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Volume 48, numéro 16 17 janvier 2013 Maladie d’Alzheimer : des chercheurs de la Faculté de médecine se rapprochent d’un traitement. p3 Un ouvrage illustré retrace l’histoire de l’exploitation minière au Québec. p8 Titre oublié !

Le Fil 17 janvier 2013

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 17 janvier 2013

Volume 48, numéro 1617 janvier 2013

Maladie d’Alzheimer : des chercheurs de la Faculté de médecine se rapprochent d’un traitement. p3

Un ouvrage illustré retrace l’histoire de l’exploitation minière au Québec. p8

Titre oublié !

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le fil | le 17 janvier 2013

2 actualitésen bref

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Hélène Côté, directrice des communications

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Marie-Pier Cayer, André-Philippe Drapeau Picard, Sylvain Gagné, Pascale Guéricolas, Mathieu Tanguay, Brigitte TrudelRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée NadeauProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

I l y ava i t l e s i te www.babillard.ulaval.ca, une ini-tiative de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) en par-tenariat avec l’Université. Désormais, c’est sur www.vendulaval.com que les mem-bres de la communauté uni-versitaire peuvent afficher gratuitement tels services ou telles petites annonces.

« Le site babillard.ulaval.ca était désuet, explique Romain Thibaud, v ice- président aux communica-tions de la Confédération. Le nouveau site bénéficie d’une

La CADEUL lance un nouveau site de services et de petites annoncespar Yvon Larose

Le Kijiji du campus

interface améliorée. Il intè-gre également le site Appart CADEUL. » Selon l’étudiant en sciences des religions, cette nouvelle initiative s’ins-crit dans une continuité éco-logique avec l’ancien site. « Le but est le même, dit-il. Nous voulons réduire la quantité de papier utilisée pour affi-cher les petites annonces sur les babillards de l’Univer-sité. Ces babillards sont cou-verts de morceaux de papier entassés qui ne donnent pas le goût de les consulter. Un site en ligne décuple les pos-sibilités qu’une personne voie votre annonce. »

La mise en page du site www.vendulaval.com est à la fois sobre et efficace. En un clic de souris, l’usager voit l’ensemble des types de produits ou de services pro-posés. Il y a des icônes pour le logement, l’ameublement, l’électronique, les livres, les véhicules, les services, la location, ainsi qu’une section réservée aux inclassables.

Quelques jours avant la parution de cet article, le site affichait, entre autres, une chambre meublée située près du campus, un bureau informatique sur roulettes, un BlackBerry ayant un an d’utilisation, un ouvrage de physique sur l’électri-cité et le magnétisme, une Toyota Tercel 1997 et deux billets pour le spectacle de

La mise en page du site est à la fois sobre et efficace.

Lady Gaga à Montréal le 11 février !

« Nous voulions rat is-ser large, indique Romain Thibaud. Nous nous sommes inspirés de ce qui se faisait dans d’autres universités et nous sommes allés vers le plus utile. »

Au cours du dernier mois et demi, le site a enregistré plus de 1 500 visiteurs uniques. « Ce résultat nous a agréa-blement surpris », souligne- t-il. L’une des sections les plus populaires est celle du logement. Chaque offre de location contient quelques photos des lieux ainsi qu’un plan montrant l’emplacement de l’immeuble. La page type comprend le prix demandé, l’adresse courriel du locateur et d’autres informations de base. On trouve la même mise en page dans les autres sec-tions. « Le site se remplit peu à peu. Jusqu’à présent, nous avons reçu une quarantaine d’offres pour le logement. » La CADEUL ne gère toute-fois pas les questions de bail ou de facturation. Les usagers ont la responsabilité de reti-rer leur annonce lorsqu’elle n’a plus de raison d’être.

La CADEUL administre un site de covoiturage avec l’ÆLIÉS et le Service de sécurité et de prévention. Ce type de service n’est pas offert par www.vendulaval.com. « Mais nous mettrons peut-être un hyperlien sur le site vers ce service », soutient Romain Thibaud.

Le nouveau site d’affichage en ligne fera l’objet d’une campagne promotionnelle à la fin du mois de janvier. On ciblera principalement les réseaux sociaux et Internet. « Nous voulons que les mem-bres de la communauté uni-versitaire pensent à aller sur www.vendulaval.com avant un site de petites annonces comme Kijiji, explique-t-il. Notre site a l’avantage de la proximité entre la per-sonne qui affiche un service ou un produit et l’ache- teur potentiel. »

«Le site vendulaval.com a l’avantage de la proximité entre la personne qui affiche un service ou un produit et l’acheteur potentiel

Première aux Jeux de génieLa délégation de l’Université Laval a rem-porté les grands honneurs des Jeux de génie du Québec tout juste devant l’École de technologie supérieure et l’Université de Sherbrooke. Cette 23e édition était organisée par Polytechnique Montréal. Environ 500 par-ticipants provenant de 12 facultés et écoles de génie y ont participé. Parmi les épreuves, men-tionnons celle du concours de la machine, qui se déroulait au Centre des sciences de Montréal et consistait à diriger un robot sur des rails tout en réalisant différents défis comme soulever une barrière et atteindre une cible avec une balle. L’équipe de l’Université Laval s’est parti-culièrement illustrée lors des épreuves de génie en herbe et d’improvisation ainsi que durant l’épreuve sportive d’aquadditch.

MBA GamesLa délégation de la Faculté des sciences de l’administration (FSA) a décroché la troisième place lors des MBA Games qui se tenaient à l’Université McMaster, en Ontario, du 4 au 6 janvier. La compétition réunissait 21 univer-sités canadiennes et une université américaine. La Faculté a obtenu une deuxième place dans le volet sportif et s’est classée troisième dans le volet étudiant, raflant notamment une pre-mière place dans le cas de Stratégie. Tout au long des jeux, les étudiants de la FSA ont fait preuve de constance, terminant presque tou-jours parmi les huit premiers lors de chacune des épreuves.

ErrataDeux erreurs se sont glissées dans le numéro du 10 janvier. La photo de l’article « Quand l’analgésique fait mal », en page 6, était accom-pagnée d’une légende inappropriée. L’œuvre du photographe Marc Robitaille représentait le chercheur Yves De Koninck dans son labo-ratoire de l’Institut universitaire en santé men-tale de Québec. Dans l’article « Des cases de contagion », en page 10, le château Saint-Louis ne désignait pas le palais historique incendié en 1834, mais un immeuble locatif situé sur Grande-Allée. Nos excuses.

Jeux de génie 2013 à Montréal.

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3actualités

La troisième édition du Sommet de l’hiver prendra l’affiche du 31 jan-vier au 3 février à Québec. Organisé par la Fondation David-Suzuki lors du Carnaval de Québec, cet événe-ment vise à sensibiliser la popula-tion aux répercussions des change-ments climatiques sur l’hiver et sur la culture québécoise. Le sommet est présenté par Desjardins, avec la collaboration de plusieurs parte-naires, dont l’Université Laval.

Parmi les activités au programme, mentionnons la présentation d’une table ronde ayant pour thème « Solutions à la crise climatique : que nous dit la science? », qui se déroulera le vendredi 1er février, à

De la neige au sommet

Une plateforme de glace se fracture sur cette photo prise en 2008 sur l’île Ward Hunt, dans l’océan Arctique. photo Denis Sarrasin

11 h 30, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. Thierry Rodon, professeur au Département de science politique et titulaire de la Chaire de recher-che sur le développement du- rable du Nord, et Warwick Vincent, professeur au Département de biologie et titulaire de la Chaire de recherche en étude des écosys-tèmes aquatiques, feront partie du panel. L’entrée est gratuite, mais il faut réserver sa place en se ren-dant sur www.davidsuzuki.org/sommetdelhiver.

Le samedi 2 février, à 14 h, au Musée de la civilisation, une table ronde abordera la question de

l’engagement citoyen dans l’action collective. Jérôme Dupras, des Cowboys fringants, la comédienne Geneviève Rochette, l’écosocio- logue Laure Waridel, le réalisateur Hugo Latulippe et le directeur de la Fondation Suzuki au Québec, Karel Mayrand, y participeront.

Le dimanche 3 février, à comp-ter de 12 h 30, la classique de hoc-key « Protégeons nos hivers » se déroulera à la patinoire de l’Espla-nade, près de la porte Saint-Louis. Des artistes, d’anciens joueurs professionnels, des personnalités publiques et Bonhomme Carnaval chausseront leurs patins pour la cause de l’environnement.

Un pas significatif dans la lutte contre l’alzhei-mer vient d’être franchi par une équipe for-mée de chercheurs de la Faculté de médecine et de la pharmaceutique GlaxoSmithKline. En effet, dans une étude publiée cette semaine dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), ces chercheurs affirment avoir trouvé une façon de stimuler les méca-nismes de défense naturelle de l’organisme afin de mieux combattre l’une des principales manifestations de cette maladie, la formation de plaques séniles dans le cerveau.

Cette percée, réalisée sur un modèle ani-mal par Serge Rivest et son équipe du Centre hospitalier universitaire de Québec, nous rapproche d’un traitement pour les per- sonnes atteintes d’alzheimer et d’un vaccin pour prévenir cette maladie.

L’adjuvant MPL augmente l’appétit des cellules microgliales pour le bêta-amyloïde qui forme les plaques séniles chez les personnes atteintes d’alzheimer. La photo montre des cellules microgliales qui ont phagocyté ce peptide toxique (orange).

Des chercheurs de la Faculté de médecine découvrent un moyen de combattre la formation de plaques séniles dans le cerveaupar Jean Hamann

Vers un traitement de l’alzheimer

L’une des caractéristiques de la mala-die d’Alzheimer est la production de bêta- amyloïde, une molécule toxique pour le cer-veau. Les cellules de défense du corps humain ne parviennent pas à éliminer ce peptide qui forme alors des dépôts extracellulaires dési-gnés sous le nom de plaques séniles. « Le pro-blème n’est pas que ce peptide soit produit, soutient Serge Rivest. Le problème est qu’il n’est pas éliminé. »

Il existe un type de cellules immunitaires, appelées cellules microgliales, qui attaquent la bêta-amyloïde. « Leur action ne suffit tou-tefois pas à empêcher la formation de pla-ques, souligne le professeur Rivest. Nous cherchions depuis des années une façon d’augmenter leur efficacité et nous venons de découvrir un moyen d’y arriver. »

Le défi consistait à mettre la main sur un composé qui survolterait les cellules micro-gliales sans causer de problèmes de toxicité. Après avoir testé 25 molécules, les chercheurs croient avoir trouvé la solution. Il s’agit du MPL que GlaxoSmithKline utilise comme adjuvant dans ses vaccins, notamment celui contre le virus du papillome humain. Comme des millions de personnes ont déjà reçu un vaccin contenant cette molécule, l’innocuité de celle-ci ne fait pas de doute.

Chez des souris transgéniques exprimant les symptômes de l’alzheimer, une injec-tion hebdomadaire de MPL pendant 12 se- maines élimine jusqu’à 80 % des plaques séniles. De plus, les fonctions cognitives des souris, mesurées lors de tests d’apprentis-sage d’une nouvelle tâche, sont significative- ment améliorées.

