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M Y†NDEN - Kuiv Productionskuiv.com/stuff/pdf/DP Yonden.pdf · Alain ’ accompagn†e pendant ce tournage et depuis, y retournait r†guli‡rement pour y soigner les nomades

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YY��NNDDEENN

Un film de 90 mnde Marie Jaoul de Poncheville

��PPOOUURRQQUUOOII JJ’’AAII VVOOUULLUU TTOOUURRNNEERR LLEE FFIILLMM YY��NNDDEENN��L’ann�e derni�re, j’eus la chance d’entendre trois secondes la voix de Y�nden, (le h�ros de mon film � Molom � tourn� en Mongolie il y a neuf ans), gr�ce au t�l�phone satellite qu’avait utilis� en pleine steppe le docteur Alain Cantero.Alain m’avait accompagn�e pendant ce tournage et depuis, y retournait r�guli�rement pour y soigner les nomades. Je n’eus le temps que d’entendre �Allo, Maris�ri ? � et un grand �clat de rire. Puis la communication fut coup�e !Ma vie, � ce moment-l�, avait �t� boulevers�e par un chagrin que je pensais inconsolable. Il me semblait que j’avais perdu tout int�r�t.

La voix de Y�nden me r�veilla. Ce coup de fil m’avait rattach�e � la vie par hasard (mais il n’y a pas de hasard)…Cette voix, ce rire, cette joie… le retrouver � tout prix. L’amiti�, n’est-ce pas se revoir ?Y�nden avait cette force de vie exceptionnelle, cette force pr�cieuse que l’on a chacun en soi, que l’on devrait cultiver et soigner quand elle se fragilise. Par ce coup de fil, il m’avait r�veill�e, rappel�e, et fait ressurgir en moi cette force vitale.Je d�cidai de faire un film sur sa vie d’aujourd’hui. Je voulais savoir imp�rieusement, imp�rativement ce qu’il �tait devenu, ce petit Y�nden qui, � l‘�poque avait tant donn� pour mon film � Molom �. Ce petit homme tellement ouvert � la vie, tellement joyeux, �tonn� en permanence par tout ce qu’il d�couvrait.Et je voulais savoir aussi ce que moi j’�tais devenue.

��YY��NNDDEENN AAUUJJOOUURRDD’’HHUUII��Y�nden est maintenant chef de famille. Il habite toujours dans la r�gion de l’Arkangha�, au centre de la Mongolie, � une journ�e de route de la capitale Oulan Bator. Il a 17 ans. Il a pris la place de son grand-p�re trop �g�, son arri�re grand-m�re est morte, sa m�re a six enfants sans p�re, la sœur a�n�e de 19 ans a eu un petit gar�on �galement sans p�re. La vie est plus dure que jamais.Cet hiver, les temp�ratures sont tomb�es plus bas que jamais, - 60� !Les trois-quarts du b�tail sont morts. Parmi les humains, il n’y a jamais eu autant de victimes du froid. La Mongolie est l’un des pays les plus pauvres du monde.

��LLEE FFIILLMM YY��NNDDEENN��J’ai suivi Y�nden dans sa vie quotidienne, chez lui, en famille, entour� de ses troupeaux ; le jour o� il a emmen� Gambo, l’un de ses petits fr�res, � l’�cole (lui qui en avait toujours r�v�) ; je l’ai suivi quand il a pr�par� la caravane m�dicale cr��e par le docteur Alain Cantero puis quand enfin la caravane s’est�branl�e avec lui � sa t�te : pendant cette longue travers�e, sa fonction est de prot�ger le docteur de tous les dangers et de l’assister avec Khulan, la petite traductrice, fille de l’�leveur de loups qui travaillait avec nous sur le tournage de � Molom �.Chaque ann�e, au d�but de l’�t�, en juillet, la caravane s’�branle et va vers le Nord de la Mongolie jusque chez les Tsaatan, les �leveurs de rennes. Son but : soigner les nomades trop �loign�s de tout, qui n’ont pas acc�s aux soins.Pendant une pause de la caravane, alors que le docteur recevait les malades, Y�nden a rencontr� Khoorlo, une jeune nomade.J’ai film� leur amour naissant. J’ai vu Y�nden se transformer en homme. Impatient de vivre sa vie, dans sa propre yourte, avec un troupeau de chevaux � lui, avec sa nouvelle compagne, Khoorlo. Les derni�res ann�es ayant �t� rudes, son grand-p�re lui a demand� cette fois-ci de quitter la caravane en chemin et de rentrer pour couper les hautes herbes en altitude. Il faut nourrir le troupeau pendant l’hiver, ne plus se laisser surprendre par le froid (le dzud) comme les ann�es pr�c�dentes. Y�nden, aid� de ses amis nomades et de Khoorlo, a entass� dans la grange qu’il a construite au printemps autant de foin qu’il a pu en faucher.

