1
S280 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 élevée : dans l’étude réalisée dans les CDAG parisiens en 2002, la prévalence de la syphilis parmi les hétérosexuels multipartenaires était de 0,29 %, et de 2,62 % chez les homosexuels masculins. Conclusion.– Nos données peuvent contribuer à améliorer l’épidémiologie de ces pathologies chez les migrants. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.246 P2-19 Logiques de participation et de non-participation au dépistage du cancer du sein en milieu rural A. Pellissier-Fall Centre d’études et de recherche en sciences de l’éducation (Cerse), université de Caen Basse Normandie, Caen, France En France, parmi tous les programmes de dépistage, celui du cancer du sein est le plus avancé car il a été généralisé à l’ensemble des départements en 2004. Pour autant, la participation est largement insuffisante puisque seulement 38 % des femmes concernées s’y rendent. De nombreuses études épidémiologiques ont montré que les ruraux participaient moins que les urbains. Si l’approche quantitative permet de cibler les groupes à sensibiliser particulièrement, elles ne permettent pas de comprendre en profondeur les raisons qui amènent un groupe donné à participer ou non et, de ce fait, donnent peu de clés pour transformer les comportements. Pour comprendre ce qui incite les femmes résidant dans « l’espace à dominante rurale » à participer ou non au dépistage organisé (DO) du cancer du sein, nous avons mené 43 entretiens approfondis avec des patientes bas-normandes en âge de se faire dépister. Si les bénéfices du dépistage sont reconnus par la quasi- totalité des interviewées, cette connaissance ne suffit pas pour participer. Nous avons mis en évidence le fait que des « logiques » plus profondes entrent en jeu et, soutenant la connaissance, amènent à participer (logiques de la « vigilance », de « l’expérience », de l’« obéissance »...) ou, la réinterprétant, conduisent à ne pas participer (le « fatalisme » rend le dépistage inutile car, de toute fac ¸on, on ne peut pas « échapper » à son destin ; la « précocité » du dépis- tage est comprise en termes de « dès les premiers symptômes » ; le DO est le « dépistage des pauvres »...) Par ailleurs, la biographie du sujet (son histoire « médicale » et celle de ses proches) et le positionnement du médecin traitant constituent aussi des facteurs importants expliquant la participation ou non au dépistage. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.247 P2-20 Étude sur les délais de prise en charge des cancers du sein post-dépistage organisé dans le département de l’Aisne, France J. Peng , P.-F. Robache , F. Eymard , P. Willaume , P. Varlet, J.-L. Wateau Centre du dépistage des cancers dans le département de l’Aisne, Laon, France Introduction.– L’objectif de cette étude est d’analyser le délai moyen de prise en charge diagnostique et du premier traitement chirurgical des femmes, pour lesquelles un cancer du sein a été diagnostiqué dans le cadre du programme de dépistage. Méthode.– Cette étude porte sur 667 cancers du sein détectés entre 2008 et 2011. Résultats.– Globalement, le délai moyen entre la mammographie et le premier traitement chirurgical, tous cas confondus, quel que soit le résultat de la mam- mographie, est de 75,6 jours (écart-type = 75,0) contre 84 jours en moyenne nationale pour la période 2005–2008. Pour les cancers détectés en première lecture, après une mammographie classée ACR4 ou 5, le délai moyen est de 57,3 jours (écart-type = 30,9), inférieur à l’objectif européen de 60 jours, contre 62 jours en moyenne nationale. Ce délai est de 216,9 jours (écart-type = 139,4) pour les tumeurs détectées après une mammographie classée ACR 3 (240 jours en moyenne franc ¸aise). L’analyse des facteurs influenc ¸ant les délais de prise en charge permet de mettre en évidence trois facteurs pour lesquels est observée une variation statistiquement significative s’écoulant entre la mammographie et la date de chirurgie pour les cancers détectés après mammographie classée ACR4 ou 5 : la classification ACR ; le stade T de la tumeur ainsi que le territoire. Conclusion.– Les études sur les délais de la prise en charge permettent d’une part, de constater que les délais actuels observés sont en moyenne conformes à ce qui est retrouvé dans la littérature ou aux recommandations existantes et d’autre part de présenter d’importantes variations pouvant traduire des inégalités de prise en charge. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.248 P2-21 Les médecins généralistes et la détection précoce des cancers de la peau – synthèse de la vague 2 du baromètre A. Porte , J. Viguier Institut national du cancer (INCa), Boulogne-Billancourt, France Introduction.– Le plan Cancer 2009–2013 vise à renforcer le rôle du médecin traitant à toutes les étapes de la prise charge. Dans sa mission d’information des professionnels de santé en matière de prévention, l’INCa a mis en place une enquête barométrique afin de mieux analyser les connaissances et les pratiques des médecins généralistes (MG) concernant la détection précoce des cancers de la peau. Méthode.– Cette enquête a été réalisée en deux vagues en octobre 2009 et 2011, par enquêtes téléphoniques menées auprès d’échantillons représentatifs de 600 MG construits selon la méthode des quotas. Résultats.– La grande majorité des MG interrogés estime avoir la connaissance nécessaire concernant la prévention et la détection précoce de ces cancers (81 %) et se déclare donc à l’aise pour répondre aux questions des patients (87 %). L’analyse révèle toutefois que les médecins interrogés estiment leurs connais- sances perfectibles. Ils expriment des attentes fortes en matière d’information et de formation continue. En termes de pratiques, si l’examen de la peau des patients est répandu, il n’est pas toujours réalisé de manière complète par le MG. L’auto-examen pour les patients identifiés à risque n’est pas présenté sys- tématiquement (57 %). Les MG sont surtout attentifs à la couleur (73 %) ou à l’évolution d’un nævus (60 %), moins aux autres éléments de la règle ABCDE. En cas de doute face à une lésion cutanée suspecte, le MG oriente vers le der- matologue (96 %). Le parcours de soins mis en place par l’Assurance maladie est bien perc ¸u et n’a a priori pas changé les pratiques des MG. Conclusions.– Les résultats de cette enquête barométrique sont comparables entre 2009 et 2011. Les actions en cours réalisées en partenariat avec les MG sur cette thématique mériteraient d’être renforcées par des démarches concertées d’informations et de formations continues. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.249 P2-22 Dépistage du cancer du col chez les femmes de la Mutuelle générale de l’éducation nationale, France C. Poulalhon , F. Gilbert , R. Cecchi-Tenerini , P. Lapie-Legouis, C. Sevilla-Dedieu Fondation mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) pour la santé publique, Paris, France Introduction.– L’étude a pour objectif d’évaluer le taux de couverture du dépis- tage du cancer du col de l’utérus par frottis cervico-utérin (FCU), examen à réaliser tous les trois ans selon les recommandations, chez les assurées de la MGEN et d’étudier les facteurs associés. Méthodes.– Un échantillon représentatif au 1/100 e de la population MGEN de l’année 2010 a été tiré au sort (n = 34 069), avec extraction des remboursements de soins sur la période 2008–2010. À été définie comme cible du dépistage toute femme âgée de 25 à 64 ans inclus en début de période. Au total, 9339 assurées ont été retenues. Les FCU ont été repérés grâce à leurs codes d’analyse réalisée en laboratoire de biologie ou d’anatomo-cytopathologie. Une analyse multivariée a été menée pour identifier les facteurs associés à une meilleure réalisation de l’examen.

