Upload
macadam-journal
View
232
Download
0
Embed Size (px)
DESCRIPTION
Dustin Hoffman, Macadam
Citation preview
3Edont 2E pourle vendeur
NUM
ĂRO
107
- JUI
N 20
13 -
WW
W.M
ACAD
AMJO
URNA
L.CO
M
A I D E R N â A J A M A I S Ă T Ă A U S S I A G R Ă A B L E Ă L I R E
n°107
LA PILULE NATURELLE...PAS FACILE Ă GOBER
FAUT-IL SUPPRIMERLA « CAISSE NOIRE »DE LA RĂPUBLIQUE ?
RĂZALE TĂMOIN HUMANISTE
LES TROPHĂESSOLIDAIRES
JEUX, BD,MOTS CROISĂS...
DUSTIN HOFFMAN
IL MâAURAFALLU LA VIE ENTIĂREPOUR ĂTRE HEUREUX
«
«
page 2 - M A C A D A M 1 0 7
DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse(statut VDI), fiers de leur mĂ©tier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participentau choix des sujets et des textes est la plus belle des rĂ©compenses et leur donne les moyens desâinsĂ©rer socialement et Ă©conomiquement.
COMMENT ĂA MARCHE ? Sur les 3 euros du prix de vente > 2 euros minimum, en fonction des villes et du coĂ»t
de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.
> 1 euro sert Ă la fabrication et Ă la diffusion du journal.
UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurĂ©e par lâassociation sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil dâadministration est composĂ© Ă la fois de professionnels des mĂ©dias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. Lâassociation a recu lâagrement dâassociationdâinteret general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66 % des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 01 40 38 25 20.
UNE ĂQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon rĂ©guliĂšre, ils prĂȘtent leur plume et leur temps pour la rĂ©alisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de crĂ©ation oumaquettistes. Ils rivalisent dâenthousiasme et de cĆur pour cette belle aventure.
UN RĂSEAU INTERNATIONALMacadam est membre â et son unique reprĂ©sentant en France â de lâInternational Network ofStreet Papers (INSP), ou RĂ©seau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualitĂ© rĂ©dactionnelle et son travail auprĂšs de ses vendeurs. Le rĂ©seau, dont le siĂšge est situĂ©Ă Glasgow regroupe 110 journaux de rue, rĂ©partis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunitĂ©s de travail Ă 200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque annĂ©e. Macadam a reçu le label "AnnĂ©e europĂ©enne de lutte contre lâexclusion sociale".
Vous voulez aider
une personne
en difficulté?
Proposez-lui de devenir
vendeur de Macadam.
Contact :
07 62 82 31 12
Macadam mensuel [Ă©dition juin 2013][email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ralPrĂ©sident : Gabriel GaudillatsiĂšge : 22 rue des Vinaigriers â 75010 ParisRenseignements : 01 40 38 25 20 / 07 62 82 31 12Lyon : 10 bis rue Jangot â 69007 Lyon Bernard : 06 73 52 61 90Permanence du lundi au vendredi de 8h Ă 9h30. directeur de publication, rĂ©dacteur en chef François FillonrĂ©dactrice en chef Caroline CharronrĂ©daction Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, ClĂ©mence Lambard, SaĂŻd Mahrane, Sophia Metz,Thierry Quintry-Lamothe, MĂ©lanie Rembert, DaniĂšleRudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau,Claire Veyriras, Ăric Walravens rĂ©vision Marie Dominique Bergouignanpartenariats Micheline [email protected] © Featureflash / dreamstimeillustrations Dominique Goubellegraphisme beau fixe, manufacture dâimagessite web VĂ©ronique GuĂ©rinĂ©dition sarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDĂ©pĂŽt lĂ©gal Ă parution /ISSN : 1954-166X - CPPAP : 1209 I 89259
Retrouvez toute lâactualitĂ© de Macadam sur
www.facebook.com/macadamjournal
Ils nous soutiennent :
www.macadamjournal.com
LâĂDITO
Votre journal.Macadam, c'est votre journal. Votre journal car vous le tenez dans lesmains, mais votre journal aussi car vous pouvez y participer.Ce journal n'existe que parce que des femmes et des hommes de bonnevolonté apportent leur savoir faire, chaque mois, depuis maintenant
6 annĂ©es. Ils sont journalistes, photographes, crĂ©ateurs de mots croisĂ©s... Mais aussiwebmestres, secrĂ©taires, assistants... Une multitude de talents offerts. Car Macadamne fonctionne que part des volontĂ©s bĂ©nĂ©voles. Et pourquoi pas vous ? Vous avezquelques heures ou plus pour soutenir notre projet ? Alors rejoignez les dizaines depassionnĂ©s qui avec entrain font que ce projet existe et est utile pour le plus grandnombre. Parisiens, Lyonnais ou d'ailleurs, vous ĂȘtes les bienvenus.
par François Fillon, directeur de la publication / [email protected]
avec vous
M A C A D A M 1 0 7 - page 3
L â I N V I T Ă
Vous devez voir des choses terribles, ĂȘtre confrontĂ© Ă dessituations bouleversantes, comment ressortez-vous de vosreportages ?Quand on pense Ă lâhistoire de lâhumanitĂ©, on voit que celava vers une amĂ©lioration et quâau fond tout nâest que pas-sager. Notre rĂŽle est dâaider Ă ce que ces situations sâamĂ©-liorent. Cela donne une grande force de penser que lâonpeut rapporter ces scĂšnes, les exposer, les montrer commeje le fais, et quâainsi on participe au changement. En mĂȘmetemps, on est faits de chair et de nerfs ; tout cela influence,bien sĂ»r. Pour ma part, je suis un grand adepte de poĂ©sieet lire des poĂšmes me permet de me ressourcer.
Durant vos voyages vous cĂŽtoyez la misĂšre dans ce quâellea de plus extrĂȘme. Que vous inspirent la pauvretĂ©, la prĂ©-caritĂ© qui gagnent nos sociĂ©tĂ©s ?Je sais quâaujourdâhui, dans le monde, il y a beaucoup plusde fonds et de nourriture que nĂ©cessaire pour subvenir auxbesoins de lâensemble de la planĂšte. Quelque part, cettepauvretĂ© est artificielle ; elle est crĂ©Ă©e par lâargent, par unemauvaise Ă©conomie, de mauvaises relations dans la
Vous vous qualifiez de tĂ©moin humaniste, quâest-ce que çasignifie pour vous ?Pour moi, ĂȘtre tĂ©moin humaniste signifie que lâensemble demon travail est dĂ©diĂ© Ă la condition humaine. Ce qui mâim-porte câest que la photographie devienne un outil, unmĂ©dium pour connecter les ĂȘtres humains entre eux et quelĂ oĂč les mots ne peuvent pas exprimer on arrive aveclâimage Ă crĂ©er des ponts, des liens entre les ĂȘtres humains.
Vous vous rendez rĂ©guliĂšrement dans des pays en guerremais vous arrivez toujours Ă montrer la face lumineuse delâhumanitĂ©, comment parvenez-vous Ă capter ces moments ?Je me rends dans des zones de conflit ou de sociĂ©tĂ©sendommagĂ©es, parce quâil y a la souffrance, celle desfemmes ou des enfants notamment. Mais on ne peut pas,en montrant seulement la souffrance, Ă©tablir un pont entreles ĂȘtres humains. Ce qui mâimporte, câest dâaller chercherdans ces moments les plus difficiles oĂč lâhumanitĂ© souffre,la beautĂ© qui existe dans chaque ĂȘtre humain. Pour moi,lâimportant est de montrer derriĂšre chaque regard, chaquesourire, cette beautĂ© au-delĂ de la souffrance.
PHOTOGRAPHE REPORTER DE TALENT, REZA SILLONNE LA PLANĂTE POUR METTRE
EN LUMIĂRE LA SOUFFRANCE MAIS AUSSI LA BEAUTĂ
DE LâHUMANITĂ. TĂMOININFATIGABLE, CET HUMANISTE
A PRIS LE TEMPS DE RĂPONDRE Ă NOS QUESTIONS, DEPUIS
LES MONTAGNES DU CAUCASE, EN AZERBAĂDJAN, OĂ IL RĂALISAIT
UN REPORTAGE.PAR CAROLINE CHARRON
© M
ark
Thie
ssen
/ N
atio
nal G
eogr
aphi
creza le témoin
humaniste
Retrouvez toute lâactualitĂ©de Macadam, les lieux de vente de nos vendeurs,des photos et bien plusencore sur notre page Facebook macadamjournal.
L â I N V I T Ă
page 4 - M A C A D A M 1 0 7
Retrouvez toute lâactualitĂ©de Macadam, les lieux de vente de nos vendeurs,des photos et bien plusencore sur notre page Facebook macadamjournal.
mĂ©dia de rue est pour moi le principe mĂȘme de ce quâunmĂ©dia doit ĂȘtre. Ă partir du moment oĂč lâon crĂ©e lâempa-thie, il faut que les gens exclus soient en premiĂšre ligne.Ce mĂ©dia leur permet de venir Ă nous, de nous montrerleur visage et leur dignitĂ©, de nous dire « je ne suis pas unmendiant, jâai besoin de travailler, je viens vers vous avecce qui est le plus important : la culture, lâĂ©criture, lâinfor-mation ». Je crois que câest un moyen trĂšs digne, peut-ĂȘtreune des meilleures formes mĂ©diatiques. Câest pour celaaussi que je vais dans diffĂ©rentes parties du monde pourformer des gens, dans les banlieues notamment ou lescamps de rĂ©fugiĂ©s. Ces formations Ă lâimage sont en rĂ©alitĂ©un outil pour apprendre aux gens Ă sâexprimer. Ce nâestpas pour quâils apprennent Ă faire des albums souvenirsque je leur apprends Ă faire des photos, mais pour quâilsdeviennent les conteurs de leur vie.
Vous ĂȘtes trĂšs prĂ©sent en Afghanistan, oĂč votre associationĂ©dite un journal distribuĂ© gratuitement aux enfants, quelle estla situation actuelle dans ce pays que vous connaissez bien ? Malheureusement nous sommes au dĂ©but dâannĂ©es encoretrĂšs difficiles pour lâAfghanistan. LâOccident a trĂšs mal jouĂ©cette partie. Non seulement il a perdu la guerre et de nom-breux hommes, mais il en a tuĂ© cent fois plus sur place. Fina-lement, câest aujourdâhui un dĂ©sastre. Cela a crĂ©Ă© unecorruption qui nâexistait pas dans ce pays et une guerrecivile qui va de pire en pire. Nous sommes au dĂ©but dâan-nĂ©es trĂšs, trĂšs noires. Lâironie de lâhistoire, câest que tous lesgrands empires depuis Alexandre le Grand â les empiresperse, indien, britannique, ou encore soviĂ©tique â ontessayĂ© de jouer dans le terrain afghan, et tous ont perdu laguerre, signant la fin de leur empire. Il faut donc voir lerĂ©sultat final. Depuis 2001 et jusquâĂ aujourdâhui, lâOcci-dent dĂ©pense prĂšs de 10 milliards de dollars par mois danscette guerre. Si cet argent Ă©tait distribuĂ© aux habitants, ilsauraient un niveau de vie Ă©quivalent Ă celui de la Suisse etnous nâaurions pas dâattentats suicides ni tous ces morts.
Vous avez emmené votre fils dans un voyage initiatique deParis à Pékin, dont vous avez tiré un livre et une expositionpublique. Que souhaitez-vous lui transmettre ?Le voyage était surtout de Pékin à Paris, en train, pendantdeux mois. Le livre a été fait par lui et ma compagne,
sociĂ©tĂ©. Sans tout cela, on pourrait arriver assez vite Ă Ă©ra-diquer la pauvretĂ© et la prĂ©caritĂ©, en trouvant un meilleurmodĂšle Ă©conomique. Câest plutĂŽt sur cela que je me bats.Je pense quâon y arrivera, bien sĂ»r pas dans une ou deuxgĂ©nĂ©rations. Nos parents, nos ancĂȘtres ont souffert : ils ontfait avancer lâhumanitĂ© et câest ce que nous devons faire Ă notre tour pour Ă©radiquer la pauvretĂ© avant tout.
Vous vivez Ă Paris (quand vous nâĂȘtes pas en voyage), quelregard portez-vous sur cette ville, ses habitants et ses exclus ?Je passe trois mois par an Ă Paris, le reste du temps je suisdans dâautres rĂ©gions du monde. Le regard que je porte surcette ville est le mĂȘme que celui que je porte sur lâensemblede la planĂšte. Paris est une mĂ©tropole oĂč il y a peu dâem-pathie entre les habitants. Les gens semblent aveugles. Ilspassent Ă cĂŽtĂ© des exclus, des injustices sans les voir. Ilssont rendus aveugles par la duretĂ© du quotidien. Quand onest dans le mĂ©tro et quâon regarde les gens, on a presquelâimpression dâĂȘtre entrĂ© dans un hĂŽpital psychiatrique.Câest terrible de voyager dans le monde, de voir des situa-tions difficiles, de grande pauvretĂ©, puis de rentrer Ă Pariset de voir, dans le mĂ©tro, des visages qui font penser Ă deszombies. Des gens qui ont peur des autres, qui se sententagressĂ©s quand on les regarde⊠Il nây a quâun voyageurpour voir cela car quand on habite ici, on ne sâen rend pluscompte, on pense que câest normal. Oser toucher quelquâunpeut provoquer une Ă©norme rĂ©action, câest incomprĂ©hensi-ble. Ce stress que lâon voit sur les visages nâest pas normalet me semble pire que dans dâautres mĂ©tropoles, oĂč les genspeuvent ĂȘtre plus ouverts. Quand je compare avec dâautrespays plus ou moins similaires en termes Ă©conomiques, il mesemble quâil y a en France une sorte dâanesthĂ©sie gĂ©nĂ©ralequi fait que les gens ne voient plus, et ne rĂ©alisent pas quetout cela peut leur arriver un jour ou lâautre.
