prophylactiques). Les producteurs intéressés sont invités à joindre Diane Chevassieux au 09 60 48 93 10 ou [email protected] (Source FNAB)

Au niveau national, la viticulture biologique représente 10 % des ventes de produits alimentaires biologiques, 8,2 % de la SAU viticole et 4927 exploitations (dont 262 en Alsace) pour un chiffre d’affaire global de 413 millions d’euros. Ces valeurs en augmentation constante placent la France au deuxième rang mondial dans ce domaine (juste derrière l’Espagne). Parmi les premières régions concernées : l’Alsace dont plus de 13 % des vignes sont conduites selon le mode biologique. Ainsi, dans la crise que nous traversons, le marché du vin BIO a le vent en poupe (+66 % en 5 ans !) et les consommateurs semblent prêts à ouvrir les cordons de la bourse pour un vin de qualité respectueux de l’environnement. En effet, plus d’1/3 des Français déclarent consommer du vin BIO. Mais qui sont ces consommateurs ? Une enquête commanditée par Sudvinbio et réalisée en juillet 2013 sur un échantillon de 2000 personnes nous présente le profil général de ces adeptes de vins BIO et leurs particularités par rapport aux consommateurs de vin conventionnel.

La consommation de vin BIO :

Résultat d’une enquête IPSOS-SUDVINBIOLes circuits courts favorisésLa vente directe prédomine largement dans les circuits de distribution du vin BIO : elle représente 36 % de la vente (55 % en Alsace) contre 19 % pour les GMS (3 % en Alsace). De même, les consommateurs de vin BIO sont 78 % à affirmer préférer acheter directement au producteur.

Un public jeune, cultivé et relativement fémininTout comme pour le vin conventionnel, le profil type du consommateur de vin BIO est l’homme de plus de 45 ans qui en consomme régulièrement (plus d’une fois par semaine) et s’estime bon connaisseur. Cependant, certains points de différence sont à préciser. Ainsi, les consommateurs de vins BIO appartiennent à des catégories socioprofessionnelles plus aisées, et 35 % ont un diplôme supérieur ou égal à Bac+3 (contre 25 % pour les buveurs de vin en général). Et certains publics y sont davantage représentés

que dans le vin conventionnel : les femmes constituent ainsi 44 % des consommateurs de vins BIO et les 18-24 ans en représentent 14 % (contre 8 % pour le conventionnel). Si les femmes sont globalement plus sensibles aux produits BIO en général (66 % en achètent régulièrement), les raisons qui poussent les jeunes à consommer du vin BIO sont en premier lieu le respect de l’environnement et du producteur, mais également la qualité de ces vins qu’ils jugent plus authentiques et meilleurs pour la santé.Une bonne nouvelle pour l’évolution du marché et une preuve supplémentaire que le vin BIO a un bel avenir devant lui !

Sarah Fernique, OPABA(Sources : SUDVINBIO, Agence

BIO, ORAB 2012)

Le communiqué complet sur l’étude sur le site Opaba, dans la rubrique Viticulture, « Veille sur la filière » de l’espace membres, accessible avec vos identifiants précisés sur votre reçu de cotisation.

La Fnivab devient France Vin BioVisant à représenter la filière “vin bio” française dans son intégralité, de la production à la commercialisation, la Fnivab (Fédération Nationale Interprofessionnelle des Vins de l’Agriculture Biologique) se mue en France Vin Bio. “Il faut préparer l’avenir pour que la viticulture bio soit durable, et que les producteurs soient payés à un prix minimum équitable, affirme Richard Doughty, président de France Vin bio, la toute nouvelle fédération nationale qui succède à la Fnivab et à son président Alain Réaut, ayant lui-même oeuvré des années pour fédérer un secteur encore éparpillé. La certification du vin nous ouvre de nouvelles portes, nos produits offrent de réelles garanties, nous devons le faire savoir et nous réapproprier notre filière.” Communiquer et séduire de nouveaux consommateurs sont des priorités. (Source : Bio-Marché. info)

4 - S’bioblattel / N° 21 / Décembre 2013

Actu régionale

La plaquette de 24 pages est disponible sur simple demande auprès de l’[email protected] et téléchargeablesur www.opaba.org

Les chiffres de la Bio en Alsace

Au cours des 10 dernières années, la production biologique alsacienne a connu une forte croissance, avec une progression des surfaces en mode bio de près de 70 % entre 2002 et 2012. Sur la même période, le nombre de producteurs a quant à lui été multiplié par 2,5. Cette augmentation est le signe d’une prise de conscience et d’une volonté d’une partie du monde agricole de faire évoluer ses pratiques pour tendre vers un modèle de développement plus durable et respectueux des hommes et de la planète.

Trois secteurs de productions sont bien développés en Alsace : la viticulture, les fruits et les légumes biologiques ainsi que l’élevage bovin et caprin biologique

• Plus de 13.2 % du vignoble alsacien est conduit en bio ou en biodynamie. L’Alsace est la 2ème région française pour les surfaces viticoles biologiques. Le vin bio est désormais réglementé de la vigne à la cave, l’Alsace s’est de plus dotée d’une charte de vinification VINABIO adaptée à la région et plus exigeante que la réglementation européenne.

