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SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 422–450 449 endocrânien associés. Le bilan hormonal objective une hyperprolactinémie à 85 ng/l et une TSH > 100 UI/ml avec une LT4 basse à 11,5 pmol/l. L’IRM hypopthalamo-hypophysaire révèle la présence d’un processus tumoral hypophysaire venant au contact du chiasma optique sans le comprimer. La patiente est mise sous la L-Thyroxine avec normalisation du bilan thyroïdien et de la prolactinémie ainsi qu’une régression très importante de l’hyperplasie hypophysaire après une année de traitement. Discussion et conclusion Notre cas illustre un syndrome tumoral hypo- physaire réactionnel à une hypothyroïdie périphérique. Bien que classique, l’hyperplasie hypophysaire secondaire à une hypothyroïdie est rare et atteint rarement une taille aussi importante. Elle résulte de la surproduction de la TRH par perte du feedback négatif exercé par les hormones thyroïdiennes. Plu- sieurs cas similaires ont été publiés avec des aspects radiologiques différents. La connaissance des différents aspects de l’hyperplasie hypophysaire est primor- diale et devrait permettre au clinicien d’en faire la différence avec un authentique processus tumoral afin d’éviter au patient un geste chirurgical inutile, lourd et non dénué de risque. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.603 P473 Localisation de la tuberculose aux glandes endocrines : à propos de 6 observations K. Benmohammed (Dr) a,, S. Khensal (Dr) a , N. Nouri (Dr) a , R. Habtoune (Dr) a , F. Boulaiche (Dr) a , R. Fahmi (Dr) a , M. Lezzar (Dr) a , H. Boufama (Dr) a , H. Bennaamoune (Dr) b , L. Beddar (Dr) c , A. Lezzar (Pr) a a Service Endocrinologie - Diabétologie, Faculté de médecine, Université Constantine 3, Constantine b Service de Chirurgie À, Faculté de médecine, Université Constantine 3, Constantine c Service Anatomie Pathologique, Faculté de médecine, Université Constantine 3, Constantine Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Benmohammed) L’atteinte tuberculeuse des glandes endocrines en particulier thyroïdienne est rarissime, bien que la tuberculose soit une maladie endémique en Algérie. Nous vous rapportons les cas de 6 patients (5 femmes et 1 homme), âgés de 36 à 60 ans, suivis en consultation d’endocrinologie du CHU de Constantine (Algérie) pour des localisations endocriniennes diverses de la tuberculose : une hypophysaire, de découverte anatomopathologique chez un patient aux anté- cédents de primo-infection tuberculeuse pulmonaire traitée et guérie qui s’est fait opérer pour macroadénome hypophysaire extensif non sécrétant. La lésion tuberculoïde coexistait avec celle de l’adénome hypophysaire. La localisation thyroïdienne a été révélée lors de l’exploration d’adénopathies cervicales fistulisées chez une patiente et de nodule thyroïdien chez une autre patiente avec une localisation primitive pulmonaire de la tuberculose. Le traite- ment antituberculeux a permis une diminution de la taille sans disparition des nodules thyroïdiens. Les 3 cas restant se sont présentés dans le cadre de l’exploration d’incidentalome surrénalien associé dans un cas à une insuffisance surrénale. La tuberculose a été confirmée dans un cas par une étude anatomopathologique de la pièce de surrénalectomie. L’évolution était favorable sous antituberculeux chez les 3 patientes. La tuberculose reste un problème de santé publique en Algérie. Les localisations endocriniennes, bien que rares, doivent être discutées afin d’adapter la prise en charge thérapeutique et éviter des interventions chirurgicales inutiles. