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GUIDES PATIENTS MARS 2010 GUIDES PATIENTS LES TRAITEMENTS DU CANCER DU CÔLON

LES GUIDES PATIENTS TRAITEMENTS S ATIENTS DU CANCER … · 1.Un cancer du côlon, qu’est-ce que c’est? 09 2.Les traitements du cancer du côlon 13 2.1Le choix de vos traitements

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  • CANCER INFOJUILLET 2014

    GUI

    DES

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    ENTS

    Vous avez appris que vous avez un cancer du côlon. La survenue de cette maladie

    provoque d’importants bouleversements. Ce guide a pour objectif de vous accompagner

    dans la période des traitements qui commence.

    Quels sont les traitements ? Quels sont leurs objectifs et leurs effets secondaires ?

    Quelles sont leurs conséquences sur votre vie quotidienne ? Qui sont les professionnels

    que vous rencontrez ? Voilà les questions auxquelles ce guide tente de répondre en

    fournissant des informations médicales de référence et validées par des spécialistes

    du cancer du côlon.

    Cependant, votre situation face au cancer est unique. Les informations de ce guide

    ne peuvent donc pas remplacer un avis médical. Ce guide constitue, avant tout, un

    support pour vos échanges avec vos médecins et l’équipe soignante.

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    MARS 2010

    GUI

    DES

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    ENTS

    LES TRAITEMENTS DU CANCER DU CÔLON

    https://www.ligue-cancer.net/http://www.e-cancer.frhttp://www.e-cancer.frhttp://www.e-cancer.frhttp://www.e-cancer.frhttp://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Cancer-Infohttps://www.ligue-cancer.net/

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    Pour en savoir plus et télécharger ou commandergratuitement ce guide :

    Imprimé sur papier 100 % recyclé

    Cancer Plan2014-2019

    Depuis 2003, la lutte contre le cancer en France est structurée autour de plans nationaux visant à mobiliser tous les acteurs autour de la prévention, du dépistage, des soins, de la recherche et de l’accompagnement du patient et de ses proches. Le Plan cancer 2003-2007 a dressé une première stratégie globale de lutte contre le cancer ; le deuxième (2009-2013) a introduit la notion de prise en charge personnalisée.

    Le Plan cancer 2014-2019 a pour ambitions de donner à chacun, partout en France, les mêmes chances de guérir et de mettre plus rapidement encore les innovations au service des malades. Il comprend 17 objectifs regroupés autour de quatre grandes priorités de santé :

    l Guérir plus de personnes maladesl Préserver la continuité et la qualité de viel Investir dans la prévention et la recherchel Optimiser le pilotage et les organisationsLe Plan cancer s’inscrit dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de santé et de l’Agenda stratégique pour la recherche, le transfert et l’innovation « France-Europe 2020 ».

    Ce guide répond à l’action 7.13 : Rendre accessible aux malades et aux proches une information adaptée

    Pour en savoir plus et télécharger le Plan cancer : e-cancer.fr

    Édité par l’Institut national du cancer (INCa) Tous droits réservés - Siren 185 512 777

    Conception : INCaRéalisation : INCa

    Couverture : Olivier CauquilIllustration : Anne-Christel Rolling

    Impression : CIA GRAPHICRetirage : avril 2016

    ISBN : 978-2-37219-118-0ISBN net : 978-2-37219-119-7

    DEPÔT LÉGAL MARS 2010

    Ce guide a été publié en juin 20111 avec le soutien financier de la Ligue nationale contre le cancer.

    L’Institut national du cancer (INCa) est l’agence d’expertise sanitaire et scientifique en cancérologie chargée de coordonner la lutte contre les cancers en France.

    Ce document doit être cité comme suit : © Les traitements du cancer du côlon, collection Guides patients Cancer info, INCa, mars 2010.

    Du fait de la détention, par des tiers, de droits de propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle, traduction, adaptation des contenus provenant de ce document (à l’exception des cas prévus par l’article L122-5 du code de la propriété intellectuelle) doit faire l’objet d’une demande préalable et écrite auprès de la direction de la communication de l’INCa.

    Ce document est téléchargeable sur e-cancer.fr

    0805 123 124Service & appel gratuits

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    http://www.e-cancer.fr/Plan-cancer/Plan-cancer-2014-2019-priorites-et-objectifshttp://www.e-cancer.frhttp://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Cancer-Info

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    Introduction

    Vous avez appris que vous avez un cancer du côlon. La survenue de cettemaladie provoque d’importants bouleversements. Elle s’accompagneaussi sans doute de nombreuses questions. En essayant d’y répondreconcrètement, ce guide a pour objectif de vous accompagner dans lapériode des traitements qui commence.

    Il explique les traitements qui peuvent vous être proposés, la façon dontils sont choisis, leurs buts, leur déroulement, leurs effets secondaires. Ildécrit le rôle des différents professionnels que vous rencontrez. Il abordeaussi les conséquences immédiates de la maladie sur la vie quotidienne :mise en ALD (affection longue durée), activité professionnelle, aides àdomicile, soutien psychologique, rôle des proches…

    Enfin, un glossaire explique les mots que vous entendrez peut-être aucours de vos traitements. Ils sont identifiés par un astérisque (*) dans letexte.

    Toutes les informations médicales sont issues des recommandations debonne pratique en vigueur et ont été validées par des spécialistes du can-cer du côlon.

    Les informations proposées ici peuvent ne pas s’appliquer précisément àvotre situation qui est unique et connue de vous seul et des médecins quivous suivent. Elles décrivent les situations et les techniques les plus cou-ramment rencontrées, mais n’ont pas valeur d’avis médical. Elles peuventvenir éclairer, compléter, enrichir les explications de votre médecin et desmembres de l’équipe soignante. Ce sont vos interlocuteurs privilégiés,n’hésitez pas à leur poser des questions.

    Ce guide présente la prise en charge des formes les plus fréquentes decancers du côlon. Il n’aborde ni les cancers liés à une prédisposition géné-tique (syndrome de Lynch et polypose adénomateuse familiale ou PAF), niles cancers liés à une maladie inflammatoire chronique de l’intestincomme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.

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    Points clés

    l La tumeur et l’ensemble des éléments retirés pendant l’opération(vaisseaux sanguins, ganglions) font l’objet d’un examenanatomopathologique. Cet examen, réalisé au microscope, permetd’évaluer l’étendue de la maladie et de décider si la chirurgie doit êtrecomplétée ou non par une chimiothérapie.

    l La chimiothérapie est un traitement à base de médicamentsanticancéreux. Son objectif est de réduire le risque de récidive.

    l Il existe de nombreux médicaments de chimiothérapie qui ont chacundes modes d’actions particuliers. Généralement, on associe plusieursmédicaments entre eux afin de renforcer l’efficacité du traitement. Leseffets secondaires sont variables d’un médicament à l’autre et d’unepersonne à l’autre. Des traitements ou mesures préventifs vous sontproposés pour les limiter au maximum. En cas de besoin, votremédecin peut adapter votre traitement en faisant varier les dosagesou en changeant de médicament.

    • La prise en charge du cancer est globale et comprend tous les soins etsoutiens dont vous pourriez avoir besoin dès le diagnostic, pendant etaprès les traitements : soutien psychologique pour vous et vosproches, accompagnement social, prise en charge de la douleur, suivinutritionnel, etc.

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    l Le cancer du côlon se développe à partir des cellules qui tapissent laparoi interne du côlon. Dans plus de 80 % des cas, il provient d’unetumeur bénigne, appelée polype adénomateux, qui évolue lentementet finit par devenir cancéreuse.

    l Chaque cancer est unique et se définit notamment en fonction de salocalisation dans le côlon, de sa profondeur dans la paroi, de l’atteinteou non des ganglions proches du côlon et de la présence ou non demétastases au niveau d’autres organes.

    l Le choix des traitements est adapté à votre situation. Plusieursmédecins de spécialités différentes se réunissent pour discuter dessolutions de traitements possibles dans votre cas. Ils se basent pourcela sur des recommandations de bonne pratique. Il peut égalementvous être proposé de participer à un essai clinique.

    l L’équipe qui vous prend en charge comprend des professionnels dedifférentes spécialités : gastroentérologue, oncologue médical,chirurgien, pathologiste, psychiatre ou psychologue, spécialiste de ladouleur, infirmier, stomathérapeute, aide-soignant, diététicien,assistant social… Au sein de votre établissement de santé ou en ville,ils travaillent en collaboration et en lien avec votre médecin traitant.

    l Le traitement des cancers du côlon repose principalement sur lachirurgie qui vise à guérir le cancer en supprimant la portion du côlonatteinte par la tumeur. L’opération nécessite une hospitalisation desept jours en moyenne. Des effets secondaires (troubles du transitintestinal, douleur, fatigue…) peuvent persister quelques semaines etdoivent systématiquement être pris en charge.

    Points clés

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    Sommaire

    Sommaire1. Un cancer du côlon, qu’est-ce que c’est? 092. Les traitements du cancer du côlon 13

    2.1 Le choix de vos traitements en pratique 132.2 Les traitements possibles en fonction de l’étendue du cancer 152.3 Participer à un essai clinique 172.4 La prise en charge de la qualité de vie 182.5 Le suivi pendant les traitements 19

    3. La chirurgie 213.1 Comment se préparer à l’intervention? 213.2 Les voies d’abord ou comment accéder à la tumeur 223.3 Comment se déroule l’intervention? 233.4 Que se passe-t-il après l’intervention? 283.5 Quels sont les effets secondaires possibles? 29

    4. Les médicaments anticancéreux :chimiothérapie et thérapies ciblées 33 4.1 Dans quels cas un traitement médical est-il indiqué? 344.2 Quels sont les médicaments anticancéreux utilisés? 344.3 Comment se déroule le traitement en pratique? 354.4 Quels sont les effets secondaires possibles? 37

    5. Les professionnels et leur rôle 435.1 Les médecins 435.2 Les intervenants paramédicaux 455.3 Les autres intervenants 45

    6. Questions de vie quotidienne 476.1 Qu’est-ce que l’ALD? 476.2 La vie professionnelle pendant les traitements 486.3 Les aides à domicile 486.4 Bénéficier d’un soutien psychologique 496.5 Les proches 50

    7. Ressources utiles 517.1 La plateforme Cancer info 517.2 Les associations 52

    8. Glossaire 53

    Annexe : les examens du bilan diagnostique 58Méthode et références 62

  • Un cancer du côlon, qu’est-ce que c’est?

