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Les NatioNs UNies, La paix et Les eLectioNs eN RepUbLiqUe democRatiqUe dU coNgo
BY
Milenge Wimba Miller
A THESIS PRESENTED IN PARTIAL COMPLETION OF THE REQUIREMENTS OF
The Certificate-of-Training in United Nations Peace Support Operations
1
INSTITUT DE FORMATION AUX OPERATIONS DE PAIX
Peace Operations Training Institute
LES NATIONS UNIES, LA PAIX ET LES ELECTIONS EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
(De1999 à 2008)
Mémoire présenté comme exigence partielle à la réussite du Certificat de formation aux
opérations de paix de l’Institut de formation aux opérations de paix
Par : Assistant Milenge Wimba Miller
Dirigé par : Yvan Conoir
2010
2
DEDICACE
A toi ma grande sœur Mwelezo Bisochi Kalabukire, mon aînée méritoire,
tu m‟as encouragé et assisté pour affronter le monde et surmonter vivement les
caprices de la vie.
A vous mes frères et sœurs Malibu Wimba, Mubikwa wimba, Miruho
Wimba , Konda Wimba, Mutunwa Wimba, Mazambi Furaha, Kabeza
Kashibondo, Mwavita Chuwa, Nabukene Mukokya, Samuel wimba
A mon épouse Véronique Zaubake Kilongo
A tous mes amis
A tous et à chacun,
Je dédie ce travail.
Milenge Wimba Miller
3
REMERCIEMENTS
Cette thèse a été rédigée grâce au soutien et la collaboration de
nombreuses personnes auxquelles je tiens à exprimer ma profonde gratitude. Je
suis profondément reconnaissant en vers le professeur Yvan Conoir qui malgré
ses multiples occupations a accepté de diriger la présente étude. Homme de
science, maître rigoureux ses conseils et remarques précieux donnent à ce
travail sa plus grande valeur scientifique. Qu‟il veuille accepter notre profonde
gratitude.
Que Monsieur Harvey. J. Langholtz, Ph.D. Directeur de L‟Institut de
formation aux opérations de paix, trouve ici nos sentiments de reconnaissance
pour la qualité de l‟enseignement, la rigueur et le sérieux dans les
enseignements dispensés par l‟Institut qu‟il dirige et dont j‟ai été l‟heureux
bénéficiaire. Je le prie de croire à toute ma reconnaissance.
Je suis reconnaissant envers le corps enseignant et administratif de
l‟Institut de formation aux opérations de paix et aux autres centres
internationaux et Universités pour les efforts fournis afin de me rendre ce que je
suis aujourd‟hui durant ces temps passés à la formation.
Je remercie ainsi de tout cœur messieurs Kalonga Luse Lwanzambi,
Kahunga Mbilizi, Ayubu, Watongoka Lutala, qui ont eu à prendre part à mes
problèmes d‟assistance.
Que MadameKinja Mwendanga trouve ici le sentiment de notre gratitude,
sans son assistance notre œuvre aurait été vouée à l‟échec.
4
Je pense également aux familles Masumbuko Matabishi, Batunvanwa
Matabishi, MikiKilaku, Mihero Shendeko, Ngombe Wlumbuka,…
Enfin, à tous ceux qui m‟ont soutenu d‟une manière ou d‟une autre tout au
long de ma formation et à tous ceux que je n‟ai pas cités ici nommément
trouvent aussi à travers cette étude ma reconnaissance pour leurs actes de
bienfaisance et de bonté envers ma modeste personne.
Milenge Wimba Miller
5
LES NATIONS UNIES, LA PAIX ET LES ELECTIONS EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
( De 1999 à 2008)
INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX DU SUJET
Le choix d‟un sujet de recherche est un acte hautement subjectif.1 Il est tout à fait
normal que le choix du sujet se fasse en fonction de l‟expérience passée et de la personnalité
du chercheur. Très souvent le choix du sujet dépend énormément de l‟environnement social
dans lequel évolue le chercheur.
En effet, l‟environnement social dans lequel nous évoluons actuellement en République
Démocratique du Congo est caractérisé par l‟instauration de la paix après une décennie de
guerres à répétition. Ainsi nous sommes nous sentis interpellés, et voulons donc tenter une
présentation exhaustive de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) et du travail
de restauration de la paix dans ce pays longtemps déchiré par des guerres.
Après l‟échec de la Société des Nations suite à l‟absence de sanctions pour violation de
ses textes et principes directeurs, et dont la conséquence majeure fut la Seconde Guerre
mondiale, les dirigeants des quatre puissances victorieuses vont se réunir pour constituer une
communauté des nations capable de maintenir la paix et la sécurité internationale.
C‟est dans cette optique que la Charte de l‟ONU sera signée à son Francisco le 24
octobre 1945, après les conférences de Moscou, Téhéran, Yalta. Cette organisation à tendance
universelle se fixera comme buts, le maintien de la paix et de la sécurité Internationale, la
coopération internationale qui en est une voix obligée et un corollaire, le développement entre
les nations, des relations ainsi que la coordination entre les différentes activités qui se
déploient au sein de l‟ONU 2
2 BUTETOBJECTIFS DE L’ETUDE
1 F. Depelteau , La démarche d‟une recherche en sciences humaines, Canada, P.U laval, 2000.p.100.
2 Charte de l‟ONU article 1
er
6
La présente étude se propose d‟étudier d‟une manière objective la façon dont les Nations
Unies parviennent à réaliser le principe de maintien de la paix dans le monde en général, et en
RDC en particulier, pays déchiré par la crise suite aux conflits avec ses voisins (Rwanda,
Burundi, Ouganda) d‟une part, et entre le Gouvernement et certains mouvements rebelles
internes d‟autre part.
Ensuite, elle se propose de relever les actions de la MONUC dans la résolution
pacifique des conflits dans la région des Grands Lacs et en République Démocratique du
Congo .
L‟étude voudrait aussi dégager les efforts entrepris par la communauté internationale
à travers les actions de la MONUC dans la restauration de la paix et l‟accompagnement du
processus électoral en RD Congo.
Enfin, elle voudra bien motiver tous les acteurs, étatiques et privés, concernés par la
question de la paix à s‟impliquer davantage et de manière synergique dans la résolution
pacifique des conflits et la démocratisation effective de la République Démocratique du
Congo.
3. INTERET DE L’ETUDE
En dehors du fait que nous voulons nous familiariser avec les théories de résolution des
conflits , la présente étude suscite un double intérêt de la part de tous les acteurs
gouvernementaux, ceux de la société civile congolaise, des ONG internationales ainsi
qu‟auprès des acteurs des Nations Unies. Il s‟agit entre autres de :
1. Contribuer à la production de nouvelles connaissances. En effet, d‟autres
chercheurs pourront s‟inspirer de l‟une ou l‟autre des questions d‟ordre aussi bien
pratique, épistémologique ou méthodologique présentées dans l‟étude. En cela,
une analyse approfondie des mécanismes de résolution des conflits des Nations
Unies et de ses procédures de restauration de la paix dans le monde nous sera
d‟une très grande utilité.
2. Analyser le rôle joué par la MONUC dans la pacification, la démocratisation et
la restauration de la souveraineté de l‟Etat Congolais. A ce titre, ce travail servira
7
de source d‟inspiration au profit d‟autres interventions similaires à travers le
monde.
4. ETAT DE LA QUESTION
Tout travail de recherche s‟inscrit dans un continuum et peut être situé dans ou par
rapport à des courants de pensées qui le précèdent et l‟influencent, précisent Raymond
Quivy et Luc Campenhoudt3Aucun chercheur ne peut faire avancer ses recherches sans
s‟appuyer sur les travaux des autres, passés ou présents4 et procéder à ce que Michel
Ghiacobi et Jean Pierre Roux appellent la lecture des recherches préalables5.
Pour ces derniers, il est normal et nécessaire qu‟un chercheur prenne connaissance des
travaux antérieurs qui portent sur des objectifs comparables et qu‟il soit explicite sur ce qui
rapproche et sur ce qui distingue son propre travail de ceux des autres. Etant complexe, la
problématique de la résolution pacifique des conflits a fait l‟objet de plusieurs études
théoriques et publications scientifiques.
Beaucoup de réflexions ont aussi été consacrées par différents chercheurs sur la Mission
de Nations Unies en République Démocratique du Congo ainsi que sur la résolution des
conflits dans la Région des grands Lacs Africain, études auxquelles nous avons fait référence.
En étudiant la littérature relative au sujet, il nous a semblé que certains travaux méritent
d‟être mentionnés. Tel est le cas de :
1)_Marie Claude Smouts qui a écrit plusieurs livres dont
-La France à l‟ONU : premiers rôles et second rang
_ -la vision française des opérations de maintien de la paix-
-L‟ONUet les opérations de maintien de la paix
- -L‟ONU et la guerre : la diplomatie en Kaki ;
Dans ce dernier livre les auteurs analysent les circonstances de la création de L‟ONU en 1945
par et pour les Etats, et comment l‟ONU met en place un système de sécurité collective fondé
sur laCcharte des Nations Unies :son but étant de maintenir la paix par des mesures
3 R Quivy et Campenhoudt, cité par Matiabo Asakila in Les méthodes de recherche en science sociale, inédit,
2005, p.13 4 W.Ury. Comment négocier la paix, du conflit à la coopération chezsroi, au travail et dans le monde, Nouveaux
Horizon ARS, Paris, 2001.p.85 5 M Ghiacobbi et J.P. Roux cité par Sadi Omari Simbi, Analyse des négociations politiques inter congolaises de
1998 à 2003, inédit, 2003, p.9
8
préventives ou coercitives ; cependant, depuis sa création les trois conditions essentielles à
son bon fonctionnement, à savoir un accord unanime sur la définition de l‟agresseur, une
volonté des états les plus riches et plus puissants d‟assumer la plus grande partie des coûts ;et
un fonctionnement harmonieux de l‟instance internationale en faveur de la communauté
mondiale n‟ont jamais été réunies.
2) William Balika Lwamushi6 dans son travail sur l‟analyse critique des résolutions du
Conseil de sécurité des Nations Unies aborde la question dans une approche périodique.
Après avoir montré les différentes étapes de la procédure d‟adoption des résolutions, il est
arrivé à la conclusion et aux constats selon lesquels les Etats membres de l‟ONU n‟ont pas
une réelle volonté politique d‟accorder à l‟organisation la possibilité de mener aisément sa
mission. Pour lui, ce sont les membres qui causent les difficultés connues par l‟ONU dans
ses missions de maintien de la paix et de la sécurité.
3) Bizima Rusimba 7 Augustin dans une Etude comparative des Mécanismes de règlement
des conflits appliqués dans les accords d‟Arusha pour le Rwanda et dans les accords de
Lusaka pour la RDC relève les principes et les étapes à suivre pour un règlement des
différends. Il a pour sa part conclu que les accords de Lusaka issus des négociations politiques
ont fait abstraction des sanctions y relatives pour les violateurs. Ils se sont simplement
contentés de confier à la Commission Militaire mixte, à l‟ONU et à l‟Union Africaine la
tâche de veiller à l‟application et au contrôle de l‟application du cessez-le-feu signé entre les
parties.
4) William Zartman8dans La résolution des conflits en Afrique, avec une vision politiste,
montre que les Américains ont souvent davantage intérêt à œuvrer pour la résolution des
conflits plutôt qu‟à la victoire de l‟un des camps. Il souligne en effet que le temps où
l‟Afrique pourra prendre la plus grande part dans la résolution de ses conflits peut venir et
devrait être préparé. En attendant, il convient de l‟aider à parvenir à ses fins.
6 B. Lwamushi : Analyse critique des révolutions de la sécurité des Nation Unies, inédit, 2003.
7 A.Bizimana Ruzimba, Etude comparative des Mécanisme de règlement des conflits appliqués dans les accords
d‟Arusha pour le Rwanda et dans les accords de Lusaka pour la RDC, 2002, inédit 8 I. W. Zartman ; La résolution des conflits en Afrique, Harmathan, Paris, 1985.
9
5 Eric Suy 9 dans Conflits en Afrique Analyse des crises et pistes pour une prévention,
cherche à savoir le pourquoi d‟une opération de maintien de la paix et comment est-elle
décidée, à qui est –elle confiée, quels sont ses objectifs et ses moyens.
A ces questions, l‟auteur affirme que la résolution d‟un conflit exige des moyens énormes,
la bonne foi des parties, et l‟aménagement d‟une issue qui ménage quelque chose de
satisfaisant pour chacune des parties au conflit. Ce processus reste, d‟un bout à l‟autre, sous
la totale surveillance de la communauté internationale.
6 Willam Ury10
dans Comment négocier la paix, du conflit à la coopération chez soi, au
travail et dans le monde, part d‟une situation de conflit à une situation de coopération grâce
aux négociations. Il insiste sur l‟intervention de la tierce partie qui s‟impose de plus en plus
pour résoudre des différends internationaux qui, naguère, n‟auraient trouvé d‟autre solution
que la guerre. Il conclut son analyse en affirmant que l‟on ne doit pas attendre que la paix soit
soudainement servie sur un plateau. Changer les vieilles habitudes de querelles et
d‟affrontements demandera de longs et patients efforts. Cela dit, il n‟en demeure pas moins
que c‟est une chance extraordinaire que de voir nombre des conditions qui ont permis à nos
ancêtres chasseurs cueilleurs, de s‟engager sur la voix de la cohabitation pacifique. Il ajoute
que la révolution du savoir offre à tous l‟occasion la plus prometteuse que les hommes aient
connue en dix mille ans pour créer une co-culture fondée sur la cohabitation, la coopération
et la résolution constructive des conflits.,
7 Sous la direction d‟Anastase Shyaka Pilo Kamaragi, Oswald Ndeshyo et Julien Nimubona 11
montrent que l‟intervention militaire occidentale pour maintenir ou imposer la paix en
Afrique est un exercice extrêmement délicat. La dimension humanitaire ou le défi de la paix
locale n‟est pas en effet, le seul objectif de l‟intervention et pas nécessairement le principal.
Les auteurs démontrent aussi qu‟il y a eu des graves atrocités en Ituri alors que la mission
onusienne y avait des milliers de soldats. Ils acceptent, enfin que la dynamique de paix a
favorisé une détente psychologique et a permis la signature d‟accords de paix et de cessez-le-
feu bien que ces derniers comportent des hypothèques sérieuses.
9 E.Suy ; Conflits en Afrique : Analyse des crises et pistes pour une prévention, Fondation Roi. Baudouin, sans
frontière, Bruxelles, 1997 10
W.Ury ; Comment négocier la paix, du conflit à la coopération chez roi, au travail et dans le monde, nouveau
horizon ARS, Paris, 2001 11
Anastase Shyaka ; « La résolution des conflit en Afrique de Grands lacs » inRrevue critique des mécanismes
internationaux, Université Nationale du Rwanda, 2004
10
Notre approche par rapport aux travaux que nous venons de mentionner, et tant
d‟autres que nous évoquerons au passage, sera d‟aborder l‟examen du phénomène de maintien
de la paix, et du développement de ce phénomène à travers l‟histoire.
Certains l‟ont abordé dans une approche sociologique. Ils ont analysé le phénomène sous ses
divers aspects : les circonstances historiques ou les conditions d‟apparition, les facteurs
sociologiques, politiques, les enjeux socio-politiques, ou socio-économiques, les forces
protagonistes, les conséquences au niveau des rapports entre les groupes protagoniste, etc.
Nous n‟avons pas de reproches à l‟égard de ces études dont les niveaux sont plutôt
dignes d‟admiration. Néanmoins une approche normative et descriptive semble présenter
dans les circonstances actuelles de notre histoire une piste utilement exploitable et porteuse
d‟espoir au regard des aspirations de la grande majorité des congolais. Au regard des études
ci-haut énoncées ; notre spécificité se situe au niveau de l‟orientation adoptée pour sa
réalisation. Notre démarche consiste à décrire les contributions de l‟ONU à travers
la MONUC dans la restauration de la paix au Congo Démocratique. Nous allons ensuite
montrer les rôles joués par la MONUC dans le processus électoral en République
Démocratique du Congo.
5. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
L‟effondrement de l‟Etat Congolais est une réalité sociopolitique observable sur divers
plans, mais dont on ne sait pas déterminer avec exactitude le début. On peut toutefois estimer
que ce phénomène débute déjà avec le coup d‟état de 1965 qui écarte un gouvernement civil
issu des élections quelque peu démocratiques pour mettre sur pied un gouvernement
militaire. C‟est le début du militarisme de l‟Etat congolais.
Ce terme évoque […] l‟ethos par lequel un Etat en particulier ou des groupes significatifs
au sein d‟un Etat utilisent la force et la violence des armes comme procédure politique
ordinaire 12
Avec ce putsch commence aussi, petit à petit, la destruction des infrastructures
socio-économiques, la disparition des institutions démocratiques héritées de la colonisation et
la concentration ou mieux une centralisation totale du pouvoir autour d‟un individu.
12
A. Mbembe « Pouvoir, violence et accumulation », In J.F, Bayart ; A. Mbembe et C. Toulabour, Le politique
par le bas en Afrique Noire. Contributions à une problématique de la démocratie, Paris, Karthala, 1992, p.p.249.
11
La destruction de l‟Etat congolais atteindra son paroxysme avec l‟institutionnalisation
du parti unique, et le Mouvement populaire de la révolution comme Parti-état. Nous sommes
de l‟avis de O‟brien en ce qui concerne les remarques sur les partis uniques en Afrique en
général tout en estimant comme lui que cela résume la situation du parti unique Zaïrois : Les
Etats où la coercition s‟est montrée la plus féroce sont précisément des Etats où le parti
unique […] est soumis à la dictature d‟un homme ou d‟une clique dont il n‟est que
l‟appendice organisationnel 13
Dans toutes les institutions étatiques, la corruption allait en croissant et la plus grande
réalisation dont le président MOBUTU et sa clique peuvent s‟enorgueillir, c‟est d‟avoir
instauré au Zaïre la pratique officielle et généralisée de la concussion et de la corruption. Il
faut corrompre et se corrompre même pour obtenir son salaire, une promotion, voire garder
son poste. Il faut corrompre pour obtenir son droit, pour monter dans un avion sans réserver la
place, pour obtenir une audience dans un cabinet ministériel, même au cabinet de Mobutu lui-
même, pour suspendre un jugement. 14
Au fil du temps, la situation socio-économique comme des infrastructures est en
dégringolade constante: de 140.000 km de routes carrossables en 1960, on en arrive
progressivement a 60.000 km, puis à 40.000km… et aujourd‟hui à moins de 10.000 Les
voies navigables passent d‟environ 10.000 km à 3.000km, les hôpitaux […] ferment un à un.
Le Congo est le seul pays au monde où le chef de l‟Etat et son Premier Ministre vont
s‟approvisionner à l‟hôtel des Monnaies ou à l‟aéroport lorsque les billets de Banque arrivent
des imprimeries étrangères. 15
L‟effritement de l‟Etat Congolais qui commence depuis le putsh militaire de 1965 se
poursuit jusqu‟en 1990 ou il atteint un point insupportable, connaît certaines transformations
d‟ordre théorique comme l‟adoption du multipartisme, la limitation du pouvoir du président
de la République avec la Conférence Nationale Souveraine, mais sans jamais s‟arrêter dans la
pratique. Ensuite l‟Etat semble se redresser pour un très bref délai, avec la prise du pouvoir
par l‟Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération (ADFL) du Congo, qui suscite
13
D.C. O‟brien. « Quelle démocratie pour l‟Afrique » In Politique Africaine, n°11 septembre 2000, Paris,
Karthala, p.97 14
G.Mukendi et B. Kasonga. Kabila le retour du Congo, Bruxelles, Quorum ?, 1997. p.45. 15
Idem, p.31
12
des espoirs avec certaines réalisations : la sécurité s‟est considérablement améliorée , les
militaires sont payés, une police d‟intervention rapide répond aux appels des citoyens dans
les grandes villes, des militaires qui commettent des abus sont sanctionnés. […] Des efforts
pour reconstruire l‟État sont faits. Cela s‟exprime parfois à travers des actions ponctuelles
comme la réfection des bâtiments publics16
.
L‟Etat n‟est plus reconnu par la masse congolaise et ne signifie plus grand – chose pour
elle : le rôle de l‟Etat s‟est affaibli. On dit communément : l‟Etat est parti17
. Garant de la
sécurité d‟un territoire et de sa population, l‟Etat congolais produit le contraire ; c‟est-à-dire
l‟insécurité d‟un territoire et de sa population. Il sème la désolation par ses services de la
police et de l‟armée lorsque le militaire a besoin d‟argent, il prend son arme, descend dans la
rue, attrape le premier citoyen qui passe et lui prend tout ce qu‟il a sur lui à savoir montre,
bijoux, ceinture, argent, sac... Et tout va faire le bonheur du foyer du soldat18
Bref, sur le plan interne, il y a une crise généralisée de légitimité ; du parti-état à
l‟Église catholique en passant par les institutions d‟enseignement supérieur et universitaire
ainsi que l‟armée , comme le décrit Jean Claude Willame 19
.
La dégénérescence de l‟Etat, une rupture du bon gouvernement de la loi et de l‟ordre
entraîne, d‟autre part une rupture totale de l‟harmonie sociale, génératrice des institutions de
cohésion et de maintien. Elle ne sait plus créer, rassembler, exprimer les soutiens et
demandes qui forment le fondement de l‟Etat, comme le constate bien William Zartman.
Mais, le comble et la difficulté pour celui qui analyse la situation de la République
démocratique du Congo est qu‟on risque d‟aboutir au constat amer qu‟il n‟y a jamais eu de
bon gouvernement avec ses corollaires et que par conséquent cette situation d‟effondrement
est partie du mal au pire à partir de l‟indépendance.
En effet, sur tous les plans, le bilan du quart de siècle de règne de Mobutu pendant la
période dite de la deuxième République est nul. Cette situation est décrite par Pfunga
Pfunga, Mukendi, et N‟gbanda dans une moindre mesure, au sein de leurs ouvrages
16
F. Reytjens, La guerre des grands lacs, alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale,
Paris, Harmattan, 1999. 17
Pfunga Pfunga et all ; Quelle Economie pour le Zaïre ? Kinshasa, Facultés catholiques, p.223 19 p5p78 18
G. Mukendi et B.Kasonga.op.cit.p.43 19
P J.C Willame, Les cahiers du CEDAC-ASDOC, Zaïre, Année 90. Volume 1. De la Démocratie octroyée à la
Démocratie enrayée 124 avril 1990-22 septembre 1991 : N°516. Paris. Harmattan, 1992. pp3-20.
13
respectifs.20
. La manière dont l‟économie du pays à servi aux besoins privés de luxe et aux
dépenses somptuaires du Président et de sa tribu est vécue et relatée par Pierre Janssen 21
. La
réalité socio politique est ainsi très macabre. Dans un tel chaos, alors qu‟en 1971 des touristes
pouvaient estimer que pour qui découvre Kinshasa, deux particularités frappent
l‟observation : le centre ne ressemble pas à l‟idée occidentale qu‟on s‟en fait, et les maisons
et résidences ont toutes des fenêtres grillagées.
Ces grilles portent témoignage des mœurs de certaines époques coïncidant avec le
difficile passage de la vie coloniale à la vie indépendante lorsque ces particuliers durent
prendre eux-mêmes des mesures contre le banditisme ambiant. Mais ces mesures ont, depuis
l‟avènement de la Deuxième république du général Mobutu, perdu leur raison d‟être 22
à
travers notamment les manifestations de la déliquescence de l‟Etat, surtout les pillages
organisés par les militaires depuis1990.
. Les deux pillages de 1990 et de 1992 […] étaient le signe du désaveu des généraux
par leurs troupes23
et accordent à ces pillages l‟importance qui leur revient et rend nul si pas
mensonger ce constat des touristes.
C‟est dans une telle situation sociopolitique et économique d‟imbroglio total et de crise
sans précédent qu‟évoluait toute la population congolaise, réalité qui conduisait souvent
certaines entités à s‟auto organiser différemment et même indépendamment du pouvoir
central.
La conférence nationale souveraine a été présentée aux congolais comme l‟unique voie de
sortie de la crise. C‟est ainsi que la population s‟attendait à une amélioration rapide et
consistante de ses conditions de vie après la fin des travaux de la dite conférence et au départ
de Mobutu qui était déjà perçu comme l‟incarnation du mal au Congo et source de tous les
malheurs. Contre toute attente, c‟est encore le même Mobutu qui mena le jeu à la même
conférence 24
.
20
Pfunga Pfunga et all. Opt cit.p79 21
J P.Janssen, A la cour de Mobutu. Fracassantes révélations du gendre de l‟ex président Zaïrois, Paris. Michel
Lafont, 1997,201p. . 22
O. Marchal et J‟ambotte, cité par G. Mukendi, 0p Cit. p33 23
PfungaPfunga, Op. Cit. P 34 24
H.Weiss ; « Le Zaïre : une société détruite, un Etat en suivie, une entité politique à créer » l‟effondrement de
l‟Etat. Désintégration et restauration du pouvoir légitime. W.Zarthman (éd) Manille 1995. p.173
14
Les congolais sont plongés dans une désolation telle que la majorité désespère.
Sachant qu‟il avait tiré son estime, vers les années soixante, d‟une action militaire réussie
contre les tendances sécessionnistes et les tensions ethniques Mobutu rallume les conflits
ethniques.
D‟abord au Kasaï et au Shaba où il oppose les Kasaiens aux Shabiens par le biais de
Ngunz a Karl Ibond et Kyungu wa Kumwanza nommés respectivement Premier ministre et
Gouverneur du Shaba. Une épuration ethnique a lieu au Shaba avec des très lourdes pertes en
vies humaines, en majorité les Kasaiens qui furent contraints de retourner dans leur province
d‟origine alors que certains ne la connaissaient même pas, leurs grands parents ou leurs
parents étant nés au Shaba.
Après avoir détruit politiquement et socialement le Shaba et le Kasaï par la
mobilisation de tensions ethniques Mobutu examine ensuite le cas du Kivu, plus radical. Au
Nord Kivu, des guerres ethniques très meurtrières opposent les autochtones aux allogènes
c‟està dire aux populations couramment appelées Banyarwanda. Au Sud-Kivu, les
populations appelées Banyamulenge seront opposées aux Babembe, Bavira et Bafulero.
Lorsque le calme semble revenir au Kivu grâce aux efforts de la société civile, le
génocide Rwandais se produit en 1994. Alors que le Kivu s‟oppose à l‟entrée massive des
réfugiés Hutu rwandais aux alentours de Bukavu et de Goma , l‟autorité provinciale sur
injonction du Président Mobutu ordonna leur établissement en République démocratique du
Congo ce qui ranima une fois de plus les oppositions ethniques ma Sous une autre forme,
cette opposition dans le chef de la population congolaise fut pratiquement amené à s‟identifier
aux Hutus et à attaquer les Tutsi. Des exactions et affrontements ne devaient que s‟en
suivre25
.
Colette Brackman avance deux raisons justifiant les manipulations ethniques par le
pouvoir en déconfiture à savoir :mpêcher la constitution d‟un Etat de droit et retarder autant
que faire se peut la fin de la dictature au Zaïre26
.
Hormis ces deux mobiles, nous pensons aussi que Mobutu voulait refaire l‟histoire
c‟est-à-dire revenir à la situation chaotique des années 60 et s‟illustrer, se légitimer une fois
25
C Braeckman ; A propos des tensions ethniques au Shaba et au Kasaï, , pp224-236, au Kivu.pp238-
252 »conflits et guerres au Kivu dans la région des Grands lacs. Entre tension locales et escalade régionale. In
cahiers Africains, n° 39-40 26
Idem. P.48
15
de plus en mettant le holà aux guerres ethniques. Mais, le résultat de cette expérimentation,
pour lui, est un échec car on ne refait pas l‟histoire.
L‟accueil des réfugiés rwandais sur le sol congolais permet à Mobutu de revenir sur
la scène politique internationale car ceci lui permet d‟obtenir des visas pour la France et la
Belgique , ce qu‟il n‟était plus en mesure d‟obtenir
En fait, le refus de Paris et de Bruxelles d‟octroyer des visas pour l‟Europe aux
dignitaires du régime de Mobutu était une pression pour les amener à favoriser le processus
démocratique qu‟ils freinaient. Lorsque ce désastre humanitaire éclate au Rwanda, Mobutu
multiplie des promesses à propos des réfugiés et des demandes de soutien pour ce fardeau,
chose qui le ramènera sur scène du fait qu‟il demeurait celui qui devait parler pour le pays en
tant que Président. Ainsi, Paris et Bruxelles, ne lui refuseront plus rien. La présence de ces
réfugiés retarderait aussi les élections prévues.
Dans tous les cas, le pays était plongé dans un chaos indescriptible, aggravant en
outre l‟effondrement de l‟Etat et la misère du peuple. Ajoutons sur cette conférence nationale,
que les Kivutiens en avaient aussi tiré profit pour avoir posé la question de la nationalité
congolaise en visant les Banyamulenge. La conférence affirma que ceux-ci seraient
désormais assimilés aux réfugiés, ce qui créa en eux une angoisse d‟apatridie en donnant un
envol à une crise qui ne tarda pas d‟éclater. Ainsi alors, ce n‟est donc ni le Rwanda et encore
moins Mobutu qui ont créé le dossier Banyamulenge au Kivu. Ils ont tout simplement
manipulé politiquement, et à leurs propres fins, une réalité vivante sur ce terrain.
Le bafouement des acquis de la Conférence nationale par Mobutu et qui allait
légitimer des actions contraires à l‟esprit de ladite conférence est que, déçue par les
promesses de démocratisation avortées et l‟incurie de la classe politique, la population était
prête à accueillir celui qui la délivrerait de ce néo-esclavagisme du XXeme
siècle 27
et cela sans
tenir compte des voies et moyens dont il ferait usage. C‟est dans ce contexte chaotique que
surgit une guerre qui finit par déclarer, parmi ses objectifs, le départ du dictateur Mobutu,
contre vents et marrés.
27
G.Mukendi et B. Kasonga, opcit.p.10
16
L‟évolution de la situation a finalement abouti à la formation précipitée d‟une
Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, laquelle a chassé Mobutu au
pouvoir
Les différents acteurs et leurs visées diverses montrent à suffisance que l‟Alliance des forces
démocratiques pour la libération du Congo est une alliance de convenance, tout comme l‟a été
la coalition régionale en soutien à la rébellion en 1996 28
.C‟est cette réalité amère qui a
enflammé la situation auprès du pouvoir. En effet, l‟Alliance fut constituée par des hommes
aux convictions, idéologies et objectifs très divergents. Il en était de même de leurs alliés.
Or, lorsque l‟AFDL prend les armes, l‟Etat était à un niveau tel que le peuple
désespéré n‟attend qu‟un sauveur c‟est-à-dire quelqu‟un qui écarterait la dictature,
restaurerait l‟autorité de l‟Etat et soulagerait ou répondrait aux attentes de la population en
assumant la responsabilité de l‟Etat, sécuriser le pays et ses frontières, veiller à la sécurité
des personnes et de leurs biens, promouvoir le développement national, aménager le territoire,
bref assurer les tâches et missions de l‟état.
L‟Alliance qui prétendait prendre la relève est dès ses origines, moins impliquée à
assumer une telle responsabilité étant donné son incohérence matérialisée par ses divergences
internes. Lors du remplacement de l‟AFDL par un autre parti, le CPP (Comité du pouvoir
populaire) le Président L.D.Kabila dut reconnaître cette grande faiblesse en affirmant dans
son discours : L‟AFDL était constituée de mouvements politiques alliés dont trois sans
expérience révolutionnaire ni orientation idéologique, légitimés par l‟extérieur. C‟était un
conglomérat d‟opportunistes et d‟aventuriers […] Vous voyez que l‟AFDL était loin d‟être
l‟avant-garde du mouvement de libération du Congo29
Un autre fait à rappeler et qui souligne dès le départ l‟inexistence réelle de l‟AFDL
comme principal acteur de la guerre qui a été menée sous son couvert, est qu‟avant même la
création de cette alliance à Lemera ou à Gisenyi30
, la guerre avait déjà commencé un mois
auparavant en territoire de Fizi et d‟Uvira. Toutes ces ambiguïtés nous poussent à rappeler le
rôle joué par chaque acteur selon les auteurs consultés, sa marge de manœuvre. Le Rwanda
28
F.Reyntjens, la guerre des Grands lacs. Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale,
Paris, Harmattan, 1999.p.221 29
Discours. Programme du Président Mzee Laurent désire Kabila à l‟ouverture du congrès des CPP Kinshasa,
acp.22 avril 1999 30
Parmi les auteurs que nous avons consultés, seul Kennes,op. cit parle de la création de l‟AFDL le 18/10/1996
à Giçenyi au RWANDA, alors que les autres la situent à lemera au Congo Démocratique
17
cherchait l‟occasion pour intervenir militairement au Congo dans l‟objectif d‟éloigner la
menace Hutu après le génocide. 32
En ce qui concerne le soutien des congolais à la guerre menée par l‟AFDL ou mieux par
Kabila, les faits montrent que cela restait le seul moyen de mettre fin à la dictature de Mobutu
car le peuple en avait marre des querelles autour de la démocratie, de la conférence nationale,
luttes incapables de mettre sur pied un nouvel ordre sociopolitique mais qui, au contraire,
aggravaient la misère et la disparition de l‟Etat. Le peuple ne s‟attendait pas à une quelconque
démocratie à la CNS de la part de KABILA, mais à la naissance de l‟Etat, un Etat
responsable de ses missions. Ainsi, le 20 mai 1997 Kabila débarque à Njili au milieu d‟une
liesse populaire et son arrivée au pouvoir avait soulevé des grandes espérances aussi bien
auprès des masses populaires du Congo qu‟auprès des observateurs étrangers. 31
La prise du pouvoir par Kabila et son accueil chaleureux dans ces acclamations
populaires venaient de plonger les acquis de ladite CNS dans l‟histoire avant même qu‟ils
n‟aient connu une quelconque application. Sur le plan politique, l‟AFDL promet de
démocratiser le pays après sa transition, mais n‟hésite pas à interdire les activités des autres
partis politiques. Secondement, la militarisation de la société, entendue comme la
prolifération des armements ou, en tout cas, la sophistication des moyens de destruction et la
facilité avec laquelle ceux-ci sont mis à la portée de gens, se développe. On sous-entend
également les conséquences qui résultent d‟un tel accès aux moyens de destruction, que ces
conséquences se traduisent ou non par l‟instauration des régimes militaires.32
Pour se maintenir au pouvoir, L.D. Kabila s‟aliène ses sponsors ougandais et
rwandais, en décrétant entre autre le retour des alliés alors que les problèmes primordiaux de
la guerre persistent.
Au niveau international, le régime s‟attire beaucoup d‟ennuis et d‟inimitiés de
quelques partenaires de l‟ancienne Troïka (France, Belgique, Etats Unis). Dans un tel
contexte régional et même international, une nouvelle guerre contre le régime Kabila était
bien prévisible et elle ne tarda pas à éclater. Cette nouvelle guerre du RCD est plus complexe
31
F. Reyntjens et S. Marysse, Op. Cit., p.189 32
A. Mbembe « Pouvoir, violence et accumulation » in Le Politique par le bas en Afrique noire contribution à
une problématique de la démocratie, Paris, Karthala, 1992, p.249
18
par ses enjeux qui sont au delà des visées sécuritaires, plus économiques, du fait que la
première guerre a permis aux différents belligérants de signer des accords d‟exploitation des
richesses naturelles que regorge la République Démocratique du Congo, ou d‟en tirer parti
sous d‟autres formes, .
Au niveau national comme international et régional, les différents acteurs s‟allient du
côté le mieux placé pour défendre leurs intérêts, c‟est-à-dire selon leurs affinités
sociopolitiques et économiques. Alors que les factions armées du pays Mai Mai et les
réfugiés Hutu rwandais combattaient le régime de Kabila qui les a placés sous la domination
Tutsie, ces groupes changent de position étant donné que Kabila défend désormais
l‟intégrité territoriale et demande aux alliés rwandais et ougandais de retourner dans leurs
pays d‟origine. Dans cette nouvelle guerre, toutes les forces et les factions armées nationales
à l‟Est sont derrière le Président pour défendre le pays contre l‟agression et l‟invasion ; et
progressivement les réfugiés hutus s‟allient à ces forces pour se défendre contre leurs
concitoyens qui les ont délogés de leurs pays et les poursuivent en RDC pour les exterminer.
Par contre, le Rwanda, l‟Ouganda et le Burundi, qui sont les véritables acteurs opposés
au gouvernement Kabila s‟opposent au niveau régional aux alliés stratégiques de Kabila
Laurent : l‟Angola, le Zimbabwe, la Namibie et à ses autres alliés politiques qui condamnent
l‟agression de la RDC. Le Tchad, la Libye et le Soudan entrent aussi dans l‟arène, d‟une
manière plus ou moins indirecte.
Au niveau de la communauté internationale, Kabila Laurent a de la peine à prouver
l‟agression de son pays par ses alliés d‟il y a un an pour deux raisons : le Président LD Kabila
s‟est aliéné les amis du Congo, la troïka USA, Belgique et France, et la nouvelle alliance
autour de lui. Il a fallu attendre l‟assassinat du Président Kabila pour que son successeur
arrive, après beaucoup de peines et de tournées en Occident, à montrer à la face de la
communauté internationale que la République Démocratique du Congo est agressée. Mais, les
grandes puissances qui s‟intéressent à la RDC se sont divisées quant aux mesures à prendre
et les intérêts à défendre. C‟est ainsi que la Belgique et la France militeront pour que la RDC
recouvre le plus tôt sa souveraineté, alors que les Etats- Unis préféreront attendre.
Quant à la position trop attendue de l‟ONU dans cette affaire du Congo, celle-ci a
réaffirmé les buts et principes inscrits dans la Charte des Nations Unies et la responsabilité
principale qui lui incombe en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.
19
Elle a ensuite réaffirmé l‟obligation faite à tous les Etats de s‟abstenir de recourir à la
menace ou à l‟emploi de la force contre aussi bien l‟intégrité territoriale ou l‟indépendance
politique de tout état, que de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations
Unies dans le but de réaffirmer la souveraineté, l‟intégrité territoriale et l‟indépendance
politique de la République démocratique du Congo et de tous les Etats de la région. De plus,
l‟ONU a réaffirmé également la souveraineté de la République Démocratique du Congo sur
ses ressources naturelles, et a pris note avec préoccupation des informations qui font état de
l‟exploitation illégale des ressources du pays et des conséquences que peuvent avoir ces
activités sur la réussite et la poursuite des hostilités par les belligérants.
A ce titre, l‟ONU s‟est investi dans l‟affaire pour faire signer la paix et la sécurité en
appuyant résolument l‟accord de cessez-le-feu qui représente la base la plus viable pour le
règlement du conflit en République Démocratique du Congo. Elle a en outre réitéré son
appel au retrait ordonné de toutes les forces étrangères du territoire de la République
Démocratique du Congo conformément à l‟accord.
Notant que toutes les parties à l‟Accord de Cessez-le-feu se sont engagées à
localiser, identifier, désarmer et regrouper tous les membres de tous les groupes armés se
trouvant en République Démocratique du Congo et que tous les pays d‟origine des dits
groupes armés se sont engagés à prendre les mesures nécessaires en vue de leur rapatriement
et notant que les parties doivent s‟acquitter de ces tâches conformément aux dispositions de
l‟accord de cessez-le-feu.
D‟où le déploiement de la Mission de l‟Organisation des Nations Unies en
République Démocratique du Congo, établie conformément à la résolution
129 (2000 ) du conseil de sécurité en date du 24 février 2000 fondée sur les
considérations suivantes:
1 Les parties respectent et appliquent l‟Accord de cessez-le-feu et les résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité
2 Un plan viable en vue du désengagement des forces des parties et leur
redéploiement sur les positions approuvées par la Commission militaire mixte sont
établis ;
3 Avant le déploiement des forces de la MONUC, les parties donnent des assurances
fermes et crédibles concernant la sécurité et la liberté de circulation du personnel des
Nations Unies et des personnels associés.
20
Ces personnels se déclarent gravement préoccupés par la situation humanitaire qui règne
dans la République Démocratique du Congo et encouragent les donateurs à répondre à
l‟Appel global lancé par l‟Organisation des Nations Unies à des fin humanitaires et
soulignent l‟importance que les conditions favorables à la passation de marché, au
recrutement local par les Organismes internationaux revêtent pour l‟efficacité internationales
menées dans la RDC
Tous ces faits font que la situation en R.D.C constitue une menace pour la paix et la
sécurité internationales dans la région. Voilà pourquoi l‟ONU impose aux parties de
s‟acquitter des obligations qui leur incombent en vertu de l‟Accord de cessez-le-feu ; autorise
le renforcement de la MONUC qui pourra compter 5537 militaires, la création d‟une
structure commune avec la Commission militaire mixte qui va assurer la coordination étroite
pendant la période de déploiement de la MONUC laquelle sera dotée de quartiers généraux
sur le même lieu et de structures administratives et d‟appui communs, et décide que la
MONUC, agissant en coopération avec la Commission militaire mixte aura pour mandat :
1 De surveiller l‟application de l‟accord de cessez-le-feu et d‟enquêter sur les
violations de cessez-le-feu ;
2 D‟établir et de maintenir en permanence une liaison sur le terrain avec les
quartiers généraux des forces militaires de toutes les parties ;
3 D‟élaborer dans les 45 jours un plan d‟action pour l‟application de l‟accord de
cessez-le-feu dans son ensemble, par tous les intéressés, l‟accent étant plus
particulièrement mis sur les objectif clefs suivants : collecte et vérification de
l‟information militaire concernant les forces des parties, maintien de la cessation
des hostilités, déploiement, réinstallation et réintégration systématiques de tous les
membres de tous les groupes armés et le retrait ordonné de toutes les forces
étrangères ;
4 De collaborer avec les parties pour obtenir la libération de tous les prisonniers
de guerre et de tous les militaires capturés, ainsi que la restitution de toutes les
dépouilles en coopération avec les organismes internationaux d‟aide humanitaire;
5 De superviser et de vérifier le désengagement et le redéploiement des forces des
parties;
21
6 Dans les limites de ses capacités et de ses zones de déploiement, de surveiller
l‟application des dispositions de l‟accord de cessez-le-feu. Concernant
l‟acheminement de munition, d‟armes et d‟autres matériels de guerre à destination
du théâtre des opérations ;
7 De faciliter l‟acheminement de l‟aide humanitaire et de veiller au respect des
droits de l‟homme en prêtant une attention particulière aux groupes vulnérables y
compris les femmes, les enfants et les enfants soldats démobilisés, pour autant que
la MONUC estime agir dans les limites de ses capacités et dans des conditions
de sécurité acceptables, en étroite collaboration avec les autres organismes des
Nations Unies, les organisations apparentées et les organisations non
gouvernementales.
8 De coopérer étroitement avec le facilitateur du dialogue national, de lui apporter
appui et assistance technique et de coordonner les autres activités menées par les
organismes des Nations Unies à cet effet ;
9 De déployer des experts de l‟action anti mines pour mesurer l‟ampleur du
problème posé par les mines et les engins non explosés, de coordonner le
lancement de l‟action anti mines, d‟élaborer un plan d‟action et de mener en cas de
besoin les opérations d‟urgence nécessaire pour lui permettre de s‟acquitter de son
mandat ;
Avec ce mandat ci-haut cité, il convient de réaffirmer qu‟il importe également de
souligner d‟organiser au moment opportun, sous les auspices de l‟Organisation des Nations
Unies et de l‟Organisation de l‟Unité Africaine, une conférence internationale sur la paix, la
sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands lacs, à laquelle
participeront tous les gouvernements de la région et toutes les autres parties concernées.
C‟est dans cette optique que nous nous proposons, dans le cadre de la présente étude,
d‟examiner la complexité et le caractère multidimensionnel de la problématique de la
démocratisation et de la pacification de la République Démocratique du Congo.
Nous voulons comprendre ce problème à travers un fil conducteur qui termine cette
problématique en vue de proposer une « thérapeutique » appropriée à la question sous
examen. Nous chercherons non pas à éradiquer les obstacles à l‟instauration d‟une paix
durable dans ce pays, mais plutôt de chercher à identifier les mobiles qui ont poussé l‟ONU
à s‟y intéresser ainsi que les rôles qu‟elle joue à travers la MONUC dans la restauration de la
22
paix pour la réussite du processus démocratique en République démocratique du Congo. Ce
fil conducteur est fondé sur les constats dressés ci-dessous et s‟articulent autour des
questions suivantes :
1) Quels sont les mobiles qui ont poussé l‟ONU à travers la MONUC à intervenir en
République démocratique du Congo ?
2) Quel est le rôle joué par la MONUC dans l‟organisation du processus électoral en
République Démocratique du Congo ?
3) Quelles sont les stratégies mises en œuvre par l‟ONU à travers la MONUC pour
la pacification et la démocratisation de la RDC en vue de mettre fin à la crise
chronique ? Et quels sont les résultats aujourd‟hui obtenus après près d‟une
décennie de travail dans ce pays ?
6. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
Au regard de la problématique formulée ci-haut, nos hypothèses se résument en ces
termes :
1) La restauration de la paix, la sécurisation des personnes et leurs biens, mettre fin aux
guerres, agressions, aux massacres et tueries, aux violations de droit de l‟homme de
tout genre, au pillages des ressources naturelles, à l‟exploitation illégale de matières
premières du Congo seraient les mobiles à la base de l‟intervention de la MONUC
en République Démocratique du Congo. Le souci de faire respecter les principes de
la Charte des Nations Unies, le maintien de la paix et de la sécurité internationales,
la souveraineté territoriale et l‟indépendance politique de la RDC ; la préoccupation
de lutter contre l‟exploitation illégale des ressources du pays, la fin des hostilités et
l‟instauration de l‟Etat de droit et de la démocratie sont les raisons explicatives de la
présence de la MONUC en RDC.
2) La MONUC à joué un rôle important dans le processus électoral à savoir : l‟appui
logistique à l‟organisation électorale, la sécurisation des élections, la sensibilisation
des électeurs, l‟éducation civique, l‟encadrement, la collaboration pour la réussite du
dialogue inter congolais, l‟accompagnement des institutions d‟appui à la démocratie
et la sécurisation des animateurs des institutions de la transition.
3) En vue de mettre fin a cette crise chronique de légitimité et de donner au pays toutes
les chances de se reconstruire. L‟ONU a recommandé les délégués de la classe
politique, toutes tendances confondues, y compris la société civile, au dialogue. Ils
se sont convenus dans l‟Accord global et inclusif de mettre en place un nouvel ordre
23
politique, fondé sur une nouvelle constitution démocratique sur base de laquelle les
Congolais doivent se choisir souverainement leurs dirigeants au terme des élections
libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles ;
4) L‟application des résolutions du Conseil de sécurité, le dialogue entre les parties en
conflit, la non violence, l‟éducation à la paix et le déploiement des Casques bleus
ainsi que l‟installation de la Radio OKAPI sont les stratégies mises en œuvre par la
MONUC dans le processus démocratique au Congo et dans le but de restaurer la paix.
5) La cessation des hostilités, le désengagement progressif des groupes armés,
l‟unification de l‟armée et la mise en place d‟un gouvernement démocratiquement élu
et des institutions républicaines s‟avère être aujourd‟hui le grand résultat du travail de
la MONUC en RDC
7. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
A.Méthode explicative
Pour aboutir à des résultats scientifiquement acceptables, nous avons fait recours à la
méthode structuro fonctionnelle de Talcott Parson33
. Elle consiste à expliquer la structure de
l‟organisation et à décrire les fonctions correspondantes.
Cette méthode convient à notre étude pour son analyse, sa compréhension et son
explication. Elle cherche à rendre compte de l‟équilibre ou du déséquilibre de la société34
.
Pour ce faire, cette méthode nous parait la plus adéquate car à travers les impératifs
fonctionnels nous envisageons de cerner le phénomène de restauration de la paix, de
résolution des conflits et de la démocratisation de la République Démocratique du Congo
dans son aspect intégrateur ou désintégrateur. Nous considérons la République
Démocratique du Congo comme le système social qui s‟adapte à la nouvelle exigence de paix.
Nous montrerons comment l‟état congolais réprime les guerres etles rébellions ; organise les
violations de droit de l‟homme comme les pillages des ressources naturelles. Les deux
exigences de cette méthode vont nous permettre de considérer en premier lieu la RDC comme
une catégorie analytique posée à priori
Aussi, l‟ONU devra être considérée comme une structure globale au sein de
laquelle interagissent des éléments ou sous structures dont chacun à un rôle à jouer suivant le
33
Mabeleine Grawitz, Les méthodes en sciences sociales, Paris, Dalloz, 2000, p.73 34
Idem, P. 173
24
schéma des quatre impératifs que Parsons qualifie d‟AGIL. Dans leur application,
l‟adaptation consiste à voir, dans le cadre de cette recherche, comment l‟ONU à travers ses
sous structures, est arrivée à restaurer la paix, à résoudre les conflits et à démocratiser le
pays qui était dans un environnement troublé, et dans lequel les structures politiques et les
institutions étaient complètement effondrées.
Concernant la réalisation des objectifs, nous voulons savoir si l‟ONU parvient à atteindre les
objectifs lui assignés à travers la MONUC notamment la résolution du conflit congolais et la
refondation de l‟Etat.
Quant à l‟intégration, l‟on cherche à comprendre que la réalisation des objectifs
assignés à toute organisation est conditionnée par son intégration interne dans son
environnement.
La résolution des conflits en RD Congo permet ainsi d‟évaluer le degré de réalisation des
tâches de la MONUC par rapport aux missions lui assignées. Mais faut-il encore savoir que
la réalisation des objectifs assignés à une organisation nationale ou internationale est plus le
résultat de la cohésion de l‟esprit du corps, de franche collaboration entre ses agents. Enfin,
longtemps exclu du concert des Nations suite à la confusion qui régnait sur son territoire
national, tant sur le plan sécuritaire que sur le plan politique, le rétablissement de la paix en
RDC l‟amènera à reprendre sa place au sein de la communauté internationale par une
réintégration effective à l‟ONU.
Pour ce qui est de l‟exigence du maintien ou de la cohérence du système des valeurs
et de la résolution des tensions, elle est la conséquence de l‟exigence qui précède. Elle nous a
permis de voir si la réalisation des objectifs assignés à la MONUC est due à la cohérence
interne au sein des Nation Unies, dont le Conseil de sécurité reste le seul détenteur du
pouvoir de décision en matière d‟autorisation d‟une mission de maintien de la paix.35
B. Technique de récolte et d‟analyse des données
Pour la récolte des données, nous avons utilisé la documentation, l‟entretien et
l‟observation, pendant que l‟analyse du contenu nous a aidé à les analyser. La première
35
E. Suy. Op.cit. p. 140
25
technique nous a permis de consulter des ouvrages pour pouvoir constater, vérifier et prendre
connaissance du fonctionnement de l‟ONU et de ses modes de résolution des conflits. Nous
avons également fait recours aux monographies, articles, rapports et revues réalisés sur le
processus de paix en République démocratique du Congo pour compléter nos connaissances.
L‟observation directe nous a été utile car étant congolais, vivant sur le sol congolais
depuis le début des guerres, rébellions et agressions, nous avons vécu les faits sous tous leurs
aspects.
L‟entretien, qui est un procédé d‟investigation scientifique utilisant un processus de
communication verbale pour recueillir des informations en relation avec un but fixe (36
), nous
a guidé dans les rencontres que nous avons eues avec le Chef de la section des affaires
politiques et celui des affaires humanitaires de la MONUC au Sud Kivu et d‟autres
personnalités politiques et militaires de la République démocratique du Congo. .En ce qui
concerne l‟analyse des données recueillies, nous nous sommes servis de la technique
d‟analyse de contenu qui nous à aidé à dépouiller les informations recueillies sur le terrain de
recherche, à la catégorisation et à l‟interprétation en vue de la formation d‟un tout cohérent et
scientifiquement acceptable
DELIMITATION DU SUJET
Un sujet de recherche est délimité aux plans temporel ; spatial et typologique. Notre
travail est délimité à trois niveaux à savoir :
1) Au plan temporel ou chronologique, la présente étude couvre la période de 1999 à
2008. L‟année 1999 est considérée comme terminus aquo de cette étude tout
simplement parce qu‟elle correspond à la date de la création de la MONUC. L‟année
2008 est considérée comme terminus ad quem de cette étude parce qu‟elle correspond
à l‟année de la fin de nos recherches. Disons ici que cette période est caractérisée par
des luttes armées suivies de négociations politiques pour résoudre le conflit congolais
.Elle est aussi marquée par la détermination de la communauté internationale à travers
l‟ONU à aider à la restauration de la paix et au rétablissement de l‟état en R.D.C
2) Au plan spatial, la présente étude a pour cadre la RDC, un pays longtemps déchiré par
les conflits de tous genres. Aujourd‟hui ces conflits sont en voie d‟être résolus par
36
M. Grawitz, les méthodes sciences sociales, Paris, 2000, Dalloz, P.345
26
négociations entre les différents acteurs nationaux et entre les Etats de la région des
Grand lacs africains.
3) Enfin au plan typologique notre étude s‟inscrit dans le cadre de la sociologie de la
paix, car la MONUC intervient pour restaurer la paix en RD Congo. Ce qui nous
permet de dire que la présente étude se situe à l‟interface de la sociologie politique et
de la sociologie de la paix.
8. DIFFICULTES RENCONTREES
Point n‟est besoin de souligner que les difficultés sont inhérentes à toute œuvre
humaine et par ricochet à un travail scientifique.
Soulignons que la récolte des données n‟a pas été une tâche aisée d‟autant plus que le
phénomène en étude touche l‟intimité de ses acteurs et ainsi toute intrusion dans celle-ci est
mal acceptée.
Pour contourner cette difficulté, nous avons utilisé la patience et le respect de rendez-
vous de nos enquêtes en créant un climat de confiance entre nous et nos enquêtés, mais
aussi parfois en déclinant notre statut d‟enseignant et chercheur à l‟université pour dissiper
tout soupçon de quelque nature que ce soit.
9. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL
Dans sa structure, hormis l‟introduction générale et la conclusion générale. Cette étude
s‟articule autour de trois chapitres principaux subdivisés à leur tour en différentes sections qui
sont subdivisées en sous sections.
27
CHAPITRE PREMIER : LES NATIONS UNES EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Dans ce chapitre, il sera question d‟aborder tour à tour le contexte et les motivations
de l‟intervention, dans lesquels, nous examinerons la crise congolaise dans ses aspects
lointains et immédiats ainsi que les causes de l‟intervention des Nations Unies, ce qui
constituera la première section. La seconde analysera le mandat de la MONUC,
l‟observation du cessez-le-feu jusqu‟à l‟imposition de la paix et beaucoup d‟autres éléments
liés à son mandat.
I.1. CONTEXTE ET MOTIVATION DE L’INTERVENTION
I.1.1. LA PARTICULARITE DE LA CRISE
I.1.1.1 La divergence politique au sommet du pouvoir en 1960
A. Les origines lointaines
1. Une indépendance avortée
Loin d‟être un événement injustifié ou fortuit, la crise politique et militaire en RDC est
comme une tradition dans sa culture politique.La crise au sommet de l‟Etat s‟est, en effet, si
souvent exprimé depuis l‟accession du pays à l‟indépendance en 1960. Elle est, pour Rhambu,
une crise consacrant la criminalisation du politique jusqu‟à être confondue à un mode de
gouvernance de l‟Afrique subsaharienne, en général et en RDC, en particulier. Qu‟il s‟agisse
de la première République de Joseph Kasavubu (1960-1965), de la seconde République du
Maréchal Mobutu ou du régime de Laurent Désiré Kabila et sa suite, une constance
demeure :a pratique de la politique au Congo-Kinshasa s‟est souvent déroulée sur fond de
violence37
.
En effet, la première République fut caractérisée par des rivalités entre le Président et son
premier Ministre, d‟une part, et les conflits ethniques d‟autre part. Les activités de sabotage
du gouvernement belge ont aussi contribué à l‟échec de la première République car elles ont
eu comme conséquence le chaos matérialisé par la mutinerie du 5 juillet 1960, les grèves et
37
R. Phambu, Op. Cit. PP 7-8
28
violences (Sécession au Katanga et au Sud-Kasai, rébellions au Kwilu, dans la Province
Orientale et auKivu, querelles politiques à Léopoldville).38
En effet, le malentendu entre Patrice Lumumba et le Général Yanssens provoqua un tollé
au sein de la Force publique à cause de la phrase de cet officier selon laquelle « Avant
l‟indépendance, après l‟indépendance, c‟est égal ».39
Au bénéfice du doute, nous admettons qu‟il ait voulu dire « la discipline devrait demeurer
maintenue même si pour les Congolais, de la force publique, avant l‟indépendance ils ne
pouvaient pas franchir le grade de sergent », ce qui a conduit à la mutinerie ou à la résistance
au commandement des anciens colonisés.
De nouveaux mouvements éclatèrent le 10 juillet 1960. Les troupes belges de Matadi qui
occupaient les installations portuaires tirent dans la foule qui manifestait. Le 11 juillet 1960
c‟est le Katanga qui entrait en sécession quand le 12 juillet 1960, Lumumba et Kasavubu
demandent l‟intervention des Nation Unies. Ces dernières enverront des troupes en vue du
maintien de l‟ordre bien qu‟elles se révèlent d‟une telle maladresse qu‟elles compliquent la
situation. Non seulement, elles ne parviennent pas à réduire la sécession katangaise mais aussi
elles n‟avaient rien fait pour éviter le 8 Août 1960 la proclamation de l‟Etat indépendant du
Sud- Kasaï par Albert Kalondji.40
Le 5 septembre, le Président Kasavubu décide de révoquer Lumumba et la plupart de
ses ministres. Trois quart d‟heures après cette décision c‟est Patrice Lumumba, fort de l‟appui
du Parlement, qui destitue Kasavubu alors qu‟aucun article de la Loi fondamentale, la
Constitution provisoire de la République, ne prévoyait une telle situation. C‟est-à-dire celle
où le Chef de l‟Etat révoque le Premier ministre investi de la confiance des chambres
parlementaires.41
Au mois de novembre, les Nations Unies, réunies en Assemblée extraordinaire devraient
décider qui, de Lumumba ou de Kasavubu, avait raison dans la querelle qui les opposait. Et
38
Buanakabwe, L‟expérience zaïroise. Du casque colonial à la toque de Léopard, l‟Afrique Biblio club,
Paris, P 82 39
Idem, P.181 40
Buanakabwe, Opcit P.84 41
Buanakabwe Op cit, P 85
29
l‟O.N.U. se prononça en faveur de Joseph Kasavubu.42
Cette décision ne fera qu‟empirer la
situation de cause institutionnelle.
2. Une dictature sanguinaire
La situation de crise institutionnelle entre Lumumba et Kasavubu permettra à Mobutu
de prendre le pouvoir, par le coup d‟Etat, du 24 novembre 1965. Ce dernier imposa sa
dictature sur l‟ensemble de la vie sociale, économique et surtout politique du pays avec pour
conséquence néfaste la dégradation des infrastructures routières et communicationnelles, la
faillite des entreprises publiques, la ruine des agences d‟intermédiation, de conditionnement
et d‟exploitation, etc. 43
. La manifestation majeure de la crise a été un processus de :
1)Dévalorisation massive de l‟activité économique ;
2) Implosion du système monétaire ;
3) Délabrement des infrastructures sociales: une couverture sanitaire défaillante,
les institutions scolaires et sanitaires en RDC sont en état de délabrement
lorsqu‟elles ne son pas effondrées.44
Cette situation de déséquilibre politique et social a favorisé la montée de la
contestation politique (manifestations dans les rues, dans les principales villes de la
République et des revendications sociales comme les grèves).
Pour mettre un terme à cette crise durable, les Congolais ont alors choisi au début des
années 1990 la Conférence nationale souveraine considérée, en Afrique, comme le moment de
grand déballage national des frustrations du passé. En effet, les conférences nationales
témoignent du génie des africains à inventer des voies de solution aux conflits politiques. La
palabre africaine a été réinventée. Mais, il est déplorable que ces expériences politiques
n‟aient pas été considérées.45
42
Idem, P 85 43
V. Rugusha, Rôle et stratégie de la Société civile en RDC, Bilan et perspective à partir du Sud-Kivu,
P.I.Namur, Bruxelles 2005, P 36 44
. G.De Villers, « Manières de vivre, Economie de débrouille : dans les villes du Congo » In De Villers (sous
dir), Introduction, Cahiers africains N° 46-50, Harmattan, Paris 2001 45
A Maindo M.N, cours de systèmes politiques comparés, inédits, U.O.B, LIS.P.A, 2004-2005
30
Ainsi, la Conférence nationale souveraine (CNS) commençait ses travaux le 24 avril
1990. Mais elle n‟a pas travaillé en toute souveraineté car elle a subi une fermeture forcée de
la part du régime en place. Cela donna lieu à des manifestations de contestation dans les
grandes villes dont le mot d‟ordre exigeait la réouverture de ces assises nationales. A la suite
des pressions internes et externes, la conférence fut rouverte. Et le 06 décembre de la même
année, c‟est-à-dire après presque 8 mois de travail intensif, ce forum se terminait par
l‟adoption des résolutions pour la gestion de la période transitoire avec entre autres : la mise
sur pied de l‟acte constitutionnel pour régir le pays et la création de nouvelles institutions
politiques, à savoir le Haut conseil de la République, le Parlement de transition, le Président
de la République, les Cours et Tribunaux ainsi que les institutions provinciales.46
3. Une transition démocratique mal gérée
Malgré la pertinence des acquis de la CNS, Mobutu s‟est arrangé pour ne pas
respecter ses recommandations Ceci est illustré par le fait que Mobutu a d‟abord contesté le
parlement issu de la CNS, avant de limoger par la suite Etienne Tshisekedi qui était nommé
par la même CNS au poste de Premier ministre. Mobutu continua à régner dans un pays où les
contestations et revendications populaires étaient au paroxysme. Les multiples
revendications du peuple ont été exprimées à travers les associations de la société civile.
Le peuple Congolais a aussi pris d‟assaut plusieurs fois les rues de la capitale et des
autres villes du pays pour revendiquer un régime capable de gérer les ressources publiques
dans l‟intérêt de tous, de respecter les droits humains, de garantir la liberté de l‟expression et
d‟association.