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.604 P474 Atteinte neuro-endocrine d’une sarcoïdose systémique I. Rachdi (Dr) , F. Daoud (Dr) , L. Baili (Dr) , Z. Aydi (Dr) , B. Ben Dhaou (Pr) , F. Boussema (Pr) Service de Médecine Interne, hôpital Habib Thameur. Tunis. Tunisie Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Rachdi) Introduction L’atteinte neuro-endocrine est rare et peu décrite au cours de la sarcoïdose systémique (SS). Si son expression clinique est polymorphe et variable, la traduction radiologique est fortement évocatrice de la maladie. Observation N1 Patiente âgée de 69 ans, se plaignait d’une toux sèche, d’une dyspnée d’effort et d’une hypertrophie parotidienne. Au bilan hormonal, elle avait une insuffisance centrale des axes : thyréotrope, corticotrope et gonado- trope. La radiographie de thorax a montré un élargissement médiastinal avec un syndrome interstitiel. L’IRM cérébrale a révélé une infiltration tissulaire (des parotides, des espaces graisseux profonds de la face, du cavum, des cavités naso- sinusiennes, des muscles oculo-moteurs) et associée à un épaississement régulier de la tige pituitaire, avec un syndrome de masse sellaire et une prise de contraste méningée antérieure. Le granulome était retrouvé au niveau labial et parotidien. Il s’agissait d’une SS avec une atteinte médiastino-pulmonaire, neuro-endocrine et glandulaire. La patiente a été traitée par corticoïdes en association avec de l’azathioprine. Observation N2 Il s’agit d’une patiente âgée de 41 ans, suivie depuis une année pour une SS avec atteinte cutanée, pulmonaire et nasosinusienne. Elle a présenté une aménorrhée secondaire et une lenteur psychomotrice en rapport avec une insuffisance centrale thyréotrope et gonadotrope. L’IRM hypophysaire était sans anomalies. La patiente a été traitée par une corticothérapie. L’évolution était favorable mais avec persistance de l’insuffisance gonadotrope. Conclusion L’atteinte neuro-endocrine est rarement révélatrice de la sarcoï- dose et peut poser un diagnostic différentiel avec les autres granulomatoses. Cette atteinte est souvent d’évolution favorable sous traitement spécifique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.605 P475 Diabète insipide et maladies systèmiques : a propos de 3 observations I. Miniaoui (Dr) , N. Ghannouchi (Dr) , A. Atig (Dr) , S. Daadaa (Dr) , M. Khalifa (Pr) , F. Bahri (Pr) Service médecine interne CHU Farhat Hached Sousse, Sousse Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Ghannouchi) Introduction Les étiologies des déficits de sécrétion de l’hormone antidiuré- tique (ADH) sont nombreuses et des maladies systémiques non endocriniennes doivent être évoquées. Nous rapportons trois observations de diabète insipide associé à des maladies systémiques. Observation 1 Patiente âgée de 45 ans, suivie pour diabète insipide central depuis 10 ans, consulte pour vertiges rotatoires associées à une baisse de l’acuité auditive en rapport avec une atteinte ostéolytique du rocher. Le diagnostic d’ histiocytose langerhansienne était retenu bien que la biopsie de l’os temporal était non concluante avec des fragments très petits. Observations 2 patiente de 54 ans, était adressée pour exploration d’un syn- drome polyuropolydipsique en rapport avec un diabète insipide, associé à des épisodes récurrents d’hémoptysie et une sinusite chronique. L’examen physique objectivait un nodule thyroïdien de 2 cm. À la TDM thoracique on notait de mul- tiples nodules bilatéraux excavés avec un aspect d’hémorragie intra-alvéolaire. La positivité des anticorps anticytoplasme des polynucléaires vient conforter l’hypothèse d’une maladie de Wegener ainsi que la présence d’une vascularite nécrosante à l’examen anatomopathologique. Observations 3 patiente de 57 ans, aux antécédents de sarcoïdose depuis 3 ans, ayant bien évolué sous corticoides, s’est présentée à 3 ans d’évolution, pour un syndrome polyuropolydipsique. Un test de restriction hydrique a permis le diagnostic de diabète insipide qui a bien évolué sous traitement par Minirin®. Conclusion Le diabète insipide central peut être en rapport avec plusieurs étiologies. Des causes plus rares doivent être gardées à l’esprit notamment des maladies infiltratives comme la sarcoïdose ou l’histiocytose. Les vascularites systémiques peuvent aussi être révélées par un diabète insipide.

