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2016
Le marché de l’emploi en Région de Bruxelles-Capitale
Éditeur responsable Grégor Chapelle Directeur général d’Actiris, Office régional de l’Emploi
Directrice Chef de Service :
Cathy VAN REMOORTERE (nl) 02/505.77.42 [email protected]
Directeur :
Stéphane THYS (fr) 02/505.14.54 [email protected]
Collaborateurs :
Amandine BERTRAND (fr) 02/505.78.76 [email protected]
Mourad DE VILLERS (fr) 02/505.14.14 [email protected]
Marie DOZIN (fr) 02/563.24.35 [email protected]
Jérôme FRANÇOIS (fr) 02/505.77.21 [email protected]
Guillaume JACOMET (fr) 02/505.16.07 [email protected]
Sophie LEMAHIEU (fr) 02/505.77.15 [email protected]
Nicolas MUYLLE (nl) 02/563.24.37 [email protected]
The Man LAÏ (fr) 02/505.14.12 [email protected]
Emmanuelle POTTIER (fr) 02/800.42.62 [email protected]
Marleen SENDERS (nl) 02/505.77.79 [email protected]
Khadija SENHADJI (fr) 02/505.77.17 [email protected]
Bénédicte VAN EGEREN (fr) 02/505.15.35 [email protected]
Sandy VAN RECHEM (nl) 02/505.14.56 [email protected]
Secrétariat :
Xavier BERCKMANS (fr) 02/505.11.49 [email protected]
Avenue de l’Astronomie, 14 – 1210 Bruxelles
( [email protected] – site Observatoire www.actiris.be)
Éditeur responsable : Grégor CHAPELLE, Directeur général d’Actiris
3
Avant-propos
Dans la continuité des éditions précédentes, l’état des lieux annuel du marché de l’emploi en Région
bruxelloise répond à une volonté, mais aussi à un réel besoin, de disposer d’un outil d’analyse de la
structure et des évolutions récentes de l’emploi et du chômage à Bruxelles. Destinée à un public
diversifié, cette publication vise à présenter de manière analytique les principales données qui
caractérisent les questions d’emploi et de chômage au niveau régional.
Avec la 6e réforme de l’État et la régionalisation de nouvelles compétences vers les services publics
régionaux de l’emploi, Bruxelles dispose de nouveaux leviers importants pour mener ses propres
politiques d’emploi. S’il peut s’agir là d’une réelle opportunité pour les Bruxellois, nombreux sont encore
les défis qui attendent la Région pour faire progresser l’emploi et résorber le chômage.
Les statistiques présentées et commentées dans cet état des lieux sont calculées par l’Observatoire
bruxellois de l’Emploi sur la base de sources multiples. La production statistique repose sur les dernières
données disponibles avec, selon les sources, 2014 ou 2015 comme période de référence, complétées
de séries évolutives sur cinq ou dix ans.
Le premier volet, axé sur la demande de travail bruxelloise, présente les données actualisées sur
l’emploi intérieur, salarié et indépendant (caractéristiques sociodémographiques des actifs en emploi,
qualité des emplois, évolution des effectifs etc.). Une attention particulière est également portée au
dynamisme démographique des entreprises (nombre d’assujettis à la TVA, créations et suppressions
d’entreprises) ainsi qu’aux perspectives d’emploi à Bruxelles et sa périphérie. Un chapitre est en outre
consacré aux secteurs porteurs d’emploi à l’horizon 2025.
Le second volet, quant à lui orienté sur la force de travail, pointe les principaux résultats qui ont trait à
la population active (occupée et inoccupée) et présente une analyse de la mobilité interrégionale des
travailleurs et des flux d’entrée et de sortie du chômage.
Grégor Chapelle Caroline Mancel
Directeur général Directrice générale adjointe
Table des matières
LA DEMANDE DE TRAVAIL : L’EMPLOI INTÉRIEUR ET LA DÉMOGRAPHIE DES ENTREPRISES ................................................................................................................................................................. 7
1. L’EMPLOI INTÉRIEUR .................................................................................................................... 7 Comment se caractérise l’emploi intérieur ? ................................................................................... 7
2. L’EMPLOI SALARIÉ ........................................................................................................................ 9
Comment évolue l’emploi salarié à Bruxelles ? ............................................................................. 10 Quelles sont les conditions d’emploi des travailleurs salariés ? .................................................... 14 Comment se décline l’emploi salarié à l’échelle communale ? ..................................................... 16 Zoom sur les secteurs porteurs d’emploi pour les Bruxellois à l’horizon 2025 ............................. 17
3. L’EMPLOI INDÉPENDANT ............................................................................................................ 18
4. LES OPPORTUNITÉS D’EMPLOI DANS LA ZONE MÉTROPOLITAINE BRUXELLOISE .......... 21
5. LA DÉMOGRAPHIE DES ENTREPRISES ................................................................................... 24
L’OFFRE DE TRAVAIL : LA POPULATION ACTIVE BRUXELLOISE ............................................... 26
1. ÉLÉMENTS DÉMOGRAPHIQUES................................................................................................ 26
2. LA POPULATION ACTIVE OCCUPÉE ......................................................................................... 29
3. LES MOUVEMENTS DE NAVETTE.............................................................................................. 32 Comment évolue la navette de travail de et vers Bruxelles ? ....................................................... 32 Quel est le profil des navetteurs à Bruxelles ? .............................................................................. 33
4. LA POPULATION ACTIVE INOCCUPÉE ...................................................................................... 36
Comment évolue le taux de chômage ? ........................................................................................ 36 Comment évoluent les chercheurs d’emploi en Région bruxelloise ? ........................................... 41 Quels mouvements de flux caractérisent les chercheurs d’emploi ? ............................................ 43 Qu’en est-il des personnes exclues du chômage ? ....................................................................... 46
CONCLUSION ...................................................................................................................................... 48
Table des illustrations
Figure 1 : Indice de spécialisation sectorielle en Région bruxelloise (2014) .......................................... 9
Figure 2 : Évolution de l’emploi salarié dans les trois Régions (2009-2014, base 2009 = 100) ........... 10
Figure 3 : Évolution de l’emploi salarié selon la classe d’âge, en Région bruxelloise (2009-2014) ..... 13
Figure 4 : Établissements et emploi salarié selon la classe de taille d’établissement en Région bruxelloise (2014, en %).............................................................................................................. 14
Figure 5 : Taux de croissance de l’emploi salarié selon le régime de travail et la région de travail (2010-2015) ........................................................................................................................................... 15
Figure 6 : Taux de travail à temps partiel selon le sexe et la région de travail (2015) .......................... 15
Figure 7 : Taux de croissance de l’emploi salarié selon le type de contrat et la région de travail (2010-2015) ........................................................................................................................................... 15
Figure 8 : Taux de travail temporaire selon le sexe et la région de travail (2015) ................................ 15
Figure 9 : Évolution de l’emploi salarié selon la commune (2009-2014) .............................................. 16
Figure 10 : Répartition des travailleurs indépendants selon le sexe et la région de domicile (2015, en %) ..................................................................................................................................................... 19
Figure 11 : Répartition des travailleurs indépendants selon la classe d’âge et la région de domicile (2015, en %) ........................................................................................................................................... 20
Figure 12 : Répartition des travailleurs indépendants selon la branche d’activité en Région bruxelloise (2015) .......................................................................................................................................... 20
Figure 13 : Évolution décennale de la population selon la Région (2001-2016, en %) ........................ 26
Figure 14 : Composantes du mouvement de la population selon la Région entre 2011 et 2016 (en % de la population au 1er janvier 2011) ................................................................................................ 27
Figure 15 : Taux de remplacement des actifs (15-24 ans/55-64 ans, en %) ........................................ 28
Figure 16 : Origine nationale des personnes âgées de 20 à 59 ans en Région bruxelloise (2014) ..... 28
Figure 17 : Principaux indicateurs de la population bruxelloise en âge de travailler (2015) ................. 29
Figure 18 : Évolution des composantes de l’emploi intérieur en Région bruxelloise (2005-2015, en nombre) ....................................................................................................................................... 33
Figure 19 : Structure d’âge des travailleurs à Bruxelles selon leur Région de domicile (2015, en %) . 34
Figure 20 : Structure de qualification des travailleurs à Bruxelles selon leur Région de domicile (2015, en %) ........................................................................................................................................... 34
Figure 21 : Secteur d’emploi des travailleurs à Bruxelles selon leur Région de domicile (2015, en %) 35
Figure 22 : Évolution du taux de chômage administratif selon la Région (1989-2015, en %) .............. 36
Figure 23 : Évolution du taux de chômage administratif selon le sexe en Région bruxelloise (1989-2015, en %) ........................................................................................................................................... 37
Figure 24 : Évolution du taux de chômage administratif selon la classe d’âge en Région bruxelloise (2010-2015, en %) ....................................................................................................................... 37
Figure 25 : Taux de chômage et taux d’emploi selon l’origine et le sexe en Région bruxelloise (2014, en %) ................................................................................................................................................ 38
Figure 26 : Évolution du taux de chômage administratif des jeunes pour les principales villes belges (2010-2015, en %) ....................................................................................................................... 39
Figure 27 : Évolution du taux de NEET (Neither in employment nor in education or training) parmi les jeunes de 15 à 24 ans selon la Région (2010-2015, en %) ........................................................ 40
Figure 28 : Évolution du taux de chômage administratif selon la commune de résidence en Région bruxelloise (2010-2015, en %) .................................................................................................... 40
Figure 29 : Flux d’entrée et de sortie du chômage au cours de l’année 2015 (en nombre) ................. 43
Figure 30 : Décomposition des motifs de sortie de la réserve de main-d’œuvre (2015) ...................... 45
Figure 31 : Décomposition des motifs d’entrée dans la réserve de main-d’œuvre (2015) ................... 46
Tableau 1 : Caractéristiques de l’emploi intérieur selon la Région (2015) .............................................. 8
Tableau 2 : Évolution du nombre d’emplois salariés selon le secteur d’activité en Région bruxelloise (2009-2014) ................................................................................................................................. 11
Tableau 3 : Évolution de l’emploi salarié selon le statut et la région de travail (2009-2014) ................ 12
Tableau 4 : Évolution de l’emploi salarié selon le sexe et la région de travail (2009-2014) ................. 12
Tableau 5 : Évolution du nombre d’indépendants selon le statut et la région de domicile (2010-2015) ..................................................................................................................................................... 18
Tableau 6 : Évolution du nombre de débuts et de fins d’activité, selon la région de domicile (2015) .. 19
Tableau 7 : Structure et évolution de l’emploi salarié en Région bruxelloise et dans les deux provinces du Brabant (2004-2014) .............................................................................................................. 21
Tableau 8 : Ventilation sectorielle de l’emploi salarié en Région bruxelloise et dans les deux provinces du Brabant (2014) ....................................................................................................................... 22
Tableau 9 : Évolution du nombre d’entreprises assujetties à la TVA selon la Région (2010-2015) ..... 24
Tableau 10 : Évolution du taux de création et de cessation d’entreprises selon la Région (2010-2015, en %) ........................................................................................................................................... 24
Tableau 11 : Évolution du nombre de faillites selon le secteur d’activité, en Région bruxelloise (2010-2015) ........................................................................................................................................... 25
Tableau 12 : Évolution du nombre de demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) selon diverses caractéristiques, en Région bruxelloise (2010-2015) .................................................................. 42
Tableau 13 : Réserve de main-d’œuvre (RMO) selon diverses caractéristiques, en Région bruxelloise (2015) .......................................................................................................................................... 44
7
La demande de travail : l’emploi intérieur et la démographie des entreprises
Les données sur l’emploi intérieur, ainsi que les sous-totaux (emploi salarié et indépendant) sont
présentées sur la base de différentes sources statistiques, qu’il s’agisse de données administratives de
l’ONSS (salariés) et de l’INASTI (indépendants) ou des données de l’enquête sur les forces de travail
(EFT). Ces sources statistiques ont été choisies car elles permettent une ventilation selon diverses
variables permettant de mieux cibler des situations particulières : le sexe, la commune de résidence ou
de travail, le niveau d’études, la branche d’activités détaillée etc.
Il y a lieu de préciser que d’autres sources sont disponibles (BNB – Comptes régionaux, DynaM,
HERMREG). Chacune d’elles, construite avec des objectifs et donc des concepts et une méthodologie
spécifiques, présente ses avantages et ses limites, en termes de variables disponibles, de couverture
des données ou de qualité descriptive. Les données issues des différentes sources ne sont par
conséquent pas comparables.
1. L’EMPLOI INTÉRIEUR
L’emploi intérieur (emploi des personnes travaillant sur le territoire, qu’elles y aient leur résidence ou
non) s’élève en Région bruxelloise à quelque 702.000 postes de travail, soit environ 16 % de l’emploi
intérieur belge, alors que la ville abrite à peine 10,5 % de la population nationale.
En dépit d’une évolution en dents de scie entre 2010 et 2015, l’emploi intérieur enregistre une baisse
de 1,7 % à Bruxelles (près de 12.000 unités) alors qu’il progresse en Flandre (+2,5 %) et en Wallonie
(+ 1,1 %). La prise en compte d’une temporalité plus longue, allant de 2005 à 2015, montre cette fois
une évolution positive en Région bruxelloise avec une hausse globale de 3,7 %, toutefois plus lente
qu’en Régions flamande et wallonne (respectivement +8,9 et +6,4 %).
Comment se caractérise l’emploi intérieur ?
