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LES MEDICAMENTS DE LA RUELES MEDICAMENTS DE LA RUE EN COTE D’IVOIRE EN COTE D’IVOIRE
Présentation: Dr. KOUASSI ParfaitPrésident du Conseil National de l’Ordredes Pharmaciens de Côte d’Ivoire
PLANPLAN
AVANT PROPOS
I. INTRODUCTION
III. DEFINITION
1. Médicament2. Pharmacie3. Médicament de la rue
III. HISTORIQUE
IV. AMPLEUR DU PHENOMENE
PLANPLAN
V. ACTEURS IMPLIQUES
1. Non pharmaciens2. Pharmaciens
VI. CONSEQUENCES
A. Sur la santéB. Sur l’économieC. Sur la sécurité
PLANPLAN
VII. MOYENS DE LUTTE
A. Répression de l’exercice illégal par des non pharmaciens
B. Coupure des sources d’approvisionnement interne
C. Sensibilisation− Grand Public− Grand Public
VIII. CONCLUSION
AVANT PROPOSAVANT PROPOS
Je voudrais avant tout remercier les responsables de l’Université Atlantique (UA) de nous recevoir aujourd’hui dans leurs locaux, pour parler de
pharmacie et de médicaments. La profession pharmaceutique est généralement peu connue. Et les choses peu connues finissent toujours par être mal connues, mal perçues
avec des clichés souvent erronés.
AVANT PROPOSAVANT PROPOS
Le thème de cette rencontre porte sur la problématiquedu marché illicite de médicament en Côte d’Ivoire, en terme plus terre à terre, disons “le problème des médicaments de la rue’’. Je ne ferai pas un exposé académique, je ne suis pas enseignant. Je vais plutôt m’atteler à vous présenter les grands enjeux de la question et je répondrai ensuite aux questions, pour approfondir des éléments que vous jugerez utile d’approfondir .
I.I. INTRODUCTIONINTRODUCTION
Ce problème a pris des proportions graves et inquiétantes. Aujourd’hui les produits pharmaceutiques sont vendus à tort et à travers sur les trottoirs et dans les marchés par des personnes non qualifiées. Malgré l’existence de loi (loi du monopole pharmaceutique) qui réglemente la production, la manipulation, la distribution et la dispensation des médicaments, les pouvoirs publics ne réagissent pas.
I.I. INTRODUCTIONINTRODUCTION
Plus paradoxal, c’est l’implication de certains professionnels médicaux (Pharmaciens,
Médecins, Délégués médicaux) qui apportent leurs concours,
en approvisionnant ces vendeurs illégaux.
Le problème est donc extrêmement complexe et les
conséquences touchent de nombreux domaines notamment :
Sanitaire Économique Sécuritaire.
I.I. INTRODUCTIONINTRODUCTION
Cette pluralité des conséquences en fait un réel problème de société, que personne ne doit
négliger ou ignorer.
Pour bien le comprendre, nous allons essayer d’en défricher tous les contours, à commencer par l’historique du phénomène, son ampleur, les
acteurs impliqués, les conséquences et les moyens de lutte initiés par l’ordre des pharmaciens.
Mais avant, quelques définitions pour bien cerner notre sujet.
II.II. DEFINITIONDEFINITION
Qu’est ce qu’un médicament ?
Selon l’OMS,On entend par médicament, toute substance ou composition qui est présentée comme possédant des propriétés préventives ou curatives à l’égard des maladies humaines ou animales, ou qui est utilisée en vue d’établir un diagnostic médical,
ou pour corriger, restaurer, ou augmenter des fonctions organiques perturbées.
II.II. DEFINITIONDEFINITION
La Pharmacie La pharmacie est la science qui étudie et prépare
les médicaments. Par extension, le terme désigne le local ou sont préparés, stockés et dispensés les médicaments.Les médicaments sont essentiellement des mélanges de produits chimiques, dont la stabilité et l’efficacité sont liés aux conditions de
conservation et d’utilisation, d’où l’intérêt que leur manipulation
soit le fait des techniciens spécialisés.
II.II. DEFINITIONDEFINITION
Qu’entend-on par médicament de la rue ?
Les médicaments de la rue, c’est le fait que des personnes
qui n’ont pas qualité ni compétence pour le faire,
s’adonnent à la dispensation des médicaments dans les
rues et marchés au mépris des règles de l’art, et en
violation de la législation, notamment la loi sur le
monopole pharmaceutique. Ces médicaments sont mal
conservés puisque séjournant au soleil, sous la pluie, la
poussière, la chaleur et diverses intempéries.
III.III. HISTORIQUEHISTORIQUE
Les médicaments ont commencé à apparaître dans les rues en Côte d’Ivoire au début des années 1980, selon une étude du PNUCID datée de 1992. Cette situation était liée à la crise économique, qui avait commencé à toucher la Côte d’Ivoire. Et comme souvent, face à la difficulté en Afrique, l’informel se mêle du jeu pour proposer une alternative. Mais à l’époque, le
phénomèneétait marginal.
