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L’ORGANISATIONJURIDICTIONNELLEFRANCAISE
LECAIRE
MARS2017
EmmanuelTerrier
MCUHDRuniversitéMontpellierI
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PREAMBULE
Ilnes’agiticiqued’unsupportdecoursquipeutdifférerdesélémentsénoncésencours,tantsureplanquesurlecontenu,quiapuêtreactualisédurantlesheuresd’enseignement.
Il est essentiel quevus l’utilisiez commedocumentde travail, etquevous yadjoigniezuntravailpersonneldedéfinitions,delecturededesarticlesvisésetlecaséchéantdejurisprudence.
Bibliographie:
Serge Guinchard, Gabriel Montagner, André Varinard, Thierry Debard,Institutionsjuridictionnelles,Dalloz,13èmeéd.,sept.2015,1159p.
LoïcCadietetEmmanuelJeuland,Droitjudiciaireprivé,LexisNexis,2013
Natalie Fricero, Les institutions judiciaires, Mémentos LMD, 8ème édition,Gualino,Lextensoéditions.2017
BernardTravier,Letribunaldecommerce,L’injonctiondepayer,Formulairededeprocédurecommerciale,Dalloz,2012.
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INTRODUCTION
• Origineshistoriquesdel’organisationjuridictionnellefrançaiseAucoursdelanuitdu4août1789,l’Assembléenationalevotal’abolitiondes privilèges et celle de la vénalité des offices, la suppression destribunaux seigneuriaux et de tous les privilèges de juridictions. Lesparlementssontcongédiés.LaLoides16et24août1790(www.legifrance.gouv.fr)mitenplaceunecartedesjuridictionsjudiciairesquisubsisteencoreaujourd’huiengrandepartie.Cette loi créait des justices de paix et des tribunaux de district quistatuaientégalementenappelàconditiondechangerdelieu.Cetteloiestfondamentalecarelleainscritdansnotredroitdesprincipesfondamentauxtelsque:laséparationdespouvoirs,l’égalitédetouslescitoyensdevantlajustice,l’unitédesjuridictionscivilesetpénales.Elle instituait enfin un Tribunal de cassation, ancêtre de notre Cour decassation:ilyauneCourdecassationpourtoutelaRépublique.Le Consulat et l’Empire apportèrent peu de modifications à l’œuvrerévolutionnairemaislacomplétèrentsurquelquespoints:
v créationduConseild’Etatv institutiondetribunauxd’appelv création des conseils de préfecture auxquels succèderont les tribunaux
administratifsen1953v créationdesconseilsdeprud’hommesparlaloidu18mai1806v promulgationde la loidu20avril1819 :«Loisur l’organisationde l’ordre
judiciaireetl’administrationdelajustice»
C’est laConstitutiondu4octobre1958et laVèmeRépubliquequiontdonnéàlajusticefrançaisesonvisageactuel:
v créationduConseilConstitutionneletinstaurationd’uncontrôleaprioridelaloi
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v réorganisationdesjuridictionsdel’ordrejudiciaireàtraversdesordonnanceset des décrets, tous daté du 22 décembre 1958, qui ont modifiél’implantation, l’organisation et la compétence des juridictions de droitcommunetd’exception:
¨ le tribunal de grande instance, situé au chef lieu dudépartement,compétentenmatièrecivileetpénale,remplaceletribunalcivild’arrondissement,
¨ letribunald’instance, installédansl’arrondissement,remplacelajusticedepaix,
¨ lerôledelacourd’appelestamplifié:elleconnaîtdetouslesappelsdetouteslesjuridictions
¨ laloidu9septembre2002créelesjuridictionsdeproximitéquiserontsuppriméesle1erjanvier2015etnesubsisterontplusquelesjugesdeproximité
¨ la refonte de la carte judiciaire n’interviendra qu’en 2008 ens’accompagnantdegrandesdifficultéspolitiques,à travers lesdécretsdes15février,29maiet30octobre2008
v refontedustatutdesmagistratsdel’ordrejudiciaire¨ créationduCSM:avancementetdisciplineànouveauréformé
en2011¨ créationduCNEJdevenuENM
v réorganisationdesprofessionsjuridiquesetjudiciaires¨ fonctionnarisation des greffes à l’exception de ceux des
tribunauxdecommerce¨ fusion des professions d’avocat et d’avouéde 1ère instance et
d’agréépréslestribunauxdecommerceen1971¨ àc/du1erjanvier1992(L.31déc.1990)fusiondesprofessions
d’avocatetdeconseiljuridique¨ à c/ du 1er janvier 2012 fusion des professions d’avocat et
d’avouéprèslescoursd’appel¨ modificationdustatutdescommissairespriseursenjuillet2000
et création des sociétés de vente volontaire de meubles auxenchèrespubliques
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¨ nouveau statut des administrateurs etmandataires judiciairesenjanvier2003
¨ modificationdustatutdesexpertsjudiciairesenfévrier2004
¨ créationd’unenouvelleprofessionpar la loin°2007-308du5mars 2007 : « les mandataires judiciaires de protection desmajeurs»
v Réformedelajuridictionadministrativeetdesespouvoirs- création en 1987 des cours administratives d’appel qui
deviennent juged’appelde lamajoritédesdécisions renduesparlesTA
¨ créationdeschambresrégionalesdescomptesen1982
v Aidejuridiqueetgratuitédelajustice¨ La loi dun°71-1468du3 janvier1972a remplacé l’ancienne
assistancejudiciairemodifiéeparlaloisurl’aidejuridiquedu10juillet1991
v Letravaildecodification¨ Un travail extrêmement importantaétéeffectué sur tous les
codes:CPP,NCPCdevenuCPC,CJM,CJA,Codedel’exécution,COJ…
• Définitiond’unordrejuridictionnelLestribunaux,prisausenslarge,sontrépartisentre2«pyramides»,ditesordresde juridictions : l’ordredes juridictions judiciaireset l’ordredesjuridictions administratives dits encore ordre judicaire et ordreadministratif.La France présente une spécificité en ce sens qu’elle comporte deuxordresdejuridictions:judiciaireetadministratif
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• Définitiond’unejuridictionOrgane institué pour exercer le pouvoir de juridiction c'est-à-dire lamissiondejugersoit:pouvoiretdevoirderendrelajusticeparapplicationdudroit.«Ausensdel’article61-1delaConstitutionetdelaLoiorganiquedu10décembre 2009 en portant application, éclairés par les débatsparlementaires, une juridiction s’entend de celle qui, appartenant auservicepublicdelajustice,jugeaunomdel’Etatlesdifférendsquiluisontsoumisetenapplicationd’unerèglededroit1.».Cettenotioncouvredonc«unchamptrèslarge,quiinclutaussibienlesjuridictionsd’instructionquelesjuridictionsdejugement,lesjuridictionsdufondquelesjuridictionsduprovisoire,lesjuridictionsdedroitcommunquelesjuridictionsspécialisées2».Exemple:lebâtonnierdel’ordredesavocatsest-ilunejuridiction?Cf.Cass.2èmeciv.,29mars2012,n°11-30.013,JCPG2012,1547,obs.B.TravieretR.Guichard.
• Loiorganique
LoifixantdanslecadredelaConstitution,lesrèglesrelativesauxpouvoirspublics, et soumise pour son adoption à une procédure spéciale parl’article46delaConstitutiondu04octobre1958.
1 D. Rousseau, direct., La question prioritaire de constitutionnalité, Guide pratique, Lextenso éditions, 2010, p. 15 § 3. 2 AN XIIIe législature, Rapport de la Commission des lois n° 1898, p. 41.
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InfluencedelaConventionEDHetdelajurisprudencedelaCourEDHsurl’organisationetlefonctionnementdesjuridictionsfrançaisesdesdeux
ordres
• LaConventioneuropéennedesauvegardedesdroitsdel’hommeetdeslibertésfondamentalesdu4novembre1950aétératifiéeparlaFrancele3mai1974.
• LaConvention:o estdirectementapplicableparlejugefrançaisquipeuts’ensaisir
d’officeo ellel’emportesurlesnormesinternesquelejugepeutécartero elleauneautoritésupérieureàlaloi(art.55delaConstitution)
• SousladoubleinfluencedelaConventionetdela jurisprudencedelaCour européenne la procédure civile française a vécu une véritablerévolution.
• Lescontoursduprocèscivilontétéremodelésenraisondel’apparitionde nouvelles exigences procédurales qui constituent des garantiesfondamentalespourlejusticiable.
• LaCoureuropéenneaconsacréledroitd’accèsconcreteteffectifàuntribunal(art.13de laConventionEDH).Ce quisignifieque lerecoursjuridictionnelreconnuparl’Étatconduitàuncontrôlejuridictionnelréelsuffisantainsiqu’uneréellepossibilitépourlespartiesd’accéder,enfait,àlajustice.
• Art.6-1delaConventiondesauvegardedesDroitsdel'HommeetdesLibertésfondamentales:«Toutepersonneadroitàcequesacausesoit
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entendue équitablement, publiquement et dans undélai raisonnable,paruntribunalindépendantetimpartial,établiparlaloi,quidécidera,soitdescontestationssursesdroitsetobligationsdecaractèrecivil(…)»
• Del’article6-1sedégagentlesprincipessuivants:§ ledroitàunprocèséquitable§ ledroitdespartiesd’êtreentenduesavantquelejugement
nesoitprononcé§ leprinciped’égalitédescitoyensdevantlajustice§ lejugementdoitêtrerenduparun«tribunal
indépendantetimpartialétabliparlaloi»§ ildoitintervenirdansun«délairaisonnable»§ les jugements doivent être motivés (CEDH, 29 mai 1997,
Georgiadisc.Grèce,Recueildesarrêtsetdécisions1997-III;-19avril1994,VandeHurkc/Pays-Bas,sérieA,n°288.
• Une fois la voie de recours exercée, les principes généraux de laprocédurecivile,parmilesquelsontrouveledroitd’accèsàlajustice,quiestundesaspectsdudroitàunprocèséquitableconsacréparl’article6-1,doiventêtrerespectés.
• LaCourEDHconsidèrequel’article6delaConventionn’imposepasauxÉtatsd’ouvrirunrecourscontrelesdécisionsrenduesenmatièrecivile(CEDH,17janv.1970,Delcourtc/Belgique,sérieAn°11;Sutterc/Suisse,sérieAn°74).
• Ledroitdefaireappeln’estvraimentconsacréqu’enmatièrepénale.• Enmatièrecivileledroitd’introduireunpourvoiencassationnefigure
pasaunombredesdroitsreconnusparlaConvention(CEDH,16juillet1991,AJDA1995,138).
Ce cours comporte théoriquement deux parties : justice étatique et justiceconventionnelle.
Qu’est-cequelajusticeconventionnelle:l’arbitragecarl’arbitragerelèveducontrat.
Nousn’aborderonspasl’arbitragecarcelarelèveduprogrammede4èmeannée.
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Section1-Lesjuridictionsciviles
Parjuridictionsciviles,onentendtouteslesjuridictionsquistatuentcertesenmatièrecivile,maiségalementenmatièrecommerciale,sociale,rurale,ouprud'homale,àl'exceptiondesjuridictionspénales.L'article749ducodedeprocédure civile précise que les dispositions communes du livre premiers'appliquentà toutes les juridictionscivilesàdéfautdedispositionsspéciales.(Exemple:lerégimedelapéremptiond'instanceprévuparl'article386ducodede procédure civile et le régime de la péremption devant les juridictionsprud'homales)
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§1-Lesjuridictionsdu1erdegré
A - La juridictiondedroit commundu1er degré : le tribunal de grandeinstance
Ilexisteengénéraluntribunaldegrandeinstancepardépartement,maislacartejudiciaire révèle que parfois un département comporte deux tribunaux degrandeinstance.C'estlecasdudépartementdel'Hérault,danslequelilyauntribunaldegrandeinstanceàMontpellieretunautreàBéziers.
LesarticlesL.211-1etsuivantsetR.211-2etsuivantsducodedel'organisationjudiciaireprévoientl'organisationetlefonctionnementdestribunauxdegrandeinstance.
Le tribunal de grande instance est l'unique juridiction de droit commun dupremier degré. Cela signifie qu'il connaît en première instance, dans tous lesdomainesjuridiquesrelevantdudroitprivé,deslitigesquin'ontpasétéattribuésexpressémentàuneautrejuridiction.
Devantletribunaldegrandeinstancelespartiesdoiventêtreobligatoirementreprésentéesparunavocatsaufexception.Enfin,laprocédureyestécrite.
a- L’organisationduTGIAudébutdel'annéejudiciaire,leprésidentdutribunalprendcequel'onappelleuneordonnancederoulement.C'estordonnanceorganiselefonctionnementdutribunalencesensqu'elledéterminequelestlemagistratquivaprésidertoutaulongdel'emmenertelleoutellechambre.Chaquetribunaldegrandeinstancecomporteaumoinstrois jugesdontl'unestleprésident.
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Le tribunal peut statuer en formation collégiale, cela signifie quetrois membres le composent, à savoir un président et deuxassesseurs (article L. 212-3 et article R 211-7 du code del'organisationjudiciaire).Auseindutribunal,ilpeutyavoiruneouplusieurschambresselonl'importanceduressortdutribunal.L'ordonnancederoulement,àlaquelleilaétéfaitallusionetquiestprise en vertu des dispositions de l'article L. 121-3 du code del'organisationjudiciaire,préciselenombre,lesjoursetlanaturedesaudiences,ainsiquelenomdesmagistratsaffectésàlaprésidenceetaufonctionnementdetelleoutellechambre.Enl'absencedemagistrats,ilestdemandéàunavocatprésentdansla salle, généralement le plus ancien, de compléter le tribunalconformément aux dispositions de l'article L. 212-4 du code del'organisationjudiciaire.Leprocureurdelarépubliquepeutintervenirdanstouteslesaffairesquilejustifientous'ilestimequecelaestnécessaire.Danscecasonditqueleministèrepublicestpartiejointe,s'ilengagelui-mêmelaprocédureyestpartieprincipale.Chaquechambredutribunalconnaîtparconséquentdesaffairesquiluiontétéattribuées.Letribunalstatueenaudiencepublique,cequisignifiequelepublicestadmisàentrerdans lasalled'audiencedont lesportesdoiventresterouvertes.Dans certains cas prévus par les textes, le tribunal ne statue paspubliquementonditqu'ilstatueenchambreduconseil.Danscecasle public n'est pas admis à pénétrer dans la salle d'audience, àl'exceptiondespartiesconcernées.Ils'agitgénéralementdetouteslesaffairestouchantàl'étatdespersonnes:filiation,divorce.Dans le cadre des dispositions de la loi numéro 2007-1787 du 20décembre2007,letribunaldegrandeinstancepeut,pardécisionduprésident de la formation de jugement, d'office ou à la demanded'une partie, et avec le consentement de l'ensemble des parties,prévoirque l'audience sedérouleradansplusieurs salles audiencerelayées directement par un moyen de télécommunication
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audiovisuelle garantissant la confidentialité de la transmission(articleL.111-12ducodedel'organisationjudiciaire).Si lesjusticiablessonttropéloignésdusiègedutribunaldegrandeinstance,lepremierprésidentdelacourd'appelpeutcréercequel'onappelledesaudiencesforaines,prévuesà l'articleR.124-2ducodedel'organisationjudiciaire.Danscecas,lesjugesetlegreffiersedéplacentenunautrelieu.Laloidu3janvier1977,modifiéeparlaloinuméro92-665du15juin2000,acréélacommissiond'indemnisationdesvictimesdecertainsdommages résultant d'une infraction pénale ou d'actes deterrorisme (CIVI) qui siège dans le ressort de chaque tribunal degrandeinstanceetquiconstitueunejuridictioncivileautonomeauseindutribunal(articleL.214-1ducodedel'organisationjudiciaire).Cetteformationestcomposéededeuxmagistratsdusiègedésignéspour trois ans par l'assemblée générale des magistrats et d'unepersonne majeure particulièrement portée sur les questionstouchantàl'indemnisationdesvictimes.Letribunalpeutégalementstatuerenformationàjugeunique.LesarticlesR.219-9ducodedel'organisationjudiciaireet801à805ducodedeprocédurecivile,permettentcetypedeformation.Danscecaslejugestatueseuletdétientlespouvoirsdutribunaletdu jugede lamise en état.Mais les parties peuvent demander lerenvoidel'affaireenformationcollégiale.Parfoisl'attributionàjugeuniqueetdedroit : litigesdusàunaccidentde laroute,ventedebiens de mineurs (article R. 212-huit du code de l'organisationjudiciaire.Certains juges uniques, qui appartiennent au tribunal de grandeinstance,ontunecompétencespécialiséeetnepeuventsiégerqu'àjugeunique.Ils'agitprincipalement:-dujugedel'exécution,-dujugeauxaffairesfamiliales,-dujugedel'expropriation,quiestseulpourtoutledépartement.
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Leprésidentdu tribunal de grande instance exercedes fonctionsadministrativesmaiségalementdesfonctionsjuridictionnelles.Sesprincipalesattributionspersonnellessont:-administrationdutribunal,-présidence,directiondesdébats,policed'audience,-présidencedel'audiencedesréférés,-lesordonnancessurrequête.La procédurede référé, est uneprocédure rapidequi permet auxpartiesd'obtenirdesmesuresprovisoiresenurgenceetnotammentdes provisions. C'est une procédure contentieuse donccontradictoire.Les ordonnances sur requête appartiennent à la procéduregracieuse,c'est-à-direnoncontradictoire.Unepartiepeutsaisirnoncontradictoirementleprésidentdutribunaldegrandeinstance,surle fondement de l'article 496 du code de procédure civile, afind'obtenirunemesureàl'insudesonadversaire.Lorsquecedernierprend connaissance de la décision prise par le président, il peutimmédiatement le saisir et revenir devant lui afin d'obteniréventuellementlamodificationoularétractationdel’ordonnance.Auseindutribunalilexistedesformationsadministratives,appeléesassemblées générales qui réunissent les magistrats et lesfonctionnairesdutribunal.Cesassembléesn'ontpasdepouvoirjuridictionnel.Ellesstatuentsurlesquestionsrelativesàl'administrationgénéraledutribunaletàsonfonctionnement.
b- LacompétenceduTGIb-1Lacompétenced’attributionLetribunaldegrandeinstanceestlajuridictiondedroitcommun.Dèslorsilaunecompétencegénéralepourstatuerenmatièrecivile.Ilconnaîtdoncdetousleslitigescivilsquin'ontpasétéattribuésparlaloiàuneautrejuridiction.Lorsquelavaleurdulitigeestinférieure
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àunmontantde4000€,si letribunalestsaisi ilstatueendernierressort,c'est-à-diresanspossibilitéinterjeterappelmaisseulementdeformerunpourvoiencassation.Lorsque le tribunal de grande instance statue sur un principalsupérieurouégalà4000€,ilstatueenpremierressortc'est-à-direàcharged'appel.Enmatièrecivilepersonnelleoumobilièrelacompétencedutribunaldegrandeinstanceestpartagéeaveccelledutribunald'instanceetletauxdecompétenceestfixéà10000€.S'il s'agitd'uneactionpersonnelleoumobilière le juge, le jugedeproximité compétent jusqu'à 4000 € (article L. 231-3 du code del'organisationjudiciaire),letribunald'instancede4000€à10000€(articleL.221-4etR.212-4ducodedel'organisationjudiciaire)etletribunaldegrandeinstancede10000€jusqu'àl'infini.Letribunaldegrandeinstancedisposed'unecompétenceexclusivedanscertainsdomaines:- état des personnes : mariage, filiation, adoption, déclarationd'absence-rectificationsdesactesd'Étatcivil-successions-actionspétitoiresimmobilièresetpossessoires-dissolutiondesassociations- sauvegarde, redressement judiciaire et liquidation judiciairelorsqueledébiteurn'estnicommerçantniimmatriculéaurépertoiredesmétiers-droitsd'enregistrement,taxesdepublicitéfoncière,-bauxcommerciauxàl'exceptiondescontestationsrelativesàlafixationduprixdubailrenouvelé,bauxprofessionnelsetconventionsd'occupationprécaireenmatièrecommerciale-inscriptiondefauxcontrelesactesauthentiques-actionscivilespourdiffamationoupourinjurespubliquesounonpubliques,verbalesouécrites.Il y a lieu de relever également que certains tribunaux ont unecompétence exclusive sur le territoire français pour juger de
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certainesaffaires,notammentpourconnaîtredesactionsenmatièrededessinsetmodèles.b-2LacompétenceterritorialeLacompétenceterritorialeestdéfinie,parapplicationdesarticles42et 43 du code de procédure civile, comme le lieu où demeure ledéfendeur.S'ils'agitd'unepersonnemoraleellepeutêtreassignéedevant le tribunal de grande instance du lieu du siège social oudevant celui d'un établissement (Cass. Civ., 28 janv. 1954, n° 54-07081,P+B,Comitéd’établissementdesforgesdesaintChamond).Leprincipeconnaîtdenombreusesexceptions.Eneffetlaloiimposeparfoisunecompétenceterritorialeexclusiveendésignantlajuridictioncompétente:enmatièresuccessoraleleTG compétent est celui du lieu d'ouverture de la succession, enmatièredesaisieimmobilièreletribunalcompétentestceluidansleressort duquel est situé le bien immobilier. Si le juge saisi estincompétent,ilpeutreleverd'officesonincompétenceterritorialeconformémentauxdispositionsdel'article93ducodedeprocédurecivile.Dans d'autres cas, le demandeur dispose d'une option decompétencequi luipermetdechoisirentre letribunaldudomiciledudéfendeurouuneautrejuridiction.Ilyalieudenoterquedanslescontratslesclausesattributivesdecompétence,inscritesparunprofessionnel,sontinopposablesaunonprofessionnel.
B-Lesjuridictionsd’exceptiondu1erdegré
a-Lajuridictiondeproximité
Laloin°2002-1138du9septembre2002avaitcréédansleressortdechaquecourd'appel,desjuridictionsdeproximitédepremièreinstance(articleL.231-1ducodedel'organisationjudiciaire).Cettejuridictionaétésuppriméeau1erjanvier2017.Ilyalieudepréciserqueletexteaprévudesupprimerlajuridictionetnon le jugedeproximité,quipourraexercerauseindutribunal
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d'instance et de grande instance, certain nombre un certain nombre defonctionstellesqu'assesseur.
b-Letribunald’instance
b–1Organisationdutribunald'instance
Ressortterritorial : ilyauntribunald'instanceparchef-lieududépartement,parchef-lieud'arrondissementetparfoisdanslescantonsimportants.Ledécretdu 15 février 2008, portant réforme de la carte judiciaire, a supprimé 178tribunauxd'instance. Ilendemeure,au1er janvier2010,305sur le territoirefrançais,ycomprisl'outre-mer.
b–2Compositiondutribunald'instance
Letribunald'instancefonctionneavecdesmagistratsdusiègequidépendentdutribunaldegrandeinstanceetquisontdésignésàcesfonctionspardécretpouruneduréede trois ans. Ils ne peuvent exercer plus de 10 ans dans lemêmetribunal de grande instance, sauf s'ils ont été nommés à ces fonctionsantérieurementàlaloidu25juin2001.Généralement,c'estunvice-présidentdutribunaldegrandeinstancequidirigeletribunald'instance.
b–3Fonctionnementdutribunald'instance
Letribunald'instancestatueàjugeunique,cequisignifiequechaquemagistratsiègeseuletrendsesjugementsseul.Lesaudiencessontpubliques.
Lejuged'instancepeutrendrelesordonnancessurrequêteetstatueégalementen référénotammentpour toutcequi toucheaucontratdebaild'habitationpour lequel il a une compétence exclusive. Par ailleurs, l'un des juges ouplusieurs,selonl'importancedutribunal,sontaffectésauxfonctionsdejugedestutelles,dontlesaudiencesontlieuenchambreduconseil.
b–4Compétencedutribunald'instance
Généralementletribunald'instanceterritorialementcompétentestceluidulieudu domicile du défendeur ou de sa résidence. Mais il existe toutefois denombreusesexceptionsquicomplètentlesexceptionsdedroitcommunviséesauxarticles42à52ducodedeprocédurecivile.
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Lejuged'instanceestcompétentdansdetrèsnombreusesmatièrescivilesetilestclairquesacompétencenecessed'augmenter.
Ilaunecompétencegénéraleenmatièrecivilepourtouteslesdemandesdontlavaleurn'excèdepas10000€.Ils'agitdesactionspersonnellesoumobilièresciviles.Ilstatueendernierressort,c'est-à-diresanspossibilitéd'appel,jusqu'à4000€.Ilstatueenpremierressort,c'est-à-direcharged'appelde4000à10000€.
Ilaunecompétencespécialedanslesmatièressuivantes:
-actionsnéesducontratdelouaged'immeuble,
- actions tendant à l'expulsion des occupants d'un immeuble à usaged'habitation,sansdroitnititre,
-actionscivilespourdiffamationinjurespubliqueounon,
-actionsrelativesauxconditionsdesfunérailles.
Le tribunal statue également sur les contestations en matière électorale :électionsdesjugesconsulaires,desconseillersprud'hommes,desassesseursdestribunauxparitairesdesbauxruraux.
Lejuged'instanceestaussijugedestutelles,cequisignifiequ'iltranchetouteslesdifficultésconcernantlesmineursetlesmajeursincapables.
Il statue enmatière d'injonction de payer et de saisie des rémunérations dutravail.
Le juge d'instance exerce également une mission de conciliateur soitdirectementsoitparl'intermédiairedeconciliateurdejusticequiestchoisieestdésignée surune listedresséeà cet effet. En casde conciliation, conciliateurétablirunconstatd'accordsignéparlespartiesquipeutêtrehomologuéesparlejugeetobtenirainsiforceexécutoire.
c-Letribunalparitairedesbauxruraux
c–1Organisationetfonctionnementdutribunalparitaire
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Ilexistedanschaquetribunald’instanceuntribunalparitairedesbauxruraux,soit306au1eravril2011.
Letribunalestprésidéparlejuged’instanceassistéde4assesseurs:2bailleurset2preneurs.C’estunejuridictionéchevinale.
c–2Compétencedutribunalparitaire
Art. L. 491-1 du code rural : le tribunal paritaire « est seul compétent pourconnaîtredescontestationsentrebailleursetpreneursdebauxruraux,relativesàl’applicationdestitresIeràVIetVIIIdulivreIVducoderural».
Letauxderessortestfixéàl’articleR.491-1duC.rur.,soitjusqu’à4000€endernierressortetau-delà,sanslimitationdechiffre,oulorsquelademandeestindéterminée,àcharged’appel.
Parfoisletribunalcomporte2sections:fermageetmétayage.
Compétenceduprésident: ilpeutstatuerenréférédesarticles893à896ducpc,rendredesordonnancessurrequêtearticle897ducpcet493ducpc.
Compétenceterritoriale:letribunalcompétentestceluidulieudesituationdel’immeuble,article880ducpc.
d-Letribunaldecommerce
d–1Lesjugesdestribunauxdecommercesontélus
d–2Organisationdestribunauxdecommerce
Le tribunal comprend : un président, un vice-président, un président dechambre,desjugesetungreffierpropriétairedesacharge.
