Le corps professoral universitaire au Canada

Le corps professoral universitaireau Canada

JEAN BEDARD Universite Laval

COLIN DODDS Saint Mary's University

Aux prises avec les imperatifs de Faccessibilite, les forces du march^, lesrestrictions fiscales et la necessite de rendre compte plus fidelement de leursactivites aux administrations publiques de meme qu'a la collectivite dans sonensemble, les universites, au Canada et ailleurs dans le monde, ont unprogramme fort charge (voir, par exemple, Berdahl, 1984 ; Broadhurst, 1993 ;Sibley, 1987 ; et Smith, 1991). L'obligation de rendre des comptes au public alaquelle les universites sont de plus en plus astreintes risque de mettre en perilleur autonomie traditionnelle. Compte tenu des exigences economiquescroissantes en ce qui a trait au rendement des organisations et a la qualite desproduits et services, il n'est sans doute pas etonnant de constater que lesquestions relatives a la mesure de la qualite et du rendement', a Tapplication denouvelles technologies, a la nature de la recherche et a la determination del'equilibre a atteindre dans la repartition du temps entre l'enseignement, larecherche et le service s'inscrivent toutes, desormais, parmi les preoccupationsprioritaires de la formation postsecondaire. Concurremment, les auteurs dedivers rapports provenant de nombreux pays, dont le Canada (voir, par exemple.Commission MacDonald, 1987), concluent a l'importance cruciale desuniversites dans la croissance des economies regionales et nationales. Plusencore, ces rapports mettent en relief la necessite pour les universites, y comprisles ecoles de gestion, de jouer un role plus proactif a l'interieur de ce processus,jusque dans ses dimensions intemationales.

Au Canada, le systeme universitaire, et les ecoles de gestion qu'il encadre,incorpore des missions d'importance et d'envergure diverses, ce qui peut etre,bien sur, une force a exploiter dans les divers chemins qui menent a

* Les auteurs desirent remercier l'Association canadienne des professeurs de comptabilite(ACPC) pour son appui financier et MM. David Baterman, David Cooper, Yvon Houle et JohnWaterhouse, participants aux ateliers de l'Universiti Laval, ainsi qu'un reviseur qui desireconserver l'anonymat, pour leurs prficieuses observations. Conformement aux usages, lesopinions exprimees dans le present document sont uniquement celles des auteurs.

Recherche comptahle conlemporaine Numero special: Recherche dans le domaine de Tenseignement 1994 p. 85-125 *'ACPC

86 Recherche comptable contemporaine

l'excellence. Bien qu'il existe quelques organismes nationaux ayant pour role desanctionner divers programmes de formation professionnelle, comme c'est lecas en genie et en medecine, la fonnation en gestion n'est regie par aucun deces organismes au pays, contrairement aux Etats-Unis oii l'American Assemblyof Collegiate Schools in Business (AACSB) fixe les balises a partir desquellespeuvent etre appliquees des mesures de rendement permettant une evaluationexteme, dont la reconnaissance de la diversite des etablissements de fomiation(voir AACSB, 1991). Plus loin dans le present document, nous examineronscertains des criteres des l'AACSB dans le contexte de nos propres constatationsrelativement a l'echantillon de huit universites canadiennes aupres desquellesnous avons effectue nos recherches.

Bien qu'il existe de nombreuses questions qui soient propres a la disciplinecomptable et a ceux et celles qui l'enseignent, il est difficile de les isoler desquestions qui ont une incidence sur les ecoles de gestion et les universites dansleur ensemble. Le caractere pluridisciplinaire et l'intemationalisation accrue desprogrammes d'etudes en gestion, le positionnement des ecoles de gestion ausein des universites, leur role social et les « marches » de meme que lesprofessions qu'elles visent a servir (voir Porter et McKibbin, 1988) sont autantde defis a relever et de possibilites a exploiter pour les professeurs.L'importance croissante du role de la fonnation en gestion dans tout le secteurprive et le rythme de revolution technologique, qui intensifieront laconcurrence interuniversitaire, de meme que le potentiel d'augmentation del'offre de formation postsecondaire outre-frontieres, particulierement aux Etats-Unis, sont d'autres indicateurs d'une vague de fond.

Le present document se veut descriptif et vise a tracer le profil desprofesseurs de comptabilite a plein temps, au Canada. Le tableau 1 presente lecadre conceptuel de notre etude. II illustre l'incidence des forces macro-environnementales et des organismes regissant la profession comptable sur lesuniversites ; 1'interaction de I'enseignement, de la recherche (voir Boyer, 1990)et du service avec les departements de comptabilite, les ecoles de gestion et lesuniversites ; et les systemes de retribution en vigueur pour les professeurs.Certaines de ces questions sont egalement traitees par Etherington etRichardson (1994).

Dans la premiere partie du document, nous esquissons le tableau du corpsprofessoral en comptabilite au Canada et analysons le desequilibre entre l'offreet la demande de professeurs de eomptabilite. Nous procedons ensuite a uneanalyse approfondie du corps professoral en comptabilite, de ses activites et dessystemes de retribution, a partir des reponses obtenues a un questionnaire'distribue dans les huit universites faisant partie de l'echantillon aupres duquelles auteurs des quatre etudes du present numero ont recueilli leurs donnees.

Les universites selectionnees sont les suivantes : University of Alberta(UA), Simon Eraser University (SEU), Saint Mary's University (SMU), Queen'sUniversity (QU), University of Toronto (UT), University of Waterloo (UW),Universite Laval (UL) et Universite du Quebec a Montreal (UQAM).

Le corps professoral universitaire au Canada 87

TABLEAU 1Le corps professoral en comptabilite et son environnement

MACRO-ENVIRONNEMENT ORGANISMES PROFESSIONNELSDE COMPTABILrTE

PROFESSEURSDemande/offre

de professeursCaracteristiques

demographiquesfeudesExperience pratiqueAccreditation

professionnelle

Depanement - Ecole - UniversiteContexte oreanisationnel ^

ACTIVITESEnseignementRechercheServiceConsultation

RETRIBUTIONSSalairePromotionPermanenceConges sabbatiques

Le corps professoral en comptabiliteSi Ton en juge par I'etude des donnees foumies par Hasselback (1992) et par laFederation canadienne des doyens de gestion et d'administration (FCDGA,1993a), il apparait clairement que la comptabilite est la discipline qui regroupela proportion la plus importante de professeurs dans les ecoles de gestion(20 pour cent) et la proportion la plus faible de professeurs titulaires de doctorat(44 pour cent). Le nombre de professeurs d'autres disciplines a augmentedepuis I'etude de Scott (1986) de meme que la proportion de titulaires dedoctorat (voir le tableau 2). Bien qu'il existe toujours des variations regionales,les ecarts entre les etablissements se sont meme elargis, certaines universitesn'ayant strictement aucun professeur de comptabilite qui soit titulaire d'undoctorat.

Bien que la faible proportion de titulaires de doctorats soit, en partie, leresultat d'une situation chronique de l'offre, l'importance perdue desqualifications professionnelles et de l'experience pratique en comptabilite sontaussi au nombre des facteurs explicatifs. Le tableau 1 illustre les difficultes pourle corps professoral en comptabilite d'atteindre l'equilibre entre la comptabilite,a titre de discipline universitaire, a l'interieur des normes universitaires d'unetablissement, et la tache qui Iui incombe d'etre en mesure de produire lesgestionnaires de demain et d'ameliorer Texercice de la profession comptable etdu management. Les preoccupations relatives au besoin des etudiants et desprofesseurs de comprendre les realites du contexte dans lequel s'exerce laprofession ne sont pas exclusives au Canada (voir Arthur Andersen & Co. et al.,1989, pour les Etats-Unis). II n'est done pas etonnant que Ton ait maintes foisreclame que la formation superieure s'interesse davantage a l'essor de


TABLEAU 2Pourcentage de professeurs de comptabilite a plein temps titulaires d 'undiplome de troisieme cycle*, selon la region, pour 1985 et 1992

1985 1992

Provinces Atlantiques 13,7 25,0Quebec 20,0 35,8Ontario 37,0 54,0Prairies 39,3 47,7Colombie-Britannique 60,0 70,0Canada - moyenne 32,0 44,4

Nombre total de professeurs 473 510

* Y compris les professeurs ayant termine leur scolarite de doctorat.

Source : Scott (1986); Hasselback (1992) : Repertoire de la FCDGA (1993a).

l'enseignement et a l'elaboration des cours (voir Accounting Education ChangeCommission [AECC], 1990 ; Smith, 1991). Pareil changement peut exiger unrevirement majeur dans le recrutement, le perfectionnement et revaluation desprofesseurs, de meme que dans leur « formation ».

Jusqu'a maintenant, le doctorat etait considere comme une exigence pouracceder a un poste conduisant a la permanence dans une universite canadienne,etant donne que ce diplome est cense attester de la competence du titulaire enrecherche et de ses connaissances relatives a un vaste eventail de sujetspertinents a une discipline aussi bien que de ses connaissances approfondiesdans un domaine de specialisation. La penurie de professeurs titulaires dedoctorats fait l'objet d'une genereuse documentation en ce qui touche les ecolesde gestion canadiennes (voir von Zur-Muehlen, 1992 ; en ce qui a trait a lacomptabilite, voir, par exemple, Beechy, 1980 ; Scott, 1986)\ Le Conseil derecherches en sciences humaines du Canada (CRSH) appuie pour tanttimidement les etudes de troisieme cycle au Canada dans le domaine de lagestion, puisque son soutien s'est limite en moyenne, au cours des 20 demieresannees, a 5 pour cent du total de l'aide financiere accordee, se bomant meme a1 pour cent certaines annees. En ce qui touche la comptabilite, les donnees nesont disponibles que depuis 1986 ; elles revelent que neuf bourses d'etudes auplus, et meme parfois aussi peu que quatre, ont ete decemees chaque annee.Compte tenu de ce maigre appui, les etudiants de troisieme cycle en gestion,comptabilite incluse, doivent se replier sur d'autres sources de flnancement.Dans le cas de la comptabilite, ces sources englobent les bourses extemesprovenant des organismes provinciaux de comptables agrees et de la Societe descomptables en management, du fmancement provincial au Quebec, des conges


TABLEAU 3Nombre de diplomes de troisietne cycle en comptabilite* decemes dans le cadredes programmes canadiens (depuis leur mise sur pied) au 30 juin 1985 et au30 juin 1992, et offre future potentielle

Universite

AlbertaLavalConsortiumQueen'sWesternUBCWaterloo

Total

Totaljusqu'en 1985

05

de Montreal** 12780

23

Totaljusqu'en 1992

61126

13160

54

Previsionde r offre

jusqu'en 1997

635848

11

45

* II existe certaines universites qui n'ont pas de programme de doctorat en sciencescomptables, ce qui ne les empeche cependant pas de recmter des professeurs de comptabilitepour leurs programmes de troisifeme cycle. II s'agit de McMaster (2), Ottawa (1), SimonFraser (2), Toronto (5) et York (2). II y a, de plus, un certain nombre de professeurs ayanttermine leur scolarite de doctorat. Les chiffres entre parentheses correspondent au nombre deprofesseurs nouvellementembauch^s jusqu'en 1992.** Consortium auquel participent les universites McGill, UQAM, HEC et Concordia.

Source : Scott (1986); Hasselback (1992); et donnfcs du sondage.

d'etudes remuneres octroyes par les universites, du financement personnel et,pour certains etudiants detenteurs d'un visa, de I'aide financiere de l'Agencecanadienne de developpement intemational (ACDI).

Le tableau 3 contient les donnees relatives au nombre de titulaires dedoctorats en comptabilite issus des programmes canadiens, avec une previsionde l'offre jusqu'en 1997. Le tableau confirme l'arrivee a maturite desprogrammes de comptabilite, 40 nouveaux diplSmes etant susceptibles d'obtenirleur doctorat d'ici 1997. II revele egalement que certains professeurs decomptabilite obtiennent un doctorat d'universites qui n'ont pas de programmede troisieme cycle en comptabilite. Le nouveau programme recemment lancepar le Manitoba et le programme dont ont prevoit l'instauration a Saint Mary'spourront contribuer a l'offre seulement vers la fin du siecle, compte tenu dutemps moyen qu'il faut, au Canada, pour terminer les cinq annees d'etudes detroisieme cycle en comptabilite menant a l'obtention d'un doctorat. L'offrepotentielle dont nous faisons etat est egalement exposee a un glissement. Lesdiplomes pourraient decider d'accepter des postes a l'exterieur du Canada,compte tenu de la penurie generalisee de professeurs de comptabilite. De plus.


TABLEAU 4Postes combles de professeurs en comptabilite selon la provenance du diplomede troisieme cycle, 1982-1992

Canada Etats-Unis Autres Total*Doctorat S.D.T.** Doctorat S.D.T. Doctorat

Total 42 10 67 12 14 218

* Tous les postes, y compris les postes temporaires.** Scolarite de doctorat terminee.