Pour la première fois depuis trente ans, plus d’un emploi sur deux est occupé par un Bruxellois dans la
capitale. Nonobstant l’attractivité exercée par le territoire, la navette entrante des actifs a fléchi de 6,4 %
au cours des dix dernières années pour s’établir à 48,5 % en 2015 (près de 341.000 navetteurs
travaillent à Bruxelles mais résident en Flandre ou en Wallonie).
Une comparaison régionale permet de mettre en évidence d’une part une répartition entre les hommes
et les femmes comparable entre les trois régions du pays (53,8 % des emplois sont occupés par des
hommes en Flandre, 52,3 % en Wallonie contre 53,1 % à Bruxelles) et d’autre part des structures de
qualification sensiblement différentes. En effet, plus d’un emploi sur deux requiert un diplôme de
l’enseignement supérieur à Bruxelles (près de 400.000 emplois), aux alentours de 40 % ailleurs en
8
Belgique. En outre, la spécificité de la Région bruxelloise, en accord avec sa structure socio-
économique duale, tient à ce que la population est non seulement la plus diplômée du pays (36,2 %,
soit un peu plus de 340.000 personnes âgées de plus de 15 ans), mais aussi la moins qualifiée (36,5 %).
Par ailleurs, la ventilation de l’emploi intérieur par classe d’âge est relativement similaire sur l’ensemble
du Royaume. La part de jeunes travailleurs de moins de 25 ans est néanmoins légèrement inférieure à
Bruxelles, au bénéfice de la classe d’âge intermédiaire des 30 à 39 ans et, dans une moindre mesure,
de celle des 25 à 29 ans.
Enfin, à l’inverse des économies flamande et wallonne, plus fortement orientées vers le secteur
secondaire (respectivement un quart et un cinquième de l’emploi régional), en particulier vers les
industries lourdes, la Région bruxelloise se caractérise comme étant une économie largement tournée
vers le secteur des services (neuf emplois sur dix y sont occupés dans le secteur tertiaire et plus de la
moitié dans les services marchands).
Tableau 1 : Caractéristiques de l’emploi intérieur selon la Région (2015) Région bruxelloise Région flamande Région wallonne Sexe Hommes 53,1 53,8 52,3 Femmes 46,9 46,2 47,7 Niveau de qualification Faible 15,1 16,7 19,1 Moyen 28,3 42,9 40,9 Élevé 56,6 40,4 40,0 Classe d’âge < 25 ans 4,1 7,6 6,6 25-29 ans 12,1 11,6 11,7 30-39 ans 28,2 25,3 24,9 40-49 ans 27,0 27,4 27,3 > 50 ans 28,6 28,1 29,5 Secteur d’activité Agriculture 0,0 1,4 1,5 Industrie 9,5 24,8 20,7 Services 90,4 73,9 77,8 Total 701.932 2.589.910 1.152.214
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
9
2. L’EMPLOI SALARIÉ
Économie de services, Bruxelles concentre 94 % des emplois salariés dans le secteur tertiaire, près de
quatre emplois sur dix relevant du secteur public (considéré au sens large). En particulier,
l’administration publique (17,7 %), la santé et l’action sociale (10,5 %), l’enseignement (10,1 %), les
activités de services administratifs et de soutien (également 10,1 %), le commerce (9,5 %) ainsi que la
finance et les assurances (9,3 %), regroupent un volume substantiel d’emploi1. À Bruxelles, ces six
secteurs pourvoient à eux seuls environ deux tiers de l’emploi salarié régional. Le tableau suivant
présente la spécialisation sectorielle2 des trois Régions pour l’année 2014. Il indique, par exemple, une
forte surspécialisation bruxelloise dans le secteur tertiaire, premier contributeur en termes de volume
d’emploi de la Région.
Figure 1 : Indice de spécialisation sectorielle en Région bruxelloise (2014)
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
1 Ces différents secteurs ont été examinés en détail dans les deux dernières éditions de l’état des lieux du marché de l’emploi en Région de Bruxelles-Capitale. Le lecteur intéressé par les études détaillées relatives à certains secteurs d’activité porteurs d’emploi à l’échelle régionale peut se référer aux publications de l’Observatoire bruxellois de l’Emploi (OBE), et plus particulièrement aux focus sectoriels « veille et anticipation », disponibles à partir du site Internet d’Actiris via le lien http://www.actiris.be/marchemp/tabid/243/language/fr-be/mctl/5/idtheme/13/Description-thematique.aspx. Plusieurs focus sectoriels de l’OBE sont en effet publiés depuis 2014 (Enseignement, Commerce, Horeca, Santé et action sociale, Industries). Un autre focus, concernant le secteur du transport et de la logistique, est à paraître début 2017. 2 Donnée par le rapport entre la part de tel ou tel secteur dans la région de référence et cette part pour le Royaume. Lorsque l’indice de spécialisation sectorielle vaut 1, cela signifie que la région ne se différencie aucunement de ce qui est observé pour l’ensemble du Royaume. Par contre, s’il est supérieur à 1, cela indique une surspécialisation de la région dans la catégorie par rapport au Royaume dans son ensemble. Inversement, un indice inférieur à 1 montre un développement sectoriel moindre que celui du territoire de référence.
2,811,99
1,771,76
1,721,54
1,421,35
1,161,06
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
Finance et assurancesInformation et communication
Administration publiqueAutres activités de services
Activités immobilièresActivités scientifiques et techniques
ÉnergieHébergement et restauration
Arts, spectacles et activités récréativesServices administratifs et de soutien
EnseignementTransports et entreposage
CommerceSanté humaine et action sociale
Eau et gestion des déchetsConstruction
Industries extractivesIndustrie manufacturière
Agriculture, sylviculture et pêche
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne
10
Comment évolue l’emploi salarié à Bruxelles ?
Entre 2009 et 2014, l’emploi salarié a légèrement décliné en Région bruxelloise (-0,2 %, équivalent à
une baisse de quelque 1.200 postes) alors qu’il a progressé dans les deux autres Régions (+2,6 % en
Flandre et +2,0 % en Wallonie, soit respectivement une hausse de près de 55.700 et 20.000 postes).
Consécutivement à la reprise amorcée après-crise en 2010 et maintenue en 2011, l’emploi salarié
enregistre un recul d’ampleur variable en Région wallonne et à Bruxelles, plus tardivement et
modérément en Région flamande. Si la tendance s’inverse ensuite en Flandre, plus lentement en
Wallonie, la contraction de l’emploi salarié se poursuit en Région bruxelloise (-0,4 % entre 2013 et 2014
et -2,1 % depuis 2011, soit un total excédant les 13.000 postes).
Figure 2 : Évolution de l’emploi salarié dans les trois Régions (2009-2014, base 2009 = 100)
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
À Bruxelles, l’essentiel de la croissance de l’emploi salarié est une nouvelle fois supporté par le secteur
des services administratifs et de soutien (+17.900 postes, notamment dans les activités de titres-
services), suivis de l’enseignement (+4.300 postes). En revanche, on relève la contribution négative des
secteurs de la santé humaine et de l’action sociale3 (-6.500 postes), de la finance et des assurances
(-6.400 postes), de l’industrie (-5.900 postes), du commerce (-5.200 postes) ainsi que des services
d’information et outils de communication (-2.700 postes).
3 Depuis début 2010, les entreprises actives dans le domaine des titres-services sont prioritairement affectées au secteur dans lequel elles livrent des services. Une grande partie de ces entreprises n’est, par conséquent, plus reprises sous les rubriques « Activités liées à l’emploi » ou « Action sociale sans hébergement », mais principalement sous le groupe « Activités combinées de soutien lié aux bâtiments » (aide au ménage).
99,8
102,6
102,0
98
99
100
101
102
103
2009 2010 2011 2012 2013 2014
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne
11
Tableau 2 : Évolution du nombre d’emplois salariés selon le secteur d’activité en Région bruxelloise (2009-2014)
2009 2014 Variation 2009-2014
en nombre en % Industries extractives et manufacturières 22.871 16.992 -5.879 -25,7 Énergie 7.832 7.724 -108 -1,4 Construction 18.987 14.234 -4.753 -25,0 Commerce 64.032 58.819 -5.213 -8,1 Transports et entreposage 27.851 28.201 +350 +1,3 Hébergement et restauration 25.949 26.958 +1.009 +3,9 Information et communication 33.412 30.683 -2.729 -8,2 Finance et assurances 64.059 57.631 -6.428 -10,0 Activités immobilières 3.687 5.837 +2.150 +58,3 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 35.742 37.175 +1.433 +4,0 Services administratifs et de soutien 44.673 62.568 +17.895 +40,1 Administration publique 108.402 109.541 +1.139 +1,1 Enseignement 58.371 62.709 +4.338 +7,4 Santé humaine et action sociale 71.454 64.973 -6.481 -9,1 Arts, spectacles et activités récréatives 8.604 9.122 +518 +6,0 Divers 24.949 26.509 +1.560 +6,3 Total 620.875 619.676 -1.199 -0,2
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
L’emploi ouvrier enregistre entre 2009 et 2014 une légère croissance en Région bruxelloise (+1,6 %,
soit quelque 2.000 postes), alors qu’il est stable en Flandre et qu’il s’inscrit à un niveau inférieur en
Wallonie (-0,8 %). Longtemps confiné au secteur industriel, en déclin depuis plusieurs décennies, il
connaît un redéploiement au cœur même du secteur tertiaire, en particulier au bénéfice des activités de
titre-services. Sous l’effet du développement de ces dernières, l’emploi ouvrier s’est féminisé. Sur ces
cinq dernières années, la hausse du nombre d’emplois ouvriers est d’ailleurs exclusivement le fait des
femmes (hausse d’environ 4.700 postes de travail, soit +9,9 %), alors que l’emploi ouvrier masculin a
reculé (baisse de quelque 2.800 postes de travail, soit -3,7 %).
Sur la même période, le nombre d’employés à Bruxelles a diminué de 0,6 % (pas loin de 3.200 postes),
tandis qu’il progresse positivement sur le reste du territoire (+4,3 % en Flandre et +3,6 % en Wallonie).
Cette baisse concerne au premier chef les activités financières et d’assurance sévèrement impactées
par la crise financière, crise dont les effets continuent à se faire ressentir : la compression d’effectifs
employés est dans ce secteur de -9,9 %, équivalents à une perte de quelque 6.300 postes. Mais les
évolutions en cours sont aussi le signe d’une tendance plus profonde de digitalisation du milieu
bancaire, des assurances et des services en général, de nombreuses opérations jusqu’alors réalisées
par des travailleurs salariés étant désormais automatisées.
12
Tableau 3 : Évolution de l’emploi salarié selon le statut et la région de travail (2009-2014) Région bruxelloise Région flamande Région wallonne Belgique
2014 Variation 09-14
2014 Variation 09-14
2014 Variation 09-14
2014 Variation 09-14
Ouvriers 125.164 +1,6 858.168 +0,0 357.324 -0,8 1.340.656 -0,1 Employés 494.512 -0,6 1.344.473 +4,3 655.810 +3,6 2.494.795 +3,1 Total 619.676 -0,2 2.202.641 +2,6 1.013.134 +2,0 3.835.451 +2,0
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
En 2014, Bruxelles comptabilise près de 9.500 emplois masculins de moins que cinq ans plus tôt
(-3,0 %), recul notamment sensible dans la construction et l’industrie manufacturière. Même si la
contraction y est faible par comparaison, l’emploi des hommes a aussi régressé en Wallonie (-1,2 %),
tandis que la Flandre fait exception dès lors que l’emploi se maintient et progresse de 0,1 %.
La croissance de l’emploi des femmes (+2,7 % à Bruxelles, évolution moins marquée que dans les deux
autres Régions) se justifie, quant à elle, par l’essor des activités de titres-services et, dans une plus
faible proportion, par la hausse du nombre de femmes qui exercent dans le secteur de l’enseignement.
La part de l’emploi féminin en Région bruxelloise continue ainsi d’augmenter, passant de 48,9 % de
l’emploi salarié total en 2009 à 50,4 % en 2014.
Tableau 4 : Évolution de l’emploi salarié selon le sexe et la région de travail (2009-2014) Région bruxelloise Région flamande Région wallonne Belgique
2014 Variation 09-14
2014 Variation 09-14
2014 Variation 09-14
2014 Variation 09-14
Hommes 307.550 -3,0 1.135.562 +0,1 503.238 -1,2 1.946.350 -0,7 Femmes 312.126 +2,7 1.067.079 +5,3 509.896 +5,4 1.889.101 +4,9 Total 619.676 -0,2 2.202.641 +2,6 1.013.134 +2,0 3.835.451 +2,0
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
L’évolution de l’emploi salarié par tranche d’âge indique un effet de vieillissement des effectifs salariés
en Région bruxelloise, alors qu’historiquement, l’emploi des seniors avait tendance à diminuer à mesure
que l’on avançait dans les classes d’âge, et ce en raison des sorties anticipées vers l’inactivité. En cinq
ans, le volume d’emploi salarié a en effet diminué parmi les classes d’âge jeunes, notamment parmi les
moins de 25 ans (-21,6 %, soit une baisse de 8.300 postes).
Inversement, on observe une hausse de la participation des tranches d’âge supérieures à l’activité
salariée. En 2014, les 45 à 54 ans occupent ainsi 800 postes supplémentaires par rapport à 2009
(+0,5 %), alors que les 55 à 64 ans enregistrent une augmentation de 10.800 postes (+15,1 %). Cette
évolution à la hausse touche aussi les personnes qui ne sont plus en âge de travailler (65 ans ou plus).