Le MPL agirait sur deux plans, explique le professeur Rivest. D’une part, il accroît la production des cellules souches sanguines qui donnent naissance aux cellules micro-gliales. D’autre part, il se fixe à la surface des cellules microgliales et augmente leur appé-tit pour la bêta-amyloïde.

Les chercheurs envisagent deux utilisa-tions pour le MPL. La molécule pourrait être administrée par injection intramusculaire aux personnes souffrant déjà d’alzheimer afin de freiner la progression de la maladie. Le MPL pourrait aussi être intégré dans un vaccin qui stimulerait la production d’anti-corps contre la bêta-amyloïde. « Ce vac-cin pourrait être administré aux personnes atteintes d’alzheimer pour stimuler leur immunité naturelle. Il pourrait aussi être donné aux personnes qui ne sont pas encore malades, mais qui présentent des facteurs de risque », précise le chercheur.

Une évaluation clinique d’envergure, à laquelle collaborera l’équipe de la Faculté de médecine, devrait être annoncée sous peu par GlaxoSmithKline. « Lorsque nous avons commencé nos travaux sur l’alzheimer il y a une dizaine d’années, notre objectif était d’en arriver à mieux soigner les malades, souligne Serge Rivest. Avec l’appui d’une pharmaceutique majeure, je crois que nous ne sommes plus très loin de ça. »

L’article paru dans le PNAS est signé par Jean-Philippe Michaud, Antoine Lampron, Peter Thériault, Paul Préfontaine, Mohammed Filali, Serge Rivest et neuf cher-cheurs de GlaxoSmithKline.

L’adjuvant MPL augmente l’appétit des cellules microgliales pour la bêta-amyloïde qui forme les plaques séniles chez les personnes atteintes d’alzhei-mer. La photo montre des cellules microgliales qui ont phagocyté ce peptide toxique (orange). photo Jean-Philippe Michaud et Paul Préfontaine

La molécule pourrait être administrée par injection aux personnes souffrant d’alzheimer afin de freiner la progression de la maladie

Serge Rivest photo Marc Robitaille

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4le fil | le 17 janvier 2013actualités

en bref

La coupe Vanier dans mon salonUne file d’attente interminable s’est formée dans le pavillon Alphonse-Desjardins le 10 jan-vier lors du traditionnel échange des vœux du Nouvel An entre les employés et la direction de l’Université dans le Grand Salon du Maurice-Pollack. Quelque 120 personnes ont profité de l’occasion pour se faire photographier en compagnie de la coupe Vanier et des footbal-leurs du Rouge et Or. Comme quoi le cœur de plusieurs bat pour l’équipe universitaire de football la plus décorée au Canada.

Marché du livre usagéPour faciliter la rentrée d’hiver, la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) organise son traditionnel Marché du livre usagé. Des milliers de volumes sont vendus à bon prix en sciences sociales, langues, lettres, droit, psychologie, etc. Les étudiants qui désirent vendre leurs bouquins de la dernière session peuvent les enregistrer sur le site Web cadeul.com/mlu et ensuite aller les porter au pavillon Charles-De Koninck. Encaissez votre argent ou reprenez vos livres invendus !

Du lundi 21 janvier au mardi 5 février, en général de 8 h à 20 h 30. cadeul.com/mlu 418 656-2131 poste 8541

Prière de s’identifierLes nouveaux arrivants à l’Université doivent faire prendre leur photo pour la carte d’iden-tité. Des séances se tiendront pendant trois jours à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins. Les étudiants hors cam-pus qui ne peuvent pas se rendre à ces séances doivent tout de même conserver leur carte, qu’ils devront montrer avec une autre carte d’identité lors des examens.

Mercredi 23 janvier de 9 h à 16 h, ainsi que les mardi 29 janvier et jeudi 14 février de 10 h à 14 h et de 15 h à 18 h 30.

Depuis quelques jours, l’ar-mée française mène une opé-ration militaire d’envergure au Mali contre des groupes armés islamistes qui occu-pent une partie de ce pays d’Afrique subsaharienne. Ces événements nous rappellent que de tels groupes, notam-ment Al-Qaïda, représentent toujours une menace pour les États, et ce, en dépit de la lutte implacable qui leur est faite depuis les attentats ter-roristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

« Al-Qaïda est parvenue à diffuser mondialement son message, explique la pro-fesseure Aurélie Campana, du Département de science politique. Malgré qu’elle soit très affaiblie aujourd’hui, et en dépit du fait que plusieurs organisations terroristes et insurgées aient récupéré le label Al-Qaïda, cette organi-sation continue à incarner la menace terroriste islamiste. »

Le conflit malien se déroule au moment même où la Société Radio-Canada dif-fuse une télésérie docu-mentaire sur le thème de la guerre au terrorisme. Cette guerre fut déclenchée par les États-Unis quelques jours après le 11-Septembre. Coproduite avec la Canadian Broadcasting Corporation,

Le terrorisme persisteLes attentats du 11 septembre 2001 ont entraîné le monde dans une guerre complexe qui n’a pas de fin prévisiblepar Yvon Larose

la série de deux émissions Amour, haine et propagande : la guerre au terrorisme est présentée les vendredis 11 et 18 janvier à 21 h (et rediffu-sée en ligne). Douze experts universitaires, dont Aurélie Campana, interviennent avec de brefs commentaires.

Cette spécialiste des natio-nalismes, des conflits iden-titaires et du terrorisme a participé à l’enregistrement des émissions en avril 2012 à Toronto. Sur le plateau, Aurélie Campana a répondu à des questions sur le rôle de la chaîne de télévision qata-rie Al-Jazira comme caisse de résonance de certains discours du chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden. Elle a expliqué le parcours de Mohammed Atta, considéré comme le leader du groupe qui a commis les attentats du 11 septembre 2001. Elle s’est aussi prononcée sur les mau-vais traitements infligés à des prisonniers irakiens, à la pri-son d’Abou Ghraib, par des soldats américains.

« On m’a posé des questions sur la manière dont Al-Qaïda avait utilisé Internet, poursuit- elle. Le Web a permis de coordonner certaines atta-ques, notamment celles du 11-Septembre, par l’utili-sation de courriels et de

sites codés. » Selon elle, des groupes terroristes ont pu dif-fuser des messages à grande échelle grâce à Internet. « Ils ont rejoint des sympathisants partout dans le monde en un temps record », dit-elle.

Les concepteurs de la télé-série situent l’origine de la guerre au terrorisme à 1991. Cette année-là, la guerre du golfe Persique voit une coa-lition internationale menée par les États-Unis repousser une armée irakienne d’occu-pation en dehors du Koweït. Après le conflit, l’Arabie saoudite autorise des troupes américaines à demeurer sur son sol dans le but d’assurer la stabilité de la région. Cette présence occidentale sur la terre sacrée de l’Islam pro- voque la colère dans le monde musulman. En 1993, un pre-mier attentat a lieu contre le World Trade Center de New York.

Selon le professeur Jonathan Paquin, du Département de science politique, l’invasion de l’Irak, en 2003, a donné lieu à de très bons coups de propagande de la part des Américains dans leur guerre au terrorisme. « Le coup sans doute le plus important, soutient-il, est la décision de l’administration Bush de jus-tifier une intervention armée en Irak. Le prétexte était que ce pays possédait des armes de destruction massive qui laissaient planer une menace terroriste sur le monde. »

Au Conseil de sécurité de l’ONU, le chef d’état-major Colin Powell a déclaré que Saddam Hussein avait de telles armes, et qu’il fallait

intervenir avant qu’il ne les utilise contre les États-Unis et leurs alliés. « Sur place, poursuit-il, les Américains ont compris qu’il n’y avait pas de telles armes. À ce jour, on ne sait toujours pas si le pré-sident Bush était réellement convaincu de leur existence avant d’aller en guerre. »

Ce spécialiste de la politique étrangère des États-Unis et du Canada a aussi donné son point de vue sur le débou-lonnement de la statue de Saddam Hussein à Bagdad après la prise de la ville. « La propagande américaine, explique Jonathan Paquin, a voulu associer la chute de cette immense statue à la chute du mur de Berlin en 1989. On a voulu établir un parallèle entre la libération des peuples d’Europe de l’Est de la mainmise soviétique et la libération de l’Irak de son dictateur. »

Selon lui, la guerre au terro-risme n’a pas fait de gagnants. « Il s’agit d’une guerre com-plexe, psychologique, qui n’a pas de finalité dans le temps, soutient-il. Si je pose la ques-tion à un membre du Congrès américain, il va sans doute répondre que les États-Unis ont gagné cette guerre jusqu’à maintenant parce qu’on a réussi à prévenir d’autres attentats en sol américain. Mais si, demain, il y avait un attentat ? »

Pour regarder la télé-série Amour, haine et propagande : la guerre au terrorisme : www.radio-canada.ca/television/amourhainepropagande3

Le 31 août dernier, à Tombouctou au Mali, des combattants du groupe islamiste Ansar Dine se préparent à fouetter en public un homme accusé d’adultère. Ils ont insufflé la terreur dans ce pays jadis considéré comme l’une des démocraties les plus stables d’Afrique. photo AP

Des admiratrices du Rouge et Or posent avec des joueurs de football devant la coupe Vanier. photo Marc Robitaille

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5le fil | le 17 janvier 2013 actualités UL

Année après année, les médias font appel à l’expertise des professeurs de l’Université pour expliquer des sujets d’actualité, démys-tifier des phénomènes de société ou encore vulgariser des avancées technologiques. Au total, près de 400 professeurs ont contribué au rayonnement de leur établissement dans les médias locaux et internationaux. Afin de souligner le travail de ces spécialistes qui consacrent un temps considérable à partager leur savoir avec la population, la Direction des communications présente son tradition-nel palmarès des commentateurs de l’année. Voici les 10 professeurs ayant cumulé le plus de mentions au cours des 365 jours de 2012.

Les voix du savoir

3 André Richelieu (près de 150 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent De MARketing et SPéciAliSte Du MARketing SPoRtif

Très sollicité pour analyser les conséquences du lock-out dans la Ligue nationale de hockey, le déménagement à Québec d’une équipe de la Ligue, les effets de la violence au hockey sur la popularité du sport et, surtout, la construction d’un amphithéâtre à Québec.

4 Fannie Lafontaine (plus de 100 mentions)

PRofeSSeuRe à lA fAculté De DRoit et exPeRte en DRoit inteRnAtionAl PénAl et huMAnitAiRe

Ses interventions en lien avec les procédures d’expulsion de l’ex-politicien rwandais Léon Mugesera vers son pays d’origine ont fait la manchette à la grandeur du pays.

5 Stephen Gordon (près de 90 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent D’éconoMique

Parmi ses sujets de prédilection : les pers-pectives économiques canadiennes et le budget fédéral, la comparaison entre la situation économique du Québec et celle de l’Ontario, la disparition du sou noir et les effets de l’indépendance énergétique sur le prix du pétrole.

6 Égide Royer (plus de 80 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent D’étuDeS SuR l’enSeigneMent et l’APPRentiSSAge

Son expertise a été régulièrement sollicitée par les médias pour expliquer le projet de loi contre l’intimidation à l’école, la violence et le décrochage scolaire, la hausse du nombre d’élèves en difficulté et le manque de res-sources pour contrer la violence à l’école.