Source : von Zur-Muehlen (1992).

si les exigences relatives a 1'immigration sont resserrees, les etudiants detenantun visa risquent de ne pas pouvoir accepter des postes au Canada aussifacilement que par le passe.

Si Ton compare les tableaux 2 et 3, il est impossible de prendre en compteraugmentation de la proportion de titulaires de doctorats canadiens issusd'etablissements canadiens. II n'est done pas etonnant de constater au tableau 4,ou sont exposees les donnees relatives aux postes combles des professeurs encomptabilite selon la provenance de leur diplome, qu'il nous faut nous alimenteren grande partie chez les diplomes de programmes de troisieme cycle etrangers.Les donnees de von Zur-Muehlen (1992) indiquent cependant qu'une grandeproportion de ces professeurs seraient citoyens canadiens.

Du cote de la demande, le scenario est dynamique. L'environnementpostsecondaire des annees 90 differe sensiblement de celui des epoquesanterieures. Recemment encore, le nombre d'inscriptions d'etudiants, tant aplein temps qu'a temps partiel, poursuivait son ascension (voir Fortin etAmernic, 1994). Bon nombre d'universites n'ont pas comble certains postesconduisant a la permanence en comptabilite. II est toutefois difficile maintenantd'etre precis en ce qui a trait aux inscriptions d'etudiants dans les programmesde gestion et, a plus forte raison, dans des disciplines precises. Si nous etions ensituation d'equilibre stable, nous pourrions envisager une demande deremplacement des professeurs dont le depart est attribuable a la retraite et a lamortalite, comme le demontre le tableau 5. La demande de remplacement, ar exclusion des postes ouverts, surpasserait la demande prevue de nouveauxdiplomes de troisieme cycle issus des programmes canadiens et, enconsequence, le Canada serait contraint de compter sur l'entree continuelle deprofesseurs des Etats-Unis et d'ailleurs. De plus, les universites de taille plusmodeste continueraient d'eprouver des problfemes de recrutement de professeurstitulaires d'un doctorat, etant donne qu'elles ont tendance a etre moinsconcurrentielles sur le plan des salaires et autres avantages que leurshomologues de plus grande envergure (voir Murgatroyd et Dodds, 1988).


TABLEAU 5Demande de remplacement anticipee relative aux professeurs de comptabilite

1994199519961997199819992000

Depart a la retraite*

77

1314161518

Mortalite**

3333333

Total

10101617191821

* Base sur la seule structure d'ages des 510 professeurs en poste en 1992 (voir le tableau 2) etune stnicture d'ages similaire pour tous les professeurs de gestion.** 0,5 pour cent des professeurs.

Source : Statistique Canada ; von Zur-Muehlen (1992)

Toutefois, la demande de remplacement est incertaine, etant donne que ledepart a la retraite des professeurs a l'age de 65 ans n'est plus exige danscertaines provinces et, plus particulierement, du fait que si les inscriptions engestion poursuivent leur declin et que les universites continuent de subir descontraintes fiscales et de devoir reduire leurs effectifs, revolution de la situationaura des repercussions sur le remplacement des professeurs. Une autredimension complique encore la prevision de la demande : si les ecoles degestion adoptent des programmes et des projets de recherche davantagepluridisciplinaires et regis par les « marches », cette decision conduirainevitablement a l'instauration d'une strategie de recrutement plus creative etplus souple debouchant sur une transformation progressive de la composition ducorps professoral et, peut-etre, sur la soUicitation moins intense de diplomes desprogrammes actuels d'etudes de troisieme cycle.

Le corps professoral en comptabilite dans les huit universites deTechantillonNous procederons, dans la presente section, a une analyse du corps professoralen comptabilite au Canada, a l'aide de donnees relatives a l'annee 1992, tireesd'un questionnaire administre dans les huit universites constituant notreechantillon. Le taux de reponse s'etablit a 55 pour cent (voir le tableau 6) et sesitue a l'interieur de la meme fourchette ceux des autres etudes effectuees dansle cadre de ce projet de recherche. II est cependant superieur au taux de reponsede 38 pour cent enregistre dans l'etude de Schultz (1989). Le taux de reponsevarie entre 31 pour cent (UQAM) et 93 pour cent (SMU). Les faibles taux dereponse peuvent etre attribues au risque que soit decelee l'identite desprofesseurs a partir des reponses au questionnaire de meme qu'a une attituderefractaire vis-a-vis des sondages aupres des professeurs.


Les professeursComme nous l'avons indique plus tot au tableau 1, la composition et lesqualifications du corps professoral sont un element essentiel du processus deformation. Dans les tableaux 6 et 7, nous exposons les caracteristiquessociodemographiques des professeurs des huit universites de l'echantillon. Letableau 6 est base sur Hasselback (1992, 1993) et englobe tous les membres ducorps professoral des huit ecoles de l'echantillon, alors que le tableau 7 portesur les donnees qui ont trait uniquement aux membres du corps professoral qui

TABLEAU 6Caracteristiques sociodemographiques — Composition et qualifications ducorps professoral (population complete)

Composition du corpsprofessoral

Echelon hierarchiqueProf, titulaireProf, agregeProf, adjointCharge d'enseignementConge d'etude*% de femmes

Qualifications desprofesseurs

UA

16727007

SFU

1313630

23

SMU

144

320

29

QU

12254108

UT

2145480

48

UW

26789208

UL

1754332

12

UQAM**

49S.O.

S.O.

S.O.

S.O.

529

Total

1683032

36197

22

% de professeurs titulaires 87de doctorats% de professeurs titulaires 93de doctorats ou ayanttermine leur scolarite dedoctorat% de professeurs titulaires 40d'une accreditationprofessionnelle

Taux de reponse***

Questionnaires distribues* 13Questionnaires remphs 10Taux de reponse (%) 77

77 50 67 52 73 67 36 56

77 50 67 52 73 73 36 58

69 86 67 81 61 65 67 67

116

55

141393

63

50

167

44

221777

137

54

421331

1377655

* Les professeurs en conge d'etude ont ete exclus du denominateur dans le calcul de cespourcentages.** II n'y a pas, a I'UQAM, d'echelons hierarchiques traditionnels.*** Les questionnaires n'ont pas ete distribues aux professeurs en conge d'etude.

Source : Hasselback (1992); pour I'UQAM, Hasselback (1993).


TABLEAU 7Caracteristiques sociodemographiques — Composition et qualifications ducorps professoral (participants au sondage)

UA SFU SMU QU UT UW UL UQAM* Total

Composition du corpsprofessoral**

Age 48 50 42 40 45 47 39 45 45% de titulaires de 80 33 64 100 71 71 57 92 70la permanencePays d'origine - % deCanadiens 40 50 62 33 57 94 100 77 70

Qualifications desprofesseurs

% de professeurs titu- 93 100 62 33 71 82 100 54 75laires de doctorats ouayant termine leurscolarite de doctorat% de professeurs titu- 60 83 85 100 86 82 86 82 83laires d'une accreditationprofessionnelleExperience 17,8 8,8 9,8 11,2 14,6 16,1 9,6 12,5 12,1universitaire(en annees)Experience de 8,3 12,5 8,6 4,3 6,4 6,3 3,5 10 7,8l'exercice de laprofession comptable(en anndes)

* II n'y a pas, a l'UQAM, d'echelons hierarchiques traditionnels.** Nous ne presentons pas les donnees par etablissement ventilees selon le sexe, puisque lenombre de professeurs relativement modeste dans certaines universites risquerait de trahir lecaractere confidentiel des donnees. Le pourcentage observe pour l'ensemble des participantsestde 18 %.

Source : Hasselback (1992); pour l'UQAM, Hasselback (1993).

ont repondu au questionnaire. Notre etude revele que le professeur d'universite« type » en comptabilite est un professeur permanent age de 45 ans, de sexemasculin, ne au Canada, possedant huit annees d'experience pratique et titulaired'un doctorat de meme que d'un titre professionnel.

La carriere d'un professeur d'universite type comporte trois etapes. Sapremiere affectation est habituellement celle de professeur adjoint. L'obtentionde la permanence et la promotion au poste de professeur agrege dependent de laqualite de son rendement ; un professeur qui fait preuve d'un rendementexceptionnel pendant une certaine periode peut etre promu au rang deprofesseur titulaire. Ce modele vaut pour toutes les universites de l'echantillon,a l'exception de l'UQAM oil la hierarchie traditionnelle est absente'. Avec le


temps, selon le taux de rotation des professeurs, il est probable que lesprofesseurs franchissent progressivement ces differentes etapes. Dans lesuniversites de l'echantillon (voir le tableau 6), a l'exclusion de I'UQAM, laproportion de professeurs au poste de professeur titulaire (30 pour cent) et deprofesseur agrege (32 pour cent) s'etablit beaucoup plus bas que la moyennecanadienne de 37 et de 34 pour cent respectivement (voir Lennards, 1987). Laproportion correspondante des professeurs adjoints est plus elevee, puisqu'elles'etablit a 36 pour cent. Toutefois, nous n'avons pas juge importantes lesdifferences observees entre les universites de l'echantillon, differences pouvantetre attribuees au moment ou les postes ont ete offerts, a la creation de chairessous l'egide de fondations et au taux de succes des demandes de promotion dansles divers etablissements. Une autre source d'ecart est le fait que toutes lesuniversites, hormis l'University of Alberta, comptaient des chargesd'enseignement reguliers, dont le plus grand nombre est releve a l'University ofToronto (38 pour cent du total des professeurs de comptabilite).

Nos donnees (tableau 6) indiquent que 22 pour cent des professeurs decomptabilite sont des femmes — soit un peu plus que la moyenne nationale de20 pour cent. Les femmes demeurent neanmoins largement sous-representeespar rapport a la proportion d'etudiantes en comptabilite (54 pour cent dans lesecoles de l'echantillon ; voir Fortin et Amernic, 1994). La proportion deprofesseures varie entre 7 pour cent, a l'University of Alberta, et 48 pour cent, arUniversity of Toronto, les femmes etant concentrees dans les premiersechelons de la hierarchie. Notre etude a egalement revele que moins de femmesetaient titulaires d'un doctorat (41 pour cent des femmes par rapport a 61 pourcent des hommes).

En ce qui a trait aux qualifications des professeurs, les normes de l'AACSB(1991) indiquent que les professeurs, dans l'ensemble, doivent posseder lesqualifications universitaires et professionnelles requises pour accomplir lamission de l'ecole. Une personne est jugee posseder les quahfications requisessur le plan universitaire si elle est titulaire d'un doctorat, ou, dans certains cas,d'une maitrise, ou si elle justifie d'autres travaux universitaires specialises, etelle est jugee posseder les qualifications requises sur le plan professionnel si ellepossede a la fois une preparation universitaire et une experience professionnellepertinentes. Selon les normes de l'AACSB, au moins 50 pour cent desprofesseurs possedant l'equivalent regulier minimum (ERM)" devraientposseder les qualifications requises sur le plan universitaire, et 90 pour cent desprofesseurs ayant TERM devraient posseder les qualifications requises soit surle plan universitaire soit sur le plan professionnel. A l'automne 1992, lepourcentage des professeurs des universites de l'echantillon titulaires d'undoctorat (ou ayant termine leur scolarite de doctorat sans avoir redige leur these)etait de 58 pour cent (voir le tableau 6) et done superieur a la moyenne nationalede 44 pour cent pour la comptabilite (voir le tableau 2), mais inferieur a lamoyenne nationale pour l'ensemble des disciplines (68 pour cent en1990-1991). Ces donnees sont comparables a la proportion des professeurs decomptabilite des Etats-Unis titulaires d'un doctorat, qui s'etablit a 54 pour cent


(voir Schultz, 1989). Encore une fois, l'on observe de larges ecarts entre lesetablissements de Techantillon. L'University of Alberta, qui est accreditee parl'AACSB, presente le pourcentage le plus eleve de professeurs titulaires d'undoctorat (87 pour cent), tandis que l'UQAM en compte la proportion la plusfaible (36 pour cent). Si Ton s'en tient aux resultats pr6sentes au tableau 4, lesetudes de troisieme cycle a l'etranger sont une caracteristique des professeursdes universites de l'echantillon, 66 pour cent des diplomes de troisieme cycleayant ete decemes par des ecoles etrangeres. Les ecoles des Etats-Unis sont lessources les plus importantes, avec 57 pour cent des dipl6mes de troisieme cycle ;l'Europe vient en second avec 10 pour cent. Conformement aux previsions, lesuniversites francophones et anglophones different a cet egard. Dans le cas desuniversites anglophones, 67 pour cent des professeurs titulaires d'un doctoratviennent des ecoles des Etats-Unis, alors que 3 pour cent viennent des ecoleseuropeennes. Les universites francophones se caracterisent par une proportionplus faible de dipl6mes venant des ecoles des Etats-Unis (32 pour cent) et uneproportion plus grande de diplomes venant des ecoles europeennes (28 pourcent). Le facteur linguistique semble compter parmi les explications probablesde ces ecarts.