Lorsque lâon sâest rencontrĂ©s la premiĂšre fois, vous avez Ă©tĂ©trĂšs enthousiaste sur la presse de rue et avez tout de suiteacceptĂ© le principe dâune collaboration, pourquoi ?Tout ce que je fais, et les mĂ©dias en gĂ©nĂ©ral, est un moyende crĂ©er du lien entre les ĂȘtres humains. Jâai toujours pensĂ©que la photographie et les mĂ©dias peuvent jouer un rĂŽleplus important que celui quâils ont maintenant ; ils peuventservir de ponts entre les communautĂ©s et les cultures. Le ©
Mar
the
Lem
elle
LA BEAUTĂ EXISTEDANS CHAQUE ĂTRE HUMAIN
M A C A D A M 1 0 7 - page 5
L â I N V I T Ă
Rachel. Ce que je voulais surtout transmettre câest que deplus en plus, dans nos civilisations, les parents et les enfantsont tendance Ă devenir Ă©trangers les uns aux autres. Dansmon cas, pas seulement parce que je voyage beaucoup etque je suis frĂ©quemment absent⊠Je voulais tisser ce liencar souvent les parents sont pris dans le tourment et le tra-vail quotidien. MĂȘme ceux qui rentrent tous les soirs Ă lamaison ne lĂąchent pas lâordinateur, le portable, etc. Pareilpour les enfants avec les Playstation, Facebook, etc. Celien qui existait depuis des millĂ©naires entre parents etenfants est en train de se rompre. Cette transmission cultu-relle et de civilisation se perd et jâavais envie de passer cesdeux mois dans le train avec mon fils, pour apprendre delui. Au final, câĂ©tait beaucoup plus bĂ©nĂ©fique pour moi quepour lui, je pense. Jâessaie de prĂȘcher Ă tous les parentslâimportance de ce lien, de la transmission, de leur dire quenous sommes une gĂ©nĂ©ration en voie de disparition. Il nâya pas que des tribus lointaines en voie de disparition, nous-mĂȘmes le sommes.
Vous ĂȘtes pacifiste, pensez-vous quâune photo puisseconvaincre quelquâun de dĂ©poser les armes ?Câest une façon naĂŻve de voir les choses. Ătre pacifiste,pour moi, câest utiliser la photographie pour essayer decrĂ©er de lâempathie, du lien entre les ĂȘtres humains pourque, petit Ă petit, les mentalitĂ©s Ă©voluent. Nâoublions pasque lâignorance est le lit de tous les malheurs du monde.Avec lâimage, on peut montrer la rĂ©alitĂ©, ce qui se passe,et Ă©radiquer lâignorance. Cela se fait progressivementmĂȘme si rĂ©cemment, au BrĂ©sil, un homme est venu Ă moi,les larmes aux yeux, et mâa remis son tee-shirt de lâarmĂ©e.Il Ă©tait venu par hasard, voir mes photos et mâĂ©couter, maiscela lui a donnĂ© lâimpulsion de quitter lâarmĂ©e. Alors oui,peut-ĂȘtre que, cette personne-lĂ , une photo lâa convaincuede dĂ©poser les armes.
DâoĂč vous vient ce besoin de vous engager ? Y a-t-il eu unĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur de votre engagement ?Je pense que chaque ĂȘtre humain doit ĂȘtre engagĂ©. Noussommes venus au monde certes pour vivre et passer notrevie sur cette terre, mais aussi pour amĂ©liorer la vie de tous.Si on nâest pas engagĂ©, on nâest pas comme dit SaâadieShirazi, le grand poĂšte et voyageur persan du XIIIe siĂšcle :« Tous les ĂȘtres humains font partie dâun seul corps et siune partie de ce corps souffre, câest lâensemble de ce corpsqui doit souffrir. » Je crois que nous sommes liĂ©s les unsaux autres, et pas seulement les hommes mais tout ce quivit sur la planĂšte et au-delĂ . Nous ne sommes pas seule-
ment ici pour nous-mĂȘmes. Selon moi, il faudrait plutĂŽtdemander Ă ceux qui ne sont pas engagĂ©s : quel Ă©lĂ©mentde votre vie a dĂ©clenchĂ© le fait que vous ne le soyez pas ?
Quâest-ce qui vous rĂ©volte aujourdâhui ?Avant tout, cette injustice sociale que je ne comprends tou-jours pas. Comment des ĂȘtres humains peuvent encore ĂȘtreaussi bestiaux les uns envers les autres. Comment et pour-quoi nous dĂ©pensons autant dâargent pour les armes et lesguerres et non pour les enfants, lâĂ©ducation et la santĂ© despeuples. Ce qui me rĂ©volte, câest de voir que la populationdu monde vit pour une grande partie dans une situationprĂ©caire alors que 1 % dâentre nous prend tout et ravagelâhumanitĂ©. Ce qui me rĂ©volte aujourdâhui, câest quâun ĂȘtrehumain puisse passer Ă cĂŽtĂ© de quelquâun qui a besoin delui, qui est en danger et fermer les yeux.
Y a-t-il des rĂ©gions que vous souhaiteriez dĂ©couvrir, dessituations que vous nâavez pas encore explorĂ©es que sou-haiteriez mettre en images ?Jâai Ă©tĂ© dans 115 pays du monde, sur 205. Il y en restedonc encore beaucoup, mais ce nâest pas un calcul mathĂ©-matique. Je ne me considĂšre pas comme un explorateur dumonde. Ce que jâessaie dâexplorer, câest lâĂ©motion, ce quinâest pas gĂ©ographique justement. Jâessaie dâexplorer et demontrer la joie, la souffrance, lâĂ©motionâŠ
© M
arth
e Le
mel
le
A C T U
LE MONDE EST FOU
page 6 - M A C A D A M 1 0 7
Lâhomme le plus vieux du monde dĂ©cĂšde Ă 138 ansLe Limca Book of Records lâavait sacrĂ©
homme le plus vieux du monde dans
son Ă©dition 2005. Le Guinness Book
of Records avait quant à lui refusé de lui
accorder ce titre car la date de naissance
de lâhomme, enregistrĂ©e sur ses fiches de
pension de retraite, nâĂ©tait pas le 28 mai
1870 mais le 20 mai 1878. Habib Mian
avait Ă©galement reçu dâautres distinctions,
comme celle du pÚlerin le plus ùgé à avoir
visité la Mecque (en 2004) ou celle
du plus long bĂ©nĂ©ficiaire dâune pension
de retraite, que le vieil homme touchait
depuis 1938. Veuf depuis soixante-dix ans,
il a été enterré au cimetiÚre de Ghat Gate,
dans le district dâĂlwĂąr.
Mike Merrill, lâhomme qui a cotĂ© sa vie en BourseAfin de collecter les fonds nĂ©cessaires pour
monter une entreprise, un Américain a décidé
de se vendre comme un produit sur le marché
boursier. Sa vie dépend à présent entiÚrement
de ses actionnaires, qui ont un droit de regard
sur tous les domaines de sa vie.
Pour entrer sur le marché boursier, Mike
sâest divisĂ© en 100 000 parts Ă un prix
de dĂ©part de 1 dollar (78 centimes dâeuro)
et qui chacune rapporte Ă son possesseur
un retour potentiel sur les profits de lâactivitĂ©
de Mike. Amis, petites amies, famille et
investisseurs lambda composent le conseil
dâadministration auquel chaque dĂ©cision
de la vie quotidienne de Mike est soumise.
Comme pour une entreprise, donc, Mike doit
consulter ses actionnaires pour chacun
des changements quâil souhaite entreprendre
dans son quotidien. Les personnes qui
possÚdent le plus de parts, bénéficient du plus
grand nombre de voix. Une vie pleine dâalĂ©as.
« Comme beaucoup dâentrepreneurs, Merrill
a appris à ses dépens les hauts et les bas
dâune entreprise cotĂ©e. Dans les mois et
les années suivant son introduction en Bourse,
128 personnes ont acheté des parts de Merrill.
Il est alors devenu la victime des intĂ©rĂȘts
dâactionnaires concurrents, de manipulations
des cours de lâaction ou encore dâinvestisseurs
cherchant un profit à court terme aux dépens
de son bien-ĂȘtre Ă long terme », explique
le site Wired, qui relate lâexpĂ©rience.
M A C A D A M 1 0 7 - page 7
A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com
Dominique Goubelle, dessinateur de presse - illustrateur,
collabore chaque semaine Ă VSD, au Point et dessine
pour le quotidien La Charente libre... Il dessine Ă©galement
réguliÚrement pour des agences de communication.
www.goubelle.net
Son ballon a traversé le monde entierUn petit Anglais avait participé à un
lĂącher de ballons avec ses camarades de
classe. Son ballon a volé et a été retrouvé
par une femme⊠en Australie. Le ballon
a parcouru 10 545 miles (16 970 km)
du Derby en Grande-Bretagne jusquâĂ
la maison de Millie se situant Ă lâest de
Kurrajong, Ă 80 km de Sydney. Les Ă©lĂšves
de la Wyndham Primary Academy
dâAlvaston en Angleterre, avaient lancĂ© au
mois de décembre 300 ballons étiquetés.
MĂȘme si certains de ses amis ont retrouvĂ©
leur ballon au Danemark et aux Pays-Bas,
personne nâest arrivĂ© aussi loin que
Joshua. « Nous avons pensĂ© que câĂ©tait
déjà étonnant, a déclaré Suzannah
Hemmings, une coordinatrice pédagogique
de lâĂ©cole. Cependant, au retour des
vacances de février, une lettre est arrivée
dâAustralie adressĂ©e Ă un de nos Ă©lĂšves,
Joshua Blackaby. Tout excitĂ©, il lâa ouverte
devant sa classe, elle contenait lâĂ©tiquette
du ballon et une lettre dâune petite fille
appelée Millie qui avait trouvé le ballon
dans un arbre de son jardin, en Nouvelle-
Galles du Sud, en Australie. »
à 12 ans, elle fait partie des personnes les plus intelligentesNeha Ramu, adolescente ùgée de douze
ans, est devenue membre du Mensa, com-
munauté rassemblant les personnes les
plus intelligentes du monde, aprĂšs avoir
eu le score maximal au test de QI. Cette
jeune Britannique est aussi fan de Harry
Potter et passionnée de natation.
« Dans un premier temps, je nâai pas rĂ©a-
lisĂ© quâelle en Ă©tait capable », a dĂ©clarĂ©
Jayashree, la mĂšre de Neha, au Telegraph,
avant dâajouter : « Lorsquâelle a reçu les
rĂ©sultats de lâexamen, je me suis dit
quâelle avait peut-ĂȘtre quelque chose de
spĂ©cial et que je ne mâen Ă©tais jamais
rendu compte. » Les parents de Neha
Ramu ont emménagé en Grande-Bretagne
lorsque lâenfant Ă©tait ĂągĂ©e de sept ans.