7 Michel Duguay (près de 70 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent De génie électRique et De génie infoRMAtique

Cette année encore, il a poursuivi sa lutte pour la fermeture de Gentilly-2. Son acti-visme a eu de nombreux échos dans la presse québécoise.

8 François Gélineau (plus de 60 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent De Science Politique

Comme titulaire de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parle-mentaires, il a supervisé une étude sur la participation électorale au Québec qui a fait beaucoup de bruit dans les médias.

Le palmarès 2012 des commentateurs des médias rend hommage aux professeurs qui expliquent l’actualité au publicpar Sylvain Gagné – relations médias

2 Luc Bouthillier (plus de 200 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent DeS ScienceS Du boiS et De lA foRêt

Son expertise en économie du secteur fores-tier a été très appréciée afin d’analyser les bouleversements observés dans l’industrie forestière, leurs effets dans les communautés touchées et les perspectives d’avenir de ce secteur d’activité.

9 Yan Cimon (près de 60 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent De MAnAgeMent

Stratégies de gestion et de croissance des grandes entreprises, défis et enjeux liés à l’industrie automobile en Amérique du Nord, expansion de Couche-Tard en Europe du Nord et faillite de Kodak : voilà autant de sujets pour lesquels l’expertise de ce profes-seur a été en demande.

10 Thierry Giasson (près de 60 mentions)

PRofeSSeuR Au DéPARteMent D’infoRMAtion et De coMMunicAtion

Durant l’automne électoral, l’occasion était idéale pour les médias de solliciter cet expert sur l’image des politiciens en campa-gne, leurs stratégies de communication et leurs performances lors des débats.

1 Wolf-Peter Funk (près de 250 mentions)

PRofeSSeuR ASSocié à lA fAculté De théologie et De ScienceS ReligieuSeS

Ses commentaires sur l’authenticité dou-teuse d’un fragment de papyrus affirmant que Jésus était marié ont fait le tour du monde en septembre dernier.

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6le fil | le 17 janvier 2013

Sur la bonification du régime des rentes du Québec

« C’est pelleter le poids de ces retraites sur les généra-tions futures et elles en ont déjà assez sur le dos avec la dette ». Denis Latulippe conseille au gouvernement de ne pas bonifier le régime des rentes du Québec, ce qui entraînerait une hausse substantielle des cotisa-tions des travailleurs. Selon lui, l’augmentation des prestations ne serait per-ceptible dans les goussets des citoyens qu’après une pleine carrière, soit dans 30 ou 40 ans seulement. Il recommande de maintenir les régimes privés.

Sur les épaulards prisonniers des glaces

Une douzaine d’orques a failli se noyer dans la baie d’Hudson après s’être trou-vée trappée sous la glace. Les changements dans la couverture de glace, qui se forme plus tard à l’automne et fond plus tôt au prin-temps, auraient permis à ces baleines tueuses d’aller s’aventurer dans ces eaux. « Ça ouvre un nouvel espace de chasse pour l’épaulard qui est un carnivore et qui mange des phoques et des bélugas, explique Martin Fortier. La baie d’Hudson est la région la plus au sud de notre arctique canadien. C’est elle également qui a subi les changements les plus importants. » Les mouvements de la glace ont finalement libéré les pauvres bêtes.

Sur l’exposition prochaine à l’îlot des Palais

« Ça pourrait peut-être attirer des touristes ailleurs qu’à la place Royale et le Château Frontenac. C’est un site prometteur. Un jour, d’autres personnes vont s’en rendre compte et vont réaliser son potentiel », affirme Réginald Auger. Les rénovations et les mises aux normes à l’îlot des Palais qui commenceront dès jan-vier permettront de mettre à l’avant-plan les décou-vertes des dernières années des étudiants et professeurs sur ce site archéologique d’importance. C’est le Centre d’interprétation de la vie urbaine de la ville de Québec qui sera le maître d’œuvre de l’exposition.

biologieils ont dit...

Denis Latulippe, directeur de l’École d’actuariat Le Journal de Montréal, 10 janvier

Martin Fortier, directeur géné-ral du réseau d’excellence ArcticNet Le Journal de Montréal, 11 janvier

Réginald Auger, professeur d’archéologie au Département d’histoire Le Soleil, 13 janvier

Les émetteurs satell ites affectent-ils le comporte-ment et la survie des oiseaux qui les portent ? Pas ceux du har fang des ne iges , répondent des chercheurs du Centre d’études nor- d iques dans un récen t n u m é r o d u J o u r n a l o f Wildlife Management.

C’est sur l’île Bylot, au Nunavut, que Jean-François Therrien et Gilles Gauthier, du Département de biologie, et Joël Bêty, de l’UQAR, ont mené leur étude sur le har- fang. Lors de l’été 2007, pen-dant la période d’éclosion des œufs, ils ont déniché 12 femelles de cette espèce qu’ils ont attrapées grâce à des pièges à filet. « Les nids sont relativement faciles à repérer. Les harfangs sont de gros oiseaux blancs qui cri-ent et défendent leur terri-toire dans la toundra », pré-cise Jean-François Therrien, premier auteur de l’étude. Chacune des femelles a été munie d’un émetteur attaché à un harnais porté comme un sac à dos. « Elles sont retournées rapidement

Un poids léger comme une plumeLes harfangs des neiges ne seraient pas affectés par les émetteurs satellites qui servent au suivi de leurs déplacementspar André-Philippe Drapeau Picard

L’émetteur est fixé par un harnais invisible au dos de la femelle harfang des neiges. photo hilde Johansen

à leur nid, signe qu’elles ont bien toléré ce dérange-ment », rassure le chercheur.

Le suivi à long terme s’est étendu sur trois ans. Au cours de cette période, 4 des 12 oiseaux se sont immobili-sés. De ce nombre, deux ont été trouvés morts. Les décès ne semblaient toutefois pas dus au dispositif, étant

Le taux de survie annuelle s’établit à 88 %, ce qui est comparable à celui observé chez d’autres oiseaux de proie

donné l’absence de blessure sur les cadavres. Les deux autres n’ont pas été retrou-vés, parce que leur signal provenait de lieux inacces-sibles. Le taux de survie annuelle s’établit donc à 88 %, ce qui est comparable à celui observé chez d’autres oiseaux de proie, ont con-staté les chercheurs.

Les huit autres femelles h a r f a n g s p o r t a n t d e s émetteurs étaient au ren-dez-vous sur l ’ î le Bylot chaque année suivant leur marquage. Chacune d’elle couvait un nid, accompa-gnée d’un mâle. Aucune différence significative n’a

été trouvée entre la date de ponte et la taille des couvées avant et après la pose des émetteurs. « Cet équipement ne représente que 1,8 % de la masse de l’oiseau, ce qui est très faible. Cela expliquerait pourquoi leur effet a été très mineur, voire nul », explique Jean-François Therrien.

Les émetteurs fournissent des données sur les mouve-ments, l’habitat, la reproduc-tion et la survie qu’il serait impossible d’obtenir autre-ment. Cette étude montre que leur utilisation livre des informations précieuses et fiables sur le prédateur élusif qu’est le harfang des neiges.

Le biologiste Jean-François Therrien avec son sujet d’étude. photo Vincent lamarre

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Q3Marc St-Hilaire sur les coupes fédérales en recherche

De nombreuses voix s’élèvent au sein de la communauté scientifique pour dénoncer les coupes dans le budget fédé-ral alloué à la recherche publique cana-dienne. Statistique Canada, le ministère des Pêches et Océans ainsi que l’Agence canadienne d’inspection des aliments ont déjà perdu des chercheurs. Un exemple parmi tant d’autres : la remise en question du recensement tel qu’il existe au Canada depuis le 17e siècle. Le géographe Marc St-Hilaire donne son opinion.

Q Quel effet a pu avoir la suppression de la version détaillée du questionnaire de recensement en 2011 ? R C’est un capital de savoir que les conservateurs ont jeté par-dessus bord. Les municipalités de moins de 2000 per-sonnes, en particulier, sont confrontées à des problèmes de fiabilité de données. Par exemple, la moitié des sept variables permettant de définir l’indicateur de dévitalisation a disparu avec la suppres-sion du questionnaire long du recense-ment, remplacé par l’enquête nationale sur les ménages. Cela fausse les actions du gouvernement provincial en l’empê-chant de savoir notamment où implanter des logements sociaux. Les Agences de la santé et des services sociaux ne peu-vent plus utiliser les recensements pour évaluer l’efficacité de leurs programmes d’intervention et dresser le portrait de la santé à l’échelle locale. Cela a aussi des conséquences pour un commerçant qui souhaite s’implanter dans un quartier, car il lui faut connaître la population autour. Ou encore pour le ministère de l’Éduca-tion, qui utilise les portraits de secteurs pour savoir si une école a besoin de sou-tien supplémentaire. Si ce type de recen-sement « allégé » est maintenu en 2016, l’incertitude sur la fiabilité des données va encore s’accentuer, car actuellement on peut encore vérifier les informations de 2011 avec celles de 2006.

Q Qu’est-ce qui distingue les coupes dans le secteur de la recherche publique de celles effectuées par d’autres gouver-nements dans le passé ?

R Les libéraux sous Paul Martin avaient gelé des budgets d’organismes subven-tionnaires et limité l’embauche dans cer-tains services de recherche. Ils n’avaient pas sabré autant cependant. On ne connaît d’ailleurs toujours pas précisé-ment le plan de réduction des effectifs fédéraux lancé l’an dernier pour dimi-nuer le déficit. D’autres chercheurs pour-raient encore perdre leur emploi. On est en train de créer une grande noirceur, un trou dans les connaissances accessibles à la population. Si l’on dispose de moins d’informations fondées et validées sur un phénomène, l’opinion de n’importe qui devient presque aussi valable que des conclusions s’appuyant sur des faits. D’autant plus que les chercheurs dans les organismes publics n’ont plus le droit de rendre compte de leurs résultats à la population. Ils servent à quoi, ces scien-tifiques, si leur recherche ne peut plus servir à informer les divers ministères et organismes pour orienter leurs décisions politiques ? Plusieurs vont sans doute démissionner, notamment au sein de la Commission géologique du Canada, s’ils doivent se plier à un processus très lourd avant de répondre à un journaliste. Les chercheurs universitaires ou du secteur privé vont de moins en moins percevoir leurs collègues du fédéral comme des collaborateurs efficients s’ils ne peuvent plus diffuser leurs résultats.

Q Quels buts poursuit le gouvernement fédéral ?