Comme l'illustre le tableau 3, l'University of British Columbia est le plusimportant fournisseur de diplomes de troisieme cycle. Cet etat de fait seconfirme dans les ecoles de l'echantillon, ou l'on retrouve 11 professeurstitulaires d'un diplome de cet etablissement. Les autres principaux foumisseursde diplomes de troisieme cycle sont Laval (4), Alberta, Queen's et WesternOntario (3), Waterloo et Toronto (2) et Universite de Montreal, Simon Fraser etUQAM (1). L'University of Minnesota (8), Cornell University (5) etl'University of Washington (6) sont les foumisseurs des Etats-Unis les plusfrequents. L'Universite de Grenoble (3) est le fournisseur europeen le plusfrequent.

Les resultats de notre questionnaire (voir le tableau 7) revelent que l'agemedian des professeurs de comptabilite des ecoles de l'echantillon est de45 ans, par rapport a l'age median des professeurs canadiens qui s'etablit a47 ans. Selon l'echelon hierarchique, l'age median des professeurs decomptabilitd est de 49, 46 et 38 ans pour les professeurs titulaires, agreges etadjoints, respectivement. La structure d'age indique cependant un corpsprofessoral plus jeune, avec 32 pour cent des professeurs ages de moins de40 ans, 53 pour cent ages de 40 a 54 ans, et 16 pour cent ages de 55 ans ou plus.Ces resultats peuvent etre compares aux moyennes des professeurs canadiensqui s'etablissent a 23 pour cent, 55 pour cent et 22 pour cent respectivement.Les resultats confirment la proportion plus elevee de professeurs adjoints encomptabilite.

Selon Lennards (1988), 55 pour cent des professeurs canadiens sont nes auCanada, 15 pour cent, au Royaume-Uni et 11 pour cent, aux Etats-Unis. AuQuebec, ces chiffres sont differents : 66 pour cent des professeurs sont nes auCanada, 7 pour cent, en France, 4 pour cent, au Royaume-Uni et 7 pour cent,aux Etats-Unis. Pour les universites de l'echantillon, 70 pour cent des


professeurs de comptabilite sont nes au Canada et 11 pour cent, aux Etats-Unis(voir le tableau 7). Ce taux eleve de citoyennete canadienne est engendre par lesuniversites francophones (Laval et UQAM), dans lesquelles 85 pour cent desmembres du corps professoral sont d'origine canadienne, par rapport a 64 pourcent dans les universites anglophones. Les barrieres de la langue, les differencesdans l'exercice de la profession comptable et l'approche plus clinique que Tontrouve dans les autres pays d'expression franâise peuvent expliquer le taux pluseleve de professeurs de comptabilite d'origine canadienne dans les universitesfrancophones.

Nous avons deja evoque le probleme que suppose l'atteinte d'un equilibreentre la rigueur d'un apprentissage theorique structure et l'exercice de laprofession. Le fait de pouvoir compter sur des professeurs chevronnes, qualifiessur le plan professionnel est juge important par les grands cabinets d'experts-comptables (Arthur Andersen & Co. et al., 1989) et par l'AACSB (1991). Lesnormes d'accreditation stipulent que le professeur de comptabilite « doitposseder un certain degre d'experience pratique pertinente en gestion et encomptabilite et doit justifier d'un degre approprie d'interaction professionnelleconforme a la mission de I'entite comptable » [traduction]. Deux variablesrepresentatives sont utilisees pour evaluer les connaissances pratiques desprofesseurs : le titre professionnel et le degre d'experience pratique encomptabilite. Comme l'indique le tableau 6, une proportion de 67 pour cent desprofesseurs des ecoles de rechantilJon possedent un titre professionnel, soitdavantage qu'aux Etats-Unis (oti cette proportion est de 60 pour cent), et ontdavantage que le niveau minimum de 40 pour cent de TERM exige parl'AACSB pour un departement dont la mission est de preparer les etudiants aexercer la profession comptable. En general, la proportion de professeurspossedant un titre professionnel se situe entre 60 et 70 pour cent, sauf dans lescas de l'Alberta, ou elle est inferieure (40 pour cent), et de Saint Mary's(86 pour cent) et Toronto (81 pour cent), oil elle est superieure. Le titred'expert-comptable [comptable agree] (58 pour cent) et celui de CertifiedPublic Accountant (8 pour cent) sont les qualifications professionnelles les plusfrequentes, 83 pour cent des participants au sondage etant detenteurs de Fun deces titres. Le titre de comptable en management accredite vient au deuxiemerang (17 pour cent), et le titre de comptable general licencie, au troisieme rang(5 pour cent).

Outre le titre professionnel, les professeurs qui ont participe au sondage(voir le tableau 7) ont accumule en moyenne 7,8 annees d'experience pratiqueavant de devenir professeurs titulaires. Conformement au modeled'accreditation, la verification est le domaine dans lequel les professeurs decomptabilite possedent le plus d'experience pratique (39 pour cent), suivie de lacomptabilite financiere, de la comptabilite de management et de la fiscalite (voirle tableau 8). Une grande proportion de l'experience evoquee (19 pour cent) aete acquise dans d'autres domaines (tels que la gestion et la consultation)^ Lesprofesseurs de comptabilite consacrent la plus grande partie de leur tempsd'enseignement a la comptabilite financiere (34 pour cent) et a la comptabilitede management (29 pour cent). La proportion d'experience pratique dans ces


TABLEAU 8Relation entre I'enseignement et l'experience de travail

Experience de travailPourcentage du

Mois Pourcentage temps d'enseignement

verificationComptabilite financifereComptabilite de managementSystemes d'information comptableFiscaliteComptabilite publiqueRecherche et methodologie comptableAutre

24,715,212,112,44,63,8s.o.

20,3

3914114

112

s.o.19

133429

310146

deux domaines est plus faible ; toutefois, l'experience en verification peut avoircomporte du travail relie a la comptabilite financiere et a la comptabilite demanagement.

Les activites des professeursLe questionnaire etait centre sur la combinaison d'activites menees par unmembre du corps professoral en comptabilite. Comme l'indique le tableau 1, lesresponsabilites des professeurs consistent en trois activites principales :enseignement, recherche et service, bien que la consultation soit une autreactivite ouverte a de nombreux professeurs en gestion. Deux modeles d'activitesont ete definis dans les ouvrages sur le sujet. Le modele traditionnel deHumboldt pose que tous les professeurs d'universite sont des chercheurs et quechaque professeur doit s'acquitter de ses trois responsabilites principales. Lesecond modele suppose que les trois activites principales sont sous laresponsabilite du departement, mais qu'elles doivent etre reparties entre lesprofesseurs en fonction de leurs interets et de leurs competences. Pour colligerde rinformation sur la semaine de travail du professeur d'universite, nous avonsdemande aux professeurs d'indiquer le pourcentage de leur temps de travailhebdomadaire qu'ils avaient consacre a un eventail plus complet d'activites, aucours des trois dernieres annees. Nous leur avons demande de porter deuxjugements : l'un sur l'annee universitaire de neuf mois et l'autre sur la perioded'ete traditionnelle. Les resultats, tels qu'ils figurent au tableau 9, indiquent unesemaine de travail moyenne de 50 heures pour les neuf mois de l'anneeuniversitaire et de 42,5 heures pour la periode d'ete, resultats qui sont similairesaux donnees des Etats-Unis (51,1 et 41,2 heures respectivement [Schultz, 1989])et du Quebec (50 et 40 heures respectivement [Bertrand, 1993]). Les donnees denotre sondage presentent 1'inconvenient d'etre fondees sur les declarationsmemes des professeurs, de sorte qu'il se peut que les semaines de travail soientexagerees (voir Boice, 1987).


TABLEAU 9Repartition du temps au cours d'une semaine type

Activites — Heures par semaine*

Annee Periodeuniversitaire estivalede neuf mois traditionnelle50,0 heures 42,5 heures

Enseignement — Comprend ie temps de preparation, le tempsde correction et les autres fonctions liees a I'enseignement,ainsi que le temps consacre aux contacts avec les etudiants.Comprend egalement la supervision et l'assistance pour lestravaux de dissertation et les memoires de maitrise.

Creation d'outils didactiques — Activites liees aI'amelioration de la qualite pedagogique du travaild'enseignement.

Recherche fondamentale — Activites liees a la creation denouvelles connaissances, y compris les activites directementliees a la redaction et a la diffusion des articles de recherche.

Recherche appliquee — Activites liees a l'application, autransfert et a Finterpretation des connaissances pour ameliorerl'exercice de la gestion et I'enseignement. Englobe desactivites directement liees a la redaction de textes destines auxrevues professionnelles et aux revues specialisees, de memequ'a la preparation de recensions d'ouvrages et d'exposestechniques.

Service-gestion — Inclut des taches administratives et quasi-administratives et la participation aux travaux de comites al'interieur de l'universite de meme qu'a l'exterieur, aupresd'organismes professionnels.

Travail remunere a l'exterieur

Perfectionnement — Inclut la participation a des congres, descolloques, la participation a des cours de formation structureset a des activites non structurees necessaires au suivi derevolution des sciences comptables et des sciences de lagestion.

* Les donnees sont arrondies a 0,5 % pres.

23 h(46 %)

8,5 h(17%)

1,5 h(3%)

1,5 h(3%)

3.5 h

3h(6%)

8h(16%)

4,5 h(9%)

5,5 h(13%)

14,5 h(34 %)

8,5 h(20%)

6h(14%)

2,5 h(6%)

2h(5%)

Une comparaison entre les professeurs qui ont leur permanence et ceux quine l'ont pas revele qu'au cours de l'annee universitaire, leur semaine de travaildiffere de trois heures, les professeurs qui ont leur permanence declarant


travailler 50,8 heures par semaine et les professeurs qui ne l'ont pas, 47,9 heurespar semaitie. Pour la periode d'ete, le tiotnbre d'heures travaillees est plusfaible, dans l'ensemble, avec un total de 44,3 heures pour les professeurs ayantleur permanence et de 40,0 heures pour les professeurs ne T ayant pas.

Le temps qu'un professeur consacre a l'enseignement, a la recherche et auservice est fonction des caracteristiques qui lui sont propres (ses valeursessentielles et sa socialisation anterieure), du contexte organisationnel(caracteristiques ou regies de l'etablissement, valeurs ou convictions descoUegues du departement), de la discipline et de 1'echelon hierarchique(Finkelstein, 1982). Le facteur le plus important semble etre celui des valeursprofessionnelles personnelles du professeur, suivies des regies appliquees parles departements en ce qui a trait a la charge de travail. Rien ne permetd'aifirmer que les systemes de retribution en vigueur dans les etablissementsd'enseignement soient, pour les professeurs, un important facteur de motivationa se consacrer a des taches pour lesquelles ils ne sont pas deja predisposes (Dill,1986). Les universites axees sur la recherche ont toutefois tendance a recruterdes professeurs qui partagent les memes valeurs.

Les recherches relatives au travail des professeurs revelent que dans tousles etablissements, ces demiers se consacrent avant tout a l'enseignement, lesprofesseurs de 1'Ontario et du Quebec reservant 50 pour cent de leur tacheannuelle (soit 22,5 heures par semaine) a des activites d'enseignement (RapportArchambault, 1989). Aux Etats-Unis, la majorite des professeurs consacrent20 heures ou plus aux activites d'enseignement chaque semaine (Finkelstein,1982). II existe des differences parmi les etablissements des Etats-Unis, lesprofesseurs des universites dites specialisees en recherche declarant consacrermoins de temps a l'enseignement et davantage a la recherche et a la formationdes etudiants de deuxieme et troisieme cycles. Au cours des neuf mois del'annee universitaire, les professeurs des universites des Etats-Unis quidecernent des diplomes de troisieme cycle consacrent 20,9 heures al'enseignement, alors que leurs coUegues des universites qui ne decernent pasde diplomes de troisieme cycle consacrent 23,5 heures a l'enseignement(Schultz, 1989). Dans la presente etude, les professeurs des universites del'echantillon declarent consacrer a l'enseignement et a la creation d'outilsdidactiques 26 heures (52 % de leur semaine de travail) durant l'anneeuniversitaire et 9,0 heures (21 pour cent de leur semaine de travail) durant laperiode estivale (tableau 9).