B. Les Origines immédiates
1. L’afflux massif des réfugiés Rwandais de 1994
En 1994, c‟est l‟arrivée des réfugiés Rwandais à l‟Est du Zaïre où leur installation et
gestion par le gouvernement Zaïrois poseront et engendreront des problèmes entre ces deux
pays. Au début du mois de septembre 1996, eurent lieu les premières escarmouches dans la
ville d‟Uvira et peu de mois après, une nouvelle rébellion avait déjà occupé une grande
partie de la région Est du Zaïre. La rébellion conduite par l‟Alliance des forces
Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) trouva peu de résistance sur le terrain
46
Mosengo Pasinya, Génèse et évolution du Processus de démocratisation, Bukavu, inédit, 1993, P.P 10-11
31
parce que toutes les trois conditions posées par Ekkact Zimmerman pour que la violence
réussisse à destituer le régime étaient réunies à savoir :
1) Que les dirigeants soient délégitimés : Mobutu n‟avait plus de soutien populaire
car les populations vivaient déjà dans les conditions difficiles (pas de salaires,
chômage élevé, jeunes désœuvrés,
2) Il faut qu‟il ait une contre élite disponible dans un régime autoritaire comme
celui de Mobutu où le chômage était extrêmement élevé. Un grand nombre
d‟élites délaissées en court de route et sans emploi constitua une contre élite solide
qui sont devenus les animatrices des institutions de la République après la victoire
de l‟A.F.D.L.
3) Il faut une défection au sein des forces armées et policières : nous l‟avons vécu
à cette époque où les militaires des FAZ, mal encadrés et impayés, décrochaient de
leurs positions sans moindre résistance soit pour fuir, soit pour rejoindre les forces
rebelles.
Toutes ces conditions réunies ont permis à l‟A.F.D.L et ses alliés rwandais et
Ougandais de prendre le pouvoir à Kinshasa le 17 mai 1997 après huit mois de combat.
2. La prise du pouvoir par l’A.F.D.L en 1997
La chute de Mobutu et l‟instauration de la République Démocratique du Congo
(RDC) ouvrait la voie à toutes les ambitions jusque là étouffées et parfois non soupçonnées.
L‟A.F.D.L qui s‟est fixée comme objectif de démanteler le gouvernement de Kinshasa et
instaurer un véritable régime démocratique en RDC.
Curieusement en arrivant au pouvoir, certaines erreurs de gestion du régime déchu ont
été reprises, entre autres la suppression des activités des partis politiques qui sont les piliers
de la démocratie, la création des comités de pouvoir populaire qui étaient vus par leurs
adversaires politiques comme une bifurcation vers le parti unique. Mais aussi, il devrait y
avoir des problèmes entre les membres de l‟A.F.D.L. et leurs alliés.
Les possibilités de changement politique se sont développées dans des conjonctures
de crise à travers des processus de transition. Elles touchent des régimes autoritaires dont
elles semblent sonner le glas. Ces possibilités se manifestent sous trois formes comme l‟ont
souligné O‟Donnel et Schitter : l‟instauration d‟une forme de démocratie, le retour à nouveau
32
d‟un pouvoir autoritaire ou l‟émergence d‟une alternative révolutionnaire.47
Selon ces mêmes
auteurs, la RDC est passée par la voie révolutionnaire comme le Rwanda. Cependant, les faits
montrent qu‟une révolution primordialement politique est aléatoire ou illusoire, car, même
victorieuse, cette révolution ne ferait que remplacer une contrainte par une autre.48
C‟est
dans cette seconde optique que la situation sous examen se retrouve où l‟AFDL, en prenant le
pouvoir par voie révolutionnaire, voulait s‟appuyer sur la force en supprimant le système des
partis politiques pluralistes et une séparation claire des pouvoirs.
La décision du Président Kabila de remercier les troupes étrangères qui
l‟accompagnaient a conduit à ce que ces dernières occupent de nouveau l‟Est de la
République et il y eut naissance d‟un nouveau mouvement rebelle sous l‟appellation du
Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD en sigle) le 02 Août 1998.
Cette nouvelle rébellion ne tarda pas à être régionalisée voire même internationalisée,
dès lors qu‟elle impliquait presque tous les pays de la région, lesquels essayaient de justifier
chacun, suivant les arguments qui leur convenaient leur présence sur le territoire Congolais.
I.2. LE CONFLIT ARMÉ SANS ISSUE DE 1996 A 2003
Le conflit congolais était d‟abord interne puis s‟est internationalisé suite à
l‟intervention de plusieurs pays étrangers pour soutenir l‟un ou l‟autre belligérant. Cette
intervention des pays étrangers fera de sorte à ce que le conflit se pérennise car chaque groupe
avançait des arguments pour essayer de légitimer leurs actes. Ainsi, tour à tour, nous
essayons de relever d‟une manière brève, les déclarations faites par les principaux
protagonistes tout en y apportant une critique par une lecture appuyée.
Dans son message du 16 septembre 1998 à la population de Kinshasa, à la place Sainte
Thérèse de Ndjili, le chef de l‟Etat Congolais avait donné sa version de la crise congolaise. Il
avait affirmé, en effet, que le motif de l‟agression était d‟abord le plan triennal du
gouvernement pour la reconstruction qui donnait les bons résultats (50).
Pour Mr. Wamba-dia-Wamba, alors président du R.C.D. « après le renversement de
Mobutu, certaines tâches urgentes n‟ont pas été accomplies, notamment, débloquer le
47
J.P Dalloz, P. Quantin, Transitions Démocratiques, Karhala, Paris 1997, P.9 48
R-G Schwartzenberg, Sociologie Politique, Mont chrétien, Paris, 1998, p.p 357-358
33
processus de démocratisation, s‟ouvrir aux formations politiques. Il aurait fallu instituer une
direction collégiale. Et, au lieu de cela, Laurent Kabila a écarté tous ceux qui l‟avaient aidé à
conquérir le pouvoir. En plus, au lieu de mettre en place une armée à partir des trois groupes
existants à savoir : les Kadogo (enfants soldats du Kivu), les Katangais et les anciens
militaires de Mobutu, il s‟est appuyé sur les Katangais en marginalisant les autres (…)49
Une autre faction rebelle anti-Kabila, le Mouvement de Libération du Congo (M.L.C)
avait inscrit son action dans le cadre de la Congolisation. Pour ces rebelles de l‟Equateur, en
effet, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie opérant dans l‟Est du pays semblait
être un peu trop dirigé par les Rwandais. D‟où la nécessité de mettre sur pied une rébellion
plus nationaliste50
Tels étaient les arguments des acteurs internes, quant à ceux des acteurs externes ou les alliés
des uns et des autres :
Le gouvernement avait pour alliés déclarés l‟Angola, le Zimbabwe, la Namibie, la
Libye et le Tchad. En effet, pour le président Tchadien, „l‟intervention de ses troupes en RD
Congo était un acte souverain qui a été décidé par le gouvernement tchadien, après
consultation avec les dirigeants de l‟Afrique centrale… cette intervention répondait aux
principes sacro-saints de l‟Organisation de l‟Unité Afrique (O.U.A) et l‟Organisation des
Nations Unies (O.N.U) relatifs à l‟intangibilité des frontières héritées de la colonisation.51
Quant à l‟Angola, la Namibie et le Zimbabwe, ils ont considéré que leur présence au
Congo était un acte de solidarité interétatique à l‟endroit d‟un pays membre de la SADC,
déstabilisé par les agresseurs. Le président du Zimbabwe l‟avait d‟ailleurs clairement souligné
au sommet de la Francophonie de novembre 1998 à Paris, où il déclare que « nous
n‟accepterons jamais cette agression, et nous ferons la guerre aux pays agresseurs (Rwanda et
l‟Ouganda) s‟ils ne retirent pas leurs soldats ».
« C‟est également ce que j‟ai dit à Susan Rice, Sous-secrétaire américaine pour les
affaires étrangères. Les Américains jouent aux pyromanes dans cette région en entretenant
49
Interview de Wamba-dia-Wamba accordée à Collette Braeckman, à Goma (RDC) dans le journal « le soir » le
26/06/1999, P.2. 50
F-M. Lowa et Gestin J.D, « les enfants de Mobutu prennent le maquis in Jeune Afrique, N° 1975, du 17 au 23 51
Idem, P24
34
des camps d‟entraînement au Rwanda. Le Zimbabwe est intervenu à la demande du Président
Kabila et notre intervention s‟est faite sous mandat de notre organisation, la SADC. Nous
nous retirerons le jour où le Président Kabila nous fera la demande » 52
Les alliés des rebelles, à savoir le Rwanda et l‟Ouganda, avançaient les arguments
suivants :le Président ougandais, Yoweri Museveni déclare lors du sommet de la
Francophonie du 27 au 28 novembre 1998 à Paris que : « La crise des Grands Lacs tire son
origine d‟un génocide. Un million de victimes, cela laisse fortement les traces. Les
génocidaires se sont réfugiés en RDC et le régime de Kabila ne les a pas empêchés de
poursuivre leurs opérations macabres. Notre intervention dans ce pays est un acte de légitime
défense. »
Cette déclaration de Museveni n‟a pas suffi. Le Président rwandais ira plus loin
jusqu‟à réclamer une révision des frontières avec le Congo en ces termes « Je souhaiterais
que le débat tourne autour des frontières artificielles héritées du colonialisme. L‟Afrique a
besoin d‟une nouvelle conférence de Berlin » 53
Ces déclarations des dirigeants rwandais et ougandais ont ainsi accrédité la thèse du
vide du pouvoir au Congo-Kinshasa, après l‟éviction de Mobutu, méprisant au passage
toutes les règles d‟usage du droit international. Ils ont considéré la RDC comme un « no
man‟s land » qu‟ils pouvaient occuper à leur guise.
Eu égard aux déclarations ci haut citées, nous réalisons que plusieurs faits objectifs
laissent à penser que ces déclarations seraient simplement d‟intentions.
Relevons que l‟argumentaire de la sécurité des frontières soutenues par le Rwanda et
l‟Ouganda était balayé par le fait qu‟ils avaient envahi le territoire congolais d‟abord, avec
Laurent Désiré Kabila, durant plus de 10 mois sans venir à bout de leur rebelles respectifs
opérant à partir du sol congolais .
Le second tour de leur offensive s‟était vite concentré dans la région du Sud-Ouest le
Bas Congo qui, visiblement, ne partage pas des frontières avec les deux pays. D‟où nous
pouvons conclure que leur objectif était de renverser le pouvoir qu‟ils avaient établi à
Kinshasa et qui leur avait demandé de quitter le Congo, et non la sécurité de leurs frontières.
Nous pouvons aussi dire, avec les faits, que cette deuxième offensive rwando-ougandaise
était une guerre d‟intérêts économiques et non plus politiques.
52
Bulletin de l‟Agence Congolaise de presse du 10 février 1999, P.2. 53
Jeune Afrique, N° 1979, du 8 au 14 décembre 1998, P.24
35
En effet, l‟on discerne mal comment les pays qui disaient vouloir anéantir leurs
rebelles établis en RDC pouvaient encore se battre entre eux. Fin 2000, il y a eu trois
offensives menées par le RDC /GOMA et ses alliés rwandais contre les localités
diamantifères tenues par le RDC-KML et le MLC soutenus par l‟Ouganda. Cela poussera le
président Museveni à déclarer la guerre contre Paul Kagame du Rwanda. Mais par ironie du
sort, cette guerre n‟eut lieu ni au Rwanda ni en Ouganda, mais plutôt au Congo et plus
précisément à Kisangani.54
Le discours du président nous parait aussi réducteur, ramenant la crise de la RDC à un
complot extérieur monté contre son peuple et contre son pouvoir à cause du succès de son
action. Même si le pouvoir de Kabila bénéficiait, conjoncturellement d‟un crédit de popularité
à cause de l‟ennemi extérieur, il ne pouvait éluder le fait que cette crise était aussi le résultat
des accords nébuleux qu‟il aurait passé avec ses parrains rwandais et ougandais, d‟une part,
et le malentendu entre ses anciens collaborateurs de l‟A.F.D.L. d‟autre part, en abandonnant
brusquement ses parrains rwandais et ougandais et en dissolvant l‟A.F.D.L. Laurent Désiré
Kabila a probablement scié la branche la plus solide sur laquelle il était assis. Dans le même
ordre d‟idées, on peut aussi évoquerla révocation unilatérale par Kinshasa de certains
contrats juteux passés avec des grands groupes d‟intérêts financiers et industriels, comme le
groupe America Minning Field, laquelle ne pouvait pas manquer d‟avoir des
conséquences.55
L‟on ne doit pas aussi oublier les pratiques autoritaires dans lesquelles il était
déjà tombé.
En outre, les griefs du RCD contre le président Laurent Désiré Kabila constituaient de
manière globale, un péché par omission. En effet, beaucoup d‟animateurs de ce cartel de
Goma, les anciens de l‟A.F.D.L, en l‟occurrence Bizima Karaha, Moïse Nyarugabo, etc. ont
été, avec Kabila, les artisans de cette politique dictatoriale qu‟ils condamnaient. Mais aussi,
nous n‟avons pas vu dans les territoires qu‟il contrôlait des faits ou des pratiques favorisant la
démocratie ou améliorant les conditions de vie de la population.
Par ailleurs, la démarche adoptée par le MLC nous, semble difficile et
machiavélique. En effet, le mouvement rebelle à base tribale ne semblait pas plus crédible
54
Habibu Fariala, « la guerre économique en RDC « In Bulletin du CEGEC, numéro spécial
Bukavu/RDC du 10 juillet 2006. P.35 55
R. Phambu, Op.cit, Pp.14-15
36
que le RCD de Goma qu‟il condamnait, même si dans le discours, il se montrait un peut
plus nationaliste et libérateur pour les congolais. Sa fondation était constituée pour l‟essentiel
des principaux artisans Mobutistes.
Pour ce qui est des alliés de Kinshasa, nous pouvons nous interroger sur le bien fondé
de leur intervention au regard des exactions commises sur les populations civiles du Bas-
Congo. Les faits semblaient plutôt indiquer que l‟intervention des troupes Angolaises en
RDC était surtout justifiée par le besoin de la recherche d‟une position géostratégique
favorable devant lui permettre de mieux gérer sa crise intérieure. Pour l‟Angola, il fallait
couper les lignes d‟approvisionnement de l‟Unita et les circuits de la contrebande des
diamants. La même analyse peut être faite toutes proportionsgardées sur l‟opportunité réelle
de l‟intervention des troupes zimbabwéennes, dont l‟ardeur de l‟engagement semblait reposer
sur des contrats mafieux entre les proches du président Mugabe et le pouvoir de Kinshasa, tel
l‟accord de tutélarisation de la Gecamines.56
En effet, ce ne fut pas un hasard si les 12.000 militaires zimbabwéens avaient opéré
essentiellement sur la ligne reliant Lubumbashi et Mbuji-Mayi, au cœur de la région la plus
riche en diamants. L‟une des filières les plus utilisées pour inciter les alliés de Kinshasa à
maintenir leurs troupes en RDC fut la création d‟entreprises :
1) En 1999, Oryx Natural Ressource, un complexe diamantifère qui disposerait de
concessions minières en RDC, avait conclu un accord avec les les deux plus
riches concessions de la Miba (Minière du Bakwanga, société à capitaux
mixtes détenue à 80% par la RDC) estimées à plus d‟un milliard de dollars ;
2) Dans leur mariage, ORYX Zimcon et GOSLEG donneront naissance à la
coentreprise Sengamines »57
.
Par le Mining Journal du 26 mai 2000, l‟on apprenait que l‟ORYX percevait 40% des
bénéfices, les zimbabwéens 40 % et l‟entourage de Laurent Désiré Kabila se partageait 20%.
Toutes ces déclarations nous prouvent que la guerre au Congo-Kinshasa n‟était pas
tout à fait juste et qu‟elle était une guerre imposée au peuple par différents acteurs politiques
et certains pays engagés et que visiblement, la poursuite de l‟intérêt général n‟en constituait
56
Habibu Fariala, Op.cit, P. 35 57
Habibu Fariala, Op.cit P.35
37
pas la première préoccupation, mais plutôt elle s‟appliquait par des motivations égoïstes et
politiciennes des uns et des autres. La guerre au Congo serait aussi une conséquence de
l‟absence d‟une perspective de développement qui assure le bien être social.
C‟est ce qui avait poussé l‟analyste Tessy Bakary à affirmer que dans la région des
Grands Lacs, la gouvernance est celle de « l‟Etat-personne », où l‟Etat prend la figure
emblématique du président une part.
Cette notion, implique la concentration du pouvoir aux mains d‟une seule seule
personne, un monarque président selon les termes de David Apter 58
. C‟est dans ce sens
qu‟on utilise les expressions caricaturales que provocatrices telles que l‟homme fort de
Kinshasa, le Zaïre de Mobutu, le Rwanda de Kagame. Cette gestion personnalisée et
totalitaire des Etats basée sur un clientélisme parental favorise la montée des intégrismes
ethniques menaçant gravement la paix et la stabilité de la région.
C‟était le slogan de Kabila Laurent lors de sa lutte armée contre le régime de Mobutu
qu‟il qualifiait d‟être tribaliste mais à son tour aussi, il sera accusé par le RCD d‟avoir
Katanganisé le pouvoir, etc.
Cette situation décrite est généralement suivie de violations massives des droits
humains et du droit international humanitaire et demeure pendant un long moment sans issue
favorable pour la fin des hostilités.
I.3. LES MOBILES DE L’INTERVENTION DE L’ONU EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
A. Impossibilité de mettre fin aux hostilités
Pendant cette guerre de grands enjeux économiques et politiques qu‟a connue la RDC,
le territoire national était divisé en trois zones constituant ainsi les blocs d‟alliances :
1) La zone sous contrôle gouvernemental avec ses alliés
2) La zone sous contrôle ougandais comprenant les deux rébellions du MLC et
RCD/ML. Elle comprenait la partie nord du Kivu, la partie nord de l‟Equateur
et la province orientale où abondent les ressources minières en or et diamant.
58
R. Rhambu Op.cit, P. 22
38
3) La zone rwandaise qui parrainait le RCD Goma, où le Rwanda exerçait alors
une influence quasi-totale sur le Kasaï oriental, le Maniema, le Sud et le Nord
Kivu.
Cette situation de belligérance fera à ce que la guerre perdure tout en étant suivie de la mise
en place d‟exploitations illicites des ressources naturelles du Pays qui sont d‟autres façonsde
pérenniser la guerre. Les belligérants n‟ont pas manifesté la bonne foi de mettre fin à cette
guerre par des voies pacifiques.
B. Les violations massives des droits humains
Nous ne pouvons pas examiner cette section relative aux violations massives des droits
humains sans chercher d‟abord à les définir.
En effet, les droits de l‟homme sont des valeurs tirées du droit naturel et lesquelles
valeurs sont inhérentes à la dignité humaine et sans lesquelles l‟homme ne peut pas vivre en
tant que tel59
.
L‟homme a entre autres droits à la vie, à la liberté et à la sûreté de la personne, droit à
l‟intégrité physique, droit à la liberté de circulation, liberté d‟expression et d‟association,
droit de ne pas être arbitrairement détenu, droit d‟être jugé avec impartialité, droit à l‟asile.60
Ce sont les valeurs que l‟Assemblée Générale des Nations Unies a proclamées et proposées
au monde dans la Déclaration universelle des droits de l‟homme du 10 décembre 1948.
Précisons que ce sont les cas illustratifs que nous venons de citer et qui doivent être protégés
tant sur les plans interne qu‟ international.
Pendant cette guerre sous examen, il y a eu beaucoup de cas de violation des droits
humains, à savoir :
1) Les massacres de Kongolo, de
Kimbumbu, de Mange et de Solu, au Nord du Katanga où plus 200 personnes ont été
égorgés parmi lesquelles une centaine d‟enfants, de femmes et vieillards en 2000,
2) Massacres de 15 personnes à Kalambi, une localité située à environ 100km au Sud-
Ouest de Bukavu, dans le Sud-Kivu en 2000
Les territoires des Mwenga, de Walungu et de Fizi ont vécu des moments extrêmement
tragiques caractérisés non seulement par la répression violente de jeunes supposés Mai Mai et
59
Rapport du séminaire de formation sur les mécanismes de protection des droits de l‟homme, Op.cit P.44 60
Idem, P.44
39
de membres de leurs familles, mais aussi l‟on avait concentré les populations dans des zones
de facile contrôle.
3) Les parents étaient inquiétés, tabassés ou tués pour contraindre ceux dont les enfants
ne se rendaient pas, les Rwandais et les Burundais les incriminaient de sorcellerie.
Dans ce cas, le châtiment consistait à les enterrer vivants ou les soumettre au supplice
du collier ardent. Tel est le cas de cinq femmes enterrées vivantes à Kalambi en date
du 10 octobre 1999, de quatre autres à Bulinzi et à Mwenga le mercredi 13 0ctobre
1999.
4) Les massacres de Kasika du 24 Août 1998 avec plus de huit cents personnes tuées, de
Kilungutwe de septembre 1998, de Kitutu du 02 septembre 1998, de Makobola du 31
décembre 1998 avec un millier de personnes tuées dont essentiellement des femmes,
des enfants et des personnes âgées de Ngweshe du 15 février 1999, de Kamituga du
15 mars 1999, de Lubarika et Kiamba du 09 mai 1999.
5) Les massacres de Kongolo au Katanga au mois d‟août 1999 dont le bilan des victimes
est estimé à plus de 200 personnes ;
6) Enfin, les massacres de Kimbumbu, de Monge et de soldats etcelui perpétré au
marché de Kalungwe à 40 km d‟Uvira le 23/ 10/1999 par les troupes d‟agression,
etc.61
En effet, les massacres, atrocités et les actes d‟intimidation tels que cités ci-haut
constituent une violation constante et fragrante des dispositions pertinentes des instruments
internationaux tels que la Charte des Nations Unies, de l‟Organisation de l‟Unité Africaine, de
la Déclaration internationale des droits de l‟homme, des Conventions de Genève de 1949 et
de leurs Protocoles additionnels, de la Convention relative aux droit de l‟enfant, de la
Déclaration sur la protection des femmes et des enfants en période d‟urgence et de conflit
armé du 14 décembre 1974.
D‟une manière générale, d‟autres constats peuvent être relevés, à savoir, l‟existence
d‟un nombre élevé de victimes civiles, 3,8 millions de morts dus à la guerre ; 2,4 millions de
déplacés internes ; 388 000 réfugiés du pays ; 17 millions de malnutris ; 1,5 millions de
personnes atteins par le VIH/SIDA et plus de 2000 victimes des mines antipersonnelles
61
Lire à ce sujet : Livre Blanc sur les violentions délibérées de l‟accord de cessez-le-feu de Lusaka du 10 juillet
1999 de la charte internationale des droits de l‟homme, des règles de bas de du Droit l‟O.N.U par les pays
agresseurs (Ouganda, Rwanda, Burundi) et leurs complices congolais du RCD et du MLC dans les territoires
occupés de la RDC couvrant la période du 11 juillet 1999 au 31 décembre 1999, Kinshasa, Janvier 200, P.P 6-61
40
depuis 1998 ; c‟est une ironie amère de voir qu‟un des pays africains les plus riches
potentiellement se trouve être parmi les pauvres du monde : la RDC figure au 167ème
rang
sur un total de 177 pays dans le Rapport mondial sur le développement humain 2005 du
PNUD.62
I.4. DU MANDAT DE LA MISSION DE LA MONUC
Depuis sa création le 30 novembre 1999 par le Conseil de sécurité, la Mission de
l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a connu
des changements significatifs, tant au niveau de son mandat que de ses capacités.
Son mandat initial qui se limitait principalement à l‟observation du cessez-le-feu décrété par
les accords de Lusaka est passé au maintien de la paix ensuite à l‟imposition de la paix et
enfin à la consolidation de la paix. L‟évolution du mandat a bien évidemment entraîné, non
sans difficulté, une évolution conséquente de ses ressources et de son organisation.
I.4.1 L’évolution du mandat : de l'observation du cessez-le-feu à la consolidation
de la paix
Une analyse attentive des trente et quatre (34) résolutions relatives à la situation en RDC
prises du 9 avril 1999 (Rés. 1234) au 21 décembre 2005 ( Rés. 1649) par le Conseil de
Sécurité de l‟ONU nous permet de dégager quatre phases importantes dans l'évolution du
mandat et des capacités d'action de la MONUC dont une phase préliminaire et trois phases
actives :
1). la préparation de l'intervention de l'ONU en RDC et la création de la MONUC (09 avril
1999–24 février 2000) ;
2). la surveillance de la cessation des hostilités et du désengagement des forces (24 février
2000-15 juin 2001) ;
3). l‟élargissement du mandat aux aspects de désarmement, démobilisation, rapatriement,
réinstallation et réinsertion (DDRRR) (15 juin 2001-28 juillet 2003) ;
4). l‟imposition de la paix et l‟accompagnement de la mise en place d‟un Etat de droit en
RDC (du 28 juillet 2003 au 6 décembre 2006).
62
Mandjondje Mounoubai, « Raison d‟une confirmée en RDC. « In MONUC Magazine, N° 30, vol IV 2006,
P.P 14-15
41
I.4.2 Phase préliminaire : la préparation de l'intervention de l'ONU en RDC et la
création de la MONUC (09 avril 1999–24 février 2000).
A la suite de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka signé le 10 juillet 1999, la résolution
1258 adoptée par le Conseil de sécurité le 6 août 1999 a autorisé le déploiement de 90
officiers de liaison des Nations Unies, ainsi que du personnel civil, politique, humanitaire et
administratif, dans les capitales des États signataires de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka,
au quartier général provisoire de la Commission militaire mixte et dans les quartiers généraux
militaires des principaux belligérants pour une période de trois mois. Ce personnel de l‟ONU
avait le mandat suivant :
1) Etablir des contacts et assurer la liaison avec la Commission militaire mixte et toutes
les parties à l'Accord ;
2) Aider la Commission militaire mixte et les parties à mettre au point les modalités
d'application de l'Accord ;
3) Fournir une assistance technique, sur demande, à la Commission militaire mixte ;
4) Tenir le Secrétaire général informé de la situation sur le terrain et aider à mettre au
point un concept d'opérations en vue de renforcer éventuellement le rôle de
l'Organisation des Nations Unies dans l'application de l'Accord une fois qu'il aura été
signé par toutes les parties ;
5) Obtenir des parties des garanties de coopération et des assurances de sécurité en vue du
déploiement éventuel d'observateurs militaires à l'intérieur du pays. »
Dans cette même résolution, le Conseil de sécurité invitait le Secrétaire général à nommer
un Représentant spécial qui supervisera la présence des Nations Unies dans la sous région en
ce qui concerne le processus de paix en République Démocratique du Congo, et apportera une
assistance à l'application de l'Accord de cessez-le-feu.
La résolution 1279 adoptée par le Conseil de sécurité le 30 novembre 1999 a décidé
que le personnel dont le déploiement est autorisé aux termes de la résolution 1258, constituera
la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo elle
sera dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général et s'acquittera des tâches
suivantes :
1) établir des contacts avec les signataires de l'Accord de cessez-le-feu, au niveau des
quartiers généraux et dans les capitales des États signataires ;
42
2) rétablir une liaison avec la Commission militaire mixte et lui fournir une assistance
technique dans l'exercice de ses fonctions découlant de l'Accord de cessez-le-feu, y
compris les enquêtes sur les violations du cessez-le-feu ;
3) fournir des informations sur les conditions de sécurité dans tous ses secteurs
d'opérations, notamment sur les conditions locales affectant les décisions futures
concernant l'introduction du personnel des Nations Unies ;
4) Elaborer des plans en vue de l'observation du cessez-le-feu et du dégagement des
forces ;
5)Maintenir la liaison avec toutes les parties à l'Accord de cessez-le-feu afin de faciliter
l'acheminement de l'aide humanitaire aux personnes déplacées, aux réfugiés, aux enfants et
autres personnes touchées et d'aider à la défense des droits de l'homme, y compris les droits
de l'enfant.
I.4.3. Phase 1 : la surveillance de la cessation des hostilités et du désengagement
des forces (24 février 2000-15 juin 2001).
Depuis la signature de l‟accord de Lusaka, on assistait à des violations répétées du
cessez-le-feu, des droits de l‟homme et du droit humanitaire international. Dans certains
secteurs de la République démocratique du Congo, les agents des services d‟aide humanitaire
ont un accès limité aux réfugiés et aux personnes déplacées. Réagissant à cette situation,
Le Conseil de Sécurité, dans sa résolution 1291 adoptée le 24 février 2000, a demandé à la
MONUC, notamment de surveiller l‟application de l‟Accord de cessez-le-feu et d‟enquêter
sur les violations du cessez-le-feu, de faciliter l‟acheminement de l‟aide humanitaire et veiller
au respect des droits de l‟homme, en prêtant une attention particulière aux groupes
vulnérables, y compris les femmes, les enfants et les enfants soldats démobilisés et de
superviser et vérifier le désengagement et le redéploiement des forces des parties.
Le Conseil de sécurité a également décidé, agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte
des Nations Unies, que la MONUC peut prendre les mesures nécessaires, dans les limites de
ses capacités, pour protéger le personnel, les installations et le matériel de l‟Organisation des
Nations Unies, assurer la sécurité et la liberté de circulation de son personnel, et « protéger
les civils se trouvant sous la menace imminente de violences physiques » .
43
Il est également demandé à la MONUC de coopérer étroitement avec le Facilitateur
du dialogue national, de lui apporter appui et assistance technique et de coordonner les autres
activités menées par les organismes des Nations Unies à cet effet.
Le Conseil de Sécurité a alors autorisé le renforcement de la MONUC, qui pourra
compter jusqu‟à 5 537 militaires, y compris jusqu‟à 500 observateurs.
Aux termes de cette résolution le mandat de la MONUC est placé en théorie sous le
sceau du chapitre VII de la Charte de l'ONU sans qu‟elle soit réellement dotée des moyens
nécessaires à une imposition de la paix.
Alors que les parties en conflit présentent selon les accords de Sun City un effectif
global dépassant les 150 000 combattants nous constatons que 5 537 militaires de la MONUC
ne pourront pas efficacement protéger les civils se trouvant sous la menace imminente de
violences physiques de ces combattants.
I.4.4 Phase 2 : l’élargissement du mandat aux aspects de désarmement,
démobilisation, rapatriement, réinstallation et réinsertion (DDRRR) (15
juin 2001-28 juillet 2003)
Au deuxième trimestre de l‟année 2001, la situation en République Démocratique du
Congo est caractérisée par :
1) la prolongation du conflit, avec pour conséquence, l‟augmentation du nombre de
réfugiés et de personnes déplacées ainsi que l‟augmentation du taux d‟infection par le
VIH/sida, en particulier parmi les femmes et les jeunes filles ;
2) la poursuite des violations des droits de l‟homme, particulièrement les atrocités
commises dans les provinces de l‟Est ;
3) la poursuite du recrutement et de l‟utilisation d‟enfants soldats par des forces et
groupes armés ;
4) les attaques contre le personnel des organisations humanitaires.
Aussi, pour donner un nouvel élan au processus de désengagement des forces, en vue de
faire baisser la tension, le Conseil de sécurité, aux termes de sa résolution 1355 du 15 juin
2001 et sur recommandation du Secrétaire général, a autorisé la MONUC à prêter son
44
assistance, sur demande, et dans les limites de ses moyens, pour le désarmement, la
démobilisation, le rapatriement et la réintégration, à titre volontaire, de groupes armés.
Par la résolution 1445 du 4 décembre 2002, le Conseil de sécurité prend acte de
l‟évolution encourageante de la situation sur le terrain, notamment la décision prise par toutes
les parties étrangères de retirer totalement leurs troupes du territoire de la République
démocratique du Congo, ainsi que des progrès accomplis dans la mise en œuvre de ces
processus. Cependant il exige que de nouveaux progrès rapides et sensibles soient accomplis
dans le processus volontaire de désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et
réinstallation dans l‟ensemble du pays pour accompagner les progrès accomplis dans le retrait
des forces étrangères. Pour ce faire, il autorise l‟expansion de la MONUC, dont le personnel
militaire pourra être porté jusqu‟à 8 700 personnes afin de lui permettre de mener à bien ses
activités dans un environnement dangereux.
I.4.5 Phase 3 : imposition de la paix et accompagnement de la mise en place d’un
Etat de droit en RDC (du 28 juillet 2003 au 6 décembre 2006)
En début 2003, les progrès vers la paix ou tout au moins l‟accalmie, réalisés sur le
terrain à la fin de 2002 sont de nouveau remis en cause. Les violations des droits de l'homme,
y compris les massacres de populations civiles, se sont multipliées, notamment en Ituri, et de
nouveaux groupes armés, non signataires de l'Accord de Lusaka, ont vu le jour.
La MONUC dont les effectifs militaires au 31 janvier 2003 ne sont qu‟à 4386 au total
malgré les 8700 autorisés se trouve incapable de mettre fin aux violations graves des droits de
l'homme en Ituri. Elle assiste impuissante aux combats particulièrement meurtriers entre
miliciens armés à Bunia au mois de mai. Le Conseil de sécurité autorise alors, pour trois
mois, le déploiement d'une force multinationale de l'Union européenne à Bunia, avec de
réelles capacités de combat. Ce sera l'opération Artémis autorisée par la résolution 1484 du 30
mai 2003.63
Cette opération qui a durée de juin à août a mobilisé et envoyé à Bunia 1200 soldats
majoritairement français. Pour permettre à la MONUC de prendre la relève de la force
multinationale au 1er
septembre 2003 à Bunia, la résolution 1493 du 28 juillet 2003 opte
désormais et franchement pour l‟imposition de la paix au Congo.
63
13ème rapport du Secrétaire Général sur la MONUC : S/2003/211 du 21 février 2003
45
D‟une part elle autorise l'augmentation de l'effectif militaire de la mission jusqu'à
10.800 hommes et décrète un embargo sur les armes à destination des groupes armés
étrangers et congolais opérant à l'Est de la RDC. D'autre part, elle autorise la MONUC à
prendre les mesures nécessaires, dans les zones de déploiement de ses unités armées et, pour
autant qu‟elle l‟estime dans les limites de ses capacités, afin de saisir ou recueillir, comme il
conviendra, les armes ou tout matériel connexe dont la présence sur le territoire de la RDC
constituerait une violation de l‟embargo sur les armes à destination des groupes armés
étrangers et congolais opérant à l'Est de la RDC, et à disposer de ces armes et matériels d'une
manière appropriée.
Tenant compte de la mise en place du Gouvernement de transition le 30 juin 2003, la
même résolution (1493) encourage la MONUC à apporter assistance, durant la période de
transition, à la réforme des forces de sécurité y compris la formation de la police et l'appui au
programme DDR sur base volontaire, au rétablissement de l'État de droit et à la préparation et
à la tenue des élections.
Plusieurs autres résolutions viendront ultérieurement renforcer les moyens de la
mission et réaffirmer sa mission d‟imposition de la paix et d‟accompagnement du processus
de transition.
La résolution 1565 du 1er octobre 2004, autorise l'augmentation des effectifs jusqu'à
16.700 militaires, soit 5.900 hommes supplémentaires. Elle reconduit le mandat adopté en
juillet 2003 avec un accent entre autres, sur la protection des civils et des agents humanitaires
sous la menace de la violence, la surveillance du respect de l'embargo sur les armes à
destination de l'Est du pays.
La résolution 1592 du 30 mars 2005 insiste sur le fait que la MONUC est autorisée à
utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans les zones de
déploiement de ses unités, pour dissuader toute tentative de recours à la force qui menacerait
le processus politique, de la part de tout groupe armé, étranger ou congolais notamment les
ex-FAR et Interahamwe, et pour assurer la protection des civils sous la menace imminente de
violences physiques. Elle souligne également que la MONUC peut utiliser des tactiques
d'encerclement et de recherche pour prévenir des attaques contre les civils et perturber les
capacités militaires des groupes armés illégaux qui continuent de faire usage de la violence ,
46
notamment à l'Est de la RDC. Enfin, elle demande au gouvernement congolais d'établir avec
la MONUC un concept conjoint d'opération en vue du désarmement des combattants
étrangers par les Forces armées de la RDC, avec l'assistance de la MONUC, dans la limite de
son mandat et ses capacités.
Pour mieux contrôler la circulation des armes en RDC, le Conseil de sécurité a élargi
l'embargo à l'ensemble de la RDC par sa résolution 1596 du 18 avril 2005.
La résolution 1621 du 06 septembre 2005 autorise une augmentation de l‟effectif de
la MONUC de 841 personnels, comprenant jusqu‟à cinq unités de police constituées de 125
hommes chacune et les fonctionnaires de police additionnels. Elle autorise également la
MONUC, à fournir un appui à la Commission électorale indépendante pour le transport du
matériel électoral
Enfin, elle encourage la MONUC, dans la mesure de ses capacités et conformément
à son mandat, à apporter conseil et assistance ainsi que l‟appui nécessaire à la mise en place,
par le Gouvernement de transition, les institutions financières internationales et les donateurs,
d‟un arrangement pour renforcer le soutien à la bonne gouvernance et à une gestion
économique transparente.
Les milices locales et groupes armés étrangers continuaient d‟entretenir des hostilités
dans l‟Est de la République démocratique du Congo. Ces hostilités faisaient peser une menace
sur la tenue des élections dans le pays. La résolution 1635 du 28 octobre 2005 a de nouveau
autorisé une augmentation de l‟effectif militaire de la MONUC de 300 personnes afin de
permettre le déploiement dans le Katanga d‟un bataillon d‟infanterie, avec des moyens de
mise en œuvre comprenant une capacité de mobilité aérienne en propre et le soutien médical
adéquat, de manière à ce qu‟une plus grande sécurité soit assurée dans la zone de ses
opérations pendant la période électorale.
En fin 2005, les groupes armés étrangers présents dans l‟Est de la République
démocratique du Congo n‟avaient pas encore déposé les armes. Le Conseil de sécurité
rappelle avec force dans sa résolution 1649 du 21 décembre 2005 qu‟il a confié, par sa
résolution 1565, mandat à la MONUC « d‟appuyer les opérations de désarmement
de combattants étrangers conduites par les Forces armées de la République Démocratique du
47
Congo et de faciliter le rapatriement et la réinstallation volontaires des combattants étrangers
désarmés et des personnes à leur charge.
Il insiste sur le fait qu‟aux termes de la même résolution, la MONUC est autorisée à
utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans les zones de
déploiement de ses unités armées, pour dissuader toute tentative de recours à la force qui
menacerait le processus politique, de la part de tout groupe armé, étranger ou congolais, et
pour assurer la protection des civils sous la menace imminente de violences physiques.
La juxtaposition de ces différentes phases permet de définir les différentes
composantes du mandat de la MONUC en fin 2005 en ces termes :
1) Surveiller l‟application de l‟Accord de cessez-le-feu et vérifier le désengagement
et le redéploiement des forces des parties ;
2) Faciliter l‟acheminement de l‟aide humanitaire et veiller au respect des droits de
l‟homme, en prêtant une attention particulière aux groupes vulnérables, y compris
les femmes, les enfants et les enfants soldats démobilisés ;
3) Protéger les civils se trouvant sous la menace imminente de violences physiques ;
4) Prêter son assistance, sur demande, et dans les limites de ses moyens, pour le
désarmement, la démobilisation, le rapatriement et la réintégration, à titre
volontaire, de groupes armés ;
5) Saisir ou recueillir, comme il conviendra, les armes ou tout matériel connexe dont
la présence sur le territoire de la RDC constituerait une violation de l‟embargo sur
les armes à destination des groupes armés étrangers et congolais opérant à l'Est de
la RDC, et à disposer de ces armes et matériels d'une manière appropriée ;
6) Appuyer les opérations de désarmement des combattants étrangers conduites par
les forces armées de la République démocratique du Congo, et faciliter le
rapatriement et la réinstallation de ces combattants ;
7) Utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans les
zones de déploiement de ses unités armées, pour dissuader toute tentative de
recours à la force qui menacerait le processus politique de transition, de la part de
tout groupe armé, étranger ou congolais ;
8) Apporter assistance, durant la période de transition, à la réforme des forces de
sécurité y compris la formation de la police et l'appui au programme DDR sur base
48
volontaire, au rétablissement de l'État de droit et à la préparation et à la tenue des
élections ;
9) Fournir un appui à la Commission électorale indépendante pour le transport du
matériel électoral ;
10) Apporter conseil et assistance ainsi que l‟appui nécessaire à la mise en place, par
le gouvernement de transition les institutions financières internationales et les
donateurs, d‟un arrangement pour renforcer le soutien à la bonne gouvernance et à une
gestion économique transparente.
I.5. LES RESULTATS OBTENUS
I.5.1. Les négociations politiques
La guerre en RDC avait déjà perduré à tel point qu‟elle a été qualifiée par un officiel
américain de Première Guerre mondiale africaine.64
Le manque de volonté et la mauvaise foi
des acteurs au conflit à mettre fin à cette catastrophe humanitaire, constitueront la motivation
de l‟intervention des Nations Unies pour mettre fin à ce conflit qui impliquait déjà plus de 10
pays de la Région. Cette intervention des Nations Unies s‟est matérialisée grâce à la
résolution 1234 adoptée par le Conseil de sécurité à sa 3993e séance du 9 avril 1999 qui
demandait la signature immédiate d‟un Accord de cessez-le-feu permettant le retrait ordonné
de toutes les forces étrangères, le rétablissement de l‟autorité du gouvernement de la RDC sur
tout son territoire et le désarmement des groupes armés non gouvernementaux Elle soulignait
également que, dans le contexte d‟un règlement pacifique durable, il était nécessaire que tous
les congolais s‟engagent dans un dialogue politique ouvert à tous pour parvenir à la
réconciliation nationale et à la tenue, à une date rapprochée, des élections en RDC.65
Les résolutions du conseil de sécurité de l‟ONU étant obligatoires, nous pensons, en
fait que la résolution 1234 aurait fait pression à toutes les parties afin qu‟elles s‟engagent dans
le processus de négociation. Même le président L.D.Kabila qui hésitait encore avait fini par
signer l‟accord de Lusaka le 10 juillet 1999. Cet accord de cessez-le-feu de Lusaka a donc été
considéré comme un accord de référence, car il a permis l‟ouverture du dialogue inter
congolais bien que cela a été matérialisé après moult tergiversations.
64
Amos NamangaNgongi, cité par Mandjondje Mounoubaï, Op.cit, P.14 65
Linelit, Accord de Lusaka pour un cessez-le-feu en RDC, Kinshasa, CEDI, octobre 1999, P.23.
49
Et c‟est suite à cela que les négociations de Gaborone se sont tenues en mai 2000. Sir
Ketumire Masire venait de terminer les consultations avec les congolais et d‟autres parties
intéressés sur des questions préliminaires et logistiques en vue du lancement du dialogue.
Comme les négociations de Lusaka.
, L‟autre phase des négociations est celle d‟Addis-Abeba tenue du 15 au 19 octobre
2001. Elle a marqué le début officiel du processus des négociations politiques. En apparence,
la mission d‟ Addis Abbeba était fort prometteuse suite aux efforts considérables fournis dans
sa conception et sa planification et surtout le soutien de la communauté internationale. Mais
curieusement, la question des moyens se posa car l‟organisation de cette rencontre nécessitant
des moyens financiers que facilitateur avait évalué à 8 millions de dollars américains qu‟il
n‟avait pas pu obtenir.
Les ressources humaines
La MONUC pour mener à bon port ses activités, dispose de deux types de personnel :
un personnel civil et un personnel Militaire.
En effet, elle utilise un personnel civil dont le nombre est les 3639 personnes de 116
nationalités mais le personnel local est plus important avec 2046 congolais, soit 56,2% ; le
personnel civil international est de 959 personnes, soit 26,3%. Il y a aussi 634 volontaires de
l‟ONU soit 17,4%.
En ce qui concerne le personnel militaire, il est au nombre de 18 536. Parmi eux 16 700
contingents militaires, 774 observateurs militaires et 1121policiers.
Ainsi, pour ne pas fournir le Dialogue, le facilitateur Massire était contraint d‟ouvrir
les négociations avec un nombre réduit de délégués (22 au lieu de 362)66
Cette situation de
sous représentativité était à la base du blocage du processus, ce qui explique l‟organisation de
la session de négociation de Sun City convoquée et présentée par le facilitateur qui bénéficia
de l‟immense générosité de la communauté internationale qui l‟a pris en charge
matériellement, moralement et financièrement.
66
C.Sadi Omari Simbi, Analyse des Négociation politique inter congolais de 1998 à 2003, mémoire, UOB,
inédit 200-2003 ; P. 46
50
La tenue du dialogue inercongolais à Sun City du 25 février du 19 avril 2002 a fourni
un environnement tel que la sérénité et la sécurité ont permis aux 362 délégués une interaction
optimale et efficace. Ils ont aussi bénéficié du soutien de nombreux conseillers techniques et
du personnel logistique de la facilitation. C‟est le dialogue qui a connu un nombre d‟acteurs
élevé et a duré plus longtemps que les précédents. Les travaux en commission avaient
démarré mais des inquiétudes restaient perceptibles quant à la poursuite normale du dialogue
à cause de la poursuite des mouvements des troupes sur le terrain militaire. La prise de la
localité de Moliro dans le Katanga par le RCD/Goma et leurs alliés Rwandais pendant les
négociations faillit bloquer les assises. Il avait fallu près d‟une dizaine de jours pour voir les
travaux reprendre après que le RCD/Goma ait été sommé par la résolution 1399 du Conseil de
sécurité de L‟ONU du 19 mars 2002 de quitter cette localité sans condition et au
gouvernement de reprendre sa place au dialogue.67
Mais le retour des membres du Gouvernement n‟a pas donné au dialogue toutes ses
chances de réussir car deux commissions dites sensibles se présentaient comme un grand défi
à relever. Il s‟agissait de la Commission politique et juridique et de la Commission défense et
sécurité. Les négociations sur le partage de pouvoir causeront un autre défi à relever car elles
n‟ont, en fait, commencé que quatre jours avant la date de clôture et cela, après l‟intervention
du président Sud-Africain, Thabo Mbeki, qui proposa deux plans de partage des
responsabilités au sein du futur gouvernement de transition à savoir plans « Mbeki I et Mbeki
II ».
Encore une fois ces plans ne furent pas acceptés par toutes les composantes, l‟ex-
gouvernement et le MLC signeront à a fin un accord dit Accord cadre qui maintenait Joseph
Kabila au poste de président de la République et ferait de Jean Pierre Bemba le Premier
Ministre et d‟Onusumba le Président de l‟Assemblée nationale. Cet accord a été par la suite
qualifié d‟exclusif par le RCD/Goma car estimait il c‟était un arrangement entre Joseph
Kabila et Jean Pierre Bemba et cela constituait de nouveau, un blocage.
Après contestation du RCD et de son Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue
(A.S.D) il a fallu trouver une autre solution. De ce fait des nouvelles négociations seront
tenues à Pretoria. L‟enjeu de celles-ci était de parler de la Paix et de s‟accorder sur la
67
Kalenga Wetumwana, Cap sur Sun City ; impasse ou conclusion, Kinshasa, Média spule, 2002, p.35
51
constitution des animateurs du gouvernement de transition et de convaincre les autorités
rebelles à rejoindre Kinshasa pour siéger dans les institutions de la transition. Il fallait donc
trouver du 15 décembre au 17décembre 2002, des bailleurs de fonds.68
A la suite une fois de
plus de menaces de rompre, la séance de la clôture des assises sera convoquée et présidée par
l‟envoyé spécial de l‟ONU, Moustapha Niasse le médiateur de la négociation inter congolaise.
Un accord global et inclusif sera finalement signé par toutes les parties au Dialogue
inter congolais au cours de la nuit du 16 décembre 2002. Mais il faut reconnaître que cet
accord n‟était pas le résultat d‟un véritable compromis politique entre les parties congolaises,
mais plutôt une imposition de la communauté internationale. En effet, la présence d‟un
médiateur qui représentait le Secrétaire général de l‟ONU qui a amené le système 1+ 4 le jour
même de la phase finale de la signature de cet accord, c'est-à-dire le 16 décembre 2002, et
toutes les pressions exercées par les bailleurs de fonds de ses assises (la Belgique, l‟U.E. et
l‟O.N.U.) que menaçaient de mettre fin à l‟aide en cas de nouvel échec en disait beaucoup.
Conformément à la résolution 1291 du conseil de sécurité du 24 février 2000, la
MONUC avait, dans son mandat, l‟obligation de coopérer étroitement avec le Facilitateur du
dialogue national, de lui apporter appui et assistance technique et de coordonner les autres
activités menées par les organismes des Nations Unies à cet effet. Ainsi la MONUC avait mis
à la disposition des délégués et facilitateur du Dialogue inter congolais ses engins aériens pour
le transport et cela dans le but de favoriser l‟accord de Paix après avoir assuré le respect du
cessez-le-feu.
I.5.2. La MONUC et la transition démocratique en RDC
Après la signature de l‟accord global et inclusif de Sun City, une commission de suivi
chargée de préparer la mise en place des nouvelles institutions. Sa première réunion a été
tenue le 4 avril 2002 par le président Kabila et tous les membres étaient présent a l‟exception
des représentants du RCD/GOMA qui avaient des préoccupations au sujet de leur sécurité à
Kinshasa et de l‟opposition politique qui s‟était pas encore entendue sur ses représentants. A
la suite de longs entretiens à Goma le 19 avril ; le Représentant spécial du Secrétaire général
des Nations Unies et Chef de la mission au Congo ; Amos Namanga Ngongi a proposé un
ensemble de mesures de confiance y compris le transport aérien et le déploiement de troupes
de la MONUC dans un périmètre de sécurité limité à Kinshasa.
68
Bureau de facilitateur, négociations inter congolaises de Sun City. Rapport final Gaborone inédit, P.20
52
A cela se sont ajoutés les événements du 26 mai au 14 juin 2004 au cours desquels
les militaires fidèles du colonel Jules Mutebusi et les troupes de la 10e Région militaire
s‟étaient tirés dessus jusqu‟à la prise de la ville par le Général Laurent Nkundabatware. Dans
tous ces cas cité, la MONUC s‟est interposée pour proposer un cessez-le-feu et des
négociations après un long affrontement même si les mutins avaient franchi la ligne de
démarcation.
La MONUC, le CIAT et toute la communauté internationale avaient pesé de tout leur poids
pour faire pression afin que ces mutins puissent quitter la ville, chose qui a été faite.
Une autre affaire qui avait menacé le processus de transition est celle des massacres
des réfugiés congolais du camp de Gatumba du Burundi. Ici, pour maître Azarias Ruberwa
Président du RCD et vice-président de la République, ces massacres ont été commis par des
Maï-Mai et leurs alliés rebelles Burundais du FNL. Pour aller faire le deuil, le RCD se
retirait des institutions de la transition pour aller faire l‟évaluation à Goma, son ancien
quartier géneral. Une fois de plus, la communauté internationale et la CIAT s‟étaient
mobilisées comme un seul homme pour voir le R.C.D réintégrer les institutions de la
transition. Ce qui a été réalisé. Et beaucoup d‟autres difficultés qui pouvaient faire les
institutions sont survenues mais grâce à la MONUC et la communauté internationale, elles ont
été surmontées par souci d‟aboutir à une paix totale sur le territoire Congolais.69
Pour garantir une transition démocratique, à la veille du lancement de la campagne
électorale en RDC, le 28 juin 2006, pour ne citer que cet événement parmi tant d‟autres, la
détention des membres des partis politiques et l‟intimidation des médias ont préoccupé Kofi
Annan, Secrétaire général des Nations Unies. Cette inquiétude a été clairement exprimée
dans le le 21e rapport des Nations Unies sur la RDC publié à New York le 16 juin 2006 dans
lequel il était dit que la détention arbitraire des membres des partis politiques et de
« manœuvres d‟intimidation des médias constituaient un obstacle à l‟organisation des
élections dans un climat de calme, sans intimidation et sans interférence ».
69
Mandjondje Mounoubaï, « Quel est le rôle de la MONUC et de la communauté internationale par rapport aux
activités des partis politique en RDC ? « In MONUC magazine, vol IV N°31, juin 2006, P.5
53
En effet, ces élections sont historiques pour la RDC et ont constitué le processus le plus vaste
et le plus vaste et le plus complexe jamais organisé avec l‟appui des Nations Unies.70
Dans le cadre de son mandat, les experts nationaux et internationaux dont ceux de la
MONUC ont examiné, chaque fois que cela était nécessaire et à la demande de la partie
congolaise des projets de loi essentiels adoptés par le parlement.
Citons à titre d‟exemple, la loi N° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et
fonctionnement des partis politiques qui avait préoccupé la MONUC car, pour elle, légiférer
sur les activités politiques, c‟est avant tout réglementer l‟exercice des droits politiques et des
libertés fondamentales qui constituent l‟une des pierres angulaires de la démocratie moderne.
Il y aussi le cas du Code de conduite rédigé par la commission électorale indépendante signé
le 18 juin par 186 des 221 partis politiques enregistrés.
Nous pensons que cette transition politique issue de l‟Accord global et inclusif
accompagnée par les Nations unies a été plus démocratique par rapport à la transition de
Laurent Désiré Kabila et les autres périodes antérieures du fait de la liberté d‟opinion, du
fonctionnement des partis politiques, les droits de l‟homme étaient moins bafoués qu‟avant
etc. bien qu‟il ait eu des ratés ici et là.
De ce qui précède, nous pouvons dire que le Comité international d‟accompagnement
de la transition en RDC est le véritable garant du succès de la transition. La MONUC reste, en
pratique, cet organe à qui reviennent tous les instruments juridiques logistiques et autres pour
garantir le retour à la paix en RDC.
I.5.3. La restauration de l’autorité de l’Etat en RDC
Si l‟autorité est le droit reconnu à chaque Etat de donner des instructions et de se faire
obéir par l‟ensemble de la communauté nationale, ce droit n‟était plus acquis à l‟Etat
congolais qui était déjà divisé de fait. Chaque groupe donnait des ordres à la portion de
territoire qu‟il contrôlait militairement. Dans ces conditions, il n‟était plus possible d‟atteindre
des objectifs communs reconnus à toute communauté nationale D‟où il fallait, d‟abord,
70
William Swing, « La MONUC mieux préparée pour le 2e tour des élections » (http : // www.org/apps/new
54
s‟atteler à ce dur labeur avant de rétablir l‟autorité de l‟Etat sur toute l‟étendue du territoire
national.
Et cela devait être rendu possible par l‟Accord global et Inclusif sur la transition dont le
premier objectif était justement la réunification, la pacification, la reconstruction du pays, la
restauration de l‟intégrité territoriale et le rétablissement de l‟autorité de l‟Etat sur l‟ensemble
du territoire national.
Avec la bonne foi de ses signataires et la détermination de la MONUC la presque
totalité du territoire à été ramenée sous le contrôle du gouvernement central depuis le début de
la transition en juin 2003 ; exception faite à quelques poches de résistance ça et là, à travers le
pays.
Pour y parvenir, la MONUC a dû utiliser la force ou apporter son soutien aux FARDC.
C‟est le cas par exemple des opérations en Ituri, au Kivu et au Nord Katanga dans lesquelles
elle a perdu plus de 76 soldats de paix. L‟ancienne ligne de cessez-le-feu appartient
aujourd‟hui à l‟histoire. Plus d‟un million de déplacés ont regagné leurs domiciles, etc.
Avec la signature de l‟Accord global et Inclusif et le soutien des Nations Unies, il y a
eu réunification du pays sur le plan administratif, politique et économique. Aux objectifs
militaires que l‟on confie traditionnellement aux personnels militaires des opérations de
maintien de la paix à savoir contrôle du cessez le feu le regroupement et la démobilisation des
troupes qui constituent l‟ossature des missions
de première génération, se sont ajoutées, dans le mandat, des tâches que l‟on qualifie, à
contrario, de civiles.71
Peuvent ainsi être considérés comme relevant des aspects civils des
opérations de maintien de la paix : la réinsertion des combattants dans la vie civile, le
déminage, le rapatriement des réfugiés et personnes déplacées, la supervision des structures
administratives existantes, la mise en place de nouvelles forces de police, la vérification du
respect des droits de l‟homme, la mise au point et la supervision des réformes
constitutionnelles, judiciaires et électorale, l‟observation, la supervision voire l‟organisation et
le contrôle d‟élections et enfin, la coordination de l‟appui destiné au redressement
économique et la reconstruction.
71
B. Stern, la vision française des opérations de maintien de la paix, Montchrestien, Paris, 1997, P.51
55
Ainsi, la MONUC s‟est mise dans cette optique et cela conformément à la Résolution
1493 Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 4797e séance du 28 juillet 2003. En effet il a
été fait en termes le Conseil agissant en vertu du Chapitre VIIencourageait la MONUC à
assurer la coordination avec les autres organismes des Nations Unies, les donateurs et les
organisations non gouvernementales, à apporter son assistance durant la période de transition
et à organiser la réforme des forces de sécurité, lerétablissement de l‟état de droit et la tenue
des élections sur l‟ensemble du territoire de la RDC72
Le soutien s‟est traduit, notamment, par la mise sur pied de la Commission conjointe
sur réforme du secteur de sécurité, laquelle s‟était activée à suivre le processus d‟intégration
et de restructuration de l‟armée ainsi que le programme DDRRR. Ainsi, depuis le début de ce
processus d‟intégration, 18 Brigades à « brasser », selon l‟objectif de départ du
gouvernement, l‟ont été et le processus se poursuit encore.
L‟objectif du brassage, en effet est la création d‟une armée restructurée et intégrée ; bien
équipée et payée. Cela constitue une garantie pour la stabilité de la RDC et toute la région des
grands lacs.
Cette armée est donc la seule en capacité, avec le soutien de la MONUC et des
partenaires bilatéraux et multilatéraux, à pouvoir s‟engager dans le désarmement forcé des
groupes armés étrangers présents en RDC. En plus de cela, plus de 51 000 policiers ont été
formés par la MONUC et d‟autres partenaires tels que l‟Angola, la Belgique, la France,
l‟Union Européenne ou l‟Afrique du Sud.73
Toujours sous l‟angle du rétablissement de l‟autorité de l‟Etat, en mai 2004, en Ituri la
MONUC a préparé et facilité la participation des chefs des groupes armés à une consultation
de quatre jours organisée sous l‟égide du président de la République. Cette consultation
déboucha sur la signature un acte d‟engagement en vertu duquel les leaders des groupes
armés avaient réintégré leur volonté de participer au programme pilote de désarmement et de
réinsertion communautaire (DRC). La MONUC a démantelé deux camps des forces Armées
du peuple Congolais (FAPC) à Aldrel et Mahagi,.
72
William Swing, Op. cit, P.88 73
MONUC Bilan (www.MONUC.org)
56
Au Kivu, la sécurité le long de la frontière avec le Rwanda se détériora à nouveau en
novembre et décembre à la suite des menaces rwandaises. Des combats s‟ensuivirent entre les
unités des FRDC à Kanyabayonga. Un cessez-le-feu a finalement été conclu sans l‟égide de la
MONUC qui renforça ses troupes dans la région de Lubero et établit une zone tampon de
10km afin de protéger les civils et de permettre l‟accès à l‟aide humanitaire. Quelques 800
militaires congolais et 500 casques bleus ont été engagés dans une vaste opération de
sécurisation du Parc National de Virunga dans l‟Est de la RDC visant notamment à chasser
des rebelles des villages de Buse et à Mazindinga. Cette opération de été dénommée
« Virunga clearance » . Au Sud-Kivu, il y a aussi des opérations conjointes FARDC-
MONUC dans les territoires de Walungu et Kabare pour chasser les rebelles hutus rwandais et
restaurer l‟autorité de l‟Etat partout.74
Enfin, la MONUC a procédé à la réhabilitation des différentes structures
administratives de l‟Etat. Prisons, Palais de justice, appui et construction des bâtiments de
l‟administration intérimaire de l‟Ituri, des centres de formation des policiers. Dans le même
cadre de contribuer à la restauration à la restauration de l‟autorité de l‟Etat sur toute l‟étendue
de territoire.
I.5.4. La MONUC et la vie sociale en RDC
Le soutien apporté à la population civile est multiforme. Il peut s‟agir du transport, des
ravitaillements ou d‟une assistance médicale gratuite (consultation, vaccinations, transport
d‟urgence par le service de santé des armées) dans les régions où ces services font défaut. Il
peut également s‟agir de forces de génies déployées sur le terrain pour participer à la
reconstruction de routes et ponts, à la remise en état des logements et d‟écoles, de participer à
la réalisation de travaux d‟adduction d‟eau.75
Outre, ses activités de vérification du retrait des forces, la démobilisation, le
désarmement et la réinsertion des ex-combattants ; la protection des droits de l‟homme,
l‟organisation des élections, la MONUC a aussi dans son mandat, et cela conformément à la
résolution 1565 adoptée par le Conseil de sécurité à sa 5049e séance, l‟assistance humanitaire
aux populations en détresse et l‟établissement des conditions pour un développement
74
MONUC Bilan (www.MONUC.org) 75
B. Starn, Op. Cit. P.159
57
durable.76
De ce fait, la MONUC aide les humanitaires à se rendre sur le terrain afin d‟évaluer
la situation, transporter l‟aide ou procéder à des évacuations médicales d‟urgence dans les
villes comme dans les campagnes.
Elle se charge aussi du financement et de la mise en œuvre des projets dits à impact
rapide dans les zones de déploiement des troupes. Ces projets couvrent les domaines tels que
la santé, l‟hygiène, l‟adduction d‟eau, les produits de base, la réhabilitation des infrastructures
à travers le bataillon chinois de génie militaire.
Parmi des projets à impact rapide, nous pouvons citer,par exemple :
1) Au Maniema : la réhabilitation, de l‟institut la victoire, l‟atelier de menuiserie pour
les démobilisés, etc.
2) A Kinshasa : les travaux de réfection d‟un bâtiment de la Croix Rouge.
