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LA FICHE TECHNIQUE Substrat et repiquage 1/2 Centre de Ressources Biologiques Citrus Inra-Cirad - Centre Inra de Corse - 20230 San Giuliano (d’après Jacquemond et al. 2013) La qualité du substrat des pots de repiquage est un paramètre essentiel. Pour obtenir un support de culture offrant les meilleures garanties de croissance des plants, il convient de respecter certaines règles de base, relatives aux qualités physiques, biologiques et chimiques de ce support. Un bon substrat doit respecter un équilibre convenable entre sa porosité,cest-à-dire son aération, et sa capacité de rétention deau. Le sable fin est par exemple déconseillé pour la conduite de plants dagrumes en pépinière, mais une terre sableuse dalluvions peut parfaitement convenir. Milieu de base Amendements Oligoéléments Écorces de pin compostées Sable grossier Tourbe brune 600 L 290 L 100 L Calcaire broyé Chaux éteinte Dolomie Superphosphate 5 L 1 L 2 L 1 L Sulfate de fer Sulfate de cuivre Sulfate de zinc Sulfate de manganèse Molybdate d’ammonium Acide borique 150 g 83 g 34 g 37 g 0,3 g 75 g Pour aérer un substrat lourd, différents apports peuvent être choisis : - écorces de pin, - billes dargile expansée, - perlite, - vermiculiteUn substrat peut être constitué de différents mélanges, comprenant par exemple du sable grossier, de la terre, de la tourbe ou encore du compost ; un exemple de mélange optimal est donné dans le tableau suivant : Tableau 1. : Exemple de formulation optimale pour un 1 m3 de substrat pour la culture de citranges comme porte-greffe du clémentinier (Porosité 23 % du volume, Capacité de rétention 30 % du poids). Laération est un paramètre particulièrement important pour le support denracinement. Schématiquement, un support de culture bien dosé doit comporter 15 à 25 % dair, 25 à 30 % deau, pour 50 à 60 % de particules solides. Le pH doit rester proche de la neutralité ; les pH trop acides (< 5,5) ou trop alcalins (> 7,8) sont à éviter. Dautre part, il a été démontré que lutilisation dun support de culture correctement mycorhizé permet de réaliser des économies substantielles dengrais chimiques. Les mycorhizes sont des associations symbiotiques entre un champignon (le genre Glomus est le plus répandu) et les racines dune plante. En Corse, le sable de rivière est naturellement et abondamment mycorhizé. Enfin, labsence de nématodes dans le substrat doit être stricte. La réutilisation de substrat est à proscrire afin déviter tout risque de propagation de contaminations. Dans un pot, il faut optimiser la zone centrale (figure1) : au-dessus, le substrat est trop sec pour que les racines se développent, en dessous, les racines pourrissent. Il faut donc veiller à une fréquence dirrigation suffisante pour maintenir lhumidité nécessaire sans provoquer de pourriture des racines. La quantité deau et la fréquence dirrigation sont variables en fonction du système dirrigation, du substrat, du volume du pot, du type de porte-greffe, des températures et de lâge du plant. Il ne faut généralement pas retenir leau à la sortie du pot (soucoupe). Figure 1. : Différentes zones détat du substrat dans un pot de culture

Les jardineurs du Centre Corse | Le jardinage amateur au ......Substrat et repiquage 2/2 Quand les plants atteignent 5 à 10 centimètres de haut, après semis, ils doivent être repiqués

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  • LA FICHE TECHNIQUE

    Substrat et repiquage 1/2

    Centre de Ressources Biologiques Citrus Inra-Cirad - Centre Inra de Corse - 20230 San Giuliano (d’après Jacquemond et al. 2013)

    La qualité du substrat des pots de repiquage est unparamètre essentiel. Pour obtenir un support deculture offrant les meilleures garanties de croissancedes plants, il convient de respecter certaines règlesde base, relatives aux qualités physiques,biologiques et chimiques de ce support. Un bonsubstrat doit respecter un équilibre convenableentre sa porosité, c’est-à-dire son aération, et sacapacité de rétention d’eau. Le sable fin est parexemple déconseillé pour la conduite de plantsd’agrumes en pépinière, mais une terre sableused’alluvions peut parfaitement convenir.

    Milieu de base Amendements Oligoéléments

    Écorces de pin compostéesSable grossierTourbe brune

    600 L290 L100 L

    Calcaire broyéChaux éteinteDolomieSuperphosphate

    5 L1 L2 L1 L

    Sulfate de ferSulfate de cuivreSulfate de zincSulfate de manganèseMolybdate d’ammoniumAcide borique

    150 g83 g34 g37 g0,3 g75 g

    Pour aérer un substrat lourd, différents apportspeuvent être choisis :

    - écorces de pin,- billes d’argile expansée,- perlite,- vermiculite…

    Un substrat peut être constitué de différentsmélanges, comprenant par exemple du sablegrossier, de la terre, de la tourbe ou encore ducompost ; un exemple de mélange optimal est donnédans le tableau suivant :

    Tableau 1. : Exemple de formulation optimale pour un 1 m3 de substrat pour la culture de citranges comme porte-greffedu clémentinier (Porosité 23 % du volume, Capacité de rétention 30 % du poids).

