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E 11 ACTUALITé l L’huile de palme, de vraies questions de performance, au-delà de la transparence Pourquoi s’intéresser à l’huile de palme ? Parce que c’est aujourd’hui un des sujets de débat les plus intenses pour les analystes ISR. Si les interrogations sont légitimes en termes de développement durable, les questions actuellement posées demeurent court-termistes, centrées sur la bonne conscience. Elles ne permettent pas de trouver une alternative au marché actuel, ni d'assurer un développement de long terme de cette filière. à ce jour, transparence prime encore sur performance. Explications. 'huile de palme représente un thème crucial de l'ISR. Il touche aux questions tradi- tionnelles de l'ISR (destruc- tion de forêts primaires en Indonésie avec des menaces sur les espèces animales en danger, impact négatif sur les communautés tribales, émis- sions de gaz à effet de serre liées à la déforestation). Il embrasse aussi les enjeux futurs de l'ISR (marché de l’huile de palme opaque et oligo- polistique, production assurée par des sociétés locales indépendantes, pour certaines cotées – 80 % des huileries sont implantées en Indoné- sie et en Malaisie, développement de la production en Afrique par des sociétés asiatiques). Ces sujets sont importants mais ils renvoient à une conception plus large de la responsa- bilité d’entreprise (qui doit s’impliquer dans la filière amont) et plus engagée de celle de l’actionnaire (au-delà de la transparence). à ce jour, ce sujet, les choix des investisseurs sociale- ment responsables se portent plus PALM OIL, A KEY ISSUE OF SRI Palm oil is a key ingredient for food industry (65% of vegetable oils worldwide) and a key issue of SRI (including traditional issues such as deforestation, and future ones such as financing a growing market in emerging countries). However engagement strategies of investors have so far focused on transparency trying to achieve targets such as theur own reporting. The certified market of palm oil has not grown yet and might never do. Instead, SRI investors, as well as companies, should focus on internalisation of the palm oil plantation to get a better control of environmental and social conditions. Gregory Schneider Maunoury Humanis Gestion d'Actifs Audrey Bogusz Southampton Solent University www.revueanalysefinanciere.com GREGORY SCHNEIDER- MAUNOURY, RESPONSABLE DE L’ISR D'HUMANIS GESTION D'ACTIFS, EST MEMBRE DE LA SFAF ET DE SA COMMISSION DéVELOPPEMENT DURABLE. Il est également responsable du cours sur l’Investissement responsable à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et à l’ITI Paris. AUDREY BOGUSZ EST éTUDIANTE EN MASTER EN COMMUNICATION de Southampton Solent University et en Master en Management du Développement durable de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. à 15 % par le secteur des produits de soin, la part restante – en forte aug- mentation – étant destinée aux agro- carburants. Les cibles des investis- seurs européens pour ces questions sont les industriels de l’agro-ali- mentaire (Unilever notamment) et les distributeurs (surtout pour leurs propres marques). L’huile de palme représente en effet 65 % des huiles alimentaires consommées dans le monde et se trouve dans à peu près 10 % des produits vendus en grande surface. Cette domination s’explique par ses caractéristiques physico- chimiques (richesse en antioxydants, stabilité à haute température), son faible coût de production, sa haute rentabilité – un palmier à huile pro- duit 4 t/ha d’huile contre moins de 0,8 t/ha pour les huiles concurrentes comme le soja, le tournesol ou le colza – ainsi que son utilisation des terres moindre comparée aux autres huiles. Dès lors, le véritable enjeu pour les investisseurs est de les encourager à stimuler une organisa- JUILLET AOUT SEPTEMBRE 2014 ANALYSE FINANCIèRE N° 52 ISR AUTEURS L’HUILE DE PALME, DE VRAIES QUESTIONS DE PERFORMANCE, AU-DELà DE LA TRANSPARENCE GRéGORY SCHNEIDER-MAUNOURY AUDREY BOGUSZ tion durable de la filière de produc- tion/chaîne d’approvisionnement. La principale démarche des investis- seurs (surtout anglais et américains) a été le dialogue actionnarial, notam- ment d’abord via les PRI (Principles for Responsable Investment), auprès des producteurs indonésiens et malais, puis plus récemment auprès des clients en aval. La principale mesure demandée est une mesure de transparence, l’adhé- sion à la table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO). Les investisseurs sont également sensibles aux violations des engage- sur la transparence (avec un certain court termisme) que sur la perfor- mance. L’huile de palme est utilisée à 75 % par l'industrie agro-alimentaire,

L’huile de palme, de vraies GReGoRy schneideR- … · duit 4t/ha d’huile contre moins de 0,8t/ha pour les huiles concurrentes comme le soja, le tournesol ou le colza – ainsi

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L’huile de palme, de vraies questions de performance, au-delà de la transparencePourquoi s’intéresser à l’huile de palme ? Parce que c’est aujourd’hui un des sujets de débat les plus intenses pour les analystes ISR. Si les interrogations sont légitimes en termes de développement durable, les questions actuellement posées demeurent court-termistes, centrées sur la bonne conscience. Elles ne permettent pas de trouver une alternative au marché actuel, ni d'assurer un développement de long terme de cette filière. à ce jour, transparence prime encore sur performance. Explications.