3) Au Sud-Kivu, la réhabilitation de l‟hôpital Général de Kabare, du pont Kabirere, de
sept écoles dans le Kalehe, en faveur de 2000 élèves ;
4) Au Nord-Kivu : la remise, le 7 mai 2004, de la première tranche de la somme
destinée à la réalisation de quatre projets à impact rapide. Pour ces quatre projets à la
MONUC a débloqué un montant équivalent à 11 081 dollars américains. Il s‟agissait d‟un
projet de réhabilitation et d‟équipement des dépôts agricoles comme directement à 460
ménages. Elle a aussi soutenu un projet d‟aménagement de 15 sources d‟eau potable en
territoire de Masisi qui va améliorer les conditions de vie de 10 597 personnes réparties
dans 15 villages. A cela s‟ajoute un projet de construction de 8 latrines publiques au
marché central de Virunga. Le projet profitera directement à 1 500 vendeuses et vendeurs
et indirectement à 450 000 personnes.
5) Equateur : par le canal de sa section des affaires humanitaires, la MONUC avait
d‟abord, réhabilité le système médical. Ensuite en collaboration avec l‟Unicef et une ONG
congolaise, elle a fourni à la population démunie des ballots de friperie, du savon, des
pagnes et des bidons évalués à plus de 90.000 dollars.
6) En Province orientale (Kisangani) ; la MONUC avait financé à la hauteur de 15 000
dollars, la réhabilitation du Tribunal de Grande Instance de Kisangani et beaucoup
d‟autres projets en Ituri.77
76
G. Bennet, “ La MONUC sous le chapitre 7, un mandat robuste et renforcé” in MONUC magazine, n°8,
2004. p.8 77
Informations recueillies auprès de la section humanitaire de la Monuc.
58
Toujours sur le plan social, la MONUC a créé de l‟emploi au sein de la population
civile et a réduit ainsi le chômage par les travaux qu‟elle donne aux congolais. En effet, sur
l‟effectif total des travailleurs de la MONUC, 56,2% sont des congolais. La MONUC a
contribué également à la réalisation de plusieurs campagnes de vaccination sur toute l‟étendue
de la RDC :elle soutient de nombreuses conférences organisées par certaines associations de
défenses de droits de l‟homme et assure un transport aérien gratuit à certaines personnes ou
autorités en mission de service dans d‟autres provinces du pays ou à extérieur. Dans la
réalisation de ces projets, la MONUC travaille avec des agences humanitaires, des ONG
locales ou avec les autres organisations onusiennes de la place qui se chargent de l‟exécution
du travail à accomplir.
Par ailleurs, l‟action en faveur du déminage est une des priorités de l‟intervention des
Nations Unies en faveur des populations civiles.78
En effet, la MONUC procède au déminage sur des tronçons à risque comme c‟est le
cas de l‟Est de la RDC/Nord Katanga, les Nord et Sud-kivu, Maniema, Province Orientale et
plus précisément dans le district de l‟Ituri où elle a désamorcé plus de 2000 mines.79
Vu ces réalisations sociales, nous constatons que la MONUC s‟investit dans des petits projets
dont la tâche revient à l‟Etat congolais dont l‟importance est beaucoup.
I.6. L’ORGANISATION ET LES RESSOURCES DE LA MONUC
La MONUC a débuté ses opérations en 1999 avec des moyens modestes. Ces moyens
ont été considérablement accrus au fil des ans.
L‟organisation de la Mission s‟articule autour de trois composantes majeures : Militaire,
Police Civile et civile.
I.6.1 La composante militaire
Selon Dag Hammarskjöld80
« le maintien de la paix n‟est un métier de soldats mais
seuls les soldats peuvent l‟accomplir ».
78
B. Stern, Opcit P.159 79
Entretien avec le responsable de la section des affaires politique de la Monuc/Bureau de Bukavu.
59
Il n‟est donc pas étonnant que la composante militaire soit la plus importante au sein
de la MONUC. Sur un effectif total du personnel de la MONUC, qui était d‟environ 20 930
fin 2006, la composante militaire comptait 17 400 soldats, soit 83%.
Les éléments essentiels du mandat de la MONUC pour sa composante militaire sont :
1) de maintenir une présence dans les principales zones susceptibles d‟instabilité pour
y dissuader la violence
2) d‟assurer la protection des civils, du personnel humanitaire, des personnels,
dispositifs, installations et matériels des Nations Unies;
3) de surveiller le respect de l‟embargo sur les armes ;
4) d‟assister le Gouvernement de transition dans la réforme du secteur de sécurité et la
sécurisation des opérations électorales.
Les 17 416 militaires de la MONUC (au 31/08/2006) se composent d‟une part, de
592 observateurs militaires et 183 officiers d‟Etat-major provenant de 48 pays, et d‟autre part
de 16 641 soldats des contingents fournis principalement par l‟Afrique du Sud, le Bangladesh,
l‟Inde, le Népal, le Pakistan et l‟Uruguay.
La force militaire de la MONUC est répartie sur deux grandes unités: la Brigade
Ouest et la Division Est. Le Quartier général de la force est à Kinshasa.
La Brigade Ouest est responsable des troupes se trouvant à Kinshasa et dans les
provinces du Bas Congo, de l‟Equateur, du Bandundu et des Kasaïs. La Division Est
commande les trois brigades de l‟Ituri, du Nord Kivu et du Sud Kivu ainsi que les troupes se
trouvant dans les provinces Orientale, du Maniema et du Katanga.
I.6.2 La Brigade Ouest
La Brigade Ouest est composée de trois bataillons (Ghana, Tunisie, Uruguay) basés à
Kinshasa et comprend plus 1 700 soldats. Le quartier général de la brigade est à Kinshasa. La
mission principale de la Brigade est de contribuer à la sécurité et protéger les installations
onusiennes dans la ville de Kinshasa. La brigade déploie également des éléments de
protection à Mbandaka, Kananga et Mbuji Mayi.
80
2 ème Secrétaire Général de l‟ONU du 10 avril 1953 au 18 septembre 1961
60
I.6.3. La Division Est
La majeure partie des forces militaires de la MONUC, soit plus de 15 000 soldats, est
attribuée à la Division Est. Le quartier général de la division est à Kisangani. La division est
composée des unités suivantes:
1) La brigade de l‟Ituri, comprenant quatre bataillons Bangladesh, Maroc, Népal,
Pakistan);
2) La brigade du Nord Kivu, comprenant trois bataillons (Inde) ;
3)La brigade du Sud Kivu, comprenant trois bataillons (Pakistan) ;
4) Un bataillon sénégalais à Kisangani ;
5) Un bataillon de réserve sud-africain ;
6) Une compagnie bolivienne à Kindu et une compagnie uruguayenne à Kalemie ;
7) Un contingent aérien (Bangladesh, Inde), comprenant 16 hélicoptères de transport,
huit hélicoptères d‟attaque et de quatre hélicoptères de reconnaissance répartis à Goma,
Bunia et Bukavu ;
8) Deux compagnies lacustres (Uruguay) sur le lac Albert et le lac Kivu ;
9) Cinq compagnies de génie (Afrique du Sud, Chine, Indonésie, Népal, Uruguay)
répartis sur les trois brigades ;
10) Une compagnie de forces spéciales du Guatemala basée à Kisangani ;
11) Une compagnie de quartier général du Malawi basée à Kisangani ;
12) Trois hôpitaux militaires (Chine, Inde, Maroc) répartis sur les trois brigades ;
13) Deux unités d‟aéroport (Inde, Uruguay) à Kindu et à Bukavu, ainsi qu‟une unité de
support logistique (Afrique du Sud) se trouvent également dans le secteur d‟engagement
de la division orientale.81
I.6.4. La composante Police Civile
Le mandat de la Police de la MONUC est non exécutif et sa mission est non armée.
Autrement dit, elle n'exécute pas directement les missions traditionnelles de police (maintien
de l'ordre, police judiciaire, sécurité publique, défense et renseignements généraux).
81
Rapport du Secrétaire Général au CS : S/2006/759 du 21/09/2006.
61
La Police de la MONUC se borne à apporter son expertise à la police locale, à travers la
formation et le conseil. Par les diverses résolutions et textes du Conseil de Sécurité, la
composante Police de la MONUC a reçu mandat:
1) d'évaluer la structure, l'organisation, les besoins matériels et autres de la Police
Nationale Congolaise (PNC) ;
2) de former les agents et cadres de la PNC ;
3) de participer activement au processus de reforme spécifique de l‟institution
policière en aidant à sa professionnalisation ;
4) de participer au système de sécurité au Centre de coordination des Opérations de
sécurité (CCOS) où sont représentés la Force neutre de la MONUC et les officiers des
services de sécurité Congolais des différentes composantes et entités ;
5) d'assister les autorités de la police à définir et à mettre en place un plan stratégique
de couverture sécuritaire des élections ;
6) d‟assister le Gouvernement de transition dans la réforme du secteur de sécurité et la
sécurisation des opérations électorales.
La Composante Police de la MONUC a vu le jour le 15 Juin 2001 en application de la
résolution 1355. Elle était connue initialement sous l‟appellation CIVPOL (abréviation de
Civilian Police en Anglais ou „Police Civile‟ en Français). Elle est devenue par la suite Police
MONUC, à la suite des mutations intervenues à la Division de la Police du DOMP et surtout
pour mieux refléter ce qu‟elle est en réalité. A la date du 31 août 2006, la Police MONUC
comptait dans ses rangs 1 119 officiers originaires de 25 pays différents, dont 5 unités
constituées de 125 policiers chacune.
I.6.5. La composante Civile
La composante Civile de la MONUC comprend les structures opérationnelles
Suivantes :
1) la Division Humanitaire (Affaires Civiles) ;
2) la Division des Droits de l'homme ;
3) la Division DDRRR ;
4) la Section Protection de l'enfance ;
5) la Division des Affaires Politiques ;
6) la Division Electorale ;
7) l‟Unité de l‟Etat de droit ;
62
8) le Bureau chargé des questions sexospécifiques ;
9) le Bureau VIH/SIDA ;
10) La Division de l'Information Publique.
I.6.5.1 La Division Humanitaire (Affaires Civiles)
La Division Humanitaire, rebaptisée en 2006 Division des Affaires Civiles, identifie
les besoins et mobilise les ressources de la MONUC pour soutenir l'action humanitaire.
Son mandat tel que défini par le Conseil de Sécurité est de faciliter l‟acheminement de
l‟aide humanitaire aux personnes nécessiteuses, en prêtant une attention particulière aux
groupes vulnérables, y compris les femmes, les enfants et les enfants soldats démobilisés et
d‟aider au retour volontaire des réfugiés et des personnes déplacées.
La MONUC a déployé des Chargés des Affaires Humanitaires dans un certain nombre
de localités stratégiques, notamment à Mbandaka, Goma, Bunia, Bukavu, Uvira, Gbadolite
Kisangani, Kalemie, Beni, Kananga, Mbuji-Mayi, Kindu, Lubumbashi et Kinshasa. L'équipe
de coordination à Kinshasa donne les orientations principales et apporte son soutien aux
chargés des Affaires Humanitaires basés sur le terrain.
En outre la MONUC coopère étroitement avec le Centre de coordination de la lutte anti-
mines, qui possède un bureau à Kinshasa et un bureau à Kisangani. L‟activité de déminage est
menée essentiellement par des ONG, en collaboration avec des partenaires locaux et les
ingénieurs militaires de la MONUC, sous la supervision du Centre de coordination.
I.6.5.2 La Division des Droits de l'homme
La mission de la Division des Droits de l‟homme est :
1) d‟aider à la promotion et à la défense des droits de l‟homme, en prêtant une
attention particulière aux femmes, aux enfants et aux personnes vulnérables
2) d‟enquêter sur les violations des droits de l‟homme pour mettre fin à l‟impunité ;
3) de coopérer avec les organismes compétents des Nations Unies pour veiller à ce que
les personnes responsables de violations graves des droits de l‟homme et du droit
international humanitaire soient traduites en justice.
La Division des Droits de l'homme se compose de 4 unités basées au QG de la MONUC
:
63
4) le bureau d‟enquêtes spéciales ;
5) le bureau d‟appui à la justice ;
6) le bureau d‟écoute et de protection des victimes ;
7) le bureau des témoins et des défenseurs des droits de l'homme.
A l‟intérieur du pays, la Division a déployé 11 bureaux régionaux, 7 sous bureaux et 2
équipes mobiles (nord Kivu et sud Kivu).
I.6.5.3. La Division DDRRR
La MONUC a reçu mandat du Conseil de Sécurité de mettre en œuvre le processus de
Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinstallation, Réinsertion (DDRRR) sur une
base volontaire. Dans le cadre du processus de paix en RDC, l‟Accord de cessez-le-feu signé
en 1999 à Lusaka a clairement identifié les groupes armés concernés. Ce sont Ex-FAR, la
LRA, l‟UNRF, les milices Interahamwe, FUNA, FDD, WNBF, NALU, UNITA et les FLN.
Cette liste n‟est pas exhaustive car tous les groupes armés sont concernés. Sur cette base et
depuis 2002, la MONUC opère le rapatriement de combattants et de leurs dépendants vers
leurs pays d‟origine.
Afin de faciliter le regroupement des candidats au DDRRR, la MONUC a établi six (6)
Centres de transit dans les Kivus : trois (3) dans le Nord-Kivu à Lubero, Kanyabayonga et
Sake; et trois (3) dans le Sud-Kivu: à Walungu, Hombo et Sange. La MONUC a également
reçu mandat d‟apporter conseil et assistance au Gouvernement et aux autorités de transition
pour la Réforme du Secteur de la Sécurité dont l‟une des principales composantes est le
Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (PN-DDR). A terme, le
résultat attendu de ce PN-DDR est :
1) la réduction substantielle des armes illégales dans le pays et la sous région ;
2) la réinsertion des combattants démobilisés ainsi que leurs dépendants dans la
communauté ;
3) la professionnalisation et la modernisation de l‟armée qui devrait, à la fin du
processus, être constituée de 18 Brigades intégrées (brigades constituées de militaires
aptes, volontaires et provenant des différentes factions précédemment belligérantes).
64
Ainsi, le désarmement s‟effectue dans les Centres de Regroupement (C.R.), la vérification et
l‟orientation dans le Centre d‟Orientation (C.O.), tandis que l‟intégration se réalise dans le
Centre de Brassage et de Recyclage (C.B.R.).
Dans le cadre du mandat de conseil et d‟assistance au Gouvernement de Transition, le rôle
de la MONUC a été ainsi défini :
1) participer à la sécurité des Centres d‟Orientation en partenariat avec les Forces Armées
de la République Démocratique du Congo (FARDC) et la Police Nationale ;
2) participer au processus de pré désarmement et de désarmement en liaison avec la
Structure Militaire Intégrée (SMI) et la Commission Nationale pour le DDR
(CONADER) ;
3) transporter les armes et les munitions dans les centres de stockage,
4) participer à la destruction des armes défectueuses et des munitions non
transportables.82
I.6.5.4. La Section Protection de l’Enfance
Une partie du mandat de la MONUC tel que défini par la Résolution 1565 consiste à
promouvoir la défense des droits de l‟homme, en prêtant une attention particulière aux
enfants. Aussi, la Section de la Protection de l‟enfance et la Division des Droits de l‟homme
ainsi que d'autres composantes de MONUC, surveillent particulièrement les abus sérieux
contre des enfants commis par les forces armées et les groupes armés congolais et étrangers),
aussi bien que de par la police.
Le but de la surveillance est établir des cas de violations des droits des enfants (telles que
des massacres, la violence sexuelle, l'enrôlement dans les forces et groupes armés), pour
préconiser à l'intérieur de MONUC et également avec les autorités congolaises, les mesures
correctives appropriées.
La MONUC elle-même ne met pas en place des programmes pour des enfants, elle ne
prend pas en charge des enfants. La Section de Protection de l'enfance de la MONUC
fonctionne en complémentarité et en collaboration étroite avec l'UNICEF.
82
ICG Africa Report N°104
65
La MONUC est la mission de maintien de la paix qui a la plus grande section de protection de
l'enfance, avec un personnel basé au QG de la mission aussi bien que dans les régions. La section
emploie 14 experts internationaux et 8 nationaux déployés à Kinshasa, Mbuji Mayi, BLubumbashi,
Kalemie, Bukavu, Goma, Beni, Kisangani et Bunia
I.6.5.5. La Division des Affaires Politiques
La Division des Affaires Politiques (DAP) aide les Institutions de la Transition à mettre
en application les objectifs principaux de l'accord global et inclusif, incluant le partage du
pouvoir à tous les niveaux et les préparatifs pour des élections libres et justes. À cet effet, la
DAP maintient des contacts et surveille l'adoption des mesures législatives essentielles. Elle
soutient le Comité International d'Appui de la Transition (CIAT) et d'autres partenaires dans
leurs efforts pour promouvoir la bonne gouvernance et une gestion économique transparente.
Le Comité International d‟Accompagnement de la Transition (CIAT) regroupe les
représentants en RD Congo des pays membres permanents du Conseil de sécurité, de la
Belgique, du Canada, de l‟Afrique du Sud, de l‟Angola, du Mozambique, de la Zambie et de
la MONUC.
La DAP maintient des contacts réguliers avec les principaux partis politiques et la
société civile, aussi bien au QG de la MONUC qu‟à l‟intérieur du pays, afin d'assurer leur
implication dans le processus de transition, particulièrement dans les activités liées au
processus électoral. Elle contribue à la résolution locale des conflits, y compris ceux liés aux
activités des groupes armés et à la décrispation des tensions liées au processus électoral, en
particulier dans les secteurs sensibles comme l‟Ituri, les Nord et sud Kivu, le Kasaï Oriental,
le Kasaï Occidental et le Katanga
La DAP joue également un rôle primordial en coordonnant le travail de la mission avec
celui du DOMP. Elle prépare des rapports analytiques et des notes sur la situation en RDC, les
activités de la MONUC notamment sur le soutien que la MONUC apporte aux Institutions de
la Transition.
66
I.6.5.6. La Division Electorale
Conformément à son mandat, la MONUC a mis en place à partir de septembre 2003
une Unité Electorale (qui deviendra la Division Electorale à partir de juillet 2004).
La Division Electorale a pour mission d‟apporter son assistance à la Commission
Electorale Indépendante (CEI), durant la période de transition, pour la préparation et la tenue
des élections sur l‟ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo, en
coordination avec les autres organismes des Nations Unies, les donateurs et les organisations
non gouvernementales.
La Division Electorale est composée d'un bureau principal basé au QG de la MONUC
à Kinshasa, et de quinze (15) bureaux représentatifs basés dans les chefs-lieux de provinces
pour soutenir les activités et les opérations de la CEI à travers tout le territoire de la RDC.
I.6.5.7. L’Unité Etat de Droit
L‟Unité de l‟Etat de Droit de la MONUC a pour rôle de conseiller d‟autres services de
la Mission et de coordonner les activités relatives à l‟Etat de Droit.
L‟Unité travaille particulièrement avec la Division des Droits de l‟homme, la Division
Electorale et la Police MONUC pour promouvoir :
1) la réforme du système judiciaire et l‟amélioration des structures carcérales ;
2) la réforme du secteur de la sécurité, notamment la formation de la Police Nationale
Congolaise ;
3) la bonne gouvernance.
I.6.5.8. Le Bureau chargé des questions sexospécifiques (Bureau du genre)
Le Bureau chargé des questions sexospécifiques (Bureau du genre) a été créé en mars
2002 suite aux recommandations de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité. La résolution
indique qu‟il est urgent d'incorporer dans les opérations de maintien de la paix une démarche
sexospécifique et d'adopter une démarche soucieuse d'équité entre les sexes lors de la
négociation et de la mise en œuvre d'accords de paix.
La Résolution 1325 invite à:
67
1) accroître la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décisions
concernant le règlement des conflits et les processus de paix
2) nommer plus de femmes au niveau des cadres et de faire davantage appel aux femmes
dans les missions de l‟ONU sur le terrain et ce, en qualité d‟observateurs militaires, de
membres de la police civile et de membres d‟opérations humanitaires ;
3) fournir des directives et des éléments de formation sur la protection, les droits et les
besoins particuliers des femmes et des filles ;
4) veiller à ce que le personnel civil des opérations de maintien de la paix reçoive une
formation qui les sensibilise aux besoins particuliers des femmes ;
5) accorder une protection particulière aux femmes et aux petites filles lors des conflits ;
6) mettre fin à l'impunité pour les crimes sexuels, y compris les violences
sexospécifiques,
7) mener une étude sur les effets des conflits armés sur les femmes et les petites filles, et
sur le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et le règlement des différends ;
8) prendre en compte les questions sexo spécifiques dans les rapports de l‟ONU et les
Missions du Conseil de Sécurité.
Le bureau de Kinshasa est composé d'une équipe de neuf personnes. Par ailleurs, une
section Genre a été créée à Bukavu en 2005 afin de couvrir l‟est de la RDC et d‟appréhender
les aspects «genre» spécifiques à cette région.
Afin de propager le plus largement possible le message genre, le bureau a identifié des
points focaux (groupe technique genre) dans les sections substantielles de la MONUC, ainsi
que chez les militaires et la police MONUC et ce, aussi bien à Kinshasa que dans certains
secteurs.
Les membres du Bureau Genre parcourent le pays en vue de mieux cerner la réalité de
chaque région et d‟aller à la rencontre de toute la population congolaise.
68
I.6.5.9. Le Bureau VIH/SIDA
Le Bureau VIH/SIDA de la MONUC travaille en priorité pour sensibiliser, informer et
former tous les personnels militaires et civils de la Mission sur les questions liées au
VIH/SIDA.
En outre le Bureau collabore avec des agences de l'ONU, les ONG et les organismes
publics et privés nationaux qui oeuvre dans le domaine de la lutte contre le SIDA afin d‟aider,
dans la mesure du possible, et de participer aux activités menées en direction de la population
congolaise.
I.6.5.10. La Division de l’Information Publique
La Division de l'Information Publique (DIP) est un département stratégique pour la
mission. Elle est chargée d'appuyer les différentes phases de la mission, en assurant une large
visibilité et une compréhension de son mandat auprès des congolais et de la communauté
internationale.
Le rôle et les objectifs de la division de l'information publique ont changé
concomitamment avec l'évolution du mandat initial de la MONUC. Ainsi, au début du
déploiement de la Mission la DIP s'était investie à rendre compte des activités liées à
l'application de l'Accord de Lusaka et à enquêter sur les violations du cessez-le-feu et les
opérations Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinstallation et Réintégration
(DDRRR) des groupes armés étrangers. Depuis 2004, la Division s'est employée à apporter
son appui au processus de transition qui a conduit aux élections en 2006 Toutes les unités de
la division de l‟information publique ont pour rôle de:
1) appuyer le mandat de la mission et le processus de paix en général ;
2) faciliter des contacts pour toutes les unités de la division avec les médias nationaux et
internationaux ;
3) contrer la désinformation et la propagande hostile à la MONUC et améliorer l‟image
de la Mission au sein des populations ;
4) renforcer la visibilité de la Mission en rapport avec son mandat.
69
La division dispose de représentants dans la plupart des bureaux de la MONUC déployés
à travers le territoire de la RDC.
En fin 2005, la division comptait 192 professionnels dont 74 pour cent est constitué du
personnel de nationalité congolaise, 22% du personnel international et 4 % de volontaires des
Nations Unies le DIP dispose d‟une unité de publication qui produit un magazine mensuel,
tiré à 40 000 exemplaires et disséminé dans tous les secteurs de déploiement de la MONUC et
ailleurs. Elle dispose également de Radio Okapi.
La Radio Okapi, est la radio de la MONUC comme énoncé dans le « Status of Forces
Agreement (SOFA) » conclu entre l'ONU et la RDC. Elle est considérée comme un média
officiel de la Mission. Créée en partenariat avec l'ONG suisse la Fondation Hirondelle, elle a
commencé à émettre le 25 février 2002 en modulation de fréquence et compte en fin 2005 : 10
stations, 11 relais et 3 émetteurs mobiles à travers tout le pays à savoir Beni, Bukavu Bunia
Butembo Gbabolite Goma, Isiro, Kalemie, Kanaga, Kanya Bayonga, Kindu, Kinshsa,
Kisangani, Lubumbashi, Mahagi, Matadi, Mbandaka, Mbuji-Mayi, Tshomo Ini et Uvira.
Radio Okapi propose des émissions en français et dans quatre langues locales (Lingala,
Tshiluba, Swahili, Kikongo) et émet 7 jours sur 7.
I.7. Des moyens considérables mais relativement modestes
L‟étendue du mandat et des ressources de la MONUC traduit l‟expression de la
volonté de la communauté internationale d‟aider le Congo à retrouver la paix et la
réconciliation nationale ainsi qu‟une stabilité politique durable, après des années de guerre qui
ont fait près de 4 millions de victimes, des millions de déplacés internes et des centaines de
milliers de réfugiés.
En fin 2005, la Mission est la plus grande des 18 missions de maintien de la paix de
l'ONU en cours. Elle est également la plus coûteuse avec un budget annuel de plus de 1
milliard de dollars US (1.3 milliards pour l‟exercice budgétaire 2005-2006). En personnel,
elle compte en fin 2006 :
1) 16 640 soldats formant des contingents, de 17 pays contributeurs ;
2 ) 775 observateurs militaires et officiers d‟Etat-major de 48 nationalités ;
3)1 120 policiers civils de 21 nationalités ;
70
4)750 personnels civils internationaux ;
5)1 200 personnels civils locaux ;6) 450 volontaires des Nations Unies (VNU).
En République démocratique du Congo (RDC), pays où le réseau routier est
pratiquement inexistant, le support logistique des soldats et des membres non militaires de la
mission, y compris des personnes liées aux affaires politiques et humanitaires, des enquêteurs
et des délégations de visiteurs est fait par voie aérienne.
C‟est la raison pour laquelle la Mission a dû se doter de la plus importante compagnie
aérienne du continent africain. Sa flotte comprend en 2006, 82 appareils de toutes sortes et de
toutes tailles et consomme près de la moitié son du budget opérationnel.
Mais, dans un pays de près de 60 millions d'habitants avec une superficie de 80 fois plus
grande que la Belgique et 5,5 fois plus grande que la France, entouré de neuf pays voisins, les
ressources humaines et matérielle de la MONUC, somme toute importantes en valeur absolue,
demeurent modestes en valeur relative.
71
CHAPITRE DEUXIEME : LES ACTIONS DE LA MONUC EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Le concept d‟efficacité peut être entendu comme la mesure dans laquelle
l‟organisation parvient quelle que soit la combinaison des éléments mis œuvre, à réaliser
effectivement ses objectifs.83
Ainsi, à travers ce chapitre, nous voulons mesurer les
réalisations concrètes des actions de la MONUC sur le terrain.
II.1. LES INCIDENCES DES ACTIONS DE LA MONUC SUR LA
STABILISATION DE LA REGION DES GRANDS-LACS AFRICAINS
Avant de parler des incidences des actions de la MONUC dans la Région des Grand
Lacs il serait mieux d‟analyser le contexte dans lequel les Nations Unies avaient obtenu les
différents accords de retrait des troupes étrangères.
Pour rappel, en effet, le conflit congolais avait deux dimensions à savoir l‟aspect interne
et celui externe. Pour rétablir la paix dans la région des Grands lacs, en général, et en RDC, en
particulier, le Secrétaire général des Nations Unies, aidé par d‟autres personnes surtout
proches des grandes puissances, ont traité cette question séparément. C‟est ainsi qu‟ils ont
initié des rencontres et négociations entre les gouvernements du Congo-Kinshasa, du Rwanda
et de l‟Ouganda qui ont abouti aux différents accords de paix notamment celui signé le 30
juillet 2002 a travers lequel le Rwanda s‟engageait à retirer ses troupes du territoire congolais
en contrepartie de la cessation de l‟appui aux groupes armés rwandais opérant sur le territoire
congolais par le gouvernement congolais. Le même retrait était confirmé dans la résolution
1332 du Conseil de sécurité du 14 décembre.
En effet, lors de la 57ème
Assemblée Générale de l‟ONU, profitant de la présence à New
York des présidents Paul Kagame et Joseph Kabila , le S.G de l‟O.N.U convoqua, sous
l‟initiative du président américain, Georges Bush, et de son homologue sud-africain, Thabo
Mbeki. Une réunion à la quelle participèrent le Rwanda et qui annonçait l‟amorce du retrait
progressif de ses troupes du Congo.
Par ailleurs, le 15 août 2002, la RDC et l‟Ouganda signaient à Luanda un autre accord
par lequel les deux pays s‟engageaient à œuvrer pour la normalisation de leurs relations
83
P.Morin, Le travail dans l‟entreprise et la société moderne. Paris, Hachette, 1974, P.49
72
diplomatiques, militaires et de coopération ainsi que le retrait des troupes ougandaises du
territoire congolais, principalement de l‟Ituri.
Tous ces accords signés entre ces trois pays susmentionnés sont soit l‟œuvre des Nations
Unies par l‟intermédiaire du Secrétaire général, soit sous l‟égide de personnes dont
l‟influence sur la scène internationale est très importante ; et ils ne visaient que la fin des
hostilités, la restauration d‟un climat de confiance entre ces gouvernements et la stabilité de la
région des Grands Lacs.
La MONUC ainsi, mise en place ne devait qu‟aider toutes les parties signataires de ces
différents accords à les appliquer. Et cela a été possible grâce aux différentes commissions
instituées par cela notamment la Commission mixte (C.P.M) et la Commission militaire mixte
(CMM) conformément à la résolution 1258 adoptée par le Conseil de sécurité a sa 4032e
séance du 06 août 1999 autorisant le déploiement de 90 membres du personnel militaire de
liaison des Nations Unies, pour une période de trois mois avec le mandat :
1) D‟établir des contacts et assurer la liaison avec la Commission militaire et toutes les
parties à l‟accord.
2) Aider la Commission mixte et les parties à mettre au point des modalités d‟application
de l‟accord ;
3) Fournir une assistance technique, sur demande, à la commission militaire mixte et
toute les parties à l‟accord ; etc.
Pour y parvenir, la MONUC a rendu possible le transport des membres des
différentes parties en conflit pour vérifier et enquêter sur les allégations des uns et des
autres, la violation du cessez-le-feu. La MONUC a dénoncé au total 1223 cas de
violations depuis 2000 à 2008 car la MONUC est une force dissuasive de Nations Unies
en RDC depuis la signature de l‟accord de Lusaka sur le cessez-le-feu, toutes les questions
étaient discutées au sein de la Commission militaire mixte, en lieu et place de la guerre ;
ensuite, le mandat permit à la MONUC de procéder au désarmement et au rapatriement
des combattants étrangers. Ce qui avait fait que le Rwanda et l‟Ouganda renoncent au
droit de poursuite et se remettent à la MONUC au lieu d‟envoyer leurs troupes sur le
territoire congolais à la recherche de ces groupes armées qui leur seraient hostiles.
73
Enfin, la MONUC a supervisé et confirmé le retrait des troupes étrangères et
cela a mis fin aux informations sur la présence ou non des troupes étrangères en RDC. La
MONUC a conjugué avec l‟opération des Nations Unies au Burundi les efforts afin de
surveiller et décourager les mouvement transfrontaliers des combattants entre les deux
pays.
La MONUC a aussi apporté son assistance dans l‟organisation des patrouilles
mixtes entre les éléments des FARDC et ceux de l‟Armée rwandaise au Nord et au Sud-
Kivu pour leur permettre de traiter des questions d‟ordre transfrontalier, y compris le
problème posé par les ex-FAR Interahamwe dans le cadre des mécanismes de vérification
conjointe (MVC).
Il faut également ajouter, dans le même cadre de la recherche de la paix durable dans
les pays de Grands Lacs, que la MONUC a participé activement à la préparation et aux
travaux proprement dits de la conférence internationale sur la Paix, la sécurité, la démocratie
et le développement dans la région des Grands Lacs qui s‟était tenue du 19 et 20 novembre
2004 à Nairobi
Ce sommet avait réuni onze Chefs d‟Etat, dont la RDC, le Rwanda et l‟Ouganda,
où ils avaient déclaré leurs volontés communes de créer un environnement de paix durable et
de sécurité pour les pays de la région.
Toutes ces actions de la MONUC ont fait qu‟il y eut des avancées significatives
permettant la stabilisation de la Région des Grands Lacs et le rétablissement de confiance
entre les gouvernements desdits pays qu‟il reste encore à faire pour consolider cette
confiance.
II.2. LES LIMITES A L’EFFICACITE DU PROCESSUS DE PAIX EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
II.2.1. Du point de vue du processus de négociation politique
Dans une approche réaliste ou pragmatique, l‟option de la négociation résulte des
convictions que l‟une et l‟autre partie sont incapables de gagner définitivement la guerre ou
74
conflit et surtout que chacun aura besoin de l‟autre dans le résultat final.84
Dans ces
conditions, négocier devient l‟agencement d‟un ensemble de comportements rationnellement
motivés et conduits.85
Au regard des attitudes, des passions et des sentiments qui conduisaient les relations de
ces acteurs politiques congolais en négociation, l‟on pourrait conclure à dire ce point de vu
rationnel n‟était pas opératoire.L‟approche pragmatique consistait à dire que toute négociation
n‟est réellement qu‟un processus, en fait, une étape d‟un processus de recherche de la Paix,
une étape parmi tant d‟autres qui avait commencé à Lusaka en 1999 passant par Gaberone,
Addis-Ababa, Sun City pour se terminer à Pretoria le 17 décembre 2002.
Dans cette perspective, le jugement de valeur d‟un accord doit porter sur l‟analyse
qualitative et non sur celle quantitative, c'est-à-dire sur les avancées et les nouvelles positives
des acteurs induits par la signature. Selon les parties de négociation tenant de cette approche,
il n‟y a point de préalables à poser sur toute question.
Tous les acteurs sont fréquentables. Ce qui disqualifie le débat sur la justice et son élan
sur la condamnation des crimes contre l‟humanité et des crimes de guerres commis depuis le
début des hostilités. Politiquement cela signifie en pratique que désormais triomphe le
langage des rapports de forces et que la négociation implique les acteurs les plus forts
militairement ou ceux qui ont une plus grande capacité de nuisance.86
En effet, à Sun City, les positions ou les décisions des composantes armées (RCD, MLC
et ex-Gouvernement) étaient plus suivies que les acteurs de l‟opposition politique non armée.
D‟ailleurs les plans de partage du pouvoir tels que proposés par le président Mbeki étaient
tantôt en faveur de Kabila, tantôt en faveur de Bemba, ou encore en faveur du RCD/Goma,
ceci jusqu‟à l‟adoption du schéma 1+ 4 tenant compte de tous les anciens rebelles..
Les négociations n‟ont pas été professionnalisées et sont restées obéissantes aux calculs
des acteurs surtout au partage du pouvoir entre eux. D‟autres enjeux de la crise ont été
oubliés ou traités avec moins de vigueur. Le principe de la coordination des attentes
entre les parties n‟a pas été suivi. Le modèle utilisé est demeuré celui de la paix en fonction
84
Mandjondje Mounoubaî, « le bilan de la MONUC en RDC » magazine MONUC, N° 20, janvier 2002 85
Julien Nimubona, cité par Shyaka, Op.cit, P.P 156-157 86
Julien Nimubonacité par Shyaka, Op.cit, P.166.
75
des rapports de forces et les acteurs en présence. Peu importe la qualité et les responsabilités
antérieures des uns et des autres. Ce faisant, le processus de Paix en RDC conduit dans cette
approche réaliste mais d‟énormes hypothèques peuvent dégagées.
D‟abord, la légitimation du crime par le fait que le huitième principe de la transition
mentionne que l‟amnistie doit être accordées pour les faits de guerre et les infractions
politiques à l‟exception des crimes, de guerre, des crimes de génocide et des crimes contre
l‟humanité.
L‟accord tait les responsabilités collectives, individuelles et institutionnelles
historiques dans les crimes qui ont été commis en RDC au cours des guerres qui se sont
succédées.
Il a préconisé de se référer à la Commission Vérité Réconciliation tout en sachant
qu‟elle est constituée par les représentants des différentes parties au conflit aujourd‟hui au
pouvoir et dont certaines seraient responsables de ces crimes dénoncés.
Nous pouvons aussi nous permettre de penser que le compromis trouvé sur la
Commission Vérité et Réconciliation ou encore l‟amnistie est une stratégie pour voir un jour
les criminels amnistiés au nom d‟une certaine réconciliation nationale comme si toute la
société était devenue responsable et donc coupable. Dans cette même analyse, l‟on comprend
pourquoi les groupes armés ont été considérés comme des acteurs fréquentables des
partenaires avec lesquels il fallait négocier le devenir du pays en dépit des crimes qu‟ils
continuent à commettre..87
Par la même occasion, il légitimait les recours à la violence
comme instrument de lutte politique efficace et rentable.
Ensuite, dans le processus de transition démocratique congolais, avec le partage des
pouvoirs entre les acteurs politiques, les institutions sont réduites aux composantes alors
qu‟elles sont par essence, intemporelles et impersonnelles. La conséquence ou la traduction
pratique est que toutes les institutions de l‟Etat sont politisées, atomisées et affaiblies par
l‟instrumentalisation des composantes.
87
D. Bigo. J-M Bousseaux ; J.L Briquet et P. Garrand, « Crime et politique en démocratie » dans Critique
internationale, n° 03, Presses de science politique, Lascaoumés x année, P.85
76
II.2.2. Sur le plan de l’organisation et de la réalisation des actions de la MONUC
Bien que le résultat obtenu par la MONUC soit satisfaisant, le processus de Paix en RDC
accuse certaines limites entre autres : insuffisance des effectifs, difficultés à désarmer les
groupes armés de l‟Ituri, et rapatriement des miliciens Rwandais.
A. Les effectifs insuffisants
En 2008 La MONUC compte seulement 18536 militaires en RDC. Nous estimons que
ce nombre est insignifiant au vu de l‟étendue du territoire de ce pays et la complexité des
problèmes. Par conséquent, la MONUC ne peut pas se déployer ou pour mieux dire, elle ne
peut être dans les localités comptant plusieurs centaines de milliers d‟habitants. En plus, de
cette insuffisance, c‟est le même nombre qui doit aussi s‟occuper de la protection des
installations humanitaires et de leurs personnels tout comme aussi protéger les populations
civiles menacées. En définitive, cette insuffisance des effectifs militaires empêche la
MONUC d‟atteindre efficacement ses objectifs.
b. Le désarmement en Ituri
Malgré les efforts de réconciliation menés par la MONUC, dans le district de l‟Ituri, ce
dernier est la proie des groupes armés. En effet, la MONUC a préparé la facilitation de la
rencontre entre les chefs des groupes armées et le Président de la République. La MONUC à
mis sur pied un programme politique de désarmement et de réinsertion communautaire
développée conjointement par le gouvernement congolais, la MONUC, le PNUD,l‟UNICEF
ainsi que les ONGS locales et internationales. Plus précisément, le programme qui avait
commencé en septembre 2004 comprenait trois phases :
1) La réhabilitation des infrastructures sociales ;
2) Le désarmement approximatif de 900 adultes et 6.000 enfants combattants ; et
3) Leur réinsertion au sein de leurs communautés respectives.
Ce programme a connu beaucoup de difficultés dues à la résistance de groupes armés à y
adhérer. Cela poussa la MONUC au début du mois de décembre 2004 à démanteler deux
camps des Forces armées congolaises (FAC) à Ndrele et à Mahagi, ce qui permit à plus de
80 combattants d‟y participer et d‟améliorer les conditions de vie des populations
77
environnantes. Plus clairement, l‟efficacité du programme a été entravée par les dirigeants de
l‟Union des Patriotes Congolais (UPC) et des Forces Armées Patriotiques Congolaises qui
ont refusé que leurs soldats désarment et intègrent le programme. C‟est seulement le 15
décembre que l‟on comptabilisera 2000 ex-combattants qui auront désarmé sur un effectif de
15 000 hommes estimés.88
A notre humble avis, nous pensons que la poursuite de l‟insécurité en Ituri est due au
caractère ethnique que revêt ce conflit dans ce coin de la République. Chaque groupe ethnique
aurait peur de l‟autre. Pour ce faire ; ils ont tous peur d‟être désarmés pour assurer leur survie
et leur sécurité.
Aussi, l‟objectif de rétablir la paix en RDC s‟est confronté à de sérieux problèmes
dans l‟Ituri a cause des armes qui y circulent encore. Les experts de la MONUC se sont
rendus compte qu‟il est difficile de mettre fin à une guerre à l‟intérieur, d‟un pays lorsque l‟on
laisse les combattants avec des armes.89
Aussi, les actions de la MONUC ont connu des
limites sérieuses car selon le 34e rapport du Secrétaire général de l‟ONU, il y aurait 6 000
combattants qui circulent avec leurs armes. Mais tout cela ne peut pas être mis au passif de la
MONUC, plutôt à celui du Conseil de sécurité, qui a donné le mandat de désarmement
volontaire à la place du désarmement forcé. D‟ailleurs, en plus des miliciens congolais, les
groupes étrangers aussi posent problème.
C. Le désarmement des miliciens Rwandais
La question de la présence de miliciens Rwandais hutus était parmi les arguments du
Rwanda pour justifier la présence de ses troupes en RDC, car ceux-ci ont toujours été accusés
par plusieurs rapports d‟ONG d‟être responsables d‟énormes violations des droits humains.
Pour Jean-Marie Guéhenno Secrétaire général adjoint aux opérations de la Paix, le
désarmement des groupes armés dans l‟Est de la RDC constitue l‟autre grand défi de la
MONUC. Mais curieusement, nous sommes presque à la fin de la période de transition, les
miliciens Rwandais sont toujours actifs à l‟Est de la RDC, commettant des exactions de tous
genres au vu et au su de tout le monde. La MONUC se contente, et cela conformément à la
résolution 1493 adoptée par le C.S à la 4797e séance, le 28 juillet 2003, de la sensibilisation
88
P. Bognale « le rôle de la MONUC face aux crises humanitaire en RDC » in Monuc Magazine n°20 janvier.7 89
Madjodje Mounoubaî, « Qu‟est-ce le DDRRR, » in Monuc Magazine, N°3, 2004, P.3.
78
de ces groupes, au désarmement volontaire dans le cadre du DDRRR en rédigeant des
dépliants et autres brochures en langues locales qu‟elle distribue dans les zones où à groupes
armés sont présents , ou encore en préparant des appels au retour dans leurs pays différents
par le biais de l‟émission Gutaruka sur la Radio Okapi. Les résultats de telles méthodes ne
sont pas visiblement remarquables sur le terrain et dans les faits.
Dans le cadre du processus de Rome et afin de faciliter le regroupement des candidats
ou DDRRR, la MONUC a établi six centres de transit dans les deux Kivu à raison de trois
dans le Nord-Kivu (Walungu, Hombo et Sange). Depuis le début de son mandat, la MONUC
a déjà rapatrié quelques 1400 combattants étrangers alors qu‟il y aurait encore 12 à 15 000
membres des FDLR sur le sol congolais, selon Jean Marie Guéhenno.90
Ainsi, le non désarmement de ces miliciens constitue une limite à l‟efficacité de la
MONUC, car ceux-ci continent à tuer, violer, à piller et à commettre toutes sortes de crimes à
l‟égard des populations congolaises. Alors cette situation apparaît aux yeux des victimes de
ces actes comme une complicité de la part de la MONUC censée rétablir la paix et sécuriser
les habitants. Encore que le Rwanda pourrait utiliser, comme d‟habitude, cet argument pour
revenir au Congo et cela rendra, si pas nuls, alors inefficaces, tous les efforts fournis par les
Nations Unies et toute la communauté internationale
Pour Macrae J. le processus de paix se poursuit et ne peut pas faire l‟objet d‟une
exception. Il ne concerne en général pas d‟emblée toutes les zones du pays et le processus de
transition peut s‟installer alors que des zones du pays continuent à connaître la guerre. C‟était
notamment la situation qui s‟était produite quand les institutions de la transition
fonctionnaient alors que l‟ituri était sous contrôle des rebelles et que les Nord et Sud Kivu le
Nord Katanga étaient encore sous le feu. L‟appellation post-conflit souvent utilisée prête
confusion dans la mesure où elle sous-entend que le conflit est terminé.
En fait, la fin des hostilités entre les principaux protagonistes ne traduit pas la fin d‟un
conflit mais le passage à des modalités de conflit dans le domaine politique, hors des champs
de la violence armée. Alors un pays entrant dans cette phase de transition est confronté à des
problèmes multiples et gigantesques (menace de la survie de la population, nourriture, accès à
90
J.M. Guéhenno, « Le défi de la MONUC » in Magazine n° 30, juin 2006, p.7
79
l‟eau potable, à des logements et services de santé les réfugiés rentrent, le problème de
démobilisés de démobilisés, nécessité d‟un déminage).
En définitive, dans le cas d‟un processus politique de transition sous supervision
internationale, l‟enjeu est de mener à terme ce processus dont la fin symbolique est la tenue
d‟élections. Ainsi, la MONUC s‟est plus investie dans le processus politique pour arriver à la
tenue des élections alors que dans d‟autres domaines où il avait des problèmes structurels.
II.3. LES STRATEGIES POUR LA PERFECTION DES ACTIONS DE LA
MONUC EN RDC
Dans cette section, nous voulons uniquement avancer quelques idées en vue d‟ajuster
la capacité des actions de la MONUC. Nous sommes presque à la fin de la transition mais la
MONUC est toujours présente et a un mandat à exécuter jusqu‟au 15 février 2007
(Résolution 1711 du 29/09/2006) .
Ainsi, nous pensons au regard de la situation sur le terrain et aux ratés évoqués ci-haut,
que :
1. Dans le secteur du désarmement, que le Conseil de sécurité augmente les effectifs des
troupes de la MONUC en tenant compte de la dimension du pays au lieu de recourir
chaque fois à d‟autres forces multinationales de types Artémis, qui peut être de nature
à briser le rythme dans la chaîne de commandement et à poser le problème de
communication sur le terrain .Qu‟il accorde aussi à la MONUC un mandat robuste.
2. Comme celui des forces armées de l‟ONU en 1991 pour le rétablissement de la
souveraineté de Koweït après l‟invasion de l‟Irak, en Somalie (1992) en Haïti, en
Albanie pour désarmer par la force des ex-combattants et des groupes armés étrangers
car la phase dans laquelle nous entrons, celle de consolidation de la paix doit être
consacrée aux travaux de développement et non plus de la guerre.
3. Comme le soutien au processus de paix nécessite une approche globale, nous
exhorterions la MONUC censée s‟acquitter de son mandat dans le cadre d‟un
partenariat de tout le système des Nations Unies, de donner priorité à la remise en état
des infrastructures et apporter un appui technique suffisant pour permettre aux
nouvelles structures gouvernementales issues des élections de bien fonctionner avec
pour objectif la bonne gouvernance qui, en principe, permettra à tout le monde
d‟accéder aux ressources naturelles du pays. Cela éliminera les disparités entre les
80
classes sociales. Et la paix n‟existe que là où les besoins humains de sécurité physique,
politique, sociale, économique, alimentaire sont satisfaits.91
4. Qu‟il ait une nouvelle structure de Commission de vérité et réconciliation
véritablement indépendante dans ses actions et dotée des moyens financiers
nécessaires afin d‟éclaire l‟opinion publique sur les vraies causes du conflit congolais
et rétablir la vérité pour les différents crimes et leurs présumés coupables afin qu‟ils
puissent présenter leurs excuses sur les atrocités qu‟ils ont infligées au peuple
congolais. Cela permettait d‟éviter une réconciliation en oubliant des faits historiques
comme ceux qui se sont produits en RDC car la réconciliation n‟est pas à confondre
avec la négociation dont le but est d‟aboutir à un accord, fut-il très équilibré.
La réconciliation n‟est pas non plus à confondre avec un consensus, fut-il issu de
l‟agrément de tous les partis qui auraient sacrifié une partie de leurs intérêts pour l‟intérêt
supérieur de la nation. Enfin, la réconciliation n‟est pas à confondre avec une alliance la
réconciliation est un acte qui part de profondeur du cœur de l‟homme.92
Elle est une
exigence pour soi-même exigence illimitée pour accepter de s‟abaisser et de céder
volontairement devant l‟autre même quand la raison elle est exigence d‟honnêteté vis-à-
vis de soi-même pour reconnaître ses propres suffisances et ses propres insuffisances :
elles est exigence d‟intégrité pour respecter en public et en privé les engagements pris vis-
à-vis de l‟autre parti ; elle est exigence de pardon pour apporter en public de passer
l‟éponge sur les erreurs et les fautes de l‟adversaires ou ennemies : elle est exigence
d‟amour pour faire de nouveau confiance à l‟adversaire et accepter de partager avec lui la
même vision et les mêmes objectifs à atteindre… sans cela, nous ne pouvons pas parler la
réconciliation. Et sans réconciliation, nous ne pourrons rien rendre de solide pour sortir de
cette crise multiforme.
Enfin que la MONUC dans le cadre de la réforme du secteur de sécurité, contribue à
la formation de l‟armée congolaise sur base de critères professionnels et traditionnels
communs à toutes les armées du monde afin de permettre la résolution définitive des
problèmes de sécurité et d‟intégrité qui se posent en RDC.
91
Héritiers de la Justice. Promouvoir la paix aux conflits du Sud Kivu obstacles et voies alternatives, 1997. P.10 92
Gbanda Zamboko, Crimes organisés en Afrique centrale, Duboris, Paris, 2004, P. 352.
81
II.4. REPERTOIRE CHRONOLOGIQUE DES ACTIONS DE LA MONUC
EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
Ces actions sont à mettre au compte de succès et des échecs dans le processus de paix
en République Démocratique du Congo en rapport avec son mandat. (Extraits des Rapports du
Secrétaire Général de l‟O.N.U au Conseil de sécurité sur la situation en RDC, cité par
Tamoussi Bonzi dans « Mesure des résultats de la MONUC à la lumière des mandats qui
lui ont été confiés », COTIPSO, 2006)
SUCCES ECHECS 10 Juillet 1999 :
Accord de cessez-le-feu de Lusaka
30 novembre 1999 :
Création de la MONUC
24 Février 2000 :
Résolution 1291 du Conseil de Sécurité consacrant le
démarrage officiel du mandat de la MONUC
Mai 2000 :
signature d‟un accord de démilitarisation de Kisangani
Fin juin 2000 :
retrait de la RDC de 5 bataillons de l‟armée ougandaise et de
1000 soldats de l‟armée rwandaise
Juillet 2000.
retrait des forces ougandaises et rwandaises à une distance
d‟environ 100km de Kisangani
Novembre-décembre 2000 :
Rrespect du cessez-le-feu dans la plupart des régions de la
Février 2000 :
POffensive du Gouvernement
A Mbandaka contre les troupes du MLC
Février 2000.
combats entre communautés Lendu et Hema dans la
Province Orientale.
Mars 2000.
Offensive du RCD appuyée par l‟armée patriotique
rwandaise (APR) au Kasaï
Mars 2000 :
Offensive des FAC contre le MLC le long du fleuve
Oubangui.
Mars –juin 2000 :
Attaques répétées des habitants des hauts plateaux
dans les Kivus par les Maï-Maï, les Interahamwes,
les rebelles burundais entraînant le déplacement de
plus de 35.000 personnes
Mai-juin 2000 :
Combats à Kisangani (Province Orientale) entre
L‟APR du Rwanda et l‟UPDF d‟Ouganda entraînant
au moins 760 morts civils, plus de 1600 blessés,
environ 65000 personnes déplacées ; 4000 maison
endommagées, plus de 60 écoles et autres bâtiments
administratifs détruits
Juillet 2000. :
Intenses combats entre les FAC et le MLC dans
province de l‟Equateur
Octobre 2000 : offensive des FAC à l‟arme lourde
appuyée par l‟aviation dans le Nord Est du Katanga
contre le RDC.
82
RDC, sauf dans les Provinces de l‟Equateur et du Katanga.
28 février 2001 :
Début du retrait, sous le contrôle des observateurs militaires de
la MONUC, de 300 soldats de l‟APR (Rwanda) de leur position
aux alentour de Pweto
Décembre 2000 :
Violents combats dans le secteur de Pweto
(province du Katanga) provoqués par un assaut des
FAC contre le RDC.
décembre 2000-janvier 2001 :
Violents combats entre le MLC et les FAC dans le
nord de la Province de l‟Equateur.
Janvier 2001 :
Massacre de la population Lendu par des milices
Hema à Bunia (Province Orientale) faisant au moins
200 civils tués, majoritairement des femmes et des
enfants
83
SUCCES ECHECS Début mars 2001 : rapatriement de 3 bataillons de l‟armée
burundaise
Mars 2001 :
Rapatriement sous surveillances des observateurs militaires de
plus de 1400 soldats de l‟UPDF (Ouganda)
Mars 2001 :
Retrait des forces du RCD et de l‟APR des zones de combats
de Pweto, Ikela, Kananga, Kabinda et Kabalo (Nord Katanga et
Kasaï)
Mars –avril 2001 :
Retrait des FAC et alliés ainsi que des troupes du FLC des
zones de combat de Mokolo et long du fleuve Oubangui
(Province de l‟Equateur)
Avril 2001 :
Retrait de 200 militaires Zimbwabwéens des zones de combat
autour de Mbandaka.
Du 23 mai au 1er
juin 2001 :
Retrait des troupes de l‟UPDF et de leur matériel des localités
d‟Isiro, Gemina et Dongo
Juillet-décembre 2001 :
Retrait de 6655 soldais ougandais de la RDC.
Octobre 2001 :
95 des 96 nouvelles positions de retrait et de redéploiement,
conformément à l‟accord de Lusaka sont respectées et ont été
visitées par la MONUC
Juillet octobre 2001 :
Affrontement quasi quotidiens dans les Kivus et les
lac Tanganyika et Fizi entre les rebelles burundais et le
RCD/APR.
Début septembre 2001 :
Prise de la ville de Fizi (Sud-Kivu) par des groupes
armés.
29 septembre 2001 :
Attaque de Kindu (Province du Maniema) par des
milices Maï-Maï contrôlé par le RCD faisant plusieurs
victimes parmi les combattants et les civils.
Jusqu’en octobre 2001 :
Le RCD continue à s‟opposer à la démilitarisation de
Kisangani et y maintien des forces en dépit de l‟accord
de mai 2000.
29 décembre 2001 :
Massacre de 29 civils à Kindu suite à une attaque des
positions du RCD par des Maï-Maï.
Février 2002 :
Suite à la dissolution du FLC (fruit de la fusion entre le
MLC et RCD-K/ML, on note une recrudescence des
affrontements entre les factions rebelles opérant dans
le Nord-Est du Pays.
Mi- mai 2002 :
La ville de Kisangani a été le théâtre d‟une nouvelle
flambée de violence qui a fait au moins 100 morts et
disparus suite à mutinerie de soldats dissidents du
RCD-Goma
Mi-mai 2002 :
manifestation hostile de la population de Kinshasa
devant le Quartier Général de la MONUC
84
SUCCES ECHECS
30 juillet 2002 :
Accord de paix sur le retrait des troupes rwandaises de la RDC
et le démantèlement des ex-forces armées rwandaises (ex-FAR)
et des Interahamwe.
06 septembre 2002 :
Accord sur le retrait des troupes ougandaises de la RDC
Octobre 2002 :
La MONUC a observé le retrait de :
- 2267 militaires Ougandais ;
- 3477 militaires Zimbabwéens ;
- 700 militaires Burundais
- 20941 militaires rwandai.
31 décembre 2002 :
Accord de cessez-le-feu de Gbadolite entre le MLC, le RCD-N
et le RCD-K/ML, les engageant à arrêter les combats dans le
périmètre Isiro-Bafwasende-Beni-Watsa, et à accepter la venue
d‟observateurs de l‟ONU dans cette zone.
Avril-mai 2003 :
Retrait des troupes de UPDF de l‟Ituri.
Demandant à l‟ONU de faire preuve de plus de fermeté à
l‟égard du RCD-Goma et de faire protéger la population
civile.
Juin 2002 :
Poursuite et exacerbation de la tension dans la Province
de l‟Ituri, notamment à Bunia entre les Ethnies Hema et
Lendu.
10 juillet 2002 :
A la suite de violent combats entre l‟Union des patriotes
Congolais (UPC) et le RCD-ML, le Gouverneur et les
autorités issues du RCD-ML ont fui, laissant la ville de
Bunia entre les mains de la milice.
19 septembre 2002 :
Reprise de la violence dans la ville de Kindu (Maniema)
où le RCD-Goma et les Maï-Maï se sont affrontés.
Octobre-décembre 2002 :combats dans le périmètre Isiro
–Bafwasende-Beni-Watsa entre trois groupes rebelles
supportés par l‟Ouganda, le MLC, le RCD-N et RCD-
K/ML.
Novembre 2002 :
Affrontements violents à Ankoro entre les FAC et les
Maï-Maï au cours desquels 48 civils auraient été tués et
quelques 4000 logements incendiés.
Du 17 janvier au 06 mars 2003 :
L‟Union des patriotes congolais (UPC) a lancé de vastes
opérations militaires en Ituri : environ 330 civils ont été
tués dans la localité de Bogoro, qui a été complètement
détruite, et 160 autres personnes seraient mortes à
Mandro. Vingt fosses communes ont été identifiées par la
MONUC.
Février-mai 2003 : Plusieurs offensives du RCD-Goma
dans les Kivus et le Maniema contre le RCD-K/ML et le
Maï-Maï.
06 mars 2003 : les forces de défense populaires de
l‟Ouganda (UPDF) ont repris la ville de Bunia qui avait
été sous le contrôle de l‟UPC depuis août 2002
Mai –juillet 2003 :
Quelques 420 civils ont été tué à Bunia lors de combats
entre les milices Lendu et Hema depuis le départ des
troupes ougandaises en mai 2003
Juin 2003 :Offensive militaire conduisant à la prise de
contrôle de Lubero par l‟Armée Nationale Congolaise
85
SUCCES ECHECS Juin 2003 :
Signature de l‟accord de cessez-le-feu de Bujumbura le 19 juin
par l‟ex-Gouvernement de la RDC, le RCD-K/ML et le RCD-
Goma, aboutissant au retrait des forces armées congolaises
(FAC) et de l‟ANC de la zone du RCD-K/ML. (Lubero et
Kanya Bayonga)
Mi août 2003 :
Déploiement d‟une brigade de 4800 hommes de la MONUC en
Ituri, en remplacement de la Force multinationale de l‟opération
Artémis.
Mars 2004 :
Les combats intensifs ont pratiquement cessé dans l‟Est de la
RDC, seuls quelques accrochages sporadiques sont signalés
dans les Kivu.
Mai 2004 :
Le 14 mai, signature par les Chefs des groupes armés opérant
en Ituri ont signé un acte d‟engagement à l‟égard du processus
de transition et du programme de désarmement et de réinsertion
communautaire
(ANC)
Janvier 2004 :
Dans le village de Gobu, au bord du lac Albert, une
milice Lendu, proche de l‟UPC-L a tiré sur des bateaux
se dirigeant vers le sud, faisant au moins 30morts et
200 personnes disparues sur les 250 personnes qui se
trouvaient à bord de ces embarcations.
Janvier-février 2004 :
Dans la région de l‟Ituri, la MONUC a fait l‟objet
d‟une vingtaine d‟attaques des milices et groupes
armés, dirigés notamment contre ses appareils et
patrouilles, à Kasenye le 16 janvier et près de d‟Iga
Barrière les 19 et 20 janvier. A Bunia,des personnes à
la fois civile et militaire de la maison ont fait l‟objet de
menace de mort de le 12 févier, un observateur militaire a été
tué lors d‟une embuscade tendue par l‟UPC-L contre un convoi de la
MONUC sur la route de Bunia
Mai juin 2004 :
Les forces de Nkunda et Mutebutsi ex-officier
dissident du RCD-Goma, ont pris la ville de Bukavu
avec pour conséquence des exactions et un pillage
généralisé.
Septembre 2004 :
300 hommes en armes, probablement des membres de
FRPI, ont attaqué le village de Lengabu, où ils ont tué
14 civils et mis le feu à plus de 90 habitations.
Septembre-décembre 2004 :
La Brigade de l‟Ituri de la MONUC a été à 40 reprises,
en divers endroits, la cible des milices armées qui ont
tiré directement sur elle.
Octobre 2004 : les 13 et 14 octobre, des hommes
armés membres du « Mouvement Révolutionnaire pour
la Libération du Katanga », ont brièvement occupé la
ville de Kilwa, à 50 kilomètres de la frontière
zambienne, dans le but déclaré
d‟obtenir « l‟indépendance du Katanga ». Le 15
octobre, les FARDC ont repris la ville après
aveuglément tué plus de 70 personnes.
86
SUCCES ECHECS
Décembre 2004-mars 2005 :
3 856 combattants (y compris 2210 enfants associés aux
groupes armés) ont été désarmés et 1197 armes récupérés.
Février 2005 :
La MONUC a effectué une opération de bouclage et de
perquisition à Ariwara et désarmé 116 soldats des FAPC,
collectant quelque 118 armes et munitions. Egalement le 24
février, la Mission a arrêté 30 miliciens du FNI et confisqué des
armes dans le village de Datule (à une vingtaine de kilomètres
de Tchomia et 8 kilomètres de Kafé).
Juin 2005 :
15 607 combattants appartenant à diverses milices, dont 4395
enfants (parmi lesquels 840 filles) ont été désarmés et 6200
armes ont été collectées.
Juillet 2005 :
Les forces de la MONUC et les FARDC ont détruit six camps
des FDLR qui avaient été abandonnés par leurs occupants,
après avoir adressé plusieurs sommations aux combattants pour
qu‟ils quittent les lieux.
Août –septembre 2005 : les opérations communes des FARDC
et de la MONUC ont abouti à l‟appréhension de certains
membres des milices et à la saisie d‟armes et de munitions
illégales et ont aidé à limiter la marge de manœuvre
opérationnelle des milices. Et à découragé le transport illicite,
par-delà la frontière, d‟armes à travers le lac Albert.
Octobre 2005 :
Lles FARDC ont déclaré le parc national de Virunga (Kivus)
zone sans armes et ont, avec l‟appui de la MONUC, lancé des
opérations contre les Maï-Maï
Novembre décembre 2004 :
Les tensions entre factions politiques et militaires se
sont dangereusement avivées dans les Kivu. Des
affrontements réguliers entre les Maï Maï et l‟ex-RCD-
Goma, ainsi qu‟entre les FDLR et l‟ex-RCD-Goma,
ont été signalés, en particulier à Massi, Walikale,
Gungu et Rutshuru et dans les environs. Les conditions
de sécurité se sont nettement détériorées à la frontière
entre le Rwanda et les Kivu, le Rwanda faisant état
d‟attaquer des FDLR et la RDC affirmant que des
troupes rwandaises étaient présentes sur son territoire.
