Les Assassins de Pedro Arbues

5/27/2018 Les Assassins de Pedro Arbues

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Les assassins de linquisiteur Pedro ArbusMonique COMBESCURE-THIRY

FRAMESPA Toulouse

Rsum.Le 15 septembre 1485, linquisiteur Pedro Arbus est gorg dans le chur de la cathdrale de

Saragosse, pendant loffice des mtines. Il dcde le surlendemain. La fureur populaire se retourne contre lesJuifs qui sont les coupables tout dsigns. Lenqute de lInquisition aboutit larrestation des meurtriers et deleurs commanditaires. Les plus importantes familles de judo-convers de Saragosse sont impliques dans lecomplot dcrit en dtail dans lun des manuscrits du Libro Verde de Aragn, qui sappuie sur les comptes-rendusdes procs de lInquisition. Les gnalogies de ces familles montrent que leurs descendants, un sicle plus tard,font encore partie de lopposition aragonaise au pouvoir royal, en particulier lors de laffaire Antonio Prez.

Introduction

Dans la nuit du 15 septembre 1485, linquisiteur Pedro Arbus fut assassin dans le chur de lacathdrale de Saragosse. Cette fin tragique lui valut la palme du martyr et laurole de la saintet qui lui furentdcernes aprs une longue procdure1.

Aim des siens

Pedro Arbus est prsent par Vincencio Blasco de Lanuza 2 comme issu dune famille fortrecommandable : hijosdalgo, antiguos, solariegos y limpios. Ses parents le prnommrent Pierre, du nom du

prince de lEglise qui mourut, comme on sait, pour la dfense de la Foi. Doit-on y voir la prmonition de la mortdArbus?

Il reut une ducation digne de sa naissance :

Fueron los padres del Santo Mastrepila en la vida y santidad ilustres como en el linaje y sangre y

criaron a su hijo en amor y temor de Dios .

Arbus se rvla bientt tre un enfant exceptionnellement dou que ses parents poussrent dans les

tudes ds son plus jeune ge. Aprs avoir frquent lUniversit de Huesca et lEscuelade Artesde Saragosse,il obtint la bourse pour le Collge de Bologne, tablissement cr pour les Espagnols en 1365.

Apprci de son entourage

De sa scolarit en Italie, Blasco de Lanuza relate un fait significatif Vivi tan humilde y recogido ysanto que no permita entrasen los criados del Colegio jams a barrer los aposentos . Cette simplicit, doubledune grande charit, explique les bonnes relations dArbus avec son entourage.

Sa popularit se concrtisa par le fait que tout le monde lappelaitMastrepilaet ne le connaissait pas parson vrai nom de Pedro Arbus. Il tait clbre de son vivant, reconnu par tous.

Sa grande renomme lui valut sa nomination comme chanoine de la Iglesia Metropolitanade Saragosseet il revint donc de Bologne pour occuper ses nouvelles fonctions dans la capitale de lAragon:

La fama grande de la santidad y letras del Santo Pedro Arbus que con sus ecos haba los aires

destos Reinos fue causa que el seor Arzobispo Don Juan y el Captulo desta Santa Iglesia leeligiesen Cannigo y le trajesen desde Bolonia a honrar y calificar nuestro hbito con su vida

ejemplarsima y dar testimonio de su fe y constancia con su preciosa muerte.

Ses qualits sont reconnues par tous. Jernimo de Blancas ne tarit pas dloge son sujet : Fueverdadero cannigo regular, observantsimo de su instituto, gran religioso y de admirable ejemplo3. Lauteurrapporte galement les propos de lhistorien Gauberte: sacerdote tan santo, tan venerable, tan sabido yespecial predicador4.

1 M. Combescure Thiry, Saint Pedro Arbus, linquisiteur assassin,Lhagiographie entre histoire et litterature (Espagne, Moyen ge etSicle dor), Toulouse, paratre.2

V. Blasco de Lanuza,Historia de la vida, muerte y milagros del Siervo de Dios Pedro Arbus de Epila, Zaragoza, 1624, edicin facsimil,Club de Biblifilos aragoneses de la Tertulia Latassa del Ateneo de Zaragoza, 1986.3Ibid., p. 31.4Ibid., p. 31.


