56
Fables La Fontaine Livret pédagogique Établi par Olivier CHAPUIS, professeur certifié de Lettres modernes

Livret pédagogique - BIBLIO - HACHETTE · nent le mieux dans le contexte de la fable.En effet,dans la bouche du Loup, ... Le dialogue entre les deux personnages commence au vers

  • Upload
    leminh

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Fables

La FontaineL i v r e t p é d a g o g i q u e

Établi par Olivier CHAPUIS,

professeur certifié de Lettres modernes

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 etL.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usageprivé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « lesanalyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute repré-sentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteurou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».

Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisa-tion de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue desGrands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 1999.

43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.

ISBN : 2.01.167833.1

Conception graphique

Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page

Insolencre

Illustration

Harvey Stevenson

3

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S 4

G r o u p e m e n t « L e L o u p g l o u t o n »

L e L o u p e t l ’ A g n e a u . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

L e L o u p , l a C h è v r e e t l e C h e v r e a u . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

G r o u p e m e n t « L e v o y a g e e t s e s p é r i l s »

L e To r r e n t e t l a R i v i è r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1

L a To r t u e e t l e s d e u x C a n a r d s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 4

G r o u p e m e n t « D e s f a b l e s p o u r r i r e »

L ’ Â n e e t l e p e t i t C h i e n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8

L a L a i t i è r e e t l e P o t a u l a i t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1

G r o u p e m e n t « L ’ h o m m e e t l ’ a n i m a l »

L e H é r o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4

L e L i o n s ’ e n a l l a n t e n g u e r r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 7

G r o u p e m e n t « T r o m p e u r s e t t r o m p é s »

L e C o q e t l e R e n a r d . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 0

L a C h a u v e - S o u r i s e t l e s d e u x B e l e t t e s . . . . . . . . . . . . . . . 3 3

G r o u p e m e n t « L a s a t i r e »

L e C h a t , l a B e l e t t e e t l e p e t i t L a p i n . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 6

L e L i o n , l e L o u p e t l e R e n a r d . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 9

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 3

P R O P O S I T I O N S D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S 49

E X P L O I TAT I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S 55

P I S T E S D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S 57

B I B L I O G R A P H I E C O M P L É M E N TA I R E 58

S O M M A I R E

Remarque pédagogique

Pour chaque réponse, on demandera systématiquement aux élèves de faireréférence à des mots ou à des expressions de la fable.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les deux personnages principaux sont le Loup et l’Agneau.Cette question pourra être l’occasion de souligner l’importance du titred’une fable ainsi que son rôle spécifique.En effet, le titre est presque toujours composé de la même façon : les deuxpersonnages principaux y sont annoncés et sont reliés par la conjonction decoordination « et ». Le mieux est d’inviter les élèves à se reporter au som-maire pour comparer les titres du recueil : on vérifiera ainsi la loi générale.On pourra noter cependant quelques exceptions :Le Loup devenu Berger, Le Loup,la Chèvre et le Chevreau, La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf, etc.

2. ❏✗ au bord d’une rivière.

3. La rencontre des deux personnages principaux se termine par la mort del’Agneau « emporté » et « mangé » (vers 28) par le Loup.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

4. « Hardi » a plusieurs synonymes : « audacieux », « courageux », « brave »,« entreprenant », « intrépide ».On pourra cependant distinguer, parmi ces synonymes, ceux qui convien-nent le mieux dans le contexte de la fable. En effet, dans la bouche du Loup,« hardi » est un reproche, une critique. Cette connotation péjorative seretrouve dans « intrépide » et non dans « courageux ».« Témérité » a également plusieurs synonymes : « audace », « hardiesse »,« imprudence ».Le mot a bien sûr un sens péjoratif, puisqu’il renvoie à un manque de prudence.

5. L’Agneau utilise un niveau de langue soutenu. Le vocabulaire de sesrépliques est recherché (« considère », « désaltérant ») ainsi que les tournuressyntaxiques (« Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté », vers 10 ; « Mais plutôtqu’elle considère / Que je me vas désaltérant », vers 12-13).

L E L O U P E T L ’ A G N E A U (p. 9)

4

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

5

L e L o u p e t l ’ A g n e a u

Ce niveau de langue montre la supériorité du destinataire, sa « Majesté » le Loup.

6. L’Agneau utilise la troisième personne du singulier : « elle ». Ce pronomféminin renvoie à « Majesté ». Cette troisième personne est remarquable : ellene s’emploie que pour parler à un roi.On peut donc déduire de l’utilisation de ce pronom la position de l’Agneaupar rapport au Loup : il se montre soumis, inférieur, respectueux.

7. Le Loup utilise deux pronoms personnels distincts pour s’adresser à l’Agneau.• Au début de la fable, le Loup se sert du « tu » (vers 9, 18, 19) et du « toi »(vers 22). Ce tutoiement familier montre la supériorité du Loup surL’Agneau. Il contient également une agressivité certaine. Ce « tu » est celuique le maître adresse à un inférieur, il est la preuve d’un pouvoir et d’unedomination absolue.• À la fin de la fable, le Loup se sert du « vous » (vers 24-25). Il ne s’agit biensûr pas d’un vouvoiement. En fait, ce pronom englobe l’Agneau et tous sessemblables. L’utilisation de ce « vous » indique que le Loup considèrel’Agneau comme représentant de son espèce. Châtier l’Agneau ne consistedonc pas à le punir pour ses fautes personnelles, mais pour les fautes des« siens ».

◆ ÉTUDIER LE DIALOGUE ET L’ARGUMENTATION

8. Le dialogue entre les deux personnages commence au vers 7 et se termineau vers 26.Les marques caractéristiques du dialogue sont :– l’ouverture et la fermeture des guillemets (vers 7 et 26) ;– la présence de tirets qui indiquent le changement de locuteur ;– les incises avec inversion du sujet qui précisent l’identité des locuteurs etleur ton de parole (« Dit cet animal plein de rage », vers 8 ; « répond l’Agneau »,vers 10 ; « reprit cette bête cruelle », vers 18 ; « Reprit l’Agneau », vers 21) ;– les verbes de paroles dans ces incises.Si le niveau de la classe est élevé, on pourra également s’intéresser aux temps,aux modes, aux types de phrases à l’intérieur du dialogue qui permettent dele différencier du récit.On pourra ainsi relever :– les temps (présent ; futur antérieur, vers 9) ;– les modes (impératif, vers 11 ; subjonctif, vers 12, vers 26 ; conditionnel,vers 20) ;

6

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

– les types de phrases (interrogatives, vers 7, vers 20 ; impératives, vers 11,vers 12 ; négatives, vers 17, vers 23).

9. Les accusations du Loup contre l’Agneau sont au nombre de cinq :– l’Agneau trouble le breuvage du Loup (vers 7) ;– l’Agneau a médit du Loup l’an passé (vers 19) ;– le frère de l’Agneau a médit du Loup (vers 22) ;– un membre de l’espèce de l’Agneau a médit du Loup (vers 23) ;– les troupeaux, les Bergers, les Chiens n’épargnent jamais le Loup (vers 24-25).

Remarque : les deux dernières accusations peuvent être regroupées. Ellessont liées par un lien de causalité (« Car ») qui indique l’absence de raison oude logique du Loup.Ces accusations sont bien sûr injustes et discutables. L’Agneau, par sesréponses, va réfuter les trois premières. Les deux suivantes sont irrecevables,car elles consistent à accuser l’Agneau non de ses propres crimes, mais ducrime d’un membre de son espèce.De plus, il faut rappeler que le « crime » est tout à fait mineur : l’Agneau asimplement bu dans la même rivière que le Loup.

10. Pour éviter d’être mangé par le Loup, l’Agneau réfute une à une les troispremières accusations du Loup par de solides raisons :– l’Agneau boit en dessous du Loup. Il ne peut donc troubler son breuvage(vers 12 à 17) ;– l’Agneau n’était pas né l’an passé (vers 20).Il ne peut donc avoir médit du Loup ;– l’Agneau n’a pas de frère (vers 23). Son frère n’a donc pas pu médire du Loup.

11. Le Loup termine le dialogue en enchaînant deux arguments : il empêcheainsi l’Agneau de répondre à ses accusations. Cette fin indique que les argu-ments n’ont aucune importance et que seule la force compte. Le Loup est leplus fort, donc il l’emporte sur l’Agneau (cf. la moralité, vers 1).Terminer le dialogue ne signifie pas être le plus convaincant (avoir lesmeilleurs arguments), mais être le plus fort.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

12. L’élément perturbateur du récit se situe au vers 5. Il s’agit de l’arrivéesoudaine du Loup au bord de la rivière.Cet élément se reconnaît à l’utilisation du présent de narration (« survient »)qui, comme le passé simple, indique un événement ponctuel, une action quivient troubler la stabilité de la situation initiale à l’imparfait (vers 3-4). Le

7

verbe « survenir », en outre, renvoie à une irruption soudaine et brutale. Cetteaction permet à la fable de démarrer.

13. Le temps employé par le narrateur au vers 28 est le présent de narration.Il donne l’impression que le récit se déroule devant le lecteur et accentueainsi la cruauté de la scène.

14. La moralité se trouve aux vers 1 et 2. Elle se reconnaît à :– la présence du fabuliste (« Nous ») ;– le présent de vérité générale (« est ») ;– la portée universelle du vers 1 qui énonce une loi générale à propos de la supé-riorité des forts sur les faibles et, implicitement, de l’inutilité des raisonnements.

15. Au vers 2, le « Nous » renvoie au fabuliste. C’est un « Nous » de majesté.

16. La moralité indique que ce n’est pas la force des arguments qui compte,mais la force ou la supériorité physique de celui qui parle. La fable montrebien que les arguments du Loup sont faibles en comparaison de ceux del’Agneau. Néanmoins, le Loup triomphe ! Le Loup incarne donc la « raisondu plus fort » qui est toujours « la meilleure », c’est-à-dire celle qui l’emporte.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

17. Le pronom « Elle » (vers 15), qui renvoie à sa « Majesté » le Loup, rimeavec le mot « cruelle » (vers 18). La Fontaine se sert de la rime pour soulignerle véritable caractère du Loup, sa cruauté. Il s’amuse aussi de l’opposition dupronom respectueux utilisé par l’Agneau (cf. question 6) et du caractère deson adversaire.

18. Les vers 3 et 4 sont des octosyllabes. Le vers 5 est un alexandrin. Cettedisposition des vers, du plus court au plus long, permet au fabuliste de sou-ligner un suspense causé par l’arrivée du Loup. En outre, l’Agneau, décrit enoctosyllabes (vers familier), s’oppose ici au Loup, annoncé par l’alexandrin(vers noble, majestueux). Cette opposition des vers indique la hiérarchie despersonnages.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA JUSTICE ET « LA RAISON

DU PLUS FORT »19. Les caractéristiques des deux personnages s’opposent :– caractère innocent, naïf de l’Agneau (vers 21) / cruauté du Loup (vers 6,8, 18, 28) ;

L e L o u p e t l ’ A g n e a u

8

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

– ton poli, respectueux, soumis de l’Agneau (vers 10 à 17) / ton agressif,accusateur, autoritaire du Loup (vers 7, 9, 18, etc.) ;– faiblesse, fragilité de l’Agneau (vers 21) / force, pouvoir du Loup (vers 28-29).

20. Le « crime » de l’Agneau est d’avoir « troublé [le] breuvage » du Loup (vers 7).L’exagération, voire l’invention du crime, est prouvée par :– la disproportion entre la faute et le lexique du châtiment (« châtié », vers 9 ;« venge », vers 26) ;– la disproportion entre la faute et le lexique de la témérité (« hardi », vers 7 ;« témérité », vers 9) ;– l’invention par le Loup d’arguments qui sont très discutables (se reporter àla question 9).

21. La faiblesse et l’innocence de l’Agneau sont exprimées par la phrase « jetête encor ma mère ». L’Agneau est décrit sans protection, sans expérience, inno-cent et pur.

22. C’est la « faim » (vers 6) qui pousse le Loup à agir et non la justice.

23. Cette question peut être l’occasion d’un débat en classe à propos de l’ac-tualité des fables. Notre société est-elle toujours soumise à la loi du plus fort ?Est-elle hypocrite ? Qu’est-ce qu’un homme fort aujourd’hui ? Les plusfaibles sont-ils toujours démunis, vaincus ? On pourra ainsi réfléchir sur lepouvoir de l’argent ou l’hypocrisie de la justice, par exemple.

◆ À VOS PLUMES !24. Pour cet exercice d’expression écrite, on veillera à l’application de cer-taines consignes :– le respect des marques du dialogue (tirets, guillemets, incises, etc.) ;– le respect des caractères des personnages.Les élèves pourront lire les fables du groupement « Trompeurs et trompés »(p. 84) qui mettent en scène de nombreuses ruses d’animaux. En outre, lecorrigé pourra être l’occasion de lire Le Loup, la Chèvre et le Chevreau quimontre un Chevreau triomphant du Loup.

◆ LIRE L’IMAGE

25. Doré oppose ses personnages par plusieurs moyens :– opposition symbolique du Loup noir et de l’Agneau blanc (contraste decouleurs qui renvoie à l’opposition du Mal et de l’Innocence) ;– opposition des traits verticaux (pour le Loup) et horizontaux (pour l’Agneau) ;

9

L e L o u p , l a C h è v r e e t l e C h e v r e a u

– position en haut de l’image pour le Loup et en bas pour l’Agneau ;– point de vue en contre-plongée qui grandit le Loup et écrase l’Agneau ;– le Loup représenté de face et l’Agneau de dos.Toutes ces oppositions graphiques ont une portée symbolique évidente : ellesrenvoient à la double opposition du fort contre le faible et du Mal contrel’Innocence et tendent à prouver la supériorité du Loup sur l’Agneau.