• Les fruits et les légumes biologiques, représentent respectivement 15,5 % et 9,2 % de la production alsacienne. La valorisation des fruits et légumes bio en Alsace est majoritairement locale, en partie par les structures collectives ou individuels de distribution de colis qui ont été mis en place avec l’appui de l’OPABA. L’identification « Fruits et légumes bio d’Alsace » par l’OPABA et l’interprofession des fruits et légumes d’Alsace, contribue à consolider la vente en région de nos productions alsaciennes….

• 8% des vaches laitières alsaciennes et 8.7 % des vaches allaitantes sont bio.

L’Alsace compte 557 fermes biologiques qui cultivent près de 5,3 % de la SAU en mode biologique, plaçant notre région au rang des régions françaises où la part de la bio dans l’agriculture est la plus importante.

• 31.6% du cheptel caprin alsacien est en bio

Le Grenelle de l’environnement, a posé une véritable ambition -à la hauteur des enjeux de société actuels- pour l’agriculture biologique : atteindre 6 % de la surface agricole utile en 2012 et 20 % en 2020.Malgré un développement de l’agriculture biologique bien réel, nous n’avons pas atteint les 6 % de SAU en 2012 en Alsace et nous sommes encore loin des conversions nécessaires pour atteindre l’objectif de 20 % en 2020.L’AB alsacienne reste encore faiblement développée et n’a pas encore atteint une taille critique suffisante, ni pour bien répondre à la demande, ni pour avoir un impact significatif sur la protection de l’environnement, notamment la

qualité de l’eau. L’offre est encore dispersée et souvent trop faible en volume pour la mise en place de filières structurées, qui seraient pénalisées par des coûts de logistique trop discriminatoires pour s’imposer sur le marché économique.Le nouveau plan « Ambition bio 2017 » doit permettre de relever ce défi et d’atteindre une taille suffisante pour la bio alsacienne, en souhaitant que tous les acteurs du développement agricole en Alsace s’associent pour le mettre en œuvre. Caroline Claude-Bronner, OPABA

Les chiffres clés 2012 :• La SAU Bio alsacienne atteint

5,3 % de la SAU totale• Le nombre d’exploitations bio

alsaciennes a progressé de 4 % entre 2011 et 2012

• 557 exploitations biologiques en Alsace :

• 17 861 ha certifiés bio + en conversion :

• 4,6% de l’ensemble des exploitations agricoles alsaciennes sont conduites en mode biologique

La Banque Alimentaire lance un appel aux producteursSi vous ne pouvez commercialiser une partie de votre production mais que celle-ci est consommable (surplus agricole, production hors calibre…), n’hésitez pas à nous contacter. Nos équipes pourront en effet enlever la marchandise de votre lieu de stockage et vous recevrez un reçu fiscal en échange de ce don.En plus d’éviter le gaspillage d’une production pour laquelle vous avez travaillé, il s’agit d’en faire profiter à des personnes dans le besoin, tout en obtenant un avantage fiscal. Qu’attendez-vous ? La Banque Alimentaire a besoin de vous.Une petite part de votre production peut sauver une famille, donnez.La Banque Alimentaire du Bas-Rhin98 rue de la Plaine des Bouchers – 67100 STRASBOURGTél : 03 88 40 30 40 – Email : [email protected]://www.ba67.banquealimentaire.orghttp://www.facebook.com/banquealimentaire67

S’bioblattel / N° 21 / Décembre 2013 - 5

Actu régionale

Une nécessité écologiqueLe Grenelle Environnement fait de la lutte contre l’érosion de la biodiversité un axe prioritaire. Ce fameux grenelle a donc institué la trame verte et bleue (TVB). Mais Késako ? C’est d’abord un document cadre de planification (le SRCE : Schéma régional de cohérence écologique), en cours d’élaboration dans toutes les régions de France, qui s’imposera aux SCOTs et aux PLUs. Et c’est surtout un réseau écologique dont l’objectif est de lutter contre la fragmentation des territoires largement anthropisés.Schématiquement, la TVB identifie les réservoirs de biodiversité (les lieux riches d’espècesanimales et végétales) et trace des corridors écologiques qui permettent à ces espèces de se déplacer d’un réservoir à l’autre. La partie n’est pas gagnée. Elle ne le sera que si ce grand projet de territoire reçoit un soutien actif de la part de tous, du citoyen au politique. Pour matérialiser le corridor, la haie n’est pas la seule réponse mais elle représente souvent un bon compromis pour favoriser de nombreuses espèces et l’agriculteur en est l’acteur principal.

Des avantages pour le producteurContrairement aux idées reçues, les services rendus par une haie accroissent la production agricole : Qualité du sol (humus par l’apport de matière organique, flore microbienne, vers de terre, régulation hydrologique, limitation de l’érosion) ; Faune auxiliaire (insectes mais aussi perchoirs à rapaces contre le campagnol) ; Pollinisation ; Bien-être des animaux d’élevage ; Protection des bâtiments agricoles ; Microclimat (brise-vent, régulation de la température et de l’humidité) ; Limitation de la diffusion des adventices et des produits phytosanitaires des parcelles voisines ; Lutte contre les coulées de boues et régulation des crues en aval. A cela, il faut ajouter

Les haies : un aménagement aux intérêts multiples

la possibilité de valoriser la haie grâce à des produits annexes, bois d’oeuvre et bois de chauffage. Et enfin, grâce à une amélioration du paysage et à son action en faveur de la biodiversité et de la qualité des eaux (phytoépuration), la haie joue un véritable rôle social pour le plus grand bien de l’image des exploitations.Ces avantages compensent l’emprise de la haie sur la surface agricole. De plus, l’effort d’entretien, peut être modéré s’il est planifié et raisonné (gestion d’une bande enherbée, taille adapté au projet de valorisation etc…)

Des subventions… et des conseils !La Région Alsace vient en aide aux

agriculteurs grâce à une subvention au titre de la trame verte. Elle représente 80 % des coûts de plantation (étude, fournitures et main d’oeuvre).Haies Vives d’Alsace (l’Association de promotion de la haie et de l’agroforesterie en Alsace) met en ligne sur internet une base de données des essences locales ainsi que des liens pour des conseils de plantation afin de réussir sa haie.