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Reconnu et apprci de la classe sociale cultive, il le fut galement des pauvres qui il faisaitlaumne. Luis de Pramo crit de lui: Fue este santo humildsimo, docto, caritativo, recogido y tuvo don de

profeca5. Ses qualits exceptionnelles ne lempchaient donc pas dtre charitable et humble, do de bonnesrelations qui le faisaient apprcier de tous.

Si les rflexions sur la vie dArbus montrent lestime gnrale dont il bnficiait, ce qui se passa aprssa mort le prouve plus encore. Blasco de Lanuza souligne la violente raction des habitants de Saragosse :

el gran alboroto que hubo en Zaragoza la noche de la muerte del santo Mastrepila y cmo el

Reino y Ciudad admitieron el desafuero contra los culpados en la muerte de este Santo.

Ceci met en vidence la ferveur populaire et lattachement de tout un peuple Arbus, ce peuple quidsigna spontanment les coupables en criant : A fuego a los conversos que han muerto al Inquisidor! . Le

premier mouvement de rvolte des Aragonais ne sapaisa pas par la suite. Ainsi, le chapitre XIII d e louvrage deBlasco de Lanuza est intitul : Del entierro, sepultura y grandes sentimientos y demonstraciones de tristezaque esta Santa Iglesia hizo por mucho tiempo por la muerte del Santo Mastrepila.

Ha des conversos

On est en droit de se demander comment un homme si aim de tous fut lobjet dune telle haine quil

mourut assassin.La nomination dArbus comme chanoine de la Seo sembla susciter quelques jalousies parmi sesconfrres qui ne voyaient pas dun trs bon il un si jeune religieux occuper un poste de telle importance.

Mais ce sont surtout les fonctions dinquisiteur qui, en 1484, propulsrent Arbus au premier plan de lascne religieuse et politique et modifirent ses relations avec divers groupes de la socit. LInquisition tait trsmal perue par les Aragonais et linquisiteur ntait pas une personne apprcie comme lexplique HenryKamen :

En contraste con la bienvenida que sola darse a los predicadores errantes, los pueblos muyraramente se sentan contentos al ver a un inquisidor 6.

Inquisiteur tait un mtier risque, ainsi que le prouve la fin tragique de plusieurs dentre eux :Guillaume Arnaud et ses compagnons qui furent massacrs par les hrtiques en 1243 prs dAvignonet, Pierre

dArcagno, notaire de lInquisition, qui subit un sort identique Milan, en 1245, de mme que Pagano de Leco Carolina, en Valteline, en 1277. Pierre de La Cadiretta perdit la vie la Seo de Urgel la mme poque. En1374, Antoine Pavoni fut tu prs de Pignerol, en Italie7.

Cest donc un habit peu confortable, doubl de solitude et dhostilit, que revtit Arbus en 1484 quandil fut nomm inquisiteur, ou plus exactement co-inquisiteur car un confrre, Gaspar Juglar, partageait les mmesresponsabilits. Mais cela ne dura gure ; en effet, ce dernier dcda peu de temps aprs, en janvier 1485.Certains attriburent sa mort la main malveillante de conversosde Lrida qui lui auraient offert des friandisesempoisonnes8. Pedro Arbus se retrouva donc seul trs rapidement. Le Roi Catholique tait alors Cordoue.Les conversos essayaient dacheter Rome et la Cour. Cette solitude se faisait plus pesante car elle taitaccompagne dun danger constant. Arbus se savait menac et portait toujours une cotte de mailles. On avaitessay, en vain, de sintroduire dans ses appartements9. Finalement, un groupe aura raison de ses prcautions.

Lassassinat dArbus est relat dans une rubrique du manuscrit du Libro Verde de Aragnconserv la Biblioteca Colombina de Sevilla10. Dans ce texte intitul : La muerte del bienaventurado maestre Epila.,

tout commence par la description du complot perptr par quelques conversos protgs par un des leurs, letrsorier royal Gabriel Snchez. Les noms des divers complices sont prciss :

Luis de Santngel, micer Jaime Montesa, jurista, Gaspar de Santa Cruz, mercader, Juan de Pedro

Snchez, Garca de Moros, mayor, micer Francisco de Santa Fe, asesor del gobernador, micerAlonso Snchez, Pedro de Almazn, Domingo Lanaja, cristiano viejo aunque casado con hija de

Pedro Almazn, confeso judaizado11.