Décembre 2004-mars 2005 :
Intensification des opérations militaires par divers
groupes armés, notamment dans le secteur de Tchomia
et Kasenyi, liée aux efforts dans le Forces armées du
peuple congolais (FAPC) et par l‟Union des patriotes
congolais/faction de Thomas Lubanga (UPC/L) dans
les territoire d‟Aru et de Mahagi pour maintenir un
accès continu aux recettes douanières. Le 22 février,
l‟UPC a attaqué des membres des forces de
maintien de la MONUC à Nizi, blessant deux
Pakistanais ; le 25 février, neuf Bangladais ont été tués
lors d‟une embuscade habilement préparée et
coordonnée à Kafé (à 80 km au Nord de Bunia, sur le
lac Albert)
Juillet 2005 :
Dans la nuit du 9 juillet 2005, un groupe comprenant,
selon certaines sources, une trentaine de rwandais bien
armés a attaqué le village de Kabingu,à 60 kilomètres
environ de Bukavu (province du Sud-Kivu). Plus de
50 civils ont été tués au cours de cette attaque.
87
SUCCES ECHECS insoumis. Elles ont désarmé 359 Maï-Maï, détruit cinq camps et
récupéré 167 armes ; elles ont également capturé 14 membres
des FDLR.
Novembre 2005 :
En Ituri près de 100 membres de milices se sont rendus à la
MONUC et aux FADRC, à qui ils ont remis 223 armes et
pièces de munition.
Décembre 2005 :
Une opération menée conjointement par les FARDC et la
MONUC contre plusieurs centaines d‟éléments l‟Alliance des
Forces Démocratiques (ADF) dans la zone de Beni a conduit à
la désintégration de ce groupe armé ; près de 100 combattants
de l‟ADF ont été tués et 14 camps détruits. Les activités de
désarmement, démobilisation, réinstallation ou rapatriement et
réintégration ont en outre amené 97 membres congolais de
l‟ADF à se rendre.
Mai 2006 :
Au Katanga, Kyungu Mutanga dit Gédéon, Chef du principal
groupe Maï-Maï, s‟est rendu à la MONUC à Mitwaba. Il était
accompagné de plus de 750 combattants, dont 76 enfants.
Août-septembre 2006 :
Le 28 août, Fidèle N‟tumbi, un autre Chef Maï-Maï du
Katanga, s‟est rendu et, au 8 septembre, 171 de ses partisans
avaient déposé les armes.
Juillet-septembre 2005 :
Les tensions demeurent vives, en particulier dans le
Nord-Est du Katanga, où plusieurs accrochages ont eu
lieu entre des unités des forces régulières (les FARDC)
et les groupes Maï-Maï.
Septembre-décembre 2005 :
Dans le Nord et le centre du Katanga, des Maï-Maï
auraient tué un prêtre catholique, pillé des villages et
commis des violations des droits de l‟homme dans les
zones de Moba, Manono et Kabala, ce qui aurait
entraîné le déplacement de quelque 2000 personnes.
Août 2006 :
Des affrontements ont eu lieu du 20 au 22 août entre
les gardes du Vice-président Bemba et la garde
républicaine.
88
* FACILITER L’ACHEMINEMENT DE L’AIDE HUMANITAIRE
SUCCES ECHECS
SUCCES ECHECS
Mi-mai 2000 :
La MONUC a pris des mesures pour obtenir la libération d‟une
équipe du Haut Commissaire des Nations Unies pour les
Réfugie (HCR) qui étaient détenue à Mbandaka (Province de
l‟Equateur) par les soldats des Forces armées congolaises.
Juin –septembre 2000 :
La MONUC a offert des avions des véhicules pour les secours
d‟urgence : au total 342 tonnes de secours alimentaires et autres
ont été transportés à Kisangani venant de Kinshasa et de
Goma.
Janvier-avril 2000 :
Lles combats dans les Kivu (Nord et Sud) rendent
inaccessible cette zone à la communauté des
organismes de secours alors que près de 550.000
personnes déplacées s‟y trouvent piégées par la
guerre.
Mars 2000 :
Les conditions d‟insécurité n‟ont pas permis au
Haut Commissariat pour les Réfugiés de faire une
évaluation des besoins de près de 1200
banyamulenge déplacés piégés à Uvira (Sud-Kivu)
par les combats.
Mars-avril 2000 :
A la suite d‟une série d‟incidents menaçants, les
organismes de secours ont été forcés de restreindre
leurs activités ou de se retirer complètement de la
province de l‟Ituri.
Mai 2000 :
Le Comité International de la Croix Rouge (CICR)
et Médecins sans frontières (MSF) ont été obligé
pour des raison sécuritaires d‟interrompre pendant
trois semaines leurs activités auprès des centres
nutritionnels de Kisangani (Province Orientale).
Mai 2000 :
Restriction de l‟usage de l‟Oubangui et du Congo
pour la livraison des secours dans la Province de
l‟Equateur à cause des combats entre les Forces du
MLC et les Forces gouvernementales ; les combats
entravent les efforts visant à briser la poussée de
choléra à Mbandaka.
Juin 2000 :
1,3 millions de personnes déplacées ; 16 millions de
personnes dans un besoin alimentaire critique dont 5
millions totalement ou partiellement coupées des
sources d‟approvisionnement et de secours des
organisations humanitaires du fait de l‟insécurité
causée par les combats
Juin 2000 :
A Kisangani, un agent de Médecins sans Frontières
tué et des membres du personnel des Nations Unies
blessés
89
Juillet-Septembre 2000 :
Appui de la MONUC à la campagne de vaccination à
l‟échelle nationale contre la poliomyélite lancée par
l‟OMS, L‟UNICEF.
22 mai 2001 :
Réouverture du fleuve Congo à la navigation, notamment
afin d‟améliorer l‟accès de l‟aide humanitaire aux
communautés nécessiteuses.
31 Juillet au 31 août :
Opération « Bateau de la paix » organisée par la MONUC
et financée par des donateurs, transportant de Kinshasa à
Mongalu (Province de l‟Equateur) 600 tonnes de
fournitures médicales et fournitures de secours et
ramenant 900 tonnes de maïs pour être distribuées à
Kinshasa.
Janvier-février 2002 :
Suite à l‟éruption du volcan Nyiragongo à 10 Km de
Goma le 17 janvier 2002, qui a détruit les habitations de
près de 80.000 personnes, la MONUC a grandement
contribué à atténuer les effets de cette tragédie en assurant
le transport de plus de 30 tonnes d‟aide humanitaire à
Goma.
Avril-mai 2002 :
Organisation, sous l‟égide et la protection de la MONUC,
d‟un convoi de six bateaux humanitaires sur le fleuve
Congo, transportant et distribuant 1700 tonnes de denrées
et autres produits humanitaires aux populations
nécessiteuses.
Juin 2002 :
La présence et les activités de la MONUC ont une
incidence positive sur la situation humanitaire de plus en
plus visible dans de nombreuses régions du Congo. Les
populations déplacées de ces régions ont pu regagner leurs
foyers et les agriculteurs ont pu recommencer à
Novembre 2000 :
2 millions de personnes déplacés dont moins de la
moitié reçoivent des secours humanitaires du fait de
l‟insécurité.
27 mars 2001 :
A 200km au Sud-Ouest de Kinshasa, un fonctionnaire
local du HCR a été tué par balles par des hommes
armés qui ont volé son véhicule.
Mars 2001 :
Au Sud Kivu la présence des groupes armés a
contraint les organisations internationales et les ONG
suspendre un grand nombre de leurs opérations
26 avril 2001
Six (6) employés du CICR ont été exécutés par balles
et à l‟arme blanche au nord de la ville de Bunia tous
les organismes des Nations Unies ont suspendu leur
activité dans la région.
Septembre 2001 :
Enlèvement d‟un secouriste dans les plaines du
Ruzizi au Sud-Kivu
Octobre 2001 :
Les organismes d‟aide humanitaire n‟ont accès qu‟à
moins de la moitié de 2 millions de personnes
déplacées, en raison des problèmes de sécurité,
notamment en Ituri et au Sud-Kivu.
Février 2002 :
Les organisations humanitaires ont dû suspendre leurs
activités dans certaines zones des Nord et Sud-Kivu,
du Maniema et du Nord Katanga en raison de
l‟insécurité qui règne dans ces zones. Dans la
Province de l‟Ituri, les organisations ont été
contraintes par la menace et le harcèlement à limiter
leurs mouvements à la ville de Bunia.
Mars-avril 2002 :
Les équipes humanitaires internationales ont dû être
évacuées sept fois des Kivu et du Katanga. Par
conséquent de choléra qui s‟est déclenchée dans le
nord du Katanga n‟ont pu être prises. Aussi, durant le
premier trimestre de 2002, plus de 8579 cas et 579
décès ont dénombrés.
SUCCES ECHECS
90
planter. En outre la MONUC apporte un soutien logistique
aux humanitaires notamment grâce à ses avions et
hélicoptères.
De juin à septembre 2002 :
La MONUC a transporté plus de 95 tonnes de fournitures
humanitaires. Elle a également apporté son appui à la
campagne nationale de vaccination contre la polio, au
cours de laquelle on a enregistré un taux de couverture
vaccinale compris entre 85 à 90%.
20 juillet 2002 :
Reprise de la navigation à des fins commerciales sur le
fleuve Congo après 4 ans d‟interruption. 12 péniches sont
parties de Kinshasa pour Lisala et Bumba (au nord de
l‟Equateur).
Décembre 2002-février 2003 :
Les spécialistes des affaires humanitaires de la MONUC
ont effectué 25 missions d‟évaluation conjointes avec des
partenaires, et la MONUC a transporté un millier de
passagers qui ne faisaient pas partie de la Mission et 30
tonnes de fournitures, pour des raisons humanitaire.
Février 2003 :
La situation dans la région de l‟Ituri continue à être
caractérisée par une insécurité généralisée, des déplacements
massifs de population et un accès humanitaire fortement
limité. Les organisations humanitaires n‟ont accès qu‟à
environ 20% de la population.
Avril 2003 :
A la suite des violents combats qui ont éclaté à Bukavu (Sud-
Kivu) le 6 avril entre le RCD-Goma et son ancien allié le
groupe Maï-Maï le groupe Mundudu 40, certains organismes
humanitaires ont été contraints d‟évacuer leur personnel non
essentiel et de suspendre toutes les activités
Mai 2003 :
Le climat d‟insécurité qui règne a bloqué l‟accès des
organismes humanitaires à des vastes secteurs de la région de
l‟Ituri, ce qui empêche effectivement d‟apporter de l‟aide aux
près de 600.000 personnes déplacées et dispersées dans la
région.
Mai 2003 :
Les observateurs militaires de la MONUC qui avaient été
déployés dans cinq localités de l‟Ituri, ont été évacués à Bunia.
Au cours de ce processus, deux observateurs qui se trouvaient
Mongbwalu été portés disparus le 13 mai. Leurs corps ont été
retrouvés le 18 mai.
SUCCES ECHECS
91
Juillet-octobre 2003 :
En Ituri, la MONUC a fourni des escortes et une logistique aux
agents humanitaires cherchant à apporter une aide en dehors de
Bunia.
Novembre 2003-mars 2004 :
La MONUC a aidé les agents humanitaires à accéder aux
populations vulnérables dans l‟Ituri, dans les Kivu, le Maniema
et le Katanga. Elle a notamment fourni une protection militaire
pour l‟acheminement d‟importantes fournitures humanitaires à
Tubimbi (Sud-Kivu) secteur qui étaient largement inaccessible
aux agents humanitaires depuis le début du conflit.
Décembre 2004 :
Une zone de sécurité de 10 kilomètres a été établie par la
MONUC sur l‟axe Kirumba-Mighobwe pour protéger les civils
et assurer l‟accès humanitaire, a permis d‟effecteur des
opérations d‟aide limitées et accéléré le retour progressif de
près de 150.000 personnes déplacées.
Décembre 2004-mars 2005 :
Grâce aux conditions sécuritaires favorables crées par la
MONUC et les ONG ont fourni une assistance d‟urgence à plus
de 50.000 civils récemment déplacés dans région de Tchomia
en Ituri, et les médecins militaires de la MONUC ont traité plus
de 1000 personnes déplacées qui avaient été blessées. Dans le
Sud-Kivu, le Programme Alimentaire Mondial, le Bureau de la
coordination des affaires humanitaires, le PNUD et la MONUC
ont fourni une assistance à quelque 4000 familles sinistrées à la
suite des inondations des dernières semaines. Dans le Nord-
Kivu, la MONUC a accru ses patrouilles militaires le long de
l‟axe Kanyabayonga-Kirumba dans le territoire de Lubero,
encourageant ainsi les civils qui s‟étaient enfuis de la région en
décembre à regagner leurs foyers et autorisant les agents des
organismes d‟aide humanitaire et des organismes de secours à
venir en aide aux groupes vulnérables dans la région en
question.
Fin juillet 2003 :
Un hydraulicien employé par une ONG britanniques a
été assassiné dans le Sud-Kivu avec 10 civils
congolais qui travaillaient avec lui. Lors d‟un autre
incident, 12 agents de vaccination participant aux
journées nationales de vaccination ont été enlevés et
tenus en captivité pendant plusieurs jours.
Juin 2004 :
Suite à la prise de Bukavu par les troupes dissidentes
du RCD-GOMA et au fait que la MONUC n‟a pas pu
empêcher cette prise, de violentes manifestations ont
été organisées contre la MONUC et les organismes des
Nations Unies à Kinshasa, Lubumbashi, Kalemie,
Mbandaka, Kisangani, Beni et Kindu, provoquant des
destructions de matériels et de biens d‟une valeur de
plus d‟un million de dollars. Les locaux des
organismes humanitaires des Nations Unies et
d‟organisation non gouvernementales ont également
été pillés et endommagés avec pour conséquence une
suspension des programme dans les domaines de la
sécurité alimentaire, des soins de santé, de l‟eau et de
l‟éducation pour environ 3,3 millions de personnes
dans l‟Est de la République Démocratique du Congo.
Le personnel des Nations Unies a été harcelé et attaqué
physiquement, et leurs résidences privées ont été
pillées. Le personnel non essentiel, les personnes à
charge et les travailleurs humanitaires ont été
temporairement déplacés, et les observateurs militaires
non armés ont été transférés dans des zones sûres.
Toutefois, l‟un d‟entre eux a été tué par les forces de
Nkunda lors de l‟évacuation de Kalehe.
SUCCES ECHECS Mai juillet 2005 :
Suite à l‟arrivée de troupes de la MONUC dans les Kivu, 1100
déplacés ont regagné leurs foyers. Le Programmes Alimentaire
Mondial continu de fournir des denrées alimentaires à quelque
50.000 personnes déplacées ou revenues dans leurs foyers, dans
92
* VEILLER AU RESPECT DES DROITS DE L’HOMME, EN PRETANT UNE ATTENTION
PARTICULIERE AUX GROUPES VULNERABLES, COMPRIS LES FEMMES ET LES ENFANTS
SUCCES ECHECS Février-Avril 2000 :
Llibération de plus de 250 prisonniers politiques et prisonniers
de guerre par le Gouvernement
9 juin 2000 :
Signature d‟un décret présidentiel interdisant le recrutement
des enfants de mois de 18 ans dans les forces armées.
Juin 2000 :
Libération de prisonniers de guerre : 131 rwandais, 19
Fin 1999-début 2000 :
Exacerbation de la situation tragique des droits de
l‟homme aussi bien dans les zones contrôlées par
les rebelles que dans celles contrôlées par le
gouvernement : menaces, exécutions sommaire
arrestations arbitraires, exécutions de 19 personnes
condamnées par la cour d‟ordre militaire,
enterrement de 15 femmes vivantes par les rebelles
à Mwenga dans le Sud-Kivu, massacre de 23
le territoire de Walungu. Des escortes militaires de la monuc
continuent de faciliter l‟évaluation des besoins humanitaires et
la livraison des denrées alimentaires aux populations
vulnérables dans la province du Nord kivu.
Août septembre 2005 :
Les organisations non gouvernementales ont facilité le retour de
plus de 3.000 familles dans des zones du territoire de Djugu et,
en juillet et août, le retour de plus de 1000 familles en Ituri à
partir de l‟axe Beni-Erengeti. A cet effet, la MONUC a
contribué à la préparation des zones de retour et a fourni un
soutien logistique au HCR.
Septembre-décembre 2005 :
Dans l‟Ituri et dans certaines parties du Sud-Kivu, les déplacés
et réfugiés reviennent en nombres encourageant et l‟accès aux
groupes vulnérables est devenu plus aisé dans les zones clefs,
les conditions de sécurité s‟étant améliorées. La MONUC a
continué d‟appuyer les activités des organismes humanitaires
partout dans le pays en facilitant la livraison de l‟aide
indispensable dans les zones inaccessibles et en assurant la
sécurité.
Juin-septembre 2006 :
La démobilisation de 500 éléments Maï-Maï dans la région de
Mitwaba (Katanga) et le déploiement de la 63e Brigade des
FARDC a permis aux 160.0000 personnes déplacées qui
avaient fui les hostilités entre les FARDC et des Maï-Maï, de
rentrer chez elles. La MONUC a contribué à l‟acheminement de
62 tonnes des fournitures non humanitaires, dont des vivres et
des médicaments, du matériel médical et d‟autres produits non
alimentaires à l‟intention des déplacés de Bukiringi (à 60km au
Sud de Bunia), ainsi que de 20.000 personnes déplacées à
Mitwaba, au Katanga, et de divers groupes de rapatriés dans les
Kivus.
Décembre 2005 :
Au Sud-Kivu, à la suite de l‟intensification des
opérations des FARDC contre les FDLR au Sud-Kivu
en décembre 2005 et de la recrudescence des tensions
ethniques, la présence humanitaire au Sud-Kivu a
diminué dans des proportions alarmantes et plusieurs
ONG se sont retirées.
Janvier-août 2006 :
Le nombre de personnes nouvellement déplacées a
augmenté de façon spectaculaire au cours des huit
premiers mois de 2006. la plupart des 45000 déplacés
du camp de Geti dans le territoire du Sud-Irumu (Ituri)
ont refusé de regagner leurs foyers à cause de
l‟insécurité.
93
namibiens et 35 zimbabwéens.
Mars 2001 :
Le Président Joseph KABILA ordonne par décret la fermeture
de tous les centres de détention non judiciaires.
Avril 2001 :
Le RCD accepte la démobilisation et la réinsertion de 667
enfants soldats qui se trouvaient parmi ses troupes.
Mai-juin 2001 :
Le Gouvernement a abrogé le décret N° 194 qui limitait les
activités des partis politiques, libéré plus de 700 prisonniers
politiques et de journalistes et a autorisé la réouverture du
bureau de l‟Association Africaine de défense des droits de
l‟homme, qui avait été fermé en 1998.
Septembre 2001 :
La MONUC en collaboration avec l‟UNICEF et SOS Grands
Lacs ont organisé une opération de rapatriement d‟enfants
soldats démobilisés en Ouganda et remis à leurs familles en
Ituri.
femmes et 3 enfants près de Kalima au Nord Kivu,
etc. les unités de combats de premières lignes
comportent une forte proportion (40 à 50%)
d‟enfants de 12 à 16 ans.
Août –septembre 2000 :
Déportation en Ouganda pour entraînement
militaire d‟enfants congolais recrutés dans les
régions de Bunia, Beni et Butembo (Nord –Kivu et
Province Orientale).
Janvier 2001 :
Recrutement et entraînement dans le camps de
Mushahi (Kivu) de plus de 3000 jeunes de moins de
18 ans ; 15 à 30% des combattants nouvellement
recrutés dans les forces armées et dans les divers
groupes belligérants sont des enfants de moins de 18
ans.
Janvier 2001 :
10 nationaux libanais enlevés et exécutés.
23 mai 2001 :
Des hommes armés ont tués à Ilanga au Sud Kivu 7
femmes enceintes qui se trouvaient dans un centre
de santé.
Mai 2001 :
Au nord Katanga, 12 femmes ont été enlevées par le
Maï-Maï, qui auraient tué 10 d‟entre elles par la
suite.
Août-septembre 2001 :
Près de 750 civils auraient été massacrés en six
semaines dans la région, de Aru dans la Province de
l‟Ituri sous contrôle du FLC (Fusion du MLC et
d‟autres mouvements rebelles). Ces exécutions
auraient été motivées par motifs d‟ordre politique et
ethnique.
SUCCES ECHECS
18 décembre 2001 :
Lancement par le Président Kabila d‟un programme de
Septembre 2001 :
condamnation à mort par le tribunal militaire de
Likassi, lors d‟un procès entaché d‟irrégularités, de
9 personnes accusées d‟avoir planifié un coup
d‟Etat.
Octobre 2001 :
Près de 80 personnes sont détenues, dans des
conditions très précaires, dans une prison de Makala
depuis février 2001, en relation avec l‟assassinat du
94
démobilisation de 2600 enfants soldats des forces armées
congolaises (FAC) avec l‟appui de la MONUC et de
l‟UNICEF.
25 fevrier 2002 :
Début des émissions de la Radio Okapi simultanément à partir
de Kinshasa, Goma, Kisangani et Kalemie.
Juin 2002 :
Le RCD-Goma accepte de démobiliser de ses troupes environs
2650 soldats
1er
septembre 2002 :
Sous les bons offices de la MONUC, le Ministre des droits
humains de ses collaborateurs ont été relâchés trois jours plus
tard en échange du retour à Bunia de neuf compagnons du Chef
de l‟UPC, M. Thomas Lubanga.
président Laurent Désiré Kabila
Mi-mai 2002 :
Exécution sommaire d‟au moins une vingtaine de
policiers et soldats au pont de Tshopo et à Unibra
Beach ; leurs corps ont été jetés dans le fleuve
Tshopo.
Août 2002 :
A Kindu, un journaliste de Radio Okapi a été arrêté
et frappé par des officiers du RCD-Goma. Un autre
a été détenu pendant huit jours à Gbadolite par des
dirigeants du MLC pour avoir écrit un article sur la
situation des enfants soldats dans les rangs du
Mouvement.
29 août 2002 :
Le Ministre des droits humains de la République
Démocratique de Congo, M. Luaba Ntumba et ses
collaborateurs ont été enlevés à proximité de
l‟aéroport de Bunia par un groupe de miliciens de
l‟UPC.
Janvier 2003 :
Le Tribunal militaire de Kinshasa a condamné 30
personnes à la peine de mort, parmi plus de 135
pesronnes accusées initialement d‟avoir été
complice et/ou d‟avoir participé à l‟assassinat du
Président Laurent Désiré Kabila.
Au 16 janvier 2003 :
il a été établi par une commission d‟enquête de la
MONUC :
1)136 cas d‟exécutions sommaires ;
100 cas de disparition ;
2)71 cas de viol, y compris d‟enfants ;
3)33 cas de tortures
Mai-juillet 2003 :
Dans les zones frontalières entre l‟Ouganda et
l‟Ituri, 380 cas de violation des droits de l‟homme
ont été signalés y compris des meurtres des
disparitions forcées, des mutilations, des viols et des
pillages et destructions de biens.
SUCCES ECHECS
Août 2003 :
Des combattants rebelles burundais ont attaqué la
localité de Rusabaki (Uvira) tuant 16civils et
mettant le feu à plusieurs habitations.
06 octobre 2003 :
Les troupes du FDD ou des FNL se seraient livrées
95
Octobre-décembre 2003 :
Au moins 650 enfants ont quitté les groupes armés congolais
pour rejoindre les structures d‟accueil et de transit ; plus de 300
d‟entre eux ont regagné leurs foyers
Janvier-juin 2004 :
De janvier à juin 2004, plus de 800 enfants ont été rendus à la
vie civile par forces armées et les milices. La MONUC a
contribué à leur libération par le travail de sensibilisation
qu‟elle a mené tant par elle-même qu‟en liaison avec ses
partenaires spécialisés dans la protection des enfants.
au massacre de 16 personnes à l‟arme blanche.
Décembre 2003 :
Dans la Province d‟Equateur, des soldats de l‟ex-
Mouvement de libération du Congo (MLC)
appartenant au bataillon des FARDC dans les
villages de Songo Boyo et Bogandaga. Ont violé
collectivement environ 120 femmes et petites filles
et pillé toutes les maisons de ces deux villages.
Février 2004 :
Suite à des accrochages ayant opposé deux faction
rival Maï-Maï Katanga, un groupe aurait
délibérément tué au moins 30 civils et commis des
actes particulièrement effroyables de torture, de
viol, de recrutement d‟enfants et de mutilation.
Septembre 2004 :
Entre le 20 et le 25 septembre, la violence a éclaté à
Mbuji-Mayi, capitale du Kasaï oriental, quant des
mineurs des adultes personnes ont attaqué des
enfants des rues, les enfants des rues et d‟autres et
qui étaient avec eux, les accusant de créer un climat
d‟insécurité. La violence a fait 18 morts parmi les
enfants et les jeunes des rues.
Décembre 2004 :
La poursuite des tensions dans l‟Ituri et dans les
Kivu depuis décembre a continué à faire des ravages
parmi les enfants, on signale le
SUCCES ECHECS
Au 15 mars 2005 :
Depuis le lancement du processus de désarmement et de
réinsertion communautaire dans l‟Ituri au milieu du mois de
décembre, plus de 2000 enfants, dont quelques 400 filles, ont
été libérés par les groupes armés. En dehors de l‟Iuri, depuis la
mi-janvier, quelque 500 enfants ont également été libérés par
diverses unités militaires
meurtre d‟une cinquantaine de jeunes de moins de
18 ans.
Mai-juillet 2005 :
La MONUC a relevé une multiplication des
violations des droits de l‟homme en rapport avec les
prochaines élections, notamment l‟arrestation et la
détention arbitraires de membres des partis
politiques d‟opposition dans plusieurs Provinces,
particulièrement le Katanga, les Kasaï, l‟Orientale et
le Bas-Congo, et à Kinshasa.
Juin 2005 :
Au lendemain des violences qui se sont produites à
Mbuji mayi en juin, une enquête qui faisait suite à
des allégations de détention arbitraire, de torture, de
disparitions et de meurtres a révélé que 15 civils
avaient été tués et 23 blessés, tous atteints par les
tirs des forces de sécurité locales. La plupart des 39
personnes qui ont été arbitrairement arrêtées ont été
96
Mai 2006 :
D‟après les chiffres officiels fournis par la CONADER, au 30
mai 2006 : 1 .524 enfants, dont 2880 filles (15,5% du nombre
total), ont pu quitter les forces ou groupes armés dans le cadre
d‟opération officielles. Des milliers d‟autres se sont échappés
par leurs propres moyens et sont discrètement retourné à la vie
civile.
battus lors de leur détention.
Juillet 2005-juin 2006 :
Plus de 30.000 victimes de sévices sexuels ont été
recensées en République Démocratique de Congo.
27 juin 2006 :
Des soldats des FARDC fortement armés et non
formés aux opérations antiémeutes ont été déployés
afin de prévenir une manifestation politique à
Matadi (Province du Bas-Congo). Ils ont tiré à
l‟aveuglette sur les manifestants après qu‟un des
leurs eu été tué par la foule en colère, faisant 13
morts et 20 blessés.
*PRETER SON ASSISTANCE, SUR DEMANDE, ET DANS LES LIMITES DE SES MOYENS, POUR
LE DESARMEMENT, LA DEMOBILISATION, LE RAPATRIEMENT ET LA REINSERTION, A
TITRE VOLONTAIRE, DE GROUPES ARMES.
SUCCES ECHECS Avril 2002 :
Désarmement de 1981 combattants à Kamina (Province du
Katanga) et destruction des armes récupérées le 30 avril en
présence d‟une mission du Conseil de Sécurité.
Juillet 2002 :
Une équipe de DDRRR de la MONUC à Beni a démobilisé 46
combattants rwandais qui avaient déjà été désarmés par les
autorités locales du RCD-K/ML.
Octobre 2002 :
Radio Okapi a lancé une campagne d‟information sur les
services de DDRRR en français et en langues nationales
congolaises en direction à la fois des groupes armés et de la
population congolaise.
Décembre 2002 :
Les opérations de DDRRR menées sur la base militaire de
Kamina ont pris fin avec le rapatriement de 735 rwandais (402
combattants et 333 personnes à charges)
20 janvier 2003 :
Rapatriement de plus 100 rwandais de Lubero.
22 janvier 2003 :
Rapatriement volontaire de 11 des 19 dirigeants de l‟Armée
pour la libération du Rwanda (ALIR) (ex-FAR/Interahamwe),
arrêtés à Kinshasa.
Février-mai 2003 :
Rapatriement de plus 500 rwandais (ex-combattants et
Novembre 2002 :
Environ 1300 combattants rwandais ont fui Kamina
à la suite d‟affrontement avec les forces
gouvernementales le 1er
novembre provoqué par le
rapatriement non volontaire de membre des forces
démocratiques de libération du Rwandais (FDLR)
de Kinshasa au Rwanda.
Mai 2003 :
Les combats qui continué d‟éclater dans l‟Est de la
RDC ont continué d‟entraver, de perturber et de
retarsed les opérations de la MONUC visant à
désarmer, démobiliser et rapatriement les ex-
combattants étrangers.
Août 2004 :
8000 à 10.000 combattants rwandais ainsi que
20000 à 30000 personnes à leur charge, demeurent
toujours en République Démocratique du Congo. La
97
personnes à charge).
Mai-octobre 2003 :
Rapatriement par le MONUC de quelque 1100 rwandais, dont
plus de 400 combattants.
Novembre 2003 :
2900 rwandais ont été rapatriés
Au 10 mars 2004 :
9658 rwandais, 3085 burundais et 501 ougandais ont été
rapatriés
Au 21 septembre 2006 :
Les effectifs des combattants rapatriés sont approximativement
les suivants
1) Rwandais : 13000,
2) Burundais : 3500 ;
3) Ougandais : 300.
majorité des effectifs de base, sont disposés à rentrer
au Rwanda mais en sont empêchés par leurs
combattants intransigeants.
Septembre 2006 :
Entre 5000 et 8000 combattants rwandais (FDLR)
se trouvaient toujours dans les Kivus.
* APPORTER ASSISTANCE, DURANT LA PERIODE DE TRANSITION, A LA REFORME DES FORCES
DE SECURITE ( Y COMPRIS LA FORMATION DE LA POLICE ET L’APPUI AU PROGRAMME DDR
SUR BASE VOLONTAIRE)
SUCCES ECHECS Août 2002 :
début de la formation à Kinshasa des policiers congolais par la
police MONUC : formation de formateurs en août et cours de
recyclage de la police judiciaire en octobre.
Décembre 2002-février 2003 :
formation de 335 policiers congolais par le police MONUC
Août-octobre 2003 :
la MONUC a mené à bien à Kisangani le programme de
formation du personnel de la Police Nationale Congolais (PNC)
dont elle avait été chargée ; au total 107 formateurs, 252
officiers de Police Judiciaire et 265 officiers de la police
d‟Intervention rapide ont été formés. 70 officiers de police
judiciaire et 265 judiciaire ont été formés à Bunia.
Novembre 2003-février 2004 :
des mesures préliminaires ont été prises en vue de la
restructuration et de l‟intégration de l‟armée nationale qui
s‟appellera Forces Armée de la République du Congo
(FARDC). Des officiers supérieurs de toutes les armes ont
participé à deux séminaires organisés à Kinshasa, en novembre
2003 et en janvier 2004, afin de planifier l‟intégration militaire.
L‟entraînement de la première brigade intégrée a commencé à
Kisangani le 9 février 2004.
Août 2004 :
L‟absence de progrès concernant l‟intégration des
ex-combattants. Malgré le déploiement, durant
l‟automne de 2003, de commandants de région
militaire chargés d‟assurer l‟intégration dans les
FARDC, les groupes armés du pays sont encore loin
d‟être véritablement intégrés.
98
Avril-mai 2004 :
regroupement des soldats maï-maï dans les Provinces de
Maniema et des Kivus (Nord et Sud), désarmement de 535
combattants.
Au 15 mars 2005 :
environ 11500 soldats sont arrivés et ont remis leurs armes
dans quatre centres de brassage qui ont été ouverts à Mushaki,
Nyleke (Nord-Kivu), Kamina (Katanga) et Kitona (Bas-
Congo).
Au 26 mai 2005 :
le nombre de moniteurs de la police nationale formés par la
MONUC est de 446.
Mai-juillet 2005 :
la MONUC a formé quelque 600 instructeurs de police
congolais appartenant à divers services de police. Ces
instructeurs, qui ont été déployés dans 12 secteurs de police à
travers le pays, assureront la formation de quelque 18500
policier, en juin, la MONUC a dispensé des cours
Décembre 2004 :
peu de progrès concrets ont été accomplis sur le
plan de l‟intégration et de la réforme de l‟armée
depuis août 2004. le PN-DDR officiellement lancé à
la fin juin 2004, n‟est pas encore véritablement mis
en œuvre.
SUCCES ECHECS De recyclage en techniques de maintien de l‟ordre à 158 agents
de la Police Nationale à Mbuj-may. Le 11 juillet, des
programmes de formation de trois mois destiné à 240 membres
de la Police territoriale commencé Bukavu, Bunia, Kindu,
Mahagi et Goma.
Juillet 2005 : la première phase du processus de reforme des
FARDC est terminée et à abouti à la constitution et à la
formation de six brigades intégrées.
Juillet-septembre 2005 :
Le Gouvernement de transition a porté de 32000 à 39000 le
nombre des policiers ayant terminé l‟entraînement nécessaire
pour assurer le sécurité des opérations électorales, notamment
18500 policiers et membres d‟unités antiémeutes et autres
unités spécialisées. Au 16 septembre, les instructeurs de la
Police Nationale Congolaise qui ont été formés par la MONUC
ont dispensé un enseignement de perfectionnement à plus de
14900 policiers.
Septembre-décembre 2005 :
La MONUC a confirmé les aptitudes de 112 instructeurs de la
Police Nationale. Elle a dispensé une formation en matière de
lutte antiémeutes à quelque 620 policiers de la Police Nationale
à Lubumbashi, Matadi, Mbandaka et Mbuji-mayi, ce qui a porté
à 5300 le nombre de policiers ayant bénéficié de cette
formation.
Janvier à juin 2006 :
La MONUC a formé et certifié 1008 instructeurs de la PNC.
Septembre 2005 :
Dans le nord et le centre du Katanga, la plupart des
commandants Maï-Maï ont refusé de participer au
brassage. Au plan national, la deuxième phase, du
brassage des anciennes factions constituant les
FARDC qui devait commencer en septembre, a été
rapportée car l‟arrivée des soldats aux centres de
brassage était très lente et il manquait quelque
30.000 participants
Juin 2006 :
Dans des régions comme l‟Ituri, le Kivu et Katanga,
certains des groupes les plus connus pour avoir
commis des exactions à l‟encontre de la population
civile refusent encore de participer au processus
99
Au 7 juin, ces instructeurs avaient, à leur tour, formé quelque
24860 membres de la Police territoriale à la sécurité pour les
bureaux de vote. La MONUC a dispensé aussi une formation en
matière de lutte antiémeutes à environ 4900 membres de la
police nationale sur les 6200 qui devaient suivre cette
formation.
Septembre 2006 :
La MONUC a fourni à 4793 policiers congolais, dont 26
instructeurs, et à 1370 agents de la police territoriale une
formation de base en matière de sécurité des centres électoraux.
Les six unités de police constituées provenant du Bangladesh,
de l‟Inde et du Sénégal et déployées dans cinq localités
stratégiques (Katanga, Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi et
Mbuji-mayi) ont formé 1703 policiers aux techniques
antiémeutes.
d‟intégration de l‟armée et au programme de
désarmement, de démobilisation et de réintégration.
Septembre 2006 :
Quelque 85000 éléments doivent encore participer
au programme de désarmement, démobilisation et
réinsertion. Or, le budget de quelque 200 millions de
dollars de la CONADER, financé par les donateurs
par le biais du programme multinational de
démobilisation et de réinsertion (PMDR) est épuisé.
SUCCES ECHECS Au 8 septembre 2006 :
La Commission Nationale de désarmement, démobilisation et
réinsertion (CONADER) a démobilisé plus de 76614 anciens
combattants, dont 19000 enfants
* PRESENTER OU RECUEILLIR, COMME IL CONVIENDRA, LES ARMES OU TOUT MATERIEL
CONNEXE DONT LA PRESENCE SUR LE TERRITOIRE DE LA RDC CONSTITUERAIT UNE
VIOLATION DE L’EMBARGO SUR LES ARMES A DESTINATION DESS GROUPES ARMES
ETRANGERS ET CONGOLAIS OPERANT A L’EST DE LA RDC.
SUCCES ECHECS Juillet 2003 à avril 2004 :
Les armes et munitions suivantes ont été saisies :
Fusils d‟assaut AK-47 : 645
Roquettes : 8
Mortiers : 4
Mitrailleuses : 7
Grenades : 138
Mines antipersonnelles : 53
Obus de mortier de 82 mm : 30
Obus de mortiers de 60 mm : 36
Munitions pour armes légères : 33918
Cartouches de 12.7 mm : 850
Novembre 2003-mars 2004 :
Plusieurs violation probables mais non confirmées
de l‟embargo sur les livraisons d‟armes ont été
signalées mais la MONUC n‟a pas été en mesure de
vérifier ces informations, notamment parce qu‟elle
s‟est vue refuser la permission parce qu‟elles s‟est
vue refuser la permission d‟inspecter les avions et
hélicoptères, les installations, les installations
militaires ou se trouvaient prétendument des caches
d‟armes.
Septembre 20006 :
Les représentants de l‟Agence Nationale de
Renseignement (ANR) à Beni ont fait part à la
MONUC de leur préoccupation face au trafic
d‟armes réputé se poursuivre entre l‟Ouganda et
100
Butembo.
* APPORTER CONSEIL ET ASSISTANCE AINSI QUE L’APPUI NECESSAIRE AU
GOUVERNEMENT DE TRANSITION POUR PROMOUVOIR LA BONNE GOUVERNANCE ET UNE
GESTION ECOMIQUE TRANSPARENTE.
SUCCES ECHECS Juillet 2003 :
Les principaux membres du gouvernement de transition (GT)
peuvent rester à Kinshasa essentiellement grâce au déploiement
par la MONUC de la Force neutre offrant des services de
sécurité aux membres du GT qui en ont besoin.
Août 2003 :
L‟Assemblée nationale comprenant 500 membres et le Sénat
comptant 120 membres ont été inaugurés à Kinshasa le 22 août.
Octobre 2003 :
L‟Union européenne a entrepris avec la participation de la
MONUC une évaluation détaillée du secteur de la justice en
RDC, en vue de formuler des recommandations visant à
renforcer les capacités d‟administration de la justice.
Janvier 2004 :
Afin de mettre fin à l‟impunité et de rétablir un système de
justice à Bunia, la MONUC et ses partenaires ont rénové la
prison, le palais de justice, le commissariat de police et des
logements de fonction pour les juges à Bunia. La Mission a
formé 81 officiers de police pour qu‟ils puissent assurer l‟ordre
à Bunia.
Mai 2004 :
Nomination des gouverneurs et vice gouverneurs des 11
Provinces.
Juillet 2004 :
Le 13 juillet, l‟Administration du district de l‟Ituri s‟est
installée à Bunia, en remplacement de l‟administration
intérimaire qui existait depuis avril 2003.
Août 2005 :
L‟activité judiciaire s‟est intensifiée au cours des derniers
mois, à la suite du déploiement de personnel judiciaire civil et
militaire dans les centres provinciaux dont Goma, Lubumbshi,
Kisangani, Lodja et Gbadolite
Décembre 2003 :
Tension au sein du gouvernement de transition au
sujet du partage du pouvoir.
Août 2004 :
Les administrateurs de province nommés par le
Gouvernement de transition n‟ont pas les ressources
financières nécessaires pour rétablir effectivement le
pouvoir de l‟Etat et offrir des services de base à la
population. Le rétablissement de l‟appareil étatique
est également freiné par la présence continue de
groupes armés étrangers dans l‟Est du pays, qui
contrôlent un certain nombre de zones dans la
région.
101
* FOURNIR UN APPUI A LA COMMISSION ELECTORALE INDEPENDANTE POUR LA
PREPARATION ET A LA TENUE DES ELECTIONS.
SUCCES ECHECS Octobre 2003 :
Le groupe de l‟assistance électorale de la MONUC a aidé la
Commission Electorale Indépendante (CEI) à définir une
structure administrative et un plan d‟étape pour la tenue des
élections.
Décembre 2004-mars 2005 :
La MONUC a renforcé ses activités d‟information, de
sensibilisation et d‟éducation civique sur le terrain pour
soutenir le processus électoral.
Mai 2005 :
La Division de l‟assistance électorale de la MONUC dispose
de 15 antennes locales qui fournissent une assistance technique
aux bureaux provinciaux et organes de liaison de la
Commission et ont, dans un large mesure, assuré l‟intérim étant
donné la mise en place tardive des structures locales.
Juin-décembre 2005 :
L‟inscription des électeurs sur les listes électorales, qui a
commencé le 20 juin, a été menée à bonne fin dans toutes les
provinces. Au 17 décembre, plus de 25 millions de Congolais
sur un corps électoral estimé à entre 22 et 28 millions de
personnes étaient inscrits sur les listes.
Décembre 2005 :
Le référendum sur la Constitution s‟est déroulé les 18 et 19
décembre sur l‟ensemble du territoire, avec un nombre très
réduit d‟incidents de sécurité.
30 juillet 2006 :
Lles élections à la Présidence et à l‟Assemblée nationale ont eu
lieu dans le calme et l‟ordre. Après de 70,54% des 25 millions
et plus d‟électeurs inscrits participation des femmes.
22 septembre 2006 :
les 500 députés de na nouvelle Assemblée nationale, élus le 30
juillet, siègent pour la première fois à Kinshasa.
29 octobre 2006 :
Le scrutin du second tour de l‟élection présidentielle combinée
à l‟élection des députés provinciaux, s‟est globalement déroulé
dans le calme, à l‟exception d‟un incident meurtrier dans la
Provin ce de l‟Equateur
Janvier 2005 :
Le Président de la Commission Electorale
Indépendante a indiqué, le 7 janvier, à la presse qu‟à
son avis, il serait impossible de tenir les élections en
juin 2005, et qu‟il faudrait envisager une date
ultérieure dans le courant de 2005. cette annonce a
déclenché des manifestations de protestation les 9 et
10 janviers, à Kinshasa, Goma et Mbuj-mayi, au
cours desquelles neufs civils ont trouvé la mort.
Mai 2005 :
Les 17 et 18mai l‟UDPS a lancé une opération
« ville morte » à MBuji-mayi pour protester contre
la prolongation de la période de transition au-delà
du 30 juin. A cette occasion, le siège de l‟UDPS,
puis ceux du PPRD, du ML et du RCD-
Kisangani/Mouvement de libération ont été
incendiés. Ces incidents qui ont provoqué la mort de
deux personnes.
Septembre 2005 :
Les inscriptions sur les listes électorales devraient
s‟achever les 25 septembre dans l‟ensemble du
pays ; cependant, le calendrier a été prorogé en
partie en raison de difficultés logistiques rencontrées
par la Commission Electorale Indépendante et en
partie du fait de la lenteur des inscriptions dans
plusieurs régions du pays, comme le Katanga et les
Kasaï. Des appels à boycotter les opérations
électorales ont été lancées par l‟Union pour le
progrès et la démocratie sociale (UDPS).
102
CHAPITRE TROISIEME : LA MONUC DANS LE PROCESSUS
ELECTORAL EN REPUBLIQUEDEMOCRATIQUE DU CONGO
III.1. DESCRIPTION SOMMAIRE DU SECTEUR
L‟une des causes principales de la crise profonde et récurrente qui caractérise depuis
des décennies la République Démocratique du Congo est le problème de la légitimité due
notamment à l‟absence d‟élections réellement libres et pluralistes.
En effet, depuis son accession à l‟indépendance le 30 juin 1960, la République
Démocratique du Congo a connu 32 années de régimes politiques monolithiques (malgré les
élections démocratiques de 1960 et de 1965) successives (de 1996 à 2003.)
Le processus de paix entamé vers la fin de l‟année 1998 a abouti, le 16 décembre
2002, à Pretoria, à la signature de l‟accord Global et Inclusif, et le avril 2003 à la
promulgation de la Constitution de Transition. Les composantes et entités, parties prenantes
de l‟accord de sont engagées à mettre fin aux conflits et à créer un nouvel ordre politique et
social.
Pour y parvenir, le Gouvernement de Transition, a été nommé le 30 juin 2003. Il est
dirigé par un Président et quatre Vice- Présidents.
En outre les cinq institutions de la République ont été mises en place ainsi que les cinq
institutions d‟appui à la démocratie dont le but principal est de parvenir à l‟établissement d‟un
Etat de droit à travers l‟organisation d‟élections pluralistes, libres et transparentes.
Aux termes de la Constitution de transition (Art. 154 à 160), de l‟Accord global et
inclusif (Chap. V, 4 a, b et c) et de la résolution n° DIC/CPJ/09, la Commission Electorale
Indépendante (CEI), une des Institutions d‟appui à la Démocratie, est chargée, en
collaboration avec les autres institutions de l‟Etat, d‟assurer la préparation et la tenue du
referendum constitutionnel et des élections libres, transparentes et démocratiques pendant la
période de transition.
103
La Loi sur les partis politiques promulguée le 15 mars 2004, en abrogeant la loi n° 90-
009 du 18 décembre 1990 et la loi n° 001/2001 du mai 2001, se conforme à la résolution
n°DIC/CPJ/04 du dialogue Inter Congolais qui prône la libération effective et totale de la vie
politique et associative sur tout le territoire national.
III.1.1. Situation actuelle
1Le cadre institutionnel
La loi Organique portant Organisation, Attribution et fonctionnement de la Commission
Electorale Indépendante prévoit la mise en place d‟une institution jouissant d‟une
indépendance d‟action par rapport aux autres Institutions de la République, ainsi que d‟une
autonomie administrative et financière. La CEI doit exécuter les tâches suivantes :
1) Contribuer à l‟élaboration du cadre juridique et mettre en place sa structure centrale et
ses démembrements ;
2) Former, informer, Coordonner l‟éducation et la sensibilisation des populations ;
3) Organiser et gérer le recensement des électeurs ;
4) Organiser le référendum constitutionnel ;
5) Organiser les élections prévues par la loi à tous les niveaux (locales, législatives et
présidentielles) ;
6) Annoncer les résultats à tous les niveaux et les transmettre à la Cour Suprême de
Justice.
La Commission Electorale Indépendante se compose de la façon suivante :
1) Au niveau national :
21 membres désignés de façon paritaire par les composantes et entités du Dialogue Inter
Congolais à raison de 3 membres par composante et de 2 membres par entité. Cette
désignation tiendra compte de la représentation des femmes (1 femme par Composante et
entité).
La Commission Electorale Indépendante dispose de trois organes :
1) Le bureau de la Commission Electorale Indépendante, organe de décision, qui est
composé de 8 membres ;
2) La Plénière, composée du Bureau auquel s‟ajoutent 13 autres membres et qui est
l‟organe de conception et d‟orientation ;
3) Les Commissions Spécialisées.
104
2) Au niveau provincial :
Il existe actuellement11 provinces la Commission Electorale Indépendante dispose de
Bureaux de représentation constitués chacun de 8 membres dont au moins 2
3) Au niveau local :
71 Bureaux de liaison : la Commission Electorale Indépendante établit ses services
techniques et administratifs (au moins 7 membres par bureau de liaison). Il importe de noter
que ces structures prévues par la loi ne sont pas encore mises en place.
D‟autres structures contribuent à la réalisation du processus électoral. Les Gouvernement
n‟organisent pas les élections. Toutefois il aura à charge des volets indispensables à leur
organisation.
Le Ministère de l‟Intérieur est chargé de la réunification administrative, la sécurité et
la proposition de certains projets de lois.
Les Ministères du budget, de la Défense Nationale, de la Justice, ont, chacun des
apports selon leurs domaines de compétence. Il en est de même de certaines institutions
comme la Haute Autorité des Médias chargée notamment de réguler les temps d‟antenne sur
les médias d‟Etat pendant les campagnes électorales.
4) La communauté internationale :
Accompagne le processus électoral. Le Comité International d‟Accompagnement de la
Transition (CIAT) a pour mission d‟accompagner le pays dans la mise en application des
textes issus du Dialogue Inter Congolais. La résolution 1493 du Conseil de Sécurité du 28
juillet 2003 encourage la Mission de l‟Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC),
en coordination avec les autres agences des Nations Unies, à apporter son assistance, durant la
période de transition, à la tenue des élections sur l‟ensemble du territoire de la RDC. C‟est
dans les mêmes termes que le Président de la RDC, au nom du Gouvernement de transition, a
adressé une requête, le 27 novembre 2003, au Secrétaire Général des Nations Unies.
5) Les contraintes
105
Dans sa Feuille de route adoptée 11 octobre 2003, la CEI a identifié les
caractéristiques spécifiques du contexte électoral, conséquences des effets combinés des
systèmes politiques monolithiques et des guerres. Il s‟agit notamment de :
1) La nouveauté des élections démocratiques en RDC (excepté en 1960 et 1965),
l‟immense majorité des Congolais n‟a jamais réellement voté ;
2) Le temps limité de la période de transition (à partir de 30 juin 2003, il est de 24 mois
minimum, de 36 mois maximum) ;
3) La quasi-absence de registres et d‟actes d‟état civil, le manque de données
démographiques et statistiques fiables (le dernier recensement général de la population
date de 1984), ainsi que l‟analphabétisme d‟une marge importante de la population;
4) Le retard important pris dans la mise en place du cadre juridique qui devait être
terminé initialement 31 juillet 2007 : loi organique de la CEI, sur le recensement, sur la
nationalité, loi électorale, sur la décentralisation, sur les partis politiques, sur la
nationalité, amnistie ;
5) L‟immensité, du territoire (2 345 000 km2, environs 80 fois la Belgique ; environ la
moitié du territoire de l‟Union Européenne des 25) ;
6) La carence des infrastructures de communication (il faut par exemple plus de 3 mois
pour parcourir les 750km de la RN2 qui sépare par Kisangani et Béni) ; et l‟absence des
moyens de transport ;
7) La faiblesse institutionnelle, ainsi que l‟insuffisance des ressources matérielles et
financières de l‟Etat ; ce qui suppose une forte attente de la contribution de la
Communauté Internationale ;
8) Le problème de la restauration de l‟autorité de l‟Etat sur l‟ensemble du territoire
national ;
9) L‟insécurité due notamment à la persistance de foyers de tension interne et à la
présence de groupes armés surtout à l‟Est du pays ;
10) La survivance de conflits potentiels avec des pays voisins.
III.1.2. Les actions en cours
Malgré les contraintes ci-dessus énumérées, certaines actions sont soit déjà effectuées
ou son en cours. Il s‟agit de :
1) Présentation du programme du Gouvernement pour 2004, y compris les élections le 12
novembre 2003 ;
106
2) Présentation de la « feuille de route de la transition » par le Président de la République
(prévoyant l‟élection du Président de la République entre juillet et septembre 2005) le 19
avril 2004 ;
3) Adoption du budget de l‟Etat pour l‟exercice 2004 prévoyant environ 3,5 millions USD
pour le fonctionnement l‟équipement de la CEI : mars 2004 ;
4) Présentation des 8 membres du Bureau de la CEI au Parlement le 28 Août 2003 ;
5) Adoption du projet de calendrier des Elections par la CEI le 24 février 2003
6) Adoption de la loi organique de la CEI par l‟Assemblée Nationale le 19 avril 2004 ;
7) Adoption le Parlement de la loi sur les partis politiques en mars 2004 ;
8) Création du « cade de Concertation Inter institutionnel » (CCII) le 03 avril 2004 ;
9) Mise en place de la Sous commission Nationale de Recensement des Electeurs
(SCNRE) le 12 avril 2004 ;
10) Adoption par le Gouvernement du projet de loi organique portant Organisation de
l‟Administration du Territoire en RDC le 23 avril 2004 ;
11) Organisation d‟une Conférence sur les Institutions de la République par l‟Agence de
l‟Organisation Internationale de la Francophonie le 26 au 28 avril 2004 ;
12) Programme de Démobilisation, Désarmement Rapatriement en cours et fin prévue
pour juin 2005 ;
13) Formations de la Police intégrée et de l‟Armée intégrée en cours d‟accomplissement.
Préparatif du recensement des électeurs :
La Commission Electorale Indépendante adopte le principe du recensement des
électeurs (et non pas le recensement général de la population) sur la base des hypothèses
suivantes :
1) Environ 9000 centres de recensement ;
2) Environ 45000 personnels ;
3) Enregistrement informatisé (environ 9000 ordinateurs munis chacun de caméra
digitale et panneau solaire) ;
4) Délivrance de cartes d‟électeurs avec photographie du titulaire sur-le-champ
(environ 28 millions d‟électeurs) ;
5) Confection de listes électorales informatisées pour environ 40000 bureaux de
votes.
107
Education civique, formation et sensibilisation des populations :
Plusieurs initiatives sont déjà en cours dans ce domaine :
1) Des organisations de la Société civile nationale (ONG, organisation des femmes, des
jeunes, etc.) ont déjà commencé par sensibiliser les populations sur les élections et par
former des observateurs nationaux. Les confessions religieuses (les églises surtout), dont
l‟impact sur les populations est très prégnant, surtout depuis le début des crises,
s‟apprêtent à jouer un rôle important dans la sensibilisation que certaines ont déjà
commencé. Mais la plupart des initiatives semblent pour l‟instant être concentrées dans la
capitale et dans les zones urbaines.
2) Les médias publics et privés (plusieurs chaînes de télévision surtout dans la capitale,
multitude de radios de proximité) organisent quasi quotidiennement des débats sur le
processus électoral.
3) Des ONG internationales contribuent également au début de la formation et de la
sensibilisation des populations. Il s‟agit notamment de : la Fondation Internationale pour
les systèmes électoraux (IFES) ; la Fondation Konrad Adenauer ; l‟Institut Démocratique
National (NDI) qui s‟occupe surtout de la formation des partis politiques dont plus de 350
sont officiellement enregistrés ; le Law Group qui s‟occupe surtout des femmes.
Préparation des lois :
Lla plupart des lois nécessaires aux élections sont en chantier et devraient être votées au plus
tard à la fin du mois de juillet.
III.1.3. Les objectifs pour les deux prochaines années
En vertu de l‟article 196 de la Constitution de la transition et du chapitre IV de
l‟accord global et Inclusif, la période de transition ne peut durer au plus que 36 mois.
Puisque 12 mois auront été consumés le 30 mai 2004, le présent document ne définit
les objectifs que pour les 2 prochaines années. Dans le cadre du programme électoral pour
deux prochaines années, l‟objectif général est de mettre en place un système politique
démocratique fondé sur l‟adoption au suffrage universel de la Constitution de la 3ème
République et sur l‟organisation d‟élections pluralistes, libres, paisibles et transparentes à tous
108
les niveaux et sur toute l‟étendue du territoire. Les objectifs spécifiques sont au nombre de
trois :
1) Organiser le recensement des électeurs :
Il s‟agit d‟identifier les nationaux en âge de voter (18 ans révolus au jour du scrutin selon
l‟article 10 de la Constitution), de les enregistrer, de leur attribuer des cartes
d‟identification et constituer de listes électorales informatisées fiables.
2) Organiser le référendum constitutionnel :
Pour permettre aux citoyens de se prononcer sur la Constitution de la troisième
République.
3) Organiser les scrutins pluralistes, libres et transparents :
Au niveau des élections locales, des législatives et de l‟élection du Président de la
République.
Pour atteindre les objectifs du programme, il sera important que Gouvernement et les
donneurs puissent travailler en partenariat :
la complémentarité entre réformes institutionnelles (qui sont du ressort du Gouvernement)
et investissements (qui devront être appuyés par les bailleurs) est évidente et seule une
action coordonnée sur ces deux volets pourra permettre d‟atteindre les objectifs indiqués
ci-dessus. Les paragraphes suivants visent à définir les priorités pour chacun de ces deux
volets, mais il est important de souligner que les résultats escomptés ne pourront être
obtenus si l‟un des deux volets venait à manquer.
III.1.4. Les priorités institutionnelles
Les besoins urgents en termes de réformes institutionnelles sont multiples mais dans
un contexte de transition politique et d‟affaiblissement des institutions, toutes ces réformes ne
pourront être menées à bien dans le court terme. Il importe donc d‟être sélectif, d‟éviter la
dispersion et de concentrer les efforts sur quelques actions-clés seulement (su moins dans une
phase initiale). Dans ce cadre, les priorités ont été sélectionnées sur la base de critères
d‟impact (par exemple les mesures qui visent à débloquer des situations) et de réalisme
(possibilité de les lancer ou mener à bien dans la période qui vient).
109
Afin de bien marquer la nécessité de concentrer les efforts, seules les cinq mesures les
plus prioritaires ont été retenues dans cette note.Toutefois, la mise en œuvre des cinq priorités
ci-dessous constituerait un effort important de la part du Gouvernement et devrait permettre
des améliorations substantielles de la situation.
1) L’opérationnalisation de la Commission Electorale Indépendante :
La structuration, mise en place et soutien technique et matériel des cadres de concertation
(partis et groupements politiques, acteurs non étatiques comité Inter institutionnel et
partenaires au développement) ; la mise en place des Bureaux de représentation , des Bureaux
de liaison de la Commission Electorale Indépendante dans les provinces et au niveau local ;
l‟Appui technique et financier à l‟équipement et au fonctionnement de la Commission
Electorale Indépendante à tous les niveaux ; formation des membres de la Commission
Electorale Indépendante et des agents électoraux.
2) Le renforcement des capacités institutionnelles du Gouvernement (Ministères de
l‟Intérieur, de la Justice, de la Défense et des Finances notamment), du Parlement, de
la Cour Suprême de Justice et de la Haute Autorité de Médias.
3) Le renforcement des capacités des Organisations de la Société Civile : confessions
religieuses, association des femmes, de jeunes.
4) La réhabilitation de certains aéroports et de certaines voies routières surtout en milieu
rural pour résoudre le problème du transport du matériel et du personnel des élections.
5) La sécurité des biens et des personnes ainsi que celles des opérations électorales
Constituent un défi majeur dans une situation post-conflit.
III.1.5. Les priorités d’investissement
L‟absence du cadre juridique devant définir avec exactitude le type et le mode de
scrutin, la délimitation des circonscriptions des opérations et procédures électorales ainsi que
le manque de données logistiques fiables rendent difficile une estimation réelle des coûts.
Ainsi toutes les estimations contenues dans ce document ne sont valables que si les
hypothèses de calculs sont confirmées par la loi et le plan logistique. Elles sont susceptibles
de variations plus ou moins grandes. Tous les aspects de ce budget estimatif sont prioritaires
en termes d‟importance, en ce sens qu‟en matière d‟élection toutes les opérations se tiennent
et concourent à la régularité des scrutins. La synthèse des besoins a été présentée par la
110
Commission Electorale Indépendante pour un montant ayant réuni le consensus des experts
internationaux mis à la disposition du Bureau de la commission. Il se présente comme suit :
Les Besoins financiers pour le secteur des élections en RDC (en US$)
Les montants indiqués dans l‟ensemble du rapport correspondent aux engagements
nécessaires dans la période, sur la base d‟un rythme de décaissement comparable à celui
observé aujourd‟hui. Objectif, Besoins financiers pour la programme de 2 ans ($ US)
1) Equipement et fonctionnement de la CEI 30.000.000 et18.000.000 $
2) Recensement des électeurs 101.000.000USD
3) Matériel d‟inscription (inclus transports) 40.000.000USD.
4) Stockage du matériel 1.000.000USD.
5) Formation, sensibilisation, éducation 95.000.000USD
6) Coût du personnel 28.500 000USD
7) Production des listes 3 000 000USD
8) Imprévu 10% 9.000.000USD
Organisation du référendum 37 500 000USD
1) Liste 3 000 000USD
2) Matériel 5 .500 000USD
3) Transport matériel et personnel 9 000. 000USD
4) Formation, sensibilisation, éducation 13. 500 000USD
5) Stockage du matériel 1. 000. 000USD
6) Coût du personnel 2 .000 .000USD
7) Imprévu 10% 3 .500 000USD
Organisation de scrutins électoraux 112 500 000USD
1) Liste 12 .000. 000USD
2) Matériel 16. 500. 000USD
3) Transport matériel et personnel 22 .000 .000USD
4) Formation, sensibilisation, éducation 2. 500. 000 USD
5) Stockage du matériel 42. 000 .000USD
6) Coût du personnel 9. 000 .000USD
7) Imprévu 10% 8 .500 .000USD
TOTAL DES ELECTIONS (2 ans) : 281 000 000 et 119 000 000USD
111
Remarques :
Les options politiques n‟étant pas encore levées, le budget ci-dessus est calculé sur
une hypothèse de 5 scrutins (référendum, élections locales, législatives et présidentielles) ;
bureaux de vote pour 700 électeurs par bureau et 3111 électeurs par centre d‟inscription. Il ne
prend pas en compte le financement des acteurs non-étatiques, pour leur intervention dans
l‟éducation civique et électorale, il faut par ailleurs noter que les frais de transport seront
réajustés après la collecte des données logistiques vérifiées sur le terrain.
Enfin ces prévisions ne prennent pas en compte le coût de la centralisation et
l‟annonce des résultats.
Pour la période allant de juin 2004 à juin 2005 :
Les dépenses relatives à l‟opérationnalisation de la CEI, à la sensibilisation des
populations et au recensement des électeurs devraient être couvertes en priorité. Ces coûts
impliquent l‟équipement des 64 Bureaux de liaison (7x 64 personnes), des Bureaux de
représentation (8 x 11 personnes) l‟équipement de la CEI en matière de communication
(téléphones, fax, Internet), en matériel et fournitures de bureau. Il inclut également le salaire
des membres de la CEI (central et démembrements) ainsi que du personnel d‟appui. Il inclut
enfin l‟acquisition des logiciels et matériels informatiques (software et hardware) nécessaires
à la fois pour le traitement du recensement et collecte des résultats des scrutins.