Guide en ligne :www.jeplantemahaie.fr

Bonne plantation !

Jacques DetempleChargé de mission

Haies vives d’Alsacewww.haies-vives-alsace.org

Fête du lait bio 2014La fête du lait bio 2013 a rassemblé 9 régions (dont l’Alsace) et 64 fermes ont accueilli plus de 9000 visiteurs. Cet événement national s’inscrit désormais dans le paysage local, et il sera reconduit en 2014 pour continuer cette promotion des produits laitiers biologiques. La Ferme Les Issues à Fréland, la Ferme Humbert à Urbeis et la Ferme Durr à Boofzheim ont participé en Alsace et servi plus de 340 petits-déjeuners lors d’une matinée à la ferme fort appréciée des visiteurs. Pour l’édition 2014 qui aura lieu le Dimanche 1er Juin, nous invitons les fermes intéressées à se manifester dès maintenant pour préparer au mieux cette nouvelle édition. Contact OPABA : William Mairesse - 03 88 19 17 [email protected] / www.fete-du-lait-bio.fr

6 - S’bioblattel / N° 21 / Décembre 2013

Actu régionale

Que MEUUUUUH dit la filière ?Comme chaque année, la commission viande bovine Bio s’est réunie pour faire le point sur la filière, notamment longue. Cet automne, elle s’est déroulée le 25 octobre 2013 au soir chez Charles Stock nouvellement converti en Bio à Asswiller (Alsace Bossue). Dans une ambiance conviviale, une dizaine de producteurs Bio, en viande mais aussi en lait, étaient présents ainsi que la COPVIAL représentée par Pascal le commercial de la zone ; UnéBio représentée par Samuel Delobbe et la Chambre d’Agriculture Région Alsace, représentée par Gwendoline Voilqué, conseillère technique.La réunion a démarré avec la visite de l’exploitation (Cf. encadré) où nous avons abordé les aspects techniques d’un élevage d’allaitantes Bio et des cultures associées à entreprendre pour tendre vers l’autonomie. La culture du seigle est privilégiée dans sa rotation des cultures pour son effet étouffant sur les mauvaises herbes et pour son avantage dans la ration. Grâce à l’expérience de Charles et de sa femme, nous avons également approfondi la prévention des aspects sanitaires par l’homéopathie : produits, posologie, efficacité, conditions d’élevage, trucs et astuces ont été échangés entre les éleveurs. Deux livres cités : « L’homéopathie pratique », Dr. Claude Binet et « Homéopathie vétérinaire chez les bovins, ovins, caprins », Ph. Labre.La 2e partie de la réunion a porté sur le marché et la campagne 2012-2013. En France, le tonnage abattu a progressé d’année en année. C’est le fruit de la dynamique de conversion des élevages en bio et de la capacité des filières à fidéliser les distributeurs avec un accompagnement technique fort et des viandes de qualité ! En 2012, une légère baisse conjoncturelle qui s’explique mais qui n’inquiète pas outre mesure. La question de l’écart du prix entre le conventionnel et le Bio a donc été abordée. Si l’écart n’était plus assez élevé en 2012 et a fait douté certains éleveurs Bio, Unébio rappelle sa volonté

Actu filièresde maintenir un prix rémunérateur sur le long terme et déconnecté du marché conventionnel pour éviter les mauvaises surprises et sécuriser la filière Bio qui croît… Unébio est toujours à la recherche de volumes supplémentaires, notamment concernant la collecte de laitières en Alsace pour répondre à son marché. Les règles de planification et d’organisation pour ces animaux ont d’ailleurs été assouplies pour correspondre mieux aux attentes des éleveurs. Sur les animaux de race à viande, l’objectif est d’avoir toutes les catégories, « les éleveurs n’ont pas besoin de continuer à alourdir leurs animaux indéfiniment. Une limousine est bien appréciée vers 390-400kg et n’a pas besoin d’aller jusqu’à 450 ! De plus, la demande des consommateurs tend à de plus petits morceaux de viande », affirme Samuel. Sur l’appréciation des carcasses, 2 évaluations sont faites : COPVIAL sur la ferme à la sortie des animaux et Unébio à Mirecourt à chaque abattage de lot Bio. En cas de problème, lors d’une saisie partielle ou totale de l’animal à l’abattoir, Samuel est toujours présent pour constater la décision des services vétérinaires et faire un retour aux producteurs.En dernière partie, les éleveurs ont exprimé leurs attentes en formations ou échanges : géobiologie et ostéopathie seront au programme à l’OPABA, en plus de la formation sur la phyto et l’aromathérapie déjà amorcée…