Localisation de la tuberculose aux glandes endocrines : à propos de 6 observations

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Page 1: Localisation de la tuberculose aux glandes endocrines : à propos de 6 observations

SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 422–450 449

endocrânien associés. Le bilan hormonal objective une hyperprolactinémie à85 ng/l et une TSH > 100 �UI/ml avec une LT4 basse à 11,5 pmol/l. L’IRMhypopthalamo-hypophysaire révèle la présence d’un processus tumoralhypophysaire venant au contact du chiasma optique sans le comprimer. Lapatiente est mise sous la L-Thyroxine avec normalisation du bilan thyroïdienet de la prolactinémie ainsi qu’une régression très importante de l’hyperplasiehypophysaire après une année de traitement.Discussion et conclusion Notre cas illustre un syndrome tumoral hypo-physaire réactionnel à une hypothyroïdie périphérique. Bien que classique,l’hyperplasie hypophysaire secondaire à une hypothyroïdie est rare et atteintrarement une taille aussi importante. Elle résulte de la surproduction de laTRH par perte du feedback négatif exercé par les hormones thyroïdiennes. Plu-sieurs cas similaires ont été publiés avec des aspects radiologiques différents. Laconnaissance des différents aspects de l’hyperplasie hypophysaire est primor-diale et devrait permettre au clinicien d’en faire la différence avec un authentiqueprocessus tumoral afin d’éviter au patient un geste chirurgical inutile, lourd etnon dénué de risque.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.603

P473

Localisation de la tuberculose aux glandesendocrines : à propos de 6 observationsK. Benmohammed (Dr) a,∗, S. Khensal (Dr) a, N. Nouri (Dr) a,R. Habtoune (Dr) a, F. Boulaiche (Dr) a, R. Fahmi (Dr) a, M. Lezzar (Dr) a,H. Boufama (Dr) a, H. Bennaamoune (Dr) b, L. Beddar (Dr) c, A. Lezzar (Pr) a

a Service Endocrinologie - Diabétologie, Faculté de médecine, UniversitéConstantine 3, Constantineb Service de Chirurgie À, Faculté de médecine, Université Constantine 3,Constantinec Service Anatomie Pathologique, Faculté de médecine, Université Constantine3, Constantine∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (K. Benmohammed)

L’atteinte tuberculeuse des glandes endocrines en particulier thyroïdienne estrarissime, bien que la tuberculose soit une maladie endémique en Algérie.Nous vous rapportons les cas de 6 patients (5 femmes et 1 homme), âgés de36 à 60 ans, suivis en consultation d’endocrinologie du CHU de Constantine(Algérie) pour des localisations endocriniennes diverses de la tuberculose : unehypophysaire, de découverte anatomopathologique chez un patient aux anté-cédents de primo-infection tuberculeuse pulmonaire traitée et guérie qui s’estfait opérer pour macroadénome hypophysaire extensif non sécrétant. La lésiontuberculoïde coexistait avec celle de l’adénome hypophysaire.La localisation thyroïdienne a été révélée lors de l’exploration d’adénopathiescervicales fistulisées chez une patiente et de nodule thyroïdien chez une autrepatiente avec une localisation primitive pulmonaire de la tuberculose. Le traite-ment antituberculeux a permis une diminution de la taille sans disparition desnodules thyroïdiens.Les 3 cas restant se sont présentés dans le cadre de l’exploration d’incidentalomesurrénalien associé dans un cas à une insuffisance surrénale. La tuberculosea été confirmée dans un cas par une étude anatomopathologique de la piècede surrénalectomie. L’évolution était favorable sous antituberculeux chez les3 patientes.La tuberculose reste un problème de santé publique en Algérie. Les localisationsendocriniennes, bien que rares, doivent être discutées afin d’adapter la prise encharge thérapeutique et éviter des interventions chirurgicales inutiles.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.604

P474

Atteinte neuro-endocrine d’une sarcoïdosesystémique

I. Rachdi (Dr) ∗, F. Daoud (Dr) , L. Baili (Dr) , Z. Aydi (Dr) ,B. Ben Dhaou (Pr) , F. Boussema (Pr)Service de Médecine Interne, hôpital Habib Thameur. Tunis. Tunisie∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (I. Rachdi)