5Ibid., p. 33.6H. Kamen,La Inquisicin espaola, Barcelona, Crtica, 1999, p. 272.7A. Vauchez (dir.),Histoire des saints et de la saintet chrtienne, Paris, Hachette, 1988, t. 6, p. 28.8 H. C. Lea,Historia de la Inquisicin espaola, Madrid, Fundacin Universitaria Espaola, 1983, t. 1, p. 852.9

. Alacal Galve, Los orgenes de la Inquisicin en Aragn, Zaragoza, Diputacin General de Aragn, Departamento de Cultura yEducacin, 1984, p. 66.10Libro Verde de Aragn, Manuscrit 56-5-15de la Biblioteca Colombina de Sevilla.11 M. Combescure Thiry, M. . Motis Dolader,El Libro Verde de Aragn, Zaragoza, Libros Certeza, 2003, p. 201-204.


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Tous taient conversos ou allis eux. Leur intention est clairement annonce : No hallaban otroremedio matar al inquisidor, como as de la corte se les escribieron ; y que, muerto aqul, no osaran otros

inquisidores venir.Les runions prparatoires au crime se succdrent chez Luis de Santngel. Trois personnes furent

dsignes pour collecter les fonds ncessaires : Juan de Pedro Snchez, micerJaime Montesa et Gaspar de SantaCruz. Un mois avant la date fatidique se joignirent au groupe Mateo Ram et Juan de Esperandeu qualifis

de asesinos, matadores del dicho inquisidor.Au cours des runions suivantes apparurent Juan de Labada, Vidau Durango, francs, Tristanico,mozo de Mateo Ram.

Arriva enfin le jour tant attendu, 15 septembre. A la premire heure, les assassins masqus revtirentdes cuirasses. Ils pntrrent dans la Seo par une porte latrale reste ouverte pour les mtines qui taientclbres dans la cathdrale. Linquisiteur tait en prire, agenouill dans le chur. Juan de Labada donna Vidau Durango lordre de frapper: Dale, traidor, que se es! . Linquisiteur reut alors un coup de couteaudans le cou. Il chancela et Juan de Esperandeu lui transpera le bras de son pe. Arbus tomba sur le sol et leschanoines, alerts par le bruit, vinrent son secours. Malgr les soins rapides qui lui furent prodigus,linquisiteur dcda quarante-huit heures aprs.

Cest ensuite lexpression de la ferveur populaire suivie de la description du premier miracle (le sangcoagul de linquisiteur se mit bouillonner). De nombreux autres miracles sont ensuite voqus.

Puis viennent les sentences prononces contre les coupables suivant leur degr de responsabilit.

Dabord, les collecteurs de fonds: micerJaime Montesa, brl en personne ; Juan de Pedro Snchez, qui avaitfui, brl en effigie ; de mme pour Gaspar de Santa Cruz. Ensuite les conseilleurs : Luis de Santngel, dcapitpuis brl ; micerFrancisco de Santa Fe, assesseur du gouverneur, dont le corps fut brl aprs son suicide dansLa Aljafera ; Garca de Moros et micerAlonso Snchez, brls ; Pedro de Almazn, qui avait fui, brl eneffigie ; Sancho Paternoy et don Alonso de Alagn, jouissant de la protection du trsorier royal Gabriel Snchez,furent simplement pnitencis. Quant aux excutants du meurtre, Juan de Esperandeu celui qui donna le coupdpe - fut cartel puis brl ; Mateo Ram subit le mme chtiment ; le corps de Juan de Labada, qui sesuicida dans La Aljafera, fut brl ; Vidau Durango qui donna le coup de couteau fatalcartel puis brl ;Tristanico, qui avait fui, brl en effigie.

Les Rois Catholiques rendirent les honneurs posthumes Arbus en lui faisant construire un somptueuxspulcre. Ils firent annuler un suppos bref papal quauraient demand les conversos pour pouvoir enlevercertains sambenitos qui taient suspendus au mur de la Seo de Saragosse. Les coupables, interrogs par lesinquisiteurs, pouvaient peine parler car leur langue avait enfl et leur bouche noirci. Puis le rcit se termine par

la mention du miracle de la cloche de Velilla qui sonna toute seule, plaant ainsi le meurtre dArbus au rang desvnements royaux .

