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Mardi 2 décembre 2008 1,80 Mail : [email protected] N°228 Le Mahorais N° 228 11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou Tél : 0269 61 66 75 - Fax : 0269 61 66 72 MAYOTTE DÉPARTEMENT : 10 points capitaux www.lemahorais.com Retrouvez toute l’actualité mahoraise au quotidien...Abonnez-vous Page 3

Le Mahorais n°228

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Edition du mardi 2 décembre 2008

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Page 1: Le Mahorais n°228

Mardi 2 décembre 2008 1,80 € Mail : [email protected]°228

Le Mahorais N° 228 11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou Tél : 0269 61 66 75 - Fax : 0269 61 66 72

MAYOTTE DÉPARTEMENT :

10 pointscapitaux

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Le Mahorais N° 228 Mardi 2 décembre 20082

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Le secrétaire d’état à l’outre-mer, YvesJégo ne viendra pas à Mayotte commeconvenu cette semaine, reportant sonvoyage au mois de janvier 2009, certai-nement accompagné du président de laRépublique Nicolas Sarkozy. En atten-dant, la feuille de route pour faire deMayotte le 101ème département fran-çais est déclinée par le gouvernementqui affiche de plus en plus ses inten-tions. 10 points fondamentaux se déga-gent aujourd’hui. Des points qui serontdébattus et abordés le 16 décembre pro-chain dans le bureau du président avecune délégation mahoraise…

Point numéro 1 : le référendum deMars 2009 : les Mahorais vont être

invités à se rendre aux urnes pour répon-dre par oui ou par non à la départementa-lisation française de Mayotte. La dateexacte sera connue plus tard.Point numéro 2 : une loi rédigée par legouvernement français sera proposée auParlement. Cette loi fera mention d’érigeren département français l’île de Mayotteau plus tard le 1er janvier 2010.Point numéro 3 : le gouvernement pré-sentera un projet de loi qui définira lesmodalités législatives.Point numéro 4 : pour 2011, Mayottesera, en plus d’être un département, unerégion, soit un DROM et non plus unDOM. Mais ce sera le même Président éluqui siègera à la fois au département et à larégion mahoraise.Point numéro 5 : tout ce qui concerne lafiscalité directe des communes, la mise enplace se fera à compter du 1er janvier2010.Point numéro 6 : l’état français aideraMayotte dans son développement desvaleurs républicaines françaises : unemeilleure justice, un Etat civil fiable, unmeilleure maîtrise de la langue française,une meilleure parité homme-femme, unmeilleur contrôle de l’immigration clan-destine.Point numéro 7 : pour ce qui est de laquestion des minima sociaux, le gouver-nement français ne souhaite pas les établirdès l’entrée en vigueur de la départemen-talisation, mais une fois que Mayotte auraun Etat Civil fiable.Point numéro 8 : à partir de 2014, lesMahorais seront redevables du droit fiscalcommun : impôts et taxes.Point numéro 9 : l’Etat français aideraMayotte à développer son économie pourla rendre plus stable et indépendante.Point numéro 10 : en 2014 Mayottepourra devenir RUP : Région UltraPériphériques.

Que faut-il retenir de tout cela ? Toutd’abord, que les intentions du gouverne-ment sont claires et sans doutes : Mayottesera département à l’issue du scrutin.Toutefois, et comme cela avait toujoursété indiqué par le président de la républi-que, la feuille de route se veut progressiveet non immédiate, afin de ne pas plongerl’île et ses habitants dans un grand bain defiscalité et d’obligations insupportables àl’heure actuelle.Ainsi, ceux qui espéraient pouvoir bénéfi-cier d’un raccord des minima sociauxavec la métropole devront patienterjusqu’en 2014, date à laquelle le smicdevra correspondre à celui de l’hexagone,à l’instar de la fiscalité qui y est envigueur : taxe d’habitation, foncière, pro-fessionnelle, etc, etc… Gare à ceux qui

construisent en masse et possèdent dessurfaces habitables énormes, demain, çava coûter cher…Mais encore, le calendrier de l’évolutioninstitutionnelle se précise : Mayotte RUPen 2014, et Mayotte reconnue départe-ment au plus tard le 1er janvier 2010 soitmoins d’un an après le passage aux urnesqui se déroulera en mars prochain, c’est-à-dire demain.

Il n’y a qu’en matière de soutien à l’éco-nomie et la modernisation de l’état civilque le flou s’invite. En effet, mis à part lecontrat de projet 2008-2014 qui doit poseret financer les grands chantiers deMayotte et tarde à montrer ses premierscoups de pioche, aucun chiffre, aucuneligne directrice n’est livrée. S’agira-t-ild’exonérations de charges pour les entre-prises, de fonds injectés, d’aides aux ini-tiatives, de plans de soutien ?La délégation mahoraise qui sera reçuepar le président Sarkozy le 16 décembreprochain fournira à ce sujet des réponses.Itou pour l’état civil qui traîne la patte etbloque de nombreux sujets. 300 000 eurosen 2009, les derniers du plan qui s’étalasur 5 ans, ne seront pas renouvelés en2010 et après. Que se passera-t-il alors ?Le rapport que doit rendre sur le sujet lepréfet Denis Robin avant la fin de l’annéefournira peut-être des réponses lui aussi.En attendant, les bruits courent et ils cou-rent vite. Nicolas Sarkozy qui doit venir à

Mayotte comme il l’a promis, viendraitdébut janvier, inaugurant au passage legrand marché de Mamoudzou sur l’im-mense place duquel un discours historiqueserait prononcé par le chef de l’état. Le scénario fait rêver, d’autant plus qu’ilsemble s’accompagner de promessestenues même si les grandes échéances dedroit commun apparaissent repoussées à2014. Mais c’est déjà bien, on ne peut toutavoir d’un seul coup et trop rapidement,les conséquences seraient dramatiques. Ilsuffit d’imaginer l’impact sur les entrepri-ses déjà aux abois si le salaire minimummétropolitain était appliqué, tout commela fiscalité complète. Les ménages ne s’yretrouveraient pas… La progressivités’apparente donc à la sagesse et la grandenouvelle à retenir reste la volonté ferme etaffichée de voir rapidement l’île au lagonse transformer par voie référendaire etlégislative de transformer en départementde manière tout à fait officielle avant le1er janvier 2010. À noter enfin et relever, la digression surMayotte destinée aux maires mahoraislors du congrès de élus jeudi dernier quiaura été brève, mais bonne à entendre,confirmant haut et fort le tenue du référen-dum en mars prochain avec pour preuvecette tirade attendue depuis plus de cin-quante ans : “une promesse est une pro-messe”. A suivre…

Samuel Boscher

N°228 du Mardi 2 décembre 2008 LOCALE

Le Mahorais N° 228 3

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

ESTHEL SERA T-ELLE

LA NOUVELLE MISS

FRANCE ?Esthel Née, du haut de sonmètre 80, est l'ambassadricede charme de Mayotte àl'élection Miss France qui sedéroulera le 6 décembre.Cette soirée se déroulera auPuy-du-fou en Vendée, etsera retransmise en direct surTF1, pour le plus grand plai-sir de plusieurs millions detéléspectateurs.La demoiselle possède toutesles qualités pour aller loindans cette élection puisqu'enplus d'une plastique irrépro-chable, Esthel a avant toutune tête bien faite et se des-tine a une carrière dans ladiplomatie ou la politiqueculturelle. Rendez-vous donc samedisoir devant vos petits écrans.

LES GENDARMES

FÊTENT SAINTE

GENEVIÈVE

Vendredi dernier, les gendar-mes fêtaient leur patronneSainte Geneviève. Le lieute-nant Patrice Martinez prési-dait la cérémonie où partici-paient officiers, gradés etgendarmes. A 17 heures, lamesse célébrée à NotreDame de Fatima de PetiteTerre fut suivie d'un cocktailà la brigade de gendarmerieauquel participait le préfetDenis Robin qui a tenu àféliciter la gendarmerie pourson travail et l'énergiedéployée sur le territoire.

NAFISSATA BINT

MOUHOUDHOIRE

DÉCORÉE

Nafissata Bint Mouhoudhoira été décorée de la médaillede chevalier de l'ordre natio-nal du Mérite, samedi 29novembre par le préfet DenisRobin. C'est bien en récom-pense des actions qu'elle aentrepris pendant plusieursannées, que ce soit à la

DASS ou àl'APROSASOMA, pour ladéfense de la condition fémi-nine. Ce sont des femmescomme elle qui font avancerles mentalités de la sociétémahoraise et nul doutequ'elle fait déjà des émules.

JÉGO NE VIENT PLUS

Le secrétaire d’État à l’ou-tre-mer, Yves Jégo, quidevait venir à Mayotte envisite officielle à la fin decette semaine a reporté sonvoyage. Il devrait être à nou-veau programme en débutd’année 2009 et la rumeurdit qu’il serait accompagnédu chef de l’État, NicolasSarkozy. À suivre sur cepoint. En attendant, la semaine der-nière, le ministre déclarait :“Un certain nombre de com-pagnies aériennes font leurbeurre sur les habitants del'outre-mer". Une tiradecanon qui vient s’ajouter àcelle du président de laRépublique jeudi dernier :“je vais taper du poing sur latable”. Le ton monte donc ducôté du gouvernement en cequi corne l’aérien ultramarinfrançais…

L’ANNUAIRE 2008-2009 EST SORTI

La société Point de Repèrequi se charger chaque annéede la commercialisation despages jaunes de l’annuaireFrance Télécom annonce lasortie de la mouture 2008-2009 aux couleurs d’une joi-lie Bouéni dans un champsd’Ylang. Au delà de la réali-sation très réussie, l’indis-pensable outil s’est une nou-velle fois étoffé et est désor-mais disponible dans lespoints de vente OrangeFrance Télécom.

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MAYOTTE DÉPARTEMENT

10 points fondamentaux

Page 4: Le Mahorais n°228

Avec 159 voix pour, Martine Aubrya finalement été déclarée élue auposte de première secrétaire natio-nale du Parti Socialiste. Après qua-tre jours de doute et de confusion,la commission chargée de statuersur les litiges a finalement entérinéle rapport sur le scrutin de ven-dredi dernier. Les militants maho-rais qui s'étaient ralliés majoritai-rement du côté de la maire de Lille,ne s'étaient pas trompés et c'estdésormais un sentiment de satis-faction générale qui a pris le passur l'incertitude.

"Nous avions déjà marqué notrevolonté de voir Martine Aubry

élue à plusieurs reprises et nous pen-sions sincèrement que c'était la meil-leure de tous les candidats au poste"déclare d'emblée Mounirou Ahmed,

ancien premier secrétaire de la fédé-ration mahoraise du P.S

En effet, dès le vote de la motion, lePS local avait plébiscité celle de

Martine Aubry, à plus de 84%. Cettedernière est la seule d'ailleurs à avoirclairement affiché son soutien à ladépartementalisation de l'île aux par-fums. Une motion a d'ailleurs étévotée il y a quelques semaines, solli-citant le soutien officiel du nouveaupremier secrétaire national à l'évolu-tion statutaire de Mayotte. Cettemotion devrait être remise à MartineAubry par Ibrahim Aboubacar,conseiller général de Sada et nou-veau 1er secrétaire fédéral du P.S.mahorais, actuellement en déplace-ment à Paris.

MARTINE AUBRY,INVITÉE PAR

LES MILITANTS MAHORAIS

Par ailleurs, Mounirou Ahmed avaitespoir que Martine Aubry, une fois

élue, fasse un geste vers SégolèneRoyal "l'objectif de M.A. doit être demettre en avant le parti et non sa per-sonnalité...". L'homme n'a pas étédéçu, puisque dès l'annonce officiellede sa victoire, la maire de Lille adéclaré "je veux dire à SégolèneRoyal qu'on va ensemble gagnerpour les Français", elle a égalementembrassé sa concurrente avant demonter sur l'estrade et prononcer sondiscours."Elle est la plus apte pour rénover leparti et affronter les défis nationauxet mondiaux" affirme le militantsocialiste. Les militants envisagentd'ailleurs très sérieusement d'inviterleur nouveau chef de file à venir surl'île aux parfums.

Marion Châteauneuf

N°228 du Mardi 2 décembre 2008LOCALE

Le Mahorais N° 228 Mardi 2 décembre 20084

ÉLECTION DU PREMIER SECRÉTAIRE NATIONAL DU PARTI SOCIALISTE

Les militants mahorais ne s'étaient pas trompés

Un seul député pour Mayotte, telest l'amendement qui a été adoptépar l'Assemblée nationale mer-credi 19 novembre, au regard dufaible pourcentage de votants àMayotte. Les députés ont doncdécrété que la représentativité del'île à Paris devait être proportion-nelle aux nombre de votants sur ladémographie de la collectivité.

Un amendement voté mercredi 19novembre à l'Assemblée natio-

nale restreint Mayotte à un seuldéputé. La Commission des loisconstitutionnelles, de la législation etde l'administration générale de laRépublique s'est effectivement réu-nie mardi 18 novembre sous la prési-dence de M. Jean-Luc Warsman pourexaminer un amendement tendant à

permettre, pour l'attribution des siè-ges et la délimitation des circonscrip-tions, la prise en compte des écartsexceptionnels entre la population enâge de voter et le nombre d'électeurs.Le rapporteur, Charles de LaVerpillière, explique notamment «qu'il est certain que la population deMayotte sera supérieure à 125 000habitants, or il est connu qu'une largepart de cette population est consti-tuée de personnes en situation irrégu-lière ». Il y a donc un trop grand écartentre le nombre d'habitants en âge devoter et le nombre de personnes ins-crites sur les listes électorales. Donc,sous entendu, le peu de votants enrapport avec la population totaleimplique pour Mayotte une moindrereprésentativité. « Le problème est lemême en Guyane où le nombre

d'électeurs ne représente que 28 % dela population en âge de voter »rajoute le président Warsman. Unprésident bien mal renseigné puisquele dernier recensement de 2007 indi-que 186 452 habitants français avecun taux moyen de vote par scrutintournant aux alentours de 40 % pour65 000 votants ce qui est mieux quela Creuse ou le Périgord. Mais quandles métropolitains porteront-ils desregards justes et précis en directiond'Hippocampe ?!Par son intervention dans ce débat,Mr Abdoulatifou Aly prend un parisur l'avenir : « L'article 2 posant leprincipe que le nombre de députéspar département ne peut être infé-rieur à deux, la question du nombrede députés à Mayotte sera automati-quement réglée si le référendum

prévu aboutit à transformer Mayotteen département ».D'accord, mais en attendant, MrMansour Kamardine reproche audéputé actuel de ne pas assez parlerdu présent et de ne pas avoir défendula possibilité pour Mayotte d'obtenir

dès maintenant une plus grandereprésentativité à Paris. La commis-sion a donc adopté cet amendementqui sera ensuite discuté au Sénat.

Annette Lafond

ASSEMBLÉE NATIONALE

Mayotte n'aura qu'un député

A l’occasion du congrès des mairesqui s’est achevé le 27 novembredernier au palais l’Elysée avec lesélus de l’outre-mer, le président dela République a abordé durant sondiscours le douloureux thème de lacontinuité territoriale, exigeant descompagnies aériennes qu’ellessignent le projet de convention surlequel travaille actuellement legouvernement. 5 compagnies sontconcernées, 4 sont d’accord pourvalider l’accord qui doit faire bais-ser le prix des billets, seule AirAustral fait de la résistance. Lamenace à l’encontre de la compa-gnie réunionnaise est désormaissans ambiguïté…

Le secrétaire d’État à l’outre-mer,Yves Jégo, indiquait il y a quel-

ques jours à l’occasion des assises dutourisme qu’il allait, au nom de

l’Etat, “démarcher les compagnieslow-cost sur toutes les destinationsd’outre-mer” afin d’ouvrir la concur-rence sur ces dessertes. Le secrétaired’État qui était en pourparlers sur lesujet depuis des semaines avec lescompagnies ultramarines, sans pourautant que cela ne débouche sur un

accord unanime, sortait donc l’artille-rie lourde. En effet, les discussions s’articulaientautour d’un projet de convention pré-voyant “la mise en place d’un contin-gent d’au moins 5 % de places parvol, y compris les plus chargés, auprix le plus bas de leur grille tarifaire

annuelle”. Ainsi, les compagnies des-servant les DOM se seraient enga-gées à réserver 15 % de leurs sièges,du 15 juin au 15 septembre, à leurprix le plus bas. Et l’artillerie lourde est aujourd’huipersonnalisée par le chef de l’État enpersonne qui lors de la cérémonie declôture du congrès des maires, abordale sujet sans ambages, envoyant unmessage très clair en direction de lacompagnie réunionnaise Air Australqui à ce jour est la seule à faire de larésistance et à refuser de signer laconvention devant venir au secoursdu pouvoir d’achat des ultramarins.“L’Outre-mer reste au centre de nospréoccupations. L’Outre-mer a droit àla modernité et au progrès” a entaméNicolas Sarkozy avant d’ajouter : “jevais taper du poing sur la table, parceque l’accord des compagnies, je leveux !”

Cela a le mérite d’être clair.De son côté, Gérard Ethève, le P.-D.G. de la compagnie, ne cesse d’ail-leurs de souligner qu’une baisse destarifs en haute saison (de juin à sep-tembre) aurait forcément un impactéconomique sur la société. Un argu-ment qui pèse de moins en moinslourd en période de crise économiquequand l’entreprise dégage de substan-tiels bénéfices et que MonsieurEthève déclare à la presse que lasociété “se porte bien”En attendant, le ton n’est plus tout àfait le même et si le dirigeant a tenu ladragée haute à Jégo et Karam pendantdes mois, il ne pourrait sans douteplus conserver la même attitude faceau président de la Républiqueremonté et déterminé. À suivre…

SB

TRANSPORTS AÉRIENS

Sarkozy monte au créneau, Air Austral est prévenu

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008 RÉGION

Mardi 2 décembre 2008 Le Mahorais N° 228 5

Voilà quelques mois maintenant, leprésident Sambi émettait l’idée depermettre à des ressortissants étran-gers, d’obtenir moyennant finances lanationalité comorienne. Idée qui avaitfait grand bruit et outré les parlemen-taires du cru qui repoussèrent d’unrevers de manche le concept decitoyenneté ouverte. Or, le présidentcomorien revient à la charge et met enapplication ce qui hier était largementdécrié. Qui plus est pour couronner letout, à l’occasion d’un discours auQatar, le chef de l’État a clairementévoqué le fait que son pays est en“post-conflit” pointant du doigt aupassage la révolte mohélienne quitient à ce que la constitution soit appli-quée et non réformée comme le sou-haite Sambi…

Le Parlement comorien a adopté, auterme d'âpres débats, jeudi 28

novembre en début de soirée, une loirelative à "la citoyenneté économique enUnion des Comores", visant à attirer lesinvestisseurs étrangers.L'adoption de cette loi a pour but d'atti-rer les investisseurs étrangers dont les

intérêts bénéficieront de la même sécu-rité que ceux des investisseurs como-riens d'origine.En dépit d'un fort battage médiatique del'opposition, 18 députés sur les 33 duParlement comorien se sont prononcésen faveur de cette loi, dont l'adoptionconstitue une victoire pour le présidentSambi, qui en fait une condition pour ledéveloppement socio-économique desComores."J'ai pris mes responsabilités et pris leschoses en main quand j'ai constaté ladérive du président de l'Assemblée qui afui les siennes", a déclaré le vice-prési-dent du Parlement Ibrahim Sidi, qui aprésidé la séance suspendue par deuxfois "sans raison valable" par le prési-dent Saïd Dhoifir Bounou, soupçonné devouloir faire échouer la séance.Pour M. Sidi, l'essentiel était de mettre letexte aux voix. "C'est pour cette raisonque j'ai présidé la séance conformémentaux dispositions du règlement intérieurdu Parlement ; le président ne voulait passe conformer aux procédures. J'ai palliéà ses insuffisances", a-t-il expliqué avecforce.

