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3E dont 2E pour le vendeur NUMÉRO 107 - JUIN 2013 - WWW.MACADAMJOURNAL.COM AIDER N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI AGRÉABLE À LIRE n ° 107 LA PILULE NATURELLE... PAS FACILE À GOBER FAUT-IL SUPPRIMER LA « CAISSE NOIRE » DE LA RÉPUBLIQUE ? RÉZA LE TÉMOIN HUMANISTE LES TROPHÉES SOLIDAIRES JEUX, BD, MOTS CROISÉS... DUSTIN HOFFMAN IL M’AURA FALLU LA VIE ENTIÈRE POUR ÊTRE HEUREUX « «

Macadam juin 2013

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Dustin Hoffman, Macadam

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3Edont 2E pourle vendeur

NUM

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107

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A I D E R N ’ A J A M A I S É T É A U S S I A G R É A B L E À L I R E

n°107

LA PILULE NATURELLE...PAS FACILE À GOBER

FAUT-IL SUPPRIMERLA « CAISSE NOIRE »DE LA RÉPUBLIQUE ?

RÉZALE TÉMOIN HUMANISTE

LES TROPHÉESSOLIDAIRES

JEUX, BD,MOTS CROISÉS...

DUSTIN HOFFMAN

IL M’AURAFALLU LA VIE ENTIÈREPOUR ÊTRE HEUREUX

«

«

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DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse(statut VDI), fiers de leur mĂ©tier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participentau choix des sujets et des textes est la plus belle des rĂ©compenses et leur donne les moyens des’insĂ©rer socialement et Ă©conomiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 3 euros du prix de vente > 2 euros minimum, en fonction des villes et du coĂ»t

de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.

> 1 euro sert Ă  la fabrication et Ă  la diffusion du journal.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurĂ©e par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composĂ© Ă  la fois de professionnels des mĂ©dias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66 % des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 01 40 38 25 20.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon rĂ©guliĂšre, ils prĂȘtent leur plume et leur temps pour la rĂ©alisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de crĂ©ation oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de cƓur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique reprĂ©sentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou RĂ©seau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualitĂ© rĂ©dactionnelle et son travail auprĂšs de ses vendeurs. Le rĂ©seau, dont le siĂšge est situĂ©Ă  Glasgow regroupe 110 journaux de rue, rĂ©partis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunitĂ©s de travail Ă  200 000 personnes et publient 38 millions de journauxchaque annĂ©e. Macadam a reçu le label "AnnĂ©e europĂ©enne de lutte contre l’exclusion sociale".

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Macadam mensuel [Ă©dition juin 2013][email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,reconnue d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ralPrĂ©sident : Gabriel GaudillatsiĂšge : 22 rue des Vinaigriers – 75010 ParisRenseignements : 01 40 38 25 20 / 07 62 82 31 12Lyon : 10 bis rue Jangot – 69007 Lyon Bernard : 06 73 52 61 90Permanence du lundi au vendredi de 8h Ă  9h30. directeur de publication, rĂ©dacteur en chef François FillonrĂ©dactrice en chef Caroline CharronrĂ©daction Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, ClĂ©mence Lambard, SaĂŻd Mahrane, Sophia Metz,Thierry Quintry-Lamothe, MĂ©lanie Rembert, DaniĂšleRudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau,Claire Veyriras, Éric Walravens rĂ©vision Marie Dominique Bergouignanpartenariats Micheline [email protected] © Featureflash / dreamstimeillustrations Dominique Goubellegraphisme beau fixe, manufacture d’imagessite web VĂ©ronique GuĂ©rinĂ©dition sarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat,Saint-Just-la-PendueDĂ©pĂŽt lĂ©gal Ă  parution /ISSN : 1954-166X - CPPAP : 1209 I 89259

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6 annĂ©es. Ils sont journalistes, photographes, crĂ©ateurs de mots croisĂ©s... Mais aussiwebmestres, secrĂ©taires, assistants... Une multitude de talents offerts. Car Macadamne fonctionne que part des volontĂ©s bĂ©nĂ©voles. Et pourquoi pas vous ? Vous avezquelques heures ou plus pour soutenir notre projet ? Alors rejoignez les dizaines depassionnĂ©s qui avec entrain font que ce projet existe et est utile pour le plus grandnombre. Parisiens, Lyonnais ou d'ailleurs, vous ĂȘtes les bienvenus.

par François Fillon, directeur de la publication / [email protected]

avec vous

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L ’ I N V I T É

Vous devez voir des choses terribles, ĂȘtre confrontĂ© Ă  dessituations bouleversantes, comment ressortez-vous de vosreportages ?Quand on pense Ă  l’histoire de l’humanitĂ©, on voit que celava vers une amĂ©lioration et qu’au fond tout n’est que pas-sager. Notre rĂŽle est d’aider Ă  ce que ces situations s’amĂ©-liorent. Cela donne une grande force de penser que l’onpeut rapporter ces scĂšnes, les exposer, les montrer commeje le fais, et qu’ainsi on participe au changement. En mĂȘmetemps, on est faits de chair et de nerfs ; tout cela influence,bien sĂ»r. Pour ma part, je suis un grand adepte de poĂ©sieet lire des poĂšmes me permet de me ressourcer.

Durant vos voyages vous cĂŽtoyez la misĂšre dans ce qu’ellea de plus extrĂȘme. Que vous inspirent la pauvretĂ©, la prĂ©-caritĂ© qui gagnent nos sociĂ©tĂ©s ?Je sais qu’aujourd’hui, dans le monde, il y a beaucoup plusde fonds et de nourriture que nĂ©cessaire pour subvenir auxbesoins de l’ensemble de la planĂšte. Quelque part, cettepauvretĂ© est artificielle ; elle est crĂ©Ă©e par l’argent, par unemauvaise Ă©conomie, de mauvaises relations dans la

Vous vous qualifiez de tĂ©moin humaniste, qu’est-ce que çasignifie pour vous ?Pour moi, ĂȘtre tĂ©moin humaniste signifie que l’ensemble demon travail est dĂ©diĂ© Ă  la condition humaine. Ce qui m’im-porte c’est que la photographie devienne un outil, unmĂ©dium pour connecter les ĂȘtres humains entre eux et quelĂ  oĂč les mots ne peuvent pas exprimer on arrive avecl’image Ă  crĂ©er des ponts, des liens entre les ĂȘtres humains.

Vous vous rendez rĂ©guliĂšrement dans des pays en guerremais vous arrivez toujours Ă  montrer la face lumineuse del’humanitĂ©, comment parvenez-vous Ă  capter ces moments ?Je me rends dans des zones de conflit ou de sociĂ©tĂ©sendommagĂ©es, parce qu’il y a la souffrance, celle desfemmes ou des enfants notamment. Mais on ne peut pas,en montrant seulement la souffrance, Ă©tablir un pont entreles ĂȘtres humains. Ce qui m’importe, c’est d’aller chercherdans ces moments les plus difficiles oĂč l’humanitĂ© souffre,la beautĂ© qui existe dans chaque ĂȘtre humain. Pour moi,l’important est de montrer derriĂšre chaque regard, chaquesourire, cette beautĂ© au-delĂ  de la souffrance.

PHOTOGRAPHE REPORTER DE TALENT, REZA SILLONNE LA PLANÈTE POUR METTRE

EN LUMIÈRE LA SOUFFRANCE MAIS AUSSI LA BEAUTÉ

DE L’HUMANITÉ. TÉMOININFATIGABLE, CET HUMANISTE

A PRIS LE TEMPS DE RÉPONDRE À NOS QUESTIONS, DEPUIS

LES MONTAGNES DU CAUCASE, EN AZERBAÏDJAN, OÙ IL RÉALISAIT

UN REPORTAGE.PAR CAROLINE CHARRON

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Retrouvez toute l’actualitĂ©de Macadam, les lieux de vente de nos vendeurs,des photos et bien plusencore sur notre page Facebook macadamjournal.

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L ’ I N V I T É

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mĂ©dia de rue est pour moi le principe mĂȘme de ce qu’unmĂ©dia doit ĂȘtre. À partir du moment oĂč l’on crĂ©e l’empa-thie, il faut que les gens exclus soient en premiĂšre ligne.Ce mĂ©dia leur permet de venir Ă  nous, de nous montrerleur visage et leur dignitĂ©, de nous dire « je ne suis pas unmendiant, j’ai besoin de travailler, je viens vers vous avecce qui est le plus important : la culture, l’écriture, l’infor-mation ». Je crois que c’est un moyen trĂšs digne, peut-ĂȘtreune des meilleures formes mĂ©diatiques. C’est pour celaaussi que je vais dans diffĂ©rentes parties du monde pourformer des gens, dans les banlieues notamment ou lescamps de rĂ©fugiĂ©s. Ces formations Ă  l’image sont en rĂ©alitĂ©un outil pour apprendre aux gens Ă  s’exprimer. Ce n’estpas pour qu’ils apprennent Ă  faire des albums souvenirsque je leur apprends Ă  faire des photos, mais pour qu’ilsdeviennent les conteurs de leur vie.

Vous ĂȘtes trĂšs prĂ©sent en Afghanistan, oĂč votre associationĂ©dite un journal distribuĂ© gratuitement aux enfants, quelle estla situation actuelle dans ce pays que vous connaissez bien ? Malheureusement nous sommes au dĂ©but d’annĂ©es encoretrĂšs difficiles pour l’Afghanistan. L’Occident a trĂšs mal jouĂ©cette partie. Non seulement il a perdu la guerre et de nom-breux hommes, mais il en a tuĂ© cent fois plus sur place. Fina-lement, c’est aujourd’hui un dĂ©sastre. Cela a crĂ©Ă© unecorruption qui n’existait pas dans ce pays et une guerrecivile qui va de pire en pire. Nous sommes au dĂ©but d’an-nĂ©es trĂšs, trĂšs noires. L’ironie de l’histoire, c’est que tous lesgrands empires depuis Alexandre le Grand – les empiresperse, indien, britannique, ou encore soviĂ©tique – ontessayĂ© de jouer dans le terrain afghan, et tous ont perdu laguerre, signant la fin de leur empire. Il faut donc voir lerĂ©sultat final. Depuis 2001 et jusqu’à aujourd’hui, l’Occi-dent dĂ©pense prĂšs de 10 milliards de dollars par mois danscette guerre. Si cet argent Ă©tait distribuĂ© aux habitants, ilsauraient un niveau de vie Ă©quivalent Ă  celui de la Suisse etnous n’aurions pas d’attentats suicides ni tous ces morts.

Vous avez emmené votre fils dans un voyage initiatique deParis à Pékin, dont vous avez tiré un livre et une expositionpublique. Que souhaitez-vous lui transmettre ?Le voyage était surtout de Pékin à Paris, en train, pendantdeux mois. Le livre a été fait par lui et ma compagne,

sociĂ©tĂ©. Sans tout cela, on pourrait arriver assez vite Ă  Ă©ra-diquer la pauvretĂ© et la prĂ©caritĂ©, en trouvant un meilleurmodĂšle Ă©conomique. C’est plutĂŽt sur cela que je me bats.Je pense qu’on y arrivera, bien sĂ»r pas dans une ou deuxgĂ©nĂ©rations. Nos parents, nos ancĂȘtres ont souffert : ils ontfait avancer l’humanitĂ© et c’est ce que nous devons faire Ă notre tour pour Ă©radiquer la pauvretĂ© avant tout.