26. En haut et en bas du texte,Rabier illustre bien les actions de la fable : la ren-contre du Loup et de l’Agneau, l’Agneau emporté par le Loup. Cependant, àgauche et à droite du texte, il représente des scènes (le Loup chassé par le Bergeret ses chiens) ou des personnages (le frère de l’Agneau) qui apparaissent seule-ment dans le dialogue des personnages. Il y a donc deux niveaux d’illustrations.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les deux personnages principaux sont le Loup et le Chevreau.

2. L’action se déroule dans la maison de la Chèvre et du Chevreau.

3. Le projet du Loup est de tromper le Chevreau pour qu’il ouvre la porteet pour le manger. Cette quête du Loup est suggérée par l’adjectif qualifica-tif « glouton » (vers 14).

4. Le projet du Loup échoue.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

5. Les termes « guetter », « guetteur » appartiennent à la même famille demots que « guet ».

6. Les trois principaux sens du mot « fortune » sont : hasard, chance etrichesse.Aux vers 10 et 26, La Fontaine emploie le premier sens du mot, hasard.

7. La difficulté du vers 29 réside dans la substantivation de l’adverbe « trop ».On peut le rapprocher du nom « excès ». Ce « trop » fait référence à l’excèsde prudence du Chevreau qui exige deux preuves du Loup. L’intérêt vientici de la connotation positive du mot : cette double prudence n’est pas super-flue puisqu’elle sauve la vie au Chevreau.

L E L O U P, L A C H È V R E E T L E C H E V R E A U (p. 20)

10

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER LE DIALOGUE

8 et 9. Le Loup parle au Chevreau « d’une voix papelarde » (vers 16), c’est-à-dire hypocrite. Le Chevreau répond au Loup sur un ton « soupçonneux »(vers 19) et autoritaire (usage de l’impératif au vers 20).

10. Plusieurs indices montrent la supériorité du Chevreau sur le Loup :l’usage de l’impératif (vers 20), l’assurance du ton (futur et négation au vers20) et le verbe de parole « s’écria » (vers 21).

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

11. Le Loup et le Chevreau réunissent les trois caractéristiques des person-nages de fable : ce sont des animaux ; ils parlent ; ils symbolisent des caractèreshumains (le Loup, la bêtise, et le Chevreau, l’intelligence et la prudence).

12. L’élément perturbateur du récit se situe au vers 10 : le Loup entend parhasard le mot de passe pour entrer chez le Chevreau. Le passage soudain auprésent de l’indicatif indique l’événement qui fait démarrer le récit.

13. Les trois grandes étapes du récit se situent après l’élément perturbateur :– la tentative du Loup pour entrer chez le Chevreau, une fois la Bique partie ;– la deuxième preuve exigée par le Chevreau ;– le retour du Loup chez lui (troisième étape ou situation finale).

14. Pour le récit pur La Fontaine utilise :– le passé simple, l’imparfait et le plus-que-parfait (vers 3, 9, 14, 24) ;– le présent de narration (vers 10 à 12, 17, 19).Pour le dialogue, il utilise le présent et le futur (vers 20).Pour les interventions du narrateur il utilise le présent de vérité générale(vers 13, 21-22).

15. La présence du fabuliste se repère à plusieurs indices :– le présent de vérité générale (vers 21-22) ;– le pronom indéfini « on » (vers 22) ;– la généralisation du proverbe (« chez les Loups », « comme on sait ») ;– la phrase interrogative (vers 25-26) ;– l’adjectif possessif « Notre » (vers 27).

16. La moralité se reconnaît au blanc qui la sépare du récit (typographie), auprésent de vérité générale (« valent »), à la portée générale du proverbe quinous apprend qu’un excès de prudence n’est jamais superflu.

17. Ce sont le « mot du guet » (vers 7) et la « patte blanche » (vers 20).

11

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

18. Les alexandrins du poème sont aux vers 1, 15, 17, 19 à 25, 29.

19. On trouve une rime plate des vers 1 à 4 et une rime croisée des vers 8 à 11.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA BÊTISE DU LOUP

20. ❏✗ au hasard.

21. « Croyant » (vers 18), « fort surpris » (vers 23) sont deux citations qui mon-trent la bêtise et la naïveté de l’animal.

22. Le Loup est incapable de répondre au Chevreau : « Celui-ci, fort surpris,d’entendre ce langage, / Comme il était venu s’en retourna chez soi. » (vers 23-24).

23. Dans les deux fables, le fort (le Loup) est opposé au faible (l’Agneau oule Chevreau). Cependant, l’Agneau se fera manger par le Loup, alors que leChevreau obligera le Loup à rentrer chez lui. Cette comparaison est intéres-sante, car si la première fable expose une loi générale de la nature, la loi duplus fort, la seconde indique que, grâce à la sagesse ou à la prudence, le faiblepeut dominer le fort.

◆ LIRE L’IMAGE

24. On relèvera essentiellement deux caractéristiques humaines dans le per-sonnage :– la posture du Chevreau dressé sur ses pattes arrière, l’oreille collée à la porte ;– la tête du Chevreau travaillée comme un visage humain (nez, bouche, regard).

25. Le graveur n’a représenté que les oreilles du Loup. Ce détail amusantrévèle la supercherie et annonce que le Loup sera démasqué (comme c’est lecas dans la fable). Dans la gravure, les oreilles remplacent la « patte blanche »que le Loup ne pourra pas montrer.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. A priori, le voyageur semble être le personnage principal de la fable. Maisl’analyse du titre et de son rôle dans une fable permet de comprendre que leTorrent et la Rivière peuvent être considérés comme des acteurs à partentière de l’histoire.

L E T O R R E N T E T L A R I V I È R E (p. 33)

L e T o r r e n t e t l a R i v i è r e

12

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

2. Le voyageur rencontre successivement trois obstacles : les « voleurs » (vers 7),le « Torrent » (vers 6) et la « Rivière » (vers 14).

3. ❏✗ la noyade du voyageur.

4. Cherchant à fuir des voleurs, un voyageur franchit d’abord un impres-sionnant torrent, puis se noie dans une rivière qui semblait pourtant paisible.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

5. La métaphore « Image d’un sommeil doux » qui qualifie la Rivière désignecelle-ci comme paisible, reposante et tranquille. D’une part, cette expressionindique qu’un réveil de la Rivière est toujours possible et, d’autre part, le mot« Image » annonce déjà que cette description n’est pas la « réalité ».

6. La périphrase « séjour ténébreux » renvoie ici aux enfers de la mythologieantique, c’est-à-dire au royaume des morts.

7. Le relevé de ces deux champs lexicaux met en évidence les caractéristiquesdu Torrent :– le champ lexical du danger : « bruit », « fracas » (vers 1), « menaçante » (vers 8) ;– le champ lexical de la peur : « fuyait », « horreur » (vers 3), « trembler » (vers 4).

8. Les trois épithètes qui permettent de décrire la force du Torrent sont :« Grand » (vers 1), « puissante » (vers 6), « menaçante » (vers 8).

◆ ÉTUDIER LA DESCRIPTION

9. Des vers 1 à 6, le temps de la description est l’imparfait (« tombait »,« fuyait », « suivait », « faisait », « osait »).

10. La brève description de la Rivière commence au vers 14 et se termineau vers 15. Le vers 17 est également un vers descriptif. On montrera auxélèves que pour chacun de ces vers, on peut constater une pause dans le récit.Ces vers sont en effet encadrés par des verbes au passé simple ou au présentqui prouvent que le récit s’arrête ou reprend (« rencontra », vers 13 ; « fit »,vers 16 ; « entre », vers 18).

11. Les termes ou les expressions qui opposent le Torrent à la Rivière sont :– « grand bruit et grand fracas » (vers 1) / « sommeil doux, paisible et tranquille »(vers 15) ;– « l’horreur » (vers 3), « trembler » (vers 4) / « doux », « tranquille » (vers 15) ;– « menaçante » (vers 8) / « paisible » (vers 15) ;– « Nul voyageur n’osait passer » (vers 5) / « Lui fit croire le trajet fort facile » (vers 16).

13

12. ❏✗ du voyageur.La réponse peut être justifiée par les termes ou les expressions (se reporter àla question 11) qui montrent que le voyageur considère le Torrent comme unpassage dangereux et la Rivière comme un « trajet fort facile ».

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

13. Dans une fable, le rôle du titre est d’annoncer les deux personnages princi-paux de l’action (se reporter au sommaire du livre élève pour vérifier cette loi).

14. Plusieurs indices prouvent que le Torrent et la Rivière sont des person-nages : leur présence dans le titre, la majuscule, la personnification du Torrent(« Il faisait trembler », vers 4).

15. Les deux étapes du récit sont la traversée du Torrent, puis la tentative detraversée de la Rivière. Ces deux étapes sont opposées : le voyageur passerasans difficulté le Torrent qui lui paraît une « barrière si puissante » (vers 6), maisil se noiera dans la Rivière qu’il considère pourtant comme « paisible et tran-quille » (vers 15).

16. Le pronom possessif « les nôtres » (vers 23) renvoie au fabuliste et auxlecteurs, et, plus généralement, à tous les êtres humains vivants. Il permetd’opposer « nos » fleuves aux fleuves mythologiques qui entourent le royaumedes morts.

17. Au vers 16, le verbe « croire » indique que le voyageur est naïf et qu’il sefait des illusions.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

18. « Avec grand bruit et grand fracasUn Torrent tombait des montagnes :Tout fuyait devant lui ; l’horreur suivait ses pas ;Il faisait trembler les campagnes. »Cette allitération en « r » imite le grondement du Torrent, son « fracas » épou-vantable.

19. La Fontaine utilise d’abord deux octosyllabes, puis un alexandrin. Il sug-gère ainsi la puissance et la force croissante du Torrent.

20. La Fontaine utilise trois images mythologiques pour désigner la mort :– l’« onde noire » (vers 19) qui désigne le Styx, fleuve du royaume des morts ;– l’expression « aller boire […] au Styx » (vers 20) ;– le « séjour ténébreux » (vers 22) qui renvoie au royaume des morts.

L e T o r r e n t e t l a R i v i è r e

14

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LES DANGERS DU VOYAGE

21. Le voyageur rencontre trois dangers : les voleurs, le Torrent et la Rivière.

22. ❏✗ sa propre imprudence.

23. Le thème de la moralité porte sur les gens discrets, « sans bruit », dont ilfaut se méfier.

◆ À VOS PLUMES !24. Cet exercice permet de travailler deux points importants :– le respect de l’énonciation (le « je ») ;– le respect du schéma narratif, de la structure du récit.On incitera les élèves à « imiter » la fable : sa composition en deux parties,l’habile mélange du récit et de la description, etc.

25. Cet exercice permet de travailler deux points essentiels :– les codes de la description (temps grammaticaux, verbes de perception,points de vue, organisation, etc.) ;– l’emploi des modalisateurs (croire, paraître, sembler, etc.) qui permettent deséparer dans la description l’apparence et la réalité de l’objet ou de l’être décrit.

◆ LIRE L’IMAGE

26. Chauveau représente au premier plan, le Torrent, au deuxième plan, lesvoleurs, et à l’arrière-plan, la Rivière dans laquelle s’enfonce le voyageur.

27. Chauveau représente précisément la deuxième étape de la fable : le voya-geur s’engage dans la Rivière pour échapper aux voleurs. Notons cependantqu’il évoque les actions précédentes (cf. question 26).

28. L’arrière-plan de la gravure de Chauveau est caractérisé par une sorte deflou, de brouillard symbolique : les traits du voyageur, dont le corps est déjàenglouti à demi, sont moins nets que les traits des voleurs ou du Torrent. Ceteffacement du corps équivaut à la mort.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les trois personnages principaux sont la Tortue et les deux Canards.

2. La Tortue « [veut] voir du pays » (vers 2).

3. ❏✗ la chute et la mort de la Tortue.

L A T O R T U E E T L E S D E U X C A N A R D S (p. 38)

15

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

4. Les deux mots « vanité » et « vaine » sont de la même famille. Le mot« vanité » peut renvoyer en contexte à deux sens : l’« orgueil » ou la « préten-tion », mais aussi la « futilité ».L’adjectif « vaine » signifie, quant à lui, « inutile » ou « futile ».

5. La mort de la Tortue est désignée par un terme familier au vers 31, « crève »et par un terme soutenu au vers 32, « sa perte ».

6. « Il était une fois une Tortue [qui] » est une autre formulation de l’ex-pression « Une Tortue était ».

7. Du vers 9 au vers 12, les deux Canards emploient le futur de l’indicatif.Par ce temps, ils exposent à la Tortue le voyage à venir comme plein dedécouvertes extraordinaires et cherchent à la persuader de l’entreprendre.

8. Au vers 25, l’étonnement et l’admiration des gens sont exprimés par latournure exclamative : « Miracle ! ».

◆ ÉTUDIER LE RÉCIT

9. La Fontaine utilise deux temps caractéristiques du récit : le passé simple(vers 6, 7, 15, 32) et le présent de narration (du vers 16 au vers 31).

10. On peut ici accepter plusieurs réponses, en discuter tout au moins. Laprésence du passé simple au vers 2 (« voulut voir du pays »), au vers 7 (« luidirent ») et du présent au vers 16 (« Marché fait, les oiseux forgent ») indiquentque les trois évènements sont décisifs pour le commencement du récit. Onpourra mener une discussion sur le sens de ces trois événements, sur leurposition dans le récit, leur importance. Il semble toutefois que le « désir de laTortue » est ce qui permet de perturber la stabilité de la situation initiale àl’imparfait (vers 1-2).