Leprésidentestéluparl’assembléegénéraledesjugesdutribunaletdoitavoirétélui-mêmejugependant6ans.
LeprocureurdelaRépubliqueexercelesfonctionsdeministèrepublic.Ilpeutintervenirdanstouteslesaffairesetnotammentdanslesprocédurescollectives.
Dérogations au principe : dans les villes où il n’existe pas de tribunal decommerce, c’est le tribunal de grande instance qui comporte une chambrecommerciale.(Ex.Carpentrasjusqu’autransfertenAvignon).
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Outre-mer, il existe 8 tribunaux mixtes de commerce : le président est unmagistratdecarrièreettroisjugesélus.
Letribunalsiègeenaudiencepubliqueetcollégiale.Ilpeutsiégeràjugeuniqueetparfoisenchambreduconseil.
d–3Compétencedestribunauxdecommerce
Tauxdudernierressort:fixéà4000€,art.R.721-6,C.com.
Litiges entre commerçants : art. L.721-3,1°, C. com. : contestations entrecommerçants,entreétablissementsdecréditouentreeux.Maisilfautquel’acteaitétépassépourlesbesoinsducommerce,laqualitédecommerçantn’étantpassuffisantepourattrairelacompétence.
Contestationsrelativesauxactesdecommerceentretoutespersonnes:art.L.721-3,3°C.com.Enraisonde l’existenced’actesdecommerceparnature,enraisonde leur forme(lettredechange,sociétés)ouenvertude la théoriedel’accessoire (opération immobilière accomplie par le commerçant pour lesbesoinsdesonentreprise).
Actesmixtes:siledéfendeurn’estpascommerçant,leTIouleTGIsontseulscompétents. Si ledéfendeurest commerçant, sonadversairea le choixentrejuridictioncivileoucommerciale.
Contestationsrelativesauxsociétéscommerciales:désormaislestribunauxdecommerce connaissent des contestations « relatives aux sociétéscommerciales»(art.L.721-3,2°,C.com.).
Procéduresdemandatadhoc,deconciliation,desauvegarde,derèglementetdeliquidationjudiciaires:lestribunauxdecommercesontcompétentschaquefoisqueledébiteurexerceuneactivitécommercialeouartisanale.
d–4Compétenceduprésidentdutribunaldecommerce
Ordonnancesderéférésurlefondementdesarticles872et873duCPC:dansleslimitesdelacompétencedutribunal,urgenceetmesuresquineseheurtentpas à une contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend etmesuresconservatoiresouderemiseenétat.
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Ordonnancessurrequête:articles874et875duCPCquirenvoientauxarticles493ets.et17duCPCpourlerespectduprincipedelacontradiction.
Procédured’injonctiondepayer:c’est leprésidentquisigne lesordonnancesd’injonctiondepayer(articles1405à1425duCPC).
d–5Compétenceterritorialedutribunaldecommerce
Applicationdesrèglesgénéralesdecompétenceprévuesauxarticles42à48duCPC.Principe:tribunaldulieuoùdemeureledéfendeur.
Clausesattributivesdecompétence:prohibitiondeprincipeàl’article48duCPC,maisexceptions:valablesentrecommerçantsetfigurentdemanièreapparentedanslaconvention.
Extensionautribunaldecommercedesrèglesdérogatoiresàlacompétencedutribunaldudomiciledudéfendeurviséesàl’article46duCPC.
e-Lesconseilsdesprud’hommes
e–1Organisationgénérale
Cettejuridictionapourmissiondeconcilieretencasd’échecdejugerlesconflitsindividuelsdetravail.LaFrancecompte210conseilsdeprud’hommesetenviron15000conseillers.
IlexisteunConseilsupérieurdelaprud’homiecrééparlaloidu6mai1982etviséàl’articleL.1431-1,ducodedutravail.
Lesconseillersprud’hommessontélusparlessalariésetlesemployeurs:ilfautêtreâgéde16ansaumoins,etexerceruneactivitéprofessionnelle(art.L.1441-1,C.trav.)pourpouvoirêtreélecteur.
Pourêtreélu:Français,25ans,êtreinscritsurleslistesélectorales,nepasavoirétécondamnéetêtreinscritsurleslistesélectorales.
Les conseillersprud’hommessontdesmagistratsau sensde l’article34de laConstitution, mais ils continuent à exercer leur activité professionnelle etbénéficientdegarantiesàcetitre.
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Danschaqueconseil,ontrouvelemêmenombredeconseillersemployeursetsalariés.Lesconseillersélisentleprésidentetlevice-présidentpourunanavecalternancechaqueannée.
e-2Organisationinterne
Leconseilestdiviséensectionsautonomes:encadrement, industrie,servicescommerciaux, agriculture, activités diverses. Chaque section est dotée d’unprésidentetd’unvice-président.
Leconseilestorganiséenformations:
- bureau de conciliation : chaque section en comporte un, lepréliminaire de conciliation étant obligatoire dans touteprocédure prud’homale. Il comporte 2membres. Séance nonpublique.
- bureaudejugement:rendlesjugementsencasd’échecdelatentativedeconciliation.
- formation de référé : 2membres, statue assez souvent pouraccorderdesprovisions.
- la départition : lorsque les conseillers en nombre pair neparviennentpasàsemettred’accord,c’est le juged’instancequilesdépartage.Ilestjugedépartiteur,etcedevanttouteslesformationsduCPH.
Leconseilestdotéd’ungreffe.
L’appeldesjugementsduCPHestformépardéclarationd’appelaugreffedelacourd’appeletjugéparlachambresocialedelacourd’appel.Laprocédureestsansreprésentationobligatoireetleministèred’avocatn’estpasobligatoire.
e–3Compétencematérielledesconseilsdeprud’hommes
Tauxduressort:4000€
ArticleL.1411-1,al.1C.trav.:«Lesconseilsdeprud’hommesrèglentparvoiedeconciliation les litigesquipeuvent s’éleverà l’occasionde tout contratdetravailsoumisauxdispositionsduprésentcodeentrelesemployeursouleurs
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représentants,etlessalariésqu’ilsemploient.Ilsjugentlesdifférendsàl’égarddesquelslaconciliationn’apasabouti».Ils’agitdoncdeslitigesindividuels,paroppositionsauxconflitscollectifsdutravail,nésd’uncontratdetravail.
Extensionsdecompétence:litigesnésentresalariésàl’occasiondutravail,VRPstatutaires,travailleursàdomicile,certainspersonnelsdesservicespublics.
Limitationsdecompétence:contratdetravailàsalairedifféré(TGI,art.R.211-4,3°,COJ),contratd’engagemententremarinsetarmateurs(TI),conflitentrelecapitaineet l’armateur(TCO), contentieuxde la sécurité sociale,(TASS), conflitcollectif(TGIetpeut-êtredansquelquetempsleTA).
LacompétenceduCPHestd’ordrepublic,cequisignifie:
- qu’onnepeutydérogerparconvention,- que l’on ne peut insérer une clause compromissoire dans le
contratdetravail,c’est-à-direderecourirà l’arbitrage (art.R.1412-4,C.trav.).
e–4CompétenceterritorialeduCPH
LeCPHcompétentdépenddesconditionsd’exécutiondutravail:
- siletravailesteffectuédansl’établissement,leCPHcompétentestceluidansleressortduquelestsituél’établissement(art.R.141-1al.1et2),
- si letravailesteffectuéendehorsdetoutétablissementouàdomicile,lademandeestportéedevantleCPHdudomiciledusalarié(al.2).,
- maislesalariégardetoujourslafacultédesaisirleCPHdulieuoùl’engagementaétécontractéouceluidulieuoùl’employeurestétabli(art.R.1412,al.3C.trav.).
f-Lesjuridictionsdesécuritésociale
Partienontraitée
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§2–Lajuridictionciviledu2nddegré:lacourd’appel
A-Implantationgéographiquedescoursd’appel
B-L’organisationdelacourd’appel
a-Organisationdescoursd’appel
Ilexiste30coursd’appel:30enmétropoleet5outre-mer.
Chaquecourd’appelcomprend:
- Unpremierprésident- Desprésidentsdechambres- Desconseillers- Unprocureurgénéral- Unavocatgénéral- Dessubstitutsgénéraux
Lacourcomporteaumoins2chambres:civileetdesappelscorrectionnels.
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Silacourestplusimportanteellecomportera:plusieurschambresciviles,unechambre commerciale, une chambre des appels correctionnels, une chambresocialeetunechambredel’expropriation.
a–1Lesformationsjuridictionnelles
Audienceordinaire:3magistratscomposentlachambre
Audience solennelle : outre lepremierprésident, elle comporte4 conseillersappartenant à 2 chambres. Depuis 2005, le PP peut, par une mesured’administration judiciaire ne pas fixer les renvois de cassation en audiencesolennellemaisdevantuneformationcollégialeclassique(art.R.312-9,al.2duCOJ).
Chambreduconseil:ellestatuesurlesappelsdesjugementsrenduseux-mêmesenchambreduconseil.
Lepremierprésidentdelacourd’appel:nommépour7ans,membredelaCourdecassation
a–2Lesformationsetorganesadministratifs
L’assembléedetoutesleschambres:installationdupremierprésident
Les assemblées générales : magistrats, fonctionnaires, parquet, assembléeplénièremagistratsetfonctionnaires
PouvoirsadministratifsduPPetduPG :notation,avancement,ordonnateurssecondairesdesdépensesetdesrecettesdesjuridictions.
Leserviceadministratifrégional(SAR):ilassistelePPetlePGdanslestâchesadministrativesetbudgétaires:gestionetformationdupersonnel,préparationetexécutiondesbudgetsopérationnels. Il existemaintenantdesplateformesrégionalesdegestion.Exemple:plateformerégionaleàToulouse.
C–Compétencedelacourd’appelenmatièrecivile
a–Jugededroitcommunduseconddegré
Juged’appeldesdécisionsrenduesparlesjuridictionsdu1erdegré,renduesen1erressort.Lacourstatuesouverainementsurlefonddesaffaires.
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b – Juge d’appel de décisions rendues par d’autres organesjuridictionnels
Elle est également juge d’appel de décisions juridictionnelles de 1ère instancerenduespard’autresjuridictions:jugedesrecoursexercéscontrelesdécisionsdisciplinaires prononcées contre : notaires, avocats, huissiers, commissaires-priseurs.
D–Compétenceterritorialedelacourd’appel
Cettecompétenceestdéterminéepar leressortterritorialde lacourd’appel.Elle connaît en appel de toutes les décisions rendues en 1er ressort par lesjuridictionsdu1erdegrésituéesdanssonressortterritorial.
Encasdeconnexitéoudelitispendancec’estlacoursaisieenpremierquirègleladifficulté(art.104,al.2,duCPC).
Certainscontentieuxpeuventêtreréservésàdescoursd’appelspéciales,leplussouventils’agitdelaCAdeParis:exempledesrecoursformésc/lesdécisionsdudirecteurdel’INPI(art.L.311-10,COJ).
E–Lesattributionsdupremierprésident
Lerôlejuridictionneldupremierprésidents’estaccrupeuàpeu.
e–1Lesordonnancessurrequête
Ils’agitdesordonnancesviséesàl’article958duCPCquisontdesordonnancescontentieuses,maisquiserattachentaurégimegénéraldel’article498duCPCetquisontprovisoires.
e–2Lesordonnancesderéféré
LePPpeutêtresaisi«encasd’appel»surlefondementdesarticles956et957duCPC.
Enmatière d’exécution provisoire, le PP peut être saisi pour l’arrêter, sur lefondementdesarticles524à526et957duCPC.
e–3Lesordonnancesenlaformedesréférés
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Ces ordonnances du PP n’empruntent au référé que sa forme, car elles sontrenduesaufond.
LePPestsaisidans2cas:
- Art. 272 du CPC : demande d’autorisation d’appel d’unjugementavantdiredroit
- Art. 386 du CPC : demande d’autorisation d’appel d’unjugementdesursisàstatuer.
e–4Juridictioncontentieusedupremierprésident
Recourscontrelesdécisionsdubâtonnierenmatièredefixationdeshonorairesd’avocat(art.174à178duDécretdu27nov.1991),
Recours sur les décisions du juge d’instance en matière de conditions desfunérailles(art.106-1duCPC).
Actions en indemnisation du préjudice causé par une détention provisoireinjustifiée(art.149-1duCPC).
Indemnisationdupréjudiceàlasuited’unerévisiond’unecondamnationpénale(art.626duCPP).
Section2:Lesjuridictionsrépressives
Introduction
Leprocèspénalcomportetroisphases:
- Lapoursuite:phaseconfiéeauprocureurdelaRépubliquequimetenœuvreetexercel’actionpublique
- L’instruction : qui relève de la compétence des juridictionsd’instruction
- Lejugement:lajuridictiondejugementvatrancherlaquestiondelaculpabilitéetfixerlequantumdelapeine.
§1:Leprincipedelaséparationdesfonctionsjudiciaires
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Ceprincipeestviséau Ial.2de l’articlepréliminaireducodedeprocédurepénale:
I.- La procédure pénale doit être équitable et contradictoire et préserver l'équilibre des droits des parties.
Elle doit garantir la séparation des autorités chargées de l'action publique et des autorités de jugement.
Lespersonnessetrouvantdansdesconditionssemblablesetpoursuiviespourlesmêmesinfractionsdoiventêtrejugéesselonlesmêmesrègles.
Ceprincipeimplique:
- La séparation des autorités de poursuite et d’instruction : lapoursuiteappartientauparquetetl’instructionauxjuridictionsd’instruction : il estnécessairedeveiller à l’indépendancedujuged’instructionparrapportauparquet.
- Laséparationdesautoritésd’instructionetdejugement:lejuged’instructionnesauraitsiégerdanslajuridictionappeléeàjugerledélinquantdontilainstruitledossier.Parailleursl’article6delaConventionEDHimposededistingueretdeséparerles2fonctions.
- Laséparationdesautoritésdepoursuiteetdejugement.
§2:Lesautresprincipesgénéraux
Lanonspécialisationdesjuridictionsrépressives
Unmagistrat,dansunemêmejuridiction,peutparfaitementsiégerauciviletaupénal.Maislatendanceactuelletendverslacréationdepôlesdel’instructionetde pôles spécialisés (Ex : les JIRS, pôle santé publique, pôle des affairesfinancières,pollutionsmaritimes).
§3:Laclassificationdesjuridictionspénales
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A- Lesjuridictionsd’instruction
• A–1Lesjuridictionsd’instructiondu1erdegré-Lejuged’instruction
L’affairedited’Outreauaconduitlelégislateuràrevoirlesystèmed’instruction.
Laloin°2007-91surl’équilibredelaprocédurepénalearéforménotresystèmed’instruction. La poursuite de la réforme envisageait la suppression du juged’instructionetdefaireduprocureurdelarépubliqueundirecteurd’enquête.Ceprojetaétéabandonné.
a) Organisationdel’instruction
Le juge d’instruction est nommé pour 3 ans par décret du président de larépublique,mais ilnepeutexercercesplusde10ansdanslemêmetribunal,depuislaloiorganiquedu25juin2001.
b) Fonctionnementdel’instruction
Saisinedujuged’instruction
LeprésidentduTGIdistribuelesaffairesauxdifférentsjugesd’instruction.
Ilnepeuts’autosaisir:c’estleministèrepublic(art.80,al.1duCPP)oulavictime(art.85,duCPP)quilesaisissent.
Cosaisine:
- Tribunal avecunpôlede l’instruction : cosaisinepossibledèsl’ouverture de l’information par le président du TGI ou à lademande du ministère public (art. 83-1 al. 2 CPP)En coursd’instruction.
- Tribunal sans pôle de l’instruction : c’est la chambre del’instruction qui est compétente et qui est saisie par sonprésident. La cosaisine entraînera le dessaisissement du jugesaisi.Lespouvoirsdujugecoordonnateursontdéterminésparl’article83-2duCPP).
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c) Compétencedujuged’instruction
Compétence matérielle : le juge d’instruction est compétent pour lescontraventions,lesdélitsetlescrimes.Ils’agitd’unecompétencegénérale.
Compétenceterritoriale:lejuged’instructionestrattachéàunTGI,ilestdonccompétentàl’intérieurduressortterritorialdecetribunal.
- Article 52 du CPP : Sont compétents le juge d'instruction du lieu del'infraction, celui de la résidence de l'une des personnes soupçonnées d'avoirparticipéàl'infraction,celuidulieud'arrestationd'unedecespersonnes,mêmelorsquecettearrestationaétéopéréepouruneautrecauseetceluidulieudedétentiond'unedecespersonnes,mêmelorsquecettedétentionesteffectuéepouruneautrecause.
Depuis le 1er mars 2008 : Article 52-1, al. 4 du CPP « Dans certains tribunaux de grande instance, les juges d'instruction sont regroupés au sein d'un pôle de l'instruction.
Les juges d'instruction composant un pôle de l'instruction sont seuls compétents pour connaître des informations en matière de crime. Ils demeurent compétents en cas de requalification des faits en cours d'information ou lors du règlement de celle-ci.
Ils sont également seuls compétents pour connaître des informations donnant lieu à une cosaisine conformément aux articles 83-1 et 83-2.
La liste des tribunaux dans lesquels existe un pôle de l'instruction et la compétence territoriale des juges d'instruction qui le composent sont déterminées par décret. Cette compétence peut recouvrir le ressort de plusieurs tribunaux de grande instance. Un ou plusieurs juges d'instruction peuvent être chargés, en tenant compte s'il y a lieu des spécialisations prévues par les articles 704, 706-2, 706-17, 706-75-1 et 706-107, de coordonner l'activité des juges d'instruction au sein du pôle, dans des conditions fixées par décret ».
Infractionsenmatièresanitaire:2tribunauxsontcompétentssoit,MarseilleetParisetconstituentles2pôlessanté(art.706-2CPP).
Ilenvademêmepourlesinfractionsenmatièredeterrorisme.
d) Rôledujuged’instruction
Rechercheretrassemblerlespreuves:envertudesdispositionsdel’article81ducodedeprocédurepénale:
Article 81
• Modifié par LOI n°2012-409 du 27 mars 2012 - art. 4
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Le juge d'instruction procède, conformément à la loi, à tous les actes d'information qu'il juge utiles à la manifestation de la vérité. Il instruit à charge et à décharge.
Si le juge d'instruction est dans l'impossibilité de procéder lui-même à tous les actes d'instruction, il peut donner commission rogatoire aux officiers de police judiciaire afin de leur faire exécuter tous les actes d'information nécessaires dans les conditions et sous les réserves prévues aux articles 151 et 152.
Le juge d'instruction doit vérifier les éléments d'information ainsi recueillis.
Le juge d'instruction procède ou fait procéder, soit par des officiers de police judiciaire, conformément à l'alinéa 4, soit par toute personne habilitée dans des conditions déterminées par décret en Conseil d'Etat, à une enquête sur la personnalité des personnes mises en examen, ainsi que sur leur situation matérielle, familiale ou sociale. Toutefois, en matière de délit, cette enquête est facultative.
Le juge d'instruction peut prescrire un examen médical, un examen psychologique ou ordonner toutes mesures utiles.
Mettre en examen
La mise en examen a remplacé l’inculpation.
Envertudesdispositionsdesarticles:
- 80duCPP:Le juge d'instruction ne peut informer qu'en vertu d'un réquisitoire du procureur de la République.
- 80-1duCPPmodifiéparLoin°2000-516du15juin2000-art.19JORF16juin2000envigueurle1erjanvier2001 :
A peine de nullité, le juge d'instruction ne peut mettre en examen que les personnes à l'encontre desquelles il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu'elles aient pu participer, comme auteur ou comme complice, à la commission des infractions dont il est saisi.
Il ne peut procéder à cette mise en examen qu'après avoir préalablement entendu les observations de la personne ou l'avoir mise en mesure de les faire, en étant assistée par son avocat, soit dans les conditions prévues par l'article 116 relatif à l'interrogatoire de première comparution, soit en tant que témoin assisté conformément aux dispositions des articles 113-1 à 113-8.
Lejuged'instructionnepeutprocéderàlamiseenexamendelapersonneques'ilestimenepaspouvoirrecouriràlaprocéduredetémoinassisté.
Depuisjanvier2001,enapplicationdelaloidu15juin2000,lejuged’instructionnepeutlui-mêmeplusplacerendétentionprovisoire,c’est-à-direincarcérer,le
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misenexamen.Ildoitdésormaissaisir,parordonnancemotivée,«lejugedeslibertésetdeladétention».
Le placement en détention provisoire ne peut intervenir que dans les cassuivants:
Article144duCPPmodifiéparLoin°2007-291du5mars2007-art.9JORF6mars2007envigueurle1erjuillet2007
La détention provisoire ne peut être ordonnée ou prolongée que s'il est démontré, au regard des éléments précis et circonstanciés résultant de la procédure, qu'elle constitue l'unique moyen de parvenir à l'un ou plusieurs des objectifs suivants et que ceux-ci ne sauraient être atteints en cas de placement sous contrôle judiciaire :
1° Conserver les preuves ou les indices matériels qui sont nécessaires à la manifestation de la vérité ;
2° Empêcher une pression sur les témoins ou les victimes ainsi que sur leur famille ;
3° Empêcher une concertation frauduleuse entre la personne mise en examen et ses coauteurs ou complices ;
4° Protéger la personne mise en examen ;
5° Garantir le maintien de la personne mise en examen à la disposition de la justice ;
6° Mettre fin à l'infraction ou prévenir son renouvellement ;
7° Mettre fin au trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public provoqué par la gravité de l'infraction, les circonstances de sa commission ou l'importance du préjudice qu'elle a causé. Ce trouble ne peut résulter du seul retentissement médiatique de l'affaire. Toutefois, le présent alinéa n'est pas applicable en matière correctionnelle.
Enfin, il existe un « référé-liberté » qui, en cas d’appel de l’ordonnance deplacement en détention du JLD, permet au président de la chambre del’instruction d’examiner le recours immédiatement : s’il estime le recoursrecevableetbienfondé,ilremetenlibertélemisenexamen.
Article180-1duCPP: En cas d'appel d'une ordonnance de placement en détention provisoire, la personne mise en examen ou le procureur de la République peut, si l'appel est interjeté au plus tard le jour suivant la décision de placement en détention, demander au président de la chambre de l'instruction ou, en cas d'empêchement, au magistrat qui le remplace, d'examiner immédiatement son appel sans attendre l'audience de la chambre de l'instruction……
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Le président de la chambre de l'instruction ou le magistrat qui le remplace statue au plus tard le troisième jour ouvrable suivant la demande, au vu des éléments du dossier de la procédure, par une ordonnance non motivée qui n'est pas susceptible de recours.
Le président de la chambre de l'instruction ou le magistrat qui le remplace peut, s'il estime que les conditions prévues par l'article 144 ne sont pas remplies, infirmer l'ordonnance du juge des libertés et de la détention et ordonner la remise en liberté de la personne. La chambre de l'instruction est alors dessaisie.
Dans le cas contraire, il doit renvoyer l'examen de l'appel à la chambre de l'instruction.
S'il infirme l'ordonnance du juge des libertés et de la détention, le président de la chambre de l'instruction ou le magistrat qui le remplace peut ordonner le placement sous contrôle judiciaire de la personne mise en examen.
Leplacementsouscontrôlejudiciaireparlejuged’instructionetleJLD
Article138duCPPmodifiéparLoin°2006-399du4avril2006-art.12JORF5avril2006
Le contrôle judiciaire peut être ordonné par le juge d'instruction ou par le juge des libertés et de la détention si la personne mise en examen encourt une peine d'emprisonnement correctionnel ou une peine plus grave.
Ce contrôle astreint la personne concernée à se soumettre, selon la décision du juge d'instruction ou du juge des libertés et de la détention, à une ou plusieurs des obligations ci-après énumérées :
1° Ne pas sortir des limites territoriales déterminées par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention ;
2° Ne s'absenter de son domicile ou de la résidence fixée par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention qu'aux conditions et pour les motifs déterminés par ce magistrat ;
3° Ne pas se rendre en certains lieux ou ne se rendre que dans les lieux déterminés par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention ;
4° Informer le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention de tout déplacement au-delà de limites déterminées ;
5° Se présenter périodiquement aux services, associations habilitées ou autorités désignés par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention qui sont tenus d'observer la plus stricte discrétion sur les faits reprochés à la personne mise en examen ;
6° Répondre aux convocations de toute autorité, de toute association ou de toute personne qualifiée désignée par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention et se soumettre, le cas échéant, aux mesures de contrôle portant sur ses activités professionnelles ou sur son assiduité à un enseignement ainsi qu'aux mesures socio-éducatives destinées à favoriser son insertion sociale et à prévenir le renouvellement de l'infraction ;
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7° Remettre soit au greffe, soit à un service de police ou à une brigade de gendarmerie tous documents justificatifs de l'identité, et notamment le passeport, en échange d'un récépissé valant justification de l'identité ;
8° S'abstenir de conduire tous les véhicules ou certains véhicules et, le cas échéant, remettre au greffe son permis de conduire contre récépissé ; toutefois, le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention peut décider que la personne mise en examen pourra faire usage de son permis de conduire pour l'exercice de son activité professionnelle ;
9° S'abstenir de recevoir ou de rencontrer certaines personnes spécialement désignées par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention, ainsi que d'entrer en relation avec elles, de quelque façon que ce soit ;
10° Se soumettre à des mesures d'examen, de traitement ou de soins, même sous le régime de l'hospitalisation, notamment aux fins de désintoxication ;
11° Fournir un cautionnement dont le montant et les délais de versement, en une ou plusieurs fois, sont fixés par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention, compte tenu notamment des ressources et des charges de la personne mise en examen ;
12° Ne pas se livrer à certaines activités de nature professionnelle ou sociale, à l'exclusion de l'exercice des mandats électifs et des responsabilités syndicales, lorsque l'infraction a été commise dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ces activités et lorsqu'il est à redouter qu'une nouvelle infraction soit commise. Lorsque l'activité concernée est celle d'un avocat, le conseil de l'ordre, saisi par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention, a seul le pouvoir de prononcer cette mesure à charge d'appel, dans les conditions prévues à l'article 24 de la loi n° 71-1130 du 31 décembre 1971 portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques ; le conseil de l'ordre statue dans les quinze jours ;
13° Ne pas émettre de chèques autres que ceux qui permettent exclusivement le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont certifiés et, le cas échéant, remettre au greffe les formules de chèques dont l'usage est ainsi prohibé ;
14° Ne pas détenir ou porter une arme et, le cas échéant, remettre au greffe contre récépissé les armes dont elle est détentrice ;
15° Constituer, dans un délai, pour une période et un montant déterminés par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention, des sûretés personnelles ou réelles ;
16° Justifier qu'elle contribue aux charges familiales ou acquitte régulièrement les aliments qu'elle a été condamnée à payer conformément aux décisions judiciaires et aux conventions judiciairement homologuées portant obligation de verser des prestations, subsides ou contributions aux charges du mariage ;
17° En cas d'infraction commise soit contre son conjoint, son concubin ou son partenaire lié par un pacte civil de solidarité, soit contre ses enfants ou ceux de son conjoint, concubin ou partenaire, résider hors du domicile ou de la résidence du couple et, le cas échéant, s'abstenir de paraître dans ce domicile ou cette résidence ou aux abords immédiats de celui-ci, ainsi que, si nécessaire, faire l'objet d'une prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique ; les dispositions du présent 17° sont également applicables lorsque l'infraction est commise par
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l'ancien conjoint ou concubin de la victime, ou par la personne ayant été liée à elle par un pacte civil de solidarité, le domicile concerné étant alors celui de la victime.