Vous vivez Ă  Paris (quand vous n’ĂȘtes pas en voyage), quelregard portez-vous sur cette ville, ses habitants et ses exclus ?Je passe trois mois par an Ă  Paris, le reste du temps je suisdans d’autres rĂ©gions du monde. Le regard que je porte surcette ville est le mĂȘme que celui que je porte sur l’ensemblede la planĂšte. Paris est une mĂ©tropole oĂč il y a peu d’em-pathie entre les habitants. Les gens semblent aveugles. Ilspassent Ă  cĂŽtĂ© des exclus, des injustices sans les voir. Ilssont rendus aveugles par la duretĂ© du quotidien. Quand onest dans le mĂ©tro et qu’on regarde les gens, on a presquel’impression d’ĂȘtre entrĂ© dans un hĂŽpital psychiatrique.C’est terrible de voyager dans le monde, de voir des situa-tions difficiles, de grande pauvretĂ©, puis de rentrer Ă  Pariset de voir, dans le mĂ©tro, des visages qui font penser Ă  deszombies. Des gens qui ont peur des autres, qui se sententagressĂ©s quand on les regarde
 Il n’y a qu’un voyageurpour voir cela car quand on habite ici, on ne s’en rend pluscompte, on pense que c’est normal. Oser toucher quelqu’unpeut provoquer une Ă©norme rĂ©action, c’est incomprĂ©hensi-ble. Ce stress que l’on voit sur les visages n’est pas normalet me semble pire que dans d’autres mĂ©tropoles, oĂč les genspeuvent ĂȘtre plus ouverts. Quand je compare avec d’autrespays plus ou moins similaires en termes Ă©conomiques, il mesemble qu’il y a en France une sorte d’anesthĂ©sie gĂ©nĂ©ralequi fait que les gens ne voient plus, et ne rĂ©alisent pas quetout cela peut leur arriver un jour ou l’autre.

Lorsque l’on s’est rencontrĂ©s la premiĂšre fois, vous avez Ă©tĂ©trĂšs enthousiaste sur la presse de rue et avez tout de suiteacceptĂ© le principe d’une collaboration, pourquoi ?Tout ce que je fais, et les mĂ©dias en gĂ©nĂ©ral, est un moyende crĂ©er du lien entre les ĂȘtres humains. J’ai toujours pensĂ©que la photographie et les mĂ©dias peuvent jouer un rĂŽleplus important que celui qu’ils ont maintenant ; ils peuventservir de ponts entre les communautĂ©s et les cultures. Le ©

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LA BEAUTÉ EXISTEDANS CHAQUE ÊTRE HUMAIN

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L ’ I N V I T É

Rachel. Ce que je voulais surtout transmettre c’est que deplus en plus, dans nos civilisations, les parents et les enfantsont tendance Ă  devenir Ă©trangers les uns aux autres. Dansmon cas, pas seulement parce que je voyage beaucoup etque je suis frĂ©quemment absent
 Je voulais tisser ce liencar souvent les parents sont pris dans le tourment et le tra-vail quotidien. MĂȘme ceux qui rentrent tous les soirs Ă  lamaison ne lĂąchent pas l’ordinateur, le portable, etc. Pareilpour les enfants avec les Playstation, Facebook, etc. Celien qui existait depuis des millĂ©naires entre parents etenfants est en train de se rompre. Cette transmission cultu-relle et de civilisation se perd et j’avais envie de passer cesdeux mois dans le train avec mon fils, pour apprendre delui. Au final, c’était beaucoup plus bĂ©nĂ©fique pour moi quepour lui, je pense. J’essaie de prĂȘcher Ă  tous les parentsl’importance de ce lien, de la transmission, de leur dire quenous sommes une gĂ©nĂ©ration en voie de disparition. Il n’ya pas que des tribus lointaines en voie de disparition, nous-mĂȘmes le sommes.

Vous ĂȘtes pacifiste, pensez-vous qu’une photo puisseconvaincre quelqu’un de dĂ©poser les armes ?C’est une façon naĂŻve de voir les choses. Être pacifiste,pour moi, c’est utiliser la photographie pour essayer decrĂ©er de l’empathie, du lien entre les ĂȘtres humains pourque, petit Ă  petit, les mentalitĂ©s Ă©voluent. N’oublions pasque l’ignorance est le lit de tous les malheurs du monde.Avec l’image, on peut montrer la rĂ©alitĂ©, ce qui se passe,et Ă©radiquer l’ignorance. Cela se fait progressivementmĂȘme si rĂ©cemment, au BrĂ©sil, un homme est venu Ă  moi,les larmes aux yeux, et m’a remis son tee-shirt de l’armĂ©e.Il Ă©tait venu par hasard, voir mes photos et m’écouter, maiscela lui a donnĂ© l’impulsion de quitter l’armĂ©e. Alors oui,peut-ĂȘtre que, cette personne-lĂ , une photo l’a convaincuede dĂ©poser les armes.

D’oĂč vous vient ce besoin de vous engager ? Y a-t-il eu unĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur de votre engagement ?Je pense que chaque ĂȘtre humain doit ĂȘtre engagĂ©. Noussommes venus au monde certes pour vivre et passer notrevie sur cette terre, mais aussi pour amĂ©liorer la vie de tous.Si on n’est pas engagĂ©, on n’est pas comme dit Sa’adieShirazi, le grand poĂšte et voyageur persan du XIIIe siĂšcle :« Tous les ĂȘtres humains font partie d’un seul corps et siune partie de ce corps souffre, c’est l’ensemble de ce corpsqui doit souffrir. » Je crois que nous sommes liĂ©s les unsaux autres, et pas seulement les hommes mais tout ce quivit sur la planĂšte et au-delĂ . Nous ne sommes pas seule-

ment ici pour nous-mĂȘmes. Selon moi, il faudrait plutĂŽtdemander Ă  ceux qui ne sont pas engagĂ©s : quel Ă©lĂ©mentde votre vie a dĂ©clenchĂ© le fait que vous ne le soyez pas ?

Qu’est-ce qui vous rĂ©volte aujourd’hui ?Avant tout, cette injustice sociale que je ne comprends tou-jours pas. Comment des ĂȘtres humains peuvent encore ĂȘtreaussi bestiaux les uns envers les autres. Comment et pour-quoi nous dĂ©pensons autant d’argent pour les armes et lesguerres et non pour les enfants, l’éducation et la santĂ© despeuples. Ce qui me rĂ©volte, c’est de voir que la populationdu monde vit pour une grande partie dans une situationprĂ©caire alors que 1 % d’entre nous prend tout et ravagel’humanitĂ©. Ce qui me rĂ©volte aujourd’hui, c’est qu’un ĂȘtrehumain puisse passer Ă  cĂŽtĂ© de quelqu’un qui a besoin delui, qui est en danger et fermer les yeux.

Y a-t-il des rĂ©gions que vous souhaiteriez dĂ©couvrir, dessituations que vous n’avez pas encore explorĂ©es que sou-haiteriez mettre en images ?J’ai Ă©tĂ© dans 115 pays du monde, sur 205. Il y en restedonc encore beaucoup, mais ce n’est pas un calcul mathĂ©-matique. Je ne me considĂšre pas comme un explorateur dumonde. Ce que j’essaie d’explorer, c’est l’émotion, ce quin’est pas gĂ©ographique justement. J’essaie d’explorer et demontrer la joie, la souffrance, l’émotion


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A C T U

LE MONDE EST FOU

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L’homme le plus vieux du monde dĂ©cĂšde Ă  138 ansLe Limca Book of Records l’avait sacrĂ©

homme le plus vieux du monde dans

son Ă©dition 2005. Le Guinness Book

of Records avait quant à lui refusé de lui

accorder ce titre car la date de naissance

de l’homme, enregistrĂ©e sur ses fiches de

pension de retraite, n’était pas le 28 mai

1870 mais le 20 mai 1878. Habib Mian

avait Ă©galement reçu d’autres distinctions,

comme celle du pÚlerin le plus ùgé à avoir

visité la Mecque (en 2004) ou celle

du plus long bĂ©nĂ©ficiaire d’une pension

de retraite, que le vieil homme touchait

depuis 1938. Veuf depuis soixante-dix ans,

il a été enterré au cimetiÚre de Ghat Gate,

dans le district d’Âlwñr.

Mike Merrill, l’homme qui a cotĂ© sa vie en BourseAfin de collecter les fonds nĂ©cessaires pour

monter une entreprise, un Américain a décidé

de se vendre comme un produit sur le marché

boursier. Sa vie dépend à présent entiÚrement

de ses actionnaires, qui ont un droit de regard

sur tous les domaines de sa vie.

Pour entrer sur le marché boursier, Mike

s’est divisĂ© en 100 000 parts Ă  un prix

de dĂ©part de 1 dollar (78 centimes d’euro)

et qui chacune rapporte Ă  son possesseur

un retour potentiel sur les profits de l’activitĂ©

de Mike. Amis, petites amies, famille et

investisseurs lambda composent le conseil

d’administration auquel chaque dĂ©cision

de la vie quotidienne de Mike est soumise.

Comme pour une entreprise, donc, Mike doit

consulter ses actionnaires pour chacun

des changements qu’il souhaite entreprendre

dans son quotidien. Les personnes qui

possÚdent le plus de parts, bénéficient du plus

grand nombre de voix. Une vie pleine d’alĂ©as.

« Comme beaucoup d’entrepreneurs, Merrill

a appris à ses dépens les hauts et les bas

d’une entreprise cotĂ©e. Dans les mois et

les années suivant son introduction en Bourse,

128 personnes ont acheté des parts de Merrill.

Il est alors devenu la victime des intĂ©rĂȘts

d’actionnaires concurrents, de manipulations

des cours de l’action ou encore d’investisseurs

cherchant un profit à court terme aux dépens

de son bien-ĂȘtre Ă  long terme », explique

le site Wired, qui relate l’expĂ©rience.

Page 7: Macadam juin 2013

M A C A D A M 1 0 7 - page 7

A C T Uen partenariat avec www.zigonet.com

Dominique Goubelle, dessinateur de presse - illustrateur,

collabore chaque semaine Ă  VSD, au Point et dessine

pour le quotidien La Charente libre... Il dessine Ă©galement

réguliÚrement pour des agences de communication.

www.goubelle.net

Son ballon a traversé le monde entierUn petit Anglais avait participé à un

lĂącher de ballons avec ses camarades de

classe. Son ballon a volé et a été retrouvé

par une femme
 en Australie. Le ballon

a parcouru 10 545 miles (16 970 km)

du Derby en Grande-Bretagne jusqu’à

la maison de Millie se situant à l’est de

Kurrajong, Ă  80 km de Sydney. Les Ă©lĂšves

de la Wyndham Primary Academy

d’Alvaston en Angleterre, avaient lancĂ© au

mois de décembre 300 ballons étiquetés.

MĂȘme si certains de ses amis ont retrouvĂ©

leur ballon au Danemark et aux Pays-Bas,

personne n’est arrivĂ© aussi loin que

Joshua. « Nous avons pensĂ© que c’était

déjà étonnant, a déclaré Suzannah

Hemmings, une coordinatrice pédagogique

de l’école. Cependant, au retour des

vacances de février, une lettre est arrivée

d’Australie adressĂ©e Ă  un de nos Ă©lĂšves,

Joshua Blackaby. Tout excitĂ©, il l’a ouverte

devant sa classe, elle contenait l’étiquette

du ballon et une lettre d’une petite fille

appelée Millie qui avait trouvé le ballon

dans un arbre de son jardin, en Nouvelle-

Galles du Sud, en Australie. »

À 12 ans, elle fait partie des personnes les plus intelligentesNeha Ramu, adolescente ĂągĂ©e de douze

ans, est devenue membre du Mensa, com-

munauté rassemblant les personnes les

plus intelligentes du monde, aprĂšs avoir

eu le score maximal au test de QI. Cette

jeune Britannique est aussi fan de Harry

Potter et passionnée de natation.

« Dans un premier temps, je n’ai pas rĂ©a-

lisĂ© qu’elle en Ă©tait capable », a dĂ©clarĂ©

Jayashree, la mĂšre de Neha, au Telegraph,

avant d’ajouter : « Lorsqu’elle a reçu les

rĂ©sultats de l’examen, je me suis dit

qu’elle avait peut-ĂȘtre quelque chose de

spĂ©cial et que je ne m’en Ă©tais jamais

rendu compte. » Les parents de Neha

Ramu ont emménagé en Grande-Bretagne

lorsque l’enfant Ă©tait ĂągĂ©e de sept ans.

