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LA THÉORIE DES IDÉES

Leçon 7 platon la théorie des idées et l'analogie de la ligne

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LA THÉORIE DES IDÉES

DEUX RÉALITÉS

UNE RÉALITÉ SENSIBLE

UNE RÉALITÉ INTELLEGIBLE

Un monde matériel accessible aux sens

Un monde immatériel accessible seulement

à l’intelligence

QU’EST-CE QUE PLATON ENTEND PAR

“ IDÉE ”? Une “idée”, au sens platonique du terme, n’est pas le produit

de notre pensée.

Une idée n’est pas un concept.

Une idée c’est un ARCHÉTYPE QUI EXISTE EN SOI,

-une ESSENCE qui sert de modèle aux

multiples choses sensibles.

Prenons un exemple

Nous sommes entourés d'un grand nombre de chaises toutes différentes ; certaines sont grandes, d'autres petites, les unes en bois, les autres en plastique. Pourtant, malgré ces différences, toutes reçoivent le même nom de chaise.

Elles imitent toutes l’Idée de « chaise en soi ». un archétype qui existe véritablement (pas seulement dans l’imagination de quelqu’un) dans un monde séparé, indépendant du nôtre: le monde des Idées.

Les choses sensibles « imitent » les Idées.

Elles « incarnent » les idées sous une forme

matérielle.

Elles « participent » des Idées, dit Platon.

Cette amphore de terre cuite n’est qu’une copie

imparfaite de l’Amphore parfaite, immatérielle.

La beauté d’Aspasie,

imparfaite et éphémère,

n’est qu’une imitation de la Beauté-en-soi, parfaite et éternelle.

La cité d’Athènes n’est qu’une copie

imparfaite de la Cité Idéale.

Les idées ne sont pas

des pensées!

Ce sont les archétypes

des choses sensibles et

des valeurs absolues.

Les

« idées »

sont

substantielles,

éternelles,

invariables,

uniques

parfaites

Les choses sensibles

sont

matérielles,

éphémères,

variables,

multiples,

imparfaites.

Le monde des idées est la réalité suprême, pour Platon.

La sagesse n’est que la contemplation des Idées.

POURQUOI PLATON INVENTE-T-IL CETTE ÉTRANGE THÉORIE?

Platon s’oppose aux sophistes et il étaie la

philosophie socratique.

Grâce à cette théorie des idées

Les valeurs ne sont pas relatives! Elles ne sont pas que des pensées

dans la tête des gens. Elles existent objectivement!

Il s’agit de contempler LA JUSTICE EN SOI, -pas pour moi ou pour toi,

c’est-à-dire du point de vue personnel et relatif.

LA JUSTICE POUR MOI C’EST …

LA JUSTICE POUR MOI C’EST …

LA JUSTICE POUR MOI C’EST …

Platon substantialise les valeurs (la justice en soi, le bien en soi, la beauté en soi)

dont la définition cherchait Socrate.

Il les rend fixes et invariables. Il repousse ainsi tout relativisme.

LE RELATIVISME

LA COSMOGONIE PLATONICIENNE LA THÉORIE SUR LA NAISSANCE DE L’UNIVERS

Il existe un DÉMIURGE DIVIN, un Grand Artisan, qui contemple le monde des idées et s’applique à en réaliser l’image dans une matière première chaotique. Il crée (plutôt il ordonne) l’Univers.

L’UNIVERS EST BEAU! C’EST LE MEILLEUR POSSIBLE

COSMOS = ORDRE

LE MONDE DES IDÉES

Le BIEN

C’est la Perfection absolue. Le Bien est éternel, immuable et absolu.

Le BIEN est le principe de l’existence et du savoir.

La réalité existe en vertu du Bien.

La connaissance ne peut être atteinte qu’à

la lumière du Bien.

Le Bien

Le concept de « Bien » dépasse, chez Platon,

les limites de la morale. Elle représente

la nécessité à la fois logique et ontologique.

Le concept de Bien ressemble

au concept de Dieu dans la tradition chrétienne.

LA DIALECTIQUE

La dialectique est l’art de la navigation dans le monde des idées,

la découverte de l’enchaînement des idées,

la marche de l’âme qui s’élève

des sensations aux Idées.

LE PHILOSOPHE

doit se déprendre du monde des sensations

et diriger son âme vers le monde des Idées, jusqu’à atteindre l’Idée du Bien.

La sagesse c’est la

contemplation du Bien

PLATON, République VI, 19-20

« Aux dernières limites du monde intelligible est l'Idée du Bien,

qu'on aperçoit avec peine, mais qu'on ne peut apercevoir sans conclure

qu'elle est la cause première de tout ce qu'il y a de beau et de bon dans l'univers ;

que, dans ce monde visible, elle produit la lumière et l'astre de qui elle vient directement ;

que, dans le monde invisible, elle engendre la vérité et l'intelligence....

— Tiens donc pour certain que ce qui répand

sur les objets des sciences la lumière de la vérité, ce qui donne à l'âme la faculté de connaître,

c'est l'Idée du Bien, et qu'elle est le principe

de la science et de la vérité, en tant qu'elles sont du domaine de l'intelligence…

Imagine-toi donc que le Bien et le Soleil

sont deux rois, l'un du monde intelligible,

l'autre du monde sensible.»

PLATON, République VI, 19-20

En somme

Platon soutient l’existence d’un monde d’idées absolues

pour dépasser la crise intellectuelle* produite par le mouvement des sophistes

et rendre au logos la transcendance qu’il avait perdue.

* le relativisme et le scepticisme

L’ANALOGIE DE LA LIGNE

DEGRÉS DE L’ÊTRE

DEGRÉS DU SAVOIR

Monde

intelligible

Idées Principes non-

hypothétiques

Connaissance

rationnelle

intuitive Dialectique

Épistémè

Science

Idées

mathématiques Principes

hypothétiques

Connaissance

rationnelle

discursive

Monde

sensible

Objets

sensibles

Croyances,

convictions

Doxa

Opinion

Ombres et

images des objets

sensibles

Imaginations

conjectures

Le mépris de l’expérience *

Platon méprise les sensations. Les données des sens ne peuvent aboutir qu’au relativisme ou le scepticisme.

La sensation n’est pas science ! Pour connaître il faut rompre avec les opinions sensorielles. Les sens nous trompent. Par exemple, nous savons que la terre qui tourne autour du soleil, mais nous avons l’impression contraire.

Le mépris de l’expérience *

C’est très difficile de neutraliser le corps, de penser avec l’objectivité qu’exige la vérité.

L’exercice philosophique est une ascèse des pièges du corps. C’est apprendre à délier l’âme du corps et libérer en soi le principe spirituel.

* Le terme philosophique

d’ “expérience”

et l’adjectif « empirique » qui lui correspond signifient

«un savoir qui découle des sens, des perceptions et des observations»

[et pas une instruction

acquise par l’usage].