Il s’agit d’une tendance de fond qui s’explique par l’effet conjugué de l’évolution démographique et de
différentes réformes réglementaires, ayant engendré une croissance de la population active des
travailleurs dits « seniors ». Les différents projets de réforme visant à modifier le régime des
prépensions, à postposer l’âge de départ effectif à la retraite ou encore à instaurer des modifications
dans les conditions d’accès à la dispense du statut de demandeur d’emploi ont eu un effet direct sur
13
l’augmentation à la fois du chômage et de l’emploi de ces travailleurs. Le vieillissement des effectifs
salariés en Région bruxelloise est par ailleurs aussi le fait de la navette entrante, dont la part de
travailleurs âgés de plus de 45 ans augmente de manière constante depuis une dizaine d’années.
Figure 3 : Évolution de l’emploi salarié selon la classe d’âge, en Région bruxelloise (2009-2014)
Source : ONSS (hors APL), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Alors que les très petites entreprises de moins de 5 salariés (surreprésentées dans les activités
immobilières) sont largement majoritaires (63,3 %), elles ne concentrent qu’une part minime de l’emploi
salarié régional (6,4 %). C’est au sein des entreprises de très grande taille (plus de 200 salariés) que la
part de l’emploi salarié est la plus conséquente (48,2 %). Cette proportion particulièrement importante
au regard des deux autres Régions (29,9 % en Flandre et 25,2 % en Wallonie) s’explique par la
présence dans la Capitale de nombreux sièges administratifs (nationaux, régionaux ou européens) et
de grandes entreprises, bien que celles-ci aient vu leur volume d’emploi salarié diminuer sur les cinq
dernières années (-0,2 %) au profit des petites entreprises (jusqu’à 20 travailleurs). Le plus fort recul de
l’emploi salarié est néanmoins enregistré par les entreprises de taille intermédiaire avec une réduction
des effectifs de 1,4 % dans les entreprises de 20 à 49 travailleurs, à hauteur de 2,1 % dans les
entreprises comptant de 50 à 199 salariés.
-21,6%
-4,0% -2,3% +0,5%
+15,1%
+18,0%0
20.000
40.000
60.000
80.000
100.000
120.000
140.000
160.000
180.000
< 25 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans > 65 ans
2009 2014
14
Figure 4 : Établissements et emploi salarié selon la classe de taille d’établissement en Région bruxelloise (2014, en %)
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Quelles sont les conditions d’emploi des travailleurs salariés ?
Entre 2010 et 2015, le travail à temps partiel a connu une croissance plus rapide en Flandre (+5,5 %)
qu’en Wallonie (+4,9 %), alors que la Région bruxelloise subit une baisse pendant cette période et
affiche des valeurs bien inférieures (-1,5 %). En 2015, un travailleur salarié sur cinq travaille à temps
partiel à Bruxelles, la plus faible proportion enregistrée sur le territoire. Le temps partiel concerne surtout
les femmes : en Région bruxelloise, trois quarts des travailleurs salariés à temps partiel sont des
femmes et 32,9 % des femmes salariées travaillent à temps partiel (contre 11,9 % des hommes).
Près d’un salarié à temps partiel sur trois déclare travailler à temps partiel faute d’avoir trouvé un emploi
à temps complet (44,9 % des hommes à temps partiel et 26,2 % des femmes). Lorsque le temps partiel
est « choisi », les raisons de ce choix se révèlent assez différenciées selon le sexe. Les hommes
déclarent plus fréquemment travailler à temps partiel pour exercer une autre activité professionnelle ou
une formation, alors que les femmes optent pour ce régime de travail avant tout pour des raisons
personnelles ou familiales, dont la garde des enfants ou de personnes dépendantes.
63,5
24,3
7,23,7
1,36,4
12,8 12,4
20,1
48,2
0
10
20
30
40
50
60
70
Moins de 5 salariés 5 à 19 salariés 20 à 49 salariés 50 à 199 salariés Plus de 200 salariés
Établissements Volume d'emploi salarié
15
Figure 5 : Taux de croissance de l’emploi salarié selon le régime de travail et la région de travail (2010-2015)
Figure 6 : Taux de travail à temps partiel selon le sexe et la région de travail (2015)
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
En outre, la part de l’emploi temporaire s’est fortement développée au cours des cinq dernières années
dans les trois Régions du pays. Néanmoins, la hausse a été plus prononcée en Flandre (+15,1 %) qu’à
Bruxelles (+8,8 %) et qu’en Wallonie (+6,9 %). En 2015, Bruxelles détient le plus haut niveau d’emploi
temporaire (dont 67,1 % de CDD et 10,3 % d’intérim) comparativement aux deux autres régions
(13,8 %), tant pour les hommes (12,8 %) que pour les femmes (14,8 %). La proportion d’emploi
temporaire est de surcroît la plus forte avant 25 ans (44,8 %). Elle recule à 14,1% dans la tranche d’âge
des 25 à 49 ans et à 5,9% chez les personnes âgées de 50 ans ou plus, à l’inverse de la proportion des
contrats à durée indéterminée qui progresse au fil de l’âge.
Figure 7 : Taux de croissance de l’emploi
salarié selon le type de contrat et la région de travail (2010-2015)
Figure 8 : Taux de travail temporaire selon le sexe et la région de travail (2015)
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
-1,7 -1,8
+1,6
+5,5
+0,2
+4,0
-3,0-2,0-1,0+0,0+1,0+2,0+3,0+4,0+5,0+6,0
Temps plein Temps partiel
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne
+11,9
+32,9
+10,3
+45,9
+9,8
+44,2
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Rég
ion
brux
ello
ise
Rég
ion
flam
ande
Rég
ion
wal
lonn
e
-4,6
+8,8
+0,7
+15,1
-0,5
+6,9
-10,0
-5,0
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
Emploi permanent Emploi temporaire
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne
+12,8
+14,8
+7,2
+8,3
+9,5
+10,9
0,0 5,0 10,0 15,0
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Rég
ion
brux
ello
ise
Rég
ion
flam
ande
Rég
ion
wal
lonn
e
16
Comment se décline l’emploi salarié à l’échelle communale ?
La répartition des postes de travail salarié par commune se différencie de celle qui prévaut pour
l’ensemble de la population résidant en Région bruxelloise, avec comme élément le plus divergent un
tiers de l’emploi salarié repris par Bruxelles-Ville (35,9 %), principal centre d’emploi pour les navetteurs
d’une vaste zone, alors que seulement 15,9 % de la population réside sur son territoire. Il reste à
remarquer par ailleurs que l’effectif des habitants l’emporte plus ou moins largement sur celui des
travailleurs dans les dix-huit communes restantes (Ganshoren et Koekelberg qui comptent six fois plus
d’habitants que de travailleurs ; ou encore Jette, Molenbeek-Saint-Jean et Forest, près de 49 % de
plus).
Entre le début de la crise économique et financière et 2014, les communes bruxelloises ont enregistré
des résultats très différents. Si, en 2014, le taux d’emploi salarié global pour la Région bruxelloise est
resté 0,5 % en deçà de son niveau de 2009 (-3.000 postes en valeur absolue), douze communes ont
observé une hausse de leurs taux respectifs. Les plus fortes progressions ont été constatées à
Schaerbeek (+5.500 postes) et à Saint-Gilles (+3.600 postes), tandis qu’Anderlecht et Berchem-Sainte-
Agathe ont toutes deux fait état d’une hausse avoisinant les 2.000 postes. Par contre, l’emploi salarié
sur le territoire de la Ville de Bruxelles est passé de 229.000 postes en 2009 à un peu moins de 216.500
postes en 2014. Une importante baisse, d’au moins 4.200 postes, a également été enregistrée à Ixelles
sur la période.
Figure 9 : Évolution de l’emploi salarié selon la commune (2009-2014)
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
+4,0 +7,1 +32,6
-5,6
+2,6
-7,6-0,6 -2,3
-10,1
+4,3 +4,3 +2,8
+11,4
+4,0
+13,3
+1,3
-16,7-1,6
+9,5
-0,5
-15.000
-10.000
-5.000
0
5.000
10.000
Varia
tion
09-1
4 en
vol
ume
Les variations relatives entre 2009 et 2014 sont indiquées sur le graphique
17
Zoom sur les secteurs porteurs d’emploi pour les Bruxellois à l’horizon 2025
Afin d’inverser le paradoxe bruxellois en termes d’emploi, lequel fait de Bruxelles le premier bassin
d’emploi du pays, avec un taux de chômage systématiquement plus élevé que dans les deux autres
régions du pays, la « Stratégie 2025 pour Bruxelles » entend redynamiser le tissu économique de la
Région, prioritairement par une participation plus grande au marché de l’emploi. Elle prévoit
particulièrement, dans une vision prospective à dix ans, de soutenir les secteurs porteurs d’emploi de
qualité pour les Bruxellois, qu’ils le soient en termes de volumes d’activité et d’emplois, en termes
d’évolution positive et d’opportunités pour les travailleurs bruxellois, soit encore en termes de choix
stratégiques pour la ville, d’évolution de la démographie ou de développement durable.
Dans ce cadre, huit domaines sont identifiés (tourisme, culture et événementiel, social-santé,
environnement, économie numérique, économie créative, métiers de l’industrie, métiers de bouche,
métiers du patrimoine) et complétés d’objectifs opérationnels spécifiquement développés pour chacun
d’entre eux.
Les entreprises issues de l’économie sociale, qui traduisent dans leur projet économique une finalité
sociale et un mode de gouvernance démocratique, sont considérées comme des modèles économiques
porteurs de manière transversale à ces huit domaines. La Région annonce en outre mettre en place un
environnement propice pour ces acteurs, nouveaux et existants, afin qu’ils puissent se déployer de
manière à créer des emplois ancrés localement, tout en répondant aux besoins des Bruxellois.
Parmi les actions et initiatives qui seront à mener par le Gouvernement bruxellois et ses partenaires
communautaires dans les secteurs du tourisme, de la culture et de l’événementiel figurent, de façon
non exhaustive, la création d’un pôle de compétences emploi-formation, l’apprentissage et la
connaissance de l’anglais ou encore la professionnalisation du secteur de l’hébergement (au travers
notamment de l’adoption d’une classification ou de nouvelles conditions d’exploitation).
Les métiers du social et de la santé seront également soutenus, entre autres via le développement de
filières de formation pour les services aux personnes, voire de technologies adaptées aux enjeux du
vieillissement de la population.
Dans le secteur de l’environnement, il s’agira d’encourager la transformation de l’économie linéaire en
économie circulaire tout en développant une vision stratégique et opérationnelle de l’environnement en
tant que ressource créatrice d’emplois locaux. Cela passe principalement par la relocalisation de
l’activité économique au moyen de circuits courts, durables et de proximité, afin d’obtenir une chaîne
génératrice de valeur la plus complète possible sur le territoire régional.
L’économie numérique sera quant à elle davantage marquée par le développement de l’e-commerce.
L’économie créative, à savoir la mode et le design, constituera une autre priorité par le développement
du potentiel de formation, de création d’emplois, de soutien à l’activité indépendante et d’innovation.
Enfin, les métiers de l’industrie, de bouche (horeca et industrie agro-alimentaire) et du patrimoine feront
également l’objet d’une attention ciblée, l’accent étant principalement posé sur la création de pôles de
18
compétence emploi-formation et sur la nécessité de faire reconnaître un statut particulier de l’artisanat
couplé à la valorisation des métiers techniques et manuels.
3. L’EMPLOI INDÉPENDANT
Bruxelles dénombre quelque 102.000 travailleurs indépendants, dont 96.000 au sens strict et près de
6.000 qui exercent en qualité d’aidant4. De plus, environ quatre indépendants sur cinq le sont à titre
principal. L’emploi indépendant représente en Région bruxelloise environ un dixième de son équivalent
à l’échelle nationale, alors que l’emploi salarié y est davantage concentré (environ un emploi salarié sur
six est localisé à Bruxelles).
En cinq ans, l’emploi indépendant a néanmoins progressé plus rapidement en Région bruxelloise
(+18,1 %) qu’ailleurs (+7,6 % en Flandre et +8,2 % en Wallonie). Le nombre d’aidants a particulièrement
augmenté à Bruxelles (+40,4 %), alors qu’il a diminué dans les deux autres Régions.
Tableau 5 : Évolution du nombre d’indépendants selon le statut et la région de domicile (2010-2015)
2015 Variation 10-15 en nombre
Variation 10-15 en %
Région bruxelloise
Indépendants 96.501 +13.997 +17,0 Aidants 5.794 +1.668 +40,4 Total 102.295 +15.665 +18,1
Région flamande Indépendants 591.700 +52.883 +9,8 Aidants 43.807 -8.139 -15,7 Total 635.507 +44.744 +7,6
Région wallonne Indépendants 270.243 +22.662 +9,2 Aidants 17.221 -980 -5,4 Total 287.464 +21.682 +8,2
Total Belgique 1.025.266 +82.091 +8,7 Source : INASTI, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Entre 2010 et 2015, la Région a enregistré près de 4.500 créations d’activité, soit une hausse de 37 %,
conséquence de l’arrivée massive d’indépendants en provenance de l’Europe de l’Est, principalement
de Roumanie, alors que Bruxelles comptait précédemment davantage d’indépendants polonais.