C’est Ă  l’examen de grammaire « Tiffin

Girls’ » que Neha Ramu s’est dĂ©marquĂ©e

en obtenant un résultat de 280 points


sur 280 possibles. Deux ans plus tard, elle

a passé le test du Mensa et fait, depuis,

partie des personnes les plus intelligentes

du monde. « Je suis si fiĂšre d’elle. C’est

juste merveilleux. Je n’ai pas d’autres

mots », s’est exprimĂ©e la mĂšre de l’adoles-

cente. Et il est vrai que Neha Ramu est

une enfant Ă  part car, pour les vacances

d’étĂ©, lorsque les enfants ordinaires pas-

sent leur temps Ă  jouer au parc ou restent

devant la tĂ©lĂ©vision ou l’ordinateur, l’ado-

lescente prĂ©fĂšre suivre un stage d’appren-

tissage de trois semaines sur l’anatomie

du cerveau et du systĂšme nerveux

humains. La suite logique des choses vou-

drait que Neha Ramu entame une carriĂšre

dans la médecine.

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R E N C O N T R E

SEUL LE PRÉSENT COMPTE« C’est Ă  cause de ce que disait Dennis Potter. ». Hoffman,comme beaucoup de ses congĂ©nĂšres, monologue, mainte-nant le suspense par de courtes pauses. Impossible desavoir s’il s’agit d’une aptitude innĂ©e de tous les grandsacteurs ou de quelque chose qu’ils ont appris. La philosophie de Potter s’est rĂ©vĂ©lĂ©e lors de l’interviewqu’il donna en 1994, peu aprĂšs avoir Ă©tĂ© diagnostiquĂ© enphase terminale de son cancer. « Il prenait des gorgĂ©es demorphine tout le long de l’interview, raconte Hoffman. Et ila dit qu’il n’avait jamais Ă©tĂ© aussi heureux parce qu’il avaitcompris quelque chose qu’il ne savait pas jusque-lĂ  : seulle prĂ©sent compte. Le temps passe mais la seule chose quiexiste c’est le prĂ©sent. Ces mots ont eu un profond effet surmoi. » Le discours de Potter a Ă©galement eu un impact surl’optimisme du film Quartet, un long mĂ©trage sur des chan-teurs d’opĂ©ra dans une maison de retraite ; un film queHoffman a voulu rĂ©aliser dĂšs sa lecture du scĂ©nario deRonald Heywood : « Une belle illustration du fait qu’il nefaut pas laisser la vieillesse t’empĂȘcher de faire les chosesque tu aimes, mĂȘme si tu ne les fais pas aussi bienqu’avant. » Le film – c’est en partie dĂ» Ă  la performanced’acteurs qu’on a vu vieillir au fil des annĂ©es – est poi-gnant. Il explore les peurs liĂ©es au vieillissement la pertede certaines capacitĂ©s, celle du contrĂŽle, l’absence d’aven-ture – et, dans le mĂȘme temps, montre comment l’amourde la musique redonne de la dignitĂ© mĂȘme aux plus frĂȘles.Des thĂšmes qui touchent personnellement le septuagĂ©naireHoffman, qui a dĂ» rĂ©pondre souvent Ă  la question de sonĂąge. Il avoue que son dĂ©sir de s’attaquer Ă  des sujets plusprofonds lui est venu lorsqu’il a passĂ© la cinquantaine et

IL M’AURAFALLU

LA VIE ENTIÈREPOUR ÊTRE

HEUREUX

Dustin Hoffman est trĂšs heureux. Laveille de notre rencontre, lui et safemme, Lisa, se sont rendus Ă  LeicesterSquare pour l’avant-premiĂšre de sonpremier film en tant que rĂ©alisateur,Quartet. C’est pourtant le genre d’évĂ©-nement que Hoffman avait coutume dedĂ©tester, lui pour qui un travail parfaitserait une piĂšce que l’on rĂ©pĂšte indĂ©fi-niment sans jamais la jouer en public.Mais l’acteur et rĂ©alisateur de soixante-quinze ans – aussi connu du public pourson talent que de Hollywood pour sonperfectionnisme Ă  la limite de la nĂ©vrosequi lui a valu beaucoup d’inimitiĂ©s – a

adoptĂ© la zen attitude ces derniĂšres annĂ©es. « Je n’aijamais Ă©tĂ© aussi heureux que maintenant, mais il m’a fallubeaucoup de temps pour en arriver lĂ  », m’a-t-il expliquĂ©le lendemain avec un sourire bĂ©at qui diffĂšre de son lĂ©gen-daire sourire forcĂ©, marque, avec sa voix nasillarde, de laparanoĂŻa et de l’anxiĂ©tĂ© qui l’ont caractĂ©risĂ© ces quarante-cinq derniĂšres annĂ©es. « Je suis heureux, simplement heu-reux. Hier soir je me suis tournĂ© vers ma femme et lui aimurmurĂ© : “Je ne veux pas que ça finisse.” Jusqu’alors, jen’avais jamais pu dire ça. J’étais trop angoissĂ©. Il m’a fallula vie entiĂšre pour me permettre le bonheur. Je pense quema vie est comme un fromage suisse plein de trous, maisplus je vieillis moins il y en a. Aujourd’hui, j’arrive Ă  vivrepleinement le moment prĂ©sent. Hier soir, c’était l’aboutis-sement de trois ans de travail et maintenant je ne peux quelaisser le plaisir me submerger
 »

DUSTIN HOFFMAN, LÉGENDE VIVANTE DU GRANDÉCRAN, A RÉCEMMENT FAIT SES DÉBUTS EN TANTQUE RÉALISATEUR AVEC LE FILM QUARTET. IL NOUS PARLE SANS TABOUS DE SEXE, DE LA CÉLÉBRITÉ ET DU TEMPS QUI PASSE
 PAR JANE GRAHAM

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R E N C O N T R E

qu’on a cessĂ© de lui proposer des rĂŽles importants. Cela l’aĂ©galement incitĂ© Ă  passer derriĂšre la camĂ©ra. MalgrĂ© sonadhĂ©sion Ă  la philosophie de Potter sur l’importance devivre dans le prĂ©sent, ce n’est visiblement pas toujours ceque fait Hoffman. Il insiste sur le fait qu’« on ne peut effacerles dix premiĂšres annĂ©es de sa vie. On peut essayer de lestranscender ou de se battre contre, c’est tout ».

L’AMOUR DU MÉTIER, DE LA NOURRITURE ET DES FEMMESAvant Le LaurĂ©at, qui allait faire de lui une star, il se dĂ©critcomme un enfant « maladroit, et tout juste sorti de chezlui », ayant grandi seul et frustrĂ© dans le Los Angeles desannĂ©es 1950, essuyant les Ă©checs et aspirant Ă  deveniracteur comme son brillant grand frĂšre. Aujourd’hui, il aime admirer les femmes dans les cafĂ©s etles bars, et s’émerveille : « Elles se regardent vraiment.Elles disent “Quelles jolies boucles d’oreilles ! Qu’as-tu faitĂ  tes cheveux ?” alors que, dans le mĂȘme temps, leshommes regardent partout sauf lĂ  oĂč ils sont. Ils sont lĂ ,ailleurs, regardent une fille qui passe, sont angoissĂ©s desavoir s’ils vont conclure ou pensent Ă  la nuit prĂ©cĂ©dente.C’est probablement une gĂ©nĂ©ralisation mais je pense queles femmes savent quelque chose que les hommes igno-

rent : ce qui compte, ce n’est pas le rĂ©sultat mais la façond’y arriver. Peu importe si on gagne – ce n’est pas que lesfemmes ne veulent pas gagner - mais elles accordent del’importance Ă  la façon de le faire. »Mais, pour Hoffman, il semble que sa plus grande luttes’est faite contre l’ñge, un combat qu’il avoue avoir menĂ©pendant la moitiĂ© de son existence. « Ma femme vous diraitque je me plains d’ĂȘtre vieux depuis le jour oĂč nous noussommes rencontrĂ©s. GĂ©nĂ©ralement, si vous n’avez pas ren-contrĂ© le succĂšs Ă  30 ans, vous paniquez. Je venais justede jouer dans Le LaurĂ©at quand j’ai soudain atteint le suc-cĂšs mais, malgrĂ© tout, avoir trente ans a Ă©tĂ© dur pour moi.Quarante ans, mĂȘme chose, et cinquante aussi
 Àsoixante ans, j’ai commencĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir et je me suis ditque je devais arrĂȘter de me rĂ©volter : quel intĂ©rĂȘt ? » Avecl’aide des mots de Dennis Potter et l’amour de sa femme, ila finalement acceptĂ© de vieillir. En me raccompagnant, il me demande l’ñge de mesenfants, je lui rĂ©ponds 9 et 5 ans. Il me regarde plein demĂ©lancolie et murmure : « J’échangerais ma place sanshĂ©siter
 »

www.street-papers.org / The Big Issue UK.

Traduit par Sandra Vial et Caroline Charron

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trophĂ©es solidairesEN MARS DERNIER, L’ASSOCIATION DEMAIN NOS ENFANTS A LANCÉ SAPREMIÈRE ÉDITION DES TROPHÉES SOLIDAIRES, UN CONCOURS RÉCOM-PENSANT LES MEILLEURS PROJETS ÉTUDIANTS DE SOLIDARITÉ. OBJEC-TIF : ENCOURAGER L’ENGAGEMENT SOLIDAIRE DANS L’ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR. PARRAINÉE PAR LE GRAND REPORTER PHOTOGRAPHE REZAET SA COMPAGNE, RACHEL, TOUS DEUX FONDATEURS DE L’ASSOCIATIONAINA WORLD, LA PREMIÈRE ÉDITION DES TROPHÉES A REÇU 123 PROJETSÉTUDIANTS VENANT DE 86 ÉCOLES OU UNIVERSITÉS DIFFÉRENTES ET ENA RÉCOMPENSÉ HUIT AVEC SES PARTENAIRES (SUP DE CO LA ROCHELLE,L’ESGMS À PARIS, POLYTECHNIQUE, L’UNICEF, LE GROUPE SOS, L’AFEV,L’AFF, LA FONDATION GORIAMUNDI). PARMI LES LAURÉATS, NOUS ENAVONS SÉLECTIONNÉ QUATRE, PARTICULIÈREMENT PROMETTEURS.

L’ACADÉMIE DES TALENTS : LE SPORT AU CƒUR DE LA SOLIDARITÉ

LaurĂ©at du premier prix dans la catĂ©gorie « projet de proximitĂ© »,l’AcadĂ©mie des talents est un programme Ă©ducatif et sportif qui apour but le dĂ©veloppement des jeunes par le sport, la culture et lasolidaritĂ©.PortĂ©e par des Ă©tudiants en Staps (sciences et techniques des activitĂ©s physiques et sportives) de la rĂ©gion parisienne regroupĂ©sau sein de l’association Sport for Life, l’AcadĂ©mie des talents s’ar-ticule autour de deux axes : l’éducation par le sport et la sensibili-sation Ă  la solidaritĂ© internationale. À chaque pĂ©riode de vacancesscolaires, l’association Sport for Life propose ainsi des stages inten-sifs de basketball Ă  une vingtaine de jeunes lycĂ©ens franciliens issusde ZUS. Des matchs contre des Ă©quipes jouant dans les champion-nats nationaux sont Ă©galement organisĂ©s, tandis que les jeunes lesplus talentueux sont prĂ©sentĂ©s Ă  des centres de formation françaiset peuvent bĂ©nĂ©ficier d’un stage de trois semaines aux États-Unis,dans l’espoir de dĂ©crocher une bourse universitaire. RĂ©unis parleur passion commune pour le sport, Ă©tudiants et lycĂ©ens nouentainsi des liens privilĂ©giĂ©s, pour partager des moments sportifsensemble. Mais pas seulement, puisque ces jeunes « acadĂ©mi-ciens » se voient Ă©galement proposer des sorties culturelles, desactions de solidaritĂ© locale, telles que des maraudes auprĂšs dessans-abri, et participent chaque fin d’annĂ©e Ă  l’élaboration d’unprojet de solidaritĂ© internationale, au SĂ©nĂ©gal. Pour GuillaumeConraud, prĂ©sident de Sport for Life, « l’idĂ©e est d’utiliser cet outilfĂ©dĂ© rateur qui parle Ă  tout le monde [le sport] pour essayer demonter des projets Ă©ducatifs, solidaires, et aussi plus ludiques,avec des jeunes ». « Le sport est utilisĂ© comme outil de dĂ©veloppe-ment de l’éducation, mais aussi comme outil d’échange et de

LES ÉTUDIANTS ENGAGÉS À L’HONNEUR

L’AcadĂ©mie des talents

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dĂ©couverte », renchĂ©rit un membre de l’association. Objec-tif affichĂ© :« faire du jeune un sportif et un citoyen. Unhomme complet ».