III.III. HISTORIQUEHISTORIQUE
A partir des années 1990, le phénomène va connaître
un développement plus important avec l’aggravation
de la crise économique. On pense aussi que c’est à
partir des années 1990, que les implications des
professionnelles vont apparaître.
III.III. HISTORIQUEHISTORIQUE
Les produits trouvés dans la rue étaient alors
essentiellement des produits de contrefaçon, issus
de la contrebande et d’importations frauduleuses
provenant du Ghana et du Nigeria (Toupaï).
IV.IV. AMPLEUR DU AMPLEUR DU PHENOMENEPHENOMENE
Le marché de rue absorbe aujourd’hui un tiers du marché pharmaceutique national, soit environ 30 000 000 000 FCFA (trente milliard de francs CFA) par an. Le phénomène est d’autant plus répandu que chaque marché dispose aujourd’hui de son espace médicament.
Mais les marchés les plus importants sont le marché d’Adjamé Roxy, et le marché d’Abobo derrière rail.
IV.IV. AMPLEUR DE AMPLEUR DE PHENOMENEPHENOMENE
La caractéristique nouvelle de ce marché est la prédominance des médicaments légaux, c'est -à-
diredes médicaments normalement autorisés à la vente
en Côte d’Ivoire et provenant du secteur officiel (80%).
Les contrefaçons sont de l’ordre de 20% pour le moment, c'est ce qui explique que l’ordre des pharmaciens a adopté le vocable de médicaments de
la
rue, plutôt que médicament de contrefaçon.
VI.VI. ACTEURS IMPLIQUESACTEURS IMPLIQUES
Les produits retrouvés dans la rue, sont le fait de non
professionnels aidés par des complices professionnels
de la santé, qui sont :
Des pharmaciens Officinaux ou grossiste pour accroître leur activité Hospitaliers qui revendent les dotations des hôpitaux
Des médecins et auxiliaires médicaux
Des délégués médicaux, qui écoulent leur stock d’échantillons médicaux
IV.IV. ACTEURS IMPLIQUESACTEURS IMPLIQUES
Des ONG et associations caritatives qui déversent une partie des dons qu’elles reçoivent, dans les marchés de rue.
Parmi les non professionnels on notera que ce sont essentiellement des jeunes filles et des dames, en majorité, qui tiennent des étals, mais aussi des semi grossistes hommes / femmes qui tiennent des entrepôts, dans les cours communes, ou quelquefois sur les marchés même.
VI.VI. CONSEQUENCES DES CONSEQUENCES DES MEDICAMENTS DE LA MEDICAMENTS DE LA
RUERUEA. Sur la Santé Publique
1. Inactivité et intoxication
Les médicaments sont des produits chimiques qui, exposés à la chaleur, à l’humidité et à la lumière, vont subir des transformations qui aboutissent soit à l’inactivation des P.A, dans ce cas les médicaments
ne soignent plus, soit à la production de dérivés toxiques qui vont empoisonner les organes vitaux des
malades : cœur, foie, estomac et surtout les reins (Insuffisances rénale).
VI.VI. CONSEQUENCES DES CONSEQUENCES DES MEDICAMENTS DE LA RUEMEDICAMENTS DE LA RUE
Les médicaments de la rue portent donc une grave atteinte à la santé publique en augmentant le taux
de morbidité général, et à ce titre, c’est un problème
qui concerne toute la société nationale y compris donc
vous d’où notre décision de vous en parler, pour vous
sensibiliser afin de nous aider à lutter contre.
VI.VI. CONSEQUENCES DES CONSEQUENCES DES MEDICAMENTS DE LA RUEMEDICAMENTS DE LA RUE
2. Altération de l’efficacité des antibiotiques
Dans la rue, la dispensation ne respecte aucune règle si ce
n’est la bourse du patient. Il résulte de cette situation, une
délivrance fractionnée, parcellaire bien souvent insuffisante qui ne respecte aucune norme
thérapeutique.Ceci est mauvais pour les antibiotiques qui perdent en efficacité.
Il y a donc un risque important d’appauvrissement de l’arsenal thérapeutique disponible. C’est une grande responsabilité vis-à-vis de l’humanité.
VI.VI. CONSEQUENCES DES CONSEQUENCES DES MEDICAMENTS DE LA RUEMEDICAMENTS DE LA RUE
B.Sur l’économie
1.Baisse d’activité des pharmacies légales
2.Favorise la contrefaçon
Dans la rue, le circuit d’approvisionnement est totalement
informel et n’offre aucune traçabilité. On y vend des produits qui viennent de n’importe où. Il en résulte
que les produits de contrefaçon y trouvent un terrain de prédilection, ce qui contrarie l’activité des industries régulières. D’où perte économique, perte d’activité,
perte d’emplois.