R Depuis son arrivée au pouvoir, il y a presque sept ans, le gouvernement conservateur travaille pour certaines grappes industrielles et financières, prin-cipalement les secteurs énergétiques et les ressources naturelles. Il tente donc d’abolir des éléments de contrôle qui iraient à l’encontre du développement économique effréné que connaissent actuellement les sables bitumineux ou la pêche. En 1992, les libéraux avaient instauré un moratoire sur la pêche aux poissons de fond, dont la morue, car la ressource s’épuisait. Depuis cinq ou six ans, les études sur l’état des stocks sont de moins en moins nombreuses, et on ignore combien il y a de poissons dans les zones de pêche des Maritimes. La Société royale du Canada s’est d’ailleurs inquiétée récemment de la disparition de certaines espèces. Au nom de l’emploi, on mise donc tout sur le développement économique. Du côté des ressources naturelles, on veut fournir des bons ren-dements aux actionnaires des pétrolières et des minières, quitte à peu se préoccu-per des conséquences de cette exploi-tation pour le futur. Visiblement, les conservateurs ne gouvernent pas pour l’ensemble de la population. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

« Où sont les femmes ? » C’est ce que se demandait le chan-teur français Patrick Juvet dans les années 1970 dans un tube disco traitant des conséquences du féminisme. Près de 40 ans plus tard, des chercheurs en science poli-tique ont une réponse à sa question : ces dames se trou-vent souvent parmi les candi-dats battus aux élections. Et si elles échouent plus souvent que les hommes à conquérir une circonscription, ce n’est pas par incompétence.

Le Canada , qu i occu-pait le 16e rang mondial en matière de représentation féminine en 1997, se trouve aujourd’hui à la 41e place, derrière la Mauritanie et les Philippines. La faute à qui ? Certainement pas aux élec-teurs, car le sexisme dans l’isoloir n’explique pas le maigre 17 % de représenta-tion féminine au Canada en 2011. C’est du moins l’avis des politologues Marc-André Bodet et Melanee Thomas.

Le professeur au Départe- ment de science politique de l’Université Laval et sa col- lègue de l ’Université de Calgary signent un article percutant dans la prestigieuse revue Electoral Studies, dif-fusée non seulement parmi les universitaires mais aussi parmi les conseillers poli-tiques. Un article qui parle d’agnelles sacrifiées, car bien des candidates qui ont brigué un siège au cours des

Les candidates aux élections sont-elles des agnelles qui consentent à se faire écraser ?

Candidates à la défaiteLes Québécoises qui se lancent en politique risquent davantage que leurs collègues masculins d’hériter d’une circonscription imprenablepar Pascale Guéricolas

élections fédérales des der-nières années n’avaient qua-siment aucune chance de l’emporter. « À l’exception du Bloc québécois, les prin-cipaux partis fédéraux ont présenté beaucoup de can-didatures féminines dans des circonscriptions où elles ne pouvaient gagner », précise Marc-André Bodet. Le phé-nomène touche moins le Bloc car son influence s’étend à un territoire donné, où il peut rafler une forte majorité de circonscriptions.

L’étude s’appuie sur les résultats électoraux fédéraux entre 2004 et 2011 pour éviter la simple alternance de can-didat entre deux élections. En analysant les données recueillies, les politologues constatent que les femmes se trouvent plus facilement dans des circonscriptions considé-rées comme des places fortes du parti adverse. Ces postu-lantes accèdent donc plus rarement au poste d’élu que leurs collègues masculins. Et cela se produit même si le Nouveau Parti démocratique impose des quotas de candi-dates et le Parti conservateur s’assure que les femmes ne sont pas désavantagées lors de la sélection.

Pour expliquer ce phéno-mène, les politologues invo-quent plusieurs raisons. Les élus facilement reconduits d’une élection à l’autre ont évidemment peu tendance à céder leur siège à une

collègue féminine. Lorsque la circonscription potentiel-lement gagnante se libère, les assemblées d’investiture optent de préférence pour un candidat solidement appuyé par des groupes financiers et des réseaux de connais-sances. Souvent un homme… Du coup, les candidates se retrouvent dans des circons-criptions que le parti consi-dère comme moins facile-ment prenables. « Il serait apparemment plus facile de convaincre les femmes de payer pour l’équipe en se présentant dans des circons-criptions perdues d’avance », avance le professeur en science politique.

L’étude montre bien que les stratégies d’égalité des chances mises en place par les partis ont de sérieuses limites. Comment faire en sorte que l’assemblée des élus reflète davantage la diversité de la société ? Le Parlement est-il condamné à n’être qu’une réunion d’hommes blancs viellissants ?

Marc-André Bodet suggère deux stratégies. D’une part, imposer que les élus qui lais-sent la vie politique soient remplacés par un candidat de l’autre sexe. D’autre part, rendre le financement des partis conditionnel à une représentation équitable des femmes. Ces init ia- tives permettraient peut-être de corriger le déséquilibre démographique au sein de la députation canadienne. Un exercice nécessaire. Dans certains États américains du Sud, on raconte que les femmes noires ont plus de chances de se faire frapper par la foudre que d’être élues par leurs concitoyens…«Il serait apparemment plus facile de convaincre les femmes de payer pour l’équipe en se présentant dans des circonscrip- tions perdues d’avance

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Des mines et des hommes vient de paraître sous la signature de Marc Vallières, professeur au Département d’histoire. Ce grand livre abondamment illustré, rédigé dans une langue claire et fluide, est publié par le minis-tère des Ressources naturelles du Québec. Au fil des quelque 300 pages, il convie le lecteur à un passionnant voyage dans le temps, depuis la Nouvelle-France jusqu’à nos jours. Le regard rétrospectif qu’il pro-pose survient au moment où l’Assemblée nationale du Québec cherche à redéfinir les conditions d’accès au ter-ritoire et les redevances de cette industrie.

Sous-titré Histoire de l’in-dustrie minérale québécoise des origines à aujourd’hui, Des mines et des hommes est la version enrichie et mise à jour d’un livre publié dans les années 1980. « J’en ai amé-lioré le contenu à partir de travaux de recherche sur les périodes antérieures et sur les 30 dernières années », ex-plique Marc Vallières. Le pre-mier livre fait encore autorité. « Dans le milieu, il demeure un ouvrage de base. »

Ce vaste panorama histo-rique couvre quatre grandes périodes. Chacune traite de la recherche des mines exploi-tables, de l’exploitation des gisements découverts et des retombées sociales des acti-vités minières. Jusqu’en 1840, ces activités se concentrent dans les carrières de pierre et dans la production de fonte aux Forges du Saint-Maurice. De 1850 à 1920, l’industrie minérale, tout en poursui-vant la production de fonte, s’ouvre à l’or, l’amiante et le cuivre dans le sud du Québec. Au cours de la période 1920 à 1960, l’industrie commence à se déplacer vers le nord. Le cuivre, le zinc, l’or et le mine-rai de fer, entre autres, sont dans la mire des industriels. Enfin, depuis 1960, l’indus-trie minière connaît une expansion remarquable dans tous les territoires nordiques du Québec. Depuis 2000, en plus des substances minérales traditionnelles, elle se diversi-fie du côté de substances plus « exotiques » telles que les terres rares.

Le livre relate aussi l’his-toire de différentes catégories de personnes ayant participé à la grande aventure minière du Québec. Il s’agit notam-ment des prospecteurs, des mineurs, des entrepreneurs et des géologues. Une aven-ture industrielle et humaine certes, mais aussi une histoire encadrée par l’État. Cela se produit à compter des années 1960, ce qui pave la voie à un partenariat entre le secteur privé, le gouvernement et les communautés locales.

Le secteur minier québé-cois, aujourd’hui, représente 34 000 emplois, des inves-tissements de 2,5 G$ et des expéditions annuelles dont la valeur atteint 7 G$. Dans son livre, Marc Vallières rap-pelle que ce secteur a traversé une longue crise, de la fin des années 1980 jusqu’au début des années 2000. Depuis ce temps, l’industrie revit grâce à des prix en forte croissance et une demande internatio- nale soutenue.

Le riche filon de notre histoireUn ouvrage passionnant relate quatre siècles d’exploitation des ressources minérales au Québecpar Yvon Larose

1. Carte minéralogique du Canada et de la Louisiane, 1752. image bibliothèque et Archives nationales du québec 2. Puits de la mine de cuivre Huntingdon à Bolton, au Québec, en 1867. photo Musée Mccord 3. Groupe d’ouvriers au travail dans la mine Arntfield, au Québec, vers 1930-1940. photo bibliothèque et Archives canada 4. Diapositive colorée sur plaque de verre illustrant la grande marche vers le nord durant la période 1921 à 1960. photo Musée Mccord 5. Diapositive colorée sur plaque de verre illustrant le démarrage de l’industrie minérale québécoise durant la période 1840 à 1920. photo Musée Mccord 6. Mineurs sortant de leur quart de travail à la mine Horne, à Noranda, en 1963. À l’arrière-plan, les cheminées de la fonderie de Noranda Mines. photo bibliothèque et Archives nationales du québec

Au cours de la période 1920 à 1960, l’industrie commence à se déplacer vers le nord à la recherche de cuivre, de zinc, d’or et de minerai de fer

« L’histoire minière québé-coise s’appuie sur des lignes de force, souligne-t-il. Des subs-tances minérales clés ont joué un rôle déterminant. Sous le Régime français, c’était le fer. Vers la fin du 19e siècle commence l’exploitation de substances nouvelles peu disponibles à l’international comme l’amiante. Cette subs-tance restera longtemps une spécialité du Québec. Au 20e siècle, l’ouverture de l’Abitibi- Témiscamingue à la colonisa-tion a permis un vrai démar-rage de l’industrie minière. »

Cette activité économique a supporté des contraintes structurelles tout au long de son histoire. L’une d’elles est la faiblesse du marché local. Cette situation rend l’indus-trie dépendante des mar-chés étrangers pour écouler sa production.

L’auteur consacre tout un chapitre, durant la période 1960-2012, à des aspects tels que les villes minières modernes, le syndicalisme et les conflits ouvriers, la santé et la sécurité au tra-vail, ainsi que les questions environnementales.

Se lon Marc Val l ières , les dimensions sociale et environnementale sont aujourd’hui bien présentes dans les stratégies des indus-triels miniers. « Dans le passé, dit-il, on trouvait une mine et on l’exploitait. Il n’y avait pas d’évaluation environne-mentale ni de considération pour les populations avoisi-nantes. Aujourd’hui, entre autres choses, l’industriel doit prévoir restaurer, dans son état originel, un site qui n’est plus exploité. »

Au tournant des années 2000, un nouveau concept s’est imposé dans le secteur minier : l’acceptabilité sociale. Il consiste, pour un industriel, à obtenir l’accord des com-munautés et des institutions locales avant de forer. « On l’a vu notamment dans la région de Sept-Îles, où le projet d’ex-ploiter l’uranium a soulevé des débats publics, rappelle le professeur. Les communau-tés vont avoir à se pronon-cer. Cette idée tombe sous le sens. Auparavant, le permis d’exploration donnait prati-quement le droit d’exploiter. C’est pourquoi la Loi sur les mines nécessite une mise à jour complète. »

Des mines et des hommes est en vente à l’adresse mrn.gouv.qc.ca.