UN JURY ENTHOUSIASMÉ QualifiĂ©e de « belle rĂ©ussite de l’ouverture sur l’autre » parSarah Mangolini, chargĂ©e de coordination Ă  Ritimo et mem-bre du jury des TrophĂ©es solidaires, l’AcadĂ©mie des talentsa sĂ©duit le jury tant sur le fond que sur la forme, notammentgrĂące aux partenariats que l’association a su mettre enplace. Mais, pour JĂ©rĂŽme Musseau, administrateur de l’As-sociation de la fondation Ă©tudiante pour la ville (Afev), quidotait le Prix de proximitĂ© de ces TrophĂ©es solidaires, ils’agit surtout d’un « coup de cƓur » pour un projet qui rĂ©us-sit Ă  rĂ©unir des jeunes souvent « Ă©loignĂ©s de la solidaritĂ© ».« Ça peut paraĂźtre bizarre de faire rimer solidaritĂ© et devoird’excellence mais, en mĂȘme temps, c’est bien de pouvoirmarier le rĂȘve, la passion et la solidaritĂ© de terrain »,explique-t-il, avant de conclure : « Je crois qu’on s’est recon-nus dans ce projet. » L’Afev rĂ©unit en effet 7 000 Ă©tudiantsqui s’engagent pour l’accompagnement au sein desquartiers populaires. Pour Guillaume Conraud et ses cama-rades, cette reconnaissance par l’Afev est « une fiertĂ© ».

L’AGORAÉ : RECRÉER DU LIEN SOCIAL ENTRE LES ÉTUDIANTS

Le projet AgoraĂ©, « imaginĂ© par la jeunesse pour la jeu-nesse », a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par le Groupe SOS, figure deproue de l’entrepreneuriat social en France et partenairedes TrophĂ©es solidaires, pour ses actions solidaires enversles Ă©tudiants. AgoraĂ© est un projet de solidaritĂ© portĂ© par des Ă©tudiantsde l’universitĂ© de Lyon pour les Ă©tudiants. Comme l’agoragrecque, l’AgoraĂ© lyonnaise se veut un espace de rencon-tre autour non pas d’un marchĂ©, mais d’une Ă©picerie soli-daire pour les Ă©tudiants. Cette initiative, nĂ©e en en 2011sous l’impulsion de l’association Ă©tudiante Gaelis, est lefruit d’un triste constat, celui d’une prĂ©caritĂ© Ă©tudiante deplus en plus grande : selon un rapport de l’Observatoirenational de la vie Ă©tudiante, un tiers des Ă©tudiants estimentque leurs conditions de ressources ne sont pas suffisantes.Face Ă  cette montĂ©e de la prĂ©caritĂ©, l’AgoraĂ© propose ainsiaux Ă©tudiants dans le besoin des produits Ă  20 % du prixdu marchĂ©. Le principe ? L’étudiant dispose d’un montantd’achats limitĂ© par mois, variable selon ses revenus. Mais l’AgoraĂ© n’est pas qu’une simple Ă©picerie solidaire.En effet, face Ă  l’isolement qu’engendre souvent la prĂ©ca-ritĂ©, elle se veut aussi un lieu de vie permettant de (re)crĂ©erdu lien social : outre des permanences gratuites avec despsychologues et des assistantes sociales, les Ă©tudiants peu-vent Ă©galement bĂ©nĂ©ficier de cours de secourisme et d’ac-tivitĂ©s culturelles diverses.

UN PROJET AVEC DE BELLES PERSPECTIVESPour Thibaut Vignes, responsable des formations du rĂ©seauÉtudiants et dĂ©veloppement et membre du jury des TrophĂ©essolidaires, « l’AgoraĂ© recrĂ©e du lien social entre citoyens,qui commence Ă  faire dĂ©faut dans notre sociĂ©tĂ© ». MĂȘmeconstat pour Antoine RouillĂ© d’Orfeuil, directeur gĂ©nĂ©ral duGroupe SOS, selon qui la force de l’AgoraĂ© rĂ©side dans« sa rĂ©ponse pragmatique Ă  un rĂ©el besoin de la commu-nautĂ© Ă©tudiante, qui peut ĂȘtre aisĂ©ment rĂ©pliquĂ©e, et estdonc gĂ©nĂ©ratrice d’un impact social augmentĂ© ». D’ailleurs,depuis 2011, d’autres villes universitaires ont suivi l’exem-ple lyonnais et comptent dĂ©sormais leur Ă©picerie Ă©tudiantesolidaire, Ă  l’image de Nice, Brest, Lille ou Nancy.

FENÊTRE SUR COURS : UN PEU D’ESPOIR DERRIÈRE LES BARREAUX

Surprise de cette annĂ©e, le prix Coup de pouce, dĂ©cernĂ©par l’association Demain nos enfants, a Ă©tĂ© attribuĂ© par lejury pour l’engagement en milieu carcĂ©ral des jeunes Ă©tu-diantes marseillaises du projet FenĂȘtre sur cours. Surpopulation, insalubritĂ©, insĂ©curitĂ©, non-respect de ladignitĂ© humaine et violation des droits fondamentaux
 lesconditions de dĂ©tention Ă  Marseille sont souvent pointĂ©esdu doigt par les associations et les mĂ©dias. L’associationĂ©tudiante Unis-Terre a dĂ©cidĂ© de monter un projet de soli-daritĂ© Ă  la prison des Baumettes et au sein de l’établisse-ment pĂ©nitentiaire pour mineurs de Marseille. PortĂ© par desĂ©tudiantes de l’école Euromed Management, dans le cadrede la pĂ©dagogie Pro-Act (projet-action) mise en place parl’établissement, le projet FenĂȘtre sur cours a donc pour butsd’aider les familles de dĂ©tenus Ă  maintenir un lien avec leurproche incarcĂ©rĂ©, d’amĂ©liorer le quotidien des dĂ©tenus etde favoriser leur rĂ©insertion sociale. Chaque semaine, lesĂ©tudiantes, assurent ainsi une permanence au sein desdeux Ă©tablissements carcĂ©raux afin de soutenir les familles,en prĂȘtant notamment main-forte pour les demandes de per-mis de visites et de rendez-vous au parloir. Plus encore, « ils’agit surtout d’apporter de l’écoute et du soutien moral Ă des familles qui en ont besoin », explique une Ă©tudiante del’association. Tous les lundis matin, en collaboration avecle Secours populaire, les jeunes filles animent par ailleursun atelier de rĂ©daction de CV et de lettres de motivationpour aider les anciens dĂ©tenus Ă  trouver un emploi et pro-posent des mises en relation avec de potentiels employeursqui souhaitent Ă©galement favoriser l’embauche de cesanciens dĂ©tenus.

UN COUP DE POUCE POUR UN COUP DE CƒURPour Marthe Lemelle, vice-prĂ©sidente de l’associationDemain nos enfants, c’est un « coup de cƓur pour ce pro-jet de proximitĂ© qui a motivĂ© la crĂ©ation de ce prix Coupde pouce. FenĂȘtre sur cours n’est pas aussi abouti qued’autres projets que nous avons primĂ©s cette annĂ©e. NĂ©an-

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moins, c’est un projet courageux que nous dĂ©sirions valoriser. Ilrappelle que la solidaritĂ© commence Ă  cĂŽtĂ© de chez soi ! S’enga-ger pour Ă©couter et soutenir des personnes fragilisĂ©es et souventisolĂ©es est en soi une preuve de maturitĂ©. » Afin de permettre auxjeunes Ă©tudiantes de dĂ©velopper leur projet, les vidĂ©astes et photo-graphes de l’association Demain nos enfants rĂ©aliseront un repor-tage photographique qui permettra de rendre compte des actionsde FenĂȘtre sur cours.

ORTHO’GO : L’ORTHOPHONIE ICI ET AILLEURS

RĂ©compensĂ©e par le Prix pour l’enfance dĂ©cernĂ© par Unicef France,Ortho’Go monte des projets solidaires en France et Ă  l’étrangerpour favoriser le dĂ©veloppement des enfants par le langage.

ORTHO’GO : DE LILLE « O’BÉNIN »L’association Ortho’Go a vu le jour en 2003, sous l’impulsion decinq Ă©tudiantes en orthophonie de l’institut Gabriel-Decroix de Lille.Depuis maintenant dix ans, l’association mĂšne des actions de soli-daritĂ© en France et en Afrique, ses membres mettant leurs compĂ©-tences en orthophonie au service des plus dĂ©munis. C’est d’abordĂ  Lille, la ville oĂč elles Ă©tudient, que les orthophonistes en devenirdonnent de leur temps. Ainsi, chaque semaine, elles organisent unatelier de lecture d’histoires pour des mĂšres en difficultĂ© de la citĂ©nordiste et leurs enfants. L’objectif de cet atelier, simplement baptisé« Tu contes pour moi », est de donner aux mamans l’envie de lireavec leurs enfants et ainsi de consolider les relations mĂšre-enfanttout en favorisant le goĂ»t de la lecture chez les bambins. En plus

de la lecture, l’intĂ©rĂȘt est de se servir de sup-ports variĂ©s tels que le dessin, l’écriture, lareformulation orale, les marionnettes
 « Ils’agit ainsi de prĂ©venir le handicap socialqu’engendrent l’illettrisme et le manque de sti-mulation langagiĂšre et communicationnelle et

le retentissement Ă©norme qu’il peut avoir sur le devenir de cesenfants issus de familles fragilisĂ©es », expliquent AnaĂŻs et Fabiennequi portent le projet cette annĂ©e. Face au succĂšs de ces ateliers,l’association Ortho’Go a par ailleurs Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour participerĂ  un mode d’accompagnement Ă©ducatif pour des mĂšres et leursenfants, Ă  domicile, via la mise en place d’ateliers d’éveil et dejeux au sein de quatre familles.Mais c’est aussi en Afrique que lesjeunes Ă©tudiantes s’investissent, comme l’indique le nom de leurprojet, « O’BĂ©nin », qui a remportĂ© le Prix pour l’enfance dĂ©cernĂ©par l’Unicef France lors de cette premiĂšre Ă©dition des TrophĂ©es soli-daires. LancĂ© en 2006 dans une rĂ©gion du monde oĂč l’orthophonieest peu connue et peu dĂ©veloppĂ©e, le projet entend apporter unsoutien technique aux professionnels bĂ©ninois. Chaque Ă©tĂ©, des Ă©tu-diantes en fin de formation thĂ©orique se relaient au BĂ©nin pour par-tager leurs compĂ©tences : dĂ©pistages, bilans, rĂ©Ă©ducation, crĂ©ationde matĂ©riel, accompagnement des familles, mais aussi formationdes orthophonistes et des enseignants.

LE PARTAGE COMME FORMATIONC’est avant tout leurs actions au niveau local qui ont intĂ©ressĂ© l’UnicefFrance. En effet, pour Paulette PrĂ©hembaud, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale del’Unicef France, « leur approche mĂ©thodologique et pĂ©dagogique,qui met au cƓur la mĂšre et l’enfant en prĂ©vention et en rĂ©ponseaux handicaps sociaux et physiques, s’inscrit dans la droite lignede la Convention internationale des droits de l’enfant ». Elle se ditnotamment « impressionnĂ©e » par « la maturitĂ© des Ă©tudiantes ».Des Ă©tudiantes pour qui ces projets apportent le sentiment « d’ĂȘtreutiles et de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s » mais Ă©galement constituent « desdĂ©couvertes culturelles, professionnelles et humaines qui influence-ront sans aucun doute la future pratique de [leur] mĂ©tier ».