    L’aération est un paramètre particulièrementimportant pour le support d’enracinement.Schématiquement, un support de culture bien dosédoit comporter 15 à 25 % d’air, 25 à 30 % d’eau,pour 50 à 60 % de particules solides.

    Le pH doit rester proche de la neutralité ; les pHtrop acides (< 5,5) ou trop alcalins (> 7,8) sont àéviter.

    D’autre part, il a été démontré que l’utilisation d’unsupport de culture correctement mycorhizé permetde réaliser des économies substantielles d’engraischimiques. Les mycorhizes sont des associationssymbiotiques entre un champignon (le genre Glomusest le plus répandu) et les racines d’une plante. EnCorse, le sable de rivière est naturellement etabondamment mycorhizé.

    Enfin, l’absence de nématodes dans le substrat doitêtre stricte. La réutilisation de substrat est à proscrireafin d’éviter tout risque de propagation decontaminations.

    Dans un pot, il faut optimiser la zone centrale(figure1) : au-dessus, le substrat est trop sec pourque les racines se développent, en dessous, lesracines pourrissent.

    Il faut donc veiller à une fréquence d’irrigationsuffisante pour maintenir l’humidité nécessaire sansprovoquer de pourriture des racines. La quantitéd’eau et la fréquence d’irrigation sont variables enfonction du système d’irrigation, du substrat, duvolume du pot, du type de porte-greffe, destempératures et de l’âge du plant. Il ne fautgénéralement pas retenir l’eau à la sortie du pot(soucoupe).

    Figure 1. : Différentes zones d’état du substrat dans un pot de culture

  • Substrat et repiquage 2/2

    Quand les plants atteignent 5 à 10 centimètres dehaut, après semis, ils doivent être repiqués sousserre ou en tunnel dans des conteneurs de 5 à 7litres (choisir des pots beaucoup plus hauts quelarges).

    Un tri est effectué au moment du repiquage, afind’éliminer, dès les premières semaines, les plantsparaissant anormaux. Ce tri concerne en premier lieules plants dont la racine forme une « crosse », un« col de cygne » ou un « tire-bouchon » pouvantfreiner le développement (Figure 2).

    D’autre part, sont éliminés les plants trop petits, tropgrands, ainsi que ceux dont les feuilles ne sont pasconformes à la variété. Ces plantules sontprobablement issues d’embryons zygotiques,génétiquement différents de la variété de porte-greffeque l’on cherche à multiplier.

    Les plants repiqués peuvent être élevés sous serre-verre, sous chapelle ou en tunnel, en gardant àl’esprit que leur croissance végétative est freinée parle manque de lumière et qu’elle s’arrête en dessousde 13 °C (Figure 3).

    Le plant doit pousser le plus droit possible, afin defaciliter le futur greffage. Les ramifications, souventémises suite à une arcure, doivent être évitées : ilfaut donc tuteurer le porte-greffe et si nécessaire,régulièrement supprimer les rejets pour le former surune tige. Les plants mettent plus ou moins de tempsà se développer avant d’atteindre le diamètre optimalpour recevoir le greffon : en Corse, il faut compter auminimum neuf mois après le repiquage pour lescitranges et un an pour les Poncirus.

    Figure 2. : Exemples de plantules avant repiquage ; A : plantule sans défaut ; B : crosse ; C : col de cygne ; D : tire-bouchon

    A B C D

    Figure 3. : Porte-greffe d’agrumes après repiquage.

    LA FICHE TECHNIQUE

    Centre de Ressources Biologiques Citrus Inra-Cirad - Centre Inra de Corse - 20230 San Giuliano (d’après Jacquemond et al. 2013)

  • Le semis 1/2

    Afin de garantir la multiplication conforme(reproduction des caractères à l'identique) des plantspar semis, les variétés utilisées comme porte-greffedoivent être capables de produire des embryonsgénétiquement identiques au parent maternel (l’arbresur lequel on a prélevé le fruit et donc les graines) :ces embryons sont contenus dans des graines dites« polyembryonnées ».

    Le clémentinier, comme le pamplemoussier ou lecédratier, ne produit qu'un seul embryon par graine,résultant de la fécondation entre les cellulesgerminales de l'ovule et du pollen : c'est l'embryonzygotique. Le plant qui en découlera seraobligatoirement le résultat d'un mélange génétique,donc de caractères, entre le parent maternel et lepollinisateur (parent paternel).Chez beaucoup d'autres variétés d’agrumes, le pépinrenferme plusieurs embryons et donc plusieursplantules peuvent se développer à partir d’une seulegraine (cf. photo) ; il est dit polyembryonné. Sil'embryon résultant de la fécondation (l’embryonzygotique) est bien présent, les autres ont une touteautre origine. Ils proviennent du développement decellules du tissu nourricier de l’ovaire (le nucelle) etsont nommés "embryons nucellaires".Provenant de cellules maternelles, ces embryonsnucellaires sont génétiquement identique au parentmaternel et permettront de produire des plantsidentiques à l'arbre mère. Le développement desembryons nucellaires est en règle générale plusrapide que celui de l’embryon zygotique, qui avorteou s’atrophie : le semis de pépins prélevés sur unarbre d’une variété polyembryonnée permet ainsid’obtenir de 70 à 98 % de plantules conformes àcette variété.

    Les variétés utilisées comme porte-greffe doivent par conséquent être polyembryonnéespour pouvoir être multiplié à l’identique par semis.