L'obligation prévue au 2° peut être exécutée, avec l'accord de l'intéressé recueilli en présence de son avocat, sous le régime du placement sous surveillance électronique, à l'aide du procédé prévu par l'article 723-8. Les articles 723-9 et 723-12 sont applicables, le juge d'instruction exerçant les compétences attribuées au juge de l'application des peines.
Les modalités d'application du présent article, en ce qui concerne notamment l'habilitation des personnes contribuant au contrôle judiciaire et au placement sous surveillance électronique sont déterminées en tant que de besoin par un décret en Conseil d'Etat.
Lespouvoirsdujuged’instruction
Lespouvoirsdujuged’instructionsetraduisentparlesdécisionsqu’ilprendouqu’ilrend:cesontdesmandatsoudesordonnances.
Les ordres exécutoires du juge d’instruction sur tout le territoire de laRépublique:lesmandats
- Mandatderecherche(art.122duCPC)- Mandatdecomparution- Mandatd’amener
Lespouvoirsjuridictionnelsdujuged’instruction:lesordonnances
- Al’ouverturedel’instruction:ordonnancesderefusd’informeroud’incompétence
- Encoursd’instruction :ordonnancesde soit-communiqué,dedésignationd’expert,derefusd’unedemande…
- Alafindel’instruction:lejuged’instructionrèglesondossierdedifférentesmanières:ordonnancesdenon-lieu,derenvoiàlajuridictiondejugement,demiseenaccusationdevantlacourd’assises (art. 181du CPP) ou devant la cour d’assises desmineurs(art.9ord.2févr.1945).
- Lejugedeslibertésetdeladétention(JLD)
a) Organisation
Cette juridiction a été créée par la loi du 15 juin 2000. Lafonction est dévolue à un 1er vice-président ou à un vice-président qui est désigné par le président du TGI. Il y en au
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moinsunparTGIetparfoisplusieursselonlatailleduTGI.Ilestassisté d’un greffier et ne peut connaître ensuite du fond del’affaire.
b) Fonctionnement
Lejuged’instructionsaisitleJLDparuneordonnancemotivéesurlaquestiondeladétention(art.137-1,CPP)accompagnéedesréquisitionsduparquet.
LeJLDacompétenceexclusivepourleplacementendétentionprovisoire,saprolongationetdélivrerunmandatdedépôt.(art.145-1et2,CPP)
Il a d’autres compétences si les libertés individuelles sont enjeu:perquisitions,visitesdomiciliairesenmatièrefiscale…
A–2Lesjuridictionsd’instructiondu2nddegré:lachambredel’instruction
Jusqu’àlaloidu1erjanvier2001,elles’appelaitla«chambred’accusation».
A–1Organisation
La chambre est présidée par un président de chambre qui se consacreexclusivementàcettefonctionassistéde2conseillers.LeMinistèrepublicestreprésenté par le procureur général ou ses substituts. La chambre se réunitobligatoirementunefoisparsemaine.
A–2Fonctionnement
a) Pouvoirsduprésident
Leprésidentdisposedepouvoirspropres:
- Surveillancedetouslescabinetsd’instructionduressortdelacourd’appel(art.220duCPP),
- Visitedesmaisonsd’arrêtaumoinsunefoisparan(art.10delaloipénitentiaire),
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- Ilpeutdécernerunmandatderecherche,d’ameneroud’arrêt(art.201,al.2CPP),
- Pouvoirdesaisir lachambrede l’instructionsiabsenced’acted’instructionpendantplusde4mois(art.221-1CPP),
- Peutcontrôlerqueladuréedesinstructionsnedépassepasundélairaisonnable….
b) Pouvoirsdelachambredel’instructionb-1 Fonctions juridictionnelles : juridictiond’instructiondu2nddegré
Elle juge en appel toutes les ordonnances du juge d’instruction y comprisl’ordonnancedemiseenaccusationconcernantlescrimes.Lorsqu’elleestsaisieetqu’elleinfirmeladécisiondujuge,ellepeutévoquer(art.207al.2,CPP).
Elleexercelecontrôledelarégularitédesprocéduresd’instruction(art.206al.1er,duCPP).
Appeldesordonnancesrenduesparlejugedeslibertésetdeladétention.
b-2Fonctionsadministratives
- Juridiction disciplinaire pour les fonctionnaires disposant deprérogativesdepolicejudiciaire(art.224ets.duCPP);
- Seprononcesurlesprocéduresd’extradition,- Peut ordonner la réhabilitation d’un condamné (art. 783, du
CPP);- Conflitsdejuridictionsetrèglementsdejuges(art.658,duCPP);- Recoursenmatièredefraisdejusticeetd’ordonnancesdetaxe
(art.R.228-I,R.229,R.230duCPP).
B- Lesjuridictionspénalesdejugement
Introduction
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Plusieursprincipesprésident au fonctionnementdes juridictionspénalesdejugement:
- Principedudoubledegrédejuridiction:article2duProtocolen°7delaConventionEDH
ARTICLE2Droitàundoubledegrédejuridictionenmatièrepénale
1.Toutepersonnedéclaréecoupabled’uneinfractionpénaleparuntribunalaledroit de faire examiner par une juridiction supérieure la déclaration deculpabilitéoulacondamnation.L’exercicedecedroit,ycomprislesmotifspourlesquelsilpeutêtreexercé,sontrégisparlaloi.2.Cedroitpeutfaire l’objetd’exceptionspourdes infractionsmineurestellesqu’elles sont définies par la loi ou lorsque l’intéressé a été jugé en premièreinstanceparlaplushautejuridictionouaétédéclarécoupableetcondamnéàlasuited’unrecourscontresonacquittement.
- La division tripartite des infractions (art. 111-1 du CP) seretrouvedanslarépartitiondesjuridictionsdejugement:
Contraventions………….Tribunaldepoliceoujugedeproximité
Délits………………………….Tribunalcorrectionnel
Crimes………………………..Courd’assises
B–1Lesjuridictionspénalesdejugementdu1erdegré
a)Letribunaldepolice
Organisation: ilyaaumoinsuntribunaldepolicepararrondissement,surlemodèledutribunald’instance.C’estlejuged’instancequistatueàjugeunique.
LetribunalcomporteungreffetenuparlegreffierduTI.
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LeMinistèrepublic:intervientpourlescontraventionsdela5èmeclassetandisqu’un commissaire de police intervient pour les contraventions des quatrepremièresclasse.
Compétence territoriale : sa compétence est liée au ressort territorial danslequell’infractionaétécommise,cepeutêtreaussiletribunaldepolicedulieuderésidenceduprévenu(art.522,al.1erCPP).
Compétenced’attribution:lescontraventionscommisespardesmajeurs,saufen droit du travail, pour lesquelles une amende n’excédant pas 3 000€ estencourue(art.521duCPP).
Procédure:orale,publiqueetcontradictoire.
Ilexisteaussilesordonnancespénalesprévuesparlesarticles524ets.duCPP.C’est une procédure écrite et non contradictoire. Le prévenu peur réglerl’amendedansles30jourscequiéteintl’actionpublique.Adéfautilpeutfaireopposition.
b)Lajuridictiondeproximité
Le juge de proximité, avait jusqu’en 2017 une compétence pénale pour lescontraventionsdesquatrepremièresclasses(art.521duCPP)commisesparlesmajeursetlesmineurs.
c)Letribunalcorrectionnel
Organisation:selonl’importancedutribunaldegrandeinstance,ilyauneouplusieurschambresdontl’uneestcorrectionnelle.
- Composition collégiale : la chambre correctionnelle estgénéralementcomposéede3magistrats.Encasdedéfaillanced’unmagistrat, elle peut être complétée par l’avocat le plusancienàlabarreouunjugedeproximité(art.398al.5duCPP).
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- Composition à juge unique :depuis la loi du 8 février 1995,l’article398al.3duCPPprévoitque le tribunal statueà jugeuniquepour toutes les infractions prévues à l’article398-1 dumêmecode.
- Sont jugés dans les conditions prévues au troisième alinéa de l'article 398 : - 1° Les délits en matière de chèques prévus aux articles L. 163-2 et L. 163-
7 du code monétaire et financier ; - 2° Les délits prévus par le code de la route ainsi que, lorsqu'ils sont
commis à l'occasion de la conduite d'un véhicule, par les articles 222-19-1, 222-20-1, 223-1 et 434-10 du code pénal ;
- 3° Les délits en matière de réglementations relatives aux transports terrestres ;
- 4° Les délits de port ou transport d'armes de la 6e catégorie prévus par l'article L. 317-8 du code de la sécurité intérieure ;
- 5° Les délits prévus par les articles 222-11,222-12 (1° à 15°), 222-13 (1° à 15°), 222-16, 222-17, 222-18, 222-32, 225-10-1, 227-3 à 227-11, 311-3, 311-4 (1° à 11°), 313-5, 314-5, 314-6, 321-1, 322-1 à 322-4-1, 322-12, 322-13, 322-14, 431-22 à 431-24, 433-3, premier et deuxième alinéas, 433-5, 433-6 à 433-8, premier alinéa, 433-10, premier alinéa, 446-1, 446-2 et 521-1 du code pénal et L. 628 du code de la santé publique ;
- 6° Les délits prévus par le code de l'environnement en matière de chasse, de pêche en eau douce, de pêche maritime, de protection de la faune et de la flore, ainsi que par le titre VIII du livre V du même code ;
- 7° Les délits prévus par le code forestier et par le code de l'urbanisme pour la protection des bois et forêts ;
- 7° bis Le délit prévu par l'article L. 126-3 du code de la construction et de l'habitation ;
- 8° Les délits pour lesquels une peine d'emprisonnement n'est pas encourue, à l'exception des délits de presse ;
- 9° Les délits prévus par le code rural et de la pêche maritime en matière de garde et de circulation des animaux ;
- 10° Les délits prévus aux articles L. 335-2, L. 335-3 et L. 335-4 du code de la propriété intellectuelle, lorsqu'ils sont commis au moyen d'un service de communication au public en ligne ;
- 11° Les infractions prévues au deuxième alinéa de l'article L. 152-1 du code de la construction et de l'habitation.
- Toutefois, le tribunal statue obligatoirement dans les conditions prévues par le premier alinéa de l'article 398 lorsque le prévenu est en état de détention provisoire lors de sa comparution à l'audience ou lorsqu'il est poursuivi selon la procédure de comparution immédiate. Il statue également dans les conditions prévues par le premier alinéa de l'article 398 pour le jugement des délits prévus au présent article lorsque ces délits sont connexes à d'autres délits non prévus par cet article.
- Plus de 50%des affaires correctionnelles sont jugées à jugeunique.
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- Maisletribunalnepeutsiégeràjugeuniquesileprévenuesten
étatdedétentionprovisoireaumomentdel’audienceous’ilestpoursuiviselonlaprocéduredecomparutionimmédiate.
- Autre limitation : le tribunal ne peut prononcer une peine
d’emprisonnementferme>à5ans.
- D’autrepart,si lacomplexitédesfaitsde l’affaire le justifie leprésidentpeutd’office,ouàlademandedesparties,renvoyerledossierenformationcollégiale.
Fonctionnement:
- FonctionnementdesformationsspécialiséesIlexisteuncertainnombredeformationsspécialisées:-pourjugerlesinfractionsmilitaires(art.697duCPP),-enmatièreéconomiqueetfinancière:pôlefinancierdePariss’ils’agitd’affairesvéritablementcomplexes,-enmatièredeluttecontreleterrorisme:pôleantiterroristedeparis-enmatièredepollutionmaritimeparrejetsdenavires(D.du2juin 2008) : 6 TGI ont été déterminés : Le Havre, Marseille,Brest,…-enmatièredecriminalitéorganisée.
Compétenced’attribution:
- Tribunal correctionnel en formation de droit commun:compétent pour tous les délits (art. 381 du CPP) et lescontraventionsconnexesàundélit;
Article 399-2
- Créé par LOI n°2011-939 du 10 août 2011 - art. 5
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- Sont jugés par le tribunal correctionnel dans sa formation citoyenne, en application de l'article 399-1, les délits suivants : 1° Les atteintes à la personne humaine passibles d'une peine d'emprisonnement d'une durée égale ou supérieure à cinq ans prévues au titre II du livre II du code pénal ; 2° Les vols avec violence prévus au dernier alinéa de l'article 311-4, au 1° et au dernier alinéa de l'article 311-5 et à l'article 311-6 du code pénal, ainsi que les extorsions prévues aux articles 312-1 et 312-2 du même code ; 3° Les destructions, dégradations et détériorations dangereuses pour les personnes passibles d'une peine d'emprisonnement d'une durée égale ou supérieure à cinq ans prévues à la section 2 du chapitre II du titre II du livre III du code pénal ; 4° [Dispositions déclarées non conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel n° 2011-635 DC du 4 août 2011.] 5° [Dispositions déclarées non conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel n° 2011-635 DC du 4 août 2011.] Le tribunal correctionnel dans sa formation citoyenne n'est toutefois pas compétent pour le Tribunalcorrectionnelenformationcitoyenne:réservéeàcertainsdélitsdontlalisteestfixéeparl’article399-2duCPP:
jugement des délits prévus au présent article lorsqu'il s'agit d'un délit mentionné aux articles 706-73 et 706-74 ou, sous réserve des dispositions de l'article 399-3, mentionné à l'article 398-1 du présent code.
NOTA: Loi n° 2011-939 du 10 août 2011 art 54 II : les articles 399-1 à 399-11 du code de procédure pénale sont applicables à titre expérimental à compter du 1er janvier 2012 dans au moins deux cours d'appel et jusqu'au 1er janvier 2014 dans au plus dix cours d'appel. Les cours d'appel concernées sont déterminées par un arrêté du garde des sceaux.
- Compétencecivile:letribunalestcompétentpourstatuersurl’actioncivileexercéeparlavictime.
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- Compétenceterritoriale:larègledelaquadruplecompétences’applique (lieu du délit, lieu de résidence du prévenu, lieud’arrestation ou lieu de détention). Certaines dérogations decompétence découlent de la création de juridictionsspécialisées.
- d)Lesjuridictionspourmineurs
d-1)lesjuridictionspourmineursdu1erdegréLejugedesenfants
MagistratdusiègeduTGI(art.L.252-1,COJ),nommépardécretduPdtdelaRépubliquepouruneduréede3ansrenouvelables.
Magistratinstructeur,sacompétenceestlimitéeauxcontraventionsdela5èmeclasseetauxdélits.Ildisposedespouvoirstraditionnelsdujuged’instruction.
Letribunalpourenfants
Organisation
CompositionIlestcomposéde3magistrats:lejugedesenfantset2assesseurs,nonmagistrats,mais âgés de plus de 30 ans et connaissant les questions del’enfance.
Maisl’impartialitédelajuridictionaétéremiseencauseàtraversuneQPCcarleConseilconstitutionnelajugéquecettecomposition,viséeàl’article251-3duCOJ,portaitatteinteauprincipedeséparationdesfonctionsd’instructionetdejugement(Cons.Const.,n°2011-147QPC,8juill.2011,JO9juill.2011.11979).Depuisle1erjanvier2013ladécisionestentréeenapplicationmaislesmagistratsrésistent.
Latechniqueretenueestlasuivante:unpremierjugesignelamiseenexamentandisqu’unautresignel’ordonnancederenvoidevantletribunalpourenfants.
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RessortIlexisteunouplusieurstribunauxpourenfantspardépartement,maisilpeutcouvrirleressortd’unautretribunal:NîmescouvreMillau.Ilenexiste153entout.
Fonctionnement
CompétenceterritorialeTriplelocalisation:lieudel’infraction,delarésidenceoudel’arrestation.
Compétenced’attributionElleestdéterminéeparlesarticles9al.2et20-1del’ordonnancede1945:
- contraventionsde5èmeclasseoudélitsdesmineursde18ansetcrimesdesmineursde16ans,
- depuisle1erjanvier2012,lesdélitspunisd’unepeineégaleousupérieure à 3 ans d’emprisonnement, commis en état derécidive légale, seront jugés par les tribunaux correctionnelspourmineurscréésparlaloidu10août2011,n°211-939(JO11août2011),quidevraientêtresupprimésbientôt!!Danscecasle président est assisté de 2 magistrats de carrière. Mais lacompétencenes’étendpasauxcoauteursoucomplices!!!
ProcédureTrèsprochedecelledutribunalcorrectionnel.Toutefoislesparentssontentendusetontl’obligationdecomparaîtretandisqueseullemineurjugéest dans la salle les autresmineurs devant rester à l’extérieur. Audiences enchambreduconseil.
d–2Lesjuridictionspénalesdesmineursdu2nddegré
a)Lachambrespécialedesmineurs
Composition Présidée par le conseiller délégué à la protection de l’enfanceassistédedeuxmagistratsdecarrière.
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Compétence IL connaît en appel des décisions prononcées par : le juge desenfants, le tribunal pour enfants ou encore le juge de proximité s’il estcompétent pour les contraventions de la 4ème classe. Cette chambre estégalement compétente pour statuer en appel sur les mesures d’assistanceéducativeordonnéesparlejuge.Publicitérestreinte.
b)Lacourd’assisesdesmineurs
CompositionLacourestcomposéede3magistratsetlejurycomporte9juréset12quandlacourd’assisesstatueenappel.
Le Ministère public est représenté par le procureur général ou l’un de sessubstitutsgénéraux.
CompétenceLimitéeauxcrimescommisparlesmineursâgésde16à18ans.Elleestégalementcompétentepour juger lesmajeurscoauteursoucomplicesdecrimescommisparlesmineurs.
ProcédurePublicitérestreintesaufsilemineurpoursuivi,etdevenumajeuraumomentduprocès,enfaitlademandeainsiqueleMinistèrepublic.
Leprésidentdoitposerobligatoirementles2questionssuivantes:
- Ya-t-illieud’appliqueràl’accuséunecondamnationpénale?- Ya-t-illieud’exclurel’accusédubénéficedel’excuseatténuante
deminorité?e) Lacourd’assises
Ressort:Ilexisteunecourd’assisespardépartement(art.232duCPP).
Compositionhabituelle : unprésident, deux assesseursmagistrats et un jurycomposéde9citoyens.Lepremierprésidentpeutprésiderluimême
Courd’assises spéciale : celle-cine comprendpasde jurésmais7magistratsprofessionnels : le président et 6 assesseurs (art. 698-6 du CPP). Elle estcompétentedanslesaffairessuivantes:
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- Crimesmilitairesavec risquededivulgationd’unsecretde ladéfensenationale(art.698-7duCPP),
- Crimesmilitaires(art.697-1duCPP),- Crimesterroristes(art.706-25duCPP),- Crimesrelatifsautraficdestupéfiants(art.706-27duCPP).
Ministèrepublic:leprocureurgénéralouunmembredesonparquet.
Lejury:Lejuryexistedepuis1791!!!
- Conditionspourêtrejuré:êtreFrançais,23ans,savoirlireetécrireenfrançais,etêtrecapable juridiquement,nepasavoirété condamné à une peine égale ou supérieure à 6 moisd’emprisonnement(art.256duCPP).Etreindépendant:nepasêtre titulaire de fonctions publiques, fonctionnaire de police,préfet….(art.257duCPP),nepasêtreparentavecl’accuséetceàpeinedenullitéduverdict.
- Désignation des 9 jurés : établissement de la liste annuellepréparatoire,puisde la listeannuelledéfinitiveetenfinde laliste de session 30 jours avant l’ouverture de la sessiond’assises:40juréstitulaireset12suppléantsquisonttirésausort.
- Leprésidenttireausortlalistedesjuréspourchaqueaffaire:leparquetpeutenrécuser4etl’accusé5.Enappel,onpasseà5et6.
Greffe:fonctionassuréeparlegreffedelacourd’appelmaisengénéralavecungreffierspécialisé.
Compétence d’attribution : la cour d’assises est compétente pour juger lescrimesquiluisontrenvoyésparlachambredel’instructionmaiségalementlescontraventionsoudélitsconnexesindivisiblesaveclescrimesjugés.
Lacompétenceterritoriale:elleestlamêmequecelledesautresjuridictionspénales:lieuducrime,lieuderésidenceoulieud’arrestationdel’accusé.
Voiede recours : lesarrêtsde la courd’assisespeuvent^tre frappésd’appeldepuisle1erjanvier2001;
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Fonctionnement : la courd’assises fonctionnepar sessions trimestrielles. Lesjurésnedoiventpasmanifester leuropinionaucoursdesdébats. Ilspeuventposer des questions aux témoins et à l’accusé avec l’autorisation et parl’intermédiaireduprésident.
LacouretlejurydélibèrentensemblehorslaprésenceduMinistèrepublic.Lesdécisionssontprisesàlamajoritéde8voixsur12etde10sur15enappelart.359duCPP).
B–2Lesjuridictionspénalesdejugementdu2nddegré
a) Lachambredesappelscorrectionnels
CompositionRèglesdedroitcommun:unprésidentetdeuxconseillers(art.510duCPP)etunMinistèrepublic.Lacourstatueàjugeuniquesurlesappelsdesjugementsrendusparlestribunauxdepolice(art.547,al.3duCPP).
Composition dans une formation citoyenne La loi du 10 août 2011 sur laparticipationdescitoyensaufonctionnementdela justicepénaleamodifié lacompositiondelacourd’appellorsqu’ellestatuesurlesappelsdesjugementsrendusparletribunalcorrectionnelstatuantenformationcitoyenne(infractionsviséesauxarticles399-2et399-3duCPP).
CompétenceLacourestcompétentepourstatuersurlesappelsdesjugementsrendusparlestribunauxdepoliceetcorrectionnelsdesonressort.
Pourlesjugementsdepoliceledroitd’appelestlimitéàcertainesdécisions:
- Contraventionde5èmeclasseoulorsquel’amendeencourueestcelle des contraventions de 5ème classe ou lorsque la peineprononcée est supérieure à l’amende prévue pour lescontraventionsde2èmeclasse.
- Appelpossiblesurunesuspensiondupermisdeconduire.
Lesjugementscorrectionnelssonttoujourssusceptiblesd’appel,dansledélaide10jours,mais:
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- Silecondamnéestleseulàfaireappel,lacournepeutaggraverlapeine,
- Silapartiecivileestlaseuleàfaireappellesdommagesintérêtsaccordésparletribunalnepeuventêtreréduits.
b) Lacourd’assisesstatuantenappel
La loidu15 juin2000,entréeenapplication, le1er janvier2001,a instituéunappel en matière criminelle qui n’existait pas et ce devant une autre courd’assises.
Lenombredejuréspasseà12:l’accusépeutenrécuser6etleparquet5.
Lacourd’assissesappeléeàstatuerestdésignéeparlachambrecriminelledelaCourdecassation.L’appelauneffetsuspensifetprovoqueleréexamencompletdudossier.
B–3Lesjuridictionsdel’applicationdespeines(Nontraité)
• Lejugedel’applicationdespeines• Letribunaldel’applicationdespeines(TAP)• La chambre de l’application des peines de la cour
d’appel
B –4 Les juridictionspénalespour leshommespolitiques (Nontraité)
-LaHauteCourdejustice
-LaCourdejusticedelaRépublique
Section3:LaCourdecassation(PowerpointetCDRom)
§1:OrigineetprésentationdelaCourdecassation
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A) OriginedelaCourdeCassationL’ancêtredelaCourdecassationestleConseilduroiquifutcrééparuneordonnancede1302.
CeConseilvadisparaîtreàlaRévolutionfrançaiseetoncrééen1791unTribunaldecassation,chargéd'assurerlasubordinationdesjuridictions.Sacompétenceconsiste à se prononcer sur toutes les demandes en cassation contre lesjugements rendus en dernier ressort, à juger les demandes de renvoi d'untribunalàunautrepourcausedesuspicionlégitime,ainsiqu'àstatuersur lesconflitsdejuridictionsetlesrèglementsdejuges.
LaCourdeCassationdanssaformeactuellevoitlejouren1804.Elleacquiertsavéritable souveraineté en 1837, avec la suppression du référé législatif et laprésidenceexclusiveetpermanentedesonpremierprésident.
Iln’existequ’uneCourdecassationpourtoutelaRépublique
B) PrésentationdelaCourdecassation
Cf:powerpointprésentationdelaCC
§2:L’organisationetlefonctionnementdelaCourdecassation
A) L'organisationadministrativedelaCourdeCassation
a) LapremièreprésidenceLepremierprésidentpour le siège, et le procureur généralpourleministèrepublic,ontchacundesattributionspropres.Ils ont en effet, l'un et l'autre auprès d’eux un secrétariatgénéralcomposédemagistrats.Lapremièreprésidencecomporte:unsecrétairegénéral,unsecrétaire général adjoint, un chargé de mission pour lesfonctions juridictionnelles, un chargé de mission relationsinternationales,unchargédemissionconférencecolloqueetdossierparticulier.
b) Le«bureau»delaCourdecassation
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Cebureauestcomposédupremierprésident,desprésidentsde chambre, du procureur général et du premier avocatgénéraletbénéficiedecertainescompétencesspécifiques:-ilfixenotammentlenombreetladuréedesaudiences,- il dresse la liste nationale des experts judiciaires etjouerontunrôledeconseilauprèsdupremierprésidentquipeutrecueillirsonavissurlesgrandesquestionstouchantàl'organisationetaufonctionnementdelacour.
c)Leparquetgénéral
Iln'existepasdedyarchieauseindelaCourdecassationalorsquec'estlecasdanstouteslesjuridictionsfrançaises.
Cela signifie que le premier président de la Cour de Cassation est le seul etvéritable chef de cour et ordonnateurdesdépensesde celle-ci. Leprocureurgénéraldisposecertesd’unsecrétairegénéraletd'unsecrétariatmaisildépendfinancièrementdesdécisionsrenduesparlepremierprésident.
d) L’autonomiebudgétaireLa Cour de cassation dispose d'une autonomie budgétairecomplète et d'un magistrat directeur des servicesadministratifsetfinanciers.
e) LegreffeLa cour de cassation dispose d'un greffe placé sous ladirection d'un directeur de greffe. Ce service comprendl'ensemble des services administratifs du siège soit 276postes.Leparquetgénéraldisposepoursapartd'unsecrétariatdeparquettotalementautonomeetquiestdotéde25postesetdirigéesparungreffierenchef.
f) LeSDER
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La Cour de Cassation dispose également d'un service dedocumentation, des études et du rapport, dirigé par unprésidentdechambre.Ce service participe à la rationalisation du traitement descontentieuxetapporteuneaideauxmagistratsdusiègeetduparquetdansleursrecherches.IlcoordonneégalementlarédactiondurapportannueldelaCourdeCassationquiestundocumentqueladoctrineetlespraticiensattendentchaqueannée.Il contribue également au développement de la politiquejurisprudentielledelaCourdeCassationparlapublicationetladiffusionnotammentparvoieélectronique,desarrêtsdelaCourdeCassationauprèsdesjuridictions.Le SDER a également créé une base de données appeléeJURICA,quiréunitlajurisprudencedescoursd'appel.
g) LabibliothèqueLaCourdeCassationestégalementdotéed'unebibliothèque,placésouslaresponsabilitéd'unconservateur,quicomporteplusde15000volumes.On trouve dans cette bibliothèque des ouvrages parmi lesplus anciens aumonde, enmatière juridique, ainsi que lesdéveloppements les plus récents de la numérisation. Ellereçoit également toutes les publications juridiques sousformedématérialiséeoupapier.