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MARTHE LEMELLE ET MICHEL AUGENDRE, FONDATEURS DE L’ASSOCIATION DEMAIN NOSENFANTS ET ORGANISATEURS DES PREMIERS TROPHÉES SOLIDAIRES, REVIENNENT SURCETTE AVENTURE QU’ILS ONT PORTÉE DE BOUT EN BOUT.

Pourquoi organiser des TrophĂ©es solidaires Ă©tudiants ? Quel est votre objectif ?ML : Nous visions en fait trois objectifs. Tout d’abord inviter les Ă©tudiants et les Ă©coles ouuniversitĂ©s qui les forment Ă  considĂ©rer la solidaritĂ© comme un domaine incontournablede formation. La solidaritĂ©, ce n’est pas seulement un Ă©lan vers les autres. C’est Ă©galementun vĂ©ritable savoir-faire qui ne s’improvise pas et qui demande des compĂ©tences. Noussouhaitions donc apporter des outils, des partenaires, des tutoriels, bref tout ce qu’il fautpour s’engager de maniĂšre pertinente. Ensuite, nous voulions faciliter la mise en relationentre les associations qui agissent et les Ă©coles car des liens sont Ă  renforcer. Et enfin,nous voulions rĂ©compenser les Ă©tudiants, les encourager Ă  continuer, mettre en valeurleurs rĂ©alisations. Rien n’est plus motivant que le tĂ©moignage positif de ceux qui agissent.Merci Ă  Macadam d’ouvrir ses pages aux meilleures rĂ©alisations de ces Ă©tudiants.

Vous avez Ă©galement lancĂ© une Ă©tude au sein des Ă©coles avec l’institut de sondageBVA. Quelles sont les conclusions de cette Ă©tude ? MA : Cette Ă©tude rĂ©alisĂ©e en partenariat avec l’Unicef France et avec le soutien d’Uni-lever est trĂšs fouillĂ©e (les rĂ©sultats sont accessibles sur le site des TrophĂ©es solidaires :www.trophees-solidaires.fr). Elle nous enseigne deux choses trĂšs simples et trĂšs utiles.Tout d’abord, que la solidaritĂ© est une aspiration trĂšs sincĂšre et trĂšs forte des Ă©tudiantsde l’enseignement supĂ©rieur. Ceux qui s’engagent ne le font pas pour la frime ou pourfaire bien sur leur CV. Ils sont sincĂšres et croient rĂ©ellement que leurs actions, si modestequ’elles soient, contribuent Ă  changer un peu les choses. Dans la solidaritĂ©, ils aimentla rencontre avec les autres, le sentiment d’ĂȘtre utiles, l’ouverture que cela apporte.DeuxiĂšme chose : bien que les valeurs de solidaritĂ© soient reconnues par toutes lesĂ©coles interrogĂ©es, la proportion des jeunes rĂ©ellement engagĂ©s est encore faible etpourrait ĂȘtre bien plus importante. Aux Ă©coles et universitĂ©s de se structurer pour mieuxreconnaĂźtre la solidaritĂ© dans la vie associative ou les cursus.

Pour quand est prĂ©vue la 2e Ă©dition ?ML & MA : Nous espĂ©rons la lancer dans les colonnes de votre journal Ă  l’automne ![Rires.] Ce sera une Ă©dition enrichie avec la constitution d’un vĂ©ritable rĂ©seau d’écoleset d’universitĂ©s solidaires qui renforcera le socle de la manifestation. Pour cette deuxiĂšmeĂ©dition, nous comptons aussi soutenir une grande cause, celle de l’égalitĂ© des chances !Nous favoriserons ainsi la mise en contact entre les associations qui se battent contre ledĂ©crochage scolaire, comme l’Afev ou Zup de Co, ainsi que les Ă©tudiants et leurs Ă©ta-blissements. Un prix sera dĂ©cernĂ© Ă  l’établissement ou au BDE [bureau des Ă©tudiants]qui aura mobilisĂ© le plus d’étudiants en faveur de ces associations. À bientĂŽt !

LA FONDATION SEBSOUTIENT :

CrĂ©Ă©e en 2007, la FondationGroupe SEB a pour objet la luttecontre l’exclusion.* La Fondation Seb estpartenaire de Macadamwww.fondation.groupeseb.com

ASSOCIATION JEUNESSE ET VIE

Les jeunes qui poussent la porte de l’association Jeu-nesse et Vie cumulent souvent les difficultĂ©s. ÂgĂ©s deseize Ă  trente ans et en dĂ©marche d’insertion, ils sontseuls ou en couple, avec ou sans enfants et engagĂ©sdans une difficile recherche de logement.« En plus de la question de l’habitat, l’alimentationest l’élĂ©ment fort de l’insertion. Il faut d’abord rĂ©pon-dre aux besoins primaires », explique Tristan Savino,directeur adjoint de l’association. Et pour que cesjeunes aient toutes les chances de leur cĂŽtĂ©, Jeunesseet Vie leur procure des solutions pour trouver un toitmais Ă©galement pour amĂ©liorer leur alimentation. L’association travaille dĂ©jĂ  en partenariat avec des Ă©pi-ceries sociales, gĂšre des restaurants sociaux et soli-daires, mais a souhaitĂ© renforcer l’aide proposĂ©e. C’estdans ce contexte que le projet « cuisinez bien, cuisinezmalin » a vu le jour en janvier 2013 avec le soutien dela Fondation Seb. Il s’agit de responsabiliser les jeunespour qu’ils Ă©laborent des menus en lien avec le budgetdont ils disposent, de les aider Ă  faire les listes decourses, mais aussi de cuisiner ensemble et de parta-ger un repas convivial. Cela permet Ă©galement de lessensibiliser aux questions d’hygiĂšne et de sĂ©curitĂ©dans les cuisines. GrĂące Ă  l’appui de la Fondation Seb,la cuisine du site de Vernon, dans l’Eure, vient d’ĂȘtrerĂ©novĂ©e entiĂšrement. Ce nouvel environnement per-mettra ainsi la mise en place d’ateliers spĂ©cifiquespour les mĂšres avec enfants et le don de matĂ©rieladaptĂ©, des Babycook par exemple.

DES TROPHÉESAU RÉSEAU SOLIDAIRE

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MY MAJOR COMPANY EST LA PREMIÈRE PLATEFORME DE FINANCEMENT PARTICIPATIFFRANÇAISE. DEPUIS 2007, ELLE A PERMIS L’ÉCLOSIOND’ARTISTES COMME GRÉGOIRE,OU ENCORE JOYCE JONATHAN.RÉCEMMENT OUVERTE À TOUS TYPES DE PROJETS, ELLE REPRÉSENTE UNE VRAIESOLUTION ALTERNATIVE AUXFINANCEMENTS CLASSIQUES, EN PERMETTANT À TOUS DE RECUEILLIR DES DONSD’INTERNAUTES EN ÉCHANGED’UNE CONTREPARTIE. INTERVIEWDE L’UN DES FONDATEURS, MICHAËL GOLDMAN.

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financer son projet en mode participatif

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S O C I É T É / E U R O P E

Si ce n’est pas une attaque coordonnĂ©e, ça y ressemble
Les opposants Ă  la taxe sur les transactions financiĂšres(TTF) Ă©taient restĂ©s silencieux ces derniĂšres annĂ©es. Pasfacile en effet, juste aprĂšs une Ă©norme crise bancaire, des’opposer Ă  une mesure vendue au public comme « taxeRobin des bois ». Mais la crise a pris de telles proportionsqu’il faut dĂ©sormais sortir l’artillerie lourde pour tenter defaire barrage Ă  la TTF. Les critiques viennent de partout. En France, la taxe coĂ»terait « plus de 70 milliards d’eu-ros » et provoquerait « des dĂ©localisations d’activitĂ©s mas-sives, qui menacent 30 000 emplois Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance »,selon un courrier adressĂ© au ministre des Finances, PierreMoscovici, par le Medef et des lobbys financiers. En Bel-gique, le patron de Belfius (ex-Dexia) a carrĂ©ment menacĂ©de dĂ©missionner si la TTF Ă©tait adoptĂ©e. Quant aux Pays-Bas, le gouvernement libĂ©ral-socialiste a tout bonnementrenoncĂ© Ă  participer Ă  la mise en place de la taxe ; fautede pouvoir exempter a priori les fonds de pension, il aannoncĂ© qu’il se retirait du projet.MĂȘme dans les pays qui ne participeront pas, l’oppositionest rude. Non sans fondement. La taxe s’appliquera eneffet aussi chez eux, indirectement. Or, Londres est dĂ©ter-minĂ© Ă  protĂ©ger les intĂ©rĂȘts de sa place financiĂšre. Il adonc intentĂ© un recours en justice.Lobbying intensif, menaces de dĂ©localisations, coups four-rĂ©s
 la TTF semble bien mal embarquĂ©e. Une volontĂ©politique sans faille sera nĂ©cessaire pour mettre en Ɠuvrele projet – en faveur duquel plaident pourtant de nombreuxarguments. Eric Walravens

TAXE SURLES TRANSACTIONSFINANCIÈRESLES OPPOSANTS

L’ARTILLERIE

Votre formule donne Ă  chacun d’entre nous le pouvoir de soumettre, choisir ou jugerdes projets. C’est important pour vous, de donner la parole au plus grand nombre ?Oui, j’ai une vraie culture Internet, ce mĂ©dia dont l’une des vertus est d’avoir permisĂ  des milliers de chansons, de talents et d’idĂ©es d’exploser sur la seule base d’uneadhĂ©sion populaire. Internet permet de toucher directement les consommateurs et Ă ce titre de passer outre aux intermĂ©diaires traditionnels du marchĂ©. C’est aussi notrehistoire chez My Major Company.

C’est une forme de volontarisme : on choisit les artistes et projets qu’on veut voir Ă©cloreplutĂŽt que de subir un programme imposĂ©. Devenir acteur de son quotidien, c’est unetendance que vous voyez se dĂ©velopper ?Oui, clairement. On sort de grĂ© ou de force d’une Ăšre de la consommation Ă  outrancepour entrer dans une Ăšre de la consommation raisonnĂ©e. Les gens ont besoin de savoirce qu’ils consomment et pourquoi ils le font, ne serait-ce que parce qu’ils n’ont plus lechoix.

Pourquoi pensez-vous que les gens donnent ? Est-ce parce que la contrepartie estimportante, ou plutĂŽt par dĂ©sir d’aider un projet, de faire partie d’une histoire ?Je crois que la motivation premiĂšre est de soutenir un projet dont on a envie qu’il abou-tisse. C’est presque du mĂ©cĂ©nat. La contrepartie financiĂšre ne dĂ©clenche pas le soutien,mais dĂ©termine le montant du soutien : c’est une motivation Ă  donner des sommes plusimportantes.

Finalement, c’est une vraie forme de solidaritĂ©. Quelle place prend la solidaritĂ© dansvotre vie personnelle ? Est-ce une valeur avec laquelle vous avez grandi ?Oui, et j’ai envie que le financement participatif devienne un acte banal et le pluspopulaire possible. Soutenir un projet, c’est aussi se donner une identitĂ© – les projetsque je soutiens en disent long sur moi –, c’est une maniĂšre de se dĂ©finir.

Sur My Major Company, les projets caritatifs aussi ont fait leur apparition, dans la sec-tion « Ă©cologie et solidaritĂ© ». Les dons aux associations existent depuis toujours, quelest votre apport dans ce domaine ?My Major Company permet aux projets indĂ©pendants d’ĂȘtre exposĂ©s, visibles et pĂ©da-gogiques et d’atteindre un public qu’ils ne toucheraient pas forcĂ©ment autrement. LecĂŽtĂ© concret des projets, le suivi de leur rĂ©alisation sont rassurants pour les contribu-teurs, et la contrepartie est une motivation supplĂ©mentaire.