    La polyembryonnie chez les agrumes :

    Dans le premier mois, les jeunes plantules sonttrès sensibles à l’excès d’eau qui favorise la« Fonte des semis », maladie qui se propaged’une plantule à l’autre et qui provoque leurdépérissement par secteurs entiers (figure 1). Lessymptômes peuvent être causés par de nombreuxchampignons tels que Scleroctinia ou Rhizoctonia.Une pourriture de couleur brune se développe auniveau du collet, les plantules se dessèchent,deviennent filiformes et enfin s'affaissent. Uneirrigation maîtrisée et l’ombrage des plantulespermettent de limiter les risques de Fonte dessemis.

    Les conditions ambiantes optimales pour lacroissance des jeunes plants sont :- de 28 à 30 °C le jour, et 18 à 20 °C la nuit,- La température du substrat d’enracinement

    doit être maintenue au dessus de 18-20 °C.- En Méditerranée, en serre, le début du

    printemps reste la période idéale pour semerles graines de porte-greffe (mars - avril), maisles semis peuvent être réalisés depuis la fin dumois de février jusqu’en juin : la mise en œuvred’un système chauffant en hiver et refroidissanten été peut être nécessaire.

    - L’humidité relative peut varier entre 60 et80% ;

    - l’éclairage naturel ou artificiel doit atteindre aumoins 2 500 lux pendant 13 à 14 heures parjour.

    Un passage au froid favorise en général lalevée de dormance des semences, plusparticulièrement pour les Poncirus et leurshybrides.

    La zone de semis doit être propre et désinfectée avant le semis

    Figure 1. : Fonte dans un semis de Citrus volkameriana.

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  • Le semis 2/2

    Technique de semis :

    - Semis en rangs, dans des caisses oustructures de semis à fond grillagé (figure 2) :La croissance du pivot étant automatiquementarrêtée au contact de l’air, le fond ajouré permetau jeune système racinaire d’amorcer très tôt sadivision et sa croissance diamétrale, ce quirenforce sa vigueur au moment du repiquage.

    Figure 2. : Caisses de semis

    - Semis en godets individuels assez profonds, enforme de tube : Cette technique permet, aprèslevée, d’homogénéiser les semis en regroupantles plants de même vigueur (figure 3).

    Figure 3. : Semis en godets individuels

    Chaque lot de godets, ou de caisses de semis,doit être étiqueté le jour du semis en indiquant lenom de la variété, la date du semis et le numérod’introduction.

    Chaque graine doit être positionnée à plat sur le substrat et recouverte d’une fois et demie sa

    hauteur avec un substrat très léger, de la tourbe tamisée par exemple. Les semis doivent

    être irrigués et maintenus humides pendant toute la période précédant la levée.

    Le substrat destiné aux semis doit être drainant et àusage unique afin d’éviter tout risque decontamination.

    Les différents types de mélanges conseillés sont :

    - Perlite et sable de rivière (50-50), donne de bonsrésultats, les jeunes racines s’y endurcissentrapidement.

    - Tourbe et sable (2/3 : 1/3)- Tourbe

    L’irrigation se fait principalement par un systèmeautomatisé. Elle peut être complétée manuellementsi nécessaire. Il est important de maintenir unehumidité du substrat adaptée tout en évitant lesinsuffisances et les excès qui induisent des fontes desemis (figure 1).

    LA FICHE TECHNIQUE

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  • Récolte, traitement et conservation des greffons

    La récolte des greffons, en serre ou en parc à boisen plein champ, doit se faire avec un sécateurdésinfecté, entre chaque arbre, à l’eau de Javel.

    La récolte en verger ou en serre doit se faire :- Sur des arbres non stressés (ne manquant ni

    d’eau, ni d’engrais par exemple…).- En verger, elle ne doit pas avoir lieu les jours de

    grand vent ou de grande chaleur, qui favorisent ledessèchement des greffons.

    Le type de bois ramassé dépend de la technique degreffage qui sera utilisée (cf. LA FICHE TECHNIQUE). Il est préférable d’essayer de prélever lesgreffons plutôt sur des rameaux de l’année,légèrement aoûtés et cylindriques. Dans la mesuredu possible les baguettes dites triangulées ouanguleuses sont à éviter. Certaines techniques degreffage, telles que la greffe en couronne sur porte-greffe en pépinière en plein champ, encore pratiquéedans certains pays méditerranéens, demandent larécolte de baguettes d’un diamètre plus importantque celui des rameaux de l’année, (supérieur à 0,5cm).Une fois récoltée, la baguette comportant unedizaine d’yeux est effeuillée en sectionnant chaquefeuille entre le limbe et le pétiole. Il est possible desectionner les éventuelles épines dans leur zonesupérieure (le plus loin possible de l’œil) pour rendreplus confortable le conditionnement, le transport et legreffage.

    Les baguettes issues d’un même arbre sontregroupées par lot de 20 à 30 et chaque lot estcorrectement étiqueté (nom de la variété, numérod’enregistrement, numéro de l’arbre, de laparcelle ou de la serre, date de récolte et quantitéestimée de greffons utilisables).Les baguettes peuvent être trempées dans unesolution de fongicide et dans une solutiond’insecticide homologués. Après traitement lesgreffons doivent sécher dans un endroit frais etombragé afin d’éviter tout risque de dessiccation. Legreffage peut avoir lieu directement après récolte et ilest même conseillé d’organiser la récolte des bois degreffe en fonction des besoins du chantier degreffage, de manière à ce que le matériel végétalsouffre le moins possible.