B) L'organisationjuridictionnelledelaCourdecassationa) LeschambresdelaCourdecassationLaCourdeCassationestcomposéedechambresentrelesquellesonrépartitlespourvoisencassationquidoiventêtreexaminésetjugés.À l'origine, laCourdeCassationn'étaitcomposéequedetroischambres:lachambrecivile,lachambrecriminelleetlachambredesrequêtes.
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Lachambredes requêtesavaitpourmissiondeprocéderàunexamenpréalabledesrecourscivils,afinderejeterceuxquineparaissaientpassusceptiblesdejustifierunexamenapprofondi.Elleaétésuppriméeen1947.Denosjours,ondisposed'uneprocédureditedenonadmission,viséeàl'article1014ducodedeprocédurecivile.D'autres réformes ont permis d'accroître la composition de laCourdeCassation,dèslorsqu'ontétécréées:-en1938unechambresociale,-en1947unechambrecommerciale,- en 1952 une deuxième chambres civile et en 1967 unetroisièmechambrecivile.LaCourdeCassationcomportedoncaujourd'hui6chambres.Lesmagistrats de la cour, siège et parquet confondus étaient aunombrede275au15septembre2010.b) LesautresformationsdelaCourdecassation
LaCourdeCassationcomporteégalementdesformationsdecaractèrenonpermanent,comprenantsoitdesmembresdechacune des chambres (Assemblée plénière), soit desmembres d'aumoins trois chambres (Chambremixte). Cesformationssontprésidéesparlepremierprésidentouleplusanciendesprésidentsdechambredelacour.Cesformationsseréunissentpourtrancherdesquestionsdedroitparticulièrement importantes, àproposdesquelles lesdifférenteschambresdelaCourdeCassationneparviennentpasàsemettred'accord.D'autrepart,uncertainnombredecommissionsàcaractèrejuridictionnel sont étroitement rattachées à la cour, en cesens qu'elle leur fournit les magistrats, l'infrastructure
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administrative et les locaux nécessaires à leurfonctionnement.Onciteraàtitred'exemple:-laCommissionderévisiondescondamnationspénales,- la Commission de réexamen d'une décision pénaleconsécutiveauprononcéd'unarrêtdelaCEDHouencorelaJuridictionnationaledelalibérationconditionnelle.IlexisteparailleursauprèsdelaCourdeCassationunbureaud'aidejuridictionnelle,quiapourmissiondeseprononcersurles demandes de prise en charge des frais d'avocatsprésentéesparlesdemandeursoudéfendeursàl'occasiondupourvoincassation.
c) LacompositiondelaCourdecassationSiège : PP, présidents de chambre, conseillers, conseillersréférendaires,auditeursParquet:procureurgénéral,1ersavocatsgénéraux,avocatsgénéraux,avocatsgénérauxréférendaires
§3:LerôledelaCourdecassation
A) LerôlejuridictionneldelaCourdeCassationLaCourdeCassationn'estpasuntroisièmedegrédejuridiction,danslamesureoùilluietinterditd'examinerlescirconstancesdefaitsurlesquelslesjugesdufondsesontprononcés.LaCourdeCassationnejugequeledroit.Elle va donc vérifier si les premiers juges ont correctementappliquélesrèglesdedroitquecelles-ciconcernentlaformeduprocès,c'est-à-direlaprocédure,oulefonddudroit.On ne peut former un pourvoi en cassation que contre unjugementrenduendernierressort,cequisignifiequelemontantdelademandeétaitinférieurà4000€,oucontreunarrêtrenduparunecourd'appel.Lacourdecassation jourenrôleextrêmement importantequiconsiste à unifier la jurisprudence française sur une même
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questionetdonnerainsi à la sécurité juridique laplacequi luirevient.LaCourdeCassationadoncunedoublefonctiondanslamesureoùelletranchedesquestionsdedroitetoùelleaégalementunefonctionrégulatricedudroit.
B) LerôleconsultatifdelaCourdecassation
LesarticlesL.441-1àL.441-tr3ducodedel'organisationjudiciaireet1031-1à1031-7ducodedeprocédurecivilepermettentdesaisirlaCourdeCassationpouravis.
Cetteprocédurepermetauxjuridictionsdel'ordrejudiciairedupremierouduseconddegrédesolliciterl'avisdelaCourdeCassationlorsqu'ellessontsaisiesd'une demande « soulevant une question de droit nouvelle, présentant desdifficultéssérieusesetseposantdansdenombreuxlitiges».
Ils'agitparconséquentderépondreauxinterrogationsdesjugesdufondfaceàune question nouvelle qui risque de se renouveler et qui peut avoir desconséquencesimportantes.
Àtitred'exempleonpourrarappelerquelaCourdeCassationarendutroisavisle21janvier2013,(Cass.,avis,21janv.2013(3avis),Gaz.Pal.17-19févr.2013,n° 48à50, p. 10à12,obs.B. ravier etR.Guichard) àproposde lanouvelleprocédured'appel,dèslorsquelesjugesdescoursd'appelsontconfrontésàdenombreusesdifficultésàproposdesquellesnetrouventpasderéponsecertainedans les articles du code de procédure civile qui réglementent la procédured’appel.
Mais l’avisde laCourdeCassation«ne liepas la juridictionquia formulé lademande».D'autrepartladoctrineconsidèrequecesavisn'ontaucuneautoritéàl'égarddesautresjuridictionsquiseraientsaisiesdesmêmesquestions,cequiestparfaitementcohérentaveclaprohibitiondesarrêtsderèglementposéparl'article5duCodecivil.
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L'utilitédecesavisestcertaine,danslamesureoùellepermetaujugedufondd'imaginercequevaêtrelajurisprudencedelaCourdeCassationsaisied'unequestionàtraversunpourvoiquiadéjàfaitl'objetd'unavis.
ChapitreII–Lesjuridictionsdel’ordreadministratif
Section1:Lacartedesjuridictionsadministrativesfrançaisesdedroit
commun
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Depuis la loi du 31 décembre 1987, il existe trois types de juridictionsadministrativesdedroitcommun:
- Lestribunauxadministratifs(31+13)- Lescoursadministrativesd’appel(8)- LeConseild’Etat
Les magistrats des cours administratives d’appel et ceux des tribunauxadministratifs forment un corps commun, dont le Conseil supérieur destribunauxadministratifsetdescoursadministrativesd’appel,crééparlamêmeloi,assurel’indépendance.
§1:Lestribunauxadministratifs
A) Organisationa) Leprésidentdutribunal
Le président du tribunal administratif assure une doublefonction:administrativeetjuridictionnelle.En effet c'est lui qui dirige les services de la juridiction etl'administre, en affectant les membres du tribunal auxfonctions ou aux formations dans lesquelles ils doiventsiéger.Il a égalementdes attributions contentieusesdès lors qu'ilprésidel'audiencederéféréetdeconstatd'urgence,ilrègleégalement des questions de compétence pouvant surgirentre différentes juridictions administratives à l'occasiond'unlitigeetilexerceparfois,enqualitédejugeunique.Maisilpeuttoutefoisdésignerunautremagistratpoursiégeràsaplace.
b) LesmagistratsdutribunaladministratifLes magistrats du tribunal administratif sont appelésconseillers,cesontceuxquirendentlesdécisions.
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À côté des conseillers il existe dans chaque tribunaladministratif en fonction de ses besoins, un ou plusieursconseillersquisontchargéspardécretd'exercerlesfonctionsde rapporteur public : ils ont pour mission d'exposer «publiquement,en toute indépendance, leuropinionsur lesquestions que présentent à juger les requêtes et sur lessolutionsqu'ellesappellent»(articleL.7,ducodedejusticeadministrative). Le rapporteur public est membre à partentièredelajuridictionetilesttotalementindépendantdupouvoir exécutif. Il éclaire la juridiction sur les questionsjuridiques qu'il développe au travers de ses conclusions.Désormais,etcedepuisunarrêtde lacoureuropéenne, ledécretnuméro2009-14du7janvier2009obligeletribunalà«mentionner lesmodalités selon lesquelles les parties ouleursmandatairespeuventprendreconnaissancedusensdesconclusionsdurapporteurpublic»(articleR.711-2,ducodedejusticeadministrative)surl'affairequilesconcerne(articleR.711-3,ducodedejusticeadministrative).
c) LegreffeChaquequetribunaladministratifestdotéd'ungreffedirigépar un greffier en chef choisi parmi les fonctionnaires ducorps des personnels de préfecture par le président dutribunal.Ilssontplacéssousl'autoritéexclusiveduprésidentdutribunalquidisposeàleurégarddupouvoirdenotation,cequin'estpaslecasdanslesjuridictionsdel'ordrejudiciaireetquinevapassansposerdenombreuxproblèmes.
d) LeschambresdutribunalDepuis le décret du 21 août 2008, tous les tribunauxadministratifscomprennentaumoinsdeuxchambres,cequipermetd'éviterdetransgresser leprincipede l'impartialitédu tribunal. Il est des tribunaux administratifs quicomprennent plus de deux chambres. Les affaires les pluscomplexespeuventêtresoumisesàlaformationplénièredu
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tribunal. Le tribunal administratif de Paris, comporte 17chambresregroupéesensectionslesquellespeuventrendredesjugementsensectionsréunies.
e) Letribunalpeutégalement fonctionnerà jugeuniquedansune série d'affaires spécialement énumérées à l'article R.222-13ducodedelajusticeadministrative.
B) CompétencedutribunaladministratifLa compétence des tribunaux administratifs est d'ordrepublic,celasignifiequesilesrequérantssetrompentdejugeendirigeant leurrequête, letribunaldoitsoulever lemoyend'officeàtoutmomentdelaprocédure.a) Compétenced’attribution
Les tribunaux administratifs «sont, en premier ressort,jugesdedroitcommunducontentieuxadministratif,sousréservedescompétencesquel'objetdulitigeoul'intérêtd'une bonne administration de la justice conduisent àattribuerauConseild'État»(articleL.211-1etL.311-1ducode de la justice administrative). Les tribunauxadministratifs ont également des attributionsadministratives,danslamesureoùilsdonnentleuravissurcertainesquestions(articleL.212-1etR.212-1ducodedejusticeadministrative).
b) CompétenceterritorialeLe tribunal territorialement compétent est celui dans leressortduquelalégalementsonsiègel’autoritéqui,soitenvertudesonpouvoirpropre,soitpardélégation,aprisladécisionattaquéeouasignélecontratlitigieux(articleR.312-1 du code de justice administrative). Cettecompétences'étendauxdemandesaccessoiresincidentes
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etreconventionnelles.Lacompétenceterritorialenepeutfairel'objetdedérogationssaufexception,enmatièredemarchés,contratsouconcessions(articleR.312-2ducodedejusticeadministrative).Maisilexistedenombreusesexceptionsauprincipe.
§2:Lescoursadministrativesd’appel
A) L'originedelacréationdescoursadministrativesd'appelLescoursadministrativesontété instituéespar la loinuméro87-1127 du 31 décembre 1987 à fin de décharger le conseild'Étatdelamajeurepartiedesonrôledejuridictiond'appel.
B) OrganisationdescoursadministrativesIl existehuit coursadministrativesd'appel :Bordeaux,Douai,Lyon,Marseille,Nancy,Nantes,Paris,Versailles.Leprésidentdela cour administrative est toujours un conseiller d'État enserviceordinaire.Outresa fonctiondeprésidentde la juridiction, ildétientdescompétencesjuridictionnellespropres,notammentenmatièrederéféréetdeprocédured'urgence(R.525-1ets.Ducodedejusticeadministrative)ainsiquepourprendreparordonnancedes décisions n'appelant pas, en raison de leur simplicité, latenued'uneaudience.La cour administrative et organiser en chambre qui sontcomposéesdetroisoucinqmagistrats.Depuisledécretdu22février2010,laformationdechambresréuniesetpossibles,enfonctiond'unedécisionenduelduprésidentdelacour.Ilpeutenfinêtrerecouruàlaformationplénière.
C) Compétencedescoursadministrativesd'appel
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Les compétences des cours administratives ont étéprogressivement étendues. Aujourd'hui elles statuent sur lesrecours en appel dirigés contre tous les jugements destribunaux administratifs à l'exception des recours à enappréciation de légalité, ainsi que pour le contentieux desélectionsmunicipalesetcantonales.Leurcompétenceterritorialeestd'ordrepublic(articleR.322-2ducodedejusticeadministrative).
§3:LeConseild’Etat
A- LerôleconsultatifduConseild’Etata. Rôleobligatoire
-Art39Constitution:projetsdelois
-Art38Constitution:projetsd’ordonnance
b. Rôlefacultatif
- Art 39 Constitution: proposition parlementaire par lesprésidentsd’assemblées
-Questioncomplémentairesurdespointsdedroitprécis
B- LerôlejuridictionnelduConseild’Etata. Jugedecassationpourconnaîtredes:
-ArrêtsdesCAA
- Décisions des juridictions administratives spécialisées(ex:CSM)
-JugementsdesTAdanscertainesmatières
-Celareprésente70%desonactivité
b. Juged’appel
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- Jugements des TA enmatière d’électionsmunicipalesetcantonalesetenappréciationdelégalité(Entre1et6%desonactivité)
c. Jugedepremieretdernierressort
- Requêtes contre les décrets, actes réglementaires desministres,décisionsprisespardesorganismescollégiauxàcompétencenationale(ex:CSA)
- Contentieux des élections régionales et européennes(25%desonactivité)
ChapitreIII-Lesjuridictionsnationalesquin’entrentpasdansunordre
Section1–LeTribunaldesconflits
Le Tribunal des conflits est une juridiction paritaire qui veille au respect duprincipedeséparationdesautoritésadministrativesetjudiciaires.
Ilapourmissionderésoudrelesconflitsdecompétenceentrelesjuridictionsdel'ordrejudiciaireetlesjuridictionsdel'ordreadministratif.
Le Tribunal des conflits a été institué par la Constitution de 1848. Sonorganisationétaitrégléeparlaloidu4février1850.SuppriméauSecondempire,ilrenaîtraaveclaloidu24mai1872portantréorganisationduConseild'Etat.
§1Compétence
Entantquejuridictionparticulière,leTribunaldesconflitsaunecompétenced'attributionstricte.Quatretypesdeconflitsrelèventdesacompétence:
§2Conflits
Conflitpositif
Lorsquel'Administration,enlapersonnedupréfetd'undépartementoudupréfetdepolicedeParis,contestelacompétenced'untribunaldel'ordre
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judiciairepourjugerd'uneaffairedontcelui-ciaétésaisi(article6del'ordonnancedes1er-11juin1828).
Conflitnégatif
Lorsqu'unejuridictionadministrativeetunejuridictionjudiciairesesonttoutesdeuxdéclaréessuccessivementincompétentespourjugerd'unmêmelitige-sansquelasecondeaitmisenœuvrelaprocédurederenvoienpréventionduconflitnégatif-lespartiespeuventsaisirleTribunaldesconflitspourqu'ildésignel'ordredejuridictioncompétentpourenconnaître(article17dudécretdu26octobre1849).
Conflitdedécisions
Lorsquedesjuridictionsappartenantàchacundesdeuxordresont,sansdéclinerleurcompétence,rendudansunmêmelitigedesdécisionscontrairesquiconduisentàundénidejustice(article1erdelaloidu20avril1932).
Conflitsurrenvoi
• conflitsurrenvoienpréventiond'unconflitnégatif
lorsqu'untribunal,administratifoujudiciaire,ajugé,parunedécisionquin'estplussusceptiblederecours,qu'iln'étaitpascompétent,touttribunaldel'autreordredejuridictionsaisidumêmelitige,quiestimequecelui-cirelèvedupremierordresaisi,doitsurseoiràstatueretrenvoyerauTribunaldesconflitslesoindedécidersurlaquestiondecompétence(article34dudécretdu26octobre1849).
• Conflitsurrenvoid'unejuridictionstatuantsouverainement
lorsqueleConseild'ÉtatoulaCourdecassationsontsaisisd'unlitige«quiprésente,àjuger,soitsurl'actionintroduite,soitsuruneexception,unequestiondecompétencesoulevantunedifficultésérieuseetmettantenjeulaséparationdesautoritésadministrativesetjudiciaires.»(article35dudécretdu26octobre1849).
§3Composition
LeTribunaldesconflitsestunejuridictionparitaire
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• Unprésident,dedroit,enlapersonneduministredelaJustice,GardedesSceaux
• QuatremembresduConseild'Etato Troisconseillersd'Etatenserviceordinaireélusparlesconseillers
enserviceordinaire.o Unmembreéluparlestroisconseillersd'Etatetlestrois
conseillersàlaCourdecassationo Unsuppléant
• QuatremembresdelaCourdecassationo TroisconseillersàlaCourdecassationnommésparleurspairso Unmembreéluparlestroisconseillersd'Etatetlestrois
conseillersàlaCourdecassationo Unsuppléant
• Unministèrepubliccomposédedeuxmaîtresdesrequêtesetdedeuxavocatsgénéraux,tousappelés«commissairesdugouvernement».
Leshuitjugessontnomméspourtroisansrenouvelables
SileGardedesSceauxestprésidentduTribunaldesconflits,ilesttrèsrarequ'ilprésideeffectivementlesséances.Danslapratique,c'estlevice-présidentquiassurelaprésidence.LeministredelaJusticen'assuresesfonctionsauseindutribunalqu'encasdepartageégaldesvoix.
LeTribunaldesconflitssiègeauConseild'Etat.
§4Démarchesetprocédures
QuipeutsaisirleTribunaldesconflits?
• L'autoritéadministrative:lepréfetdedépartementoulepréfetdepolicedeParisencasdeconflitpositif.
• Lajuridictionstatuantensecond,aprèslajuridictiondel'autreordreinitialementsaisiequiadéclinésacompétence,dansunlitigeayantlemêmeobjet,enpréventiond'unconflitnégatif.
• Lesparties,parunerequêtesignéeparunavocatauConseild'EtatetàlaCourdecassation,lorsquelajuridictionsaisieensecondaprèsunejuridictiondel'autreordrequis'estdéclaréeincompétente,s'estelle-
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mêmedéclaréeincompétente,sanssaisirleTribunaldesconflitsenpréventionduconflit.
• LeConseild'EtatoulaCourdecassationlorsquelelitigedontilouelleestsaisi(e)présenteàjugerunequestiondecompétencesoulevantunedifficultésérieuse.
• Lespartiesencasdecontrariétédedécisionsaufondconduisantàundénidejustice.L'assistanced'unavocatauConseild'ÉtatetàlaCourdecassationestalorsobligatoirepourprésenterlarequête(voirlesitedel'OrdredesavocatsauConseil).
Quelssontdélaisd'action?
Conflitpositif
Aprèsavoirinvitélajuridictionsaisieàsedessaisirdudossier,enluiprésentantundéclinatoiredecompétence,etencasderejetparcettejuridictiondesondéclinatoire,lepréfetdudépartementoulepréfetdepolicedeParisdisposed'undélaidequinzejours,àcompterdelaréceptiondeladécisionderejetdudéclinatoire,pouréleverleconflitettransmettreaugreffesonarrêtédeconflitquiobligelajuridictionjudiciaireàsurseoiràstatuersurlefonddulitigeenattendantladécisionduTribunaldesconflitssurlaquestiondecompétence.
LeTribunaldesconflitsaundélaidetroismoispourrendresadécision.
AdéfautdedécisionduTribunaldesconflitsdanslemoisquisuitl'expirationdudélaidetroismois,letribunalinitialementsaisipeutprocéderaujugementdel'affaire.
RenvoiparleConseild'EtatoulaCourdecassationouconflitnégatifavecrenvoiparlajuridictionsaisieensecond
UneexpéditiondeladécisionsaisissantleTribunaldesconflitsestadresséeparlegreffeausecrétariatduTribunal,aveclespiècesdelaprocédure,dansleshuitjoursdesonprononcé.L'affaireestinstruiteparlesecrétariatduTribunaldesconflitsquiinvitelesparties,siellesnel'ontpasfaitspontanément,à
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constituerunavocatauConseild'EtatetàlaCourdecassationdontleministèreestobligatoire,etàproduireleursobservationsdanslesdélaisqu'ilfixe.
Saisineparlespartiesencasdeconflitnégatifsansrenvoiparladernièrejuridictionsaisie
Larequêtepeutêtredéposéesansconditiondedélai.
Conflitdedécisions
Lerecoursdevantletribunaldesconflitsdoitêtreintroduitdanslesdeuxmoisàcompterdujouroùladernièreendatedesdécisionsconcernéesn'estplussusceptiblederecoursdevantlesjuridictionssoitdel'ordreadministratifsoitdel'ordrejudiciaire,selonlecas.
§5GrandsarrêtsduTribunaldesconflits:
8février1873Blanco:LeTribunaldesconflitsconsacre,parcetarrêt,laresponsabilitédel'Etatàraisondesdommagescauséspardesservicespublicsetdonclacompétencedelajuridictionadministrativepourenconnaître.
8avril1935ActionFrançaise:LeTribunaldesconflitsdéfinitcommeunevoiedefait,parconséquentcommerelevantdelacompétencedujugejudiciaire,toutemesuredepolicedisproportionnée.
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5juillet1951AvranchesetDesmarets:LeTribunaldesconflitsreconnaîtlacompétencedujugejudiciairepourinterpréteretapprécierlalégalitédesactesadministratifs.
12mai1997SociétéBaumetCo:LeTribunaldesconflitsrappellequelestribunauxjudiciairesnepeuventfaireobstacleàl'exécutiondedécisionsprisesparl'administration,àl'exceptiondescasdevoiedefait.
19mars2007:LeTribunaldesconflitsjugequelajuridictionjudiciaireestcompétentepourapprécierlavaliditéducontrat«nouvellesembauches»ditCNEetlacompatibilitédecedernieraveclesconventionsinternationales.
Section–2LeConseilconstitutionnel
§1:PrésentationduConseilconstitutionnelProposliminairesCettequestionn’estpasnouvelle,puisqueparlepassé,notammenten1990,onavaittentédel’inscriredansnotredroitpositif.Elletrouvesaplaceégalementdansuneconstitutionnalisationdenotredroitdeplusenplusprégnante,quis’inscritelle-mêmedansunejusticeconstitutionnelleeuropéenne.Le droit constitutionnel saisit maintenant des droits qui lui étaient autrefoisparfaitementétrangers, en raisonde ladichotomieabsoluequi existait entredroitprivéetdroitpublic,etquin’apluscoursaujourd’hui.Eneffet,onavuleConseilconstitutionnelsesaisiràtraverssajurisprudence:
- dudroitpublic;
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- dudroitpénal:leprincipedelalégalitédesdélitsetdespeinesimposeaulégislateur de définir les infractions en termes suffisamment clairs etprécispourexclurel’arbitraire3;
- dudroitprivé;- du droit du travail : droit pour chacun d’obtenir un emploi4, droit à la
formationprofessionnelle5,libertésyndicale6,droitdegrève7;- dudroitsocial:leConseilafaitdela«miseenœuvred’unepolitiquede
solidarité nationale en faveur des travailleurs retraités une exigenceconstitutionnelle », mais il laisse le législateur libre « de choisir lesmodalitésconcrètesquiluiparaissentappropriées»8.LeConseilaremplila catégorie abstraite des « principes fondamentaux de la sécuritésociale»relevantdelacompétenceduParlement,enyplaçantlacréationd’un régime de prestations9, la détermination des catégories debénéficiairesdeprestations1011;
- dudroitcommercial :danssadécisiondes25-26 juin1986relativeauxprivatisations, le Conseil fixe les principes enmatière d’évaluation desvaleursmobilières12 et leur donne ainsi un fondement constitutionnel,doncuneautoritésupérieure.
Les avocats peuvent donc viser les principes constitutionnels dans leursécritures.Orlapratiquerévèlequ’ilslefontrarement.Jeledisaisilyauninstant,laquestionpréjudicielleadéjàfaitl’objetdedébatspassionnésen1990.§2Laquestionprioritairedeconstitutionnalité:unenouvellecompétencepourlesjugesetlesavocatsProposliminaires
3 C.C. 80-127 D.C., 19-20 janv. 1981, R. p. 15. 4 C.C. 83-156 D.C., 28 mai 1983, R. p. 41. 5 C.C. 86-207 D.C., 25-26 juin 1986, R. p. 61. 6 C.C. 83-162 D.C., 19-20 juil 1983, R. p. 49. 7 C.C. 79-105 D.C., 25 juil. 1979, R. p. 33. 8 C.C. 2003-483 D.C., 14 août 2003, R. p. 430. 9 C.C. 61-11 L, 20 janv. 1961, R. p. 33. 10 C.C. 60-4 L, 7 Havre 1960, R. p. 31. 11 Sur la politique jurisprudentielle du Conseil en matière de droit social, V. D. Rousseau, Droit du contentieux constitutionnel, Montchrestien, 2008, 8ème éd., p. 477-478. 12 C.C. 96-2007, D.C. 25-26 juin, R. p.61 ; V. Yves Guillon, Revue des sociétés, 1986, p. 606 et Revue des sociétés, 1988, p. 234.
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Cettequestionn’estpasnouvelle,puisqueparlepassé,notammenten1990,onavaittentédel’inscriredansnotredroitpositif.Elletrouvesaplaceégalementdansuneconstitutionnalisationdenotredroitdeplusenplusprégnante,quis’inscritelle-mêmedansunejusticeconstitutionnelleeuropéenne.Le droit constitutionnel saisit maintenant des droits qui lui étaient autrefoisparfaitementétrangers, en raisonde ladichotomieabsoluequi existait entredroitprivéetdroitpublic,etquin’apluscoursaujourd’hui.Eneffet,onavuleConseilconstitutionnelsesaisiràtraverssajurisprudence:
- dudroitpublic;- dudroitpénal:leprincipedelalégalitédesdélitsetdespeinesimposeau
législateur de définir les infractions en termes suffisamment clairs etprécispourexclurel’arbitraire13;
- dudroitprivé;- dudroitdu travail : droitpour chacund’obtenirunemploi14, droit à la
formationprofessionnelle15,libertésyndicale16,droitdegrève17;- dudroitsocial:leConseilafaitdela«miseenœuvred’unepolitiquede
solidarité nationale en faveur des travailleurs retraités une exigenceconstitutionnelle », mais il laisse le législateur libre « de choisir lesmodalitésconcrètesquiluiparaissentappropriées»18.LeConseilaremplila catégorie abstraite des « principes fondamentaux de la sécuritésociale»relevantdelacompétenceduParlement,enyplaçantlacréationd’un régime de prestations19, la détermination des catégories debénéficiairesdeprestations2021;
- dudroitcommercial :danssadécisiondes25-26 juin1986relativeauxprivatisations, le Conseil fixe les principes enmatière d’évaluation desvaleursmobilières22 et leur donne ainsi un fondement constitutionnel,doncuneautoritésupérieure.