��LLEE SSEENNSS DDUU FFIILLMM YY��NNDDEENN��Y�nden est un passeur, la figure qui montre cette r�alit� trop lointaine et d�form�e par les repr�sentations occidentales.Le film ne se r�duit pas � lui, il parle aussi des corps sous les dehls, de la lassitude et de la fatigue d’une vie dure mais aussi de joies simples, oubli�es, d’une dignit� transcend�e par les chants, les rires et le contact avec la mati�re m�me du pays, l’espace, la lenteur, la beaut� vierge.Ce film, c’est aussi la recherche des traces sur les visages, la recherche des regards et sans doute la recherche d’un autre temps. Car les occidentaux ont tendance � croire que leur temps est universel, que leur rythme est celui des autres.Le film d�couvre d’autres �tres, d’autres lieux, d’autres int�r�ts, d’autres pr�occupations dans un monde qui para�t si �loign� du n�tre. Mais apr�s tout, sommes-nous tellement �trangers les uns aux autres ? Le film nous tend un miroir qui refl�te cet autre, soi-disant si diff�rent. Puis petit � petit, le film devient miroir. On commence � voir un peu de l’autre en soi ou un peu de soi-m�me dans ce fr�re ou cette sœur du bout du monde. Et l’on s’y attache… et l’on se met aussi � croire � nouveau dans la n�cessit� absolue de la tendresse, de la fid�lit�, de l’�change… Il fallait vraiment que j’aille l�-bas pour voir si j’y �tais.

��IIMMPPRREESSSSIIOONNSS DDUU TTOOUURRNNAAGGEE DDEE YY��NNDDEENN��J’ai toujours eu l’impression en tournant le film que Y�nden s’�chappait, qu’il ne voulait pas communiquer � � ma fa�on �.En s’�chappant, il me disait clairement : � cherche ce que tu es venue trouver. Ce ne peut �tre moi puisque moi je veux aller tout seul vers ma vie. Jusqu’ici, j’ai bien v�cu sans toi ! Trouve-toi, et trouve-moi si tu le veux vraiment ! �.Je t�chais pendant ce tournage de laisser remonter les souvenirs d’un bonheur disparu. Je savais que c’�tait la seule issue, pour qu’enfin j’accepte le pass�, joies et peines confondues, et ouvre la voie d’un pr�sent vivant. Les silences de Y�nden, ses absences, son �nergie, son ind�pendance font partie du film et ont �t� comme une confrontation de mon fantasme avec la r�alit�.Tout en filmant, je comprenais que le personnage deY�nden �tait toujours sur le point de dispara�tre et cr�ait une vraie tension, un questionnement. C’est comme dans la vie, tout semble s’�vanouir… toujours. On passe son temps � perdre et � retrouver autre chose que ce que l’on a perdu pour trouver la libert� d’�tre � nouveau.Ma r�alit� de r�alisatrice trouvait l� sa raison d’�tre.Je croyais veiller sur Y�nden…C’est lui, au fond, qui veillait sur moi…

��LLAA FFIINN DDEE CCEE FFIILLMM,, LLEE DDEEBBUUTT DD’’UUNN AAUUTTRREE……��Y�nden m’a dit en partant : � Dans cinq ans, quand mon dernier petit fr�re aura dix ans, je quitterai la famille et j’�pouserai Khoorlo.

J’aurai ma yourte � moi.Avant, je veux savoir lire et �crire.M’aideras-tu ? �.Oui, Y�nden, je veux t’aider.Tu viendras, Y�nden et il y aura encore un autre film.Je te montrerai mon pays, je t’emm�nerai dans les C�vennes.L�-bas, il y a des chevaux, des ch�vres et des moutons.