VI.VI. CONSEQUENCES DES CONSEQUENCES DES MEDICAMENTS DE LA RUEMEDICAMENTS DE LA RUE
B. Sur l’économie
3. Évasion fiscale
L’activité réalisée dans la rue étant totalement informelle,
échappe à toute imposition et taxation (à l’inverse des
officines de pharmacie légales). Il y a donc une pente en
terme de revenus fiscaux pour l’état (BIC, TVA, impôt sur
les salaires etc..).
VI.VI. CONSEQUENCES DES CONSEQUENCES DES MEDICAMENTS DE LA RUEMEDICAMENTS DE LA RUE
C. Au Plan Sécuritaire
• Attaque des pharmacies
L’existence d’un marché de rue où les approvisionnements
ne sont l’objet d’aucun contrôle ni scrupule, offre un débouché aux gangsters, qui attaquent les pharmacies pour vider les stocks de médicaments qu’ils écoulent
dans les marchés de rue. En 2006, environ 24 pharmacies ont
été attaquées et leur stock de médicaments emportés.
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
C’est donc une criminalité nouvelle qui se développe
et qui à terme peut compromettre l’activité officinale,
entraînant encore plus de chômage, et une insécurité
sociale. Insécurité sociale qui bien évidemment peut
constituer un frein pour l’activité de vos
entreprises.
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
A. Répression de l’exercice illégal par des non pharmaciens
La pharmacie est une activité monopolistique. Elle est donc exclusivement réservée aux pharmaciens. Ainsi donc, tous les non pharmaciens qui s’adonnent à la vente de médicaments sont dans l’illégalité, et doivent être poursuivi comme tel. Le 1er réflexe pour lutter, a donc concerné la répression de l’exercice illégale par les forces chargées de faire appliquer la loi.
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
– Difficile, car problèmes sociaux possibles– Tiédeur des autorités– Carence des forces de sécurité
Face aux difficultés de la répression directe et face àl’implication avérée de professionnels pharmaciens, nous avons dû réfléchir et nous pourvoir autrement. C’est ainsi que l’ordre a mis en place un plan incisif de lutte en 3 axes.
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
B. Coupure des sources d’approvisionnement internes
• Surveillance des achats faits chez les grossistes
• Inspection des officines et autres structures délivrant des médicaments
• Sanctions disciplinaires contre les pharmaciens et les sociétés pharmaceutiques impliquées
• Suppression des achats comptant sur comptes spéciaux
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
B.Coupure des sources d’approvisionnement internes
• Surveillance des UG et des échantillons médicaux
• L’interdiction des comptes multiples chez les grossistes
• L’interdiction d’approvisionnement des structures n’ayant pas de pharmaciens
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
C. Sensibilisation
• Par des campagnes média, hors média et affichage
• Deux cibles :
– le grand public
– les autorités publiques
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
Sensibilisation grand public
Objectif :
montrer les méfaits et les dangers des médicaments de rue. A défaut de supprimer l’offre, il faut dissuader la demande.
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
Sensibilisation grand public
Pour répondre au besoin d’accessibilité des populations :
Informer et promouvoir les solutions alternatives en officine. En effet depuis 1994, des réponses ont été apportées pour favoriser l’accessibilité aux médicaments.
−Générique−Substitution−Déconditionnement
Promouvoir le rôle du pharmacien , et corriger l’image de la profession, afin de rectifier la perception que le public en a
VII.VII. MOYENS DE LUTTEMOYENS DE LUTTE
Sensibilisation des autorités publiques
La santé fait partie des obligations régaliennes de tout
état. Il s’agit ici de maintenir les alertes aux autorités
sur les graves risques sanitaires, économiques et sécuritaires du phénomène afin qu’elles prennent
leur responsabilités, en procédant effectivement à la fermeture des marchés de rue de médicaments
VIII.VIII. CONCLUSIONCONCLUSION
Les médicaments de la rue sont un problème grave. A
première vue, c’est un problème qui peut apparaître comme un simple problème de concurrence mal ressentie par les pharmaciens. Vous venez de voir et
de
comprendre à travers cet exposé, que le problème
est bien plus large et plus complexe.
VIII.VIII. CONCLUSIONCONCLUSION
Le faible niveau d’instruction de nos populations nous oblige à la protéger contre elle-même et contre son ignorance. Que chacun au sortir de cette salle, soit l’interprète des pharmaciens pour dire à ses parents, amis, proches, collègues et tous ceux à qui ils pourront s’adresser, que les médicaments de la rue sont un danger pour la santé, et pour l’économie. En le faisant, ils mèneront une action citoyenne pour le bien de notre société.