13 C.C. 80-127 D.C., 19-20 janv. 1981, R. p. 15. 14 C.C. 83-156 D.C., 28 mai 1983, R. p. 41. 15 C.C. 86-207 D.C., 25-26 juin 1986, R. p. 61. 16 C.C. 83-162 D.C., 19-20 juil 1983, R. p. 49. 17 C.C. 79-105 D.C., 25 juil. 1979, R. p. 33. 18 C.C. 2003-483 D.C., 14 août 2003, R. p. 430. 19 C.C. 61-11 L, 20 janv. 1961, R. p. 33. 20 C.C. 60-4 L, 7 Havre 1960, R. p. 31. 21 Sur la politique jurisprudentielle du Conseil en matière de droit social, V. D. Rousseau, Droit du contentieux constitutionnel, Montchrestien, 2008, 8ème éd., p. 477-478. 22 C.C. 96-2007, D.C. 25-26 juin, R. p.61 ; V. Yves Guillon, Revue des sociétés, 1986, p. 606 et Revue des sociétés, 1988, p. 234.
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Les avocats peuvent donc viser les principes constitutionnels dans leursécritures.Orlapratiquerévèlequ’ilslefontrarement.Jeledisaisilyauninstant,laquestionpréjudicielleadéjàfaitl’objetdedébatspassionnésen1990.A)Leprojetderévisionconstitutionnellede1990a)LavolontédeF.MitterrandSadéclarationsurTF1etAntenne2,le14juillet198923,exprimetrèsclairementson souhait que le citoyen puisse contester la constitutionnalité des lois. Ilconsidère, comme une partie de la doctrine, que le contrôle a priori estimparfait,carilconduitàuneappréciationabstraitedelaloi.Or,l’applicationdelaloietsamiseenœuvre,révèlentsesimperfectionsdemanièreefficace.Deplus,lecontrôleapriorin’appartientqu’àlaclassepolitique:auprésidentdelaRépublique,aupremierministre,auxprésidentsdesdeuxAssembléesetà60députésousénateurs.b)LecontenuduprojetderéformeCeprojets’articulaitautourdedeuxprincipes:lasaisineindirecteetledoublefiltrage.b-1)LasaisineindirecteElle n’était possible que pour une personne partie à une instance procèsjudiciaireouadministrative.Il n’était pas question de permettre à chaque citoyen de contester laconstitutionnalitédesloisdevantleConseil,àl’inversedusystèmeespagnolquicomporteunrecoursindividuel,horsprocédure,ditrecursodeàmparo.b-2)Ledoublefiltrage1°)lefiltrageopéréparlajuridictiondufond23 F. Mitterrand déclare : « Je suis partisan d’une révision constitutionnelle qui permettrait à tout Français de saisir le Conseil constitutionnel s’il estime ses droits fondamentaux méconnus », cité par D. Rousseau, Droit du contentieux constitutionnel, Montchrestien, 8ème éd., p. 74, note 33.
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La juridiction saisie, devant laquelle la question préjudicielle était soulevée,devaitvérifierque:-ladispositioncontestéecommandaitl’issuedulitige,-quecettedispositionn’avaitpasdéjàétédéclaréeconformeparunedécisionantérieureduConseil,-quelaquestionneparaissaitpasmanifestementinjustifiée.2°)LefiltrageopéréparleConseild’EtatoulaCourdecassationSiles3conditionsétaientremplies,lajuridictiondevaittransmettrelaquestionauCEouàlaCCquidisposaientd’undélaide3moispourapprécierlecaractèresérieuxdelaquestion,et latransmettreauConseilconstitutionnel,quidevaitlui-mêmestatuerdansles3mois.c)L’absencederecoursindividuelLes exemples fournis par l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie, dissuadèrent lespolitiques de permettre l’exercice d’un recours individuel, contre l’avis d’unepartiedeladoctrinedel’époque24.B)Leprojetissudelarévisionconstitutionnelledu23juillet2008Selonlenouvelarticle61-1delaConstitution,résultantdel’article46-1delaloiconstitutionnelle 2008-724 du 23 juillet 2008 : «lorsque à l’occasion d’uneinstanceencoursdevantunejuridiction,ilestsoutenuqu’unedispositionporteatteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le ConseilconstitutionnelpeutêtresaisidecettequestionsurrenvoiduConseild’EtatoudelaCourdecassationquiseprononcedansundélaidéterminé».L’article61-1delaConstitutionfournitpeud’informationsauxjuges.Maislasituations’estéclairciedepuis:
24 D. Rousseau, Droit du contentieux constitutionnel, Montchrestien, 2° éd., p. 68.
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- ladécisionduConseildu3décembre200925, relativeà la loiorganiquerelativeàl’applicationdel’article61-1delaConstitution,laloiorganiquedu10décembre200926,
- ladécisionduConseildu4février201027,portantrèglementintérieursurlaprocéduresuiviedevant leConseil constitutionnelpour lesquestionsprioritairesdeconstitutionnalité,
- les deux décrets du 16 février 201028, portant respectivement surl’applicationdelaloiorganiquedu10décembre2009etsurlacontinuitéde l’aide juridictionnelle en cas d’examen de la question prioritaire deconstitutionnalité,parleConseild’Etat,laCourdecassationetleConseilconstitutionnel.
- et enfin, la circulaire, du 24 février 201029, portant présentation de laquestionprioritairedeconstitutionnalité.
Il nous appartient donc en premier lieu de tenter de cerner le champd’applicationdelaquestionpréjudicielle(a)avantd’envisagersamiseenœuvre,quiauradesconséquencessurl’organisationjuridictionnelleetsurl’articulationdesnormes(b).a)Lechampd’applicationdel’article61-1delaConstitution a-1)L’évolutionterminologiqueInitialement appelée question préjudicielle de constitutionnalité, sonappellationachangésouslapressionduParlement,enparticulierduSénat,quil’aqualifiéedequestionprioritairedeconstitutionnalité.Celasignifie,quel’onveutabsolumentquesontraitementprimeparrapportàceluide laquestionpréjudiciellecommunautaire.Letexteestonnepeutplusclair:«Entoutétat
25 D.C. 2009-595, 26 L. organique n° 2009-1523, du 10 déc. 2009, relative à l'application de l'article 61-1 de la Constitution. 27 D.C. 4 févr. 2010, JORF 18 févr. 2010, p.2986, texte n° 74. 28 D. n° 2010-148 du 16 févr. 2010, portant application de la loi organique 2009-1523 du 10 décembre 2009 relative à l’application de l’article 61-1 de la Constitution, JORF n° 0041 du 18 février 2010 p. 2969, texte n°7 ; D. n° 2010-149 du 16 févr. 2010, relatif à la continuité de l’aide juridictionnelle en cas d’examen de la question prioritaire de constitutionnalité par le Conseil d’Etat, la Cour de cassation et le Conseil constitutionnel, JORF n° 0041 du 18 février 2010, p. 2973, texte n°8. 29 Circulaire : CIV/04/10, du 24 février 2010, portant sur la Loi organique n°2009-1523 du 10 décembre 2009, relative à l’application de l’article 61-1 de la Constitution, et sur le décret n° 2010-148 du 16 février 2010, portant application de la Loi organique n°2009-1523 du 10 décembre 2009, relative à l’application de l’article 61-1 de la Constitution.
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de cause, la juridiction doit, lorsqu’elle est saisie d’un moyen contestant laconformitéd’unedispositionlégislatived’unepartaudroitsetlibertésgarantisparlaConstitution,etd’autrepartauxengagementsinternationauxdelaFrance,se prononcer par priorité sur la transmission de la question deconstitutionnalitéauConseild’EtatouàlaCourdecassation»30.Nous verronsplus loin,que cettedispositionest apparemment contraireà lajurisprudence communautaire et en particulier au traitement de la questionpréjudiciellecommunautaire.a-2)Quellesdispositionslégislatives?Laloiseracontrôléeauregarddel’ensembledublocdeconstitutionnalité,dontlacompositionestrelativementlarge.En effet, le bloc de constitutionnalité est composé non seulement de laConstitutionmaisaussi:
- delaDéclarationde1789,- desprincipesfondamentauxreconnusparlesLoisdelaRépublique,- desprincipesénumérésparlePréambulede1946(lepréambulede1958
yrenvoie),- desprincipesayantvaleurconstitutionnelle.
Ensontexclus:
- lesloisorganiques,- lesrèglementsintérieursdesAssemblées,- lesloisréférendaires,- lesloisautorisantlaratificationd’untraité.
L’article61-1delaConstitutionprécisequelaquestionporterasur«l’atteinteauxdroitsetlibertésquelaConstitutiongarantit».LaConstitutionet son interprétation jurisprudentielle font corps. Il fautdoncconnaîtrelajurisprudenceduConseil.
30 L. organique n° 2009-1523, du 10 déc. 2009, relative à l'application de l'article 61-1 de la Constitution, art. 23-2-3°.
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a-3)Quellesjuridictions? Letermedejuridictionestextrêmementlarge,maisilparaîtdifficiled’exclureduchamp d’application du texte certaines juridictions ou certains types deprocédure.La loi organique se réfère aussi très largement aux juridictions, puisque sonarticle23-1vise:«lesjuridictionsrelevantduConseild’EtatoudelaCourdecassation».Ledécretn°2010-148du16février2010,portantapplicationdelaloiorganiquevientpréciserquellessoàntlesjuridictionsconcernées.Enmatièreadministrative: lesprésidentsdetribunaladministratifetdecouradministratived’appel, levice-présidentdutribunaladministratifdeParis, lesprésidents de formation de jugement des tribunaux et des cours ou lesmagistrats désignés à cet effet par le chef de juridiction peuvent, parordonnance, statuer sur la transmission d’une question prioritaire deconstitutionnalité31.Enmatièrecivile:laquestionprioritaireesttransmiseparlejugequiconnaîtdel’instanceaucoursde laquellecettequestionestsoulevée,àdeuxexceptionsprès:
- premièreexception:lemagistratchargédelamiseenétat,ainsiquelemagistratde lacourd’appelchargéd’instruire l’affaire, transmettent laquestionprioritairequiestsoulevéedevanteux32,
- secondeexception:leprésidentdelaformationdejugementdutribunal
paritairedesbauxruraux,dutribunaldesaffairesdesécuritésociale,dutribunal du contentieux de l’incapacité et de la Cour nationale del’incapacité et de la tarificationde l’assurancedes accidents du travail,statuentsurlatransmissiondelaquestion33.
En matière pénale : la question prioritaire est transmise par les juridictionsd’instruction, de jugement, d’application des peines et de la rétention desûreté34,ellepeutaussiêtredéposéeaugreffedujuged’instruction,dujugedes31 CJA, art. R. 771-7, 771-8. 32 CPC, art. 126-3. 33 CPC, art. 126 al. 3. 34 CPP, art. R. 49-21.
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libertésetdeladétentionoudujugedesenfants,LatransmissiondelaquestionpréjudicielleestalorsfaiteauConseild’Etat,enmatière administrative, et à la Cour de cassation, en matière civile, pénale,commercialeousociale.Laquestionprioritairepeutaussiêtresoulevée,pourlapremièrefois,devantlaCourdecassationouleConseild’Etat,parlespartieselles-mêmessilamatièreest sans représentation obligatoire, ou par l’intermédiaire d’un avocat auxConseilsdanslecascontraire.a-4)Lalimitationéventuelledudroitdesaisine1°)Devantlacourd’assisesPourcequiestdelacourd’assises,lasituations’estéclairciepuisquel’article23-1delaloiorganiqueprécise:-quelemoyennepeutpasêtresoulevédevantlacourd’assises,-qu’encasd’appeldel’arrêtrenduparunecourd’assises,lemoyenpeutêtresoulevé dans un écrit accompagnant la déclaration d’appel, qui estimmédiatementtransmisàlaCourdecassation.Toutefois certaines questions restent en suspens devant la Cour d’assises, etrisquentdeposerdesérieusesdifficultés.Eneffet,laquestionprioritairemodifieprofondémentlerôledelaChambrecriminelleenmatièred’appeldesdécisionsdescoursd’assises,puisqu’elleluiconfèreunvéritablerôlejuridictionnel,alorsqu’actuellement,elleseborne,enapplicationdesdispositionsdel’article380-1ducodedeprocédurepénale,àdésignerlasecondecourd’assises.Dèslors,cettedisposition:
- metfinaumécanismedudoublefiltredevantdeuxjuridictionsdistinctes,puisquelaquestionesttransmisedirectementàlaCourdecassation,sansappréciationpréalabledujugedufond,
- vaconduirelaCourdecassationàapprécieràdeuxreprises,aucoursde
la même procédure, la question prioritaire, une première fois lors de
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l’appel,etsiellelarejette,unesecondefoisàl’occasiondupourvoi,avecdesrisquesdecontradiction.
2°)DevantlaCourdecassationSe pose la question de savoir quelle est la nature du contrôle deconstitutionnalité.Le projet de loi organique prévoit à son article 23-2 pour sa part que laconstitutionalitéd’unedisposition législativenepeutêtre soumiseauConseilconstitutionnelsicelui-cil’adéjàdéclaréeconformeàlaConstitution«danslesmotifsetlesdispositifsdesadécision»(art.23-2-2).Leprojetoptepourlecontrôle«inabstracto»etprévoitdonclogiquementquelemoyenpeutêtresoulevépourla1èrefoisdevantlaCourdecassation(art.23-5).3°)ParlajurisprudenceduConseilLorsqueladispositioncontestéeadéjàétédéclaréeconformedanslesmotifsetledispositifd’unedécisionduConseil.4°)lalimitationnéedel’exclusiondecertainesjuridictionsLaquestionprioritairenepourraêtreposéedevantleTribunaldesconflits,lesAutorités administratives indépendantes et les juridictions arbitrales, cesorganesnerelevantpasduConseild’EtatoudelaCourdecassation.b)Lamiseenœuvredelaquestionprioritaireb-1)Quiaqualitépourposerlaquestion?La réponse est extrêmement claire, dès lors que l’article 23.1 de la loiorganiqueprévoitque«lemoyennepeutêtrerelevéd’office».Le juge ne peut donc pas relever d’office la question prioritaired’inconstitutionnalité,seuleslespartiesetleministèrepubliclepeuvent.
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b-2)L’officedujugeLejugevérifielesconditionsdeforme,c'est-à-direquelemémoiresoitprésentédans un écrit distinct et motivé et transmet éventuellement la questionprioritaire.Ilsemblequelaspécificitédesprocéduresoralesn’aitpasétépriseencompte,dèslorsqu’iln’estpasprévulapossibilitédesouleveroralementlemoyen,alorsquelalégalitédesprocéduresoralesaétéconfirméeparleConseild’Etat35.1°)LefiltragedesdemandesLademandeestprésentéedansunécritdistinctetmotivé.Doublefiltrage:
- soitdevantunejuridictionrelevantduConseild’EtatetdevantleConseild’Etat
- soitdevantunejuridictionrelevantdelaCourdecassationetdevantla
Courdecassation.2°)LetraitementdelaquestionprioritaireparlejugeSilaquestionestposée,lejugedoitseprononcerparprioritésurlaquestiondeconstitutionnalité,statuersansdélaiettransmettresadécisionauConseild’EtatouàlaCourdecassation,dansles8joursdesonprononcé(article23-2delaloiorganique).3°)Latransmissiondelaquestionprioritaireparlejugedufond:critèreslégauxL’article 23-2 de la loi organique énumère les conditions qui doivent êtreréuniespourpermettrelatransmissiondelaquestionàlaCourdecassationouauConseild’Etat:
35 CE, 1ère et 4ème sous-sect. réunies, 27 mars 1996, Simonnet, D. 1996, IR, p. 111.
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- la disposition contestée est applicable au litige ou à la procédure, ouconstituelefondementdespoursuites;
- ellen’apasdéjàétédéclaréeconformeàlaConstitutiondanslesmotifs
etledispositifd’unedécisionduConseilconstitutionnel,saufchangementdescirconstances;
- laquestionn’estpasdépourvuedecaractèresérieux.
Cette dernière conditionparaît large et susceptible de permettre l’accueil denombreusesquestions.Lesprocessualistesutilisentdifférentscritères:
- lemotifgraveetlégitime(CPC,art.272,380),
- lesconséquencesmanifestementexcessives(CPC,art.524),
- lesmoyenssérieuxd’annulationouderéformationdeladécisiondéféréeàlacour,enmatièredevoiesd’exécution(D.31juillet1992,art.31).
4°)LesortdelaprocédureencoursLorsquelajuridictiondécidedetransmettrelaquestion:
- principe:ellesursoitàstatuerjusqu’àréceptiondeladécisionduCEoude laCCetduConseil s’ilaétésaisi. Lecoursde l’instructionn’estpassuspendu et la juridiction peut prendre les mesures provisoires ouconservatoiresnécessaires,
- exception:iln’estpassursisàstatuerlorsqu’unepersonneestprivéedelibertéàraisondel’instance,nilorsquel’instanceapourobjetdemettrefinàunemesureprivativedeliberté(art.23-3delaloiorganique).
b-3)L’officedel’avocatLecontrôledeconstitutionnalitéestetresterauncontrôledeconformité.1°)L’analysedelasituation
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Ilfaudraquel’avocatanalyselasituationdedroitetdefaitquiluiestsoumise,etdéterminesi:
- la disposition contestée est applicable au litige ou à la procédure, ouconstituelefondementdespoursuites;
- ellen’apasdéjàétédéclaréeconformeàlaConstitutiondanslesmotifs
etledispositifd’unedécisionduConseilconstitutionnel,saufchangementdescirconstances36;
- laquestionn’estpasdépourvuedecaractèresérieux.
Lecontrôleaposterioriseraplusconcretquelecontrôleapriorietporteraaussibiensurlaconstitutionnalitédelaloientantquetelle,quesursonévolution.2°)Lechoixd’unetactiqueL’anticonstitutionnalitédemeureencoreassezopaque,etfaitappelàlamiseenœuvrederèglesetd’unejurisprudenceencoremalconnuesdesavocats.Lejugenepeutsouleverlemoyend’office,ets’ilestfaitdroitaumoyen,ladispositionestabrogée,sanssubstitutionpossible.L’avocat devra opérer un choix, parfois difficile en termes d’efficacité, entreanticonstitutionnalitéetanticonventionnalité.Les magistrats et les avocats ont une meilleure connaissance del’anticonventionnalité,qu’ilspratiquentdepuisdenombreusesannées,tantauniveaudes textesquede la jurisprudenceCourEDH.Le jugepeutsoulever lemoyend’office,pourunrésultat immédiat,dès lorsqu’ilpeutécarter ledroitinterneaubénéficedumécanismeconventionnel. Ilprocèdeàuncontrôle inconcreto,quiprendencomptedemultiples facteurs : sociaux,économiques,politiques…
36 Conseil constitutionnel, 50 ans de jurisprudence du Conseil constitutionnel, Tables d’analyses 1959-2008, CD Rom réalisé par le Conseil constitutionnel
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L’exemple fourni par l’article 100 de la loi de finances de 1997, à propos ducontentieuxdes rapatriésd’Algérie constitue le contentieuxun exemple trèsintéressant.Quellesolutionchoisir:violationdesdispositionsdel’article6delaConvention EDH ou violation du principe d’égalité entre les créanciers et lesdébiteurs,parfoistenusdelamêmedette. c)LetraitementdelaquestionprioritaireparlaCourdecassationc-1)L’instructiondelaquestionprioritaireHypothèse1.Laquestionesttransmiseparunejuridictiondel’ordrejudiciaire:les parties disposent d’un délai d’un mois, à compter de la décision detransmission, pour adresser leurs observations, signées par un avocat auxConseils ou par un avocat de fond, selon que la matière est avec ou sansreprésentationobligatoireàlaCourdecassation(art.126-9CPC).Hypothèse 2. Lorsque la question est soulevée à l’occasion d’un pourvoi, lesautres parties disposent d’un délai d’unmois pour remettre unmémoire enréponsesurlaquestionprioritaire,selonlesrèglesrégissantlepourvoi(CPC,art.126-10).Le premier président ou son délégué, à la demande de l’une des parties oud’office,peutencasd’urgenceréduireledélaiprévu(art.126-11CPC),ilfixealors la date d’audience, qu’il notifie aux parties, puis en avise le procureurgénéralpourluipermettredefaireconnaîtresonavis. c-2)L’examendelaquestionprioritaireLepremierprésidentdésignesurpropositiondesprésidentsdechambre,parmiles conseillers de chaque chambre, celui qui sera appelé à siéger dans laformation statuant sur renvoi de la question prioritaire de constitutionnalité(Art.R.461COJ).Lepremierprésidentdésignechaquechambrespécialementconcernée(art.R.461-3COJ).Le premier président désigne un conseiller supplémentaire (d’une chambreconcernée et sur proposition de chaque président de chambre), lorsque la
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formationstatuant sur le renvoiestcomposéededeuxconseillersdechaquechambreconcernée.(art.R.461-4COJ).Envertudesdispositionsprévuesàl’article23-4delaloiorganique,laformationainsi constituée procède au renvoi de la question prioritaire au Conseilconstitutionnel,dèslorsquelesconditionsprévuesaux1°et2°del’article23-2delaloiorganiquesontremplies,àsavoir:1°) la disposition contestée est applicable au litige ou à la procédure, ouconstituelefondementdespoursuites;2°)ellen’apasdéjàétédéclaréeconformeàlaConstitutiondanslesmotifsetledispositif d’une décision du Conseil constitutionnel, sauf changement descirconstances;Enoutre,l’article23-4delaloiorganiqueprévoitdeuxconditionsalternatives,devantlaCourdecassation:laquestionestnouvelleouprésenteuncaractèresérieux(art.23-6al.3delaloiorganique).Silesconditionsci-dessusénuméréessontremplies,laCourdecassationrendunarrêtdetransmissiondelaquestionposéeauConseilconstitutionnel.d)LetraitementdelaquestionprioritaireparleConseilconstitutionnelLaquestionprioritairedeconstitutionnaliténe faitpaspartie« desvoiesderecoursinternes»dontl’épuisementestrequisavantlasaisinedelaCourEDH,envertudesdispositionsdel’article35§1,delaConventionEDH37.Laconditiond’épuisementdesvoiesderecoursinternes,imposéepourpouvoirsaisirlaCourEDH,nes’appliquedoncpasàlaquestionprioritaire.L’article 56, de l’ordonnance du 7 novembre 1958, prévoit l’adoption d’unrèglementintérieurparleConseil,cequin’avaitjamaisétéfait,saufencequiconcernelecontentieuxélectoral.DevantleConseil,lerespectdesrèglesduprocèséquitables’impose.Ilrésultedelaloiorganiquedu10décembre2009,relativeàl’applicationdel’article61-1de laConstitution38, etde ladécisionduConseildu4 février2010,portant37CourEDH,28sept.1995,SpadeaetSalabrinoc/Italie.
38 L. organique n° 2009-1523, du 10 déc. 2009, relative à l'application de l'article 61-1 de la Constitution, JORF n° 0287 du 11 déc. 2009, p. 21379.
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règlement intérieur sur la procédure suivie devant le Conseil constitutionnelpourlesquestionsprioritairesdeconstitutionnalité39. d-1)Lesmodalitésdetraitementprévuesparlaloiorganique- délai raisonnable : la loi organique fixe un délai de 3 mois pour statuer àcompterdesasaisine(art.23-10),-publicitédesdébats:audiencepublique(art.23-10saufcasexceptionnels)- ladécisionduConseildoitêtremotivée (art.23-11), leConseila reconnu lavaleurconstitutionnelledelamotivationdesdécisionsdejustice40,-quelleoralitédanslaprocédure?-l’exigenced’unprocèséquitableimposelamotivationdesjugements41,- l’extinctionde l’instanceà l’occasionde laquelle laquestionaétéposéeestsansconséquencesurl’examendelaquestion(article23-9). d-2) Lesmodalités de traitement prévues par le règlementintérieurduConseilconstitutionnel-EnrôlementdelaquestionsurtransmissionduConseild’EtatoudelaCourdecassationausecrétariatgénéralduConseil,quiaviselespartiesàl’instanceouleursreprésentants(art.1al.1),-L’avismentionneladateavantlaquellelesobservationsécritesdespartiesetdesautoritésdoiventêtreprésentéesetlespiècesproduites,cettedatenepeutêtre reportée, mention de l’accomplissement de tout acte de procédure etréceptiondetoutdocumentoupièceauregistredusecrétariatgénéral(art.2al.1),-Notificationparvoieélectroniqueetselonlebesoin,partoutautremoyendecommunication,notificationpossibleaureprésentant(art.3al.1),-Impartialité(art.4): .toutmembreduConseilpeuts’abstenirdesiéger. récusationd’unmembreduConseilpossibleparunécritspécialementmotivé39 D.C., 4 fév.2010, portant règlement intérieur sur la procédure suivie devant le Conseil constitutionnel pour les questions prioritaires de constitutionnalité, JORF : n°0041 du 18 fév. 2010, p. 2986, texte n° 74. 40 C.C. 77-1012, D.C. 3 nov. 1977, Rec. p. 70. 41 CEDH 29 mai 1997, Georgiadis c/ Grèce, RGDP 1998,239, obs. Flauss; - 19 févr. 1998, Higgins c/ France, RGDP 1998, obs. Flauss.
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.larécusationd’unmembreduConseilestexclue,auseulmotifqu’ilaparticipé à l’élaboration de la disposition législative arguéed’inconstitutionnalité.-Audience:.fixationdeladated’audienceetdésignationd’unrapporteur,.auditionspossiblesdesparties(art.6), .audiencepubliqueouexceptionnellementpublicitérestreinte(art.8), .rappeldelaquestionetdelaprocédure(art.10), .observationsoralesdesreprésentantsdesparties(art.10). d-3)LecontrôleexercéparlaCourEDH42Le Conseil rend des décisions qui ont un caractère juridictionnel. Celles-ciéchappentaucontrôlede laCourdeStrasbourg, lorsqu’il statuecomme jugeélectoral43,etceenraisonducaractèrepolitiquedececontentieux,auquelnes’appliquentpaslesdispositionsdel’article6§1delaConventionEDH.Laquestionneseposepasnonplus,pourlecontrôleapriori,enl’absencedelitigeetdeparties.Parcontre,lesdispositionsdel’article6§1s’appliquentaucontrôleaposteriori,qu’il s’agisse de la saisine directe d’un particulier devant une juridictionconstitutionnelle44, ou d’une question préjudicielle posée par une juridictionordinaire45.Leprocèsdoitdoncyobéirauxrèglesduprocèséquitable,cequipeut amener les parties à contester l’impartialité de certains membres duConseil,dèslorsqu’ilsontpuinterveniràdiverstitres,surladispositionarguéed’inconstitutionnalité,telsquesonvoteousapromulgation.Danssadécisiondu4février2010,portantrèglementintérieursurlaprocéduresuiviepourlesquestionsprioritairesdeconstitutionnalité46,leConseilaprissoindepréciserdanssonarticle4infine,que«Leseulfaitqu’unmembreduConseilconstitutionnel a participé à l’élaboration de la disposition législative faisant
42 M. Guillaume, Le règlement intérieur sur la procédure suivie devant le Conseil constitutionnel pour les questions prioritaires de constitutionnalité, Gaz. Pal. 21-23 févr. 2010, n° 52 à 54, p. 10 et s. 43 CEDH, 21 oct.1997, req. n° 24194/94, Pierre-Bloch c/ France. 44 CEDH, 16 sept. 1996, req. n° 20024/92, Süssmann c/ Allemagne. 45 CEDH, 23 juin 1993, req. n° 12952/87, Ruiz-Mateos c/ Espagne; CEDH, 3 mars 2000, req. N°35376/97, Kromar c/ République Tchèque. 46 D.C., 4 fév.2010, portant règlement intérieur sur la procédure suivie devant le Conseil constitutionnel pour les questions prioritaires de constitutionnalité, JORF : n°0041 du 18 fév. 2010, p. 2986, texte n° 74.