Certains députés qui s'étaient prononcéscontre cette loi ont menacé après le voted'attaquer le texte devant la Cour consti-tutionnelle.En juillet dernier, pourtant, cette loi avaitété rejetée par le Parlement au motif quele projet "a été mal compris par les dépu-tés car mal présenté", a expliqué undéputé sous couvert de l'anonymat. Cemême député a pourtant changé d'avisaujourd'hui "car maintenant les chosessont claires".En attendant, la mesure concerne près de4000 familles issues des pays arabo-per-siques et rapporterait au gouvernementcomorien pas moins de 100 millions dedollars.Ainsi, ce qui était hier largement décriéest oublié, le parlement a plié à uneheure où les Comores sont plongéesdans une crise profonde qui n’augurerien de bon. En effet, après la nationalitééconomique adoptée, Sambi devrait pas-ser à l’étape suivante qu’il s’est fixé, àsavoir la réforme de la constitution. Uneréforme que les Mohéliens repoussentcar elle impliquerait qu’ils n’assurentpas la présidence tournante pourtant pré-

vue en 2010. Depuis plusieurs semaines,la tension monte et la situation entre lesîles sœurs ne cesse de se dégrader.Toutefois, personne n’osait parler mis àpart les Mohéliens ulcérés de “conflit”.Le mal est réparé, le chef de l’État alâché le mot.À l’occasion d’un discours prononcé auQatar, Sambi qui recherche les soutiensdu monde arabe, s’est attardé sur la criseéconomique mondiale qui touche tousles pays du monde et notamment le sien,tout en citant donc une phrase capitalequi en dit long sur la crise politique quisévit actuellement aux Comores.

“Si la récession frappe de plein fouet lespays les plus nantis, vous pouvez imagi-ner la situation des pays en développe-ment dont mon pays, l’Union desComores, Petit Etat Insulaire enDéveloppement, en situation post-conflit, dont tous les efforts déployés parle Gouvernement pour réduire la pau-vreté et réaliser les Objectifs duMillénaire pour le Développement, sontlargement compromis”.Il ne s’agit plus de crisette interne, maisbel et bien d’état d’urgence. À suivre…

Samuel Boscher

COMORES

Une loi sur la citoyenneté économique et unesituation de “post-conflit”

Jeudi 27 novembre, la toute premièrelivraison de légumes anjouanais a étéréceptionnée sur le quai Ballou àDzaoudzi. 1,2 tonnes de pommes deterre, tomates et oignons en prove-nance d'Anjouan sont arrivées à borddu Tratringa III et ont été distribuéesdans les supermarchés Sodifram dansla journée. Il s'agit là d'une des pre-mières réalisations concrètes et visi-bles des travaux du GTHN (Groupede Travail de Haut Niveau), enmatière de coopération régionale.L'intérêt de cette démarche est dou-ble : offrir un nouveau débouché auxagriculteurs comoriens et diversifierl'offre dans les supermarchés de l'île.

450 kg de pommes de terre, 250 kg detomates et 500 kg d'oignons en pro-

venance d'Anjouan, sont arrivés jeudi27 novembre à bord du Tratringa III.

Cette toute première livraison marque ledébut d'une coopération entre agricul-teurs comoriens et distributeurs maho-rais dans le cadre des travaux du GTHN(Groupe de Travail de Haut Niveau), quiavait annoncé le projet lors de sa der-nière réunion à Mayotte au mois de sep-tembre dernier.Après plus de deux mois de discussionset de rebondissements, la premièrelivraison a eu lieu en présence du PréfetRobin, du directeur du groupe Sodifram,du directeur de l'Agence Française deDéveloppement et du président duSyndicat National des AgriculteursComoriens. Il s'agissait évidemmentd'une première et l'ensemble des acteursqui a participé au projet espère que cetteaction se pérennisera, d'autant plusqu'elle a reçu la bénédiction des agricul-teurs mahorais. "Le protocole d'accord

signé avec le SNAC leur permet de gar-der un oeil sur les importations. Ils ne sesentent ainsi pas menacés" précisaitDenis Robin, préfet de Mayotte.D'ici quelque temps, l'offre devraitencore s'étoffer avec l'arrivée sur le mar-ché de carottes, aubergines et ananas.Pour ne pas heurter les sensibilités dechacun, la banane a été écartée du pro-jet.Si cette opération n'a pu voir le jour quetrès récemment, c'est tout simplementparce que l'arrêté choléra qui interdisaitles importations en provenance desComores a été levé voilà un an et désor-mais les îles sous la lune sont excéden-taires dans leur production agricole.Une fois les légumes arrivés sur l'île, ilsont été dédouanés et inspectés par laDirection des Services Vétérinaires - ilsavaient également subi un contrôle sani-

taire au départ d'Anjouan - avant d'êtreemmenés par un camion jusqu'à l'entre-pôt Sodifram, puis distribués dans lamatinée dans les magasins.Le président du SNAC, Issa Mhadji etson secrétaire général, Abdou Ahamadi,avaient fait le déplacement pour l'occa-sion, ils devraient profiter de leur séjourà Mayotte pour prospecter les éventuelsautres distributeurs puisque le protocoled'accord ne fait aucune mention d'unquelconque monopole, tout ceci dansl'intérêt des agriculteurs et des consom-

mateurs qui devraient voir le prix desfruits et légumes baisser.Enfin, si les médias avaient annoncé lereport de la dernière réunion du GTHNaux Comores - censée se dérouler aumois de novembre - en raison du climatpeu propice à la venue des différentesdélégations ; le Préfet Robin a confirméla tenue de cette rencontre pour la mi-décembre à Moroni. À suivre de près...

Marion Châteauneuf

Mardi 25 novembre, 64 personnes ontreçu leur titre d'identité en tant que"nouveaux français". Pour l'occasion,la Préfecture avait organisé une céré-monie solennelle de remise de décretsde naturalisation ou de réintégrationdans la nationalité à tous ces nouveaux"patriotes" qui ont eu droit à la pro-jection d'un film intitulé "DevenirFrançais" avant de se voir remettre lapreuve, écrite en noir sur blanc, deleur appartenance à la France. Unmoment fort pour ces gens, originairesdes Comores ou de Madagascar, qui,pour certains, résident sur le territoire

français depuis plus de vingt ans.

Pour la seconde fois, une cérémonieofficielle était organisée à l'occasion

de la remise de décrets de naturalisationou de réintégration dans la nationalitéfrançaise et cette fois-ci, à 64 personnes.Cette année, ce sont en tout 261 person-nes qui ont obtenu la nationalité françaisepar le biais de ce type de procédure."Cette cérémonie marque l'aboutisse-ment d'une longue période de doute etd'attente" déclarait le Préfet Denis Robin,ne croyant pas si bien dire puisque dansl'assistance, se trouvaient certaines per-sonnes résidant en France depuis plus de

20 ans. Le Préfet en profita pour féliciterces gens ayant choisi "les procédureslégales" pour devenir français et insistasur la symbolique de cette cérémonie,"qui marque la volonté de la nation fran-çaise d'accueillir de nouveaux patriotes".Une fois le discours du préfet achevé, unfilm intitulé "Devenir Français" a été pro-jeté. Ce court-métrage récapitulait enquelques minutes l'Histoire de laRépublique française, expliquait les prin-cipes de la devise "Liberté, Égalité,Fraternité" et présentait brièvement lesdroits et devoirs du citoyen français."Chaque année, ce sont plus de 100 000

étrangers qui deviennent français"concluait la voix-off du film.Les 64 "nouveaux français" se sont vuremettre un dossier comprenant un textesur les droits et devoirs du citoyen fran-çais, une lettre d'accueil signée par le pré-sident Sarkozy, le fameux décret de natu-ralisation ou de réintégration, une attesta-tion de naturalisation, un nouvel acte denaissance (permettant d'obtenir les piècesd'identité françaises), un extrait de laconstitution française, la déclaration des

droits de l'Homme, le texte de l'hymnenational et un guide pour les démarchesadministratives.Les dossiers ont été remis par le PréfetRobin, le député Abdoulatifou Aly et lesous-préfet Christophe Peyrel.Il est à noter qu'une partie des personnesprésentes ont obtenu la nationalité fran-çaise par décret de réintégration - sousentendu que ces gens possédaient déjà lanationalité à l'époque où les Comores etMadagascar appartenaient à la France,mais qui l'ont perdu au moment de l'indé-pendance de ces pays.Après avoir repris en choeur LaMarseillaise, toute l'assistance s'estretrouvée autour d'un verre permettantainsi aux uns et aux autres d'échanger surleur parcours.

Marion Châteauneuf

GROUPE DE TRAVAIL DE HAUT NIVEAU

D'Anjouan aux supermarchés mahorais en moins de 24 heures

CÉRÉMONIE À LA PRÉFECTURE

La lumière au bout du tunnel

MM. Charalambakis, Robin, Mhadji, Ahamadi et Beltrand

Page 6: Le Mahorais n°228

Depuis le début de la semaine der-nière, les mécontentements se fontsentir du côté du petit village deKangani, situé dans la commune deKoungou, au nord de l'île. L'objetde ces grincements de dents estsimple : la route communale quitraverse ledit village est systémati-quement dans un état pitoyabletout au long de l'année et pireencore à la saison des pluies. Pourpallier ces difficultés, la carrièreIBS prend régulièrement l'initia-tive de « boucher les trous » - puis-que ce sont les camions indispensa-bles à l'activité de ladite société quisont pointés du doigt par les villa-geois - mais mercredi 26 novembre,les habitants se sont clairementopposés à ce que les employésd'IBS « touchent à la route » ! Lagendarmerie a dû intervenir en rai-son de la grogne générale et dès lelendemain, un barrage bloquait lit-téralement l'accès des camions à lacarrière…

Depuis plusieurs années, la routecommunale de Kangani cause

de multiples tensions entre les habi-tants et la carrière IBS, laquelle estsituée au bout du chemin. Le passagedes poids-lourds indispensable aufonctionnement de l'activité de cettecarrière suscite bien des tensions et lebarrage qui s'est dressé jeudi 27novembre n'est autre que le quin-zième en son genre ! A la mi-journée,tout semblait être rentré dans l'ordrepuisque le barrage de fortune des vil-lageois a été levé suite à diversesnégociations entre le directeur decabinet de la mairie de Koungou et un

délégué de la préfecture. Pour autant,plusieurs témoignages laissent enten-dre que cette affaire est loin d'êtreenterrée… L'entretien de cette routeest pourtant à la charge de la com-mune mais l'état de la voirie empireau fil des ans sans qu'aucune étude dechantier n'ait été réalisée ni mêmecommanditée par la mairie deKoungou pour assurer un enrobédigne de ce nom. La revendicationdes villageois est claire : ils refusentlittéralement que les employés de lacarrière IBS remettent en état la routevia des gravats qui permettent deboucher les trous et souhaitent unevraie phase de chantier pour que lesinterventions de remblais ne soientpas nécessaires après chaque pluie.Une pancarte de fortune indique dèsl'entrée dans le village : « c'est uneroute communale, les administrésattendent que le maire fasse faire unenrobé. Personne d'autre ne doit répa-

rer cette route, à bon entendeur : salut! » . Quant au maire de Koungou,Monsieur Ahmed Souffou alias «Salami », celui-ci était au Congrès del'association des maires de France(Guyane- Paris) au moment des ten-

sions … Les forces de l'ordre sontdonc intervenues mercredi 26 en find'après midi car femmes, hommes etenfants se sont physiquement oppo-sés à ce que les camions d'IBS puis-sent décharger les gravats permettantde boucher les trous… L'ordre a viteété rétabli mais les habitants ont mon-tré toute leur détermination et l'opéra-tion de réparation n'a pas pu êtremenée à bien, seule quelques amélio-rations ont été réalisées avant que lafoule ne s'oppose littéralement à lasuite des manœuvres....

UNE NOUVELLE ROUTE

DEVRAIT RÉGLER CE

CONFLIT RÉCURRENT…

Contacté suite à ces évènements,Monsieur David Nagard - DAF de lacarrière IBS- explique la situation : «ce nouveau barrage lié à l'utilisationde la route par les camions est un pro-blème récurrent et nous comprenons

très bien la population. Lors du der-nier barrage, nous avons fait appel àla justice et un expert a été commis-sionné pour examiner une secondepiste qui permettrait aux camions depasser par une autre route. Mais suiteà cette expertise, il apparaît claire-ment que les camions ne peuvent pasemprunter cette route qui ressembleplus à une piste… D'autant plus quecette voie présenterait des dangers siles camions l'empruntaient ». Suite àce constat, « une autre solution a étéprésentée par l'expert » ajouteMonsieur Nagard avant de préciser :« il s'agit de créer une route qui pas-serait derrière le terrain de football.Dans cette alternative, tout le mondeserait gagnant. Ce dossier a déjà bienavancé, des études de tracé ont étéassurées par la DE (Direction del'Equipement) et il y a eu six mois detractations entre la mairie deKoungou, la préfecture et la carrièreIBS ». Ce chantier s'élève à « 6 mil-lions d'euros » et pour l'heure, « l'au-torisation de la préfecture est atten-due pour entamer le début des tra-vaux après la saison des pluies »résume David Nagard tout en stipu-lant que « la phase de travaux devraitdurer environ six mois ». En conclu-sion, ce dossier est d'ores et déjà bienentamé, prêt à être bouclé et selon lesecrétaire général d’IBS, « tout lemonde sera gagnant une fois le chan-tier réalisé ». Pour l'heure, la tranquil-lité du village a repris le dessus maisce, pour combien de temps ? A sui-vre…

Lucie Touzé

Le Mahorais N° 228 Mardi 2 décembre 20086

LOCALE N°228 du Mardi 2 décembre 2008

VOIE COMMUNALE DE KANGANI

Blocage total à renfort de grands cris

Les esprits se souviennent encorede la tempête tropicale baptiséeFame qui a sévi sur Hippocampeen janvier dernier. Les dégâtsenregistrés par les agriculteurs ducru étaient particulièrement consé-quents, à titre d'exemple deschamps entiers de bananiersétaient couchés, ravagés par lesvents… Suite à cette tempête tropi-cale, nombreux étaient ceux quiattendaient une aide de l'Etat pourremettre en état leurs cultures etrelancer ainsi leurs activités agri-coles. Aujourd'hui, la boucle estbouclée après de longs mois d'at-tente et les agriculteurs répondantaux critères d'éligibilité ont étéindemnisés ou le seront dans lessemaines à venir car l'Etat a mis la

main à la poche en déboursant autotal : 160.000 euros. Ci-joint uncommuniqué de la Préfecture.

Suite aux conséquences catastro-phiques de la tempête Fame pour

les agriculteurs mahorais qui ont vuleurs récoltes réduites à néant, l'Etatapporte une aide financière bienve-nue pour relancer la filière mise àmal sur le territoire mahorais. Encomplément des subventions attri-buées par la CollectivitéDépartementale de Mayotte (CDM),les 160.000 euros versés par l'Etatmettront bel et bien du beurre dansles épinards pour ceux qui travaillentla terre et peuvent tout perdre en casde catastrophe naturelle. Pour annon-cer la bonne nouvelle, la préfecture

lançait un communiqué à ce sujet : «Moins d'un an après le passage de latempête tropicale FAME en janvierdernier, l'Etat vient d'accorder uneaide financière de 160 000 Û desti-née à indemniser les agriculteurs vic-times de dégâts et répondant aux cri-tères d'éligibilité fixés par la direc-

tion de l'agriculture et de la forêt.Cette aide exceptionnelle, octroyéeen comité de fonds de secours, vientcompléter celle apportée par leconseil général. Compte tenu de lafragilité économique des exploita-tions agricoles, l'aide de l'Etat per-mettra aux agriculteurs sinistrés de

bénéficier d'un meilleur taux d'in-demnisation. L'Etat entend ainsiconfirmer le soutien qu'il apporte àl'agriculture mahoraise. Le verse-ment de la part de l'Etat interviendraavant la fin de l'année 2008. Les agri-culteurs bénéficiaires seront avisésindividuellement et les indemnitésversées sur leurs comptes bancairespersonnels". La populationd'Hippocampe se souvient encore dela tempête Fame qui a secoué Maoréen janvier dernier et des conséquen-ces que celle-ci a entraîné dans sonsillage. A l'heure de la saison descyclones, ces souvenirs font l'effetd'une piqure de rappel qu'il est bonde garder en mémoire.

Lucie Touzé

TEMPÊTE TROPICALE FAME

160.000 euros débloqués par l'Etat

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008 Le Mahorais N° 228 7

LOCALE

Lundi 1er décembre, au matin,une vaste opération a été lancée

par la brigade de recherches de lagendarmerie de Pamandzi afin dedémanteler ce qui semblerait être unvaste trafic de carburant. En effet, ceseraient entre 6 000 et 9 000 litres decarburant qui auraient été volés… 11personnes seraient impliquées danscette affaire et des perquisitions onteu lieu à Kawéni, M'tsapéré et Sada,a t-on appris de source officielle.À l'heure où ces lignes sont écrites,l'opération n'est pas achevée et lagendarmerie se refuse à tout com-mentaire.

AGRESSION SUR UNE

TERRASSE DE RESTAURANT

Vendredi 28 novembre, une familleinstallée sur la terrasse d'un restau-rant de Petite-Terre a été violemmentagressée et volée par deux adoles-cents de 17 et 18 ans. Les deux indi-vidus qui ont pris la fuite en ont pro-fité pour agresser un passant et luivoler ses lunettes. La gendarmerie apu mettre la main sur les deux jeunesdans la journée, ces derniers sontconvoqués devant le tribunal correc-tionnel (pour le majeur) et le juge desenfants (pour le mineur).

INCENDIE

IMPRESSIONNANT POINTE

DE KOUNGOU

Le 27 novembre, alors que lesenfants d'un locataire d'une des mai-sons SIM située Pointe de Koungouregardaient la télévision, celle-ci aexplosé. Les deux enfants de 9 et 13ans ont réussi à sortir de la maisonpour aller prévenir une voisine qui atéléphoné aux pompiers.L'intervention a été assez rapide, leshommes du feu venaient de Kawéni,

mais les flammes ont rapidement euraison du logement, sous les yeuxmédusés des riverains. Le feu fut trèslong à endiguer car le lotissementn'est pas équipé de bouche d'incendieet il fallut pas moins de 3 camionsciternes. Un équipement à installerde toute urgence… Un autre problème est l'organisationactuelle des pompiers de Mayotte quisont répartis entre Kawéni pour toutela Grande Terre, et Pamandzi pourPetite Terre laisse envisager de fré-quents événements du type qu'ontconnu les occupants de cette maisonaujourd'hui totalement dévastée.

LE CHAUFFARD N'AVAIT

PAS SON PERMIS

Jeudi 27 novembre, vers 7 heures, unspectaculaire accident impliquantune voiture et une moto a eu lieu surla rocade de M'tsapéré au niveau dupont de la Direction de l'Équipement.Alors qu'une voiture circulant dans lesens Mtsapéré-Mamoudzou s'apprê-tait à effectuer un demi-tour sur larocade, une moto qui remontait lafile l'a violemment percutée au

niveau de la portière conducteur, fai-sant voler en éclats la vitre.Le motard a été pris en charge par lespompiers et amené aux Urgences duCentre Hospitalier de Mamoudzou ;il a obtenu trois jours d'ITT. Lechauffard quant à lui n'a pas étéblessé mais il s'avère que l'hommen'avait pas de permis de conduire...Ainsi, après avoir été conduit aucommissariat de Mamoudzou il s'estvu remettre une COPJ (Convocationdevant Officier de Police Judiciaire)pour le mois de mars prochain.

UN PRÉSUMÉ CRIMINEL

INTERPELLÉ À L'AÉROPORT

Le 26 novembre, sur renseignementde la Sécurité Intérieure de Moroni,la brigade judiciaire de la Police auxFrontières a procédé à l'interpellationà l'aéroport d'un ressortissant fran-çais. L'homme fait l'objet d'un man-dat de recherche pour infraction à lalégislation sur les stupéfiants, homi-cide volontaire en bande organisée,tentative d'homicide volontaire etassociation de malfaiteurs.Le juge d'instruction mandant de

Marseille - ville où résidaient l'indi-vidu et où les faits ont été commis -a délivré une commission rogatoire àla brigade judiciaire afin d'entendrel'intéressé et de procéder à tout acteutile à l'enquête en cours.