Le nombre de cessations d’activités a, pour sa part, également connu la plus forte expansion en Région
bruxelloise (près de 2.400 arrêts d’activité, soit une hausse de 49 %). Cependant, le nombre de fins
d’activité est inférieur au celui des débuts d’activité, ce qui induit bel et bien in fine une augmentation
du nombre de travailleurs indépendants. Au terme de la période qui a suivi la crise, on observe ainsi
une dynamique entrepreneuriale plus soutenue, tant en termes de démarrages que d’arrêts d’activité.
4 Il s’agit de la Région de domicile du travailleur, sachant que pour les indépendants, celle-ci coïncide dans un grand nombre de cas avec la Région de travail. Est considérée comme aidant toute personne qui, en Belgique, assiste ou supplée un indépendant dans l’exercice de sa profession, sans être engagée avec lui par un contrat de travail. L’aidant est, en principe, assujetti au statut social des indépendants.
19
Tableau 6 : Évolution du nombre de débuts et de fins d’activité, selon la région de domicile (2015)
2015 Variation 10-15 en nombre
Variation 10-15 en %
Débuts d'activité Région bruxelloise 16.860 4.561 37,1 Région flamande 56.977 7.901 16,1 Région wallonne 27.170 5.127 23,3 Belgique 101.007 17.589 21,1 Fins d'activité Région bruxelloise 7.238 2.391 49,3 Région flamande 27.613 6.400 30,2 Région wallonne 12.507 1.973 18,7 Belgique 47.358 10.764 29,4
Source : INASTI, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Comparativement à ce qui est observé en Flandre et en Wallonie, la proportion de femmes
indépendantes continue d’être la plus faible en Région bruxelloise (approchant 28 % contre près de
35 % dans les deux autres Régions), et ce dans la plupart des branches d’activité, notamment dans
l’industrie (dont dépend la construction) et dans le commerce.
Figure 10 : Répartition des travailleurs indépendants selon le sexe et la région de domicile (2015, en %)
Source : INASTI, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
71,6
66,4 66,1
28,4
33,6 33,9
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Région bruxelloise Région flamande Région wallone
Hommes Femmes
20
La Région bruxelloise rassemble les âges moyens les moins élevés dès lors que 55,4 % des travailleurs
indépendants ont moins de 45 ans (28,1 % se situent dans la tranche d’âge des 35 à 44 ans, contre
25,2 % en Flandre et 24,6 % en Wallonie).
Figure 11 : Répartition des travailleurs indépendants selon la classe d’âge et la région de domicile (2015, en %)
Source : INASTI, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
À Bruxelles, les professions libérales (médecins/chirurgiens, avocats, fonctions du paramédical etc.)
constituent la branche d’activité la plus représentée avec plus d’un indépendant sur trois y rattaché,
devançant le commerce et les activités industrielles (28 %). La hausse du nombre d’indépendants
enregistrée ces cinq dernières années en Région bruxelloise est de surcroît particulièrement visible
dans les secteurs de l’industrie et de la construction (+7.900 unités) ainsi qu’au niveau des professions
libérales (+6.300 unités).
Figure 12 : Répartition des travailleurs indépendants selon la branche d’activité en Région bruxelloise (2015)
Source : INASTI, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
0
5
10
15
20
25
30
- 25 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65 ans ou +
Région bruxelloise Région flamande Région wallone
28,1%
28,2%
35,3%
5,5% 2,9%
Industrie
Commerce
Professions libérales
Services
Divers
21
4. LES OPPORTUNITÉS D’EMPLOI DANS LA ZONE MÉTROPOLITAINE BRUXELLOISE
Dans cette partie est analysé l’emploi salarié à Bruxelles ainsi que dans les deux provinces du Brabant.
La structure de l’emploi en périphérie est différente par rapport à celle en Région bruxelloise. Le tableau
ci-dessous donne une image de la structure générale de l’emploi et de l’évolution au cours des 10
dernières années.
Tableau 7 : Structure et évolution de l’emploi salarié en Région bruxelloise et dans les deux provinces du Brabant (2004-2014)
Total 2014 Var.
04-14 en %
Emploi dans le secteur privé
Emploi des ouvriers
Emploi par taille d’entreprise en % du total
en % du total
Var. 04-14 en %
en % du total
Var. 04-14 en %
< 50 trav.
50-199 trav.
> 200 trav.
Région bruxelloise 619.676 +0,7 62,9 +4,2 20,2 +4,1 31,6 20,1 48,2
Flandre 2.202.641 +9,4 77,4 +11,9 39,0 +2,4 42,7 28,3 29,0 Brabant flamand 366.013 +9,3 79,8 +11,2 29,3 -0,3 38,5 26,8 34,7 Wallonie 1.013.134 +9,2 66,6 +15,1 35,3 +5,7 46,5 28,3 25,2 Brabant wallon 123.754 +23,4 75,7 +29,5 29,5 +22,4 46,4 27,7 26,0 Total ZMB 1.109.443 +5,6 69,9 +9,3 24,3 +4,4 35,6 23,1 41,3 Total Belgique 3.835.451 +7,8 72,2 +11,5 35,0 +3,4 41,9 27,0 31,1
Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Près de 39 % de l’ensemble des salariés en Belgique sont employés dans la zone métropolitaine
bruxelloise (ZMB). Ces dix dernières années (entre 2004 et 2014), l’emploi salarié y a augmenté de
5,6 %. En ZMB, on note la forte progression de l’emploi dans le Brabant wallon, où le nombre de salariés
a progressé de 23,4 % pendant la période étudiée. Dans le Brabant flamand, le nombre de salariés a
augmenté de 9,3 %, alors que la progression a été plutôt limitée en Région bruxelloise avec un taux de
0,7 %.
Par rapport à Bruxelles, la Flandre et la Wallonie comptent proportionnellement plus de travailleurs
occupés sous le statut d’ouvrier. Ainsi, dans les deux Brabant, environ 29 % des travailleurs sont
occupés comme ouvriers, contre 20 % à Bruxelles. Les postes pour ouvriers sont de manière générale
plus souvent accessibles aux infrascolarisés et moyennement scolarisés. La Région bruxelloise connaît
une croissance positive du nombre de postes pour ouvriers (+4,1 %). Plus d’un salarié sur cinq ayant le
statut d’ouvrier en Région bruxelloise est occupé dans le secteur du nettoyage, suivi de près par le
secteur de l’horeca et le secteur du transport et de la logistique.
En ce qui concerne l’emploi selon la taille de l’entreprise, on note une différence claire entre Bruxelles
et sa périphérie, en premier lieu avec le Brabant wallon, et ensuite avec le Brabant flamand. Près de la
moitié (48,2 %) des postes salariés à Bruxelles sont situés dans les grosses entreprises (plus de 200
travailleurs), ce qui s'explique notamment par la présence des sièges sociaux sur le territoire bruxellois.
Les PME jouent un rôle plus important au niveau de l’emploi dans le Brabant wallon, et dans une
22
moindre mesure dans le Brabant flamand. En effet, respectivement 46,4 % et 38,5 % des salariés sont
occupés dans une petite entreprise (moins de 50 travailleurs).
Le tableau suivant donne la ventilation de l’emploi salarié dans le Brabant flamand, le Brabant wallon
ainsi qu’en Région bruxelloise selon les secteurs d’activité NACE. Par ailleurs, un indice de
spécialisation (IS) détermine les spécialités sectorielles en matière d’emploi dans ces zones. Ce
coefficient indique les secteurs d’activité dans lesquels l’emploi est relativement plus élevé ou plus faible
par rapport à la moyenne nationale (via une valeur supérieure ou inférieure à 1). Cela permet donc de
déterminer les spécialités sectorielles éventuelles en périphérie.
Tableau 8 : Ventilation sectorielle de l’emploi salarié en Région bruxelloise et dans les deux provinces du Brabant (2014)
Secteurs d’activité Région bruxelloise Brabant flamand Brabant wallon
Nombre % IS Nombre % IS Nombre % IS Industrie et industrie extractive 16.992 2,7 0,22 30.786 8,4 0,68 19.828 16,0 1,29
Construction 14.234 2,3 0,43 11.836 3,2 0,61 5.621 4,5 0,85 Commerce 58.819 9,5 0,74 70.520 19,3 1,50 19.422 15,7 1,22 Transport et entreposage 28.201 4,6 0,83 30.618 8,4 1,52 4.442 3,6 0,65 Hôtels et restaurants 26.958 4,4 1,35 10.844 3,0 0,92 4.234 3,4 1,06 Information et communication 30.683 5,0 1,99 16.931 4,6 1,86 3.494 2,8 1,13
Activités financières et assurances 57.631 9,3 2,81 8.753 2,4 0,72 3.799 3,1 0,93
Activités immobilières 5.837 0,9 1,72 1.152 0,3 0,58 707 0,6 1,05 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 37.175 6,0 1,54 26.040 7,1 1,83 5.822 4,7 1,21
Services administratifs et de soutien 62.568 10,1 1,06 36.084 9,9 1,04 10.930 8,8 0,93
Administration publique et défense 109.541 17,7 1,77 23.526 6,4 0,64 11.299 9,1 0,92
Enseignement 62.709 10,1 0,94 37.576 10,3 0,95 14.682 11,9 1,10 Santé humaine et action sociale 64.973 10,5 0,70 47.997 13,1 0,88 13.877 11,2 0,75
Arts, spectacles et activités récréatives 9.122 1,5 1,16 3.819 1,0 0,82 1.658 1,3 1,05
Autres services 23.475 3,8 1,76 5.387 1,5 0,68 2.500 2,0 0,94 Autres 10.758 1,7 0,96 4.144 1,1 0,63 1.439 1,2 0,64 Total 619.676 100,0 1,00 366.013 100,0 1,00 123.754 100,0 1,00
IS = Indice de spécialisation Source : ONSS (statistiques décentralisées), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
En Région bruxelloise, le principal secteur d’activité au niveau du volume d’emploi est celui de
l’administration publique. En 2014, ce secteur représente 17,7 % de l’emploi salarié bruxellois. Viennent
ensuite le secteur des soins de santé (10,5 %), de l’enseignement (10,1 %) et des services administratifs
et de soutien (10,1 %). Notons que le secteur des activités financières et des assurances a un coefficient
de spécialisation élevé en Région bruxelloise. Le secteur de l’information et de la communication est
très développé en Région bruxelloise. Les sous-secteurs de la télécommunication et de l’information et
des médias sont particulièrement représentés à Bruxelles.
23
Soulignons que l’emploi dans les institutions internationales (Commission européenne, OTAN etc.) n’a
pas été repris dans le tableau, les postes de travail dans ces institutions n’étant pas repris dans les
données de l’ONSS (relatives aux travailleurs soumis à la sécurité sociale belge). Il va de soi que la
concentration de tels emplois sur le territoire bruxellois est non négligeable.
Fin 2014, la province du Brabant flamand compte 366.013 postes salariés. Ces postes représentent
16,6 % de l’emploi total salarié en Flandre. Comme le montre le tableau précédent, près d’un poste
salarié sur cinq dans le Brabant flamand se situe dans le secteur du commerce. Le deuxième secteur
d’activité principal est celui des soins de santé qui représente 13,1 % de l’emploi salarié. Viennent
ensuite l'enseignement (10,3 %), les services administratifs et de soutien (9,9 %), l’industrie et le secteur
du transport et de l’entreposage (l’un et l’autre 8,4 %).
La province du Brabant wallon compte 123.754 postes équivalents à 12,2 % des postes de travail
salarié en Région wallonne en 2014. Du côté du Brabant wallon, le principal secteur d’activité en termes
de volume d’emploi salarié est l’industrie (16,9 %) et en particulier l’industrie pharmaceutique qui
représente un secteur porteur d’emploi pour cette province. Viennent ensuite le commerce (15,7 %) et
le secteur non-marchand avec l’enseignement (11,9 %), les soins de santé (11,2 %) et l'administration
publique (9,1 %).
Contrairement au Brabant flamand, la composition sectorielle de l’emploi dans le Brabant wallon est
plutôt diversifiée, ce qui fait que l’on distingue moins de spécialisations sectorielles spécifiques.
24
5. LA DÉMOGRAPHIE DES ENTREPRISES
Les données sur la démographie des entreprises permettent également d’appréhender la vitalité
économique de la Région bruxelloise. Elles montrent que la crise n’y a pas affecté la dynamique
entrepreneuriale, le nombre d’entreprises assujetties à la TVA ayant évolué le plus favorablement à
Bruxelles depuis 2010, comparativement aux deux autres Régions.
Il faut noter que ces données ne sont pas assimilables à celles des indépendants dans la mesure où un
certain nombre de travailleurs indépendants (notamment les professions libérales) ne sont pas inscrits
au registre de la TVA.
Tableau 9 : Évolution du nombre d’entreprises assujetties à la TVA selon la Région (2010-2015) Région bruxelloise Région flamande Région wallonne Total 2015 97.173 524.615 232.977 Variation 2010-2015 en nombre +14.567 +51.762 +19.661 Variation 2010-2015 en % +17,6 +10,9 +9,2
Source : SPF Économie – DGSIE, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Depuis 2010, le taux de création d’entreprises a augmenté dans les trois Régions du pays, toutefois de
façon plus marquée à Bruxelles. Le solde du taux de création et du taux de cessation d’entreprises reste
également plus favorable à Bruxelles qu’ailleurs.