Les producteurs Bio prennent LAIT commandes !A la formation Grand Est Lait Bio organisée par la FNAB et les groupements régionaux le 17 octobre, vingt cinq producteurs de Champagne-Ardenne, de Franche-Comté et d’Alsace (5 de la coopérative de Lapoutroie) se sont mobilisés pour approfondir la stratégie de la filière. Comprendre l’intérêt d’une Organisation de Producteurs Bio, son montage, son fonctionnement et son financement ont été décortiqués pour permettre aux producteurs de prendre les bonnes décisions. Tous les participants se sont accordés sur une OP de mandat Bio. Le territoire qu’elle doit couvrir est plus délicat à définir. Au regard des objectifs de solidarité, de défense des producteurs bio et de mutualisation des coûts, une OP transversale interrégionale apparait pertinente mais elle interroge notamment sur le fonctionnement.En Alsace, l’OPABA accompagne le collectif de la vallée de Lapoutroie dans ses choix, le montage à prévoir et les possibilités de porter la structure pour son lancement. Des éléments qui devront être intégrés dans le nouveau programme de développement de l’agriculture biologique 2014-2017.Quelque soit le projet d’OP adopté d’ici la fin de l’année, la journée a créé des liens nouveaux entre producteurs de différentes régions. Des liens qui permettront d’échanger sur leurs problématiques, leurs relations avec les laiteries, les avancées de leur filière, bref, de leur permettre de (re)prendre leur destin en main.

L’exploitation en chiffresAnnée de conversion : 2011130ha dont environ 70ha de prairiesQuasi totalité des cultures en autoconsommation, quelques ventes au moulin Burggraf-Becker55 mères allaitantes de race limousine valorisées en filière longue UnébioCharles, exploitant double actif, sa femme, salariée : 1,5 UTH2 bâtiments à aire paillée – pas adhérent d’une CUMA

Le conseil du jourUn animal né en Allemagne a de grandes difficultés à se

faire abattre/vendre en France même s’il a été élevé en France

(« VBF » oblige) : son prix enest d’ailleurs très affecté.

Le conseil : vendre l’animalen Allemagne.

S’bioblattel / N° 21 / Décembre 2013 - 7

Actu régionaleEt patati, et patata…Après une campagne 2012-2013 pauvre en offre suivie d’une envolée des prix en filières longues, la nouvelle campagne s’annonce moins originale malgré une météo capricieuse : des rendements et des prix « normaux », une offre qui devrait couvrir les besoins jusqu’à l’arrivée des prochaines primeurs… Mais la forte disparité entre les systèmes

de contractualisation amont/aval et l’augmentation de la vente au gré à gré maintiennent une instabilité du marché de la pomme de terre Bio : un groupe de travail national est en marche. Retrouvez plus d’éléments sur votre onglet « Membre » du site www.opaba.org.

Le Sundgau, terre de Bio ? L’étude pilotée par l’OPABA sur

la production laitière Bio en Sud du Haut-Rhin a montré qu’une combinaison filière longue/courte pouvait voir le jour, certains acteurs d’aval étant prêt à approfondir leur positionnement sur le Bio… A savoir si les producteurs sauront prendre la bouteille au bond !Retrouvez la synthèse des résultats sur www.opaba.org, « Membre ».

Cécile Viriat, OPABA

Cette année, les journées techniques de l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) se déroulent à Colmar en partenariat avec l’OPABA. Cet événement national d’importance pour la filière BIO et organisé pour la première fois en Alsace sera dédié cette année au maraîchage, à l’arboriculture et à la viticulture. Au programme, rencontre entre producteurs, chercheurs, techniciens et professionnels de ces filières, présentation des avancées techniques, échanges de compétences, conférences, ateliers et visite d’exploitations. A ne pas manquer !Le programme :

Mardi 10 décembre :Matin : Ateliers par production :Arboriculture : Biopesticides à base d’huiles essentielles (O.Parisi, Gembloux Agro-Bio Tech) ; Limiter le soufre et le cuivre à l’aide d’extraits de plante (SJ Ondet, GRAB) ; Intérêt d’une protection physique sans

Journées techniques de l’traitements phytosanitaires (K. Geipel LfL)Viticulture : Valorisation des sous-produits viticoles (S. Pénavayre IFV) ; Dernières avancées sur les maladies du bois (P. Kuntzmann, IFV et C.Bertsch, Université d’Alsace)Après-midi : Visites au choix : Vergers et vignobles

Mercredi 11 décembre :Matin : Conférences plénières toute production à RouffachBiodynamie : expérimentation et aspects fonctionnels : Témoignages et résultats de rechercheActualité réglementaire : les PNPP en AB Après-midi : Ateliers par production :Arboriculture : Témoignages et forum de campagne 2013, tour des régions de productionViticulture : Forum de campagne et présentation de recherches : Biodynamie et physiologie de la plante (J. Fritz, Univ de Bonn), Approche expérimentale de la biodynamie (A.

Duval-Chaboussou, CA Pays de la Loire), Cuivres dernières nouvelles (C. Berthier, IFV)Maraîchage : Ateliers et présentation de recherche : La gestion du désherbage des cultures légumières biologiques (Matériel et outils adaptés, technique du faux-semis, de l’occultage, désherbage mécanique et thermique, itinéraire de désherbage en carottes et poireaux…)

Jeudi 12 décembre : Journée Maraîchage1. Visites au choix : Ferme Sainte Blaise ; Piluweri (Allemagne)2. Forum technique et filière : Cultiver des légumes de plein champ en AB :3. Table ronde : « Comment intégrer ces spécificités dans la commercialisation ? »

Inscription obligatoire avant le 4 décembre.Renseignements et inscription : http://www.itab.asso.fr ou auprès de l’OPABA.