Les médecins généralistes et la détection précoce des cancers de la peau – synthèse de la vague 2 du baromètre

  • Upload
    j

  • View
    214

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les médecins généralistes et la détection précoce des cancers de la peau – synthèse de la vague 2 du baromètre

S280 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344

élevée : dans l’étude réalisée dans les CDAG parisiens en 2002, la prévalence dela syphilis parmi les hétérosexuels multipartenaires était de 0,29 %, et de 2,62 %chez les homosexuels masculins.Conclusion.– Nos données peuvent contribuer à améliorer l’épidémiologie deces pathologies chez les migrants.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.246

P2-19

Logiques de participation et denon-participation au dépistage du cancer dusein en milieu ruralA. Pellissier-FallCentre d’études et de recherche en sciences de l’éducation (Cerse), universitéde Caen Basse Normandie, Caen, France

En France, parmi tous les programmes de dépistage, celui du cancer du sein estle plus avancé car il a été généralisé à l’ensemble des départements en 2004.Pour autant, la participation est largement insuffisante puisque seulement 38 %des femmes concernées s’y rendent. De nombreuses études épidémiologiquesont montré que les ruraux participaient moins que les urbains. Si l’approchequantitative permet de cibler les groupes à sensibiliser particulièrement, elles nepermettent pas de comprendre en profondeur les raisons qui amènent un groupedonné à participer ou non et, de ce fait, donnent peu de clés pour transformerles comportements.Pour comprendre ce qui incite les femmes résidant dans « l’espace à dominanterurale » à participer ou non au dépistage organisé (DO) du cancer du sein, nousavons mené 43 entretiens approfondis avec des patientes bas-normandes en âgede se faire dépister. Si les bénéfices du dépistage sont reconnus par la quasi-totalité des interviewées, cette connaissance ne suffit pas pour participer.Nous avons mis en évidence le fait que des « logiques » plus profondes entrenten jeu et, soutenant la connaissance, amènent à participer (logiques de la« vigilance », de « l’expérience », de l’« obéissance ». . .) ou, la réinterprétant,conduisent à ne pas participer (le « fatalisme » rend le dépistage inutile car, detoute facon, on ne peut pas « échapper » à son destin ; la « précocité » du dépis-tage est comprise en termes de « dès les premiers symptômes » ; le DO est le« dépistage des pauvres ». . .) Par ailleurs, la biographie du sujet (son histoire« médicale » et celle de ses proches) et le positionnement du médecin traitantconstituent aussi des facteurs importants expliquant la participation ou non audépistage.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.247