Tableau 10 : Évolution du taux de création et de cessation d’entreprises selon la Région (2010-2015, en %)
Taux de création5 Taux de cessation6 Solde création-
cessation 2010 2015 2010 2015 2010 2015
Région bruxelloise 12,0 12,5 9,0 9,1 3,0 3,4 Région flamande 8,9 9,4 6,7 6,8 2,2 2,6 Région wallonne 9,4 9,8 8,3 8,3 1,1 1,5
Source : SPF Économie – DGSIE, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Courant 2015, la Région bruxelloise a enregistré 2.142 faillites, soit plus d’un cinquième du nombre total
de faillites survenues en Belgique. À l’instar des tendances observées les années précédentes, les
secteurs les plus touchés sont le commerce (29,9 % du total des faillites à Bruxelles), l’horeca (17,1 %)
et la construction (15,9 %). Enfin, pour 92,7% des entreprises ayant fait faillite en 2015, le nombre de
travailleurs salariés était inférieur à 5. En 2010, la proportion des faillites dans les très petites entreprises
s’établissait à 90,4%.
5 Le taux de création en termes d’entreprises actives est le quotient du nombre de nouveaux assujettis à la TVA et de ré-assujettissements d’entreprises soumises à la TVA par rapport au nombre moyen d’entreprises actives assujetties à la TVA dans la période considérée. 6 Le taux de cessation en termes d’entreprises actives est le quotient du nombre de cessations d’entreprises soumises à la TVA par rapport au nombre moyen d’entreprises actives assujetties à la TVA dans la période considérée.
25
Tableau 11 : Évolution du nombre de faillites selon le secteur d’activité, en Région bruxelloise (2010-2015)
2015 Variation 2010-2015
en nombre en % Industrie manufacturière 61 -14 -18,7 Construction 321 +101 +45,9 Commerce 621 +43 +7,4 Transports et entreposage 129 +2 +1,6 Horeca 367 +19 +5,5 Information et communication 101 -16 -13,7 Finance et assurances 21 -4 -16,0 Activités immobilières 66 +18 +37,5 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 138 -2 -1,4 Services administratifs et de soutien 191 +43 +29,1 Santé humaine et action sociale 23 +16 +228,6 Arts, spectacles et activités récréatives 18 +1 +5,9 Divers 85 +20 +30,8 Total 2.142 +227 +11,9
Source : SPF Économie – DGSIE, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
26
L’offre de travail : la population active bruxelloise
1. ÉLÉMENTS DÉMOGRAPHIQUES
Au cours de l’année 2015, la Région bruxelloise a gagné quelque 12.700 habitants7, soit une croissance
de 1,1 % qui porte sa population à 1.187.890 habitants au 1er janvier 2016.
La croissance démographique dans la Région est particulièrement soutenue depuis les années 2000.
Depuis 2011, elle se situe même systématiquement au-delà des 16 % sur une base décennale, soit à
des niveaux nettement supérieurs à ceux des deux autres Régions.
Figure 13 : Évolution décennale de la population selon la Région (2001-2016, en %)
Source : SPF Économie – DGSIE, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
L’évolution de la population résulte de l’effet conjugué des mouvements naturels (naissances et décès)
et des mouvements migratoires (entrées et sorties résidentielles). L’augmentation de la population
bruxelloise s’explique par des soldes naturel et migratoire international très élevés qui compensent
largement un solde migratoire interne nettement négatif, qui témoigne de la forte propension des
Bruxellois à quitter leur Région pour s’établir dans les deux provinces du Brabant.
7 La population prise en compte par les statistiques démographiques est la population de droit, légalement domiciliée en Région de Bruxelles-Capitale, à l’exception des personnes candidates au statut de réfugiés. Elle exclut donc toute une frange de la population : étudiants kotteurs ou étrangers non domiciliés, diplomates, sans domicile fixe, illégaux et demandeurs d’asile. Cf. IBSA, HERMIA J.-P., (2015), Baromètre démographique 2015 de la Région de Bruxelles-Capitale, Focus de l’IBSA n°11, décembre 2015.
02468
1012141618
2001 2006 2011 2016
Région bruxelloise Région flamande Région wallonneBrabant flamand Brabant wallon
Lecture : la variation de la population entre 1991 et 2001 était presque nulle en Région bruxelloise ; entre 2001 et 2011, elle s'élevait à 16 %.
27
Figure 14 : Composantes du mouvement de la population selon la Région entre 2011 et 2016 (en % de la population au 1er janvier 2011)
Source : SPF Économie – DGSIE, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Si la croissance de la population bruxelloise touche prioritairement les classes d’âge les plus jeunes,
elle a également un impact important sur la population en âge de travailler. Au cours des dix dernières
années, on observe ainsi une augmentation de 24,8 % du nombre de jeunes de moins de 15 ans et une
hausse de 17,9 % chez les 15 à 64 ans, alors que le nombre de personnes de 65 ans ou plus est resté
pratiquement stable.
Le graphique suivant illustre, sur la base des évolutions démographiques et des projections à l’horizon
2030, le rapport entre le nombre de jeunes âgés entre 15 et 24 ans susceptibles d’intégrer le marché
de l’emploi et le nombre de personnes de 55 à 64 ans qui vont le quitter. Lorsque ce ratio est supérieur
à 100, cela signifie que davantage de jeunes accéderont au marché de l’emploi qu’il n’y aura de
personnes âgées de plus de 55 ans qui en sortiront.
Si au début des années 1990, la situation était comparable entre les trois Régions, ce n’est plus le cas
aujourd’hui. Alors que le taux de remplacement des actifs s’établit à 122 à Bruxelles, il est tombé à 86
en Flandre et à 95 en Wallonie. Selon les perspectives démographiques à cinq ans, ce taux va se
stabiliser à Bruxelles à son niveau actuel, alors qu’il continuera à diminuer dans les deux autres Régions.
+7,9
+0,8 +0,6+1,6 +1,2
-5,9
+1,8+2,5
+0,6 +0,8
+4,1
+0,6 +0,6 +0,6 +0,2
+6,1
+3,2 +3,6+2,7
+2,2
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
Région bruxelloise Brabant flamand Brabant wallon Région flamande Région wallonne
Solde migratoire international Solde migratoire interne Solde naturel Solde total
28
Figure 15 : Taux de remplacement des actifs (15-24 ans/55-64 ans, en %)
Sources : 1991-2016 : observations SPF Économie – DGSIE ;
2017-2030 : perspectives Bureau fédéral du Plan et SPF Économie – DGSIE, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Outre une tendance au rajeunissement, la population bruxelloise se caractérise également par une forte
présence de personnes d’origine étrangère. Au sein de la population en âge de travailler (définie ici
comme les 20 à 59 ans), près de trois quarts sont d’origine étrangère8, cette proportion étant seulement
d’un quart en Région wallonne et d’un sixième en Région flamande.
Figure 16 : Origine nationale des personnes âgées de 20 à 59 ans en Région bruxelloise (2014)
Source : BCSS – Datawarehouse marché du travail et protection sociale, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
8 Par « origine étrangère », il faut entendre les personnes de nationalité étrangère et/ou les personnes nées avec une nationalité étrangère et/ou les personnes dont l’un des parents est né avec une nationalité étrangère.
70
80
90
100
110
120
130
140
1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2021 2024 2027 2030
Région bruxelloise Région flamande Région wallonneBrabant flamand Brabant wallon
Projection démographique
Origine belge22,9 %
Origine étrangère UE
31,3 %
Origine étrangèrenon UE42,5 %
Origine indéterminée
3,3 %
29
2. LA POPULATION ACTIVE OCCUPÉE
En 2015, la Région bruxelloise comptait sur son territoire environ 792.000 personnes âgées de 15 à 64
ans. Cette population, que l’on qualifie de « population en âge de travailler », a connu une croissance
importante. Au cours des cinq dernières années, elle a augmenté de 6,7 %, ce qui représente une
hausse plus forte que celle enregistrée dans les deux autres Régions (+0,9 % en Flandre et +0,8 % en
Wallonie).
Figure 17 : Principaux indicateurs de la population bruxelloise en âge de travailler (2015)
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Toutes les personnes en âge de travailler ne sont pas actives sur le marché de l’emploi car aux études,
au foyer, en incapacité de travail etc. Parmi elles, 520.000 sont effectivement considérées comme
actives, c’est-à-dire à l’emploi ou en recherche d’emploi (au chômage). La population active se compose
ainsi de 429.000 personnes au travail, qu’elles soient salariées ou indépendantes (la population active
occupée), et de près de 91.000 personnes au chômage (la population active inoccupée).
Le taux d’activité (part des personnes actives sur le marché de l’emploi parmi la population en âge de
travailler) s’élève à 65,7 % en Région bruxelloise alors qu’il est de 70,9 % en Région flamande et de
63,9 % en Région wallonne. Il a connu une diminution de 0,6 pp entre 2010 et 2015 à Bruxelles, alors
qu’il est resté pratiquement stable à l’échelle du pays (67,6 %, en baisse de 0,1 pp).
Le taux d’activité varie selon une série de caractéristiques individuelles.
• Selon le sexe
Il est sensiblement plus élevé chez les hommes (72,9 %) que chez les femmes (58,6 %), ces
dernières se retrouvant plus souvent dans des situations de retrait par rapport au marché de
l’emploi. Ceci est particulièrement vrai à Bruxelles où l’écart entre les sexes est le plus important
en comparaison à la Flandre et à la Wallonie.
Population active520.195
Population en âge de travailler791.763
Population active inoccupée(chômeurs)
90.830
Population active occupée (travailleurs)
429.365
Taux d’emploi 54,2 %
Taux d’activité 65,7 %
Taux de chômage 17,5 %
30
• Selon l’âge
Les jeunes de moins de 25 ans enregistrent un taux d’activité relativement faible (23,4 %) en
raison de la proportion importante d’étudiants qui réduit la part d’actifs dans cette classe d’âge.
La part des jeunes actifs est en outre moins forte à Bruxelles que dans les deux autres régions.
Quelle que soit la Région, le taux d’activité des jeunes connaît une tendance à la baisse au
cours des dernières années. À Bruxelles, il s’établissait à 27,5 % en 2010. Cette diminution
s’explique notamment par une proportion plus importante de jeunes aux études, en particulier
suite au rallongement de la durée des études.
À l’inverse, le taux d’activité des plus de 50 ans présente une hausse importante depuis
quelques années, passant de 55,9 % en 2010 à 60,8 % en 2015. Cette augmentation traduit
une tendance des travailleurs plus âgés à rester plus longtemps sur le marché de l’emploi, en
raison essentiellement des modifications législatives qui ont repoussé l’âge de sortie anticipée
vers la retraite ainsi que des politiques d’activation qui visent ce groupe-cible.
• Selon le niveau de qualification
Il y a un écart considérable entre le taux d’activité des personnes hautement qualifiées (84,9 %
en 2015) et celui des personnes les plus faiblement qualifiées (47,6 %). Ce différentiel est
encore plus important en Flandre et en Wallonie.
• Selon la nationalité
Le taux d’activité des étrangers varie fortement selon qu’ils ressortent de l’Union européenne
(74,5 %) ou d’un autre pays (56,2 %).
Le taux d’emploi apporte un éclairage complémentaire au taux d’activité, car il exprime la proportion de
personnes qui sont effectivement occupées en emploi parmi la population en âge de travailler. Il s’établit
à 54,2 % en Région bruxelloise en 2015, à 66,4 en Région flamande et à 56,2 en Région wallonne.
Il importe de souligner qu’au niveau national, le taux d’emploi peut être considéré comme un indicateur
de performance économique dans la mesure où il permet d’appréhender la capacité d’une économie à
générer des emplois. Par contre, au niveau régional, il reflète d’abord et avant tout le niveau de
participation à l’emploi. Si l’on souhaite employer le taux d’emploi comme une mesure de la capacité de
l’économie bruxelloise à créer de l’emploi, il faut tenir compte des rapports d’influence qui existent entre
le centre urbain et son hinterland. À ce titre, lorsqu’on inclut les performances des deux provinces du
Brabant, le taux d’emploi de la zone métropolitaine bruxelloise est revu à la hausse (60,9 %).
31
À l’instar du taux d’activité, le taux d’emploi peut être décliné selon diverses caractéristiques.
• Selon le sexe
Il est plus élevé chez les hommes que chez les femmes (59,2 % contre 49,2 %). Il ne s’agit
toutefois pas d’une spécificité bruxelloise, puisque l’on retrouve un écart dans les deux autres
Régions, de moindre ampleur cependant.
• Selon l’âge
Le taux d’emploi des jeunes de 15 à 29 ans (hors étudiants) atteint 61,9 % en 2015, mais il
reste néanmoins nettement plus faible que ceux de la Flandre (81,4 %) et de la Wallonie
(64,4 %).
• Selon le niveau de qualification
Comme le laisse supposer le taux d’activité, le taux d’emploi est aussi le plus élevé parmi les
personnes hautement qualifiées (76,4 %) et le plus bas chez les personnes faiblement qualifiées
(33,6 %). Le taux d’emploi des personnes moyennement qualifiées, c’est-à-dire des personnes
ayant terminé l’enseignement secondaire supérieur mais qui ne détiennent pas un diplôme de
l’enseignement supérieur, est quant à lui très faible à Bruxelles (49,3 %) en comparaison à la
Flandre (68,8 %) et à la Wallonie (58,6 %).
• Selon la nationalité
Le taux d’emploi des étrangers hors Union européenne est particulièrement faible en regard de
celui des étrangers en provenance de l’Union européenne (38,7 % contre 65,2 %). Le
phénomène de sous-emploi frappe en particulier les femmes de nationalité extra-européenne.
La population active occupée connaît une progression positive en Région bruxelloise sur les cinq
dernières années (+5,7 %), plus rapide qu’en Flandre et qu’en Wallonie (respectivement +1,0 et -0,2 %).