11. Au vers 30, la Tortue meurt car elle « lâch[e] le bâton en desserrant les dents ».Cet élément, qui amène à la situation finale, s’appelle l’élément équilibrantcar il permet au récit de retrouver une stabilité et de s’arrêter.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE : LES INTERVENTIONS

DU FABULISTE

12. Les vers 3 et 4 expriment une première moralité ou vérité générale sousforme de constat : les hommes, surtout irréfléchis, « boiteux », ne rêvent qued’évasion et de voyages vers l’inconnu. Les vers 33 à 36 contiennent la

L a T o r t u e e t l e s d e u x C a n a r d s

16

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

seconde moralité qui critique les défauts des voyageurs. Ces deux moralitésse reconnaissent à plusieurs indices dont le présent de vérité générale.

13. Les trois pronoms indéfinis « on » renvoient à des personnes différentes :– au vers 13, le fabuliste et le lecteur ;– au vers 18, les deux Canards ;– au vers 21, les gens qui voient passer la Tortue.

14. Les indices qui prouvent la présence du fabuliste sont :– le mode subjonctif (« eût […] fait ») ;– l’expression d’un jugement (« beaucoup mieux »).

15. Le temps grammatical des quatre derniers vers est le présent de véritégénérale : « Ont », « sont ». Il est caractéristique de la moralité.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

16. « mainte république, / Maint royaume, maint peuple » : cette énumération estdestinée à souligner la richesse du voyage, à le rendre séduisant.

17. La comparaison de la Tortue à Ulysse apparaît deux fois :– la première fois (vers 13), dans le discours des Canards, elle est destinée àvaloriser le voyage en le comparant à l’épopée d’Ulysse, grand héros de lamythologie ;– la seconde fois (vers 14), dans l’intervention étonnée du fabuliste, la com-paraison devient ironique. Le fabuliste s’amuse du décalage entre une Tortue« à la tête légère » et le valeureux héros antique.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : IMPRUDENCE ET SOT TISE

DES VOYAGEURS

18. L’expression « à la tête légère » renvoie d’abord à la sottise, à la frivolité, àl’imprudence de la Tortue, mais le terme « léger » annonce également, demanière amusante, le voyage dans les airs de l’animal.

19. L’expression « ce beau dessein » est une antiphrase. Le fabuliste écrit lecontraire de ce qu’il pense et le fait comprendre à son lecteur. Le « beau dessein »n’est en effet qu’un projet ridicule.

20. ❏✗ son imprudence et sa prétention.

21. La Fontaine se moque de la Tortue en utilisant les expressions « à la têtelégère » (vers 1), « ce beau dessein » (vers 6), la réplique prétentieuse du vers 27.

17

◆ À VOS PLUMES !22. Cet exercice peut s’inscrire dans le prolongement d’un travail sur la presseécrite. Il permet, tout en conservant une même histoire, de varier les modali-tés du récit. On demandera aux élèves de respecter l’action et les personnagesde la fable et d’appliquer les codes du récit journalistique (titre incitant à lalecture, neutralité, objectivité du ton, précision du lieu et du temps, nombreuxdétails ou « effets de réel », etc.).

23. Cet exercice permet de travailler trois points essentiels :– les codes de l’interview dont on lira un exemple précis en classe ;– la restitution, par écrit, d’une histoire ;– le respect des traits de caractère des personnages de la fable, ici les Canards.On pourra également mettre en scène ce travail en classe pour travailler lacommunication orale.

◆ LIRE L’IMAGE

24. Les plans de l’image (document p. 40) :– premier plan : la première rive d’un torrent ;– deuxième plan : la Tortue et les deux Canards en équilibre précaire dans leciel, au-dessus du torrent ;– troisième plan : la deuxième rive du torrent et les gens qui saluent et accla-ment la Tortue ;– quatrième plan : les habitations sur les hauteurs du paysage ;– arrière-plan : le ciel tourmenté avec des nuages.Oudry illustre la dernière étape de la fable avant la chute funeste et ridiculede la Tortue : on acclame l’animal et « on s’étonne partout / De voir aller en cetteguise / L’animal lent et sa maison » (vers 21-23). La composition de l’imageannonce d’ailleurs cette mort imminente : équilibre maladroit de la Tortueau-dessus du torrent, ciel tourmenté, vent qui plie les herbes du premier plan.

25. Les deux Canards (document p. 41) sont disposés face-à-face sur une lignedroite : la composition est parfaitement symétrique. Contrairement à ladisposition choisie par Oudry qui vise à annoncer la chute de la Tortue (équi-libre instable, alignement des animaux sur une diagonale, impression demouvement), l’illustrateur oriental choisit de « styliser » les deux Canards etla Tortue (impression d’immobilité, d’instant figé, dimension symbolique) :ce dernier vise la beauté d’une composition parfaitement ordonnée etsymétrique et non l’expression pathétique du mouvement.

L a T o r t u e e t l e s d e u x C a n a r d s

18

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le titre est trompeur : seuls l’Âne et son Maître jouent un rôle importantdans l’action. Le petit Chien n’apparaît que dans le discours de l’Âne.

2. ❏✗ la bêtise.

3. Essayant d’imiter le petit Chien dont il est jaloux, l’Âne assomme presqueson Maître en lui donnant la patte et se fait punir très sévèrement.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

4. Le synonyme de « grâce » dans le texte peut être « élégance », « délicatesse »,« charme ». L’antonyme de ce mot peut être « lourdeur », « maladresse ».Il est évident que l’Âne est ici le contraire d’un animal gracieux.

5. Aux vers 26 et 27, le Maître utilise une série de tournures exclamatives.Ces tournures de phrase renvoient à l’ironie du Maître qui se moque de sonÂne.

6.Voici trois propositions subordonnées relevées dans la fable :– « que le Ciel chérit et gratifie » (vers 5) : proposition subordonnée relative ;– « Qui […] alla le caresser » (vers 9-10) : proposition subordonnée relative.– « parce qu’il est mignon » (vers 12) : proposition subordonnée circonstanciellede cause.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS DE L’ÂNE

7. ❏✗ un monologue intérieur.

8. Les phrases interrogatives dans le discours de l’Âne sont aux vers 11, 15 et 16 :– vers 11 : fausse question (l’interrogation indique l’indignation de l’Âne) ;– vers 15 : fausse question (l’interrogation indique l’indignation de l’Âne) ;– vers 16 : fausse question (puisque celui qui la pose y répond), dialogue avecsoi-même.

9. Au vers 16, l’Âne fait les questions et les réponses, il dialogue avec lui-même.

10. L’Âne souhaite qu’on le « flatte » (vers 18), c’est-à-dire qu’on le caresse.

11. L’Âne se compare au petit Chien (vers 12) qui reçoit toutes les caressesdu Maître et vit avec lui « de pair à compagnon » (vers 13). Par cette compa-raison, l’Âne exprime l’injustice dont il pense être victime.

L ’ Â N E E T L E P E T I T C H I E N (p. 54)

19

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

12. L’âne symbolise les « lourdaud[s] » (vers 3), c’est-à-dire les maladroits,mais sur-tout les hommes qui cherchent à être récompensés pour ce qu’ils ne sont pas.Ainsi, l’Âne voudrait être traité comme le petit Chien, ce qui est absurde.

13. La moralité commence au vers 1 et se termine au vers 8. Elle se reconnaît :– à la première personne du pluriel de l’impératif (« Ne forçons point », vers 1) ;– au présent de vérité générale (vers 6) ;– à la présence du fabuliste qui énonce une leçon.

14. Le récit commence au vers 8 avec l’apparition de l’Âne de la fable, sujetd’un verbe au passé simple : « alla » (vers 10).

15. Le dernier vers désigne la fable comme une pièce de théâtre : « Ainsi finitla comédie » (vers 29). En outre, la présence d’un monologue (vers 11 à 19),les actions très visuelles et comiques, proches de la farce (l’Âne caressant lementon du maître, l’Âne frappé avec un bâton), la composition en trois actes(exposition, vers 8 à 19 ; crise, vers 20 à 25 ; dénouement, vers 26 à 29) appa-rentent bien cette fable à une comédie.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

16. Les deux mots qui s’opposent sont « lourdaud » et « galant ». Ils formentune antithèse annonçant que l’Âne va essayer d’être le contraire de lui-même : un petit Chien.

17. La double diérèse « graci-eux » et « acti-on » imite, de manière amusante,le braiment disgracieux de l’Âne.

18. Le mot « lourdement » rime avec « amoureusement » (vers 23) : cette rimeest comique car elle rapproche deux termes contraires qui s’appliquentchacun à l’Âne et montrent son ridicule.

◆ ÉTUDIER LE COMIQUE DE LA FABLE

19. Trois expressions montrent que La Fontaine se moque de l’Âne :– « il s’en vient lourdement » (vers 21) ;– « une corne toute usée » (vers 22) ;– « son chant gracieux » (vers 25).

20. Le comique de situation repose sur la maladresse de l’Âne qui cherche à« caresser » le menton de son Maître.

21. Le châtiment de l’Âne est de recevoir des coups de bâton. Cette situa-

L ’ Â n e e t l e p e t i t C h i e n

20

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

tion, comme dans la scène fameuse du sac des Fourberies de Scapin, renvoie aucomique de farce (lire la définition en marge du questionnaire).

◆ À VOS PLUMES !22. Cet exercice permet de travailler trois points essentiels :– la restitution d’une histoire par écrit ;– le changement de narrateur (on passe ici du fabuliste au petit Chien) ;– la tonalité ironique ou moqueuse (on s’inspirera des procédés de la fable).

23. Cet exercice permet de travailler :– les codes du monologue (on partira de l’observation des vers 11 à 19) ;– le ton plaintif (lexique de la plainte, phrases exclamatives, etc.) ;– le respect du caractère d’un personnage (ici, l’Âne).

24. Cet exercice permet de travailler :– les codes du monologue (on partira de l’observation des vers 11 à 19) ;– le niveau de langue familier ;– le respect du caractère ridicule du personnage (ici, l’Âne).

◆ LIRE L’IMAGE

25. L’Âne fait en effet figure d’intrus car il s’oppose à l’univers précieux etélégant qui l’entoure. Trois procédés utilisés par le graveur soulignent cetteopposition :– contraste du sombre (l’Âne) et du clair (les personnages) ;– expression burlesque de l’Âne / expressions nobles des visages humains (aubord de l’évanouissement, du malaise) ;– tête de l’Âne au centre de l’image qui s’immisce dans le groupe des humainset sépare les personnages.

26. L’Âne est caractérisé par le ridicule : posture burlesque sur deux pattes,tête travaillée comme la caricature d’un visage humain (expression idiote duregard, bouche ouverte, etc.).

◆ MISE EN SCÈNE

27. Cet exercice est un exercice de transposition de l’écriture du récit en écri-ture théâtrale. Il suppose l’acquisition par les élèves des termes techniques(exposition, didascalies, etc.) et des codes ou conventions de l’écriture drama-tique. Il pourra prolonger une étude des textes de Molière par exemple. Enoutre, il permet de dégager la structure de la fable, d’en percevoir la dimen-sion volontairement dramatique et de s’entraîner à la communication orale.

21

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le portrait de Perrette, personnage principal de la fable, se situe des vers 1à 7. Le lecteur prend connaissance de :– son apparence extérieure (« Légère et court vêtu », vers 4 ; « Cotillon simple etsouliers plats », vers 6 ; « troussée », vers 7) ;– son milieu social (le « Cotillon » renvoie au milieu paysan) ;– son caractère décidé, ambitieux (« allait à grands pas », vers 4).

2. ❏✗ sur une route de campagne.

3. Le projet de Perrette est d’« arriver sans encombre à la ville » (vers 3) pourvendre son lait.

4. Non, elle trébuche et renverse le lait (vers 22-23).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

5. Le champ lexical de l’argent est le suivant : « Comptait » (vers 8), « prix »,« argent » (vers 9), « Achetait » (vers 10), « coûtera » (vers 16), « revendant »,« argent » (vers 18), « prix » (vers 20).

6. Le mot « Dame » appartient au registre soutenu.

7. Le mot « fortune », au vers 25, a un double sens : richesse et chance.L’étymologie du mot est fortuna qui signifie en latin le hasard ou le sort, heu-reux ou malheureux.

8. Les questions du vers 30 (« Quel esprit ne bat la campagne ? ») et du vers 31(« Qui ne fait château en Espagne ? ») sont des affirmations déguisées : ellesn’attendent donc aucune réponse.

◆ ÉTUDIER LE MONOLOGUE INTÉRIEUR DE PERRET TE

9. On prend connaissance des pensées de Perrette à partir du vers 8 :« Comptait déjà dans sa pensée ».

10. Le monologue intérieur de Perrette au discours direct peut se délimiter grâceà la présence des guillemets : il commence au vers 12 et se termine au vers 21.

11. Perrette utilise le futur de l’indicatif : « sera » (vers 14), « coûtera » (vers 16),« aurai » (vers 18), « empêchera » (vers 19), « verrai » (vers 21). Elle présente doncson avenir comme certain.

L A L A I T I È R E E T L E P O T A U L A I T (p. 59)

L a L a i t i è r e e t l e P o t a u l a i t

22

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

12. Perrette utilise l’imparfait (« était ») et le passé simple (« eus »). Ses projetssont pour elle tellement certains qu’elle les considère comme déjà réalisés.