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l’objet de la question de constitutionnalité ne constitue pas en lui-même unecausederécusation».Iln’estpascertainquecetteprécautionsuffiseàprémunirleConseil,detouteimmixtiondelaCourEDHsurleterrainduprocèséquitable,àtraversleprismedel’impartialité.e)Lerégimedel’aidejuridictionnelleLedécretdu16février201047assurelacontinuitédel’aidejuridictionnelledanscette procédure, en cas de transmission de la question prioritaire deconstitutionnalitéauCEouàlaCourdecassationpuisauConseilconstitutionnel.Ilcontribueàl'effectivitédudroitreconnuàtouslesjusticiables,ycomprisceuxquibénéficientdel'aidejuridictionnelle,d'invoquerl'inconstitutionnalitéd’unedispositionlégislative.Acettefin,ledécretfixelemontantdelarétributiondesauxiliairesdejusticeprêtantleurconcoursdevantleConseild'Etat,laCourdecassationetleConseilconstitutionnel.Larétributionallouéepar l’Etat,auxavocats, estmajoréed’uncoefficientdeseize unités de valeur en cas d’intervention devant le Conseil constitutionnelsaisid’unequestionprioritaire.f)Lasanctiondel’anticonstitutionnalitéL’article62al.2de laConstitutionprévoitque ladisposition«estabrogéeàcompterdelapublicationdeladécisionàunedateultérieurefixéeparcettedécision».f-1)PanoramadelamodulationdansletempsdesrevirementsdejurisprudenceIl est admis que les effets des revirements de jurisprudence peuvent êtremodulésdansletemps.
47 D. n° 2010-149, 16 fév. 2010, relatif à la continuité de l’aide juridictionnelle en cas d’examen de la question prioritaire de constitutionnalité par le Conseil d’Etat, la Cour de cassation et le Conseil constitutionnel, JORF n° 0041.
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En effet, dès 2004, la Cour de cassation jugeait que l’application immédiated’une règlenouvelledeprescriptiondansune instanceen cours, à l’occasiond’un revirement de jurisprudence, aboutirait à priver la victime d’un procèséquitable,ausensdel’article6§1delaConventionEDH48.Le Conseil d’Etat a jugé que l’annulation d’un acte administratif implique, enprincipe,quecetacteestréputén'êtrejamaisintervenu;toutefois,s'ilapparaîtquel’effetrétroactifdel'annulationestdenatureàemporterdesconséquencesmanifestement excessives, il convient, à titre exceptionnel de déroger auprincipe de l’effet rétroactif des annulations contentieuses en prévoyant quel’annulationneprendraeffetqu’àunedateultérieure49.Lesdeuxhautes juridictionsontétéamenéesàcompléter leur jurisprudence,pourdesraisons inhérentesauprincipedesécurité juridique.Ainsi, leConseild’Etatajugé,le6juin200850,qu’unecouradministratived’appelavaitledevoirdemodulerdansletempsleseffetsd’unchangementderèglejurisprudentielle.IlenvademêmepourlaCourdecassation,malgrélesréticencesdeladoctrinequiconsidèrequelaquestionreste«complexe,incertaineetconflictuelle»51. f-2)Leseffetsdel’abrogation Ilfaudradistinguersoigneusementleseffetsdel’abrogation:-l’effetimmédiatàcompterdelapublication,-l’effetseulementpourl’avenir,conformémentàlajurisprudenceduConseild’Etat.Les réparations procédurales dans l’hypothèse où la question prioritaire estaccueillieparleConseiletladispositionabrogée,ilauraitfalluprévoir:-enmatièrecivile:unnouveaucasderecoursenrévision(CPC,art.595),-enmatièrepénale:unnouveaucasderéexamen(CPP,art.626-1).§2Lesenjeuxdelaréformeconstitutionnelle48 Cass. civ. 2ème, 8 juil. 2004, Bull. civ. II, n°387; RTD civ. 2005. 176-180. obs Ph. Théry. 49 CE, 11 mai 2004, AC !, n° 255886. 50 CE, Section, 6 juin 2008, Conseil départemental de l’ordre des chirurgiens-dentistes de Paris, n° 283141. 51 Cass. civ. 1ère, 11 juin 2009, D. 2009, p. 2567, obs. N. Molfessis, La Cour de cassation face à la modulation dans le temps des revirements de jurisprudence.
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A)Lesenjeuxinstitutionnelsa)LavolontéduConseilconstitutionnel:rapatrierletraitementdesdroitsfondamentaux.b)LatransformationduConseilconstitutionnelencoursuprêmeb-1)Justificationsdoctrinales:LeprofesseurDenysdeBéchillon,danslesMélangesLouisFavoreu52,proposeun système qui est différent de celui mis en œuvre par la réformeconstitutionnelleactuelle.Lesystèmeproposépermettraitl’examen,delaconstitutionnalitédeslois,partoutjuge,etausommetdecesystèmeilyauraitleConseilconstitutionnelérigéencoursuprême.Dans le système actuel, il s’agit d’un renvoi préjudiciel en appréciation deconstitutionnalité,etnonpaseninterprétationdelaConstitution.Ils’agitdoncd’une décision de transmission, ou non, sans que soit opéré un contrôle deconstitutionnalité.b-2)L’instaurationd’unrecourssurladécisionderefusdetransmissionduCEoudelaCCEnmatièreadministrative:notificationdurefusetpossibilitéd’appeldansunmémoiredistinctetmotivé(Art.R.771-12CJA).B)Lesenjeuxprofessionnelsa)LesavocatsauxConseils-94-maximum3associésparSCP-excellentsjuristes
52 D. De Béchillon, Plaidoyer pour l’attribution aux juges ordinaires du pouvoir de contrôler la constitutionnalité des lois et la transformation du Conseil constitutionnel en cour suprême, in mélange en l’honneur de Louis Favoreu, Renouveau du droit constitutionnel, Dalloz 2007, p. 109 et s..
89
b)LesrôlesrespectifsdesavocatsdefondetdesavocatsauxConseilsb-1)DevantleConseilconstitutionnelAvocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation et avocats (art. 10 de laDécisiondu4février2010portantrèglementintérieursur laprocéduresuiviedevant le Conseil constitutionnel pour les questions prioritaires deconstitutionnalité).b-2)DevantleConseild’EtatetlaCourdecassationSilaquestionprioritairedeconstitutionnalitéestsoulevéepourlapremièrefois,devantleConseild’EtatoudevantlaCourdecassation,dansunematièreavecreprésentationobligation,cesontlesavocatsauxConseilsquisoutiendrontlaquestionprioritaire.Par contre, dans l’hypothèse inverse, c'est-à-dire dans une matière sansreprésentation obligatoire telle que lamatière pénale, la question prioritaireseraéventuellementposéepardesavocatsdefond.Encasdetransmissiondelaquestionprioritaireparlesjuridictionsdufond,silespartiesveulentfournirdenouvellesobservations, ilyauralieud’appliquerles règlesci-dessus rappelées, selonque la représentationseraobligatoireoupas.b-3)LesrisquesencourusparlatechniquedecassationLa techniquede cassation,quin’a vocationqu’à appréhender ledroit, risqued’être parasitée par la question prioritaire, dès lors que cette dernière quis’inscritdansuncontrôleaposterioriferadavantageintervenirlefaitpuisquelaloi sera appréhendée dans sa globalité et notamment à travers tout ce quitoucheàsesimplicationspolitiques,économiquesetsociales.Eneffet,l’article23-2delaloiorganique,quiénumèrelesconditionsquidoiventêtreréuniespourpermettrelatransmissiondelaquestionàlaCourdecassationouauConseild’Etat,prévoitnotammentquela loin’aitpasdéjàétédéclaréeconforme à la Constitution dans lesmotifs et le dispositif d’une décision duConseilconstitutionnel,saufchangementdescirconstances.
90
Cette exceptionest emblématiquedu risqueencouru, d’une intrusiondu faitdans l’analysedudroittellequelapratiquelaCourdecassation,depuisdeuxsiècles.ConclusionCetteréformeconstitutionnelle,nouscontraintànousposeruncertainnombredequestions,dontnousnepouvonsfairel’économie.Toutd’abord,commentéviter lesdivergencesde jurisprudence,entreConseild’Etat et Cour de cassation, sur l’appréciation du caractère sérieux de laquestion?Ensuite, comment assurer la compatibilité des normes : communautaires,conventionnelles et constitutionnelles, notamment si l’on se réfère à lajurisprudencedelaCourdejusticedel’UnionEuropéenne53?Je rappelle pour mémoire, que le moyen tiré de l’incompatibilité d’un texteinterne,avecuntexteinternational:
- n’estpasd’ordrepublicdanslajurisprudenceduConseild’Etat54,
- estd’ordrepublicdanslajurisprudencedelaCourdecassation55,Eneffet,dansunarrêtSimmenthal,laCourdejusticedel’UnionEuropéenneajugéque:«lejugenationalchargéd’appliquer,danslecadredesacompétence,lesdispositionsdudroitcommunautaire,al’obligationd’assurerlepleineffetdeces normes en laissant au besoin inappliquée, de sa propre autorité, toutedispositioncontrairedelalégislationnationale,mêmepostérieure,sansqu’ilaitàdemanderouàattendre,l’éliminationpréalabledecelle-ciparvoielégislativeoupartoutautreprocédéconstitutionnel»56.Laprimautédudroitcommunautaireestdoncposéedemanièreonnepeutplusclaire.53 D. Simon, Le projet de loi organique relatif à l’article 61-1 de la Constitution : un risque d’incompatibilité avec le droit communautaire? Europe, mai 2009, Repère 5. 54 CE, sect. 11 janv. 1991, Sté Morgane, Lebon, p.9. 55 Cass. Soc., 14 janv.1999, Bozkurt, Dr. Soc. 1999, p.215. 56 CJCE, 9 mars 1978, 106/77, administration des finances de l’Etat c/ SA Simmenthal.
91
Jerappelleégalement,qu’envertudesarrêtsKöbler57etTraghetti58delaCourdeLuxembourg,unEtatmembreengagesaresponsabilitéencasdeviolationgraveetmanifestedudroitcommunautaire,dufaitdeladécisionrendueparsesorganesjuridictionnelsindépendants. L’Espagne nous fournit à ce sujet, un exemple particulièrement topique, àpropos de l’indemnisation du licenciement. Deux modes existent, soit lelicenciementestindemniséparjugement,soitpartransaction.Danslapremièrehypothèse, les sommes obtenues sont supérieures à celles allouées dans laseconde.Devantcette situation,unequestionpréjudicielle constitutionnelleestposée,sur le fondement de l’article 14 de la Constitution espagnole. Le Tribunalconstitutionnel répondet juge cesdeuxmodesd’indemnisationparfaitementrecevables,cariln’yapasviolationduprinciped’égalité(igualdad).Unmagistratespagnol,àl’occasiond’uneinstancedifférente,poselaquestion,cette fois sous forme de question préjudicielle communautaire. La Cour dejustice invalide ce mode d’indemnisation du licenciement, au motif qu’il estcontraireaudroitcommunautaire,carilyaviolationduprinciped’égalité.Commentdèslorséviterlebig-bangjuridictionnel?
ChapitreIVLesacteursdelajustice
Section1-Lesmagistratsdecarrière
§1-L’organisationducorps
• Lecorpsjudiciairesedéfinitdemanièrerestrictive(cote1) • Selon l’ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi
organiquerelativeaustatutdelamagistrature,article1:
• «I.-Lecorpsjudiciairecomprend: • 1° Lesmagistratsdu siègeetduparquetde laCourde
cassation,descoursd'appeletdestribunauxdepremièreinstance ainsi que les magistrats du cadre del'administrationcentraleduministèredelajustice;
57 CJCE, 30 oct. 2003, Gerhard Köbler et Republik Osterreich, affaire C-224/01, Rec. 2003, p. I-10239. 58 CJCE, 13 juin 2006, Traghetti del Mediterraneo, affaire C-173/03.
92
• 2° Les magistrats du siège et du parquet placésrespectivement auprès du premier président et duprocureur général d'une cour d'appel et ayant qualitépour exercer les fonctions du grade auquel ilsappartiennent à la cour d'appel à laquelle ils sontrattachésetdansl'ensembledestribunauxdepremièreinstanceduressortdeladitecour;
• 3°Lesauditeursdejustice.» • Ilexisteuneperméabilitéentrelesdeuxordres
• «II.-Toutmagistratavocationàêtrenommé,aucours
desacarrière,àdesfonctionsdusiègeetduparquet.»
§2-Lestatutdumagistrat
a) Lesobligations – Deréserve(notammentinterdictiondefairegrève),art.
10,ord.du22déc.1958 – Derésidencedanslajuridictionàlaquelleilappartient – Destatuer,art.4ducodecivil – Degarder«religieusement»lesecretdesdélibérés,
art.6.ord.du22déc.1958 – Deconduite,art.43,ord.du22déc.1958
b) Les incompatibilités, ordonnance du 22 décembre
1958 – Art 9:« L'exercice des fonctions de magistrat est
incompatibleavecl'exerciced'unmandatauParlement,au Parlement européen ou au Conseil économique etsocial»
– Art9:«Nulnepeutêtrenommémagistratniledemeurerdans une juridiction dans le ressort de laquelle il auraexercédepuismoinsdecinqans,unefonctionpubliqueélective visée au présent article ou fait acte decandidature à l'un de ces mandats, à l'exception dumandatdereprésentantauParlementeuropéen,depuismoinsdetroisans.»
– Art.9-1:«Lesmagistratsetanciensmagistratsnepeuventexercer la profession d'avocat, d'avoué, de notaire,d'huissierdejustice,degreffierdetribunaldecommerce,d'administrateurjudiciaireoudemandataire-liquidateuroutravaillerauserviced'unmembredecesprofessionsdans le ressort d'une juridiction où ils ont exercé leursfonctionsdepuismoinsdecinqans.»
93
c) Lesdifférencessiège/parquet – Indépendance/Subordinationhiérarchique – Non-substitution/Indivisibilité – Inamovibilité/Amovibilité
§3–Lacarrièredesmagistrats
a) Remarquespréliminaires– Magistrats du parquet et du siège appartiennent au
mêmecorpsjudiciaire– Les modalités de recrutement et d’avancement sont
similaires– Il existe actuellement, au sein de la magistrature, une
réflexionquiviseàmodifiercettesituationetdétacherleparquetducorpsb)Recrutementdesmagistrats
• Concoursd’accèsdirectàl’ENM(art.16ets.del’ord.
du22décembre1958),3typesdecandidats:– Etudiants– Fonctionnairesouagentsdel’Etat– Professionnels
• Concourspourlesmagistratsdupremiergradeetsecondgrade(art.21-1)
• Recrutementslatéraux§4–Déroulementdelacarrièredesmagistrats
Lesgrades – Auditeursdejustice(élèveàl’ENM) – Deuxièmegrade – Premiergrade – Bbis – Hors-Hiérarchie
Evaluationtouslesdeuxansdel’activitéprofessionnelle (art.12-1,ord.du22déc.1958) Letableaud’avancement:l’inscriptionautableauetlaréalisationdel’avancement§5-Organesetrégimesdisciplinairesdesmagistrats
A) L’inspectiongénéraledesservicesjudiciaires
94
• L’IGSJestmentionnéedans l'ordonnancen°58-1270du22décembre1958
portantLoiorganique,relativeaustatutdelamagistrature.Sesattributions
etsonfonctionnementontparlasuiteétéprécisésdanstroisdécrets:
o ledécretn°64-754du25juillet1964modifiérelatifàl’organisationdu
ministèredelaJustice(art.8),
o le décret n° 65-2 du 5 janvier 1965 modifié relatif à l’exercice des
attributionsdel’inspecteurgénéraldesservicesjudiciaireset,
o enfin, s’agissant du statut desmembres de l’Inspection générale, le
décretn°93-21du7 janvier1993modifié,prispour l’applicationde
l’ordonnanceprécitéedu22décembre1958(art.5).
• L’IGSJexerce,en lapersonnede l'inspecteurGénéral,hautmagistratplacé
auprès du Garde des Sceaux, assisté d'inspecteurs généraux adjoints,
d'inspecteursdesservicesjudiciairesetdechargésdemission,unemission
permanente d'inspection des juridictions de l'ordre judiciaire, la Cour de
cassationexceptée,etdel'ensembledesservicesetdesorganismesrelevant
duministèredelaJustice59.
a) Statutdel’inspection
Recrutement,statutetnominationdesinspecteurs
- Seulsdesmagistrats,ayantunecertaineancienneté
dans le corps, peuvent être nommés à l’IGSJ ; il
n’existe pas de possibilité de nomination de
59 Décret n° 65-2 du 5 janvier 1965 modifié, article 1.
95
fonctionnaires appartenant à d’autres corps de
l’Etat60.
- Cependant, l’évolution de la nature des missions
confiées à l’Inspection générale, en particulier
l’accroissement des missions thématiques
interministérielles et sa participation à
d’importants projets de modernisation de l’Etat,
conduit le service à diversifier le profil des
personnesrecrutées.Uninspecteurdesfinancesa
ainsiétémisendispositionàl’IGSJ61.
- Lesinspecteursdesservicesjudiciairesrelèventdu
statut de la magistrature, dans ses dispositions
applicablesauxmembresduparquet.
- L’inspecteur général est nommé par décret du
présidentde laRépublique, sans saisinepréalable
du CSM. En revanche, le décret présidentiel
nommantlesinspecteursgénérauxadjoints(IGA)et
lesinspecteursintervientsursimpleavisdecelui-ci,
délivrédanssaformationcompétenteàl’égarddes
magistratsduparquet62.
b.Structureinterne
-Lesinspecteursgénérauxadjoints,etlesinspecteurs,assistent
l’inspecteur général dans l’exercice de ses missions, et sont
placéssoussonautoritéhiérarchiqueetfonctionnelle,mêmesi
60 Décret n° 93-21 du 7 janvier 1993 modifié, article 5. 61 Projet de service, Inspection Générale des Services Judiciaires, 2007, p. 12. 62 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958 modifiée, articles 27-1 et 37-1.
96
lesinspecteursgénérauxadjoints,quisontlesadjointsdirectsde
l’inspecteur général, bénéficient d’une large délégation de
compétence63.
-Si,conformémentàcesprincipes, lesrapportsde l’IGSJsont
signésparl’inspecteurgénéral,ilsengagentnéanmoinstousles
membresdel’inspectiondufaitdel’indivisibilitéduservice.
c) Lesmissionsdel’IGSJ
c.1Panorama
• L’IGSJatroisgrandesfonctions64:
o Evaluationdufonctionnementdesjuridictionsetdesservices
o Missionsthématiquesquiportentsurdespolitiquespubliquesoudes
sujetsdivers
o Missionsd’enquêteadministrativesurlecomportementindividueldes
personnels
c.2Lesenquêtesadministratives
c.2.1Saisine65
-L’IGSJnepeutêtreactionnéequeparlegardedessceaux.
63 Décret n° 93-21 du 7 janvier 1993 modifié, articles 1 et 5. 64 Décret n° 65-2 du 5 janvier 1965 modifié, articles 1 et 4. 65 Projet de service, Inspection Générale des Services Judiciaires, 2007, p. 8.
97
- Ceci exclut une saisine directe du PremierMinistre ou d’un
autreministre.
- Le CSM ou les chefs de cour, ne peuvent non plus la saisir,
même si par deux fois le garde des Sceaux, a demandé
l’ouvertured’uneenquêteàlasuitedelasaisineduCSM.
-L’IGSJnepeutpasnonpluss’autosaisir.
c.2.2Pouvoirsd’enquête66
- Afin d’assurer une plus grande objectivité d’analyse,
toute mission est conduite par au moins deux membres du
service,saufcirconstancesparticulières.
- Les inspecteurs ne peuvent mettre en oeuvre aucune
mesure coercitive. Les convocations de personnes, quelles
qu’elles soient (y compris les magistrats et les fonctionnaires
concernés), et demandes de communication de pièces non
suiviesd’effet,nepeuventdonnerlieuqu’àuneprised’acte.
- Les dispositions de l’article 40 du code de procédure
pénales’imposentauxmembresdel’IGSJ,quiontl’obligationde
« donner avis sans délai au procureur de la République et de
transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-
verbauxetactes»relatifsàuncrimeouundélit,dontilsauraient
euconnaissanceaucoursdeleursinvestigations.
66 Projet de service,op. cit. p. 11.
98
c.2.3Naturedel’enquête67
-L’enquêtede l’IGSJestdenatureadministrative. Ilen
résulte que les formes applicables enmatière disciplinaire ne
sontpasmisesenœuvre,notammentcellesquiconsisteraientà
délivrer des copies de pièces du dossier, ou à autoriser la
présencedel’avocat.
-Cependant,etbienquen’étantjuridiquementsoumiseà
aucunerègleécritespécifique,l’IGSJaétépeuàpeuappeléeà
élaborer une méthodologie de l’enquête administrative. Elle
s’estainsiattachée,aufildesexpériencesacquises,àconduire
ses investigations dans le strict respect, tant des règles
déontologiques essentielles que sont, notamment, la loyauté,
l’impartialité et la confidentialité, que du principe
constitutionneldel’indépendancedel’activitéjuridictionnelle.
c.2.4Suitesdel’enquête68
-L’analysedesélémentsrecueillisaucoursde l'enquête
doitêtreexhaustive,rigoureuseetobjective.Lesavisémispar
l'Inspectiongénéralesontmotivés,etlesmanquementsretenus,
décritsprécisémentetqualifiés.Enrevanche,iln’appartientpas
àl’Inspectiongénéraledeseprononcersurl’opportunitéounon
depoursuivrelemagistratoulefonctionnairedevantl’instance
disciplinaire,facultéquirelèveduseulpouvoird’appréciationdu
gardedessceaux.
67 Projet de service,op. cit. p. 34. 68Projet de service,op. cit. p.35-36.
99
-Deplus,àl’issued’undélairaisonnabled’étudedudossierpar
lesservicesduministre(délaidel’ordredesixmois, identique
au délai prévu par la Commission d’accès aux documents
administratifs-CADA)lerapportest,saufinstructionscontraires
du garde des sceaux, transmis par l’IGSJ à la DSJ aux fins de
versementaudossierindividueldumagistrat,afindepermettre
au CSM ou à la Commission d’avancement d’en avoir
connaissance, si la situation de l’intéressé devait être
ultérieurementexaminéeparcesorganesstatutaires.
- Il manque néanmoins à l’heure actuelle une procédure de
retrait de cette information. L’IGSJ propose la mise en place
d’une procédure de retrait de ces documents du dossier du
magistrat,àlademandedel’intéressé,parrequêteadresséeàla
Directiondesservicesjudiciaires,etencasderefus,parsaisine
d’une instance ou autorité indépendante qui pourrait être le
CSM.
c.2.5Interactionentreenquêteadministrativeet
pénale69
-L’IGSJpeutseheurteràunesituationdélicate,lorsqu’elle
se trouve saisie d’une enquête administrative concomitante à
uneprocédurepénaleencours,qui,nonseulement,comporte
desgarantiesprocéduralessupérieuresàcellesoffertesdevant
l’Inspection générale, mais qui, en outre, est couverte par le
secretprévuàl’article11duCodedeprocédurepénale.
69 Projet de service,op. cit. p. 35.
100
-Ainsi,ellen’utilisequelesinformationsissuesdelaprocédure
figurantdanslesrapportsadministratifsétablisparlesparquets
ettransmisparlavoiehiérarchique.
- Il demeure qu’une telle pratique n’est pas satisfaisante,
notamment au regard de l’exhaustivité et de l’efficacité qui
doiventprésideraudéroulementd’uneenquêteadministrative.
De telles observations justifieraient, en tout cas, que les
dispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale ne
soient pas opposables à l’IGSJ conformément à la solution
retenue au profit d’autres administrations ou commissions,
tellesquelaCommissionnationalededéontologiedelasécurité.
B) LeConseilsupérieurdelamagistrature(CSM)
• Les articles 64 et 65 de la Constitution définissent les missions et
compétencesduConseilsupérieurdelamagistraturequisont:
- l’assistanceduPrésidentdelaRépubliquedansson
rôle de garant de l’indépendance de l’autorité
judiciaire,
- lesnominations,
- ladisciplinedesmagistrats.
• Danscesdeuxderniersdomaines,quis’inscriventdanslamissiondeportée
généraleduCSM,ilconvientdedistinguerlespouvoirsdesformationsdu
siègeetduparquet.
• Enfin, lesmissionset lacompositionduCSMont fortementévoluéavec la
révisionconstitutionnelledu23juillet2008.
a) CompositionetmandatduCSM
101
Lamodificationissuedelaréformeconstitutionnelle
- Lors de la révision constitutionnelle du
23 juillet 2008, emportant modification de l’article 65 de la
Constitution, ilaétéprévud’établirunenouvellecomposition
desformationsduCSM,quiaccordeuneplace,pluslargequ’à
l’heureactuelle,auxpersonnalitésn’appartenantpasaucorps
judiciaire,toutensupprimantauPrésidentdelaRépubliqueet
GardedesSceauxlaprésidenceetlavice-présidencededroitdu
CSM.LeCSMcompte,aprèslaréforme,22membresdont14
magistrats (contre 16 membres dont 12 magistrats avant la
réforme).
• Ainsi, huit personnalités extérieures à la magistrature doivent être
nommées:
o unavocat,éluparleConseilnationaldesbarreaux,
o unconseillerd’État,
o six personnalités qualifiées nommées à hauteur de deux
respectivement par : le président de la République, le président du
Sénatet leprésidentde l’Assembléenationale.Aux termesde la loi
organique du 22 juillet 2010, ces six personnalités choisies devront
« concourir à une représentation équilibrée des hommes et des
femmes».
a. 1Dèslors,laformationcompétenteàl'égarddesmagistratsdusiège
(statuantsurlesnominationsdesmagistratsdusiège)estprésidéepar
lepremierprésidentdelaCourdecassation.Ellecomprend,enplus
deshuitpersonnesmentionnéesprécédemment, cinqmagistratsdu
102
siègeetunmagistratduparquet.Elleestcomposéede15membres
dont7magistrats.