Néanmoins, cette hausse n’a pas été suivie d’un accroissement du taux d’emploi, celui-ci accusant une
baisse au cours de la période (-0,6 pp) alors que le taux de chômage reste stable. Hausse qui ne prend
tout son sens qu’au regard de la croissance démographique régionale attendu que sur la même période,
l’augmentation du nombre de travailleurs bruxellois n’a pas été suffisante pour élever le taux d’emploi
de la Région, la population en âge de travailler ayant connu une hausse plus forte que la population à
l’emploi (différentiel de 1,1 %).
32
3. LES MOUVEMENTS DE NAVETTE
En 2015, la Région bruxelloise pourvoit quelque 702.000 emplois dont 48,5 % sont occupés par des
navetteurs flamands ou wallons (respectivement 31,2 et 17,3 %), pour la plupart en provenance des
deux provinces du Brabant, dans une moindre mesure de Flandre orientale et du Hainaut.
Les perspectives d’évolution de l’emploi laissent présager de nombreuses opportunités pour la main-
d’œuvre bruxelloise à la fois au centre et en périphérie. En 2015, plus d’un emploi sur deux est occupé
par un Bruxellois dans la capitale. En dépit de l’attractivité exercée par le territoire, la navette entrante
des actifs a fléchi de 6,4 % au cours des dix dernières années pour s’établir en-deçà des 50 %, tendance
amenée à se poursuive considérant le vieillissement relatif des navetteurs flamands et wallons. Cet effet
de vieillissement de la population résidant en périphérie urbaine peut aussi générer des emplois à
destination des bruxellois (la réserve de travail disponible étant encore suffisamment étendue), puisque
dans les deux provinces du Brabant le nombre d’entrants sur le marché ne sera pas suffisant à terme
pour combler le déficit de sortants.
En outre, moins d’un cinquième des Bruxellois à l’emploi le sont en dehors des frontières de la Région
(15,8 % contre 14,9 % en 2010). En 2015, 10,8 % des navetteurs domiciliés dans les 19 communes de
la capitale travaillent en Flandre et 5,1 % en Wallonie. Le taux de navette sortante vers la Flandre
supérieur de 5 % traduit l’ampleur des échanges migratoires vers cette Région, essentiellement dirigés
vers le Brabant flamand qui offre pour les Bruxellois des perspectives d’emploi plus importantes.
Comment évolue la navette de travail de et vers Bruxelles ?
Bien que le flux vers Bruxelles en provenance des deux autres Régions soit considérable, l’analyse des
mouvements pendulaires sur une longue période indique que le taux de navette entrante a
progressivement ralenti au cours des années. Alors que le taux de navette entrante a eu tendance à
croître jusqu’à la fin des années 1990, on observe depuis une décroissance relative continue du nombre
de travailleurs entrants à Bruxelles, passant de 361.700 en 2000 à 364.000 en 2005 pour s’établir à
340.700 en 2015. En cause, l’augmentation du nombre de Bruxellois occupés à Bruxelles (+15,6 % au
cours des dix dernières années), la hausse de l’emploi intérieur bruxellois ayant surtout profité aux
résidants de la Région (+3,7 % sur la même période).
33
Figure 18 : Évolution des composantes de l’emploi intérieur en Région bruxelloise (2005-2015, en nombre)
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Dans le même temps, la navette sortante a connu une hausse soutenue, notamment sous l’effet de
dispositions telles que les accords de coopération interrégionale de 2005 visant à renforcer la mobilité
des travailleurs. Un nombre croissant d’actifs résidant à Bruxelles sont occupés dans l’une des deux
autres Régions du pays, soit 30.000 de plus qu’en 1995 et 13.400 de plus qu’en 2005. Depuis cinq ans,
le taux de navette sortante se situe autour des 16 %, équivalent à près de 69.000 personnes en 2015,
dont 47.000 ont un emploi en Flandre.
Quel est le profil des navetteurs à Bruxelles ?
Les navetteurs wallons et flamands entrants à Bruxelles sont en moyenne plus âgés que les wallons et
flamands travaillant dans leur Région de domicile, alors que l’inverse est vrai pour les résidents
bruxellois. Ce fait est précisé par la comparaison des pyramides des âges pour ces populations : les
jeunes sont sous-représentés et les personnes de plus de 40 ans sont surreprésentées parmi les
navetteurs entrants à Bruxelles : 27,8 % pour la tranche des 40-49 ans, 33,2 % au-delà de 50 ans
(contre respectivement 26,2 et 24,3 % parmi les travailleurs bruxellois).
300.000
310.000
320.000
330.000
340.000
350.000
360.000
370.000
380.000
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Bruxellois travaillant à BruxellesFlamands et Wallons travaillant à Bruxelles (navette entrante)
34
Figure 19 : Structure d’âge des travailleurs à Bruxelles selon leur Région de domicile (2015, en %)
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
La proportion de travailleurs provenant des deux autres Régions varie avec le niveau d’études. Ainsi,
9,5 % des travailleurs disposant tout au plus d’un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur (ou
sans diplôme) ne sont pas domiciliés en Région bruxelloise. Ce taux est de 30,7 % pour les travailleurs
diplômés de l’enseignement secondaire supérieur ou sortants d’apprentissage, de 59,8 % pour
l’enseignement supérieur. Pour le supérieur, on constate un plus faible taux de travailleurs bruxellois
que de navetteurs (53,6 % des diplômés du supérieur sont domiciliés en Région bruxelloise). À l’inverse,
la proportion de travailleurs qui résident et travaillent à Bruxelles est plus importante pour le niveau de
qualification le plus faible.
Figure 20 : Structure de qualification des travailleurs à Bruxelles selon leur Région de domicile (2015, en %)
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
4,6
14,2
30,7
26,224,3
3,9
9,3
25,527,2
34,0
3,0
11,0
25,5
28,831,6
0
5
10
15
20
25
30
35
40
15-24 ans 25-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50 ans ou +
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne
20,3
26,1
53,6
9,7
31,9
58,4
9,3
28,4
62,3
0
10
20
30
40
50
60
70
Faible Moyen Élevé
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne
35
La main-d’œuvre bruxelloise est concentrée dans certains secteurs d’activités, le recours plus ou moins
intense à cette main d’œuvre locale étant fonction des conditions de travail appliquées (horaires
décalés/coupés, flexibilité etc.) et de la nature même de l’activité exercée. C’est notamment le cas du
secteur horeca qui compte plus de trois quarts de Bruxellois dans ses effectifs (77,3 %), des organismes
extra-territoriaux (72,6 %), des services administratifs et de soutien (69,7 %), des arts et spectacles
(65,9 %) ou encore de la construction (64,8 %). À l’inverse, d’autres secteurs recrutent davantage en
dehors des frontières de la Région, que l’on songe à la finance et aux assurances (24,5 %), à
l’administration publique (30,1 %) ou aux activités de transports et d’entreposage (38,2 %).
Figure 21 : Secteur d’emploi des travailleurs à Bruxelles selon leur Région de domicile (2015, en %)
Source : SPF Économie – DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
72,6
65,9
59,5
54,7
30,1
69,7
55,0
60,1
24,5
45,4
77,3
38,2
59,4
64,8
40,6
38,7
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Organismes extra-territoriaux
Arts, spectacles et activités récréatives
Santé humaine et action sociale
Enseignement
Administration publique
Services administratifs et de soutien
Activités spécialisées, scientifiques et techniques
Activités immobilières
Finance et assurance
Information et communication
Horeca
Transports et entreposage
Commerce
Construction
Énergie
Industries extractive et manufacturière
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne
36
4. LA POPULATION ACTIVE INOCCUPÉE
Comment évolue le taux de chômage ?
À l’instar d’autres grandes villes européennes, Bruxelles a vu son taux de chômage administratif
augmenter considérablement au fil des années. Depuis la création de la Région en 1989, le taux de
chômage y est passé de 12,4 % à 18,8 % en 2015, alors qu’il est resté relativement stable en Flandre
et qu’il a augmenté moins rapidement en Wallonie. En Région bruxelloise, le chômage a augmenté en
trois temps : d’abord entre 1991 et 1997, puis entre 2002 et 2007, et enfin suite à la crise de 2008.
Le taux de chômage à Bruxelles a retrouvé en 2015 le niveau qu’il avait en 2008 (18,7 %), après avoir
atteint un pic en 2013 (20,6 %). Entre 2008 et 2015, le taux de chômage a augmenté de manière
significative en Flandre (+1,8 pp), tandis qu’il s’est installé à un niveau inférieur en Wallonie (-0,3 pp).
Figure 22 : Évolution du taux de chômage administratif selon la Région (1989-2015, en %)
Sources : BNB, SPF Économie – DGSIE (EFT), Actiris, VDAB, Forem,
ONEM – Direction statistique, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Alors que le taux de chômage des femmes est historiquement plus élevé que celui des hommes, l’écart
a tendance à se réduire au fil du temps. En 2015, le taux de chômage des femmes s’élève en effet à
19,3 %, tandis que celui des hommes s’établit à 18,4 %. L’une des explications réside dans le fait que
l’emploi des femmes a progressé davantage que celui des hommes au cours des dernières années,
notamment depuis la crise de 2008 qui a frappé plus durement l’emploi des hommes.
18,8
7,5
15,1
11,0
0
5
10
15
20
25
1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne Belgique
37
Figure 23 : Évolution du taux de chômage administratif selon le sexe en Région bruxelloise (1989-2015, en %)
Sources : BNB, SPF Économie – DGSIE (EFT), Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Le taux de chômage administratif des jeunes de moins de 25 ans se situe toujours à un niveau
structurellement élevé en Région bruxelloise (28,8 %). Cependant, ce taux a connu une baisse
significative depuis 2010 (-4,8 %). La tranche d’âge des 25 à 49 ans a elle aussi connu une baisse du
taux de chômage sur les cinq dernières années (-1,8 %), tandis que la tranche des 50 ans ou plus a
enregistré une hausse du taux de chômage de 1,5 %. Si donc le chômage des jeunes demeure une
question préoccupante à Bruxelles, il ne doit pas occulter l’évolution du chômage, moins favorable, dans
les autres tranches d’âge.
Figure 24 : Évolution du taux de chômage administratif selon la classe d’âge en Région bruxelloise (2010-2015, en %)
Sources : BNB, SPF Économie – DGSIE (EFT), Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
18,419,3
0
5
10
15
20
25
1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013
Hommes Femmes
33,5
19,716,9
20,4
28,8
17,9 18,4 18,8
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Moins de 25 ans 25 à 49 ans 50 ans ou plus Total
2010 2015
38
Le taux de chômage selon l’origine ne montre, quant à lui, pas de grandes variations au cours des
dernières années. Les personnes ayant une origine étrangère extra-européenne continuent
d’enregistrer le taux de chômage le plus élevé en Région bruxelloise (25,8 %), alors que ce taux est
nettement plus faible pour les personnes d’origine belge (10,4 %). Ceci indique que l’accès à l’emploi
reste particulièrement difficile pour les personnes ayant une origine non européenne. Le fait d’accéder
à la nationalité belge n’augmente par ailleurs pas de manière significative les chances de décrocher un
emploi, le taux de chômage des étrangers non européens restant élevé (21,3 %).
Le taux d’emploi des femmes d’origine étrangère extra-européenne particulièrement faible (34,4 %
contre 70,9 % pour les femmes d’origine belge) suggère par ailleurs que beaucoup d’entre elles se
trouvent en retrait de la vie active.
Figure 25 : Taux de chômage et taux d’emploi selon l’origine et le sexe en Région bruxelloise (2014, en %)
Source : BCSS – Datawarehouse marché du travail et protection sociale, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
L’évolution favorable du chômage des jeunes en Région bruxelloise depuis 2010 peut être mise en
perspective avec l’évolution du chômage des jeunes dans les autres régions ainsi que dans les
principales autres villes belges. On remarque alors que le taux de chômage des jeunes a diminué de
manière plus importante à Bruxelles qu’à Charleroi et Liège ainsi qu’en Région wallonne, tandis qu’il a
connu une hausse à Anvers et Gand ainsi qu’en Région flamande.
10,8
24,9
71,9
48,2
10,0
27,0
70,9
34,4
10,4
25,8
71,4
41,4
01020304050607080
Origine belge Origine étrangèrenon UE
Origine belge Origine étrangèrenon UE
Taux de chômage Taux d'emploi
Hommes Femmes Total
39
Figure 26 : Évolution du taux de chômage administratif des jeunes pour les principales villes belges (2010-2015, en %)
Sources : VDAB, Forem (excl. Communauté germanophone), Actiris,
BNB, SPF Économie – DGSIE (EFT), Steunpunt Werk, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
La diminution du chômage des jeunes en Région bruxelloise s’explique en partie par le développement
de solutions apportées dans le cadre de la Garantie pour la Jeunesse (« Youth Guarantee ») à la
problématique de l’accès à l’emploi des jeunes :
- la mise en place du plan d’action individualisé (PAI) contribue à une amélioration des outils pour
la recherche d’emploi et à une amélioration de l’orientation des jeunes vers les différentes
solutions (d’emploi, de formation, de stage etc.) en fonction de leurs profils ;
- la réforme de la gestion des offres d’emploi a entraîné une hausse des placements de jeunes ;
- les stages professionnels (STE, stages internationaux etc.) permettant aux jeunes d’acquérir
une première expérience professionnelle ont été mis en place ;
- le renforcement des synergies entre les pôles « formation » et « emploi » permet de développer
les formations à destination des jeunes ;
- l’essor des tests de langues et de la délivrance de chèques langues concerne en particulier les
jeunes ;
- l’extension de la mesure de « convention de premier emploi » (CPE-OIP et CPE-YG) permet
de placer davantage de jeunes dans un emploi subventionné ;
- la mise en place récente du « contrat d’insertion » octroie aux jeunes inscrits après leurs études
une solution d’emploi au cas où ils n’ont pas eu d’expérience de travail de plus de 90 jours
endéans les 18 mois de leur inscription.