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    Un cancer du côlon est une maladie des cellules qui tapissentl’intérieur du côlon. Il se développe à partir d’une cellule initialementnormale qui se transforme et se multiplie de façon anarchique.

    Le côlon fait partie du tube digestif. Il est situé dans l’abdomen, entrel’intestin grêle et le rectum. Il mesure environ 1,5 mètre de long. Il a pourfonction principale de fabriquer les matières fécales. Après la digestion,l’intestin grêle transmet au côlon les déchets alimentaires sous formeliquide. Le côlon absorbe l’eau de ces déchets. Au fur et à mesure queles selles progressent dans le côlon, elles deviennent de plus en plussolides. Les selles passent ensuite dans le rectum avant d’être évacuéespar l’anus.

    Le côlon se divise en quatre segments:l le côlon droit ou côlon ascendant;l le côlon transverse;l le côlon gauche ou côlon descendant;l le côlon sigmoïde, dernière portion du côlon avant le rectum.

    Un cancer peut se développer dans n’importe quelle portion du côlon.

    La paroi du côlon est constituée de quatre couches différentes (voirillustration page 10) :

    l la muqueuse (couche la plus interne) ;l la sous-muqueuse;l la musculeuse (deux couches de muscles) ;l la séreuse (couche externe) qui constitue une partie du péritoine*.

    Lorsqu’un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont d’abord peunombreuses et limitées à la première couche du côlon, la muqueuse.On parle de cancer in situ. Avec le temps et si aucun traitement n’esteffectué, la tumeur* s’étend plus profondément à l’intérieur de la paroidu côlon, à travers les autres couches. On parle alors de cancer invasif.

    1. Un cancer du côlon,qu’est-ce que c’est?

  • Un cancer du côlon, qu’est-ce que c’est?

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    EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

    Où le cancer est-il situé exactement?Quelles sont ses caractéristiques?Connaît-on son étendue?

    Un cancer du côlon, qu’est-ce que c’est?

    QUELQUES CHIFFRES

    Le cancer du côlon est une maladie fréquente. Il touche près de 22000 nouvellespersonnes chaque année, un peu plus d’hommes (53 %) que de femmes (47 %).Dans plus de 9 cas sur 10, il survient chez des personnes âgées de plus de 50 ans.La plupart du temps, les cancers du côlon se développent à partir d’une tumeur bénigne(non cancéreuse) appelée polype adénomateux ou adénome. Ces tumeurs bénignessont très fréquentes et restent généralement sans gravité. Mais 2 à 3 % d’entre ellesse développent, grossissent et finissent par se transformer en cancer. Cettetransformation est lente, elle prend en moyenne plus de 10 ans.

    Des cellules cancéreuses peuvent ensuite se détacher de la tumeur etemprunter les vaisseaux sanguins ou lymphatiques* pour aller envahird’autres parties du corps:

    l les ganglions* lymphatiques proches du côlon;l le foie, les poumons ou le péritoine. Les nouvelles tumeurs qui seforment alors s’appellent des métastases.

    Au moment du diagnostic, les médecins étudient l’étendue du cancerafin de proposer le ou les traitements les mieux adaptés.

  • Les traitements du cancer du côlon

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    Deux types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers ducôlon: la chirurgie et les traitements médicamenteux (chimiothérapieset thérapies ciblées*). Ces traitements peuvent être utilisés seuls ouassociés les uns aux autres. Ils peuvent avoir pour objectifs, selon lescas :

    l de supprimer la tumeur* ou les métastases* ;l de réduire le risque de récidive* ;l de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases.

    2.1 LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS EN PRATIQUE

    Le choix de vos traitements est adapté à votre cas personnelLe choix de vos traitements dépend des caractéristiques du cancer dontvous êtes atteint : l’endroit où il est situé, son type et son stade, c’est-à-dire son degré d’extension. Ces caractéristiques sont déterminées grâceaux examens du bilan diagnostique (voir en annexe le tableau « Lesexamens du bilan diagnostique », page 58). Votre âge, vos antécédents*médicaux et chirurgicaux, votre état de santé global, ainsi que vos aviset vos préférences sont également pris en compte dans le choix de vostraitements.

    Le choix de vos traitements fait l’objet d’une concertationpluridisciplinaireLa prise en charge de votre cancer relève de plusieurs spécialitésmédicales. Votre situation est donc discutée au cours d’une réunionappelée réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Cette réunionrassemble au moins trois médecins de spécialités différentes :gastroentérologue, chirurgien, oncologue médical, pathologiste… (voirle chapitre « Les professionnels et leur rôle », page 43). Compte tenu

    2. Les traitements du cancerdu côlonLE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS EN PRATIQUELES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION DE L’ÉTENDUE DU CANCERPARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUELA PRISE EN CHARGE DE LA QUALITÉ DE VIELE SUIVI PENDANT LES TRAITEMENTS

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  • Les traitements du cancer du côlon

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    2.2 LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION DE L’ÉTENDUE DU CANCER

    Le choix et l’ordre des traitements dépendent notamment de l’étenduedu cancer au moment du diagnostic. Pour évaluer l’étendue du cancer,les médecins prennent en compte:

    l la profondeur de la tumeur dans la paroi du côlon;l l’atteinte ou non des ganglions* lymphatiques par des cellulescancéreuses et le nombre de ganglions touchés le cas échéant ;

    l la présence ou non de métastases dans d’autres parties du corps.

    Ces trois critères permettent de déterminer ce qu’on appelle le stade ducancer, c’est-à-dire son degré d’extension. Il existe cinq stadesdifférents, numérotés de 0 à IV:

    l les stades 0, I et II correspondent aux cancers limités au côlon;l le stade III correspond aux cancers qui ont atteint un ou plusieursganglions proches du côlon;

    l le stade IV correspond aux cancers qui présentent des métastases.

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    de votre situation particulière et en s’appuyant sur des outils d’aide à ladécision appelés recommandations*, les médecins établissent uneproposition de traitements. Ils peuvent aussi vous proposer de participerà un essai clinique*.

    Le choix de vos traitements est déterminé en accord avec vousCette proposition de traitement est ensuite discutée avec vous lorsd’une consultation spécifique, appelée consultation d’annonce. Lors decette consultation, le médecin qui vous prend en charge vous expliqueles caractéristiques de votre maladie, les traitements proposés, lesbénéfices attendus et les effets secondaires possibles.

    Cette consultation est importante. Il peut être utile de vous y faireaccompagner par l’un de vos proches. Prenez le temps de vous assurerque vous avez bien compris et n’hésitez pas à poser toutes vosquestions.

    Après avoir donné votre accord sur la proposition de traitement, sesmodalités sont décrites dans un document appelé programmepersonnalisé de soins (PPS). Ce document comporte les dates de vosdifférents traitements, leur durée, ainsi que les coordonnées desdifférents membres de l’équipe soignante. Le programme peutévoluer au fur et à mesure de votre prise en charge en fonction devotre état de santé et de vos réactions aux traitements.

    Après cette consultation avec le médecin, une consultation avec unautre membre de l’équipe soignante, le plus souvent une infirmière,vous est proposée, à vous et à vos proches. Vous pouvez ainsi revenirsur les informations qui vous ont été données par le médecin, vous lesfaire expliquer à nouveau, poser d’autres questions. L’infirmière évalueaussi vos besoins en soins et soutiens complémentaires (sur le plansocial ou psychologique par exemple) et vous oriente si besoin vers lesprofessionnels concernés.

    Les traitements du cancer du côlon

  • Les traitements du cancer du côlon

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    Le tableau qui suit présente les possibilités de traitements en fonctionde l’étendue du cancer au moment du diagnostic.

    Les traitements du cancer du côlon 2.3 PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE

    Au cours de votre prise en charge, il peut vous être proposé departiciper à un essai clinique. Les essais cliniques sont des étudesscientifiques menées avec des patients. Leur objectif est de rechercherde meilleures modalités de prise en charge du cancer, notamment entermes de traitement ou de qualité de vie.

    Les essais cliniques sont indispensables pour faire avancer la recherche.Ils sont en effet le seul moyen fiable de prouver qu’un traitement estplus efficace qu’un autre. C’est grâce à la recherche clinique que desprogrès sont sans cesse réalisés en matière de traitements contre lescancers. En outre, un essai clinique peut vous permettre de bénéficierd’un nouveau traitement.

    Le cancer du côlon fait l’objet de nombreuses études qui visentnotamment:

    l à tester de nouveaux traitements anticancéreux (médicaments dechimiothérapie ou de thérapie ciblée) ;

    l à évaluer différentes façon d’utiliser les traitements existants,notamment pour améliorer leur efficacité ou réduire leurs effetssecondaires;

    l à comparer l’efficacité des médicaments utilisés pour soulager lessymptômes (médicaments contre la douleur par exemple).

    Si le traitement administré dans le cadre de l’essai clinique ne vous aidepas, le médecin peut décider d’y mettre fin et vous proposer un autretraitement. À tout moment, vous pouvez également décider, de vous-même, de quitter un essai clinique.

    Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le guide Cancer info Lesessais cliniques en cancérologie : les réponses à vos questions. Pourconnaître les essais cliniques en cours sur le cancer du côlon, consultezle registre des essais cliniques sur www.e-cancer.fr.

    Étendue de la maladie au moment du diagnostic Possibilités de traitements

    Le cancer est limité aucôlon. Aucun ganglion n’esttouché et il n’y a pas demétastases.

    n Chirurgie : la partie du côlon atteinte et lesganglions qui en dépendent sont retirés.

    n Dans certains cas, une chimiothérapie peut êtreenvisagée en complément de la chirurgie,notamment si la tumeur présente descaractéristiques agressives.