13. Dans la rêverie de Perrette les animaux se présentent du plus petit au plusgros : l’« œuf », les « poulets », le « cochon », une « vache et son veau », un « trou-peau ». Cette progression renvoie à l’ambition et au rêve de plus en plusdémesurés de la paysanne.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

14. Le récit s’étend du vers 1 au vers 29. La moralité commence au vers 30et se termine au vers 43. Cette question permet d’observer le volume trèsimportant occupé par cette dernière.

15. Perrette n’est pas un personnage caractéristique du genre de la fable.Mêmesi certaines fables mettent en scène des êtres humains (comme c’est le cas ici),les personnages typiques des fables demeurent des animaux doués de parole.

16. Ce récit ne fait pas appel au merveilleux : on n’y trouve aucune situationinvraisemblable, aucun personnage extraordinaire, mais au contraire unefemme appartenant à un milieu social précis, décrite de manière « réaliste ».

17. À partir du vers 30, de nombreux indices prouvent que le fabuliste prendla parole :– le présent de vérité générale (vers 30, 31 et 34 par exemple) ;– les phrases interrogatives (vers 30 et 31) ;– la première personne « je » (vers 38 à 43).

18. La moralité de cette fable se distingue nettement de celles de LaGrenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf et de L’Âne et le petit Chien :– par sa longueur (quatorze vers pour la Laitière / quatre vers pour laGrenouille et pour l’Âne) ;– par la présence de la première personne du singulier (qui s’oppose à la troi-sième personne du singulier et à la première personne du pluriel dans lesdeux autres fables).Ces deux remarques permettent de comprendre que, dans cette fable, LaFontaine remplace la moralité traditionnelle par une sorte de méditationintime sur les pouvoirs de l’imagination.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

19. On trouve un alexandrin (douze syllabes) au vers 12 et un octosyllabe(huit syllabes) au vers 2.

23

20. « Le récit en farce en fut fait » : cette allitération en « f », disgracieuse, pro-duit un effet comique et rappelle ainsi le ton de l’histoire de Perrette.

21. « veau, vache, cochon, couvée » : cette énumération produit un effet comique.Elle présente les animaux dans l’ordre inverse de leur apparition dans la rêve-rie de Perrette. Elle donne donc l’impression que Perrette revient à son pointde départ : la réalité de sa condition de petite paysanne.

◆ ÉTUDIER LE COMIQUE DE LA FABLE

22. Le vers 28 nous apprend la tonalité comique du récit en rapprochant cedernier d’une « farce ». En outre, les coups de bâton caractéristiques de cegenre sont suggérés au vers 27 : « En grand danger d’être battue ».

23. Le retournement de situation est le suivant : la Laitière ambitieuse rêvequ’elle est devenue une riche fermière et se retrouve, à la fin du récit, « Gros-Jean comme devant », c’est-à-dire une petite paysanne sans argent, ne possédantmême plus son « Pot au lait ».

24. La Fontaine se moque de la trop grande ambition de la Laitière. De plus,cette dernière devient un personnage de farce lorsqu’elle est « En grand dan-ger d’être battue ».

25. La disproportion entre le long monologue intérieur de Perrette (dixvers !) qui énonce le rêve de fortune du personnage et la chute qui anéantitce rêve (un vers) rend le personnage particulièrement ridicule et risible.

◆ À VOS PLUMES !26. Cet exercice permettra de travailler deux points essentiels :– la restitution par écrit d’une histoire (celle de Perrette) ;– la transposition du personnage humain en personnage animal qui conduiraà une réflexion sur le symbolisme animal chez La Fontaine.

27. Cet exercice permettra de travailler trois points essentiels :– le respect des codes de la moralité (présent de vérité générale, etc.) ;– le rapport du récit à la moralité (cette dernière généralise le cas particulierraconté dans le récit) ;– l’écriture du vers (respect du nombre de syllabes, de la rime).

L a L a i t i è r e e t l e P o t a u l a i t

24

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le Héron est le personnage principal.

2. L’action se déroule le long d’une rivière (vers 3).

3. Le complément circonstanciel de temps « un jour » (vers 1) rappelle le débutdes contes dont l’action se déroule toujours dans une époque indéterminée.Demême, le superlatif « aux plus beaux jours » fait référence à ce genre littéraire.

4. Un Héron difficile refuse de se nourrir des poissons qu’il trouve dans unerivière, les jugeant indignes de lui, et finit par se contenter d’un limaçon.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

5. Le mot « dédaigneux » signifie « qui éprouve du dédain, du mépris ».« Dédain » et « dédaigner » sont deux mots de la même famille.

6. Au vers 22, le premier verbe est au conditionnel présent (« ouvrirait ») et lesecond verbe est au subjonctif présent (« plaise »).

7. Les verbes à l’impératif sont « soyons » (vers 27), « gardez » (vers 30), « écou-tez » (vers 33).

◆ ÉTUDIER LE RÉCIT

8. La situation initiale commence au vers 1 et se termine au vers 8. Elle pré-sente le personnage principal, le lieu, l’époque. Sa stabilité est soulignée parl’imparfait.

9. L’élément perturbateur du récit se situe au vers 12 (« l’appétit vint »). Il sereconnaît au passé simple.

10. Les principales étapes du récit se situent après la situation initiale et l’élé-ment perturbateur. Chacune d’elles raconte la rencontre du Héron avec desanimaux propres à lui servir de repas :– étape 1 (vers 12 à 19) : le Héron dédaigne les Tanches ;– étape 2 (vers 20 à 23) : le Héron refuse les Goujons ;– étape 3 (vers 24 à 26) : le Héron affamé se contente d’un Limaçon.

11. Les animaux se présentent des plus gros au plus minuscule : Tanches,Goujons, Limaçon. Notons que le dernier n’a même pas droit au pluriel ! Lesanimaux sont donc également de moins en moins nombreux. Cette progres-

L E H É R O N (p. 64)

25

sion décroissante est un procédé ironique : La Fontaine s’en sert pour semoquer du « dédain » ridicule de l’animal.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

12. Le Héron possède les trois caractéristiques des personnages de fable :– c’est un animal ;– il est doué de parole ;– il symbolise un type d’homme (ceux qui ont le « goût dédaigneux » ou « difficile »).

13. La deuxième personne du pluriel (vers 30-31 et vers 33-34) désigne les« humains » (vers 33). La Fontaine rappelle ici que les animaux lui servent « àinstruire les hommes ».

14. La moralité dénonce ceux qui sont trop « difficiles » et qui, à trop vouloir,risquent de tout perdre. Elle prône la modération de ceux qui s’accommodentde ce qu’ils trouvent et s’en satisfont.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

15. Aux vers 1 et 2, La Fontaine se sert d’un vers de douze syllabes, c’est-à-dire de l’alexandrin. Ce vers noble et majestueux est utilisé de façon paro-dique pour ce moquer du « long » animal.

16. « Un jour, sur ses longs pieds, allait, je ne sais où, / Le Héron au long becemmanché d’un long cou. » Cette allitération en « l » produit un effet comiqueen marquant le rythme de la marche de l’animal.

17. L’adjectif « long » est répété trois fois. Il accentue un trait physique duHéron jusqu’à la caricature.

◆ ÉTUDIER LE PERSONNAGE PRINCIPAL

18. Les caractéristiques physiques de l’animal sont les suivantes : « longs pieds »(vers 1), « long bec » (vers 2 ), « long cou » (vers 2 ). En trois détails physiques, LaFontaine brosse une caricature irrésistible. On peut noter que le corps (entrele cou et les pattes) n’est pas décrit : ce détail annonce le jeûne du Héron.

19. Le caractère du Héron apparaît à travers différentes expressions : « il crutmieux faire d’attendre » (vers 9), « mangeait à ses heures » (vers 11), « le met ne luiplut pas » (vers 15), « il s’attendait à mieux » (vers 15), « un goût dédaigneux »(vers 16).Toutes ces expressions montrent un Héron au goût difficile, dédai-gneux, hautain et un peu trop satisfait de lui-même (il prétend, en effet, vivre

L e H é r o n

26

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

selon ses caprices, ses désirs).Notons que le caractère du Héron transparaît éga-lement dans son discours : « Moi, Héron » (vers 19), « Et pour qui me prend-on ? »(vers 19), « J’ouvrirais pour si peu le bec » (vers 22). Le personnage apparaît iciencore comme un vaniteux qui ne se contente jamais de ce qu’il trouve.

20. Dans les vers 18 et 19, on relève une phrase exclamative (« Moi, desTanches ! ») qui renvoie à l’indignation et au mépris de l’animal pour les Tancheset deux phrases interrogatives (« Moi, Héron, que je fasse / Une si pauvre chère ?Et pour qui me prend-on ? ») qui indiquent la vanité et la suffisance de l’animal.Aux vers 21 et 22, quatre phrases interrogatives montrent de nouveau l’indi-gnation de l’animal vaniteux qui refuse de se nourrir de Goujons.

21. Le ridicule du Héron vient de sa suffisance et de sa vanité (cf. questions 19et 20), de son aspect physique et caricatural (cf. question 18) et du retourne-ment final de la situation où l’orgueilleux finit par se nourrir d’un limaçon(vers 25-26).

22. La moralité nous apprend que le Héron symbolise les vaniteux qui ontun goût « difficile » (vers 27) et qui, au nom de leur supériorité, se permettentde « dédaigner » (vers 30) ce qui se présente à eux.

23. La moralité nous apprend que les défauts du Héron ne sont pas mis en avantpour ridiculiser et dénoncer l’animal, mais bien pour critiquer les hommes quel’animal symbolise : « ce n’est pas aux Hérons / Que je parle, écoutez, humains ».Le rôle du Héron et des animaux en général est donc « d’instruire les hommes »de leurs vices et de leurs faiblesses.

◆ À VOS PLUMES !24. Cet exercice permet de traiter trois points essentiels :– la restitution par écrit d’un récit ;– le résumé d’un récit (exigé par la forme du télégramme) ;– les codes d’écriture du télégramme (ellipse des sujets, phrases nominales,réduction de l’histoire à ses actions essentielles, etc.).

25. Cet exercice de transposition du monde animal au monde humainpermet de travailler :– la restitution d’une histoire par écrit ;– le personnage et son caractère (similaire à celui du Héron).On pourra lire en classe la fable qui suit celle du Héron dans le livre VII, LaFille, dans laquelle, précisément, La Fontaine a effectué cette transposition.

27

◆ LIRE L’IMAGE

26. Le ridicule du Héron est suggéré par sa position (pattes écartées, démarchemaladroite), par l’expression vide de son regard et surtout par la taille minus-cule du Limaçon qui contraste avec le volume de son propre corps.

27. Les poissons du deuxième plan entrent en opposition avec le Héron et leLimaçon du premier plan. Par leur expression joyeuse ou moqueuse, ils s’op-posent à la gravité et au sérieux du Héron. Par leur nombre et leur taille, ilss’opposent au minuscule escargot. Grâce à cet art du contraste, le graveurrésume toute la fable : le Héron a dédaigné les mets qui se présentaient à luiet s’en trouve ridicule !

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le Lion est le personnage principal.

2. Le Lion a pour projet de « s’en all[er] en guerre ».

3. Avant de partir en guerre, le Lion réunit tous ses sujets et attribue à cha-cun une mission, même à ceux qui semblent les plus inutiles, les Ânes troplourds et les Lièvres trop peureux.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

4. Certaines expressions montrent que le Lion est le Roi : « tint conseil » (vers 2) ;« prévôts » (vers 2) ; « Fit avertir » (vers 3) ; « je les veux » (vers 13). Ce relevé estconfirmé par la moralité du récit qui porte sur le « Monarque prudent et sage ».

5. Le champ lexical de la guerre est le suivant : « guerre » (titre), « conseil deguerre » (vers 2), « combattre » (vers 7), « assauts » (vers 8), « ennemi » (vers 10),« troupe » (vers 14), « trompette » (vers 15), « courrier » (vers 16).

6. Le mot « talents » vient du latin talentum qui désigne un poids grec de 20à 27 kg, puis une somme d’argent variable du même poids. En français, letalent est devenu ce qu’un homme peut faire valoir dans la société, un don,une aptitude.

7. Au passé simple, on relève les verbes « tint » (vers 2), « envoya » (vers 2),« Fit » (vers 3), « furent » (vers 4). Ce relevé prouve que le récit pur se limiteaux quatre premiers vers. Le reste de l’histoire est constitué de paroles rap-portées, échangées pendant le conseil de guerre.

L E L I O N S ’ E N A L L A N T E N G U E R R E (p. 76)

L e L i o n s ’ e n a l l a n t e n g u e r r e

28

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER LE RÉCIT ET LE DIALOGUE

8. Le récit pur se limite aux quatre premiers vers (cf. question 7).

9. Le dialogue commence au vers 11 et se termine au vers 16. Il se reconnaîtaux guillemets, aux tirets, aux incises (« dit quelqu’un », « dit le Roi ») quiprécisent l’identité des locuteurs, au présent, au futur (vers 15), à l’usage del’impératif (vers 11).

10. Les deux interlocuteurs du dialogue se repèrent grâce aux incises :– « dit quelqu’un » (vers 11) renvoie à un animal indéterminé qui fait partiedes sujets du roi, une sorte de porte-parole ;– « dit le Roi » (vers 13) renvoie au monarque, le Lion.

11. Le Roi utilise deux personnes grammaticales pour s’exprimer :– la première personne du singulier (vers 13) ;– la première personne du pluriel (vers 14, 15,16).Cette dernière personne est remarquable, car elle peut renvoyer soit au Roilui-même uni à l’ensemble de ses sujets, soit au Roi seul (dans ce cas, il s’agitd’un « nous » de majesté).