Aprs lexamen de ce texte, on est en droit de se poser plusieurs questions. Dabord, celle de sa valeurhistorique : les meurtriers dArbus qui y sont dnoncs sont-ils vraiment les assassins de linquisiteur? Cecisemble prouv par les nombreux procs inquisitoriaux qui se droulrent Saragosse entre 1486 et 1490.Maisces assassins furent-ils les seuls coupables ? L, la rponse est loin dtre affirmative. Ds les premireschroniques qui mentionnent cette affaire, il est prcis que tout lAragon voyait dun trs mauvais illinstallation de lInquisition et quaprs lopposition administrative celle-ci, qui tait reste sans rsultats, on

pouvait craindre une action violente de la part de loligarchie aragonaise12. Lassassinat dArbus constitua unacte de rsistance des Aragonais limplantation de la nouvelle Inquisition et au renforcement du pouvoir royal.Mais leffet obtenu fut le contraire de celui qui tait escompt, si bien que certains vont jusqu penser quelInquisition aurait elle-mme commandit ce meurtre13. Quoi quil en soit, seuls les conversos portrent laresponsabilit du crime et payrent un trs lourd tribut. Ainsi, les Juifs ou leurs descendants les conversos

auraient servi de bouc missaire dans cette affaire, comme ils le furent souvent dans lHistoire.On peut galement se demander quelle est la relation entre ce rcit et les gnalogies du Libro Verde de

Aragn.

Les meurtriers dArbus et les gnalogies du Libr o Verde de Aragn

Il faut prciser que le Libro Verde de Aragn est essentiellement constitu de gnalogies bienparticulires : celles de Juifs convertis au temps de saint Vincent Ferrier. Ces conversos, qui se sont allis auxfamilles les plus nobles de lAragon, ont donn naissance des personnes trs importantes de la socitsaragossane . Lauteur du Libro Verdedit avoir labor ces gnalogies en 1507 pour rafrachir la mmoire deceux qui seraient tents, par ignorance, de mler leur sang pur un sang qui ltait beaucoup moins. Or, unedatation prcise des diffrents manuscrits prouve que ces gnalogies vont presque jusqu 1600 et une tudeminutieuse conduit dtecter, la fin de celles-ci, la prsence dopposants au pouvoir royal. Dune part, dans

12J. Zurita,Anales de la Corona de Aragn, Zaragoza, Institucin Fernando el Catlico (C.S.I.C.), 1977, t. 8, p.503.13B. Netanyahu,Los orgines de la Inquisicin en la Espaa del siglo XV, Barcelona, Ediciones Crtica, 1999, p. 1053-1061.


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les manuscritsMs 56-5-15 de la Biblioteca Colombinaet Ms 1282 de lArchivo Histrico Nacional de Madrid,apparaissent lesfueristasaragonais qui se distingurent lors des troubles de 1591, lors de laffaire Antonio Prez Saragosse. Dautre part, le manuscritMs 3090 de la Biblioteca Nacional de Madriddmontre de faon erronelorigine juive des principaux rsistants portugais au pouvoir espagnol aprs 1580 (don Jorge Alberto de Portugalet don Nuo de Portugal).

Voyons comment procde lauteur pour parvenir ce rsultat. Il tudie les descendances des meurtriers

dArbus (familles Snchez, la Caballera, Santngel, de Moros, de Almazn, Santa Cruz). Il y mle dautresgnalogies qui nont rien voir avec cette affaire (descendance de don Alonso de Aragn, maestre deCalatrava, fils btard du roi Jean II dAragon, famille la Cabra ). Il falsifie au besoin le dbut de certainesgnalogies, et ceci est capital. Ainsi, ce nest pas avec la juive Estenga Conejo que don Alonso de Aragn eutdon Juan de Aragn et doa Leonor de Aragn dont les descendants sont tudis dans le Libro Verde, mais avecla trs chrtienne Maria Junques, fille du chtelain de Rosas 14. Lauteur du Libro Verde exagre lascensionsociale des conversosen minimisant la position sociale de lanctre juif qui est au dbut de la gnalogie. Parexemple, les anctres des trsoriers royaux Snchez, les frres Golluf, sont dfinis dans le Libro Verdecomme judos menestrales y pobres. Ce nest pas du tout ce quen dit lhistorienne Batrice Leroy pour quiils sont pourvoyeursravitailleurs du roi dAragon15. Ce nest pas non plus lavis dYitzhak Baerqui parledAlazar Golluf en ces termes:

Alazar Golluf, miembro de una ilustre y antigua familia de Zaragoza [] fue tesorero del rey don

Juan de Aragn y de su esposa Violante. Su alta posicin le permiti ocuparse de los asuntos de lapoblacin juda incluso fuera de los lmites de la aljama donde habitaba16.