ACCIDENT EN PLEINE

HEURE DE POINTE

C'est aux alentours de 13h30 mer-credi 26 novembre, qu'un buggyeffectuant un demi-tour aux alen-tours de la station-service sur la routenationale de Kawéni a été percutépar un scooter. Ce dernier n'auraitpas vu le clignotant du véhicule et n'apu stopper sa course. Le deux-rouesest passé sur la roue avant gauche dubuggy et le pilote a effectué un volplané avant d'atterrir directement surle bitume.Heureusement, les voitures arrivanten sens inverse ont pu freiner mais lascène de l'accident a vite été investiepar les curieux, puis par les pompierset enfin par les policiers qui ont dûfaire la circulation pour éviter que lesnerfs des automobilistes n'explosent.En effet, en raison des travaux sur laroute de la Sogea, la route nationaleest l'artère la plus fréquentée deKawéni et de fait, les bouchons sontdésormais récurrents sur cette por-tion.

UN COLLÉGIEN AGRESSÉ À

COUPS DE COUTEAU

Lundi 24 novembre, aux alentours de7 heures, alors que des adolescentsattendent le passage du bus scolairequi doit les mener au collège, uneviolente altercation éclate entre qua-tre d'entre eux. L'autobus scolairearrive mais la dispute continue jus-que dans le véhicule et l'un des jeu-nes sort un couteau et porte deuxcoups à son opposant. La victime

souffre de blessures légères au ventreet à la main, heureusement car l'af-faire aurait pu très mal tourner pourcet adolescent de 14 ans. L'agresseur a reçu une convocationpour une mise en examen devant lejuge des enfants puisqu'il n'est âgéque de 15 ans.

IMMIGRATION

CLANDESTINE

La semaine dernière, 219 étrangersen situation irrégulière ont été inter-pellés par les services de l'État. En parallèle, 3 kwassas ont été inter-ceptés par la Police Aux Frontières(PAF) et la Gendarmerie Maritime.Les pilotes ont été présentés en com-parutions immédiates et ont tous étéécroués à la maison d'arrêt pour despeines allant de 12 à 18 mois de pri-son ferme et de 10 ans d'Interdictiondu Territoire Français.Depuis le début de l'année, 14 735personnes ont été éloignées dans lecadre de 12 266 arrêtés préfectorauxde reconduites aux frontières.

PRÉCISIONS

« Le gérant du Koropa club tient àpréciser que lors de l'opération SAMdu week-end dernier, les infractionsrelevées par la gendarmerie auniveau de la Maison d'Arrêt deMajicavo-Lamir ne concernaient pasforcément les clients de la discothè-que, la route nationale étant emprun-tée par bon nombre d'automobilistes.Il regrette également que la sensibili-sation n'ait pas pu être faite auprèsdes clients du fait de la très faibleaffluence de ces derniers en raisondes contrôles démarrés dès 22 heu-res… »

Marion Châteauneuf& Annette Lafond

FAITS-DIVERS

Vaste opération pour démanteler un trafic de carburant

Les événements du 27 mars avaientmis à jour certaines lacunes dansl'organisation des forces de l'ordre.Ainsi, le commissaire Klimt, dèsson arrivée sur le territoire aexprimé son souhait d'organiser unstage de "recyclage" sur les techni-ques du maintien de l'ordre. C'estpourquoi, pendant une semaine,deux formateurs de la compagniedépartementale d'intervention deSaint-Denis, ont rafraîchi lesmémoires des gradés et gardiens dela paix et les ont mis à rude épreuvepour créer une cohésion dans lessections et surtout discipliner lesinterventions.

Ce sont 30 gradés et gardiens de lapaix et deux officiers qui ont

suivi pendant une semaine un stagethéorique et pratique sur le maintiende l'ordre. Il s'agissait principalementd'intégrer les nouveaux fonctionnai-res dans les équipes, afin de créer unecohésion entre collègues car la der-nière formation de ce type datait de

1998... Autant dire que les mémoiresavaient besoin d'être rafraîchies, d'au-tant plus que les événements du 27mars ont mis en avant des lacunesdans l'organisation des interventions.Pour mener à bien cette formation,deux officiers de la compagnie dépar-tementale d'intervention de Saint-Denis de La Réunion, le capitaineGomez et le brigadier-major Baillif,sont venus pour encadrer les policiersmahorais. La formation a été diviséeen deux volets : législatif et pratique,avec les différentes techniques d'in-tervention."Les 30 hommes qui sont les pre-miers à intervenir en cas de manifes-tation ou d'émeute. Lors de ce typed'événement, nous ne devons laisseraucune place à l'improvisation, toutest une question de méthodologie, dediscipline et de rigueur" expliquait lecommissaire-divisionnaire LaurentKlimt, directeur de la sécurité publi-que. Dans ce type d'intervention, ils'agit pour les policiers de démontrerleur force et d'impressionner par leur

organisation pour dissuader les mani-festants. "Il doit y avoir une bonnecohésion dans le groupe et il s'agit deproportionner la réponse en fonctiondu degré de violence des manifes-tants" ajoutait le directeur de la sécu-rité publique.Dans le cadre d'une opération demaintien de l'ordre, les agissements

des policiers sont strictement enca-drés par un code auquel ils ne doiventpas déroger (dialogue, sommations,intervention groupée...) - l'utilisationdu matériel de type grenades lacry-mogènes et armes, dépend d'ailleursde l'ordre de l'autorité civile (préfet,maire...).Lors des simulations de fin de stage,

une section jouait les manifestantstandis qu'une autre devait donner lacharge, tout ceci sous le regard desformateurs. "Dans cette situation, il ya d'abord une analyse faite par lecommandement, puis un regroupe-ment avec les officiers, et enfin l'in-tervention est lancée" détaillait lecommissaire Klimt qui n'hésitait pasà participer activement aux exercices.Si ce type de manoeuvres paraîtimpressionnant, le directeur de lasécurité publique précisait que "plu-sieurs éléments à Mayotte laissent àpenser que nous devons être prêts àparer à toutes éventualités". En clair,à plusieurs reprises, des manifesta-tions ou des événements ont montréque les situations pouvaient dégéné-rer malgré le calme apparent de l'îleaux parfums.La direction de la police nationalelaisse d'ailleurs entendre qu'un pro-chain stage de ce type pourrait êtreorganisé au mois d'avril prochain.

Marion Châteauneuf

STAGE DE LA POLICE NATIONALE

Pour parer à toute éventualité

Jeudi 27 novembre, un incendie ravage une maison de la pointe Koungou

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Le Mahorais N° 228 Mardi 2 décembre 20088

LOCALE

Les accidents du travail augmen-tent d'année en année, mais neconnaissaient une prise en chargeque partielle. L'ordonnance du 13décembre 2006 qui devrait entreren application au début de l'année2009, met en avant de nouveauxtextes que nous publions en exclu-sivité. Désormais ce seront 28 caté-gories professionnelles qui serontconcernées, avec une prise encharge de 100% pour les soins. Lesentreprises verront par contreleurs charges s'alourdir un peuplus, puisque les cotisations serontmises en place. Une applicationprogressive du dispositif national.

Seuls les salariés du secteur privéétaient pris en charge, alors que

désormais 28 catégories profession-nelles pourront bénéficier de la cou-verture par la Caisse de SécuritéSociale de Mayotte (CSSM) enmatière d'accidents du travail et demaladies professionnelles, tels quedes gérants de coopératives, lescontractuels de l'éducation nationale,des personnes non salariées etc.L'ordonnance du 13 décembre 2006étend donc à Mayotte la presquetotalité du dispositif national enmatière de prévention, de réparationet de tarification des accidents du tra-vail et des maladies professionnelles.

Les deux décrets d'application atten-dent maintenant la décision gouver-nementale quant à la date d'applica-tion. Elle devrait intervenir au débutde l'année 2009. Mais l'étendue à denouveaux bénéficiaires n'est pas leseul changement à effectuer. La priseen charge qui était au taux d'assu-rance maladie passe à 100 % pourtoutes les catégories concernées. La mauvaise nouvelle : les entrepri-ses vont être bien évidemment obli-gées de cotiser. Leur taux de cotisa-tion annuel sera déterminé pour cha-que catégorie de risques : une entre-prise de secteur informatique n'aurapas le même pourcentage de risquesqu'une entreprise du bâtiment. Maisaussi, en fonction de l'effectif de l'en-treprise, puisqu'il y aura 3 types detaux de cotisation : un taux collectifpour les entreprises de 1 à 9 salariés,un taux mixte pour les entreprises de10 à 199 salariés et un taux indivi-duel pour celles employant plus de200 salariés, telles que la Colas, l'hô-pital ou EDM. Le 11 décembreseront ainsi mis en place au sein de laCSSM un nouveau conseil et uncomité technique chargés de mettreen place un régime équilibré en fonc-tion du niveau prévisionnel desdépenses.La prévention des risques était due

jusqu'à présent à une initiativelocale, elle sera maintenant du res-sort de l'Etat, par l'intermédiaire duministre chargé du travail et de laSanté.Le coût social pour les entreprises vadonc être croissant surtout si ladépartementalisation prend formeavec son cortège de CSG, retraitescomplémentaires et autres… Et leniveau de cotisations sera encore loinde la métropole où elle est, pour lesaccidents du travail, de 18 % contre 4% à Mayotte.En cas d'accident du travail ou demaladie professionnelle, l'indemnitéjournalière passera de 50 % à 60% dusalaire journalier pendant les 28 pre-miers jours d'arrêt du travail. A partirdu 29ème jour, et jusqu'à la guérison,elle passe de 66,66 % à 80 % dusalaire, avec un plafond de 912 eurosconcernant les maladies profession-nelles. En cas d'accident mortel, lesrentes allouées ne peuvent être infé-rieures à un salaire minimum annuelde 14 876 euros. Pour le conjoint sur-vivant, la rente est fixée à 40 % de lafraction du salaire annuel de la vic-time. Toutes les autres catégories(enfants survivants, ascendants etc.)connaissent les mêmes progrès auniveau de la prise en charge.A Mayotte, le nombre d'accidents du

travail s'est accru de 308 en 2005 à402 en 2008, touchant surtout lessecteurs du Bâtiment et des TravauxPublics, le commerce non alimen-taire tel que les banques et les gara-ges avec beaucoup d'intoxications àla peinture et d'accidents avec desvoitures mal calées.

"LES ACCIDENTS

DU LUNDI"

« Avec un phénomène qui croît »informe Bertrand Périer le directeurde la CSSM, « le nombre d'accidentsde travail se multiplie, avec les diffi-cultés qui vont avec : identifier lavraie déclaration de la fausse. Il nousfaut pour cela plus de moyens et nousallons systématiser les enquêtes quece soit pour démontrer la matérialitéde l'accident : sur le lieu et le tempsde travail. Que ce soit pour confon-dre le salarié ou le défendre : certainsont systématiquement des « acci-

dents du lundi matin » qui ne sontautres que des ruptures du tendon dumatch de foot de la veille qu'ils fontpasser pour un accident de travail,tandis que d'autres ne voient pas l'uti-lité de déclarer un choc psychologi-que qui peut se réveiller en dépres-sion bien des années après. Nousavons pour cela un médecin conseilet un juriste qui sont prêts à démêleret donner un éclairage nécessaire surune affaire ».Bertrand Périer espère que les textesparaissent au début de l'année 2009 :« Nous mettrons alors en place unestratégie de communication vers lesdirecteurs d'entreprise par communi-qués de presse, par flyers, par confé-rences et par les syndicats ».Il était temps que dans ce domaineMayotte s'aligne sur le droit com-mun.

Annette Lafond

SÉCURITÉ SOCIALE

Nouvelles prises en charge des accidents du travail

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Bertrand Périer et Frédéric Boulay : “Vingt-huit catégories seront prises en charge”

Après avoir concassé à Mayottependant 18 ans, le patron d'IBS se“casse ”! Il en a marre, le dernierbarrage en date dans le village a euraison de sa patience, c'est décidé,Théophane Narayanin a décidé devendre ses affaires. Il assure que lesocial sera un volet essentiel de lareprise de ses activités, 3 repreneursseraient sur les rangs, mais sur cepoint, motus et bouche cousue pourle moment. Pas de date fixée, maisla fin de l'année et son bilan sembletout appropriée. Mais avant de par-tir, le big boss plante les bandérilles,il n'y va comme à son habitude pasavec le dos de la cuillère. Cabalance pas mal par ici...

Arrivée en 1996 sur l'île au lagon,pour casser une situation mono-

polistique sur un secteur d'activité quiallait contribuer à l'essor d'urbanisa-tion du territoire, IBS s'est à l'époqueimplantée à Kangani, commune deKoungou. L'entrepreneur avait de l'ex-périence derrière lui, jouissait d'uneréputation, et reprenait à l'époque uneaffaire abandonnée, la SEMCA.“Nous avons repris le bail après dis-cussions avec M. Dachery. En 1998, laSIM est venue s'installer à côté, lesennuis ont alors commencé. On avaitprévenu les autorités à l'époque, ellesne nous ont pas écouté. Le terrain oùs'est implanté le quartier SIM était unterrain classé en zone agricole, mais lepréfet de l'époque a délivré le permis,nous n'avons jamais compris...”, com-

mence un Théophane Narayaninsacrément remonté aujourd'hui.IBS, comme toute entreprise commer-ciale, a dû répondre à ses exigences dedéveloppement. Son activité a grossiau rythme des besoins en matériaux deconstruction et d'équipement duréseau routier. La zone s'est alors den-sifiée au niveau du passage des habi-tants du quartier SIM, en même tempsque celui des camions de la carrière. Aujourd'hui, IBS c'est 140 emplois,1200 m2 de bureaux, 15 millions d'eu-ros de Chiffre d'Affaires. Des procès à la pelle ont opposé lasociété et la population depuis desannées, le chemin d'accès à la carrièreétant le même qu'emploient les habi-tants du quartier. Cette route est aucoeur du problème. La semaine dernière, un nouveau bar-

rage a été mis en place par une poi-gnée d'habitants mécontents du bruit,de la poussière, soucieux de la sécu-rité de leurs enfants. IBS de son côté aproposé depuis un moment un nou-veau tracé, une voie alternative pourque ses camions n'aient plus à traver-ser le village, le dossier semble blo-qué. Depuis trop longtemps en touscas pour M. Narayanin, pour qui ledernier barrage en date est celui detrop: il était absent de Mayotte quandles branchages ont été couchés, il aappris la nouvelle par ses collabora-teurs, elle l'a mise en pétard.“C'est la honte de la République !L'aide consentie à nos concurrents -ETPC Koungou, ndlr - alors qu'on atoujours du se débrouiller avec nospropres moyens de notre côté, c'esttout simplement insoutenable. Là-bas

on leur a fait une route énorme avecmarquage au sol et tout ce qui va avec,et nous on vient nous emmerder avecce chemin que la mairie devrait entre-tenir. Nous avons déjà déboursé pourça, alors qu'on avait pas à le faire.”Jeudi soir, une réunion au sommet estprévue avec ses proches collabora-teurs, M. Narayanin leur donnera àn'en pas douter les détails sur lesrepreneurs en lice, chose qu'il s'esthier refusé à faire devant la presse. “Je suis riche, assujetti à l'ISF, je n'aipas besoin de Mayotte pour gagner mavie, je travaille un peu partout dans lemonde et je n'ai jamais vu cela ! C'estindigne, indécent de voir ce que l'Etata fait ici. Depuis plus de 15 ans quenous sommes à oeuvrer pour Mayotte,pour l'emploi, pour la formation denos salariés, c'est un vrai gâchis, jesuis dégoûté et je pèse mes mots. Macompétence n'est plus à démontrer, jene supporte tout simplement plus lemanque de respect. Il ne faut pas que l'administrationattende la vraie émeute, moi je nepeux pas continuer à travailler commeça, dans l'angoisse. C'est pas jeterl'éponge, c'est un désarroi, un dégoût.Ça fait 8 ans que ça dure les procès,tous gagnés d'ailleurs. La SIM est unepompe à fric qui a engraissé un paquetde cochons sous les yeux de tout lemonde. Ils déversent les résidus desfosses septiques dans la rivière, et çatout le monde laisse faire. Ce n'est pasà l'administration de délivrer des per-mis de construire à côté d'un concas-seur. J'ai aujourd'hui 54 ans, je n'aiplus envie de tout ça. Devant un telconstat, on doit prendre une décisionferme, la mienne est prise, je vendsmes affaires. J'ai passé de la pommadedepuis des années, j'ai parlé gentimentavec les élus successifs, là ça com-

mence à bien faire, ils n'ont rien fait !Les gens du village sont en colère toutsimplement parce qu'on leur a menti,ils n'ont jamais vu venir ce qui avaitété promis.”140 emplois, M. Narayanin a évidem-ment été interrogé sur l'avenir de cesfamilles... “Ça fait partie de la négo-ciation avec le repreneur, j'aiaujourd'hui trois acheteurs potentiels.On est une entreprise citoyenne, jeserai intransigeant sur le social. Maisje ne me fais pas de souci, notre per-sonnel est d'un tel niveau de qualifica-tions que je suis intimement persuadéqu'il sera valorisé.Quels sont les torts de Guito si il en a?La réponse est sans équivoque: “pre-mièrement avoir au départ investi àMayotte, j'ai eu tort, je m'en rendscompte aujourd'hui avec ce gâchis,ensuite avoir écouté par naïveté le sys-tème !”L'homme est un passionné, pas appré-cié par tous ici, mais il tient à préciserque “ce côté tyran qu'on a voulu medonner est devenu insupportable.J'aime beaucoup Mayotte, c'est unedeuxième vie pour moi. J'ai vu grandirma Réunion natale, j'y ai développédes affaires et je suis venu faire demême à Mayotte. Oui j'ai fait desaffaires, tout en créant de l'emploi.”Pour conclure, une perle signéeThéophane Narayanin : “On est capa-ble de travailler, de gagner notre viesans venir tous les quatre matins s'al-longer devant l'administration. ÀMayotte, on se pisse dessus et onlaisse faire un tas de choses, je suisdégoûté !”La nouvelle va faire du bruit, restera àvoir si la promesse sociale sera tenue,140 emplois sont concernés.

Laurent Millet

CARRIÈRE IBS DE KANGANI

Narayanin met les voiles

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

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LOCALE

Mardi 2 décembre 2008

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

La semaine dernière, Le Mahoraispubliait un dossier sur le doulou-reux thème de l’immigration clan-destine faisant suite au naufrage dukwassa qui a fait 14 morts et celuide la gestion des corps à Mayottedans ce type d’accident. Il appa-raissait alors que la procédure nefonctionnait qu’à travers la réqui-sition systématique par l’État d’unentrepreneur qui au fil des années,alors que cela n’était pas sonmétier, se retrouvait dans l’obliga-tion de stocker les cadavres, de lespréparer, de les conditionner, avantinhumation avec toutes les dou-leurs que cela implique. Point d’hô-pital dans tout cela, pas de morguepublique, pas de frigos dignes de cenom et en nombre suffisant pouraccueillir autant d’âmes perdues…

En attendant, il est indispensabled’imaginer qu’un citoyen lambda

soit choisi pour mettre dans des sacsmortuaires des morceaux d’hommes,de femmes et d’enfants dévorés pardes requins alors qu’il n’est pas pré-paré à cela. Le commun des mortelsaura le choix de ne pas regarder l’hor-reur. Lui l’a cette satanée obligationcar s’il refuse l’injonction, la gendar-merie intervient pour un envoi directcase Majicavo. C’est pratique et sur-tout, la procédure permet de ne pasavoir à supporter l’insupportable,l’offrant à quelqu’un d’autre qui doitse démerder avec ses états d’âme.Et des états d’âme, l’entrepreneurréquisitionné en a, au delà du faitqu’il doive ponctuellement plongerles mains dans les viscères, recevoirdes familles qui n’ont pas les moyensde prendre en charge les corps tout ense faisant au passage insulter par lapresse locale qui n’a rien vu, rienentendu, ne sait rien et balance un lotde conneries sans nom tout en s’auto-risant le droit d’écrire que les victi-mes du naufrage ont été enterrées

comme des “zébus” sous prétextequ’elle n’a pas pu prendre en photo lamise en terre des cercueils. Cercueilsconformes à la réglementation envigueur et la religion musulmanepuisque sans clou, ni vis ni métal.La prochaine fois, la presse n’auraqu’à se déplacer sur le site destockage des cadavres démembrésdans le container réfrigéré de la ZINel pour nettoyer les sacs plastiquesde la gendarmerie maritime qui ontservi à ramener les corps, en tout casles morceaux. Le journaliste aura leloisir de prendre toutes les photosqu’il veut si il a le cœur bien accrochéet il pourra s’apercevoir du travail quiest alors réalisé pour donner le plusde dignité possible à ces malheureuxqui ont perdu la vie dans des circons-tances dramatiques, proches de l’en-fer.L’enfer en attendant, il est réservé àun seul homme et à ses collaborateurset les journalistes le leur laisse de boncœur en y ajoutant par dessus le mar-ché, des couches !Car contrairement à ce qui a pu êtreécrit, les paroles coraniques ont bel etbien été délivrées par deux imams,les victimes ont été préparées selon lalégislation française en vigueur pourrejoindre le créateur, jusqu’à ce queles services publics se décident enfinà les mettre en terre 6 jours après leurdisparition.Parce que les croques morts du crucomme on voudrait les appeler, sesont formés malgré le fait que ce nefut pas leur métier. Ils sont allés auCHM suivre les méthodes, lescontraintes, les techniques, la psy-chologie inhérente à ce type de dramequ’il faut communiquer aux famil-les… À tel point que la préfectureelle-même, au regard du niveauacquis, a tenu en juin dernier à appli-quer le droit commun, habilitant lasociété concernée et ses hommes àtravailler.