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1. Carte minéralogique du Canada et de la Louisiane, 1752. image bibliothèque et Archives nationales du québec 2. Puits de la mine de cuivre Huntingdon à Bolton, au Québec, en 1867. photo Musée Mccord 3. Groupe d’ouvriers au travail dans la mine Arntfield, au Québec, vers 1930-1940. photo bibliothèque et Archives canada 4. Diapositive colorée sur plaque de verre illustrant la grande marche vers le nord durant la période 1921 à 1960. photo Musée Mccord 5. Diapositive colorée sur plaque de verre illustrant le démarrage de l’industrie minérale québécoise durant la période 1840 à 1920. photo Musée Mccord 6. Mineurs sortant de leur quart de travail à la mine Horne, à Noranda, en 1963. À l’arrière-plan, les cheminées de la fonderie de Noranda Mines. photo bibliothèque et Archives nationales du québec

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colloque

Réunion des nations autonomesUne dizaine de parlementaires de nations minoritaires débarquent à Québec le temps d’un colloque à l’Assemblée nationale. Les représentants des parlements flamand, écos-sais, galicien, basque et catalan ainsi que des assemblées du Pays de Galles et d’Irlande du Nord témoigneront de leur rôle dans le déve-loppement identitaire de leur société. Vendredi après dîner se tiendra notamment une table ronde sur les relations entre les parlements des régions autonomes et les États centraux. Ce colloque est organisé par le professeur François Gélineau, titulaire de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlemen-taires, avec son collègue Guy Laforest et André Lecours, de l’Université d’Ottawa. L’Assemblée nationale du Québec et le Secrétariat aux affai-res intergouvernementales canadiennes appor-tent leur soutien.

Jeudi 31 janvier et vendredi 1er février Entrée gratuite. Inscription obligatoire auprès de [email protected].

Retour sur les élections québécoises de 2012Un colloque interdisciplinaire de deux jours réunira près d’une trentaine de chercheurs pour étudier l’élection québécoise de 2012. Plusieurs professeurs de l’Université y par-ticiperont. L’infatigable François Gélineau, coorganisateur de l’événement, parlera des déterminants individuels de la participation électorale. Thierry Giasson, du Département d’information et de communication, et ses col-laborateurs traiteront de l’usage de Twitter par les partis politiques. L’événement est organisé par le Centre pour l’étude de la citoyenneté démocratique en collaboration avec deux groupes de recherche et la Faculté des sciences sociales. Il donnera lieu à un ouvrage qui doit paraître en août prochain.

Vendredi 18 et samedi 19 janvier, à l’hôtel Clarendon, 57, rue Sainte-Anne. Inscription auprès de [email protected].

Symposium gourmandLe Salon de l’agriculture qui ouvre bientôt au Centre de foires de Québec propose une série de conférences grand public. Sébastien Villeneuve, ingénieur chez Agriculture et Agroalimentaire Canada, parlera de la création d’aliments innovateurs; son collègue André Bélanger, de l’art de se servir des huiles essen-tielles et des plantes aromatiques; la nutri-tionniste Alexandra Leduc, des aliments du Québec. Des personnalités comme l’horticul-teur Albert Mondor et l’anthropologue Serge Bouchard participent aussi à l’événement.

Du 18 au 20 janvier au Centre de foires de Québec. http://saac.fsaa.ulaval.ca/salon/symposium/

Votre enfant a des rapports difficiles avec ses camarades de classe ? Bien que consciem-ment vous n’y soyez pour rien, la faute vous incombe en par-tie. En effet, des chercheurs ont découvert que la généti-que joue un rôle important dans le rejet par les pairs et la victimisation à l’école pri-maire. « Heureusement, ces problèmes ne sont pas irréver-sibles s’ils sont diagnostiqués à temps », souligne Michel Boivin, professeur à l’École de psychologie et auteur prin-cipal de l’étude parue dans Child Development.

À l’école primaire, de 5 à 10 % des enfants vivent des situations de rejet ou de victimisation. Ces rapports difficiles peuvent entraîner des problèmes scolaires, des ennuis de santé et un cortège de complications psycholo-giques comme la solitude, la dépression, l’anxiété et les idées suicidaires. « C’est pour ces raisons qu’il faut mieux savoir à quel moment appa-raissent ces problèmes et

Les gènes de l’oppressionLe rejet et la victimisation des enfants à l’école primaire dépendraient en bonne partie de la génétiquepar Jean Hamann

quelles en sont les causes », explique le professeur Boivin.

Pour départager la part de la biologie et du milieu dans ces rapports sociaux difficiles, le chercheur et ses collabo-rateurs ont fait appel à plus de 800 jumeaux. Ils ont testé ces petits à trois reprises au moment où ceux-ci étaient à la maternelle, en première année et en quatrième année. Chaque enfant, ses camarades de classe et son enseignant ont été soumis à des tests visant à mesurer le rejet par les pairs et la victimisation. « Nous avions donc des éva-luations provenant de trois points de vue différents pour chaque enfant », souligne le chercheur. L’échantillon était composé à 41 % de jumeaux monozygotes – de « vrais » jumeaux partageant 100 % de leurs gènes – et à 59 % de « faux » jumeaux – qui parta-gent en moyenne 50 % de leur bagage génétique.

Les analyses des cher-cheurs démontrent que les jumeaux d’une même famille

présentent de grandes simila-rités sur le plan des difficul-tés relationnelles avec leurs pairs. Cette similitude est attribuable à plus de 73 % à des facteurs génétiques. « Certaines caractéristiques transmissibles génétique-ment, qui se répercutent sur l’apparence physique ou sur les comportements, notam-ment l’agressivité, l’impulsi-vité ou l’hyperactivité, aug-menteraient le risque de rejet ou de victimisation », avance Michel Boivin.

Les chercheurs ont aussi noté que les rapports diffi-ciles se maintiennent entre la maternelle et la quatrième année. Encore là, la plus grande part de cette persis-tance est attribuable à des facteurs génétiques.

« La bonne nouvelle dans tout ça est qu’il est pos- sible de repérer dès la mater-nelle les enfants qui risquent d’avoir des rapports difficiles avec leurs pairs et d’inter-venir rapidement auprès de ceux-ci. Il faut éviter que les caractéristiques person- nelles qui les rendent peu popu- laires auprès des autres enfants créent un cercle vicieux de rejet et de victi-misation », insiste le cher-cheur, qui dirige la Chaire de recherche du Canada

sur le développement social de l’enfant.

L’étude parue dans Child Development est signée par Michel Boivin et Ginette Dionne, de l’École de psy-chologie, Frank Vitaro, Alain Girard, Daniel Pérusse et Richard Tremblay, de l’Uni-versité de Montréal, et Mara Brendgen, de l’UQAM.«Il est possible de repérer dès la maternelle les enfants qui risquent d’avoir des rapports difficiles avec leurs pairs et d’intervenir rapidement

Ces jumelles d’une autre époque ont-elles vécu des problèmes à l’école ? Les jumeaux présentent de grandes similarités sur le plan des difficultés relationnelles avec leurs pairs. Cette similitude est attribuable à plus de 73 % à des facteurs génétiques.

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Vivre tassés comme des sar-dines, c’est étouffant ? « Au contraire ! », assure Marika Drolet-Ferguson. L’artiste et étudiante à la maîtrise en architecture veut en faire la preuve avec son exposition « La densité confortable à Amsterdam » présentée du 21 janvier au 15 février à l’École d’architecture.

Densité et confort : ces deux mots mis ensemble font sourciller, admet celle qui a aussi étudié en arts visuels. Pourtant, leur compatibi- lité lui est apparue comme une évidence aux mois de juin et juillet derniers alors qu’elle habitait le quartier historique de Jordaan à Amsterdam. « C’est le coin le plus densément peuplé de la ville avec 19 458 habi-tants par km2, explique la jeune femme. Par comparai-son, les arrondissements de la ville de Québec comptent en moyenne 1 137 habitants par km2. »

En Hollande, où elle a séjourné grâce à la bourse

Une étudiante en architecture partage en photos son voyage de recherche aux Pays-Bas, où elle a fait l’expérience de la densité urbainepar Brigitte Trudel

Le manifeste des sardines

Innovation de la Ville de Québec, l’étudiante a pu tâter le pouls d’un mode de vie qui favorise la cohabitation agréable : commerces de proximité, emplois acces-sibles à pied, mélange des classes sociales, rues qui appartiennent à tous et amé-nagement d’espaces verts. De ses observations, elle a tiré plusieurs clichés dont une

vingtaine font partie de son exposition. Voisins qui échan-gent depuis leurs balcons, homme installé à sa table bistrot placée à même le trot-toir… « J’ai choisi de capter le quotidien des habitants pour permettre aux spectateurs de ressentir ce mode de vie que j’ai apprécié et leur donner le goût d’explorer l’idée qu’il peut être agréable de vivre ensemble, même en zone urbaine densément peuplée », précise la future architecte.

En cela, sa démarche dif-fère de la manière habituelle de faire dans son domaine. « Le plus souvent, on expose les projets d’habitation sous l’angle de leur construction et de leur design », note Marika

Drolet-Ferguson qui s’étonne encore de la facilité d’accès et de la tolérance de ce peuple qu’elle a côtoyé. « Dans l’immeuble où j’habitais, les escaliers étaient des lieux de rencontre. Et quand je demandais aux gens la per-mission de les photographier, ils m’invitaient à me joindre à eux pour prendre un verre ou un café ! »

La qualité de vie dans un milieu donné ne serait donc pas tant une affaire de densité qu’une affaire de culture. Or, cette culture peut-elle trouver preneur chez nous ? « À mon retour, dit cette résidente de Québec, j’en ai perçu des signes dans les zones plus peuplées de la ville comme

le faubourg Saint-Jean et le quartier Limoilou. Ça m’a donné espoir ». Comme si la densité appelait à la con-vivialité ? « Je le crois. Chose certaine, la proximité facilite les rencontres. »

Marika Drolet-Ferguson entend réaliser d’autres voy-ages dans l’avenir pour nour-rir ses réflexions. Ayant eu l’occasion aux Pays-Bas de visiter divers projets de design qui favorisent le con-fort urbain, la jeune femme souhaite également con-tribuer au développement d’une meilleure habitation citadine à Québec. Comment

«Il peut être agréable de vivre ensemble, même en zone urbaine densément peuplée

relever le défi ? « En encou- rageant le covoiturage, les rues piétonnes, l’installation de micro-entreprises au cen-tre-ville. Sans oublier de miser sur le bonheur à vélo grâce à une cohabitation plus har-monieuse avec les voitures et davantage de parcours cycla-bles. » Autant de petits gestes, conclut l’exposante, qui devraient nous aider à créer une densité urbaine de plus en plus agréable chez nous.

Du 21 janvier au 15 février à la salle Jean-Marie-Roy (1106) de l’École d’architecture.Prendre son café au soleil, même en ville, c’est agréable !

Le bonheur à vélo : un élément central de la densité confortable.

Funenpark 1 est un projet d’habitation collective aménagé dans une ancienne gare de triage, en marge du quartier central d’Amsterdam. photos Marika Drolet-ferguson

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Faire une maîtrise en affaires publiques à l’Université Laval est-il une bonne idée? Parlez-en à Patrick Ellyson, étudiant dans ce programme. Lorsqu’il a reçu son affectation de stage l’été dernier, il ne croyait pas avoir si rapidement l’occasion de postuler pour un poste permanent. Il a été embauché par le gouvernement québécois comme analyste budgétaire à la direction des programmes sociaux et de santé au Secrétariat du Conseil du trésor. Avant même d’avoir décroché son diplôme !

