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Le rapport des nouveaux immigrants à la banlieue de Sainte-Foy et de Duberger
Présenté par
Amina Saï, étudiante à la Maîtrise en Sciences de l’Architecture (Design Urbain)
Enquête réalisée par :Amina SaïGeneviève BeaulieuNadine Lizotte
GIRBa Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur les Banlieues
13 Février 2004
I. Profil général des immigrants dans la Région de Québec
II. Question de recherche
III. Enquête auprès des immigrants locataires
IV. Pistes de réflexion
GIRBa Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur les Banlieues
PLAN DE PRÉSENTATION
I. PROFIL DES IMMIGRANTS DANS LA RÉGION DE QUÉBEC
• La R.M.R. de Québec compte 19 658 immigrants, soit 2,9 % de sa population totale (Statistiques Canada, 2001)
• Variation à la hausse de 13,2 % par rapport à 1996
• 3 types d’immigrants :
1. Immigrants indépendants
2. Familles d’immigrants reçus
3. Réfugiés politiques
Source : Statistiques Canada
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•Femmes et hommes âgés entre 25 et 44 ans
•Ménages de 4 à 5 personnes
•1 à 3 enfants
•Niveau de scolarité élevé
•Taux d’activité réduit
•De 30 à 40% des revenus annuels pour se loger
Source: Localisation de la population immigrante dans la nouvelle Ville de Québec (Ville de Québec, Bureau des relations internationales en collaboration avec le Service de la planification et du développement organisationnel, 2002)
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I. PROFIL DES IMMIGRANTS DANS LA RÉGION DE QUÉBEC
52 % de la population immigrante totale habite dans la banlieue de 1re couronne.
L’arrondissement de Sainte-Foy-Sillery comporte le plus d’immigrants.
L’arrondissement Haute-Saint-Charles comporte le moins d’immigrants.
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Nombre d'immigrants par arrondissement
3315
1645
4755
1515
1180
1755
805
2030
0 1000 2000 3000 4000 5000
La Cité
Les Riviéres
Sainte-Foy-Sillery
Charlesbourg
Beauport
Limoilou
La Haute saint-Charle
Laurentien
Ville de Québec
I. PROFIL DES IMMIGRANTS DANS LA RÉGION DE QUÉBEC
Source: Localisation de la population immigrante dans la nouvelle Ville de Québec (Ville de Québec, Bureau des relations internationales en collaboration avec le Service de la planification et du développement organisationnel, 2002)
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II. QUESTIONS DE RECHERCHE
• Comment s’identifie-t-on au territoire de la banlieue québécoise
lorsque l’on est immigrant ?
• On s'identifie par rapport à la société dans laquelle on vit.
• On s'identifie ainsi au lieu, au territoire que l'on habite,
que l’on connaît et que l’on « pratique ».
• Le territoire est générateur d'un sentiment d'appartenance, à travers sa morphologie, ses habitants et les relations qui s'y tissent. (G.Métral, 1998)
Le processus d’identification sera étudié à travers : La localisation des réseaux sociaux
Les trajectoires résidentielles
L’attachement et le sentiment d’appartenance
Les habitudes de consommation
L’appréciation du milieu de vie
Les aspirations et les projets résidentiels
LES COMPORTEMENTS RÉSIDENTIELS DES IMMIGRANTS
III. ENQUÊTE AUX IMMIGRANTS LOCATAIRES
Échantillon non-aléatoire :• 15 immigrants locataires résidant dans des immeubles
de type walk-up:• Duberger : 9 • Sainte-Foy : 6
Origines :• Bosniaques : 3 • Africains : 5 • Latino-américains : 5• Afghan : 1• Haïtien : 1Statut :• Réfugiés politiques : 4 • Immigrants indépendants : 11Stratégie de recherche :• Entretiens semi-directifs de 30 minutes à 120 minutes « Walk-up » : immeuble sans ascenseur dont les logements sont regroupés autour d’un escalier commun (D.Lacroix, 2003)