��EEPPIILLOOGGUUEE��Nous avons fait ensemble un film, un film pour lui et un film pour moi et pourtant ils n’en font qu’un car l’un sans l’autre, ils n’existent pas. Ils s’imbriquent parfaitement.Ce film est un symbole : une s�paration a engendr� la r�union.Symbole en grec veut dire r�union des parties d’un objet cass� en deux.Dans la Gr�ce ancienne, deux personnes qui avaient �chang� l’hospitalit� pour la premi�re fois, avant de se s�parer, brisaient un galet ou un astragale de mouton. Chacun en gardait une moiti�, comme signe de reconnaissance. S’ils devaient se revoir, eux-m�mes, leurs descendants ou leurs alli�s, ils t�chaient de remettre ensemble les deux morceaux de l’objet bris�… Ainsi l’histoire pouvait reprendre…

YY��NNDDEENN-- FFiicchhee tteecchhnniiqquuee --

Produit par Kuiv Productions

Production Ex�cutive Marie H�l�ne RancProduction D�l�gu�e Michel Rotman

Avec la participation de

Arte France, Direction de la fiction, Pierre Chevalier

Klenfeld

Et du Centre National de la Cin�matographie

Auteur-R�alisateur : Marie Jaoul de Poncheville

Genre : Fiction - Documentaire

Diffuseur : Arte France

Producteur : Kuiv Productions

Caract�ristique : Couleur

Format image : 1,66 (version 35 mm kinescop�e)

Format son : Dolby SR

Support tournage : Vid�o DVCAM

Dates production : 2001-2002

Dur�e : 1 h 30

Langues : Mongol & fran�aisSous titrage fran�ais

YY��NNDDEENN-- GG��nn��rriiqquuee --

Avec la participation de

Yondenjuna�, Alain Cantero, Khorloo, Khulan Amgalan, Battsedev, Jargal Daariimaa, T�r�, Oyun Tchouloundorj, Luvsan, Norjmaa, Byambadorj, Saikha, Davaasuren, Gombodorj, Tsevelmaa, Otgonsukh, Batmend, Byambaa, Mendee, Danzandorj, Dolgorsuren, Batbayar, Araatai, Aghi Altangerel, Byambajav, Bayarlakh.

Sc�nario et adaptation Marie Jaoul de PonchevilleAvec la collaboration de Charles Castella et Pierre Joffroy

Image Jacques BesseXavier Browaeys

Son Pierre Andr�Franck Duval

Scripte Marie H�l�ne Rudel

Montage image Catherine QuesemandSylvain DupuyCharl�ne Gravel

Montage son Mourad LouanchiAndr� RigaudSylvain Copans

Mixage Olivier Do Huu

Assistance technique Jean Alexandre VillenerC�dric Lionnet

Bruitage Jonathan Liebling

Assistanat r�alisation Marcel Ben Benna�Valentin Dahmani

R�gie Jumdaan EnkhtoulJumdaan TchoimboilynOrgodol EnkhbaatarTsedenkhuu BuidanbaatarSenghee DavaasurenJamyandorj AdyabaatarMetav Batbayar

Traduction mongole Erdenetchimeg RentsendorjKhulan Amgalan

Traduction anglaise Sandy Withelaw

Enregistrement voix anglaise St�phane Thiebaut

Autoconformation Benoit Farasse

Conformation et �talonnage Isabelle Laclau

Graphisme g�n�rique Franyo Aatoth

Logistique Franz-Christoph et Enkkhe Giercke,

Nomadic Connection

M�nkhe Tengryn Camp

Chauffeurs BoldSanjaadorjDashdorjTchouloundorjTchoijilsuren

Manager du camp et chauffeur Enkht�r Demberel

Cuisini�res Serjmyadag DamdindorjSarantuya DamdindorjZolzaya Myasuren

Entretien yourtes Tserev Sarantsetseg

Administration de production Bernard KiefferLaurence Niro

Assistanat de production Isabelle Langerome

Distribution/Relations presse R�da Benhameurlaine

Moyens techniques SyliconeKuiv ProductionsS.I.S.ArchipelC.M.C.Iles ProductionsCin�phase

Extraits du film Molom, conte de Mongolie, de Marie Jaoul de Poncheville. Marie Jaoul de Poncheville

-- MMuussiiqquuee --

Chants traditionnels mongols interpr�t�spar le groupe Erdenezou :

Jargalsa�khan Ravdan, accord�onErdene Ayurzana, chant diphonique

Purev Tsevelmaa, vielle et chant de louangesDolgormaa Urtnassan, chant

Davaasambou Tchoulounbat, chant et xylophone � corde

Orchestre National de MongolieChorale Oulan Oud�

CD Molom, conte de MongolieMolom Th�me 1Boudamtchou

Molom Th�me FinAvec l’aimable autorisation de John Mc Laughlin Polydor/Polygram

55 bis, rue de Lyon, 75012 Paris - France

[email protected] @ www.kuiv.com