    Si un stockage est nécessaire, les greffonsd’agrumes peuvent être conservés pendant plusieursmois dans un sac plastique à basse température.Les baguettes de la même variété destinées à laconservation sont placées dans des sacs depolyéthylène (entre 50 et 100 baguettes par sac) ;une étiquette portant toutes les indications utiles estplacée dans le sac et une seconde étiquette avec lesmême renseignements est fixée à l’extérieur du sac.La température de conservation optimale desgreffons d’agrumes est comprise entre 10 et 12°Cavec une humidité relative de 75 à 90 %. Lesvariations de températures ne doivent par excéderplus ou moins un degré. Il est conseillé de régler lachambre froide ou le réfrigérateur à 10 °C plutôt qu’à12 °C, car les greffons supportent mieux lestempératures inférieures à 10 °C que cellessupérieures à 13 °C. En cas de stockage en petitréfrigérateur on prendra garde à ce que les lots degreffons ne soient pas en contact direct avec lesparois internes de l’appareil qui sont souvent plusfroides et parfois givrées.

    Un mois après la mise en chambre froide, les sacssont ouverts et vidés de manière à ôter tous lespédoncules tombés ; après ce nettoyage, lesbaguettes sont replacées dans des sacs propresavant d’être remis au frais. Un contrôle et un trirégulier sont indispensables pour une conservationde longue durée.

    Les observations faites à San Giuliano ont permis demettre en évidence que les greffons ramassés finjanvier et février ont tendance à mieux ce conserverque ceux prélevés plus tard en saison.

    LA FICHE TECHNIQUE

    Figure : Greffons de clémentiniers

    Centre de Ressources Biologiques Citrus Inra-Cirad - Centre Inra de Corse - 20230 San Giuliano (d’après Jacquemond et al. 2013)

  • Récolte, traitement et conservation des greffons

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  • Le Greffage 1/4

    Le greffage est une opération délicate, qui demandede la précision et quelques précautions élémentaires.Les agrumes sont susceptibles d’être contaminés parde nombreuses maladies de dégénérescence,occasionnées par des virus et des viroïdes parexemple. Les cas de transmission par la graine aumoment du semis sont inexistants ou largementcontroversés. En revanche, ces maladies peuventêtre transmissibles de plante à plante au moment dugreffage et certaines d’entre elles se propagentsimplement par contact avec des outils contaminés(greffoirs, sécateurs).

    L’emploi de matériel végétal sain au départ et la désinfection systématique des outils à l’eau de

    javel (hypochlorite de sodium) permettent d’éviter les contaminations, à la fois lors de la

    préparation des porte-greffe et au moment de la pose des greffons.

    Période et conditions de réussite du greffageLa période de greffage dépend de l’état du matérielvégétal utilisé. Pour que la greffe prenne, le porte-greffe doit être sorti de dormance, en phase decroissance végétative, mais l’œil (ou bourgeon) situésur la baguette à greffer ne doit pas encore avoirdébourré.

    Les agrumes sortent de dormance quand lestempératures moyennes deviennent supérieures à13 °C, (dès mars-avril en Corse, sous tunnel, et dèsle mois de mai à l’extérieur). Les baguettes degreffons peuvent être prélevées à cette période surles clémentiniers en sève, mais aussi en hiver, avantle débourrement. Elles seront alors conservées enconditions adéquates (cf. LA FICHE TECHNIQUE )jusqu’à ce que les porte-greffe soient en sève, prêtsà être greffés.

    Pour éviter l’addition des stress au moment dugreffage, les plants sont écimés quelques jours avant(60 à 70 cm au dessus collet) et, pour la mêmeraison, il est conseillé d’éliminer les feuilles et lesépines avant le jour du greffage, jusqu’à la hauteurvoulue du point de greffe. Cette dernière opérationdoit se faire avec des outils désinfectés et bienaffûtés, au ras de la tige, afin de ne laisser que desplaies nettes.

    Quelle que soit la technique de greffage, c’estl’importance de la surface de contact entre l’aubier(en fait le cambium) du porte-greffe et du greffon quidéterminera la soudure de l’œil (figure 1)

    Généralement, le pourcentage de soudure et dedébourrement est meilleur pour les yeux prélevés surdes baguettes issues de la partie apicale d’unrameau.

    Le choix d’une technique de greffage peut êtremodulé en fonction du type de greffon et de porte-greffe disponibles (âge, état végétatif), mais il s’agitaussi d’une décision qui prend en compte lesobjectifs de production et les moyens du pépiniériste.

    Le point de greffe doit se situer au minimum à 35 cmdu collet (point de départ des racines). Cette hauteurde greffe peut être plus importante mais ne doit pasdépasser les 45 cm. La hauteur de greffe doit êtresuffisamment basse pour faciliter la taille deformation et suffisamment haute pour assurer un bonétat sanitaire du futur arbre en limitant les attaquesde Phytophthora.