    Des cellules cancéreuses ont atteint un ou plusieursganglions lymphatiquesproches du côlon, mais il n’y a pas de métastases.

    n Chirurgie: la partie du côlon atteinte et lesganglions qui en dépendent sont retirés.

    n Chimiothérapie adjuvante* (c’est-à-dire aprèsla chirurgie) recommandée. Elle a pour but de réduire le risque de récidive.

    Le cancer a envahi d’autresorganes sous la forme d’uneou plusieurs métastases.

    n Chirurgie: deux interventions peuvent êtreenvisagées; la première pour retirer la portion du côlon atteinte, la deuxième pour retirer la ou les métastases. Parfois, une mêmeintervention permet de retirer à la fois la tumeurprimitive* du côlon et la ou les métastases. Dansd’autres cas, il n’est pas possible d’opérer.

    n Chimiothérapie: elle est réalisée soit entreles deux chirurgies pour réduire la taille desmétastases et faciliter l’intervention qui consiste à les enlever (on parle d’exérèse), soit entraitement principal si le cancer ne peut pas êtreopéré.

    n Thérapie ciblée: d’autres médicamentsanticancéreux peuvent être associés à la chimiothérapie (voir anticorps monoclonauxpage 33).

    http://www.e-cancer.frhttp://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Participer-a-un-essai-clinique-en-cancerologie

  • Les traitements du cancer du côlon

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    2.4 LA PRISE EN CHARGE DE LA QUALITÉ DE VIE

    Votre prise en charge est globale. En plus des traitements spécifiquescontre le cancer du côlon (chirurgie, traitements médicaux), des soins etsoutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter lesconséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue,troubles alimentaires, troubles psychologiques, problèmes sociaux…

    Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l’ensemble del’équipe soignante ou, parfois, par des professionnels spécialisés(spécialiste de la douleur, assistant social, stomathérapeute, diététicien,psychologue…).

    Les soins de support comprennent notamment:l l’évaluation et le traitement des effets secondaires de lachimiothérapie et des autres traitements médicamenteux;

    l l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due au cancerou aux traitements du cancer ;

    l l’accès à une consultation diététique en cas de troubles del’alimen tation ;

    l la possibilité pour vous et vos proches de rencontrer un psycho -logue;

    l la possibilité de rencontrer un assistant social pour vous aider dansvos démarches administratives et personnelles.

    Les soins de support font partie intégrante de votre prise en charge. Ilsne sont ni secondaires, ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleurequalité de vie possible. N’hésitez pas à parler à votre médecin et auxautres membres de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez lamaladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soinset soutiens nécessaires et de vous orienter au mieux.

    Pour plus d’information, vous pouvez consulter les guides Douleur etcancer, Fatigue et cancer, Démarches sociales et cancer, Vivre pendantet après un cancer.

    Les traitements du cancer du côlon

    2.5 LE SUIVI PENDANT LES TRAITEMENTS

    Des consultations médicales régulièresAprès la chirurgie et tout au long de la chimiothérapie, des consultationsavec le médecin qui vous prend en charge permettent d’évaluerl’efficacité du traitement et la façon dont vous le supportez. Il estimportant de signaler tous les effets secondaires que vous ressentez afinqu’il puisse les traiter ou vous donner des conseils pour les limiter.

    Des analyses de sangAprès la chirurgie et pendant la chimiothérapie, des analyses de sangsont réalisées régulièrement. En comparant les résultats des analysesréalisées avant et pendant les traitements, le médecin peut repérer dessignes d’amélioration ou de dégradation de votre état de santé.

    Des examens d’imagerieLes examens d’imagerie (scanner*, échographie*, radiographie*)permettent de surveiller l’évolution de la tumeur ou des métastases.Pendant la chimiothérapie par exemple, ces examens permettent dedéterminer si la tumeur et les métastases ont diminué de volume, si ellessont restées stables ou si elles ont progressé (en taille et en nombre).

    Une coloscopieSi vous n’avez pas eu de coloscopie* complète avant la chirurgie (à caused’une occlusion* par exemple), celle-ci doit être réalisée dans les 6 moisqui suivent l’intervention. Elle permet de vérifier l’absence de polypes*ou de zones suspectes qui pourraient nécessiter de nouveaux traitements.

    QUE PENSER DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES ?

    Homéopathie, plantes, vita mines, acupuncture, massages, ostéopathie… De nom-breux patients ont recours à des médecines complémentaires, appelées aussi mé-decines douces, parallèles ou alternatives. Ils en attendent souvent un soutien pourmieux supporter les traitements.Si ces médecines peuvent soulager, elles ne peuvent en aucun cas remplacer les traite-ments habituels du cancer. Certaines peuvent avoir des effets secondaires ou interagir avecles traitements prescrits par le médecin qui vous prend en charge pour votre cancer. Il estimportant d’en parler avec lui.

    http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Douleur-et-cancerhttp://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Douleur-et-cancerhttp://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Fatigue-et-cancerhttp://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Vivre-pendant-et-apres-un-cancerhttp://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Vivre-pendant-et-apres-un-cancerhttp://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Demarches-sociales-et-cancer

  • La chirurgie

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    La chirurgie est le traitement principal du cancer du côlon. Elle consisteà enlever la portion du côlon atteinte par la tumeur* et le réseau deganglions* correspondant (on parle de curage ganglionnaire). Suivantla localisation et l’étendue de la tumeur, une portion plus ou moinsgrande du côlon est retirée. Le côlon n’étant pas un organe vital, il estpossible de vivre normalement même si on en enlève une grandepartie, voire la totalité.

    3.1 COMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION?

    Deux consultations sont programmées quelques jours avant l’intervention.

    La consultation avec le chirurgienLe chirurgien vous explique les objectifs de l’opération, la techniquequ’il va utiliser, les suites et les complications possibles. Il vous parleégalement de l’éventualité où une colostomie* (appelée aussi anusartificiel) serait nécessaire (voir page 25). Cette consultation vous donnel’occasion de poser toutes les questions que vous avez au sujet del’intervention.

    Lors de cette consultation, le chirurgien peut vous demander votreaccord pour qu’un échantillon de la tumeur fasse l’objet d’une analysegénétique ou soit conservé après l’opération dans une tumorothèque(bibliothèque de tumeurs). Ce type d’échantillon peut servir à desrecherches, notamment sur les causes du cancer du côlon.

    La consultation avec l’anesthésisteL’intervention est réalisée sous anesthésie générale. La consultation avecl’anesthésiste permet d’évaluer les risques liés à l’anesthésie, en prenanten compte vos antécédents* médicaux et chirurgicaux.

    3. La chirurgieCOMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION?LES VOIES D’ABORD OU COMMENT ACCÉDER À LA TUMEURCOMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION?QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION?QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES DE L’INTERVENTION?

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    Tout au long de votre prise en charge, si l’un des traitements n’a pas leseffets escomptés ou si vous le supportez mal, un autre traitement voussera proposé.

    EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

    Quels sont les traitements préconisés dans mon cas? Pourquoi?Quels sont les objectifs de chacun de ces traitements?Quels en sont les effets secondaires?Où et quand se déroulent les traitements? Avec quels médecins/équipes médicales?Comment suis-je suivi pendant les traitements?

    Les traitements du cancer du côlon

  • La chirurgie

    2322

    Il est important de signaler tout problème de santé, en particulier lesallergies (asthme, eczéma, rhume des foins, etc.), les problèmescardiaques (hypertension par exemple), la prise de médicaments, enparticulier anticoagulants* et aspirine, et la consommation de tabac.

    Des antibiotiques pour réduire le risque d’infectionLe côlon est l’organe qui contient le plus de bactéries. Leur présence estnormale et elles sont inoffensives à l’intérieur de l’intestin. Mais si ellesse déplacent dans la cavité abdominale, suite à une coupure ou à uneperforation de l’intestin, elles peuvent engendrer une infection grave(péritonite*). Afin de réduire ce risque pendant et après l’intervention,des antibiotiques sont généralement administrés en même temps queles produits anesthésiques.

    Préparation du côlonLa chirurgie réalisée « à froid », c’est-à-dire pas en urgence, a longtempsimpliqué une préparation du côlon, appelée aussi purge colique,comme celle réalisée avant une coloscopie*. Des études récentes ayantmontré qu’elle n’est pas indispensable, cette préparation est de moinsen moins souvent réalisée.

    3.2 LES VOIES D’ABORD OU COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR

    Une voie d’abord désigne le chemin utilisé pour accéder à l’organe ouà la zone à opérer. Deux voies d’abord peuvent être utilisées pouropérer un cancer du côlon: la laparotomie ou la cœlioscopie.

    La laparotomie consiste à ouvrir le ventre pour accéder aux organes(opération à ventre ouvert). Le chirurgien fait une incision verticaled’une vingtaine de centimètres sur l’abdomen, en partant du dessusdu nombril qu’il contourne, jusqu’au bas du ventre. Cette techniquepermet au chirurgien d’observer et de palper minutieusement toute lacavité abdominale avant de retirer la portion du côlon malade.

    La cœlioscopie (ou laparoscopie) est une technique chirurgicale plusrécente, à ventre fermé. Au lieu d’ouvrir l’abdomen, le chirurgien réalisetrois ou quatre petites incisions. Ces incisions lui permettent de passerune petite caméra ainsi que ses instruments chirurgicaux à l’intérieur del’abdomen. La caméra est reliée à un écran extérieur et le chirurgienopère en regardant l’écran. La cœlioscopie apporte des bénéfices à courtterme comme diminuer la douleur et les complications aprèsl’intervention, permettre une reprise plus précoce du transit, réduire ladurée d’hospitalisation ou encore préserver la paroi abdominale avec unbénéfice esthétique (pas de grande cicatrice). À long terme, elle entraîneun risque moins important d’occlusion* intestinale et d’éventration de laparoi abdominale. Elle est aussi efficace que la laparotomie pour enleverla portion de côlon malade.