Les etudes portant sur le travail des professeurs aux Etats-Unis indiquentque 42 pour cent de ceux qui enseignent dans les universites dont le programmeest de quatre ans consacrent moins de cinq heures par semaine a la recherche(Carnegie Foundation for the Advancement of Teaching, 1984). Encomptabilite, Schultz (1989) indique que, durant les neuf mois de l'anneeuniversitaire (les donnees relatives a la periode estivale figurent entreparentheses), les professeurs des universites qui decernent des diplomes detroisieme cycle consacrent 12,9 (18,5) heures a la recherche, alors que lesprofesseurs qui enseignent dans les universites qui ne decernent pas de diplome


de troisieme cycle consacrent 7,5 (9,0) heures a la recherche. Au Quebec et enOntario, les professeurs consacrent de 11 et 13,5 heures a la rechercherespectivement (Rapport Archambault, 1989). Dans la presente etude, 11 pourcent seulement des membres du corps professoral ont declare consacrer moinsde cinq heures par semaine aux activites de recherche, tant durant la periodeestivale que durant les neuf mois de i'annee universitaire. En moyenne, lesmembres du corps professoral consacrent 12,5 heures (25 pour cent de leursemaine de travail) a la recherche au cours de l'annee universitaire et 23 heures(54 pour cent de leur semaine de travail) a la recherche durant l'ete. II sembleque les professeurs ayant participe au sondage dans les ecoles de l'echantillonconsacrent davantage de temps a la recherche que leurs collegues des ecoles degestion et qu'une plus grande proportion d'entre eux consacrent une periodeimportante a la recherche. Les resultats des etudes portant sur la charge detravail des professeurs donnent a penser que la quantite de temps que reclamentles activites de recherche peut avoir une incidence positive sur le rendement encette matiere. La relation apparait cependant curvilineaire, le temps derecherche optimal etant d'environ 30 pour cent (Dill, 1986).

Les roles de service et de gestion des professeurs englobent les tachesuniversitaires (taches administratives, taches quasi-administratives et travail decomites) et les services externes a la collectivite ainsi que les servicesprofessionnels externes (lecture d'articles scientifiques pour des publicationsspecialisees, examen de projets de subvention et fonctions dans des associationsprofessionnelles ou universitaires). Les resultats d'etudes anterieures menees auCanada et aux Etats-Unis indiquent que les professeurs consacrent en moyenne12 heures par semaine aux fonctions de service et de gestion (RapportArchambault, 1989). Les professeurs ayant participe au sondage dans lesuniversites de l'echantillon ont declare consacrer 8,5 heures par semaine, aucours de l'annee universitaire et 6 heures par semaine au cours de l'ete a leursfonctions de service et de gestion (tableau 9). Bien que ces chiffres soientinferieurs a la moyenne des professeurs en general, ils sont semblables a ceuxque Ton trouve pour les professeurs de comptabilite aux Etats-Unis (8 heures et5,2 heures respectivement). Pour approfondir l'etude de cette question,notamment en termes de service a la profession, nous avons demande auxprofesseurs de comptabilite d'indiquer le nombre de jours qu'ils avaientconsacres a servir les organismes professionnels de comptabilite et lesassociations universitaires au cours des trois demieres annees. En moyenne, ilsont consacre 6,8 jours par annee aux organismes professionnels et 3,1 jours parannee aux associations universitaires. Ces chiffres correspondent a environ 1,3et 0,6 heure par semaine consacree a ces deux types d'organisations.

II arrive tres souvent que les activites des professeurs ne se limitent pas aI'enseignement, a la recherche et au service, mais qu'elles component desfonctions remunerees a l'exterieur. Les professeurs peuvent consacrer une partiede leur temps a l'exercice de la profession ou peuvent etre soUicites, en qualited'experts, par des entreprises, par des associations professionnelles ou parl'Etat. Bien que le travail de consultation a l'exterieur soit un sujet qui risque


d'etre delicat, il existe peu de donnees relatives a l'importance de ce genre detravail. Le sondage de Lennards (Rapport Archambault, 1989), bien qu'il nelivre pas d'information sur le temps que consacrent les professeurs a cesactivites, indique que 71,1 pour cent des professeurs au Canada reôivent desrevenus supplementaires provenant de sources externes ou de chargesd'enseignement supplementaires. Les resultats des etudes portant sur le travailde consultation des professeurs indiquent que les professeurs qui font de laconsultation sont aussi susceptibles de participer a l'enseignement et a lagestion que leurs pairs qui ne font pas de consultation, et qu'ils sont davantagesusceptibles de participer aux reseaux de comptabilite et aux publications(Patton et Marver, 1979). Les resultats du sondage mene aupres des professeursde comptabilite des Etats-Unis indiquent que les professeurs des universites nedecemant pas de diplome de troisieme cycle consacrent 70 pour cent plus detemps a des activites remuneratrices que les professeurs des universitesdecernant des diplomes de troisieme cycle (Schultz, 1989). Ces resultatssemblent contraster avec les resultats precedents, du fait que les professeurs desuniversites qui decement des diplomes de troisieme cycle ont generalement uneproductivity superieure en matiere de recherche. Nous n'avons pas examine cesquestions dans la presente etude, mais elles meritent d'etre approfondies, dememe que la combinaison « optimale » d'activites. En moyenne, les professeursde comptabilite des universites de l'echantillon consacrent peu de temps auxactivites exterieures remuneratrices, soit 1,5 heure par semaine au cours del'annee universitaire et 2,5 heures par semaine durant I'ete (tableau 9). Ceschiffres sont inferieurs de 50 pour cent a ceux des professeurs des universitesdecemant des diplomes de troisieme cycle aux Etats-Unis.

Compte tenu de la diversite des ecoles de l'echantillon, il n'est pas etonnantde constater l'existence d'importantes differences dans la semaine de travail desprofesseurs entre les etablissements (tableau 10, a) et b)). Au cours de l'anneeuniversitaire, l'affectation des heures aux activites d'enseignement varie de30,2 heures, a l'University of Alberta, et 28,3 heures a Saint Mary's jusqu'a15,9 heures a l'UQAM et 16,5 heures a Queen's. Au cours de la periodeestivale. Saint Mary's prend le premier rang avec 10,8 heures, suivie de Torontoavec 5,4 heures. Dans toutes les autres universites, les professeurs consacrentmoins de 3,2 heures par semaine aux activites d'enseignement au cours de laperiode estivale. Les professeurs de l'University of Alberta et de l'UniversiteLaval consacrent le plus de temps a la recherche fondamentale, tant durantl'annee universitaire (12,8 et 11,1 heures respectivement) que durant la perioded'ete (28,4 et 20,4 heures respectivement). Les professeurs de Queen's et derUQAM consacrent le plus de temps aux projets de recherche appliqueefinances au moyen de bourses, tant durant l'annee universitaire (7,5 et7,1 heures respectivement) que durant la periode estivale (13,5 et 13,8 heuresrespectivement).

L'University of Toronto, l'UQAM et l'University of Waterloo se classentdans les premiers rangs en ce qui a trait au temps consacre au service et a lagestion, leurs professeurs consacrant plus de neuf heures par semaine a ces


TABLEAU 10a) Repartition du temps au cours de l'annee universitaire de neuf mois (en heures)

Activites

EnseignementRecherche fondamentaleRecherche appliqueeCreation d'outils didactiquesService - gestionTravail remun6re a l'exterieurPerfectionnement

UA

30,212,82,52,06,30 ^2,2

SFU

26,29,2

3,10,9

7,10,32,4

SMU

28,35,74,02,54,71,30,9

QU

16,510,47,51,67,62,30,8

UT

19,52,94,97,79,25 00,8

UW

21,9

9,13,43,4

10,52,7

1,4

UL

23,3

11,1

2,13,25,60,02,4

UQAM

15,95,5

7,12,3

12,8

1,51,4

Total 56,2 49,2 47,4 46,7 50,0 52,4 47,7 46,5

b) Repartition du temps au cours de la periode d'ete traditionnelle (en heures)

Activites

Enseignement

Recherche fondamentaleRecherche appliqueeCreation d'outils didactiques

Service - gestionTravail remunere a l'exterieurPerfectionnement

Total

UA

3,128,4

8,54,4

2,00,52,3

49,2

SFU

1,019,85,8!,3

1,40,32,9

32,5

SMU

10,88,7

7,03,6

2,14,10,7

37,0

QU

1,27,4

13,53,06,73,71,2

36,7

UT

5,4

11,15 89,9

11,24,9

0,3

48,6

UW

1,915,77,86,5

8,93,62,6

47,0

UL

2,320,4

2,38,02,72,02,3

40,0

UQAM

2,6

6,213,86,18,4

1,11,4

39,6

activites au cours de l'annee universitaire et plus de huit heures au cours del'ete. Ce classement ne semble pas s'expliquer par les services aux organismesprofessionnels et universitaires, puisque ces etablissements ne figuretit pas aunombre des chefs de ftle relativement a ces services, Ainsi, Toronto obtient leclassement le plus bas, avec moins de trois jours par annee, II faut, parconsequent, chercher l'explication a l'interieur meme de l'etablissement, dans lastructure administrative des departements, par exemple,

Les universites de l'echantillon ont egalement ete regroupees en fonction dela repartition du temps entre les activites universitaires, a l'aide d'une analysede groupage par degre. Pour l'annee universitaire, le premier groupe forme secompose des universites Alberta, Simon Fraser, Laval et Saint Mary's, (Cettedemiere ne faisait pas partie du groupe dans un premier temps,) Le deuxiemegroupe reunit les universites Queen's, UQAM et Waterloo. Toronto forme ungroupe a elle seule. Pour la periode d'ete, les universites Alberta, Simon Fraser,Laval et Waterloo forment un groupe, un deuxieme groupe etant constitue parles universites Queen's et UQAM ; les universites Saint Mary's et Torontoforment deux groupes differents.


Selon les developpementalistes, la repartition du travail entrerenseignement, la recherche et le service peut varier avec l'echelonhierarchique (Baldwin et Blackburn, 1981). D'autres chercheurs ne partagentpas cet avis et soutiennent au contraire que les mecanismes sociaux, comme lesattentes des pairs et le renforcement social qu'assurent les publications,motivent les professeurs. Dans le but d'etudier ces questions, nous avonssubdivise la repartition du temps en fonction de l'echelon hierarchique et der accession a la permanence (tableau 11, a) et b)). Les donnees revelent qu'aucours de l'annee universitaire, le temps consacre a la recherche fondamentalefinancee au moyen de bourses est plus grand pour les professeurs adjoints etpour les professeurs n'ayant pas leur permanence, ces demiers consacrant moinsde temps au service et a la gestion.

Au cours de la periode estivale, nous avons constate que les professeursn'ayant pas leur permanence consacraient beaucoup plus de temps aux activitesde recherche fondamentale que les professeurs ayant leur permanence, cesdemiers reservant davantage de temps a la recherche appliquee financee au

TABLEAU 11a) Repartition du temps selon l'echelon et la permanence - Annee universitaire

Poste

Prof, titulaireProf, agregeProf, adjointCharge d'ens.Prof, permanentProf, non perm.*

n

27

25186

5317

Ens.

21,622,224,829,622,523,2

Rech.fond.

7,14,4**

15,03,56,3***

14,0

Rech.appl.

6,43,82,33,05,22,0

Creationd'outilsdidact.

3,04,0

1,62,92,23,3

Service-gestion

11,79,7**3,13,6

10,4**3,7

Travailext.

1,5

2,10,73,4

1,61,2

Perf.

1,11,82,0

1,0

1,51,9

b) Repartition du temps selon l'echelon et la permanence — Periode d'ete

Poste Ens.Rech.fond.

Rech.appl.

Creationd'outilsdidact.

Service- Travailgestion ext.

* A l'exclusion des charges d'enseignement.**p<0,01.*** p < 0,05.

Perf.

Prof, titulaireProf, agregeProf, adjointCharge d'ens.Prof, permanentProf, non perm.*

2524173

2,33,3**4,8

11,82,8***4,8

15,28,7***

24,612,813,919,6

9,99,64,24,49,8**3,6

5,67,53,03,76,23,9

9,65,82,50,97,33,6

2,04,0

1,14,72,72,0

1,72,02,20,7

1,82,3


moyen de bourses. Ces resultats concordent avec les theories de la psychologiedeveloppementale et avec le fait que les criteres de renouvellement, d'accessiona la permanence et de promotion portent en grande partie sur la recherchefondamentale et la productivity en matiere de recherche.