Câest Ă lâexamen de grammaire « Tiffin
Girlsâ » que Neha Ramu sâest dĂ©marquĂ©e
en obtenant un rĂ©sultat de 280 pointsâŠ
sur 280 possibles. Deux ans plus tard, elle
a passé le test du Mensa et fait, depuis,
partie des personnes les plus intelligentes
du monde. « Je suis si fiĂšre dâelle. Câest
juste merveilleux. Je nâai pas dâautres
mots », sâest exprimĂ©e la mĂšre de lâadoles-
cente. Et il est vrai que Neha Ramu est
une enfant Ă part car, pour les vacances
dâĂ©tĂ©, lorsque les enfants ordinaires pas-
sent leur temps Ă jouer au parc ou restent
devant la tĂ©lĂ©vision ou lâordinateur, lâado-
lescente prĂ©fĂšre suivre un stage dâappren-
tissage de trois semaines sur lâanatomie
du cerveau et du systĂšme nerveux
humains. La suite logique des choses vou-
drait que Neha Ramu entame une carriĂšre
dans la médecine.
page 8 - M A C A D A M 1 0 7
R E N C O N T R E
SEUL LE PRĂSENT COMPTE« Câest Ă cause de ce que disait Dennis Potter. ». Hoffman,comme beaucoup de ses congĂ©nĂšres, monologue, mainte-nant le suspense par de courtes pauses. Impossible desavoir sâil sâagit dâune aptitude innĂ©e de tous les grandsacteurs ou de quelque chose quâils ont appris. La philosophie de Potter sâest rĂ©vĂ©lĂ©e lors de lâinterviewquâil donna en 1994, peu aprĂšs avoir Ă©tĂ© diagnostiquĂ© enphase terminale de son cancer. « Il prenait des gorgĂ©es demorphine tout le long de lâinterview, raconte Hoffman. Et ila dit quâil nâavait jamais Ă©tĂ© aussi heureux parce quâil avaitcompris quelque chose quâil ne savait pas jusque-lĂ : seulle prĂ©sent compte. Le temps passe mais la seule chose quiexiste câest le prĂ©sent. Ces mots ont eu un profond effet surmoi. » Le discours de Potter a Ă©galement eu un impact surlâoptimisme du film Quartet, un long mĂ©trage sur des chan-teurs dâopĂ©ra dans une maison de retraite ; un film queHoffman a voulu rĂ©aliser dĂšs sa lecture du scĂ©nario deRonald Heywood : « Une belle illustration du fait quâil nefaut pas laisser la vieillesse tâempĂȘcher de faire les chosesque tu aimes, mĂȘme si tu ne les fais pas aussi bienquâavant. » Le film â câest en partie dĂ» Ă la performancedâacteurs quâon a vu vieillir au fil des annĂ©es â est poi-gnant. Il explore les peurs liĂ©es au vieillissement la pertede certaines capacitĂ©s, celle du contrĂŽle, lâabsence dâaven-ture â et, dans le mĂȘme temps, montre comment lâamourde la musique redonne de la dignitĂ© mĂȘme aux plus frĂȘles.Des thĂšmes qui touchent personnellement le septuagĂ©naireHoffman, qui a dĂ» rĂ©pondre souvent Ă la question de sonĂąge. Il avoue que son dĂ©sir de sâattaquer Ă des sujets plusprofonds lui est venu lorsquâil a passĂ© la cinquantaine et
IL MâAURAFALLU
LA VIE ENTIĂREPOUR ĂTRE
HEUREUX
Dustin Hoffman est trĂšs heureux. Laveille de notre rencontre, lui et safemme, Lisa, se sont rendus Ă LeicesterSquare pour lâavant-premiĂšre de sonpremier film en tant que rĂ©alisateur,Quartet. Câest pourtant le genre dâĂ©vĂ©-nement que Hoffman avait coutume dedĂ©tester, lui pour qui un travail parfaitserait une piĂšce que lâon rĂ©pĂšte indĂ©fi-niment sans jamais la jouer en public.Mais lâacteur et rĂ©alisateur de soixante-quinze ans â aussi connu du public pourson talent que de Hollywood pour sonperfectionnisme Ă la limite de la nĂ©vrosequi lui a valu beaucoup dâinimitiĂ©s â a
adoptĂ© la zen attitude ces derniĂšres annĂ©es. « Je nâaijamais Ă©tĂ© aussi heureux que maintenant, mais il mâa fallubeaucoup de temps pour en arriver là », mâa-t-il expliquĂ©le lendemain avec un sourire bĂ©at qui diffĂšre de son lĂ©gen-daire sourire forcĂ©, marque, avec sa voix nasillarde, de laparanoĂŻa et de lâanxiĂ©tĂ© qui lâont caractĂ©risĂ© ces quarante-cinq derniĂšres annĂ©es. « Je suis heureux, simplement heu-reux. Hier soir je me suis tournĂ© vers ma femme et lui aimurmurĂ© : âJe ne veux pas que ça finisse.â Jusquâalors, jenâavais jamais pu dire ça. JâĂ©tais trop angoissĂ©. Il mâa fallula vie entiĂšre pour me permettre le bonheur. Je pense quema vie est comme un fromage suisse plein de trous, maisplus je vieillis moins il y en a. Aujourdâhui, jâarrive Ă vivrepleinement le moment prĂ©sent. Hier soir, câĂ©tait lâaboutis-sement de trois ans de travail et maintenant je ne peux quelaisser le plaisir me submerger⊠»
DUSTIN HOFFMAN, LĂGENDE VIVANTE DU GRANDĂCRAN, A RĂCEMMENT FAIT SES DĂBUTS EN TANTQUE RĂALISATEUR AVEC LE FILM QUARTET. IL NOUS PARLE SANS TABOUS DE SEXE, DE LA CĂLĂBRITĂ ET DU TEMPS QUI PASSE⊠PAR JANE GRAHAM
dustinhoffman
© R
eute
rs /
Adr
ees
Latif
Retrouvez toute lâactualitĂ©de Macadam, les lieux de vente de nos vendeurs,des photos et bien plusencore sur notre page Facebook macadamjournal.
M A C A D A M 1 0 7 - page 9
R E N C O N T R E
quâon a cessĂ© de lui proposer des rĂŽles importants. Cela lâaĂ©galement incitĂ© Ă passer derriĂšre la camĂ©ra. MalgrĂ© sonadhĂ©sion Ă la philosophie de Potter sur lâimportance devivre dans le prĂ©sent, ce nâest visiblement pas toujours ceque fait Hoffman. Il insiste sur le fait quâ« on ne peut effacerles dix premiĂšres annĂ©es de sa vie. On peut essayer de lestranscender ou de se battre contre, câest tout ».
LâAMOUR DU MĂTIER, DE LA NOURRITURE ET DES FEMMESAvant Le LaurĂ©at, qui allait faire de lui une star, il se dĂ©critcomme un enfant « maladroit, et tout juste sorti de chezlui », ayant grandi seul et frustrĂ© dans le Los Angeles desannĂ©es 1950, essuyant les Ă©checs et aspirant Ă deveniracteur comme son brillant grand frĂšre. Aujourdâhui, il aime admirer les femmes dans les cafĂ©s etles bars, et sâĂ©merveille : « Elles se regardent vraiment.Elles disent âQuelles jolies boucles dâoreilles ! Quâas-tu faitĂ tes cheveux ?â alors que, dans le mĂȘme temps, leshommes regardent partout sauf lĂ oĂč ils sont. Ils sont lĂ ,ailleurs, regardent une fille qui passe, sont angoissĂ©s desavoir sâils vont conclure ou pensent Ă la nuit prĂ©cĂ©dente.Câest probablement une gĂ©nĂ©ralisation mais je pense queles femmes savent quelque chose que les hommes igno-
rent : ce qui compte, ce nâest pas le rĂ©sultat mais la façondây arriver. Peu importe si on gagne â ce nâest pas que lesfemmes ne veulent pas gagner - mais elles accordent delâimportance Ă la façon de le faire. »Mais, pour Hoffman, il semble que sa plus grande luttesâest faite contre lâĂąge, un combat quâil avoue avoir menĂ©pendant la moitiĂ© de son existence. « Ma femme vous diraitque je me plains dâĂȘtre vieux depuis le jour oĂč nous noussommes rencontrĂ©s. GĂ©nĂ©ralement, si vous nâavez pas ren-contrĂ© le succĂšs Ă 30 ans, vous paniquez. Je venais justede jouer dans Le LaurĂ©at quand jâai soudain atteint le suc-cĂšs mais, malgrĂ© tout, avoir trente ans a Ă©tĂ© dur pour moi.Quarante ans, mĂȘme chose, et cinquante aussi⊠Ăsoixante ans, jâai commencĂ© Ă rĂ©flĂ©chir et je me suis ditque je devais arrĂȘter de me rĂ©volter : quel intĂ©rĂȘt ? » Aveclâaide des mots de Dennis Potter et lâamour de sa femme, ila finalement acceptĂ© de vieillir. En me raccompagnant, il me demande lâĂąge de mesenfants, je lui rĂ©ponds 9 et 5 ans. Il me regarde plein demĂ©lancolie et murmure : « JâĂ©changerais ma place sanshĂ©siter⊠»
www.street-papers.org / The Big Issue UK.
Traduit par Sandra Vial et Caroline Charron
© R
eute
rs /
Mar
k Bl
inch
© R
eute
rs /
Sus
ana
Vera
page 10 - M A C A D A M 1 0 7
S O L I D A R I T Ă
trophĂ©es solidairesEN MARS DERNIER, LâASSOCIATION DEMAIN NOS ENFANTS A LANCĂ SAPREMIĂRE ĂDITION DES TROPHĂES SOLIDAIRES, UN CONCOURS RĂCOM-PENSANT LES MEILLEURS PROJETS ĂTUDIANTS DE SOLIDARITĂ. OBJEC-TIF : ENCOURAGER LâENGAGEMENT SOLIDAIRE DANS LâENSEIGNEMENTSUPĂRIEUR. PARRAINĂE PAR LE GRAND REPORTER PHOTOGRAPHE REZAET SA COMPAGNE, RACHEL, TOUS DEUX FONDATEURS DE LâASSOCIATIONAINA WORLD, LA PREMIĂRE ĂDITION DES TROPHĂES A REĂU 123 PROJETSĂTUDIANTS VENANT DE 86 ĂCOLES OU UNIVERSITĂS DIFFĂRENTES ET ENA RĂCOMPENSĂ HUIT AVEC SES PARTENAIRES (SUP DE CO LA ROCHELLE,LâESGMS Ă PARIS, POLYTECHNIQUE, LâUNICEF, LE GROUPE SOS, LâAFEV,LâAFF, LA FONDATION GORIAMUNDI). PARMI LES LAURĂATS, NOUS ENAVONS SĂLECTIONNĂ QUATRE, PARTICULIĂREMENT PROMETTEURS.
LâACADĂMIE DES TALENTS : LE SPORT AU CĆUR DE LA SOLIDARITĂ
LaurĂ©at du premier prix dans la catĂ©gorie « projet de proximitĂ© »,lâAcadĂ©mie des talents est un programme Ă©ducatif et sportif qui apour but le dĂ©veloppement des jeunes par le sport, la culture et lasolidaritĂ©.PortĂ©e par des Ă©tudiants en Staps (sciences et techniques des activitĂ©s physiques et sportives) de la rĂ©gion parisienne regroupĂ©sau sein de lâassociation Sport for Life, lâAcadĂ©mie des talents sâar-ticule autour de deux axes : lâĂ©ducation par le sport et la sensibili-sation Ă la solidaritĂ© internationale. Ă chaque pĂ©riode de vacancesscolaires, lâassociation Sport for Life propose ainsi des stages inten-sifs de basketball Ă une vingtaine de jeunes lycĂ©ens franciliens issusde ZUS. Des matchs contre des Ă©quipes jouant dans les champion-nats nationaux sont Ă©galement organisĂ©s, tandis que les jeunes lesplus talentueux sont prĂ©sentĂ©s Ă des centres de formation françaiset peuvent bĂ©nĂ©ficier dâun stage de trois semaines aux Ătats-Unis,dans lâespoir de dĂ©crocher une bourse universitaire. RĂ©unis parleur passion commune pour le sport, Ă©tudiants et lycĂ©ens nouentainsi des liens privilĂ©giĂ©s, pour partager des moments sportifsensemble. Mais pas seulement, puisque ces jeunes « acadĂ©mi-ciens » se voient Ă©galement proposer des sorties culturelles, desactions de solidaritĂ© locale, telles que des maraudes auprĂšs dessans-abri, et participent chaque fin dâannĂ©e Ă lâĂ©laboration dâunprojet de solidaritĂ© internationale, au SĂ©nĂ©gal. Pour GuillaumeConraud, prĂ©sident de Sport for Life, « lâidĂ©e est dâutiliser cet outilfĂ©dĂ© rateur qui parle Ă tout le monde [le sport] pour essayer demonter des projets Ă©ducatifs, solidaires, et aussi plus ludiques,avec des jeunes ». « Le sport est utilisĂ© comme outil de dĂ©veloppe-ment de lâĂ©ducation, mais aussi comme outil dâĂ©change et de
LES ĂTUDIANTS ENGAGĂS Ă LâHONNEUR
LâAcadĂ©mie des talents
M A C A D A M 1 0 7 - page 11
dĂ©couverte », renchĂ©rit un membre de lâassociation. Objec-tif affichĂ© :« faire du jeune un sportif et un citoyen. Unhomme complet ».
UN JURY ENTHOUSIASMĂ QualifiĂ©e de « belle rĂ©ussite de lâouverture sur lâautre » parSarah Mangolini, chargĂ©e de coordination Ă Ritimo et mem-bre du jury des TrophĂ©es solidaires, lâAcadĂ©mie des talentsa sĂ©duit le jury tant sur le fond que sur la forme, notammentgrĂące aux partenariats que lâassociation a su mettre enplace. Mais, pour JĂ©rĂŽme Musseau, administrateur de lâAs-sociation de la fondation Ă©tudiante pour la ville (Afev), quidotait le Prix de proximitĂ© de ces TrophĂ©es solidaires, ilsâagit surtout dâun « coup de cĆur » pour un projet qui rĂ©us-sit Ă rĂ©unir des jeunes souvent « Ă©loignĂ©s de la solidaritĂ© ».« Ăa peut paraĂźtre bizarre de faire rimer solidaritĂ© et devoirdâexcellence mais, en mĂȘme temps, câest bien de pouvoirmarier le rĂȘve, la passion et la solidaritĂ© de terrain »,explique-t-il, avant de conclure : « Je crois quâon sâest recon-nus dans ce projet. » LâAfev rĂ©unit en effet 7 000 Ă©tudiantsqui sâengagent pour lâaccompagnement au sein desquartiers populaires. Pour Guillaume Conraud et ses cama-rades, cette reconnaissance par lâAfev est « une fiertĂ© ».