• Laformationcompétenteàl'égarddesmagistratsduparquet(statuantsur
les nominations desmagistrats du parquet) est présidée par le procureur
généralprèslaCourdecassation.Ellecomprend,enoutre,cinqmagistrats
duparquetetunmagistratdusiège,ainsiqu’unconseillerd'Etat,unavocat
etlessixpersonnalitésqualifiéesmentionnéesprécédemment.
• La formation plénière du CSM créée par la réforme constitutionnelle
comporte7magistratset8personnalitésextérieures.
d) LesfonctionsduCSM
c.1Panorama
• Toutd’abord,leCSMapourfonctiondenommerlesmagistratsdusiègeet
du parquet. Il donne également un avis conforme sur les propositions de
nominationduGardedesSceauxpourlesautresnominationsdemagistrats
dusiège70etunavissimplepourlesnominationsdesmagistratsduparquet.
Cet avis est d’ailleurs étendu avec la réforme constitutionnelle aux
nominations des magistrats du parquet71. En vertu de l’article 65 de la
Constitution,l’avissimpleduCSMestétenduàtouslesmembresduparquet
sans exception et s’applique désormais également aux 35 procureurs
générauxdeFrance.
• La seconde fonction est disciplinaire. Ces mêmes formations sont alors
réuniessouslaprésidenceduPremierprésidentdelaCourdecassationou
duprocureurgénéralprèscetteCour,selonqu’ellesstatuentcommeconseil
70 Loi organique n°94-100 du 5 février 1994, article 15. 71 Constitution, nouvel article 65, qui entrera en vigueur lorsque la loi organique, visée dans ce nouvel article issu de la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008, sera adoptée.
103
dedisciplinedesmagistratsdusiègeouduparquet72.LeConseil,ensesdeux
formations, rend une dizaine de décisions ou avis disciplinaires par an en
moyenne73,cechiffresera très largementdépassé lorsque la réformesera
entréeenapplicationycomprisencequiconcernelessaisinesduministre.
c.2Lafonctiondisciplinaire
c.2.1SaisineduCSM
• Al’origine,l'initiativedespoursuitesétaitexclusivementréservéeaugarde
desSceauxqui,enfonctiondesfaitsportésàsaconnaissance,diligentaitune
enquêteauprèsdel'inspectiongénéraledesservicesjudiciaires.Puis,selon
les résultats de celle-ci, décidait ou non d'engager les poursuites
disciplinaires74.
• Faceauxcritiquesémisesàl'encontredecemonopoledespoursuites,laloi
organiquedun°2001-53925juin2001,relativeaustatutdesmagistratsetau
Conseilsupérieurdelamagistrature,aétenduledroitdesaisineduConseil
supérieurauxpremiersprésidentsdescoursd'appelpourlesmagistratsdu
siège75, aux procureurs généraux via le procureur général près la Cour de
cassation pour les magistrats du parquet76. Dans pareille hypothèse,
l’inspectiongénéraledesservicesjudiciaires,quinepeutêtresaisiequepar
legardedesSceaux,neréalisepasl’enquête.
• Dès lors, c’est le CSM lui-mêmequi doit y procéder.Mais, en raison d’un
manquedemoyensetdetemps,cettetâchepeutserévélerproblématique
pourlerapporteurdésigné.
72 Loi organique n°94-100 du 5 février 1994, article 18. 73 Cf. Infra, Statistiques, p.11. 74 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 50-1. 75 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 50-2. 76 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 63.
104
• LasaisinedirecteduCSM,par tout justiciable, renforceracertainementce
problème.
• Cenouveaupouvoirdesaisineparleschefsdecourdonnelieuàmoinsde
cinqsaisinesparanenmoyenne77;néanmoins,onpeutconsidérerquecette
réformetraduitlarecherched'unevéritableresponsabilisationdisciplinaire.
• Par ailleurs, la réforme constitutionnelle a prévu que les justiciables
pourrontsaisirdirectementleCSM78.Leprojetdeloi,actuellementsoumis
àl’examenduParlement,prévoitl’instaurationd’unfiltre,afinqueleCSMne
soitpassubmergéparcetypedesaisines.Saformeconcrèteestencoursde
discussion. La loi constitutionnelle de2008 a crééeun troisièmemodede
saisineduCSM,offertàtoutjusticiablequiestimeraitdevoirseplaindred’un
magistrataucoursd’uneprocédure.CemodedesaisineduCSMestencadré
par un systèmede filtre et se trouve enserrédansun calendrier strict. La
plainte directe est préalablement examinée par une « commission
d’admission des requêtes » composée de 4 membres (2 magistrats et 2
personnalitésextérieures)etleprésidentdecettecommissionpeutrejeter
«lesplaintesmanifestementinfondéesoumanifestementirrecevables».Le
dépôt de la plainte ne peut intervenir avant qu’une décision irrévocable
mettant fin à la procédure judiciaire concernée soit prononcée ni au-delà
d’unanaprèscetévènement.
• Quatre projets de loi constitutionnelle ont été présentés au Conseil des
Ministres du 13 mars 2013 qui seront soumis à une majorité des trois
cinquièmes.L’undesprojetsconcernelaréformeduCSMetprévoit:
-quesacompositionserarevueafinquelesmagistratsdel’ordrejudiciaire
ysoientmajoritaires,
77 Cf. Infra, Statistiques, p.11. 78 Constitution, nouvel article 65 qui entrera en vigueur lorsque la loi organique, visée dans ce nouvel article issu de la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008, sera adoptée.
105
- que les personnalités extérieures seront nommées par « des
personnalitésindépendantes»dupouvoirpolitique,
-queleprésidentseraéluparlesmembresnonmagistrats,
-quelesattributionsduCSMserontrenforcées.Ilpourranotamment:se
saisird’officedesquestionsrelativesàl’indépendancedel’autoritéjudiciaire
etàladéontologiedesmagistrats.
- qu’il émettra un avis conforme sur la nomination des membres du
parquetetseracompétentàleurégardenmatièredisciplinaire
c.2.2Procédureapplicableauxmagistratsdusiège
• LeCSM,quiestunevéritable juridiction,doitappliquer lesdispositionsde
l’article6§1delaConventionEDH.
• Ainsi,dèslasaisineduconseildediscipline,lemagistrataledroitd’obtenirla
communicationdesondossieretdespiècesdel'enquêtepréliminaire,s'ilya
étéprocédé79.
• Lemagistratincriminépeutsefaireassisterparl’undesespairs,unavocat
auConseild’EtatetàlaCourdecassationouunavocatinscritaubarreau80.
• Le principe du contradictoire doit être également respecté. Le magistrat
déféréestinvitéàfournirsesexplications,etmoyensdedéfense,surlesfaits
quiluisontreprochés81.
• L’audienceestpublique,ladécisionmotivéeetrenduepubliquement82.
• Lesdécisionsrenduesontl’autoritédechosejugée.Lesrecourss’effectuent
devantleConseild’Etat,jugedecassation83.
c.2.3Procédureapplicableauxmagistratsduparquet
79 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 51. 80 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 52. 81 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 56. 82 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, articles 57 et 58. 83 CE, 12 juill. 1969, L’Etang, Rec. p. 387 et s.
106
• Le Conseil de discipline des magistrats ne rend pas de décisions
contraignantes.Ilnerendqu’unavismotivésurlessanctionsàprendre84.
• LegardedeSceauxn’estpaslié,maislapratiquedémontrequ’ilatoujours
suivilapropositionduCSM.
• S’ilsouhaiteaggraver lasanction, ilsaisit leCSMdesonprojetdedécision
motivée.Aprèsavoirentendulesobservationsdumagistratintéressé,leCSM
émetalorsunnouvelavisquiestverséaudossierdumagistratintéressé85.
• Ladécisionduministrestatuantenmatièredisciplinairepourlesmagistrats
duparquetpeutfaire l'objetd'unrecourspourexcèsdepouvoirdevant le
Conseild'État,jugeenpremieretdernierressortdelalégalitédesdécisions
prisesparlegardedessceaux86.
c.2.4Définitionetdomainedelafautedisciplinaire87
• En matière disciplinaire, le CSM est saisi in personam et non in rem. En
conséquence,ilpeutsesaisirdel’ensembleducomportementdumagistrat
concerné,etexaminerdesfaitsnonvisésdansl’actedesaisine,àcondition
d’yprocéderenrespectantleprincipeducontradictoire.
1. Définitiondelafautedisciplinaire
• La définition de la faute disciplinaire relève de la combinaison de deux
sources,carellen’estpasdéfinieparlestatutdelamagistrature:
84 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 59. 85 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 66. 86 S. Petit, A. Reverdy, « Responsabilité du service public de la justice », in Répertoire de la responsabilité de la puissance publique, Dalloz, Paris, 2007, n°341. 87 S. Petit, A. Reverdy, op.cit. n°344 à 347.
107
• 1ère source : l’ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi
organiquerelativeaustatutdelamagistrature,modifiéeparlaloiorganique
n°79-43du19janvier1979.Sonarticle43disposeque:
o «Toutmanquementparunmagistrat auxdevoirsde sonétat, à
l'honneur, à la délicatesse ou à la dignité, constitue une faute
disciplinaire.
o Cettefautes'appréciepourunmembreduparquetouunmagistrat
du cadre de l'administration centrale du ministère de la justice
compte tenu des obligations qui découlent de sa subordination
hiérarchique.»
• 2èmesource:parrenvoiaux«devoirsdesonétat»,lesermentdesmagistrats
estégalementviséà l’article6de l’ordonnancen°58-1270du22décembre
1958:
o "Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de garder
religieusementlesecretdesdélibérationsetdemeconduireentout
commeundigneetloyalmagistrat."
2)Domainedelafautedisciplinaire
• Sontainsisanctionnés:
o desmanquementsauxdevoirsdel'étatdemagistrat,àladignitéetà
l'honneur(violationdusecretprofessionnel),
o des comportements privés incompatibles avec l'honneur, la
délicatesseetladignité88,
o desfautesprofessionnelles(défautdediligenceetinactionprolongée).
88Desattouchementsàcaractèresexuel,surtroismineuresauseind'uneœuvredesoutienscolaire,ontété
sanctionnésparunemiseàlaretraited'office.
108
• Le contenu de la faute disciplinaire s’affine progressivement au fil des
décisionsetdesapportsduConseild’Etat,quiensaqualitédejuged’appel,
contribueàl’élaborationdecettenotion.Cependant,lerenouvellementtous
lesquatreans,desmembresduCSM,peutsouleverdesquestionstouchantà
lapérennitédecettejurisprudence.
c.2.5L’appréciationdelafauteparleCSM
• Faceàlagénéralitédecestextes,leCSMaétabliunejurisprudencestable,à
proposdeladistinctionentreactejuridictionneletfautedisciplinaire.Celle-
ciévolueracertainementaveclaloiorganiqueportantadoptiondelaréforme
constitutionnelle.
1°)LajurisprudencetraditionnelleduCSM
a. Principe
• « Selon la jurisprudence convergente du Conseil supérieur statuant en
matière disciplinaire et du Conseil d’État, on ne saurait porter une
quelconqueappréciationsur lesactesjuridictionnelsdesjuges.Ceprincipe
estposé,nonpasdansl’intérêtdesmagistratsmaisdansceluidesjusticiables
quidoiventêtreassurésdedisposerd’unejusticeindépendanteetsereine89.
»
• Eneffet,«leConseilsupérieurdelamagistrature,réunicommeconseilde
discipline des magistrats du siège, ne peut porter une quelconque
appréciationsurlesactesjuridictionnelsdesjuges,lesquelsrelèventduseul
89 CSM, Rapport annuel 2006, p.74.
109
pouvoirdeceux-cietnesauraientêtrecritiquésqueparl'exercicedesvoies
derecoursprévuesparlaloienfaveurdespartiesaulitige90».
b. Exception
• Cette jurisprudence connaît cependant une exception, depuis l’affaire
Bidalou. En effet, « un tel principe trouve sa limite lorsqu'il résulte de
l'autorité même de la chose définitivement jugée qu'un juge a, de façon
grossièreetsystématique,outrepassésacompétenceouméconnulecadre
desasaisine,desortequ'iln'aaccompli,malgrélesapparences,qu'unacte
étrangeràtouteactivitéjuridictionnelle91».
2°)Laremiseencausedecette
jurisprudence
c. Unepremièretentativecensurée
parleConseilconstitutionnel
• Outrelesdysfonctionnementsrelevés,l’affaired’Outreauacontribuéàoffrir
àl’opinionpubliquel’idéequelesdésordresgravesobservésrévélaientune
formed’absencederesponsabilitédesmagistrats.
• Dansunpremiertemps,leprojetgouvernementalprévoyaitqueconstituait
une faute disciplinaire le fait d’avoir délibérément violé les principes
directeursdelaprocédurepénaleetcivile.Legouvernementa,parlasuite,
préciséque:«Constitue,notamment,unmanquementauxdevoirsdeson
état,laviolationgraveetintentionnelle,parunmagistrat,d’uneouplusieurs
règles de procédure constituant des garanties essentielles des droits des
parties,commisedanslecadred’uneinstancecloseparunedécisiondejustice
90 CSM, statuant comme conseil de discipline des magistrats du siège, 27 juin 1991, décision S-55. 91 CSM, statuant comme conseil de discipline des magistrats du siège, 8 février 1981, décision S-44.
110
devenuedéfinitive».Malgrédesdivergencesentreassemblées,l’Assemblée
nationalesoutenantleprojetgouvernementalalorsqueleSénatyétaitmoins
favorable,letextefinalementadoptéparleParlementareprisl’essentieldu
projetinitialtelquedéfiniparlegouvernement92.
• Cette loi a cependantété censuréepar leConseil constitutionnel. Eneffet,
«Considérantquel'indépendancedel'autoritéjudiciaire,garantieparl'article
64delaConstitution,etleprincipedelaséparationdespouvoirs,proclamé
par l'article 16 de la Déclaration de 1789, n'interdisent pas au législateur
organique d'étendre la responsabilité disciplinaire des magistrats à leur
activitéjuridictionnelleenprévoyantqu'uneviolationgraveetdélibéréed'une
règledeprocédureconstituantunegarantieessentielledesdroitsdesparties
puisseengagerunetelleresponsabilité;que,toutefois,cesmêmesprincipes
font obstacle à l'engagement de poursuites disciplinaires lorsque cette
violation n'a pas été préalablement constatée par une décision de justice
devenuedéfinitive93».
• LeConseilaffirmelanécessitéd’userdesvoiesderecourspourcontesterces
décisions procédurales, et d’obtenir ainsi une décision définitive, avant
d’engagerlaresponsabilitédumagistrat.
d. Unesecondeapprocheinsérée
dansleprojetdeloirelatifà
l’applicationdel’article65dela
Constitution
92 Projet de loi organique relatif au recrutement, à la formation et à la responsabilité des magistrats, Texte n°92 (2006-2007), adopté définitivement le 22 février 2007, Article 14. 93 C.C. 2007-551, D.C., du 1er mars 2007, considérant 7, Rec. p. 86.
111
• Laloiorganiquedu22juillet2010amodifiél’article65delaConstitution94.
• L’article14bisdecetextedisposeainsique«constitueundesmanquements
auxdevoirsdesonétatlaviolationgraveetdélibéréeparunmagistratd'une
règledeprocédureconstituantunegarantieessentielledesdroitsdesparties,
constatéeparunedécisiondejusticedevenuedéfinitive.»
• CetarticlerépondauxnécessitésposéesparleConseilconstitutionnellorsde
sa décision du 1er mars 2007, précitée. Si le texte venait à être adopté, il
passerait, sur ce point, le contrôle de constitutionnalité. Le champ
d’application de cet article est, sans conteste, plus large que celui de la
jurisprudenceBidalou.IlyalieuderemarquerquedansladécisionBurgaud,
leCSMareprisdanssonattendudeprincipelesdispositionsdel’article43du
statutdelamagistrature.Ainsi,lesrecourscontrelesmagistratssontdèslors
amenésàsemultiplier.Cemouvementseraégalementrenforcéparlasaisine
directedesjusticiablesprévuedanscettemêmeloiorganiqueauxarticles18
et25.
• Lesactesjuridictionnelsquirelèventdelaseuleconsciencedumagistratet
desonpouvoirdejuger,échappentauchampdisciplinaire.Lajurisprudence
duConseild'État,statuantcommejugedecassationàl'égarddessanctions
infligées par le Conseil supérieur de la magistrature, paraît exclure la
possibilitédecontesterunedécisionjuridictionnelledanssoncontenu95.
• LeCSMrappellecettelimite:«AttenduqueleConseil[...]nepeutporterune
quelconque appréciation sur les actes juridictionnels des juges, lesquels
94 L. organique n°2010-830 du 22 juillet 2010 relative à l’application de l’article 65 de la Constitution. 95CE4mars1975,Rousseau,AJDA1975.362,chron.F.Boyon,p.350.
112
relèventduseulpouvoirdeceux-cietnesauraientêtrecritiquésquedans
l'exercicedesvoiesderecoursprévuesparlaloi96».
• L'activitéjuridictionnelleétantexclueduchampdecompétencedel'instance
disciplinaire,iciencore,onsetrouvefaceàunequasi-impunitédisciplinaire.
Eneffet,«ellen'apportepasauxjusticiablesetauxcitoyensl'assuranced'une
crainteparlemagistratdesonéventuellesanction97».
• L'hypothèse de l'abus et du détournement de pouvoir a néanmoins été
retenueparleConseilsupérieurdelamagistrature98.Defait,lorsqu'ilrésulte
del'autoritémêmedelachosedéfinitivementjugée,qu'unjugeadefaçon
grossièreetsystématiqueoutrepassésacompétenceouméconnulecadre
desasaisine,l'acteaccomplineconstitue,malgrélesapparences,qu'unacte
étrangeràl'activitéjuridictionnelle,etsetrouvedoncsusceptiblederecours
disciplinaire.
c.3Lessanctionsdisciplinaires
• Le droit disciplinaire ne connaît pas de hiérarchie des faits : ils sont
sanctionnables ou ne le sont pas. Il ne connaît qu’une hiérarchie des
sanctions.
• Parapplicationdesdispositionsdel’article45del’Ordonnancen°58-1270du
22décembre1958,portantloiorganiquerelativeaustatutdelamagistrature,
modifié par la loi n°2007-287 du 5 mars 2007, il existe huit sanctions
disciplinaires:
o 1°Laréprimandeavecinscriptionaudossier;
o 2°Ledéplacementd'office;
96CSM,Formationsiège,21déc.1995,Rec.p.
97V.F.SARDA,Lesresponsabilitésdesjuridictions,1999,PUF,coll.Quesais-je?no3503.
98 CSM, 8 févr. 1982, Rec. p.
113
o 3°Leretraitdecertainesfonctions;
o 3°bisL'interdictiond'êtrenomméoudésignédansdes fonctionsde
jugeuniquependantuneduréemaximumdecinqans;
o 4°L'abaissementd'échelon;
o 4°bisL'exclusiontemporairedefonctionspouruneduréemaximum
d'unan,avecprivationtotaleoupartielledutraitement;
o 5°Larétrogradation;
o 6°Lamiseà la retraited'officeou l'admissionàcesserses fonctions
lorsquelemagistratn'apasledroitàunepensionderetraite;
o 7°Larévocationavecousanssuspensiondesdroitsàpension.
• Cessanctionssontinscritesaudossierdanslacote«incidentsdisciplinaires».
Ils peuvent être effacés à la suite d’une loi d’amnistie. En réalité, les
évaluations périodiques desmagistrats, qui restent définitivement dans le
dossier,peuventmentionnercessanctions.Dèslors,l’effacementparuneloi
d’amnistierestequelquesfoisthéorique.
• Il existe par ailleurs l’avertissement99. L'inspecteur général des services
judiciaires,lespremiersprésidents,lesprocureursgénérauxetlesdirecteurs
ou chefs de service à l'administration centrale ont le pouvoir d’avertir la
personne concernée. Ce n’est pas une sanction disciplinaire. Il est effacé
automatiquement du dossier au bout de trois ans, si aucun nouvel
avertissement ou aucune sanction disciplinaire n'est intervenu pendant
cettepériode.
c.4Uncodededéontologieenprojet
99 Ordonnance n°58-1270 du 22 décembre 1958modifiée, article 44.
114
• L’article18delaloiorganiquedu5mars2007aconfiéauConseilsupérieur
de la magistrature, le soin d’établir, pour la première fois en France, un
Recueil des obligations déontologiques des magistrats, aujourd’hui rendu
public.Cettepublication,décidéeparleParlement,apourobjectifderendre
transparentes les conditions dans lesquelles l’autorité judiciaire exerce les
pouvoirsquiluisontimpartisparlaConstitutionafinderenforcerlaconfiance
du public dans les décisions des magistrats rendues au nom du peuple
français.CeRecueildesobligationsdéontologiquesviseàconstituerunguide
pourlesmagistratsdusiègeetduparquetetnonuncodededisciplinedès
lors que seuls les manquements aux obligations statutaires peuvent
déclencherdespoursuitesdisciplinairesetêtre,lecaséchéant,sanctionnés
parleConseilsupérieurdelamagistrature.
• LaréformedéontologiquedevientunemissionpermanenteduCSM.
Section2-Lesmagistratsnonprofessionnels
On distingue différentes catégories de magistrats nonprofessionnels:
Lesjugesdestribunauxdecommerce Lesconseillersprud’hommes
Lesassesseursdestribunauxdesaffairesdesécuritésociale LesassesseursdestribunauxparitairesdesbauxrurauxLesassesseursdestribunauxpourenfants
§1-Lesjugesdestribunauxdecommerce
Rappel:lescompétencesdutribunaldecommerce(art.L.721-3 C.com.)
115
– Contestations relatives aux engagements entrecommerçants,entreétablissementsdecrédit
– Contestationsrelativesauxsociétéscommerciales – Contestationsrelativesauxactesdecommerce
Les jugesdestribunauxdecommerceoujugesconsulairessontélus
L’élection(art.L.723-1àL.723-14C.com)Àdeuxniveaux:uncollègeélectoralélitlesjugesconsulairesCompositionducollègeélectoralDéléguésconsulaires(art.L.713-6C.com.)Eluspour5ansdanslacirconscriptiondechaquechambredecommerceetd’industrieEluspardescommerçantsetdesreprésentantsdesociétéscommercialesLesmembresenexercicedestribunauxdecommerceLesanciensmembresdestribunauxdecommerce
– Conditionsd’éligibilité • Avoirplusde30ans • Exerceruneactivité commercialedepuis au
moins5ans • Nepasavoirfait l’objetd’uneprocédurede
redressementoudeliquidationjudiciaires • Nepassouffrird’incompatibilités
– Duréedumandat • 2anspourunpremiermandat • 4 ans à compter du second mandat, mais
après 4 mandats successifs, périoded’inéligibilitéd’unan
– Statut • Lesjugesportentlarobeetprêtentserment
commelesjugesjudiciaires:«Jejuredebienet fidèlement remplir mes fonctions, degarder religieusement le secret desdélibérations et de me conduire en toutcommeunjugedigneetloyal»
• Lesfonctionssontbénévoles
– Leprésidentdutribunaldecommerce • Eluparsespairs
116
§2–Lesconseillersprud’hommes
• Lacompétenceprud’homale:lesdifférendsnésducontratindividueldetravail(art.L.1411-1C.trav.)
– Sontdoncexcluslesconflitscollectifs(grève…) – Visetoutcontratdetravail(CDI,CDD…) – Concernetoussesaspects:
• Existenceetvaliditéducontrat • Exécutionducontrat : litigesconcernant les
salaires,primes… • Rupture du contrat : clause de non
concurrence,licenciement… – Juge en premier et dernier ressort pour les différends
dontlemontantestinférieurouégalà4000€,àcharged’appelau-delà
– Principed’unicitédel’instanceprud’homale • Ilexiste271conseilsdesprud’hommesoùexercent14646conseillers
117
• Organisationdel’électiondesconseillersprud’homaux(art.L.1441-1C.trav.)
– Electorat: • Agéde16ans • Exerceruneactivitéprofessionnelle • Lanationalitén’estpasimportante • Leschômeurspeuventêtreélecteurs
– Eligibilité: • Nationalitéfrançaiseuniquement • Agéde25ans • Inscritsurleslistesélectoralesprud’homales
• Cettejuridictionfonctionnesurleprincipedelaparité:employeursetsalariés
• Une fois élus, les conseillers élisent un président pour un an avecalternanceprésidentemployeur,présidentsalarié
• Statutdesconseillersprud’hommes
– Cesontdesmagistrats • Ilsprêtentserment
118
• Ils sont soumis aux mêmes obligations(interdictiondesarrêtsderèglement,dudénidejustice…)
– Lesconseillerssalariésconservent leuremploiavecdeshorairesaménagéssibesoinest
«Lesabsencesdel'entreprisedesconseillersprud'hommesducollègesalarié,justifiéespar l'exercicede leurs fonctions,n'entraînentaucunediminutiondeleurrémunérationetdesavantagescorrespondants.»(art.L.1442-6C.trav.)
§3-Lesassesseursdutribunaldesaffairesdesécuritésociale• Compétencedutribunaldesaffairesdesécuritésociale(TASS)
– Contentieuxgénéraldelasécuritésociale(art.L.142-1et
142-2C.séc.soc.).
– Cecirecouvre:
• Le contentieux entre les organismes desécurité sociale et les assujettis à laréglementation de la sécurité sociale(affiliation,paiementdescotisations…)
• Contentieux nés entre les organismes de
Sécuetlesbénéficiairesdeprestations
– Certainesmatièressontexclues(art.L.142-3C.séc.soc.) • Lesdécisionsmédicales • LesinfractionsauCodelasécuritésociale • Les conflits liés aux institutions de retraite
complémentaire • Ilexiste116TASS
• CompositionduTASS(échevinageetparité)– Unprésident:magistratdusiègeduTGIdanslequelleTASSest
situé– Deuxassesseursreprésentantlessalariésetlesemployeursou
travailleursindépendants–
• Désignationdesassesseurs(art.L.142-5C.sec.soc.)– Lesassesseursnesontpasélusmaisdésignésparuneordonnance
du1erprésidentdelacourd’appel,– Aprèsavisduprésidentdutribunaldesaffairesdesécuritésociale,– Surpropositiondesorganisationspatronalesetouvrières
119
– Lesassesseurssontdésignéspour6ans
• Conditionsdedésignation– Nationalitéfrançaise– Agéde23ans– Remplirlesconditionspourêtrejuré– N’avoirfaitl’objetd’aucunecondamnationpénale– Statutdesassesseurs(art.L.144-1C.sec.soc.)– Lesfonctionssontbénévoles– Ilsprêtentserment«deremplirleursfonctionsaveczèleetintégrité
etdegarderlesecretdesdélibérations»
§4-Lesassesseursdestribunauxparitairesdesbauxruraux• Compétencedutribunalparitairedesbauxruraux(art.L.491-1C.
rur.) – Contestationspouvantnaîtreentrebailleursetpreneurs
debauxruraux – Statueenpremieretdernierressortjusqu’à4000€,à
charged’appelau-delà
• Ilexiste475tribunauxparitairesdesbauxruraux • Compositiondutribunalparitairedesbauxruraux(échevinageet
parité)o Unprésident:lejuged’instanceo 4assesseurs:
§ 2représentantsdesbailleursnonpreneurs§ 2représentantsdespreneursnonbailleurs
• L’électiondesassesseurs(art.L.492-1ets.C.rur.)o Electorat
§ Avoir18ans§ Êtrefrançaisouressortissantdel’UE§ Jouirdesesdroitscivils,civiquesetprofessionnels§ Etredomiciliésourésiderdansleressortdutribunal
paritaireou y posséder, à titredepropriétaire, desbiensimmobiliersfaisantl'objetd'unbailrural
o Eligibilité§ Etreélecteur§ Avoirplusde26ans
120
§ Posséderdepuiscinqans,aaqualitédebailleuroudepreneurdebailàfermeouàmétayage
• Statutdesassesseurs(art.L.492-4et492-5.C.rur.)o Ilssontéluspoursixanso Ilsprêtentsermentde«remplirleursfonctionsaveczèleet
intégritéetdegarderlesecretdesdélibérations»o Ilspeuventêtrerécuséss’ilexisteunconflitd’intérêts
§5-Lesassesseursdestribunauxpourenfants• Les tribunaux pour enfants ont été créés par l’Ordonnance du 2
février 1945modifiée à plusieurs reprises (La L. du 10 août 2011institue un tribunal correctionnel pourmineurs à c/ du 1er janvier2012etcepourlesmineursdeplusde16ans.