« Cette maîtrise, c’est comme une boîte à outils pour moi », affirme le jeune profession-nel, qui entend terminer ses études en jan-vier 2014. Il a notamment apprécié le cours Science et analyse des politiques. « Il m’a per-mis d’aiguiser mon sens critique. L’analyse des écrits scientifiques permet d’en déceler les failles et de déterminer les éléments les plus pertinents dans un contexte de prise de décision. Cela me sert quotidiennement. »

Patrick Ellyson est persuadé que ce pro-gramme lui a permis de se démarquer sur le marché du travail. « En décrivant la maîtrise

Cet hiver, de février à avril, la troupe de théâtre semi- professionnelle Les Treize pré-sente cinq nouvelles pièces. De Shakespeare à Anouilh en passant par Pierre Falardeau et une œuvre de création ori-ginale, il y en aura pour tous les goûts.

La saison débute avec une adaptation musicale de la pièce de Shakespeare Mesure

Cinq pièces en hiverLa troupe de théâtre Les Treize présente les œuvres au menu de sa nouvelle saison

pour mesure, écrite et mise en scène par Maxime Robin. Les représentations auront lieu du 6 au 10 février à l’amphithéâ-tre Hydro-Québec. Cette pièce raconte l’histoire d’Angelo qui, en l’absence du duc, doit veiller sur la ville de Venise. Dès qu’il en a le pouvoir, celui-ci met en place une loi contre la forni-cation en dehors du mariage. Une des premières victimes de

cette législation est Claudio, le frère d’Isabella, une novice pure et chaste. Ce frère, qui a mis enceinte sa fiancée, est condamné à mort. Isabella, par loyauté filiale, vient donc plaider pour la vie de Claudio devant Angelo qui succombe à ses charmes et lui propose de coucher avec lui pour per-mettre à Claudio d’avoir la vie sauve !

La programmation se pour-suit avec une pièce sombre, Amen, une création originale de Dominic Desnoyers et Nicolas Drolet mise en scène

par le premier. Cette pièce sera jouée du 17 au 21 février au Théâtre de poche. Thomas et Jake sont deux cousins qui extorquent de l’argent aux mauvais payeurs afin de grais-ser les pattes de leur patronne. Après avoir commis une erreur, ils doivent se cacher et se refaire une vie. Or, ils décou-vrent qu’ils peuvent faire de l’argent en profitant de la naï-veté d’autrui : ils ouvrent donc une petite agence d’exorcisme à domicile. La popularité de leur commerce permet bientôt à leurs ennemis de retrouver leur trace.

Le mois de mars mettra en vedette la pièce bien connue de Pierre Falardeau, 15 février 1839, mise en scène par Odré Simard. Celle-ci sera à l’affiche du 13 au 17 à l’amphithéâtre Hydro-Québec. Au lende-main de l’insurrection de 1837, 800 patriotes sont enfermés, dont 100 sont condamnés à mort. Au matin du 14 février 1839, François-Marie-Thomas de Lorimier et Charles Hindelang apprennent qu’ils seront pendus le lendemain. Pendant 24 heures, ils affron-tent la mort en compagnie de leurs compagnons d’armes.

Du 20 au 24 mars, les spec-tateurs pourront découvrir Colombe du dramaturge Jean Anouilh, à l’amphithéâtre Hydro-Québec. Mise en scène par Jennifer Gagnon Thibault, cette œuvre met en scène un pianiste, Julien, qui laisse à contrecœur sa jeune épouse Colombe aux soins de sa mère, la vieille actrice madame Alexandra, le temps de faire

son service militaire. Colombe a vite fait de charmer madame Alexandra qui l’enrôle dans sa troupe. Or, plusieurs hommes ne tardent pas à tourner autour de la belle ingénue, et Julien reçoit une lettre qui le rappelle auprès de son infidèle. Mais Colombe l’a-t-elle vraiment trompé, et cette âme légère peut-elle vraiment combler Julien l’exigeant ?

La saison s’achève en avril, du 3 au 7, avec le huis clos Cinq filles avec la même robe d’Alan Ball, qui sera mis en scène par Julie L’Espérance au Théâtre de poche. Cinq demoi-selles d’honneur réussissent à s’échapper de la noce extrava-gante et démesurée de Chantal, que toutes enviaient au secon-daire. Elles ont vite fait, au fil des conversations, de s’aper-cevoir qu’aucune d’entre elles n’est véritablement amie avec la mariée. Il y a Carolyne, la jeune sœur de Chantal, Sophie, la très chrétienne, Patricia, la croqueuse d’hommes, Vicky, la lesbienne, et la toujours mal-heureuse en amour Marie-Jo. Tout y passe lors de ces confi-dences : relations amoureuses, sexe, religion, souvenirs et rêves déçus. Même que cer-taines révélations viendront changer le cours de leur vie.

Les représentations ont lieu à 20 h. Les billets sont en prévente au coût de 12 $ au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins). À la porte, le soir des représenta-tions, l’entrée est de 14 $. www.lestreize.org

Souvenir de la dernière saison des Treize : la troupe de la pièce La Falaise entoure la dramaturge Maude Bégin-Robitaille. photo Marc Robitaille

lors d’entrevues, les employeurs se sont mon-trés très intéressés et réceptifs », décrit-il.

Préparés à évoluer dans le monde de la prise de décision politique, les étudiants en affaires publiques se distinguent aux yeux des employeurs, qui s’attendent à se faire propo-ser des solutions à une multitude de problè-mes. La maîtrise donnée par la Faculté des sciences sociales tente de répondre à cette demande toujours grandissante. Mise au goût du jour en 2006-2007, elle s’adresse aux étudiants et aux professionnels qui désirent

suivre une formation qui porte sur la réalité du marché du travail. Elle propose notam-ment stage rémunéré, cours à l’étranger et soutien financier à la réussite.

« Le programme vise notamment à former de futurs analystes à soutenir la prise de déci-sion, précise Mathieu Ouimet, directeur de la maîtrise. Je souhaite qu’ils soient capables de trouver l’information et de fournir un juge-ment critique à leurs supérieurs. » L’offre de cours les prépare à réagir de façon efficiente lors d’un mandat.

Quatre cheminements sont offerts, dont trois avec stage et un avec mémoire. Pour les profils finances publiques, analyse et évalua-tion et gestion publique, une conseillère en emploi assure un suivi personnalisé auprès des étudiants afin qu’ils puissent trouver le stage qui correspond le mieux à leurs inté-rêts. Son suivi rigoureux permet de trouver de bons stages, souvent rémunérés. « C’est un atout du programme, car l’étudiant n’est pas laissé à lui-même », poursuit Mathieu Ouimet. La maîtrise avec mémoire est offerte dans le profil recherche et méthodologie.

Qui sont les recruteurs? Surtout les minis-tères et organismes gouvernementaux tels que le ministère du Conseil exécutif et celui de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Dans la dernière année, toutefois, deux étudiants ont fait leur stage hors Québec : au Partnership International, à Washington, et à Ressources

Attiré par la fonction publique ?

La Faculté des sciences sociales recrute des candidats pour la maîtrise en affaires publiques afin de répondre à la demande en personnel des gouvernementspar Marie-Pier Cayer

Cinq demoiselles d’honneur réussissent à s’échapper de la noce extravagante de Chantal

www.pol.ulaval.ca/map

«Le programme vise notamment à former de futurs analystes à soutenir la prise de décision

Patrick Ellyson, étudiant à la maîtrise en affaires publiques, a déjà décroché un poste d’analyste au Secrétariat du Conseil du trésor.

humaines et Développement de compé- tences Canada, à Ottawa. Des bourses allant jusqu’à 2500 $ par session peuvent être offertes à ceux qui désirent faire un stage à l’étranger.

La maîtrise en affaires publiques est recon-nue par l’Association canadienne des pro-grammes en administration publique et par la Commission de la fonction publique du Canada.

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le fil | le 17 janvier 2013 environnement 13

Le vélo est-il préférable à l’auto parce que le premier produit moins de gaz à effet de serre ou parce que le second en émet davantage ? Pour un esprit ration-nel, il s’agit d’un cas classique de « blanc bonnet, bonnet blanc », mais pour la moyenne des ours, la nuance compte. C’est ce que démontre Owen Waygood, de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régio-nal, dans un récent numéro de la revue Transportation Research Part A.

Le chercheur et son collègue Erel Avineri , de l ’University of West England, ont demandé à 194 personnes d’apprécier la différence entre la quan-tité de CO2, émis par trois moyens de transport sur une distance équivalente. Les énoncés soumis aux participants étaient formulés soit sous un jour favo-rable pour l’environnement – le mode A émet x grammes de moins de CO2, que le mode B – ou sous un jour défavorable – le mode B émet x grammes de plus que le mode A.

Les chiffres utilisés dans l’étude repo-sent sur des estimations fiables du CO2, émises sur 8 km par un cycliste (132 g), une personne faisant du covoiturage

Il faut miser sur les répercussions environnementales néfastes de certains moyens de transport si l’on espère changer les comportementspar Jean Hamann

Vive la vision négative !

avec trois passagers (500 g) et par une personne seule dans son véhicule uti-litaire sport (3400 g). « Pour éviter que les préférences personnelles des répon-dants biaisent leurs réponses, nous ne leur avons pas dit de quels moyens de transport il s’agissait », précise le profes-seur Waygood.

Le fait que les énoncés présentent les deux côtés d’une même réalité semble échapper à la plupart des participants. Invités à comparer 132 g et 500 g, les répondants ont jugé dans une propor-tion de 40 % que ces chiffres étaient très différents lorsque l’énoncé était formulé sous un angle favorable (le mode A émet 368 g de moins que le mode B). Lorsque l’énoncé était présenté sous un angle défavorable (le mode B émet 368 g de plus que le mode A), ce taux grimpait à 70 %. Le fossé des perceptions se creu-sait davantage lorsque la comparaison opposait 500 g et 3400 g : la formula-tion favorable recueillait encore 40 % de « très différents » alors que la formula-tion défavorable en récoltait 95 %.

« Nos résultats suggèrent que la pré-sentation des émissions sous un angle défavorable pour l’environnement est

plus efficace pour souligner les diffé- rences entre les moyens de transport, résume le professeur Waygood. Donc, si l’on souhaite que les gens choisissent un mode de déplacement plus écologique, il vaut mieux établir la comparaison en insistant sur les effets non désirables des autres moyens de transport. »

Selon le chercheur, les conclusions de cette étude s’appliquent à tous les mes-sages touchant les émissions de CO2, qu’ils visent les décideurs ou la popu-lation. Les constructeurs automobiles pourraient également s’en inspirer pour faire une promotion plus efficace de leurs modèles moins polluants.

Sur 8 km, une personne seule dans son véhicule utilitaire sport émet 2900 g de CO2 de plus qu’une autre covoiturant avec trois passagers

Ce cycliste génère 368 g de CO2 de moins que le passager d’une voiture menant quatre personnes sur 8 km. Pour convertir les gens au transport écologique, toutefois, mieux vaut dire que l’adepte du covoiturage émet 368 g de CO2 de plus que le cycliste…

L’arbre est dans ses feuilles...L’arbre cache la forêt, c’est bien connu. C’est pourquoi la Semaine des sciences forestières, en collaboration avec le club photo Optica, organise un concours pour faire découvrir les beautés secrètes qui s’épanouissent sous les branches des feuillus et des conifères. Cette année, elle tient son événement sur le thème « La forêt à vos pieds : un univers à découvrir ». L’idée est de faire admirer la faune et la flore qui vivent sur les parterres forestiers d’ici et d’ailleurs. Le concours a donc été ouvert à toute la population. Avec succès, puisqu’en un mois, environ 130 personnes ont soumis plus de 300 photos ! Les 20 images finalistes seront exposées au Salon de la forêt du 18 au 20 jan-vier au Centre de foires d’ExpoCité, où jurés et visiteurs voteront pour leur œuvre préférée. Grâce à un partenariat avec Gosselin Foto Source, Photo Solution et la Société d’histoire forestière du Québec, les gagnants se partage-ront près de 500 $ en prix. Après le salon, les 20 meilleurs clichés seront affichés au pavillon Abitibi-Price, près du local 1111, pour une durée d’un an.