    Le choix de l’une ou l’autre de ces techniques dépend descaractéristiques du cancer (taille et localisation de la tumeur) ainsi que deshabitudes et de l’expérience de l’équipe chirurgicale.

    3.3 COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION?

    L’intervention se déroule de la même façon par laparotomie ou parcœlioscopie. Elle commence par une phase d’observation pendantlaquelle le chirurgien examine le côlon et la cavité abdominale afin deconfirmer l’absence d’extension locorégionale de la tumeur et l’absencede métastase* au niveau du foie.

    Après cette phase d’observation, lechirurgien retire le segment du côlonoù se situe la tumeur, ainsi que la partiedu mesocôlon, le tissu graisseux quicontient les vaisseaux sanguins et lesganglions, reliée à ce segment. Ainsi :l si la tumeur est située dans la moitiédroite du côlon, le chirurgien retire lecôlon droit et la moitié droite du côlontransverse. C’est ce qu’on appelle unehémicolectomie droite ;

    La chirurgie

    Il est prouvé que l’arrêt du tabac quelques semaines avant uneintervention réduit les complications postopératoires.

  • l si la tumeur est située dans la moitiégauche du côlon, le chirurgienenlève le côlon gauche et la moitiégauche du côlon transverse. Onparle d’hémicolectomie gauche ;

    l si la tumeur est située dans ladernière portion du côlon, justeavant le rectum, le chirurgien retirele côlon sigmoïde. On parle desigmoïdectomie.

    Dans des cas plus rares, la totalité du côlon est enlevée (colectomietotale).

    L’objectif de la chirurgie est de réaliser l’ablation de la tumeur du côlonen obtenant des marges de la paroi du côlon saines et un curageganglionnaire satisfaisant. En effet, la qualité de l’exérèse chirurgicaleest un facteur pronostique de récidive* locale et de survie.

    Pour cette raison, dans tous les cas, une portion saine du côlon (aumoins 5 centimètres) doit être retirée de part et d’autre de la tumeurpour assurer une marge de sécurité et réduire le risque de récidive.

    La chirurgie

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    La chirurgie Une fois la portion du côlon atteinte enlevée, le chirurgien réalise une

    anastomose, c’est-à-dire qu’il recoud les deux extrémités du côlon, àl’aide de fils ou de pinces mécaniques. Cette étape de l’interventionpermet de reformer le conduit intestinal et de rétablir la continuitédigestive.

    Quand une stomie est-elle nécessaire?Une stomie ou « anus artificiel » correspond au raccordement du tubedigestif (intestin grêle ou côlon) à la peau. Les selles sont alors recueilliesdans une poche spéciale collée sur le ventre autour de la stomie. Le plussouvent temporaire, la stomie est indiquée dans deux cas:

    l le chirurgien décide de ne pas réaliser tout de suite la couture entreles deux segments digestifs, car il existe trop d’inflammation dansl’abdomen et le risque de non cicatrisation de la couture est tropimportant. Il réalise alors le plus souvent une colostomie, c’est-à-dire qu’il suture l’extrémité du côlon à la peau;

    l le chirurgien réalise une couture entre le côlon gauche et le rectumpar exemple après résection du côlon sigmoïde, mais la couturesemble fragile. Il peut réaliser une iléostomie, c’est-à-dire qu’il varaccorder la partie terminale du petit intestin (l’iléon) à la peau pourdériver de manière temporaire les selles afin d’éviter leur passageau niveau de la zone de suture.

  • La chirurgie

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    La chirurgie Cas particulier : la chirurgie en cas d’occlusion intestinale

    Parfois, le cancer du côlon est découvert à cause d’une occlusionintestinale : en grossissant, la tumeur bloque le passage des selles etdes gaz à l’intérieur du côlon. Cela provoque des douleurs abdominales,des vomissements et un arrêt total ou partiel des selles et des gaz. Lecôlon augmente de volume et, en l’absence de traitement, peut finirpar se perforer.

    L’occlusion nécessite le plus souvent une intervention chirurgicaleréalisée en urgence. Selon les cas, cette intervention consiste:

    l soit à réaliser une colostomie temporaire afin de dériver les selleset de décomprimer rapidement le côlon en évacuant les gaz et lesselles. Une deuxième intervention est programmée une semaineplus tard « à froid » pour retirer la tumeur, refermer la stomie etrétablir la continuité digestive;

    l soit à retirer d’emblée la tumeur en enlevant la portion du côlonatteinte. Pendant l’intervention, le chirurgien réalise un lavage dureste du côlon et rétablit le circuit digestif si le côlon n’est pas tropabîmé. Si le côlon a été trop abîmé, il réalise une colostomietemporaire. Dans ce dernier cas, une autre intervention chirurgicaleest programmée quelques mois plus tard pour refermer la stomieet rétablir le circuit intestinal ;

    l soit à réaliser une résection de tout le côlon. Cela peut êtreenvisagé, par exemple, dans le cas d’une tumeur du côlon gauchequi provoque une distension du côlon droit trop importante avecdes lésions à la limite de la perforation. La colectomie est alorsréalisée et le rétablissement du circuit consiste en une couture entrela partie terminale de l’intestin grêle (iléon) et la partie haute durectum.

    Pour éviter une intervention chirurgicale en urgence et une stomie,l’occlusion est de plus en plus fréquemment traitée par la mise en placed’une prothèse colique. Il s’agit d’un petit tube métallique qui est passépar l’anus et placé à l’intérieur du côlon au cours d’une coloscopie, sousanesthésie générale. Une fois en place, la prothèse plaque la tumeurcontre la paroi du côlon, ce qui libère le passage des selles. Quelquessemaines plus tard, une intervention chirurgicale est réalisée pour retirer,« à froid » et en même temps, la tumeur et la prothèse.

    Après un délai variant de 6 à 12 semaines, une nouvelle opération estprogrammée pour refermer la stomie, reformer le circuit intestinal etpermettre ainsi d’évacuer à nouveau les selles par la voie naturelle. C’estce qu’on appelle le rétablissement de la continuité intestinale.

    Pour en savoir plus sur la stomie, consultez les fiches « Stomie » surwww.e-cancer.fr/cancer-info

    Comment se déroule l’intervention chirurgicale en cas de métastases?Certaines métastases peuvent être retirées par chirurgie. On dit alorsqu’elles sont résécables. Le déroulement de l’intervention dépend de lalocalisation et du nombre de métastases.

    Si les métastases sont situées au niveau du péritoine* et qu’elles sontpeu nombreuses et très localisées, elles peuvent être retirées en mêmetemps que la tumeur primitive*.

    Si les métastases sont situées au niveau du foie, elles sont parfoisretirées en même temps que la tumeur primitive, mais le plus souventune deuxième intervention est programmée 2 ou 3 mois plus tard pourles retirer. Dans ce cas, une chimiothérapie est proposée entre les deuxopérations pour faire diminuer la taille des métastases et faciliter leurexérèse, autrement dit leur retrait. L’intervention consiste à retirer lapartie du foie malade. Le foie se régénère ensuite, ce qui permet d’enretirer une partie importante.

    En cas de métastases résécables au niveau des poumons, l’interventionchirurgicale est toujours réalisée en deux temps avec unechimiothérapie entre les deux opérations.

    Si les métastases ne sont pas opérables en raison de leur nombre oude leur inaccessibilité, des traitements médicaux sont proposés(chimiothérapie et thérapie ciblée*, voir page 33).

    http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-colon/Stomie/Emplacement-de-la-stomie

  • La chirurgie

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    3.4 QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION?

    À votre réveilUne fois l’intervention terminée, vous êtes amené en salle de réveil oùl’équipe médicale s’assure que votre réveil de l’anesthésie se passebien.

    Comme après toute intervention chirurgicale, des douleurs sontfréquentes dans la zone opérée. Elles sont systématiquement traitées,généralement par de la morphine ou l’un de ses dérivés (opioïde*). Sivous n’êtes pas suffisamment soulagé, signalez-le sans tarder à l’équipemédicale afin que le traitement soit adapté.

    Le plus souvent, vous réintégrez votre chambre le soir de l’intervention.

    Une sonde nasogastrique (petit tuyau qui passe par le nez et rejointl’estomac) placée pendant l’intervention permet d’évacuer lessécrétions de l’estomac. Elle est le plus souvent retirée le soir même.Rapidement, une alimentation liquide puis solide vous est proposée.

    Un drain (petit tuyau) est parfois mis en place dans l’abdomen pendantl’intervention. Il permet d’évacuer les liquides et les sécrétions (sang,lymphe*) qui peuvent s’accumuler au niveau de la zone opérée. Ce drainest retiré sur décision du chirurgien, souvent vers le quatrième jour aprèsl’opération.

    Une sonde urinaire peut également être mise en place pendantl’intervention pour permettre un contrôle du fonctionnement des reins.

    Enfin, pour éviter une phlébite*, un médicament anticoagulant vous estprescrit et les médecins vous demanderont de vous lever assezrapidement après l’intervention. De plus, le port de bas de contentionest fréquemment préconisé après l’opération.

    La durée d’hospitalisationLa durée d’hospitalisation est d’environ 7 jours. Elle varie cependant enfonction de l’intervention pratiquée, de la façon dont vous l’avezsupportée et de votre état de santé général.

    La chirurgie Si vous en avez besoin, un séjour en maison de convalescence peut vous

    aider à récupérer. Renseignez-vous auprès de l’équipe soignante pourobtenir les adresses et savoir comment vous organiser.

    Les analyses de la tumeurTout ce qui est retiré lors de l’intervention chirurgicale est envoyé dans leservice d’anatomopathologie* pour être analysé. On parle d’examenanatomopathologique. Il est réalisé par un médecin spécialiste appelépathologiste. Cet examen consiste à observer minutieusement à l’œil nu,puis au microscope les tissus prélevés afin de déterminer jusqu’où lescellules cancéreuses se sont propagées. Le pathologiste analyse la portiondu côlon retirée. Il vérifie notamment si les parties du côlon situées depart et d’autre de la tumeur (marge de sécurité) contiennent ou non descellules cancéreuses. Il analyse également les vaisseaux sanguins, lesvaisseaux lymphatiques* et les ganglions qui entouraient cette portion ducôlon. C’est grâce à cet examen que le stade* du cancer est défini et queles médecins peuvent décider si une chimiothérapie est nécessaire ounon après la chirurgie.