Mieux encore, elle demanda à l’en-trepreneur réquisitionné de créer unechambre funéraire pour stocker lescadavres type kwassa, mais aussi lesdéfunts du quotidien. Il obtempéraune nouvelle fois, s’exécuta, investis-sant 900 000 euros, obtint un terrainet un permis de construire, fort de sescompétences et qualifications recon-nues, jusqu’à ce que celui qui l’en-censa en juin, l’habilita, soit le souspréfet Christophe Peyrel, lui reprennela confiance donnée par deux moyensen octobre dernier.Le premier fut d’informer de l’avisdéfavorable des services de l’étatquant à l’attribution du permis deconstruire. Le tout hors délai légalpuisqu’il avait déjà été attribué le 11septembre 2008. Le second fut dedéclarer l’hôpital de Mayotte seulcompétent pour s’occuper des corps.C’est en tout cas ce que l’article duMahorais expliquait la semaine der-nière et qui ne déclencha pas de réac-tions du côté des représentants del’État. En tout cas pas de droit deréponse pour contredire le schémaqui de toute façon ne souffre d’au-cune ambiguïté (courriers du sous-préfet).Seul le directeur du CHM contacta lejournal pour fournir des explications,plutôt des précisions. Alain Daniels’insurgea en effet contre le fait qu’ilsoit écrit que la structure qu’il dirigesoit “compétente en matière destockage et de conditionnement descorps. Cette activité est dévolue etréservée à des entreprises privéeshabilitées et répondant au cahier descharges édicté par la loi de 1993. Si lesous-préfet a écrit que cela relevait denotre compétence, il s’est alorstrompé !”D’ailleurs, dans la nuit de dimanche àlundi, l’entrepreneur a été appelé àdeux heures du matin pour prendre encharge le corps d’une personne décé-dée plus tôt dans la soirée. À ce titre,

l’histoire fera comme prévu l’objetd’un autre article qui répondra à laquestion suivante : qu’est devenu lecorps du malheureux ?Bref, le dossier chambre funérairestagne, en eaux troubles, bien trou-bles, les réquisitions de l’entrepre-neur suffisent pour le moment. Il n’aqu’à bosser, stocker, mettre les mainsdans le sang et la misère humaine et àse taire, se faire insulter, vilipender,sanctionner. Il n’a qu’à payer pour lesautres, du moment que cela ne blessepersonne. L’État n’assume pas sesresponsabilités, impose, n’investitpas et semble même bien ennuyéavec ce dossier qui ne trouve pas desolution.

Il est pourtant simple d’imaginer quele chef d’entreprise qui est pour lemoins de bonne volonté soit soutenupour monter la structure qui seraitdotée d’une convention signée avecl’hôpital afin qu’une salle d’autopsiesoit réservée aux praticiens. Lesmorts seraient traités autrement quedans une boîte métallique, il y auraitune salle de réception pour les famil-les, un service digne de ce nom. Maisnon, on préfère dire et laisser dire queles morts sont enterrés comme des“zébus”. Or, les “zébus” ne sont pasceux que l’on croit !!

Samuel Boscher

POMPES FUNÈBRES À MAYOTTE

Les “zébus” ne sont pas ceux que l’on croit…

Les employés ne sont plus payés etl'école des Hauts Plateaux ne voitpas d'issue à ses problèmes : à lamairie de Koungou rien ne va plus.La colère monte et un premier ren-dez-vous pour se faire entendreétait prévu par le personnel hier.Lundi 1er décembre donc, car lemaire était parti la semaine der-nière en voyage, loin des soucis deses administrés et d'une gestionqui fâche.

Les employés des services techni-ques, de l'aménagement, des

agents attachés aux écoles dont lesASSEM sont mobilisés pour faireentendre à leur élu leur mécontente-ment : ils ne sont plus payés, le bud-get est plus que déficitaire et AhmedSouffou est pourtant parti avec forcedélégation aux Congrès des mairesd’Outre-Mer en Guyane et del'Association des maires de France à

Paris. Les employés ont donc attendupatiemment le retour du grand voya-geur avant de manifester pour laénième fois leur colère.Parallèlement, l'école des hautsPlateaux de Koungou qui avait

défrayé la chronique lors de la ren-trée scolaire parce que 58 enfantsétaient restés sur le carreau, a décidéde réagir. Lors de la rentrée, un bilanavait été fait avec les responsables dela mairie, et les ordinateurs qui fai-

saient défaut, ainsi que les produitsde nettoyage, les poubelles devaientréintégrer l'école.Sur le plan de l'hygiène, des progrèsont été réalisés avec l'arrivée debalais et seaux, mais les poubellesjouent toujours les arlésiennes, endehors de deux grands bacs posésdans un coin, et d'une hauteur telleque même les enfants mangeurs desoupe ne peuvent les atteindre.Moyennant quoi, les enseignantsdoivent jouer les balayettes en col-lectant en permanence plastiques etpapiers. La salle d'informatique quidevait être sécurisée avant de récep-tionner les ordinateurs stockés auvice-rectorat, n'a toujours pas vul'ombre d'un barreau : « nous n'avonsplus de budget » répond la mairie deKoungou. Les ordinateurs dormentencore…Pourtant, les billets d'avion pour aller

en Guyane et à Paris pour le congrèsdes maires ont bien été payés et cettesomme aurait permis d'acheter pou-belles et équipements qui font cruel-lement défaut à l'école. Le directeur aconvié les parents vendredi 28novembre au matin pour les sensibi-liser aux conditions dans lesquellesleurs enfants sont accueillis au quoti-dien. La mobilisation n'a pas été aurendez-vous mais le ton risque demonter si des réponses ne sont pasapportées.Encore une fois, la gestion des muni-cipalités est mise en cause, la failliten'est pas loin et les employés devrontbien être entendus par quelqu'un quine leur balancera pas des discourspolitiques avant de s'envoler versd'autres cieux…

Annette Lafond

MUNICIPALITÉS

La mairie de Koungou s'enflamme

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Le Mahorais N° 228 11

LOCALE

Mardi 2 décembre 2008

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Agriculteurs et pêcheurs étaientconviés à une réunion de bilan de leurpremière année d'activité au sein dela CAPAM (Chambre d'Agriculture,de la pêche et de l'Aquaculture deMayotte). L'arrivée des Montbéliardes, la ges-tion du budget alloué, l'enregistre-ment des exploitations et surtout, lefait d'être fédéré qui permet la ges-tion des problèmes : c'est le momentdu bilan, avec encore un travailconsidérable à abattre, notammentau niveau du foncier.

Le président de la CAPAM, DaniSalim, inaugurait la réunion pour

dire son « désir de poursuivre cette évo-lution collective de l'agriculture maho-raise. La création de la Chambre il y aun an avait suscité beaucoup d'espoir,notamment lors de l'importation desvaches Montbéliardes sur notre terri-toire, dans la logique que nous avons dedévelopper la production interne àMayotte pour asseoir son autonomie.Nous n'en sommes pas encore néan-moins à penser à l'exportation. Nousdevons être fiers car nous travaillonspour nourrir le peuple et sans produitchimique : il faut préserver cette agri-culture pour continuer à offrir une ali-mentation saine » concluait-il.

Comment a fonctionné la Chambredurant cette année ? Grâce à un budgetde 1 986 592 euros, répartis à 49 %pour l'élevage, 23 % pour la branchevégétale, 15 % aux fins de l'économieagricole et 13 % vers la pêche et l'aqua-culture. « Cette répartition sera conser-vée en 2009. Le secteur de l'élevagedraine pratiquement 50 % des sommesallouées parce que la masse salarialecorrespond à 50 % du budget » com-mente Elanrif Boinali, le sous-directeurdes Services Techniques. Les problé-matiques liées à la pêche et à l'aquacul-ture seront abordées lors de leurs sémi-naires respectifs en décembre.

DES AGRICULTEURS

RECENSÉS

« Nous sommes là pour conseiller etétudier les projets des agriculteurs, lesaider à monter leurs dossiers pour pro-fessionnaliser et moderniser les exploi-tations » indique Naïlaty Boura Mcolo.Cette responsable du domaine Écono-mie agricole, précise et concise… Unvrai bonheur pour une journée au pro-gramme aussi lourd, démontre l'utilitéde la Chambre avec une évolution dessubventions du maraîchage et de l'éle-vage, vers la pêche et l'aquaculture,

domaines en devenir.« Nous avons mis en place deux fichierspour recenser les agriculteurs mahorais.Le RAPAM (Registre des Agriculteursdes Pêcheurs et des Aquaculteurs) apermis d'enregistrer 344 nouveaux agri-culteurs entre 2007 et 2008. Alors quele fichier CFE est le centre de formalitédes entreprises qui avait comptabilisé48 entreprises individuelles en 2007pour 488 en 2008 ». A la lecture de cesfichiers, plusieurs constatations s'impo-sent : la population des agriculteurs estrelativement âgée à Mayotte : « il y amême des agriculteurs de 81 ans quiexploitent encore, mais ce ne sont peut-être que des prête-noms » relativiseNaïlaty Boura Mcolo, mettant le doigtsur un problème qui se rajoute au diffi-cile recensement à Mayotte. L'autreparticularité est la petite taille desexploitations mahoraises."Notre objectif pour 2009 est de déve-lopper notamment la maîtrise de l'hy-draulique et de fiabiliser les fichiersRAPAM. Les sommes dégagées pourl'agriculture ne sont pas négligeables,mais de gros problèmes subsistent »rajoute la responsable de l'Economieagricole, « la difficulté des agriculteursà dégager un apport personnel en estune. Il faudrait que nous obtenions des

prêts à taux zéro pour résoudre ce pro-blème de financement. Un autre pro-blème est celui de la modernisation desexploitations qui, pour construire denouveaux bâtiments, demandent despermis de construire difficiles à obtenir.Et enfin, le conflit entre l'expansion dufoncier et de l'urbain qui se fait au détri-ment du premier ».Le leitmotiv de tous les orateurs est

bien de mobiliser les adhérents pour «travailler ensemble pour le développe-ment agricole », tout en se félicitantd'une première année qui a su faire évo-luer le secteur. Les domaines de lapêche et de l'aquaculture auront aussileur mot à dire, qui ne sera sans doutepas aussi optimiste.

Annette Lafond

AGRICULTEUR

La première bougie de la CAPAM

Dani Salim : “Il faut préserver une agriculture saine”

Plusieurs difficultés ont été rencon-trées récemment par des associationsde pèlerins, certains Hadj 2008 sesont retrouvés bloqués sur le solmahorais à défaut d'avoir obtenu lesautorisations nécessaires qui doiventêtre délivrées par la direction natio-nale de l'aviation civile. Plus précisé-ment, ces fameuses autorisations ontdû être annulées car les organisateursn'avaient pas fait appel à une agencede voyage agréée, pré requis indis-pensable pour que les pèlerins puis-sent aller en Arabie Saoudite, à LaMecque. Au final, plus de peur que demal car les pèlerins en stand by surMaoré ont bel et bien pu décoller…

Comme le stipule un communiquéémanant de la Préfecture de

Mayotte : « des difficultés ont été ren-contrées récemment, par des associa-tions de pèlerins, dans l'organisation deleur voyage Hadj 2008 au départ deMayotte et à destination de l'ArabieSaoudite ». La déception était grandecar « certains vols n'ont pas pu obtenirl'autorisation délivrée par l'aviationcivile, et ont dû être annulés ». La raisonest simple mais toutefois difficile à digé-rer : les organisateurs n'ont pas fait appelà une agence de voyage agréée, détailnon négligeable pour obtenir le sésamequi permet aux pèlerins de décoller. «En effet, aux termes de la réglementa-tion en vigueur, l'organisation des voya-ges de pèlerins à destination de La

Mecque doit obligatoirement êtreconfiée à une agence de voyage agréée »précise la Préfecture. Par ailleurs, «cette obligation a été rappelée aux asso-ciations de pèlerins Mahorais au coursde deux réunions organisées par la pré-fecture de Mayotte le 14 novembre 2007et le 15 octobre 2008, ainsi que par dif-férentes communications ». Contacté àce sujet, l'association AOPOM(Association Organisation PèlerinagesOumrat Mayotte) -à travers la voix deMadame Bacar- déclare que suite à l'an-nulation du vol prévu mardi 25 novem-bre, « toutes les démarches ont été faitespour rembourser les pèlerins et organi-ser un nouveau vol avec une agenceagréée le plus rapidement possible ». Autotal, « 112 pèlerins de l'association

AOPOM » devaient décoller la semainedernière avec à leurs côtés des pèlerinsaffiliés à deux autres associations.L'espoir d'assurer le voyage de ces «Hadj 2008 » a été concrétisé malgré lesdifficultés rencontrées mais il faut toute-fois noter que certains sont encore blo-qués à l'heure où ces lignes sont écri-tes... Aux yeux de tous Musulmans, lepèlerinage à la Mecque est sacré etreprésente l'un des cinq piliers de l'Islamqu'il convient d'accomplir avant la fin desa vie, il est donc essentiel que les pèle-rins mahorais puissent décoller deMayotte direction l'Arabie Saoudite etce lieu Saint… Après de longs joursd'attente, plusieurs pèlerins bloqués surle sol mahorais ont enfin pris l'avion ceweek end en direction de La Mecque.

Ces derniers sont soulagés car certainesfamilles avaient perdu espoir. « Je suissoulagée, ma mère ne mangeait plus àcause de ces problèmes…C'était trèsimportant pour elle, surtout qu'elle avaitmis toutes ses économies dans cevoyage » déclare une jeune femme. Eneffet, depuis que la bonne nouvelle esttombée, la joie est palpable chez lesfamilles concernées. Les premiers à par-tir ont pris l'avion samedi à 16h00, d'au-tres ont été obligés de prendre leur malen patience puisqu'ils ne décollaient quele lendemain. Tout est bien qui finitbien, tout du moins en partie… Reste àespérer que la situation se débloquerarapidement pour tous les Hadj 2008.

Lucie Touzé

PÈLERINAGES À LA MECQUE

Décollage difficile… Mais pas impossible !

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LOCALE

Mardi 2 décembre 2008

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

VENTE DE POISSONS À M'TSAPÉRÉ EN ATTENDANT LA HALLE AUX PÊCHEURS

La criée mahoraiseL'inauguration des locaux est pré-vue pour début 2009. Pour l'heure,chaque après-midi au retour despêcheurs, une criée s'organise encontrebas de la rocade. Pour décro-cher le beau morceau au meilleurprix, des clients se préoccupentbien peu des conditions de circula-tion sur un axe routier où lesconducteurs peuvent, une fois n'estpas coutume sur un territoirelimité à 70 km/h hors aggloméra-tion, appuyer avec modération surle champignon. Depuis quelquessemaines, un véritable phénomènes'organise chaque jour. Il sembleque les autorités en prennent petità petit la mesure, car les contreve-nants au code la route sont de plusen plus amenés à “croiser lapatrouille”.

Début d'après-midi, en fonction dela marée et du butin de pêche :

les barques rentrent “au port”, cetteétendue de boue voisine de laDirection de l'Equipement àM'Tsapéré. De l'autre côté, les murs de parpaings

ont pris de l'allure, les toitures sont encours de finition : la halle auxpêcheurs flambant neuve doit êtrelivrée dans le courant du premier tri-mestre 2009. La COVIPEM, associa-tion qui va gérer le site mettra à dis-position des pêcheurs un vestiaire,une chambre froide de 4,61 m3 à 4°Cainsi qu'une chambre de congélationà -18°C afin de conserver les pois-sons.Il y aura également un espace devente, et des lieux réservés au tran-chage et au vidage des poissons afinque les pêcheurs puissent travaillerdans des conditions d'hygiène norma-les avant de vendre leurs poissons, etnon plus en extérieur comme ça peutêtre le cas actuellement.En attendant cette évolution majeurepour la vente du poisson à Mayotte,en espérant d'ailleurs que d'autrescommunes seront séduites par lechangement et emboîteront le pas àMamoudzou en débloquant desfinancements utiles pour la commu-nauté, les conditions actuelles devente sont précaires. “C'est Mayotte,ça a été comme ça pendant des décen-

nies, pourquoi avoir envie de change-ment ?” penseront ceux qui ne pla-cent pas le développement d'unefilière économique plus qu'adaptéesur une île aux eaux poissonneuses aucoeur de leur priorité. A ce constat actuel s'ajoute unengouement populaire (ils sont sou-vent plus d'une centaine au mêmemoment à passer de barque en barqueà l'affût du morceau de choix, le toutembaumé par une odeur de poissonpourri caractéristique, en piétinantdes queues de thon par centaines quiparticipent à ce parfum), phénomènequi créé un véritable danger pour lacirculation automobile. Non loin delà, la vraie première poissonnerie del'île, installée au rond-point deDoujani, propose des conditions destationnement et de vente qui répon-dent aux normes en vigueur. Certes,le kilo y est plus cher, mais le produitvendu, l'accueil et tout ce qui vaautour peut-il être comparé ? Maoré abesoin de cette marche vers le moder-nisme, escalier essentiel pour sonrayonnement régional. Cela doit évi-demment se faire par étapes, la pêche

et sa commercialisation sont étroite-ment concernées par cet état de fait,professionnels et clients y gagnerontchacun de leur côté. Pour l'heure, à voir le scénario qui se

joue chaque jour sous le pont de larivière Majimbini, du chemin reste àparcourir...

Laurent Millet

Le président de l'Amicale desBretons de Mayotte est désormaisaux commandes du port deLongoni pour la CCI. Celui qui estingénieur territorial de formationet plutôt spécialisé dans les domai-nes de l'eau douce, devra donc sefrotter au monde maritime et por-tuaire qu'il connaît un peu à tra-vers son expérience à Saint Malo. Ila en tout cas de grandes ambitionspour le port de Longoni et l'écono-mie qui va avec.

Vingt-deux ans à la mairie deSaint Malo, puis 10 ans à

Mayotte, c'est un vieux routard quivient d'arriver à la CCI de Longoni.Jean-Pierre Le Jeune est ingénieurterritorial de formation et assurait laresponsabilité de l'eau et de l'assainis-sement à la mairie de Saint Malo,ville et port qu'il connaît donc bien.Son arrivée à Mayotte traduit lacontinuité de son activité, puisqu'ilintègre la direction technique duSieam où il reste deux ans. Il crééalors la société SOCODIS, société de

Contrôle et de Diagnostique etd'Ingénierie qui innove sur l'île enmatière de contrôle de réseau souter-rain. Il quitte cette société en 2004pour s'occuper de la gestion de TopoTechnique qu'il avait créé en parallèle: « mon associé ayant poursuivi lechemin de son côté, la société s'estmutée en Techna. C'est dans ce cadreque j'ai intégré la CCI sous l'égide deSerge Castel, au sein de la branche

Service ». La fin de sa société l'obligeà démissionner de la CCI, au momentmême où le poste de direction de laCCI de Longoni est soumis à unappel à candidatures auquel il répondet est retenu.« Le port appartient à la Collectivitéde Mayotte qui le laisse en conces-sion à la CCI » rappelle-t-il, « nousavons donc un statut de droit privéavec une obligation de service publicpuisque le port appartient auxMahorais. Nous avons la concessiondu terre plein, mais pas celui du quaiqui appartient à l'Etat ». Alors, quiddu second quai ? « La concessionn'est pas encore définie, mais la CCI,sur les rangs, a bon espoir. Seule laCollectivité peut en décider, elle peuten conserver la gestion ou lancer unappel d'offre. Quant au quai lui-même, il devrait être livré au 1er tri-mestre 2009 ». Mais le kashkazi, ventdominant en cette saison, apporte desbruits d'un consortium dirigé par unechef d'entreprise locale et intéressépar la concession du port… A suivre !