Cette campagne « Bio et local c’est l’idéal » visant à promouvoir la bio régionale a débuté à Biobernai (19 000 visiteurs) le 14 Septembre. Le jeu de connaissance proposé allait dans ce sens, comme lors du salon Saveurs et Soleil d’Automne à Sélestat. L’opportunité sur ces salons à large audience de mettre en avant ce message simple, objet d’une campagne nationale avec la FNAB, officiellement à partir du 23 Septembre.Nous remercions la dizaine de

Bio et local c’est l’idéalproducteurs qui se sont impliqués dans cette campagne « Bio et local c’est l’idéal », soit par des portes ouvertes, soit en organisant un ciné-débat autour du film co-produit par la Fnab et Biocoop « La face bio de la République ». Reprise de ce thème lors de la 17ème Journée des Goûts et des Saveurs des produits de l’agriculture biologique à Waldolwisheim (6 Octobre). Cette campagne permet d’attirer l’attention des media sur l’agriculture

biologique régionale et de mettre en lumière les activités et savoir-faire des producteurs bio. Cela a également permis de générer 8 articles dans la presse régionale, l’hebdomadaire du développement durable d’Alsace 20 y était consacré, ainsi que quelques interviews de radios locales. Cette preuve par l’exemple est essentielle, il est donc important que les fermes bio soient actives et parties prenantes de cette opération. William Mairesse, Opaba

Actu régionale

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Plus qu’un mode de production respectueux de l’environnement, le mode de production bio contribue au développement économique et social des territoires, recrée également du lien social par ses pratiques et initiatives de commercialisation de proximité. « Le présent nous démontre aujourd’hui que la voie suivie est la bonne puisque l’ensemble des chemins débusqués et empruntés par l’OPABA et ses adhérents trouve un écho très large dans le paysage rural et citadin alsacien. » indique Dany Schmidt, Président de l’OPABA après avoir présenté les chiffres de la bio en Alsace.Les défis environnementaux et sociaux sont aujourd’hui connus. Mais comment entrer effectivement dans une transition écologique et sociétale ? La FNAB œuvre au développement de la bio en ce sens, celle-ci devant être le fer de lance d’un nouveau modèle agricole et agroalimentaire plus durable et solidaire. « Une bio partout, pour tous et par tous », tel est le projet du

Colloque OPABA – FNAB – Pays de Saverne, Plaine et Plateau

La Bio, synonyme de solidarité et de proximité

De nombreux intervenants ont pu échanger lors de la table ronde : l’accessibilité du BIO pour tous : quelle synergie d’acteurs sur le territoire ?

réseau FNAB. Il est donc nécessaire de multiplier sur les territoires des projets capables de concilier des objectifs environnementaux et sociaux. Les initiatives associant Proximité, Solidarité et Bio sont exemplaires en ce sens.Le colloque du 3 octobre, organisé pour la campagne Bio et Local, c’est l’idéal, a permis de les mettre en avant au travers des différentes interventions locales et nationales

puis de la table ronde et de les enrichir par l’expérience ou les attentes de chacun : élus, collectivités, associations de développement, agriculteurs... Ce temps de rencontre a également permis d’aborder collectivement le sujet de l’accessibilité des produits bio, prémices de nouveaux projets multi-partenariaux sur le territoire, l’OPABA pouvant en être le chef d’orchestre. Cécile Viriat, OPABA

Sarah Fernique, stagiaire Grande CultureOriginaire d’Alsace, j’ai eu l’occasion de voyager en France et à l’étranger durant ma formation d’Ingénieur Agronome à Agrocampus-ouest à Rennes (ex-ENSAR). Ces expériences m’ont donné le goût de la protection de l’environnement et du développement de méthodes d’agriculture durable ; ce qui m’a conduit à me spécialiser en Génie de l’Environnement. Actuellement en année de césure (une année optionnelle de stages avant l’année du diplôme) j’en profite pour faire un stage dans ma région natale au sein de l’OPABA. Basée essentiellement à Schiltigheim, je participe à la structuration des filières, en particulier

Nouvelle stagiaire à l’OPABAde la filière Grande Culture, encadrée par Cécile VIRIAT. J’espère ainsi pouvoir mener à bien le lancement d’un projet de commercialisation collective s’appuyant sur un réseau de ferme-relais d’ici à février, date de mon départ. Arrivée en septembre, j’ai eu l’occasion de participer aux différents événements de cet automne (Journée Technique, Salon Saveurs et Soleils, Agrobiopro…) qui m’ont donné un aperçu de la diversité des tâches au sein d’une structure comme l’OPABA. Je peux ainsi apporter mon aide ponctuelle à différents projets, ce qui est très enrichissant pour moi.Mon expérience préalable des filières BIO provenait d’Outre-Mer (projet étudiant mené en Guadeloupe), et je peux affirmer que vu de cet angle, la

situation alsacienne fait rêver ! Malgré tout, il est clair que les contextes sont très différents et qu’un large potentiel de notre région reste encore inexploité. A nous de nous retrousser les manches pour faire avancer les choses ! Sarah Fernique, OPABA

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Technique

Chez Florian Beck Hartweg : objectif auto-fertilisation des sols dans les vignes !