De mme, dans la gnalogie de la famille la Cabra, Pedro la Cabra dfini comme simple mdecin a d,en fait, sa richesse ses nombreuses activits commerciales qui sont passes sous silence dans le Libro Verde,mais qui ont t dcrites par Encarnacin Marn Padilla 17. Quant la grande et clbre famille Alazar il nyavait que deux familles francas Saragosse : la Caballera et Alazar qui avait donn des mdecins clbres etdimportants financiers18, qui en tant que famille francavivait en dehors de la aljama, chappait la juridictiondes tribunaux ordinaires19,tait enterre dans un panthon particulier20, elle nest reprsente que par quelquesrares membres dont lun est dfini commecambiador, terme dform en cavadordans un des manuscrits.On ne pourrait pas multiplier linfini le nombre dexemples concernant le mtier de lanctre juif car, la plupartdu temps, aucune activit ne lui est attribue, laissant croire peut-tre au lecteur quil nen avait aucune, ce qui,

bien sr, est loin dtre le cas. Lauteur ne se contente pas de minimiser la position sociale de lanctre juif. Il

modifie galement certaines gnalogies. Miguel ngel Motis Dolader dit de la grande famille des Santngeldont certains membres sont rpertoris Hjar, Valence, Calatayud, Daroca, Barbastro, etc.. :

No cabe duda que nuestro phylum es un rbol sin tronco que presenta unos vstagos lateralesdivergentes, de variable importancia, pero que tienden a enmascarar el tallo virtual 21.

Dans le Libro Verde, la situation ne semble pas aussi subtile : tous les Santngel descendent du JuifAzarias Ginillo. Leur rattachement ce tronc commun est dailleurs parfois peu explicite dans le Ms delArchivo Histricoo le paragraphe 42 dbute par ces mots : De los susodichos Santngeles desciende PabloSantngel , sans plus de prcision.

Le Libro Verde, qui mle une certaine approximation une grande minutie, guide ainsi le lecteur dudbut du XVe sicle la fin du XVIe sicle au moyen dun fil conducteur : les gnalogies des assassinsdArbus.

Conclusion

Cest ainsi que lauteur du Libro Verdeutilise saint Pedro Arbus et surtout ses assassins pour prouverque ceux-ci ainsi peut-tre que tous les conversosportent une tache indlbile. Cent ans aprs le meurtre de

14F. Fernndez de Bthencourt, Historia Genealgica y Herldica de la Monarqua Espaola, Casa Real y Grandes de Espaa, Sevilla,Fabiola de Publicaciones Hispalenses, 2003, t. 3, p. 395.15B. Leroy,Les Menir. Une famille spharade travers les sicles (XIIe-XXesicle),Anglet, Atlantica, 2001, p. 121.16Y. Baer, Historia de los judos en la Espaa cristiana, Barcelona, Riopiedras Ediciones, 1998, p. 485-486.17E. Marn Padilla, Maestre Pedro de la Cabra, mdico converso aragons del siglo XV, autor de unas coplas de arte menor, Zaragoza,edicin Encarnacin Marn Padilla, 1998.18 M. . Motis Dolader,Los Judos en Aragn en la Edad Media,Zaragoza, Caja de Ahorros de la Inmaculada Aragn, 1990, p. 121.19 E. Sarasa Snchez, Los judos en Aragn en la Baja Edad Media ,Destierros Aragoneses, Zaragoza, Institucin Fernando el Catlico,

1988, p. 53-5620 M. . Motis Dolader,El legado judo en Hebraica Aragonalia, Zaragoza, Diputacin de Zaragoza, 2002, p. 6121 M. . Motis Dolader, La familia de Santngel de Zaragoza y su poca , Lluis de Santngel y el seu temps, Valencia, Ajuntament deValencia, 1987, p. 138.


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linquisiteur, leurs noms ne figurent-ils pas dans les listes des fueristasaragonais qui se soulevrent en 1591contre lautorit de Philippe II? Leurs mfaits dpassent mme les frontires de lAragon, puisquon les retrouveau Portugal, aprs 1580, parmi les opposants au pouvoir espagnol. Que peut-on attendre de bon de ces conversosmarqus du sceau de linfamie? Tel est le message que semble vouloir faire passer lauteur du Libro Verde.

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