    Figure 1 : Coupe d’une tige de porte-greffe recevantun greffon et mise en évidence de lanécessité de fusion des zones cambialespour régénération des tissus conducteursdu bois et du liber

    LA FICHE TECHNIQUE

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  • Le Greffage 2/4

    Les outils de greffage

    Les porte-greffes doivent être préparés (étêtés,effeuillés…) à l’aide d’un sécateur (figure 2). Toutsécateur se présente sous forme de ciseaux avecune lame coupante se refermant sur une lame noncoupante ou enclume. Lors de la coupe, la lametranchante doit toujours être positionnée sur la partieconservée et la partie non coupante doit êtrepositionnée sur la partie supprimée.

    Figure 2 : Exemple de sécateur à ressort

    L’action du greffage se fait à l’aide de couteauxspécifiques appelé greffoirs. Il existe différents typede greffoirs plus ou moins adaptés en fonction de latechnique de greffe ou la plante à greffer. Pour lesagrumes un greffoir à lame courbe convexes sontpréféré (figure 3 et 4).

    Une spatule non affutée et non coupante estutilisable lors d’un greffage en écusson pour écarterl’écorce du porte-greffe au point d’insertion dugreffon (figure 4).

    Tous les outils de greffage doivent être parfaitement affutés. Un greffoir qui

    coupe mal est toujours plus dangereux qu’un greffoir bien aiguisé car le greffeur

    devra forcer plus lors de la coupe augmentant ainsi le risque d’accidents.

    LA FICHE TECHNIQUE

    Figure 3 : Greffoir à lame courbe convexe utilisépour les agrumes dans la communautéValencienne en Espagne

    Figure 4 : Greffoir à lame courbe convexe et à spatule adapté au greffage des agrumes

    Préparation du porte-greffe

    Il est recommandé d’écimer les porte-greffe plusieursjours avant la greffe afin d’éviter une accumulationdes stress au moment du greffage, les feuilles et lesépines doivent être rabattues sur une quarantaine decentimètres du bas vers le haut.

    Le point de greffe doit être situé entre 25 et 40 cm audessus du collet, suivant le porte-greffe utilisé (lePoncirus peut être greffé entre 25 et 40 cm, lescitranges entre 30 et 40 cm). Cette opérationpermettra de ménager, en verger, un point de greffesuffisamment haut pour éviter les attaques dePhytophthora sur la variété greffée.

    Centre de Ressources Biologiques Citrus Inra-Cirad - Centre Inra de Corse - 20230 San Giuliano (d’après Jacquemond et al. 2013)

  • Le Greffage 3/4Greffage en plaquage, à œil boisée, ou Chip buddingSur la tige du porte-greffe, une fine entaille se terminantpar une base biseautée est pratiquée entre deux nœuds,en prélevant de l’écorce et du bois. Cette entaille ne doitpas dépasser 2 mm d’épaisseur sur 2 cm de long.Le greffon est prélevé de manière à ce que sa forme etses dimensions soient complémentaires de l’entaille quiva l’accueillir sur le porte-greffe qui se termine égalementpar une coupe en biseau.Afin d’assurer la soudure des cambiums, le contact doitêtre parfait au minimum sur le bord inférieur du greffonet sur un de ses côtés.Le greffon ne doit en aucun cas être positionné au

    centre de l’entaille (figure 5).

    La ligature de la greffe doit être ferme, l’œil peut êtrepartiellement recouvert. Ce n’est qu’une vingtaine dejours plus tard que la ligature est coupée sur le côtéopposé à l’œil.

    Cette technique de greffage est préconisée sur des porte-greffe dont l’écorce se décolle difficilement, ou dans lecas de variétés qui développent des épines ou desrameaux à section triangulaire.

    Greffage en écussonLa greffe en écusson est facilement praticable sur dejeunes porte-greffe d’un an, à condition que le diamètrede la baguette de greffon ne dépasse pas celui du porte-greffe.

    À l’endroit de la greffe, le plant doit avoir un diamètreminimal de 8 mm. Une incision en T est pratiquée sur latige du porte-greffe, entre deux nœuds, et l’écorce estsoulevée. Si le porte-greffe est bien « en sève », sonécorce se décollera facilement.

    LA FICHE TECHNIQUE L’œil est prélevé sur la baguette de greffons sous laforme d’un blason, ou écusson, d’environ 2 cm de longsur 0,5 cm de large, généralement sans prélèvement debois. Le greffon est délimité, sur la baguette, par troistraits de greffoir dont le premier, horizontal, est fait audessus de l’œil ; les deux autres, verticaux, partent dutrait horizontal puis se rejoignent au dessous de l’œil enformant la pointe de l’écusson. Cette pointe peut êtretrès légèrement retaillée, afin d’optimiser le contactentre son écorce et le cambium du porte-greffe.L’écusson est glissé entre l’aubier et l’écorce dans la fenteen T. Une fois en place, son bord supérieur doit êtresectionné à nouveau, pour s’ajuster parfaitement contrel’écorce du porte-greffe (figure 6).