• EARL Florian Beck Hartweg, Florian est l’unique associé• Dambach la Ville, Bas-Rhin• Engagement en bio en 2008, vins « issus de raisin bio » dès 2011, vins

« bio » depuis 2012• Chiffre d’affaire annuel entre 200 000 et 230 000 €• Main d’œuvre : Florian, un apprenti ; aide de ses parents et de sa

compagne Mathilde• Surface totale : 6,3 ha, dont 5,5 en production• Surfaces en ha des différents cépages

• Rendements : de 25 à 70 hl/ha ; moyenne de 45-50 hl/ha

• Spécialité : le Grand Cru Frankstein représente 25 % de la surface

• 25 000 à 30 000 bouteilles• Commercialisation : 100 % en bouteilles,

dont 70 % en vente directe, salonset vpc ; 5 % en restauration et 25 % à l’export

• Membre de : Vinabio, Charte accueil des Vignerons Indépendants, Confédération Paysanne, Université des Grands Vins

Un terroir sableux granitique en coteauxDepuis plusieurs générations, les Beck ont toujours privilégié les vignes de coteaux, plus difficiles à travailler, mais donnant des raisins très mûrs et des vins plus minéraux. A part quelques parcelles sur grès à Nothalten ou d’autres plus limoneuses à Dambach, la majorité des parcelles se situe donc dans les coteaux de Dambach, dont 1,5 ha dans le terroir du grand cru du Frankstein. Et Florian y produit même du Pinot Noir, même si ce cépage ne peut pas porter l’appellation Grand Cru

Un engagement en AB réfléchi et maitriséLe souci de la protection de l’environnement remonte à plus de 30 ans. Dès 1982, parmi les premiers, la mère de Florian, Yvette, commence à enherber les vignes. Le père de Florian, Michel, sera ensuite un des membres fondateurs de l’association Tyflo en 1997, basée sur un principe de « production intégrée ». De nombreux membres

de cette association sont d’ailleurs aujourd’hui passés en bio en Alsace. En 2001, Yvette et Michel acquièrent une faucheuse interceps, qui leur permet de se passer de désherbants sur toutes les parcelles

mécanisables. Impliqué depuis toujours dans les travaux de la vigne, Florian prend part activement à la réflexion familiale vers l’AB dès cette époque. Mais leurs conditions pour un passage en bio sont précises : ils ne veulent augmenter ni le nombre de passages de tracteur dans les vignes, en raison de l’impact énergétique et du tassement du sol, ni la consommation en cuivre. Et ils ne souhaitent pas avoir des inter-rangs travaillés sans végétation, comme ils pouvaient le voir par ailleurs à l’époque, car ils souhaitent limiter l’érosion et favoriser la vie du sol. En 2008, après plusieurs années de mises au point techniques, l’ensemble de leurs conditions sont remplies et le Domaine est logiquement engagé en viticulture biologique. Michel et Yvette prennent leur retraite et laissent Florian aux commandes en 2009, mais continuent à l’aider dans cette nouvelle aventure biologique, ainsi que sa compagne Mathilde.Photo 1 : Florian et Mathilde.

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Un travail dans les vignes basé sur la vie du solL’objectif de Florian est de travailler le sol de la vigne le moins possible pour laisser place aux équilibres et cycles naturels. Ainsi, pour limiter les passages, tous les travaux sont combinés. La saison débute fin mars-début avril avec un broyage des sarments, laissés sur l’inter-rang, couplé avec un passage de disques le long du cavaillon.Cette gestion originale du cavaillon vaut quelques lignes d’explications. Florian s’est inspiré de son collègue Patrick Meyer à Nothalten, s’étant lui-même procuré le matériel en Allemagne à l’époque. Par rapport à une technique de buttage/débuttage, le passage de disques ne retourne pas le sol, mais déplace la terre vers l’inter-rang voisin, grâce à une inclinaison particulière des disques.

La photo 2 illustre cette technique : un passage a d’abord été fait dans l’inter-rang de gauche, puis dans l’inter-rang de droite ; la terre est à nouveau dans l’inter-rang de gauche, en attendant le prochain passage de disque dans ce même inter-rang. On voit bien qu’il reste des mottes et une belle terre non retournée et non lissée. Les avantages sont multiples : la structure et les horizons du sol sont respectés ; par rapport à un passage d’interceps qui se fait en général entre 2,5 et 3,5 km/h, Florian peut rouler entre 6 et 8 km/h et gagne du temps ; les disques passent partout et ne demandent pas de travail supplémentaire de préparation de

Photo 2 : Après un passage de disques le long du cavaillon.

sol ; enfin, ce travail grossier favorise moins la germination de graines.Quelques semaines plus tard, un passage des disques sur le cavaillon de l’autre côté est combiné à un passage de dents scarifiant légèrement l’inter-rang, sans suppression de l’herbe mais favorisant une légère minéralisation du couvert herbacé, juste avant les besoins de la vigne en éléments minéraux. La scarification est plus ou moins importante et parfois réalisée sur les 2 inter-rangs selon la vigueur des vignes. Puis, Florian laisse tout pousser et monter en graine ce qui nous amène en juin au stade de la floraison et du palissage, et donc de la vigne gourmande. C’est le moment de passer le Rolofaca sur

Photo 3 : Après le passage du Rolofaca.