P2-20

Étude sur les délais de prise en charge descancers du sein post-dépistage organisé dansle département de l’Aisne, FranceJ. Peng , P.-F. Robache , F. Eymard , P. Willaume ,P. Varlet , J.-L. WateauCentre du dépistage des cancers dans le département de l’Aisne, Laon, France

Introduction.– L’objectif de cette étude est d’analyser le délai moyen de priseen charge diagnostique et du premier traitement chirurgical des femmes, pourlesquelles un cancer du sein a été diagnostiqué dans le cadre du programme dedépistage.Méthode.– Cette étude porte sur 667 cancers du sein détectés entre 2008 et 2011.Résultats.– Globalement, le délai moyen entre la mammographie et le premiertraitement chirurgical, tous cas confondus, quel que soit le résultat de la mam-mographie, est de 75,6 jours (écart-type = 75,0) contre 84 jours en moyennenationale pour la période 2005–2008. Pour les cancers détectés en premièrelecture, après une mammographie classée ACR4 ou 5, le délai moyen est de57,3 jours (écart-type = 30,9), inférieur à l’objectif européen de 60 jours, contre62 jours en moyenne nationale. Ce délai est de 216,9 jours (écart-type = 139,4)pour les tumeurs détectées après une mammographie classée ACR 3 (240 joursen moyenne francaise). L’analyse des facteurs influencant les délais de prise encharge permet de mettre en évidence trois facteurs pour lesquels est observéeune variation statistiquement significative s’écoulant entre la mammographie

et la date de chirurgie pour les cancers détectés après mammographie classéeACR4 ou 5 : la classification ACR ; le stade T de la tumeur ainsi que le territoire.Conclusion.– Les études sur les délais de la prise en charge permettent d’unepart, de constater que les délais actuels observés sont en moyenne conformesà ce qui est retrouvé dans la littérature ou aux recommandations existantes etd’autre part de présenter d’importantes variations pouvant traduire des inégalitésde prise en charge.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.248

P2-21

Les médecins généralistes et la détectionprécoce des cancers de la peau – synthèse dela vague 2 du baromètreA. Porte , J. ViguierInstitut national du cancer (INCa), Boulogne-Billancourt, France

Introduction.– Le plan Cancer 2009–2013 vise à renforcer le rôle du médecintraitant à toutes les étapes de la prise charge. Dans sa mission d’informationdes professionnels de santé en matière de prévention, l’INCa a mis en place uneenquête barométrique afin de mieux analyser les connaissances et les pratiquesdes médecins généralistes (MG) concernant la détection précoce des cancers dela peau.Méthode.– Cette enquête a été réalisée en deux vagues en octobre 2009 et2011, par enquêtes téléphoniques menées auprès d’échantillons représentatifsde 600 MG construits selon la méthode des quotas.Résultats.– La grande majorité des MG interrogés estime avoir la connaissancenécessaire concernant la prévention et la détection précoce de ces cancers (81 %)et se déclare donc à l’aise pour répondre aux questions des patients (87 %).L’analyse révèle toutefois que les médecins interrogés estiment leurs connais-sances perfectibles. Ils expriment des attentes fortes en matière d’informationet de formation continue. En termes de pratiques, si l’examen de la peau despatients est répandu, il n’est pas toujours réalisé de manière complète par leMG. L’auto-examen pour les patients identifiés à risque n’est pas présenté sys-tématiquement (57 %). Les MG sont surtout attentifs à la couleur (73 %) ou àl’évolution d’un nævus (60 %), moins aux autres éléments de la règle ABCDE.En cas de doute face à une lésion cutanée suspecte, le MG oriente vers le der-matologue (96 %). Le parcours de soins mis en place par l’Assurance maladieest bien percu et n’a a priori pas changé les pratiques des MG.Conclusions.– Les résultats de cette enquête barométrique sont comparablesentre 2009 et 2011. Les actions en cours réalisées en partenariat avec les MG surcette thématique mériteraient d’être renforcées par des démarches concertéesd’informations et de formations continues.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.249

P2-22

Dépistage du cancer du col chez les femmesde la Mutuelle générale de l’éducationnationale, FranceC. Poulalhon , F. Gilbert , R. Cecchi-Tenerini ,P. Lapie-Legouis , C. Sevilla-DedieuFondation mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) pour la santépublique, Paris, France

Introduction.– L’étude a pour objectif d’évaluer le taux de couverture du dépis-tage du cancer du col de l’utérus par frottis cervico-utérin (FCU), examen àréaliser tous les trois ans selon les recommandations, chez les assurées de laMGEN et d’étudier les facteurs associés.Méthodes.– Un échantillon représentatif au 1/100e de la population MGEN del’année 2010 a été tiré au sort (n = 34 069), avec extraction des remboursementsde soins sur la période 2008–2010. À été définie comme cible du dépistage toutefemme âgée de 25 à 64 ans inclus en début de période. Au total, 9339 assurées ontété retenues. Les FCU ont été repérés grâce à leurs codes d’analyse réalisée enlaboratoire de biologie ou d’anatomo-cytopathologie. Une analyse multivariéea été menée pour identifier les facteurs associés à une meilleure réalisation del’examen.