LâAGORAĂ : RECRĂER DU LIEN SOCIAL ENTRE LES ĂTUDIANTS
Le projet AgoraĂ©, « imaginĂ© par la jeunesse pour la jeu-nesse », a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par le Groupe SOS, figure deproue de lâentrepreneuriat social en France et partenairedes TrophĂ©es solidaires, pour ses actions solidaires enversles Ă©tudiants. AgoraĂ© est un projet de solidaritĂ© portĂ© par des Ă©tudiantsde lâuniversitĂ© de Lyon pour les Ă©tudiants. Comme lâagoragrecque, lâAgoraĂ© lyonnaise se veut un espace de rencon-tre autour non pas dâun marchĂ©, mais dâune Ă©picerie soli-daire pour les Ă©tudiants. Cette initiative, nĂ©e en en 2011sous lâimpulsion de lâassociation Ă©tudiante Gaelis, est lefruit dâun triste constat, celui dâune prĂ©caritĂ© Ă©tudiante deplus en plus grande : selon un rapport de lâObservatoirenational de la vie Ă©tudiante, un tiers des Ă©tudiants estimentque leurs conditions de ressources ne sont pas suffisantes.Face Ă cette montĂ©e de la prĂ©caritĂ©, lâAgoraĂ© propose ainsiaux Ă©tudiants dans le besoin des produits Ă 20 % du prixdu marchĂ©. Le principe ? LâĂ©tudiant dispose dâun montantdâachats limitĂ© par mois, variable selon ses revenus. Mais lâAgoraĂ© nâest pas quâune simple Ă©picerie solidaire.En effet, face Ă lâisolement quâengendre souvent la prĂ©ca-ritĂ©, elle se veut aussi un lieu de vie permettant de (re)crĂ©erdu lien social : outre des permanences gratuites avec despsychologues et des assistantes sociales, les Ă©tudiants peu-vent Ă©galement bĂ©nĂ©ficier de cours de secourisme et dâac-tivitĂ©s culturelles diverses.
UN PROJET AVEC DE BELLES PERSPECTIVESPour Thibaut Vignes, responsable des formations du rĂ©seauĂtudiants et dĂ©veloppement et membre du jury des TrophĂ©essolidaires, « lâAgoraĂ© recrĂ©e du lien social entre citoyens,qui commence Ă faire dĂ©faut dans notre sociĂ©tĂ© ». MĂȘmeconstat pour Antoine RouillĂ© dâOrfeuil, directeur gĂ©nĂ©ral duGroupe SOS, selon qui la force de lâAgoraĂ© rĂ©side dans« sa rĂ©ponse pragmatique Ă un rĂ©el besoin de la commu-nautĂ© Ă©tudiante, qui peut ĂȘtre aisĂ©ment rĂ©pliquĂ©e, et estdonc gĂ©nĂ©ratrice dâun impact social augmentĂ© ». Dâailleurs,depuis 2011, dâautres villes universitaires ont suivi lâexem-ple lyonnais et comptent dĂ©sormais leur Ă©picerie Ă©tudiantesolidaire, Ă lâimage de Nice, Brest, Lille ou Nancy.
FENĂTRE SUR COURS : UN PEU DâESPOIR DERRIĂRE LES BARREAUX
Surprise de cette annĂ©e, le prix Coup de pouce, dĂ©cernĂ©par lâassociation Demain nos enfants, a Ă©tĂ© attribuĂ© par lejury pour lâengagement en milieu carcĂ©ral des jeunes Ă©tu-diantes marseillaises du projet FenĂȘtre sur cours. Surpopulation, insalubritĂ©, insĂ©curitĂ©, non-respect de ladignitĂ© humaine et violation des droits fondamentaux⊠lesconditions de dĂ©tention Ă Marseille sont souvent pointĂ©esdu doigt par les associations et les mĂ©dias. LâassociationĂ©tudiante Unis-Terre a dĂ©cidĂ© de monter un projet de soli-daritĂ© Ă la prison des Baumettes et au sein de lâĂ©tablisse-ment pĂ©nitentiaire pour mineurs de Marseille. PortĂ© par desĂ©tudiantes de lâĂ©cole Euromed Management, dans le cadrede la pĂ©dagogie Pro-Act (projet-action) mise en place parlâĂ©tablissement, le projet FenĂȘtre sur cours a donc pour butsdâaider les familles de dĂ©tenus Ă maintenir un lien avec leurproche incarcĂ©rĂ©, dâamĂ©liorer le quotidien des dĂ©tenus etde favoriser leur rĂ©insertion sociale. Chaque semaine, lesĂ©tudiantes, assurent ainsi une permanence au sein desdeux Ă©tablissements carcĂ©raux afin de soutenir les familles,en prĂȘtant notamment main-forte pour les demandes de per-mis de visites et de rendez-vous au parloir. Plus encore, « ilsâagit surtout dâapporter de lâĂ©coute et du soutien moral Ă des familles qui en ont besoin », explique une Ă©tudiante delâassociation. Tous les lundis matin, en collaboration avecle Secours populaire, les jeunes filles animent par ailleursun atelier de rĂ©daction de CV et de lettres de motivationpour aider les anciens dĂ©tenus Ă trouver un emploi et pro-posent des mises en relation avec de potentiels employeursqui souhaitent Ă©galement favoriser lâembauche de cesanciens dĂ©tenus.
UN COUP DE POUCE POUR UN COUP DE CĆURPour Marthe Lemelle, vice-prĂ©sidente de lâassociationDemain nos enfants, câest un « coup de cĆur pour ce pro-jet de proximitĂ© qui a motivĂ© la crĂ©ation de ce prix Coupde pouce. FenĂȘtre sur cours nâest pas aussi abouti quedâautres projets que nous avons primĂ©s cette annĂ©e. NĂ©an-
Agoraé
FenĂȘtre sur Cours
Sport for Life
© N
ikol
a Kr
tolic
a©
Nik
ola
Krto
lica
© N
ikol
a Kr
tolic
a
Retrouvez toute lâactualitĂ©de Macadam, les lieux de vente de nos vendeurs,des photos et bien plusencore sur notre page Facebook macadamjournal.
S O L I D A R I T Ă
page 12 - M A C A D A M 1 0 7
moins, câest un projet courageux que nous dĂ©sirions valoriser. Ilrappelle que la solidaritĂ© commence Ă cĂŽtĂ© de chez soi ! Sâenga-ger pour Ă©couter et soutenir des personnes fragilisĂ©es et souventisolĂ©es est en soi une preuve de maturitĂ©. » Afin de permettre auxjeunes Ă©tudiantes de dĂ©velopper leur projet, les vidĂ©astes et photo-graphes de lâassociation Demain nos enfants rĂ©aliseront un repor-tage photographique qui permettra de rendre compte des actionsde FenĂȘtre sur cours.
ORTHOâGO : LâORTHOPHONIE ICI ET AILLEURS
RĂ©compensĂ©e par le Prix pour lâenfance dĂ©cernĂ© par Unicef France,OrthoâGo monte des projets solidaires en France et Ă lâĂ©trangerpour favoriser le dĂ©veloppement des enfants par le langage.
ORTHOâGO : DE LILLE « OâBĂNIN »Lâassociation OrthoâGo a vu le jour en 2003, sous lâimpulsion decinq Ă©tudiantes en orthophonie de lâinstitut Gabriel-Decroix de Lille.Depuis maintenant dix ans, lâassociation mĂšne des actions de soli-daritĂ© en France et en Afrique, ses membres mettant leurs compĂ©-tences en orthophonie au service des plus dĂ©munis. Câest dâabordĂ Lille, la ville oĂč elles Ă©tudient, que les orthophonistes en devenirdonnent de leur temps. Ainsi, chaque semaine, elles organisent unatelier de lecture dâhistoires pour des mĂšres en difficultĂ© de la citĂ©nordiste et leurs enfants. Lâobjectif de cet atelier, simplement baptisé« Tu contes pour moi », est de donner aux mamans lâenvie de lireavec leurs enfants et ainsi de consolider les relations mĂšre-enfanttout en favorisant le goĂ»t de la lecture chez les bambins. En plus
de la lecture, lâintĂ©rĂȘt est de se servir de sup-ports variĂ©s tels que le dessin, lâĂ©criture, lareformulation orale, les marionnettes⊠« Ilsâagit ainsi de prĂ©venir le handicap socialquâengendrent lâillettrisme et le manque de sti-mulation langagiĂšre et communicationnelle et
le retentissement Ă©norme quâil peut avoir sur le devenir de cesenfants issus de familles fragilisĂ©es », expliquent AnaĂŻs et Fabiennequi portent le projet cette annĂ©e. Face au succĂšs de ces ateliers,lâassociation OrthoâGo a par ailleurs Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour participerĂ un mode dâaccompagnement Ă©ducatif pour des mĂšres et leursenfants, Ă domicile, via la mise en place dâateliers dâĂ©veil et dejeux au sein de quatre familles.Mais câest aussi en Afrique que lesjeunes Ă©tudiantes sâinvestissent, comme lâindique le nom de leurprojet, « OâBĂ©nin », qui a remportĂ© le Prix pour lâenfance dĂ©cernĂ©par lâUnicef France lors de cette premiĂšre Ă©dition des TrophĂ©es soli-daires. LancĂ© en 2006 dans une rĂ©gion du monde oĂč lâorthophonieest peu connue et peu dĂ©veloppĂ©e, le projet entend apporter unsoutien technique aux professionnels bĂ©ninois. Chaque Ă©tĂ©, des Ă©tu-diantes en fin de formation thĂ©orique se relaient au BĂ©nin pour par-tager leurs compĂ©tences : dĂ©pistages, bilans, rĂ©Ă©ducation, crĂ©ationde matĂ©riel, accompagnement des familles, mais aussi formationdes orthophonistes et des enseignants.
LE PARTAGE COMME FORMATIONCâest avant tout leurs actions au niveau local qui ont intĂ©ressĂ© lâUnicefFrance. En effet, pour Paulette PrĂ©hembaud, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale delâUnicef France, « leur approche mĂ©thodologique et pĂ©dagogique,qui met au cĆur la mĂšre et lâenfant en prĂ©vention et en rĂ©ponseaux handicaps sociaux et physiques, sâinscrit dans la droite lignede la Convention internationale des droits de lâenfant ». Elle se ditnotamment « impressionnĂ©e » par « la maturitĂ© des Ă©tudiantes ».Des Ă©tudiantes pour qui ces projets apportent le sentiment « dâĂȘtreutiles et de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s » mais Ă©galement constituent « desdĂ©couvertes culturelles, professionnelles et humaines qui influence-ront sans aucun doute la future pratique de [leur] mĂ©tier ».
OrthoâGo
OrthoâGo
© N
ikol
a Kr
tolic
a
S O L I D A R I T Ă
M A C A D A M 1 0 7 - page 13
S O C I Ă T Ă
MARTHE LEMELLE ET MICHEL AUGENDRE, FONDATEURS DE LâASSOCIATION DEMAIN NOSENFANTS ET ORGANISATEURS DES PREMIERS TROPHĂES SOLIDAIRES, REVIENNENT SURCETTE AVENTURE QUâILS ONT PORTĂE DE BOUT EN BOUT.
Pourquoi organiser des TrophĂ©es solidaires Ă©tudiants ? Quel est votre objectif ?ML : Nous visions en fait trois objectifs. Tout dâabord inviter les Ă©tudiants et les Ă©coles ouuniversitĂ©s qui les forment Ă considĂ©rer la solidaritĂ© comme un domaine incontournablede formation. La solidaritĂ©, ce nâest pas seulement un Ă©lan vers les autres. Câest Ă©galementun vĂ©ritable savoir-faire qui ne sâimprovise pas et qui demande des compĂ©tences. Noussouhaitions donc apporter des outils, des partenaires, des tutoriels, bref tout ce quâil fautpour sâengager de maniĂšre pertinente. Ensuite, nous voulions faciliter la mise en relationentre les associations qui agissent et les Ă©coles car des liens sont Ă renforcer. Et enfin,nous voulions rĂ©compenser les Ă©tudiants, les encourager Ă continuer, mettre en valeurleurs rĂ©alisations. Rien nâest plus motivant que le tĂ©moignage positif de ceux qui agissent.Merci Ă Macadam dâouvrir ses pages aux meilleures rĂ©alisations de ces Ă©tudiants.
Vous avez Ă©galement lancĂ© une Ă©tude au sein des Ă©coles avec lâinstitut de sondageBVA. Quelles sont les conclusions de cette Ă©tude ? MA : Cette Ă©tude rĂ©alisĂ©e en partenariat avec lâUnicef France et avec le soutien dâUni-lever est trĂšs fouillĂ©e (les rĂ©sultats sont accessibles sur le site des TrophĂ©es solidaires :www.trophees-solidaires.fr). Elle nous enseigne deux choses trĂšs simples et trĂšs utiles.Tout dâabord, que la solidaritĂ© est une aspiration trĂšs sincĂšre et trĂšs forte des Ă©tudiantsde lâenseignement supĂ©rieur. Ceux qui sâengagent ne le font pas pour la frime ou pourfaire bien sur leur CV. Ils sont sincĂšres et croient rĂ©ellement que leurs actions, si modestequâelles soient, contribuent Ă changer un peu les choses. Dans la solidaritĂ©, ils aimentla rencontre avec les autres, le sentiment dâĂȘtre utiles, lâouverture que cela apporte.DeuxiĂšme chose : bien que les valeurs de solidaritĂ© soient reconnues par toutes lesĂ©coles interrogĂ©es, la proportion des jeunes rĂ©ellement engagĂ©s est encore faible etpourrait ĂȘtre bien plus importante. Aux Ă©coles et universitĂ©s de se structurer pour mieuxreconnaĂźtre la solidaritĂ© dans la vie associative ou les cursus.