La repartition du temps entre l'enseignement, l'apport intellectuel et leservice peut subir I'influence de facteurs tels que la charge d'enseignementnormale, le nombre de modules de cours enseignes a chaque trimestre, lenombre de preparations differentes qui sont effectuees, le niveau des coursenseignes et la possibility d'obtenir des charges d'enseignement reduites. SelonFAACSB, pour permettre aux professeurs d'apporter leur contribution a larecherche, il ne faudrait pas leur confier dc charges d'enseignement depassant12 heures par trimestre et, dans le cas des ecoles qui accordent une plus grandeimportance a l'apport intellectuel, les charges d'enseignement devraient etreadaptees a la baisse en consequence. Le Rapport Archambault (1989) a permisde constater que 29 pour cent des professeurs canadiens declarent avoir unecharge de travail normale de deux cours ou modules par trimestre et que 43 pourcent disent avoir une charge de deux ou trois cours ou modules par trimestre.Nos resultats concordent avec cette constatation. Pour certaines universites, dontl'UQAM et SMU dans notre echantillon, les charges annuelles d'enseignementsont precisees dans les conventions collectives des professeurs.

Dans le tableau 12, nos donnees indiquent que les membres du corpsprofessoral des universites de l'echantillon ont enseigne, en moyenne,I'equivalent de 11,7 credits (3,9 modules de trois credits) par annee au cours desannees universitaires 1989-1990, 1990-1991 et 1991-1992, soit beaucoupmoins que le maximum de 12 heures par trimestre requis par l'AACSB. Lesnombres varient entre 9,8 a Queen's et 14,9 a Saint Mary's. En moyenne, lesprofesseurs des universites de l'echantillon ont procede a 4,5 preparations decours (premier cycle, 2,9 ; deuxieme cycle, 1,3 ; troisieme cycle, 0,24) durantles trois demieres annees. Saint Mary's et Toronto affichent les chiffres les pluseleves, avec 7,8 et 6,0 preparations de cours respectivement. Dans toutes lesautre ecoles, le nombre des preparations de cours est inferieur a cinq. Pourevaluer I'incidence du nombre de modules enseignes et du nombre depreparations differentes effectuees sur le temps attribue aux activitesd'enseignement, nous avons soumis ce dernier a une regression relative a cesdeux facteurs. Nos resultats montrent que ces facteurs n'ont pas d'incidence

TABLEAU ] 2Charge annuelle d'enseignement

Activites

Charge d'ens. normaleCredits enseignesPreparations de cours

UA

410,44,1

SFU

412,13,7

SMU

614,97,8

QU

49,84,7

UT

610,36,0

UW

411,43,1

UL

410,24,2

UQAM

411,63,0

Total

4,511,74,5


significative. Lorsque les donnees relatives aux professeurs qui n'ont pas leurpermanence sont traitees separement. Ton constate que, bien qu'ils aientenseigne le meme nombre de modules par annee, ils ont proced6 a une nombreinferieur de preparations de cours (3,9 par rapport a une moyenne de 4,7 pourles professeurs ayant leur permanence).

La pratique consistant a liberer les professeurs de leur charge normaled'enseignement peut etre appliquee pour compenser les taches administrativeset le perfectionnement des professeurs (creation d'outils didactiques etrecherche). Toutes les universites, a l'exception de Queen's qui n'a pas dedepartement de comptabilite, ont declare reduire la charge d'enseignement deleurs directeurs de departement a une proportion variant entre 33 et 50 pour centde la charge normale d'enseignement. Bien que les professeurs se plaignent desurcharges de travail, de lourdes charges d'enseignement, d'exigences eleveesen matiere de recherche et d'un soutien mitige en ce qui a trait aux bourses derecherche. Ton commence a s'interroger sur l'utilite des programmes visant aliberer les professeurs d'une partie de leur charge de travail. Les constatationsde Boice (1987) indiquent que les professeurs qui sont liberes de leur tachepersistent habituellement a accomplir les memes fonctions; le temps consacre ala recherche n'augmente pas durant le trimestre au cours duquel les professeurssont liberes d'un cours, et les nouveaux professeurs ne semblent manifesteraucun accroissement de productivity a la suite de la suppression d'un seul coursde leur charge d'enseignement. Une forme de soutien visant a encourager denouvelles habitudes de travail, a favoriser l'etablissement d'objectifs clairs et aliberer les professeurs de leurs cours pendant un trimestre pourrait contribuer aameliorer l'efficience de ces programmes.

Comme nous l'avons confirme plus tot, la production intellectuelle formeun bloc de responsabilites central en enseignement superieur. Notre sondagenous a permis de determiner la proportion du temps que les professeursconsacrent a la recherche (25 pour cent au cours d'un trimestre universitaireregulier et 54 pour cent en ete). La norme ICI de l'AACSB (1991) exige que« les professeurs livrent un apport intellectuel continu approprie a la mission del'ecole » [traduction]. Les trois elements de l'apport intellectuel, la recherchefondamentale, la recherche appliquee et la creation d'outils didactiques (dont ilest question aux tableaux 9 et 10), sont definis par l'AACSB. L'importancerelative accordee aux differents types d'apports est determinee par la mission del'ecole. Le resultat de ces apports intellectuels de^âit etre soumis a l'examenminutieux du public par Fintermediaire des pairs du milieu universitaire ou despraticiens (AACSB, 1991).

Une methode permettant de mesurer la productivity des activites derecherche fondamentale consiste a examiner les publications des professeursdans les revues specialisees dont les articles sont revises par un comite delecture. Nous sommes conscients que les perceptions relatives au choix desrevues susceptibles d'interet peuvent varier, en particulier a l'echelleinternational (voir Beattie et Ryan, 1989 ; Nobes, 1985, 1986). Cette methodea ete adoptee dans bon nombre de pays et a suscite un interet particulier au


Royautne-Uni (voir, par exetnple, Lyall, 1978 ; Gray, Haslam et Prodham, 1987 ;Nobes, 1987 ; et Gee et Gray, 1989 pour une analyse des publications desprofesseurs de comptabilite), Un sondage des articles publies par les professeursde comptabilite canadiens dans 10 revues specialisees dont les articles sontrevises par un comite de lecture entre 1976 et 1989 revele qu'un petit noyau dechercheurs actifs cumulent une part importante des publications (Richardson etWilliams, 1990). La moyenne, pour l'ensemble des professeurs de comptabiliteayant leur permanence au Canada, est d'environ un article tous les 22 ans. Cesresultats vont dans le meme sens que ceux de recherches precedemment meneesaux Etats-Unis indiquant que les deux cinquiemes de tous les professeurs n'ontjamais publie d'article dans une revue (Bayer, 1973) et qu'environ 10 pour centde tous les scientifiques produisent 90 pour cent de tous les travaux publies(Wilson, 1967).

Diverses theories relatives a la productivity des professeurs en matiere depublications ont ete avancees par les chercheurs. L'on s'entend, peu importe ladiscipline, sur le fait que les capacites, la qualite des programmes d'etudessuperieures, la productivity initiale, la qualite du premier travail et le sexe sontdes determinants majeurs de la productivite en matiere de publications. Rodgerset Maranto (1989) ont derive un module optimal, reposant sur des basestheoriques, relatif a la productivite en psychologie. Leur modele montre que lescapacites ont une incidence sur la productivite en matiere de publications defaôn a la fois directe et indirecte, en donnant acces a la fonnation dans desprogrammes prestigieux d'etudes superieures. Le fait de suivre un programmeprestigieux influe indirectement sur la productivite en donnant acces a desemplois de professeurs dans d'autres programmes prestigieux. Le sexe a uneincidence sur la quantite de publications, mais pas sur la qualite despublications. En comptabilite, Maranto et Streuly (1994) observent des resultatssemblables, a l'exception du fait qu'il n'existe pas de lien direct entre lescapacites et la productivite. Dans les deux etudes, les resultats indiquent que lefait de suivre un programme de troisieme cycle qui n'est pas prestigieux etl'obtention de postes dans des programmes qui ne sont pas prestigieux sont uneentrave au succes en matiere de publications.

Ces resultats ont des consequences serieuses pour les professeurscanadiens. Peu d'ecoles canadiennes sont classees parmi les ecolesprestigieuses. Ainsi, Brown et Gardner (1985) ont classe les ecoles en fonctiondu total des auteurs cites dans quatre revues universitaires en comptabilite, etMittermaier (1991) a produit un classement base sur la representation dans lesequipes editoriales de 13 revues universitaires en comptabilite. Dans les deuxetudes, l'University of British Columbia etait la seule ecole canadienne figurantau nombre des 20 ecoles chefs de file. Non seulement n'y avait-il aucune ecoleoffrant un diplome en franfais, mais le sondage des ecoles canadiennes realisepar Richardson et Williams (1990) revele que seule l'Universite Laval seclassait parmi les 20 ecoles canadiennes chefs de file. II semblerait que lesCanadiens qui veulent maximiser leur productivite en matiere de recherchedoivent etudier aux Etats-Unis pour obtenir leur diplome de troisieme cycle et y


demeurer, une fois leur diplome obtenu. La reintegration d'une universitecanadienne ou, pire encore, d'une universite francophone, risquerait de faireobstacle a leur reussite en ce qui a trait a la publication.

De nombreuses mesures differentes ont ete suggerees pour evaluer lerendement des professeurs en matiere de recherche. La plupart d'entre elles sontfondees sur les produits ecrits de la recherche, puisqu'il est aise de classer lesecrits comme ayant ete publies ou non publies et de les denombrer. L'etude deRichardson et Williams (1990) se limite a 10 revues dont les articles sont revisespar un comite de lecture. Leur choix de mesure de productivity comporte desrestrictions etant donne qu'il exclut les resultats d'autres travaux de recherche,tant fondamentale qu'appliquee, finances au moyen de bourses (par exemple,les productions dans d'autres revues dont les articles sont revises par un comitede lecture mais qui sont exclues de l'echantillon, les monographies derecherche, les revues professionnelles et les recensions d'ouvrages), les exposeslivres dans le cadre de congres et les activites de creation d'outils didactiques(manuels, cas et applications logicielles, par exemple). Si l'on elargit la porteede l'analyse, differentes ponderations peuvent etre appliquees pour comparer lesdivers types de publications. Le simple denombrement, avec ou sansponderation, ne tient pas compte du contenu et de la qualite de la recherche.Une fafon d'evaluer cet aspect qualitatif des resultats de la recherche consiste adenombrer les citations. La citation d'un article est une variable representativede la reconnaissance par d'autres chercheurs de la pertinence d'un article.Certes, nous sommes conscients que les citations excluent les nouveauxprofesseurs et presentent de nombreuses autres lacunes, comme celle de lacitation par les auteurs de leurs propres articles, mais les faits permettent decroire que le denombrement des citations offre une mesure objective de laproductivity, de la pertinence, de la quality et de l'influence (Braxton et Bayer,1986).

Compte tenu du fait que les apports intellectuels peuvent revetir plusieursformes, nous avons eu recours, dans la presente etude, a plusieurs mesures de laproductivity. Nous avons utilise, en premier lieu, la methode de pointage deRichardson et Williams (1990), et les resultats pour les ecoles de Techantillonont ete mis a jour pour les annees 1990 a 1993 inclusivement (tableau 13).

Toutes les universites de l'echantillon sont representees par des articlespublies dans des revues que Richardson et Williams ont soumis audenombrement, entre 1976 et 1993. Etant donne qu'il n'y a eu aucunemodification dans la classification des universites depuis 1989, seules lesdonnees mises a jour sont analysees. Trois groupes d'universites ont ete definis,en fonction de leur productivity par professeur : productivity elevee (Toronto etAlberta), productivity moyenne (Simon Fraser et Waterloo) et productivity faible(Laval, Saint Mary's et UQAM). Le nombre d'annees de participation auxcomites de redaction des professeurs associes a chaque university a suggere unerepartition en deux groupes : participation elevee (Alberta, Waterloo, Toronto etQueen's) et faible participation (Laval, Simon Fraser, Saint Mary's et UQAM).


TABLEAU 13Professeurs de comptabilite — Productivite en matiere d'apport intellectuelRevues selectionnees*

Productivite

Publications

1976-89-Total1990-93-Total1976-93-Total

- Par prol

UA

15,76,6

22,3". 0,15

Annees de participationa des comites de redaction

1976-891990-931976-93

262450

SFU

6,52,08,50,12

459

SMU

1,01,02,00,01

000

QU

8,04,2

12,20,10

137

20

UT

25,85,9

31,70,20

168

24

UW

10,011,821,80,08

212849

UL

1,53,55,00,02

448

UQAM

0,52,0

2,50,00

1

67

Total

6937

1060,06

8582

167

* Les dix revues selectionnees sont les suivantes : Auditing, Accounting Organizations andSociety, Accounting Review, Recherche comptable contemporaine. Journal of AccountingResearch, International Journal of Accounting, Journal of Accounting and Economics,Abacus, Accounting Historians Journal, et Journal of Accounting and Public Policy.

Source : Richardson & Williams (1990); et la mise a jour des auteurs.