Au niveau des perspectives de déve-loppement du port, elles sont bien sûrétroitement liées à la livraison dufameux quai : « Nous n'avons pas dutout de grues sur le port, ce qui nousoblige à n'accueillir que des feedersgréés (grues à bord). Deux grues sontprévues pour intégrer le second quaiet vont permettre à tous types denavires d'accoster ».

"LA RICHESSE D'UN PORT

EST LA VALEUR AJOUTÉE

QU'IL Y A DERRIÈRE"

Mais d'autres objectifs motiventJean-Pierre Le Jeune : « la richessed'un port est la valeur ajoutée qu'il ya derrière. Ma mission ici est d'im-planter l'industrie qui va mettre enexergue cette valeur ajoutée, pasnécessairement aux fins de laconsommation locale, mais aussipour réexporter le produit fini. Parexemple, à Saint Malo que je connaisbien, des navires déchargeaient dubois qu'une industrie sur place trans-

formait pour le livrer à l'entreprisePinault. Autre exemple, les thoniersqui pêchent dans la zone de l'océanindien, arrivent aux Seychelles oùune industrie transforme le poissonpour le mettre en boîtes. Il faut doncpour Mayotte trouver l'idée et lesinvestisseurs car nous sommes bienplacés, à proximité des côtes africai-nes ». Pour l'instant, aucune pisten'est retenue et aucune recherchedans ce sens n'avait encore été entre-prise à ce niveau.« Notre objectif pour 2009 est ausside moderniser le port, et il y a beau-coup à faire : l'informatisation, la for-mation du personnel et l'applicationdu code ISPS de sûreté dans le port.Dans quelques mois, le port seraentièrement fermé ». Beaucoup deprojets dont il faut prendre note, sur-tout celui d'une industrie transforma-trice de produits bruts en produitsfinis qui pourrait être le bol d'oxy-gène de Mayotte.

Annette Lafond

PORTS

Un breton à la direction de la CCI de Longoni

Jean-Pierre Le Jeune “Moderniser le port…”

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Mardi 2 décembre 2008 Le Mahorais N° 228 13

N°228 du Mardi 2 décembre 2008 LOCALELE PATROUILLEUR LA BOUDEUSE DE PASSAGE À MAYOTTE

La Marine nationale française prévient les piratesLe dernier acte de piraterie en date(15 novembre) a rapproché l'ac-tualité de Maoré. La Boudeuse estconcernée par la surveillance deseaux de la zone, son commandantse dit prêt à intervenir en cas debesoin, l'artillerie du bord pourraitêtre mise à contribution si l'ordreen était donné. Autre champ demissions du bâtiment de la Marinenationale, le patrouilleur a inter-cepté un kwassa kwassa dès sonarrivée dans la zone le 22 novem-bre. Il y a 20 ans déjà, La Boudeusearrivait à Maoré, l'île au lagon enest la marraine. “A Mayotte, on estun peu à la maison" confie soncommandant actuel.

La Boudeuse est la 2ème unité dela série des dix patrouilleurs de la

Marine nationale du type P400 desti-nés aux tâches de protection deszones économiques exclusives ou deservice public. Identifié sous le code P683, cepatrouilleur de la Marine nationale aété mis en chantier le 15 juin 1983, etmis en service le 29 mai 1984. Longde 54,80 mètres, large de 8 mètres,son tirant d'eau atteint les 2,54mètres. 480 tonnes à pleine chargesont propulsées par 2 moteurs dieseld'une puissance totale de 8000 che-vaux. Actuellement, 29 hommes occupentle bord, dont 18 officiers mariniersqui animent la vie du bord, mais ceteffectif est variable. Si son port d'at-tache est La Réunion comme sa sœurjumelle La Rieuse (qui sera d'ailleursde passage ici en décembre), LaBoudeuse est parrainée depuis le 25janvier 1992 par Mayotte (tous lesbateaux de la Marine ont une villemarraine). Elle est actuellement com-mandée par le lieutenant de vaisseauCeccaldi, en poste depuis le moisd'août.Arrivé dans les eaux mahoraisessamedi depuis La Réunion, le bâti-ment reprend la mer dimanche endirection du Mozambique pour une

mission de coopération régionale :elle y retrouve 3 jeunes officiers de lamarine locale, qui pourront profiterd'une formation pratique. Cettesemaine à Mayotte a donné l'occa-sion à des groupes de scolaires demonter à bord. Naviguant tout au long de l'annéedans les zones de souveraineté fran-çaises de l'océan Indien, le patrouil-leur exerce des missions diverses enfonction des spécificités de cettezone géographique. Deux patrouil-leurs de ce type sont affectés à cha-que DOM TOM, et adaptent leursactions (en Guyane, par exemple,c'est vers la lutte contre les narco tra-fics que les missions tournent princi-palement, en Polynésie c'est plus dutransfert inter îles des administra-teurs).

LES MISSIONS

Outil de la souveraineté de l'Etat, lesmissions de La Boudeuse s'articulentdonc entre le sauvetage maritime, le

contrôle du trafic maritime en tantque police des pêches, la lutte contrel'immigration clandestine, les liensinter armées avec l'étranger(Comores notamment), la lutte anti-pollution avec du matériel qui peutêtre embarqué en cas de besoin dans2 soutes de 5 m3 chacune. À son arri-vée le week-end dernier, LaBoudeuse a justement été amenée àparticiper à la prise en charge des 36occupants d'un kwassa kwassa dansla nuit de samedi à dimanche , ils ontété placés sous la responsabilité de laPolice Aux Frontières.La Boudeuse, comme tous les élé-ments de la Marine nationale, ras-semble en fonction des ses positionsen mer des informations transmises àMétéo France qui les utilise pourcompiler ses bulletins que tout unchacun trouvera ensuite à la radio ouà la télévision. Force de frappe qui se contenteautant que faire se peut de dissuader,1 canon de 40 mm AA, un autre de 20

mm AA F2, et 2 mitrailleuses de 7,62mm sont bichonnés et toujours prêtsà faire feu en cas de nécessité, desarmes légères (Famas…) se trouventégalement à bord. Une procédure detirs dits “police”, qui consiste àapprocher la visée au fur et à mesuredes sommations, permet à LaBoudeuse de se contenter la plupartdu temps de sa taille dissuasive.

CONCERNÉE PAR

L'ACTUALITÉ MARITIME

L'actualité s'installe dans les mis-sions de La Boudeuse, impliquéedans la surveillance du nord du canaldu Mozambique, puisque les récentsactes de piraterie ont fait prendreconscience à la France de son rôleessentiel. “Nous sommes avant toutdans une phase de dissuasion, il estimportant de montrer aux groupesmalintentionnés que les bâtiments dela Marine sont présents dans les eauxde la région. L'Europe est en train demonter une force de lutte contre lapiraterie, nous sommes habilités àeffectuer un certain nombre d'opéra-tions dans un cadre juridique, et lesmoyens de communication actuelspermettent de transmettre les ordresvenus dans un premier temps duCOM SUP de La Réunion, en rela-tion avec Paris de son côté. Nous

n'avons pas reçu de formation spéci-fique, nous sommes préparés en casd'acte de piraterie à la mesure de LaBoudeuse”, précise le commandantCeccaldi.

LA VIE À BORD

Des entraînements quotidiens sontessentiels pour maintenir le savoir-faire de chaque membre d'équipage.Chacun à son poste, dans le cadre deses qualifications, sait alors en casd'opération spéciale (hélitreuillage),ou d'incident (lutte contre un incen-die à bord), quel est son rôle précis.La taille modeste du navire demandeune grande cohésion entre les indivi-dus et une discipline pointue. Si aupremier abord les lieux semblent“dépassés”, le visiteur se rend vitecompte que les outils de navigationentre autres sont à la pointe de latechnologie.La mixité dans les carrières - les jeu-nes matelots trouvent là après 3 ansde formation théorique leur premièreaffectation, le Commandant Ceccaldiofficiait précédemment sur une fré-gate basée à Brest - forme une équipesoudée. Chaque personnel, par sescompétences, est un maillon de cettechaîne.

Laurent Millet

Le Commandant de bord se dit prêt à intervenir pour contrer les pirates.

Le lycée de Mamoudzou a organiséle mardi 25 novembre 2008 laremise des prix du premierconcours départemental de larésistance et de la déportation.Cette cérémonie fut organisée enprésence de nombreux invitésparmi lesquels Denis Robin, préfetde Mayotte, Jean-Claude Cirioni,vice-recteur de Mayotte, le lieute-nant colonel François Compin,commandant de la légion étran-gère, madame Méresse, ancienneconseillère générale, ou encore lecommandant Ali Boina, déléguégénéral du Souvenir français.

Mayotte a participé aux deuxguerres mondiales et pourtant

les traces de cette présence aux côtésdes alliés ne sont pas nombreuses.Les archives concernant l'implica-

tion de Mahorais lors de ces deuxpériodes clés sont très pauvres, etc'est pour cette raison qu'un profes-seur d'histoire du lycée deMamoudzou, M. Roger Klawinski, aeu l'idée de mener une enquête encompagnie de ses élèves afin deretrouver des preuves de l'implica-tion mahoraise dans les deux guerres.« Mayotte a été bel et bien impliquéedans les guerres, mais j'ai constaté unmanque d'archives, d'où ce projetmené depuis un an avec les élèves ».Et M. Klawinski et ses élèves ontcontribué au devoir de mémoire àMayotte en créant des dossiers sur larésistance et la déportation.Plus de 40 élèves se sont prêtés aujeu qui a pris la forme d'un concoursde recherches historiques. Les dixmeilleurs élèves ont eu la chance etle privilège de se rendre en métro-

pole lors d'un voyage de recherchesfinancé à hauteur de 25.000Û par leconseil général, avec pour objectif decollecter des traces de la présencemahoraise durant la guerre.Ceux-ci sont revenus le 2 novembreaprès un voyage de deux semaines, etcette remise des prix était l'occasionde rendre compte de l'enquête qu'ilsont mené. Les élèves ne sont pas ren-trés bredouilles puisqu'à la fin de leurpériple ils ont eu des pistes deréflexion pour la suite, qui pourrontservir de base de recherche pour lesarchives à Mayotte. Au total il yaurait eu 75 soldats Comoriens etMahorais ayant participé à la guerrede 14-18, dont 28 seraient morts surle champ de bataille. Ils ont notam-ment pu se recueillir sur les tombesd'Ali Abdourahamane, de BachirBen Abdou, ou encore de Kadari

Djilani, qui appartenaient à la légionétrangère, 3 soldats mahorais mortsau combat. Lors de cette journée, lesinvités ont été très impressionnés parle travail effectué par les élèves.Le préfet les a notamment félicité eta salué leur rôle d'historiens. Il a étéravi de l'initiative en précisant quec'est la première fois que Mayotteréalisait un tel travail de recherche,en particulier sur le terrain, et qu'ilespérait que ce ne soit pas le dernier.La cérémonie placée sous le signe du

souvenir était très documentée, etl'on a notamment assisté à la lecturetrès émouvante de la dernière lettrede Missak Manouchian, soldat tué aucombat. Elle s'est clôturée par laremise des récompenses aux élèvesqui l'ont bien mérité, mais ce genrede travail est certainement amené àse reproduire régulièrement, tant letravail de M. Klawinski et de ses élè-ves fut de qualité.

Nassabia Djanfar

HISTOIRE

Mayotte a aussi résisté

Page 14: Le Mahorais n°228

A l'occasion de la journée mondialede lutte contre les violences faites auxfemmes, l'ACFAV (Association pourla Condition Féminine et d'Aide auxVictimes) a su mobiliser bon nombrede partenaires sur le territoire maho-rais via une demi-journée de sensibi-lisation. Une conférence débat étaitdonc organisée dès 14h00 au sein del'hémicycle Younoussa Bamana duConseil Général. Au cœur des échan-ges, les violences conjugales aurontsuscité l'attention de tous à traversdifférentes interventions et l'interac-tivité qui s'ensuivit avec le public. Aurendez-vous, les jeunes lycéensétaient particulièrement nombreux etsignent l'espoir qu'un jour, les violen-ces infligées aux femmes cessentenfin…

Dès 13h30, l'hémicycle du conseilgénéral s'emplissait au fur et à

mesure et plusieurs thèmes portant surles violences faites aux femmes aurontretenu l'attention du public. Les violen-ces au sein des relations amoureusesentraînent des conséquences dramati-

ques et chacun doit avoir conscienceque l'amour n'excuse pas tout. « Le trai-tement des violences conjugales est trèsdifficile car elles touchent un cadre quiest censé être sécurisé et sécurisant »expliquait Madame Faouzia Cordji,présidente de l'ACFAV et militanteféministe qui se bat pour le respect dudroit des victimes. C'est bien en ce sensque l'information est primordiale : lesvictimes doivent savoir quelles démar-ches elles ont la possibilité d'entrepren-dre pour que cessent les souffrances. Enintroduction, l'accueil au sein de l'Aide

aux Victimes - situations reçues, causedes violences conjugales, solutions pro-posées (…) - était présenté à l'assis-tance, attentive et soucieuse de connaî-tre les clés des démarches à suive face àdes contextes de violences conjugales.Le Point Info Famille - Aide aux victi-mes a accueilli depuis le mois de jan-vier 2008, “27 femmes qui ont entamédes procédures pénales et 21 dans lecadre civil”. Le silence reste encoretrop souvent de mise pour les victimesqui ne savent plus comment sortir del'ombre.

DES INTERVENTIONS

ESSENTIELLES POUR

BRISER LE SILENCE

L'accueil des victimes ainsi que les sta-tistiques étaient présentées dès le débutde l'après-midi à travers la voix deMadame Carole Ali-Madi de la PoliceNationale et Madame Hélène Jaussaudde l'association Tama. Parmi les inter-ventions qui auront rythmé cette confé-rence débat : « le cadre juridique de laplainte » fut détaillé avec soin par lasubstitut du Procureur MadameAlexandra Moreau et celle-ci ne man-qua pas d'évoquer le fait que les person-nes en situation irrégulière ont lesmêmes droits que tous les autrescitoyens et il est donc essentiel qu'ellespuissent déposer plainte. Que les chosessoient claires, aucune infraction de vio-lences ne peut être tolérée et si un étran-ger en situation irrégulière est victimede tels actes, ces faits doivent êtredénoncés. Si la peur de déposer plainteau sein d'un commissariat ou à la gen-darmerie est trop grande, les personnes

en irrégularité sur le sol mahorais peu-vent déposer plainte en envoyant direc-tement un courrier au Procureur de laRépublique. Il est du devoir de chacunde relayer cette information pourdéjouer les drames que peuvent entraî-ner la violence… Madame CarolinePernot - psychologue au sein del'ACFAV et expert au TPI (Tribunal dePremière Instance)- prit également laparole afin d'expliquer « le processusdes violences conjugales, les difficultésde la victime à déposer plainte ». Autreinterventions capitales à noter : celle dela DSDS (Direction de la Santé et duDéveloppement Social) à propos desconséquences des violences conjugalessur les enfants et celle de MadameMannot -médiatrice- qui exposa « lesactions de la médiation pénale » ainsique « les modes de résolution des vio-lences conjugales ». Une fois encore,l'amour n'excuse pas tout et il s'agit debriser le silence face aux violencesconjugales. Ce fléau n'a que trop duré etl'intérêt suscité par la conférence débatorganisée dans le cadre de la journéemondiale contre les violences faites auxfemmes prouve indubitablement que detelles actions doivent être renouveléespour toujours plus de prévention et demobilisation.

Lucie Touzé

Le Mahorais N° 22814

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

LOCALEJOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Parce que l'amour n'excuse pas tout…

Lors de sa visite début octobre,Dominique Versini, défenseure desenfants, avait déjà donné un aperçude ses réflexions à la presse locale. Eneffet, cette dernière n'a pu que se ren-dre compte qu'à Mayotte, la Franceenfreint sur plusieurs points laConvention Internationale des Droitsde l'Enfant. Elle avait annoncé laremise d'un rapport spécifique sur lasituation des mineurs au président dela République, c'est désormais chosefaite. 20 pages ont été consacrées enannexe au rapport 2008 et la défen-seure des enfants n'est pas tendreavec les autorités locales, mettant ledoigt sur des points très sensibles :accès aux soins et à l'éducation, priseen charge des enfants en difficulté ouencore reconduites à la frontière...

Lors de la conférence de presse quiavait mis un terme à la visite de

Mme Versini, cette dernière avait insistésur la neutralité, l'indépendance et l'im-partialité de sa fonction. En clair, ellesemblait déjà avoir une bonne idée de cedont elle allait faire état dans son rapportspécial sur l'île aux parfums où elle n'hé-site pas à dénoncer l'illégalité de l'atti-tude de la France par rapport à laConvention Internationale des Droits del'Enfant.C'est sous forme d'annexe à son rapport2008 - rapport remis au président de laRépublique et au Parlement à l'occasionde la journée nationale des droits del'enfant le 20 novembre - queDominique Versini décline à traversplus de 20 pages la situation préoccu-pante des mineurs. Ce rapport se pré-sente en cinq volets : - la situation des français mahorais en

attente de la révision de leur état civil, - l'accès des enfants aux soins du secteur

public,- la prise en charge des enfants en diffi-

culté,- l'admission des enfants au sein du sys-

tème scolaire, - la situation des enfants au centre de

rétention administrative (CRA).

La défenseure des enfants met le doigtsur des points particulièrement délicatset prend en considération dans sesréflexions le point de vue des autoritésmais aussi celui des professionnels etdes acteurs associatifs.

AUTORITÉS NATIONALES

ET LOCALES POINTÉES

DU DOIGT

Les lacunes les plus flagrantes sontconstatées du côté de l'Administration.Au sujet de la Commission de Révisionde l'Etat Civil (CREC), DominiqueVersini dénonce les délais aberrants (de3 à 4 ans pour obtenir un acte révisé), lemanque de moyens matériels ethumains ne fait que rallonger les procé-dures qui, selon Mme Versini provo-quent une situation préjudiciable pourles demandeurs. "Le fait que desFrançais n'arrivent pas à établir leurnationalité française constitue une dis-crimination particulièrement gravenotamment pour les mineurs qui sontpénalisés dans l'exercice de leurs droitsfondamentaux". La défenseure recom-mande à ce titre une optimisation desmoyens alloués à la CREC.Concernant l'accès aux soins, la situa-tion mahoraise est loin d'être réglemen-taire puisque seules les personnes assu-rées sociales peuvent bénéficier de lagratuité des soins. "Un enfant quelquesoit la situation de ses parents doit avoiraccès aux soins" avait-elle déclaré lorsde son passage à Mayotte. La Préfecturede l'île a alerté le Ministère de la Santé àdeux reprises et la défenseure desenfants en a fait de même pour engagerune réforme de ce type qui incitent lesMahorais sans état civil et les clandes-tins à ne se soigner qu'en cas d'extrêmeurgence. Aucune réponse ne leur a étéfournie par le Ministère concerné..."Le filtrage administratif opéré lors del'accès à l'hôpital dissuade les personnesd'y présenter les enfants en dehors desituations extrêmes (urgence) et exposeindéniablement les enfants à des risques

de santé d'autant que Mayotte se carac-térise par un niveau préoccupant demaladies infectieuses et par le dévelop-pement de maladies de civilisation(sida, hépatite, diabète, cancer...)"Mais la collectivité est égalementremise en cause dans ce rapport quiindique clairement que celle-ci n'as-sume pas suffisamment son rôle auprèsdes mineurs abandonnés et des mineursétrangers isolés. D'une part, les chiffresconcernant ces mineurs sont incertainset d'autre part, les associations sontcontraintes d'endosser le rôle de prise encharge normalement dévolu au ConseilGénéral. La défenseure des enfants citeà ce titre, le dispositif associatif mis enplace avec l'association TAMA de "per-manence sociale lors des reconduites àla frontière" : encourager le regroupe-ment familial, identifier les enfantsabandonnés, réalisation d'enquêtes rapi-des accompagnement social des enfants"abandonnés". La défenseure desenfants "ne peut qu'encourager ce dispo-sitif expérimental qui semble adapté àces situations provisoires d'abandond'enfants qui ne sont pas pris en chargepar le Conseil Général" précise le rap-port.