La plateforme offre un espoir Ă  tous les porteurs de projet pour qui le financementclassique n’est pas possible. En gĂ©nĂ©ral, quels sont ceux qui ont le plus de succĂšs ?Les projets musicaux restent ceux qui marchent le mieux. Mais, globalement, un projetqui a du sens pour une cause qui parle aux gens est un projet qui peut exploser trĂšsrapidement.

Quels conseils donneriez-vous pour une campagne de financement rĂ©ussie ?Si on n’a pas dĂ©jĂ  une communautĂ©, il faut pouvoir en toucher une. Il faut que le projetait du sens. Il faut aussi bien calibrer sa jauge, ne pas en demander trop, ĂȘtre proac-tif
 Et il faut ĂȘtre capable de commencer par convaincre autour de soi avant d’espĂ©rerconvaincre les internautes.

Propos recueillis par Sophia Metz

LOURDESORTENT

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S O C I É T É / A G E N D A

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AGENDASOLIDAIREJUIN 2013➔ 1er : Nuit de l’eau de l’UnicefC’est la 6e Ă©dition de la Nuit del’eau de la FĂ©dĂ©ration françaisede natation et de l’Unicef. Les clubs de natation organisentdes manifestations festives et solidaires afin de rĂ©colter des fonds pour le programmeWASH au Togo. Pour voir ce qu’ilse passe prĂšs de chez vous :www.lanuitdeleau.com

➔ 1er : JournĂ©e internationale des enfants

➔ 3-5 juin : Ateliers de la TerreConfĂ©rence internationale qui rĂ©unit annuellement les dĂ©cideursengagĂ©s du dĂ©veloppement durable.

➔ 5 juin : JournĂ©e mondiale de l’environnement

➔ 8 juin : JournĂ©e mondialede l’ocĂ©an

➔ 13 juin : parution d’Un homme au cƓur de femme,don d’organe, leçon de vieCe livre de Claude Desarzens est un appel au don d’organes et, avec lui, au don de tout son ĂȘtre Ă  la vie.

➔ 13-23 juin : Futur en Seine Festival mondial qui prĂ©sentechaque annĂ©e les derniĂšres inno-vations numĂ©riques françaises etinternationales. Notre partenaireLa ChaĂźne du cƓur y sera, pourson application Points solidaires !Infos : www.futur-en-seine.fr

➔ 14 juin : JournĂ©e mondiale du don du sang

➔ 15 juin : JournĂ©e mondiale contre la faim

➔ 20 juin : JournĂ©e mondiale des rĂ©fugiĂ©s

➔ 28-30 juin : SolidaysSolidaritĂ© Sida fĂȘte les 15 ans de Solidays. Quinze ans qu’artistes, bĂ©nĂ©voles et militantsse donnent rendez-vous sur les pelouses de Longchamp pourfaire reculer la maladie. www.solidays.org

en partenariat avecen partenariat avec www.youphil.com

EN FRANCE, EN 2011, PRÈS DE 10 MILLIONS D’EUROS D’AR-GENT PUBLIC A ÉTÉ DISTRIBUÉ À DES ASSOCIATIONS SANSAUCUNE JUSTIFICATION, OU PRESQUE. AVEC LA RÉSERVEPARLEMENTAIRE, DÉPUTÉS ET SÉNATEURS SONT AUTORI-SÉS À FINANCER CHAQUE ANNÉE DES PROJETS ASSOCIA-TIFS ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES. CHACUN DISPOSERESPECTIVEMENT D’UN CRÉDIT DE 130 000 ET DE 150 000EUROS, UTILISÉS COMME BON LEUR SEMBLE.

Depuis l’affaire Cahuzac, la question de la moralisationde la vie politique et la transparence sont Ă  nouveau aucoeur du dĂ©bat en France: depuis le 15 avril, les mem-bres du gouvernement sont dĂ©sormais tenus de rendrepublic leur patrimoine. Dans l’élan de mise Ă  plat descomptes privĂ©s des ministres, il a Ă©galement Ă©tĂ© questionde se pencher de plus prĂšs sur le cas de la rĂ©serve par-lementaire. Le Journal du dimanche (JDD) affirmait, le 14avril, qu’il a un temps Ă©tĂ© question de supprimer cettecagnotte de prĂšs de 150 millions d’euros. Une dĂ©cisionfinalement renvoyĂ©e Ă  l’examen des prĂ©sidents de l’As-semblĂ©e nationale et du SĂ©nat : Claude Bartolone etJean-Pierre Bel. De nombreux mouvements associatifsbĂ©nĂ©ficient de financements publics provenant de cetterĂ©serve. Le sujet reste trĂšs sensible, car opaque. Dansune enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en novembre 2012, feu le site d’in-

formation Owni.fr a sĂ©vĂšrement pointĂ© du doigt ces«150 millions Ă©garĂ©s de la RĂ©publique», Ă©voquant denombreux «conflits d’intĂ©rĂȘts». Le seul responsable asso-ciatif qui ait acceptĂ© de nous parler sur le sujet est MarcBoulanger, directeur de SNL - Prologues, branche de l’as-sociation SolidaritĂ©s nouvelles pour le logement (SNL).En usant de cette rĂ©serve parlementaire, les Ă©lus ne finan-cent pas des associations, mais “avant tout un projet d’in-tĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, argumente Marc Boulange. Ce sont desprojets qui me semblent nobles au sens politique.” Faut-il pour autant supprimer cette «manne financiĂšre» quiprofite Ă  beaucoup d’associations ? Aussi discrĂ©tionnairesoit-elle, elle permet de financer de petits projets locauxet boucler des budgets parfois serrĂ©s. L’élue socialisteplaide ainsi davantage pour une collĂ©gialitĂ© dans la dis-tribution de la rĂ©serve parlementaire, une façon de “met-tre l’argent au pot commun [
] Il ne doit pas disparaĂźtre,mais ĂȘtre reversĂ© au budget gĂ©nĂ©ral ou distribuĂ© via unestructure dĂ©diĂ©e”. En s’attaquant Ă  la rĂ©serve parlemen-taire, le gouvernement poursuit sa campagne (perçucomme de la pure communication par certains) pour plusde transparence dans la vie politique. Il sera nĂ©anmoinstrĂšs difficile de faire en sorte que les parlementairesacceptent qu’on leur ĂŽte ce privilĂšge trĂšs commode.Romain De Oliveira - Youphil

rĂ©serve parlementaireFAUT-IL SUPPRIMER LA « CAISSE NOIRE DE LA RÉPUBLIQUE ? »

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en partenariat avec www.terraeco.net

P L A N È T E

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pas facile Ă  gober, la pilule naturelle

À L’HEURE OÙ GRONDE LA POLÉMIQUE AUTOUR DES CONTRACEPTIFSDE TROISIÈME ET QUATRIÈME GÉNÉRATION, LES LABORATOIRES AVAN-CENT LEUR DERNIÈRE TROUVAILLE, LA PILULE À ƒSTROGÈNE NATU-REL. PROGRÈS MÉDICAL OU COUP MARKETING ?

Quand elles ont fait leur apparition dans les annĂ©es 1990 et 2000,les pilules de troisiĂšme et quatriĂšme gĂ©nĂ©ration Ă©taient Ă  la pointedu contraceptif. Fini l’acnĂ©, adieu la prise de poids, bye-bye lesnausĂ©es. Les comprimĂ©s prenaient des noms sĂ©duisants. La pilules’appelait alors Jasmine, Diane ou Melodia. Puis patatras. Ladouce musique s’arrĂȘte Ă  la fin de l’annĂ©e 2012. On accuse lespetites derniĂšres de risque thromboembolique. Un caillot qui obs-true une veine, une artĂšre et l’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral ou l’em-bolie pulmonaire ne sont pas loin. Un Ă©vĂ©nement rarissime, maispas impossible. C’est la panique Ă  bord. Surtout qu’en France lapilule est le premier moyen de contraception utilisĂ©. On s’y perd.SOS gynĂ©co, je change de pilule ? Je m’arrache les cheveux ? Jedeviens nonne ? Zen
 Mais voilĂ  que dĂ©boule une Ă©niĂšme pilule,« naturelle » celle-lĂ . Ah bah, si c’est naturel
 Il n’en existe quedeux Ă  l’heure actuelle. La pionniĂšre, Qlaira, mise sur le marchĂ©en 2009 par le groupe Bayer SantĂ©. Puis sa petite sƓur, Zoely,crĂ©Ă©e en 2012 par Teva pharmaceutical industries LTD.

LA PILULE ÉCOLO, DE QUOI S’ÉTRANGLER Ce sont des pilules Ă  ƓstrogĂšne naturel. Le professeur PatriceLopes, gynĂ©cologue au CHU de Nantes, a prĂ©sentĂ© Qlaira lors desa sortie en 2009. Il explique : « Qlaira a deux composants, unƓstrogĂšne et un progestatif. L’ƓstrogĂšne classique utilisĂ© est l’éthi-nylestradiol. Dans le cas de Qlaira, c’est l’estradiol. On parled’ƓstrogĂšne naturel, car c’est le mĂȘme que celui sĂ©crĂ©tĂ© parl’ovaire. » Du cĂŽtĂ© de Formindep, l’association de mĂ©decins mili-tant pour une formation et une information mĂ©dicales indĂ©pen-dantes, c’est un autre son de cloche. « Ça ressemble pas mal Ă  dugreenwashing. Le risque, c’est que dans cette polĂ©mique sur lestroisiĂšme et quatriĂšme gĂ©nĂ©rations ces pilules Ă  l’ƓstrogĂšne natu-rel soient prĂ©sentĂ©es comme une alternative. Qu’elles deviennentun argument marketing. » Il faut dire que, lorsqu’on se balade sur

les forums santĂ©, Zoely et Qlaira sont souvent surnommĂ©es les« pilules Ă©colos »  « C’est Ă  s’étrangler quand on lit cela ! » confieAnne Chailleu, membre de Formindep. Michel Coletti, mĂ©decingĂ©nĂ©raliste, enfonce le clou. « Pour la plupart des gens, un produitnaturel est une substance produite par la nature. Ce n’est pas lecas de l’estradiol, qui est chimiquement proche de l’hormone pro-duite par l’organisme humain, mais qui n’est pas naturel. »

UN PROGRÈS
 EN THÉORIEPour Patrice Lopes, « la pilule Qlaira entraĂźne moins de troubles dumĂ©tabolisme hĂ©patique. Elle est mieux tolĂ©rĂ©e ». Le mĂ©decinregrette que ces pilules soient « encore trop peu prescrites », carnon remboursĂ©es. Il en est persuadĂ© : « C’est un progrĂšs, maisencore trĂšs thĂ©orique. » ThĂ©orique ? Oui, car les pilules Ă  Ɠstro-gĂšne naturel ont Ă©tĂ© examinĂ©es lors d’études comparatives. En clair,elles ont donc Ă©tĂ© comparĂ©es Ă  des pilules de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration,et cela sur un Ă©chantillon de 3 000 femmes. « Mais il faudrait atten-dre d’avoir Ă©tudiĂ© 10 000 Ă  100 000 personnes pour connaĂźtrela supĂ©rioritĂ© de cette pilule par rapport aux autres », avoue PatriceLopes, avant de trancher : « On utilise le progrĂšs, ou on attend lacertitude des choses et on revient Ă  la prĂ©histoire ! » On ne sait enfait que peu de choses de ces nouveaux contraceptifs. L’Agencenationale de sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament et des produits de santĂ©(Anses) explique d’ailleurs qu’« aucune Ă©tude Ă©pidĂ©miologiquen’est disponible concernant les effets des pilules ƓstroprogestativesĂ  base d’estradiol ». La revue scientifique Prescrire conclut que« l’estradiol n’est pas un progrĂšs ». « Les effets indĂ©sirables de l’as-sociation estradiol + diĂ©nogest [soit la pilule Qlaira, ndlr], tels queles nausĂ©es, les tensions mammaires, les cĂ©phalĂ©es, sont globale-ment les mĂȘmes qu’avec les autres Ɠstroprogestatifs. Tout en insis-tant sur le fait qu’on ne sait pratiquement rien sur les risquesd’accidents cardiovasculaires, notamment thromboemboliques. »La pilule divise la profession. « La rĂ©fĂ©rence internationalementadmise depuis quarante ans, c’est l’éthinylestradiol, rappelle lemĂ©decin Michel Coletti, qui prĂ©fĂšre jouer la prudence. Dans l’étatactuel des connaissances, il n’y a rien de mieux. »

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C ’ E S T M A L I N

☛ À la veille des vacances, un tube malin Ă  glisserdans son sac. Z-Trauma est un gel bio de premiĂšreurgence, certifiĂ© Ecocert, qui a une action locale(anti-inflammatoire, cicatrisante, antiseptique etantibactĂ©rienne) et globale grĂące Ă  l’ajout de fleursde Bach. Tube Z-Trauma, 60 ml, 12 euros en pharmacies

et en magasins bio.

