McRAM I: Situations des Menages de la Ville d'Antananarivo dans le Contexte de la Crise Sociopolitique -- Madagascar (Juin 2009)

8/8/2019 McRAM I: Situations des Menages de la Ville d'Antananarivo dans le Contexte de la Crise Sociopolitique -- Madagas

1/55

1

SYSTEME DES NATIONS UNIES

UN Multi-cluster Rapid Assessment Mechanism

SITUATION DES MENAGES DE LA VILLEDANTANANARIVO DANS LE CONTEXTE

DE LA CRISE SOCIOPOLITIQUE MADAGASCAR

Par

Berthine RAZAFIARISOA

NIRINA Isabelle

Dorothe Klaus

Juin 2009


2/55

2

RESUME EXECUTIF

Madagascar est une le dote dun climat tropical le long des ctes, tempr sur les hauts

plateaux et aride au sud. Lle subit chaque anne sans exception les effets des cataclysmes

naturels tels que cyclones et inondations ou scheresse dans le sud. Il est plac au 143me

rang sur 177 pays en 2008 sur lIDH, avec une valeur de 0,533. La pauvret chronique

demeure un phnomne de grande ampleur Madagascar touchant 68,7% de la population

en 2005 avec une fminisation et une urbanisation accrue. La consommation quotidiennemoyenne est infrieure 2133 kilocalories par personne. Le taux de croissance globale est

en moyenne de 5% entre 2004 et 2008. En 2005, 25% des malgaches ruraux souffraient

dInscurit Alimentaire Svre et seuls 15% taient en scurit alimentaire, avec de

grandes disparits dune rgion lautre. En novembre 2008, 74% des mnages taient en

situation dinscurit alimentaire dont 47% en situation dInscurit Alimentaire Svre, en

milieu urbain. Par consquent, la malnutrition demeure un problme majeur de sant

publique au niveau national o 48% des enfants de 6 59 mois souffraient de retard de

croissance, 13% de maigreur, 42% dinsuffisance pondrale, 68% danmie ferriprive en

2004 et 42% de Carence en Vitamine A en 2000. Le taux de mortalit infantile tait de 58

pour 1 000 en 2004.

Par ailleurs, lconomie malgache est base sur lagriculture dont la production est fortement

tributaire des alas climatique. Leffet du changement climatique est de plus en plus

perceptible au niveau local. Il perturbe la matrise de lagriculture qui dpend essentiellement

du climat. Les crises mondiales ont touch surtout les secteurs du textile, du commerce et de

la construction. Les effets ont t ressentis au niveau des mnages travers linflation

galopante et les pertes demploi. Cest dans ce contexte dj extrmement tendu que la

rcente crise sociopolitique qui secoue actuellement le pays est survenue. Historiquement,

en 1972, 1991, 2002 et 2009, la capitale a t toujours le centre des mouvements populaires

qui avait conduit au renversement du rgime en place.

En Avril 2009, suite la crise politique, aux cyclones et la scheresse dans le sud, les

Nations Unies Madagascar ont lanc un flash appeal dun montant de 35,7 millions dedollars pour viter la dgradation de la situation humanitaire. La prsente valuation a t

entreprise afin de fournir des informations sur la situation qui prvaut actuellement dans la

capitale. Elle permettra daider sur le choix des actions mener en synergie entre les

diffrents secteurs et de mieux cibler les groupes les plus vulnrables qui ont le plus besoin

dassistance.

La mthode Multi-cluster Rapid Assessment Mechanism (McRAM) a t utilise. Cest une

mthode qui a fait ses preuves dans les valuations durgence pour les rponses

humanitaires au Sri Lanka et au Pakistan. Lapproche est multisectorielle, inter agence et les

IASC clusters dcident dun commun accord sur les objectifs, les questionnaires et la

mthodologie. Les diffrents secteurs qui ont contribu dans le cadre de lvaluation sont: la

sant (WHO), la nutrition (UNICEF), leau et assainissement (UNICEF), lducation

(UNESCO), la protection y compris les enfants (UNPD), la scurit alimentaire et lagriculture

urbaine (WFP, FAO), lhabitat (Un-habitat et IFRC). Ltude a t coordonne par Unicef

avec le support technique de WFP. Elle sera mene 3 fois durant 6 mois pour suivre

lvolution de la situation.