    Une recherche génétique est parfois réalisée sur le tissu cancéreux afinde connaître plus précisément ses caractéristiques. Cette recherche peutêtre utile pour choisir les médicaments à utiliser si un traitement médicalest prévu après la chirurgie.

    3.5 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES?

    La principale complication après une chirurgie du côlon est la fistuleanastomotique. Il s’agit du défaut de cicatrisation de l’anastomose, c’est-à-dire de la suture entre les deux parties restantes du côlon. Survenanthabituellement une semaine après l’opération, cette complication semanifeste le plus souvent par de la fièvre avec des douleurs abdominaleset un arrêt du transit digestif. Le diagnostic est fait par un scanner*abdominal qui précise la gravité: du simple abcès autour de l’anastomoseà la péritonite. Le traitement varie en fonction de la gravité: de la mise sousantibiotiques à la réintervention chirurgicale.

    Les autres complications chirurgicales possibles sont les complicationshémorragiques intra-abdominales (rares) et les abcès de paroi (traités leplus souvent par des soins infirmiers locaux).

  • La chirurgie

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    Les autres complications possibles sont l’infection urinaire (liée ausondage urinaire), les complications pulmonaires (pneumopathie) et laphlébite.

    Par ailleurs, des douleurs peuvent persister pendant quelques semainesaprès l’opération. Vous aurez donc un traitement antidouleur (antalgique)à prendre jusqu’à ce qu’elles aient totalement disparu. Une fatigue peutégalement être ressentie; elle est due notamment à l’anesthésie, auxpertes de sang ou encore à l’anxiété avant et après l’opération.

    Après l’opération, des troubles du transit intestinal sont fréquents :diarrhée, constipation, augmentation du nombre de selles. Ces troublessont variables selon les personnes et selon la portion du côlon qui a étéenlevée:

    l plus la portion du côlon enlevée est importante, plus les selles sontmolles; si le côlon a été entièrement retiré (colectomie totale), desdiarrhées sont importantes les premiers mois et diminuent ensuite;

    l si le côlon droit a été enlevé, les selles sont plus molles que si c’estle côlon sigmoïde (juste avant le rectum).

    Ces troubles s’améliorent le plus souvent au cours de la première année.Un régime alimentaire équilibré peut vous aider à retrouver un transitintestinal normal. Il faut éviter les aliments favorisant les diarrhées (jus defruits frais, céréales complètes, sauces ou fritures…) ou la constipation(riz, tapioca…). En cas de troubles, vous pouvez rencontrer un diététicienqui vous aidera à adapter votre alimentation.

    Des ordonnances vous sont remises avant votre sortie de l’hôpital poursoulager ou prévenir les éventuels effets secondaires. Un rendez-vousest également fixé quelques semaines plus tard avec le chirurgien afinqu’il vérifie si les suites de l’intervention sont normales. N’hésitez pas àcontacter votre chirurgien ou votre médecin traitant entre-temps si vousressentez des douleurs importantes non soulagées par les médicamentsou si vous observez des symptômes tels qu’une rougeur locale, unefièvre inexpliquée, un arrêt total des selles et des gaz ou des sécrétionsau niveau de la cicatrice.

    EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

    Comment l’opération va-t-elle se dérouler?Quels en sont les risques?Comment puis-je me préparer au mieux?À quoi dois-je m’attendre après l’opération?

    La chirurgie

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    Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

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    Plusieurs types de médicaments anticancéreux sont utilisés pour traiterles cancers du côlon: des médicaments de chimiothérapie et de thérapieciblée*. On les regroupe sous le nom de traitements médicaux.

    Il s’agit de traitements généraux (appelés aussi traitements systémiques)qui agissent dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre lescellules cancéreuses quelle que soit leur localisation, même si elles sontisolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.

    La chimiothérapie et les thérapies ciblées n’ont pas le même moded’action:

    l les médicaments de chimiothérapie agissent sur les mécanismesde la division cellulaire;

    l les thérapies ciblées bloquent des mécanismes spécifiques descellules cancéreuses.

    Les médicaments de thérapie ciblée utilisés actuellement dans letraitement des cancers du côlon font partie de la famille des anticorpsmonoclonaux (voir encadré).

    4. Les médicaments anticancéreux:chimiothérapie et thérapiescibléesDANS QUELS CAS UN TRAITEMENT MÉDICAL EST-IL INDIQUÉ?QUELS SONT LES MÉDICAMENTS ANTICANCÉREUX UTILISÉS?COMMENT SE DÉROULE LE TRAITEMENT EN PRATIQUE?QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES DES TRAITEMENTS MÉDICAUX?

    QU’EST-CE QU’UN ANTICORPS MONOCLONAL ?

    Les anticorps sont des protéines fabriquées par le système de défense del’organisme (système immunitaire). Leur rôle est de repérer et de neutralisercertaines substances étrangères comme les virus ou les bactéries. Pour lesneutraliser, l’anticorps se fixe sur la substance étrangère (antigène) qui est ensuiteéliminée par le système immunitaire.Les anticorps monoclonaux sont des anticorps produits en laboratoire, à partir d’un clonede cellule (d’où le terme monoclonal). Grâce à la recherche médicale, des anticorpsmonoclonaux « anti-cancer » ont pu être fabriqués. Ces anticorps ont la capacité derepérer et de bloquer certains mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses.

  • Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

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    4.1 DANS QUELS CAS UN TRAITEMENT MÉDICAL EST-IL INDIQUÉ?

    Les traitements médicaux ne sont pas systématiques. Leur utilité et leurefficacité dépendent du stade du cancer, c’est-à-dire de son étendue.Ainsi :

    l pour les cancers localisés, la chirurgie peut suffire à elle seule àguérir le cancer. Le risque de propagation des cellules cancéreusesest très faible à ce stade et les traitements médicaux ne sontgénéralement pas utiles. Dans certains cas, une chimiothérapiepeut être envisagée en complément de la chirurgie, notamment sila tumeur* présente des caractéristiques agressives;

    l si des ganglions* sont atteints par des cellules cancéreuses, unechimiothérapie est recommandée après la chirurgie. On parle dechimiothérapie adjuvante*. Elle a pour but de réduire le risque derécidive* et d’améliorer les chances de guérison;

    l pour les cancers présentant des métastases*, la chimiothérapie,associée ou non à des anticorps monoclonaux, est préconisée.Selon les cas, elle peut être administrée après la chirurgie, entredeux opérations, ou comme traitement principal si aucune chirurgien’est possible.

    4.2 QUELS SONT LES MÉDICAMENTS ANTICANCÉREUXUTILISÉS?

    Neuf médicaments sont actuellement utilisés pour traiter les cancers ducôlon.

    Un médicament peut être employé seul (monothérapie) ou, le plussouvent, en association avec d’autres médicaments (polythérapie). Uneassociation de plusieurs médicaments de chimiothérapie correspond àce que l’on appelle un schéma ou un protocole de chimiothérapie.

    Les médicaments employés, les doses administrées ainsi que le rythmedes cures* varient d’une personne à l’autre, en fonction descaractéristiques du cancer et de la tolérance au traitement. C’estpourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas.

    Les chimiothérapies utilisées pour les cancers avec métastases sontgénéralement plus longues. Le traitement peut durer de quelquessemaines à plus d’un an.

    D’autres médicaments ou associations de médicaments sont en coursd’étude. Ils peuvent vous être proposés dans le cadre d’essais cliniques*(voir page 17).

    Pour en savoir plus sur ces médicaments, consultez le site du ministèrede la santé www.portailmedicaments.sante.gouv.fr/

    4.3 COMMENT SE DÉROULE LE TRAITEMENT EN PRATIQUE?

    Le déroulement du traitement est soigneusement planifié par l’équipemédicale en fonction de votre situation. Le médecin qui vous prend encharge vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours detraitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés.

    La durée totale du traitement est variable. Il se déroule soit de façoncontinue, tous les jours pendant une période donnée, soit par curessuccessives (2 jours tous les 15 jours par exemple). Chaque cure estsuivie d’une période de repos.

    Avant chaque cure, un examen clinique et des examens de sang sontréalisés pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre letraitement. En cas d’anomalies (baisse importante du taux de globulesblancs par exemple), le traitement peut être remis à plus tard ou modifié.

    Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

    Chimiothérapie Anticorps monoclonaux5-fluoro-uracile (5FU).Forme injectable

    Bevacizumab (Avastin®). Forme injectable

    Capécitabine, 5FU en forme orale Cetuximab (Erbitux®). Forme injectable

    Tégafur uracile (UFT), dérivé du 5FU.Forme orale

    Panitumumab (Vectibix®). Forme injectable

    Oxaliplatine. Forme injectable

    Irinotécan. Forme injectable

    Raltitrexed. Forme injectable

    Pour les anticorps monoclonaux, le nom indiqué entre parenthèses correspond au nom decommercialisation du médicament.

    http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/

  • Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

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    Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées Les médicaments sont généralement injectés dans une veine, par

    perfusion*. Certains peuvent être donnés sous forme de comprimés:on parle de chimiothérapie orale (la capécitabine et le tégafur uracilesont des chimiothérapies orales).

    La chimiothérapie se déroule généralement à l’hôpital, en ambulatoire,c’est-à-dire que vous ne restez que le temps de la perfusion et rentrezchez vous le jour même. On parle aussi d’hospitalisation de jour. Dansde plus rares cas, elle peut être réalisée à domicile. Un soignant vientalors chez vous pour poser la perfusion et administrer les médicaments.

    Avant de commencer le traitement : la pose d’une chambreimplantableAdministrer les traitements médicaux dans des petites veines commecelles du bras peut être difficile. Elles sont fragiles et les injectionsrépétées deviennent vite douloureuses.