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

12. La moralité se situe dans les quatre derniers vers de la fable. Elle se reconnaîtau blanc qui la sépare du récit, au présent de vérité générale (« sait », vers 18 ;« connaît », vers 19 ; « est », vers 20), à la généralisation de l’attitude du Lion dansune leçon à propos du « Monarque » et des « personnes de sens ».

13. Le Lion symbolise le pouvoir royal (cf. question 4).

14. Les autres animaux représentent les sujets du Roi dans la diversité deleurs talents (vers 18).

15. ❏✗ un éloge du Roi.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

16. Les rimes de la moralité sont des rimes plates (aabb).

17. Le vers 1 est un alexandrin car il comporte douze syllabes. Dans ce vers,il faut tenir compte de la diérèse : « Li-on ».

18. On relève une rime suffisante, aux vers 1 et 4 « entrepr-i-se / gu-i-se »et une rime pauvre, aux vers 2 et 3 « prév-ôts / anim-aux ».L’utilisation de ces rimes est hautement signifiante : la rime suffisante sert àqualifier le Roi et la rime pauvre, ses sujets !

29

L e L i o n s ’ e n a l l a n t e n g u e r r e

◆ ÉTUDIER LES PERSONNAGES

19. La moralité nous apprend que le Lion est « prudent et sage » (vers 17). Cesdeux qualités sont illustrées dans le récit : elles consistent à savoir donner unsens et une valeur à la vie de chacun, même aux « Ânes » et aux « Lièvres ».

20. Les animaux sont présentés par ordre de puissance : « l’Éléphant » (vers 5),« l’Ours » (vers 8), « le Renard » (vers 9), « le Singe » (vers 10), « les Ânes » (vers 11)et « les Lièvres » (vers 12). Les deux dernières catégories sont tellement faiblesqu’elles sont jugées inutiles pour la guerre par l’ensemble des sujets.

21. Pendant la guerre, chaque animal remplit un rôle :– « l’Éléphant » (vers 5) : porter l’attirail et combattre ;– « l’Ours » (vers 8) : donner les assauts ;– « le Renard » (vers 9) : inventer des ruses de guerre ;– « le Singe » (vers 10) : distraire l’ennemi ;– « les Ânes » (vers 11) : servir de trompette ;– « les Lièvres » (vers 12) : servir de courrier.

22. Les Ânes qui sont « lourds » (vers 11) et les Lièvres qui sont « sujets à desterreurs paniques » (vers 12) paraissent inutiles en temps de guerre.

23. Le Lion se sert des défauts de l’Âne, son chant disgracieux, et du Lièvre,sa peur qui le fait détaler, et les transforme en qualités : le braiment de l’Âneeffraiera l’ennemi et la célérité du Lièvre servira à établir des communica-tions rapides. Cette transformation par le Roi de l’inutile en utile est à la foisjudicieuse et amusante.

◆ À VOS PLUMES !24. Cet exercice présente un triple intérêt :– imaginer une suite à la fable (développer l’imagination) ;– réaliser dans l’action (le récit d’une bataille) ce qui n’est qu’annoncé etdécrit dans la fable (le rôle de chaque animal) ;– travailler les codes du récit (temps, structure, schéma narratif, etc.).

25. Cet exercice permet de travailler plusieurs points essentiels :– les codes de l’écriture épistolaire ;– l’argumentation ;– le respect du caractère de l’Âne (par rapport à sa description dans la fable).

30

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ LIRE L’IMAGE

26. Doré a choisi de représenter le monde humain symbolisé par les animauxde la fable.Ainsi, il n’illustre pas réellement le récit, il l’interprète et déchiffre,par la gravure, son symbole.

27. On peut reconnaître :– à l’arrière-plan, le « courrier » qui porte les messages, représenté par le Lièvredans la fable ;– au deuxième plan, le Roi sur son cheval, pointant son épée vers l’horizon,représenté par le Lion dans la fable.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le Coq et le Renard sont les personnages de cette fable.

2. L’action se déroule aux abords d’une ferme, car le Coq est « en sentinelle[…] sur la branche d’un arbre » (vers 1).

3. Le Renard invite hypocritement le Coq à faire la paix afin de le dévorer,mais ce dernier force son adversaire à s’enfuir en annonçant l’arrivée de deuxlévriers.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

4. Le champ lexical de l’affection est le suivant : « Frère » (vers 3 et vers 11),« embrasse » (vers 6), « baiser d’amour fraternel » (vers 14).

5. Le mot « embrasse » (vers 6) est formé :– du préfixe « em- » ;– du radical « -bras(s)- » ;– de la terminaison du verbe « -e ».

6. Les verbes au mode impératif sont « descends » (vers 6), « retarde » (vers 7),« faites » (vers 12), « viens » (vers 13).

◆ ÉTUDIER LE DIALOGUE

7. Les deux interlocuteurs du dialogue sont précisés dans les incises :– « dit un Renard » (vers 3) ;– « reprit le Coq » (vers 15).

L E C O Q E T L E R E N A R D (p. 86)

31

L e C o q e t l e R e n a r d

8. Le ton du Renard est hypocrite : « adoucissant sa voix » (vers 3) indique lavolonté du Renard de séduire et de piéger le Coq.

9. Les deux répliques du Renard sont opposées par le volume. La première, fortlongue (douze vers), est une tentative de séduction et développe la ruse duRenard.La seconde, fort courte (trois vers), indique l’échec de la ruse du Renard.Celui-ci n’a plus le temps de parler, il se sent menacé et cherche à fuir au plus vite.

10. Le Coq adopte le même ton que le Renard : l’hypocrisie. En effet, il uti-lise comme lui le lexique de l’affection et de l’amitié (« ami », vers 15 ; « entre-baiser », vers 24).

11. Le Renard demande précisément au Coq de descendre de son arbre pourl’embrasser (vers 6). Il faut comprendre qu’« embrasser » signifie ici manger.

12. Il accepte en fait hypocritement sachant que le Renard ne pourra pas res-ter sous l’arbre. Ce dernier craint en effet l’arrivée de deux lévriers (vers 20).

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

13. Les actions racontées dans cette fable sont très peu nombreuses. En fait,il n’y en a qu’une : la fuite précipitée du Renard (vers 28) à la fin du récit.Cette remarque permet de souligner que la fable met en scène des discours(ruse du Renard, ruse du Coq) et non des actes. À la lettre, il ne se passe rien.

14. Le Coq et le Renard présentent chacun les trois caractéristiques des per-sonnages de fable :– ce sont des animaux ;– ils sont doués de parole ;– ils symbolisent deux types d’homme (le trompeur et le trompé).

15. La moralité se situe au dernier vers de la fable (vers 32). On la reconnaîtau présent de vérité générale « est », à la généralisation du récit dans une leçonqui porte sur les trompeurs trompés.

16. ❏✗ une constatation.

17. La moralité fait référence au procédé comique du trompeur trompé, del’arroseur arrosé, présent dans les farces du Moyen Âge, Le Roman de Renartet les comédies de Molière.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

18. La Fontaine utilise essentiellement l’alexandrin (vers 1, 3, 6 par exemple)et l’octosyllabe (vers 2, 4, 5 par exemple).

19. Cette rime souligne de manière amusante le retournement de situation :le « trompeur » a eu « peur », il a été trompé.

20. « Car c’est double plaisir de tromper le trompeur. » : cette allitération en « p »souligne la répétition de la ruse et de la tromperie (la consonne se répètecomme la ruse se répète).

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA RUSE

21. Le Coq est « adroit et matois » (vers 2). Ces deux traits de caractère annon-cent la supériorité du Coq sur le Renard et donc le retournement de situation.

22. Le Renard symbolise toujours la ruse. Le Renard rusé apparaît, parexemple, dans deux fables : Le Lion, le Loup et le Renard (p. 114) et Le Renardet le Bouc (p. 91).

23. L’hypocrisie du Renard se comprend grâce à l’expression « adoucissant savoix » (vers 3) et au champ lexical insistant de l’amitié et de la fraternité(« Frère » vers 1, « paix générale » vers 5, « embrasse » vers 6, « frères » vers 11,« amour fraternel » vers 14).

24. Le « stratagème » du Renard consiste à déclarer la « paix » (vers 5 ) au Coqpour qu’il descende de son arbre et que le Renard puisse le manger.

25. Le Coq invente l’arrivée de deux « lévriers » (vers 20), chiens de chassehabitués à traquer le Renard, pour faire fuir son adversaire.

26. Le Renard qui tente de tromper le Coq se fait tromper par ce dernier.

◆ À VOS PLUMES !27. Cet exercice permet de travailler deux points essentiels :– le rapport de la moralité au récit (de la loi générale au cas particulier) ;– le retournement de situation permettant de structurer le récit.

28. Cet exercice permet de travailler trois points essentiels :– les codes du discours direct (ponctuation, temps, pronoms, etc.) ;– la restitution par écrit d’une histoire ;– la fidélité au caractère d’un personnage de la fable (le Coq).

◆ LIRE L’IMAGE

29. Les deux personnages sont opposés par différents moyens :– le Coq en haut (supériorité symbolique) / le Renard en bas (infériorité) ;– la diagonale de l’image sépare les deux mondes (civilisé pour le Coq / sau-vage pour le Renard) ;

32

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

– le contraste du sombre (le Coq) et du clair (le Renard) ;– le Coq représenté de face / le Renard de dos.Ces oppositions ont une portée symbolique : elles montrent la supériorité duCoq sur le Renard qui se vérifiera dans la fable.

30. Les plans de l’image sont organisés de la manière suivante :– le Renard de dos (premier plan) ;– la rivière, barrière symbolique entre les deux animaux (deuxième plan) ;– le Coq perché sur l’arbre (troisième plan) ;– la ferme et les arbres (quatrième plan) ;– le ciel (arrière-plan).L’organisation des plans montre une double progression :– de l’univers sauvage (monde du Renard) à l’univers civilisé (le Coq et la ferme) ;– du bas vers le haut.Cette double progression est symbolique de la domination du mondedomestiqué par l’homme sur l’univers sauvage.

31. Le Coq est perché sur un arbre et occupe le centre de l’image. Il est éga-lement à la frontière entre l’univers domestiqué par l’homme et l’univers sau-vage représenté par le Renard : le Coq permet d’articuler ces deux mondes.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. La Chauve-Souris et les deux Belettes sont les personnages de la fable.

2. L’action se déroule successivement dans le « nid » (vers 2) d’une premièreBelette, puis dans le « logis » (vers 22) d’une seconde Belette.

3. Par étourderie, une Chauve-Souris se retrouve à deux reprises chez desBelettes et, grâce à la ruse, sauve sa vie à chaque fois.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

4. L’expression « tête baissée » signifie « sans en avoir conscience, par étourderie ».

5. « Mensonge » et « récit imaginaire » sont deux sens du mot « fiction » (vers 7).

6. Dans les deux répliques de la Chauve-Souris, on trouve des phrasesdéclaratives, des phrases exclamatives (vers 11, 14, 25, 27-28) et une phraseinterrogative (vers 26).

LA CHAUVE-SOURIS ET LES DEUX BELETTES (p. 95)

33

L a C h a u v e - S o u r i s e t l e s d e u x B e l e t t e s

◆ ÉTUDIER LE RÉCIT ET LE DIALOGUE

7. On reconnaît le récit au passé simple (« donna », vers 1 ; « fut », vers 2 ;« accourut », vers 4 ; « protesta », vers 24 ; « sauva », vers 30) et à un présent denarration (« se va », vers 19).

8. On peut repérer deux grandes étapes dans le récit :– vers 1 à 17 (la rencontre avec la Belette ennemie des Souris) ;– vers 18 à 30 (la rencontre avec la Belette ennemie des Oiseaux).

9. Les marques du dialogue sont les guillemets, les tirets, les incises (« dit-elle »,vers 5 ; « dit la pauvrette », vers 9).

10. Dans le premier dialogue, les deux personnages qui s’expriment sont laChauve-Souris et la Belette, ennemie des Souris. Dans le second dialogue,seule la Chauve-Souris s’exprime au discours direct.

11. Le ton de la Belette est agressif et autoritaire, ce qui est prouvé par lesphrases interrogatives et exclamatives (vers 5 à 7) et par l’usage de l’impéra-tif (« Parlez », vers 7). La Belette mène un interrogatoire et se trouve donc enposition de supériorité.

12. Le ton de la Chauve-Souris est triple :– ton de l’excuse (vers 9-10) ;– ton de l’indignation (vers 11-12) ;– ton de l’exaltation (vers 13-14).

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

13. La moralité se situe des vers 31 à 34. Elle se reconnaît au blanc qui lasépare du récit et au présent de vérité générale (« dit », vers 33).

14. La moralité fait référence à un épisode de la fin du XVIe siècle opposantles partisans des Princes catholiques aux partisans du roi (cf. note 6, p. 94).

15. La Chauve-Souris représente les hommes sages qui savent changer dediscours selon les circonstances et sauver ainsi leur vie en toute occasion.

16. La Chauve-Souris peut se rapprocher d’autres animaux rusés qui se trou-vent dans les fables : du Coq par exemple dans Le Coq et le Renard, qui, poursauver sa vie, est capable d’inventer une ruse. Le rapprochement avec leRenard est plus délicat. En effet, ce dernier utilise la ruse non pour sedéfendre, mais pour piéger les autres.