Pour permettre la comparaison des rsultats avec la situation avant la crise sociopolitique,

cette premire enqute t mene dans les fokontany enquts lors de lvaluation de la

scurit alimentaire en milieu urbain qui a t effectue par le WFP en Novembre 2008 dans


3/55

3

la commune urbaine dAntananarivo. 11 fokontany ont t choisis de faon alatoire dans

chaque catgorie de fokontany : en Inscurit Alimentaire Svre, en Inscurit Alimentaire

Modre, A risque et en Scurit Alimentaire, raison de 3 fokontany/classe et 30

mnages/fokontany, soit un total de 330 mnages. LEnqute Priodique auprs des

Mnages ou EPM en 2005 considrait un chantillon denviron 314 mnages pour

lensemble des mnages des centres urbains de la rgion dAnalamanga, y compris la

capitale.

Le taux global des mnages en inscurit alimentaire sest lgrement amlior par rapport

celui de Novembre 2008 (63% contre 71%) quand bien mme ceux en Inscurit Alimentaire

Svre soient rests le mme (45%). Cependant, par rapport Novembre, certaines

catgories de fokontany en Inscurit Alimentaire Modre et A risque, voire en Scurit

Alimentaire en Novembre 2008 ont bascul dans lInscurit Alimentaire Svre. Ces

mnages sont les plus affects par linflation des prix et la baisse des revenus travers les

pertes demploi. Par contre, dans les fokontany o les mnages agricoles sont prdominants,

le taux dinscurit alimentaire sest amlior dans la mme catgorie ou est pass la

catgorie suprieure cest--dire en catgorie Scurit Alimentaire. Lagriculture urbaine,

entre autres, la rcolte de riz de premire saison ainsi que les autres cultures vivrires ont

jou un rle non ngligeable dans cette amlioration. La disparition de la catgorie enInscurit Alimentaire Modre est noter. Toutefois, les chocs les plus cits sont par ordre

dimportance le prix lev de la nourriture, la diminution des revenus/la perte demploi, les

maladies dun membre du mnage. En Novembre 2008, ce dernier tait class comme

second choc, suivi par la perte demploi. Lutilisation de stratgies habituellement adoptes

en dbut de la priode de soudure par la majorit des mnages dmontre la prcarit de la

situation en cette priode de rcolte.

Lenqute McRAM na pas montre des rsultats significatifs pour lducation : dans

lenqute seulement 6 enfants sur 490 ont abandonn lcole suite la crise. Cependant,

une enqute auprs des coles mene par le Cluster Education montre que sur 20 coles

dAntananarivo correspondant 21,000 lves, la frquentation scolaire des enfants a

diminue dentre 4 et 60 pourcent, et que la crise a eu un impact significatif sur les lves en

termes de concentration et rsultats dlves (Donnes de suivi de lUNICEF, Avril et 1 Mai

2009). Le McRAM a permis constater que le quart des enfants de moins de 21 ans a

abandonn lcole. En outre, 18% ne lont jamais frquent et 62,5% dabandon scolaire ont

t constats aprs le cycle primaire.

Le secteur de lagriculture na pas t apparemment touch par la crise. 6 enfants sur 490

enfants ont abandonn lcole suite la crise.

Ltat nutritionnel des enfants des mnages enquts, mesur par rapport au Primtre

Brachial, sest aussi apparemment amlior par rapport Novembre 2008 (4,5% en Mai

2009 contre 11% en Novembre 2008). Cette mthode est particulirement utile pour dpister

les enfants haut risque de dcs. Il faut cependant noter que les enfants svrement

malnutris ont t uniquement dpists dans les mnages en Inscurit Alimentaire Svre

(3,4%).

Au total, 14,2% des mnages narrivent pas payer leau depuis la crise et 13,3%

mentionnent que leau utilise nest pas suffisante pour les besoins du mnage. Lutilisation

des savons est en baisse au niveau des mnages : 16% nutilisent pas de savon et 56% ne

peuvent pas en acheter faute de moyens financiers.


4/55

4

Selon lopinion des mnages, les services de la commune relatifs lentretien routier, le

ramassage des ordures et lclairage public se sont dgrads depuis la crise. Par contre, les

avis divergent sur les services des fokontany : les mnages issus des fokontany classs

comme en Inscurit Alimentaire Svre et A risque affirment que les services se sont

dgrads tandis que ceux en Inscurit Alimentaire Modre et en Scurit Alimentaire

pensent que les services auprs des fokontany nont pas chang.