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Type de ménage :
Couples avec enfants : 12
Familles mono-parentales avec enfants : 3
Emploi :
Aux études : 6
En emploi : 5
Sans emploi : 4
III. ENQUÊTE AUX IMMIGRANTS LOCATAIRES
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Les « établis » : 7/15
Immigrants vivant au Québec depuis 5 à 15 ans
Tranches d’âge :
III. ENQUÊTE AUX IMMIGRANTS LOCATAIRES
Femme:54 ans Fils: 19 ansFemme:28 ans Homme:34 ansFemme:24 ans Homme:28 ansFemme:26 ans Homme:30 ansFemme:55 ans Fils: 23ansFemme:33 ans Homme:35 ansFemme:33 ans Homme:37 ans
Les « récents » : 8/15
Les immigrants nouvellement arrivés à Québec depuis moins de 5 ans
Tranches d’âge :
Femme: 45 ans Homme: 46 ansFemme: 32 ans Homme: 34 ansFemme: 29 ans Homme: 36 ansFemme: 29 ans Homme: 30 ansFemme: 37 ans Homme: 41 ansFemme: 26 ansFemme: 36 ans Homme: 44 ansHomme: 40 ans Femme: 39 ans
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Les « établis »
Sexe : 2 femmes et 5 hommes
Niveau de scolarité et revenu :
• 4/7 universitaires
• 3/7 études secondaires
Revenu :
• 3/7 ont un revenu familial
< 15 000 $
• 3/7 un revenu entre 15 000 à 30 000 $
III. ENQUÊTE AUX IMMIGRANTS LOCATAIRES
Les « récents »
Sexe : 4 femmes et 4 hommes
Niveau de scolarité et revenu :
• 6/8 universitaires
• 2/8 études secondaires
Revenu :
• 6/8 ont un revenu familial < 15 000 $
• 2/8 un revenu entre 15 000 à 30 000 $
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DÉPLACEMENTS
Mode de déplacement(tous les membres du ménage)
Voiture (15/37)
Transport en commun (11/37)
Piétons (9/37)
Vélo (1/37)
À pied et en autobus (1/37)
Mode de déplacement
En voiturePiéton
En transport en communs
a pieds busEn vélo
Une voiture : 11/15
Deux voitures : 2/11
Pas de voiture : 4/15
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RÉSEAUX SOCIAUX
ÉtablisRécents
Positionnement à proximité du réseau social
Tous les répondants ont des amis dans le même quartier où ils habitent
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LE CHOIX DU QUARTIER
• Attributs intrinsèques au quartier (tranquillité, peur du centre-ville et des adolescents,pour les enfants, espaces verts) 9/15 (2 établis, 7 récents)
• « C'est un quartier qui nous plaît; (…); c’est un endroit ou nos filles se sentiraient à l'aise et où il y a des enfants et pas beaucoup d'adolescents. »; résident de Duberger, « Récent ».
• «C’est plus tranquille, en comparant avec Limoilou et avec le centre-ville, et pour les enfants, il y a un beau parc. »; résident de Duberger, « Récent ».
• «J'aime beaucoup Sainte-Foy ! »; résident de Sainte-Foy, « Récent ».
• « Des amis m'ont dit que c'était beau et calme. »; résident de Duberger, « Récent ».
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LE CHOIX DU QUARTIER
• Attributs situationnels du quartier (proximité des services, centralité) : 5/15 (4 établis, 1 récents)
• «La proximité, c’est proche de Plaza Laval, et aussi en raison de l’accès aux autobus. »; résident de Sainte-Foy, « Établis ».
• «La proximité de l’accès à l'autobus et aux services, et aussi pour le travail. »; résident de Sainte-Foy, « Établis ».
• Autres : 1/15 (récent)• «C’est l’association multi-ethnique qui nous a orienté. »; résident
de Duberger, « Récent ».
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LE CHOIX DU LOGEMENT
Attributs intrinsèques au quartier : 8/15 (3 établis, 5 récents)
« J'aime Duberger pour les enfants et ici les jeunes n'ont pas les cheveux bleus comme au centre-ville. »; résidente Duberger, « Établis ».
« Ici, il y a des zones vertes pour les enfants et la piste cyclable passe à coté de chez-moi. »; résidente Duberger, « Récents ».
« C'est un beau quartier. »; résident Duberger, « Récents ».
Attributs situationnels du quartier : 1/15
« Pour la proximité de l’Université Laval et les écoles pour les enfants, ainsi que les transports en commun et les services. »; résidente Duberger; « Récents »
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LE CHOIX DU LOGEMENT
Raisons financières :5/15 (3 établis, 2 récents)
« Pour le prix et la proximité de l'université. »; résident Sainte-Foy; « Établis »
« On a pas le choix, il y a eu une augmentation de loyer de l'ancien logement. »; résident Duberger; « Établis »
« J’habite chez ma mère. »; résident de Sainte-Foy; « Établis »
« Pour le coût et pour le nombre de pièces. »; résident Sainte-Foy, « Récents ».
«C'est le premier qu'on a trouvé, avec l’aide de nos amis. »; résident Duberger, « Récents ».
Autres : 1/15 « C’est l’association multi-ethnique qui nous a orienté. »; résident de Duberger, « Récent»
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PROJETS RÉSIDENTIELS FUTURS
Quartier idéal : 11/15 Banlieue première couronne (7 même quartier)
2/15 quartier centraux, 1/15 nouveaux développements, 1/15 partout
Conditions financières : « Oui, pour un HLM. »; résident Duberger, « Récents »
Manque d’espace : « Je veux changer pour un logement plus grand. »; résidente Duberger, « Récents »
5 / 15 Non
Attaché au logement : « J’habite le dernier étage. », « Je suis attaché à mon logement. »; résidents Duberger, « Récents »
Conditions financières : « Mon loyer est équivalent à celui d’un HLM. »; résident Duberger, « Récents »
Intention de déménager ? 10 / 15 Oui
Maison idéale : 15/15 maison unifamiliale
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10/15 Plus attachés à leur quartier qu’à leur logement (4 établis, 6 récents)
« Pour mon réseau social. »; « établis », Duberger
« J'ai des habitudes ici. »; « établis », Sainte-Foy
« C'est proche de l'autobus. »; « récente », Sainte-Foy
« Je préfère Duberger pour la tranquillité et l'accessibilité aux centres
d'achats. »; « récent », Duberger
« Dans le logement, j’ai des chicanes avec le concierge ; dès qu’on leur
parle de faire des travaux, ils changent de comportement. »;
« récente », Duberger
ATTACHEMENT
4/15 Plus attachés à leur logement qu’à leur quartier (2 établis, 2 récents)
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HABITUDES DE CONSOMMATION ET DÉPLACEMENTS
1. La consommation de services se fait à l’échelle du quartier
• 10/15 s’adressent aux services des centres commerciaux de leur quartier
• 5/15 font leur épicerie à l’extérieur du quartier et ce pour des raisons d’ordre financier
2. La consommation se fait à des échelles très différentes
• Selon la qualité du service, les répondants agrandissent leur échelle de mobilité pour avoir des activités particulières comme l’achat de produits spécialisés « Chez- nous, on mange une racine de plante que les gens ici jettent ! »; résident Duberger, « Récents »
« J’aimerais bien qu’il y ait un dépanneur qui vende des cartes de téléphone comme ça je n’irai pas jusqu’au Saint-Roch pour en acheter. »; résident Duberger, « Récents »
• Socialisation • La pratique du culte
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APPRÉCIATION DU MILIEU DE VIE
Tranquillité
Intimité
• « On se sent chez-nous même si on sait qu'on est locataires. »; « établis », Sainte-Foy
• « Y a pas de problème ici pas de mafia. »; « récent », Duberger
• « C'est calme et la population c'est juste des familles. »; « établis », Duberger
• « J'ai pas de dérangements à l'extérieur. »; « récent », Duberger
• « J'entends les discussions des voisins. »; « établis », Sainte-Foy
• « On s'attend à avoir du bruit on est locataires. »; « établis », Sainte-Foy
• « Ici il n'y a pas de serrures dans les portes de chambres ! »;
« récent », Duberger
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10 / 15 Contraintes financières
« C'est plus facile de se loger (financièrement). »; « établis », Duberger
« Les réparations c’est le propriétaire qui les paye. »; « récent », Duberger
AVANTAGES D’ÊTRE LOCATAIRE
« Ca ne coûte pas très cher à court terme. »; « établis », Sainte-Foy
« Quand on a pas les moyens de payer une maison. »; « établis », Ste-Foy
5 / 15 Aucun
« Y en a pas ! »; « établis », Sainte-Foy
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1. Situation financière : (2 récents)
• « …pas un investissement à long terme. »; « établis », Sainte-Foy
2. Inconfort acoustique : (1 récents, 2 établis)
• « Les voisins de dessous sont allergiques au bruit. »; « récent », Duberger
3. Recherche de stabilité ou d’ancrage et prestige : (4 récents, 2 établis)
4. « On ne peut pas faire des transformations du logement et on n’a pas de garantie de rester comme on veut surtout en situation de pénurie, y’a beaucoup d’abus de la part des propriétaires »; « établis », Duberger
5. « Chez-nous, à un certain âge, il faut devenir propriétaire. C'est un objet de fierté, surtout par rapport aux gens qu’on connaît. »; « récent », Duberger
INCONVENIENTS D’ÊTRE LOCATAIRE
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ASPIRATIONS RÉSIDENTIELLES
« Oui, j'avais une maison en Colombie et j'aimerais bien en avoir une ici aussi. »; « récente », Duberger
« Oui, ça donne de l'indépendance… on décore à son goût ! »; « récente », Sainte-Foy
« Pour la valorisation et plus de liberté… »; « récent », Duberger
« Quand on fait des décorations, vaut mieux les faire dans notre maison. »; « récent », Duberger
« On vit pour ça ! »; « récent », Duberger
« Oui, car mon fils veut un chien. »; « récent », Duberger
« Devenir propriétaire ? » 15/15 Oui Pour l’appropriation du lieu de vie
La recherche de la propriété semble très présente chez les immigrants.
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• Pour la plupart des immigrants, les valeurs positives associées au quartier sont liées à la tranquillité, et à la présence d’espaces verts, tout comme les québécois, sauf que dans le cas des immigrants, la vie de famille est très importante.
• La majorité d’entre eux justifient même leurs choix résidentiels
en disant que « C’est pour les enfants ! » mais ils se référent aussi au statut sociale du quartier, pour la sécurité de leurs enfants « pas de gens bizarre », « Bon pour nos filles »
• Les immigrants valorisent les attributs intrinsèques au quartier, la tranquillité, la peur du centre-ville, et des adolescents, les espaces verts, et sont de ce fait très attachés à leur quartier.
• Les récents sembles plus sensibles que les établis aux attributs intrinsèques au quartier. Leur quartier semble leur assurer une sorte d’abri dont ils ont besoin pour se sentir en sécurité.
V. PISTES DE RÉFLEXION
• Le réseau social est aussi un critère important pour le choix initial du quartier et le développement d’un sentiment d’appartenance au quartier. Le réseau d’amis semble aussi constituer une sorte d’abri !
• Les pratiques de consommation chez les immigrants sont semblables à celles des Québécois à mesure que la période de résidence augmente.
• La nécessité pour les immigrants de consommer des produits spécialisés, et ce pour conserver le lien avec la culture d’origine, est très présente.
• Les restrictions sur l’appropriation du lieu de vie en mode locatif
est un élément déterminant qui engendre une volonté d’acquérir un bien immobilier, la propriété d’une maison devient alors un statut qu’ils tentent à gagner.
V. PISTES DE RÉFLEXION
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« J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, qui attachent un homme à la terre où sont nées et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l’air lui-même. J’aime ma maison où j’ai grandi. » Maupassant, le Horla.