Pour la période allant de juin 2005 à juin 2006 :
Les financements couvriront l‟organisation du référendum constitutionnel et de 4 autres
scrutins, dans l‟hypothèse où l‟un au moins des scrutins sera à 2 deux tours.
La mise en œuvre
La mobilisation et la gestion des ressources nécessaires à l‟organisation des élections
pendant la période de transition posent des défis très importants.
La mobilisation des ressources :
A la date du 30 mai 2004, le budget des élections, adopté de façon consensuelle par la
partie nationale et les partenaires au développement n‟est pas encore disponible. Les
estimations indiquent qu‟il faudra au minimum plus de $300 millions pour couvrir toutes les
opérations. Des actions très urgentes doivent donc être menées. Il s‟agit notamment de :
112
1) L‟adoption rapide par les autorités électorales nationales des options (recensement,
systèmes électoraux, délimitation des circonscriptions électorales, etc.), permettant
l‟adoption d‟un budget effectif et réaliste.
2) La partie nationale devra également indiquer clairement sa contribution au
financement. Il faudra effectivement une implication pleine et entière des autorités et des
institutions Congolaises (finances, administration, militaires et police, etc.), dans la
mobilisation des ressources des élections.
3) L‟organisation de rencontres entre la partie nationale et les bailleurs de fonds pour
acquérir un consensus. Ces rencontres peuvent être initiées notamment par le système des
Nations Unies. Les partenaires au développement devraient être convaincus de la
nécessité de contribuer à ce financement à hauteur du montant de la somme sollicitée.
4) La mise en place d‟un mécanisme de financement viable et efficace. La mise en place
d‟un fonds commun (basket fund), géré par un organisme multinational, est fortement
recommandable. Ce fonds commun est l‟unique moyen pour les bailleurs de s‟assurer de
la transparence dans la gestion des ressources. Un plan de décaissement serré permettra la
disponibilité rapide des contributions des bailleurs de fonds si les délais constitutionnels
doivent être tenus. Ces fonds seront gérés par l‟agence d‟exécution spéciale.
La définition des mécanismes de contrats :
1) Concernant les contrats locaux, d‟acquisition de matériels ou de prestation de
services, les appels d‟offre pourraient être faits par la partie nationale, de même que
les attributions de marché. Les règlements se feront directement par l‟agence
d‟exécution pour éviter toute corruption éventuelle, mais aussi pour s‟assurer de la
concordance des pièces justificatives avec les dépenses réelles. Des contrats de sous-
traitance sont souhaitables avec les organisations de la Société Civile, notamment en
ce qui concerne l‟éducation civique et électorale de la population.
2) Concernant les contrats internationaux :
L‟agence d‟exécution suivra ses propres règles et procédures en les matières (les
spécifications étant faites par la partie nationale) ; ou les règles et procédures du bailleur
de fonds. Ces contrats concerneront surtout les acquisitions du matériel de recensement et
du matériel électoral.
La résolution efficace du problème de la logistique :
Lle financement des élections en RDC devra accorder une attention particulière au problème
de la logistique, et en particulier du transport. Le financement doit définir très clairement et
113
dès le départ comment transporter le matériel et le personnel à l‟intérieur du pays. Le
transport se fait généralement par voie aérienne. Or non seulement les compagnies nationales
sont insuffisantes, mais encore, la plupart des petites compagnies qui existent opèrent sur des
lignes intérieurs qui ne sont pas agréées par les institutions internationales compétentes. Le
problème du transport se fera sentir avec acuité à l‟occasion de la collecte des résultats des
élections. Sans moyens de transport rapide et efficace, les résultats sont exposés à des
manipulations, sources de fraudes électorales.
III.2. ESTIMATIONS DE LA POPULATION EN 2005, RESULTATS DE
L’ENROLEMENT ET RESULTATS DU REFERENDUM
CONSTITUTIONNEL
Territoires ou
villes
Estimation
De la
population
Population
.> =18 ans
attendue
Enrôlés
17déc
2.005
%
enrôlés
%
votants
%
nuls
%
oui
%
non
KINSHASA 7.648.555 3.441.850 2.963.912 86,1 46,8 3,6 51,5 48,5
MATADI 252.992 111.316 157.867 141,8 53,1 3,8 42,2 57,8
BOMA 176.698 77.747 82.767 106,5 68,9 2,3 78,3 21,7
MOANDA 179.583 79.017 93.010 117,7 55,5 3,5 78,4 21,6
TSHELA 373.486 164.334 107.565 65,5 66,5 3,4 94,4 5,6
SEKEBANZA 242.796 106.830 76.478 71,6 63,8 5,5 77,8 22,2
LUKULA 361.067 158.870 100.793 63,4 64,4 5,0 90,7 9,3
MAYUMBE+
MAONDA
1.156.933 509.050 377.846 74,2 62,7 4,3 86,5 13,5
MBANZA-
NGUNGU
635.364 279.560 196.705 70,4 71,2 4,9 72,1 27,9
SONGOLOLO 307.731 135.402 100.175 74,0 55,6 5,3 63,0 37,0
LUOZI 224.703 98.869 78.338 79,2 61,1 4,7 72,5 27,5 CATARACTES 1.187.798 513.831 375.218 73,0 64,9 5,0 70,1 29,9
MADIMBA 307.294 135.209 135.900 100,5 61,8 4,9 66,2 33,8
KASANGULU 208.851 91.895 73.754 80,3 56,9 3,8 71,0 29,0
KIMVULA 79.849 35.133 29.064 82,7 54,7 4,0 92,5 7,5
LUKAYA 595.994 262.237 238.718 91,0 59,4 4,5 70,6 29,4
BAS-CONGO 3.350.415 1.474.183 232.416 83,6 61,9 4,3 72,8 27,2
BANDUNDU 120.830 55.582 55.875 100,5 51,8 6,3 51,0 49,0
KIKWIT 304.222 140.006 142.002 101,4 67,6 4,8 95,2 4,8
INONGO 301.222 138.562 137.372 99,1 43,6 5,0 61,6 38,4
KIRI 149.850 68.931 51.698 75,0 76,2 3,5 85,2 14,8
OSHWE 164.164 75.515 50.248 66,5 83,4 6,5 73,2 26,8
KUTU 455.163 209.375 182.101 87,0 55,4 4,3 75,8 24,2
MAI-NDOMBE 1.070.398 492.383 421.419 85,6 57,4 4,7 73,4 26,6
MUSHIE 109.069 50.172 52.918 105,5 47,9 3,0 72,7 27,3
BOLOBO 76.898 35.373 36.500 103,2 67,3 8,3 68,9 31,1
YUMBI 74.075 34.075 31.200 91,6 45,7 8,0 94,1 5,9
KWAMOUTH 56.414 25.950 33.063 127,4 34,5 2,2 80,8 19,2
PLATEAUX 316.456 145.570 153.681 105,6 49,2 5,5 76,7 23,3
BULUNGU 885.767 407.453 454.198 111,5 57,2 3,5 95,8 4,2 MASIAMANIM
BA 677.466 311.634 284.002 91,1 65,0 5,9 92,7 7,3
BAGATA 390.486 179.623 124.221 69,2 78,8 3,0 78,8 21,2
IDIOFA 801.930 368.888 333.020 90,3 67,8 2,4 97,6 2,4
GUNGU 460.070 211.632 197.591 93,4 68,3 2,7 98,9 1,1
114
KWILU 3.215.719 1.479.231 1.393.032 94,2 64,9 3,5 94,3 5,7
KENGE 395.248 181.814 159.111 87,5 67,4 2,8 92,7 7,3
FESHI 160.272 73.725 75.677 102,6 50,1 3,7 95,4 4,6
KAHEMBA 123.992 57.036 66.434 116,5 69,8 7,4 94,2 5,8
Territoires ou villes Population
2005
Population
.> =18 ans
attendue
Enrôlés
17déc
2.005
%
enrôlés %
votants
%
nuls %
oui
%
non
KASONGO-
LUNDA
512.552 235.774 175.912 74,6 73,2 4,4 86,1 13,9
POPOKABAKA 170.718 78.530 46.843 59,6 74,6 4,0 84,2 15,8
KWANGO 1.362.782 626.880 523.977 83,6 67,8 4,2 90,0 10,0
BANDUNDU 6.390.547 2.939.652 2.689.986 91,5 63,2 4,1 89,0 11,0
MBANDAKA 271.487 124.884 117.295 93,9 69,2 7,1 52,3 47,7
GBADOLITE 43.628 20.069 38.789 193,3 72,1 6,0 94,9 5,1
ZONGO 28.709 13.206 47.883 362,6 38,3 4,1 91,3 8,7
BASANKUSU 142.773 65.675 70.126 106,8 74,8 3,6 68,5 31,5
BOLOMBA 172.965 79.564 64.559 81,1 63,4 6,0 61,6 38,4
INGENDE 145.499 66.929 61.352 91,7 75,9 4,4 62,9 37,1
BIKORO 214.295 98.576 68.660 69,7 70,7 3,8 77,5 22,5
LUKOLELA 82.677 38.031 33.000 86,8 65,7 9,6 51,1 48,9
MANKANZA 41.445 19.065 22.881 120,0 24,3 5,8 79,8 20,2
BOMONGO 63.214 29.079 32.448 111,6 52,0 2,7 63,7 36,3
EQUATEUR 862.867 396.919 353.026 88,9 65,9 4,8 66,5 33,5
GEMENA 858.254 394.797 342.052 86,6 86,1 5,0 95,0 5,0
BUDJALA 357.774 164.576 145.311 88,3 79,1 3,5 84,2 15,8
KUNGU 402.558 185.177 168.026 88,6 74,6 3,3 89,6 10,4
LIBENGE 156.745 72.103 84.732 117,5 75,1 2,5 96,3 3,7
SUD UBANGI 1.775.330 816.652 736.121 90,1 80,9 4,1 91,9 8,1
MOBAYI-
MBONGO
131.656 60.562 41.904 69,2 72,4 4,7 94,6 5,4
YAKOMA 209.164 96.215 104.611 108,7 74,0 4,7 63,9 36,1
BUSINGA 362.970 166.966 147.739 88,5 87,7 4,5 91,0 9,0
BOSOBOLO 181.315 83.405 80.036 96,0 59,2 3,5 91,6 8,4
NORD UBANGI 885.105 407.148 374.290 91,9 76,1 4,4 84,1 15,9
LISALA 417.132 191.881 158.259 82,5 70,2 3,4 92,8 7,2
BUMBA 585.311 315.243 263.477 83,6 75,0 7,4 85,0 15,0
BONGANDANGA 232.420 106.913 104.118 97,4 62,6 4,7 90,0 10,0
MONGALA 1.334.863 614.037 525.854 85,6 71,1 5,7 88,3 11,7
BOENDE 259.595 119.414 100.015 83,8 84,9 4,3 85,5 14,5
BEFALE 119.520 54.979 46.100 83,9 51,4 3,2 95,2 4,8
DJOLU 194.040 89.258 35.179 39,4 87,3 2,0 85,2 14,8
IKELA 213.118 98.034 64.812 66,1 70,7 2,4 66,0 34,0
BOKUNGU 236.611 108.841 75.443 69,3 78,4 3,3 84,1 15,9
MONKOTO 81.544 37.510 27.120 72,3 59,0 3,8 61,2 38,8
TSHUAPA 1.104.427 508.037 348.669 68,6 74,6 3,4 81,1 18,9
EQUATEUR 6.306.416 2.900.951 2.541.927 47,6 73,7 4,6 83,7 16,3
KISANGANI 709.220 354.610 267.360 75,4 77,9 4,2 93,8 6,2
BANALIA 127.939 61.970 79.365 128,1 70,1 4,8 89,8 10,2
BAFWASENDE 72.445 36.222 65.799 181,7 54,7 4,9 82,1 17,9
UBUNDU 166.968 83.484 80.983 97,0 58,1 4,5 95,0 5,0
OPALA 120.822 60.411 78.295 129,6 73,7 4,1 94,3 5,7
ISANGI 345.537 172.768 155.248 89,9 41,8 4,5 96,9 3,1
115
Territoires ou villes Population
2005
Population
.> =18 ans
attendue
Enrôlés
17déc
2.005
%
enrôlés %
votants
%
nuls
%
oui
%
non
YAHUMA 89.198 44.599 45.153 101,2 68,8 4,0 92,2 7,4
BASOKO 146.903 73.451 90.625 123,4 66,1 6,7 85,0 15,0
TSHOPO 1.065.812 532.906 595.468 111,7 59,1 4,9 91,2 8,8
BUTA 94.531 51.047 61.146 119,8 66,0 9,5 92,7 7,3
AKETI 112.777 60.899 58.127 95,4 63,0 4,8 91,9 8,1
BONDO 118.761 64.131 85.931 134,0 63,2 6,1 91,7 8,3
ANGO 49.794 26.889 29.558 109,9 58,2 6,6 81,4 18,6
BAMBESA 116.067 62.676 53.946 86,1 71,5 4,3 93,0 7,0
POKO 115.337 62.282 72.261 116,0 2,0 0,8 94,1 5,9
BAS-UELE 607.267 327.924 360.969 110,1 52,2 6,2 91,3 8,7
RUNGU 287.611 153.310 141.213 90,9 65,7 5,5 92,7 7,3
NIANGARA 65.260 35.241 23.723 67,3 53,02 2,3 95,1 4,9
DUNGU 127.214 68.695 78.671 114,5 64,3 5,2 92,4 7,6
FARADJE 223.162 120.508 121.824 101,1 68,8 5,6 93,1 6,9
WASTA 144.210 77.873 111.686 143,4 72,7 5,3 90,2 9,8
WAMBA 319.153 173.343 156.769 91,1 73,7 5,2 94,8 5,2
HAUT-UELE 1.166.611 629.970 633.886 100,6 68,9 5,3 92,9 7,1
IRUMU 577.658 277.276 243.306 87,7 76,7 7,1 75,8 24,2
MAMBASA 132.711 63.701 89.849 141,0 72,0 5,8 95,2 4,8
DJUGU 1.057.094 507.405 396.603 78,2 73,1 7,7 58,6 41,4
MAHAGI 841.419 403.881 373.834 92,6 67,6 6,3 95,6 4,4
ARU 807.428 387.565 296.016 76,4 83,6 4,3 95,6 4,4
ITURI 3.416.309 1.639.829 1.399.608 85,4 74,4 6,3 81,9 18,1
Pr. ORIENTALE 6.965.219 3.485.238 3.257.291 93,5 70,0 5,7 87,6 12,4
VILLE de KINDU 140.414 65.292 81.629 125,0 79,8 4,2 96,3 3,7
KINDU 130.060 60.478 38.519 63,7 91,0 4,3 97,6 2,4
KIBOMBO 82.319 38.278 39.694 103,7 80,3 3,4 98,2 1,8
PUNIA 84.363 39.229 51.268 130,7 77,2 6,8 79,8 20,2
LUBUTU 87.059 40.482 46.163 114,0 76,1 3,8 91,9 8,1
PANGI 294.179 136.793 108.655 79,4 85,1 3,5 96,5 3,5
KASONGO 382.090 177.672 170.301 95,9 78,6 3,3 98,1 1,9
KABAMBARE 163.744 76.141 93.665 123,0 71,1 4,1 97,4 2,6
MANIEMA 1.364.227 634.365 629.894 99,3 79,3 3,9 95,6 4,4
GOMA 264.853 123.157 180.955 146,9 83,2 4,1 96,3 3,7
BENI 83.806 38.970 129.163 331,4 25,4 6,6 93,0 7,0
BUTEMBO 172.195 80.071 220.807 275,8 80,9 4,4 93,5 6,5
NYIRAGONGO 76.183 35.425 41.308 116,6 91,0 4,4 97,8 2,2
WALIKALE 312.339 145.238 114.593 78,9 74,7 4,0 96,9 3,1
LUBERO 1.198.464 557.286 438.992 78,8 93,8 4,2 96,7 3,3
BENI 1.253.273 582.772 500.357 85,9 75,3 5,3 96,2 3,8
RUTSHURU 839.964 390.583 428.000 109,6 77,8 6,3 98,0 2,0
MASISI 1.026.102 477.137 407.837 85,5 83,2 4,1 97,9 2,1
NORD-KIVU 5.227.180 2.430.639 2.462.012 101,3 79,0 4,8 96,7 3,3
116
Territoires ou
villes
Population
2005
Population
.> =18 ans
attendue
Enrôlés
17déc
2.005
%
enrôlés
%
votants
%
nuls
%
Oui
%
non
BUKAVU 496.793 231.009 241.852 104,7 88,4 3,4 97,7 2,3
WALUNGU 704.235 327.469 230.255 70,3 90,3 3,4 99,2 0,8
UVIRA 754.702 350.937 278.178 79,3 68,4 7,0 97,6 2,4
FIZI 436.211 202.838 129.168 63,7 91,8 7,2 92,7 7,3
MWENGA 431.283 200.547 175.671 87,6 79,3 3,7 98,2 1,8
SHABUNDA 289.182 134.469 118.986 88,5 73,4 3,8 96,9 3,1
KALEHE 462.386 215.009 207.491 96,5 72,3 5,4 97,7 2,3
IDJWI 204.346 95.021 73.436 77,3 92,8 5,1 98,2 1,8
KABARE 633.611 294.629 211.578 71,8 85,7 5,7 98,4 1,6
SUD-KIVU 4.412.749 2.051.928 1.666.615 81,2 81,4 4,9 97,6 2,4
LUBUMBASHI 1.337.140 615.085 579.941 94,3 57,0 3,8 79,8 20,2
LIKASI 377.281 173.549 149.934 86,4 71,5 3,8 79,7 20,3
KOLWEZI 473.334 217.734 136.047 62,5 78,7 5,5 95,3 4,7
MUTSHATSHA 128.293 59.015 48.551 82,3 81,7 5,6 94,8 5,2
LUBUDI 139.014 63.946 108.536 169,7 63,4 4,7 94,9 5,1
DILOLO 164.248 75.554 109.702 145,2 78,5 5,3 90,5 9,5
SANDOA 156.926 72.186 85.388 118,3 68,6 5,4 75,9 24,1
KAPANGA 112.902 51.935 65.281 125,7 80,8 3,8 96,0 4,0
LUALABA-
KOLWEZI
701.382 322.636 417.458 129,4 73,3 5,0 90,2 9,8
KAMINA 250.527 115.243 147.061 127,6 78,5 2,6 97,1 2,9
KANIAMA 195.727 90.034 70.862 78,7 61,0 3,2 93,6 6,4
KABONGO 341.454 157.069 182.692 116,3 52,3 3,1 98,1 1,9
MALEMBA-
NKULU
552.895 254.332 206.423 81,2 72,6 1,4 99,4 0,6
BUKAMA 476.946 219.395 231.204 105,4 67,9 1,9 98,8 1,2
Ht-LOMAMI 1.817.550 836.073 838.242 100,3 66,9 2,2 98,1 1,9
KALEMIE 356.266 163.883 187.944 114,4 65,0 5,6 93,2 6,8
MOBA 401.551 184.714 182.965 99,1 41,1 9,4 89,5 10,5
MANONO 289.744 133.282 133.530 100,2 77,1 4,1 98,3 1,7
KABALO 208.881 96.085 79.969 83,2 55,4 4,5 96,9 3,1
KONGOLO 397.578 182.886 179.465 98,1 65,0 7,5 96,6 3,4
NYUNZU 140.927 64.826 55.190 85,1 48,2 11,0 95,6 4,4
TANGANYIKA 1.794.948 825.676 819.063 99,2 59,7 6,5 95,0 5,0
KIPUSHI 164.621 75.726 75.337 99,5 61,4 3,6 83,3 16,7
SAKANIA 204.849 94.231 82.399 87,4 55,7 5,1 82,8 17,2
KASENGA 236.945 108.995 102.137 93.7 62,5 4,3 94,4 5,6
MITWABA 162.802 74.889 60.957 81,4 48,9 3,0 96,5 3,5
PWETO 255.833 117.683 142.198 120,8 51,3 7,0 91,6 8,4
KAMBOVE 330.866 152.199 114.209 75,0 74,9 4,8 90,1 9,9
HAUT-
KATANGA
1.355.917 623.722 577.237 92,5 59,6 4,9 90,1 9,9
KATANGA 7.857.553 3.614.474 3.517.922 97,3 63,8 4,4 91,4 8,6
117
SOURCE : CEI (Commission Electorale Indépendante)
Territoires ou
villes
Population
2005
Population
.> =18 ans
attendue
Enrôlés
17déc
2.005
%
enrôlés
%
votants
%
nuls
%
Oui
%
non
MBUJI-MAYI 1.270.528 609.853 547.461 89,8 3,0 8,6 41,3 58,7
MWENE-DITU 175.909 84.437 97.681 115,7 10,8 4,8 73,4 26,6
MIABI 22.068 108.992 70.492 64,7 9,2 10,5 26,8 73,2
KABEYA-
KAMWANGA
113.538 54.498 46.880 86,0 1,4 3,5 37,6 62,4
LUPATAPATA 155.301 74.545 52.266 70,1 9,8 7,9 38,1 61,9
KATANDA 227.023 108.971 55.616 51,0 17,2 7,5 34,8 65,2
TSHILENGE 360.149 172.872 119.087 68,9 5,1 5,6 34,5 65,5
DT TSHILENGE 1.083.079 519.878 344.341 66,2 8,1 7,7 33,6 66,4
LUSAMBO 100.881 48.423 40.934 84,5 63,9 3,4 37,4 62,6
KOLE 158.736 76.193 75.892 99,6 40,1 3,9 86,1 13,9
LOMELA 148.272 71.170 38.527 54,1 76,1 7,8 95,2 4,8
KATAKO-
KOMBE
338.134 162.304 80.005 49,3 81,5 4,1 95,1 4,9
LUBEFU 147.023 70.571 45.252 64,1 61,1 2,4 90,9 9,1
LODJA 506.135 242.945 172.889 71,2 74,3 5,0 92,1 7,9
SANKURU 1.399.180 671.607 453.499 67,5 67,7 4,6 87,6 12,4
KABINDA 357.148 171.431 148.429 86,6 80,1 3,8 87,4 12,6
LUBAO 268.209 128.740 113.323 88,0 76,4 5,4 83,6 16,4
NGANDAJIKA 484.608 232.612 136.216 58,6 17,5 6,6 46,4 53,6
MWENE-
DITU(LUILU)
360.521 173.050 165.875 95,9 47,3 5,5 77,9 22,1
KAMIJI 42.262 20.286 14.593 71,9 15,2 6,1 287 71,3
DT KABINDA 1.512.748 726.119 578.436 79,7 53,6 4,9 80,4 19,6
KAS.ORIENTAL 5.441.445 2.611.893 2.021.18 77,4 33,3 5,0 80,8 19,2
KANANGA 708.675 336.621 298.045 88,5 13,9 5,8 41,6 584 TSHIKAPA 323.216 153.528 189.480 123,4 32,6 6 ,8 78,3 21,7
DIBAYA 211.099 100.272 99.831 99,6 30,1 8,0 29,4 70,6
LUIZA 368.949 175.251 163.691 93,4 70,6 7,0 40,0 60,0
KAZUMBA 350.741 166.602 162.180 97,3 50,5 5,7 51,9 48,1
DEMBA 296.268 140.728 162.021 115,1 37,9 7,8 35,7 64,3
DIMBELENGE 183.292 87.064 96.578 110,9 43,0 5,5 34,3 65,7
LULUA 1.410.350 669.916 684.301 102,1 48,3 6,7 40,5 59,5
LUEBO 171.943 81.673 96.768 118,5 56,4 7,4 46,0 54,0
TSHIKAPA
((KAMONIA
900.164 427.578 433.823 101,5 39,9 3,4 80,5 19,5
ILEBO 258.778 122.920 130.655 106,3 43,4 6,7 74,8 25,2
MWEKA 297.323 141.229 171.727 121,6 52,2 4,9 73,9 26,1
DEKESE 89.539 42.531 33.511 78,8 77,4 5,4 83,2 16,8
KASAI 1.717.748 815.930 866.484 106,2 46,2 4,9 73,8 26,2
KAS. OCCID. 4.159.989 1.975.995 2.038.310 103,2 40,9 5,8 59,5 40,5
TOTAL RDC 59.124.294 27.561.168 25.021.703 90,8 62,2 4,7 84,3 15,7
118
III.3. LA MONUC ET LE REFERENDUM CONSTITUTIONNEL
L‟espoir est désormais permis en République Démocratique du Congo. La victoire
du OUI au référendum constitutionnel tenu les 118 et 19 décembre 2005, ouvre la voie à
l‟organisation des élections générales, y compris l‟élection présidentielle, avant le 30
juin 2006 date butoir de la fin de la transition en République Démocratique du Congo.
Sur toute l‟étendue du territoire national, le scrutin référendaire s‟est déroulé dans le
calme et sans incidents majeurs, selon les observateurs internationaux et nationaux qui
ont félicité les Congolais pour la réussite de ce vote.
Nous allons ici découvrir tous les efforts déployés par les partenaires
internationaux pour une organisation réussie du scrutin référendaire en RDC.
III.3.1. Arrangements pré électoraux pour une stabilité postélectorale
En effet, engagées dans l‟organisation des plus grandes élections que le système
des Nations Unies n‟ait jamais appuyées au monde, la Mission des Nations Unies en
République Démocratique du Congo (MONUC) est sur tous les fronts, essayant de mettre
en place les conditions d‟une bonne organisation des élections. Conformément au
mandat que lui a donné le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans sa résolution
1493, la MONUC apporte son assistance à la préparation et la tenue des élections en
RDC, en contribuant au renforcement des capacités institutionnelles et en Coordonnant
l‟assistance internationale au processus électoral.
III.3.2 Le Renforcement des capacités institutionnelles
La mise en place d‟institutions crédibles est un gage pour une bonne tenue des élections.
La faible capacité institutionnelle de la République Démocratique du Congo post-conflit
n‟est plus à démonter. Au sortir de la guerre, il a fallu donc remettre sur pied l‟ensemble
des institutions de la République. C‟est dans ce cadre que la MONUC soutient la réforme
119
des institutions républicaines, comme la police et l‟armée. Ici, l‟expertise de la Police de
la MONUC a contribué à former 17.303 policiers Congolais sur les 18.500 prévus.93
III.3.3. Coordination de l’assistance internationale au processus électoral
L‟expertise électorale que la MONUC met à la disposition de la CEI se fait à
travers sa Division électorale établie en octobre 2003. Avec un effectif de 130 personnes,
elle s‟est attelée au renforcement des capacités institutionnelles de la Commission
Electorale Indépendante (CEI), en l‟aidant à établir des structures administratives
opérationnelles. Elle fournit également un appui technique au gouvernement de
transition et au parlement pour élaborer et adopter les lois essentielles nécessaires à la
tenue des élections. Permis ces lois, figure la loi référendaire qui a déterminé le mode
d‟organisation du scrutin référendaire des 18 et 19 décembre derniers.
III.3.4. Appui logistique de la MONUC
Dans son rapport spécial sur les élections en République Démocratique du Congo
publié le 26 mai 2005, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, relevait
comme principal défi à l‟organisation des élections en RDC, les problèmes logistiques,
qualifiant l‟œuvre de
tâche redoutable, dans un pays caractérisé par la difficulté logistique de toucher tous
les électeurs, le manque de routes, absence de cartes d‟identité, pas de recensement
depuis 1984, l‟insécurité créée par des groupes armés dans certaines régions et tensions
politiques dans l‟autres etc
La MONUC a répondu favorablement à la requête de la CEI concernant la prise
en charge des aspects logistiques de l‟Organisation des élections, notamment le
transport du matériel électoral à partir de Kinshasa à destination de 145 chefs lieux de
territoires, 21 principales villes et au-delà. Pour ce faire, elle a réquisitionné l‟ensemble
de sa flotte arienne disponible, c'est-à-dire 71 avions et 43 hélicoptères. Pour sécuriser
les élections, la MONUC a mis à contribution l‟Ensemble n de son effectif militaire
actuel, qui est d‟Environ 17.000 soldats. Dans ce même cadre 216 éléments
93
Rapport du secrétaire général au conseil de sécurité 2OO6 Du 21/O9 / 96
120
supplémentaires de la police civile de la MONUC sont venus renforcer les 175 membres
que comptait la MONUC.
Toujours dans la perspective des élections, la réorganisation de son déploiement,
avec l‟Installation, le 14 février 2005, de l‟Etat-major de la Division- Est, à Kisangani.
Cette division assure la coordination de l‟Action des brigades de l‟Ituri (4 bataillons) et
des brigades du Nord et du Sud- Kivu (6 batailllons). Avec ces nouveaux déploiements,
la MONUC a ainsi contribué à l‟instauration d‟un climat favorable à la tenue du
référendum et des élections générales en RCD. L‟appui multiforme de la MONUC et
des partenaires à quelque 25 millions de Congolais pour se faire inscrire sure les listes
électorales, ainsi que l‟identification et l‟installation de 9000 centres d‟Enregistrements,
40000 bureaux de vote, le recrutement de 36000 à 40000 agents recenseurs et de 160.000
membres des bureaux de vote.
L‟ensemble de ces efforts est destiné à prévenir les tensions et à renforcer la
confiance dans le processus électoral, afin de minimiser les risques qui pourraient
conduire à sa remise en cause. « Nous pouvons maintenant aborder la nouvelle année,
conscients et assurés que la RDC est sur la voie qui conduira son peuple, qui a longtemps
souffert, vers des conditions de légitimité et de stabilité susceptibles d‟améliorer la
qualité de vie des Congolais et de leur assurer un avenir prospère, à travers des élections
démocratiques » a annoncé William Lacy Swing, Représentant Spécial du Secrétaire
général des Nations Unies pour la RDC
III.3.5. Projet d’Appui au processus électoral en RDC (APEC)
Le projet d‟Appui au Processus Electoral au Congo (APEC) s‟inscrit dans le
cadre général d‟un appui de la communauté internationale au processus électoral en
République Démocratique du Congo (RDC), et a pour objectif de fournir au
gouvernement de la RDC, à travers la Commission Electorale Indépendante (CEI), une
assistance technique, matérielle et financière pendant toute la durée du processus.
Le projet APEC permet ainsi aux partenaires de développement de la RDC de
canaliser, à travers une source unifiée, leur assistance au processus électoral. L‟objectif
121
étant de simplifier la gestion des multiples accords de financement entre les différents
partenaires et le gouvernement Congolais. En ce sens, le projet APEC facilite le travail
de la CEI en matière d‟enregistrement des électeurs, de sensibilisation, d‟organisation du
référendum Constitutionnel et d‟administration des élections. Huit (8) fonctions en
matière électorale ont été attribuées au projet APEC :
1) administrer les fonds alloués au processus électoral,
2) procéder aux acquisitions du matériel et équipements électoraux,
3) assurer la réception et l‟entreposage des équipements à Kinshasa,
4) mettre à la disposition de la CEI les outils pédagogiques et financiers en, matière de
sensibilisation et d‟éducation civique et électorale,
5) aider les structures de la CEI dans leur programme de sensibilisation,
6) aider au développement du plan de communication de la CEI,
7) conseiller le Président de la CEI dans toutes les questions relatives au processus
électoral et
8) mettre en place et financer un plan de sécurité électorale.
III.3.5.1. La situation financière :
L‟APEC devrait gérer un budget prévisionnel de 422,9 millions de dollars pour
l‟ensemble du processus électoral. Y compris le soutien logistique (103 millions de
dollars) et la sécurisation des élections (48,4 millions de dollars).
III.3.5.2. L’Unité d’assistance technique
L‟équipe de gestion du projet est composée de 126 personnes (dont 23,80% de
femmes) : 93 internationaux et 33 nationaux. A terme l‟Unité d‟assistance technique du
projet APEC comprendra 236 personnes (133 internationaux, dont 55 volontaires de
Nations Unies, et 103 nationaux), ces effectifs restant largement inférieurs au besoin
III.3.5.3. La logistique électorale
Le projet APEC, a fait valoir la nécessité de disposer de bâtiments suffisamment
grands pour entreposer le matériel électoral. C‟est ainsi que les entrepôts STA avaient été
aménagés à cet effet le 10 juin 2005, à quelques jours du lancement de la campagne
d‟identification et d‟enrôlement des électeurs. Avec l‟appui de la CEI, le projet APEC a
122
entrepris l‟électrification du complexe, a fait construire des latrines, aménager
l‟esplanade ainsi que des bureaux dans les locaux existants afin d‟y accueillir le
personnel APEC et CEI (gestion des stocks et logistique).
III.3.5.4. Le Kit d’enregistrement numérique
C‟est le projet APEC qui a lancé la procédure d‟appel d‟offres des Kits
d‟enregistrement numérique à l‟issue de la quelle la Société ZETES PASS a été déclarée
adjudicataire du marché de fourniture des Kits d‟enregistrement numérique et des
services d‟assistance technique afférents pour un montant global de 44,7 millions de
dollars. Au total, 10. 000 unités ont été achetées.
III.3.5.5. Acquisitions/ Centre de service
Depuis le lancement du projet en février 2005, plus de 278 appels d‟offre ont été
lancés pour un montant global d‟un peu plus de 103 millions de dollars, y compris les
Kits d‟enregistrement numérique. Le projet a également supervisé la livraison de 30
millions de bulletins de vote requis pour la tenue du référendum constitutionnel.
Le projet APEC a procédé à l‟achat des équipements roulants et de transport
fluvial : 152 motocyclettes de ville complétées par 150 motocyclettes tous-terrains, 1000
bicyclettes et 26 moteurs hors-bords ont été livrés à la CEI pour ces opérations de terrain.
Sur fonds APEC, un parc automobile de 228 véhicules, 202 pick-up 4x4, 20
minibus, 2 Toyota Corolla et 4 Toyota Land Cruiser, dont 209 pour la CEI et 19 pour
l‟Unité d‟ Assistance technique du projet APEX, a été constitué. Le projet APEC a
également pris en location un bi-moteur Beechcraft 1900 pouvant embarquer de 12 à 16
passagers pour un coût annuel estimé à 1,9 million de dollars, à raison de 80 heures de
vol par mois. Il permet à la Commission Electorale Indépendante et à ses partenaires de
superviser plus efficacement les activités conduites en province.
III.3.5.6. Les Télécommunications :
Le Projet APEC a développé un système intégré de télécommunication alliant les
technologies GSM et satellitaire pour répondre à l‟ensemble des besoins de la CEI en
123
téléphonie vocale mais aussi en matière d‟envoi de données informatiques et de
correspondances électroniques. La CEI a été dotée de près, de 6000 téléphones portables.
Quelque 3000 téléphones, satellitaires THURAYA ont été achetés pour servir les zones
non couvertes par le réseau GSM.
III.3.5.7. La Communication institutionnelle :
En vue d‟accroître la visibilité institutionnelle de la CEI, le projet APEC a
procédé à la commande de divers supports de communication :
Bannières (10 000), drapeaux (3 000), casquettes (40 000), tuniques (50 000),
autocollants 11 500 000), mais aussi des chaises (54 000) et des tables en
plastique aux couleurs de la CEI (27 000), renforçant ainsi l‟identité visuelle de
celle-ci.
III.3.5.8. La Sensibilisation
Trois posters mis en image par des équipes Congolaises sous la supervision
conjointe de la cellule de sensibilisation de CEI et du projet APEC ont été imprimés et
distribués à plus de 1,5 million d‟exemplaires. Une brochure sur la Loi portant
identification et enrôlement des électeurs et une seconde sur les procédures d‟inscriptions
ont été imprimées chacune à 500 000 exemplaires, dans les cinq langues nationales. La
campagne de vulgarisation du projet de constitution a été officiellement lancée le 15
octobre 2005 par la CEI. Le matériel de sensibilisation imprimé à cet effet a été distribué
sur toute l‟étendue du territoire national.
(Source : projet APEC)
III.3.6. La contribution de la MONUC à la sécurisation du referendum
III.3.6.1. Au Nord-Kivu
Le scrutin référendaire s‟est dérouté dans la province du Nord-Kivu dans le
calme et sans incidents majeurs. La Brigade du Nord-Kivu a assuré la sécurisation des
opérations référendaires dans cette province. Elle s‟était préparée à toute éventualité.
Ainsi des mesures sécuritaires adéquates ont été prises pour assurer que les
Congolais votent dans un climat exempt de toute violence. L‟assistance des bataillons
124
indiens qui composent la Brigade du Nord Kivu s‟est faite en termes d‟escortes et de
patrouilles dans toute la province. C‟est ainsi que les bataillons indiens ont assuré, par
exemple, une couverture sécuritaire stricte lors du paiement des soldes des agents de la
CEI, ainsi que le contrôle de l‟escorte dumatériel référendaire vers Rutshuru, Kinyadoni
et Kiwanja. Il a en outre assuré le transport des superviseurs des centres d‟inscriptions
lors des visites des différents centres situés dans le territoire de Rutshuru, ainsi que le
transport des troupes des FARDC lors des patrouilles mixtes. Le bataillon indien était
aussi présent aux côtés du personnel électoral, pour surveiller le processus référendaire
les 18 et 19 décembre 2005.
Les populations du Nord Kivu ont voté dans le calme. Un autre bataillon indien
de la Brigade du Nord- Kivu a du faire face à certains impondérables fiés à la conjoncture
dans laquelle se trouvent la Police Nationale Congolaise et les FARDC. Un programme
de patrouilles mixtes a été mis en place pour les journées du scrutin référendaire.
Plusieurs patrouilles mobiles ont été déployées le long des axes Beni-Eringeti, Beni-
Kasindi, Beni-Maboya, Beni-Mangina. D‟autres patrouilles mobiles, et à pied, ont
sillonné les villes de Beni, Butembop, Kanyayonga Bulotwa, Kayna, Lubero et
Vutsorovya.
Leçons apprises/recommandations
Fort des observations faites lors du déroulement du scrutin référendaire, la
Brigade du Nord Kivu a fait certaines recommandations afin d‟améliorer les conditions
de sécurité pour les échéances électorales à venir, notamment :
1) Augmenter les effectifs de la Police nationale congolaise (PNC) pour maîtriser
les foules et mieux gérer des incidents majeurs pouvant entraîner mort d‟hommes.
Vu les effectifs insuffisants de la PNC, l‟incorporation des éléments des FRDC
pour mieux sécuriser les élections devrait être envisagée
2) La PNC doit disposer d‟un équipement de contrôle moderne.
3) La campagne de sensibilisation devra être systématique et sa stratégie affinée.
Pour une meilleure coordination et diffusion d‟informations exactes et utiles, les
médias devront jouer un rôle important dans la vulgarisation des procédures liées
aux élections.
125
4) Les électeurs doivent être suffisamment avertis pour faire en sorte que les
élections puissent se dérouler dans le respect du calendrier afin d‟éviter la
congestion.
5) Le responsable de la CEI doit être en mesure de contacter directement les
troupes de la MONUC en cas d‟incident dans un bureau de vote pour éviter tout
retard. L‟identification rapide du site où l‟incident est rapporté aidera à y arriver
dans les meilleurs délais et à éviter ainsi des exigences d‟enquête inutiles.
6La distribution du matériel électoral à temps serait nécessaire pour la bonne
conduite des élections.
7Un appui logistique suffisant réduirait la dépendance vis-à-vis de la MONUC
et permettrait que ses ressources soient concentrées à des tâches liées à la sécurité.
Brigade du Nord- Kivu
III.3.6.2. L’exemple de Aru (District Ituri, Province Orientale)
Les résultats du référendum constitutionnel qui s‟est tenu en République
Démocratique du Congo (RDC) le 18 décembre 2005 a montré la très grande maturité
politique des Ituriennes et des Ituriens et leur soif de paix et de développement en se
rendant massivement aux urnes. Le taux de participation total du district est de 81%, ce
qui est un score très remarquable, ce qui fait de l‟Ituri l‟un des districts avec le plus haut
taux de participation de la, RDC.
Dans ce contexte, déjà très positif, la population d‟Aru a, exprimé sa volonté de
prendre en mains sa propre destinée d‟une manière encore plus remarquable avec un taux
de participation de 89,45%, ce qui est de loin le plus haut taux de participation de l‟Ituri.
Après quarante ans d‟attente, les citoyens d‟Aru ont accompli leur devoir civique
en attendant parfois plusieurs heures sous un soleil de plomb, et cela dans le calme et
concorde, malgré des petits incidents dus surtout à leur grand engouement et à leur, désir
de voter.
126
Tous voulaient être présents lors de ce rendez-vous historique pour leur pays Ce
résultat exceptionnel en termes de participation démocratique a aussi été rendu possible
grâce à une campagne de sensibilisation multidimensionnelle axée sur quatre volets,
menée par la MONUC en appui à la Commission Electorale Indépendante (CEI) et en
coopération avec/est autorités du territoire.
La campagne s‟est articulée autour de séances de sensibilisation, visant
notamment des autorités locales, des chefs traditionnels et religieux, des organisations de
la société civile et des médias locaux. S‟en est suivie une sensibilisation de masse dans
tous les endroits publics stratégiques y comprit les marchés et les Instituts
d‟enseignement Supérieur. Des événements sportifs (match de football masculin et
féminin) ont été l‟occasion d‟organiser des séances de sensibilisation audio-visuelle et de
distribution de matériel d‟information.
C‟est ainsi qu‟environ 2.000 personnes étaient présentes au stade d‟Aru le samedi
17 décembre, pour suivre, entre autres, le match de football amical qui opposait les
équipes féminines de deux instituts d‟enseignement de la ville, le complexe scolaire
Pilote du Seigneur et le lycée Adia-Leni. Les médias locaux ont également été mis à
contribution pour la production et la diffusion de trois émissions de sensibilisation
format « Questions et réponses » avec la participation de professeurs des instituts
d‟enseignement supérieur et de représentants de la CEI. Ces émissions ont été diffusées à
maintes reprises aux heures de grande écoute, sur les antennes des radios locales. En ce
jour historique pour la RDC, les citoyennes et les citoyens de l‟Ituri ont envoyé un
message clair Nous sommes là et nous voulons compter Et c‟est bien là l‟essence de la
démocratie.
III.4. ANALYSE PAR TERRITOIRE ET VILLE DES RESULTATS ET
DU REFERENDUM SUR LE PROJET DE CONSTITUTION
Les élections ne sont pas une nouveauté au Congo. Tant dans la vie
professionnelle que dans les milieux académiques, les gens ont une expérience de
127
l‟élection de leurs dirigeants pour un mandat de durée déterminée. Dans le domaine
politique, les Congolais ont aussi des expériences avec les élections législatives de Mai
1960 qui ont amené au pouvoir le Parlement qui a élu le Président KasaVubu et investi le
Premier Ministre Lumumba. Seuls 2.733.595 électeurs avaient cependant participé à ces
élections, à une époque où la population était d‟à peu près 15 millions d‟ habitants. En
1964, la Constitution dite de Luluabourg a fait l‟objet d‟un référendum, qui n‟a pu être
organisé partout, suite au déclenchement des rébellions. Elle n‟en a pas moins été
adoptée, par le vote de 2 418571 électeurs. En 1967, une nouvelle Constitution fut
également adoptée par référendum : 8.393.365 votes furent émis pour une population
proche de 18 millions d‟habitants (46,6%). En 1977 encore, lors des élections
législatives, il y eut 11.200.608 de votants sur une population de 24 millions d‟habitants
(46,7%).
Cet arrière plan historique aidera à apprécier les données que nous présentons ici
par territoire ou ville sur :
1) Les résultats de l‟enrôlement des électeurs du 20 juin au 17 décembre 2005,
2) Le taux de participation au référendum des 18 et 19 décembre 2005, sous le
double aspect du pourcentage de votants par rapport au nombre des enrôlés et du
pourcentage de bulletins nuls et, enfin,
3) Le pourcentage de oui et de non parmi les suffrages valablement exprimés sur le
projet de constitution.
III.4.1. Les résultats de l’enrôlement des électeurs
Le nombre d‟électeurs inscrits a été publié jusqu‟ au niveau des territoires ou des
communes. Ce tableau est la base de toutes les données que nous présentons. Il y a 145
territoires, en y incluant ceux de Moanda, Lubudi et Mutshatsha qui font partie des
villes de Boma et de Kolwezi. Les communes urbaines sont regroupées en 21 villes, les
chiffres indiqués pour Boma et Kolwezi ne reprenant que les communes urbaines de ces
deux viles.
Pour déterminer le taux d‟enrôlement de la population au sens strict, il aurait
fallu connaître le nombre d‟ habitants par territoire ou ville. Comme on ne dispose à ce
128
sujet que de données très partielles, on ne peut comparer le nombre des enrôlés qu‟ à la
population attendue c‟est à dire à une estimation du nombre de personnes âgées de
18 ans et plus, établie sur base du dernier recensement disponible, qui est de 1984, et de
taux de croissance déterminés à la fois par les structures démographiques qui ressortent
des enregistrements de 1984 et de l‟ évolution historique antérieure, avec certains
correctifs pour tenir compte des perturbations récentes. Il est notamment certain que
l‟insécurité dans les régions du Kivu et de l‟ Ituri y a suscité une croissance des centres
urbains plus rapide que celle qui était prévisible en 1984.
Un procédé technique auquel nous recourrons systématiquement est le calcul du
coefficient de corrélation (r). Celui ci est un nombre décimal qui varie de 1 à + 1.
Calculé entre deux variables, il exprime la part des variations de l‟une qui peut être
expliquée par les variations de l‟ autre. Ainsi, la corrélation entre les estimations de la
population de chaque ville ou territoire en 2005 et les estimations du nombre de
personnes âgées de 18 ans et plus est presque parfaite, c‟est-à-dire presque égale à 1 (r=
0,9996), parce que le seul élément de variation supplémentaire est le pourcentage de
personnes de cet âge celui-ci varie de 44 à 54 %, mais en fait de 45 à 48% pour la
majorité des territoires. Suivant le taux de croissance de la population, lié à la fois à la
natalité et aux mouvements migratoires. Si le signe d‟un coefficient de corrélation est
négatif, cela signifie que la corrélation est inverse, c‟est-à-dire que si une variable a
tendance à augmenter, l‟ autre tend à baisser.
III.4.2. Les estimations de la population attendue en 2005
La justification détaillée des estimations que nous proposons ne peut être donnée
ici. Pour ne pas être tenté de les modifier de façon incohérente, il importe cependant de
savoir qu‟elles ont été élaborées par paliers. Celles des provinces ont été établies par
cohortes de cinq ans par référence aux modèles de population de la famille Nord des
tables type régionales de Coale et Demeny (94
). La population de l‟ ensemble du pays est
l‟addition des chiffres des provinces. Cela conduit à un taux de croissance nationale
moyen de 3,16 % de 1984 à 2005.
94
S. Ngondo Pishandenge, L. de Saint moulin et B. Tambashe Oleko. Perspectives démographiques du
Zaire 1984-1999 et population d’âge électoral en 1993 et 1994, Kinshasa, Cepa, 1992.
129
Les estimations des districts et des villes ont ensuite été établies à l‟ intérieur de
chaque province sur base de taux exponentiels déterminés en fonction de l‟ évolution
historique et des données plus récentes de façon à aboutir au total de la population
attendue pour chaque province (95
). La population des territoires a enfin été déterminée
de la même manière, en veillant à ce que les taux adoptés par territoire conduisent au
total de la population attendue dans chaque district (96
).
La proportion des personnes âgées d‟au moins 18 ans est, enfin, calculée d‟ après
les taux résultant des projections quinquennales par cohortes de cinq ans dans chaque
province, après éclatement de la cohorte des 15-19 ans selon les coefficients de Sprague.
Ces pourcentages, arrondis, sont de 44% de la population totale pour le Bas- Congo,
46% pour le Bandundu, l‟Equateur et le Katanga, 46,5% pour les deux Kivu et le
Maniema, 47,5% pour le Kasaï Occidental et 48% pour les Orientales. Dans la
Province Orientale, 54 % a été retenu pour les deux Uele, où il y a encore de larges
poches de faible natalité, 50% pour le district de la Tshopo et 48 % pour celui de l‟ Ituri.
Pour les villes, un taux uniforme de 45 % de personnes de 18 ans et plus a été adopté.
III.4.3. Les taux d’enrôlement par territoire et ville
En rapprochant le nombre de personnes enrôlées de celui de la population de 18
ans et plus attendue, on obtient un pourcentage des enrôlés ce qui fait l‟objet de la
première carte. Avant de la commenter, et il en sera de même pour les suivantes, nous
indiquons quelques caractéristiques générales des données sur lesquelles elle est
construite. Un tableau résumé par province précède aussi les commentaires, le détail des
chiffres par territoire ou ville étant reproduit en annexe. L‟ ordre des provinces suit
95
Cfr L. de Saint moulin, Essai d’histoire de la population du Zaïre dans Zaïre Afrique 27 (1987) n°217,
P.389-407, et La population Congo pendant la seconde guerre mondiale, dans le Congo durant la
seconde guerre mondiale. Recueil d’études, Bruxelles, Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, 1983,
p.15-50. 96
On notera que les taux retenus pour l‟estimation de la population en 2005 sont inférieurs à ceux qui
avaient été utilisés pour la projection faite en 1992. Une réduction des taux s‟imposait pour tenir compte
des éléments de freinage qui ont marqué l‟histoire récente et parce que, selon le théorème de Jensen la
somme des projections exponentielles des composantes d‟un ensemble est toujours supérieure (ou égale) à
la projection du total de cet ensemble selon le taux moyen pondéré, et d‟autant plus que la période de
projection est plus étendue. Même pour garder un taux de croissance globale constant, il est donc
nécessaire de réduire, pour une période de 21 ans (1984 à 2005), les taux de croissance par ville ou
territoire adopté pour 10 ans, au moment où on prévoyait l‟échéance électorale en 1994.
130
l‟ordre topographique traditionnel, partant du centre et suivant le mouvement des
aiguilles d‟une montre d‟Ouest en Est : Kinshasa, Bas-Congo, Bandundu, Equateur,
Province Orientale, Maniema, Nord- et Sud-Kivu, Katanga, Kasaï Oriental et Kasaï
Occidental.
III.4.4. Résultats de l’enrôlement des électeurs par Province (le 17 décembre
2005)
Taux de
croissances
adoptées
Estimation de la
population en 2005
Population de 18 ans et
plus attendue
Nombre d’enrôlés %
Kinshasa 5,15 7.648.555 3.441.850 2.963.912 86,1 Bas-Congo 2,50 3.350.415 1.474.183 1.232.416 83,6 Bandundu 2,55 6.390.547 2.939.652 2.689.986 91,5 Equateur 2,75 6.306.416 2.900.951 2.541.927 87,6 Pr.Orientale 2,30 6.965.219 3.485.238 3.257.291 93,5 Maniema 2,15 1.364.227 634.365 629.894 99,3 Nord-Kivu 3,60 5.227.180 2.430.639 2.462.012 101,3 Sud – Kivu 3,60 4.412.749 2.051.928 1.666.615 81,2 Katanga 3,30 7.857.553 30614.474 3.517.922 97,3 Kasaï –
Orientation 3,50 5441.445 2.611.893 2.021.418 77,4
Kasaï –
Occidental
2,60 4.159.989 1.975.995 2.038.310 103,2
Total 3,16 59.124.294 27.561.168 25.021.703 90,8
La première observation qui ressort de la comparaison du nombre d‟électeurs
enrôlés et du chiffre de la population de 18 ans et plus attendu est que le travail réalisé
est très grand succès. Même s‟il y a des déficiences, que nous allons indiquer, le taux de
participation aux opérations d‟enrôlement est partout très largement supérieur à celui
des scrutins de 1960 à 1967. C‟est une performance d‟avoir obtenu ces résultats, malgré
toutes les difficultés de communication et le délabrement de l‟ appareil administratif.
Nous tirons une seconde observation générale du calcul de la corrélation entre les
166 chiffres des enrôlés et ceux de la population attendue par territoire ou ville. Cette
131
corrélation est de 0,992, ce qui signifie que 98,5% des variations du nombre des enrôlés
correspondent à celles de la population attendue (97
).
De façon générale, il y a 45 territoires ou villes pour lesquels il y a moins de 10%
d‟écart entre le nombre des enrôlés et celui de la population attendue. Il y en a 42 où le
nombre des enrôlés dépasse de plus de 10% celui de la population attendue et 44 où il
n‟atteint pas 80% de la population attendue. Il en reste 35 où il se situe entre 80 et 90%
de la population attendue. L‟examen de données détaillées sur la carte permet de
comprendre certaines de ces variations et d‟identifier pour d‟ autres des pistes possibles
d‟explication.
97
Les mathématiciens démontrent que la part des variations d‟une variable pouvant être expliquées par les
variations de l‟Aure est égale au carré du coefficient de corrélation, soit dans le cas présent 0,9922= 0,985
ou 98,5%.
132
On a représenté par des tons verts les territoires où le pourcentage des enrôlés est
inférieur à 70 % de la population attendue, par des tons rougeâtres ceux qui dépassent la
population attendue et par des teintes jaunes ceux qui se situent entre 70 et 100 % de cette
population.
Deux explications sautent aux yeux pour les territoires où l‟enrôlement apparaît le
plus faible. Il y a d‟ une part des territoires enclavés, où les équipes de la Commission
Electorale Indépendante n‟ ont pas pu se déployer comme il aurait fallu : c‟est le cas
pour les territoires de Djolu dans la Tshuapa (39,4%), Katako-Kombe (49,3 %) et
Lomela (54,1%) dans le Sankuru, et à un moindre degré pour Popokabaka (59,6%),
Oshwe (66,5%) et Bagata (69,2%) dans le Bandundu, Lubefu (64,1%) dans le Sankuru e
ncore, Ikela (65,5%) et Bokungu (69,3%) dans la Tshuapa encore, Bikoro (69,7% ) dans
l‟ Equateur, et Fizi (63,7%) dans le Sud-Kivu.
Un autre facteur d‟explication est le mot d‟ ordre de boycott donné par certains
leaders politiques (98
) cette consigne a été largement suivie dans presque tout le district
de Tshilenge et ses environs, à Katanda (51,0%), Ngandajika (58,6%), Miabi (64,7 %)
Tshilenge (68,9%) et dans une moindre mesure à Lupatapata (70,1%) et Kamiji (71,9%).
Un troisième phénomène perceptible sur la carte est celui des glissements. Il n‟ a
en effet pas été imposé de se faire enrôler dans sa circonscription de résidence et tous les
bureaux n‟ ont pas été ouverts simultanément. Comme il y a eu un engouement pour se
faire enrôler et disposer ainsi d‟ une carte de citoyen, un assez grand nombre de gens se
sont fait enrôler là où ils en avaient la première occasion. Le phénomène explique
probablement une part du sur-enrôlement dans la ville de Boma et le territoire de
Moanda face à un sous enrôlement dans les territoires de Lukula et de Tshela. Et de
même le sur enrôlement dans les villes de Kindu et de Beni et le sous enrôlement dans
les territoires périphériques de Kailo et de Beni. Le phénomène peut aussi avoir joué
entre Gbadolite et le territoire périphérique de Mobayi-Mbongo et peut-être pour le
98
Référendum constitutionnel. E.Tshisekedi appelle au boycott, article publié dans le Potentiel n° 3605 du
15 décembre 2005, 1 et 2.
133
territoire de Niangara où le taux d‟ enrôlement de 67,3 % dans un environnement où la
tendance est au surenrôlement.
Pour les territoires où le nombre d‟enrôlés dépasse la population attendue,
plusieurs explications sont aussi à envisager. Une possibilité est que les estimations de la
population attendue aient été sous-évaluées. L‟hypothèse peut particulièrement être
envisagée pour les Uele et certains territoires du district de la Tshopo où les taux de
croissance adoptés sont particulièrement faibles. Une faible natalité s‟ y était en effet
installée depuis la pénétration coloniale et aucun document n‟ a établi que cette
pathologie a été vaincue (99
). Le nombre des enrôlés peut être un indice de cette victoire,
mais il peut aussi ne pas refléter la réalité. Au niveau global, il y a effectivement pour l‟
ensemble du pays une très légère corrélation inverse entre les taux de croissance adoptés
et le taux d‟ enrôlement (r= 0,164). Ce taux est plus élevé pour la Province Orientale(r =
0,426), mais il doit y être calculé sur seulement 25 territoires ou villes, ce qui est en deçà
du nombre de données requis pour ce genre de raisonnement.
Les enrôlés en surnombre par rapport à la population attendue peuvent aussi être
soit des infiltrés, soit le résultat d‟enrôlements doubles. Des infiltrations ont été signalées
au niveau de la frontière avec la République Centrafricaine et de Kalemie. Elles peuvent
expliquer les dépassements qui apparaissent dans de nombreux territoires ou villes
frontaliers, au Nord, à Bomongo (111,6%), Zongo (362,6%), Libenge (117,5%),
Gbadolite (193,3%), Yakoma (108,7%), Bondo (134%), Ango (109,9%), Dungu
(114,5%), et à l‟ est, à Rutshuru (109,6%), Nyiragongo (116,6%), Goma (146,9%),
Kalemie (114,7%) et Pweto (120,8%). Des situations semblables existent aussi frontières
avec l‟ Angola, à Kapanga, Sandoa et Dilolo (125,7, 118,3 et 145,2%) (100
) , Ainsi qu‟ à
Kahemba (116,5%) et peut-être à Moanda (117,7%) et Matadi (141,8%). Des habitants
des pays limitrophes auraient ainsi chercher à obtenir une carte les habilitant à circuler
librement et peut-être à voter en RDC.
99
A. Retel laurentin, Infécondité en Afrique noir. Maladies et conséquences sociales, Paris, 1974. La
même dénatalité dans la Tshuapa, mais le recensement de 1984 a montré qu‟elle y est assez largement
vaincue. 100
La défense du chef de poste de l‟ANR de Dilolo parlant de réfugiés angolais qui s‟étaient fait en
réponse aux accusations de confiscation de cartes d‟électeurs, dans le Potentiel n° 3597 du 6 décembre
2005, p.5.
134
Les doubles enrôlements devaient en principe être détectés par le centre
informatique de la CEI. Très peu de cas ont été signalés et sanctionnés. Un dernier point
d‟interrogation résulte des informations très déficientes sur la nationalité. Le
recensement de 1984 n‟identifie que 594.400 étrangers africains, dont 152.100 à
Kinshasa, 188.600 au Bas-Congo et 97.400 au Nord Kivu, outre 30.800 au Sud-Kivu et
au Maniema), alors que le recensement administratif de 1970 avait enregistré 334.057
Rwandais dans la province englobant alors le Nord- et le Sud-Kivu avec le Maniema. Il
n‟ est pas possible de définir sur cette base le nombre d‟ étrangers qui n‟auraient pas dû
être enrôlés. Mais leur proportion peut être un facteur d‟ explication du fait que dans la
ville de Kinshasa et dans le territoire de Masisi seuls 86,1% et 85,5% de la population
attendue (qui n‟ exclut pas les étrangers) ont été enrôlés.
Globalement, on peut être tenté de souligner qu‟ il y a des taux particulièrement
élevés d‟ enrôlement dans les provinces de l‟Est Nord-Kivu, (101,3%), Maniema
(99,3%), Katanga (97,3%) et Province Orientale (93,5%), mais cela ne peut occulter que
le Sud-Kivu, où l‟insécurité régnait au moment de l‟ enrôlement, a le deuxième taux le
plus faible (81,2%) et qu‟ il y a des taux élevés dans les provinces de l‟ Ouest Kasaï
Occidental (103,2%) et Bandundu (91,5%). Seul le Kasaï Oriental a un taux vraiment
faible (77,4%). Comme nous le disions au début de ce paragraphe, les résultats obtenus
dans les opérations d‟ enrôlement sont au total remarquables .
III.4.5. Le taux de participation au référendum
L‟ouverture des premiers bureaux d‟enrôlement à Kinshasa le 20 Juin 2005 est
une des mesures qui ont désamorcé l‟ explosion sociale qui menaçait d‟éclater le 30 juin.
La population y a perçu le signe que la transition allait effectivement aboutir à des
élections crédibles. Mais son engouement manifestait aussi son désir de disposer enfin d‟
une pièce d‟ identité non contestée. On devait donc s‟ attendre à ce que tous les enrôlés
ne reviennent pas dans les bureaux de vote au moment du référendum sur le projet de
constitution les 18 et 19 décembre 2005.
135
Globalement, 62,0% des enrôlés ont participé au référendum. Un correctif doit
cependant être apporté à ce chiffre les votes de 1.687 bureaux de vote sur les 30.758 qui
on été ouverts dans la république, soit 5,5% et environ 900.000 électeurs, ont été
annulés, pour transmission non-conformité ou hors délais (101
) . La participation au
référendum a donc dépassé les deux tiers. La répartition géographique des bureaux de
vote dont les résultats ont été annulés n‟est malheureusement pas indiquée dans les
informations disponibles.
Au simple examen du tableau des chiffres par province, il apparaît qu‟il y a deux
types de raisons de non participation au référendum. Dans les provinces de l‟intérieur,
une des raisons pour ne pas s‟être présenté dans les bureaux de vote est simplement d‟ en
avoir été empêchés par les difficultés d‟ accès à ces bureaux. Cela apparaîtra clairement
dans l‟analyse par territoire. Mais à Kinshasa, on ne peut expliquer que le taux de
participation au vote soit seulement de 46,8% sans invoquer le mot d‟ordre d‟abstention
donné par plusieurs groupes sociaux et politiques. Les taux exceptionnellement faibles
du Kasaï Oriental (33,3%) et du Kasaï Occidental (40,9%) reflètent aussi à l‟évidence
l‟effet de l‟invitation au boycott lancée par un parti particulièrement implanté dans ces
deux provinces. Au Bas Congo (61,9%) et au Bandundu (63,2 %), il y eut aussi des
appels au boycott. Le rôle de ce facteur est moins établi pour le Katanga (63,8%) et pour
la Province Orientale (68,4%). Au Katanga, la promulgation de la loi d‟amnistie le 29
novembre 2005 et les attitudes face au projet de nouvelle sécession dénoncé au mois de
mai précédent peuvent avoir influencé la participation au référendum, particulièrement
dans les territoires de Kapanga et Dilolo. Mais ce sont surtout les zones d‟insécurité qui
ont freiné la participation au vote.