La deuxieme mesure est egalement basee sur les resultats des apportsintellectuels. Elle tient cependant compte du fait que les professeurs decomptabilite peuvent mettre leurs apports a la disposition de la profession encreant des manuels, des cas et des didacticiels. Pour coUiger de rinformationsur la production en recherche appliquee et sur les activites de creation d'outilsdidactiques, information qu'il est difficile d'obtenir aupres de sourcespubliques, nous avons demande aux professeurs de produire une liste de leurspublications des cinq demieres annees (1988 a 1992) et de les classer dans lestrois categories que nous avons defmies plus tot, soit la recherche fondamentale,la recherche appliquee et la creation d'outils didactiques. Nous savions, aumoment d'elaborer le questionnaire, qu'il s'agissait la d'une question delicate,notamment en raison du caractere confidentiel de rinformation, mais nousestimions qu'il etait important de recueillir autant de renseignements quepossible sur le developpement intellectuel. Nous nous sotnmes engages aupresdes participants a proteger le caractere confidentiel de toutes les reponses auxquestions et a ne publier que des resultats agreges. Quoi qu'il en soit, 57 pourcent des participants ont repondu a cette partie du sondage, Les donnees ont etecodifiees et classees selon les trois categories principals et les categoriesintermediaires indiquees au tableau 14, Tous les types de production avaient lameme ponderation et nous n'avons apporte aucun ajustement pour les articlesecrits en collaboration (contrairement a Richardson et Williams, 1990).


TABLEAU 14Productivite en matiere d'apport intellectuel

Productivite

Recherche fondamentaleArticles de revuesMonographies de rechercheChapitres de manuelsComptes rendus de discussions

Recherche appliqueeRevues professionnellesRecensions d'ouvrages, monographies)Autres (par ex.: chapitres d'ouvrages,

monographies)

Creation d'outils didactiquesManuelsCasAutres (par ex. : articles, logiciels, problemes)

Totale

169111131431

110742115

92214130

Moyenne

3,72,40,30,30,7

2,31,60,40,3

2,00,50,90,6

Les professeurs qui ont foumi une liste de publications ont un bon indice deproductivite, ce qui constituait peut-etre une motivation supplementaire arepondre. Bien stir. Ton est aux prises, une fois encore, avec le probleme del'autoselection et du parti pris. En moyenne, les professeurs qui ont repondu ontproduit neuf publications au cours des cinq demieres annees, reunissant les troisaspects de l'apport intellectuel, avec 3,7 productions pour la recherchefondamentale, 2,3 pour la recherche appliquee et 2,0 pour la creation d'outilsdidactiques. Les formes de productions les plus frequentes sont la publicationdans des revues savantes dont les articles sont revises par un comite de lecture(2,9) et la publication dans des revues professionnelles (2,3). La productivite enrecherche fondamentale et en recherche appliquee presente une correlationpositive, et Ton observe une correlation positive, mais non significative, entre laproductivite dans la creation d'outils didactiques et les autres formes deproduction. II semble que la prise en compte de la seule production de travauxde recherche fondamentale entraine une sous-estimation de la productivite desprofesseurs de comptabilite canadiens. Aussi, les professeurs qui travaillent a larecherche fondamentale ne s'isolent pas dans une tour d'ivoire ; ils contribuentegalement a l'exercice de la profession comptable. Comme l'indique letableau 15, toutes les ecoles contribuent aux trois categories de productions.Pour Alberta, Simon Eraser, Queen's, Waterloo et Laval, l'apport relatif le plusimportant est celui de la recherche fondamentale. Pour Toronto et l'UQAM,l'apport le plus important est celui de la recherche appliquee, alors que l'apportest concentre sur la creation d'outils didactiques a Saint Mary's".

La question du peu de financement accorde a la recherche en gestion a eteevoquee a maintes reprises. L'on a reclame plusieurs fois la constitution d'un

3,61.60.2

1,30,62.3

11,35,08,3

3,53,82.0

3,63,31,3

3,81,02.8

1,72,62,0


TABLEAU 15Productivite en matiere d'apport intellectuel par universite(reponses au questionnaire)

Productivite UA SFU SMU QU UT UW UL UQAM

Recherche fondamentale 3,8Recherche appliquee 1,6Creation d'outils didactiques 1,0

organisme autonome de subvention de la recherche en formation de gestion(voir D'Cruz, 1989). Les professeurs de comptabilite peuvent presenter desdemandes de subvention au CRSH. L'on trouve au tableau 16 des donneesrelatives aux subventions octroyees ; malheureusement, ces donnees ne sont pasventilees de fa§on a permettre une mesure du taux de succes des demandeurs dudomaine de la comptabilite. Les donnees revelent un fmancement relativementmodeste de la recherche, la comptabilite n'ayant pour sa part jamais recolte, aucours des 10 demieres annees, plus de 10 pour cent des credits octroyes par leComite d'etudes en administration. Le classement par etablissement revele,parmi les universites de l'echantillon, qu'Alberta et Queen's sont de frequentsbeneficiaires de subventions. En ce qui a trait aux subventions de recherchestrategique, au cours des demieres annees, Waterloo, Queen's, Laval et Albertaont fait bonne figure.

Le desequilibre relatif du financement du CRSH tient probablementdavantage a la rarete des demandes qu'a leurs lacunes sur le plan du respect descriteres de financement. Cela peut etre attribuable a l'existence des autressources de fmancement que sont les organismes professionnels et les fondationsdes cabinets comptables. Une autre explication possible serait celle de Paquet(1989), selon qui les normes du CRSH orientees vers la discipline pourraient nepas favoriser les projets davantage axes sur la recherche appliquee desprofesseurs de gestion.

La remunerationLa caracteristique dominante des structures salariales universitaires est celled'un profil de carriere et de revenu relativement abrupt, qui se traduit par dessalaires de depart modeste et des ajouts au fur et a mesure que la carriereavance, jusqu'a la retraite (Grant, 1993). Les universites et les professeursentretiennent des relations de travail a long terme qui font en sorte que laremuneration est deplacee a la fin du contrat « implicite ». Les universites ontinteret a conclure ce genre de contrats etant donne qu'il est difficile de contrSlerle travail d'un professeur, que ces contrats reduisent le taux de rotation et queinformation relative a la productivite future des nouveaux professeurs, aumoment de l'embauche, est asymetrique. Ces regimes de remunerationinteressent les professeurs s'il y a retribution financiere et engagement a longterme de la part de l'universite. Nous avons analyse quatre aspects de la

1982-831983-841984-851987-881988-89

1989-901990-911991-92

12213

124

9 10026 65514 6921000057 182

37 23360 76577 850


TABLEAU 16Subventions de recherche du CRSH en comptabilite, 1982-1992(Comite des etudes administratives — Comite 14)

Comptabilite Fonds octroyes Universites ($)Nombre $

UBCToronto (16 875), UBC (9 780)McMaster (4 072), UBC (10 620)OttawaAlberta et Queen's (32 530), UNB (8 100)Windsor (16 552)McMasterAlberta et Queen's (48 900), UNB (11 865)Queen's (35 000), UBC et Alberta (24 950),UNB (8 000), Waterloo (9 900)Dalhousie (38 000), Regina (10 000),Sherbrooke (21 500), UBC (48 000),UNB (28 000), UQAM (19 700),Windsor (17 760)

Nota : Aucune subvention de recherche n'a ete accordee en 1985-1986 et en 1986-1987.Pour la periode 1984-1993, l'on ne compte que quatre subventions de recherche octroyees a lacomptabilite par la Division des subventions stratdgiques du CRSH. Deux subventionsrepr6sentant globalement 16 810 S (a l'UBC et la WLU) ont ete accordees en 1985-1986 dansle cadre du concours ayant pour thfeme « La gestion de Torganisation au Canada ». Deuxautres subventions ont 6te octroyees en 1992-1993 dans le cadre du concours ayant, cette fois,pour theme « La mondialisation de I'^conomie : defi de gestion ». Ces subventions s'elevaienta 161 500 $, soit 23 500 $ accordes a un projet propose en collaboration par Waterloo etQueen's et 138 000 $ accordes a Laval. De plus, le CRSH a finance plusieurs ateliers derecherche en comptabilite, et certains projets relevant de 1'administration des affaires sontrelics a la comptabilite et ne sont pas inclus dans le tableau qui precede. Un cas majeur illustrela situation : celui du thfeme propose « Gerer la competitivite a l'echelle mondiale » dans lecadre duquel 180 000 $ ont ete octroyes a des chercheurs de l'University of Alberta pour larealisation d'une etude sur l'intemationalisation des entreprises de services professionnels.

Source : Rapports annuels du CRSH.

1992-93 182 960

remuneration universitaire : la structure des salaires, le salaire au merite,l'adaptation aux conditions en vigueur sur le marche et la commandite dechaires ou de professeurs.

Les universites canadiennes se caracterisent par l'utilisation de baremessalariaux bases sur l'echelon hierarchique universitaire, des augmentations etantassociees aux changements de categorie. Grant (1993) a collige des donneesrelatives a la structure des salaires dans 23 universites canadiennes. Letableau 17 presente un resume de ces donnees pour les universites del'echantillon, auquel nous avons ajoute Tinformation relative a l'UQAM basee


sur la convention collective de cette demiere. Grant (1993) definit trois modelesde salaires selon l'echeion hierarchique dans les ecoles canadiennes. Un modeleclassique (Saint Mary's), dans lequel il y a peu de chevauchement des salairesentre les differents echelons ; un modele de chevauchement (Alberta, SimonFraser, Laval et UQAM), dans lequel le salaire maximum d'un echelon donneexcede le salaire minimum de l'echeion suivant ; et un modele flexible(Queen's, Toronto et Waterloo), sans plafond associe a chaque echelon. Plus lemodele est classique, plus l'obtention d'une promotion a d'incidence sur lessalaires. Ainsi, a Saint Mary's, un professeur adjoint peut toucher un salaireequivalent a 122 pour cent du salaire minimum de professeur adjoint. Pourobtenir un salaire plus eleve, il doit etre promu au rang de professeur agrege. ALaval, un professeur adjoint peut toucher un salaire equivalent a 156 pour centdu salaire minimum de professeur adjoint, ce qui est superieur au salaireminimum de professeur agrege (ce demier etant equivalent a 109 pour cent dusalaire minimum de professeur adjoint). Dans le cas des professeurs d'ecoles degestion, et notamment des professeurs de comptabilite, les echelles salarialesdonnees par Grant risquent de ne pas offrir de points de comparaisonparticulierement utiles. Le tableau 18 contient les donnees tirees d'un sondagesur les salaires effectue par la FCDGA en 1992-^1993. La comparaison de cesdonnees avec celles du tableau 19 revele que les salaires maximums des ecolesde l'echantillon sont souvent inferieurs aux salaires que touchent une vasteproportion des professeurs de comptabilite canadiens. Cette analyse permet deconclure que les regimes salariaux fixent la remuneration minimum et que, dansde nombreux cas, des salaires plus eleves sont verses aux professeurs decomptabilite. Ces excedents peuvent decouler du salaire au merite, desupplements pour tenir compte des conditions en vigueur sur le marche, del'entree des professeurs a des etapes ou des echelons superieurs, et descommandites de chaires ou de professeurs. En consequence, le salaire minimumd'un professeur adjoint a l'entree n'est pas une mesure realiste des salaires desprofesseurs nouvellement embauches. Selon Ie sondage de la FCDGA, lesnouveaux titulaires de doctorat et les professeurs ayant termine leur scolarite dedoctorat touchent un salaire de 65 150 $ en moyenne, ce qui est superieur ausalaire minimum des professeurs adjoints dans toutes les ecoles de Techantillon.