    La difficulté réside principalement dans le prélèvementdu greffon. La présence d’une épine, située juste endessous de l’œil, oblige parfois le greffeur à prélever unécusson légèrement plus épais, avec une languette debois : sans cette précaution l’épine resterait liée à labaguette lors du soulèvement de l’écorce, laissant untrou au centre de l’écusson qui dessècherait la greffe. Sile greffeur décide de rabattre l’épine, il doit prendre laprécaution de ne pas la couper au ras de l’œil. Pour lesvariétés très épineuses on préférera la greffe en placage.La greffe doit être solidement ligaturée, en commençantpar le haut pour éviter le glissement de l’écusson hors del’incision. Plusieurs tours de raphia sont réalisés en spiraleautour du sujet. Un nœud ferme est réalisé sur la faceopposée à l’écusson, pour ne pas risquer de déplacercelui-ci en tirant sur le raphia. L’œil peut être laissédécouvert si l’hygrométrie est suffisamment élevée.Une vingtaine de jours plus tard, la ligature est coupéesur le côté opposé à l’œil.

    Figure 5 : Technique du greffage en placage

    Figure 6 : Technique du greffage en écusson

    Centre de Ressources Biologiques Citrus Inra-Cirad - Centre Inra de Corse - 20230 San Giuliano (d’après Jacquemond et al. 2013)

  • Le Greffage 4/4Greffage en couronne

    La greffe en couronne se pratique principalement sur desporte-greffe âgés, de gros diamètre, dont l’écorcedevient trop épaisse pour recourir à un greffage enécusson ou en placage. Il s’agit d’une technique degreffage parfaitement adaptée à la réalisation d’arbresd’ornements qui seront rapidement formés en boule,mais qui ne doit pas être privilégiée pour des plantsdestinés a la production en vergers.Le porte-greffe est rabattu entre 30cm (Poncirus) et 40cm(citranges) au dessus du collet. Partant de la section, unefente verticale est pratiquée sur quelques centimètresdans l’écorce, qui est décollée pour accueillir le greffon.Le greffon est constitué d’une petite baguettecomportant deux ou trois yeux. Sa partie basse est tailléetrès finement en « bec de flûte » ou en « tabouret » pourpouvoir être glissée dans la fente et recouverte parl’écorce du porte-greffe. Comme dans le cas del’écussonnage, il est intéressant de retailler légèrementles bords du greffon avant de le glisser dans l’incision,pour optimiser la surface de contact.La ligature de raphia doit être soigneuse. Les sections duporte-greffe et de la baguette greffée sont ensuitecouverts de mastic afin d’éviter le dessèchement. Le toutest recouvert d’un sac plastique blanc ou de papierparaffiné, qui sera retiré quinze jours plus tard (Figure 7).

    Greffage en fente herbacéeLe greffage en fente herbacée est une techniquepermettant d’obtenir très rapidement des plantscommercialisables. Elle se pratique sur de très jeunesporte-greffe, dès que le diamètre des tiges atteint 5 mmà hauteur de 35-45 cm. Les greffons sont prélevés sur desjeunes pousses d’agrumes, non aoûtées.

    LA FICHE TECHNIQUE Le porte-greffe est écimé à hauteur de 35-45 cm, etfendu verticalement sur un centimètre.Le greffon est une section entière de jeune pousse, demême diamètre que le porte-greffe. Il est sectionné demanière à ce que l’unique œil soit situé en positioncentrale. Sa partie basale est taillée en double biseau, auscalpel, puis enchâssée dans la fente réalisée sur le porte-greffe. Le tout est ensuite soigneusement ligaturé à l’aidede Parafilm®, en prenant soin de recouvrir également laplaie de taille située au sommet du greffon. La greffe estensachée avec deux ou trois feuilles du porte-greffe ; larespiration de la plante à l’intérieur du sac plastiquecréant une atmosphère humide propice au bondémarrage du greffon (figure 8).Quinze jours après le sac est retiré ; le Parafilm® sedégradera plus tard. Dans les pays plus chauds que laCorse, ce type de greffage peut être réalisé sous abripratiquement tout au long de l’année.

    Affinité entre variétés et porte-greffe chez les agrumes

    Figure 7 : Technique du greffage en couronne

    Figure 8 : Technique du greffage en fente herbacée

    a.Affinité acceptable : « goulot de bouteille » prononcé (ex.: Clémentinier sur Poncirus),

    b.Affinité moyenne : « goulot de bouteille » moins prononcé (ex. : Clémentinier sur Citranges),

    c. Bonne affinité (ex. : Clémentinier ou oranger sur bigaradier),

    d.Mauvaise affinité : goulot de bouteille inversé (ex. : Cédratier sur Volkameriana),

    e. Incompatibilité : bourrelets et rejets de greffe (ex. : Certain mandariniers sur Citrange),

    f. Incompatibilité allant jusqu’à la cassure de l’arbre (ex. : Citronnier sur Poncirus).

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  • Époque de plantation

    Les arbres doivent être commandé chez le pépiniériste unà deux ans avant la plantation.Il est totalement déconseillé de planter en hiver, lesagrumes sont plus exigeants en chaleur que des fruitiersà feuilles caduques, et leurs radicelles ne sedévelopperont pas tant que la température du sol nedépassera pas 13°C dans les quinze premierscentimètres.Les plantations de printemps (mars-avril) sont préféréesaux plantations d’automne. Les premiers froidshivernaux, d’intensité très variable d’une année surl’autre, peuvent en effet compromettre la reprise desjeunes arbres, faiblement enracinés au cours del’automne. Si malgré ce risque, l’agrumiculteur décided’implanter son verger après l’été, il sera dansl’obligation de suivre ces quelques conseils :

    - Planter uniquement des arbres préparés en motte etnon à racines nues,

    - Planter entre le 15 août et le 15 septembre (dans leBassin méditerranéen), les jeunes arbres profiterontainsi des dernières chaleurs pour développer leursystème racinaire avant d’entrer en repos végétatif,

    - Dans l’interligne, à 1,50 m des arbres, planter unengrais vert qui montera plus haut que les jeunesagrumes pendant l’hiver. Le radis chinois (Raphanussativus L.) par exemple, ou la moutarde (Sinapis aibaL.), constitueront ainsi une excellente protectioncontre le vent s’ils sont semés avant la mi-octobre.