Un facteur supplémentaire d‟explication est suggéré par le calcul de la corrélation
entre le pourcentage des enrôlés et celui des votants. Cette corrélation est très faible,
mais elle est négative (0,114), ce qui indique une certaine tendance à un pourcentage de
votants plus élevé là où la proportion des enrôlés est moins forte. Cela peut être logique
101
Ce rejet doit notamment avoir concerné la presque totalité des bureaux de vote du territoire de Poko,
pour lequel les résultats provisoires indiquent seulement 1412 votants alors qu‟il y a eu 72.264 enrôles.
136
si seuls les endroits les plus accessibles ont été atteints là où l‟enrôlement est faible ou si
le personnel de la CEI a fait un effort particulier au moment du vote en faveur des
populations qui avaient été le moins bien atteintes par l‟ enrôlement.
Nous avons indiqué dans le même tableau le pourcentage de bulletins nuls
enregistrés dans les diverses provinces. Ce pourcentage est partout faible (4,7% en
moyenne) et il reflète surtout le degré d‟ ignorance des règles du vote par la population.
On verra dans quelle mesure il peut cependant aussi traduire une forme supplémentaire
de boycott.
Nombres et pourcentages de votants et de bulletins nuls par province
Provinces Nombre
d’enrôlés
Nombre de
votants
% votants Bulletins
nuls
% nuls
Kinshasa 2.963.912 1.386.812 46,8 50.267 3,6
Bas-Congo 1.232.416 763.180 61,9 33.150 4,3
Bandundu 2.689.986 1.701.086 63,2 68.922 4,1
Equateur 2.541.927 1.874.372 73,7 86.294 3,8
Pr.Orientale 3.257.291 2.226.836 68,4 126.586 5,7
Maniema 629.894 499.780 79,3 19.695 3,9
Nord-Kivu 2.462.012 1.945.907 79,0 93.492 4,8
Sud – Kivu 1.666.615 1.356.578 81,4 66.550 4,9
Katanga 3.517.922 2.245.040 63,8 98.797 4,4
Kasaï –
Orientation
2.021.418 672.359 33,3 33.599 5,0
Kasaï –
Occidental
2.038.310 833.860 40,9 48.383 4,7
Total 25.021.703 15.505.810 62,0 715.735 4,7
137
2) La carte du pourcentage de votants par rapport aux enrôlés
La carte du pourcentage des votants par rapport aux enrôlés est, comme la précédente,
construite sur une opposition entre les tons verts des territoires ou villes où moins de
50% des enrôlés ont voté et les tons orange à rouge pour ceux où plus de 70 % ont voté.
Les chiffres intermédiaires (de 50 à 69,9%) sont représentés par des tons jaunes.
Il y a 30 territoires ou villes où moins de 50% des enrôlés ont voté, 12 où le
pourcentage est inférieur à 25,5%, avec des chiffres extrêmement faibles au cœur de la
région luba Kabeya-Kamwanga (1,4%), Mbuji-Mayi (3,0%), Tshilenga (5,1%),
Lupatapata (9,8%). Le contraste est fort avec les territoires voisins à majorité songye de
Kabinda (80,1%) et Lubao (76,4%). Plus au Sud, la participation n‟ est aussi que de
47,3% dans les territoires à majorité Kanyok de Mwene-Ditu (Luilu). Au Kasai
Oriental encore, Kole, dans le Sankuru, n‟ a que 40,1 % de votants, mais Lomela et
138
Lodja en ont respectivement 76,1% et 74,3%). Comme on l‟ a déjà dit, la moyenne
générale du Kasaï Oriental est basse 33,3%.
D‟ autres zones de faible participation au référendum existent au Kasaï
Occidental Dibaya (30,1%), Demba (37,9%), la ville et le territoire de Tshikapa (32,6 et
39,9%), et en outre Dimbelenge (43,0%) et Ilebo (43,4%). On a par contre plus de 70%
de votants dans la même province, dans les territoires de Dekese et de Luiza, sans qu‟
aucune signification précise ne ressorte des données disponibles.
Une autre zone de faible participation s‟ étend de Kinshasa (46,8%) à Inongo
(43,6%), par Kwamouth (34,5%), Mushie (47,9 %) et Yumbi (45,7 %). Des zone isolées
à minorité de votants sont encore Mankanza en Equateur (24,3%), Isangi (102
) en
Province Orientale (41,8%) et, au Katanga, Nyunzu (48,2%), Moba (41,6%) et Mitwaba
(48,9%). Dans ces zones, c‟ est probablement l‟ enclavement qui est l‟explication
principale de la faible participation.
A l‟ inverse, les trois provinces du Kivu et du Maniema ont partout un taux de
participation d‟ au moins 70%, sauf à Uvira (68,4%). Il dépasse 90% dans les territoires
de Kindu, Lubero, Nyiragongo, Idjwi, Walungu et Fizi. Une volonté forte s‟ est ainsi
exprimée d‟être réintégré dans la vie nationale. Il en est de même en Province Orientale
pour les territoires d‟Irumu, Djugu, Mambasa et Aru (83,6%) en Ituri, ainsi que Watsa et
Wamba dans le Haut Uele. Un troisième noyau de concentration de forte participation
existe en Equateur, au nord des territoires de Bomongo et de Bongandanga, à l‟exception
de Bosobolo (59,2%). Plus au Sud, 7 territoires ont encore un taux de participation
supérieur à 70%, mais Bikoro, Bokungu, Ikela et Djolu avaient un taux d‟enrôlement
faible.
Une forte participation au vote a enfin été enregistrée dans un territoire du Bas-
Congo (Mbanza-Ngungu 71,2%), dans cinq du Bandundu (Kasongo-Lunda et
102
Nous n‟indiquons pas le territoire de Poko, dont le petit nombre de votants indiqués dans les chiffres
publiés traduit essentiellement l‟annulation des résultats d‟un grand nombre de bureaux de votes.
139
Popokabaka 73,2 et 74,6 %, Bagata 78,8%, Kiri 76,2 et Oshwe 83,4%) et dans neuf du
Katanga. Au Bandundu, c‟est sans doute le résultat d‟ un effort particulier dans une
province où la contestation grondait suite au retard des opérations d‟ enrôlement.
Au Katanga, un axe sud apparaît, de Dilolo à Kambove par Mutsha, avec les
villes de Kolweza et Likasi, mais les territoires de Kapanga, Kamina, Malemba-Nkulu et
Manono ont aussi des taux élevés de votants, à côté d‟autres territoires à participations
faibles ou moyennes. Il faudrait connaître de façon plus précise la façon dont les
opérations se sont déroulées pour comprendre la répartition observée.
140
3) La carte du pourcentage de bulletins nuls parmi les votants
Le pourcentage de bulletins nuls appelle peu de commentaires. Dans 95 territoires
ou villes il est inférieur à 5%. Ces unités sont représentées par des tons vers qui domine
largement la carte. Dans 32 autres, les bulletins nuls n‟atteignent pas 6% et dans 15 autres
encore, ils restent inférieurs à 7%. Ces territoires et villes sont représentés par des tons
jaunes.
Il reste 24 unités administratives où les bulletins nuls sont plus nombreux, mais
seulement 2, Miabi et Nyunzu où il dépasse 10 % (10,5 et 11,0 %). Ces entités sont
représentées par des tons orange ou rouges. On en trouve un regroupement au cœur du
Kasaï à Miabi, Lupatapata et Katanda au Kasaï Oriental, avec en outre le territoire de
Lomela au Kasai Occidental, à Dibaya, Demba et Luebo, mais aussi à Luiza. Les autres
141
territoires ayant au moins 7% de bulletins nuls se répartissent dans toutes les provinces
sauf le Bas-Congo, le Nord-Kivu et le Maniema.
Globalement, il y a une légère corrélation inverse entre le pourcentage de votants et
celui des bulletins nuls (r= -0,288). Cela signifie qu‟il y a une légère tendance à avoir
plus de bulletin nuls là où la participation au vote à été faible. On ne peut donc
expliquer la proportion de votes nuls seulement par les difficultés qu‟auraient eus les
moins instruits à remplir correctement leur bulletin. 8% environ des variations du
pourcentage de bulletins nuls peuvent être expliqués par l‟attitude de refus du scrutin
manifestée aussi par un faible pourcentage de votants.
3. Les résultats du référendum
Le premier grand succès des opérations référendaires, comme on l‟a déjà souligné, a
été l‟enrôlement de 25 millions de personnes, soit plus de 90 % de la population attendue.
La participation au scrutin référendaire a été moins bonne même en prenant en compte
les bureaux de vote dont les résultats ont été annulés, elle atteint seulement les deux tiers
des enrôlés, avec des taux particulièrement bas aux Kasaï Oriental (33 et 41 %). Mais les
résultats du référendum sont essentiellement la proportion des Oui et des Non parmi les
votes valablement exprimés. Le tableau général par province les indique ci-dessous.
142
Nombres et pourcentages de oui et de non par territoire ou ville
Pour l‟ensemble de la République, le pourcentage des Oui est de 84,3% des votes
valables et de 80,4% des votants.
C‟est une victoire incontestable, même si le pourcentage parfois très faible des enrôlés
et surtout des votants enlève beaucoup de leur signification aux 80 % de Oui enregistrés
au Kasaï Oriental. Au niveau national, le nombre de Oui n‟atteint que 49,8% des
enrôlés, mais dans aucun pays, on n‟établit les résultats d‟une consultation électorale sur
base autre que celle des participants à cette consultation.
Il n‟ y a effectivement qu‟une très faible corrélation entre le pourcentage de Oui et
le taux d‟enrôlement de la population (r= 0,125), ce qui montre que les opérations
d‟enrôlement et de vote ont été vécues comme deux réalités différentes. Il y a par contre
une corrélation très significative entre le pourcentage de votants et celui des Oui (r=
0,612), ce qui signifie que 37,5% des variations de ces derniers peuvent être expliqués
par les variations du pourcentage de votants. Ce qui indique que la participation au vote
était déjà une certaine adhésion à l‟objet du référendum.
Provinces Nombre
de « oui »
Nombre
de « non »
% oui % non
Kinshasa 688.342 648.203 51,5 48,5
Bas Congo 531.686 198.344 72,8 27,2
Bandundu 1.452.558 179.606 89,0 11,0
Equateur 1.496.690 291.388 83,7 16,3
Pr. Oriental 1.837.356 262.894 87,5 12,5
Maniema 458.958 21.127 95,6 4,4
Nord Kivu 1.790.909 61.506 96,7 3,3
Sud Kivu 1.259.191 30.837 97,6 2,4
Katanga 1.962.107 184.136 91,4 8,6
Kasaï Oriental 516.064 122.696 80,8 19,2
Kasaï Occidental 467.140 318.337 59,5 40,5
Total 12.461.001 2.319.074 84,3 15,7
143
L‟analyse de la répartition géographique des votes en précisera la signification.
Dans 89 territoires ou villes, le pourcentage de Oui dépasse 90% ; dans 22 autres,
lil est encore supérieur à 80%. On a représenté ces entités par des tons orange ou rouges.
A l‟autre extrême, il y a 16 entités où les Non sont majoritaires. On les a représentées
par des tons verts. Entre les deux, il y en a 6 ou le pourcentage de Oui se situe dans les
50 % et 33 où il varie de 60 à 79%. On les a indiqués par des tons jaunes.
Les territoires où le Non est majoritaire se situent tous sauf un au Kasaï. Au Kasaï
Oriental, on les trouve surtout là où le taux de participation au vote était faible dans les 5
territoire du district de Tshilenge (de 26,8% à Miabi à 38,1% à Lupatapata ), à Mbuji-
Mayi (41,3%), à Kamiji (28,7%), à Lusambo (37,4%, où le pourcentage de votants était
cependant de 63,9%) et à Ngandajika (46,4%). Au Kasaï Occidental, le Non l‟a emporté
144
à Kananga (41,6%), Luiza (40,0%) et (29,4%), Demba (35,7%), Dimbelenge (34,3%),
Luiza (40,0%° et Luebo (46,0%). En dehors du Kasaï, une majorité de Non n‟a été
enregistrée qu‟ à Matadi (42,2%).
Il n‟ y a que 6 territoires ou villes où la proportion des Oui se situe dans les 50%.
Avec les 33 entités où la proportion varie de 60 à 79,9 %, ces unités forment
essentiellement deux zones géographiques ;le Bas-Congo et la région forestière du Nord
du Bandudu et du Sud de la province de l‟equateur.
Au Bas Congo, la revendication du fédéralisme est sans doute la base principale du
faible succès du référendum. La province apparaît presque tout entière en jaune (de 50 à
79% de oui) seuls trois territoires ont 90% de Oui Tshela, Lukula et Kimvula.
Dans les districts du Mai ndombe et des Plateaux ainsi que dans la ville de
Bandundu, six territoires ou villes sur neuf figurent aussi en jaune seul le petit territoire
de Yumbi atteint 90% et ceux de Kwamouth et de Kiri 80%. Le territoire de Bagata, qui
s‟étend de Kinshasa au Mai-Ndombe mais qui appartient au Kwilu, est également en
deçà des 80% de Oui. Dans les districts de l‟Equateur et de la Tshuapa, seul le territoire
de Befale atteint 95,2% de Oui et ceux de Boende, Bokungu et Djolu de 84,1 à 85,5%.
Ces territoires se sont trouvés à la limite du front entre les troupes gouvernementales et
rebelles et en ont souffert.
Leur vote exprime sans doute volonté de sortir des conflits qui ont divisé le pays.
Ailleurs, la faible proportion des Oui au Sud de l‟Equateur et au nord du Bandundu
résulte sans doute de l‟influence de Kinshasa, où le Oui ne l‟a emporté que par 51,5%.
Des forces diverses mais peu coordonnées avaient fait campagne en faveur du Non dans
la capitale.
En dehors de ces deux grandes régions du Bas Congo, d‟une part, et de Kinshasa
avec la cuvette centrale, d‟ autre part, (et des 16 entités où le Non a été majoritaire), il n‟
y a que 13 territoires ou villes où le pourcentage de Oui est inférieur à 80 % au nord de
l‟equateur à Yakoma (63,9) en Province Orientale, à Irumu (75,8) et Djugu (58,6) au
145
Maniema, à Punia (79,8) au Katanga, à Lubumbashi (79,8), Likasi (79,7) et Sandoa
(75,9) au Kasaï Oriental, à Mwene-Ditu (ville et territoire) (73,4 et 77,9 %) au Kassai
Occidental, à Tshikapa ville (78,3), Ilebo (74,8), Mweka (74,9) et Kazumba (51,9).
La presque totalité des territoires ou villes où le Oui n‟ a pas obtenu 80% des votes
se situe donc dans l‟ ouest de la République, mais ce score ne représente pas l‟ opinion de
l‟ ensemble de cette partie du pays. Les territoires du nord de la province de l‟ equateur,
du Sud Bandundu et une bonne part du Mayumbe ont en majorité voté Oui à plus de 90
% et ce sont les régions les plus densément peuplées de l‟ ouest du pays, à l‟ exception
de Kinshasa. Au Bandundu, le Oui l‟emporte pour l‟ensemble avec 89 %. En equateur, il
obtient en moyenne 83,7%.
La répartition des tons rouges dessine aussi de grands ensembles. Ils occupent la
presque totalité du Maniema, des deux Kivu, de la Province Orientale, du nord de l‟
equateur et du Katanga, outre la plus grande partie du Sankuru, du pays Songye et du
Kwilu/ Kwango. Deux forts noyaux de plus de 95 % de Oui occupent la presque totalité
des provinces du Maniema et des deux Kivu, d‟une part, et le nord du Katanga, d‟autre
part.
Le premier noyau de oui s‟étend à Lomela et Katako-Kombe dans le Sankuru,
ainsi qu‟à Ubundu, Isangi et Mambasa en Province Orientale. Celui du Nord Katanga
s‟étend jusque Mitwaba, Bukama, kamina et englobe Kapanga. Le pourcentage de Oui
est inférieur à Kalemie (93,2), Kaniama (93,6), Pweto (91,6) et Moba (89,5), ainsi que
dans le Sud Katanga, de Dilolo à Kasenge (de 90,5 à 94,9%).
Au Kwilu et dans le Kwango, le Oui est largement majoritaire, mais certains
territoires ont un pourcentage de Oui inférieur à 90% Kasongo-Lunda(86,1), Popokabaka
(84,2), Kwamouth (80,8) et Kiri (85,2), outre Bagata déjà mentionné (78,8). De même,
dans la partie Nord de l‟equateur, Kungu (89,6), Budjala (84,2), et Bumba (85,0). Banalia
(89,8) et Bafwasende (82,1), outre Irumu (78,8) et Djugu (58,6à déjà mentionné. De
même encore au Ktanga, Moba (89,5), Kipushi (83,3) et Sakania (82,2), outre Sandoa
(75,9) déjà mentionné.
146
Le Oui massif du Maniema et des deux Kivu, ainsi que d‟une bonne part de la
Province Orientale nous semble relever d‟une logique d‟urgence, déjà apparente dans la
carte de la participation au vote. Les populations de cette région ont vraiment craint que
la transition ne soit relancée pour une durée indéterminée en cas d‟échec du référendum.
Il en est de même pour le nord de l‟équateur, les Uele, le Sankuru et le Nord katanga.
La concentration des Oui au sud-Katanga, au Kwilu/Kwango et dans trois territoires
du Bas Congo est d‟un autre ordre.
Il n‟y a en effet là aucun facteur commun qui ait pu motiver ce choix. Ce sont, plus qu‟à
l‟Est et au nord, les mots d‟ordre des partis les plus influents, y compris le Palu, qui y
ont entraîné l‟ adhésion au projet de constitution.
Au terme de nos analyses, nous avons déjà souligné le grand succès obtenu dans les
opérations d‟enrôlement. Techniquement, les responsables avaient cependant surestimé
leurs forces en croyant pouvoir accepter l‟inscription dans le bureau de son choix. Le
nombre des enrôlés qui a été enregistré n‟est ainsi pas un recensement de la population du
lieu où ils ont été enregistrés, indépendamment du fait que se sont enrôlés ceux qui le
désiraient. La détection des doubles enrôlements est aussi une opération qui s‟avère très
difficile et qui n‟a été que partiellement réalisée.
Mais les conclusions les plus riches de notre travail sont les indications qu‟elles
fournissent pour les analyses sociopolitiques ultérieures.
Le premier fait qui a attiré notre attention est le comportement particulier de la
population d‟une série de territoires des deux Kasaï. C‟est au Kasaï Oriental que les
taux d‟ enrôlement les plus faibles ont été observés et à l‟ exception de la ville de Matadi,
tous les territoires ou villes où le Non l‟ a emporté lors du référendum se situent dans
les deux Kasaï. Cette observation a d‟ ailleurs été élargie. Le Bas-Congo en général et la
ville de Kinshasa ont aussi eu des taux de Oui modestes ou modérés, de même que le
nord du Bandundu et le sud de la province de l‟Equateur. En dehors de ces deux grandes
régions du Bas-Congo et de Kinshasa avec la cuvette centrale, (et 15 entités du Kasaï et
147
Matadi où le non a été majoritaire), il n‟ y a que 13 territoires ou villes où le pourcentage
de Oui est inférieur à 80 % et six d‟ entre eux sont aussi situés au Kasaï.
Une seconde observation a été faite dès les premières analyses les trois provinces
du Kivu et Maniema se sont enrôlées et ont voté massivement, manifestant ainsi une
volonté force d‟être réintégrées dans la vie nationale. A la seule exception du territoire
de Punia, le Oui l‟a partout emporté dans ces provinces avec plus de 90% des votes.
Cette observation doit aussi être étendue aux autres étrangers toute la Province Orientale
et tout le nord de l‟Equateur, où seuls les territoires d‟ Itumu et de Djugu, d‟ une part, de
Yakoma, d‟ autre part, n‟ ont pas recueilli 80 % de oui lors du référendum. C‟est encore
la même logique qui a entraîné la dominance du Oui dans la majorité du Sankuru et du
Nord Katanga.
Une aspiration semblable à la paix s‟est aussi exprimée par un important vote du
Oui dans les territoires où se trouvaient les forces avancées des troupes
gouvernementales Befale (95,2 %), et Boende, Bokungu et Djolu (de 84,1 à 85,5 %).
Les 80 % atteint par Dekese, Kole, Kabinda et Lubao pourraient également résulter de
la même aspiration à la paix. Au sud du Katanga, au Kwilu/ Kwango et dans les trois
territoires du Bas Congo où le oui l‟a largement emporté, c‟est essentiellement le jeu
politique qui a déterminé les situations du choix de oui ou de non
Approximativement, la zone du Non majoritaire regroupe un peu plus de 2 millions
d‟électeurs, celle du Oui à plus de 90% un peu plus de 13 millions et celle du Oui mitigé
6,5 millions. Il reste environ ou quart des électeurs qui résident dans des territoires dont
l‟engagement politique est moins net.
148
III.3.5. Quelques leçons tirées de référendum constitutionnel
Aucune œuvre humaine n‟est parfaite dit l‟adage. Le référendum constitutionnel,
premier scrutin organisé en RDC depuis plus de 40 ans n‟a certainement pas échappé à
cette règle. Nous citons ici les leçons tirées de cette première expérience par les
observateurs Internationaux et nationaux, notamment EISA (Electoral Institute Of
Southern Africa) et le réseau national pour l‟organisation et la surveillance des élections
au Congo. Tout en reconnaissant que le scrutin référendaire a été libre, démocratique et
transparent, ces observateurs ont toutefois fait des recommandations en vue d‟améliorer
l‟ organisation des prochaines échéances électorales.
III.3.5.1. Le constat
Plusieurs points négatifs ont été relevés par les observateurs, lors du déroulement
du scrutin. Il s‟ agit notamment de l‟ insuffisance de la sensibilisation, le non respect de l‟
heure d‟ ouverture dans certains bureaux de vote, l‟ absence des témoins des partis
politiques dans certains bureaux, le non fonctionnement de la procédure de désignation
des 5 témoins des électeurs, l‟ absence de certains documents dans les bureaux de vote
comme les fiches de présence des observateurs, la non-maîtrise du fonctionnement des
équipement de communication, la poursuite des opérations d‟ identification et
d‟enrôlement pendant la tenue du référendum, l‟ absence des listes électorales définitives
…
III.3.5.2.Quelques recommandations
1. Que la CEI renforce ses capacités de formation des agents électoraux
2. Que les procédures des opérations de vote soient clarifiées et appliquées de manière
uniforme par l‟ensemble des agents électoraux
3. Que les procédures de vote soient revues et simplifiées, par exemple le mode
d‟application de l‟encre indélébile ou l‟utilisation des listes électorales
4. Que les efforts de formation soient capitalisés en faisant appel, pour les échéances
futures, aux mêmes agents électoraux qui ont été formés lors du référendum et en les
rémunérant en temps utile afin de ne pas les démotiver
5. Que la Commission assume une plus large responsabilité en matière d‟ éducation
civique et électorale et s‟ assure du soutient, de la coopération et de la collaboration
149
des autres acteurs impliqués dans le processus, y compris les organisations de la
société civile et les partis politiques ;
6. Renforcer tes programmes d‟éducation civique en vue de contribuer à entretenir et à
promouvoir une culture de paix et de tolérance avant, pendant et après le jour du
scrutin ;
7. Une disponibilité et une communication accrues entre d‟ une part la CEI et ses
démembrements et d‟ autre part entre la CEI et les agents électoraux le jour du
scrutin ;
8. L‟élaboration de procédures claires et précises, communiquées en temps utile aux
agents électoraux afin de ne pas créer la confusion chez les électeurs et les agents
électoraux, par exemple sur la durée du scrutin ;
9. Une explication en termes simples et clairs des processus de vote aux électeurs afin
d‟améliorer la fluidité dans les bureaux de vote ;
10. La CEI, s‟appuyant sur l‟assistance de la police nationale ou de toute force requise,
devrait se donner les moyens de garantir la sécurité de l‟ensemble des opérations du
processus électoral (campagne, vote, dépouillement, décompte et proclamation des
résultats) lors des échéances électorales futures, surtout dans les zones sensibles.
III.5.3. Le point de vue de la communauté internationale sur la tenue du
référendum constitutionnel en RDC
Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a félicité les Congolais et la
Commission Electorale Indépendante de la République Démocratique du Congo pour le
bon déroulement du référendum constitutionnel des 18 et 19 décembre, surmontant pour
ce faire de formidables défis. Kofi Annan a estimé que la participation assez importante
des Congolais à un vote qui s‟est généralement déroulé de manière libre, juste et
pacifique est un témoignage de leur détermination à être partie prenante dans les
décisions qui engagent l‟avenir de leur nation.
Les Nations Unies restent engagées à soutenir le peuple Congolais dans ce
processus historique, a-t-il indiqué
150
III.5.3.1. William Lacy Swing, Représentant spécial du Secrétaire général des
Nations Unies pour la RDC
Le Représentant spécial a saisit cette occasion pour rappeler pour la République
Démocratique du Congo l‟importance du strict respect des prochaines échéances. Il a
rendu hommage au peuple Congolais qui s‟est rendu aux urnes en grand nombre, de
manière ordonnée et paisible, afin de se prononcer sur la date butoir du 30 juin 2006.
A cet égard, il a rappellé l‟urgence de l‟adoption de la loi électorale
indispensable à la tenue des prochaines élections.
Le Représentant spécial a félicité la Commission Electorale Indépendante et les
dizaines de milliers de personnes chargées de l‟organisation et de la sécurité du scrutin,
pour avoir œuvré à assurer son bon déroulement. Le Représentant spécial a en outre
appelé ceux qui n‟ont pas, jusqu‟ à présent, pris la décision de rejoindre le processus
électoral, de le faire, et de participer activement aux prochaines élections.
III.5.3.2. Le Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT)
Le Comité International d‟ Accompagnement de la Transition a mené avec le
soutien de la communauté internationale, a exprimé sa profonde admiration aux
Congolais qui ont su au travers de toute l‟étendue du pays remplir, avec sérénité, leur
devoir et droit civique en se rendant au scrutin, malgré les énormes défis logistiques qui
ont dû être surmontés et les Nations Unies restent engagées aux côtés des Congolais.
III.3.6 Les actions de la MONUC dans le processus électoral en R.D.C
III.3.6.1. Des défis gagnés par la MONUC en 2003
Depuis sa création en 1999, par la Résolution 1291 du Conseil de sécurité des
Nations Unies, la Mission de l‟Organisation des Nation Unies en République
Démocratique du Congo , expression de l‟engagement de la communauté internationale
à aider le peuple Congolais à retrouver la paix, ne s‟est jamais dérobée devant les
nombreux défis de plus qui ont jalonné son parcours.
Des défis de plus en plus nombreux, exigeants et délicats à relever à l‟approche de
la fin de la période de Transition. L‟année 2005 est sur ce point très significative car elle
151
s‟est achevée par la tenue du référendum constitutionnel qui ouvre la voie aux premières
élections libres du pays depuis l‟indépendance. Des élections, que le peuple congolais
appelle de tous ses vœux, qui devraient aboutir à la mise en place d‟institutions
démocratiques et d‟un nouvel ordre politique.
Pour la MONUC, l‟année 2005 avait commencé par l‟annonce de son engagement
de tout mettre en œuvre pour désarmer les miliciens en Ituri et de ramener la paix dans
ce District qui continue d‟être le ventre mou du processus de pacification du pays depuis
de fin de la guerre. Ce pari a été tenu. La majorité des miliciens est aujourd‟hui désarmée,
certains de leurs leaders sont poursuivis par la justice. Ils devront répondre de différents
crimes qu‟ils ont commis. Plusieurs groupes armés ont même annoncé la fin de leurs
activités.
L‟ituri, malgré quelques poches de résistance, est aujourd‟hui suffisamment en
sécurité. Le district a surpris tout le monde en enregistrant le taux de participation le plus
élevé du pays au référendum constitutionnel des 18 et 19 décembre derniers.
Un autre défi sécuritaire pour la MONUC en 2005 a été le Nord et le Sud Kivu.
Là aussi, les activités des groupes armés ont été très largement réduites grâce à une série
d‟opérations militaires menées conjointement par les forces de la MONUC et les forces
armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Les populations de ces deux provinces ont pu, ainsi prendre massivement part au
référendum constitutionnel.
La réhabilitation du système judiciaire et pénitencier de la RDC fut aussi un défi
pour la MONUC en 2005. La mission a entrepris avec succès un plaidoyer auprès des
autorités politiques congolaises, civiles et militaires, en vue d‟augmenter le nombre de
juges dans les provinces pour permettre aux citoyens d‟accéder à la justice.
152
Elle a aussi participé à l‟organisation de forums pour renforcer les capacités des
juges civils et militaires, car il est clair qu‟il n‟y aura jamais de stabilité sans un système
judiciaire fonctionnel.
C‟est ainsi qu‟il faut comprendre l‟implication de la MONUC dans la formation
et le recyclage de plus de 20.000 policiers et de près de 900 officiers de police
judiciaire
L‟état pitoyable des prisons a également interpellé la MONUC qui, de concert
avec des ONG locales, a fait des interventions ponctuelles en offrant une assistance en
alimentation et en médicaments à certains centres pénitentiaires du pays. Mais il est
évident que cette action relève de la compétence de l‟Etat congolais et celui-ci doit
l‟assumer.
En juillet 2005, lorsque la Commission Electorale Indépendante (CEI) a lancé la
campagne d‟enregistrement et d‟inscription des électeurs, le Secrétaire Général des
Nations Unies a demandé à la MONUC d‟apporter toute son assistance à la réussite de
cette opération.
Un défi majeur pour les services logistiques de la MONUC 318 tonnes de cargo
et des centaines de personnes ont été transportées grâce à 900 vols effectués vers 200
destinations à partir de 4 bases logistiques. Ce fut là une contribution vitale pour la
réussite de cet exercice si crucial pour le développement de la démocratie en RDC.
L‟année 2005, comme toutes les autres années qui ont précédée, a été, certes, une
année de défis pour la MONUC. Sa particularité- ce qui lui donne tout son importance
Es-cet qu‟elle doit être la dernière année de la période de transition politique ? Sa
fin ouvre la voie à de nouveaux horizons politiques pour la RDC et vers une paix
définitive retrouvée et la réalisation des aspirations légitimes du peuple congolais.
153
De nouveaux défis seront encore à relever, mais ils ne devront pas remettre la paix
en question. Ils devront concerner la reconstruction et le développement du pays. Ce sont
là les domaines des défis du futur.
III.3.6.2. Les progrès et les défis du mandat de la MONUC
Au cours de l‟année 2005, la MONUC a continué à mettre en œuvre le mandat qui
lui a été retiré par la Résolution 1565 du 1er
octobre 2004, qui s‟exerce dans le cadre du
Chapitre 7 de la Charte des Nation Unies. L‟appui apporté par la Mission au processus de
paix en RDC est resté complexe et multiforme.
La résolution 1565 du 1er
octobre 2004 à permis d‟augmenter les effectifs de la
MONUC de 5900 personnes auxquels se sont ajoutés 300 soldats pour le Katanga pour
un total supplémentaire dans les Kivu, et de faire usage de tous les moyens nécessaires
pour s‟acquitter de son mandat. Dans ce cadre, la MONUC a rempli son mandat en 2005
en apportant un appui logistique à l‟armée congolaise qui, seule, a la possibilité de
recourir au désarmement forcé des milices.
La MONUC à également pour mandat d‟appuyer le gouvernement d‟union
nationale et de transition, notamment lors de ses opérations de désarmement des
combattants étrangers et de faciliter la démobilisation et le rapatriement volontaire de ces
combattants et leurs dépendants.
La mission doit également contribuer au bon déroulement des opérations
électorales, enquêter sur les violations des droits de l‟homme et apporter conseil et
assistance au gouvernement de transition, notamment dans l‟appui aux commissions
mixtes sur la législation, le processus électoral et la réforme du secteur de sécurité.
Le mandat comprend également des éléments de dissuasion, de protection des
civils, du personnel humanitaire et des Nations Unies, de surveillance du respect de
l‟embargo sur les armes et de rapatriement des groupes armés étrangers.
154
Si au début de l‟Année, la mise en œuvre de certains aspects majeurs de la
transition a enregistré des retards considérables, notamment concernant la réforme du
secteur de sécurité et l‟option des lois essentielles, le processus de transition a progressé
tangiblement et l‟Année a été marquée par l‟enregistrement de plus de 25 millions
d‟électeurs ainsi que par l‟adoption de la plupart des lois essentielles.
En ce qui concerne le programme législatif, au début de janvier 2005, il restait à
examiner les lois sur le référendum, l‟amnistie, le statut de l‟opposition politique, le
financement des partis politiques, le projet de constitution et la loi électorale.
A la fin de l‟année, seule la loi électorale, adoptée en Conseil des Ministres du 25
octobre 2005 reste encore à examiner par la Commission parlementaire mixte.
Par ailleurs, les lois sur le statut des magistrats et le Conseil Supérieur de la
Magistrature, éléments essentiels dans la construction d‟un Etat de droit, doivent encore
être adoptées par le parlement.
Au sein de la Commission parlementaire mixte sur les lois essentielles, la
MONUC s‟est efforcée d‟aider les institutions de la transition à adopter le projet de
Constitution et la loi électorale.
Dans le cadre du rétablissement de l‟autorité de l‟Etat, des nominations dans la
petite territoriale ont tardé à venir et les premiers décrets en ce sens ne sont intervenus
qu‟entre juillet et septembre 2005.
Les dernières nominations ne se sont produites qu‟au cours du mois de novembre
en raison du manque de consensus au sein du gouvernement de transition.
Pendant toute cette période, la MONUC, sur tous ces dossiers, s‟est efforcée
d‟appuyer le gouvernement de transition afin de maintenir le cap et de respecter le
calendrier législatif, notamment en donnant l‟impulsion nécessaire lors des réunions du
155
CIAT, mais également en apportant directement conseil et assistance au gouvernement et
aux autorités de transition, y compris par l‟Appui aux trois commissions mixtes.
A ce propos, 2 commissions mixtes ont eu un réel impact pour faire avancer la
transition il s‟agit des Commission mixtes sur les lois essentielles et sur le processus
électoral.
La MONUC s‟est investie de manière remarquable durant tout le processus de
préparation des élections. Des résultats encourageants ont été obtenus avec
l‟enregistrement de 25 millions d‟électeurs, et ce, en partie grâce à l‟effort logistique
de la MONUC et au soutien de sa Division Electorale à la CEI.
Le travail effectué avec la commission parlementaire mixte sur le processus
électoral a permis de soutenir le rythme et de respecter le calendrier des élections. La
MONUC a mis à la disposition de la CEI ses capacités logistiques sur l‟ensemble du
pays.
Les lois essentielles et la préparation des élections sont les deux résultats positifs
de l‟année. Certes beaucoup reste encore à faire. La loi électorale doit être examinée
par la Commission parlementaire mixte du.
Le référendum organisé les 18 et 19 décembre aura été le premier test tant au
niveau de l‟efficacité opérationnelle que de la volonté des Congolais à avancer de
manière irrémédiable vers la fin de la transition.
Les mêmes résultats positifs n‟ont pas été observés du côté de la réforme du
secteur de sécurité, de l‟intégration de l‟armée et des programmes de DDRRR et
DDR.
Sur le plan militaire, la MONUC, avec le déploiement de deux brigades dans les
Kivu a intensifié au cours de l‟année 2005, ses pressions en conduisant des opérations
156
visant à désorganiser et affaiblir les groupes armés étrangers. Les troupes de la
MONUC dans les Kivu et l‟Ituri ont mené des actions musclées, associant des opérations
de bouclage et de ratissage de zones et soutien logistique aux FARDC.
Un bilan positif en Ituri et au Kivu
En Ituri, il est à noter que les opérations militaires conjointes des FARDC et de
la MONUC ont eu pour conséquence directe d‟améliorer la situation sécuritaire au prix
de la perte de plusieurs Casques bleus. L‟incident le plus tragique fut l‟embuscade au
cours de laquelle neuf Bangladais ont perdu la vie en février 2005.
Après le désarmement de 15 600 ex-combattants, la succession d‟opérations de
bouclage et ratissage de zone semble avoir eu un impact positif sur l‟amélioration de la
sécurité dans le district.
A ce propos, les opérations conjointes de la MONUC et des FARDC (forces
armées de la République Démocratique du Congo) ont permis de juguler les velléités
belligérantes d‟un nouveau groupe rebelle, le MRC (Mouvement pour la Renaissance du
Congo) dont 1000 miliciens ont déposé les armes et se sont rendus après les attaques des
FARDC dans la région minière de Mongbwalu et 210 autres au sud de Bunia alors
qu‟une centaine s‟est enfuie en Ouganda.
Dans les Kivu, le gouvernement de transition a intensifié sa pression militaire à la
fin de l‟ultimatum du 30 septembre 2005 pour le désarmement volontaire accordé par
les pays membres de l‟Accord Tripartite (RDC, Rwanda, Ouganda).
La MONUC a continué, depuis le déploiement au cours de l‟année 2005 de ses
nouvelles brigades au Nord et Sud Kivu, de se concentrer sur l‟identification et la
localisation des milices afin de les encourager à sortir de leur territoire et d‟opter pour
le désarmement et le rapatriement. Les FDLR et les ADF/ NALU, sont particulièrement
visés par le plan des opérations conjointes entre la MONUC et les FARDC.
157
Les opérations militaires conjointes en Ituri et dans les Kivu ont eu un impact
certain quand au retour au calme, en réduisant à sa partie congrue la menace
représentée par les milices en Ituri et, en continuant de restreindre la marge de
manœuvre des groupes armés étrangers dans les Kivu.
Cependant, suite à la Déclaration de Rome du 31 mars 2005 des FDLR de
renoncer à la lutte armée, la MONUC s‟est efforcée de tirer parti de toutes les
possibilités de rapatriement volontaire des combattants FDLR. Parallèlement, la réforme
du secteur de sécurité et l‟intégration de l‟Armée n‟ont pas connu de progrès notable.
Le principal facteur de ralentissement du processus d‟intégration de l‟armée a été
le faible nombre de troupes se présentant aux centres de brassage.
A la date du 24mars 2008 sur les trois phases du plan de brassage, seule la 1ère
phase a été mise en place avec l‟intégration de 6 Brigades sur les 18 prévues.
De plus, la pratique a démontré que 40 à 60% des combattants qui arrivent aux
centres d‟orientation optent pour la démobilisation. Sur ce volet, la MONUC apporte son
soutien, non seulement au niveau logistique pour le déploiement des troupes et lors des
opérations militaires, mais également pour la réforme administrative des forces armées et
l‟élaboration d‟une stratégie de soutien aux neuf brigades prévues pour l‟Est du Congo.
Il faut cependant souligner que les troupes des FARDC restent sous équipées et peu
soutenues. A ce sujet, il est important que le gouvernement assume pleinement ses
responsabilités notamment, suite au déploiement des 6 premières brigades intégrées. Les
FADRC manquent cruellement de soutien en vivres, médicaments, carburants, tenue
militaires, équipement, véhicules… De multiples rapports des droits de l‟homme font état
de violations commises par les soldats des FARDC contre les civils en Ituri, Kivu et
Katanga.
Ces violations entravent sérieusement les efforts visant stabiliser ces zones ainsi
que l‟organisation des élections. En ce sens, la composante militaire de la MONUC a
158
mené des opérations de dissuasion, complétant les activités de contrôle, de plaidoyer
d‟assistance et d‟appui menées par les personnels humanitaires et de promotion des
droits de l‟homme.
Les élections représentent le premier pas vers l‟installation d‟un gouvernement
légitime sur la route de la longue construction d‟une démocratie participative. Elles
permettront de poser les premiers jalons vers une reprise de la confiance du peuple
congolais en ses institutions et ses dirigeants.
Le processus de paix ne pourra aboutir qu‟avec un effort sincère de tous ses
acteurs et au prix d‟un élan national et d‟un soutien continu de la communauté
internationale pour mener bien les objectifs contenus dans l‟Accord Global et Inclusif
l‟intégration de l‟armée, la réforme du secteur de sécurité, le rapatriement des groupes
armés étrangers et la restauration de l‟état de droit dans toutes les provinces de la RDC.
Mener à bien le processus de paix sous entend une réconciliation nationale et le
rétablissement de la sécurité dans tous le pays, en particulier à l‟Est du Congo. Les
élections ne pourront pas apporter toutes les réponses mais donneront, si elles sont
organisées dans les délais prévu et dans des bonne conditions, l‟impulsion nécessaire
pour continuer à recevoir le soutien de la Communauté internationale afin d‟achever les
autres éléments essentiels du processus de paix, préalable indispensable au retour de la
sécurité, de la paix et de la stabilité en RDC.
III.3.6.3. L’appui au processus électoral comme impératif
Les élections en République Démocratique du Congo représentent la plus vaste
opération électorale jamais soutenue par le Département des opérations de maintien de la
paix des Nations Unies.
L‟enrôlement des électeurs et le récent référendum ont connu la participation de
plus de 25 millions de personnes. Grâce au soutien de la communauté internationale et de
159
la MONUC, cette importante opération a été réalisée dans un pays aussi vaste que
l‟Europe occidentale, et dont une grande partie n‟est accessible que par voie aérienne.
En réponse aux besoins d‟une opération qui relève de la gageure, la MONUC a
créé le centre logistique pour les opérations Electorales (CLOE), une unité intégrant
l‟Administration et la Division électorale. Le CLOE a eu un rôle central dans la
coordination de l‟acheminement des matériels et des documents électoraux de Kinshasa
vers 166 sites disséminent à travers les RDC.
Les exigences de cette tâche ont été immenses, et s‟est rapidement étendue pour
inclure 40 sites supplémentaires. Presque tous ces sites n‟ont été accessibles que par voie
aérienne. Le fait que la MONUC dépendait du PNUD pour la fourniture des matériels
électoraux, de la CEI et de la Division électorale pour le plan de livraison en divers
endroits, a constitué une difficulté parmi bien d‟autres.
La distribution a commencé avec le processus national d‟enrôlement des électeurs
en juin 2005. A ce moment là, la MONUC n‟avait reçu aucune ressource
supplémentaire pour apporter son appui à l‟opération.
Au fur et à mesure que celle-ci progressait, les nouvelles demandes ont étiré au
maximum les ressources existantes de la MONUC nécessaires pour l‟exécution de son
mandat. Ainsi, par exemple, de plus en plus d‟avions et d‟autres ressources étaient
réorientés pour soutenir les élections.
L‟enrôlement des électeurs potentiels se poursuivait à travers chaque province
alors que les demandes supplémentaires augmentaient pour répondre à la nécessité de
déplacer les matériels électoraux d‟une province vers une autre. Le calendrier de
l‟enrôlement serré, conduisant souvent à quelques retards dans la livraison et la
prolongation du processus dans plusieurs provinces.
160
Encore une fois, il a été demandé à la MONUC d‟intervenir pour appuyer
simultanément les tâches de distribution des matériels d‟enrôlement et celles destinées au
référendum.
Les phases d’opérations
L‟acheminement des matériels et documents référendaires était initialement prévu
en deux phases .Avant que celles-ci ne commencent, tous les matériels devaient être
ranges dans 40.000 cartons. Cette opération fut achevée en dix jours à l‟entrepôt INCAL
à Kinshasa.
La première phase, prévue du 1er
au 20 novembre, a concerné le matériel non
sensible. La seconde phase, du 21 novembre au 9 décembre, a porté sur l‟acheminement
des matériels et documents sensibles, tels que les bulletins de vote et les listes
électorales.
La première phase a été achevée avec un petit retard dû à des facteurs défavorables tels
que le mauvais temps.
La seconde, par contre, a rencontré plusieurs obstacles, notamment l‟élaboration
tardive des listes électorales et à de fréquents changements des lieux de vote. Ajouté à
cela, une série d‟exigences de dernière minute qui a fait que la seconde phase n‟a pas été
achevée dans les délais.
La MONUC a continué à apporter son soutien à la distribution du matériel
d‟enrôlement dans les Provinces de Bandundu et de l‟equateur, durant les deux
premières phases.
Des problèmes logistiques
Les listes électorales ont posé des problèmes logistiques considérables.
Initialement, toutes les listes devaient être imprimées à Kinshasa. Cependant, cela ne
s‟est finalement pas produit. Seules les listes pour 55 sites, dont celles du Bas Congo, de
161
la Province orientale et d‟autres grandes villes, ont été imprimées à Kinshasa, en raison
de l‟arrivée tardive des imprimantes, ainsi que de la prolongation de la période
d‟enrôlement dans plusieurs Provinces.
Les listes restantes ont été imprimées localement dans les chefs-lieux des
provinces ou directement dans les divers centres de vote. Cette activité cruciale
dépendait de la disponibilité du carburant, des ordinateurs, des imprimantes et des
générateurs électriques dans les divers sites et a nécessité un appui considérable en
termes de coordination et de logistique.
Jusqu‟au moment où la seconde phase était à son point culminant et que la
distribution par la route avait commencé à Kinshasa et au Bas Congo, une situation
inattendue s‟est produite et a menace le bon déroulement du processus électoral. A la
suite de l‟échec, à la dernière minute, de la conclusion d‟un contrat entre le PNUD et un
transporteur commercial aérien, il a été demandé à la MONUC d‟assurer le transport du
personnel de Caritas et des fonds destinés au paiement des travailleurs électoraux et des
frais de fonctionnement de la CEI.
Ceci a constitué une énorme pression sur les ressources de la MONUC déjà très
sollicitées. L‟heureux aboutissement de cette opération délicate a témoigné d‟un
formidable effort d‟équipe et d‟une remarquable flexibilité opérationnelle, permettant le
transport du personnel de Caritas vers 80 territoires en six jours à compter de la première
notification. Alors qu‟elle n‟était pas prévue, cette troisième phase est toutefois devenue
également une occasion pour parachever la distribution des matériels documents
électoraux dont on avait encore besoin en provinces et pour faire face aux fluctuations
dans le nombre des centres de votre.
Les demandes tardives de matériel électoral ou de déploiement de personnel ont
marqué les derniers jours précédant le référendum.
162
A partir de la date de démarrage des opérations d‟enrôlement, la MONUC a
effectué près de 3.800 rotations aériennes. Elle a acheminé plus de 6.000 tonnes de
cargaison et transporté environ 13.000 passagers dans le cadre de non soutien au
processus électoral.
Ce remarquable exploit a été accompli à travers un vaste pays aux infrastructures
limitées, et en dépit souvent de situations potentiellement explosives sur le terrain. C‟est
le cas, en particulier, dans les provinces de l‟Est du pays.
Le soutien au processus électoral a été entrepris en plus d‟autres tâches
essentielles à l‟exécution du mandat de la MONUC, particulièrement le déploiement de
six unités constituées de police et de nombreuses opérations militaires. La MONUC doit
légitimement être fière de son rôle crucial dans le soutien au processus électoral. Cet
effort collectif rendra, bien sûr, possible la participation du peuple Congolais dans les
premières élections démocratiques de leur pays depuis son accession à l‟Indépendance.
III.3.6.4 Le rôle joué par la MONUC dans le processus de paix et sécurité
L‟année 2006 a été une année de nombreuses réalisations pour la Mission de
l‟Organisation de Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC).
Dans le cadre de ses mandats successifs définis par le Conseil de sécurité, la MONUC a
réalisé des activités importantes, notamment dans le processus de paix et de sécurité.
La mission de l‟Organisation des Nations Unies en République Démocratique
du Congo a collaboré avec le gouvernement dans la réforme des secteurs clés tel que la
sécurité, notamment le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation et
Réintégration) et la mise sur pieds d‟une Armée nationale intégrée.
La MONUC a également assuré la sécurité et l‟assistance à la population dans
différentes zones du pays où la situation humanitaire a été qualifiée des plus graves
depuis la deuxième guerre mondiale.
163
L‟une de ces zones, considérée comme le ventre mou de la transition a été l‟Ituri,
où la MONUC a mené de nombreuses activités. Il y a eu de nombreux faits
encourageants dans ce district d‟Ituri (Province orientale) durant l‟année précaire.
Face aux attaques des groupes armés dans les territoires de Djugu et d‟Irumu,
harcelant régulièrement la population locale. La MONUC et les Forces armées de la
République Démocratique du Congo conjointes pour protéger la population civile et
obliger les milices récalcitrantes à désarmer. Parmi plus de 93.023 ex-combattants, dont
27.346 enfants démobilisés enregistrés, des opérations militaires robustes ont en outre
permis le désarmement de 5000 d‟entre eux.
Le 5 juin 2006, le Gouvernement a repris le processus de désarmement et de
démobilisation en Ituri. Au 8 septembre, 4758 miliciens s‟étaient rendus, déposant 2332
armes. Cependant, les difficultés opérationnelles, administratives et financières
rencontrés par la Commission Nationale du Désarmement, de la Démobilisation et de la
Réinsertion (CONADER) ont considérablement retardé le processus de démobilisation.
Près de 800 combattants étrangers ainsi que leurs 700 dépendants ont été rapatriés dans
leur pays d‟origine.
S‟agissant des groupes armés locaux, la MONUC a également continué de
s‟intéresser de près aux deux autres milices présentes en Ituri, le Mouvement
Révolutionnaire Congolais (MRC) de Mathieu N‟Gudjolo et les forces de Résistance
Patriotique en Ituri (FRPI) de Cobra Matat. Le 26 juillet, la MONUC a aidé a organisé
une rencontre entre le MRC et les autorités congolaise, où les deux parties ont débattu de
la fin des hostilités et de l‟intégration du MC aux FARDC.
Au Nord –Kivu et Sud-Kivu
La situation générale au Nord-Kivu reste stable mais fragile en.2006
La présence d‟anciennes brigades non brassées de l‟ex-Armée Nationale Congolaise
(ANC) et leur résistance au déploiement des brigades intégrées restaient un grave sujet de
164
préoccupation. Ayant reçu des rapports selon lesquels le général félon Laurent Nkunda et
d‟anciens partisans de la ligne dure de l‟ANC avaient l‟intention de provoquer des
troubles, et étant donné la menace persistante posée par les groupes armés rwandais et
ougandais, la MONUC a multiplié les patrouilles et surveillé la situation de près pour
éviter toute escalade.
L‟arrivée au Nord Kivu d‟un contingent supplémentaire de brigade
supplémentaire de brigades intégrées a contribué à restreindre encore l‟activité des
milices dans la province et à soulager la 8ème
région militaire mise à rude épreuve.
Cependant, les blocages et les tensions entre les brigades intégrées et les brigades pro
Nkunda concernant leurs zones de responsabilité continuent de poser problème, et la
MONUC surveille de près l‟évolution de la situation.
La MONUC a continué de prendre des mesures dynamiques pour renforcer la
stabilité et la sécurité au Sud Kivu. Les activités des Forces démocratiques pour la
libération du Rwanda (FDLR) et des groupes armés non contrôlés ont diminué
considérablement. Les patrouilles de la MONUC ont amélioré la sécurité de la
population locale et découragé les activités des milices.
Au Katanga
Le Katanga est resté relativement calme sauf dans la région du Nord et du centre
où les groupes Maï Maï restent peu enclins à démobiliser. Le 14 mai2007, le chef Maï
Maï connu sous le nom de Gédéon s‟est rendu, suivi par plusieurs commandants et 750
partisans. Cependant de factions dissidentes continuent de commettre des atrocités,
notamment dans le triangle Pwero – Mitwaba-Manono.
L’Embargo sur les armes
Suite à la résolution 1596 (2005) du Conseil de sécurité, en date du 18 mai 2005,
la MONUC a inspecté un chargement de matériel militaire et d‟élément de connexes,
165
dont des chars, des véhicules blindés de transport de personnel et des munitions, dans le
port de Matadi le 19 juillet 2006.
Le gouvernement n‟avait avisé à l‟avance ni le Comité du Conseil de Sécurité
crée par la résolution 1533 (2004) de l‟arrivée vérifier le type ou la quantité du matériel
militaire, en violation de la résolution.
Les 24 et 25 Août, sans notification préalable, les Forces Armées de la
République Démocratique du Congo (FARDC) ont transféré sept camions chargés de
munitions de Matadi à Kinshasa. Les FARDC ont reconnu que les transferts avaient eu
lieu, mais ont refusé de fournir de plus amples détails.
La MONUC a mené un certain nombre de missions de vérification, et a été
informée à la date du 12 septembre que neuf chars T-55 avaient été livrés au cours de la
nuit, ce qui portait à 12 chars T-55,20 véhicules de combat d‟infanterie et un char de
dépannage, l‟inventaire du matériel militaire stocké à l‟heure actuelle à la base de
soutien logistique de Kinshasa.
En raison des affrontements qui ont eu lieu à Kinshasa entre le 20 et le 22 Août,
cette tendance est très préoccupante.
La Réforme du secteur de la sécurité et Intégration, le Gouvernement avait
constitué 13 de 18 brigades intégrées qu‟il s‟était proposé d‟établir avant les élections. Du
fait de difficultés financières, la mise en place cinq brigades intégrées restantes ont pris
plusieurs semaines de retard.
Les acteurs internationaux se sont largement accordés pour considérer que la
réforme du secteur de la sécurité était un point clef, mais les donateurs doivent encore
harmoniser leurs soutiens au gouvernement en vue de l‟élaboration d‟une stratégie en la
matière. Cela étant, l‟absence de soutien opérationnel avec la MONUC continue de
166
compromettre la capacité des FARDC de maintenir la stabilité suite à ce type
d‟opérations.
C‟est ainsi que le gouvernement et la MONUC ont élaboré ensemble un
descriptif de projet aux fins de réunir auprès des donateurs les fonds nécessaires pour
répondre aux besoins opérationnels immédiats des brigades intégrées menant des
opérations conjointes avec la MONUC.
Parallèlement, la Mission de l‟Union Européenne pour l‟assistance à la Réforme
du Secteur de la de la sécurité (EUSEC) aide le gouvernement à prendre des mesures
pour régler les problèmes financiers et administratifs urgents qui se posent.
Quant à la Réforme de la police et la réforme pénale ; Le groupe mixte de
réflexion sur la réforme et la réorganisation de la Police Nationale Congolaise (PNC) a
formulé à l‟intention du nouveau gouvernement des recommandations sur la réforme et
la restructuration de cette force qui prévoit notamment un décompte des effectifs et des
procédures d‟agrément et de certification des policiers, en vue de l‟inscription au budget
des montants correspondant à leurs salaires et la mise en place d‟un système efficace de
paiement. Plusieurs centaines de juges civils et militaires ont bénéficié d‟une formation
sur leurs responsabilités, l‟éthique et la transparence inhérentes à leur profession. 11.238
officiers de la Police Nationale Congolaise ont été formés à diverses disciplines liées au
maintien de l‟ordre, dont foules, aux lois pénales et aux principes de l‟Etat de Droit.103
III.3.6.5. Tout pour garantir une bonne organisation du premier scrutin
national
Jamais les Congolais n‟ont été aussi proche des élections qu‟en 2005. Cette
conviction du Comité international d‟Accompagnement de la Transition (CIAT) est
désormais plus qu‟une certitude, avec la tenue, les 18 et 19 décembre 2005, du
référendum constitutionnel, et le succès des opérations d‟identification et d‟enrôlement
103
Document source (extraits) : 21ème Rapport du secrétaire général des Nations Unies,
Kofi Annan sur la RDC.
167
qui ont permis à 25 millions d‟électeurs de se faire inscrire sur les listes électorales.
Tout est mis en marche pour permettre au peuple Congolais de choisir, pour la première
fois depuis plus de 40 ans, ses dirigeants, et pour mettre ainsi fin à la crise de légitimité
chronique du pays embarquée dans les plus grandes élections que le système des Nations
Unies n‟ait jamais appuyées au monde, la Mission des Nations Unies en République
Démocratique du Congo (MONUC) est sur tous les fronts, essayant de créer des
conditions d‟une bonne organisation du premier scrutin, national. La MONUC s‟est
impliquée légalement dans le processus électoral Congolais à la demande du président
Joseph Kabila qui a sollicité, en novembre 2003, l‟appui des Nations Unies.
La Résolution 1493 du Conseil de sécurité encourage la MONUC, en
coordination avec les autres organismes ders Nations Unies, les donateurs et les
Organisations non Gouvernementales, à apporter son assistance, durant la période de
transition, à la préparation à la tenue des élections sur l‟ensemble du territoire de la
République Démocratique du Congo… .
Depuis, la Mission des Nations Unies en RDC a pris les dispositions nécessaires
en RDC les autorités nationales en vue de la tenue d‟élections libres transparentes et
démocratique.
Le mandat de la MONUC est clair. Il ne s‟agit nullement d‟organiser les
élections, mais de contribuer au renforcement des capacités institutionnelles au processus
électoral.
La faible capacité institutionnelle de la République du Congo post-conflit n‟est
plus à démontrer. Au sortir de la guerre, il a fallu remettre sur pieds l‟ensemble des
institutions de la république, tout en renforçant leurs capacités, conformément à l‟Accord
Global et Inclusif qui régit la période de transition.
C‟est dans ce cadre que la MONUC et d‟autres partenaires de la Communauté
internationale ont apporté leur expertise et continuent de soutenir la création
168
d‟institutions Républicaines comme la Police et l‟Armée, dans le cadre de la réforme du
secteur de secteur de sécurité en RDC.
Les partenaires internationaux ont fourni des moyens financiers et l‟expertise
militaire. Résultat partiel mais encourageant 17.303 policiers Congolais sur les 18.500
prévus ont été formés, 6 brigades des Forces Armées de la République Démocratique du
Congo (FARDC) ont été déployées.
L‟objectif global de l‟Appui de la Communauté Internationale en matière du
renforcement des capacités institutionnelles du pays est d‟aider la République
Démocratique du Congo à devenir un Etat capable de protéger ses populations et
d‟Améliorer leurs conditions de vie. Pour ce faire, il faut créer des dirigeants.
C‟est là le sens du processus électoral actuel auquel la MONUC apporte son
assistance à travers sa Division Electorale.
La coordination de l‟assistance internationale au processus électoral. La
responsabilité d‟organiser les élections est entièrement dévolue à la Commission
Electorale Indépendante, à laquelle la MONUC et la Communauté Internationale
apportent leur assistance et expertise, l‟Appui technique, logistique et financier. Pour ce
faire, la MONUC a établi en octobre 2003 une Division Electoral een son sein. Avec un
effectif de 130 personnes, elle s‟est attelée au renforcement de la capacité institutionnelle
de la Commission Electorale Indépendante (CEI) en établissant une structure
administrative opérationnelle. Elle a également fourni un appui technique au
gouvernement de transition et au parlement pour préparer et adopter les lois essentielles
nécessaire à la tenue des élections.
Avec d‟autres partenaires, elle a dû mobiliser les ressources financières destinées
au processus électoral, notamment aux besoins logistiques importants.
169
Aujourd‟hui, presque toutes les principales lois essentielles ont été adoptées. Le
cadre législatif a bénéficié du soutien technique de la MONUC qui, à travers le CIAT
Comité International d‟Accompagnement de la Transition, a obtenu que ce cadre
législatif du processus électoral soit conforme aux standards internationaux et
acceptable aussi bien pour les Congolais que pour la communauté internationale qui
fournit l‟assistance technique et financière pour l‟organisation des élections. Ainsi, de
2004 à 2005, la loi organique de la CEI, la loi sur la Nationalité, les règles et procédures
de la CEI, la loi portant Identification et Enrôlement des électeurs, la Constitution, et la
loi Référendaire ont été adoptées et promulguées. Reste à adopter la loi électorale.
III.3.6.5.1. Le Financement
La tâche de mobiliser des ressources destinées à financer l‟ensemble des
opérations électorales revient aux Nations Unies et à la Communauté Internationale.
Depuis juin 2004, les bailleurs de fonds internationaux ont massivement contribué au
fonds commun Basket Fund , et de manière bilatérale, au financement des élections.
Ainsi, le budget global des opérations électorales estimé à 422 millions de dollars a été
entièrement bouclé.
Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a été chargé de
gérer ces fonds, dans le cadre de l‟exécution du projet d‟Appui au processus Electoral au
Congo (APEC). Il travaille en étroite collaboration avec la CEI, la Division électorale de
la MONUC et les partenaires participant au financement du fonds commun, et en
coordination avec ceux qui interviennent de façon bilatérale et multilatérale.
III.3.6.5.2. La logistique
Dans son rapport spécial sur les élections en République Démocratique du Congo
publié le 26 mai 2005, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a indiqué
que les problèmes logistiques étaient le principal défi à relever pour l‟organisation des
élections dans un pays caractérisé par la difficulté logistique de toucher tous les
électeurs, le manque de routes, l‟absence de cartes d‟identité, pas de recensement depuis
170
1984, l‟insécurité créée par des groupes armés dans certaines régions et les tensions
politiques dans d‟autres
Bien que cette tâche soit redoutable , la MONUC a répondu favorablement à la
requête de la CEI concernant la prise en charge des aspects logistiques de l‟organisation
des élections, notamment le transport du matériel électoral de Kinshasa à destination des
145 territoires et 21 villes.
La MONUC a réquisitionné l‟ensemble de sa flotte aérienne disponible et a
obtenu des moyens de transport aérien supplémentaires, y compris 3 avions avions C-
130, 11 hélicoptères de capacité moyenne et 2 hélicoptères Mi-26. La livraison de ce
matériel a nécessité le déploiement d‟environ 400 personnels supplémentaires dont des
volontaires des Nations Unies et du personnel national. Le coût global de la logistique
des opérations électorales est estimé à 103 millions de dollars.
Pour sécuriser les élections, la MONUC a mis à contribution son effectif militaire,
qui est d‟environ 17.000 soldats. Dans certaines régions instables comme le Katanga et le
Kasaï, elle a déployé des troupes et une brigade supplémentaire, ainsi que 216 éléments
de la police civile de la MONUC
Toujours dans la perspective des élections, la MONUC a procédé à la
réorganisation de son déploiement, avec l‟Installation de l‟Etat-major de la Division Est
à Kisangani le 14 février 2005.
Cette division assure la coordination de l‟Action des brigades à de l‟Ituri (4
bataillons) et des brigades Nord et du Sud-Kivu (6 bataillons). Avec ces nouveaux
déploiements, la MONUC a ainsi contribué à l‟instauration d‟un climat favorable à la
tenue des élections en RDC.
171
III.3.6.5.3. Un appui multiforme
Cet appui multiforme des Nations Unies et des partenaires internationaux de RDC
a permis à quelque 25 millions de Congolais de se faire inscrire sur les listes électorales.