'huile de palme représente un thème crucial de l'ISR. Il touche aux questions tradi-tionnelles de l'ISR (destruc-

tion de forêts primaires en Indonésie avec des menaces sur les espèces animales en danger, impact négatif sur les communautés tribales, émis-sions de gaz à effet de serre liées à la déforestation). Il embrasse aussi les enjeux futurs de l'ISR (marché de l’huile de palme opaque et oligo-polistique, production assurée par des sociétés locales indépendantes, pour certaines cotées – 80 % des huileries sont implantées en Indoné-sie et en Malaisie, développement de la production en Afrique par des sociétés asiatiques). Ces sujets sont importants mais ils renvoient à une conception plus large de la responsa-bilité d’entreprise (qui doit s’impliquer dans la filière amont) et plus engagée de celle de l’actionnaire (au-delà de la transparence). à ce jour, ce sujet, les choix des investisseurs sociale-ment responsables se portent plus

Palm oil, a key issue of sRi Palm oil is a key ingredient for food industry (65% of vegetable oils worldwide) and a key issue of SRI (including traditional issues such as deforestation, and future ones such as financing a growing market in emerging countries). However engagement strategies of investors have so far focused on transparency trying to achieve targets such as theur own reporting. The certified market of palm oil has not grown yet and might never do. Instead, SRI investors, as well as companies, should focus on internalisation of the palm oil plantation to get a better control of environmental and social conditions.

Gregory Schneider MaunouryHumanis Gestion d'Actifs

Audrey BoguszSouthampton Solent University

www.revueanalysefinanciere.com

GReGoRy schneideR-maunouRy, ResPonsable de l’isR d'humanis Gestion d'actifs, est membRe de la sfaf et de sa commission déveloPPement duRable. Il est également responsable du cours sur l’Investissement responsable à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et à l’ITI Paris.

audRey boGusz est étudiante en masteR en communicationde Southampton Solent University et en Master en Management du Développement durable de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

à 15 % par le secteur des produits de soin, la part restante – en forte aug-mentation – étant destinée aux agro-carburants. Les cibles des investis-seurs européens pour ces questions sont les industriels de l’agro-ali-mentaire (Unilever notamment) et les distributeurs (surtout pour leurs propres marques). L’huile de palme représente en effet 65 % des huiles alimentaires consommées dans le monde et se trouve dans à peu près 10 % des produits vendus en grande surface. Cette domination s’explique par ses caractéristiques physico-chimiques (richesse en antioxydants, stabilité à haute température), son faible coût de production, sa haute rentabilité – un palmier à huile pro-duit 4 t/ha d’huile contre moins de 0,8 t/ha pour les huiles concurrentes comme le soja, le tournesol ou le colza – ainsi que son utilisation des terres moindre comparée aux autres huiles. Dès lors, le véritable enjeu pour les investisseurs est de les encourager à stimuler une organisa-

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tion durable de la filière de produc-tion/chaîne d’approvisionnement.La principale démarche des investis-seurs (surtout anglais et américains) a été le dialogue actionnarial, notam-ment d’abord via les PRI (Principles for Responsable Investment), auprès des producteurs indonésiens et malais, puis plus récemment auprès des clients en aval.La principale mesure demandée est une mesure de transparence, l’adhé-sion à la table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO).Les investisseurs sont également sensibles aux violations des engage-

sur la transparence (avec un certain court termisme) que sur la perfor-mance. L’huile de palme est utilisée à 75 % par l'industrie agro-alimentaire,

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tRois questions à Jean-floRent helfRe, ResPonsable bRanche conseil & seRvices à l’aGence de notation isR sustainalytics, PRoduct sPecialist « Palm oil »