    - Ne pas planter si les terres sont trop humides, parexemple après des pluies violentes de fin d’été ; lestissus des nouvelles racines risqueraient d’êtreatteints de pourriture au cours de la mauvaise saison.

    LA FICHE TECHNIQUE Densité de plantation

    Les arbres doivent être plantés à une distance suffisanteles uns des autres pour conserver à âge adulte un certainespacement. Il ne faut pas considérer le jeune plant quel’on met en terre, mais l’arbre qu’il deviendra aprèsquelques années de culture. Si l’agrumiculteur prévoitune densité de plantation adaptée, les arbresconserveront leur forme naturelle, sphérique, chacune deleurs parties restant aérées et exposées à la lumière. Lestravaux mécaniques, les traitements et les récoltes enseront facilités ; la taille, portant sur des arbres bienéclairés et bien alimentés, sera réduite au minimum, etdonc facilitée. D’autre part une trop forte densité deplantation favoriserait à l’âge adulte la pullulation denombreux ravageurs (cochenilles, aleurodes) etdonnerait des fruits de mauvaise qualité et fragiles,supportant mal le transport.Le choix de la densité de plantation reposeprincipalement sur la vigueur du porte-greffe qui serautilisé, lui-même choisi en fonction de la nature du solde la parcelle, des conditions climatiques et descontraintes sanitaires locales. La disponibilité en eau, ledegré de mécanisation envisagé, ainsi que le relief duterrain sont autant de facteurs qui peuvent égalementpeser sur cette décision.Principalement pour des raisons financières, la tendancemoderne va dans le sens d’une augmentation du nombred’arbres à l’hectare, laquelle s’accompagne d’unediminution du volume des arbres par utilisation de porte-greffe de moindre vigueur tels que les différentessélections de Poncirus trifoliata pour les zones à solsacides. Dans les zones à hiver marqué comme la Corse, lacroissance des arbres est réduite de près de la moitié parrapport aux situations tropicales : la distance deplantation des clémentiniers peut être réduite jusqu’à 6m par 4 m, six mètres d’interligne et quatre mètresentre deux arbres. Cette distance de plantation,correspondant à une densité de 416 arbres à l’hectare,offre un bon compromis entre production et conditionsde travail (mécanisation). Dans les pays où les plants sontpeu coûteux, certains producteurs n’hésitent pas àplanter leurs arbres à forte densité, à 6 m par 2 m parexemple, pour augmenter les rendements à l’hectare lespremières années. Ils éliminent ensuite un arbre sur deuxpar tronçonnage au ras du sol quand ceux-cicommencent à entrer en concurrence, pour revenir à unedensité de plantation plus classique de 6 m par 4 m.

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    La plantation 1/4

    Figure 1 : Jeunes plants après plantation

  • Orientation et traçage des lignes

    Idéalement, c’est l’orientation nord-sud des rangs qui estconseillée à la plantation. Elle présente l’avantaged’assurer une meilleure répartition de la lumière en hiver,lorsque le soleil est bas sur l’horizon. En pratique, leproducteur devra prendre en compte le sens du ventdominant, la forme et la pente du terrain, ainsi que lespossibilités en termes de voies d’accès pour définir lemeilleur traçage possible.Il est préférable d’installer les canalisations principalesprévues pour l’irrigation avant de procéder aupiquetage. Le piquetage consiste à matérialiser à l’aidede jalons le futur emplacement des arbres, en respectantl’orientation des rangs et les distances de plantationpréalablement définies. Durant cette opération, ilconvient de ménager un espace suffisamment grand (8 à10 m) en bordures de parcelle, pour servir de tournièresaux engins d’exploitation.

    Piquetage en terrain plat

    À partir des lignes brise-vent préalablement fixées, unepremière ligne de base est établie sur la plus grandelongueur de la parcelle, à l’aide d’un câble gradué quipermet de marquer l’emplacement de chaque arbre parun piquet. Trois autres lignes de base sont établies decette manière, perpendiculaires à la première, à l’aided’une équerre d’arpenteur (figure 2; trois cordes servantà former un angle droit : une corde de 5 m, la secondede 4 m et la dernière de 3 m). Enfin une cinquième etdernière ligne de base permet de « fermer » le dispositif,qui peut alors être rempli.

    LA FICHE TECHNIQUE

    Piquetage en terrain vallonné

    Dans le cas de plantation en terrasse, la procédure depiquetage est la même que sur un terrain plat. Penser àménager une tournière entre le dernier arbre et le bordde la terrasse. En revanche, elle devient un peu pluscomplexe dans le cas d’une plantation suivant lescourbes de niveau, en terrain vallonné. On devra alorstenir compte à la fois de l’écartement à respecter entrechaque arbre et du suivi des courbes de niveau, tout endonnant à chaque ligne une légère pente (≈ 1 %) pourassurer l’évacuation des eaux de ruissellement ; le plussimple restant dans tous les cas de se faire appel à unspécialiste pour la réalisation du piquetage.