    Avant de commencer le traitement, la pose d’une chambre implantableest recommandée. On parle aussi de port-à-cath® ou encore de PAC.

    Ce dispositif est composé d’un petit boîtier (la chambre implantable) etd’un cathéter (tuyau souple et fin). Il est entièrement placé sous la peau,au cours d’une courte intervention chirurgicale et sous anesthésie locale.Si une chirurgie est prévue avant la chimiothérapie, le chirurgien peut enprofiter pour installer le dispositif pendant l’intervention, sous anesthésiegénérale. Le boîtier est placé au niveau du thorax et relié au cathéter quiest lui-même placé dans une veine. Après l’intervention, un examend’imagerie (radiographie* du thorax) est réalisé pour vérifier que ledispositif est placé correctement.

    À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans lachambre implantable, à travers la peau. Ce système limite les douleursliées aux piqûres répétées, car celles-ci sont beaucoup moins profondes.Il reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d’avoirune activité physique normale mais aussi de se baigner, de voyager, etc.

    Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont biensupportés. Une gêne peut néanmoins être ressentie en voiture à causede la ceinture de sécurité.

    Lorsqu’il n’est plus utile, le dispositif est enlevé lors d’une courteintervention chirurgicale.

    Pour en savoir plus sur le cathéter et la chambre implantable, consultezle guide Cancer info Comprendre la chimiothérapie.

    4.4 QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES?

    Les effets secondaires des traitements médicaux varient selon lesmédicaments utilisés, les dosages et les personnes.

    Certains effets secondaires peuvent être limités ou évités grâce à destraitements préventifs ou des conseils pratiques. Néanmoins, s’ilsdeviennent trop importants ou si vous ne supportez pas l’un desmédicaments utilisés, le traitement peut être remplacé par d’autresmédicaments ou interrompu pour permettre au corps de récupérer.

    Les effets secondaires les plus fréquents des médicaments utilisés pourtraiter le cancer du côlon sont présentés ci-après. Votre médecin vousindique de façon plus précise ceux qui peuvent vous concerner comptetenu de votre schéma de traitement.

    Nausées et vomissementsLes nausées commencent souvent le soir ou le lendemain de laperfusion. Elles durent rarement plus de 72 heures après le traitement.Elles ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements.

    Des phénomènes de nausées anticipatoires peuvent survenir : ellescommencent parfois dès l’entrée dans l’hôpital, avant le début de laperfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitementet peuvent être réduites par des médicaments ou par des techniques derelaxation.

    Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se rincer labouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures avant de manger.Les vomissements ne persistent en général pas plus de 48 heures aprèsle traitement.

    http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Comprendre-la-chimiotherapie

  • Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

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    Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées Un traitement est le plus souvent prescrit avant ou pendant la

    chimiothérapie pour réduire les risques de nausées et devomissements, y compris anticipatoires. Il s’agit de médicamentsappelés antiémétiques. Si ces effets secondaires surviennent malgré letraitement préventif et durent plus de deux ou trois jours, signalez-leà votre médecin.

    DiarrhéesUn risque de diarrhées est possible pendant la chimiothérapie. Untraitement préventif (antidiarrhéique) peut vous être prescrit.

    Une hospitalisation en urgence doit être envisagée en cas de diarrhéepersistante ou associée à de la fièvre ou des vomissements.

    Baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettesLes médicaments de chimiothérapie ont souvent des effetssecondaires sur le sang et la moelle osseuse. Ils peuvent entraîner :

    l une baisse du nombre de globules blancs (leucopénie), enparticulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou deslymphocytes (lymphopénie). Cette baisse entraîne un risque accrud’infection, car les moyens de défense du corps sont réduits ;

    l une baisse des globules rouges (anémie), chargés de transporterl’oxygène dans tout le corps. L’anémie se manifeste principalementpar une pâleur et une fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos;

    l une baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), responsablesde la coagulation du sang. Une diminution des plaquettes augmentele risque d’hématomes et de saignements.

    Une baisse importante et simultanée du nombre des globules blancs,des globules rouges et des plaquettes peut se produire. On parle alorsd’aplasie.

    Avant chaque cure de chimiothérapie, des prises de sang permettentde vérifier les taux de globules blancs, globules rouges et plaquettes.En dessous d’un certain seuil, la séance de chimiothérapie peut êtreremise à plus tard.

    Il est parfois nécessaire de prescrire des facteurs de croissance*lorsque la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rougesest trop importante. Dans de rares cas, une transfusion sanguine peutêtre réalisée en cas de baisse trop importante des globules rouges oudes plaquettes.

    En cas de fièvre (plus de 38°C pendant plus de 6 heures) ou si vous nevous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants),consultez immédiatement votre médecin.

    Lésions de la boucheLes muqueuses* de la bouche et du tube digestif sont particulièrementfragiles lors de la chimiothérapie. Certains médicaments dechimiothérapie (5FU ou capécitabine, par exemple) peuvent entraînerdes lésions à l’intérieur de la bouche et le long du tube digestif (aphtes,rougeurs, douleurs). On parle de mucite (inflammation d’unemuqueuse) ou encore de stomatite (mucite de la bouche).

    CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS

    À faire À éviter

    n Privilégier les aliments froids outièdes qui sont moins odorants queles aliments chauds.

    n Privilégier plusieurs petits repas,plutôt que deux repas traditionnelsplus longs à digérer.

    n Manger lentement afin de faciliter ladigestion.

    n Manger léger avant et après letraitement.

    n Éviter les aliments lourds difficiles àdigérer comme les aliments frits, grasou épicés.

    n Éviter de boire pendant les repas,mais boire plutôt avant ou après. Lesboissons gazeuses fraîches, à base decola notamment, aident parfois àdiminuer les nausées.

    n Supprimer le tabac.

    CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER L’APPARITION DE DIARRHÉES

    Privilégier une alimentation pauvre en fibres à base de riz, pâtes, pommes deterre vapeur, carottes, bananes bien mûres, gelée de coings, fromage à pâtecuite et biscottes.

  • Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

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    Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

    Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, prévenez votremédecin afin de recevoir un traitement adapté.

    Sensations d’engourdissement ou de fourmillementCertains médicaments de chimiothérapie ont un effet toxique sur lesnerfs (notamment les médicaments dérivés du platine, commel’oxaliplatine). Ils peuvent entraîner des troubles de la sensibilité, appelésparesthésies, qui se manifestent par des sensations d’engourdissement,de fourmillement ou de picotement qui peuvent être douloureuses ethandicapantes. Si ces symptômes persistent entre deux cures dechimiothérapie ou s’ils entraînent une gêne fonctionnelle (difficulté àsaisir un objet ou difficulté à marcher, par exemple), votre médecinarrêtera le traitement et le remplacera par d’autres médicaments.

    Perte d’appétitSi vous ne mangez pas suffisamment, vous perdrez du poids et desforces qui vous sont indispensables pour lutter contre la maladie. Vouspouvez rencontrer un diététicien qui vous aidera à adapter votrealimentation et vous donnera des conseils pour conserver le plaisir devous nourrir.

    Chute des cheveuxCet effet secondaire est peu fréquent dans les chimiothérapies du cancerdu côlon. Si elle survient (en cas de traitement par irinotécannotamment), la chute des cheveux (appelée alopécie) peut être difficileà vivre, car elle est un signe concret et visible de la maladie. Elle estsouvent progressive et toujours temporaire. Elle commence en général2 à 3 semaines après la première perfusion. Les cheveux commencent àrepousser environ 6 à 8 semaines après la fin du traitement. Les cils, lessourcils et les poils pubiens peuvent également tomber provisoirement.

    Vous trouverez des informations complémentaires dans le guideCancer info Traitements du cancer et chute des cheveux et sur www.e-cancer.fr/cancer-info

    Troubles cutanés et syndrome main-piedCertains médicaments de chimiothérapie (5FU, capécitabine) et dethérapie ciblée (cétuximab) peuvent entraîner des troubles au niveaude la peau: rougeurs, plaques, dessèchement, tiraillements, acné…

    Le syndrome main-pied est un trouble de la peau qui se manifeste auniveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Il se caractérisepar des rougeurs, un gonflement, une sécheresse ou des cloques.

    CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER L’APPARITION DE LÉSIONS DE LA BOUCHE

    À faire À éviter

    n Après les repas, réaliser des bains debouche prescrits par le médecin.

    n Se brosser régulièrement les dents avec une brosse à dents souple.

    n Sucer des glaçons, de la glace pilée, des glaces à l’eau et des sorbets, des bonbons à la menthe.

    n Boire beaucoup (eau minérale, thé,tisanes, boissons à base de cola).

    n Privilégier les aliments moelleux oumixés.

    n S’hydrater les lèvres en appliquant un lubrifiant gras (lanoline, vaseline,beurre de cacao).

    n Les aliments qui favorisentl’apparition d’aphtes, comme lesnoix, le gruyère ou l’ananas.

    n Les bains de bouche à based’alcool : ils dessèchent lamuqueuse de la bouche et risquent de provoquer dessensations de brûlure.

    n Le tabac et l’alcool, surtout dansles semaines qui suivent letraitement.

    n Les aliments trop épicés ou acides(jus de citron, vinaigrette,moutarde), secs, croquants ou durs.

    CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES TROUBLES CUTANÉS

    À faire À éviter

    n Appliquer régulièrement et généreusement un agent hydratantsur la peau (pain surgras).

    n Réaliser une manucure et une pédicureavant de commencer le traitement, si les mains et les pieds sont déjà un peu abîmés (présence de corne).

    n Porter des vêtements amples et des chaussures souples.

    n Se tremper les mains et les pieds dans de l’eau froide aussi souvent que souhaité (3 ou 4 fois par jour si possible, pendant 15 minutes).

    n L’exposition des mains et des piedsà la chaleur (soleil, bains chauds).

    n Les activités qui entraînent unfrottement de la peau ou unepression sur les mains (activitésménagères, conduite, jardinage…).

    n Les pansements adhésifs ou les bandages serrés.

    n La marche et la course à pied.

    http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Traitements-du-cancer-et-chute-des-cheveux

  • Les professionnels et leur rôle

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    Au cours de la maladie, vous rencontrez ou pouvez solliciter denombreux professionnels, que ce soit dans l’établissement dans lequelvous êtes suivi ou en ville. Voici, en quelques mots, en quoi consisteleur activité.