Quels sont les indicateurs utilisés par les agences de notation ISR pour évaluer les producteurs d’huile de palme ?Nous évaluons les entreprises productrices d’huile de palme en tenant compte d’un cer-tain nombre de critères à la fois quantitatifs et qualitatifs. Nous analysons d’abord le degré d’exposition de l’entreprise en considérant non seulement le chiffre d’affaires issu de la produc-tion et du raffinage, mais aussi d’autres facteurs comme la surface plantée, la surface initiale boisée ayant été coupée ainsi que la localisation géographique. puis, nous nous intéressons aux politiques et programmes mis en place par les entreprises comme, par exemple, les pro-grammes de certification Cspo, ispo ou mspo, le pourcentage de certification Cspo « identity preserved », qui constitue la certification la plus avancée, la présence d’objectifs quantita-tifs ambitieux, et les actions envers les communautés locales. enfin, et c’est notre spécialité, nous analysons ce que nous ap-pelons les indicateurs “de controverses” qui permettent d’éva-luer l’impact négatif des entreprises grâce à des multitudes de sources et une analyse par nos experts à travers le monde. suite à la demande de nombreux investisseurs désirant mieux mesurer les risques liés à l’huile de palme, nous avons mis en place un service spécialement dédié à cette problématique (rspo Compliance service).

Combien d’entreprises cotées dans le monde produisent de l’huile de palme et quels sont les risques pour les investis-seurs ?D’après nos recherches, environ une centaine d’entreprises cotées dans le monde produisent de l’huile de palme. 80 % d’entre elles sont issues des deux principaux pays producteurs : la malaisie et l’indonésie. les deux plus grands producteurs sime Darby et Golden agri ont une surface plantée cumulée dépassant le million d’hectares, ce qui correspond quasiment à surface d’une région comme l’ile-de-France. récemment, nous avons assisté à l’introduction en bourse de nouveaux entrants en asie comme Felda, ce qui démontre le dynamisme de ce marché dont la consommation croît à un rythme de 8 % par an. Depuis plusieurs années, nous observons aussi une augmen-tation de la production en afrique, le nouvel eldorado de l’huile de palme. pourtant, la production de cette huile n’est pas sans risque. D’après nos recherches, les entreprises productrices d’huile de palme sont confrontées à des controverses majeures

sur la déforestation et l’accaparement des terres et, dans une moindre mesure, à des controverses sur le droit du travail, la santé sécurité et le travail des enfants. la déforesta-tion est un enjeu clé. D’après WWF, 30 % de la surface boisée sur l’île de bornéo a été coupée entre 1985 et aujourd’hui pour laisser place aux plantations d’huile de palme. au rythme actuel, cette île n’abritera que 33 % de forêts en 2020 contre 74 % en 1985. Face à ces risques, le plus souvent de réputation, certains investisseurs

ont décidé de réagir en approfondissant et spécialisant leurs démarches isr. le fonds de pétrole norvégien, par exemple, a décidé d’exclure une grande partie des producteurs de son uni-vers d’investissement. il est probable que d’autres investisseurs suivent et qu’une “liste noire” fasse de plus en plus consensus au sein des investisseurs.

Quelles initiatives ont été mises en place pour une huile de palme plus durable ?Fondée en 2004, la table ronde sur l’huile de palme durable (rspo) est une association qui regroupe les producteurs d’huile de palme mais aussi d’autres parties prenantes comme les sociétés agroalimentaires ou les distributeurs (ex : unilever et Nestlé), les banques et les oNG. si la plupart des grands pro-ducteurs ont adhéré à la rspo, seulement 12 investisseurs dans le monde font partie de cette initiative, bNp paribas étant la seule institution française à s’être engagée. si la rspo a contribué à mettre en place les bases nécessaires à l’huile de palme durable (ex : adoption des huit principes, création de codes de conduite, création de certifications etc.), elle est régu-lièrement critiquée par les oNG. pour certains, les certifications mises en place ne permettent pas de minimiser les impacts so-ciaux et environnementaux et la rspo ne va pas assez loin dans le suivi des membres. en conséquence, certains pays comme l’indonésie et la malaisie ont décidé de mettre en place leurs propres certifications. une nouvelle initiative : le poiG (palm oil innovations Group) a aussi été créé en 2013 pour justement combler les manquements de la rspo. Du point de vue des in-vestisseurs, un groupe de travail a été mis en place au sein des pri (organisation rassemblant les investisseurs responsables) pour aborder les questions relatives à l’huile de palme et des recommandations sont régulièrement publiées par ce groupe de travail.

entretien réalisé par Grégory schneider-maunoury

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ments pris par les entreprises adhé-rentes. Ainsi, la Société financière internationale (SFI-IFC) a gelé ses investissements en Asie du Sud-Est suite à un audit accablant du prin-cipal négociant d’huile de palme au monde, le géant Wilmar qu’elle finançait. L’audit, réalisé en réponse aux plaintes du Forest Peoples Pro-gramme, révélait que Wilmar, four-nissant 45 % de l’huile de palme commercialisée à l’échelle globale, développait ses activités en Indonésie en violation des normes de la RSPO et des procédures de la SFI.