Pour quand est prĂ©vue la 2e Ă©dition ?ML & MA : Nous espĂ©rons la lancer dans les colonnes de votre journal Ă lâautomne ![Rires.] Ce sera une Ă©dition enrichie avec la constitution dâun vĂ©ritable rĂ©seau dâĂ©coleset dâuniversitĂ©s solidaires qui renforcera le socle de la manifestation. Pour cette deuxiĂšmeĂ©dition, nous comptons aussi soutenir une grande cause, celle de lâĂ©galitĂ© des chances !Nous favoriserons ainsi la mise en contact entre les associations qui se battent contre ledĂ©crochage scolaire, comme lâAfev ou Zup de Co, ainsi que les Ă©tudiants et leurs Ă©ta-blissements. Un prix sera dĂ©cernĂ© Ă lâĂ©tablissement ou au BDE [bureau des Ă©tudiants]qui aura mobilisĂ© le plus dâĂ©tudiants en faveur de ces associations. Ă bientĂŽt !
LA FONDATION SEBSOUTIENT :
CrĂ©Ă©e en 2007, la FondationGroupe SEB a pour objet la luttecontre lâexclusion.* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com
ASSOCIATION JEUNESSE ET VIE
Les jeunes qui poussent la porte de lâassociation Jeu-nesse et Vie cumulent souvent les difficultĂ©s. ĂgĂ©s deseize Ă trente ans et en dĂ©marche dâinsertion, ils sontseuls ou en couple, avec ou sans enfants et engagĂ©sdans une difficile recherche de logement.« En plus de la question de lâhabitat, lâalimentationest lâĂ©lĂ©ment fort de lâinsertion. Il faut dâabord rĂ©pon-dre aux besoins primaires », explique Tristan Savino,directeur adjoint de lâassociation. Et pour que cesjeunes aient toutes les chances de leur cĂŽtĂ©, Jeunesseet Vie leur procure des solutions pour trouver un toitmais Ă©galement pour amĂ©liorer leur alimentation. Lâassociation travaille dĂ©jĂ en partenariat avec des Ă©pi-ceries sociales, gĂšre des restaurants sociaux et soli-daires, mais a souhaitĂ© renforcer lâaide proposĂ©e. Câestdans ce contexte que le projet « cuisinez bien, cuisinezmalin » a vu le jour en janvier 2013 avec le soutien dela Fondation Seb. Il sâagit de responsabiliser les jeunespour quâils Ă©laborent des menus en lien avec le budgetdont ils disposent, de les aider Ă faire les listes decourses, mais aussi de cuisiner ensemble et de parta-ger un repas convivial. Cela permet Ă©galement de lessensibiliser aux questions dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ©dans les cuisines. GrĂące Ă lâappui de la Fondation Seb,la cuisine du site de Vernon, dans lâEure, vient dâĂȘtrerĂ©novĂ©e entiĂšrement. Ce nouvel environnement per-mettra ainsi la mise en place dâateliers spĂ©cifiquespour les mĂšres avec enfants et le don de matĂ©rieladaptĂ©, des Babycook par exemple.
DES TROPHĂESAU RĂSEAU SOLIDAIRE
page 14 - M A C A D A M 1 0 7
S O C I Ă T Ă©
Ch.
Lar
tige
/ C
L2P
MY MAJOR COMPANY EST LA PREMIĂRE PLATEFORME DE FINANCEMENT PARTICIPATIFFRANĂAISE. DEPUIS 2007, ELLE A PERMIS LâĂCLOSIONDâARTISTES COMME GRĂGOIRE,OU ENCORE JOYCE JONATHAN.RĂCEMMENT OUVERTE Ă TOUS TYPES DE PROJETS, ELLE REPRĂSENTE UNE VRAIESOLUTION ALTERNATIVE AUXFINANCEMENTS CLASSIQUES, EN PERMETTANT Ă TOUS DE RECUEILLIR DES DONSDâINTERNAUTES EN ĂCHANGEDâUNE CONTREPARTIE. INTERVIEWDE LâUN DES FONDATEURS, MICHAĂL GOLDMAN.
michaël goldman
financer son projet en mode participatif
M A C A D A M 1 0 7 - page 15
S O C I Ă T Ă / E U R O P E
Si ce nâest pas une attaque coordonnĂ©e, ça y ressembleâŠLes opposants Ă la taxe sur les transactions financiĂšres(TTF) Ă©taient restĂ©s silencieux ces derniĂšres annĂ©es. Pasfacile en effet, juste aprĂšs une Ă©norme crise bancaire, desâopposer Ă une mesure vendue au public comme « taxeRobin des bois ». Mais la crise a pris de telles proportionsquâil faut dĂ©sormais sortir lâartillerie lourde pour tenter defaire barrage Ă la TTF. Les critiques viennent de partout. En France, la taxe coĂ»terait « plus de 70 milliards dâeu-ros » et provoquerait « des dĂ©localisations dâactivitĂ©s mas-sives, qui menacent 30 000 emplois Ă brĂšve Ă©chĂ©ance »,selon un courrier adressĂ© au ministre des Finances, PierreMoscovici, par le Medef et des lobbys financiers. En Bel-gique, le patron de Belfius (ex-Dexia) a carrĂ©ment menacĂ©de dĂ©missionner si la TTF Ă©tait adoptĂ©e. Quant aux Pays-Bas, le gouvernement libĂ©ral-socialiste a tout bonnementrenoncĂ© Ă participer Ă la mise en place de la taxe ; fautede pouvoir exempter a priori les fonds de pension, il aannoncĂ© quâil se retirait du projet.MĂȘme dans les pays qui ne participeront pas, lâoppositionest rude. Non sans fondement. La taxe sâappliquera eneffet aussi chez eux, indirectement. Or, Londres est dĂ©ter-minĂ© Ă protĂ©ger les intĂ©rĂȘts de sa place financiĂšre. Il adonc intentĂ© un recours en justice.Lobbying intensif, menaces de dĂ©localisations, coups four-rĂ©s⊠la TTF semble bien mal embarquĂ©e. Une volontĂ©politique sans faille sera nĂ©cessaire pour mettre en Ćuvrele projet â en faveur duquel plaident pourtant de nombreuxarguments. Eric Walravens
TAXE SURLES TRANSACTIONSFINANCIĂRESLES OPPOSANTS
LâARTILLERIE
Votre formule donne Ă chacun dâentre nous le pouvoir de soumettre, choisir ou jugerdes projets. Câest important pour vous, de donner la parole au plus grand nombre ?Oui, jâai une vraie culture Internet, ce mĂ©dia dont lâune des vertus est dâavoir permisĂ des milliers de chansons, de talents et dâidĂ©es dâexploser sur la seule base dâuneadhĂ©sion populaire. Internet permet de toucher directement les consommateurs et Ă ce titre de passer outre aux intermĂ©diaires traditionnels du marchĂ©. Câest aussi notrehistoire chez My Major Company.
Câest une forme de volontarisme : on choisit les artistes et projets quâon veut voir Ă©cloreplutĂŽt que de subir un programme imposĂ©. Devenir acteur de son quotidien, câest unetendance que vous voyez se dĂ©velopper ?Oui, clairement. On sort de grĂ© ou de force dâune Ăšre de la consommation Ă outrancepour entrer dans une Ăšre de la consommation raisonnĂ©e. Les gens ont besoin de savoirce quâils consomment et pourquoi ils le font, ne serait-ce que parce quâils nâont plus lechoix.
Pourquoi pensez-vous que les gens donnent ? Est-ce parce que la contrepartie estimportante, ou plutĂŽt par dĂ©sir dâaider un projet, de faire partie dâune histoire ?Je crois que la motivation premiĂšre est de soutenir un projet dont on a envie quâil abou-tisse. Câest presque du mĂ©cĂ©nat. La contrepartie financiĂšre ne dĂ©clenche pas le soutien,mais dĂ©termine le montant du soutien : câest une motivation Ă donner des sommes plusimportantes.
Finalement, câest une vraie forme de solidaritĂ©. Quelle place prend la solidaritĂ© dansvotre vie personnelle ? Est-ce une valeur avec laquelle vous avez grandi ?Oui, et jâai envie que le financement participatif devienne un acte banal et le pluspopulaire possible. Soutenir un projet, câest aussi se donner une identitĂ© â les projetsque je soutiens en disent long sur moi â, câest une maniĂšre de se dĂ©finir.
Sur My Major Company, les projets caritatifs aussi ont fait leur apparition, dans la sec-tion « Ă©cologie et solidaritĂ© ». Les dons aux associations existent depuis toujours, quelest votre apport dans ce domaine ?My Major Company permet aux projets indĂ©pendants dâĂȘtre exposĂ©s, visibles et pĂ©da-gogiques et dâatteindre un public quâils ne toucheraient pas forcĂ©ment autrement. LecĂŽtĂ© concret des projets, le suivi de leur rĂ©alisation sont rassurants pour les contribu-teurs, et la contrepartie est une motivation supplĂ©mentaire.
La plateforme offre un espoir Ă tous les porteurs de projet pour qui le financementclassique nâest pas possible. En gĂ©nĂ©ral, quels sont ceux qui ont le plus de succĂšs ?Les projets musicaux restent ceux qui marchent le mieux. Mais, globalement, un projetqui a du sens pour une cause qui parle aux gens est un projet qui peut exploser trĂšsrapidement.
Quels conseils donneriez-vous pour une campagne de financement rĂ©ussie ?Si on nâa pas dĂ©jĂ une communautĂ©, il faut pouvoir en toucher une. Il faut que le projetait du sens. Il faut aussi bien calibrer sa jauge, ne pas en demander trop, ĂȘtre proac-tif⊠Et il faut ĂȘtre capable de commencer par convaincre autour de soi avant dâespĂ©rerconvaincre les internautes.
Propos recueillis par Sophia Metz
LOURDESORTENT
S O C I Ă T Ă / A G E N D A
page 16 - M A C A D A M 1 0 7
AGENDASOLIDAIREJUIN 2013â 1er : Nuit de lâeau de lâUnicefCâest la 6e Ă©dition de la Nuit delâeau de la FĂ©dĂ©ration françaisede natation et de lâUnicef. Les clubs de natation organisentdes manifestations festives et solidaires afin de rĂ©colter des fonds pour le programmeWASH au Togo. Pour voir ce quâilse passe prĂšs de chez vous :www.lanuitdeleau.com
â 1er : JournĂ©e internationale des enfants
â 3-5 juin : Ateliers de la TerreConfĂ©rence internationale qui rĂ©unit annuellement les dĂ©cideursengagĂ©s du dĂ©veloppement durable.
â 5 juin : JournĂ©e mondiale de lâenvironnement
â 8 juin : JournĂ©e mondialede lâocĂ©an
â 13 juin : parution dâUn homme au cĆur de femme,don dâorgane, leçon de vieCe livre de Claude Desarzens est un appel au don dâorganes et, avec lui, au don de tout son ĂȘtre Ă la vie.
â 13-23 juin : Futur en Seine Festival mondial qui prĂ©sentechaque annĂ©e les derniĂšres inno-vations numĂ©riques françaises etinternationales. Notre partenaireLa ChaĂźne du cĆur y sera, pourson application Points solidaires !Infos : www.futur-en-seine.fr
â 14 juin : JournĂ©e mondiale du don du sang
â 15 juin : JournĂ©e mondiale contre la faim
â 20 juin : JournĂ©e mondiale des rĂ©fugiĂ©s
â 28-30 juin : SolidaysSolidaritĂ© Sida fĂȘte les 15 ans de Solidays. Quinze ans quâartistes, bĂ©nĂ©voles et militantsse donnent rendez-vous sur les pelouses de Longchamp pourfaire reculer la maladie. www.solidays.org
en partenariat avecen partenariat avec www.youphil.com
EN FRANCE, EN 2011, PRĂS DE 10 MILLIONS DâEUROS DâAR-GENT PUBLIC A ĂTĂ DISTRIBUĂ Ă DES ASSOCIATIONS SANSAUCUNE JUSTIFICATION, OU PRESQUE. AVEC LA RĂSERVEPARLEMENTAIRE, DĂPUTĂS ET SĂNATEURS SONT AUTORI-SĂS Ă FINANCER CHAQUE ANNĂE DES PROJETS ASSOCIA-TIFS ET DES COLLECTIVITĂS LOCALES. CHACUN DISPOSERESPECTIVEMENT DâUN CRĂDIT DE 130 000 ET DE 150 000EUROS, UTILISĂS COMME BON LEUR SEMBLE.