Néanmoins, comme l’indique le graphique suivant, bien que le taux de NEET (« Neither in employment
nor in education or training », soit les jeunes sans emploi, déscolarisés et sans formation) ait augmenté
entre 2014 et 2015, il reste proche de ce qu’il était en 2010. Or, il pourrait être attendu, toutes autres
choses égales par ailleurs, qu’une baisse significative du chômage des jeunes s’accompagne d’une
baisse de cet indicateur. Ceci pourrait confirmer l’hypothèse selon laquelle une partie des jeunes exclus
15,9
26,623,6
34,1
46,642,8
33,5
17,9
28,125,9
33,1
44,042,1
28,8
05
101520253035404550
Régionflamande
Antwerpen(Stad)
Gent Régionwallonne
Charleroi Liège Régionbruxelloise
2010 2015
40
du bénéfice des allocations de chômage suite aux récentes modifications de la règlementation du
chômage ne soient pas réinscrits chez Actiris suite à leur exclusion.
Figure 27 : Évolution du taux de NEET (Neither in employment nor in education or training) parmi les jeunes de 15 à 24 ans selon la Région (2010-2015, en %)
Source : Eurostat, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Entre 2010 et 2015, les communes bruxelloises ont toutes enregistré une baisse du taux de chômage,
à l’exception de Watermael-Boitsfort. Les baisses les plus importantes sont constatées dans les
communes de Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean et Saint-Josse-ten-Noode. Plus généralement, on
observe depuis plusieurs années une évolution du chômage plus favorable dans les communes de la
seconde couronne.
Figure 28 : Évolution du taux de chômage administratif selon la commune de résidence en Région bruxelloise (2010-2015, en %)
Sources : BNB, SPF Économie – DGSIE (EFT), Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
17,5
9,5
15,0
12,2
0
5
10
15
20
25
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Région bruxelloise Région flamande Région wallonne Belgique
27,8
25,7 22,0
21,8
21,1
20,9
19,8
19,4
18,8
18,0
17,3
16,6
16,2
15,9
15,7
12,6
12,4
11,6
11,2
9,4
05
101520253035
20102015
41
Comment évoluent les chercheurs d’emploi en Région bruxelloise ?
En 2015, la Région bruxelloise comptait en moyenne annuelle 103.212 demandeurs d’emploi inoccupés
(DEI), soit 7.124 de moins qu’en 2014. Ceci représente la première diminution du chômage sur une
base une annuelle depuis 2008 et, tant en valeur absolue qu’en valeur relative, la première baisse de
cette ampleur depuis la création de la Région.
Entre 2010 et 2015, le nombre de DEI en Région bruxelloise a baissé de plus de 3.000 unités (-3,9 %).
Cela fait presque 15 ans que la Région bruxelloise n’avait plus connu une diminution du chômage. La
période allant de 1996 à 2001 représentait en effet la dernière baisse du nombre de DEI (-5.500 unités),
qui elle-même faisait suite à une hausse extrêmement forte entre 1990 et 1995 (+30.000 unités). De
2001 à 2006, le nombre de DEI repartait à la hausse (+12.500 unités) avant de diminuer entre 2006 et
2008 (-5.000 unités). La crise économique et financière de 2008, touchant de manière particulièrement
forte la Région bruxelloise, mit fin à cette baisse. Entre 2008 et 2013, le nombre de DEI augmenta de
plus de 17.000 unités.
Depuis 2010, on assiste à une réduction importante du nombre de chercheurs d’emploi bénéficiant
d’allocations de chômage (DEDA : demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations). Cette baisse
explique en grande partie la diminution du chômage des jeunes qui a eu lieu au cours des dernières
années, suite notamment aux différentes actions mises en place pour lutter contre le chômage des
jeunes (développées précédemment), mais aussi à l’amélioration de la conjoncture, à l’allongement de
la durée des études (ayant comme conséquence une arrivée plus tardive des jeunes sur le marché du
travail) ainsi qu’au durcissement de la réglementation concernant le stage d’insertion professionnelle et
l’accès aux allocations d’insertion.
Parallèlement, on constate une hausse de la catégorie des « autres DEI » (chômeurs non indemnisés
ou en attente d’une décision de l’ONEM), inscrits librement ou obligatoirement9 chez Actiris (+30,7 %
entre 2010 et 2015). Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation importante, dont en
particulier la hausse proportionnelle de chercheurs d’emploi de nationalité étrangère qui ne sont pas
encore dans les conditions pour prétendre aux allocations de chômage (notamment les personnes
issues des nouveaux pays adhérents à l’Union européenne comme la Bulgarie et la Roumanie, ainsi
que les personnes ayant le statut de réfugié) et la hausse de bénéficiaires du CPAS qui découle en
partie de l’activation des politiques d’emploi.
9 Afin de pouvoir bénéficier de certaines aides financières des CPAS, les personnes qui les demandent doivent entre autres conditions être disposées à travailler et, à ce titre, être préalablement inscrites chez Actiris.
42
Tableau 12 : Évolution du nombre de demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) selon diverses caractéristiques, en Région bruxelloise (2010-2015)
2015 Variation 10-15 Variation 14-15 nombre % nombre % nombre %
Catégorie DEDA 70.223 68,0 -8.548 -10,9 -7.862 -10,1 Jeunes après études 5.723 5,5 -1.037 -15,3 -530 -8,5 Autres DEI 27.266 26,4 6.408 +30,7 1.269 +4,9
Sexe Hommes 54.595 52,9 -1.722 -3,1 -3.756 -6,4 Femmes 48.617 47,1 -1.455 -2,9 -3.368 -6,5
Classe d’âge
- 25 ans 11.711 11,3 -4.368 -27,2 -1.721 -12,8 25 à 29 ans 15.017 14,5 -2.627 -14,9 -1.976 -11,6 30 à 34 ans 15.191 14,7 -1.462 -8,8 -1.648 -9,8 35 à 39 ans 14.295 13,9 -45 -0,3 -1.053 -6,9 40 à 44 ans 12.719 12,3 114 +0,9 -723 -5,4 45 à 49 ans 11.127 10,8 667 +6,4 -343 -3,0 50 ans + 23.152 22,4 4.543 +24,4 340 +1,5
Nationalité Belge 67.080 65,0 -5.594 -7,7 -6.546 -8,9 Étranger UE-28 16.195 15,7 3.087 +23,6 -466 -2,8 Étranger hors UE-28 19.937 19,3 -670 -3,3 -111 -0,6
Niveau d'études
Faible 24.786 24,0 -7.660 -23,6 -3.289 -11,7 Moyen 20.460 19,8 -2.025 -9,0 -2.249 -9,9 Élevé 14.312 13,9 142 +1,0 -907 -6,0 Études à l’étranger sans équivalence 43.654 42,3 6.365 +17,1 -678 -1,5
Primaire 14.168 13,7 456 +3,3 -536 -3,6 Secondaire 21.736 21,1 3.391 +18,5 -351 -1,6 Supérieur 7.744 7,5 2.526 +48,4 209 +2,8
Durée d’inoccupation
- 6 mois 23.462 22,7 -2.867 -10,9 -1.779 -7,0 6 à 11 mois 13.392 13,0 -2.423 -15,3 -1.474 -9,9 12 à 23 mois 17.197 16,7 -2.452 -12,5 -1.625 -8,6 24 mois + 49.161 47,6 4.565 +10,2 -2.246 -4,4
Total DEI 103.212 100,0 -3.178 -3,0 -7.124 -6,5 Source : Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Les chercheurs d’emploi âgés de 50 ans ou plus continuent pour leur part de progresser, leur nombre
ayant augmenté de près de 25 % depuis 2010. Au rang des facteurs explicatifs de cette croissance
spectaculaire réside le changement législatif du 1er janvier 2013 qui porte à 60 ans au lieu de 58, l’âge
à partir duquel une dispense d’inscription comme chercheur d’emploi s’avère possible.
Du point de vue de la nationalité, le volume de DEI étrangers européens a progressé de manière notable
entre 2010 et 2015 (+23,6 %), tandis que celui des étrangers non européens (-3,3 %) mais encore
davantage celui des Belges a baissé (-7,7 %). En valeur relative, la hausse a été la plus forte pour les
chercheurs d’emploi bulgares et roumains, conséquence de l’adhésion de ces deux pays à l’Union
européenne. L’augmentation est aussi relativement marquée pour les chercheurs d’emploi provenant
de Pologne, d’Espagne et du Portugal. Du côté des chercheurs d’emploi non européens, la hausse est
surtout visible parmi le groupe des réfugiés et apatrides.
43
L’évolution du nombre de DEI par niveau d’études montre une tendance interpellante : alors que le
volume des DEI faiblement ou moyennement qualifiés baisse, celui des chercheurs d’emploi hautement
qualifiés tend à croître. Cette augmentation touche de manière plus aigüe les classes d’âge supérieures
(les 50 ans ou plus) qui sont, de manière globale, les plus affectées par la hausse du chômage. Cela
laisse supposer qu’à partir d’un certain âge, le fait de posséder un haut degré de qualification protège
moins efficacement du chômage. La catégorie des « autres études » qui regroupe les chercheurs
d’emploi ayant fait des études à l’étranger non reconnues en Belgique continue d’augmenter. De ce fait,
la problématique de l’équivalence des diplômes reste cruciale dans la mesure où un sixième de ces
« autres études » correspond à un niveau élevé de qualification.
Enfin, la question du chômage de longue durée demeure cruciale à Bruxelles où près de deux DEI sur
trois sont inscrits chez Actiris depuis au moins un an. Le stock des chercheurs d’emploi inoccupés
depuis deux ans y a en outre progressé de quelque 19 % entre 2010 et 2015, bien qu’il ait lui aussi
diminué sur une base annuelle (-4,4 %).
Dans une certaine mesure, les caractéristiques du chômage ont tendance à se cumuler. Parmi ces
chômeurs de longue durée, on retrouve davantage de DEI faiblement qualifiés ou ayant effectué des
études à l’étranger non reconnues en Belgique, ainsi que davantage de DEI plus âgés.
Quels mouvements de flux caractérisent les chercheurs d’emploi ?
Si, en moyenne annuelle, le stock des DEI bruxellois s’élève à quelque 103.000 personnes en 2015,
l’analyse des flux montre qu’en réalité plus de 180.000 personnes différentes ont à un moment donné
été inscrites chez Actiris au cours de l’année. On comptabilise en effet un peu moins de 73.000 entrées
dans le chômage et près de 80.000 sorties pour la seule année 2015. Ces données sont révélatrices
d’une dynamique importante au sein de la population des chômeurs. Elles traduisent l’existence de
mouvements conséquents entre chômage, emploi et inactivité.
Figure 29 : Flux d’entrée et de sortie du chômage au cours de l’année 2015 (en nombre)
Source : Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
La notion de réserve de main-d’œuvre (RMO) inclut le stock de DEI au 1er janvier d’une année, auquel
viennent s’ajouter l’ensemble des nouvelles entrées dans le chômage enregistrées au cours de l’année,
qu’il s’agisse de réinscriptions de DEI qui n’étaient plus inscrits au 1er janvier ou de nouvelles
inscriptions. Les sorties, quant à elles, caractérisent les DEI qui ne sont plus inscrits au 31 décembre
alors qu’ils l’étaient en début d’année.
Réserve de main-d’œuvre en 2015
180.568
Stock au 1er janvier 107.917
Entrées en 2015 72.651
Stock au 31 décembre 100.718
Sorties en 2015 79.850
44
Le tableau suivant analyse les mouvements de flux, à savoir les entrées et sorties du chômage, selon
différentes caractéristiques individuelles. Il montre que ces mouvements sont les plus intenses chez les
jeunes de moins de 25 ans et qu’ils diminuent de façon progressive avec l’âge.
En moyenne annuelle pour 2015, on recense quelque 11.700 DEI de moins de 25 ans, alors qu’ils sont
30.000 jeunes à être passés par l’organisme de placement régional. Ces jeunes, surexposés à la
précarité par des allers et retours successifs entre périodes courtes d’emploi (missions d’intérim, CDD
etc.) et périodes de chômage, et de surcroît davantage impacté par les politiques d’insertion ayant
cours, sont inscrits depuis moins de six mois pour près de 49 % d’entre eux (contre 23 % pour
l’ensemble des DEI). À l’inverse, les plus de 50 ans restent les plus massivement touchés par le
chômage de longue durée.