les inter-rangs (Photo 3), en combiné avec un passage des disques sur le cavaillon : les herbes lignifiées, pliées par la Rolofaca, empêchent alors la repousse d’herbe et conservent une humidité et une fraicheur favorables à l’activité des champignons et donc à la création d’humus. Florian s’est amusé à mesurer les températures sur ses sols en pleine chaleur de juillet, à 39°C à l’ombre. Les résultats sont étonnants : 42°C sur un sol nu travaillé, 35°C sur un sol enherbé fauché court, 27°C sur un sol enherbé non fauché et 22°C après un passage de Rolofaca sur l’herbe non fauchée ! Ainsi, Florian laisse la végétation pousser entre août et mai-juin, en-dehors des périodes de besoin de la vigne ; ce qui constitue de la biomasse et une réserve d’humus pour le sol, et il élimine

la concurrence au moment où la vigne a le plus de besoins. La stratégie de fertilisation de la vigne repose donc uniquement sur la constitution naturelle d’humus et sur les opérations de scarification ; seul un amendement calcaire est utilisé en cas de besoin. Cette gestion de la fertilisation conduit à un rendement moyen plutôt faible, de 45 à 50 hl/ha, correspondant pour Florian au bon équilibre pour gérer la quantité de travail, un sol équilibré, un vin de qualité, et les maladies.

Faible vigueur et décoctions de plantes : la recette pour maîtriser les maladiesL’absence de fertilisation, de coupe d’herbe et la réduction du passage dans les vignes permettent d’arrêter tôt la croissance de la vigne. Le rendement est plus faible, les tissus sont plus résistants, le feuillage est mieux aéré et la vulnérabilité au mildiou mosaïque est limitée. Une des conditions pour passer au bio a été de ne pas augmenter l’utilisation de cuivre : pari réussi, en associant perte de vigueur et utilisation de nombreuses décoctions de plantes. Particularité du Domaine : les décoctions sont faites maison, grâce aux nombreuses plantes cueillies dans les inter-rangs, rappelons-le non fauchés et dans les abords (talus, haies). Prêle, ortie, consoude, achillée, tanaisie, pissenlit, agrémentent ainsi les traitements de cuivre et de soufre. Depuis le passage en bio en 2008, la dose de cuivre a même encore été réduite, passant de 1,8-2 kg/ha.an à 1,6 kg/ha.an. En 2013, Florian a utilisé 1,59 kg/ha. Les doses de soufre sont beaucoup plus variables, selon les parcelles et les pressions observées, et varient entre 3 et 8 kg par hectare et par traitement. Sachant que Florian réalise 6 passages au total, avec à chaque fois soufre, cuivre et décoctions. En calculant une année ses consommations de carburants selon les passages de travail du sol et de traitements, Florian est arrivé à un total de 75 l de fioul/ha.an avec une consommation horaire de 2 à 3 litres/heure, reflétant des travaux légers et peu gourmands.

Technique

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TechniqueUn potager dans les inter-rangs ?Si en général, Florian ne sème pas de couverts dans ses inter-rangs et préfère favoriser la végétation indigène ; cela peut lui arriver de semer des espèces précises pour corriger un déséquilibre, par exemple du seigle ou de l’avoine pour décompacter un sol, ou des légumineuses pour des carences en azote. Par contre, pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable et planter quelques légumes comestibles dans ces inter-rangs ? Outre les poireaux et la mâche sauvages, ainsi que les plantes utilisées pour les décoctions, d’excellents pois ont pu être récoltés et dégustés en 2013. En prévision, un essai de fèves d’hiver et de carottes, dans ces

terres sablonneuses, et une 2e tentative pour les pois chiches et les lentilles. La soupe de vigne verra le jour !

Des vins reflétant l’équilibre du solAprès les vendanges manuelles et l’utilisation d’un pressoir pneumatique, la vinification est la plus naturelle possible. Pour seuls intrants, Florian utilise très peu voire pas de soufre, et de la bentonite pour la stabilisation protéique. La faible vigueur de la vigne donne des raisins avec moins d’azote, favorisant une fermentation lente qui peut durer jusqu’à 10 mois. Cela permet de garder les lies fines en suspension, de garder une saturation en CO2,

et donc d’éviter les accidents pour l’oxydation. Les vins de Florian expriment une grande salinité et minéralité, reflétant l’équilibre du sol, le bon enracinement et des raisins non surchargés en sucre et en alcool.Résumons ce passage en bio du Domaine Beck-Hartweg : diminution du nombre de passages dans les vignes, donc moins de tassement et de consommation énergétique, réduction de la consommation en cuivre, élimination de l’utilisation d’intrants chimiques, vinification la plus naturelle possible, vins minéraux reflétant l’équilibre du sol. Comme dit Florian, « Si après tout ça, il existe encore des viticulteurs redoutant le passage en bio... ». Hélène Clerc, OPABA

L’attache des bovins en agriculture biologique est une pratique interdite par l’article 38 du règlement (CE) N°889/2008, sauf pour une manipulation ponctuelle ou une question sanitaire. Il existe néanmoins une dérogation permettant d’attacher les bovins de manière plus systématique qui vise les petits élevages (Art 39 du règ. CE n°889/2008) et une mesure transitoire concernant les anciens bâtiments - datant d’avant 2000 (Art 95 du règ. CE n°889/2008).Cette dernière arrive à son terme fin 2013.l’OPABA travaille sur ce sujet, afin que les éleveurs alsaciens pratiquant encore l’attache puissent poursuivre leur activité sans voir leur certification AB remise en cause et que l’attache puisse à nouveau être considérée, dans des conditions à définir, comme une pratique en accord avec le bien être animal.

Chiffres 2013 de l’attache en Alsace : Au 30 Juin 2013, l’OPABA a recensé 32 exploitations en agriculture biologique pratiquant l’attache de leurs bovins en Alsace dont 28 % dans le Bas-Rhin et 72 % dans le Haut-Rhin.

