7/25/2019 Le Principe de Coopration Et Les Maximes Conversationnelles

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Le principe de coopration et les maximes conversationnelles

Le postulat de Grice est que, dans une conversation, tous les intervenants

tendent vers un but commun. Ce but peut tre fix lavance (par exemple

lordre du our fix lavance pour une runion! ou il peut appara"tre au cours

de lc#an$e.

Ce postulat conduit vers lnonciation duprincipe de coopration, un principe

qui se trouve la base de toute conversation % c#acun des interlocuteurs

participant la conversation sefforce de contribuer de fa&on rationnelle et

cooprative dans le but de faciliter linterprtation des noncs.

'x%

i vous tes sollicit pour participer un sonda$e dopinion, vous pouve)

accepter ou refuser. i vous accepte), pendant que vous reste) couter lesquestions quon vous pose, vous deve) $alement accepter de vous intresser

aux questions du sonda$e.

Les maximes conversationnelles de Grice sont au nombre de quatre et ces

maximes r$issent ($ouvernent! les relations qui existent entre les

interlocuteurs qui participent une conversation commune.

1. La maxime de quantit

C#aque intervenant doit donner autant dinformation que ncessaire et pas

plus. *ne information insuffisante ou un manque dinformation nuit laconversation, mais le contraire, ce qui veut dire beaucoup plus dinformation

que ncessaire peut nuire la conversation. La conversation peut dvier vers

des dtails sans importance ou les participants peuvent tre conduits tirer des

conclusions errones.

2. La maxime de qualit

+oute contribution la conversation doit rpondre aux conditions de vridicit

et de bienfond. Cela suppose que c#aque participant la conversation doit

tre sinc-re (dans le sens de ne pas mentir! et de parler bon escient, cest

dire davoir de bonnes raisons de dire ce quil dit et des preuves pour soutenirses dires.

*n nonc vridique et fond sera plus convaincant quun nonc qui serait

seulement vridique ou seulement fond.

'x % On ne plante pas un cerisier en juin.

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i le locuteur parle bon escient et quil a des comptences dans le domaine, il

sera plus crdible que dans le cas o il dirait seulement cela sans avoir des

comptences dans le domaine ou dans le cas o il dirait cela sans mme le

croire.

3.La maxime de relation ou de pertinence

Cette maxime exi$e de c#aque intervenant de parler propos, ce qui veut dire

mettre des noncs en relation avec ses propres noncs prcdents et avec

les noncs des autres intervenants.

4.La maxime de manire ou modalit

Cette maxime ne concerne pas ce qui est dit, mais la mani-re dont les c#oses

sont dites. C#aque intervenant doit sexprimer dune fa&on claire, sansobscurit ni ambi$u/t, avec concision et en respectant lordre propice la

compr#ension des informations fournies (par exemple il faut respecter

lordre c#ronolo$ique des vnements pour raconter une #istoire, il faut

fournir un rcit sur un p#nom-ne en prsentant les manifestations, les causes

et les consquences, etc.!.

Exploitation des maximes conversationnelles

0arfois, le locuteur trans$resse dlibrment et ouvertement une maxime

conversationnelle. 1l sa$it dune fausse violation de loi, en ralit cest une

exploitation de la loi en question. Ce c#oix dclenc#e une implicitation

conversationnelle ou un acte de lan$a$e indirect.

+outes les maximes de la conversation peuvent faire lobet de ce mcanisme

dexploitation.

Exploitation de la maxime de quantit

Lexploitation de la maxime de quantit consiste fournir une information

incompl-te, insuffisante ou plt#orique (abondante, surc#ar$e!.

2ans le premier cas, le locuteur emploie le nondit.

'x% Ce soir, Jean rencontre une femme.

3n ne dit pas si cest sa femme, sa s4ur, sa m-re, tante, cousine, coll-$ue, etc.

Le locuteur donne son interlocuteur moins dinformations que le locuteur ne

sattendait en recevoir.

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1l 5 a aussi lesphrases tautologiques, qui reprsentent elles aussi une

excellente exploitation de la maxime de quantit.

'x %

Les femmes sont les femmes.

(Les femmes sont versatiles imprvisibles...!

Un franc est un franc.

(1l ne faut pas $aspiller son ar$ent ou lar$ent des autres.!

A la guerre comme la guerre.

(1l faut se dbrouiller comme on peut, avec les mo5ens disponibles, mme sils

ne sont pas les meilleurs ou les plus corrects.!

Jean viendra ou il ne viendra pas.(3n n5 peut rien, on na pas dinfluence sur la

venue de 6ean.!

Je pars, sinon je ne pars pas. (i e ne pars pas maintenant, le moment propice est

pass, la c#ose ne sera plus possible.!

1nvit dans une mission sur la littrature contemporaine, donner son avis sur

un livre, un critique renomm a dit %

7Le roman de ierre ! est un ouvrage la couverture fort russie, imprim

sur un papier de "onne qualit, et dans lequel je n#ai relev aucune coquille. 8

Limplicitation conversationnelle est vidente % 7 Les qualits littraires du

roman de 0ierre 9 sont si mdiocres quelles ne mritent pas dtre

voques. 8

2ans ce cas, lexploitation de la maxime de quantit est double par la maxime

de relation ou de pertinence.

:uelquun demande au locuteur sil est content des services de sa secrtaire. La

rponse est %

'x% 7$a secrtaire % &lle a les 'eu( "leus et un sourire charmant 8.

Le locuteur enfreint la maxime de quantit et la maxime de pertinence parce

quil a une double intention. 1l peut vouloir dire son interlocuteur que les

qualits professionnelles de sa secrtaire sont inexistantes, il est donc inutileden parler. 'n mme temps, il donne son interlocuteur une information qui

ne lui a pas t demande, concernant les qualits p#5siques de sa secrtaire.

2e cette mani-re, il enfreint la maxime de pertinence, en parlant non

pertinemment.

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) La maxime de quantit est $alement enfreinte quand on donne

linterlocuteur une information surabondante.

&(* +u as vu ton patron % -l t#a parl de ton augmentation %

+Oh, il m#a parl de sa femme de ses enfants, de ses vacances, de ses ennuis, de

sa voiture, de ses amis... de tout, il m#a parl de tout

Limplicitation conversationnelle est % 1l ma parl de tout, sauf de mon

au$mentation.

Exploitation de la maxime de qualit

Lexploitation de la maxime de qualit consiste fournir dlibrment et

ouvertement une information prsentant un dfaut de bien fond ou de

vridicit. Linterlocuteur doit comprendre que ce que dit la p#rase neconstitue pas une information satisfaisante et il doit dduire que linformation

que le locuteur veut communiquer est v#icule par un nonc voisin de celui

quil produit, mais qui ne prsente pas le mme dfaut de bien fond ou de

vridicit.

'x %Je suis s/r que $arc a ou"li notre rende0+vous.

i e nai aucune preuve de ce que avance, limplicitation conversationnelle est %

7 6ai de bonnes raisons de croire que ;arc a oubli notre rende)vous 8. Le

locuteur se rf-re ici une assertion voisine pour laquelle il dispose de

preuves suffisantes, par ex. 7 1l est d arriv ;arc doublier un rende)

vous 8 ou 7;arc est parfaitement capable doublier un rende)vous 8, etc.

) Lironie % J#ai ou"li mes cls

+ C#est malin