Nous sommes conscients du fait que, pour s'assurer que leurs salairesrespectent les conditions en vigueur sur le marche, les universites peuvent offrirdes salaires superieurs a l'entree ou classer les nouveaux arrivants a desechelons superieurs, bien que beaucoup de petites universites risquent de ne paspouvoir rivaliser avec la concurrence sur ce chapitre. Selon Grant (1993), cen'est que dans de rares cas que les conventions collectives precisent a quelechelon doit etre situe un nouveau membre du corps professoral ou comment ildoit etre classe selon son experience et sa formation. Laval compte parmi lesuniversites oil la convention precise que l'echeion ou le classement est base surle nombre d'annees ecoulees depuis l'obtention d'un diplome de premier cycle.La possibilite d'entrer a un echelon superieur fausse la logique du regimesalarial en comprimant la progression des salaires et en jetant le doute sur


TABLEAU 17Salaires minimums et maximums

UA

Modeles de saiairesChevau-

SFU

Chevau-selon l'echelon chement chementhMrarchique

Salaires minimums/maximums ($)Prof, adjoint 39 000

55 800Prof. agr6ge 48 100

70 300Prof, titulaire 60 100

—

Salaires minimums/maximums(% du salaire minimumde professeur adjoint)Prof, adjoint 100

143Prof. agreg6 123

181Prof, titulaire 154

37 80054 50050 00075 60060 78197 600

100144130200161258

SMU

Clas-sique

37 80046 00046 90063 1006150080 200

100122124167163212

QU

Flexible

38 000—

44 000—

55 500—

100—116—146

UT

Flexible

36 4006190044 600

—59 600

—

100170123—164

UW UL

Flexible Chevau-

38 400—

49 900—

65 200—

100—130—170

UQAM

Chevau-chement chement

44 90070 10049 20074 80059 00082 600

100156109169131184

4160058 3005120073 40059 42679 500

100140123176143191

Adaptation auxconditions du marcheEtape ou echelon NON NONsupferieurSupplement pour tenir OUI OUIcompte des conditionsdu marche

NON

OUI

NON

OUI

NON

OUI

NON

OUI

NON

OUI

OUI

NQN

Salaire au meriteNatureMerite/CC*

salaire salaire10 30

aucun salaire100

salaire salaire100 100

Commandites de 2 0 0 0 0 5 0 0chaires ou deprofesseurs

Structure Pseudo- Pseudo- Aristo- M6rito- M6dto- M6rito- Aristo- Aristo-des salaires m6rito- m^rito- cratie cratie cratie cratie cratie cratie

cratie cratie

* Importance des fonds r6serv6s k la retribution du mddte en pourcentage des fonds r6serv6s ala retribution relative aux changements de classe (CC).

Source : Grant (1993); UQAM (1990).


TABLEAU 18Structure des salaires des professeurs de comptabilite canadiens, 1992-1993

Ensemble des

n

professeurs de comptabiliteProfesseurs titulairesProfesseurs agregesProfesseurs adjointsCharges d'enseignement

Professeursnouvellement embaucheiProfesseurs titulairesProfesseurs agregesProfesseurs adjointsCharges d'enseignementNouveaux titulairesde doctoratProfesseurs ayant termineleur scolarite de doctorat

92

11810251

834

4

Moyenne(milliers

de$)

85,772,761,552,7

53,643,563,5

66,8

Intervalle(milliers

deS)

48,8-146,244,2-100,430,0-122,029,0- 76,2

35,1-66,936,0-54,053,9-72,0

59,0-70,0

9 0 %

104,286,477,566,8

7 5 %

96,380,470,861,0

59,0

65,0

70,0

Mediane

81,672,359,254,2

53,240,063,0

68,0

2 5 %

73,264,552,443,3

42,4

53,9

59,0

10%

68,659,846,236,0

Source : Federation canadienne des doyens de gestion et d'administration, 1993b.

TABLEAU 19Criteres de promotion dans les universites de l'echantillonImportance actuelle de I'enseignement, de la recherche et du service(en pourcentage)

Professeurs agregesEnseignementRechercheService-gestion

Professeurs titulairesEnseignementRechercheService-gestion

UA

2473

3

2766

7

SFU

2468

8

187111

SMU

52399

414712

QU

3354

13

236710

UT

23734

2074

6

UW

335310

275616

UL

3259

9

394814

UQAM

236215

206515

Total

3258

9

286012


l'integrite des criteres d'avancement (Grant, 1993). Une autre fagon des'adapter aux conditions du marche consiste a oifrir un supplement pour tenircompte de ces conditions. Ce supplement est ajoute au salaire correspondant al'echelon et au classement du professeur et peut etre ajuste dans le temps demaniere a tenir compte des conditions d'emploi qui prevalent.

Le salaire au merite est une retribution versee en excedent desaugmentations associees a la promotion professionnelle. II a pour objectifd'encourager chez les enseignants la poursuite de l'excellence en r^tribuant lesprofesseurs plus productifs et en incitant les professeurs a augmenter leurcontribution a l'enrichissement des connaissances. La notion de salaire aumerite a certains detracteurs qui font remarquer que la formule a ete mise al'essai sous maintes formes sans succes (Johnson, 1984), et qu'elle ne conduitpas necessairement a une amelioration de la performance de l'organisation(Pearce, Stevenson et Perry, 1985). Nous reconnaissons que le salaire au meritepeut etre improductif, du fait qu'il peut decourager la collaboration et lacollegialite chez les professeurs et ne retribuer ces demiers qu'en fonction de laquantite de publications de recherche, au detriment de l'enrichissement desconnaissances et de l'enseignement (Grant, 1993). Bien que les systemes desalaire au merite fassent l'objet de critiques, ils existent dans la majorite desuniversites canadiennes ^tudiees par Grant (1993). Toutes les ecoles del'echantillon, a l'exception de Saint Mary's, de Laval et de l'UQAM, offrent unelement de salaire au merite verse en excedent des augmentations associees a lapromotion professionnelle (PP) ou au changement de elasse (CC). Le salaire aumerite s'eleve a 10 pour cent et a 30 pour cent des fonds de PP et de CC al'University of Alberta et a Simon Fraser, respectivement ; il a remplace lesregimes de PP-CC a Queen's, Toronto et Waterloo.

Une autre forme de retribution de l'excellence et d'adaptation auxconditions du marche ainsi qu'aux contraintes universitaires est celle desappointements lies aux commandites de chaires ou de professeurs. L'Universityof Alberta compte trois commandites de chaires en comptabilite et troiscommandites de professeurs, et Waterloo compte deux chaires et cinqprofesseurs commandites.

La promotion et la permanence sont d'autres formes de retributions pouvantetre octroyees aux professeurs. Les donnees de notre questionnaire englobentces decisions, puisqu'elles nous renseignent sur les activites retribuees par lesuniversites, la ponderation accordee aux diverses publications et activites, et lestaux de succes. Ces donnees sont assujetties a des limites tres claires etantdonne qu'elles reposent sur la perception des professeurs eux-memes. Dans lesdecisions relatives a l'octroi de la permanence ou de promotions, les troisprincipales activites que sont l'enseignement, la recherche et le service, dontnous avons traite plus tot en fonction du temps qui leur etait consacre, formentl'element central de ces decisions. Aux Etats-Unis, la recherche, avec uneponderation de 49 pour cent, est le critere le plus important pour l'octroi de lapermanence aux professeurs de comptabilite ou pour leur promotion au rang deprofesseurs agreges ; elle est suivie de l'enseignement (42 pour cent) et du


service (8 pour cent [Schultz, 1989]). Dans les universites decernant desdiplomes de troisieme cycle, ces chiffres sont de 86 pour cent, 27 pour cent et7 pour cent, respectivement. Les donnees recueillies dans les universites del'echantillon (tableau 19) indiquent que ces dernieres accordent egalement del'importance a la recherche. En moyenne, pour la categorie des professeursagreges, 58 pour cent de la ponderation est accordee a la recherche, 32 pourcent, a 1'enseignement, et 9 pour cent, au service. L'on observe des differencesmarquees quant a l'importance accordee a ces criteres selon les universites.Ainsi, rUniversity of Alberta, Simon Fraser et l'University of Toronto accordentune tres grande importance a la recherche, attribuant les deux tiers de laponderation a cette activite. Saint Mary's accorde la plus grande importance aI'enseignement (52 pour cent). Dans le cas de la promotion au rang deprofesseur titulaire, la recherche est 1'activite la plus importante dans toutes lesecoles, bien que, chose interessante, l'on observe des variantes entre lesuniversites. A l'University of Alberta et a Laval, l'on accorde moinsd'importance a la recherche et davantage a I'enseignement et au service. Dansles autres ecoles, l'importance accordee a I'enseignement est moins grande etTon privilegie les deux autres activites.

Aux Etats-Unis, Schultz (1989) constate qu'une plus grande importance estaccordee a la recherche et qu'une importance plus moderee est accordee aI'enseignement entre 1986 et les trois premieres annees de carriere. Lesconclusions de la presente etude sont inverses. Entre les trois premieres anneesde leur carriere et 1992, les professeurs estiment qu'une moins grandeimportance est accordee a la recherche (- 8 pour cent, p<O,Ol) et que davantaged'importance est accordee a I'enseignement (+ 5 pour cent, p<O,Ol) pour lapromotion au rang de professeur agrege, et que moins d'importance estaccordee a la recherche (- 5 pour cent, p<0,0\) et davantage au service(+ 8 pour cent, p<0,0\) pour la promotion au rang de professeur titulaire. Cetteimportance moins grande accordee a la recherche decoule peut-etre de toutes lesquestions qui ont ete soulevees relativement a la priorite de I'enseignement.

Comme nous l'avons indique plus tot, l'on s'attend a ce que l'apportintellectuel des professeurs de comptabilite prenne la forme de publications. Lesdonnees de notre sondage nous permettent d'evaluer l'importance deproductions selectionnees dans les decisions relatives a l'octroi de lapermanence et de promotions. Nous avons demande aux professeurs d'attribuerune note a des articles de revues, des publications et des exposes seleetionnes ence qui a trait a leur incidence positive sur la decision relative a l'octroi de lapermanence. La selection des instruments ne se voulait pas exhaustive ; ils ontete choisis de maniere a couvrir les trois elements de l'apport intellectuel(recherche fondamentale, recherche appliquee et creation d'outils didactiques)et a englober les revues publiees en fran§ais.

Le tableau 20 indique les degres de signification (1 = tres significatif et 7 =non significatif) correspondant a chaque instrument, par ordre d'importance.The Accounting Review a ete classee au premier rang dans toutes les ecoles,avec une note de 1,4, et Recherche comptable contemporaine a ete classee


quatrieme (1,9). La demiere rangee du tableau 21 indique le rapport entre lesnotes attributes aux revues de recherche et aux revues professionnelles.Conformement a l'hypothese voulant que la recherche ait le plus de poids dansles decisions relatives a l'octroi de la permanence, les professeurs estiment queles articles de revues de recherche ont deux fois l'incidence des articles derevues professionnelles sur les decisions relatives a l'octroi de la permanence(rapport revues de recherche/revues professionnelles = 2,5). L'on observe

TABLEAU 20Importance perdue des articles de revues, publications et exposes selectionnespour l'obtention de la permanence

Accounting Review

J. Acct. Research

UA

1,0

1,1J. Acct. and Economics 1,5

Recherche comptablecontemporaineAcct. Organizationsand SocietyJ. Business,Einanee andAcet.Monographies del'ACPCAuditing: J. Practice& Theory

Monographies derecherche, CGAMonographies derecherche, CMARapports de rechercheICCA

ManuelsExposes, reunionsde l'ACPCCasComptes rendus.reunions de l'ACPCRevue frangaisede comptabiliteCAmagazineRevue CMA

Eineco

CGA Magazine

Revues de rechercheet revuesprofessionnelles

i,v

2,0

3,1

2,9

3,3

2,8

3,4

: 3,7

4,24,8

5,35,0

5,3

5,86,25,76,2

3,1

SFU

1,01,01,4

1,5

2,0

2,2

3,5

2,4

3,6

4,2

4,8

5,66,0

6,05,4

6,7

5,66,25,76,23,6

SMU

1,31,72,0

1,6

1,9

2,6

1,8

2,7

2,5

2,5

2,5

3,02,5

3,32,9

3,3

3,33,55,0

4,11,9

QU

1,31,72,73,7

1,7

3,0

3,0

3,3

3,3

3,0

3,0

3,75,0

4,06,0

6,0

4,74,36,05,01,9

UT

1,01,01,31,2

1,7

2,0

3,1

1,8

3,1

3,1

3,0

3,94,4

4,14,9

6,5

5,55,37,05,83,9

UW

1,51,6

1,72,0

2,5

3,2

3,3

2,9

3,6

3,9

3,7

4,34,8

4,75,4

6,4

5,95,77,06,32,7

UL

1,31,31,72,0

2,0

2,1

2,0

2,6

2,1

2,3

2,6

3,33,0

4,93,3

4,5

4,95,13,7

5,12,7

UQAM

2,22,0

2,32,3

2,5

2,7

2,0

3,1

2,4

2,4

2,8

2,62,7

3,03,6

3,5

3,63,94,04,2

1,7

Total

1,4

1,51,81,9

2,1

2,7

2,6

2,8

2,9

3,1

3,2

3,73,9

4,34,4

4,6

4,85,05,05,32,5

Nota : Cote I : tres grande importance ; cote 7 : aucune importance.

118 Recherche comptahle contemporaine

TABLEAU 21Taux de succes dans l'obtention de promotions ou de la permanence(en pourcentage)

Entite

Departement decomptabiliteEcole de gestion

UniversiteEnsemble

UA

63

77

8240

SFU

87

898969

SMU

85

888967

QU

85

978570

UT

79

64

6935

UW

84

889671

UL

98

959589

UQAM

93

938378

Total

86

878866

cependant des ecarts marques entre les ecoles. Toronto et Simon Fraser ont unrapport superieur a 3,5, ce qui indique que les revues de recherche sont 3,5 foisplus importantes que les revues professionnelles ; Alberta, Waterloo et Laval ontun rapport qui voisine 3. Les revues professionnelles ont une importancerelativement plus grande a Saint Mary's, a Queen's et a l'UQAM, le rapportetant inferieur a 2.