    Piquetage en terrain lourd et hydromorphe, salin ou encas de sous sol calcaire

    En plaines côtières, en terres très humides ou maldrainées, la plantation sur buttes (Figure 3) estfortement recommandée pour limiter les problèmesd’asphyxie racinaire ou de gommose à Phytophthora.Dans certaines régions méditerranéennes, les plantationssur buttes sont réalisées pour limiter l’impact desremontées de sel. Il est à noter que dans ce type dedisposition, l’irrigation devra nécessairement se faire pargoutte-à-goutte ou micro jets.Les buttes sont réalisées après le jalonnement du terrain.Leur hauteur ne devrait pas dépasser 80 cm, et leurlargeur doit être suffisante pour permettre une bonnegestion des arbres (taille, récolte, irrigation), sans risquerune déstabilisation des buttes. En cas de butte plushaute, un équipement adapté sera nécessaire pour lesentretenir.

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    m

    4 m

    Figure 2 : équerre d’arpenteur (trois cordes servant àformer un angle droit selon le théorème de Pythagore:une corde de 5 m, une de 4 m et une de 3 m puisque3²+4²=5²)

    Figure 3 : plantation sur butes

  • Trous de plantation et mise en place des arbres

    Un temps calme et couvert est idéal pour la réalisation etla réussite d’une bonne plantation, il permet d’éviter uneévaporation excessive. Il est préférable d’opérer sur unsol bien ressuyé, sans être trop sec.Plusieurs techniques de plantations peuvent êtreutilisées. En fonction de la typographie, des surfaces etdes moyens disponibles on choisira la technique la plusadaptée.Nous choisissons de décrire ici l’utilisation de la « règle àplanter » (Fiche technique (5) 4/4). L’emplacement exactdu trou de plantation sera donné par la règle à planter,instrument simple et pratique constitué par une planchefine de 1,50 m de long marquée de trois encoches, l’unecentrale et les deux autres aux extrémités etéquidistantes du centre.

    Pour faire le trou de plantation, on place l’encochecentrale contre le jalon préalablement planté, et deuxpiquets sont positionnés au niveau des deux autresencoches. Le jalon central est retiré, le trou est creusésur quelques dizaines de centimètres de profondeur, enfonction de l’importance de la motte, puis la règle àplanter est repositionnée à l’aide des deux piquetsextrêmes : l’encoche centrale indique alorsl’emplacement exact que doit prendre le jeune plant.

    Deux personnes sont requises pour la plantation ; l’unemaintenant l’arbre en position et l’autre rebouchant letrou. Signalons que dans le cas d’une plantation d’arbresà racines nues, un pralinage préalable des racines estnécessaire.Le point de greffe doit absolument être maintenu trèsnettement au dessus du sol, pour limiter les risquesd’attaques de champignons sur la variété greffée. Deplus, l’expression « arbres trop enterrés, arbresparalysés » s’applique tout spécialement aux agrumes,dont les racines ont des besoins élevés en oxygène. Touten comblant le trou et en le tassant au pied, une petitebutte d’une quinzaine de centimètres de haut estaménagée de façon à ce que, après le tassementprogressif du sol, le collet du plant se retrouve au niveaudu sol de la parcelle.Dans le cas où les fumures sont apportées directementdans le trou de plantation, il est nécessaire de combler lepourtour de la motte avec de la terre de surface bienameublie avant de planter les jeunes arbres. On éviteainsi les brûlures que pourrait occasionner le contactdirect du fumier et des engrais minéraux avec les racines.

    LA FICHE TECHNIQUE

    Soins à apporter après la plantation

    Dès la plantation, l’aménagement d’une cuvette autourde chaque plant suivi d’un arrosage copieux estindispensable (figures 4, 5 et 6). Ceci permet de favoriserle tassement de la terre, et ainsi d’éviter la formation depoches d’air, défavorables à la reprise. L’arrivée d’unepluie ne dispense pas de cette précaution. Les cuvettesdoivent pouvoir contenir une cinquantaine de litres, sansdépasser les 10 à 15 cm de profondeur. Dès que le besoins’en fera sentir, la partie effondrée des cuvettes devraêtre complétée avec de la terre de surface. Il seraitdangereux de renouveler trop fréquemment lesirrigations à la cuvette ; un excès d’humiditéoccasionnerait la pourriture des jeunes radicelles. Deplus, ces opérations refroidissent le sol et défavorise lacroissance des racines.Un bon tuteurage est indispensable, une fois le sol tassé,idéalement penché à 45 ° face au vent dominant. Il estd’autre part recommandé de placer un petit paillage enplastique noir perforé autour de chaque arbre, quiréchauffera le sol, et limitera le dessèchement superficielet le développement de mauvaises herbes. Le paillage estpourtant à éviter en cas de problème de fourmis, quiprofiteront de la chaleur créée pour s’installer.

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    Figure 4 : jeunes plants après

    plantation

    Figure 5 : irrigation à la cuvette après plantation

    Figure 6 : cuvette d’irrigation

  • Règle à planter

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    LA FICHE TECHNIQUE

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