Depuis lâaffaire Cahuzac, la question de la moralisationde la vie politique et la transparence sont Ă nouveau aucoeur du dĂ©bat en France: depuis le 15 avril, les mem-bres du gouvernement sont dĂ©sormais tenus de rendrepublic leur patrimoine. Dans lâĂ©lan de mise Ă plat descomptes privĂ©s des ministres, il a Ă©galement Ă©tĂ© questionde se pencher de plus prĂšs sur le cas de la rĂ©serve par-lementaire. Le Journal du dimanche (JDD) affirmait, le 14avril, quâil a un temps Ă©tĂ© question de supprimer cettecagnotte de prĂšs de 150 millions dâeuros. Une dĂ©cisionfinalement renvoyĂ©e Ă lâexamen des prĂ©sidents de lâAs-semblĂ©e nationale et du SĂ©nat : Claude Bartolone etJean-Pierre Bel. De nombreux mouvements associatifsbĂ©nĂ©ficient de financements publics provenant de cetterĂ©serve. Le sujet reste trĂšs sensible, car opaque. Dansune enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en novembre 2012, feu le site dâin-
formation Owni.fr a sĂ©vĂšrement pointĂ© du doigt ces«150 millions Ă©garĂ©s de la RĂ©publique», Ă©voquant denombreux «conflits dâintĂ©rĂȘts». Le seul responsable asso-ciatif qui ait acceptĂ© de nous parler sur le sujet est MarcBoulanger, directeur de SNL - Prologues, branche de lâas-sociation SolidaritĂ©s nouvelles pour le logement (SNL).En usant de cette rĂ©serve parlementaire, les Ă©lus ne finan-cent pas des associations, mais âavant tout un projet dâin-tĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, argumente Marc Boulange. Ce sont desprojets qui me semblent nobles au sens politique.â Faut-il pour autant supprimer cette «manne financiĂšre» quiprofite Ă beaucoup dâassociations ? Aussi discrĂ©tionnairesoit-elle, elle permet de financer de petits projets locauxet boucler des budgets parfois serrĂ©s. LâĂ©lue socialisteplaide ainsi davantage pour une collĂ©gialitĂ© dans la dis-tribution de la rĂ©serve parlementaire, une façon de âmet-tre lâargent au pot commun [âŠ] Il ne doit pas disparaĂźtre,mais ĂȘtre reversĂ© au budget gĂ©nĂ©ral ou distribuĂ© via unestructure dĂ©diĂ©eâ. En sâattaquant Ă la rĂ©serve parlemen-taire, le gouvernement poursuit sa campagne (perçucomme de la pure communication par certains) pour plusde transparence dans la vie politique. Il sera nĂ©anmoinstrĂšs difficile de faire en sorte que les parlementairesacceptent quâon leur ĂŽte ce privilĂšge trĂšs commode.Romain De Oliveira - Youphil
rĂ©serve parlementaireFAUT-IL SUPPRIMER LA « CAISSE NOIRE DE LA RĂPUBLIQUE ? »
© E
kate
rina
Yudi
na /
dre
amsti
me
en partenariat avec www.terraeco.net
P L A N Ă T E
M A C A D A M 1 0 7 - page 17
pas facile Ă gober, la pilule naturelle
Ă LâHEURE OĂ GRONDE LA POLĂMIQUE AUTOUR DES CONTRACEPTIFSDE TROISIĂME ET QUATRIĂME GĂNĂRATION, LES LABORATOIRES AVAN-CENT LEUR DERNIĂRE TROUVAILLE, LA PILULE Ă ĆSTROGĂNE NATU-REL. PROGRĂS MĂDICAL OU COUP MARKETING ?
Quand elles ont fait leur apparition dans les annĂ©es 1990 et 2000,les pilules de troisiĂšme et quatriĂšme gĂ©nĂ©ration Ă©taient Ă la pointedu contraceptif. Fini lâacnĂ©, adieu la prise de poids, bye-bye lesnausĂ©es. Les comprimĂ©s prenaient des noms sĂ©duisants. La pilulesâappelait alors Jasmine, Diane ou Melodia. Puis patatras. Ladouce musique sâarrĂȘte Ă la fin de lâannĂ©e 2012. On accuse lespetites derniĂšres de risque thromboembolique. Un caillot qui obs-true une veine, une artĂšre et lâaccident vasculaire cĂ©rĂ©bral ou lâem-bolie pulmonaire ne sont pas loin. Un Ă©vĂ©nement rarissime, maispas impossible. Câest la panique Ă bord. Surtout quâen France lapilule est le premier moyen de contraception utilisĂ©. On sây perd.SOS gynĂ©co, je change de pilule ? Je mâarrache les cheveux ? Jedeviens nonne ? Zen⊠Mais voilĂ que dĂ©boule une Ă©niĂšme pilule,« naturelle » celle-lĂ . Ah bah, si câest naturel⊠Il nâen existe quedeux Ă lâheure actuelle. La pionniĂšre, Qlaira, mise sur le marchĂ©en 2009 par le groupe Bayer SantĂ©. Puis sa petite sĆur, Zoely,crĂ©Ă©e en 2012 par Teva pharmaceutical industries LTD.
LA PILULE ĂCOLO, DE QUOI SâĂTRANGLER Ce sont des pilules Ă ĆstrogĂšne naturel. Le professeur PatriceLopes, gynĂ©cologue au CHU de Nantes, a prĂ©sentĂ© Qlaira lors desa sortie en 2009. Il explique : « Qlaira a deux composants, unĆstrogĂšne et un progestatif. LâĆstrogĂšne classique utilisĂ© est lâĂ©thi-nylestradiol. Dans le cas de Qlaira, câest lâestradiol. On parledâĆstrogĂšne naturel, car câest le mĂȘme que celui sĂ©crĂ©tĂ© parlâovaire. » Du cĂŽtĂ© de Formindep, lâassociation de mĂ©decins mili-tant pour une formation et une information mĂ©dicales indĂ©pen-dantes, câest un autre son de cloche. « Ăa ressemble pas mal Ă dugreenwashing. Le risque, câest que dans cette polĂ©mique sur lestroisiĂšme et quatriĂšme gĂ©nĂ©rations ces pilules Ă lâĆstrogĂšne natu-rel soient prĂ©sentĂ©es comme une alternative. Quâelles deviennentun argument marketing. » Il faut dire que, lorsquâon se balade sur
les forums santĂ©, Zoely et Qlaira sont souvent surnommĂ©es les« pilules Ă©colos »⊠« Câest Ă sâĂ©trangler quand on lit cela ! » confieAnne Chailleu, membre de Formindep. Michel Coletti, mĂ©decingĂ©nĂ©raliste, enfonce le clou. « Pour la plupart des gens, un produitnaturel est une substance produite par la nature. Ce nâest pas lecas de lâestradiol, qui est chimiquement proche de lâhormone pro-duite par lâorganisme humain, mais qui nâest pas naturel. »
UN PROGRĂS⊠EN THĂORIEPour Patrice Lopes, « la pilule Qlaira entraĂźne moins de troubles dumĂ©tabolisme hĂ©patique. Elle est mieux tolĂ©rĂ©e ». Le mĂ©decinregrette que ces pilules soient « encore trop peu prescrites », carnon remboursĂ©es. Il en est persuadĂ© : « Câest un progrĂšs, maisencore trĂšs thĂ©orique. » ThĂ©orique ? Oui, car les pilules Ă Ćstro-gĂšne naturel ont Ă©tĂ© examinĂ©es lors dâĂ©tudes comparatives. En clair,elles ont donc Ă©tĂ© comparĂ©es Ă des pilules de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration,et cela sur un Ă©chantillon de 3 000 femmes. « Mais il faudrait atten-dre dâavoir Ă©tudiĂ© 10 000 Ă 100 000 personnes pour connaĂźtrela supĂ©rioritĂ© de cette pilule par rapport aux autres », avoue PatriceLopes, avant de trancher : « On utilise le progrĂšs, ou on attend lacertitude des choses et on revient Ă la prĂ©histoire ! » On ne sait enfait que peu de choses de ces nouveaux contraceptifs. LâAgencenationale de sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament et des produits de santĂ©(Anses) explique dâailleurs quâ« aucune Ă©tude Ă©pidĂ©miologiquenâest disponible concernant les effets des pilules ĆstroprogestativesĂ base dâestradiol ». La revue scientifique Prescrire conclut que« lâestradiol nâest pas un progrĂšs ». « Les effets indĂ©sirables de lâas-sociation estradiol + diĂ©nogest [soit la pilule Qlaira, ndlr], tels queles nausĂ©es, les tensions mammaires, les cĂ©phalĂ©es, sont globale-ment les mĂȘmes quâavec les autres Ćstroprogestatifs. Tout en insis-tant sur le fait quâon ne sait pratiquement rien sur les risquesdâaccidents cardiovasculaires, notamment thromboemboliques. »La pilule divise la profession. « La rĂ©fĂ©rence internationalementadmise depuis quarante ans, câest lâĂ©thinylestradiol, rappelle lemĂ©decin Michel Coletti, qui prĂ©fĂšre jouer la prudence. Dans lâĂ©tatactuel des connaissances, il nây a rien de mieux. »
© K
arin
Hild
ebra
nd L
au /
dre
amsti
me
page 18 - M A C A D A M 1 0 7
C â E S T M A L I N
â Ă la veille des vacances, un tube malin Ă glisserdans son sac. Z-Trauma est un gel bio de premiĂšreurgence, certifiĂ© Ecocert, qui a une action locale(anti-inflammatoire, cicatrisante, antiseptique etantibactĂ©rienne) et globale grĂące Ă lâajout de fleursde Bach. Tube Z-Trauma, 60 ml, 12 euros en pharmacies
et en magasins bio.
â Une fĂȘte pour tous pendant deux jours et pourtrois euros seulement (le prix dâun Macadam !),câest ce que propose La Bellevilloise Ă Paris (19,rue Boyer, XXe) les 8 et 9 juin. Concerts, atelierspour les enfants, expos et autres activitĂ©s sont auprogramme.
â Un biberon autochauffant garanti sans bisphĂ©-nol A et sans phtalates, il fallait y penser. En qua-tre minutes il est chauffĂ© Ă 37°, et maintenu Ă tempĂ©rature durant une quinzaine de minutesgrĂące Ă la cartouche insĂ©rĂ©e quâil suffit de secouer.Iiamo Go, 44,95 ⏠le pack contenant le biberon,trois tĂ©tines et cinq cartouches chauffantes.www.cadeau-kid.com/iiamo-biberon-auto-chauffant.php
â Ă lâissue dâun travail de fond avec les indus-triels et fabricants dâemballages, mais aussi dâuncontrĂŽle rĂ©gulier effectuĂ© en magasins, Auchanpropose dĂ©sormais plus de 2 000 produits Ă©tique-tĂ©s en braille, soit 40 % des produits alimentairesde la marque Auchan.
â Evoa apporte une vraie alternative aux solairesclassiques, qui ont la mauvaise idĂ©e de laisser leurtrace (grasse !) dans lâeau. Cette gamme 100 %naturelle et certifiĂ©e Ecocert est la seule au mondescientifiquement reconnue pour protĂ©ger le corailet les fonds marins. Gamme Evoa, de 12,99 Ă 19,99 ⏠en
magasins ou sur www.evoa-cosmetics.com
â GrĂące Ă ses 50 000 membres et Ă sa centainede modĂ©rateurs bĂ©nĂ©voles, Pet Alert permet designaler rapidement un animal perdu. Depuis unan, plusieurs centaines dâanimaux ont Ă©tĂ© retrou-vĂ©s grĂące Ă ce rĂ©seau gratuit. Pour rejoindre lapage, tapez Pet Alert + numĂ©ro de dĂ©partementdans la barre de recherche Facebook.Aroma-Zone, 7,50 ⏠le pot de 100 ml.
BONSPLANS
LâASSOCIATION AUX CAPTIFS LA LIBĂRATION A POUR BUT DâALLER Ă LA RENCONTRE DES PER-SONNES EN SITUATION DâEXCLUSION DANS PARIS, PARTICULIĂREMENT LES SANS DOMICILE FIXEET LES PROSTITUĂES, ET DE LES ACCOMPAGNER. SA STRUCTURE DâACCUEIL VALGIROS, IMPLANTĂEDANS LA CAPITALE, PROPOSE Ă DES BĂNĂVOLES DE VIVRE PENDANT PLUSIEURS MOIS AVEC CESPERSONNES EN SOUFFRANCE DANS UN LIEU COMMUNAUTAIRE MIXTE. AURORE DE MONTALIVET,RESPONSABLE DES BĂNĂVOLES, NOUS EN DIT PLUS SUR CETTE INITIATIVE.
Quâest-ce que Valgiros ?Un centre dâhĂ©bergement original crĂ©Ă© par Aux captifs la libĂ©ration, association chrĂ©tienne quiintervient depuis trente-deux ans auprĂšs des personnes sans abri et prostituĂ©es Ă Paris. Ce centre,agrĂ©Ă© par les pouvoirs publics, accueille des personnes issues de la rue pour un temps de stabi-lisation, afin que chacun retrouve ses marques et la confiance en soi. Son originalitĂ© : onzebĂ©nĂ©voles rĂ©sidants chrĂ©tiens partagent la vie des vingt et une personnes de la rue, en vivant surplace pendant six mois Ă deux ans, tout en poursuivant leur engagement dans la vie active.
Pourquoi mĂȘler ex-SDF (sans domicile fixe) et ADF (avec domicile fixe) ?Parce que nous sommes tous des hommes et des femmes Ă©gaux en dignitĂ©, vivre ensembledevient un des leviers de la stabilisation et de la construction de la personne. Les rĂ©sidants yapprivoisent la diffĂ©rence qui fait souvent peur et se dĂ©couvrent dans le regard de lâautre, por-tĂ©s par un climat bienveillant. Lâencadrement de la structure par quatre professionnels renforcela dynamique de ce vivre ensemble.