Letribunalcomprend3membres:unmagistratdecarrièreet2assesseursdeplusde30anschoisispourleurcompétenceoupourl’intérêtqu’ellesportentauxquestionsdel’enfance.§6-Lesassesseursdestribunauxcorrectionnels
• La loi du 10/08/2011 a prévu pour certaines infractions
exposant à au moins 5 ans d’emprisonnement, le tribunalcorrectionnel comprendrait 2 assesseurs issus des listesétabliesselonlesrèglesdesarticles10-1à10-13ducodedeprocédurepénale.
• Letribunaldevient«tribunalcorrectionnelcitoyen». Section3-LesgreffiersLaprofessionpeut s’exercer soiten tantque fonctionnaires, soiten tantqueprofessionnellibéraux.
§1-Lesgreffiersfonctionnaires
• Fonctionnarisation
121
• Sourceslégales(loisn°65-1002du30novembre1965etn°79-44du18janvier1979)
– Exercent dans les juridictions civiles, pénales, etprud’homales
– Sont recrutés sur concours post bac ou après unelicenceendroit
– Sont formés à l’école nationale des greffes située àDijon
§2-Lesgreffiersofficierspublicsetministériels
• Exercentuniquementdanslestribunauxdecommerce • Sontdesprofessionnelslibéraux,nommésparlegardedesSceaux • Sonttitulairesetpropriétairesdeleurcharge • Perçoiventunerémunérationàl’occasiondetouteformalitéetpour
chaqueaffaireenrôlée
§3–Lesfonctionsdesgreffiers
• Attributionsjudiciaires:legreffierassistelemagistrat
– Ildonnel’authenticitéauxactesdujuge – Ildresselesactesdegreffe
• Iltientlerôle(répertoiregénéraldesaffaires)
• Iltientledossierdechaqueaffaire • Iltientleplumitif(leregistred’audience)
– Ilassisteauxaudiencesetenretranscritlecontenu – Ilreçoitlesarchivesetminutes
• Ildélivrelescopiesetexpéditionsdesactes • Ilalaresponsabilitédespiècesdéposéesau
greffe • Ilassurelagardedesscellés
Ilétablitlescertificatsdenationalité
• Attributionsextrajudiciaires: – Legreffierreçoitcertainesdéclarationsenmatièrecivile
oucommerciale • renonciation à une succession au greffe du
TGIoùlasuccessionestouverte(art.804ets.Codeciviletart.1339CPC),
• déclarationdeconclusiond’unpactecivildesolidarité(PACS)augreffeduTI
122
– Legreffiertientcertainsregistres • Répertoire civil, double des registres d’état
civil(pourlesgreffiersfonctionnaires) • Registreducommerceetdessociétés(pour
lesgreffiersdestribunauxdecommerce)
Section4–Lesauxiliairesdejustice§1–Lesavocats
• L’organisationdelaprofession
– L’accèsauxfonctions • EtretitulaireduCAPA • Avoirsuivilaformationde18moisauseindu
CRFPA • Etre titulaire d’une maîtrise en droit ou
équivalent • Etre français, ressortissant communautaire
ou ressortissant d’un pays accordant laréciprocité
• Etredebonnemoralité • Nepasavoircommisd’infractionpénalepour
agissements contraires à l’honneur, à laprobité,auxbonnesmœurs
– Lesdispensesdel’examenduCAPAetdelaformationauseinduCRFPA
• Lesanciensmagistratsjudiciaires • LesavocatsauxConseils
• Lebarreau(cote3)
• Il existe un barreau pour chaque TGI (181
jusqu’en2011puis158aprèslaréformedelacartejudiciaire)
• Ondénombre50314avocatsen2010(44%sontregroupésdanslebarreaudeParis)
123
• Chaquebarreauestprésidéparunbâtonnierélupour2ansassistéparleConseildel’ordreélupour3ansetrenouvelablepartiers
• En 1990 est créé le Conseil national desbarreaux.Ilapourmissiondereprésenterlaprofessionauprèsdespouvoirspublics
• Fonctionsdel’avocat
-Conseil:Ilpeutconseillerdanstouslesdomainesjuridiqueshorsoupré-contentieuxIln’enapaslemonopole
-Assistance
• Ilpeutrédigerdesactes
-Représentation• Postulation:l’avocataccomplitlesactesdeprocédure• pourlecomptedesonclient,limitéterritorialementau• TGIdesarésidenceprofessionnelle• Plaidoirie:sansterritorialité,l’avocatbénéficied’un• monopoleetdel’immunitédeparole
• Leshonoraires
– Rétribution tariféepar l’Etat enmatièredepostulation
(tarif)etd’aidejuridictionnelle – Rétributionlibreenmatièredeconseil,d’assistanceetde
plaidoirie • Encasdedésaccordsurleshonoraireslibres,
le bâtonnier intervient et rend uneordonnance de taxe susceptible d’appeldevant le premier président de la courd’appel, cequidonne lieuàuncontentieuxqui arrive régulièrement devant la 2èmechambreciviledelaCourdecassation
• Obligationsetprérogativesdel’avocat
– Leserment:«Jejure,commeavocat,d’exercerladéfenseet le conseil avec dignité, conscience, indépendance ethumanité»
– L’avocatesttenuausecretprofessionnelsouspeinedesanctionspénalesetciviles
124
• Problématiques nouvelles issues de la luttecontreleblanchimentd’argent(art.L.561-15C.mon.fin.):devoirdesoupçon
– Selon l’art. 115 du décret n°91-1197 du 27 novembre1991organisantlaprofessiond'avocat,laprofessionest Compatible avec les fonctions d'enseignement,notamment avec celle de professeur d’université, lesfonctions de collaborateur de député ou d'assistant desénateur, lesfonctionsdesuppléantdejuged'instance,demembreassesseurdestribunauxpourenfantsoudestribunaux paritaires de baux ruraux, de conseillerprud'homme,demembredestribunauxdesaffairesdesécurité sociale, ainsi qu'avec celles d'arbitre, demédiateur,deconciliateuroudeséquestre Incompatibleavecl'exercicedetouteautreprofession
§2-Lesmandatairesjudiciaires(Nontraité)
• Laloin°85-99du25janvier1985,scindelesfonctionsdesyndicsde
failliteendeux:l’administrateurjudiciaireetlemandatairejudiciaire(cote4)
• Lesfonctionsdesadministrateursjudiciaires:
– «Les administrateurs judiciaires sont les mandataires,personnesphysiquesoumorales,chargéspardécisiondejusticed'administrer lesbiensd'autruioud'exercerdesfonctionsd'assistanceoudesurveillancedanslagestiondecesbiens»(art.L.811-1C.com.)
– Ainsi lors d’un plan de redressement par exemple, ilsposent un diagnostic sur l’origine des difficultésfinancières d’une entreprise. Ils ont pour mission desurveiller, d’assister ou de représenter le chefd’entreprise
– Oncompte115administrateursjudiciairesen2007
- «Lesmandatairesjudiciairessontlesmandataires,• personnes physiques oumorales, chargés par décision de
justice de représenter les créanciers et de procéder à laliquidationd'uneentreprise»(art.L.812-1C.com.)
• Ainsi,ilscollectentlescréances,vérifientlepassifettiennentinforméslejugecommissaireetleparquet.
• Lors de la liquidation, ils procèdent au licenciement dessalariés, liquident les biens et actifs de l’entreprise etrépartissentlesfonds
• Oncompte313mandatairesjudiciairesen2007.
• L’organisationdelaprofession
125
– Celle-ci est commune au sein du «Conseil national desadministrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires à laliquidationdesentreprises»
– Pouraccéderàl’unedecesdeuxprofessions,ilfaut:– Etrefrançais,ouressortissantdel’UE,ouressortissantdel’EEE– Posséderunemaitriseendroit– Avoireffectuéunstageprofessionnelde3ansdanslaprofession– Avoirréussiunexamenprofessionnel– Etredebonnemoralité
§3–Lesofficiersministériels
• A-Statutdesofficiersministériels• Ilssonttitulairesd’unoffice(d’oùlenomofficier)confiéàvie • Ilsontlemonopoled’uneprofession(parexemplelapostulationetla
plaidoirie devant la Courde cassationet leConseil d’Etat pour lesavocatsauxConseils)
• Ilsontledroitdeprésenterunsuccesseur
• B-LesavocatsauxConseils(duroietdesparties)
• Accèsàlaprofession• Mêmesconditionsquepourlesavocats• Avoirexercélemétierd’avocatpendantunan• Avoireffectuéuneformationthéoriqueetpratiquede
3 ans à l’Institut de formation et de recherche desavocats aux conseils (IFRAC) et dans un cabinetd’avocatauxConseils
• Avoirréussiunexamenprofessionnel• Avoiracquisunoffice• Fonctions• Ilsbénéficientd’unmonopolesurlapostulationetla
plaidoirie devant les hautes juridictions sauf enmatièrepénaleoùlareprésentationestlibre
• Il existe 60 charges d’avocats aux Conseils que se partagent 94praticiensen2012,lesSCPnepouvantcontenirplusdetroisassociésparcharge
• C-Leshuissiers
• Conditionsd’accèsàlaprofession• Etrefrançais• Etredebonnemoralité• Posséderunemaitriseendroit• Accomplirunstagede2annéesdansuneétude• Avoirréussil’examenprofessionnel• Etretitulaired’unoffice
• Fonctionsdeshuissiers
126
• Leshuissiersontlemonopole• Delarédactiondecertainsactesdeprocédure(significations).Ils
sontalorsofficierspublics;cesontdesécritsauthentiques• Signification des actes judiciaires (convocation d’un témoin) et
extrajudiciaires(sommationdepayer)• De l’exécution forcée des jugements et des grosses notariées
revêtuesdelaformuleexécutoire• Leshuissierspeuventégalementétablirdesconstatsquiontvaleur
desimplesrenseignements• Leshuissierssonttenusd’assurerleserviceintérieurdestribunaux
(«huissiersaudienciers»)• Leur compétence territoriale est celle du ressort du tribunal
d’instance• Leshuissierspeuventégalementprocéderàdesventespubliques
mobilières• Oncompte3272huissiersen2007
• D-Lescommissaires-priseurs
• Conditionsd’accèsàlaprofession• EtreFrançaisouressortissantdel’UE• Etretitulaired’undiplômejuridiqueetd’undiplômenational
d’histoiredel’art,d’artsappliqués,d’archéologieoud’artsplastiques
• Avoirréussiunexamend’aptitudeàlaprofession• Etretitulaired’unoffice• Fonctions• Ilsontlemonopoledesventesjudiciaires.Ilsprocèdentà
l’estimationdesbiensmeublesetorganisentlaventepubliquedecesmeubles.
• Remarque:lesprocès-verbauxdresséssuiteàlaventeontlecaractèred’actesauthentiques,lescommissaires-priseursjudiciairesontlaqualitéd’officierspublics
• Ilsn’ontpluslemonopoledesventesvolontairesdemeublesquisontorganiséespardessociétésdeventesvolontaires(SVV)
127
• Oncompte420commissaires-priseursjudiciairesen2007
§4-Lenotaire:officierpublic
• Statutdunotaire
• Lesnotairessontdesofficierspublicstitulairesd’unofficeministériel • Lenotaireestunofficierpublicquiexerceunefonctionpubliqueet
quiestsoumisàcetitreàlatutelleduparquet. • Envertudesdispositionsdel’article40duCodedeprocédurepénale,
le notaire, qui dans l’exercice de ses fonctions acquiert laconnaissanced’uncrimeoud’undélit,esttenud’endonneravissansdélai auprocureurde laRépubliqueet de lui transmettre tous lesrenseignements,procès-verbauxetactesquiysontrelatifs
• Le notaire a l’obligation d’instrumenter et ne peut refuser sonconcours
• Ilestsolidairementresponsableaveclespartiesàl’égardduTrésorpublicdupaiementdesdroitsdemutation,dès lorsque l’acteestsigné
• Il doit obligatoirement déterminer les plus-values immobilièresimposables,etretenirl’impôtsurleprixdeventepourlereverserauTrésor
• Ilrésultedesdispositionsdelaloi2008-696du15juillet2008relativeauxarchivesquelesminutesetlesrépertoiresdesnotairessontdesarchives publiques, et sont par conséquent imprescriptibles etinaliénables,doncsoumisàuneobligationdeconservationdecentans, avant leurdépôtobligatoireauxarchivesdépartementalesounationalesselonlecas;
• Le notaire joue le rôle d’un percepteur et collecte à ce titre dessommesconsidérablesqu’ilreverseàl’Etat.LesdépôtsdesnotairessonteffectuésàlacaissedesdépôtsetconsignationstandisquelesavocatsconsignentdanslesCARPA.
• Conditionsd’accèsàlaprofession
• Etrefrançais• Nepasavoirétéfrappédefaillitepersonnelle• Etretitulaired’unemaîtriseendroit• Etre titulairedudiplômed’aptitudeaux fonctionsdenotaireetdu
certificatdefindestage• Avoiracquisunoffice• Lesfonctions• Ilsontlemonopole:• del’établissementd’uncontratdemariage,• delaconstitutiond’unbiendefamille,
128
• del’étatliquidatifdesrégimesmatrimoniauxenprésenced’unbienimmobilier,
• desactessoumisàpublicitéfoncière• Ilsrédigentlesactesetcontratsauxquelslespartiesveulentdonner
l’authenticité
• Ondénombre8525notairesen2007
§5–Propositionspourunegrandeprofessiondudroit
• RapportDarrois(cote5) • RapportLonguet(cote6) • Lesrisquesdedérèglementationdumarchédudroit:l’exemple
anglais,latentationitalienne
Bibliographie
129
Serge Guinchard, Gabriel Montagner, André Varinard, Thierry Debard,Institutionsjuridictionnelles,Dalloz,11èmeéd.,sept.2011,1159p.
LoïcCadietetEmmanuelJeuland,Droitjudiciaireprivé,LexisNexis.
Natalie Fricero, Les institutions judiciaires, Mémentos LMD, 3ème édition,Gualino,Lextensoéditions.
BernardTravier,Letribunaldecommerce,L’injonctiondepayer,Formulairededeprocédurecommerciale,Dalloz,2012.
PLANDUCOURS
Origineshistoriquesdel’organisationjuridictionnellefrançaise2
130
Présentationetcommentairedelacartejudiciairefrançaise6
Premièrepartie:Lajusticeétatique
Chapitre–ILesjuridictionsdel’ordrejudiciaire9
Section1Lesjuridictionsciviles10
§1Lesjuridictionscivilesdu1erdegré
A–Lajuridictiondedroitcommundu1erdegré:letribunaldegrandeinstance
a–L’organisationduTGI11
b–LacompétenceduTGI
b–1Lacompétenced’attribution
b–2Lacompétenceterritoriale
B–Lesjuridictionsd’exceptiondu1erdegré16
a–Lajuridictiondeproximité16
b–Letribunald’instance17
b–1Organisationdutribunald’instance
b–2Compositiondutribunald’instance
b–3Fonctionnementdutribunald’instance
b-4Compétencedutribunald’instance
c–Letribunalparitairedesbauxruraux19
c–1Organisationetfonctionnementdutribunalparitaire
c–2Compétencedutribunalparitaire
d–Letribunaldecommerce19
d–1Lesjugessontélus
d–2Organisationdestribunauxdecommerce
131
d–3Compétencedestribunauxdecommerce
d–4Compétenceduprésidentdutribunaldecommerce
d–5Compétenceterritorialedutribunaldecommerce
e–Lesconseilsdeprud’hommes21
e–1Organisationgénérale
e–2Organisationinterne
e–3CompétencematérielledesCPH
e–4CompétenceterritorialedesCPH
f–Lesjuridictionsdesécuritésociale(nontraité)
§2Lajuridictionciviledu2nddegré:lacourd’appel24
A–Implantationgéographiquedescoursd’appel
B–L’organisationdelacourd’appel
a–Organisationdescoursd’appel
b-Lesformationsjuridictionnelles
c-Lesformationsetorganesadministratifs
C–Compétencedelacourd’appelenmatièrecivile
a–Jugededroitcommundu2nddegré
b–Juged’appeldesdécisionsrenduespard’autresorganesjuridictionnels
D–Compétenceterritorialedelacourd’appel26
E–Lesattributionsdupremierprésident
a–Lesordonnancessurrequête
b–Lesordonnancesderéféré
c–Lesordonnancesenlaformedesréférés
132
d–Lajuridictioncontentieusedupremierprésident
Section2Lesjuridictionsrépressives28
Introduction
§1Leprincipedelaséparationdesfonctionsjudiciaires
§2Lesautresprincipesgénéraux
§3Laclassificationdesjuridictionspénales
A–Lesjuridictionsd’instruction
A–1Lesjuridictionsd’instructiondu1erdegré
Lejuged’instruction29
a–Organisationdel’instruction
b–Fonctionnementdel’instruction
c–Compétencedujuged’instruction
d–Rôledujuged’instruction
Lespouvoirsdujuged’instruction35
Lejugedeslibertésetdeladétention
A–2Lesjuridictionsd’instructiondu2nedegré:lachambredel’instruction36
A–2–1L’organisationdelachambredel’instruction
A–2–2Lefonctionnementdelachambredel’instruction
a–Pouvoirsduprésident
b–Pouvoirsdelachambredel’instruction
b–1Fonctionsjuridictionnelles:juridictiond’instructiondu2nddegré
b–2Fonctionsadministratives
B–Lesjuridictionspénalesdejugement38
133
Introduction
Ladivisiontripartitedesinfractions
B–1Lesjuridictionspénalesdejugementdu1erdegré
a–Letribunaldepolice
b–Lajuridictiondeproximité
c–Letribunalcorrectionnel40
c–1Organisation
c–2Fonctionnement
c–3Compétenced’attribution
d–Lesjuridictionspourmineurs44
d–1Lesjuridictionsdu1erdegré
d–1–1Lejugedesenfants
d–1–2Letribunalpourenfants
Composition
Ressort
Compétenceterritoriale
Compétenced’attribution
Procédure
d–2Lesjuridictionspénalesdesmineursdu2nddegré45
d–2–1Lachambrespécialedesmineurs
d–2–2Lacourd’assisesdesmineurs
e–Lacourd’assises46
Ressort
134
Compositionhabituelle
Courd’assisesspéciale
Ministèrepublic
Lejury
Legreffe
Compétenced’attribution
Compétenceterritoriale
Voiederecours
Fonctionnement
B–2Lesjuridictionspénalesdejugementdu2nddegré48
a–Lachambredesappelscorrectionnels
b–Lacourd’assisesstatuantenappel
B–3Lesjuridictionsdel’applicationdespeines(nontraité)
Lejugedel’applicationdespeines(JAP)
Letribunaldel’applicationdespeines(TAP)
Lachambredel’applicationdespeinesdelacourd’appel
B–4Lesjuridictionspénalespourleshommespolitiques(nontraité)
Section3LaCourdecassation49
§1OrigineetprésentationdelaCourdecassation
A-OriginedelaCourdecassation
B–PrésentationdelaCourdecassation(powerpoint)
§2L’organisationetlefonctionnementdelacourdecassation
A–l’organisationadministrative
135
a–Lapremièreprésidence
b–Le«bureau»delaCourdecassation
c–Leparquetgénéral
d–L’autonomiebudgétaire
e–Legreffe
f–LeSDER
g–Labibliothèque
B–L’organisationjuridictionnelledelaCourdecassation52
a–leschambresdelaCourdecassation
b–lesautresformations
§3LerôledelaCourdecassation
A–Lerôlejuridictionnel
B–Lerôleconsultatif
Section2L’organisationdesjuridictionsadministrativesdedroitcommun57
Introduction
§1Lestribunauxadministratifs58
A–Organisation
a–Leprésidentdutribunal
b–Lesmagistratsdutribunaladministratif
c–Legreffe
d–Leschambresdutribunal
e–Letribunalàjugeunique
B–Compétencedutribunaladministratif
136
a–Compétenced’attribution
b–Compétenceterritoriale
§2Lescoursadministrativesd’appel61
A–L’originedescoursadministrativesd’appel
B–organisationdescoursadministrativesd’appel
C–compétencedescoursadministrativesd’appel
§3Leconseild’Etat62
A–LerôleconsultatifduConseild’Etat
a–Rôleobligatoire
b–Rôleconsultatif
B-LerôlejuridictionnelduConseild’Etat
a–Jugedecassation
b–juged’appel
c–Jugede1eretdernierressort
ChapitreII–Lesjuridictionsnationalesquin’entrentpasdansunordre63
Section–1LeTribunaldesconflits
§1Compétence
§2Conflits
§3Composition
§4Démarchesetprocédures
§5GrandsarrêtsduTribunaldesconflits
Section2LeConseilconstitutionnel68
Proposliminaires
137
§1LaQPC:unenouvellecompétencepourlesjugesetlesavocats
A–Leprojetderévisionconstitutionnellede1990
a–LavolontédeF.Mitterrand
b–Lecontenuduprojetderéforme
b–1Lasaisineindirecte
b–2Ledoublefiltrage
1°Lefiltrageopéréparlajuridictiondufond
2°LefiltrageopéréparleConseild’EtatoulaCourdecassation
c–L’absencederecoursindividuel
B–Leprojetissudelarévisionconstitutionnelledu23juillet200871
a–Champd’applicationdel’article61-1delaConstitution
a–1L’évolutionterminologique
a–2Quellesdispositionslégislatives
a–3Quellesjuridictions
Enmatièreadministrative
Enmatièrecivile
Enmatièrepénale
a–4Lalimitationéventuelledudroitdesaisine74
1°Devantlacourd’assises
2°devantlaCourdecassation
3°ParlajurisprudenceduConseilconstitutionnel
4°Lalimitationnéedel’exclusiondecertainesjuridictions
b–LamiseenœuvredelaQPC76
138
b-1QuiaqualitépourposerlaQPC
b–2L’officedujuge76
1°Lefiltragedesdemandes
2°LetraitementdelaQPCparlejuge
3°LatransmissiondelaQPCparlejugedufond:critères
4°Lesortdelaprocédureencours
b–3L’officedel’avocat78
1°L’analysedelasituation
2°Lechoixd’unetactique
c–LetraitementdelaQPCparlaCourdecassation79
c–1L’instructiondelaQPC
c–2L’examendelaQPC
1°Ladispositioncontestée
2°Pasdedéclarationconformeantérieure
d–LetraitementdelaQPCparleConseil82
d–1Lesmodalitésdetraitementprévuesparlaloiorganique
d–2LesmodalitésdetraitementprévuesparlerèglementintérieurduConseilconstitutionnel
d–3LecontrôleexercéparlaCourEDH
e–Lerégimedel’aidejuridictionnelle
f–Lasanctiondel’anticonstituionnalité
f–1Panoramadelamodulationdansletempsdesrevirementsdejurisprudence
f–2Leseffetsdel’abrogation
§2Lesenjeuxdelaréformeconstitutionnelle85
139
A–Lesenjeuxinstitutionnels
a–LavolontéduConseil
b–LatransformationduConseilencourconstitutionnelle
b-1Justificationsdoctrinales
b–2L’instaurationd’unrecourssurladécisionderefusdetransmettre
B–Lesenjeuxprofessionnels
a–LesavocatsauxConseils
b–LesrôlesrespectifsdesavocatsdefondetauxConseils
b–1DevantleConseilconstitutionnel
b–2DevantleConseild’EtatetlaCourdecassation
b–3Lesrisquesencourusparlatechniquedecassation
Conclusion
ChapitreIVLesacteursdelajustice89
SectionILesmagistratsdecarrière
§1L’organisationducorps
§2Lestatutdumagistrat
§3Lacarrièredesmagistrats
§4Déroulementdelacarrière
§5Organesetrégimedisciplinairedesmagistrats91
A–L’inspectiondesservicesjudiciaires
a–Statutdel’inspection
b-Structureinterne
c–Lesmissionsdel’IGSJ94
140
c–1Panorama
c–2Lesenquêtesadministratives
c–2–1Lasaisine
c–2–2Pouvoirsd’enquête
c–2–3Naturedel’enquête
c–2–4Suitesdel’enquête
c–2–5Interactionsdesenquêtesadministrativesetpénales
B–LeConseilsupérieurdelamagistrature(CSM)98
a–CompositionetmandatduCSM
a–1Lasituationactuelle
b–Lamodificationissuedelaréformeconstitutionnelle
c–LesfonctionsduCSM101
c–1Panorama
c–2Lafonctiondisciplinaire
c–2–1SaisineduCSM
c–2–3Procédurepourlesmagistratsduparquet
c–2–4Définitionetdomainedelafautedisciplinaire105
1°Définitiondelafautedisciplinaire
2°Domainedelafautedisciplinaire
c–2–5L’appréciationdelafautedisciplinaireparleCSM
1°LajurisprudencetraditionnelleduCSM
a- Principe
b–Exception
141
2°Laremiseencausedecettejurisprudence
a–PremièretentativecensuréeparleCSM
b–Unesecondeapprochedansleprojetdeloi
c–3Lessanctionsdisciplinaires111
c–4Uncodededéontologieenprojet
SectionIILesmagistratsnonprofessionnels113
§1Lesjugesdestribunauxdecommerce
§2Lesconseillersprud’hommes
§3LesassesseursduTASS
§4Lesassesseursdestribunauxparitairesdesbauxruraux
§5Lesassesseursdestribunauxpourenfants
§6Lesassesseursdestribunauxcorrectionnels118
SectionIIILesgreffiers119
§1Lesgreffiersfonctionnaires
§2Lesgreffiersofficierspublicsetministériels
§3Lesfonctionsdesgreffiers
SectionIVLesauxiliairesdejustice120
§1Lesavocats
§2Lesmandatairesdejustice
§3Lesofficiersministériels
§4Lenotaire:officierpublic
§5Propositionspourunegrandeprofessiondudroit
Secondepartie:lajusticecontractuelle127