LES ASSOCIATIONS SE

SUBSTITUENT

AUX ADMINISTRATIONS

Concernant la protection de l'enfance, lacollectivité est là encore critiquée pourson laxisme : "si le conseil général deMayotte a effectivement mis en place unservice d'aide sociale à l'enfance, forceest de constater que les moyens mis enoeuvre n'apparaissent pas adaptés à lasituation". Seule une personne à tempspartiel assume le rôle d'administrateurauprès des enfants abandonnés et desmineurs victimes, manque d'éducateursspécialisés, de familles d'accueil... "Leconseil général n'a ouvert aucune struc-ture adaptée à ces jeunes ni aucunestructure d'hébergement d'urgence".Idem en matière de prise en charge de la

délinquance, la PJJ (protection judi-ciaire de la jeunesse) ne possède pas destructure d'accueil et d'hébergement, cequi n'offre aucune alternative à l'incar-cération, rendant ainsi le quartier mineurde la Maison d'Arrêt de Majicavo ina-dapté. Pourtant, les magistrats "obser-vent que les mineurs sont globalementrespectueux face à l'autorité des institu-tions et qu'un travail éducatif efficace etadapté pourrait se mettre en place avecdes résultats positifs si les moyens leuren étaient donnés".La scolarisation est également un sujetparticulièrement préoccupant au regarddes remarques de la défenseure desenfants qui s'étonne de méthodes peulégales pour pallier le manque de placestels que les évaluations de mineursétrangers ou non avant leur scolarisation: "il arrive que certains mineurs de 16ans soient exclus du système scolaire enraison de leur niveau trop faible et ce,faute de structures d'accueil adaptées àces jeunes". Le vice-recteur a été inter-pellé sur les questions du niveau tropbas des élèves, "80% des jeunes de6ème ne sauraient pas lire", le problèmedes jeunes filles mariées très jeunes etqui peuvent se trouver enceintes durantleur scolarité... Dominique Versini ainsisté lors de sa venue sur "l'importancede faciliter l'accès à la scolarisation detous les enfants et d'éviter les sorties dusystème scolaire sans diplôme". Ellerecommande à ce titre la mise en placed'enseignement spécialisé pour lesmineurs non-francophones plutôt que deles maintenir en primaire ou de lesorienter vers des CAP-BEP.

LE CRA,“ZONE DE NON-DROIT”

Enfin, la situation des mineurs retenusau Centre de Rétention Administrative(CRA) en l'absence d'application ducode de l'entrée et du séjour des étran-gers et du droit d'asile. La défenseuredes enfants avait déjà été alertée par laCIMADE sur la situation d'enfants iso-

lés au sein du CRA. Le Préfet avait alorsété mis au courant et certaines améliora-tions des conditions d'accueil ont étéconstatées. Des associations ontdénoncé également la manipulation desdates de naissance pour déclarer des jeu-nes majeurs et donc reconductibles."Certaines situations ont été évoquées,témoignant de cette pratique consistantà inscrire les mineurs comme étant nésle 1er janvier de l'année permettant defixer leur majorité" relate le rapport."Au regard de ces éléments, la défen-seure des enfants insiste sur l'urgencedes travaux à réaliser et rappelle égale-ment le fait que les enfants, qui n'ont pascommis d'infraction, n'ont pas à êtreplacé dans un lieu privatif de liberté".En conclusion, Dominique Versiniaffirme que “les exceptions faites auxlois applicables en métropole, fontapparaître de nombreuses atteintes auxdroits fondamentaux des enfants" etmise beaucoup sur “les travaux duGTHN France-Comores (Groupe deTravail de Haut Niveau) et sur la dépar-tementalisation, pour apporter des solu-tions à la situation alarmante des enfantset particulièrement les Comoriens sur leterritoire mahorais”.Il ne reste qu'à espérer que les autoritésnationales et locales tiennent comptedes remarques de la défenseure desenfants et mettent en oeuvre des solu-tions palpables à toutes les problémati-ques soulevées.

Marion Châteauneuf

DROITS DE L'ENFANT

Un rapport accablant sur Mayotte

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Mardi 2 décembre 2008 Le Mahorais N° 228 15

N°228 du Mardi 2 décembre 2008 LOCALEPORTES OUVERTES À LA MÉDIATION FAMILIALE

Quand un couple ne s'entend plus…Quand un couple ne peut plus vivresous le même toit, n'arrive plus às'entendre et ne peut communiquerqu'avec des cris, une solution peutêtre envisagée par les conjoints : lamédiation familiale. En clair l'ob-jectif de ce processus est de permet-tre aux conjoints, non pas de seréconcilier, mais de se séparer dansde bonnes conditions et surtout depréserver leurs enfants. Pour ten-ter de sensibiliser la population,l'antenne mahoraise de la MFOI(Médiation Familiale de l'OcéanIndien) organisait une journée por-tes ouvertes.

L'Association pour la promotionde la médiation familiale

(APMF) organise chaque année lasemaine de la médiation familiale.Ces journées ont pour but de faireconnaître au plus grand nombre l'in-térêt de cette démarche, qui, du moinsà Mayotte est loin d'être entrée dansles moeurs.L'antenne mahoraise de la MFOI n'avu le jour qu'en 2006, ce qui peutd'ailleurs expliquer le manque d'in-formation du grand public. MyroseMasseaux-Caillet s'acharne pourtanttous les jours pour faire connaîtrecette démarche et solliciter la partici-

pation des instances mais aussi de lapopulation mahoraise pour promou-voir la médiation familiale."La médiation familiale est un pro-cessus de construction ou de recons-truction du lien familial axé sur l'au-tonomie et la responsabilité des per-sonnes concernées par des situationsde rupture ou de séparation dans les-

quelles un tiers impartial, indépen-dant, qualifié et sans pouvoir de déci-sion - le médiateur familial - favorise,à travers l'organisation d'entretiensconfidentiels, leur communication, lagestion de leur conflit dans ledomaine familial entendu dans sadiversité et dans son évolution". C'estainsi qu'a défini le Conseil National

Consultatif de la Médiation Familialecette démarche lors de sa création en2002."L'objectif de la médiation familialeest d'arriver à une séparation en bonstermes. Le but est de désamorcer leconflit, accompagner les personnesdans leurs démarches dans un espritd'apaisement" explique simplementMme Masseaux-Caillet.

18 FAMILLES ACCUEILLIES

DEPUIS JANVIER 2008

Il existe deux types de médiation, laspontanée et la judiciaire - ordonnéepar un juge lors d'une procédure dedivorce. "Je préfère évidemment ladémarche spontanée" avoue lamédiatrice. Bien souvent, ce sont lesfemmes qui font le premier pas. Ellesviennent se renseigner, et il s'agitensuite pour la médiatrice d'user detoute sa force de persuasion pourconvaincre le conjoint d'entamer ladémarche. Les objectifs sont inscritssur un tableau, visible des trois par-ties et le but est d'arriver à un projetd'entente (pension alimentaire, gardepartagée...).Mais l'enfant n'est pas exclu et luiaussi est amené à rencontrer la

médiatrice afin d'extérioriser sesangoisses et ses besoins. "Même si cen'est pas le but, je garde secrètementl'espoir que le couple réussisse à seréconcilier... Je me demande parfoissi je ne me suis pas trompée demétier, j'aurai du être conseillèreconjugale !" confie MyroseMasseaux-Caillet.Depuis le mois de janvier 2008, cesont 18 familles qui ont été reçues parl'antenne mahoraise de la MFOI. Lamédiation dure souvent plusieursmois et si dans le meilleur des cas,seules 5 séances suffisent, il faut par-fois plus de 8 séances pour arriver auprojet d'entente. "En vingt ans de car-rière, il m'est arrivé deux fois de voirles couples repartirent main dans lamain. Mais lorsque nous faisons lesuivi des couples et que nous appre-nons qu'ils arrivent à se voir sans sedisputer, c'est à chaque fois unegrande satisfaction..." admet lamédiatrice.

MFOI antenne Mayotte : 0269-60-32-84 ou 0639-29-88-23 ou 0639-69-24-75

Marion Châteauneuf

SIDA

J'accuse… la CollectivitéLes malades du Sida sont bien seulsà Mayotte. Et c'est un cri d'alarmeque pousse le très médiatiqueMoncef Mouhoudoire, le présidentde l'association Nariké M'Sada («Luttons ensemble »), qui œuvre auquotidien pour faire reconnaîtrecette maladie. Et lutter contre letabou qui œuvre au sein de la popu-lation, mais surtout chez les politi-ques. Mettre en place un numérod'écoute, provoquer des politiquesde dépistage pour que les maladessoient reconnus et que les rapportssexuels soient protégés. Autant dethèmes que Maoré a encore du malà entendre, mais qu'il faut prendreà bras le corps sous peine d'êtresubmergé plus tard.

«Dans le cadre de la journée mon-diale contre le SIDA, nous vou-

lions organiser comme c'est le cas àMaurice et à La Réunion, un dépis-tage public, afin de mettre desmoyens de lutte à la hauteur de lapopulation touchée. Mais les servicesde la DASS ont trouvé ma démarcheviolente. Or, pour moi, la violence estailleurs : chez les malades mahoraisqui sont seuls pour vivre avec leurmaladie et qui n'ont comme interlo-cuteur que leur médecin ou moi. Carla prise en charge médicale est trèsbonne à Mayotte. Mais les séroposi-tifs vivent encore dans la solitude deleur maladie ».La directrice de la DASS, DanielleMouffard apporte une réponse : « lebut de Moncef Mouhoudoire est demettre en place un dépistage publicavec la participation de personnalités,alors que pour nous, le dépistage doitrester anonyme. Ce qui est valable

pour le don du sang ne l'est pas forcé-ment pour le SIDA. Par contre, il y ade gros efforts à faire dans cedomaine : nous travaillons sur un pro-jet d'actions confiées à l'hôpital et quisera mis en place à partir du 1er jan-vier. Pour un meilleur dépistage, noustravaillerons avec les dispensaires quidévelopperont des actions de proxi-mité ».Sur les 174 cas déclarés, 58 % sontdes femmes dépistées à l'occasion deleur grossesse… Faut-il attendre queles femmes soient enceintes, c'est-à-dire avec des rapports non protégés,pour être dépistées ? Comment dansce cas agir pour mieux dépister leshommes et les femmes qui ne sontpas enceintes ?

UN NUMÉRO : 7432

Depuis 2003, Nariké M'Sada se batpour être à l'écoute des malades enproposant un numéro vert, c'est-à-dire gratuit depuis les portables SFR :7432, qui correspondent aux lettresSIDA sur le clavier. Mais ces bénévo-les travaillent avec les moyens dubord et demandent à corps et à cris àla DASS et à la Collectivité un finan-cement pour former un salarié qui aitla capacité de répondre aux appelstéléphoniques : « on ne s'improvisepas écoutant ».En 2007, Sida Info service lui a bienproposé une formation, mais quin'était pas en adéquation avec les pro-blèmes spécifiques de la petite struc-ture mahoraise. « J'ai néanmoins pro-posé un projet de restructuration pourla ligne d'écoute de Mayotte, que j'aiprésenté au ministère de la Santé et àla DASS. Mais tout le monde s'active

dès qu'approche la date du 1erdécembre, et ensuite, tout retombecomme un soufflé et les 174 maladessont laissés à leur solitude » s'indigneMoncef Mouhoudoire, « je me batsau quotidien contre ce fléau qu'est leSIDA en me rendant dans les établis-sements scolaires, les entreprises pri-vées comme SFR ou Total. Mais jesuis seul. » Moncef était présent au 7ème collo-que sur le VIH SIDA de la zoneOcéan Indien qui s'est tenu cetteannée à Maurice. « L'idée est de réu-nir tous les acteurs de cette zone pourfaire le point sur cette maladie etassembler les projets. Le co-décou-vreur du virus du SIDA, WillyRozembaum était présent ».

UN COLLOQUE OCÉAN

INDIEN QUI EXCLUT

MAYOTTE

Les 5 pays participants à ce colloquesont Madagascar, Seychelles,Maurice, les Comores et La Réunion.Et Mayotte ? Elle ne fait pas partie dela Commission Océan Indien qui nereconnait pas Mayotte française, lesComores en étant membres, ce quiexclut l'île au lagon de ces échangeset évolutions dont elle aurait grande-ment besoin. « Mayotte a intégré l'or-ganisation des Jeux de l'Océan Indiendont elle était exclue. Pourquoi celane se passe-t-il pas de la mêmemanière pour le colloque sur le SIDA? » s'interroge Moncef, « or, dans le

cadre de ce colloque l'état français aoffert, au gouvernement mauricien unappareil pour calculer la chargevirale. Par ce geste, la France sponso-rise un système d'où Mayotte estexclue. Et pourtant, ce colloque estd'une grande importance par l'impactqu'il a sur les populations des paysmembres ».Lors du 7ème colloque, un constat aété dressé : “il n'existe toujours pas demédicament pour guérir du SIDA, nide vaccin. Mais les moyens pourvaincre la maladie et le virus sont là”.Les Professeurs Rozenbaum et Langcitent les avancées au niveau du trai-tement, de la prise en charge, de laprévention, de la connaissance. Maisla mauvaise gouvernance et des poli-tiques inadaptées permettent toujoursau virus de se propager. "Aujourd'huila recherche médicale ne sert à rien.On a tous les outils qu'il faut. Mais onn'a pas les politiques adaptées pourcombattre la maladie", dit le Pr WillyRozenbaum. »Les 174 séropositifs connus et suivisà Mayotte aujourd'hui ne sont pasreprésentatifs de la populationatteinte. Sur les 186 452 habitants,seul 1079 se sont fait dépister, ce quiest dramatique.Une certitude : chaque minute estimportante et le temps qui passe joueen faveur de la maladie et la politiquede l'autruche n'a toujours mené qu'àdes catastrophes. Les malades doi-vent aussi pouvoir parler et être écou-tés dans une société mahoraiseencore frileuse à s'exprimer sur cesujet.

Annette Lafond

Moncef Mouhoudoire : “Sur 186 452 habitants, seulement 1079 dépistages…”

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

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LOCALE

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

MAYOTTE À TABLE

1. Dans une cocotte sur un feuvif, faites revenir dans l'huileles oignons émincés 2. Ajoutez le veau découpé enmorceaux et faites-le dorer surtoutes les faces 3. Saupoudrez de farine,mouillez avec le bouillon cubeet un peu d'eau

4. Ajoutez les carottes et lebouquet garni, salez et poivrez 5. Couvrez et faites cuire envi-ron 1heure à feu doux (vérifierde temps en temps si il ne fautpas rajouter d'eau pour quecela n'attache pas) 6. Au moment de servir, ajou-tez la crème fraîche

Sauté de veau aux carottes

650g de veau 4 cc d'huile 4 cc de farine 1 bouillon cube de poulet 600g de carottes

300g d'oignons Bouquet garni (thym, laurier,persil) 4 cc de crème fraîche Sel, poivre

INGRÉDIENTS

RECETTE

Lancé dans le cadre de la semainede la sécurité qui s'est tenue surHippocampe il y a deux semaines, lepremier contrôle de pesée des véhi-cules poids-lourds a récolté unfranc succès au regard des infra-ctions relevées. Elaborée en parte-nariat entre les services de la gen-darmerie nationale et les employésde la Direction de l'Equipement,cette opération visait également àrappeler la réglementation envigueur relative aux poids-lourds.En sachant que le passage d'unvéhicule lourd représente le mêmeimpact sur la voirie que 100.000véhicules légers, il est clair que lepoids autorisé ne doit pas êtredépassé ! La loi s'applique danstoute sa splendeur sur Hippocampecomme aux quatre coins du terri-toire national en ce qui concerne lasécurité routière et il est donc impé-ratif de la suivre à la lettre…

Selon le compte-rendu délivré parla préfecture quant au contrôle de

pesée de poids lourds qui s'est dérouléle 18 novembre lors de la semaine de

la sécurité : « neuf véhicules affectésau transport de marchandises ont étécontrôlés dont 3 poids lourds et 6camionnettes dont le poids total auto-risé en charge (PTAC) est limité à 3,5tonnes ». « Parmi ces derniers, cinqont présenté des surcharges de 1,5 à 2tonnes constituant une infraction de la5ème classe (dépassement du poidsréel autorisé excédant 20 %) quirelève de la compétence du tribunaldes polices. Dans le cadre de la sensi-bilisation des conducteurs et de leuremployeur, les gendarmes ont fait

preuve d'indulgence et n'ont relevéque des contraventions de la qua-trième classe (amende forfaitaireminorée s'élevant à 90 Û) » stipule lecommuniqué en question. Plus de lamoitié des véhicules contrôlés étaientdonc en infraction, il est clair qu'à cerythme l'état de santé des routesmahoraises - d'ores et déjà biendégradé- n'est pas prêt de s'améliorer !Et c'est bien en ce sens que de tellesopérations de sécurité routière et decontrôles sont impératives pour pal-lier aux besoins existants et inculquer

à tout un chacun la règlementation envigueur… « Il ressort de ce contrôleque les infractions sont fréquemmentdues à une méconnaissance de laréglementation et notamment au faitque les conducteurs n'ont pas acquisla méthode de calcul des charges quepeuvent transporter leurs véhicules.Dans l'intérêt de la sécurité et afin dene pas endommager les routes, lescontrôles devront être fréquemmentrenouvelés afin que les utilisateurs depoids lourds intègrent la réglementa-tion » précise la préfecture.

LE RAPPEL

DE LA RÉGLEMENTATION

S'IMPOSE !

Dans l'intérêt de tous, un petit rappeldes règles incontournables en lamatière s'impose, spécifiquement ence qui concerne le code de la routepour le calcul du poids des chargesautorisées pour les véhicules.« Pour un véhicule isolé (camion sansremorque) :Si le conducteur présente un bon depesée, il faut calculer la charge utile

(CU) en soustrayant le poids à vide(PV) du poids total autorisé en charge(PTAC) indiqués de la carte grise :CU = PTAC - PV, la charge utile (CU)étant la quantité autorisée à transpor-ter.Si la marchandise a été pesée avec levéhicule, le total indiqué sur le bon depesée ne doit pas dépasser le PTAC dela carte grise.Si le véhicule est soumis au contrôlede pesée, le total des essieux ne doitpas dépasser le PTAC de la cartegrise.”

POUR UN ENSEMBLE ARTI-CULÉ (SEMI REMORQUE OU

CAMION AVEC REMORQUE) :

“Vérifier que le poids total desessieux ne dépasse pas le Poids TotalRoulant Autorisé (PTRA) qui corres-pond à la somme du poids du tracteuret du poids total en charge ( PTAC) dela remorque indiqués sur les cartesgrises du tracteur et de la remorque,sachant que le PTRA est limité à 40tonnes .Pour tout type de véhicule, vérifierque le poids d'un essieu ne dépassepas 13 tonnes”.Pour assurer la sécurité des usagers dela route mais également l'état de lavoirie sur Hippocampe, ces quelquespoints de rappel ne doivent pas êtrenégligés, bien au contraire car si telest le cas, les prunes tomberont !

Lucie Touzé

SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Mensurations idéales imposées par la loi pour les poids-lourds…

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LOCALE

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

COURSE SUR ROUTE : 4E ÉDITION DES 11 KMS DE LA POINTE BOUÉNI

Ouildane prive Moralles du doubléC'est entre les averses en ce diman-che de saison des pluies que les cou-reurs se sont retrouvés à l'appel deShama Pwedza. Une participationsoutenue et un duel de spécialistesen tête, la recette parfaite pourfaire de ce rendez-vous une nou-velle fois une réussite. Dommagecependant que l'association ait à seplaindre d'un manque de soutien,mairie de Bouéni et institutionssportives sont pointées du doigt.Pour l'heure, un joli combat pourla première place a opposé lesmêmes coureurs que l'an passé, lavictoire revenant à celui qui s'étaitclassé deuxième en 2007.