☛ Une fĂȘte pour tous pendant deux jours et pourtrois euros seulement (le prix d’un Macadam !),c’est ce que propose La Bellevilloise Ă  Paris (19,rue Boyer, XXe) les 8 et 9 juin. Concerts, atelierspour les enfants, expos et autres activitĂ©s sont auprogramme.

☛ Un biberon autochauffant garanti sans bisphĂ©-nol A et sans phtalates, il fallait y penser. En qua-tre minutes il est chauffĂ© Ă  37°, et maintenu Ă tempĂ©rature durant une quinzaine de minutesgrĂące Ă  la cartouche insĂ©rĂ©e qu’il suffit de secouer.Iiamo Go, 44,95 € le pack contenant le biberon,trois tĂ©tines et cinq cartouches chauffantes.www.cadeau-kid.com/iiamo-biberon-auto-chauffant.php

☛ À l’issue d’un travail de fond avec les indus-triels et fabricants d’emballages, mais aussi d’uncontrĂŽle rĂ©gulier effectuĂ© en magasins, Auchanpropose dĂ©sormais plus de 2 000 produits Ă©tique-tĂ©s en braille, soit 40 % des produits alimentairesde la marque Auchan.

☛ Evoa apporte une vraie alternative aux solairesclassiques, qui ont la mauvaise idĂ©e de laisser leurtrace (grasse !) dans l’eau. Cette gamme 100 %naturelle et certifiĂ©e Ecocert est la seule au mondescientifiquement reconnue pour protĂ©ger le corailet les fonds marins. Gamme Evoa, de 12,99 Ă  19,99 € en

magasins ou sur www.evoa-cosmetics.com

☛ GrĂące Ă  ses 50 000 membres et Ă  sa centainede modĂ©rateurs bĂ©nĂ©voles, Pet Alert permet designaler rapidement un animal perdu. Depuis unan, plusieurs centaines d’animaux ont Ă©tĂ© retrou-vĂ©s grĂące Ă  ce rĂ©seau gratuit. Pour rejoindre lapage, tapez Pet Alert + numĂ©ro de dĂ©partementdans la barre de recherche Facebook.Aroma-Zone, 7,50 € le pot de 100 ml.

BONSPLANS

L’ASSOCIATION AUX CAPTIFS LA LIBÉRATION A POUR BUT D’ALLER À LA RENCONTRE DES PER-SONNES EN SITUATION D’EXCLUSION DANS PARIS, PARTICULIÈREMENT LES SANS DOMICILE FIXEET LES PROSTITUÉES, ET DE LES ACCOMPAGNER. SA STRUCTURE D’ACCUEIL VALGIROS, IMPLANTÉEDANS LA CAPITALE, PROPOSE À DES BÉNÉVOLES DE VIVRE PENDANT PLUSIEURS MOIS AVEC CESPERSONNES EN SOUFFRANCE DANS UN LIEU COMMUNAUTAIRE MIXTE. AURORE DE MONTALIVET,RESPONSABLE DES BÉNÉVOLES, NOUS EN DIT PLUS SUR CETTE INITIATIVE.

Qu’est-ce que Valgiros ?Un centre d’hĂ©bergement original crĂ©Ă© par Aux captifs la libĂ©ration, association chrĂ©tienne quiintervient depuis trente-deux ans auprĂšs des personnes sans abri et prostituĂ©es Ă  Paris. Ce centre,agrĂ©Ă© par les pouvoirs publics, accueille des personnes issues de la rue pour un temps de stabi-lisation, afin que chacun retrouve ses marques et la confiance en soi. Son originalitĂ© : onzebĂ©nĂ©voles rĂ©sidants chrĂ©tiens partagent la vie des vingt et une personnes de la rue, en vivant surplace pendant six mois Ă  deux ans, tout en poursuivant leur engagement dans la vie active.

Pourquoi mĂȘler ex-SDF (sans domicile fixe) et ADF (avec domicile fixe) ?Parce que nous sommes tous des hommes et des femmes Ă©gaux en dignitĂ©, vivre ensembledevient un des leviers de la stabilisation et de la construction de la personne. Les rĂ©sidants yapprivoisent la diffĂ©rence qui fait souvent peur et se dĂ©couvrent dans le regard de l’autre, por-tĂ©s par un climat bienveillant. L’encadrement de la structure par quatre professionnels renforcela dynamique de ce vivre ensemble.

Comment cela est-il possible avec autant de diffĂ©rences de vie, de culture, de milieu ?Ce n’est pas facile tous les jours : comme dans toute famille ou communautĂ© de vie, il y a destensions, des moments difficiles, mais il y a aussi des Ă©preuves affrontĂ©es ensemble qui rap-prochent les uns et les autres
 Et il ne faut pas oublier que vivre ensemble, c’est aussi la joied’aller ensemble Ă  la mer ou au cinĂ©ma, de fĂȘter les trois mois sans alcool de Pierre, de cĂ©lĂ©-brer le dĂ©part de Marie qui intĂšgre son logement Ă  la fin du mois


Comment candidater ?Les personnes qui sont Ă  la rue peuvent postuler lors d’un entretien avec leur rĂ©fĂ©rent social.Ceux qui voudraient devenir les bĂ©nĂ©voles rĂ©sidants – couple ou personne seule – peuventjoindre Aurore de Montalivet : [email protected] www.captifs.fr

vivre avec les plus démunis

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L A P A G E D E S V E N D E U R S

M A C A D A M 1 0 7 - page 19

L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINEL’habit ne fait pas le moine, dit le proverbe.DerniĂšrement, j’ai pu vĂ©rifier la vĂ©ritĂ© de cedicton. Mon maĂźtre devait se rendre Ă  la capitale.Gentiment je lui ai demandĂ© si je pouvaisl’accompagner. J’avais peur qu’il se fasse agresserou qu’il se perde dans le labyrinthe de cettegrande ville, car mĂȘme si je ne sais pas lire votrelangue, je dispose d’un exceptionnel sens del’orientation. (Et Jean de La Fontaine n’a-t-il pasĂ©crit dans l’une de ses fables : « On a toujoursbesoin d’un plus petit que soi » ?)Donc, j’ai achetĂ© mon billet de train. Je suis un chien sĂ©rieux, je ne voyage pas en fraude. À la date prĂ©vue, nous nous rendĂźmes Ă  la gare.La clartĂ© du jour Ă©tait partie se reposer et unenuit froide veillait sur les Ăąmes en dĂ©tresse. Ô dĂ©sespoir ! Comme le printemps, le train Ă©taiten retard. Certes un peu moins, lui que decinquante minutes. Par conscience professionnelle, mon compagnon a prĂ©venu son correspondant, puis il s’est mis Ă  la recherche d’une prise de courant afin de recharger les batteries de son appareil de contact. Il s’est assis Ă  mĂȘme le sol et il a branchĂ© son instrument Ă©lectrique. Je me suis donc allongĂ© Ă  son cĂŽtĂ©. Patiemment, nous Ă©coutions passer le temps. Les minutes Ă©grenaient les secondes en silence. La grande aiguille avançait au ralenti. Que la durĂ©edu cycle horaire semble longue dans l’attente !Puis, un homme vĂȘtu d’un pantalon dĂ©chirĂ©beaucoup trop court et d’un pull-over dont la laineusĂ©e s’effilochait s’approcha de nous. Tous lessens en Ă©veil, j’ouvris les noisettes de mes yeux. De suite, j’ai vu que ce monsieur Ă©tait un « sansabri ». Pendant un court instant, je crus qu’ilvenait quĂ©mander. Mais !... Mais, surprise !...Je m’étais trompĂ©.

« Bonsoir monsieur, dit-il. Si vous ne savez pasoĂč dormir, je connais un endroit bien chauffĂ© oĂčvous et votre chien vous pourrez passer unebonne nuit. Vous serez bien accueillis.

– Merci, rĂ©pondit mon compĂšre. Nous attendons le train qui est annoncĂ© avec du retard. Et vous,j’espĂšre que vous ne passerez pas la nuit dehors ?– Ne vous souciez pas de moi. Je sais oĂč aller ».

Puis il offrit Ă  mon maĂźtre une bande dessinĂ©e.Alors nous nous sommes tous dirigĂ©s vers l’extĂ©rieurde l’enceinte de la gare et dehors mon compagnona donnĂ© des cigarettes Ă  ce brave homme. Puis,tout en fumant, ils ont conversĂ© tandis que, pendantce temps, les costumes trois piĂšces-cravatepestaient contre la non-ponctualitĂ© de la SNCF.

Eh oui, l’habit ne fait pas le moine.

Youppy-Vagabond(Histoire vraie vécue en gare de Carcassonne.)

Gabriel, Carcassonne

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SALUT À TOUSJe m’appelle BELLA !
Non, je ne suis pas italo-espano. Je suis une belle vache de Poitou-Charentes.Dans la ferme du pĂšre RaphaĂ«l, j’ai vingt copines (pas trop vaches !)
A l’aube, notre ami fermier nous rend sa visite matinale. « Bonjour mes filles. »Allez, c’est parti : bottes de foin, betteravesfourragĂšres
 et la traite. Et lĂ  j’ai comprispourquoi j’étais sa Bella. J’étais la meilleure de ses filles.Puis direction les pĂąturages, l’herbe est Ă©paisse,l’air est frais.Belle journĂ©e !
 Quelle belle vie !
 pour une vache d’ĂȘtre dans de beaux pĂąturages.

Bernard, vendeur Ă  Angers

Claude habite Ă  Niort et vient d’intĂ©grerl’équipe de vendeurs du magazineMacadam. ÂgĂ© de trente-six ans etmariĂ© depuis 2011 avec une Camerou-naise, Claude a fait le choix de vendre le magazine Macadam pour subveniraux besoins de sa famille. Cet hommedynamique et enthousiaste souhaites’investir pleinement au sein de l’asso-ciation « Les artisans du macadam ».Vendre pour amĂ©liorer son ordinairen’est pas une fin en soi. Il a des idĂ©es et des projets, qu’il met en Ɠuvre afinde faire grandir l’association. Et, par cebiais, il espĂšre rĂ©ussir sa vie d’homme.

ÉCLADE DE MOULES FAÇON CHARENTE-MARITIME

pour 6 personnes

‱ Nettoyer 3 kg de moules. ‱ Prendre une planche de bois de pin

et disposer dessus 4 moules en croix au centre, cĂŽtĂ© plat vers le bas pour qu’elles ne perdent pas leur eau pendant la cuisson.

‱ Continuer en intercalant les autres moules pour former une rosace.

‱ Poser la planche sur le sol dehors, en plein air comme un barbecue extĂ©rieur, la recouvrir d’aiguilles de pin et mettre le feu aux quatre coins.