    5.1 LES MÉDECINS

    L’anatomopathologiste ou pathologiste est le médecin spécialiste quiexamine au microscope des cellules et des tissus prélevés au coursd’une biopsie ou d’une chirurgie. Son rôle est déterminant pour lediagnostic et l’orientation du choix des traitements lors de la réunionde concertation pluridisciplinaire.

    L’anesthésiste-réanimateur est le médecin spécialiste chargéd’effectuer et de surveiller l’anesthésie lors d’une opération chirurgicale.Avant l’opération, il vous examine au cours d’une consultation pré-anesthésique afin de déterminer la technique d’anesthésie la plusappropriée. Après l’intervention, il assure votre suivi en salle de réveilet prend en charge la douleur éventuelle.

    Le chirurgien est le médecin qui pratique les opérations chirurgicales.Les chirurgiens spécialisés dans les interventions au niveau du systèmedigestif sont appelés chirurgiens viscéraux.

    Le gastroentérologue est le médecin spécialiste de l’appareil digestif :œsophage, estomac, intestin grêle, côlon, rectum, foie, pancréas,vésicule biliaire. Il intervient dès le diagnostic et peut être associé auxdifférentes étapes de votre prise en charge.

    Le médecin généraliste suit vos différents problèmes de santé. Il a unrôle très important pour le diagnostic d’un cancer, pendant lestraitements et lors de la surveillance après les traitements. Il assure le

    5. Les professionnels et leur rôleLES MÉDECINSLES INTERVENANTS PARAMÉDICAUXLES AUTRES INTERVENANTS

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    Les médicaments anticancéreux: chimiothérapie et thérapies ciblées

    Si malgré cela votre peau devient rouge ou sensible, signalez-le à votremédecin sans attendre que les symptômes n’empirent. Des médicamentsantidouleur ou des soins locaux ou généraux peuvent les soulager.

    Réactions allergiquesComme tout médicament, les médicaments de chimiothérapie peuventêtre source d’allergie. Alertez votre médecin en cas de gonflement duvisage, des lèvres et de la langue, essoufflement, fièvre, réactionscutanées graves (démangeaisons, rougeurs, boutons), difficultés àrespirer, etc.

    EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER À VOTRE MÉDECIN

    Quel type de chimiothérapie me sera administré? De quelle façon?Quels sont les objectifs du traitement?Quels sont les effets secondaires? Que puis-je faire pour les limiter?Comment sont-ils traités?Le traitement se passe-t-il à l’hôpital ou à domicile?Combien de temps va durer le traitement?Comment est effectué le suivi?Y a-t-il des conseils alimentaires particuliers à suivre?

  • Les professionnels et leur rôle

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    lien avec l’hôpital ou la clinique par des contacts téléphoniques, descomptes rendus et des courriers médicaux. C’est souvent lui qui estchoisi comme médecin traitant.

    Le médecin traitant est le médecin que vous avez choisi et déclaréauprès de votre caisse d’Assurance maladie. Il coordonne vos soins,vous guide vers d’autres professionnels de santé, gère votre dossiermédical et assure une prévention personnalisée. Le médecin traitant estle plus souvent un médecin généraliste, mais ce peut être un spécialiste.Il peut être conventionné ou non, exercer dans un cabinet, à l’hôpital oudans toute autre structure de soins.

    L’oncologue ou cancérologue est le médecin spécialiste du cancer et deses traitements. Ce peut être un chirurgien spécialisé en cancérologie, unspécialiste de la chimiothérapie (oncologue médical) ou un spécialisted’organe (gastroentérologue).

    Le psychiatre est un médecin spécialiste des maladies mentales et destroubles psychologiques (dépression ou anxiété face à la maladie,difficultés relationnelles ou comportementales, etc.). Comme toutmédecin, il peut prescrire des médicaments.

    Le sexologue est un médecin ou psychologue formé à la sexologie, cequi lui permet de vous aider, vous ou votre partenaire, à gérer lesdifficultés sexuelles liées à la maladie et ses traitements.

    Le radiologue est le médecin spécialiste qui réalise et interprète desimages de parties du corps ou d’organes lors des examens deradiologie tels que la radiographie* ou l’échographie*. Il est assisté parun manipulateur de radiologie, technicien responsable du maniementdes appareils.

    5.2 LES INTERVENANTS PARAMÉDICAUX

    L’aide-soignant participe à vos soins en collaboration avec les infirmiers.

    Le diététicienprend en charge tous les problèmes nutritionnels dont ceuxen rapport avec le cancer et ses traitements. Il peut vous aider, notammentaprès une intervention chirurgicale ou une colostomie*, à adapter votrealimentation pour retrouver rapidement un transit intestinal normal.

    L’infirmier est chargé de la réalisation des soins, de la surveillance et del’administration des traitements prescrits par le médecin. Il exerce sonactivité au sein d’un établissement de soins ou en libéral.

    Le stomathérapeute est un infirmier spécialisé dans la prise en chargedes personnes dotées d’une stomie*. Il est chargé de les aider àrechercher l’appareillage qui leur convient le mieux et leur apprendre àle manipuler. Il accompagne les patients pour qu’ils puissent reprendreune vie personnelle, familiale, professionnelle et sociale normale.

    5.3 LES AUTRES INTERVENANTS

    L’assistant social est un professionnel du domaine social qui vousaccompagne et vous aide à résoudre vos difficultés économiques etsociales. Vous pouvez contacter l’assistant social au sein del’établissement de santé où vous êtes suivi ou en ville.

    Le psychologue est un professionnel spécialiste de l’écoute et formé àaider des personnes en situation de souffrance psychique. Il peut vousassurer un soutien et un suivi psychologique par des entretiensindividuels ou en groupe. Lorsqu’il travaille en cancérologie, on parleaussi de psycho-oncologue ou d’oncopsychologue.

    Le socio-esthéticien aide à la qualité de vie des personnes hospitaliséespar la mise en œuvre de soins esthétiques : coiffure, maquillage,manucure, etc.

    Le sophrologue propose des techniques de soutien fondées sur desexercices de respiration consciente, des visualisations positives et desmassages de détente.

    Les professionnels et leur rôle

  • Questions de vie quotidienne

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    La survenue de la maladie et la mise en place de vos traitementsentraînent d’importants changements dans votre vie quotidienne.Des solutions existent afin d’assurer la meilleure conciliation entre laprise en charge médicale de votre maladie et votre vie au quotidien.

    6.1 QU’EST-CE QUE L’ALD?

    Selon la définition de l’Assurance maladie, une affection de longue durée(ALD) est une maladie qui nécessite un suivi et des soins prolongés (plusde 6 mois) et des traitements coûteux ouvrant droit à une prise en chargeà 100 %. Le cancer fait partie des affections de longue durée.

    Le taux de prise en charge à 100 % concerne les soins et les traitementsen rapport avec votre maladie. Cependant, certains frais ne sont pas prisen charge à 100 %. Il s’agit notamment du forfait hospitalier (coût del’hébergement, de la restauration et de l’entretien des chambres pendantune hospitalisation) et des soins dont le coût dépasse le tarif de la Sécuritésociale. La part non remboursée par l’Assurance maladie est à votrecharge ou peut être remboursée par votre mutuelle complémentaire sivous en avez une.C’est votre médecin traitant qui établit le formulaire pour demandervotre prise en charge à 100%. Il adresse ce document, appelé protocolede soins, au médecin conseil de l’Assurance maladie. Après accord de cedernier, le protocole de soins vous est retourné. Il vous informe sur laprise en charge médicale de votre maladie et sur vos remboursements.Cependant, si le diagnostic est fait à l’hôpital ou dans un contexted’urgence, il se peut que la première demande de prise en charge soitétablie par un médecin hospitalier ou un spécialiste. Dans ce casdérogatoire, la prise en charge est ouverte pour 6 mois. Pendant cettepériode, vous devez régulariser votre situation et pour cela contactervotre médecin traitant qui rédige un nouveau protocole de soins.

    6. Questions de vie quotidienneQU’EST-CE QUE L’ALD?LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT LES TRAITEMENTSLES AIDES À DOMICILEBÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUELES PROCHES

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  • Questions de vie quotidienne

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    6.2 LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT LES TRAITEMENTS

    La vie professionnelle est souvent perturbée par la maladie, soit parceque vous êtes trop fatigué, soit parce que les effets secondaires causéspar le cancer ou les traitements vous empêchent de travailler.

    Pendant les traitements, un arrêt de travail de quelques semaines ouquelques mois est fréquent. Vous pouvez alors bénéficier d’indemnitésjournalières qui compensent en partie la perte de vos revenusprofessionnels. Les conditions pour obtenir ces indemnités sontvariables selon les statuts professionnels (salarié, fonctionnaire,travailleur indépendant, demandeur d’emploi, profession libérale, etc.).Pensez à prévenir votre ou vos employeurs dès le premier jour de votrearrêt de travail. Cela permettra de conserver un bon contact et facilitera,à terme, une reprise du travail dans les meilleures conditions.

    6.3 LES AIDES À DOMICILE

    Lorsque l’on suit un traitement ou que l’on rentre chez soi après unehospitalisation, il est parfois difficile de s’occuper des tâchesquotidiennes. Une aide à domicile peut alors s’avérer utile. Derrière ceterme, outre l’aide à domicile, on trouve différents métiers tels quel’auxiliaire de vie sociale ou la technicienne de l’intervention sociale etfamiliale.

    Ces professionnels ont diverses compétences et peuvent vous aiderdans:

    l les gestes du quotidien comme la toilette, le lever ou l’alimentation;l les activités domestiques comme l’entretien du logement et dulinge, les courses ou la préparation des repas;

    l les démarches administratives;l l’organisation de la vie familiale comme aller chercher les enfants àl’école.