La ponderation elevee des instruments de publication en anglais constitueun handicap pour les professeurs francophones. La publication en anglais estextremement utile aux professeurs qui desirent etre promus et reconnus dansleur domaine ; par consequent, les professeurs francophones doivent assumer lesfrais qu'entraine la traduction de leurs travaux ou leur revision afin de garantirla quaiite de la langue, de sorte que leurs textes soient acceptes dans plus d'unerevue. Recherche comptable contemporaine et les monographies de l'ACPC etde l'Association des comptables generaux licencies du Canada (CGA) sont lesseuls instruments, parmi les dix plus importants, a accepter les articles enfranfais. D'autres instruments tels que Fineco et la Revue frangaise decomptabilite n'ont pas le prestige de leurs contreparties anglaises. Lesprofesseurs des universites francophones ont attribue a ces revues les notes 3,8et 3,9 respectivement.

Nous avons recueilli de rinformation sur les taux d'obtention de lapermanence dans les universites de l'echantillon. Nous avons demande auxprofesseurs d'indiquer leur evaluation du taux de succes des professeurs decomptabilite dont la candidature etait envisagee pour l'obtention de lapermanence a trois niveaux : le departement de comptabilite, l'ecole de gestionet l'universite. Au-dela du departement de comptabilite, il leur etait demande desupposer que les candidats avaient ete recommandes pour l'obtention de lapermanence au(x) niveau(x) inferieur(s). L'on peut constater, a la lecture dutableau 21, que le taux d'approbation global est estime a 66 pour cent, le plushaut taux etant celui de 1'Universite Laval (89 pour cent) et les plus faibles, ceuxde r University of Toronto (35 pour cent) et de 1'University of Alberta (40 pourcent).

Dans toutes les universites de l'echantillon, l'ecole de gestion et lesdepartements de l'universite jouent un role important dans les decisionsrelatives a l'octroi de la permanence. Ce role revet l'importance la plus grande a


l'University of Toronto, ou l'on estime que 44 pour cent des candidatsrecommandes pour l'obtention de la permanence seront refuses au niveau del'ecole de gestion ou de l'universite.

Les conges sabbatiques remuneres sont une caracteristique particulifere aumilieu de l'enseignement. Toutes les universites de l'echantillon offrent desconges sabbatiques remuneres, bien que les conditions varient selon les ecoles.La norme est un conge sabbatique d'un an apres six annees de travail, laremuneration pouvant s'echelonner de 80 a 90 pour cent du salaire (voir letableau 22). D'autres variantes ont, au surplus, ete observees. Par exemple, aSaint Mary's, une fois pris un premier conge sabbatique, un conge sabbatiquesupplementaire de six mois est possible apres trois autres annees de service, a75 pour cent du salaire. A Laval et Toronto, un conge sabbatique de six mois estpossible a 100 pour cent du salaire.

TABLEAU 22Conges sabbatiques

% du salaire(Ian)

Importance*

UA

80

1,6

SFU

80

2,2

SMU

80

2.5

QU

75

2,0

UT

82,5

2,3

UW

80

2,0

UL

90

1,3

UQAM

80

2,7

Total

81

2,1

* 1 = trfes important; 7 = pas tres important.

ConclusionDans le present document, nous avons pu tracer le profil du corps professoral aplein temps en comptabilite au Canada et foumir des donnees precises relativesaux huit universites de l'echantillon. Comme nous I'avons indique, de multiplespressions, tant internes qu'extemes, s'exercent sur les professeurs. Certaines deces pressions sont communes a l'ensemble du systeme universitaire, tandis qued'autres sont plus particulieres aux ecoles de gestion et plus precisement auxdepartements de comptabilite. Nous avons signale la necessite pour lesprofesseurs de comptabilite de parvenir a un equilibre entre la rigueur del'apprentissage theorique et l'exercice de la profession.

Nos donnees confirment qu'un desequilibre chronique s'est installe entrer offre et la demande de professeurs titulaires de doctorats. Nous avons montreque, par le passe, les universites canadiennes s'alimentaient en grande partiedans le bassin des professeurs de comptabilite dipl6m6s aux Etats-Unis, malgreles nombreux postes qui demeuraient vacants. Bien que nous ayons demontreque la proportion de titulaires de doctorats a augmente, il existe encore denombreuses universites, en particulier parmi les plus modestes, dont lesprofesseurs de comptabilite ne sont pas titulaires de diplomes de troisiemecycle. Nous avons dit que l'offre de titulaires de doctorats en comptabilite issusdes programmes canadiens continuera de croTtre, mais ne permettra pas de


satisfaire les besoins amenes par la demande de remplacement, meme si lasituation du remplacement demeure stable. Toutefois, nous avons aussidemontre que les forces qui agissent sur I'offre, et particulierement sur lademande, sont dynamiques et susceptibles d'evolution. Les universites sont auxprises avec des contraintes fmancieres, les inscriptions pourraient continuer dediminuer, et la retraite obligatoire est remise en question. Si des pressions plusintenses s'exercent pour que les programmes de formation reservent une plusgrande place a l'experience pratique, Ton pourrait assister a un revirement dansle recrutement et dans le perfectionnement et revaluation des professeurs.

Les donnees de notre sondage, derivees des reponses a un questionnairedistribue dans les huit universites de notre echantillon, livrent, de fait, derinformation a laquelle nous n'avions pas acces jusqu'a present sur quantite devariables, y compris sur les professeurs eux-memes et sur leur perception dusysteme de retribution, en particulier sous Tangle du salaire, de la permanence,de la promotion et du renouvellement. Nous sommes conscients que lequestionnaire comporte des faiblesses methodologiques, mais nous estimonsneanmoins que les donnees recueillies, lorsqu'elles sont comparees a d'autresseries de donnees auxquelles nous avons acces en provenance des Etats-Unis,ainsi qu'a des donnees davantage agregees, foumissent de l'information utile.Le tableau 23 presente un resume d'indicateurs selectionnes pour les troisaspects definis au tableau 1 : les professeurs, les activites et les formes deretribution. Pour analyser les similitudes entre les universites, nous les avonsgroupees en fonction de ces indieateurs en utilisant l'analyse de groupage pardegre. Trois groupes ont ete definis : un groupe d'ecoles davantage orienteesvers I'enseignement (SMU, UQAM et UL), une ecole davantage orientee vers larecherche (UA), et un groupe d'ecoles se situant entre les deux (SFU, UW, QUet UT). Si le nombre de groupes est ramene a deux, l'UA est integree au groupeSFU, UW, QU et UT. En general, les ecoles classees dans la categorie desetablissements davantage orientes vers la recherche ont un plus grand nombrede professeurs titulaires d'un diplome de troisieme cycle, une intensitesuperieure d'activites de recherche — mesuree en fonction d'un taux plus elevede publications de recherche —, davantage de professeurs faisant partie decomites de redaction, davantage de temps consacre a la recherche durant Fete etdes modalites d'octroi de la permanence ou de promotions que les professeursjugent retribuer les activites de recherche.

L'on releve, parmi les huit universites de l'echantillon, d'interessantesdifferences qui confirment la diversite a laquelle on peut s'attendre lorsqu'ontient compte de la taille, des contraintes auxquelies est assujetti Tetablissement,et ainsi de suite. Neanmoins, il existe de multiples similitudes qui conferent unerichesse aux donnees recueillies et suggerent les voies dans lesquellespourraient s'engager les travaux a venir.


TABLEAU 23Comparaison des universites de l'echantillon : professeurs, activiteset retributions

UA SFU SMU QU UT UW UL UQAM

Professeurs*% de professeurs titulaires 87 77 50 67 52 73 67 36de doctorats% de professeure titulaires 40 69 86 67 81 61 65 67d'une accreditationprofessionnelle

Activites**Recherche fondamentale -ete (heures)Publications de recherche(par professeur)Comites de redaction(annees de participation)

28,4 19,8 8,7 7,4 11,1 15,7 20,4 6,2

0,15 0,12 0,01 0,1 0,2 0,08 0,03 0

50 9 0 20 24 49 8 6

Retributions***Structure des salaires 1(salaire au merite)Importance de la recherche - 73pourcentage (promotion)Importance de la recherche - 3,1revues professionnelles(permanence)

1

68

3,6

0

39

1,9

1

54

1,9

1

73

3,9

1

53

2,7

0

59

2,7

0

62

1,7

*Selon les donnees relatives a l'ensemble de la population (voir le tableau 6).**Donnees du questionnaire relatives au nombre d'heures consacr6es a la recherchefondamentale (tableau 10) et aux publications de recherche par professeur ainsi qu'aux ann6esde participation a des comites de redaction (tableau 13).***Voir le tableau 17 pour la structure des salaires, 1 indiquant l'utilisation du salaire aumerite et 0 indiquant sa non-utilisation ; le tableau 19 pour l'importance per§ue (enpourcentage) de la recherche dans les decisions relatives aux promotions ; et le tableau 20pour le degre d'importance (1 = tres grande importance, 7 = aucune importance) des revues derecherche et des revues professionnelles dans les decisions relatives a l'octroi de lapermanence.


Renvois1. Pour un traitement plus approfondi de la question des indicateurs de rendement et

de la mesure de la qualite, sur la scene canadienne et sur la scene intemationale,voir Astin (1982); Bare (1980); Bauer et Sizer (1991); Bogue et Sanders (1992);Frackmann (1991); Nadeau, Donald, Konrad et Tremblay (1990); Nadeau (1992);Nichols et Nichols (1991) ; et Webster (1990).

2. Nous aurions pu, nous en sommes conscients, opter pour une demarche plustheorique (voir Abbott, 1988, et Bourdieu, 1988); nous sommes aussi conscientsque le role important joue par les professeurs a temps partiel et les professeursinvites echappe a notre analyse, qui porte exclusivement sur les professeurs a pleintemps.

3. L'on peut obtenir un exemplaire du questionnaire en anglais ou en franâis aupresdu premier mentionne des auteurs.

4. Cette penurie n'a pas ete traitee comme un probleme d'adaptation du marche dutravail. Toutefois, la Commission de I'emploi et de l'immigration du Canada (CEIC)a, de fait, assoupli sa politique d'immigration en 1981 en n'exigeant pas unepolitique publicitaire a deux volets pour les ecoles de gestion. Cette regie a etemaintenue apres revision en 1986 de meme qu'en 1992. A la suite d'une etuderealisee par Murgatroyd et Dodds (1988), la CEIC a finance une etude dans le butd'augmenter l'accessibilite aux programmes existants d'etudes de troisieme cycleau Canada, ainsi que l'etablissement d'un programme de doctorat national deremplacement (voir Roskin, 1993). Pour une analyse de la penurie dans d'autrespays, consulter, par exemple, Holland (1991).

5. A l'UQAM, les categories IV - III - II -1 sont utilisees, IV correspondant auxprofesseurs titulaires et ainsi de suite.

6. ERM = (nombre d'heures creditees de cours de premier cycle par trimestre / 400 +nombre d'heures creditees de cours de premier cycle par trimestre / 300).Malheureusement, nous ne disposons pas des donnees necessaires au calcul dunombre de professeurs ayant TERM.

7. Les nouveaux professeurs possedant moins de cinq annees d'experienceuniversitaire semblent avoir moins de qualifications professionnelles (71 pour cent)et d'experience pratique (5,92 ans) que leurs homologues plus experimentes (dont86 pour cent possedent un titre et qui ont acquis en moyenne 8,25 anneesd'experience pratique). Les differences ne sont cependant pas significatives au sensstatistique.

8. Compte tenu des limites de l'echantillon, l'incidence de trois determinants de laproductivite a ete examinee au moyen d'une analyse de regression : le tempsconsacre a une activite, l'importance de cette activite pour l'obtention de lapermanence ou la promotion, et le prestige du programme d'etudes superieures.Une fois examines, ces elements n'ont montre aucune relation significative dans lecas de la productivite en ce qui a trait a la creation d'outils didactiques. Laproductivite en recherche fondamentale aifiche une relation positive avec la quantitede temps consacree a cette activite au cours de l'annee universitaire (p = 0,03) etavec le poids que les repondants accordent a la recherche fondamentale dans lapromotion a l'echeion de professeur titulaire (p = 0,03). La recherche appliqueepresente une relation positive avec la quantite de temps consacree a cette activite aucours de l'annee universitaire (p = 0,08) et avec le poids qu'accordent lesrepondants a la recherche appliquee dans la promotion a l'echeion de professeuragrege (p = 0,08). Le prestige des programmes d'etudes superieures n'a pasd'incidence sur la productivite.


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Le corps professoral universitaire au Canada