9000 centres d‟enregistrement et 40.000 bureaux de vote ont été installés 36.000 à
40.000 agents recenseurs et 160.000 membres des bureaux de vote ont été recrutés.
Par ailleurs, le renforcement électoral passe par des élections inclusives qui
prendraient en compte l‟ensemble des sensibilités politiques du pays. Consciente de cette
nécessité, la communauté internationale n‟a pas cessé d‟appeler au dialogue chaque fois
que des entités politique étaient écartées ou se mettaient elles mêmes hors du processus.
Tous ces efforts menés par la MONUC conjointement avec d‟autres organismes des
Nations Unies et des partenaires internationaux et locaux sont destinés à prévenir les
tensions et à renforcer la confiance afin de minimiser prétextes qui pourront conduire à
la remise en cause du scrutin.
III.3.6.5.4. Exemple de l’ITURI
Au cours de l‟Année 2005, la situation s‟est beaucoup améliorée en Ituri. Les
opérations conjointes des Forces Armées de la République démocratique du Congo
(FARDC) et de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) ont largement
contribué à améliorer la sécurité, la paix et la tranquillité dans la plupart des cités et
localités du District, en marge des élections prévues avant le 30 juin 2006.
Les FARDC appuyées par les contingents de la MONUC ont régulièrement
mené des activités de surveillance, de bouclage et de ratissage de zones, menant au
démantèlement des forteresses et quartiers généraux des milices notamment au Nord et
au Sud de Bunia. Ces actions ont permis l‟arrestation de nombreux chefs de bandes
armées, de gangsters, de coupeurs de route et de bandits de tout acabit. Les plus
importantes opérations ont été menées dans des zones comme Mongbwalu, Komanda,
Boga, Similiki, Medhu, Talolo, Bavi, Avimi, et Songolo, en prévision du référendum
organisé les 18 et 19 décembre 2005 et des élections générales (présidentielles) prévues
172
avant le 30 juin 2006. Les opérations communes menées par la MONUC et les FARDC le
long des rives Sud du Lac Albert ont notablement découragé le transport illicite d‟armes
par cette voie.
De nombreuses milices se sont rendues à la MONUC et aux FARDC au cours
des mois de septembre, d‟octobre et de novembre. Le nombre de ces milices est estimé à
près d‟un millier de combattants dont près de 200 enfants associés aux groupes armés et
qui ont été soustraits de leurs rangs.
D‟importantes quantités d‟armes ont été récupérées ou saisies par les FARDC et
la MONUC. Aujourd‟hui, plus de 16.000 combattants, toutes factions confondues, ont
résolument désarmé et plus de 5.000 enfants associés aux groupes armés ont été remis
dans le circuit normal de la vie civile en Ituri.
La Commission Nationale de Démobilisation et de Réinsertion (CONADER) est
en charge du paiement des indemnités de démobilisation aux ex-combattants.
Les zones d‟évolution, d‟opération et de manœuvre des milices armées se sont
rétrécies comme peau de chagrin. Ce qui a conduit bon nombre d‟entre elles à choisir la
voie du désarmement et de l‟intégration dans l‟armée ou dans la vie civile. Les ex-
combattants qui ont opté pour la vie militaire sont envoyés dans des camps de brassages
disséminés un peu partout dans le pays notamment à Kisangani, Kitona et Kamina.
Ceux qui ont décidé de rejoindre la vie civile sont mis à la disposition de la
CONADER pour des travaux d‟intérêt communautaire. Ainsi, des Agences du système
des Nations-Unies et des ONGS présentes en Ituri ont mis en place, progressivement, des
projets générateurs de revenus au profit des ex-combattants ateliers de confection de
vêtements, de réparation de motocyclette, de couture, de coiffure etc.
D‟autres projets sont mis en œuvre avec les ex-combattants notamment la
construction et la réhabilitation des routes et des ponts. Un programme de réinsertion
173
rapide a touché plus de 6.000 ex-combattants dans les localités où ils se sont installés.
Plus de 120 microprojets, représentant au total 3,5 millions de dollars, sont en cours en
Ituri.
Quelques 100.000 réfugiés qui avaient fui les zones de conflits inter ethniques,
inter milices, ou les combats intenses entre les FARDC appuyées par la MONUC et les
bandas de groupes armés, sont revenus petit à petit dans leurs localités et se sont fait
enregistrer et enrôler en Ituri. La majorité de ces populations déplacées avaient fui vers
l‟Ouganda ou étaient dans des camps de déplacés dans les cités de Bunia, Fataki, Tche,
Gina, Tchomia, Nizi etc.
C‟est cette situation de paix et de tranquillité retrouvées qui a permis la bonne
tenue du processus d‟inscription et d‟enrôlement des électeurs. Ce processus avait
démarré le 25 juillet et s‟est achevé le 25 octobre. La Commission Electorale
Indépendante (CEI) avait estimé le potentiel électoral à plus de 1600.000 personnes en
Ituri. La CEI en a enregistré plus de 1300 000 électeurs inscrits soit plus de 86 % des
estimations.
Ce fut une gageure pour arriver à un tel record du fait que le défi était important.
Peu de gens croyaient en la capacité de l‟Ituri de parvenir à un tel record. Mais c‟est
chose faite, le succès revient aux efforts déterminés de la MONUC contre les milices, et
aux campagnes de sensibilisation pour convaincre la population déjà confiante, et lasse
de plusieurs années de guerre de s‟en désolidariser.
Les préparatifs pour la tenue du référendum constitutionnel en Ituri se sont
déroulés dans de bonnes conditions. De nombreuses activités de sensibilisation et
d‟explication du processus référendaire et de la constitution ont été menées
conjointement par la MONUC et la CEI.
Partout en Ituri, la MONUC et la CEI ont tenu des séances de conscientisation
et de sensibilisation dans les quartiers des cités et des localités en présence des chefs de
174
quartier, chefs d‟avenue et des résidents. Des séances de travail ont été tenues avec les
responsables des parties politiques représentés en Ituri pour les éclairer sur le
référendum et le projet de Constitution de la RDC. Le nombre total des bureaux prévus
pour l‟Ituri était de 2367.
Des sessions de formation des formateurs (99) ont été organisées, afin d‟assurer la
formation de plus de 200 présidents de bureaux de vote qui à leur tour ont formé plus de
11.500 agent recrutés pour les besoins du référendum sur le projet de Constitutions de la
RDC.
Un dépliant sur les questions fréquemment posées sur le projet de Constitution de
la RDC a été distribué à la population pour l‟aider à comprendre pourquoi elle allait
voter.
La Brigade de l‟Ituri de la MONUC a pour sa part assuré la sécurité du matériel
référendaire de Bunia jusqu‟aux localités destinataires par voie aérienne, en
collaboration avec les FARDC et la police d‟Intervention rapide (PIR). Selon le cas, la
Brigade de la MONUC a aussi garanti l‟escorte et le convoi du matériel électoral par
voie terrestre.
La police de la MONUC, la Police nationale congolaise (PNC), la CEI, la section
Election de la MONUC et toutes les personnes concernées par la sécurisation des
bureaux de vote se sont régulièrement réunies pour dégager les stratégies à mettre en
place avant la tenue du scrutin référendaire du 18 décembre 2005.
La Police de la MONUC a formé à Bunia 160 policiers sur les techniques de
contrôle du mouvement des foules et de maintien de l‟ordre.
L‟action de la MONUC aux côtés des FADRC a beaucoup contribué à restaurer
petit à petit l‟autorité de l‟ Etat sur l‟ ensemble du District de l‟ Ituri au grand bénéfice de
175
la population locale On s‟achemine en 2006,,assurément vers des élections sécurisées et
sereines et ce, au grand dam des détracteurs et des va-t-en guerre.
III.3.6.5.5. L’Etat de droit : un apport considérable au processus électoral
Un grand pas été franchi le 18 décembre 2005 avec la tenue du référendum sur le
projet de constitution de la République Démocratique du Congo. Les élections vont
finalement avoir lieu et par la volonté du peuple Congolais, un gouvernement va être
constitué. Mais il n‟ y a pas qu‟une préparation logistique pour organiser des élections. Il
faut aussi une préparation juridique, à laquelle contribue l‟ Unité Etat de Droit de la
MONUC.
Les élections doivent se dérouler selon les lois. Il y en a plusieurs, telles que le
projet de Constitution, la loi référendaire et, bien entendu, la loi électorale. Il est
impératif que cette législation s‟appuie sur les critères internationaux. Autrement,
comment organiser des élections libres et crédibles Pour y parvenir, l‟Unité Etat de Droit
de la MONUC, en participant au Comité Technique sur la Législation Essentielle, donne
un point de vue juridique, afin que le Parlement puisse s‟appuyer sur une législation
conforme aux normes internationales.
Qu‟est-ce que qui est également nécessaire pour rendre des élections crédibles ?
Des élections transparentes et équitables sont liées au respect des droits des individus ou
des groupes d‟individus.
Qui a le droit de voter ? Qui est éligible en tant que candidat ou parti politique ?
Alors que c‟est la loi qui peut répondre à ces questions, dans chaque pays, même
les plus développé, il y a toujours des problèmes pratiques à résoudre, d‟ où la mise en
place d‟ un système sûr pour prévenir et gérer les conflits électoraux.
176
Déjà en février 2005, l‟ Unité Etat de Doit de la MONUC a identifié des
faiblesses dans les mécanismes de résolution des contentieux électoraux. Apport
considérable.
Afin d‟appuyer le processus électoral, l‟Unité Etat de Droit de la MONUC a
participé à la rédaction des termes de référence d‟une étude sur l‟appui technique pour la
résolution des contentieux électoraux. A la fin du mois de novembre 2005, l‟Unité Etat de
Droit avait présenté un rapport et recommandé la poursuite des efforts internationaux
dans le domaine de la résolution des contentieux électoraux, en particulier un
renforcement des capacités techniques des magistrats supérieurs.
La population d‟un pays sortant d‟une situation de conflit va voter afin d‟élire un
gouvernement qui contribue au bien-être du peuple en lui assurant sécurité et stabilité.
Non seulement le peuple veut se nourrir, mais il a aussi besoin de justice. Aujourd‟hui, la
justice ne fonctionne pas ou mal un nouveau gouvernement échouera dans ses objectifs
s‟il ne s‟engage pas à rétablir une justice et un système pénitentiaire pour lutter contre
l‟impunité qui règne dans le pays.
A cet effet, l‟Unité Etat de Droit de la MONUC est en contact permanent avec les
autorités du gouvernement de transition et la communauté internationale des bailleurs de
fonds afin d‟accélérer la processus de réforme du secteur de la justice.
Les efforts de la MONUC ont porté principalement sur la sécurisation du
référendum et des élections de 2006. Pour rendre ces efforts fructueux et durables,
l‟accent a été mis sur une complète réhabilitation de la justice civile et militaire.
Le système judiciaire, aussi bien que le système pénitentiaire, sont dans un état
déplorable et ne reçoivent pratiquement aucun appui financier de l‟Etat. Les tribunaux,
manquent d‟équipement de base (locaux, mobilier, machines à écrire, registres, papier,
crayons,), et la majeure partie de la population ne peut accéder aux services de la
177
justice en raison du manque de tribunaux et de magistrats ; les détenus meurent dans les
prisons de la RDC car l‟Etat ne fournit ni les vivres nécessaires, ni les soins médicaux.
Afin de remédier à cette situation, l‟Unité Etat de Droit de la MONUC, qui est un
membre actif du Comité Mixte Congolais / International de suivi du programme Cadre
de la Justice, établi en novembre 2005 a participé à l‟incorporation d‟éléments relatifs à
la justice dans le plan d‟Action Humanitaire. Elle espère ainsi recueillir d‟importantes
contributions de la part des bailleurs de fonds.
L‟Unité Etat de Droit a aussi mis en œuvre des projets de moins grande
envergure mais importants, tels que la réhabilitation des prisons à Kinshasa et Kisangani.
La formation continue des magistrats dans le domaine juridique est également importante
et tient une place prépondérante dans la liste des priorités de l‟Unité Etat de Droit.
En partenariat avec les ministères de la justice et de la défense, l‟Unité a appuyé
l‟organisation et l‟animation de séminaires sur l‟éthique professionnelle et la
responsabilité à l‟intention des magistrats civils et militaires de Kisangani et Matadi.
L‟Unité va continuer à appuyer ce type de séminaire dans d‟autres villes du pays.
L‟Unité Etat de Droit travaille également dans le domaine de la prévention des crimes.
De nombreux crimes contre les populations civiles sont perpétrés par les
militaires. En partenariat avec le Ministère de la Défense, et en collaboration avec
d‟autres sections intéressées de la MONUC, l‟Unité se propose d‟organiser des
séminaires de vulgarisation des codes judiciaires et pénaux militaires à l‟intention du
personnel militaire dans les camps de brassage de tout le pays.
Les élections sont le moteur qui donne la possibilité à une population d‟accéder à
une vie meilleure. Elles devront avoir lieu. Beaucoup d‟énergie devra être déployée pour
soutenir le nouveau gouvernement pour qu‟il prenne conscience des principes d‟une
178
bonne gouvernance et reconnaisse sa responsabilité vis -à- vis du peuple Congolais. En
gardant à l‟esprit que la justice relève de l‟Etat et que les efforts internationaux pour
résoudre les problèmes du dysfonctionnement judiciaire et pénitentiaire ne pourront être
durables que si les autorités locales respectent les principes de bonne gouvernance.
III.3.6.5.6. L’engagement de la police civile dans la sécurisation des Elections
Contribuer à l‟ instauration d‟ un Etat de Droit en République Démocratique du
Congo par la mise en place d‟une Police opérationnelle, respectueuse des libertés
fondamentales et des Droits de l‟Homme, telle a été et demeure la mission essentielle de
la composante police de la MONUC longtemps limité dans ses missions à la seule
formation des policiers Congolais dans l‟Est du Pays d‟abord, puis dans le reste du
territoire national la Police de la MONUC a vu, au fil du temps, ses activités se multiplier
et se diversifier.
Le Décret N°05/026 du 06 mai 2005 du Président de la République, Joseph
Kabila, portant Plan Opérationnel de Sécurisation du Processus Electoral en confiant
expressément à la Police Nationale Congolais (PNC) la responsabilité première de la
sécurité lors des élections, a également prévu l‟implication opérationnelle de la Police/
MONUC.
Celle-ci a d‟ailleurs activement participé à l‟élaboration du document qui est
moins un Plan Opérationnel qu‟un Cadre d‟ Orientation Générale pour la sécurisation
des élections en République Démocratique du Congo. Après avoir identifié et analysé les
difficultés que la PNC doit surmonter pour faire face à sa mission, la Police de la
MONUC a élaboré un concept d‟opération basé essentiellement sur la formation, le
conseil technique et depuis un certain temps, l‟aide à l‟élaboration des plans
opérationnels.
Les stratégies et actions de formation dans le cadre du processus de sécurisation
des élection, le rôle de la police de la MONUC a été clairement défini il s‟agit
principalement de former les policiers territoriaux congolais qui seront chargés de la
179
surveillance des bureaux de liaison et des 9000 centres d‟enregistrement et de vote,
répartis dans les 166 Districts et grandes villes que compte la RDC.
Pour ce faire, l‟option de former des formateurs congolais a été retenue et un
Programme Minimal de Recyclage (PMR) à l‟usage de tous les policiers congolais a été
élaboré et enseigné au plus grand nombre d‟entre eux par le biais de formateurs congolais
préalablement formés par les officiers de la Police de la MONUC.
Cette formation de base qui a démarré le 06 juin 2005, a porté sur des
connaissances élémentaires que tout policier congolais devrait nécessairement posséder à
l‟échéance électorale la déontologie et l‟éthique professionnelle l‟organisation de l‟Etat,
la Constitution et la loi électorale le rôle de la Police dans le cadre de la sécurisation des
élections des notions de droit pénal et de procédure en rapport avec les élections.
Concomitamment, des sessions de recyclage ont été organisées à l‟intention des
unités d‟intervention dans le domaine du maintien et du rétablissement de l‟ordre
républicain. D‟autres institutions et pays étrangers, en liaison avec la Police de la
MONUC participent aussi à la formation de la PNC dans des domaines spécifiques ce,
dans le cadre d‟accords bi et multilatéraux avec la DC. Il s‟agit l ‟Afrique du Sud et de l
‟Angola.
La police de la MONUC, avec l‟accord de la hiérarchie de la Police Nationale
Congolaise, a déployé des conseillers techniques tant auprès de l‟Inspecteur Général
qu‟auprès des Inspecteurs Provinciaux de la PNC pour leur fournir des orientations
stratégiques et une assistance technique aux fins de les aider à faire de la PNC une
institution moderne, opérationnellement efficace et respectueuse des droits de l‟homme.
Aussi les officiers de la Police de la MONUC effectuent ils des visites
quotidiennes dans les unités de Police pour s‟enquérir de leur façon de travailler et leur
prodiguer des conseils pour le respect des normes.
180
L‟on pourrait inclure dans ce volet assistance technique la représentation de la
Police de la MONUC dans les structures créées par la décret portant Plan Opérationnel de
Sécurisation du processus Electoral.
Le décret n°05/026 du 06 mai 2005 portant Plan Opérationnel de Sécurisation du
Processus Electoral en confie l‟exécution à une structure Politico Administrative, une
structure opérationnelle et à la structure propre à la Commission Electorale Indépendante.
Si au niveau provincial et local, le décret ne le prévoit pas expressément, au
niveau National, le Commissaire de la Police de la MONUC dans le Groupe Technique
pour la Sécurisation du processus électoral (GTSE en sigle) lequel est adjoint au
Comité de Pilotage pour la Sécurisation des Elections.
En référence au décret susmentionné, la Police de la MONUC s‟est fait
représenter dans toute la structure opérationnelle de sécurisation du processus électoral,
aux niveaux tant national, provincial que local.
Il s‟agit du Centre National des Opérations (CPO) présidé par l‟Inspecteur
Général de la PNC, du Centre Provincial des Opérations (CLO) présidé en principe par
le commandant du District de Police.
Ainsi, en tant que membre à part entière des différentes structures opérationnelles
chargées de la sécurisation du processus électoral, la Police de la MONUC a aidé l
‟Inspecteur Général et les inspecteurs provinciaux de la PNC à mettre au point
respectivement, un Plan National et des Plans Provinciaux de sécurisation du processus
électoral.
L‟implication de la Police de la MONUC dans les structures opérationnelles de
sécurisation des élections a été d‟autant plus opportune que l‟immensité du pays et
l‟absence de moyens de communication affecte sérieusement la coordination des
181
opérations d‟ensemble et la célérité dans la transmission des instructions et
renseignements opérationnels.
Déployée dans les 11 chefs lieu de provinces, la Police de la MONUC a, à
travers ses différents chefs de secteurs, permis de remédier à la difficulté. C‟est par son
canal que les différents plans provinciaux des opérations ont pu parvenir au Centre
National des Opérations pour étude. C‟est aussi elle qui a suscité des réunions des centres
provinciaux des opérations et centrex locaux des opérations qui connaissaient une
certaine léthargie. C‟est encore elle, grâce à une liaison étroite avec la Division
Electorale de la MONUC, qui a souvent permis d‟anticiper certaines dispositions dont
l‟efficacité s‟accommodait mal d‟une quelconque lenteur.
Conscient de l‟apport inestimable de la Police de la MONUC dans la
sécurisation du processus électoral en DC, l‟Inspecteur Général de service, tous ses
inspecteurs provinciaux à collaborer étroitement et franchement avec les représentant de
la Police de la MONUC et à faire preuves d ‟initiatives heureuses et concertées .
Rétrospective militaire Consolidation de la sécurité, une priorité
L‟année 2005 restera une année déterminante pour la Mission de l‟Organisation
des Nations Unies au Congo, marquant la volonté de restaurer la sécurité pour faire
aboutir le processus électoral.
L‟amorce est intervenue quelques mois avant, en octobre 2004. La résolution
1565 du Conseil de sécurité a dessiné une nouvelle architecture pour la MONUC,
permettant la mise en place en février 2005 d‟un état Major divisionnaire à trois
brigades capables d‟assurer leur propre soutien autant la volonté que celle de faire
aboutir le processus électoral.
L‟action en matière de sécurité peut être divisée en trois grandes parties
complémentaires servant un objectif prioritaire les élections.
182
Le premier volet a été un renforcement de l‟action militaire. La première phase
des opérations a eu pour théâtre l‟Ituri. La situation était particulièrement préoccupante
au début de l‟année car les combats entre groupes armés entraînaient le déplacement de
milliers de personnes. Puis les opérations se sont renforcées et rapidement étendues aux
deux Kivu. Tout en maintenant une forte pression sur les milices de l‟Ituri, l‟effort s‟y
est porté à partir de févier 7300 soldats des bataillons indien et pakistanais furent
engagés, principalement contre les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda
(FDLR).
Entre mars et juillet, les opérations prirent une forte pression sur les milices de
l‟Ituri, l‟effort s‟y est porté à partir du 1er
juillet, les opérations de coercition et
démonstration de force furent lancées au cœur du dispositif des FDLR.
Les résultats sont éloquents mais insuffisants faute de pouvoir occuper le terrain
après ces opérations de cœrcition ,mais insuffisants faute de pouvoir occuper le terrain
après ces opérations.
Le deuxième volet est l‟entrée en lice de l‟armée congolaise : depuis 1er
juillet
2005, des soldats des Forces Armées de la République Démocratique du Congo
(FARDC) participent activement à des opérations conjointes avec les Casques bleus.
Marque tangible du rétablissement de l‟autorité de l‟Etat dans les territoires éloignés, les
FARDC on peu gagné en autonomie opérationnelle et obtiennent des succès
encourageants contre les forces négatives.
Le troisième volet est l‟enregistrement des électeurs. Dans un pays où l‟Etat de
droit reprend progressivement place, plus de 25 millions d‟électeurs ont obtenu leurs
cartes d‟électeurs sans incidents.
La situation actuelle, certes sous contrôle pour l‟ensemble de la RDC, nécessite de
poursuivre les efforts dans la partie orientale du pays. Si en Ituri la menace d‟opérations
183
importantes et coordonnées des milices est désormais écartée, de petits groupes armés
s‟adonnant au grand banditisme entretiennent ponctuellement l‟insécurité.
D‟autre part, malgré la déclaration de Rome du 31 mars 2005, faite par le
président des FDLR, le nombre de combattants étrangers volontaires au rapatriement n ‟a
pas sensiblement augmenté dans les deux Kivu. Enfin, le nord Katanga vit sous la
menace des milices extrémistes Maï Maï opposées au processus de brassage.
Malgré tout, le bilan que l‟on peut faire de l‟année2004 fait ressortir une évolution
irréversible vers la paix et la transition en RDC. L‟avenir proche passe par un
renforcement de l‟action des pouvoirs publics congolais dans conduite du processus.
III.3.6.5.7. La Consolidation des acquis dans la formation et la sécurité Électorale
L‟année 2006 a été pour la Police/ MONUC, celle de la poursuite et de
l‟intensification des action entreprises pour la tenue dans l‟ordre et dans un
environnement sûr des élections libres et démocratiques, le respect et la promotion des
droits de l ‟Homme, la réforme et la réorganisation de la Police Nationale Congolaise
(PNC).
Il s‟agissait pour la Police/ MONUC de rendre la Police Congolais apte à faire
face à la mission de sécurisation du processus électoral dont le monopole lui a été confié
par le décret présidentiel n° 05 /026 du 06 mai 2005, processus portant plan de
sécurisation du électoral.
Dans le cadre de son nouveau concept d‟opérations, la Police/ MONUC a
continué de renforcer les capacités de la PNC. Elle a, pour ce fait, poursuivi sa
participation active aux travaux du Groupe Technique de Sécurisation des Elections
(GTSE), du centre National des Opérations (CNO) de onze Centres Provinciaux des
Opérations (CPO) et de huit Centres locaux des Opérations (CLO).
184
A ces activités d‟assistance à la planification des opérations de sécurisation se
sont ajoutées, à l‟approche des échéances, celles non moins importantes, relatives à la
réception et à l‟acheminement aux unités destinatrices, des équipements individuels et
collectifs financés par le basket fund et mis à la disposition de la Police Nationale
Congolaise par le GTSE.
Dans le cadre de l‟aide à la sécurisation des élections présidentielle et législative
et après avoir tiré les leçons des précédentes étapes du processus électoral, enrôlement et
référendum constitutionnel, et s‟être remise à niveau à travers des réunions et séminaires
de travail, la Police/ MONUC s‟ est ensuite attelée à redynamiser les structures
opérationnelles (CPO, CLO) dont la plupart étaient en léthargie post référendaire.
Aux côtés de la Police Nationale Congolaise, elle a non seulement aidé ses
responsables à élaborer les plans et ordres d‟opérations mais elle s‟est aussi impliquée
dans leur mise en œuvre pour une bonne couverture sécuritaire des scrutins présidentiel
et législatif National.
La collaboration entre la Division Electorale de la MONUC et le Centre National
des Opérations de la PNC a permis à la Police/MONUC d‟avoir une vision globale des
attentes respectives et d‟aider la Police Nationale Congolaise à anticiper ses dispositifs. Il
s‟agit du déploiement des équipements individuels et collectifs de la Police Nationale
Congolaise, du nombre des bureaux de vote, ou plan de déploiement du matériel
électoral.
La Police/MONUC a ainsi été mise à contribution pour répondre à la nécessité
d‟étendre la présence de la mission aux 166 territoires et villes dans un souci de
transparence et d ‟efficience du processus. 2000 officiers, soit 60 % de ses effectifs ont
été mis à la disposition de la Division Electorale de la MONUC pour servir en qualité
d‟officiers électoraux, dont 88 lors du premier tour et 112 lors du deuxième tour des
élections présidentielle et législative.
185
Ces officiers avaient mission d‟appuyer les préparatifs logistiques des élections, y
compris durant le scrutin, de participer aux travaux des Centres Locaux de Compilation
des Résultats (CLCR), essentiellement dans les postes de centralisation et d‟apurement
des résultats.
Il leur avait aussi été demandé de procéder dans la mesure du possible, à une
évaluation complète de la police locale et d‟assister cette dernière dans la mise en place
du dispositif de sécurisation du processus électoral, notamment dans l‟escorte des
matériels électoraux et la garde statique des bâtiments sensibles de la CEI bureaux de
vote et de dépouillement.
La satisfaction unanime résultant des bonnes prestations de la PNC lors des
opérations référendaires (enrôlement et inscription sur les listes électorales), tout en
aiguisant les envies de la hiérarchie policière congolaise d ‟étoffer ses effectifs pour les
scrutins présidentiel et législatif, a encouragé la Police /MONUC à poursuivre et même à
diversifier ses actions de formation en synergie avec d‟autres intervenants de la
Communauté Internationale (Union Européenne, Angola, Afrique du Sud, l‟Agence
Japonaise de Coopération Internati0nale (JICA).
Ainsi, la Police/MONUC a mis en place un Programme Minimum de Recyclage
(PMR) pour les agents des unités territoriales, pour la garde les bureaux de vote des
unités territoriales d ‟intervention pour le Maintien et le rétablissement de l ‟ordre Public
(MROP) des agents de renseignement et des Officiers de Police Judiciaire (OPJ).
Le plan global de formation approuvé en décembre 2005 par le Comité de
Pilotage pour la Sécurisation des Elections avait prévu de former 14.189 policiers
territoriaux. Mais, compte tenu des circonstances, seulement 3399 policiers sont pouvoir
être formés dans ce cadre. Il convient de noter par ailleurs que la Police/ MONUC a
recyclé en dehors du plan et de ses financements, avec ses moyens propres, plusieurs
milliers d‟autres policiers territoriaux, indique le rapport annuel de la Police/ MONUC.
186
Ainsi, entre 2005 et 2006, 28.135 policiers territoriaux ont été recyclés au
Programme Minimum par la Police / MONUC appuyée par les 1.208 formateurs relais
congolais qu‟elle avait préalablement formés à cet effet, dépassant ainsi largement
l‟objectif initial de 18.500 Policiers prévu dans le rapport spécial du 26 mai 2005 du
secrétaire Général des Nations Unies et repris dans le plan national de formation.
En ce qui concerne les unités territoriales d‟intervention de la PNC, 5.778
policiers d‟intervention dont 308 femmes ont pu ainsi être recyclés en 2006, portant ainsi
à 8.996 le nombre des effectifs entraînés dans le cadre du Maintien et le rétablissement
de l‟Ordre Public (MROP) par la Police /MONUC de 2002 à 2006. Des sessions de
formation initiale de groupes Mobiles d ‟Intervention ont permis de former 666 policiers
à Kisangani.
Parallèlement, les Unités de Police Formées (FPU) bangladaises, indiennes et
sénégalaises ont effectué des exercices communs de patrouille de sécurisation avec des
Groupes Mobiles d ‟Intervention (GMI) à Kinshasa, Kisangani, Kananga et Lubumbashi.
Ainsi, 7.896 policiers auront suivi en 2006, une formation initiale, continue ou
spécialisée en maintien de l ‟ordre. Parlant des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) et
des Agent de Renseignement, la Police/ MONUC et la communauté internationale ont
aussi recyclé 1.063 Officiers de Police Judiciaire (OPJ) et 1.897 agents de renseignement,
la Police MONUC et la communauté internationale ont aussi recyclé 1063 Officiers de
Police Judiciaire et 1.897 agent de renseignement.
Ainsi près de 53.000 Policiers de la PNC ont été formés et/ou recyclés par la
Police/MONUC en collaboration avec ses partenaires de la communauté internationale.
Au delà de la sécurisation du processus électoral qui a été une réussite en 2006, la
Police /MONUC envisage de soutenir la réforme et la réorganisation de la Police
Nationale Congolaise. A cet effet, le Commissaire de la Police civile/MONUC Daniel
Cure, soutenu par le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour
la RDC, William Swing, a initié et suscité la création d ‟un Groupe Mixte de réflexion
187
sur la réforme et la réorganisation de la PNC (GMRRR) en vue de plaider pour la mise
en place d ‟un Comité de suivi de la réforme de la Police (CSRP).
La Police/MONUC continue de tout mettre en œuvre pour l ‟avènement en RDC
d ‟une police professionnelle, légaliste, compétente, et en mesure de remplir sa mission,
dans le respect des normes minimales en matière des droits de l ‟Homme.
Rappelons que la Police/ MONUC a vu le jour le 15 juin 2001 en application de la
résolution 1355 et conjointement avec le paragraphe 98 du rapport Spécial du Secrétaire
Général du 8 juin 2001. Elle était connue jusque-là sous l ‟appellation CIVPOL
abréviation de Civilian Police en anglais ou Police Civile en français. Elle est
devenue récemment Police/MONUC, à la suite des mutations intervenues à la Division
de la Police du Département des Opérations de Maintien de la Paix et surtout pour
mieux refléter ce qu ‟elle est en réalité.
A la date du 14 octobre 2005, la Police/MONUC comptait dans ses rangs 284
officiers originaires de 20 pays différents et qui sont déployés dans les villes suivantes
Bukavu, Bunia, Kalemie, Kananga, Kindu, Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi, Matadi,
Mbandaka et Mbuji-Mayi et dans 4 sous secteurs Beni, Butembo, Mahagi et Uvira.
III.3.6.5.8. La Mise en œuvre de l’essentiel de ses moyens logistiques pour
soutenir le processus électoral
La MONUC a mise en œuvre l‟ensemble de ses moyens pour pouvoir appuyer la
Commission électorale indépendante. Elle a réduit ses activités sur le territoire congolais
pour qu ‟aussi bien les véhicules, les avions et les hélicoptères soient mis à la
disposition de la CEI. « La Commission électorale bénéfice également de l‟assistance de
nos Casques bleus », a déclaré lors du point de presse hebdomadaire, le Directeur de la
Division de la MONUC, M. Ali Diabaté.
Au plus haut au niveau de la Mission, chacun est engagé pour assister la CEI dans
le processus électoral, en particulier sur le plan logistique, a poursuivi Monsieur Diabaté
188
avant de préciser que grâce au soutien logistique de la Mission onusienne en RD Congo,
100% du matériel électoral a été déployé dans la provinces du Bas Congo où les
opérations ont commencé. Dans la province orientale, au niveau des territoires, c‟est
90% du matériel qui a été acheminé.
L‟opération d‟identification et d‟enrôlement traîne à l ‟intérieur du pays
contrairement à ce qui s ‟est passé à Kinshasa , a cependant observé, le Directeur de la
Division électorale. La raison essentielle réside dans l‟immensité du territoire de la RDC
et le manque d‟infrastructures. L‟acheminement du matériel électoral des territoires et des
villes vers les 9.000 centres d‟enregistrement est difficile , a éclairé Diabaté.
Au chapitre des activités militaires, le Porte-parole militaire de la MONUC, le
Lieutenant-colonel, Patrick Hubert a indiqué que l‟ensemble des opérations militaires se
poursuivent dans l‟Est de la RDC avec des contrôle de zone et des missions de
reconnaissance dont certaines en hélicoptères. Les opérations conduites actuellement
sont de deux types. Elles sont conduites soit par des Unités de la MONUC, soit de
manières, a ajouté avec les FARDC.
Des Casques bleus de la brigade du Nord Kivu ont été déployés à Nyamilima. La
présence des troupes de la MONUC va permettre de sécuriser quelques 80.000 personnes
vivant dans l‟Est localités du territoire de Rutsuru , a ajouté la Porte parole adjointe de la
MONUC, Madame Rachel Eklou Assogbavi.
D ‟autre part, la Porte parole adjointe de la MONUC a noté que la police de la
MONUC a participé à la formation de 900 policiers congolais. Les cours sont concentrés
sur 4 modules consacrés à la déontologie policière, l‟organisation de l‟Etat, le rôle de la
police durant le processus électorale et les infractions à la loi sur l‟identification et l
‟enrôlement des électeurs. Les cours sont dispensées par des formateurs congolais, qui
ont été formés par la police de la MONUC, a notamment informé, Madame Rachel
Eklou Assogbavi.
189
Depuis octobre 2004, plus de 11.500 réfugiés congolais sont rentrés spontanément
vers leurs zones d ‟origine au Sud Kivu, la plupart d ‟entre eux venant d ‟asile de la
Tanzanie. Le HCR a même constaté une forte accélération des retours spontanés aux
mois de juillet et août, avec plus de 1.000 rapatriés au cour de la première semaine du
mois en cours, a indiqué pour sa part, l‟invité du point de presse hebdomadaire de la
MONUC, le chargé des relations extérieures du bureau du Haut Commissariat pour des
Nations Unies pour les Réfugiés en RDC, M. Jens Heseman.
Le HCR reste préoccupé par tous les mouvements de retour précipité parce que
les conditions dans les zones d ‟origine ne sont pas réunies pour un retour en masse,
particulièrement en Ituri et au Nord –Kivu , a fait remarquer également Monsieur
Heseman.
Etablissant une relation entre les élections et le retour des réfugiés vers la RDC, le
chargé des relations extérieures au HCR a précisé que tenant compte de la dignité et de
la sécurité des rapatriés, des moyens logistique, et de la capacité d ‟accueil dans les
zones de retour, il est impossible de rapatrier tous les 152.000 réfugiés congolais de la
Tanzanie avant la clôture de l‟enregistrement des électeurs dans la province de Sud
Kivu en septembre 2005 .
Les recommandations du groupe de travail technique de la Commission tripartite
(RDC, HCR, Tanzanie) qui s‟est réunie à Lubumbashi du 8 au 10 août 2005 prévoient
que le rapatriement des réfugiés congolais se déroule pendant deux ans, si les conditions
dans toutes les zones d‟origine sont réunies, a-t-il indiqué.
III.3.6.5.9. Education civique et électorale en RDC :
La seule application de la mécanique électorale est-elle suffisante pour assurer la
légitimité des gouvernements ? Il semble que la communauté internationale s‟en
contente très souvent et nombreux sot les exemples de gouvernements issus d‟élections
dont la légitimité n‟est pas reconnue par leur propre population. S‟ensuivent instabilités,
violences, reprises de guerre, etc. Les investissements de la communauté internationale
190
pour le bon déroulement des élections coûtent cher, les résultats obtenus sont souvent
mitigés. Le retour à la guerre dans de nombreux pays Africains après la tenue d‟élections
est malheureusement trop courant.
Le résulta attendu des élections est l‟établissement de la légitimité du pouvoir,
assise de la paix et de la construction d‟un Etat de Droit. Cette légitimité doit d‟abord
venir de la population du pays et, pour y arriver, la population doit être formée et
informées sur les enjeux des élections et elle doit pouvoir reconnaître la justice et
l‟équité du processus électoral.
En RDC, la Commission Electorale Indépendante (CEI), institution d‟appui à la
transition, est responsable de la préparation et de la tenue des élections. Le budget du
processus électoral étable à 430 millions de dollars US. Le gouvernement de transition
en RDC a prévu d‟y contribuer à hauteur de 40 millions dollars, le reste venant des
contributions de la communauté Internationale.
Un appui insuffisant à l’éducation civique et électorale
1) Les bailleurs de fonds ont créé un fonds commun, Appui au Processus Electoral
en RDC (APEC), pour appuyer les élections en RDC. Le budget consenti par les bailleurs
à ce fonds, dont la gestion a été confiée au PNUD, est de 286 millions de dollars. De ce
montant, la somme de 10,83 millions a été réservée pour les activités d‟éducation civique
et électorale, ce qui représente 3,8% du fonds constitué par la communauté internationale
pour appuyer la préparation et la tenue des élections en RDC.
Le budget du fonds commun réservé pour l‟éducation civique et électorale doit
d‟abord couvrir les dépenses des activités de la CEI : vulgarisation des lois relatives au
processus électoral et campagnes de sensibilisation (enregistrement des électeurs,
référendum et élections). Il s‟ensuit que les ressources disponibles dans ce fonds pour
appuyer les activités d‟éducation civique des associations, églises et ONG congolaises
sont dérisoires.
191
En outre, la lourdeur bureaucratique [1] et l‟opacité des procédures de gestion de
ces fonds multilatéraux nous semblent contribuer au discrédit du processus électoral
pourtant capital à l‟aboutissement du processus de Transition. Les choix de stratégie et de
gestion faits par l‟APEC empêchent tout simplement le soutien des acteurs de la société
civile congolaise dans leur d‟éducation civique des populations, largement sous-
informées au sujet des enjeux fondamentaux en cette veille de référendum
constitutionnel.
2) La communauté internationale fournit également un appui important à la
préparation des élections via la MONUC. Il entre en effet dans le mandat de la MONUC
d‟apporter une assistance à la préparation et la tenue des élections sur l‟ensemble du
territoire de la RDC pendant la période de transition (résolution 1493 du Conseil de
Sécurité des Nations Unies). La MONUC a embouché pour sa division électorale de
nombreux experts internationaux qui ont été déployés dans l‟ensemble du pays. La
MONUC fournit aussi un appui logistique indispensable pour le déploiement du
matériel nécessaire aux opérations électorales : enregistrement des électeurs, référendum,
etc. la question de l‟éducation civique et électorale est cependant secondaire à la
MONUC. Ses ressources étant limitées, elle ne peut se charge du transport et de la
distribution dans le pays du matériel de vulgarisation produit par la CEI et, à plus forte
raison, du matériel d‟éducation civique et électoral produit par la société civile et les
églises congolaises.
III.3.6.5.10. Une assistance consolidée et un appui sans précédent au processus
électoral
Conformément à son mandat, la MONUC a appuyé la Commission Electorale
Indépendante (CEI) dans l‟organisation du processus électoral le plus vaste jamais
soutenu par une mission des Nations Unies dans monde.
Dans le cadre de son appui au gouvernement de transition et au processus
électoral, la MONUC a créé la Division Electorale ayant pour mandat de fournir une
192
assistance à la Commission Electorale Indépendante pour la préparation et la tenue des
élections en RDC.
La division a apporté son concours dans les domaines suivants : Renforcement de
la capacité instance dans l‟élaboration et la publication de la feuille de route des
élections ; Assistance à l‟étude de faisabilité concernant le processus électoral ; Mise au
point d‟un calendrier électoral préliminaire ; Détermination d‟un budget des opérations
électorales ;Soutien technique afin d‟assurer que le cadre législatif pour le processus
électoral soit conforme aux standards internationaux et acceptable aussi bien pour la CEI
que pour la Communauté Internationale.
Au nombre d‟actions encourageantes menés sur le terrain, la MONUC a ainsi
assisté la CEI dans l‟organisation du premier tour de l‟élection Présidentielle et des
législatives tenues le 29 octobre 2006, ce qui a compris l‟assistance dans le recrutement
et la formation de plus de 250.000 agents électoraux, l ‟assistance au paiement de leurs
salaires durant les deux scrutin ; des conseils techniques pour la conception, l
‟impression et la distribution par voie aérienne et terrestre de 340 différents types de
bulletins de vote ; la facilitation du paiement de salaires journaliers de plus de 50.000
policiers congolais chargés d ‟assurer la sécurité du processus électoral lors des deux
tours du scrutin.
La MONUC a également assuré l‟ assistance dans la collecte des résultats
électoraux à partir de plus de 50.000 bureaux de vote vers 62 destinations où les
résultats ont été traités, ainsi que l ‟assistance dans la compilation et le traitement des
résultats des élections.
Elle assuré le transport de plus de 3.500 tonnes de matériels électoraux à partir
de 4 bases logistiques vers plus de 200 destinations, au moyens de 23 avions, 63
hélicoptères et de centaines de véhicules. 850 officiers de la Police Nationale ont
bénéficié de la formation de la MONUC. A leur tour ces officiers ont formé plus de
20.000 de leurs collègues à la sécurisation du processus électoral.
193
La MONUC a, pour ainsi dire, aide à prendre des mesures de sécurité pour les
élections en utilisant ses moyens militaires et civils. La principale action de la
composante militaire durant cette période a consisté à prévenir une opposition armée au
processus électoral, à contenir les perturbateurs et à assurer un environnement sûr pour le
personnel électoral et les électeurs.
Avec l ‟aide du PNUD et d ‟autres organisations internationales impliquées dans
l‟organisation des élections générales en République Démocratique du Congo, le
MONUC a assuré, donc, un appui logistique remarquable à la CEI. Grâce à son concours,
presque tout le monde a été unanime pour dire que les élections du 30 juillet et du 29
octobre 2006 se sont plutôt bien déroulées ; toutes les missions d‟observateurs ont été
satisfaites de la bonne tenue des scrutins. Ainsi que l‟a déclaré le représentant spécial du
Secrétaire général des Nations Unies en RDC, William Swing, dans un entretien avec
Radio Okapi le novembre 2006, ce succès a été attribué, d ‟abord à la volonté exprimée
par le peuple congolais d ‟élire lui-même ses propres dirigeants. Ensuite, il y a eu ce
soutien de la communauté internationale notamment la MONUC, le plus important
depuis l‟indépendance de la République Démocratique du Congo le 30 juin 1960.
Il est important de dire clairement que le partenariat qui existe maintenant entre
le Congo et la communauté internationale doit continuer parce que le Congo aura besoin
de cette assistance sur le plan technique. Et, nous allons nous assurer que les ressources
soient là comme maintenant pour les élections. Ce sont des choses dont on va parler avec
les nouvelles institutions qui seront issues des élections , a souligné William Swing.
Le peuple congolais a manifesté le désir que la communauté internationale
l‟accompagne dans le processus global de paix et de reconstruction et que ce soutien
continue à l‟avenir pour que ce partenariat puisse porter ses fruits. Toutefois, a estimé
M. Swing :
194
Le peuple congolais doit d‟abord compter sur ses dirigeants qu‟il a élus . Il est
important que les nouvelles institutions mettent en place les structures pour émettre de
règles pour une bonne gouvernance à même de faire en sorte que l‟Etat soit au service du
peuple, pour que celui-ci soit bénéficiaire des ressources de ce pays.
III.3.6.5.11. Le renforcement de la lutte permanente contre la désinformation
Depuis son installation, la Mission de l‟Organisation de Nations Unies en
République Démocratique du Congo (RDC) a sauvent été confrontée à une campagne de
désinformation, parfois alimentée par une propagande hostile, active, et suivie.
L‟utilisation des médias locaux pour contrer cette situation a tout de suite montré
ses limites, ceux-ci faisant très souvent partie du problème. En l‟absence d‟un relais
fiable entre la mission et la population, la division de l‟Information Publique devait se
résoudre à la seule possibilité disponible mettre en place une stratégie conséquente et
utiliser ses propres moyens de mieux informer.
C‟est l‟objectif qui a été poursuivi en 2006, année importante de l‟organisation
des élections générales dont la couverture par tous les supports de la Division s‟est
déroulée avec succès.
La stratégie adoptée par la Division de l‟Information Publique ces trois dernières
années a été compréhensive. Elle a intégré la plupart des activités de la MONUC relatives
au processus de paix en République Démocratique du Congo, notamment l‟établissement
de l‟Etat de Droit et autres questions clé dans les domaines des affaires humanitaires, des
droits de l‟homme, du Genre, de la Protection de l‟Enfance, du DDR Démobilisation,
Désarmement, Réinsertion des combattants congolais.
Le but poursuivi était d‟avoir une présence accrue à travers le territoire de la
RDC, de multiplier les contacts avec les autorités locales, les médias locaux, la société
civile, les universités, les églises ; de soutenir le travail des agences des Nations Unies et
195
des Organisations Non Gouvernementales (ONG) ; de disséminer l‟information à la plus
grande audience possible.
Il a fallu donc mettre en place une stratégie qui va directement vers les
populations, tout en prenant en compte qu‟il s‟agit aussi de lutter contre les campagnes
orchestrées de désinformation et de manipulation anti MONUC.
La Division a concentré ses efforts sur le développement d‟une campagne de
sensibilisation de la population utilisant de façon intégrée, proactive et complémentaire
des différents supports tels la Radio Okapi, les publications, les vidéo photos, les activités
de sensibilisation communautaire afin de mieux informer la population.
Il s‟agissait de gagner les cœurs et les esprits, d‟augmenter la visibilité de la
mission avec pour un seul objectif de mieux faire comprendre la MONUC et dans le
même temps améliorer son image de marque. Ceci bien sûr en prenant en compte les
limitations des moyens matériels financiers et humais disponibles.
L‟objectif essentiel de la Division de l‟Information Publique en 2006 a été de
rapprocher la MONUC de la population congolaise afin qu‟elle la connaisse mieux, et ce,
en collaboration avec les autres composantes de la mission telles que les sections
politiques, des droits de l‟homme, électorales et autres. Les activités organisées ont été
multiples et multiformes L‟on peut citer en guise d ‟exemple l ‟organisation ou la
participation à des conférences débats ou des séminaires, des rencontres avec différentes
couches de la population, la société civile, les étudiants, les églises, les médias,
les ONG locales et internationales des soutiens à des manifestations spéciales
organisées par des ONG locales, comme la Journée Internationale de la Paix, la Journée
de l‟Enfant africain, ou encore la Journée Internationale de la Femme.
Tout le processus électoral et de maintien de la paix a été fortement appuyé par la
Division de l‟information Publique de la MONUC. Radio Okapi est aujourd ‟hui
largement reconnue comme la source la plus fiable d‟information pour le peuple
196
congolais. Durant la période électorale, la radio a produit 884 d‟heures d ‟informations, et
507 heures de programmes liés au scrutin.
Elle a également produit 1.690 heures de programmes sur le développement,
diffusés par 52 émetteurs FM (y compris 20 radios partenaires) et en ondes courtes à
travers la RDC. Six millions de pages ont été visitées sur le site web www.radiookapi.net;
en moyenne 175.000 visiteurs par mois sur le site www.monuc.org.
Des publications spéciales telles que Cap sur les élections , se sont ajoutées aux
quatre publications régulières en français et dans les quatre langues nationales ont été
distribuées à plus d‟un million de personnes.
La division a conçu et imprimé 100.000 exemplaires chacun de deux affiches en
soutien au processus de paix ; elle a produit 53 vidéo, dont 24 sur les élections, pour un
total de 120 heures de programme vidéo par mois diffusés par 33 chaînes de télévision.
Elle a également produit une chanson pour la paix, plusieurs pièces de théâtre et des
concerts ; menés des activités hebdomadaires de sensibilisation communautaire, ciblant
les organisations de masse, les associations de masse et les partis politiques ; organisé
deux semaines de Jeux pour la Paix ; elle a fourni une assistance à 732 média nationaux ;
accordé 600 entretiens à la presse, 60 points de presse, et publié 52 communiqués de
presse.
Pendant les élections, la Division de l‟Information Publique de la M%ONUC a
donc dû renforcer ses moyens pour l‟information de la population afin de la préparer à y
prendre une part active. Toutes ces actions, qui ont été accompagnées d‟un ambitieux
programme d‟éducation civique d ‟appui et d ‟accompagnement aux nouvelles
institutions postélectorales resteront inscrites, bien entendu, dans le cadre du nouveau
mandant que le conseil de sécurité confiera à la MONUC.
197
III.3.7 Elections et fin d’une transition
Si nous faisons remonter à la date du 24 avril 1990 le début de la transition, celle-ci
aura consommé plus de 16 ans au moment où interviendront les consultations électorales.
16 ans de transition la démocratie dont le bilan se caractérise par :
1) des luttes et violences politiques farouches ;
2) la grande désillusion de la Conférence Nationale Souveraine ;
3) une instabilité gouvernementale marquée par une moyenne de un Premier
ministre tous les 7 à 9 mois sur une période de plus ou moins 7 ans ;
4) une première guerre dite de libération qui mettra un terme à la 2e République et à
son régime monolithique et dictatorial, consacrera l‟invasion de la RDC par une
coalition de ses voisins orientaux et du sud chacun poursuivant ses propres
objectifs stratégiques sans aucune espèce de retenue quant aux moyens de guerre
notamment une chasse aux génocidaires opérant par représailles génocidaires
5) l‟émergence d‟une nouvelle dictature et d‟une nouvelle classe politique avec
cependant la poursuite voire l‟accentuation des pratique de prédation ;
6) une deuxième guerre d‟agression et de rébellion aux conséquences humanitaires
effroyables qui sera qualifiée de « première guerre internationale africaine ».
7) l‟assassinat d‟un Chef de l‟Etat dans des conditions qui restent à élucider et
l‟investiture du quatrième Chef de l‟Etat congolais ;
8) plusieurs rounds de négociations qui déboucheront, après des péripéties et des
fortunes diverses, sur l‟accord global et inclusif de Sun City ; puis sur une
transition concertée entre belligérants et diverses autres forces politiques et
sociales, encadrée et tenue en bride par la communauté internationale sous la
direction du CIAT Comité International d‟Accompagnement de la Transition et de
la Mission des Nations Unies au Congo ;
9) l‟organisation d‟un référendum constitutionnel, premier maillon de la chaîne des
élections dites démocratiques, libres, transparentes qui sont sensées nous ouvrir la
voie vers une société de démocratie, de liberté, de développement et de dignité.
198
J‟ai dit 16 ans de transition. Il est probablement plus proche de la vérité de
considérer que ce pays se trouve en transition vers la démocratie et vers la
construction d‟un Etat moderne, responsable, indépendant et souverain depuis 1960.
Au delà de l‟impréparation, du côté congolais comme du côté belge, dans
laquelle s‟est déroulé le processus d‟émancipation du Congo Belge (104
), nous savons
aujourd‟hui que si les élections législatives de mai 1960 ont permis de troquer les
institutions de la Colonie contre celles du Congo Indépendant, elles n‟ont pas donné
naissance à ce Congo voulu République et Démocratique
Elles ont mis en place les conditions favorables à l‟émergence d‟une
république bananière, c'est-à-dire une république apparemment démocratique, mais
régie par les intérêts privées de la prévarication, appelée à s‟enliser dans des crises
interminables pour la maintenir sous contrôle, au besoin au prix de la pauvreté, de la
misère voire du sang de ses populations et de l‟assassinat comme moyen d‟action
politique.
Apparence de démocratie, avec multipartisme consistant dans une implantation
des partis à forte prédominance tribale et régionale prolongeant dans la plupart de cas
les rivalités ethniques latentes ; ou encore des partis trans-ethniques se réclamant
d‟un nationalisme perçu davantage comme une idéologie de l‟anticolonialisme que
comme une idéologie de mobilisation des énergies citoyennes en vue de la
construction d‟un Etat démocratique et moderne.
Dès le départ, cette apparence de démocratie s‟est appuyée sur un allié de
taille : l‟ignorance des élus (105
) et l‟ignorance de l‟électorat, donc la défaite de
l‟intelligence, la consécration du mensonge, de l‟obscurantisme et de la violence
comme critères de l‟action politique.
104
Kabatu suila. Patrice Emery Lumumba béatifié ! Qui a chassé les Belges du Congo de 1960 ? Edition
ka- Immo, Kinshasa, Novembre 2004, P.150 105
Kabatu suila, Op.cit, P.70.
199
On sait aujourd‟hui sur quel type de société ces élections ont débouché : rébellions,
sécessions, massacres et assassinats politiques, violations graves des droits humains les
plus fondamentaux, etc.
Les élections suivantes, celles de 1964 (Référendum sur la Constitution de
Luluabourg) et de 1965, ne changeront pas fondamentalement la donne. Bien au
contraire, elles feront le lit d‟un régime autoritaire qui après avoir suspendu la
Constitution et mis à l‟écart les partis politiques, s‟enracinera dans un monolithisme
implacable et sans partage trois décennies durant, sans jamais pouvoir mettre en œuvre
l‟excellent projet de société qu‟il définit dans le Manifeste de la N‟Sele . Quelques
élections seront organisées, notamment par acclamation ; mais ce sera pour conforter, sur
fond d‟illusions démocratiques, un pouvoir dictatorial où l‟intelligence est mise au
service du prince au besoin contre le peuple.
Dans trois ou quatre mois de nouvelles élections seront organisées
élections de la dernière chance, si nous nous mettons dans l‟optique de Louis Michel qui
affirme que jamais le Congo ne se sera trouvé dans un contexte aussi porteur et favorable
pour s ‟engager sur la voie de la démocratie et du développement. Autrement dit, si nous
ratons encore une fois le coche, nous risquons de prendre le chemin d ‟un pays comme
Haïti, premier Etat indépendant noir qui, plus d‟un siècle après son émancipation, se
débat encore dans les marigots de la démocratie bananière.
La donne aujourd‟hui a-t-elle changé par rapport aux scrutins précédents ? Le
système est certes multipartiste ; on a cependant l‟impression d‟avoir affaire à plusieurs
partis politiques reproduisent consciemment ou inconsciemment les pratiques du MPR-
Parti-Etat : culte de personnalité, on chante et on danse pour honorer le Guide et lui
exprimer l‟amour de sa base ou de son peuple, pensée unique, etc.
Il ne manque cependant pas des raisons de croire à un changement en profondeur des
mentalités. L‟observation des cinq premières années de la transition, de 1990 à 1995,
nous offre des points de repère absolument éloquent. Mais le passe éclaire-t-il
200
suffisamment l‟avenir pour pouvoir répondre à la question qui formera la trame de la
deuxième partie Demain nous allons aux élections…Et après ?
III.3.7.1. Les repères et le rythme du processus démocratique : Regard sur la
Transition de 1990 à 1995
Le 24 avril 1995, le processus Zaïrois de démocratisation souffle ses cinq bougies,
comme à l‟accoutumée, dans un climat général de morosité face aux aléas du quotidien et
aux incertitudes du lendemain. Longue transition dans l‟histoire de la re-démocratisation
des pays d‟Afrique noire. Sans doute la plus longue. Mais sûrement la plus tumultueuse
et la plus éprouvante si l‟on considère les conséquences de l‟imbroglio politique qui
caractérise cette période, en particulier ses aspects économiques et culturels sur le vécu
journalier des individus et des populations.
Cependant, si chacun, à quelque échelle sociale qu‟il appartienne, peut mesurer au
plan individuel ou microsocial la profondeur du drame, et même si au plan collectif l
‟expression tragique de la situation a pour noms hyper-inflation, paupérisation accentuée
de la plus grande majorité de la population, du système éducatif, délabrement de
l‟hygiène publique et du réseau sanitaire avec au bout du compte l‟apparition ou la
résurgence de graves épidémies, etc., ce ne serait point faire preuve d‟un optimisme
utopique que de croire aux chances et à l‟avenir de ce grand, et stratégique pays au cœur
de la terre africaine.
Qu‟est-ce en effet cinq ans de crises, dans la vie d‟une jeune nation engagée dans la
recherche de ses équilibres fondamentaux Rien d‟autres en ont connu des plus longues
encore et s‟en sorties plus fortes parce que plus mûres qu‟elles ne l‟étaient auparavant.
Cinq ans, c‟est beaucoup au niveau des individus ou d‟une génération mais à
l‟échelle de l‟histoire d‟un pays et de la construction d‟une nation,… c‟est cinq fois rien.
Disant cela, nous ne voulons ni occulter ni faire l‟impasse sur la misère réelle qui frappe
les femmes et les hommes de ce pays.
201
Loin de nous également l‟idée de justifier, pour paraphraser l‟auteur d‟un article
sur la transition zaïroise, les atermoiements funestes de la classe politique zaïroise qui
cherche à retarder, sans raisons valables, l‟avènement des institutions de la 3è
République.
Nos propos veulent simplement rendre attentif au respect du rythme de maturation
des phénomènes historiques. Les raccourcis, la précipitation, l‟agitation et l‟activisme
stériles ne sont pas les meilleurs moyens d‟y arriver. » (106
)
Il reste néanmoins évident que l‟histoire d‟un pays et la construction d‟une nation
s‟élaborant à travers l‟interaction des événements qui s‟égrènent jour après jour, au fil des
temps, au gré des vagues, dans le cursus de la vie des peuples, les péripéties factuel les
peuvent, à l‟analyse, s‟avérer singulièrement importantes et contextuellement
déterminantes.
Il en est ainsi des événements qui ont émaillé la période de 1990 à 1995 ;
événements dont la durée a certes mis à rude épreuve la patience des uns autant qu‟elle a
ébranlé les espérances des autres.
Elle n‟en est pas moins la preuve de la complexité de la question zaïroise et de la
nécessité d‟incorporer le temps dans les multiples schémas stratégiques à mettre en œuvre
en vue de construire une solution crédible, durable et positivement porteuse, qui
convienne à l‟expression de la plus haute idée que nous pouvons nous faire de l‟intérêt
national de notre pays.
Cette complexité explique du reste la difficulté de la tâche pour quiconque voudrait
tenter un effort de décodage de ces événements, en vu d‟en dégager les traits saillants les
moins discutables à partir desquels il pourrait être possible, sinon d‟esquisser des
projections sur la marche de notre démocratie et d ‟évaluer ses chances au profit de la
106
Lambert Mimiya Akan. « Qu‟est ce qui nous attend encore ? Une autre lecture de la transition zaïroise ».
in Zaïre Afrique. Xxxv° année –n°297, septembre 1995. P.390
202
République, du moins de rechercher en matière de réflexion quelques points de repères
conditionnant la réussite de notre geste démocratique, libérale et républicaine.
L‟observation de cette période fait ressortir deux grandes séquences dans le
déroulement de ce processus de démocratisation. La première identifie une période de
démocratie emphatique.
Il parait évident à l‟observation que c‟est à l ‟intersection de ces deux séquences,
c'est-à-dire à la manière dont sera conçue, négociée réalisée et scellée leur rencontre, que
se situe le moment fort de l‟analyse de notre démarche démocratique. Autrement dit,
c‟est à la manière où nous façonnerons concrètement la dynamique des mutations
rampantes et réelles, frustrées par la société politique et récupérées par la société civile,
que la troisième sera ou ne sera pas.
Aussi nous appliquerons-nous, dans cette analyse à marquer tour a tour la période
de la tentative de construction formelle d‟une démocratie qui ne dépassera cependant
guère le stade sentimental, emphatique et euphorique, puis celle caractérisée par une sorte
de restructuration adaptative, instinctive et intuitive de l‟espace démocratique par des
mécanismes informels.
I. Période démocratique euphorique et emphatique
Cette période Zaïroise du processus démocratique par les inconstances, les
confusions et les passions qui la caractérisent, s‟est malaisée à saisir et difficile à
analyses. Elle n‟en offre pas moins quelques clés de lecture permettant de décrypter la
situation actuelle.
Le processus démocratique Zaïrois a démarré, on le sait, le 24 avril 1990 avec la
publication des conclusions présidentielles répondant aux consultations populaires
203
organisées les mois précédents (107
). Immédiatement, la machine s‟est emballée dans une
rhétorique emphatique et euphorisante qui a bien vite accouché d‟un monstre
insaisissable dont apparemment les rouages ont échappé à toutes les personnes de bonnes
volonté, comme d ‟ailleurs aux extrémistes, radicaux, conservateurs, etc.
1. Une vision républicaine utopiste négativiste
En fait, l‟idée démocratique véhiculée par les acteurs politiques médiatisait
consciemment une vision républicaine utopiste proclamant et célébrant la fin de la misère
du peuple par la grâce d‟un processus révolutionnaire ou radical de changement
d‟hommes et de lutte contre les anti-valeurs engendrées par la deuxième république, sans
cependant aucune préoccupations de réalisme politique et surtout sans jamais mentionner
les responsabilités et exigences que l‟ordre démocratique républicain impose à chaque
citoyen.
L‟on s‟est appesanti sur les contre les contre-valeurs sans proposer concrètement
les valeurs positives qu‟on entendait leur substituer après en avoir soupesé la substance et
mesuré les limites dans le type de société que tous semblaient vouloir bâtir.
Surtout l‟on veut ignorer que toute approche politique qui se veut axiologique,
c'est-à-dire qui entend réhabiliter un certain nombre de valeurs humanistes, sociales,
républicaines et démocratiques, butte forcément au difficile problème de la
synchronisation des valeurs et des intérêts, au double plan conceptuel et pratique.
Si celles-là étoffent le discours idéologique et la philosophie politique, ceux-ci
meuvent et dirigent l‟action politique aux prises avec les préoccupations conjoncturelle et
les contingences du moment.