Du 18 au 20 janvier au Salon de la forêt, au Centre de foires d’ExpoCité.

Chapelet saprophyte photos Jf bourdon

Rouge printanier (Trillium erectum)

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le fil | le 17 janvier 2013bravo !14

Jean-Claude Bernheim Prix Ed McIsaac en droit de la personneJean-Claude Bernheim, chargé de cours en crimino-logie, s’est illustré en rece-vant le prix Ed McIsaac pour la promotion des droits de la personne dans le système correctionnel 2012. Ce prix lui a été remis fin décem-bre en présence d’Howard Sapers, enquêteur correc-tionnel du Canada. Celui-ci a salué la carrière remarquable du lauréat et son engagement comme défenseur du trai-tement équitable et humain des détenus. « Jean-Claude a apporté une contribution énorme et exemplaire à l’avancement des services correctionnels et des droits de l’homme », a-t-il formulé. Cette reconnaissance arrive juste au moment où l’Univer-sité lance un nouveau pro-gramme en criminologie.

Yves Bourget Prix Marcel-Lafrance en mentorat d’affairesLe jeudi 29 novembre se déroulait au pavillon Alphonse-Desjardins le gala de la 11e édition du Concours d’idées d’entreprises, orga-nisé par Entrepreneuriat Laval. Yves Bourget, prési-dent-directeur général de la Fondation de l’Université Laval, a reçu à cette occasion le prix Marcel-Lafrance. Cette distinction nommée en l’honneur d’un mentor émérite reconnaît l’engage-ment dans la promotion des valeurs entrepreneuriales auprès des membres de la communauté universitaire. Yves Bourget a souvent agi comme mentor auprès d’Entrepreneuriat Laval et de l’organisme SAGE.

Paul Cadrin Prix de la Fondation de l’Orchestre symphonique de QuébecLe musicologue Paul Cadrin a été honoré lors du gala des Prix d’excellence des arts et de la culture, le 26 novembre. Le Prix de la Fondation de l’Orchestre symphonique de Québec, assorti d’une bourse de 1000 $, récom-pense son engagement dans le milieu musical. Ce titulaire d’un doctorat en musicolo-gie théorique a enseigné à l’Université pendant plus de 35 ans avant de prendre sa retraite. Organiste et com-positeur, il a siégé pendant de nombreuses années au conseil d’administration de l’Orchestre symphonique de Québec. Paul Cadrin consa-cre sa retraite à la rédaction d’un ouvrage sur le composi-teur Karol Szymanowski.

Vicky Drapeau Prix de communication écrite en nutritionVicky Drapeau, professeure au Département d’éducation physique, a reçu fin novem-bre le Prix d’excellence en communication écrite de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec. Le prix Andrée-Beaulieu de La Capitale assurances généra-les souligne annuellement la qualité d’une recherche scientifique. La lauréate s’est illustrée avec son article « Contrôle de l’appétit et alimentation rassasiante : mieux comprendre pour mieux intervenir » paru dans la revue NUTRITION – science en évolution à l’automne 2011. « Par l’ori-ginalité de son approche, Vicky Drapeau a permis de mieux faire reconnaître la profession de diététistes-nutritionnistes à l’Université Laval et dans son milieu de vie », a estimé le jury.

Charlotte Fortin Lauréate du Concours de rédaction juridique 2012Le Concours de rédaction juridique 2012, organisé par l’Association du Barreau canadien en collaboration avec Lavery et la Société qué-bécoise d’information juri-dique, a dévoilé ses gagnants le 15 novembre dernier. Le deuxième prix, assorti d’une bourse de 1000 $, est allé à Charlotte Fortin, étudiante en troisième année du bac-calauréat en droit à l’Uni-versité. Ce concours vise à promouvoir les talents de rédaction des étudiants en droit. Cette année, les candi-dats devaient se prononcer sur une décision de la Cour d’appel dans une affaire opposant le Groupe Van Houtte et Les développe-ments industriels et commer-ciaux de Montréal.

Yves Fradet Médaille du Jubilé de diamant de la reine Elizabeth IIYves Fradet est au nombre des 30 médecins choisis par l’Association médicale cana-dienne pour la remise de la médaille créée en l’honneur du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II. Cette dis-tinction lui a été attribuée pour ses travaux en urologie oncologique. « Vous avez fait œuvre de pionnier et vous avez publié des recherches de pointe en immunologie des tumeurs », précise le comité de sélection. Yves Fradet a notamment conçu un outil diagnostique qui permet de détecter et d’évaluer le can-cer de la prostate, outil utilisé par les urologues à travers le Canada.

Lise Garon Hommage du président tunisienLise Garon a été reçue au palais présidentiel tunisien à titre d’amie de la nation. La professeure associée au Département d’information et de communication s’est souvent portée à la défense d’islamistes tunisiens. Elle a notamment soutenu Mohamed Zrig lorsqu’il s’est vu refuser le statut de réfugié politique au Canada en raison des activités ter-roristes menées par son organisation Ennahda en Tunisie dans les années 1980 et 1990. Mohamed Zrig est finalement resté au Canada, ce qui ne l’a pas empêché de se porter candidat pour le parti Ennahda lors des élec-tions tunisiennes de 2011. Docteure en science politi-que, Lise Garon s’intéresse de près au monde arabe et à la sociologie de l’Islam.

Karine Gaudreault Bourse CROP de la Chaire sur la démocratie et les institutions parlementairesÉtudiante à la maîtrise à l’Institut québécois des hau-tes études internationales, Karine Gaudreault travaille actuellement sur son essai de fin d’études intitulé « L’influence des valeurs démocratiques sur l’attitude des individus face aux immi-grants : le cas du Mexique ». Ce texte examine certains enjeux liés à la démocratie (opinion publique, sondages, méthodologie). Il a récem-ment été récompensé par la bourse CROP de la Chaire sur la démocratie et les insti-tutions parlementaires. Cette enveloppe est décernée à un étudiant de doctorat ou de maîtrise une fois par année. D’une valeur de 2000 $, elle est versée sur une durée de deux ans.

Gaston Godin Chercheur émérite 2012 en santé des populationsLe Réseau de recherche en santé des populations du Québec décerne le prix Chercheur émérite pour l’an-née 2012 à Gaston Godin, professeur associé à la Faculté des sciences infirmiè-res. Il lui a rendu cet hom-mage le 27 novembre, lors des 16es Journées annuelles de santé publique. Il cou-ronne ainsi une carrière qui a contribué à l’amélioration de la santé de la population. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les comportements et la santé de 2004 à 2011, Gaston Godin a signé plus de 225 publi-cations scientifiques. Dans son discours d’acceptation, il a plaidé pour l’honnêteté intellectuelle. « En recherche, le dogmatisme emprisonne la pensée, restreint l’ouverture d’esprit et laisse peu de place à la recherche de la vérité », dit-il.

Clément Gosselin Fellow de l’Institute of Electrical and Electronics EngineersClément Gosselin, profes-seur au Département de génie mécanique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en robotique et en mécatronique, vient d’être nommé Fellow de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE). Cette distinction lui a été accordée pour souligner ses travaux excep-tionnels sur les mécanismes parallèles en robotique et sur les mains robotiques articulées. Le titre de Fellow est le plus haut grade que l’IEEE accorde à un mem-bre. Cette organisation, qui compte 400 000 membres dans plus de 160 pays, est la plus importante associa-tion professionnelle vouée à l’avancement de la technolo-gie dans le monde.

François Morel Hommage du Conseil québécois de la musiqueLe Conseil québécois de la musique rend hommage à François Morel, profes-seur émérite de la Faculté de musique. La cérémonie aura lieu lors du 16e gala des prix Opus, le dimanche 27 janvier, à la salle de con-cert Bourgie, à Montréal. Le pianiste et chef d’orchestre est considéré comme l’un des plus grands auteurs de musique contemporaine au Québec. Ses œuvres ont été jouées dans les grandes villes d’Europe et d’Amérique, jusqu’en Chine, sous la direc-tion des chefs les plus répu-tés. François Morel a aussi produit des événements tant pour le concert, le disque, le théâtre que pour la radio et la télévision. Il a déjà reçu le titre de Chevalier de l’Ordre national du Québec et le prix Denise-Pelletier des Prix du Québec.

Michelle Rodrigue Conseillère internationale en comptabilité socialeMichelle Rodrigue vient d’être nommée associée internationale représentant le Canada au Centre de recherche sur la comptabilité sociale et environnementale. La professeure adjointe à l’École de comptabilité est spécialisée dans ce domaine. Le centre, fondé en 1991 à l’Université de St Andrews en Écosse, compte sur dif-férents associés provenant d’une dizaine de pays. Ceux-ci agissent à titre de conseillers auprès du comité de direction. La comptabilité sociale et environnementale s’intéresse à la façon dont la pratique du métier influence la société dans son ensem-ble. Elle prend en compte dans ses calculs des données comme les conséquences écologiques et la protection du public.

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15le fil | le 17 janvier 2013 sports

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Tempête d’activités pour les 2 à 16 ansDurant les matinées de fins de semaine, cet hiver, le PEPS divertit les jeunes de 2 à 16 ans avec une vingtaine d’activités. Au menu du programme jeunesse : capoeira, golf, danse créative, cardio-vélo pour ados, tennis, trampo-line, yoga-massage-mandala, escalade… Et on s’occupe aussi des parents ! La carte weekend, offerte aux parents dont un enfant ou plus est inscrit au Programme jeunesse, donne accès aux activités libres les samedis et dimanches. Un tarif préférentiel est accordé sur les cours et la salle d’entraînement.

www.peps.ulaval.ca – section Activités jeunesse

Maximisez votre statut d’étudiantUn étudiant inscrit à 12 crédits de cours à l’Université est automatiquement membre du PEPS. Il peut donc profiter à volonté de quatre privilèges gratuits : accès aux bains libres, à la piste intérieure de jogging et au patinage libre ainsi que possibilité de réserver de nombreux terrains de sports de raquette ou de ballon. De plus, l’étudiant membre bénéficie de tarifs pré-férentiels sur les cours, jusqu’à 50 %. Consultez l’horaire complet des activités libres et la liste des cours de la programmation automnale sur notre site.