34

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

17. Les rimes de la moralité sont croisées (abab).

18. La Chauve-Souris nomme Dieu « L’auteur de l’Univers » (vers 12) et« Jupiter » (vers 28).

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA RUSE DES FAIBLES

19. La Chauve-Souris a deux traits de caractère opposés : elle est à la fois« étourdie » (vers 18) et très rusée.

20. Les mots ou expressions qui prouvent la puissance des Belettes sont :« pour la dévorer » (vers 4), « en danger de sa vie » (vers 21), « s’en allait la cro-quer » (vers 23).

21. Pour sauver sa vie, la Chauve-Souris déclare à la Belette ennemie desSouris qu’elle est Oiseau (vers 13), puis affirme à la Belette ennemie desOiseaux qu’elle est Souris (vers 27).

22. Les questions 8 et 21 permettent de montrer que les deux étapes du récitsont parfaitement symétriques. Cette symétrie souligne en effet la ruse de laChauve-Souris capable, dans des situations opposées, d’utiliser des argumentscontraires pour sauver sa vie. Ainsi, selon les circonstances, elle défend avecconviction qu’elle est Oiseau ou, au contraire, qu’elle est Souris.

23. La comparaison de cette fable avec Le Loup et l’Agneau montre que lesfaibles ne peuvent dominer les forts que s’ils dominent le discours et sontcapables de ruse. Si l’Agneau meurt, c’est qu’il cherche naïvement à dire lavérité et qu’il est incapable d’inventer une « fiction » pour sauver sa vie.

◆ À VOS PLUMES !24. Cet exercice permet de travailler deux points essentiels :– le rapport du récit à la moralité (du cas particulier à la loi générale) ;– les codes de la moralité (présent de vérité générale, allure de proverbe, etc.).

25. Cet exercice de transposition du monde animal dans le monde humainpermet de travailler :– la structure du récit en deux étapes symétriques ;– la transposition animal/homme en conservant un caractère identique auxpersonnages ;– l’invention d’une ruse.

35

L a C h a u v e - S o u r i s e t l e s d e u x B e l e t t e s

◆ LIRE L’IMAGE

26. La scène gravée par Doré renvoie à un événement historique précis,expliqué dans la note 6 p. 94 de la fable : la guerre entre la Ligue des Princescatholiques et le roi protestant au XVIe siècle, en France. Doré représente unhomme arrêté par un des deux partis.

27. Doré ne représente pas l’univers animal de la fable,mais les événements his-toriques et les actions humaines qu’il symbolise : la ruse de certains hommes qui,pour sauver leur vie, se sont réclamés tantôt du roi et tantôt de la Ligue.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le Chat, la Belette et le petit Lapin sont les personnages de cette fable.

2. L’action se déroule dans deux endroits différents : d’abord devant le« palais » (vers 1) d’un jeune Lapin, puis dans le lieu habité par Grippeminaud(vers 37-38).

3. ❏✗ une dispute à propos d’un vol.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

4. Les termes « palais » (vers 1), « souterrains séjours » (vers 9), « paternel logis »(vers 12), « logis » (vers 19 et 26) désignent le terrier du Lapin. Ces termessont soutenus et conviennent mal au terrier d’un Lapin : ils permettentd’appréhender le burlesque (décalage entre les termes soutenus et la réalitétriviale) de la fable.

5. L’expression « dévot ermite » désigne ironiquement le Chat comme trèspieux, religieux (« dévot ») et solitaire (« ermite »). Les « ermite[s] » vivaient reti-rés du monde pour mieux vivre leur foi et jeûnaient très souvent !

6. Le mot « déloge » est formé du préfixe de privation et d’éloignement « dé- »,du radical « -log- » qui renvoie au logis, à l’habitation, et de la terminaison duverbe « -e ».

7. Le Lapin est « jeune » (vers 1), adjectif qualificatif en fonction épithète.La Belette est une « rusée » (vers 3), adjectif substantivé en fonction d’attributdu sujet.Le Chat est « Arbitre expert sur tous les cas » (vers 35), groupe nominal apposéau nom « Chat » (vers 32).

L E C H AT, L A B E L E T T E E T L E P E T I T L A P I N (p. 108)

36

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ ÉTUDIER LE DIALOGUE ET L’ARGUMENTATION

8. Le dialogue est repérable à différents endroits de la fable :– du vers 11 au vers 15 ;– du vers 20 au vers 24 ;– du vers 26 au vers 31 ;– du vers 39 au vers 40.Plusieurs indices prouvent la présence du dialogue : les guillemets, les tirets,les incises qui indiquent l’identité du locuteur (« Dit l’animal chassé du pater-nel logis », vers 12 ; « dit-elle », vers 21 et 31 ; « dit-il », vers 26) et les « : » pré-cédés d’un verbe de parole (vers 39).

9. Les incises indiquent l’identité du locuteur dans les passages dialogués (cf.question 8). Ils sont au nombre de trois : le Lapin, la Belette et le Chat.

10. La Belette affirme que la « terre / [est] au premier occupant » (vers 16-17),c’est-à-dire à celui qui l’occupe ou y arrive le premier, et non à celui qui yhabite depuis longtemps. L’argument est spécieux et difficile à saisir : en effet,on pourrait soutenir que le Lapin a occupé le premier le terrier !

11. Le Lapin se défend par la loi de « la coutume » et de « l’usage » (vers 25) : sesancêtres lui ayant transmis le terrier, il en est devenu le maître incontestable.

12. L’argument du Lapin, fondé sur la transmission familiale du patrimoine,semble moins arbitraire que l’argument du « premier occupant » (vers 29) quin’est qu’une conséquence de la loi du plus fort. Cependant, le Lapin et laBelette ne sont pas des êtres humains, mais des animaux. Comme tels, ils sontsoumis à la loi aveugle de la nature et non à la justice des hommes. De cepoint de vue, la Belette énonce l’argument le plus fort.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

13. Les deux parties d’une fable sont le récit (ici, vers 1 à 45) et la moralité(ici, vers 46 et 47).

14. Le Lapin, la Belette et le Chat ont de nombreuses caractéristiques humaines :– le Lapin : « Le maître », vers 4 ; « Jannot », vers 9 ; « maître et seigneur », vers 27 ;– la Belette : « Dame », vers 2 ; « le nez », vers 10 ; « Madame », vers 13 ; « LaDame au nez pointu », vers 16 ;– le Chat : « Raminagrobis », vers 31 ; « dévot ermite », vers 32 ; « Un sainthomme », vers 34 ; « Arbitre expert », vers 35 ; « Sa Majesté », vers 38 ; « le bonapôtre », vers 43 ;

37

L e C h a t , l a B e l e t t e e t l e p e t i t L a p i n

– le Lapin et la Belette : « les contestants », vers 42 ; « les plaideurs », vers 45.Les animaux ont donc des prénoms, des fonctions, des titres propres aux êtreshumains.

15. La moralité indique clairement que le Chat symbolise le roi confrontéaux « petits souverains » (vers 47), représentés par le Lapin et la Belette. Ces« petits souverains » désignent vraisemblablement les nobles seigneurs qui setiennent loin de la cour et vivent à la campagne.

16. Le Chat a pour fonction de rendre la justice. Il est « Arbitre expert sur tousles cas » (vers 35). Il peut ainsi renvoyer au métier toujours actuel de juge.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

17. La majuscule indique que l’« Aurore » est personnifiée. D’ailleurs, le Lapinlui fait « sa cour » (vers 6).

18. On relève une rime pauvre, « Lap-in/mat-in » et une rime suffisante,« ru-s-ée/ai-s-ée ». Le Lapin, caractérisé par une rime pauvre, s’oppose ainsi àla Belette, caractérisée par une rime suffisante. Les rimes indiquent par consé-quent l’infériorité du premier sur la seconde.

19. L’énumération de verbes d’action au vers 8, « brouté, trotté, fait tous sestours », imite assez bien, par le sens et par le rythme, la course vive et l’agita-tion insouciante du petit Lapin.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA CRITIQUE DE LA JUSTICE

20. L’hypocrisie du Chat apparaît dans les expressions « Chattemitte » (vers 33),« bien fourré, gros et gras » (vers 34).On pourra souligner également avec les élèvesl’opposition ironique entre le lexique religieux – « dévot ermite » (vers 32), « saintHomme » (vers 34), « bon apôtre » (vers 43) – et le lexique qui renvoie au bonvivant – « bien fourré, gros et gras » (vers 34).

21. Le Chat s’adresse à la Belette et au Lapin sur un ton faussement affec-tueux et paternaliste : « Mes enfants » (vers 39).

22. Le Chat résout le conflit entre les deux animaux, « il m[e]t les plaideursd’accord en croquant l’un et l’autre » (vers 45). Cette manière est bien sûrradicale et décrite avec ironie par le fabuliste.

23. Le triomphe des plus forts sur les plus faibles est manifeste dans les deuxfables : dans Les Animaux malades de la Peste, les « puissants » désignent l’Ânecomme coupable. Dans cette fable, le Chat croque les deux adversaires.Ainsi,

38

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

le fabuliste montre que la Justice n’est qu’hypocrisie et mascarade : seule laloi du plus fort mène le monde.

◆ À VOS PLUMES !24. On pourra reprendre les arguments du texte pour chacun des person-nages ou bien demander aux élèves d’en inventer d’autres.Dans la fable, le Lapin semble dans son bon droit pour deux raisons. Il est leplus ancien propriétaire du terrier d’une part, et, d’autre part, ce logis lui aété légué par ses ancêtres. La Belette cependant a pour elle la loi de la nature,la « loi du premier occupant » (vers 29) et l’absence de « loi » écrite (vers 21).En effet, elle oppose habilement la « coutume » et l’« usage » à la justice !

25. Cet exercice présente un double intérêt :– travailler les codes de l’écriture journalistique (neutralité du locuteur,concision des faits, titres, etc.) ;– restituer une histoire par écrit en respectant les personnages et les actions.

26. Cet exercice permet de travailler :– la transposition d’un niveau de langue dans un autre ;– les marques du dialogue.

◆ LIRE L’IMAGE

27. Les objets du décor renvoient de manière amusante à la férocité et à lacruauté du Chat :– sur la cheminée, oiseau empaillé et souricière ;– au plafond, souris en cage ;– au sol, à gauche, sorte de piège avec porte guillotine ;– au premier plan, cornet acoustique qui permet de faire approcher lesfutures victimes.

28. Grandville habille ses animaux et leur donne des postures humaines (surdeux pattes ou assis).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Le Lion, le Loup et le Renard sont les personnages principaux de la fable.

2. Le Loup et le Renard sont les deux personnages qui cherchent à se nuirel’un à l’autre.

L E L I O N , L E L O U P E T L E R E N A R D (p. 117)

39

L e L i o n , l e L o u p e t l e R e n a r d

3. L’action se déroule à la cour du Roi Lion.

4. Sur les conseils du perfide Renard, le Roi Lion décide d’écorcher le Loupet de se vêtir de sa peau pour guérir de la vieillesse.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

5. L’expression « enfumer Renard dans sa demeure » renvoie à une manière dechasser les renards. Les chasseurs font sortir l’animal de sa tanière en l’enfu-mant, en y envoyant de la fumée. L’expression signifie donc « faire sortir leRenard de chez lui par la force ».

6. Le champ lexical de la vieillesse se compose des termes « décrépit, goutteux »(vers 1), « vieillesse » (vers 2), « long âge » (vers 24), « nature défaillante » (vers 28).On notera que la vieillesse est nommée directement par le fabuliste et très indi-rectement par l’hypocrite Renard (vers 24 et 28) !

7. Le mot « démembre » est formé du préfixe d’éloignement ou de privation« dé- », du radical « -membr- », de la terminaison du verbe « -e ».

◆ ÉTUDIER LE RÉCIT

8. La situation initiale s’étend du vers 1 au vers 3. Elle dépeint une situationstable à l’imparfait (vers 2) : un Lion vieux et malade souhaite guérir de lavieillesse. Le vers 3 contient une intrusion du fabuliste qui commente ironi-quement au présent de vérité générale cette attitude royale.

9. L’élément perturbateur se situe aux vers 4 et 5. Il se reconnaît au passésimple qui annonce l’événement permettant au récit de démarrer : le Lion« Manda des médecins » (vers 5) « parmi chaque espèce » (vers 4).

10. Le Loup dénonce le Renard au Roi : il souligne son absence à la couret, donc, son manque d’intérêt pour la santé du Lion (vers 10 et 11).

11. Le Renard prétend que son absence n’est que la conséquence du grandintérêt qu’il prend à la santé du Roi : il était en effet « en pèlerinage / Et s’acquit-tai[t] d’un vœux fait pour [la] santé » (vers 18-19) du Lion. Puis, le Renard pré-tend qu’on lui a donné le remède attendu : se réchauffer dans la peau d’un Loupécorché (vers 25) ! La ruse du Renard est donc double : elle permet d’excuserson absence d’une part, et, d’autre part, de se venger cruellement du Loup.

12. À la fin du récit, on « écorche » (vers 32) le Loup pour que le Roi puisse« s’envelopp[er] » (vers 34) dans sa peau. La cruauté de cette fin provient del’affreuse torture infligée au Loup : « On écorche, on taille, on démembre »

40

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

(vers 32). Cependant, cette fin est également amusante grâce au retourne-ment de situation : le Loup trompeur est trompé à son tour par le Renard !Il paie ainsi sa méchanceté et sa bêtise.

◆ ÉTUDIER LE GENRE DE LA FABLE

13. Le Lion, le Loup et le Renard possèdent les trois caractéristiques des per-sonnages de fable :– ce sont des animaux ;– ils sont doués de parole ;– ils symbolisent des catégories humaines (le roi et les courtisans).