    Il est parfois possible de bénéficier d’un soutien financier qui prend encharge une partie des frais engendrés par l’aide à domicile. Plusieursdispositifs existent. Ils sont conditionnés par votre âge, votre situation ouvos ressources.

    Pour en savoir plus sur vos droits, sur les aides et sur les démarches,vous pouvez: prendre contact avec votre caisse d’Assurance maladie;consulter le guide Cancer info Démarches sociales et cancer ; faire appelà l’assistante sociale de l’établissement dans lequel vous êtes suivi.

    6.4 BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE

    La maladie peut être source de souffrance psychologique. L’angoissedu lendemain, la perte de repères, l’altération de l’image du corps, ladifficulté à communiquer avec ses proches sont autant de facteurs quipeuvent être déstabilisants et rendre vulnérable.

    Chaque personne vit la maladie et les traitements de manière différente,selon son histoire, sa personnalité et ses relations familiales, sociales,professionnelles. Dans tous les cas, il est important d’exprimer sesdoutes et ses craintes et d’en parler à l’équipe soignante. Vous pourrezainsi être écouté et bénéficier, si nécessaire, d’un soutien psychologique.

    Selon vos besoins et vos souhaits, vous pouvez être orienté vers unprofessionnel (psychologue ou psychiatre), vers des groupes de paroleou vers des associations de patients.

    Consulter un professionnelLa consultation d’un psychologue ou d’un psychiatre est prise en chargepar l’Assurance maladie si vous consultez à l’hôpital ou dans un centremédico-psychologique (CMP).

    Participer à un groupe de paroleLes groupes de parole peuvent être organisés à l’initiative del’établissement hospitalier ou d’associations. Animés par desprofessionnels, ils permettent d’échanger, de rencontrer des personnesconfrontées aux mêmes problèmes ou aux mêmes inquiétudes. Cesgroupes peuvent vous aider à vous exprimer entre autres sur des sujetsque vous n’évoquez pas forcément avec votre entourage.

    Rencontrer une association de patientsIl existe de nombreuses associations de patients ou de proches depersonnes malades. Leurs modes d’intervention sont variés mais leurrôle est important. Elles peuvent vous apporter, ainsi qu’à vos proches,

    Questions de vie quotidienne

    http://www.ameli.fr/http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Demarches-sociales-et-cancer

  • Ressources utiles

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    7.1 LA PLATEFORME CANCER INFO

    Cancer info, le service téléphonique: 0805 123 124 (service et appel gratuits)Une équipe constituée de spécialistes de l’information sur les cancersrépond à vos questions qu’elles soient d’ordre pratique, médical ousocial, du lundi au samedi, de 9 heures à 19 heures. Vous pouvez aussiaccéder à un service d’écoute animé par des psychologues et à unepermanence juridique animée par des avocats.

    Cancer info, la rubrique internet : www.e-cancer.fr/cancer-infoLa rubrique Cancer info du site de l’Institut National du Cancer donneaccès à des informations détaillées sur le cancer du côlon, ses traitements,la vie pendant et après la maladie, les associations près de chez vous, etc.

    Cancer info, les guides (disponibles gratuitement sur www.e-cancer.fr)

    l Démarches sociales et cancer (2009)l Support d’information sur les droits sociaux, ce guide a pour butd’aider les personnes malades et leurs proches à s’orienter dans leursdémarches auprès des différents services sociaux et administratifs.

    l Traitements du cancer et chute des cheveux (2009)l Ce guide répond de manière complète, pratique et illustrée, auxquestions qui peuvent se poser sur la chute des cheveux associée àcertaines chimiothérapies ou radiothérapies.

    l Comprendre la chimiothérapie (2008)l Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par chimiothérapie àmieux comprendre le principe de ce traitement, à faciliter la prise en chargede ses effets secondaires et à mieux le vivre au quotidien.

    7. Ressources utilesLA PLATEFORME CANCER INFOLES ASSOCIATIONS

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    un soutien sur le plan humain ou social, des informations ou un moyende rencontre et d’échanges.

    Pour en savoir plus sur les aspects psychologiques de la maladie,consultez le guide Vivre pendant et après un cancer.Pour connaître les coordonnées des associations près de chez vous,rendez-vous sur www.e-cancer.fr/cancer-info.

    6.5 LES PROCHES

    Accompagner une personne atteinte d’un cancer est une épreuvedifficile. L’investissement personnel auprès d’une personne malade estéprouvant, tant sur le plan physique que psychologique.

    Proposer à vos proches de lire ce guide peut les aider à mieuxcomprendre la période que vous traversez.

    Des psychologues et psychiatres sont généralement présents dans lesétablissements de santé et peuvent accueillir autant les personnesmalades que leur entourage. Par ailleurs, des associations d’ancienspatients et de bénévoles proposent un soutien particulier aux proches,notamment à travers des groupes de parole. N’hésitez pas à vousrenseigner auprès de l’établissement où vous êtes suivi ou de la Liguenationale contre le cancer.

    Des informations détaillées à destination des proches figurent dans leguide Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer.

    Questions de vie quotidienne

    http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Cancer-Infohttp://www.e-cancer.frhttp://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Cancer-Infohttp://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Vivre-pendant-et-apres-un-cancer

  • Glossaire

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    Ce glossaire définit les termes scientifiques que vous pouvez entendretout au long des traitements.

    a. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    adjuvant: se dit d’un traitement qui complète un traitement principalafin de prévenir un risque de récidive* locale ou de métastases*.

    anatomopathologie: spécialité médicale qui consiste à observer et àétudier des organes, des tissus ou des cellules, prélevés sur le patientpour repérer et analyser des anomalies liées à une maladie. L’examen sefait d’abord à l’œil nu, puis au microscope. On parle aussid’anatomocytopathologie ou encore d’« anapath ».

    antécédent: fait antérieur concernant la santé du patient ou de safamille qu’il est nécessaire de connaître pour mieux prendre en chargele patient.

    anticoagulant:médicament qui diminue la coagulation du sang, évitantainsi la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins.

    c. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    cancer : maladie provoquée par la transformation de cellules quideviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellulesdéréglées finissent par former une masse qu’on appelle tumeurmaligne.

    coloscopie: technique d’exploration de l’intérieur du rectum ou ducôlon avec un tube souple, un endoscope, introduit par l’anus. Unecoloscopie permet également d’effectuer des prélèvements sinécessaire. C’est un examen pratiqué le plus souvent sous anesthésiegénérale.

    8. Glossaire

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    l Les essais cliniques en cancérologie: les réponses à vos questions(2008)

    l Ce guide répond aux questions que les patients peuvent se poserlorsqu’un essai clinique leur est proposé: quel est l’objectif? existe-t-il des risques? comment prendre la décision? etc.

    l Douleur et cancer (2007)l Ce guide a pour objectif de répondre aux questions des patients surles douleurs liées au cancer et de faciliter leur prise en charge.

    l Vivre pendant et après un cancer (2007)l Ce guide a pour but d’accompagner le patient dans les changementsque peuvent entraîner la maladie et ses traitements, sur le planpsychologique, émotionnel, relationnel ou familial.

    l Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer (2006)l Ce guide a pour objectif de permettre aux proches de mieux cerner lerôle qu’ils peuvent jouer auprès de la personne malade.

    l Fatigue et cancer (2005)l Ce guide a pour objectif d’aider les patients et leurs proches àcomprendre les causes de la fatigue associée au cancer et à faciliter saprise en charge.

    7.2 LES ASSOCIATIONS

    Ligue nationale contre le cancerLa Ligue nationale contre le cancer apporte aux malades et à leursproches un soutien moral, psychologique, matériel et financier. Elle estprésente partout en France à travers ses 101 comités départementaux.Pour connaître et accéder à ses services, appelez le 0810 111 101 (prixd’un appel local) ou connectez-vous sur www.ligue-cancer.net/

    Fédération des stomisés de FranceAssociation créée pour venir en aide aux patients stomisés, laFédération des stomisés de France (FSF) comprend 58 antennes localesréparties sur la France; www.fsf.asso.fr/

    Ressources utiles

    http://www.ligue-cancer.net/http://www.fsf.asso.fr/

  • Glossaire

    5554

    colostomie: raccordement, temporaire ou permanent, de l’intestin auventre par une petite ouverture. Créée lors d’une opération chirurgicale,cette ouverture est destinée à évacuer les selles lorsqu’elles ne peuventplus être rejetées normalement. Celles-ci sont alors recueillies dans unepoche spéciale, collée sur le ventre. Le terme d’anus artificiel est parfoisutilisé.

    cure: séance au cours de laquelle sont administrés les médicaments dechimiothérapie.

    e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    échographie: examen indolore qui permet de regarder l’intérieur ducorps à travers la peau, grâce à une sonde qui produit des ultrasons.

    essai clinique: étude scientifique menée avec les patients, dontl’objectif est de rechercher de meilleures modalités de prise en chargedu cancer. Un essai clinique peut porter sur la prévention, le dépistage,le diagnostic, un traitement ou la qualité de vie. Seuls les patients qui lesouhaitent participent à un essai clinique. Ils doivent recevoir uneinformation écrite et orale. À tout moment, ils peuvent revenir sur leurdécision et quitter l’étude.

    f. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    facteur de croissance : substance qui régule la croissance et lamultiplication de cellules. Les facteurs de croissance agissent parl’intermédiaire de récepteurs disposés à la surface des cellules.

    g. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    ganglion: petit renflement le long des vaisseaux lymphatiques*.Souvent disposés en chaîne ou en amas, les ganglions sont soitsuperficiels (dans le cou, l’aisselle, l’aine), soit profonds (dans l’abdomen,le thorax). Ils assurent un rôle essentiel dans la protection du corpscontre les infections ou les cellules cancéreuses.

    l. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    lymphe: liquide légèrement coloré produit par le corps. La lymphetransporte les globules blancs et évacue les déchets des cellules. Lalymphe circule dans des vaissea