Les objectifs trop Limités des entreprises et des investisseursAu-delà de cet exemple, les pro-grammes mis en place par la RSPO apparaissent insuffisants, trop cen-trés sur le court terme et la transpa-rence et non sur la performance et l’encadrement des filières d'appro-visionnement. Les membres de la RSPO ne sont pas tenus de produire ou d’utiliser de l’huile de palme cer-tifiée durable ; ils doivent simple-

ment s’engager à progresser et être transparent sur leurs plans d’actions. De plus, la certification n’est pas homogène, puisque la RSPO a mis en place, avec WWF, quatre types de certification, aux niveaux de tra-çabilité distincts : Identity Preserved, Book & Claim, Mass Balance, Segre-gation et GreenPalm.Malgré un niveau de traçabilité dif-férent, ces certifications permettent aux entreprises de bénéficier du label de la RSPO, présentant ainsi la compagnie comme engagée dans un processus de développement durable même si les produits d’une entreprise certifiée RSPO peuvent ne pas contenir d’huile de palme durable. La certification GreenPalm, de loin la plus répandue et la moins stricte, consiste en effet en un sys-tème d’échange : elle permet aux producteurs de gagner des primes s’ils ont utilisé des méthodes de production durable. Les entre-prises versent une certaine somme pour chaque tonne d’huile pro-duite, somme ensuite reversée par GreenPalm pour la lutte contre la déforestation. En conséquence, le

fait de communiquer sur un engage-ment vers une certification ne répond qu’aux besoins de reporting court-termiste de certains investisseurs SR. L'organisation du marché de l'huile de palme rencontre ainsi deux limites : d’une part, le déploiement de la certification est encore très lent (seules 10 % des plantations mondiales sont certifiées durables en 2013) et, d’autre part, l’huile “certifiée” n’a pas trouvé son mar-ché, sa demande étant inférieure à l’offre, avec seule la moitié de l’huile de palme durable produite en 2013 qui a trouvé preneur.

une nouveLLe ambition : construire une aLternative au marché d’approvisionnement actueLOn peut d’abord s’interroger sur l’in-térêt pour l’ISR de soutenir ce type d’initiative de pure transparence. La RSPO crée l’illusion d’une huile de palme durable alors qu’elle justifie l’expansion de sa production et donc de la déforestation. En considérant la

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RSPO et le pourcentage d’huile cer-tifiée comme principaux indicateurs d’une gestion responsable de l’ap-provisionnement en huile de palme, l’ISR se trompe d’horizon temporel et d’objectif. La question n’est pas la durée de l’oligopole existant sur ce marché, ni son maintien à travers une certification contestée, mais plutôt la mise en place d’une alterna-tive au marché d’approvisionnement actuel. Il faut alors signaler l’initiative inté-ressante d’Unilever. Le groupe, qui représente 3 % des volumes d'huile de palme achetés, a décidé, au-delà de la certification RSPO à 100 % de son approvisionnement en 2015, d’internaliser 10 % de sa produc-tion d’huile de palme et de maîtri-ser ainsi l’ensemble de la chaîne de production.Les investisseurs SR pourraient encourager ces pratiques d’inter-nalisation de la production, seules capables de sortir des ambiguïtés du marché de l’huile de palme. Pour aller au-delà de la bonne conscience, ils pourraient d’ailleurs réfléchir au financement d’infrastructures per-mettant le développement d’acteurs alternatifs du marché, notamment les petits producteurs pour lesquels une démarche de commerce équi-table pourrait être engagée.Si cela paraît un vœu pieux en Malai-sie et Indonésie, cela permettra peut-être de structurer le développement du marché africain attendu pour les prochaines années. n

(1) Roundtable on Sustainable Palm Oil : organisation créée en 2003 qui regroupe des producteurs, des distributeurs, des associations de protection de l’environ-nement. Issue d’une coopération entre le WWF et des acteurs à la recherche d’u nouveau marché plus vertueux. www.rspo.org(2) www.forestpeoples.org/fr

Selon les analystes ISR, les programmes mis en place par la Roundtable on Sustainable Palm Oil apparaissent insuffisants, trop centrés sur le court terme et la transparence, et non sur la performance et l'encadrement des filières d'approvisionnement.

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