14. Le Lion symbolise traditionnellement le Roi souvent cruel et injuste(cf. Les Animaux malades de la Peste). Le Renard représente la ruse et le cynisme(cf. Le Corbeau et le Renard). Le Loup est toujours animé par la méchanceté etla bêtise (cf. Le Loup, la Chèvre et le Chevreau).

15. La moralité se situe des vers 35 à 40.

16. Il s’agit d’une adresse et d’un conseil du fabuliste à « Messieurs les courtisans ».

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

17. La Fontaine utilise l’alexandrin, vers de douze syllabes, pour faire le por-trait du Roi (vers 1 et 2, par exemple). Il utilise également l’octosyllabe quicomporte huit syllabes (vers 4, par exemple).

18. Dans la moralité, on trouve une rime plate (vers 35-36) et une rimeembrassée (vers 37 à 40).

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA CRITIQUE DE LA SOCIÉTÉ

19. La Fontaine se moque des médecins : « il en est de tous arts » (vers 5) ;« des donneurs de recettes » (vers 7). Ces expressions sont bien sûr ironiques etdésignent les médecins comme des charlatans.

20. La critique de La Fontaine s’adresse aux courtisans. Ceux-ci, en effet,passent leur temps à se « détruire » (vers 35) les uns les autres.

21. Le Roi est orgueilleux (il cherche à se guérir de la vieillesse, à lutter contrela nature !), naïf (il croit les mensonges du Loup et du Renard) et cruel (iln’hésite pas à sacrifier une vie pour sauver la sienne (il fait écorcher le Loup).

22. La critique de La Fontaine pourrait aujourd’hui s’adresser à plusieurstypes de personnes : les hommes politiques, certains milieux professionnels,les ambitieux dans certaines entreprises, les élèves dans certaines classes, etc.

41

L e L i o n , l e L o u p e t l e R e n a r d

◆ À VOS PLUMES !23. Cet exercice permet de travailler :– les codes de la moralité (présence du fabuliste, présent de vérité générale,etc.) ;– le rapport du récit à la moralité (du cas particulier à la loi générale).

24. Cet exercice permet de travailler trois points essentiels :– les codes du portrait (temps, organisation, etc.) ;– le lexique physique (se rapportant ici à la vieillesse et à la maladie) et lelexique moral ;– l’écriture du vers (nombre de syllabes, rimes, etc.).

◆ LIRE L’IMAGE

25. Le monde oriental de la fable se remarque :– à la présence de certains animaux exotiques (gazelle, renard à longuesoreilles) ;– à la stylisation du dessin (symétrie, organisation).

26. Les animaux sont disposés en cercle autour de la scène principale (ledépeçage du Loup par un Léopard). Cette organisation harmonieuse renvoiesymboliquement :– au théâtre (spectateurs en cercle / spectacle au centre) ;– à la cour du Roi (courtisans en cercle / Roi en haut, à l’avant-dernierplan).

42

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

◆ LE LOUP GLOUTON (pp. 7 à 24)1. ❏✗ la gloutonnerie. ❏✗ la bêtise. ❏✗ la férocité.

2. a) Les forts : le Loup.b) Les rusés : le Chevreau.c) Les naïfs ou les stupides : l’Agneau, la Cigogne, les Brebis.

3.

4. a) Le Loup et la Cigogne – b) Le Loup et l’Agneau – c) Le Loup devenu Berger –d) Les Loups et les Brebis – e) Le Loup et les Bergers – f) Le Loup, la Chèvre et leChevreau

5. Dans Le Lion, le Loup et le Renard, le Loup est à la fois féroce (il cherche ànuire au Renard) et bête (il se fait prendre à son propre piège par le Renard).

R E T O U R S U R L ’ Œ U V R E (p. 124)

43

Titres des fables Projets du Loup Adversaires Réussite oudu Loup échec du Loup

Le Loup et l’Agneau Manger l’Agneau. L’Agneau. Réussite.Manger les Brebis. Les Brebis, Échec.

GuillotLe Loup devenu Bergerle Berger, etson chien.

Tromper les Brebis Aucun. Réussite.Les Loups et les Brebis pour manger

les Agneaux.Le Loup, la Chèvre Manger le Chevreau. Le Chevreau. Échec.

et le Chevreau

Le Loup et la CigogneSe faire extraire un Aucun. Réussite.os du gosier.Devenir un animal Les Bergers. Échec.

Le Loup et les Bergers aimé de tout lemonde.

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e

◆ LE VOYAGE ET SES PÉRILS (pp. 25 à 46)6. ❏✗ Les voyages sont dangereux et inutiles.

7. Le Berger : un naufrage. 8.Le Souriceau : une Huître.Le Rat : un Chat.Le Voyageur : une Rivière.La Tortue : le bavardageet l’orgueil.Le Pigeon : un Vautour.

9. a) faux ; b) vrai ; c) faux ; d) vrai ; e) faux ; f) vrai.

◆ DES FABLES POUR RIRE (pp. 47 à 61)

10. La Grenouille : le Bœuf. – L’Âne : le petit Chien. – Le Corbeau : l’Aigle.– L’Âne : le Lion.

11.

44

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

Titresdes fables

La Grenouille qui seveut faire aussi grosse que

le Bœuf

Le Corbeau voulantimiter l’Aigle

L’Âne vêtu de la peaudu Lion

L’Âne et le petit Chien

La Laitière et le Potau lait

Projetsdes personnages

Être aussi grosse quele Bœuf.

Enlever un moutoncomme l’Aigle.

Être craint commele Lion.

Être caressé parson Maître commele petit Chien.

Devenir une richefermière.

Châtiments despersonnages

La Grenouille éclate.

Le Corbeau estcapturé par le Berger.

L’Âne reçoit des coupsde bâton.

L’Âne reçoit des coupsde bâton.

Son Pot au lait brisé,elle est en danger d’êtrebattue par son mari.

12. Un jour, un Corbeau vit l’Oiseau de Jupiter qui enlevait un Mouton. Ilvoulut l’imiter.Le Corbeau tourne autour d’un troupeau. Il repère le Mouton le plus gras.Il s’abat sur lui, mais ses serres s’empêtrent dans la toison du Mouton.Le Corbeau ne put faire retraite. Le Berger encage le pauvre animal et ledonne à ses enfants pour servir d’amusette.

13. ❏✗ L’Âne donne un coup de sabot à son Maître.❏✗ On frappe l’Âne avec un bâton.

◆ L’HOMME ET L’ANIMAL (pp. 62 à 83)14. La Cigale : l’insouciance.La Fourmi : l’avarice.Le Héron : le dédain.Les Lièvres : la lâcheté.

15. a) Personnages représentant le Roi : Le Lion, le Soliveau, la Grue.b) Personnages représentant les sujets du Roi ou le Peuple : les Grenouilles,l’Éléphant, le Renard.

16. a) vrai ; b) faux ; c) faux ; d) faux ; e) vrai ; f) vrai.

17. 1. d) Un Homme rencontre un Serpent et décide de le tuer.2. b) Le Serpent accuse l’Homme d’être un ingrat et d’être injuste envers lui.3. f) L’Homme décide de demander aux êtres de la nature quel jugement ilsportent sur lui.4. e) La Vache accuse l’Homme de se servir d’elle toute sa vie pour se nour-rir, puis de l’abandonner dans un coin sans herbe.5. c) Le Bœuf accuse l’Homme d’injustice : il travaille pour lui toute sa vie,puis, devenu vieux, il est sacrifié aux dieux.6. g) L’Arbre, qui nourrit l’Homme, lui procure de l’ombre et le protège dela pluie, se plaint d’être abattu pour seul salaire.7. a) Malgré tous les reproches qui lui sont adressés par les êtres de la nature,l’Homme décide de tuer le Serpent.

45

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e

◆ TROMPEURS ET TROMPÉS (pp. 84 à 101)18. a) Trompeurs : le Renard, le Coq, la Chauve-Souris, la Grenouille, la Chatte.b) Trompés : le Corbeau, le Bouc, le Renard, la Belette, le Rat, l’Aigle, la Laie.

19.

20. Le Corbeau et le Renard : gourmand, hypocrite, flatteur, menteur,moqueur. – Le Coq et le Renard : gourmand, hypocrite, peureux. – Le Renardet le Bouc : hypocrite, menteur, moqueur, cruel. – Le Lion, le Loup et le Renard :hypocrite, menteur, cruel. – Les Animaux malades de la Peste : hypocrite,flatteur.

46

R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

Titres des Animaux Réussite

fables rusés Ruses inventées Victimes ou échecde la ruse

Le Coq et

Le Renard, Le Renard : déclarer Le Renard. Échec du

le Renard

le Coq. la paix au Coq Renard.pour le manger. RéussiteLe Coq : annoncer du Coq.l’arrivée de deuxlévriers pour fairefuir le Renard.

Le Corbeau etLe Renard. Flatter le Corbeau Le Réussite.

le Renardpour lui faire lâcher Corbeau.son fromage.

Le Renard et Le Renard. Mentir au Bouc Le Bouc. Réussite.le Bouc pour sortir du puits.

La Chauve-SourisLa Chauve- Mentir sur son Les deux Réussite.

et les deux BelettesSouris. identité pour sauver Belettes.

sa vie.

La Grenouille et La Inviter le Rat à un Le Rat. Échec.le Rat Grenouille. festin pour le dévorer.

La Chatte. Semer la discorde et la L’Aigle et Réussite.L’Aigle, la Laie et peur entre l’Aigle et la la Laie.

la Chatte Laie pour que les deuxanimaux se détruisent.

◆ LA SATIRE (pp. 100 à 123)21. L’Enfant et le Maître d’école : les maîtres d’école pédants. – Les Médecins : lesmédecins. – Le Chat, la Belette et le petit Lapin : les rois, les juges. – Le Rat quis’est retiré du monde : les moines. – Le Lion, le Loup et le Renard : les rois, les cour-tisans, les médecins. – Les Animaux malades de la Peste : les rois, les courtisans.

22. a) Grippe - mine - eau (Grippeminaud). – b) Temps - pis (Tant-pis). –c) Râteau - pot - lisse (Ratopolis).

23. a) ❏✗ fait un discours à l’Enfant. – b) ❏✗ en les croquant l’un et l’autre. –c) ❏✗ qu’il priera pour eux. – d) ❏✗ de se faire un manteau avec la peau duLoup. – e) ❏✗ de sacrifier l’animal le plus coupable.

47

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e

49

P R O P O S I T I O N SD E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

SÉQUENCE I Étude du genre de la fable

OBJECTIFS DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE OBJECTIFS D’ÉCRITURE

• Objectif : reconnaître unesituation initiale, un élémentperturbateur, une situationfinale.

• Fable étudiée :Le Torrent et la Rivière.

• Les temps du récit(passé simple,imparfait, présent denarration).

• Objectif intermédiaire :produire une situationinitiale (S. I.) et un élémentperturbateur (E.P.) à partir depersonnages donnés.➞ Exercice : imaginer la S. I.et l’ E. P. d’une fable dont lespersonnages principaux sontle peuple Souris et un Chat.• Objectif intermédiaire :produire une situation finale(S.F.) à partir d’une fable deLa Fontaine dont la fin a étécoupée.➞ Exercice : imaginez la S. F.de la fable Le Chat, la Beletteet le petit Lapin.

• Objectif : reconnaître lesétapes ou péripéties d’unrécit.

• Fables étudiées :Le Torrent et la Rivière,La Chauve-Souris et les deuxBelettes, Le Héron.

• Les connecteursspatio-temporels,les complémentscirconstanciels detemps et de lieux.

• Objectif intermédiaire :imaginer trois étapes d’unefable à partir de la situationinitiale d’une fable de LaFontaine.➞ Exercice : travail à menerà partir de la S. I. et de l’E. P.de La Laitière et le Pot au laitou du Renard et le Bouc.

Séance 1 – Étude du récit : le schéma narratif (1).

Séance 2 – Étude du récit : le schéma narratif (2).

Chaque séquence proposée, prévue pour une durée de 4 à 6 semaines, viseà atteindre un objectif final d’écriture :– être capable de produire une fable (séquence 1 : niveaux 6e/5e) ;– être capable de produire un récit fabuleux avec un portrait dupersonnage et des dialogues (séquence 2 : niveaux 6e/5e) ;– être capable de produire un court texte satirique (séquence 3 : niveaux 5e/4e).

50

P R O P O S I T I O N S D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• Objectif : reconnaître lescaractéristiques d’unpersonnage de fable(l’animal qui parle, lesymbolisme animal).

• Fables étudiées : Le Lions’en allant en guerre, Le Lion,le Loup et le Renard.

• Les temps de ladescription (imparfait,présent).

• Le champ lexical.

• Le lexique physiqueet moral.

• Objectif intermédiaire :travailler l’organisation, lescodes, le lexique de ladescription.

➞ Exercice : faites leportrait du « Roi desanimaux ».

OBJECTIFS DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE OBJECTIFS D’ÉCRITURE

Séance 3 – Étude des personnages de la fable.

• Objectif : reconnaître lesmarques du dialogue etsavoir insérer un dialoguedans un récit (classe de 5e).

• Fables étudiées : Le Loup etl’Agneau, La Chauve-Souriset les deux Belettes.

• La situationd’énonciation.

• L’oppositionrécit/discours.

• Les types de phrase.

• Le discours rapporté.

• Objectif intermédiaire :travailler les marques dudialogue et les incises.

➞ Exercice : imaginez uncourt dialogue dans lequell’Agneau trouve une rusepour échapper au Loup.

Séance 4 – Étude du dialogue dans la fable.

• Objectif : reconnaître lesmarques de la moralité(portée générale, présentgnomique, etc.) etcomprendre le rapport durécit et de la moralité.