Comment cela est-il possible avec autant de diffĂ©rences de vie, de culture, de milieu ?Ce nâest pas facile tous les jours : comme dans toute famille ou communautĂ© de vie, il y a destensions, des moments difficiles, mais il y a aussi des Ă©preuves affrontĂ©es ensemble qui rap-prochent les uns et les autres⊠Et il ne faut pas oublier que vivre ensemble, câest aussi la joiedâaller ensemble Ă la mer ou au cinĂ©ma, de fĂȘter les trois mois sans alcool de Pierre, de cĂ©lĂ©-brer le dĂ©part de Marie qui intĂšgre son logement Ă la fin du moisâŠ
Comment candidater ?Les personnes qui sont Ă la rue peuvent postuler lors dâun entretien avec leur rĂ©fĂ©rent social.Ceux qui voudraient devenir les bĂ©nĂ©voles rĂ©sidants â couple ou personne seule â peuventjoindre Aurore de Montalivet : [email protected] www.captifs.fr
vivre avec les plus démunis
L A P A G E D E S V E N D E U R S
M A C A D A M 1 0 7 - page 19
LâHABIT NE FAIT PAS LE MOINELâhabit ne fait pas le moine, dit le proverbe.DerniĂšrement, jâai pu vĂ©rifier la vĂ©ritĂ© de cedicton. Mon maĂźtre devait se rendre Ă la capitale.Gentiment je lui ai demandĂ© si je pouvaislâaccompagner. Jâavais peur quâil se fasse agresserou quâil se perde dans le labyrinthe de cettegrande ville, car mĂȘme si je ne sais pas lire votrelangue, je dispose dâun exceptionnel sens delâorientation. (Et Jean de La Fontaine nâa-t-il pasĂ©crit dans lâune de ses fables : « On a toujoursbesoin dâun plus petit que soi » ?)Donc, jâai achetĂ© mon billet de train. Je suis un chien sĂ©rieux, je ne voyage pas en fraude. Ă la date prĂ©vue, nous nous rendĂźmes Ă la gare.La clartĂ© du jour Ă©tait partie se reposer et unenuit froide veillait sur les Ăąmes en dĂ©tresse. Ă dĂ©sespoir ! Comme le printemps, le train Ă©taiten retard. Certes un peu moins, lui que decinquante minutes. Par conscience professionnelle, mon compagnon a prĂ©venu son correspondant, puis il sâest mis Ă la recherche dâune prise de courant afin de recharger les batteries de son appareil de contact. Il sâest assis Ă mĂȘme le sol et il a branchĂ© son instrument Ă©lectrique. Je me suis donc allongĂ© Ă son cĂŽtĂ©. Patiemment, nous Ă©coutions passer le temps. Les minutes Ă©grenaient les secondes en silence. La grande aiguille avançait au ralenti. Que la durĂ©edu cycle horaire semble longue dans lâattente !Puis, un homme vĂȘtu dâun pantalon dĂ©chirĂ©beaucoup trop court et dâun pull-over dont la laineusĂ©e sâeffilochait sâapprocha de nous. Tous lessens en Ă©veil, jâouvris les noisettes de mes yeux. De suite, jâai vu que ce monsieur Ă©tait un « sansabri ». Pendant un court instant, je crus quâilvenait quĂ©mander. Mais !... Mais, surprise !...Je mâĂ©tais trompĂ©.
« Bonsoir monsieur, dit-il. Si vous ne savez pasoĂč dormir, je connais un endroit bien chauffĂ© oĂčvous et votre chien vous pourrez passer unebonne nuit. Vous serez bien accueillis.
â Merci, rĂ©pondit mon compĂšre. Nous attendons le train qui est annoncĂ© avec du retard. Et vous,jâespĂšre que vous ne passerez pas la nuit dehors ?â Ne vous souciez pas de moi. Je sais oĂč aller ».
Puis il offrit Ă mon maĂźtre une bande dessinĂ©e.Alors nous nous sommes tous dirigĂ©s vers lâextĂ©rieurde lâenceinte de la gare et dehors mon compagnona donnĂ© des cigarettes Ă ce brave homme. Puis,tout en fumant, ils ont conversĂ© tandis que, pendantce temps, les costumes trois piĂšces-cravatepestaient contre la non-ponctualitĂ© de la SNCF.
Eh oui, lâhabit ne fait pas le moine.
Youppy-Vagabond(Histoire vraie vécue en gare de Carcassonne.)
Gabriel, Carcassonne
b
SALUT Ă TOUSJe mâappelle BELLA !âŠNon, je ne suis pas italo-espano. Je suis une belle vache de Poitou-Charentes.Dans la ferme du pĂšre RaphaĂ«l, jâai vingt copines (pas trop vaches !)âŠA lâaube, notre ami fermier nous rend sa visite matinale. « Bonjour mes filles. »Allez, câest parti : bottes de foin, betteravesfourragĂšres⊠et la traite. Et lĂ jâai comprispourquoi jâĂ©tais sa Bella. JâĂ©tais la meilleure de ses filles.Puis direction les pĂąturages, lâherbe est Ă©paisse,lâair est frais.Belle journĂ©e !⊠Quelle belle vie !⊠pour une vache dâĂȘtre dans de beaux pĂąturages.
Bernard, vendeur Ă Angers
Claude habite Ă Niort et vient dâintĂ©grerlâĂ©quipe de vendeurs du magazineMacadam. ĂgĂ© de trente-six ans etmariĂ© depuis 2011 avec une Camerou-naise, Claude a fait le choix de vendre le magazine Macadam pour subveniraux besoins de sa famille. Cet hommedynamique et enthousiaste souhaitesâinvestir pleinement au sein de lâasso-ciation « Les artisans du macadam ».Vendre pour amĂ©liorer son ordinairenâest pas une fin en soi. Il a des idĂ©es et des projets, quâil met en Ćuvre afinde faire grandir lâassociation. Et, par cebiais, il espĂšre rĂ©ussir sa vie dâhomme.
ĂCLADE DE MOULES FAĂON CHARENTE-MARITIME
pour 6 personnes
âą Nettoyer 3 kg de moules. âą Prendre une planche de bois de pin
et disposer dessus 4 moules en croix au centre, cĂŽtĂ© plat vers le bas pour quâelles ne perdent pas leur eau pendant la cuisson.
âą Continuer en intercalant les autres moules pour former une rosace.
âą Poser la planche sur le sol dehors, en plein air comme un barbecue extĂ©rieur, la recouvrir dâaiguilles de pin et mettre le feu aux quatre coins.
âą Ajouter des aiguilles pendant 4 ou 5 min, puis chasser les restes dâaiguilles Ă lâaide dâun carton et vĂ©rifier la cuisson des moules.
âą Les servir sur leur planche, avec
TEXTES DE VENDEURSĂ©crits de vendeurs
LA RECETTE DE CLAUDE
U
page 20 - M A C A D A M 1 0 7
REZAPHOTOREPORTER
macadam vu par
www.rezaphotography.org
© R
EZA
/ W
EBIS
TAN
L â I N T E R L U D E / T H I R T Y D I R T Y F I N G E R S
par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER
D Ă T E N T E
M A C A D A M 1 0 7 - page 21
mots fléchés
PIEUVRE
FORTUITE
POTENCE
FLAGELLE COURT
AVION Ă RĂACTION
VOLER ENLEVĂE
FLEMMAR-DISE
CUITE Ă L'ĂTOUFFĂE
EXTRA-TERRESTRE
JOINDRE
TINTIN Y EST ALLĂ
CHAPARDER
MĂTAL BRILLANT
PARTIE D'ĂGLISE
NIAIS
SUITE DE MOTS
EXPRIME LE DOUTE
FEUILLE DE MĂTAL
QUI EST TRĂS ARRIĂRĂ
INDIQUE LA DIRECTION
CE QUI ENTRAVE
RATURER
CHERCHE Ă INTIMIDER
DĂSIGNER
TOITS GALBĂS
DĂLAISSĂE
MARIE DE MĂDICIS
BĂTON GAR- NI DE FER
AGENT DE LOUIS XV
IMITE LE MARBRE
AUTREMENT NOMMĂ
SYMBOLE CHIMIQUE
TRAVAILLE DANS LE BOX
TOUFFES DE CHEVEUX
A L'AIDE!
BAIE DU JAPON
DIVISION DU TEMPS
PRIVĂ
ON Y MET UN LIT
MAROTTESĂRODER
VEXĂ
mot mystĂšre MYTHOLOGIE : UN MOT DE 7 LETTRES
SOLUTION DU DERNIER MOT MYSTĂRE : CRESCENDO
page 22 - M A C A D A M 1 0 7
D Ă T E N T E
2 6
9 8 7 5 1
2 9
4 8 1
2 9 5 4
5 8 2 1 7
6 3 4 8 7
3 6
1
1 9
5 8 4
2 4 7 3
8 5 2 7
7 6 1
2 6 9
8 3 4
3 1 7
sudoku niveau facile sudoku niveau difficile
6 3
5 4 9 1
8 5 7
7 1 5
1 2
6 5 3 1
6
7 3 5 2 4
4 8 6
sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle Ă chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 Ă 9, en partant de certains chifres dĂ©jĂ disposĂ©s dans la grille. La grille est composĂ©ede rĂ©gions de neuf carrĂ©s 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et rĂ©gionne doit contenir quâune fois chaque chiffreâŠbon courage !
mots croisés
Horizontalement1. Flair.2. Apprenti - Permet dâĂ©liminer.3. Dans une ficelle -
Est peut-ĂȘtre sicilien.4. PrĂ©caution - Double rĂšgle.5. Article - Examen -
Fait pour recevoir des fleurs.6. Hic - Espérer.7. Il roule sur deux roues - Stérile.8. Dont on a enlevé le superflu -
Petit entĂȘtĂ©.9. Flotter - Brun-rouge foncĂ©.10. Oiseau-trompette - ImpayĂ©.11. Mis dans un grand rĂ©servoir -
Il nie lâexistence de toute divinitĂ©.
12. Il gazouille - DĂ©brouillarde.
sudoku niveau moyen
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Verticalement1. FĂ©liciter.2. Ătinceler - Vague espagnole -
Découvert.3. Révélation -
Servent de monnaie dâĂ©change.4. Fin de verbe - Mesure - Idem.5. Plisser - Campagnarde.6. Qui a de la chance -
Suspension dâune activitĂ©.7. Il parle avec autoritĂ© -
Ville de Belgique.8. Bout de ficelle - Marche -
DeuxiĂšme calife des musulmans.9. UnitĂ© de mesure - AuthenticitĂ©.10. Sorte de pĂȘche - Interjection.11. Villes - Note - Roule au casino.12. Dans la rose des vents -
D Ă T E N T E
M A C A D A M 1 0 2 - page 23
HOROSCOPE
Rejoignez lâĂ©quipe desvendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse.
Vous vendez le journal 3 ⏠et vous rĂ©cupĂ©rez 2âŹ
Pas dâhoraires imposĂ©s : vous gĂ©rezvotre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendezle nombre de journaux que vous souhaitez.
Pas dâengagement dans le temps :vous vendez tant que vous avez besoin.
Macadam : Association nationalesoutenue par Courrier international,Reporters dâespoirs, le Secours populaire... propose chaque mois un vrai magazinerĂ©alisĂ© par une Ă©quipe de journalistesprofessionnels.
Devenir vendeur ?Paris : Anne Claire au 07 62 82 31 12RĂ©gions : Bernard au 06 73 52 61 [email protected]
BESOIN DâUN COUP DE POUCE ?
par Marie-Pierre Charneauwww.mariepierrecharneauastrologie.com
BĂLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Dans votre quĂȘte de changements sur le planprofessionnel, vous bĂ©nĂ©ficierez de quelquescoups de pouce ou dâune opportunitĂ© inespĂ©rĂ©equi pourraient faire avancer vos projets favo-rablement. En couple, un bĂ©bĂ© en route ? Lesaffaires de famille pourraient bien retenir toutevotre attention. CĂ©libataire, vous vous lasserezde ces rencontres fugaces. Regain dâĂ©nergie
TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)FreinĂ©(e) dans votre activitĂ©, vous prendrez les dĂ©cisions nĂ©cessaires Ă votre Ă©volution.Vous consacrerez du temps Ă la gestion de votre budget si vous avez des projets Ă ce niveau. En couple, votre attitude distante inquiĂ©teravotre partenaire. CĂ©libataire, vous rechercherezlâentente intellectuelle avant tout. Adoptez unealimentation plus Ă©quilibrĂ©e.
GĂMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)Vous pourrez rĂ©aliser quelques prouesses dansvotre secteur dâactivitĂ©, car vous brillerez parvotre esprit dâinitiative et votre efficacitĂ©. VoscompĂ©tences intellectuelles vous permettrontde vous surpasser. En couple, Ă©vitez les sujetsqui fĂąchent. CĂ©libataire, en multipliant lesoccasions de sortie, vous pourriez faire une ren-contre importante. Vous serez en forme.
CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)On ne pourra pas vous reprocher de rester lesdeux pieds dans le mĂȘme sabot. Vous serez partout Ă la fois, cherchant Ă profiter des occasions pour amĂ©liorer vos performances autravail. En couple, vous resserrerez vos liensamoureux, quelque peu malmenĂ©s ces dernierstemps. CĂ©libataire, vous pourrez croire en votrebonne Ă©toile. FragilitĂ© au niveau de lâestomac.