‱ Ajouter des aiguilles pendant 4 ou 5 min, puis chasser les restes d’aiguilles Ă  l’aide d’un carton et vĂ©rifier la cuisson des moules.

‱ Les servir sur leur planche, avec

TEXTES DE VENDEURSĂ©crits de vendeurs

LA RECETTE DE CLAUDE

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REZAPHOTOREPORTER

macadam vu par

www.rezaphotography.org

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par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER

D É T E N T E

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mots fléchés

PIEUVRE

FORTUITE

POTENCE

FLAGELLE COURT

AVION À RÉACTION

VOLER ENLEVÉE

FLEMMAR-DISE

CUITE À L'ÉTOUFFÉE

EXTRA-TERRESTRE

JOINDRE

TINTIN Y EST ALLÉ

CHAPARDER

MÉTAL BRILLANT

PARTIE D'ÉGLISE

NIAIS

SUITE DE MOTS

EXPRIME LE DOUTE

FEUILLE DE MÉTAL

QUI EST TRÈS ARRIÉRÉ

INDIQUE LA DIRECTION

CE QUI ENTRAVE

RATURER

CHERCHE À INTIMIDER

DÉSIGNER

TOITS GALBÉS

DÉLAISSÉE

MARIE DE MÉDICIS

BÂTON GAR- NI DE FER

AGENT DE LOUIS XV

IMITE LE MARBRE

AUTREMENT NOMMÉ

SYMBOLE CHIMIQUE

TRAVAILLE DANS LE BOX

TOUFFES DE CHEVEUX

A L'AIDE!

BAIE DU JAPON

DIVISION DU TEMPS

PRIVÉ

ON Y MET UN LIT

MAROTTESÉRODER

VEXÉ

mot mystĂšre MYTHOLOGIE : UN MOT DE 7 LETTRES

SOLUTION DU DERNIER MOT MYSTÈRE : CRESCENDO

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D É T E N T E

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sudoku niveau facile sudoku niveau difficile

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7 1 5

1 2

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sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle Ă  chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 Ă  9, en partant de certains chifres dĂ©jĂ disposĂ©s dans la grille. La grille est composĂ©ede rĂ©gions de neuf carrĂ©s 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et rĂ©gionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre
bon courage !

mots croisés

Horizontalement1. Flair.2. Apprenti - Permet d’éliminer.3. Dans une ficelle -

Est peut-ĂȘtre sicilien.4. PrĂ©caution - Double rĂšgle.5. Article - Examen -

Fait pour recevoir des fleurs.6. Hic - Espérer.7. Il roule sur deux roues - Stérile.8. Dont on a enlevé le superflu -

Petit entĂȘtĂ©.9. Flotter - Brun-rouge foncĂ©.10. Oiseau-trompette - ImpayĂ©.11. Mis dans un grand rĂ©servoir -

Il nie l’existence de toute divinitĂ©.

12. Il gazouille - DĂ©brouillarde.

sudoku niveau moyen

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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9

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11

12

Verticalement1. FĂ©liciter.2. Étinceler - Vague espagnole -

Découvert.3. Révélation -

Servent de monnaie d’échange.4. Fin de verbe - Mesure - Idem.5. Plisser - Campagnarde.6. Qui a de la chance -

Suspension d’une activitĂ©.7. Il parle avec autoritĂ© -

Ville de Belgique.8. Bout de ficelle - Marche -

DeuxiĂšme calife des musulmans.9. UnitĂ© de mesure - AuthenticitĂ©.10. Sorte de pĂȘche - Interjection.11. Villes - Note - Roule au casino.12. Dans la rose des vents -

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D É T E N T E

M A C A D A M 1 0 2 - page 23

HOROSCOPE

Rejoignez l’équipe desvendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse.

Vous vendez le journal 3 € et vous rĂ©cupĂ©rez 2€

Pas d’horaires imposĂ©s : vous gĂ©rezvotre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendezle nombre de journaux que vous souhaitez.

Pas d’engagement dans le temps :vous vendez tant que vous avez besoin.

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BESOIN D’UN COUP DE POUCE ?

par Marie-Pierre Charneauwww.mariepierrecharneauastrologie.com

BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)Dans votre quĂȘte de changements sur le planprofessionnel, vous bĂ©nĂ©ficierez de quelquescoups de pouce ou d’une opportunitĂ© inespĂ©rĂ©equi pourraient faire avancer vos projets favo-rablement. En couple, un bĂ©bĂ© en route ? Lesaffaires de famille pourraient bien retenir toutevotre attention. CĂ©libataire, vous vous lasserezde ces rencontres fugaces. Regain d’énergie

TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)FreinĂ©(e) dans votre activitĂ©, vous prendrez les dĂ©cisions nĂ©cessaires Ă  votre Ă©volution.Vous consacrerez du temps Ă  la gestion de votre budget si vous avez des projets Ă  ce niveau. En couple, votre attitude distante inquiĂ©teravotre partenaire. CĂ©libataire, vous rechercherezl’entente intellectuelle avant tout. Adoptez unealimentation plus Ă©quilibrĂ©e.

GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)Vous pourrez rĂ©aliser quelques prouesses dansvotre secteur d’activitĂ©, car vous brillerez parvotre esprit d’initiative et votre efficacitĂ©. VoscompĂ©tences intellectuelles vous permettrontde vous surpasser. En couple, Ă©vitez les sujetsqui fĂąchent. CĂ©libataire, en multipliant lesoccasions de sortie, vous pourriez faire une ren-contre importante. Vous serez en forme.

CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)On ne pourra pas vous reprocher de rester lesdeux pieds dans le mĂȘme sabot. Vous serez partout Ă  la fois, cherchant Ă  profiter des occasions pour amĂ©liorer vos performances autravail. En couple, vous resserrerez vos liensamoureux, quelque peu malmenĂ©s ces dernierstemps. CĂ©libataire, vous pourrez croire en votrebonne Ă©toile. FragilitĂ© au niveau de l’estomac.

LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)Si votre situation professionnelle ne vous apportepas les satisfactions que vous attendez, necĂ©dez pas Ă  l’envie de changer d’activitĂ© chaquefois qu’une nouvelle idĂ©e vous passera par latĂȘte. En couple, vous Ă©claircirez des situationsambiguĂ«s. CĂ©libataire, une invitation vous surprendra agrĂ©ablement. Votre dĂ©sir de bienfaire sera source d’anxiĂ©tĂ©.

VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)Ce ne sera pas le bon moment pour rĂ©gler descomptes avec vos supĂ©rieurs. Plus anxieux(se),vous auriez tendance Ă  vous faire du cinĂ©ma etĂ  exagĂ©rer les problĂšmes que vous rencontrerezau travail. En couple, en rectifiant votre atti-tude, vous repartirez sur de nouvelles bases.CĂ©libataire, une relation pourrait prendre desallures de jolie romance. Vos Ă©motions jouerontau yoyo.

BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)Vous ne supporterez pas que l’on remette encause la qualitĂ© de votre travail, malgrĂ© vosĂ©tourderies. Heureusement, vous serez efficacedans vos nĂ©gociations et votre direction fer-mera les yeux. En couple, vous concocterez unnid douillet afin de rĂ©tablir une complicitĂ© miseĂ  mal. CĂ©libataire, vous aurez toutes voschances. Buvez plus d’eau afin d’éliminer.

SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)Passez des idĂ©es Ă  la pratique afin de bĂ©nĂ©fi-cier des appuis extĂ©rieurs que vous cherchez Ă obtenir depuis longtemps. Votre esprit d’équipevous permettra de rencontrer de beaux succĂšsprofessionnels. En couple, les malentendus sedissiperont naturellement. CĂ©libataire, vousserez plus ouvert(e) Ă  une rencontre. Couchez-vous Ă  des heures plus rĂ©guliĂšres.

SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)Vous aurez tendance Ă  vous disperser ou Ă  fairetrop de choses Ă  la fois. Ce ne sera pas lapĂ©riode idĂ©ale pour remettre en cause votreactivitĂ© professionnelle sous le prĂ©texte quel’ambiance est conflictuelle. En couple, vosremarques dĂ©sagrĂ©ables finiront par agacervotre conjoint. CĂ©libataire, une rencontre estpossible dans le cadre de vos loisirs. Gare ausurmenage !

CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)Vous ne serez pas vraiment patient(e) avec voscollĂšgues et votre mauvaise humeur pourraitĂȘtre une source de tensions. Restez concen -trĂ©(e) sur votre travail et Ă©vitez de vous mĂȘlerde ce qui ne vous regarde pas. En couple, votrerelation pourrait connaĂźtre des zones de turbu-lence. CĂ©libataire, vous ne saurez pas ce quevous voulez. Votre sommeil sera perturbĂ©.

VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)Vous entrerez dans une phase d’expansion avecdes responsabilitĂ©s professionnelles qui ironten augmentant. C’est grĂące Ă  vos talents decommunicant(e) que vous arriverez Ă  convaincrevos interlocuteurs. En couple, vous vivrez deforts moments d’enthousiasme et de compli-citĂ©. CĂ©libataire, vous vous laisserez aller Ă  lamagie de l’amour. Une forme au top !

POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)En dĂ©pit des remises en question ou des chan-gements de derniĂšre minute, vous aborderezvotre travail avec confiance et l’esprit beaucoupplus optimiste. CĂŽtĂ© finances, ne dĂ©pensez pasplus que vous ne pourrez vous le permettre. Encouple, vous serez en parfaite osmose avecvotre conjoint. CĂ©libataire, votre rĂȘve pourraitdevenir rĂ©alitĂ©. Attention aux excĂšs.

SOLUTIONS

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ots croisés

OGJOFV

ACCIDENTELLE

TIBETETAIN

VOLERNEUNEU

PTOLEVERS

BOFBIFFERI

DOMESREINE

DESERTEEEON

SNEPISM

ALIASINTIME

ALCOVEUSER

IDEESULCERE

PIEUVRE

FORTUITE

POTENCE

FLAGELLE COURT

AVION À RÉACTION

VOLER ENLEVÉE

FLEMMAR-DISE

CUITE À L'ÉTOUFFÉE

EXTRA-TERRESTRE

JOINDRE

TINTIN Y EST ALLÉ

CHAPARDER

MÉTAL BRILLANT

PARTIE D'ÉGLISE

NIAIS

SUITE DE MOTS

EXPRIME LE DOUTE

FEUILLE DE MÉTAL

QUI EST TRÈS ARRIÉRÉ

INDIQUE LA DIRECTION

CE QUI ENTRAVE

RATURER

CHERCHE À INTIMIDER

DÉSIGNER

TOITS GALBÉS

DÉLAISSÉE

MARIE DE MÉDICIS

BÂTON GARNI DE FER

AGENT DE LOUIS XVIMITE LE MARBRE

AUTREMENT NOMMÉ

SYMBOLE CHIMIQUETRAVAILLE

DANS LE BOX

TOUFFES DE CHEVEUXA L'AIDE!

BAIE DU JAPON

DIVISION DU TEMPS

PRIVÉ

ON Y MET UN LIT

MAROTTESÉRODER

VEXÉ

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ROMNEY / OBAMA LA FIN DES ORGANISATIONSCARITATIVES ?

PARAGUAY PARADISDE LA STÉVIA

BERNARD DEVERTLE DÉNI DU TOIT

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LA PAUVRETÉ N’EST PAS UNE NOTION ABSTRAITE POUR NOUS

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LE TROC SE RECYCLE SUR LA TOILE

PORTFOLIOLE REGARD D’UN ÉTUDIANT ALLEMAND

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LES HUILES ESSENTIELLESENTRE POTION ET POISON MAGIQUE

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HAÏTI : L’ÉDENDU BLANC PAUVRE

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MONTRER LA RÉALITÉ

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STÉPHANE HESSELUNE VIED’ENGAGEMENTS

LA VIOLENCEÉCONOMIQUEFAITE AUX FEMMES

HUMANITAIREPOURQUOICET ENGOUEMENT ?

VACCINS À L’ALUMINIUM,LE SEL DE LA DISCORDE

DÉDUCTIONFISCALE