• Fables étudiées : La Tortueet les deux Canards, LaGrenouille qui se veut faireaussi grosse que le Bœuf.

• La valeur du présentde vérité générale.

• Le système despronoms personnels.

• Les modes.

• Objectif final : être capablede produire une fable.

➞ Exercice : écrivez unefable à partir de la moralitésuivante, « mieux vaut tardque jamais ».

Séance 5 – Étude de la moralité.

51

P R O P O S I T I O N S D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• Objectif : reconnaître lescaractéristiques du personnagede fable (animal qui parle,symbolisme) et les codes duportrait.• Fable étudiée : Le Héron.

• Objectif : reconnaître lescaractéristiques (physiques etmorales) constantes dupersonnage.• Fables étudiées : les six fablesdu groupement « Le Loupglouton ».

• Objectif : reconnaître unpersonnage principal, sa quête,ses adversaires et ses auxiliaires.• Fables étudiées : LesGrenouilles qui demandent unRoi, Le Torrent et la Rivière.

• Objectif : comprendre lerapport entre un animal et cequ’il symbolise (défauts humains,catégories sociales).• Fables étudiées : La Cigale et laFourmi, Le Lion, le Loup et leRenard.

• Les temps de ladescription (imparfait,présent).• Le champ lexical.• Le lexique du corps etdu caractère.• Les connecteurs spatiaux.• Les complémentscirconstanciels de lieux.

• Mêmes objectifs queceux de la séance 1.

• La caractérisation :– groupe nominal ;– adjectif qualificatif ;– complément du nom ;– propositionsubordonnée relative.• Les fonctions del’adjectif :– épithète ;– attribut ;– apposé.

• La comparaison.• La métaphore.

• Objectif intermédiaire : êtrecapable de faire le portrait d’unpersonnage traditionnel de lafable.➞ Exercice : faites le portraitdu plus rusé des animaux.

• Objectif intermédiaire : êtrecapable de faire le portrait d’unpersonnage traditionnel de lafable.➞ Exercice : faites le portraitdu plus glouton des animaux.

• Objectif intermédiaire : êtrecapable de mettre en scène unpersonnage traditionnel de fabledans un récit inventé.➞ Exercice : racontezl’affrontement du Loup et duChien d’un Berger. Qui sera leplus fort ?

• Objectif intermédiaire : êtrecapable de transposer le mondeanimal de la fable dans le mondehumain et réciproquement.➞ Exercice de transposition àpartir du Héron et de La Laitière etle Pot au lait (cf. la rubrique « À vosplumes » dans les questionnaires« Au fil du texte »).

SÉQUENCE 2 Étude des personnages de la fable

OBJECTIFS DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE OBJECTIFS D’ÉCRITURE

Séance 1 – Étude du personnage d’une fable.

Séance 2 – Étude d’un même personnage dans plusieurs fables.

Séance 3 – Étude du schéma actantiel.

Séance 4 – Étude du symbolisme des personnages.

52

P R O P O S I T I O N S D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• Objectif : reconnaître lesmarques du dialogue etcaractériser le ton d’unpersonnage.• Fables étudiées : Le Loup etl’Agneau, La Chauve-Souris etles deux Belettes.

• L’argumentation (lesconnecteurs logiques).• La situationd’énonciation.• Les types de phrase.• Les niveaux de langue.

• Objectif final : être capable deproduire un récit fabuleux avecun portrait du personnageprincipal et un dialogue.➞ Exercice : à la cour du Lion,les animaux se révoltent contre lepouvoir tyrannique de leur Roi.Imaginez cette fable qui déve-loppera le portrait du personnageprincipal ainsi qu’un dialogue.

OBJECTIFS DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE OBJECTIFS D’ÉCRITURE

Séance 5 – Étude du dialogue entre personnages.

P R O P O S I T I O N S D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

53

• Objectif : distinguer troistypes de moralité (le constat,le conseil, la critique).• Fables étudiées : Le Loup etl’Agneau, Le Lion, le Loup et leRenard, La Tortue et les deuxCanards.

• Objectif : reconnaître laparodie et le burlesque.• Fables étudiées : Le Chat, laBelette et le petit Lapin(burlesque), Le Combat des Ratset des Belettes (parodie d’épopée).

• Objectif : repérer lesinterventions du narrateur,l’ironie.• Fables étudiées : La Tortue etles deux Canards, Le Rat quis’est retiré du monde.

• Objectif : reconnaître lescritiques morales, sociales etpolitiques dans les fables.• Fables étudiées : groupement« La satire » (cf. le question-naire « Retour sur l’œuvre »).

• L’oppositiondiscours/récit.• La valeur du présent.• Le système despronoms personnels.

• La description (codes,organisation, temps,etc.).• Les niveaux delangue.• La comparaison.

• Les modes.• Les types de phrase.• Le système despronoms.• Le lexique évaluatif etaffectif.

• Le champ lexical.• Le lexique moral,social, politique.

• Objectif intermédiaire : êtrecapable d’écrire une moralitéà la suite d’un récit donné.➞ Exercice : produire troismoralités de types différents (unconstat, un conseil, une critique)qui conviendraient à la fable LeLion, le Loup et le Renard.

• Objectif intermédiaire : êtrecapable de produire le portraitburlesque ou parodique d’unpersonnage.➞ Exercice : imaginez leportrait moqueur d’un animalridicule de votre choix.

• Objectif intermédiaire : êtrecapable de produire la descrip-tion ironique d’un personnage.➞ Exercice : faites ladescription ironique de laTortue ou du Rat en unequinzaine de lignes.

• Objectif final : être capablede produire un court textesatirique.➞ Exercice : imaginez un récitou un portrait satiriquemettant en scène un animalqui symbolisera les journalistesou les hommes politiques.

SÉQUENCE 3 Étude de la satire

OBJECTIFS DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE OBJECTIFS D’ÉCRITURE

Séance 1 – Étude des différents types de moralité.

Séance 2 – Étude des moyens de la satire (1).

Séance 3 – Étude des moyens de la satire (2).

Séance 4 – Étude des objectifs de la satire.

E X P L O I T A T I O ND U G R O U P E M E N T D E T E X T E

55

L’étude du groupement de textes peut être menée avant l’étude des Fables deLa Fontaine pour initier les élèves au genre de la fable ou, au contraire, suivreimmédiatement l’étude des Fables ; dans ce cas, les acquis des élèves à proposdu genre seront vérifiés et exploités.

◆ LES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES DU GROUPEMENTCe groupement présente deux fables célèbres, Le Corbeau et le Renard et LaCigale et la Fourmi, réécrites à des époques différentes par des auteursdifférents.On pourra mener une étude en visant les objectifs suivants :

1. Situer le genre littéraire de la fable dans l’Histoire (d’Ésope à FrançoiseSagan) : certaines fables ne sont compréhensibles qu’en fonction du contextesocial et historique (Sagan, par exemple, dénonce les lois du marché).

2. Souligner les éléments invariables qui constituent le genre de la fablecomme tel :- la composition en deux parties (récit et moralité) ;- les types de personnages ;- les objectifs de la fable (« plaire et instruire », la satire).

3. Comparer les différentes versions d’une même histoire pour déterminerles points communs et les variations. On portera alors l’étude de chaque fablesur les thèmes suivants :– les personnages (modifications ? ajouts ? transformations ?) ;– l’action (modifications ? simplifications ?) ;– la moralité (modifications ? destinataires ? thèmes ?) ;– l’écriture (prose ou poésie ?).

◆ LES PROLONGEMENTS POSSIBLES DE L’ÉTUDE

DU GROUPEMENT

1. Le professeur pourra prolonger cette étude comparative pour d’autres fables :– grâce à l’édition Radouant des Fables (cf. bibliographie complémentaire)qui présente après les fables de La Fontaine leurs sources antiques (Ésope,Phèdre, Bidpaï) ;

56

E X P L O I T A T I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S

– grâce aux éditions des fables d’Ésope ou de Phèdre (cf. bibliographie dulivre de l’élève).

2. La fable de Phèdre donnée dans sa version latine pourra également êtrel’occasion d’initier les élèves au latin (étymologie, vocabulaire, syntaxe) soitpendant le cours de français, soit pendant les deux heures optionnelles delatin en 5e.

◆ LES AUTRES GROUPEMENTS DE TEXTES POSSIBLES

1. À propos d’un animal fabuleux :– un extrait du Roman de Renart (mettant en scène le Loup, le « Renart » ouun autre animal) ;– une fable de La Fontaine (mettant en scène le Loup, le Renard ou un autreanimal) ;– une fable de Phèdre (mettant en scène le Loup, le Renard ou un autre animal) ;– une fable d’Ésope (mettant en scène le Loup, le Renard ou un autre animal) ;– un conte africain (mettant en scène le Loup, le Renard ou un autre animal).Pour chacun des textes, l’étude pourra porter sur :– le portrait physique de l’animal ;– le portrait moral de l’animal ;– le type humain (caractère, défaut, catégorie sociale) symbolisé par l’animal ;– les adversaires de l’animal ;– la quête, les réussites ou les échecs de l’animal.

2. À propos du comique de la farce :– une scène d’une comédie de Molière (par exemple, la scène du sac dans LesFourberies de Scapin) ;– une scène d’une farce du Moyen Âge (La Farce de Maître Pathelin) ;– une fable de La Fontaine (par exemple, L’Âne et le petit Chien) ;– un extrait du Roman de Renart.Pour chacun des textes, l’étude pourra porter sur :– les procédés du comique (comique de geste, retournement de situation) ;– le thème du « trompeur trompé » ;– le genre de la farce.

L’étude de ce groupement de textes pourra servir de transition oud’articulation entre une séquence sur les Fables de La Fontaine et uneséquence sur une comédie de Molière ou une farce du Moyen Âge.

P I S T E S D E R E C H E R C H E SD O C U M E N T A I R E S

57

Plusieurs axes de recherches peuvent être développés à partir de la lecture desFables, soit pour bâtir une séquence pédagogique, soit pour proposer desexposés écrits ou oraux aux élèves.

Les pistes de recherches ou les sujets d’exposés ci-dessous peuvent êtreproposés aux élèves.

– L’étude d’un même personnage dans plusieurs fables : le Loup, leRenard, le Lion, etc. On pourra s’aider du groupement de fables proposédans le livre de l’élève « Le Loup glouton » ainsi que des questions posées àpropos de ce groupement dans la rubrique « Retour sur l’œuvre ».

– L’étude d’un thème : le voyage, les rapports de l’homme et de l’animal,la ruse, le comique ou la satire. Les exposés à partir de ces thèmes serontfacilités par les regroupements de fables proposés par le livre de l’élève et parles questionnaires des rubriques « Au fil du texte » ou « Retour sur l’œuvre ».

– Les fables et leurs illustrations : la mise en rapport des fables et de leursillustrations pourra être menée à partir du choix large et varié des imagesprésentées dans le livre de l’élève. On pourra également se reporter au livreindispensable de Alain-Marie Bassy (cf. bibliographie complémentaire) ainsiqu’à la riche introduction de J.-P. Collinet dans la Pléiade.

– La fable et le récit bref : la comparaison du genre de la fable avecd’autres genres de récits brefs permet de travailler différents codes du récit enfonction des destinataires, des objectifs visés, etc. On pourra ainsi mettre enrelation : une fable, un conte, une nouvelle, un fait divers.

– Le récit animalier : des exposés sont possibles sur le Roman de Renart ousur certains contes mettant en scène des animaux merveilleux.

– De la farce du Moyen Âge aux comédies de Molière.

– La condition de l’écrivain au XVIIe siècle : exposé historique qui pourratraiter des rapports des écrivains avec le roi, des pensions, de la censure, etc.

– La cour et les courtisans au XVIIe siècle (on pourra consulter à ce sujetle dossier Bibliocollège).

– Le Roi-Soleil (on pourra consulter à ce sujet le dossier Bibliocollège).

– La société inégalitaire du XVIIe siècle (on pourra consulter à ce sujet ledossier Bibliocollège).

58

B I B L I O G R A P H I EC O M P L É M E N T A I R E

◆ ÉDITIONS– La Fontaine, Fables, édition établie par René Radouant, Hachette Livre.– La Fontaine, Fables, contes et nouvelles, édition établie, présentée et annotéepar Jean-Pierre Collinet, coll. Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard.

◆ OUVRAGES SUR LA FONTAINE– Pierre Clarac, La Fontaine, l’homme et l’œuvre, Hatier, 1959.– Roger Duchêne, La Fontaine, Fayard, 1990.

◆ OUVRAGES SUR LES FABLES– Jean-Dominique Biard, Le Style des Fables de La Fontaine, Nizet, 1970.– Pierre Bornecque, La Fontaine fabuliste, SEDES, 1973.– Jean-Pierre Collinet, Le Monde littéraire de La Fontaine, P.U.F., 1970.– Georges Couton, La Poétique de La Fontaine, P.U.F., 1957.– Patrick Dandrey, La Fabrique des Fables. Essai sur la poétique de La Fontaine,Klincksieck, 1991.– René Jasinski, La Fontaine et le premier recueil des Fables, Nizet, 1965.– Pierre Malandain, La fable et l’intertexte, « Temps actuel », 1981.– Odette de Mourgues, ô Muse, fuyante proie !, Essai sur la poétique de LaFontaine, Corti, 1962.

◆ OUVRAGES SUR LES ILLUSTRATIONS DES FABLES– Alain-Marie Bassy, Les Fables de La Fontaine : 4 siècles d’illustrations,Promodis, 1986.– Léon Garnier, Vie de notre bon Jehan de La Fontaine contée par l’image, essaiiconographique, Deruelle, 1937.