Le mauvais temps de ce dimanchematin a contraint les organisa-

teurs à décaler d'une demi-heure ledépart prévu initialement à 9h. Ilsétaient 104 à attendre l'ordre du star-ter, une participation de l'ordre decelle de l'édition précédente, quimontre l'engouement pour uneépreuve à la réputation solide. Eneffet, l'association Shama Pwedzaouvre les inscriptions le jour mêmede la course, voyant la météo, ilsauraient pu être nombreux à déciderde ne pas se présenter au départ, cequi n'a pas été le cas. Il faut dire quece que viennent chercher les partici-pants, outre l'effort, c'est cette convi-vialité qu'a réussi à créer LaurentGodonaise aidé par des bénévolesimpliqués et appliqués. Au coup de pistolet au niveau de labase nautique d'Hagnoundrou, cha-cun imprimait son rythme, sachant

que 11kms courus à Mayotte à cettesaison demandent une gestion de l'ef-fort spécifique. Déjà, au carrefour deM'Zouazia, les favoris prenaient latête des opérations. À la sortie du vil-lage, 2 dossards orange TBA,Ouildane Idrissa (dossard 80) etMohamed Chamsidine (dossard 79),le vainqueur de l'an passé AntonioMoralles (dossard 20), l'habitué despodiums Soumaïla Riziki et moinsattendu ici Loïc Fleury, montraientleur envie d'accrocher leur nom àcette 4e édition. Une chose était déjà certaine à l'en-trée dans Bouéni, la victoire allait se

jouer entre ces cinq hommes... A l'en-trée du village, Moralles a sembléavoir du mal, à moins qu'en connais-seur du parcours il se réservait pour lavraie grosse difficulté du jour: la ter-rible côte qui allait faire basculer versMoinatrindri. Chaque année, celle-làfait souffrir les participants, un prin-cipe qui s'est encore vérifié diman-che.Sur le parcours, malgré l'humidité quia joué un grand rôle sur la durée de lacourse, le public a répondu présent,encourageant ce cordon d'une grossecentaine de coureurs. À l'entame de la côte, le dossard 66

Fleury a imposé un rythme soutenu,laissant penser qu'il se sentait prêt àrésister à ses adversaires. Moralleslâchait une grimace qui ne trompapas, et il n'en fallait pas moins pourque le duo Ouildane-Chamsidinemette le coup de grâce avec une nou-velle accélération avant le sommet.Désormais, la folle descente versHagnoundrou ne laissait pas de placeau doute, Antonio Moralles ne réali-serait pas le doublé...Coude à coude sur la ligne d'arrivéeen 37'43, les deux jeunes locaux ontbataillé, c'est finalement IdrissaOuildane qui a été déclaré vainqueur.

Au classement féminin, le doublé estpar contre réalisé par Corinne Redonqui a réalisé un beau chrono (51'52),devançant Sidonie Bavière.

CLASSEMENT HOMMES :

1er :Ouildane Idrissa en 37'432e :Mohamed Chamsidine en 37'433e :Antonio Moralles en 38'11

CLASSEMENT FEMMES :

1ère :Corinne Redon en 51'522e :Sidonie Bavière en 53'503e :Cathy Mucchiutti en 53'58

À noter que l'habituel site de la basenautique n'a pu être mis à dispositionpar la mairie, c'est l'associationCaléma, qui fait de l'apprentissagescolaire, qui a aidé Shama Pwedzasur ce coup-là en laissant l'accès à sesinstallations voisines. Dommagedonc qu'une épreuve comme les 11kms de la pointe Bouéni soit déconsi-dérée par certains. Heureusement,Shama Pwedza peut s'appuyer sur dupartenariat privé.À vos agendas pour les rendez-vousdes mois à venir: le 18 janvier 2009,la Bambo Kayak Raid (course dekayak solo ou double dans la baie deMusicale Plage); le 1er février 2009,2e édition de la Transmusicale (îlotBambo / Musicale Plage en palme,masque et tuba); le 29 mars 2009, laBénara Express (course en contre lamontre au départ de Bandrélé).

Laurent Millet

Moralles passe la ligne d'arrivée, Ouildane et Chamsidine sont déjà là…

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

LOCALE

Depuis la sortie à la retenue collinaire deDzoumogné, les élèves de la classe de

CM1A n'ont pas perdu de temps.L'exploitation de la sortie a été faite en classeet l'aquarium mis en place a permis d'observerla vie des poissons, des crevettes et des larvesde libellule. L'enquête sur le cycle de l'eaunaturelle et domestique continue.C'est pour cette raison que les élèves ont visitél'usine de traitement des eaux de Bouyouni. M.Souffou, responsable d'usine aidé de M. Omaront fait visiter aux élèves ce site remarquableen leur expliquant les différentes étapes pourtraiter l'eau brute captée dans les rivières etdans le lac de Dzoumogné.L'observation du captage des eaux, du traite-ment chimique pour éliminer les bactéries, dubassin de décantation, des filtres à sable pourenlever les impuretés ont permis aux élèves decomprendre la nécessité du traitement de ceseaux pour la rendre potable et surtout de l'im-portance de ne pas la salir en amont de l'usine.Après avoir goûté cette eau et s'être assuréqu'elle était potable, les élèves se sont ensuiteintéressés à la distribution des 8000 m3 pro-duits chaque jour en posant de nombreusesquestions préparées en classe. Pourquoi l'usinea-t-elle été construite à Bouyouni ? Où va l'eautraitée ? Comment fait-elle pour circuler dansles tuyaux ? Que fait-on des impuretés ? La prochaine sortie concernera la stationd'épuration de Mamoudzou. Les élèves cher-cheront à comprendre l'importance du traite-ment des eaux usées.

La classe de CM1 A

ÉDUCATION

Classe d'eau à Koungou

EDUCATION

2008-2011, un projet académique ambitieuxLe vice rectorat a rassemblé leschefs d'établissements scolaires deMayotte à l'IFM de Dembéni pourleur présenter les 34 actions duprojet académique 2008-2011. Unprojet académique qui se veut êtreune solution aux problèmes querencontrent les Mahorais tout aulong de leur scolarité, comme lamaîtrise de la langue française…

C'était avec plaisir que JeanClaude Cirioni, le vice recteur de

Mayotte, présentait le projet acadé-mique 2008-2011, un produit qui estaujourd'hui fini mais qui est le fruitd'un travail de longue haleine. Eneffet, il s'agit d'un projet issu d'un tra-vail collectif car les cadres de l'édu-cation nationale se sont concertéspour des améliorations visant à multi-plier les chances de réussites scolai-res à Mayotte.Selon Jean Claude Cirioni, « ce n'estpas la structure académique qui estporteuse de bons résultats mais plutôtle contenu, et le contenu c'est le pro-jet académique ». Ce projet académi-que est donc à prendre comme unefeuille de route pour les trois années àvenir, même si chaque enseignantpeut toutefois ne pas la suivre à la let-tre. Ainsi, 5000 exemplaires sousforme de CD Rom, présentant le pro-jet académique seront distribués pourque le contenu soit connu par le plusgrand nombre d'enseignants ».Selon le vice recteur, l'application des

actions inscrites dans le projet nerèglera peut être pas tous les problè-mes étant donné que l'enseignantn'est pas là pour voir ce que faitl'élève une fois chez lui. En effet,l'implication des parents dans la sco-larité des enfants est plus que néces-saire pour leur réussite car comme ondit, « l'éducation, c'est l'affaire detous ». Selon le vice recteur, il y a unmauvais rythme scolaire à Mayottecar il serait plus fructueux d'avoir desjournées continues, tout comme enmétropole, et de ne pas commencertrès tôt la journée. Selon lui, il y a lapossibilité d'avoir un autre rythmeplus équilibré.

Ainsi, il espère évoluer tout douce-ment à un équilibrage des journées.Actuellement, les horaires de classede 6ème sont de 26,5 heures parsemaine, soit 4 heures de français, cequi est sans doute insuffisant. C'est laraison pour laquelle les horaires vontun peu plus augmenter dès la rentrée2009.

UN PROGRAMME CHARGÉ

Le projet académique est composé dequatre ambitions. La première est defaire progresser les résultats de tousles élèves ce qui passe en premier lieupar la maîtrise de la langue. AMayotte, il n'est en effet un secret

pour personne

que l'usage de la langue française estpour de très nombreux jeunes encoretrop souvent limité à leur temps deprésence en classe. Les échangesentre élèves ne se font pas spontané-ment en français, et cela même pen-dant les heures de cours. Ce contextene favorise donc pas le réinvestisse-ment des apprentissages du français,et cela joue un rôle dans l'échec sco-laire.Pourtant la réalisation de cette ambi-tion ne se fera pas sans un suivi régu-lier des élèves, et c'est là qu'intervientla seconde ambition qui est de prépa-rer les élèves à leur future citoyennetéen faisant plus participer les parentsdans la scolarité de leurs enfants. Eneffet, l'éducation ne s'arrête pas aux

portes de l'école, mais la socialisationdans le milieu familial est tout aussiimportante pour la réussite et l'épa-nouissement des enfants. Et dans uncontexte de participation encore troprare des parents au suivi de la scola-rité de leurs enfants, il va s'agir depromouvoir leur formation au seindes établissements. Les expériencesdans ce domaine ont montré tout leurintérêt.Le développement de cette actions'inscrit dans l'aide aux fonctionsparentales en matière de suivi éduca-tif des jeunes. La troisième ambitionest de rendre plus efficiente l'orienta-tion. Il reste en effet des emplois nonpourvus à Mayotte alors que des jeu-nes possèdent un diplôme correspon-dant. Les données concernant le par-cours d'insertion des jeunes sortantsde l'enseignement professionnel sontpeu nombreuses et un grand travailreste encore à faire à ce niveau là.Enfin, la dernière ambition est dedévelopper les systèmes de pilotage,c'est-à-dire améliorer la qualité desdifférentes structures en décloison-nant les services et en responsabili-sant plus les personnes. Un pro-gramme qui se veut donc chargé maisqui augure de grands changementsdans l'éducation à Mayotte. Il serapossible de tirer des conclusions en2011 en espérant que les effets de ceprojet académique soient visibles dès2009.

Nassabia Djanfar

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

DÉTENTE

Week-end du 6 et 7 déc. 2008 - PHARMACIE DU LAGON- Tel : 0269 61 40 75

PHARMACIE DE GARDE

ARRIVEES DZAOUDZI

DEPARTS DZAOUDZI

Jour N°vol Départ de Heure Arrivée à Heure

MARDI UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.252 décembre MERCREDI UU201 REUNION 11.00 DZAOUDZI 12.053 décembre JEUDI UU205 REUNION 08.10 DZAOUDZI 10.454 décembre UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.25

VENDREDI UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.255 décembre UU203 REUNION 10.55 DZAOUDZI 13.10SAMEDI UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.256 décembre DIMANCHE UU974 REUNION 11.25 DZAOUDZI 12.257 décembre

Jour N°vol Départ de Heure Arrivée à Heure

MARDI UU204 DZAOUDZI 09.00 REUNION 13.152 décembre UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.10

MERCREDI UU202 DZAOUDZI 15.55 REUNION 19.003 décembre

JEUDI UU975 DZAOUDZI 16.10 RÉUNION 19.104 décembre UU206 DZAOUDZI 11.30 REUNION 15.55

VENDREDI UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.105 décembre

SAMEDI UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.106 décembre UU204 DZAOUDZI 12.00 REUNION 16.15

DIMANCHE UU975 DZAOUDZI 16.10 REUNION 19.107 décembre

Jours Provenance N° de vol Heures

lundi 01 Anjouan KMZ111 12.30

Mercredi 03 Anjouan KMZ313 17.15

Jeudi 04 Anjouan KMZ411 13.00

Vendredi 05 Anjouan KMZ511 13.30

Samedi 06 Anjouan KMZ611 13.45

Jours Destination N° de vol Heures

lundi 01 Anjouan KMZ110 09.00

Mercredi 03 Anjouan KMZ310 09.00

Jeudi 04 Anjouan KMZ410 10.00

Vendredi 05 Anjouan KMZ510 10.00

Samedi 06 Anjouan KMZ610 10.00

ARRIVEE DZAOUDZI

DEPART DZAOUDZI

Programme du 1 au 6 décembre 2008

Le bar-discothèque de Pamandzi, situé sur laroute nationale, a réouvert ses portes ven-

dredi soir pour le plus grand bonheur des adeptesde la salsa. En effet, tous les troisième vendredi du mois, leclub propose une soirée salsa pour les passionnéscomme pour les débutants dans une ambiancelatino garantie.Des soirées à thème seront organisées très régu-lièrement, ainsi que des expositions. Il est à noterque la salle est à disposition des gens qui vou-draient la louer.Ambiance nouvelle et tarifs intéressants pourfaire vibrer la Petite Terre de 22h30 à 4 heures lesvendredi et samedi et de 20h à 1h le jeudi.

Entrées : 5 euros avec une boisson offerteContacts : 06-39-29-64-86 ou 06-39-67-69-58

M.C.

RÉOUVERTURE DU SAFARI CLUB

Place à la danse

Vendredi soir, le safari club a bougé aux rythmesde la salsa.

L'appel téléphonique au centre de promessesest le 36 37.

VENDREDI 5 DÉCEMBRE DE 17H30 À 20H

Ouverture Officielle du Téléthon au Collège deMgombaniDiscours d'ouverture spectacle, chants et danses,buffet en partenariat avec RFO télé et radio

DE VENDREDI 5 À 18H00 À DIMANCHE 7 À 3H00

Centre de promesse à Angalia.

SAMEDI 6 À PARTIR DE 14H30

Tournoi de bridge au collège de Mgombani.

DE VENDREDI 17H30 À SAMEDI MINUIT

Films à la MJC de Kani Kéli.

SAMEDI DE 10 H À 17H00

Massages kiné à Koropa.

SAMEDI À PARTIR DE 10H00

Fil rouge à Koropa avec des longueurs de Bassin

et toujours à Koropa, vente de cartes de vœux.

SAMEDI MATIN

- Vente de gâteaux et maquillage au lycée deChironguui- Vente de gâteaux au lycée de Mamoudzou

SAMEDI DE 14H À DIMANCHE 14H00

24 heures de golf et restauration à Combani

SAMEDI SOIR

- Nuit du Poker à Massalé- Appel aux dons à Mahaba

DIMANCHE

Tournoi de pétanque et grillades à Cavani

DIMANCHE DE 10H À 12H00

Initiation au yoga au lycée de Chirongui

MARDI 9 DÉCEMBRE À 19H00

Repas au LEP hôtelier de Kawéni

SAMEDI SOIR

Soirée africaine au Koropa Et en permanence au Bar Fly et à la Poste, urneset affiches du Téléthon

TELETHON 2008

Soirée mondaine vendredi dernier au cinémade Mamoudzou où le gotha mahorais se pres-sait pour ne pas manquer la 7ème soirée cock-tail Recto-Verso, très prisée, organisée par sondirecteur Eric Delsaut. Une information sur laScan2box était un des buts de la soirée, et leclou ne fut pas Quantum of Solace, le dernierBond, mais plutôt le repas au Rond Point oùles convives étaient heureux de retrouver unmonde des affaires plus tranquille, bien qu'ilne soit pas toujours plus propre que chez IanFleming…

«L'agent Delsaut est heureux de vous présenter« Quantum of Solace » le dernier 007 »…

C'est par ces mots de bienvenue que le Who'swho mahorais était accueilli vendredi soir aucinéma de Mamoudzou pour visionner le dernierJames Bond en avant-première. Un message BlueTooth était d'ailleurs envoyé aux cinéphiles ensigne de bienvenu, système développé par lasociété Moviz… La classe !La salle était comble et c'était l'occasion pourEric Delsaut, ancien pilote de ligne et dirigeant dela société d'informatique et de bureautique Recto-Verso de présenter la Scan2Box, dernier né de lagamme et qui propose une solution « clé en main», puisqu'elle numérise documents et télécopieset possède une gestion des documentaires inté-grée, ainsi en autre qu'un archivage.Le directeur entama ensuite un discours plusgénéral. « L'enfer c'est les autres, disait Jean-PaulSartre, mais ce n'est pas le cas à Mayotte »… c'estpar ces mots qu'Eric Delsaut débutait son dis-cours qu'il poursuivait d'une voix très émue : «Les entreprises de Mayotte ont beaucoup decontraintes. Le paysage économique mahorais est

composé d'une multitude de petites entreprisesqui ont toutes charges d'âmes. Il faut que les déci-deurs nous aident à conserver les emplois ici. Sile travail ne rend pas l'homme libre, il luiconserve une dignité » concluait-il.A l'issue du film, les invités étaient conviés à uncocktail dînatoire au restaurant Le Rond Point,une manière de digérer le dernier 007… Filmé àvitesse grand V et gavé d'images violentes, le der-nier James Bond n'est pas, loin s'en faut, le meil-leur du genre… « Quantum of Solace » signifieL'Essence de la Vie, traduction française d'unenouvelle de Ian Fleming « Rien que pour vosyeux ». Plus du tout de gadgets désopilants et unDaniel Craig si froid envers la gente féminine quetoute action tentée vers les ravissantes espionnesqui se présentent pourtant spontanément à lui, al'air incongrue…Une soirée passée sous le signe de la convivialitéet de l'élégance.

Annette Lafond

ANNIVERSAIRE

James Bond chez Recto Verso

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

AGENDA

RENDEZ-VOUS

VENDREDI 5 DÉCEMBRE

- Dans le cadre de la promotionde leurs nouveaux albums, Trio etEliasse vous donnent rendez-vous au 5/5 pour partager une soi-rée tout en musique à partir de21h00.

- Wubani Spirit en concert auJUNGLE à Mamoudzou à partirde 22h.

- Vernissage de l'exposition d'étéde Gil (artiste peintre et illustra-teur) à la galerie l'Arabesque, prèsde la mosquée du vendredi àM'Tsapéré. Venez nombreux àpartir de 18h écouter quelqueschansons françaises d'hier et d'au-jourd'hui avec Jean-luc et Gérard,prendre un verre et vous restaurerau buffet, et surtout découvrir lesnouvelles œuvres de Gil. Rens.0639 23 12 44.

- Le groupe FBI en concert chezLucho à partir de 21h, entrée gra-tuite. Rens. : 0269 61 42 34.

- Soirée Afro Antillaise auKoropa club avec Dj Yan, Dj Criset Dj Elhad. Entrée 10 euros avecconso / Navettes Koropa-Labarge / Dress code : class /Infoline 0639 39 31 83.

- Conférence des Naturalistes à17H30, salle de Cinéma deMamoudzou. Au programme :"Les risques Naturels à Mayotteet aux Comores" avec HamidiSoulé, responsable de l'observa-toire volcanologique du Karthalaet charles Cluzet Géologue(entrée 1 ou 2 euros).

- Le Safari Club (route de l'aéro-port à Pamandzi) organise unesoirée rétro de 22h30 à 4 heures.Ambiance assurée ! Entrée : 5euros (1 boisson offerte).Contacts : 06-39-29-64-86 ou 06-39-67-69-58.

SAMEDI 6 DÉCEMBRE

- Chakirès en concert auFoungoujou Beach (Petite-Terre)à 20h00. Restauration sur place(Buffet musical à partir de 25euros) sur réservation au 0639 0915 00 ou 0269 60 24 12.

-Rendez-vous pour un concert auDomaine de Dapani le samedi 6décembre avec Jamaïcain Style/Nyabinghi pour apprécier le sondes percussions en acoustique.

Restauration sur réservation. PAF: 3 euros. Rens. et réservations :02 69 62 30 01

- Soirée So Kitch So ChicSeventies au Koropa Club avecYlang FM / 10 euros avec conso /Kdos, déco, music / Dress code :very kitch.