LION (23 JUILLET - 22 AOĂT)Si votre situation professionnelle ne vous apportepas les satisfactions que vous attendez, necĂ©dez pas Ă lâenvie de changer dâactivitĂ© chaquefois quâune nouvelle idĂ©e vous passera par latĂȘte. En couple, vous Ă©claircirez des situationsambiguĂ«s. CĂ©libataire, une invitation vous surprendra agrĂ©ablement. Votre dĂ©sir de bienfaire sera source dâanxiĂ©tĂ©.
VIERGE (23 AOĂT - 22 SEPTEMBRE)Ce ne sera pas le bon moment pour rĂ©gler descomptes avec vos supĂ©rieurs. Plus anxieux(se),vous auriez tendance Ă vous faire du cinĂ©ma etĂ exagĂ©rer les problĂšmes que vous rencontrerezau travail. En couple, en rectifiant votre atti-tude, vous repartirez sur de nouvelles bases.CĂ©libataire, une relation pourrait prendre desallures de jolie romance. Vos Ă©motions jouerontau yoyo.
BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Vous ne supporterez pas que lâon remette encause la qualitĂ© de votre travail, malgrĂ© vosĂ©tourderies. Heureusement, vous serez efficacedans vos nĂ©gociations et votre direction fer-mera les yeux. En couple, vous concocterez unnid douillet afin de rĂ©tablir une complicitĂ© miseĂ mal. CĂ©libataire, vous aurez toutes voschances. Buvez plus dâeau afin dâĂ©liminer.
SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Passez des idĂ©es Ă la pratique afin de bĂ©nĂ©fi-cier des appuis extĂ©rieurs que vous cherchez Ă obtenir depuis longtemps. Votre esprit dâĂ©quipevous permettra de rencontrer de beaux succĂšsprofessionnels. En couple, les malentendus sedissiperont naturellement. CĂ©libataire, vousserez plus ouvert(e) Ă une rencontre. Couchez-vous Ă des heures plus rĂ©guliĂšres.
SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DĂCEMBRE)Vous aurez tendance Ă vous disperser ou Ă fairetrop de choses Ă la fois. Ce ne sera pas lapĂ©riode idĂ©ale pour remettre en cause votreactivitĂ© professionnelle sous le prĂ©texte quelâambiance est conflictuelle. En couple, vosremarques dĂ©sagrĂ©ables finiront par agacervotre conjoint. CĂ©libataire, une rencontre estpossible dans le cadre de vos loisirs. Gare ausurmenage !
CAPRICORNE (22 DĂC. - 20 JANVIER)Vous ne serez pas vraiment patient(e) avec voscollĂšgues et votre mauvaise humeur pourraitĂȘtre une source de tensions. Restez concen -trĂ©(e) sur votre travail et Ă©vitez de vous mĂȘlerde ce qui ne vous regarde pas. En couple, votrerelation pourrait connaĂźtre des zones de turbu-lence. CĂ©libataire, vous ne saurez pas ce quevous voulez. Votre sommeil sera perturbĂ©.
VERSEAU (21 JANVIER - 19 FĂVRIER)Vous entrerez dans une phase dâexpansion avecdes responsabilitĂ©s professionnelles qui ironten augmentant. Câest grĂące Ă vos talents decommunicant(e) que vous arriverez Ă convaincrevos interlocuteurs. En couple, vous vivrez deforts moments dâenthousiasme et de compli-citĂ©. CĂ©libataire, vous vous laisserez aller Ă lamagie de lâamour. Une forme au top !
POISSONS (20 FĂVRIER - 20 MARS)En dĂ©pit des remises en question ou des chan-gements de derniĂšre minute, vous aborderezvotre travail avec confiance et lâesprit beaucoupplus optimiste. CĂŽtĂ© finances, ne dĂ©pensez pasplus que vous ne pourrez vous le permettre. Encouple, vous serez en parfaite osmose avecvotre conjoint. CĂ©libataire, votre rĂȘve pourraitdevenir rĂ©alitĂ©. Attention aux excĂšs.
SOLUTIONS
415239768
938756412
762148539
347895621
129367854
586421973
653914287
274583196
891672345sudoku facile
631948527
957321864
284567931
318459276
769182453
425673198
892734615
176895342
543216789sudoku difficilem
ots croisés
OGJOFV
ACCIDENTELLE
TIBETETAIN
VOLERNEUNEU
PTOLEVERS
BOFBIFFERI
DOMESREINE
DESERTEEEON
SNEPISM
ALIASINTIME
ALCOVEUSER
IDEESULCERE
PIEUVRE
FORTUITE
POTENCE
FLAGELLE COURT
AVION Ă RĂACTION
VOLER ENLEVĂE
FLEMMAR-DISE
CUITE Ă L'ĂTOUFFĂE
EXTRA-TERRESTRE
JOINDRE
TINTIN Y EST ALLĂ
CHAPARDER
MĂTAL BRILLANT
PARTIE D'ĂGLISE
NIAIS
SUITE DE MOTS
EXPRIME LE DOUTE
FEUILLE DE MĂTAL
QUI EST TRĂS ARRIĂRĂ
INDIQUE LA DIRECTION
CE QUI ENTRAVE
RATURER
CHERCHE Ă INTIMIDER
DĂSIGNER
TOITS GALBĂS
DĂLAISSĂE
MARIE DE MĂDICIS
BĂTON GARNI DE FER
AGENT DE LOUIS XVIMITE LE MARBRE
AUTREMENT NOMMĂ
SYMBOLE CHIMIQUETRAVAILLE
DANS LE BOX
TOUFFES DE CHEVEUXA L'AIDE!
BAIE DU JAPON
DIVISION DU TEMPS
PRIVĂ
ON Y MET UN LIT
MAROTTESĂRODER
VEXĂ
mots fléchés
782516943
654397812
139428576
347861259
918245637
265973481
596134728
873652194
421789365sudoku moyen
H O R O S C O P E
M A C A D A M 1 0 2 - page 24M A C A D A M 9 5 - page 24
WWW.MACADAMJOURNAL.COM
Parce que ses vendeurs ne sont pas encore prĂ©sents sur tout le territoire,Macadam lance lâabonnement solidaire.
3 FORMULESâ ABONNEMENT STANDARD : 32,00 EUROSâ ABONNEMENT SOUTIEN : 50,00 EUROS*â ABONNEMENT MĂCĂNE : 80,00 EUROS*
*la diffĂ©rence entre abonnement soutien ou abonnement mĂ©cĂšne et lâabonnement standard donne
lieu, sur demande, Ă dĂ©duction fiscale, Macadam Ă©tant reconnu association dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
LES SOMMES GAGNĂES SUR LES ABONNEMENTSSERVENT Ă DĂVELOPPER LES ATELIERS DâĂCRITUREET LES INITIATIVES AU SERVICE DES VENDEURS
nom .............................................................................................prénom .........................................................................................mail ................................................................................................. adresse ..................................................................................................................................................................................................code postal ....................................................................................ville ................................................................................................
Joignez Ă ce bulletin votre chĂšque Ă lâordre de Artisans du Macadamet envoyez le tout Ă : Les Artisans du Macadam, Association loi 1901,22 rue des Vinaigriers - 75010 Paris[contact : 07 62 82 31 12]
â
ABONNEZ-VOUS Ă MACADAM !BON DâABONNEMENT SOLIDAIRE
WWW.MACADAMJOURNAL.COM
AIDER NâA JAMAIS ĂTĂ AUSSI AGRĂABLE Ă LIRE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
n°99ĂTĂ 2012
TOURISME LâĂTĂ EN VILLE OU Ă LA CAMPAGNE ?
LIVRES LES COUPS DE CĆUR DE MACADAM
DĂTENTE LâHOROSCOPE DE VOS VACANCES...
JEUX LE QCM DE LâĂTĂ, LES MOTS CROISĂS, LES SUDOKUS...
«»
LAURY THILLEMAN,
MISS FRANCE 2011
SI JE PEUX REDONNERLâENVIE, CâEST POSITIF
BONUSLECTEURSGAGNEZ UN CAHIER DE VACANCES HUGO&CIE.VOIR PAGE 10
EN PARTENARIAT AVEC
WWW.MACADAMJOURNAL.COM
n°100SEPTEMBRE 2012
TRIODOS, UNE BANQUE DURABLE
DE LâALU PLEIN LA BOUCHE
«»
AIDER NâA JAMAIS ĂTĂ AUSSI AGRĂABLE Ă LIRE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
ZAZIE
ON A CHACUN UNE MANIĂREDâĂTRE UTILE AUX AUTRES
JEUX, BD,MOTSCROISĂS...
BONUS
LECTEURGAGNEZ
UNE ENCYCLOPĂDIE
SUR LES ANIMAUX
VOIR PAGE 19
INTERVIEW EXCLUSIVE DU
DALAĂ LAMA
WWW.MACADAMJOURNAL.COM
AIDER NâA JAMAIS ĂTĂ AUSSI AGRĂABLE Ă LIRE
JEUX, BD,MOTSCROISĂS...
BONUS
LECTEURGAGNEZ
LE GUINNESS WORLD
RECORDS 2013
VOIR PAGE 20
2Edont 1E pourle vendeur
RUSSIE, CES VACANCESPOLITIQUEMENTACTIVES
SUR LE CAFĂ ĂA POUSSE COMMEDES CHAMPIGNONS
AKHENATON
JE VEUX QUE LES CHOSESAILLENT MIEUX»
«
NUM
ĂRO
101
- OCT
OBRE
201
2
AIDER NâA JAMAIS ĂTĂ AUSSI AGRĂABLE Ă LIRE
JEUX, BD,MOTSCROISĂS...
BONUS LECTEUR
GAGNEZ UN FOULARD 100 % SOIE
VOIR PAGE 11
2Edont 1E pourle vendeur
NUM
ĂRO
102
- NOV
EMBR
E 20
12 -
WW
W.M
ACAD
AMJO
URNA
L.CO
M
â
â
VIRGINIE EFIRA
UNE VIE SANS ENGAGEMENT NâA PAS D'INTĂRĂT
«
«
ROMNEY / OBAMA LA FIN DES ORGANISATIONSCARITATIVES ?
PARAGUAY PARADISDE LA STĂVIA
BERNARD DEVERTLE DĂNI DU TOIT
LES BOUCLESDU CĆUR
AIDER NâA JAMAIS ĂTĂ AUSSI AGRĂABLE Ă LIRE
JEUX, BD,MOTSCROISĂS...
BONUS LECTEUR
GAGNEZ UN COFFRET
DE CHOCOLATSVOIR PAGE 13
2Edont 1E pourle vendeur
NUM
ĂRO
103
- DĂC
EMBR
E 20
12 -
WW
W.M
ACAD
AMJO
URNA
L.CO
M
â
â
LâEAU POTABLE PLUS CHĂRE QUE LA BIĂRE
UN AUTRE MONDEDROIT DANS LES YEUX
LA LESSIVE ĂCOLODANS DE BEAUX DRAPS
«
«
SHIRLEY ET DINO
LA PAUVRETĂ NâEST PAS UNE NOTION ABSTRAITE POUR NOUS
UNE NOUVELLEDE PAULO COELHOPOUR MACADAMLES CHOSES NE SONT JAMAISCE QUâELLES SEMBLENT ĂTRE
JEUX, BD,MOTSCROISĂS...
2Edont 1E pourle vendeur
NUM
ĂRO
104
- JAN
VIER
-FĂV
RIER
201
3 - W
WW
.MAC
ADAM
JOUR
NAL.
COM
JOHN BIRDJE VEUX APPORTERLA DĂMOCRATIE AUX PLUS PAUVRES
LE TROC SE RECYCLE SUR LA TOILE
PORTFOLIOLE REGARD DâUN ĂTUDIANT ALLEMAND
« «KEVIN RAZY
JâAI ENVIE DE FAIRE
AVANCER LES CHOSES
LES HUILES ESSENTIELLESENTRE POTION ET POISON MAGIQUE
A I D E R N â A J A M A I S Ă T Ă A U S S I A G R Ă A B L E Ă L I R E
n°104
JEUX, BD,MOTSCROISĂS...
3Edont 2E pourle vendeur
NUM
ĂRO
104
- MAR
S 20
13 -
WW
W.M
ACAD
AMJO
URNA
L.CO
M
«
A I D E R N â A J A M A I S Ă T Ă A U S S I A G R Ă A B L E Ă L I R E
n°105
HAĂTI : LâĂDENDU BLANC PAUVRE
PĂLE EMPLOITROIS ANS APRĂSLE CHAOS
LE KILIMANDJARO, SOMMET SOLIDAIRE
ĂCOLOSLES LINGETTES ?
CHRISTIAN KAREMBEU
CHACUN DOIT AIDER Ă RENDRE LA VIE MEILLEURE
«
JEUX, BD,MOTS
CROISĂS...
3Edont 2E pourle vendeur
NUM
ĂRO
106
- AVR
IL 2
013
- WW
W.M
ACAD
AMJO
URNA
L.CO
M
A I D E R N â A J A M A I S Ă T Ă A U S S I A G R Ă A B L E Ă L I R E
n°106
«
«
MARIE DRUCKER
MONTRER LA RĂALITĂ
DE LA PRĂCARITĂ EST UNE MISSION
IMPORTANTE
STĂPHANE HESSELUNE VIEDâENGAGEMENTS
LA VIOLENCEĂCONOMIQUEFAITE AUX FEMMES
HUMANITAIREPOURQUOICET ENGOUEMENT ?
VACCINS Ă LâALUMINIUM,LE SEL DE LA DISCORDE
DĂDUCTIONFISCALE