Les nageurs québécois ont rendez-vous au PEPSLa dernière des quatre étapes de la Coupe universitaire de natation se tiendra ce ven-dredi soir au PEPS. Les meilleurs nageurs universitaires de la province ont rendez-vous à compter de 17 h pour concourir dans près d’une trentaine d’épreuves. Au classement du Réseau du sport étudiant du Québec, le Rouge et Or est actuellement premier chez les hom-mes, quatrième chez les dames et troisième au combiné. L’équipe masculine se classe présen-tement quatrième au pays, tandis que la forma-tion féminine pointe au 12e rang. Les nageurs seront de retour dans la piscine du PEPS les 9 et 10 février à l’occasion du championnat du Réseau du sport étudiant.

Vendredi 18 janvier à 17 h, à la piscine du PEPS.

Après avoir vu sa porte-couleur Mélanie Blouin participer aux Jeux olympiques de Londres l’an dernier, le club d’ath-létisme du Rouge et Or entretient de grandes ambitions pour la saison 2013, tant pour les hommes que pour les femmes.

La formation masculine a remporté le titre provincial au cours des deux dernières années. « L’objectif est de poursuivre cette séquence et rem-porter une troisième bannière de suite », affirme l’entraîneur-chef Félix-Antoine Lapointe. Du côté des dames, ce dernier les estime en mesure de terminer au deuxième rang du Réseau du sport étu-diant du Québec.

Lapointe croit également que le Rouge et Or peut faire mieux sur la scène natio-nale, après que les hommes ont rem-porté la septième place au championnat canadien de 2012. « Le meilleur résultat dans l’histoire du club est une sixième position, rappelle-t-il. On aimerait ter-miner parmi les cinq premiers cette année ! » L’entraîneur-chef souhaite aussi voir la délégation au championnat canadien, qui comptait l’an dernier un

Le club d’athlétisme vise hautDans sa mire en 2013 : le titre de champion provincial pour les hommes et une deuxième position au Québec pour les femmespar Mathieu Tanguay

record de 14 étudiants-athlètes (12 hom-mes et 2 femmes), grandir jusqu’à com-prendre 17 ou 18 personnes.

Pour rafler une troisième bannière pro-vinciale consécutive, l’équipe masculine devra maximiser ses résultats lors des épreuves de piste. « Notre force, c’est le demi-fond, indique Félix-Antoine Lapointe. On a aussi de bonnes recrues en sprint. Il faudra marquer assez de points dans ces compétitions pour con-server le titre. »

En demi-fond, le Rouge et Or mise notamment sur Charles Philibert-Thiboutot et Jean-Samuel Lapointe, tous deux médaillés lors du championnat canadien de 2012. Philibert-Thiboutot est déjà en grande forme, lui qui a rem-porté à la mi-décembre le 3 000 mètres de la Classique des fêtes de l’Université McGill avec un temps de 8:12:17. Ce temps abaissait son propre record d’équipe établi l’an dernier à cette même compétition. Emmanuel Boisvert, qui a connu une excellente saison de cross-country, sera aussi à surveiller.

Au sprint, on attend de belles choses de Dominic Allard. Le détenteur du

record du club au 60 mètres en sera à sa deuxième année universitaire. La recrue Bianco Richard fait pour sa part déjà sentir sa présence, lui qui a abaissé le record local sur 300 mètres dès sa pre-mière course. Selon l’entraîneur-chef, ces deux hommes pourraient former, en compagnie des étudiants-athlètes de première année Gabriel Faribault et Guillaume Dion, l’un des meilleurs groupes de relais 4 x 200 mètres au pays.

Chez les femmes, l’Université Laval pourra à nouveau compter sur Mélanie Blouin. La perchiste, qui a pris le 19e rang aux Jeux olympiques l’été dernier, en sera à sa troisième année au sein du pro-gramme, même si elle passera beaucoup de temps à Toronto pour s’entraîner. L’étudiante en nutrition sera sans doute un espoir de médaille à chacune de ses compétitions. L’autre nom à surveiller est celui de Laurence Côté, qui a rem-porté le 1 500 mètres de la Classique des fêtes de l’Université McGill.

L’année 2013 sera importante pour quelques membres du club en raison des Universiades d’été. Cette compé-tition, qui se tient tous les deux ans, aura lieu du 6 au 17 juillet à Kazan, en Russie. Les plus susceptibles d’y parti-ciper sont Mélanie Blouin en saut à la perche et Charles Philibert-Thiboutot au 1 500 mètres. Également, des porte-couleurs de l’Université risquent fort de prendre part aux Jeux de la

Charles Philibert-Thiboutot, l’un des meilleurs étudiants-athlètes du club d’athlétisme Rouge et Or. Il a remporté à la mi-décembre le 3 000 mètres de la Classique des fêtes de l’Université McGill. photo Yan Doublet

«L’équipe masculine aimerait terminer parmi les cinq premières au championnat canadien cette annéefrancophonie, qui se tiendront du 6 au 15 septembre à Nice, en France.

La f in de semaine prochaine à Edmonton, Charles Philibert-Thiboutot et Jean-Samuel Lapointe auront l’occasion de peaufiner leur prépara-tion en vue du championnat canadien. Ils ont été invités à une compétition préparatoire à l’Université de l’Alberta, où se tiendra le championnat national d’athlétisme du 7 au 10 mars. Ils affron-teront les meilleurs au pays lors d’une épreuve de 1 000 mètres.Ils pourront ainsi se familiariser avec les installations et l’environnement.

Le samedi 19 janvier, l’Université sera l’hôte du Rouge et Or Invitation. Près de 300 athlètes prendront part à une quinzaine d’épreuves entre 11 h et 18 h. Le 60 m sera une épreuve à sur-veiller. Dominic Allard, Bianco Richard, Gabriel Faribault et Guillaume Dion y participeront. On jettera également un œil sur le 1500 m. Anthony Larouche et Maxime Lapierre, qui ont tous deux connu une excellente saison en cross-country, seront de la partie. Chez les dames, Laurence Côté concourra au 600 m. L’entrée au stade couvert du PEPS sera gratuite.

Le trampoline est l’une des activités favorites des jeunes visiteurs du PEPS.

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le fil | le 17 janvier 2013

16 au fil de la semaine

Pour une agriculture familiale forte et durable

Marcel Groleau, directeur de l’Union des producteurs agricoles (UPA), viendra donner une conférence sur l’entente historique survenue entre ce syndicat et l’Orga-nisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agri-culture (FAO) afin de soutenir l’essor de l’agri-culture familiale et locale. Marcel Groleau entretien-dra son auditoire sur les répercussions de cette col-laboration sur l’UPA et ses partenaires et proposera des stratégies collectives dignes d’organisations paysannes fortes et durables. La Chaire en développement interna-tional est l’instigatrice de cette activité.

Jeudi 24 janvier à 15 h 30, au local 2105 du pavillon Paul-Comtois.

Salons de l’agriculture et de la forêt

Les deux sympathiques salons étudiants sont de retour avec leur lot de nouveautés. Cette année, le Salon de l’agriculture permettra d’en connaître un peu plus sur le cidre, le gluten, les produits du tofu et le végétalisme, alors que de tout nouveaux kiosques et ateliers se tiendront sur la pêche et le toilettage des vaches. Comme toujours, petites et grosses bêtes (dont des lamas et des sangliers) seront là pour le plaisir des tout-petits, et pas seule-ment ! Quant au Salon de la forêt, il présente entre autres un concours mul-tidisciplinaire étudiant et des ateliers d’initiation aux outils forestiers.

Du vendredi 18 au di- manche 20 janvier au Centre de foires d’ExpoCité (250, boul. Wilfrid-Hamel). Ouverture à 9 h et fermeture le vendredi à 20 h (19 h pour le Salon de la forêt), le samedi à 18 h et le di- manche à 17 h.

Tour de ville

Vous êtes nouveau ou nou-velle dans la ville de Québec et un peu désorienté ? Alors il ne faut pas manquer le tour de ville organisé samedi par le Bureau de la vie étudiante. Ainsi vous sillonnerez, en autobus, la haute et la basse-ville de Québec, dont les secteurs de Sainte-Foy, Sillery et Limoilou. Vous aurez aussi droit à une visite guidée à pied des quartiers histori-ques du Vieux-Québec et du Vieux-Port. Le tout se terminera par la dégustation d’une poutine Chez Ashton. Menoum !

Départ le samedi 19 janvier, à 12 h, entre les pavillons Ernest-Lemieux et Alphonse-Desjardins, près du Pub. Inscription au Salon d’accueil qui se trouve au 2e étage du pavillon Desjardins. Coût : 10 $. Durée : environ 6 heures.

Rentrée UL

C’est mardi que tous les étudiants pourront se pro-curer ce dont ils ont besoin pour démarrer en beauté la session d’hiver 2013. En plus d’obtenir un agenda et de faire prendre votre photo pour la carte étudiante et OPUS, vous pourrez vous inscrire à une des activités sportives du PEPS, adhérer à une association étudiante ou vous renseigner sur les activités parascolaires qui vous intéressent. Un incontournable pour être partie prenante de la vie étudiante !

Mardi 22 janvier, de 9 h à 21 h, à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins.

Pratique de la méditation

Commencer la session dans la « zénitude », voilà qui augure bien pour la suite des choses. Si vous vous sentez le besoin de trouver un peu de paix et de faire le vide en vous, le Cercle de méditation vous offre la possibilité de vous initier à la méditation et de la mettre en pratique sur une base régulière selon une appro-che principalement boudd-histe. Les rencontres ont lieu deux fois par semaine, les mardis et jeudis. Entre autres bienfaits, la médita-tion permet de relaxer, de trouver l’équilibre en soi et d’augmenter la concentration.

Les mardis et jeudis, à 17 h 30, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux. Information : daniel. [email protected]

18/01 22/01 23/0119/01 22/01 24/01

Du ski-raquette à la forêt MontmorencyPour les aventuriers dans l’âme prêts à essayer le ski-raquette, un nouveau sport qui permet de gravir les sentiers et dévaler des sous-bois, sachez que la forêt Montmorency organise dimanche matin une sortie gui-dée. Les 100 hectares de la forêt-école de l’Université, au couvert de neige inégalé dans la région, possèdent des pistes sécuritaires balisées sur lesquelles vous pourrez expérimenter ce sport peu exigeant sur le plan technique. Une expérience en ski de fond ou alpin est tout de même préférable. On promet donc du pur plaisir en nature avec des guides expérimentés d’Éco Aventure Monde.

Dimanche 20 janvier, à 9 h, à la forêt Montmorency (km 103 de la route 175, à 45 min de la ville de Québec). Coût de l’excursion : 25 $. Coût de la location des skis-raquettes : 18 $. Inscription obligatoire au 418 704-5031 ou à ecoaventuremonde.com, section Prochaines activités.

20/01

Développer le monde en émancipant les femmes

L’émancipation et l’auto-nomisation des femmes seraient au cœur de bien des programmes de dévelop-pement. Or, ces objectifs prennent-ils en compte l’opinion des femmes en question ? Considère-t-on leur capacité d’agir et leur capacité décisionnelle tout au long du processus ? Ce sont là les questions aux-quelles répondra la doc-torante en anthropologie Isabelle Auclair lors de la conférence « Perspective de genre et développe-ment international : entre le discours et la pratique ». Pour étayer son propos, la chercheuse se servira d’exemples tirés de son terrain de recherche, soit les femmes vivant au nord de l’Équateur. Il s’agit d’un midi-recherche de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés.

Mercredi 23 janvier de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pavillon De Koninck.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca