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sont devenues des modeles biologiques incontournables pour apprehender le vivant dans sa diversite. Ce rapport, fruit d’une large consultation de chercheurs francais, presente I’actualite des recherches sur le monde vegetal, en se limitant aux plantes superieures a cause de leur importance en agriculture. Machine-esprit Alain Prochiantz Odile Jacob, COIL * Sciences B, 2001, 216 p., 140 F. I I n’y a que des individus dans la nature. Mais qu’est-ce qu’un individu ? Le sens de ce terme est-il le meme pour tous : batteries, plantes, oiseaux, souris, etres humains ? La reponse, selon I’auteur, reside dans I’etude du developpement, dans les genes architectes qui tracent le plan du corps et nous eclairent sur I’&o- lution des especes. Elle se trouve aussi dans I’histoire, toujours singuliere, de tout individu. Mettant en perspective les don&es recentes de sa discipline, ii suggere que, par la grace de quelques mutations et I’aventure evolutive de son cortex, I’Homme est comme sorti de la nature, et il propose une distinction radi- tale entre nous et les autres especes. Relisant d’Arcy Thompson, Erwin Schrodinger, Leon Brillouin, mais aussi Alain Turing, Edward 0. Wilson ou encore Richard Dawkins, il interroge les rapports entre la biologie et les autres champs du savoir. EAUX L’eau, de la cellule au paysage Stanislas Wicherek (Ed.) Elsevier, toll. Environnement “, 440 p., 345 F. L ‘ouvrage traite de * I’eau, source de vie : sa qualite, sa gestion m et rassemble disciplines, approches et echelles differentes afin de percevoir les enjeux environnementaux sur les proble- matiques suivantes : I’eau, vecteur d’infor- mations environnementales ; I’eau, vecteur d’informations biologiques ; I’eau et la qualite de I’environnement dans les zones humides ; I’eau dans son integra- tion socio-economique et appliquee. Leau constitue en effet le principal vehicule des effluents d’origines diverses, des microor- ganismes et des molecules biologique- ment actives ; elle determine les usages et les valorisations des lieux et apparait ainsi comme un agent essentiel de I’evolution des paysages et comme un element cle de la geographic de la Sante. En effet, I’eau est devenue un enjeu socio-econo- mique capital dans la vie de notre societe. ECONOMIE ET ENVIRONNEMENT Liberalisme et protection de I’environnement Michelle Kergoat CHarmattan, 1999, 300 p. L a doctrine lib&ale est le plus souvent percue comme I’apologie d’un marche auquel serait soumis hommes et ressources naturelles : les premiers y trou- vent a la fois leur bien Ptre et un relatif asservissement, les secondes y sont reduites a I’etat de marchandises. Cet ouvrage traque le vrai visage du libera- lisme, philosophie politique dont I’am- pleur une fois compressee et reduite au domaine economique devient caricature. Lauteur interroge les grandes ceuvres lib&ales en regard des questions environ- nementales aujourd’hui pressantes. La societe lib&ale, telle qu’elle a Pte concue par ses Peres, est irrealisable hors du respect des droits fondamentaux reconnus a tout etre humain, garantis par I’Etat, et se fonde sur une ethique partagee. Protection de la nature, equi- libre des anthroposystemes et autres preoccupations externes aux processus mercantiles y trouvent leur place. Ces limites internes au liberalisme, et posees par les fondateurs suffiront-elles aujour- d’hui a garantir la perennite d’un environ- nement viable pour la nature comme pour I’homme ou de nouvelles regles fondamentales doivent-elles etre forgees ? ENVIRONNEMENT URBAIN La nature dans la ville lsabelle Roussel (Ed.) Bulletin de I’Association de Geographes francais (BACF) 77 (2) (ZOOO), 123-188. C e croisement entre deux mondes, celui de la nature et celui de la ville, releve bien de la reflexion geographique puisque le geographe a pu etre defini comme un a passeur de frontieres n. Cependant, dans la confrontation qui nous interesse, s’agit-il bien d’une fron- tiere ? Lexperience a plutot montre que cette vision antagoniste aboutit a une impasse. Lemergence de la notion d’envi- ronnement et de celle, plus politique, de developpement durable s’appuient sur une imbrication etroite de I’homme et de la nature. Le detour philosophique et conceptuel presente par L. Charles @ La ville entre nature et artifice : perspectives de I’environnement urbain n) attire notre attention sur I’importance de ces ques- tions. L’etude des for&s en ville par J.- J. Dubois (q Les forets urbaines et peri- urbaines : des modeles a reinventer ? n) montre combien I’homme, meme citadin, a besoin de nature. Le fonctionnement de la ville a travers les exemples de I’air et de I’eau qui sont trait& par I. Roussel et R. Laganier montrent qu’il convient d’ins- crire au mieux le monde urbain dans la nature en economisant I’eau et I’energie au maximum. Ce dossier connait une quatrieme proposition, celle de Nicole Mathieu intitulee : - Des represen- tations et pratiques de la nature aux cultures de la nature chez les citadins : question generale et etude de cas ” (pp. 162-174). Cette reflexion = universi- taire n a permis de nourrir une table ronde (Saint-Die-des-Vosges, 2 octobre 1999, Festival international de geographic) qui a montre I’ensemble des enjeux de societe qui se cachent derriere ces notions apparemment conceptuelles et abstraites. Larchipel Accapare. La question fonciere au Japon Marc Bourdier, Philippe Pelletier (Eds.) Editions de I’icole des hautes etudes en sciences sociales, toll. * Etudes japonaises 3 D,2000, 310 p., 150 F. L a societe japonaise contemporaine est gravement confrontee a la question fonciere. On I’a vue en effet connaitre, a la fin des an&es 1980, une inflation extreme du prix des terrains, suivie d’un degonflement brutal de cette a bulle speculative *. Or, ces deux episodes recents se doivent d’etre lus a la lumiere d’un probleme structure1 de I’histoire contemporaine de I’organisation sociale et spatiale de I’archipel nippon. C’est a cette etude que s’attache ce livre. II propose une analyse des differentes instances qui ont contribue a donner a la question commune de la propriete du sol un caractere specifiquement japonais. Lexperience nipponne tient en effet beau- coup aux formes de I’attachement a la terre, aux conduites des habitants face 8 I’espace, aux modalites de I’amenage- ment urbain et aux relations qu’entretien- nent territoire et organisation productive. Plus generalement, la confrontation de points de vue de geographes, d’urba- nistes, d’economistes et de juristes, francais et japonais, permet d’eclairer les MS, 2001,vol. 9, no 2, 76-80

L'eau, de la cellule au paysage Stanislas wicherek (Ed.) Elsevier, coll. « Environnement å, 440 p., 345 F

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Page 1: L'eau, de la cellule au paysage Stanislas wicherek (Ed.) Elsevier, coll. « Environnement å, 440 p., 345 F

sont devenues des modeles biologiques

incontournables pour apprehender le

vivant dans sa diversite. Ce rapport, fruit

d’une large consultation de chercheurs

francais, presente I’actualite des recherches sur le monde vegetal, en se

limitant aux plantes superieures a cause de leur importance en agriculture.

Machine-esprit Alain Prochiantz Odile Jacob, COIL * Sciences B, 2001, 216 p., 140 F.

I I n’y a que des individus dans la nature. Mais qu’est-ce qu’un individu ? Le sens

de ce terme est-il le meme pour tous : batteries, plantes, oiseaux, souris, etres

humains ? La reponse, selon I’auteur,

reside dans I’etude du developpement,

dans les genes architectes qui tracent le

plan du corps et nous eclairent sur I’&o- lution des especes. Elle se trouve aussi

dans I’histoire, toujours singuliere, de tout

individu. Mettant en perspective les

don&es recentes de sa discipline, ii

suggere que, par la grace de quelques mutations et I’aventure evolutive de son

cortex, I’Homme est comme sorti de la

nature, et il propose une distinction radi-

tale entre nous et les autres especes.

Relisant d’Arcy Thompson,

Erwin Schrodinger, Leon Brillouin, mais

aussi Alain Turing, Edward 0. Wilson ou

encore Richard Dawkins, il interroge les

rapports entre la biologie et les autres

champs du savoir.

EAUX L’eau, de la cellule au paysage Stanislas Wicherek (Ed.) Elsevier, toll. ” Environnement “, 440 p.,

345 F.

L ‘ouvrage traite de * I’eau, source de

vie : sa qualite, sa gestion m et

rassemble disciplines, approches et

echelles differentes afin de percevoir les enjeux environnementaux sur les proble-

matiques suivantes : I’eau, vecteur d’infor-

mations environnementales ; I’eau, vecteur d’informations biologiques ; I’eau et la qualite de I’environnement dans les

zones humides ; I’eau dans son integra-

tion socio-economique et appliquee. Leau constitue en effet le principal vehicule des

effluents d’origines diverses, des microor-

ganismes et des molecules biologique- ment actives ; elle determine les usages et

les valorisations des lieux et apparait ainsi

comme un agent essentiel de I’evolution

des paysages et comme un element cle

de la geographic de la Sante. En effet, I’eau est devenue un enjeu socio-econo-

mique capital dans la vie de notre societe.

ECONOMIE ET ENVIRONNEMENT

Liberalisme et protection de I’environnement Michelle Kergoat CHarmattan, 1999, 300 p.

L a doctrine lib&ale est le plus souvent

percue comme I’apologie d’un marche

auquel serait soumis hommes et

ressources naturelles : les premiers y trou-

vent a la fois leur bien Ptre et un relatif

asservissement, les secondes y sont

reduites a I’etat de marchandises. Cet

ouvrage traque le vrai visage du libera- lisme, philosophie politique dont I’am-

pleur une fois compressee et reduite au

domaine economique devient caricature. Lauteur interroge les grandes ceuvres

lib&ales en regard des questions environ-

nementales aujourd’hui pressantes. La

societe lib&ale, telle qu’elle a Pte concue

par ses Peres, est irrealisable hors du

respect des droits fondamentaux

reconnus a tout etre humain, garantis par I’Etat, et se fonde sur une ethique

partagee. Protection de la nature, equi-

libre des anthroposystemes et autres

preoccupations externes aux processus

mercantiles y trouvent leur place. Ces

limites internes au liberalisme, et posees

par les fondateurs suffiront-elles aujour- d’hui a garantir la perennite d’un environ-

nement viable pour la nature comme

pour I’homme ou de nouvelles regles

fondamentales doivent-elles etre

forgees ?

ENVIRONNEMENT URBAIN La nature dans la ville lsabelle Roussel (Ed.) Bulletin de I’Association de Geographes

francais (BACF) 77 (2) (ZOOO), 123-188.

C e croisement entre deux mondes, celui

de la nature et celui de la ville, releve

bien de la reflexion geographique puisque le geographe a pu etre defini

comme un a passeur de frontieres n.

Cependant, dans la confrontation qui

nous interesse, s’agit-il bien d’une fron-

tiere ? Lexperience a plutot montre que

cette vision antagoniste aboutit a une

impasse. Lemergence de la notion d’envi-

ronnement et de celle, plus politique, de

developpement durable s’appuient sur une imbrication etroite de I’homme et de

la nature. Le detour philosophique et

conceptuel presente par L. Charles @ La

ville entre nature et artifice : perspectives

de I’environnement urbain n) attire notre

attention sur I’importance de ces ques- tions. L’etude des for&s en ville par J.-

J. Dubois (q Les forets urbaines et peri-

urbaines : des modeles a reinventer ? n) montre combien I’homme, meme citadin, a besoin de nature. Le fonctionnement de

la ville a travers les exemples de I’air et

de I’eau qui sont trait& par I. Roussel et R. Laganier montrent qu’il convient d’ins-

crire au mieux le monde urbain dans la

nature en economisant I’eau et I’energie

au maximum. Ce dossier connait une

quatrieme proposition, celle de

Nicole Mathieu intitulee : - Des represen-

tations et pratiques de la nature aux

cultures de la nature chez les citadins : question generale et etude de cas ”

(pp. 162-174). Cette reflexion = universi- taire n a permis de nourrir une table ronde (Saint-Die-des-Vosges,

2 octobre 1999, Festival international de

geographic) qui a montre I’ensemble des

enjeux de societe qui se cachent derriere ces notions apparemment conceptuelles

et abstraites.

Larchipel Accapare. La question fonciere au Japon Marc Bourdier, Philippe Pelletier (Eds.) Editions de I’icole des hautes etudes en

sciences sociales, toll. * Etudes japonaises

3 D, 2000, 310 p., 150 F.

L a societe japonaise contemporaine est

gravement confrontee a la question

fonciere. On I’a vue en effet connaitre, a

la fin des an&es 1980, une inflation

extreme du prix des terrains, suivie d’un degonflement brutal de cette a bulle

speculative *. Or, ces deux episodes

recents se doivent d’etre lus a la lumiere

d’un probleme structure1 de I’histoire

contemporaine de I’organisation sociale

et spatiale de I’archipel nippon. C’est a

cette etude que s’attache ce livre. II

propose une analyse des differentes instances qui ont contribue a donner a la

question commune de la propriete du sol un caractere specifiquement japonais. Lexperience nipponne tient en effet beau-

coup aux formes de I’attachement a la

terre, aux conduites des habitants face 8 I’espace, aux modalites de I’amenage-

ment urbain et aux relations qu’entretien-

nent territoire et organisation productive.

Plus generalement, la confrontation de

points de vue de geographes, d’urba- nistes, d’economistes et de juristes,

francais et japonais, permet d’eclairer les

MS, 2001,vol. 9, no 2, 76-80