Introduction L’atteinte neuro-endocrine est rare et peu décrite au cours dela sarcoïdose systémique (SS). Si son expression clinique est polymorphe etvariable, la traduction radiologique est fortement évocatrice de la maladie.Observation N1 Patiente âgée de 69 ans, se plaignait d’une toux sèche, d’unedyspnée d’effort et d’une hypertrophie parotidienne. Au bilan hormonal, elleavait une insuffisance centrale des axes : thyréotrope, corticotrope et gonado-trope. La radiographie de thorax a montré un élargissement médiastinal avecun syndrome interstitiel. L’IRM cérébrale a révélé une infiltration tissulaire (desparotides, des espaces graisseux profonds de la face, du cavum, des cavités naso-sinusiennes, des muscles oculo-moteurs) et associée à un épaississement régulierde la tige pituitaire, avec un syndrome de masse sellaire et une prise de contrasteméningée antérieure. Le granulome était retrouvé au niveau labial et parotidien.Il s’agissait d’une SS avec une atteinte médiastino-pulmonaire, neuro-endocrineet glandulaire. La patiente a été traitée par corticoïdes en association avec del’azathioprine.Observation N2 Il s’agit d’une patiente âgée de 41 ans, suivie depuis uneannée pour une SS avec atteinte cutanée, pulmonaire et nasosinusienne. Elle aprésenté une aménorrhée secondaire et une lenteur psychomotrice en rapportavec une insuffisance centrale thyréotrope et gonadotrope. L’IRM hypophysaireétait sans anomalies. La patiente a été traitée par une corticothérapie. L’évolutionétait favorable mais avec persistance de l’insuffisance gonadotrope.Conclusion L’atteinte neuro-endocrine est rarement révélatrice de la sarcoï-dose et peut poser un diagnostic différentiel avec les autres granulomatoses.Cette atteinte est souvent d’évolution favorable sous traitement spécifique.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.605

P475

Diabète insipide et maladies systèmiques : apropos de 3 observationsI. Miniaoui (Dr) , N. Ghannouchi (Dr) ∗, A. Atig (Dr) , S. Daadaa (Dr) ,M. Khalifa (Pr) , F. Bahri (Pr)Service médecine interne CHU Farhat Hached Sousse, Sousse∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (N. Ghannouchi)

Introduction Les étiologies des déficits de sécrétion de l’hormone antidiuré-tique (ADH) sont nombreuses et des maladies systémiques non endocriniennesdoivent être évoquées. Nous rapportons trois observations de diabète insipideassocié à des maladies systémiques.Observation 1 Patiente âgée de 45 ans, suivie pour diabète insipide centraldepuis 10 ans, consulte pour vertiges rotatoires associées à une baisse de l’acuitéauditive en rapport avec une atteinte ostéolytique du rocher. Le diagnostic d’histiocytose langerhansienne était retenu bien que la biopsie de l’os temporalétait non concluante avec des fragments très petits.Observations 2 patiente de 54 ans, était adressée pour exploration d’un syn-drome polyuropolydipsique en rapport avec un diabète insipide, associé à desépisodes récurrents d’hémoptysie et une sinusite chronique. L’examen physiqueobjectivait un nodule thyroïdien de 2 cm. À la TDM thoracique on notait de mul-tiples nodules bilatéraux excavés avec un aspect d’hémorragie intra-alvéolaire.La positivité des anticorps anticytoplasme des polynucléaires vient conforterl’hypothèse d’une maladie de Wegener ainsi que la présence d’une vascularitenécrosante à l’examen anatomopathologique.Observations 3 patiente de 57 ans, aux antécédents de sarcoïdose depuis3 ans, ayant bien évolué sous corticoides, s’est présentée à 3 ans d’évolution,pour un syndrome polyuropolydipsique. Un test de restriction hydrique a permisle diagnostic de diabète insipide qui a bien évolué sous traitement par Minirin®.Conclusion Le diabète insipide central peut être en rapport avec plusieursétiologies. Des causes plus rares doivent être gardées à l’esprit notamment desmaladies infiltratives comme la sarcoïdose ou l’histiocytose. Les vascularitessystémiques peuvent aussi être révélées par un diabète insipide.