L’attache des bovins en agriculture biologique : situation alsacienne

770 animaux sont concernés. On compte une moyenne de 26 bovins à l’attache sur les 32 exploitations recensées dont 60 % des vaches laitières, 34 % de génisses, et 6 % de vaches allaitantes.La production de ces exploitations s’élève à 2,36 millions de litres de lait bio. Ce lait est essentiellement transformé à la ferme en produits frais divers, et vendu en direct sur les marchés locaux.

La question du bien être animal ?Dans la plupart des cas, les animaux restent entre 4 et 6 mois à l’attache. Peu d’exploitations ont la possibilité de sortir les bêtes en hiver : zone de montagne, localisation dans un village…On distingue 3 pratiques d’attaches différentes en alsace : attaches hollandaises, canadiennes et comtoises, ces 2 dernières présentes peu de différences puisque les animaux peuvent effectuer leurs mouvements naturels avec leur tête.La plupart des éleveurs concernés ne pensent pas que la pratique de l’attache soit contraire au bien-être animal, à condition que les animaux aient accès aux pâturages durant

« la période de pacage » (lorsque les conditions météorologiques le permettent) et que le mode d’attache leur permette d’effectuer des mouvements naturels : se coucher, se gratter, tourner la tête.

L’OPABA propose une formation les 12 et 13 décembre prochain et une journée en Janvier (voir page AGENDA). N’hésitez pas à nous contacter !

Noémie Vanpoperinghe (stagiaire OPABA)

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Agenda

Responsable de publication : Dany SCHMIDTRédaction : C. CLAUDE-BRONNER, H. CLERC, F. DUCASTEL, W. MAIRESSE, C. VIRIAT, C. RINGEISEN, J. WEISSBART.Concept : JMZ/SANEP/03 89 20 98 50Photos : OPABA - SANEP

AnnoncesA vendre • 5T de seigle AB : Ferme ROTH, Eschwiller

(06 83 29 82 13)• 3T Triticale C1+ paille, 3T seigle C2 +paille : EARL

Koehl, Ruelisheim (06 82 83 66 69)• 6T féverole AB en vrac : Ferme Rolli, Bergheim

(06 09 42 04 40)• 30 bottes ensilage de maïs en balles rondes : EARL

Better, Aspach-le-haut (06 87 13 17 11)• Fumier bovin/caprin : Ferme Steinmauer, Linthal

(06 86 85 02 08)

Mouvement de l’Agriculture Bio-DynamiqueUniversité d’hiver 2014 du 7 au 10 janvierLa Terre, de l’organisme vivant à la gestion de la fertilitéPour cette nouvelle édition de l’Université d’Hiver à Munster, le Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique, vous propose de pénétrer au sein même de la Terre. Après avoir étudié les éléments Chaleur et Air l’an passé puis l’Eau et la dynamisation cette année, le cycle sur les quatre éléments se poursuit en 2014 avec la question de la Terre.Programme et inscriptions : http://www.bio-dynamie.org

Formations professionnelles en BiodynamieLe Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique propose une série de formations dans toutes la France en automne/hiver 2013-2014. Elles abordent les principes et pratiques biodynamiques de base mais également des thèmes d’approfondissement plus spécifiques. Toutes ces formations professionnelles sont finançables par le VIVEA et le FAFSEA.

Les prochaines formations en Alsace :Pratiques viticoles en biodynamie : compréhension et applications.Formation pour les salariés de domaines viticoles24 janvier et 14 février 2014 – Colmar / Orschwihr

Alimentation dynamique à destination des cuisiniersDu 5 au 7 janvier - Maison du Kleebach, Munster

Arboriculture biodynamique : taille et soins15 et 16 mars – Artzenheim (68)

Retrouvez le programme complet ainsi que les bulletins d’inscriptions sur le site : www.bio-dynamie.org

Pour plus de renseignements sur les formations professionnelles : Soazig CORNU - [email protected]

Formations OPABAOptimiser le bien-être des animaux dans un système à l’attache : 12 et 13 décembreDans le contexte de la fin de la dérogation concernant l’attache des bovins, cette formation a pour objectif d’analyser le bien-être des animaux à l’attache et d’essayer de trouver des pistes d’améliorations sur les exploitations dans un contexte réel. Une journée en janvier complètera la formation. Intervention de Pierre FROMENT, vétérinaire du GIE Zone verte.Inscription et renseignement :[email protected] ou 03 89 24 45 35

Développer un atelier de transformation sur une exploitation en porc Bio : 9 décembre 2013 à Schopperten (67) - par l’OPABA et le CGA de Lorraine

Connaitre les maladies présentes en élevage porcin et savoir les maîtriser en Bio : 16 janvier 2014 en Lorraine - par l’OPABA et le CGA

Utilisation de la phyto et de l’aromathérapie pour la conduite de son élevage : 6 février et 13 mars en Alsace Bossue avec intervention vétérinaire - par l’OPABA.Inscriptions et renseignements : [email protected] ou 03 88 19 17 91

La Chambre de Consommation d’Alsace et la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire sont heureuses de vous annoncer la mise en ligne de ZIGetZAG. info le 19 novembre - pour des achats responsables en Alsace ! www.zigetzag.infoPour la promotion de votre offre de biens et de services, pour vos achats responsables, nous vous invitons chaleureusement à adopter le réflexe ZIGetZAG. info !