DIMANCHE 7 DÉCEMBRE

- L'association Wami VenzaMaluja organise sa dernièreaction de l'année : la 1 ère édi-tion de la Maoré Skim Cup surla plage de Gnoumakouni (PetitMoya) à côté de l'aéroport, enPetite Terre. Des initiations etdémonstration de Skimboardgratuites auront lieu à partir de10h00. En milieu d'après midiune compétition aura lieu. Les 5meilleurs filles et les 5 meilleursgarçons recevront un skimboardde l'asso en cadeau. De plus, ilsseront invités à faire une sortieen mer le dimanche 14 décem-bre avec la ste Lagon Aventure :Recherche des dauphins, décou-verte du lagon et direction l'ilotde sable blanc pour passer uneheure ou deux a tester les skim-boards. Le meilleur d'entre eux,aura la chance de pouvoir s'en-voler pour un baptême de l'airavec Mayotte ULM. La CroixRouge sera présente afin d'assu-rer la sécurité mais égalementpour faire passer des initiationspremiers secours.

- Sortie avec les Naturalistes deMayotte : Atelier tressage defeuille de cocotier : ContactAnthoumani Ali 06 3939 73 23 [email protected] ornithologique : Contact :fabrice Cugny 06 39 28 43 [email protected]

SAMEDI 13 ET

DIMANCHE 14 DÉCEMBRE

- Foire artisanale au Domaine deDapani. Renseignements au 026962 30 01.

DIMANCHE 14 DÉCEMBRE

- Sortie avec les Naturalistes de

Mayotte : Sortie en petite terre, dela plage des Badamiers à la plagede Moya : Contact MichelCharpentier 06 39 69 15 21 [email protected]

VENDREDI 26 DÉCEMBRE

- Chakirès en concert au BarAkili(en face Sodidash) à partir de20h30. Entrée libre - Restaurationsur place au 0639 69 49 00.

STAGES

- Stage d'initiation aux métiers del'artisanat d'Art, du 15 au 19décembre et du 05 au 09 janvier2009 à Bambo Ouest (Bouéni).Au programme : Arts graphiques,broderie et couture, forge, pote-rie… A l'attention des adultes etenfants de 8 à 13 ans. Horaires :de 7h30 à 12h30. Date limited'inscription : 05 décembre 2008.Rens. Au 0269 63 76 95 (de 7h30à 11h30) ou [email protected].

- Stage de Street dance avecFowzia Oussene (diplômée d'Etatde danse) le samedi 29 novembreau Gymnase du Collège deTsingoni. Horaires : 9h-10h30pour les 7-9 ans / 10h30-12h00pour les + 10 ans / 13h30-15h30pour les adultes. Tarifs : Enfantsadhérents 10 euros et non-adh. 13euros / Adultes adhérents 15euros et non-adh. 20 euros. Infoset résa au 0639 66 18 77 (Karine).

- Stage de danse classique etbaroque avec Véronique Elouardle samedi 6 décembre au gym-nase du collège de Tsingoni.Horaires : 8h30-9h30 pour les 4-6ans / 9h30-11h pour les 7-9 ans /11h-12h30 pour les + de 10 ans /14h-16h pour les adultes. Infos etinscriptions au 06 39 66 18 77(Karine).

- L'association Parfums d'Orientorganise des stages de danseorientale le vendredi 28 etSamedi 29 novembre avec LatifaSaadi (La Réunion) en directiondes adultes et enfants. Rens. Anneau 0639 65 32 15.

ÉQUITATION

- Du lundi au samedi, toutel'équipe du club équestre SainteArmelle sera heureuse de vousaccueillir de 14h00 à 17h00. Lecentre équestre d'Hajangua vouspropose des stages "Baby Poney"pour les enfants âgés de 3 à 5 ans.Des "balades petits cow-boy"pour enfants âgés de 5 à 9 ans etdes "cours d'équitation" pour tousceux âgés de 10 à 99 ans. Ce cen-tre équestre organise des stagespendant les vacances scolaires (àla semaine, ou bien à la journéeou demi-journée) : stages poneysdès deux ans et chevaux pour tousniveaux. Renseignements etréservations : 02-69-62-54-00

COMMUNIQUÉS

- Cours de Kempo (Boxe japo-naise) tous les lundis et mercredissoir à partir de 20h00 au Dojo de

Cavani. Infos : 0639 25 29 51.

- Association de danses africaines« Zina na wassi » rencontre tousles mardis à la MJC deM’Tsapéré de 18h à 20h, percus-sionnistes, danseurs et danseuses(débutants ou confirmés). Veneznous rejoindre pour partager leplaisir de jouer et de danser.Contact : Nolwenn 06 39 67 9910 ou Sandrine 06 39 28 98 14

- Le Service Culturel du ConseilGénéral de Mayotte organise unColloque sur l'action culturelle duSCCGM et sur ses orientations2009. Le colloque se tiendra levendredi 28 novembre de 15h à

18h et le samedi 29 de 10h à 13hdans les locaux du ServiceCulturel (en face du ConseilGénéral). Nous attendons lesmusiciens de l'île afin de menerune réflexion sur la sauvegarde,la transmission et la diffusion dupatrimoine musical de Mayotte.Ces rencontres se clôtureront enMusique le samedi 29 à partir de13h au son de percussions maho-raises. Rens. au 0269 61 11 36.

NOUVEAUTÉS DVDVIDÉO PILOTE

LES CHRONIQUESDE SPIDERWICK

Après son divorce, HelenGrace a dû quitter New Yorkavec ses jumeaux, Jared etSimon, et sa fille, Mallory,pour trouver refuge dans l'an-cienne résidence de son grand-oncle, l'éminent naturalisteArthur Spiderwick. Une nou-velle vie commence pour lesGrace dans cette bâtisse isolée,un rien sinistre, où les troisenfants ne tardent pas à faired'étranges rencontres...

JACK POT

Joy vient de se faire larguer.Jack vient de se faire virer. Ilsne se connaissent pas mais,après une nuit de folie à LasVegas, la ville de tous les pos-sibles... Ils se réveillent...mariés...

INDIANA JONESET LE ROYAUME

DU CRÂNE DE CRISTAL

Nous sommes en 1957, enpleine Guerre Froide. Indy etson copain Mac viennent toutjuste d'échapper à une banded'agents soviétiques à larecherche d'une mystérieuserelique surgie du fond destemps. De retour au MarshallCollege, le Professeur Jonesapprend une très mauvaisenouvelle : ses récentes activi-tés l'ont rendu suspect auxyeux du gouvernement améri-cain...

A BORD DU DARJEELING

Trois frères qui ne se sont pasparlé depuis la mort de leurpère décident de faire ensem-ble un grand voyage en train àtravers l'Inde afin de renouerles liens d'autrefois...

ENVOYEZ VOS ANNONCES À

[email protected]

STAR WARS :THE CLONE WARS

La galaxie est en proie à laGuerre des Clones, un conflit àgrande échelle qui oppose lesmaléfiques Séparatistes et leursimmenses armées d'androïdes à laRépublique. Les Chevaliers Jedi,protecteurs de la République, lut-tent pour maintenir l'ordre et res-taurer la paix tandis que de nou-velles planètes succombent cha-que jour aux puissances du mal.Séances- Jeudi 04/12 : 18h30- Dimanche 07/12 : 18h30

SHAOLIN BASKET

Shi-Jie, un jeune orphelin, agrandi dans une petite école oùquatre maîtres lui ont transmis lessecrets du kung-fu. LorsqueChen-Li s'aperçoit par hasard quesa maîtrise des arts martiaux faitaussi du jeune homme un fabu-leux joueur de basket, il l'invite àvenir jouer pour l'équipe de l'uni-versité...SéancesJeudi 04/12 : 21h00Dimanche 07/12 : 15h30

LES ORPHELINS DE HUANG SHI

Les Orphelins de Huang Shi nousentraînent dans la Chine desannées 30 alors ravagée par laguerre, et raconte l'incroyableaventure d'un jeune journalisteanglais, d'une infirmière améri-caine et du chef d'un groupe departisans chinois qui vont unirleurs efforts pour sauver 60orphelins...SéancesSamedi 06/12 : 15h30

CLIENTE

Judith a la cinquantaine sédui-sante. Femme équilibrée, elledirige une émission de téléachat.Divorcée, elle vit seule, avecpour confidente sa soeur Irène,qui est la seule a connaître sonsecret : Judith s'offre régulière-ment les services sexuels de jeu-nes gens, qu'elle choisit sur lessites d'escort d'Internet...SéanceSamedi 06/12 : 21h00

UN MARI DE TROP

Emma est la célèbre animatriced'une émission de radio qui aideles gens à trouver l'amour, et sonlivre est en tête des ventes. Desmillions de gens la considèrentcomme la meilleure conseillèrequi soit en matière de relationshumaines...SéancesVendredi 05/12 : 21h00Samedi 06/12 : 18h30

COURSE ÀLA MORT

A partir du 09.12

CINÉMA DE MAMOUDZOUPROGRAMME DE DÉCEMBRE 2008

Page 22: Le Mahorais n°228

Le Mahorais N° 22822

N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

ANNONCES

ETABLISSEMENT DESALLOCATIONS FAMILIA-

LES DE MAYOTTEAngle des rues des Ateliers et

de la Grande TraverséeZI de Kawéni

97600 MAMOUDZOUMAYOTTE

Tél. : 02.69.60.67.67 / Fax : 02.69.60.67.68

Procédure adaptée - Article 28du Code des Marchés Publics 1) Organisme contractant :ETABLISSEMENT DESALLOCATIONS FAMILIALESDE MAYOTTEAngle des rues des Ateliers et de

la Grande TraverséeZI de Kawéni97600 MAMOUDZOUMAYOTTETél : 0269 60.67.67- fax :026960.67.682)Objet du marché :Assurance des biens et respon-sabilités de l'Etablissement desAllocations Familiales deMayotte :- Lot n° 1 : MultirisqueProfessionnelle y compris équi-pements informatiques - Lot n° 2 : ResponsabilitéCivile générale- Lot n° 3 : Véhicules3) Procédure de passation :Procédure adaptée conformeaux dispositions du Décret n°2006-975 du 1er août 2006 por-tant Code des Marchés Publicset de l'Arrêté du 16 juin 2008portant règlement sur les mar-chés des organismes de Sécurité

Sociale du Régime Général.4) Contenu du dossier à remet-tre par les candidats :Les candidats justifieront de leurqualité et de leur capacité juridi-que, technique, économique etfinancière en produisant les for-mulaires et renseignements sui-vants :- La lettre de candidature,- Les imprimés de déclarationdes candidats aux MarchésPublics,- La copie de l'agrément admi-nistratif conformément au Codedes Assurances,- La liste des clients publics des3 dernières années,- Le document de présentationde la société,- Les offres tarifaires précisantles conditions générales et parti-culières d'assurance.…/…5) Obtention du dossier de

consultation :Le dossier de consultation estgratuit. Il pourra être retiré uni-quement après réservation partélécopie , à l'adresse suivante :Etablissement des AllocationsFamiliales de MAYOTTEZI de KAWENI97600 MAMOUDZOUMAYOTTEFax : 0269.60.67.686) Date limite de réception desoffres :Les dossiers contenant les offresdevront :- soit être adressés sous plirecommandé avec accusé deréception à l'adresse suivante :ETABLISSEMENT DESALLOCATIONS FAMILIALESDE MAYOTTEAngle des rues des Ateliers et dela Grande Traversée Z.I. de Kawéni97600 MAMOUDZOU

MAYOTTE- soit remis contre récépissé àl'adresse indiquée ci-dessusAU PLUS TARD LE LUNDI 15DECEMBRE 2008 A 12 HEU-

RES7) Date d'envoi de l'avis à lapublication :Jeudi 27 novembre 2008

11 centre commercial Lukida 97600 Mamoudzou, Tél : (0269) 61 66 75 - Fax : (0269) 61 66 72

e-mail : [email protected] - web : www.lemahorais.comEdité par : Éditions d’HippocampeSARL au capital de : 7 000 euros

N° SIRET : 054393210 00015Directeur de publication : Samuel Boscher

Rédactrice en chef : Lucie TouzéJournaliste Secrétaire de rédaction : Gaylor Madec

Journalistes : Laurent Millet, Annette Lafond, Faou Antoissi, Nassabia Djanfar et Marion Châteauneuf

Directrice commerciale : Nanou ChapuisatDistribution : Course Express Mayotte

Imprimé par : ImprimahPremière parution : mardi 20 juillet 2004

ISSN 1960-131X

AVIS DE CONSULTATION EN VUE DE LA PASSATION D'UN MARCHE DE SERVICES

VOUS DÉSIREZ RECEVOIR VOTRE JOURNAL“LE MAHORAIS” A DOMICILE ?

Il vous suffit de remplir le bulletin ci-joint, et vous recevrez tous les mardis votre journal

d’information locale et internationale

1 : Identification de l’orga-nisme qui passe les marchésGSMA MayotteBP 58 97680 COMBANITel 0269 60 87 52Fax 0269 60 87 73Représentant du pouvoir adju-dicateurMonsieur le Chef de corps duGSMA2 : Objet de consultationMarché de travauxGSMA COMBANI –Construction du BâtimentMobilité et Logistique3 : Mode de passation desmarchésAppel d’offres ouvert4 : Décomposition en lotsLe marché n’est pas alloti

5 : Délais d’exécution des tra-vaux envisagés10mois6 : Date limite de réceptiondes candidaturesLe jeudi 15 janvier 2009 à 11heures7 : Service où l’on peutdemander des renseigne-mentsGSMA MAYOTTEDirection du SoutienTel 0269 60 87 42Gsm 06 39 09 03 78Fax 02 69 60 87 408 : Date d’envoi de l’avisd’appel d’offre à la publica-tion chargée de l’insertionLe mardi 25 novembre 2008

AVIS D'APPEL PUBLIC A LACONCURRENCE

AVIS DE CONSTITUTION

DENOMINATION: RIB Sarl SIEGE : 17 rue du commerce 97600MDZCapital : 100 euros DUREE: 99 ans Objet : réparation intérieur bâtimentRCS de Mdz

L’INFO EN

CONTINU SUR

WWW.LEMAHORAIS.COM

Avis d’appel public àla concurrence

“MAPA n°drm27/2008: fourniture, location

et livraison de véhicules”

Section 1 : pouvoiradjudicateur1.1-Nom et adresse offi-ciels du pouvoir adjudi-cateur :Centre hospitalier deMayotte - BP04Tél : 0269 61 800 00Fax : 0269 61 42 1497 600 Mamoudzou(Mayotte)Représenté par : M.Alain Daniel, Directeur1.2 – adresse à laquelle

les offres/demandes departicipation doiventêtre envoyées : Centre hospitalier deMayotteDirection des ressourcesmatériellesM.Mze Boinaïdi – cel-lule marché - BP0497 600 Mamoudzou Tél : 0269 61 80 34Fax : 0269 61 42 14E m a i l :[email protected] – Les renseigne-ments d’ordre adminis-tratifs et techniques peu-vent être obtenus auprèsde :Voir point 1.2Section 2 : objet du

marché : DescriptionObjet du marché : four-niture, location et livrai-son de véhiculesLieu de livraison :Centre hospitalier deMayotteSection 3 : procédureType de procédure :marché à procédureadaptéeLe présent marché estsoumis aux dispositionsde l’article 28 du codedes marchés publicsCritères d’attribution: Offre économiquementla plus avantageuseappréciée en fonctiondes critères énoncés ci-

dessous par ordre depriorité décroissante : 1-Prix 60 %2-Valeur technique del’offre 30 % (qualité duvéhicule et SAV voir leCCTP)3-Délai de livraison 10%Date limite de récep-tion des offres : mardi23 décembre à 14 heuresDélai de validité desoffres : 90 jours àcompter de la date limitede réception des offresSection 4 : renseigne-ments complémentai-res : 4.1- Le dossier deconsultation sera remis

gratuitement à chaquecandidat qui en fait lademande.4.2- Les offres peuventêtre transmises par lettrerecommandée avecaccusé de réception oudéposées contre récé-pissé.4.3-Les soumissionnai-res auront la possibilitéde télécharger le Dossierde Consultation desEntreprises (DCE) dansson intégralité via le sitedont l’adresse internete s t :www.achatpublic.comDate d’envoi du pré-sent avis : 1er décem-bre 2008

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE

Identification de l’organismequi passe le marché :Collectivité Départemetale deMayotteDirection de l’Environnement etdu Développement Durable

Le marché relatif au contrat debail pour la toiture du marché cou-vert de Mamoudzou d’une surfacede 6000 m2, en vue d’installationet production d’électricité par despanneaux solaires photovoltaï-

ques, paru dans le journal LeMahorais le 18 novembre 2008 estdéclaré sans suite pour motif d’in-térêt général

AVIS RECTIFICATIF

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N°228 du Mardi 2 décembre 2008

Mardi 2 décembre 2008

TOTAL MAYOTTEFILIALE DU GROUPE TOTAL

RECHERCHE

Pour l'ensemble de ces postes, les dossiers de candidature (lettre manuscrite + CV avec photos ) sont à adresser au plus tard le 28 novembre à l'adresse suivante :TOTAL Mayotte - Direction des Ressources Humaines

1 lotissement les 3 vallées BP 867 Kawéni 97600 Mamoudzouen précisant la référence du poste.

1 RESPONSABLE COMMERCIAL BOUTIQUES (RÉF C1)

Il assure sous l'autorité du Responsable Commercial, le déploie-ment du concept réalisations des plans, calcul du budget d'investis-sement, montage des dossiers. Il adapte la politique « Boutique » àl'environnement local (fonctionnement, choix d'assortissements,prix). Il gère les commandes de produits, et analyse le résultat desventes.Diplômé BAC +3 à Master Marketing, Merchandising.Une première expérience dans le commercial grande distributionest souhaitable. Aptitude au terrain, sens de la négociation, leader-ship, autonomie, disponibilité.

1 ATTACHE COMMERCIAL CONSOMMATEURS (RÉF C2)

Il assure le suivi de la gestion Commerciale et Technique du porte-feuille de clients (Transports, Industries, Agriculture,Administrations, Services, PME etc..), en Carburants, Lubrifiants,et GAZ. Il négocie, prospecte et fait des préconisations auprès desclients.De formation Bac + Ecole de Commerce, vous avez la connais-sance du terrain et une première expérience de la négociation dansun environnement industriel.

1 ATTACHE COMMERCIAL RESEAU (RÉF C3)

Il assure la Gestion Commerciale et Financière du Réseau deDistribution des stations service. Il s'assure de la qualité des pro-duits et du service à la clientèle. Il s'assure de la bonne applicationdes standards et procédures HSEQ sur les stations services.De formation Bac + Ecole de Commerce ou Ecole de Gestion, vousavez la connaissance du terrain et une première l'expérience de lanégociation dans un environnement grande distribution. Desconnaissances en Merchandising seraient appréciées.

1 ASSISTANT (E) RESSOURCES HUMAINES (RÉF.R1)

Il (elle) assiste le DRH sur l'ensemble de la fonction. Il (elle) sera par-ticulièrement en charge de la Gestion Administrative du personnel. Il(elle) aura la responsabilité de la mise en œuvre du plan de formation,et participera activement à la mise en place du SIRH sur la filiale.

Formation BAC+2, connaissances en système de paie, et règlesadministration du personnel, connaissance des logiciels informati-ques RH.Une expérience de la fonction RH est indispensable.

1 DISPATCHER (RÉF.D1)

Il assure l'approvisionnement des stations service, ainsi que leslivraisons. Il planifie, organise les tournées des chauffeurs (tenuede planning hebdomadaire). Il établit les bons de livraisons pourl'ensemble des clients, et les transmet après ventes.Il gère directement les demandes des clients relatives à leurs com-mandes et livraisons. Il doit gérer des problèmes ponctuels inhé-rents à la logistique des camions citernes.Formation Brevet à Bac, connaissance de l'environnement «trans-port», pratique de l'informatique, entre 3 et 5 ans d'expérience dansla fonction transport.Permis C souhaité. Sensibilité aux règles de sécurité, sens de larelation commerciale, disponibilité et réactivité.

1 ADJOINT CHEF DE DEPOT (RÉF D2)

Il assiste le Chef de Dépôt sur l'ensemble de ses tâches, et assureson intérim en cas d'absence.Il réceptionne les produits, gère l'équipe des Opérateurs d'exploita-tion, en répartissant les tâches et en contrôlant leur réalisation. Ileffectue aussi des tâches opérationnelles. Il veille au respect desrègles de sécurité sur le site. De niveau BAC +2 vous devez avoir l'expérience du terrain(acquise sur site industriel), la capacité à animer une équipe, et uneforte sensibilité au respect des règles de sécurité.

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