107
N.d.I.Réd.-Lire le discours présidentiel d‟avènement de la troisième République dans Zaïre – Afrique
n°244-245, avril –mai 1990, p.p 197-203
204
2. La vision ancrée sur le partage équitable et équilibré du pouvoir
Pouvait-il en être autrement lorsque la tâche la plus urgente de l‟heure ne consistait
guère, aux yeux des opérateurs sociopolitiques, dans la prise en charge de la préparation
des citoyens à l‟assumassions de leurs droits et devoirs, c'est-à-dire de leurs
responsabilités au regard de la conduite de la chose publique. Elle consistait plutôt dans
la création d‟appareils, de formation et d‟instruments susceptibles de leurs assurer un
positionnement sinon dominant, du moins intéressé au partage du gâteau politique.
Plus concrètement, il s‟agissait de se faire voir et de se faire entendre en vue de
participer, mieux de figurer au forum de la Conférence Nationale Souveraine. Rien
d‟étonnant alors qu‟il s‟en soit suivi une ruée généralisée vers la chose politique en vue
de prendre possession de l‟espace multipartiste voulu intégral. Cependant celui-ci
s‟avérera bien tôt pléthorique et substantiellement vide. La plupart des formations
politiques ou de la société dite civile qui le constituent se caractérisent en effet par une
absence quasi-totale de fondement sociologique ou idéologique réel…
3. Radicalisme, ostracisme, intégrisme, diabolisation et sectarisme
En fait d‟idéologie, la stratégie la plus en vogue consistait à afficher sont
radicalisme ou son opposition en prêchant un ostracisme proche de l‟intégrisme, voir de
l‟unanimisme monopartiste. Ou encore, à s‟inféoder opportunément dans des alliances
confuses voilant mal leurs convictions conservatistes en vue sinon de sauvegarder des
privilèges acquis, du moins d‟y accéder.
En somme, deux attitudes politiques s‟exprimant tantôt dans un discours
obscurantiste et fétichiste, dit de « diabolisation », chargeant les uns et blanchissant les
autres ; tantôt dan un langage musclé ne s‟accommodant à aucune espèce de conciliation
et se retranchât finalement dans un sectarisme sans issue. Dans un cas comme dans
l‟autre, le résultat est une dilution générale des responsabilités individuelles ou
collectives par l‟effet d‟une sorte de fixation sur des boucs émissaires.
205
4. Géopolitique et tribalité
En fait de fondement sociologique, on a développé une rhétorique creuse se
référant à un peuple aux contours flous est mal définis, peuple de combattants ou de
militants devenus quasiment propriété privée de telle personnalité ou gourou politique. Ici
aussi, s‟efface la responsabilité et la qualité de meneur d‟hommes des acteurs politiques,
piégés par leur propre discours populiste ou partisans politiques, ou enformés dans des
cercles de plus en plus étroits et sectaires dans lesquels ils se retranchent.
Pour un grand nombre de formations politiques, leurs bases sociologiques ont
rarement dépassé la sphère familiale, villageoise ou tribale. S‟agissant précisément de cet
aspect des choses, l‟on sait que la loi sur les partis politiques (108
) interdisait
formellement à ceux-ci de se fondre notamment sur des critères claniques ou ethniques.
Cependant, un concept politique nouveau appelé « la géopolitique », sera introduit
au plus fort des discussions sur les critères de représentation au sein de la Conférence
Nationale Souveraine en vue d‟opérer un rééquilibrage et un recentrage de la vie
politique à partir des entités locales pour une meilleure prise en compte de leurs intérêts
et leur intégration optimale dans les aspirations nationales. Il sera vite circonvenu et
perçu comme une aubaine susceptible de produire à moindre frais un clientélisme
politique aux attaches naturelles et subjectives.
La géopolitique s‟est ainsi rapidement avérée un prétexte ou un alibi facile
justifiant le repli sur le clan, la tribu ou l‟ethnie. Son expression la plus négativement
radicale apparaît dans ce que d‟aucun ont appelé « épuration ethnique », en allusion au
problème des « refoulés du Katanga ». Il en est de même de la réaffectation des agents
de l‟Etat ou des agents cadres des grandes entreprises publiques ou des grands services
publics de l‟Etat en tenant compte de leurs origines régionales ou tribales.
108
Voir la loi n° 90-007 du 18 juillet 1990 portant organisation et fonctionnement des partis politiques telle
que vue modifiée et complétée par la loi n°90-009 du 18 décembre 1990 dans le Journal Officiel de la
République du Zaïre, 31ème
année, Numéro spécial-Déc.1990
206
Si l‟on se doit à cet égard de concéder aux théoriciens les plus acharnés de la
« tribalité » ou de « ethnicité » que le phénomène « géopolitique » a produit un reflux
bénéfique vers les préoccupations des citoyens de l‟hinterland, longtemps oubliés et
délaissés au seul profit de la métropole Kinoise, on peut cependant ne pas relever le
caractère bassement manœuvrier de l‟opération, conformé bien souvent par un profond
décalage entre d‟une part les aspiration politique qu‟il est désormais convenu d‟appeler,
selon l‟expression politique consacrée « la base », et d‟autre part la langue de bois qui
semble animer ceux qui se proclament (ou s‟auto-proclament) leaders politiques.
Tout porte donc à penser qu‟il a dans cette démarche « géopolitique », un
envahissement démagogique qui à la fois cherche à réactiver, autour des vieux démons
des luttes tribales et du séparatisme, une certaine idée solidariste à des fins de
positionnement politique ; et évite de mobiliser sur les enjeux et défis réels de la
démocratie au niveau local, en particulier au regard des responsabilités participatives des
forces vives locales vis-à-vis des initiatives de développement socio-économique, culturel
et technologique domestique, lequel doit s‟intégrer dans un équilibre d‟ensemble
dépassant les seules limites du terroir.
Il est dès lors évident que le caractère foncièrement étriqué du repli claniste ou
tribaliste conduise vers une négation de la réalité étatique et de toute idée nationales se
républicaine.
Lorsqu‟en effet les institutions nationales se rigidifient autour de noyaux tribaux
et élèvent sur cette base des structures décisionnelles, d‟influence ou de dominances
informelles, concurrentes voire supérieures aux structures formelles, ne réduisent-elles
pas par cela même, à l‟échelle de ce cercle « familial » de confiance, l‟envergure
nationale de leur fonction étatique ?
Lorsque l‟argument ethnique est mis en avant dans le partage des positions
étatiques, gouvernementales, politiques, administratives, parastatales,…
207
lorsque s‟institue comme une nécessité politique officielle, donc notamment
susceptible d‟être prise en charge par le trésor public, le rite du « retour
triomphal » des ministres dans leur terroir, siège de leur « base politique », en
guise de démonstration médiatisée au possible de leur force dans l‟arrière
pays…,
lorsque enfin entre dans les mœurs politiques de la transition la pratique de la
réception folklorique des autorités gouvernementales ou du secteur
économique par leur groupe ethnique… ;
n‟enferme-t-on pas ainsi les dignitaires nationaux dans une logique
dangereuse de clientélisme les amenant à faire de la politique « l‟occasion
d‟une distribution des produits de rapine ».
S‟en inquiète justement un prêtre camerounais et comme le souligne aussi une
vedette sportive camerounaise, Joseph Antoine Bell, qui dit :
« Quand un Ministre ou un fonctionnaire envoie de l‟argent à ses covillageois, c‟est
par égoïsme… Au Cameroun, un Ministre est le Ministre de son village. Sauf que c‟est
l‟argent public qu‟il distribue. Comme il y a une quarantaine de Ministres, cela veut dire
qu‟au Cameroun, il y a quarante villages qui vivent sur le dos de tous les autres villages
du Pays » (109
)
Ces appréhensions valent assurément pour la plupart des pays africains,
notamment le Congo Zaïre . Il suffit à cet égard de rappeler de nombreux communiqués
de certaines entités tribales ou infra-tribales qui, aux lendemain de la composition des
équipes gouvernementales, se bousculent à l‟écran de nos tubes cathodiques pour
protester, en prenant à témoins l‟opinion tant nationale qu‟internationale , de ne pas y
voir figurer un des leurs et réclamer leur place au soleil afin que justice leur soit rendue
On peut aisément imaginer les manipulations politiciennes qui se trament derrière
pareilles opérations. A cette allure, chaque sous-groupe tribal, chaque clan, chaque
famille, chaque foyer peut se sentir délaissé s‟il ou elle ne compte pas un des siens dans
109
Yvon Christian Elenga, s.j. « L‟ethnie : discours théorique et pratique politique ». in Zaïre – Afrique
XXV° année, n° 293, mars 1995.P. 168 ;cfr Jeune Afrique, N° 1757, du 8 au 14 septembre 1994, P. 20, cité
par Y.C.Elenga, déjà cité, P. 168.
208
le gouvernement Comme si le meilleur service de l‟Etat ne pouvait se réaliser qu‟au sein
d‟un gouvernement
Si donc le choix des mandataires politiques doit se plier à pareilles pratiques sur la
base du critère dit de fils du terroir, on ne peut que mesurer à quel point l‟emphase et
l‟euphorie politiciennes ont réduit l‟idée républicaine et démocratique. On confierait ainsi
un mandat politique à tel personnage, non pas en considération de ce qu‟il peut réaliser
pour l‟intérêt général, mais en référence à ce qu‟il est.
Il s‟ensuit bien évidemment un modèle étatique théâtralisé qui ne peut guère
organiser la chose publique, et où les responsables politiques nationaux, faute de pouvoir
nationaliser les pratiques de lutte contre le manque, le sous-développement ou la violence
de la nature, se prononcent au titre de leur tribalité et se placent dans un ordre où la seule
valeur est la reconnaissance de soi par soi ou par les covillageois (110
).
5. Etat ethnique ou l’absence de projet politique sérieux
En réalité, ce glissement vers cette sorte d‟Etat ethnique n‟est qu‟un alibi qui
cache mal l‟absence de projet politique sérieux de la part des opérateurs ou acteurs
politiques. Autrement dit, la dérive du retranchement et de l‟intégrisme ethnocentrique
est la conséquence d‟un discours politique abrutissant , irresponsable, folklorique et
passéiste, d‟autant plus prégnant que la culture politique démocratique de beaucoup
confirme à l‟analphabétisme et que les formations politiques ne proposent aucun
programme politique véritablement mobilisateur et dynamisant.
La Conférence Nationale Souveraine aussi bien que la conduite générale et la mise
en œuvre de la transition étant pour l‟essentiel formulées ou abordées avec tous ces
handicaps majeurs, l‟équation démocratique Zaïroise s‟est fourvoyée dans
d‟innombrables crises, alimentées par des négociations et des palabres interminables, qui
ne font rien avancer, des querelles de clocher, des débauchages réembauchages
politiques spectaculaires, des implosions et recollages quasi quotidiens de partis et de
110
Yvon Christian Elenga. Déjà cité, ibidem.
209
plates-formes politiques, des blocages et atermoiements permanents au niveau exécutif
ou parlementaire (111
), des ententes politiques apparaissant bien moins comme
l‟expression consensuelle d‟un compromis positif que comme la manque d‟accords
stériles et de compromissions contre nature et aléatoires, etc.
Il y a là l‟évidence un manque réel de culture démocratique, à moins que celle-ci ne
soit comme paralysée par une sous culture bannissant la rationalité au profit d‟une
émotivité envahissante et débridée dans laquelle s‟évanouissent le règles élémentaires de
fair-play politique au niveau étatique.
Dans tous les cas, tout ceci a comme résultat la dé crédibilisation des institutions de
la transition ainsi que des partis politiques, empêtrés les unes et les autres dans des
stratégies réciproquement engourdissantes et néfastes pour la communauté nationale
toute entière.
Ce qui paraît déroutant c‟est le fait que cette situation n‟empêche ni les uns ni les
autres de prendre à témoin non sans emphase selon la formule consacrée l‟opinion tant
nationale qu‟internationale …
Cependant, le drame est que l‟on se refuse de savoir que l‟opinion internationale
ainsi apostrophée, réduite en réalité à la fameuse, Troïka constituée par la Belgique, les
Etats-Unis et la France, a fini par se délasser d‟un pays qui apparaît désormais comme
complètement déstructuré, sans perspectives sérieuses de reprise et de relance dans un
proche horizon.
111
Il est à cet égard significatif de relever qu‟au niveau du parlement de transition, le HCR-PT.
Apparemment la violence verbale et la violence physique font bon ménage au nom d‟une certaine idée
quasi anarchiste et libertaire de la démocratie. Il ne faudrait cependant pas s‟en émouvoir outre mesure car,
si les scènes de « pugila » dans ces lieux honorables transformés en ring sont révélatrices de la qualité de
notre démocratie et blessent la sensibilité de ceux qui ont de l‟institution une haute idée, au moins devrait-
on se consoler en se disant que nous n‟avons pas le monopole de pareilles pratiques à travers le monde. Et
puis cette forme-là de violence est sans aucun doute préférable à un e conflagration civile généralisée. Dans
la mesure où en effet elle confirme au niveau de HCR-PT des exaspérations ou des incompréhension qui,
autrement, se serait envenimés bien plus dramatiquement si elles devaient être purement et simplement
reportées à l‟échelle macro sociétale.
210
De même l‟on entend ignorer que pour sa part l‟opinion nationale ne comprend ni
n‟accepte toutes ces inepties politiques dont elle est en fin de compte tragiquement
victime. Mais si seulement la classe politique prenait conscience du caractère
irresponsable de son comportement Si elle pouvait voir que son attitude déprécie
profondément toute idée ou toute représentation de l ‟autorité étatique Si elle se rendait
compte de ce qu ‟elle scie elle-même la branche sur laquelle elle se trouve juchée en
érodant le crédit dont devraient normalement être porteurs ceux qui, organisés en
formations politiques, se prévalent du titre de mandataire du peuple et s ‟arrogent le droit
de parler en son nom et pour son bien !
6. La jungle politique zaïroise de la transition
En fait, il faut bien voir que ceux-ci et leurs officines politiques ont tant fait corroder
la foi en leurs propres actions qu‟ils ne savent même plus dans quelle famille politique ils
se situent, puisqu‟à l‟évidence ils éprouvent quelques difficultés à définir ce qui les
singularise les uns par rapport aux autres. Comment en effet, dans la jungle politique
zaïroise de la transition constituée par une forêt dense d ‟intricatio,s d ‟intérêts partisans
ou personnels souvent inédits, déterminer avec justesse l ‟appartenance ou la sensibilité
réelle des acteurs politiques ?
Aux concepts politicologiques de la gauche, du centre, de la droite, du pouvoir, de
l‟opposition…qui ont au moins le mérite de la clarté, la rhétorique politique zaïroise
préfère ceux instables et flous de colombes, faucons, dinosaures, mouvanciers,
etc.…sensés représenter les tenants du pouvoir et du statu quo, et de forces du progrès
ou de combattants du changement radical sensés définir les tenants de l‟opposition (112
).
Les choses sont rendues d‟autant plus malaisées que les étiquettes relevées se
retrouvent dans l‟un et l‟autre camp, créant ainsi leurres et illusions susceptibles de valoir
112
Les sociolinguistes zaïrois trouvent sans doute ici matière pour constituer ce que l‟on pourrait appeler le
lexique politique zaïrois de la transition démocratique.
211
à certains l‟estampille de traîtres, en particulier lorsqu‟ils s‟affichent ou sont perçus
comme modérés, prônant la voie mitoyenne du consensus ou du centre (113
).
La vérité est que l‟environnement politique zaïrois s‟est polarisé, déjà au plus fort
de la ruée multipartiste, autour de critères subjectifs et passionnels fortement
personnalisés laissant très peu de place à la raison. Aussi, la bipolarisation consacrée par
la Constitution qui construit le cadre institutionnel de la transition autour de deux
regroupements définis en référence à l‟appartenance ou non à la « famille politique du
Chef de l‟Etat , traduit la configuration des forces politiques sur le terrain, organisées
pour appuyer ou pour combattre un homme plus qu ‟une politique, avec cependant de
telles inconstances inhérentes à tout système politique aussi personnalisé que l ‟on reste
souvent interdit devant la propension à la navette de ceux que l‟opportunisme ou le
retournement de veste n ‟embarrasse ni ne gêne aux encolures.
7. Démocratie pour un homme ou pour un peuple ?
La période ouverte par et depuis le discours présidentiel du 24 avril 1990 est assez
spéciale, en tout cas important. L‟événement est en effet à tout point historique. Alors
même que les internationalistes parlent de l‟identité et de la continuité de l‟Etat quelles
que soient les mutations subies par le régime politique et constitutionnel, sur le plan du
droit constitutionnel, on doit incontestablement parler d‟un véritable changement d‟Etat
dans le paysage négocié par les Zaïrois, du monopartisme vers la démocratie libérale
pluraliste.
113
Les réflexions de M. Alfred FABRE-LUCE dans son « Journal 1981 » (Ed. Julliard, Paris, PP.92 et S.)
sur le centre en politique sont à cet égard fort révélatrices. « Le centre est une position fragile et, en outre,
diffamée. La plupart des hommes politiques le condamnent quand ils ne sont pas au pouvoir ; quitte à s‟y
installer quand ils y sont parvenus. Les intellectuels ne s‟en réclament presque jamais. Les positions
tranchées leur paraissent plus viriles et ces irresponsables n‟auront pas à subir les conséquences de leur
propos. Pour eux, il n‟y jamais au centre, des sages, mais seulement des tâches et des vendus ; (comme s‟il
y avait pas aussi des extrémistes corrompus et des « nationaliste » payé par l‟étranger !). ils préfèrent au
besoin prendre des positions contradictoires, pourvu qu‟elles soient extrêmes (Ainsi Bernanos,
successivement anti et pro juif). Quelles que soient les circonstances ils continuent à parler de haut et à
fulminer. L‟unité de leur vie n‟est pas dans une conviction, mais dans un ton ».
212
Il s‟agit, d‟un point de vue politique, d ‟une véritable rupture, d ‟un bouleversement
du système politique et de l ‟organisation sociopolitique de la société zaïroise, avec
l‟émergence de force politiques et sociale différentes, la poursuite d ‟idéaux
concurrentiels et le pluralisme dans toutes ses dimensions.
Sur le plan historique, le contenu même de la vie et des activités aussi bien
collectives qu‟individuelles change après un parcours qui, 25 ans durant, l‟a façonné
autrement.
C‟est une nouvelle page de l‟histoire nationale qui s‟ouvre, la troisième. A tous ces
points de vue, c‟est bien le moment de dire plus rien ne sera comme avant, même si le
peuple et les individus à plusieurs niveaux demeurent les mêmes.
L‟opération table rase du 24 avril 1990, même si sur le plan juridique on n‟aurait pas
dû croire pouvoir tout effacer en un tournemain, met donc le pays devant une
responsabilité historique à base d‟un auto défi à démonter sa capacité à se recréer en tant
qu‟Etat. Il est vrai qu‟un homme éclairé pourrait très bien, tirant les conséquences de
l‟événement, proposer à toute la Nation l‟ensemble des éléments du renouveau, en ayant
lui-même intériorisé les aspirations nouvelles et en croyant dans une sorte d‟auto-
légitimité fondée sur une souveraineté personnelle. Or, nous sommes en République,
incompatible avec ce genre de conception monarchiste.
7.1. Processus vicié par débat sur la place et le rôle du Chef de l’Etat
Là a été le premier nœud du processus démocratique zaïrois, fait de l‟entrelacement
de deux sensibilités monarchiste et Républicaine, unilatéraliste et concertiste, avec
cependant dans interférences exprimant la volonté de défendre quelques positions
prééminentes conférées par l‟ancien système.
Certes, devant l‟enthousiasme et l‟euphorie suscités par ses initiatives individuelles
du 24 avril 1990, le Président Mobutu a cru sans doute de bonne foi et trop confiant,
213
pouvoir continuer à offrir, à octroyer au pays ce qui lui paraissait correspondre à ses
aspirations. Mais c‟était oublier qu‟une fois l‟offre faite, pour le pays, ce n‟était plus
qu‟une simple promesse de démocratie. Et, la classe politique s‟étant très vite
reconstituée, elle a entendu être présente et agissante dans l‟élaboration de la démocratie
par le dialogue, la concertation, la participation qu‟implique ce système.
Sans doute aussi, même les étapes réalisées unilatéralement par le Maréchal ont-
elles été marquées d‟hésitations, de lenteur, de temps morts, de refus et de reculades.
Mais quand on connaît quelques-uns de ceux qui, 25 ans durant, se sont taillés des
positions politiques, économiques, matérielles et sociales prééminentes, voire ont
confisqué à l‟Etat comme aux citoyens, et le pouvoir et les institutions, y compris
l‟institution de la Présidence de la République autour de laquelle ils ont fait écran à leur
profit exclusif, au détriment des masses et contre certaines personnes, on ne peut attribuer
au seul Mobutu la responsabilité exclusive de ce cheminement cahotant.
Il ne faut oublier que la fameuse prima curia était, d‟après l‟histoire que nous en a
révélée la presse, une proposition faite au fondateur du MPR par un membre de la cour. Il
ne faut pas non plus perdre de vue que l ‟ouverture qu ‟entraîne la démocratie ébranle et
réduit, pour le moins, les privilèges, tout devant changer. Décidément, bien de
compatriotes conseillers officiels et officieux du Président, ont dans le retard enregistré
par la démocratisation Zaïre une part importante de responsabilité personnelle.
D‟autre part, si les initiatives du Chef de l‟Etat ont comme pris de court la classe
politique, celle-ci s‟est vite ressaisie pour réclamer sa participation dans la conduite du
processus. Cependant, ayant obtenu sur ce point gain de cause, elle s‟est précipitée dans
la brèche apparemment sans préparation aucune et a poussé à l‟extrême les enchères au
point d‟occulter la place et rôle du chef de l‟Etat dans l‟avenir politique du pays ;
resserrant ainsi davantage le nœud de l‟équation démocratique Zaïroise.
Il était pourtant évident que l‟avenir politique du Zaïre dépendait très largement de la
place qu‟y occuperait et du rôle qu‟y jouerait le Président Mobutu, pour ne pas dire la
214
place et le rôle qu‟il y accepterait. De fait, d‟une part, on a vu que le contenu, l‟évolution
et le rythme du processus qu‟il a déclenché le 24 avril 1990 continuait d‟être imprimés de
son empreinte et de sa conception fondamentale qui lui faisait moduler, selon son propre
jugement, tel ou tel élément du processus.
D‟autre part, toutes les forces présentes sur la scène politique zaïroise ont, à un
moment ou à un autre, reconnu au Président Mobutu ce rôle moteur dans le processus et
défini leur identité, leur attitude, leurs revendications et leur positionnement quant à
l‟avenir, par rapport à la personne et aux actes du Chef de l‟Etat.
On peut à ce niveau dégager au moins deux éléments de contrariété du processus de
démocratisation zaïrois. D‟une part, le Président Mobutu apparaissant sur l‟échiquier
politique comme une référence incontournable, il était primordial d‟obtenir son
implication active et positive dans le déroulement du processus. Mais cette implication
devenait aléatoire dès lors qu‟elle était formulée en des termes péremptoires et lui était
présentée comme suicidaire. Aussi, entre s‟impliquer pour se démettre et se
désintéresser pour se maintenir, le choix du Maréchal ne pouvait qu‟être celui de prendre
de la distance (hauteur de « l‟Aigle » ou éloignement ?) par rapport aux événements.
D‟autre part, la présence éminente du Maréchal Mobutu sur l‟échiquier politique fait
que le processus devait être pensé à la fois en fonction de sa personne dans un souci de
real politik , et au-delà de sa personne en vue de construire solide pour l‟avenir.
Autrement dit, il s‟agissait de trouver pour chacune des questions soulevées par la
transition, le juste milieu, c'est-à-dire la solution idoine qui tienne compte de la
personnalité du Chef de l‟Etat et de l‟avenir général dans l‟après Mobutu.
L‟exercice n‟était pas sans risques, ni des plus commodes. Il avait au moins
l‟avantage, tout en évitant du sur mesure , d‟offrir des solutions qui puissent convenir au
Président Mobutu, tout en étant valables pour l‟avenir et pour tout citoyen autre que
Mobutu.
215
7.2. La vision des Colombes
Un courant idéologique, fait de femmes et d‟hommes croyant aux vertus du
consensus démocratique et à la nécessité de conduire au centre les affaires de l‟etat en
période de transition, s‟est investi dans cette vision. Il faut également dire que si ce
courant a révélé comme ailleurs un certain nombre d‟opportunistes en mal de
positionnement, il n‟a pas moins compté parmi ses tenants ceux qui caressaient pour
l‟avenir l‟idée d‟asseoir un mobutisme nouveau, nationaliste, libéral et répondant aux
aspirations de grandeur, de dignité et de développement de la Nation.
Préconisant l‟ouverture politique, ils avaient conscience que la mesure d‟ouverture
avec laquelle le Président accepterait des solutions ou des schémas qui ne sont pas
toujours propices à lui assurer une position personnelle prééminente tout en lui
garantissant un leadership certain, donnerait la preuve de sa détermination démocratique
contestée par 111 partis d‟opposition. Ils savaient également que la place du Président
Mobutu, pas seulement dans l‟avenir politique immédiat, mais aussi dans l‟histoire en
tant que restaurateur de la démocratie, était étroitement liée à sa capacité à se dépasser
dans les solutions à apporter aux questions qui se posent aujourd‟hui face à la restauration
démocratique. Ils étaient convaincus que, parce qu‟il est en place et perce que c‟est lui
qui a déclenché le processus démocratique, le Président serait amené à faire le plus de
concession : sa grandeur et sa place historique passaient aussi par-là.
7.3. La vision des Faucons
A ce courant dit des modérés et des colombes, s‟est opposé celui dit des faucons.
Aux yeux de ces derniers, on ne peut répondre aux positions radicalistes de l‟opposition
que par un discours et des actions aussi robustes que musclés, ne laissant place à une
ouverture que lorsque celle-ci est de nature à piéger l ‟adversaire. Toute autre attitude est
chez eux analysée comme faiblesse et timidité et est interprétée comme défection, un
désengagement est donc une traîtrise. Le conservatisme pur, dur et sans concession paraît
être ici de règle. Le changement du système sociopolitique et économique auquel aspire
216
le peuple y est perçu, moins comme un changement d‟institutions et de mentalité
impliquant au besoin un changement d‟homme, que comme la fin de privilèges
exorbitant acquis.
Ceux-ci se définissent en termes de positions sociales abusives, d‟argent facile, de
biens mal acquis, de fraudes tous azimuts, de pillage du patrimoine collectif, d‟impunité,
de gangstérisme justicier ou policier. Ils poussent à un ostracisme intimidant alimentant
une problématique diaspora d‟émigrés économico politiques. La raison d‟Etat y est
galvaudée au point de s‟apparenter à la raison d‟ un Etat réduit à l ‟échelle d ‟une poignée
de clans ou de tribus.
Rejetant toute idée de partage juste équitable du pouvoir et donc des privilèges qu‟il
confère, cette forme de fascisme conservatiste rallie ses troupes dans une sorte de
paranoïa collective où l‟autosuggestion de la peur, ravivée au besoin par quelques
montage et cabales opportuns, mobilise les énergies tendues vers le terrorisme et… le
suicide.
L‟état d‟atrophié mental et moral qu‟entraîne cette situation développe une phobie
irrésistible et incontrôlée de l‟insécurité que pourtant on contribue soi-même à créer.
Plasticages, menaces, intimidations, agressions, empoisonnement, assassinats…
s‟imposent alors comme une stratégie n ‟excluant ni conflagration intestine, ni chasse à
l‟homme, ni politique de la terre brûlée au service d ‟un seul objectif l ‟étouffement de
toute velléité de changement.
Il faut néanmoins mettre à la décharge de ce courant le fait que son émergence est la
résultante des provocations, menaces, violences, injures d‟une opposition radicale, sûre
de l‟appui de ses combattants , convaincue de son audience populaire et scandant, elle
aussi, le credo de l‟ostracisme et du jusqu‟au boutisme.
S‟il est vrai que ceci ne justifie pas cela, il reste que la confrontation des extrêmes
est de la nature même du radicalisme. Chacun entend trouver dans l‟attitude de l‟autre les
217
raisons de son combat et de son refus de dialoguer. Certes, les deux camps ont connu des
moments de trêve, voire de mariage, mais c‟était pour se livrer aussitôt à un corps à
corps sans concessions.
En fait, la pomme de discorde réside dans ce que, pour les opposants radicaux , le
chef de l‟Etat serait le seul et l‟unique obstacle à la démocratisation ; tandis que pour les
conservateurs les plus intégristes, le Président est allé trop loin dans ce qu‟ils considèrent
comme le chambardement du système.
Le jeu politicien stérile auquel donne lieu ce paysage, l‟artificialité de la substance
de celui-ci ainsi que les idéologies intégristes, extrémistes, conflictuelles et irréductibles
sur lesquelles il s‟échaude, semblent avoir consommé radicalement dans le sens
sémantique du terme, la rupture, au niveau de la population, d ‟avec cette sorte de
démocratie euphorique et emphatique.
En effet, devant ce qui apparaît comme un abandon criminel et une insensibilité
pathologique à ses misères imputables à la classe politique aveuglée par la lutte pour le
pouvoir privilège au détriment du pouvoir service, la population va se construire, au
contact des nécessités individuelles et primaires de survie, une démocratie faite de
pragmatisme instinctif et intuitif, se nourrissant de la fantaisie et de la créativité des
citoyens donnant désormais libre cours à leur liberté d ‟entreprise. Si celle-ci quitte
ostensiblement les voies formelles devenues peu gratifiantes, peu sûres et peu valorisant
pour emprunter les sentiers informels de la lutte pour la survie, elle n‟en entraînera pas
moins progressivement une restructuration révolutionnaire, imperceptible mais profonde
et réelle de l ‟idée démocratique.
II. Période de la restructuration instinctive et intuitive de la démocratie par des
mécanismes informels
Le 24 avril 1990, le Président Mobutu n‟a pas seulement annoncé la fin d‟un
politique, mais aussi proposé les mécanismes formels qui allaient baliser le processus de
218
démocratisation qu‟il avait initié. Bien vite cependant, ces mécanismes, apparaissant à
certains comme ombrageux et imprécis, à d‟autres comme perfides et trahissant l‟idéal
démocratique et libéral dont ils se réclamaient allaient être réaménagés, puis contrés par
de multiples autre schémas institutionnels et formels, au premier rang desquels prennent
place ceux élaborés de ces Conférence Nationale Souveraine.
L‟interaction de ces différents mécanismes et schémas demeurant
fondamentalement antagonique et conflictuelle, le bras de fer étant de règle, ceux-ci iront
de dérapage en dérapage, enfonçant chaque jour davantage le pays dans la spirale de la
misère la plus sombre et dans la logique infernale de la guerre.
Et c‟est là-dessus que se sont opérés la rupture et le désengagement civils par
rapport aux forces politiques, car la population a compris que si le lit de la misère et de la
conflagration était préparé par les hommes politiques, encore fallait-il qu‟elle accepte de
s ‟y coucher.
Sur ce point, nous en sommes encore à nous interroger sur le rôle que les pillages et
leurs conséquences ont pu jouer sur les mentalités. Sans doute une étude
psychosociologique appropriée sur la question serait particulièrement révélatrice de la
place de ces désamorçages (momentané) de la dynamique « conflagration » qui formait le
menu des premières heures de notre processus démocratiques et parmi les déterminants
poussant à la recherche d‟autres mécanismes et d‟autres schémas démocratiques.
En effet, les mécanismes formels, autoritaires, unilatéraux multilatéraux, voire
consensuels ou parlementaires s‟étant avérés finalement inefficaces et à la limite par
certains côtés dangereux, et ayant largement émoussé tous les dont ils étaient porteurs, la
population s ‟en est sinon désolidarisée, en tous cas désintéressé pour se rabattre, par
dépit, par instinct de conservation ou par esprit de fronde vers des solutions informelles.
Tout se passe comme si, les dérapages politiques du processus transitionnel de
démocratisation ayant entraîné au fond de l‟abîme le peuple, celui-ci, dans un sursaut de
survie, a entrepris de se dégager de la torpeur et de l‟ineptie des hommes politiques en
investissant désormais, dans un mouvement instinctif prenant quelques fois de allures de
219
sauve qui peut généralisé, des mécanismes socio-économiques, voire culturels et
politiques informels.
Autrement dit, pendant que les politiques et les politiciens se débattaient au fond du
gouffre dans des combats de positionnement et des luttes de partage des dividendes du
pouvoir même si celui-ci n‟apparaissait désormais plus que comme un leurre conférant
quelques privilèges éphémères, les citoyens s‟éloignaient ostensiblement d‟eux,
conscients que leur survie individuelle était à ce prix.
Voilà l‟émergence d‟une société à double visage, formel et informel, politique et
civil, évoluant chacun dans sa direction et selon ses règles propres. Voici en réalité
l‟apparition d‟une société en rupture avec son cadre dirigeant et fonctionnel, donnant
l‟image d‟un Etat comportant les trois composantes classiquement exigées par le droit
international, à savoir un territoire, un gouvernement et une population, mais entre
lesquelles les liens fonctionnels s ‟avèrent distordus, distendus, désarticulés, dissonants…
Si l‟on pouvait se permettre une comparaison, on dirait que la situation zaïroise
faite penser à un train qui s‟est emballé, puis a déraillé. La locomotive continue à courir
sur des rails mal accommodés à sa course anarchique et ne tire plus que l‟ombre de lui-
même, c'est-à-dire la classe politique. Quant aux wagons, déchaînés, désaxés et
désassemblés, chacun s‟évertue tant bien que mal à se frayer en solo un chemin dans la
vallée de la mort, pousser par l‟énergie du désespoir ou de l‟ultime espoir, négociant sa
course au gré des aspérités et des courbes du terrain dans une navigation à vue où la
visibilité, selon d‟ailleurs l‟expression populaire consacrée, est quasiment nulle. On peut
imaginer la débandade ou le « struggle for life » auquel tout ceci donne lieu. Au point du
reste que l‟informel apparaît à certains égards comme un retour à l‟état de nature ne
connaissant aucune norme, ni individuelle, ni collective. Les pillages et ses
manifestations subséquentes ainsi que toutes sortes de pratiques économiques, monétaires
et administratives mafieuses abondamment fustigées, sont l‟expression significative de
cet état.
220
Cependant, l‟expérience du terrain a montré que, au plan sociopolitique et
économique, le système informel était une école d‟apprentissage de la liberté
d‟entreprendre dans un environnement où la conduite des affaires ne s‟accommode plus
de l‟ignorance des paramètres politiques, économiques, financiers, sociaux et culturels
qui influent positivement ou négativement sur le comportement des producteurs, des
commerçants, des consommateurs et des prix, et donc, de façon générale, sur les flux
économiques.
De même, face à l‟incurie des structures politiques formelles, notamment des partis
politiques, l‟informel est apparu comme le lieu d‟apprentissage de la liberté et de la
responsabilité ; lieu de maturation et de valorisation de la citoyenneté en tant qu‟elle est
source de droits, de devoirs et d‟obligations. Lieu particulièrement fréquenté par la
société civile de façon générale et spécialement les Eglises qui se sont investies dans
l‟encadrement politique des populations et le renforcement de leurs capacités
démocratiques.
Cette dynamique s‟est poursuivie et raffermie après la fin de l‟ère mobutienne.
Ayant compris que l‟informel et le formel ne peuvent réussir dans les circonstances de
totale divergence qui les caractérisaient, elle a amené à réfléchir sur les conditions de
dépassement de la discordance entre ces deux systèmes.
Le dépassement recherché suppose une recomposition de tout l‟espace congolais,
opérant un engagement vers une société démocratique reformulée sur la base des leçons
induites de nos expériences formelles et informelles récentes ou plus anciennes.
C‟est précisément là que se trouvent les enjeux des prochaines élections. Que faire
pour que celles-ci nous engagent précisément sur la voie de cette recomposition et de
cette reformulation démocratiques de notre société ?
On ne peut perdre de vue que les élections ne conduisent pas forcément à la
démocratie et que la plupart des dérapages et violences politiques en Afrique naissent
221
des conflits liés aux élections conflits préélectoraux et aux désaccords sur les conditions
devant permettre d‟aller aux élections : cas de l‟Angola aujourd‟hui, de la RDC si
l‟UDPS ne participe pas aux scrutins électoraux, contestation des résultats des élections,
manipulations électorales ou post-électorles (vous gagnez normalement le scrutin, mais
vous gérez mal vos alliances : cas de la République centrafricaine et du Congo de
Lissouba ; etc.).(114
)
On ne peut non plus faire une impasse sur les illusions que certains politistes,
occidentaux ou nationaux, contribuent à véhiculer ; ce que le professeur Djelo appelle
la triple illusion démocratique (115
) :
1) Il y a d‟abord l‟illusion de l‟arithmétique politique qui consiste dans la croyance à
l ‟effet magique du suffrage universel et à l‟équivalence de l‟expression politique
en tout lieu, entraînant le mythe de la démocratie formelle. A cet égard, il serait
intéressant de dégager la signification que nous accordons aux élections qui
viennent.
2) Il y a ensuite l ‟illusion de l ‟algèbre politique qui consiste en la croyance à la
mystique de certaines équations politiques, telle monopartisme ou celle qui
considère l ‟Etat moderne comme un Etat détribalisé ; ou en la croyance à certains
états fonctionnels des institutions, notamment le mythe de la séparation des
pouvoirs et de la prédominance de la loi.
3) Il y a enfin l‟illusion de la géométrie politique, de la magie constitutionnelle dont
le mythe est que la démocratie peut être définitivement établie grâce à l‟habileté
apportée à la rédaction de la constitution.
Comment éviter de transformer nos élections en occasion ou cause de conflits et de
violences politiques ?
114
N.d.I Réd.-voir plus loin dans le texte de Rigobert Minani « L‟Education civique et électorale en RDC :
Enjeux et pistes d‟action » particulièrement les pages 153-154 qui traitent des différentes fraudes pré
Électorales, électorales et post-électorales. 115
Djelo Empenge, Droit constitutionnelle, Notes polycopiées.
222
Comment éviter le piège des illusions démocratiques ou élection ? Plus
positivement, comment répondre au défi de l‟invention d‟un Etat démocratique,
respectueux des droits de l‟ homme, au service de l‟épanouissement individuel et du
développement collectif ?
Il faut commencer par prendre conscience de ces défis et enjeux de façon à les
intégrer dans l‟option que le citoyen électeur exprimera dans son geste électoral. Pour
être efficace, cet exercice d ‟identification et de prise de conscience des enjeux de la
démocratie peut se donner comme grille de lecteur d ‟abord les valeurs fondamentales
auxquelles nous croyons, par exemple les valeurs de notre foi chrétienne, les principaux
thèmes du débat sur la démocratie en Afrique, et singulièrement en RDC, et les
problématiques qu ‟ils induisent au regard de la doctrine de l‟Eglise sur l ‟engagement
politique des chrétiens catholiques ; ensuite, la considération de deux indicateurs
caractéristiques de la vie et l‟histoire politiques de notre pays, à savoir les droits de
l‟homme et la violence politique.
III.3.7.2 Elections et émergence d’une société démocratique
III.3.7.2.1. Le sens d’une interrogation
A la question posée « Les élections pour quel projet de société ? », on peut être
tenté de répondre comme par une boutade pour le projet de société que propose et
soutient le parti politique ou le candidat pour lequel je vais voter et qui correspond au
dessein le plus cher que je forme pour le pays après les élections .
De fait, telle devrait être l‟attitude de tout électeur libre et responsable. Encore
faut-il que les formations politiques et les candidats qui briguent les suffrages mettent
leurs citoyens à même de pouvoir choisir en connaissance de cause. Ce n ‟est
malheureusement pas le cas à l‟heure actuelle.
Si les actes constitutifs de ces formations contiennent des éléments du projet de
société qu‟elles entendent promouvoir si certaines d‟entre elles en reparlent à l‟occasion
223
de leurs congrès préparatoires aux prochaines échéances électorales, cependant dans
l‟ensemble l‟essentiel du discours porte plutôt sur la célébration des leaders candidats (ou
candidat leaders ?), moitié guides, moitié hommes-projet. Il se crée ainsi un climat et un
contexte qui, s‟appuyant davantage sur l‟émotif que sur le rationnel, des attaches
subjectives plus des repères objectifs, diluent finalement les projets de société des partis
et des acteurs politiques, rendant difficile un travail d‟appréciation responsable de leur
valeur, de leur spécificité et de leur pertinence.
Qu‟à cela ne tienne en réalité, ce qui compte au stade actuel de notre démarche
tient en une phase qui est en soi un projet de société autour duquel chaque fille et chaque
fils de ce pays devrait se reconnaître construire un Etat républicain et démocratique,
respecter la prévenance qui sied à la conduite des biens publics et à la redistribution
équitable de ses richesses et du produit du travail de tous, solidaire et humaniste parce
que soucieux du bien-être, de la dignité et des droits fondamentaux de ses populations
partout où elles se trouvent un Etat fort de son unité et riche de sa diversité
socioculturelle autant que de ses valeurs ethniques et traditionnelles susceptibles de
participer à la formulation des équilibres fondamentaux où se reconnaît et s ‟identifie la
nation congolaise un Etat de droit et de justice, de paix et de liberté
Il nous semble que là est le sens de la lutte dans laquelle bien de nos concitoyens
se sont engagés, certains au prix du sacrifice suprême, depuis les pères de l‟indépendance
jusqu ‟aux combattants de la démocratie.
Là également se trouve l‟attente d‟un peuple meurtri par des violences politiques
récurrentes et interminables, paupérisé par une gestion égoïste et prévaricatrice, confiné
dans l‟ignorance par le délabrement de son système éducatif, divisé par un sectarisme
tribalo provincial que renforce l‟absence d‟infrastructures de routes et de communication,
affaibli par la résurgence de graves épidémies que favorisent de désordre sanitaire et le
délabrement de l‟hygiène publique. Ce peuple là ne comprend pas qu‟il ne puisse partout
profiter des bienfaits de l‟électricité au pays du barrage hydroélectrique d‟Inga ; ni qu‟il
224
manque de l‟eau potable dans ses robinets pendant que la pluie tombe à profusion sur ses
terres…
Le référendum constitutionnel de décembre 2005 a été, du point de vue de la
participation du corps électoral comme du point de vue de ses résultats Oui et Non
confondus, porteur de ces attentes concrètes et de ces espérances dans l‟émergence d‟une
société démocratique, organisée dan un Etat nouveau, aux assises institutionnelles solides
enracinées dans ce qu‟il y a de fondamental dans l ‟âme congolaise (*).
Les élections qui viennent devraient porter les mêmes attentes et les mêmes
espérances pour pouvoir constituer véritablement une étape décisive, un point d‟appui
solide à partir duquel la nation a besoin de s‟organiser patiemment et durablement.
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre étude qui porte sur les Nations Unies, la paix et les
élections en République Démocratique du Congo.
Elle s‟est particulièrement penchée sur l‟analyse approfondie, du plan
juridicopolitique des mécanismes de la restauration de la paix, la stabilité politique et les
actions réalisées par la MONUC dans le processus électoral en République Démocratique
du Congo.
Dans le but d‟approfondir nos analyses sur la dynamique de la restauration de la
paix qui parait à la fois, très complexe et contradictoire nous avons d‟abord inscrit l‟étude
dans certaines théories notamment celles relatives aux conflits et celles d‟instaurations
d‟une paix durable.
Ensuite une méthodologie a été adoptée pour réaliser cette étude ou nous avons
recouru à la méthode structuro fonctionnelle. Pour compléter la méthode nous avons
utilisé les techniques de récoltes des données à savoir la documentation et l‟entretien.
225
En ce qui concerne les techniques d‟analyse des données nous avons recouru à
l‟analyse de contenu.
Dans sa structure, outre l‟introduction et la conclusion, la présente étude comprend
trois chapitres qui à leur tour sont subdivisés en sections et sous sections dans lesquelles
nous analysons les différents faits en rapport avec l‟objet de notre étude.
Tout au long de nos analyses nous avons abouti aux résultats affirmant nos
hypothèses de départ, à savoir que les Nations Unies ont accompagné avec succès les
négociations politiques qui ont aboutit aux accords qui ont produit des effets sur le plan
national et international. Les Nations Unies ont accompagné la transition démocratique
qui a permis ainsi la libération des activités politiques et l‟exercice des droits politiques
jusqu‟ à la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes en RDC
.
Les Nations Unies ont joué un rôle considérable dans la restauration de la paix et
de l‟autorité de l ‟Etat en République Démocratique du Congo car le pays qui jadis était
divisé de fait a retrouvé son intégrité territoriale grâce à l‟intervention de l‟ONU. Ce qui
s‟est matérialisé par la tenue des élections dans toutes les provinces, territoires, districts
du Pays grâce à l‟accompagnement et à l‟appui de la MONUC sur les plans financier,
sécuritaire, logistique,…
Les actions de la MONUC ont permis progressivement la restauration de la paix
grâce au dialogue. Et la tenue des élections comme nous l‟avons souligné ci-haut.
Disons enfin que grâce aux Nations Unies. La République Démocratique du
Congo vient de rejoindre ses neufs pays voisins qui ont organisé des élections ces trois
ou quatre dernières années. Les résultats du processus électoral Congolais réussi se font
déjà sentir dans le pays et la sous région des Grands Lacs.
Au mois de décembre 2006 à Nairobi à la Conférence Internationale dans les
Grands Lacs, le Congo et ses voisins ont signé un Pacte sur la sécurité, la stabilité et le
226
développement dans la Région des Grands Lacs africains. Parmi les dix clauses de ce
pacte figure la non-agression et la défense mutuelles, le rejet du génocide et des violences
sexuelles.
Les progrès réalisés par la République Démocratique du Congo grâce à la
MONUC sont nombreux. Ils sont reconnus et accueillis avec satisfaction aux Nations
Unies ainsi que dans toutes les capitales et tous les quartiers généraux de mission de
maintien de la paix dans le monde. Grâce à la bravoure et à la maturité de sa population
et avec l‟aide de l‟ONU et de la communauté internationale, en particulier des Etats
africains, la RDC accomplit des progrès spectaculaires depuis sept ans.
Hier déchirée par les guerres, elle est aujourd‟hui en passe de devenir une
démocratie nouvelle. Le bon déroulement des récentes élections nationales a marqué une
étape capitale. Ces élections ont clairement montré la volonté de la population à
retrouver la paix et la stabilité.
La sécurité s‟est même sensiblement renforcée dans les zones les plus instables
du pays. Mais tous ces progrès ne seraient pas rendus possibles sans la présence et
l‟apport des Casques bleus de la MONUC, dont certains d‟entre eux ont payé un lourd
tribut dans le conflit et les opérations de sécurisation des élections. Le 23 janvier 2006,
8 casques bleus du contingent guatémaltèque ont été tués en Ituri, et 8 autres pris en
otage pendant de longues semaines par des éléments de la milice du Front des
Nationalistes et Intégrationnistes (FNI).
Grâce à la MONUC, 2006 a été une année d‟espoir pour la République
Démocratique du Congo, 2007 est l‟année de la consolidation du processus
démocratique, de l‟installation des nouvelles institutions, du défi de réconciliation
nationale, de la relance du développement économique et de la reconstruction du pays
après des années de guerre et de destruction.
227
Aujourd‟hui, la R.D.C est une véritable source d‟espoir pour toute l‟Afrique.
Toutefois, les défis à venir sont gigantesques. Il faut améliorer les soins de santé, garantir
l‟accès à l‟éducation, assurer les services de base, remettre en état l‟infrastructure et
fournit tout le pays en eau potable. En outre, il faut absolument redresser l‟économie,
afin que chacun puisse trouver un emploi. Il faut aussi que les retenues publiques, tirées
notamment des ressources naturelles, servent à améliorer les conditions de vie de la
population.
En fin, il est essentiel que l ‟Etat assoie davantage son autorité, tout en progressant
sur la voie de la décentralisation. Ainsi tous les citoyens et toutes les communautés
pourront participer pleinement au travail de titan qu‟est la reconstruction du pays. C‟est
une grande tâche qu‟il faut achever. La MONUC s ‟est résolument engagée dans l‟est de
la RDC à soutenir le nouveau gouvernement de la RDC dans l ‟accomplissement du
programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) et d ‟intégration de l
‟armée en Ituri et dans la province du Nord Kivu, dans le Sud Kivu, dans le Katanga et
ailleurs. Cette mission ne peut être accomplie que si le pays devient stable et c‟est l‟une
des principales tâches auxquelles contribue la MONUC dans ce contexte.
Mais aussi fort que soient les soutiens de la communauté internationale, c‟est
avant tout entre les mains des congolais que réside la clef d‟un avenir meilleur en
R.D.C. C‟est pourquoi lors de sa récente visite au Congo et dans son discours en 2006
devant l‟Assemblée Nationale à Kinshasa, le Secrétaire général des Nations Unies Ban
Ki moon a invité les députés congolais à passer un contrat avec eux-mêmes et avec le
peuple congolais qu‟ils représentent, ainsi qu‟avec tous leurs partenaires internationaux.
Il s‟agirait en quelque sorte d‟un contrat de bonne gouvernance , car le
rétablissement de l‟autorité de l‟Etat et l‟enracinement de la primauté du droit dans tout
le pays est indispensable à la consolidation de la paix et de la démocratie .
228
Pour clore, dans ce travail nous avons traité les rôles de l‟ONU dans la restauration de la
paix et dans le processus électoral en RDC, plusieurs aspects restent encore à exploiter.
Nous laissons donc à la portée d‟autres chercheurs qui s‟y intéresseront.
Quant à nous, nous avons la satisfaction d‟avoir apporté notre modeste
contribution à la science, en général et à l‟étude de restauration de la paix et dans le
domaine électoral en particulier en abordant ce thème appliqué à la réalité Congolaise.
229
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http://fr.wikipedia.org, 16 décembre 2005 40. Post war Defence Integration in the Democratic Republic of the
Congo, Prof Roger Kibasomba, Institute for Security Studies Occasional Paper 119, December 2005 41. Katanga: the Congo’s forgotten crisis, ICG, Africa Report N°103, 9
January 2006 42. Security sector reform in the Congo, ICG Africa Report N°104 – 13, February 2006
43. RD Congo: acquis et défis du processus électoral, Pamphile Sebahara, les rapport du Groupe de recherche et d’information sur la
paix et la sécurité (GRIP), mars 2006 44. Elections au Congo : faire ou défaire la paix, Rapport Afrique N°108,Nairobi/Bruxelles, 27 avril 2006
45. Elections and Security in Ituri: Stumbling Blocks and Opportunities for Peace in
the Democratic Republic of Congo, Africa Initiative Program (AIP) & Forum onEarly Warning and Early Response (FEWER-Africa), May 2006 46. Sortir du piège du conflit : promouvoir la bonne gouvernance au
Congo, Rapport Afrique ICG n° 114, 20 juillet 2006 47. Congo : poursuivre l’engagement international après les
élections, ICG, briefing Afrique n° 44, Nairobi/Brussels, 09 janvier 2007
48. Régime juridique de la MONUC, Me Bokona Wipa Bonzaly, Assistant à la Faculté
de Droit, Université de Kinshasa, Avocat à la Cour d’Appel RAPPORTS DU SECRETAIRE GENERAL AU CONSEIL DE SECURITE
SUR LA SITUATION EN RDC ET LES ACTIVITES DE LA MONUC
1 S/1999/790 du 15 juillet 1999, 2 S/1999/1166 du 01 novembre 1999, 3 S/2000/30 du 17Janvier2000
4, S/2000/330 du 18 avril 2000, S/2000/556 du 12 juin 2000,
5 5 S/2000/888 du 21 Septembre , 6 S/2000/1156 du 06 décembre 2000, S/2001/128 du 12 février 2001,
241
7 S/2001/373 du 17 avril 2001, S/2001/572 du 08 juin 2001, 8 S/2001/970 du 16 octobre
9 2001, S/2002/169 du 15 février 2002, S/2002/621 du 05 juin 2002,
10 S/2002/1005 du 10 Septembre 11 S/2002/1180 du 18 octobre 2002, S/2003/211 du 21février 2003,
12 S/2003/566 du 27 avril 2003, S/2003/1098 du 17 novembre 2003, 13 S/2004/251 du 25 mars 2004 14 S/2004/650 du 16 août 2004, S/2004/1034 du 31décembre 2004,
15 S/2005/167 du 15mars 2005 16, S/2005/320 du 26 mai 2005, S/2005/506 du 02 août 2005,
17 S/2005/603 du 26 septembre 2005, S/2005/832 du 28 décembre 2005, S/2006/28 du 19 janvier 2006,
18 S/2006/389 du 13 juin 2006, S/2006/390 du 13 juin 2006, 19 S/2006/759 du 21 septembre 2006 ; Interim report of the Special
Reporter on the situation of human rights in the Decratic Republic of the Congo: A/58/534, 24 October 2003 ; Accord de cessez-lefeu
de Lusaka : S/1999/815 ; RESOLUTIONS DU CONSEIL DE SECURITE
1 S/RES/1234 du 09 avril 1999,
2 S/RES/1258 du 06 août 1999, 3 S/RES/1279 du 30 novembre 1999
4,S/RES/1291 du 24 février 2000,
5 S/RES/1355 du 15 juin2001, 6 S/RES/1445 du 04 Decembre 2002
7 S/RES/1493 du 28 juillet 2003,
8 S/RES/1565 du 01 octobre2004, 9 S/RES/1592 du 30 mars 2005,
10 S/RES/1596 du 18 avril 2005, 11 S/RES/1621 du 06 Septembre 2005 12, S/RES/1635 du 28 octobre 2005.
242
TABLE DES MATIERES 2010............................................................................................................................................. 1 DEDICACE ................................................................................................................................ 2 REMERCIEMENTS ................................................................................................................... 3 INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 5
1. CHOIX DU SUJET..................................................................................................... 5
2 BUTETOBJECTIFS DE L‟ETUDE ............................................................................ 5 3. INTERET DE L‟ETUDE ............................................................................................ 6
5. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE ........................................................... 10
6. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE.................................................................... 22 7. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ............................................................. 23 8. DIFFICULTES RENCONTREES ............................................................................ 26
9. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL ......................................................... 26 CHAPITRE PREMIER : LES NATIONS UNES EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO............................................................................................. 27
I.1. CONTEXTE ET MOTIVATION DE L‟INTERVENTION .................................. 27 I.1.1. LA PARTICULARITE DE LA CRISE .......................................................... 27
I.1.1.1 La divergence politique au sommet du pouvoir en 1960............................... 27 I.2. LE CONFLIT ARMÉ SANS ISSUE DE 1996 A 2003 ......................................... 32
I.3. LES MOBILES DE L‟INTERVENTION DE L‟ONU EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO................................................................................. 37
I.4. DU MANDAT DE LA MISSION DE LA MONUC ............................................. 40 I.4.1 L‟évolution du mandat : de l'observation du cessez-le-feu à la consolidation de
la paix ........................................................................................................................ 40
I.4.2 Phase préliminaire : la préparation de l'intervention de l'ONU en RDC et la
création de la MONUC (09 avril 1999–24 février 2000). ........................................ 41
I.4.3. Phase 1 : la surveillance de la cessation des hostilités et du désengagement des
forces (24 février 2000-15 juin 2001). ...................................................................... 42 I.4.4 Phase 2 : l‟élargissement du mandat aux aspects de désarmement,
démobilisation, rapatriement, réinstallation et réinsertion (DDRRR) (15 juin 2001-
28 juillet 2003) .......................................................................................................... 43 I.4.5 Phase 3 : imposition de la paix et accompagnement de la mise en place d‟un
Etat de droit en RDC (du 28 juillet 2003 au 6 décembre 2006) .............................. 44
I.5. LES RESULTATS OBTENUS .............................................................................. 48 I.5.1. Les négociations politiques ............................................................................. 48 I.5.2. La MONUC et la transition démocratique en RDC ........................................ 51 I.5.3. La restauration de l‟autorité de l‟Etat en RDC ................................................ 53 I.5.4. La MONUC et la vie sociale en RDC ............................................................ 56
I.6. L‟ORGANISATION ET LES RESSOURCES DE LA MONUC ......................... 58 I.6.1 La composante militaire ................................................................................... 58 I.6.2 La Brigade Ouest .............................................................................................. 59
I.6.3. La Division Est ................................................................................................ 60
243
I.6.4. La composante Police Civile ........................................................................... 60
I.6.5.1 La Division Humanitaire (Affaires Civiles) .................................................. 62 I.6.5.2 La Division des Droits de l'homme ............................................................... 62 I.6.5.3. La Division DDRRR .................................................................................... 63
I.6.5.4. La Section Protection de l‟Enfance .............................................................. 64 I.6.5.6. La Division Electorale .................................................................................. 66 I.6.5.7. L‟Unité Etat de Droit .................................................................................... 66 I.6.5.8. Le Bureau chargé des questions sexospécifiques (Bureau du genre) ........... 66 I.6.5.9. Le Bureau VIH/SIDA ................................................................................... 68
I.6.5.10. La Division de l‟Information Publique ....................................................... 68 I.7. Des moyens considérables mais relativement modestes ........................................ 69
CHAPITRE DEUXIEME : LES ACTIONS DE LA MONUC EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO............................................................................................. 71
II.1. LES INCIDENCES DES ACTIONS DE LA MONUC SUR LA
STABILISATION DE LA REGION DES GRANDS-LACS AFRICAINS ................ 71
II.2. LES LIMITES A L‟EFFICACITE DU PROCESSUS DE PAIX EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ....................................................... 73
II.2.1. Du point de vue du processus de négociation politique ................................. 73 II.2.2. Sur le plan de l‟organisation et de la réalisation des actions de la MONUC . 76
II.3. LES STRATEGIES POUR LA PERFECTION DES ACTIONS DE LA MONUC
EN RDC ........................................................................................................................ 79 II.4. REPERTOIRE CHRONOLOGIQUE DES ACTIONS DE LA MONUC EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. ...................................................... 81 CHAPITRE TROISIEME : LA MONUC DANS LE PROCESSUS
ELECTORAL EN REPUBLIQUEDEMOCRATIQUE DU CONGO ................................... 102
III.1. DESCRIPTION SOMMAIRE DU SECTEUR ................................................. 102
III.1.1. Situation actuelle ........................................................................................ 103 III.1.2. Les actions en cours .................................................................................... 105 III.1.3. Les objectifs pour les deux prochaines années ........................................... 107
III.1.4. Les priorités institutionnelles ..................................................................... 108 III.1.5. Les priorités d’investissement ..................................................................... 109
III.2. ESTIMATIONS DE LA POPULATION EN 2005, RESULTATS DE
L’ENROLEMENT ET RESULTATS DU REFERENDUM CONSTITUTIONNEL . 113
III.3.1. Arrangements pré électoraux pour une stabilité postélectorale .................. 118 III.3.2 Le Renforcement des capacités institutionnelles ......................................... 118 III.3.3. Coordination de l‟assistance internationale au processus électoral ............ 119 III.3.5. Projet d‟Appui au processus électoral en RDC (APEC) ........................... 120 III.3.5.1. La situation financière : ........................................................................... 121
III.3.5.2. L’Unité d’assistance technique ................................................................ 121 III.3.5.3. La logistique électorale........................................................................... 121
III.3.5.4. Le Kit d’enregistrement numérique ......................................................... 122 III.3.5.5. Acquisitions/ Centre de service ................................................................ 122 III.3.5.6. Les Télécommunications .......................................................................... 122 III.3.5.7. La Communication institutionnelle ......................................................... 123 III.3.5.8. La Sensibilisation .................................................................................... 123
III.3.6. La contribution de la MONUC à la sécurisation du referendum .................... 123
244
III.3.6.1. Au Nord-Kivu .......................................................................................... 123
III.3.6.2. L’exemple de Aru (District Ituri, Province Orientale) ........................... 125 III.4. ANALYSE PAR TERRITOIRE ET VILLE DES RESULTATS ET DU
REFERENDUM SUR LE PROJET DE CONSTITUTION ....................................... 126
III.4.1. Les résultats de l’enrôlement des électeurs ................................................ 127 III.4.2. Les estimations de la population attendue en 2005 .................................... 128 III.4.3. Les taux d’enrôlement par territoire et ville ............................................... 129 III.4.4. Résultats de l’enrôlement des électeurs par Province (le 17 décembre 2005)
................................................................................................................................. 130
III.4.5. Le taux de participation au référendum...................................................... 134 III.3.5. Quelques leçons tirées de référendum constitutionnel ............................... 148 III.3.5.1. Le constat ................................................................................................ 148 III.3.5.2.Quelques recommandations ..................................................................... 148
III.5.3. Le point de vue de la communauté internationale sur la tenue du référendum
constitutionnel en RDC ........................................................................................... 149
III.5.3.1. William Lacy Swing, Représentant spécial du Secrétaire général des
Nations Unies pour la RDC .................................................................................... 150
III.5.3.2. Le Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT) ... 150 III.3.6 Les actions de la MONUC dans le processus électoral en R.D.C ................ 150
III.3.6.1. Des défis gagnés par la MONUC en 2003............................................... 150
III.3.6.2. Les progrès et les défis du mandat de la MONUC ................................. 153 III.3.6.3. L’appui au processus électoral comme impératif .................................. 158
III.3.6.4 Le rôle joué par la MONUC dans le processus de paix et sécurité ........ 162 III.3.6.5. Tout pour garantir une bonne organisation du premier scrutin national 166 III.3.6.5.1. Le Financement ..................................................................................... 169
III.3.6.5.2. La logistique.......................................................................................... 169
III.3.6.5.3. Un appui multiforme ............................................................................. 171 III.3.6.5.4. Exemple de l’ITURI .............................................................................. 171 III.3.6.5.5. L’Etat de droit : un apport considérable au processus électoral ......... 175
III.3.6.5.6. L’engagement de la police civile dans la sécurisation des Elections ... 178 III.3.6.5.8. La Mise en œuvre de l’essentiel de ses moyens logistiques pour soutenir
le processus électoral .............................................................................................. 187 III.3.6.5.9. Education civique et électorale en RDC :............................................. 189
III.3.6.5.10. Une assistance consolidée et un appui sans précédent au processus
électoral .................................................................................................................. 191 III.3.6.5.11. Le renforcement de la lutte permanente contre la désinformation ..... 194
III.3.7 Elections et fin d‟une transition ....................................................................... 197 III.3.7.1. Les repères et le rythme du processus démocratique : Regard sur la
Transition de 1990 à 1995 ...................................................................................... 200 CONCLUSION ....................................................................................................................... 224
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 229
TABLE DES MATIERES .................................................................................................. 242