Tableau 13 : Réserve de main-d’œuvre (RMO) selon diverses caractéristiques, en Région bruxelloise (2015)
Stock 01/01/2015 Entrées RMO
2015 Sorties Stock 31/12/2015
% entrées
% sorties
Sexe Hommes 57.064 37.121 94.185 40.799 53.386 39,4 43,3 Femmes 50.853 35.530 86.383 39.051 47.332 41,1 45,2
Classe d’âge
- 25 ans 12.849 16.540 29.389 15.922 13.467 56,3 54,2 25 à 29 ans 16.252 15.280 31.532 16.950 14.582 48,5 53,8 30 à 39 ans 31.168 21.717 52.885 24.349 28.536 41,1 46,0 40 à 49 ans 24.467 12.620 37.087 14.024 23.063 34,0 37,8 50 ans + 23.181 6.494 29.675 8.605 21.070 21,9 29,0
Niveau d'études
Faible 26.770 14.867 41.637 17.860 23.777 35,7 42,9 Moyen 22.098 14.822 36.920 17.158 19.762 40,1 46,5 Élevé 15.391 11.866 27.257 13.098 14.159 43,5 48,1 Études à l’étranger sans équivalence
43.658 31.096 74.754 31.734 43.020 41,6 42,5
Primaire 22.720 13.343 36.063 13.931 22.132 37,0 38,6 Secondaire 12.225 9.863 22.088 9.896 12.192 44,7 44,8 Supérieur 7.307 7.627 14.934 7.462 7.472 51,1 50,0
Total 107.917 72.651 180.568 79.850 100.718 40,2 44,2 Source : Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Les différences sont de moindre ampleur entre les niveaux d’études, mais on constate néanmoins que
les mouvements d’entrée et de sortie de la RMO concernent davantage les chercheurs d’emploi plus
qualifiés, alors que les plus faiblement qualifiés ont tendance à rester plus longtemps au chômage.
Ces différences entre niveaux sont accentuées pour les chercheurs d’emploi ayant réalisé des études
à l’étranger sans avoir obtenu une équivalence de diplôme en Belgique. Leurs taux d’entrées dans le
chômage sont plus élevés que ceux de leurs homologues disposant de diplômes reconnus10, tandis que
les écarts entre leurs taux de sorties et leurs taux d’entrées sont réduits, ce qui traduit le fait qu’ils n’aient
pas beaucoup bénéficié de la baisse du chômage au cours de l’année 2015.
10 Ceci peut s’expliquer par le fait qu’un nombre important de primo-arrivants sont susceptibles de se retrouver dans cette catégorie. Or, ces derniers sont souvent librement inscrits en attente d’une admissibilité au chômage ou du fait qu’ils perçoivent une aide financière d’un CPAS. Cette inscription devant être renouvelée tous les trois mois, ils sont dès lors plus touchés par les entrées et sorties répétitives du chômage.
45
L’examen des motifs de sortie de la RMO indique que sur les quelque 80.000 sorties enregistrées sur
l’année 2015, près de la moitié le sont pour reprise d’emploi (48,0 %), plus d’un quart pour raisons
« autres ou indéterminées » (26,6 %) renvoyant aux fins de période d’inscription11 voire à l’arrêt d’octroi
des allocations par l’ONEM, non suivis d’une réinscription chez Actiris. Du reste, la formation
professionnelle et les reprises d’études d’une part et l’inoccupation pour raisons médicales, sociales ou
familiales d’autre part déterminent respectivement 7,8 et 8,4 % des sorties. La proportion de sorties
pour non réponse aux convocations envoyées par Actiris s’établit à 4,4 %.
Figure 30 : Décomposition des motifs de sortie de la réserve de main-d’œuvre (2015)
Source : Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Ayant trait aux entrées, dont le nombre s’élève à près de 73.000 pour l’année 2015, deux tiers sont le
fait de réinscriptions (66,3 %). Quant au tiers restant, il se répartit également entre les nouvelles
inscriptions après études (16,8 %) et les nouvelles inscriptions d’autres natures (17 %).
11 Inscription limitée à trois mois pour les « autres DEI » inscrits librement ou obligatoirement.
48,0 %
7,8 %
8,4 %1,5 %
3,3 %
4,4 %
26,6 %
Emploi
Formation ou reprised'études
Inoccupation (raisonsmédicales, sociales oufamiliales) ou décèsDéménagement horsRégion bruxelloise
Âge
Non réponse auxconvocations
Autres/indéterminé (fin de période d'inscription, arrêt indemnisation ONEM…)
46
Figure 31 : Décomposition des motifs d’entrée dans la réserve de main-d’œuvre (2015)
Source : Actiris, calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi
Qu’en est-il des personnes exclues du chômage ?
Les modifications réglementaires récentes relatives à l’activation du comportement de recherche
d’emploi ainsi qu’à la limitation de l’accès aux allocations d’insertion ou de leur durée ont eu un impact
certain sur l’évolution du chômage. Il est difficile d’estimer avec précision cet impact, et ce pour diverses
raisons que nous ne détaillerons pas ici.
Les multiples formes d’exclusion n’empêchent pas les chercheurs d’emploi qui en sont victimes de
s’inscrire ou de maintenir leur inscription auprès du service de placement régional (Actiris). Cependant,
la perspective de ne plus pouvoir bénéficier d’une allocation peut décourager une partie des jeunes de
s’inscrire ou de maintenir leur inscription. Certains d’entre eux ne procèderont dès lors peut-être pas au
renouvellement de leur inscription tous les trois mois.
On distingue trois groupes distincts de chercheurs d’emploi exclus :
1. Les personnes exclues temporairement ou définitivement des allocations de chômage
(obtenues sur la base d’un travail) suite à plusieurs évaluations négatives, dans le cadre d’une
procédure « Dispo »12;
2. Les personnes exclues depuis janvier 2015, suite à un changement réglementaire limitant à
trois ans les allocations d’insertion ;
12 Trois procédures Dispo coexistent au moment de la rédaction de ce rapport. Dans la procédure dite « classique », le bénéficiaire d’une allocation de chômage est convoqué pour un premier entretien avec un facilitateur après 9 ou 12 mois de chômage (selon qu’il ait moins ou plus de 25 ans). La procédure « dispo W » concerne les allocataires d’insertion et prévoit qu’une demande écrite d’information soit envoyée par l’ONEM au bénéficiaire dès que celui-ci reçoit des allocations d’insertion depuis 6 mois. La « Dispo J » prévoit, quant à elle, un contrôle du comportement de recherche d’emploi durant le stage d’insertion professionnelle (SIP). Deux évaluations sont prévues, au cours du 7e et au cours du 11e mois du SIP, toutes deux prenant la forme d’un entretien avec un facilitateur.
16,8 %
17,0 %
66,3 %
Nouvelle inscriptionaprès études
Nouvelle inscription(autre)
Réinscription
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3. Les personnes dont les demandes d’allocation d’insertion ne seront plus acceptées à l’issue du
stage d’insertion professionnelle car elles ne répondent plus aux critères d’acceptation (les
personnes de plus de 24 ans et les moins de 21 ans qui ne sont pas en possession d’un diplôme
de l’enseignement secondaire supérieur ou ayant terminé avec succès une formation en
alternance).
Pour l’année 2015, on estime13 respectivement à 1.297 et à 955 le nombre de personnes suspendues
temporairement et définitivement du bénéfice des allocations de chômage dans le cadre de la procédure
Dispo « classique ». Les évaluations négatives prononcées dans les procédures Dispo « W » et Dispo
« J » ont, elles, concerné respectivement 1.088 et 3.233 personnes. Les sanctions et évaluations
négatives ont davantage touché les chercheurs d’emploi de sexe masculin ainsi que les chercheurs
d’emploi faiblement qualifiés.
Les exclusions des allocations d’insertion sur la base de la limitation à trois ans ont concerné en 2015
4.785 personnes à Bruxelles, dont 3.056 dès le mois de janvier. Un tiers des victimes de ces exclusions
sont des femmes trentenaires. Dans près de la moitié des cas, les personnes exclues n’ont pas obtenu
le certificat d’enseignement secondaire supérieur.
Enfin, deux groupes sont visés par les nouveaux critères d’admissibilité aux allocations d’insertion. Si
l’on considère le premier groupe (jeunes de moins de 21 ans), 574 chercheurs d’emploi sont venus
s’inscrire chez Actiris entre la mise en application de la nouvelle réglementation (au 1er septembre 2015)
et le 31 décembre 2015. Ces jeunes devront attendre leurs 21 ans avant de pouvoir introduire leur
demande d’allocation ou reprendre des études afin d’entrer dans les critères d’acceptation.
Le second groupe (jeunes de plus de 24 ans) rassemble 2.537 chercheurs d’emploi pour l’année 2015,
soit 30,4 % des 8.333 jeunes venus s’inscrire en stage d’insertion professionnelle après avoir terminé
leurs études en Belgique. Ces jeunes n’auront de facto pas accès aux allocations d’insertion au terme
de leur SIP.
13 Ces données sont issues des sanctions administratives prononcées par l’ONEM à l’égard des chercheurs d’emploi inscrits chez Actiris. Il ne s’agit donc pas des exclusions en tant que telles, un décalage pouvant exister dans le temps entre la décision de sanction et l’exclusion effective (pour des raisons administratives, reports de délais etc.). Ces données, bien que différentes de celles présentées par l’ONEM, permettent néanmoins d’identifier les chercheurs d’emploi qui seront, à un moment donné, très probablement soumis à une exclusion.
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Conclusion
L’évolution du tissu économique bruxellois a favorisé l’augmentation du nombre de chômeurs. En effet,
le processus de désindustrialisation accrue que connaît Bruxelles depuis plusieurs décennies a induit
une diminution importante de l’emploi salarié ouvrier et infraqualifié, alors même qu’une part élevée de
la main-d’œuvre régionale continue de présenter ce profil. Dans le même temps, la tertiarisation de
l’économie a provoqué une hausse générale du niveau de qualification des emplois en Région
bruxelloise et la mise en concurrence des travailleurs des différentes Régions du pays, la Capitale
attirant un flot de travailleurs hautement qualifiés en provenance de Flandre et de Wallonie.
Des opportunités d’emploi se dégagent toutefois pour la main-d’œuvre bruxelloise, à la fois au centre
et en périphérie. D’une part, si la tendance à la diminution de la navette entrante se poursuit, elle pourra
bénéficier aux travailleurs bruxellois, notamment en raison du vieillissement relatif des navetteurs
flamands et wallons. D’autre part, le vieillissement démographique en périphérie peut lui aussi générer
des emplois à destination des Bruxellois, attendu que dans les deux Brabant, le nombre d’entrants sur
le marché de l’emploi ne sera pas suffisant à terme pour combler le déficit de sortants.
Sur le plan économique, une forte dynamique entrepreneuriale, évaluée sur la base des taux de création
et de disparition d’entreprises, constitue l’épine dorsale d’une demande de travail résistante aux
changements conjoncturels. D’un côté, des entreprises peu rentables et obsolètes sont poussées hors
du marché ; de l’autre, de nouvelles entreprises innovantes font leur entrée et mettent en place les
fondements de la croissance économique future. Bruxelles se distingue des Régions flamande et
wallonne par des taux de création et de cessation relativement élevés, conséquence typique de
l’économie des services dans cette Région. La Région a, de surcroît, enregistré un nombre
d’indépendants entrants et sortants particulièrement élevé, ainsi qu’une progression de l’emploi
indépendant de plus grande ampleur. En outre, l’emploi indépendant, où l’âge moyen est généralement
moins élevé en Région bruxelloise qu’ailleurs sur le territoire, peut aujourd’hui apporter une alternative
convenable à l’emploi salarié classique pour une partie de la main-d’œuvre jeune.
Cela étant, l’accroissement de la population demeure un enjeu primordial pour la Région bruxelloise,
dans la mesure où le nombre d’emplois créés doit pouvoir être suffisant pour absorber le flux des
nouveaux entrants sur le marché de l’emploi régional. À ce titre, la population active occupée a connu
une progression positive en Région bruxelloise sans pour autant que cette hausse ait été suivie d’une
élévation du taux d’emploi. L’explication tient au fait que la population en âge de travailler a connu une
augmentation plus importante que celle du nombre de travailleurs bruxellois.
Les spécificités du chômage urbain, et bruxellois en particulier, sont bien connues : infraqualification,
chômage de longue durée, âge, nationalité ou origine et, de manière générale, situation de précarité
sociale (allant de pair avec l’augmentation de la monoparentalité). Ces caractéristiques, loin de
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s’exclure, peuvent jouer simultanément et réduire les chances d’un accès rapide et durable à l’emploi.
Considérées isolément, elles ne permettent pas pour autant de rendre compte de l’évolution du
chômage à Bruxelles, dès lors que le phénomène qu’il représente résulte d’un déséquilibre entre l’offre
et la demande de travail, et fait apparaître une multitude de variables auxquelles les fluctuations du
chômage sont momentanément liées. La question de la qualité de l’emploi, avec pour corollaire celle
des pièges à l’emploi, est également d’une importance cruciale sur un marché de l’emploi de plus en
plus flexible, avec des répercussions sur les rémunérations et les possibilités de concilier vie
professionnelle et vie familiale.
Dans ce contexte, la réponse à apporter pour résoudre le problème du chômage n’est pas univoque.
La Région bruxelloise connaissant déjà des performances économiques élevées, il paraît insuffisant de
se focaliser exclusivement sur une politique de développement économique et social « par le haut ».
Une politique en matière de groupes-cibles (jeunes en décrochage, primo-arrivants, infra-qualifiés),
groupes surreprésentés dans les chiffres du chômage à Bruxelles, doit articuler des objectifs communs
avec un ensemble de recommandations et de mesures spécifiques destinées aux employeurs (entre
autres, lutte contre les discriminations ethniques à l’embauche, amélioration de la qualité des emplois,
promotion et soutien de l’emploi local) afin d’agir efficacement et de façon cohérente sur les deux
versants du marché de l’emploi.
D/2017/57.47/1 Editeur responsable : Grégor Chapelle, Avenue de l’Astronomie 14, 1210 Bruxelles
2016
Le marché de l’emploi en Région de Bruxelles-Capitale