Par rapport la recrudescence de linscurit et de la violence en milieu urbain, la majoritdes mnages affirment que la situation est identique la situation antrieure la crise. Pour

ceux qui ont eu des membres arrts durant la crise, les 2/3 nont pas encore t transfrs

au parquet aprs les 48 heures darrestation. Ce qui est en contradiction avec la loi car dans

les affaires pnales, la police judiciaire peut garder sa disposition des personnes pour les

ncessits de lenqute prliminaire si elle a des raisons plausibles de souponner que

lintress a commis ou tent de commettre linfraction. La dure de la garde vue ne peut

excder 48 heures.

Enfin, la moiti des mnages qui avaient un membre de la famille malade dans la semaine

prcdant lenqute na pas consult un mdecin. Les motifs voqus sont maladie pas

grave ou linsuffisance de largent . Les maladies rapportes sont : la grippe, la diarrhe

et les Infections Respiratoires Aiges. Aucune mortalit na t rapporte pour les moins de

5 ans, tandis que pour les plus de 5 ans, les 2 morts sur les 8 ont t tus par balle lors des

manifestations.


5/55

5

TABLE DES MATIERES

-------------------------

RESUMEEXECUTIF1.CONTEXTE ................................................................................................................................... 62.OBJECTIFETMETHODOLOGIEUTILISEE ........................................................................................ 8

2.1Objectifdelvaluation.......................................................................................................... 82.2Mthodologie ....................................................................................................................... 8

2.2.1Echantillonnage............................................................................................................... 82.2.2Collectedesdonnes....................................................................................................... 82.2.3Analysedesdonnes....................................................................................................... 92.2.4Limitesdesdonnesetdelabasederfrence ............................................................... 9

3.CARACTERISTIQUESDESMENAGESENQUETES .......................................................................... 104SITUATIONPARSECTEUR............................................................................................................ 12

4.1SECTEUREDUCATION........................................................................................................... 124.2SECTEURAGRICULTUREURBAINE ........................................................................................ 134.3SECTEURSECURITEALIMENTAIRE ........................................................................................ 14

4.3.1Magnitudedelaugmentationdesprix.......................................................................... 154.3.2Consommationalimentairedesmnages ...................................................................... 184.3.3.Scuritalimentairedesmnages................................................................................ 244.3.4Nombremoyenderepas............................................................................................... 264.3.5Chocsetstratgiesdadaptation ................................................................................... 264.3.6Nombreetprofildepersonnesrequrantdelassistance.............................................. 27

4.4SECTEUREAUETASSAINISSEMENT ...................................................................................... 284.4.1Sourced'approvisionnementeneau .............................................................................284.4.2Hygine ......................................................................................................................... 29

4.5SECTEURPROTECTION ......................................................................................................... 304.6SECTEURHABITAT................................................................................................................ 314.7SECTEURETATDEDROIT,JUSTICEETMEDIAS ...................................................................... 324.8SECTEURSANTE ................................................................................................................... 33

4.8.1Incidencedesmaladies.................................................................................................. 334.8.2

Mortalit

brute ............................................................................................................. 33

4.9SECTEURNUTRITION............................................................................................................ 33

5.CONCLUSIONSGENERALES ........................................................................................................ 35BIBLIOGRAPHIEAnnexe1:MthodeEPIAnnexe 2: Questionnaire mnage

Annexe 3 : Liste des enquteurs


6/55

6

1. CONTEXTE

Situ au large de lOcan Indien, Madagascar est une le dune superficie de 587.040 km. Il

est dot dun climat tropical le long de ses ctes, tempr sur les hauts plateaux et aride au

sud. De par sa position gographique, Madagascar subit, chaque anne sans exception, les

effets des cataclysmes naturels tels que les cyclones et les inondations ainsi que la

scheresse dans le sud. La saison cyclonique Madagascar dure du mois de Dcembre aumois davril.

La cartographie censitaire du 3me Recensement Gnral de Population et de lHabitat qui

sest acheve au mois de Juin 2008 a donn un nombre de population estim 20 097 000

habitants selon les informations recueillies auprs des chefs quartiers1. Selon le RGPH 22.

plus de la moiti de la population est jeune (51,8%) La taille moyenne dun mnage est de

5,2 personnes. 78% de la population rsident en milieu rural contre 22% en milieu urbain3.

En 2008, Madagascar est plac au 143me rang sur 177 dans le classement IDH avec une

valeur de 0,533. La pauvret demeure un phnomne de grande ampleur Madagascar. En

2005, 67,5% de la population taient pauvres et la pauvret tend surbaniser de plus en

plus avec une fminisation accrue.

Si la crise alimentaire et ptrolire mondiale de 2008 na pas eu des effets directs ni sur le

prix du riz, ni sur le prix du transport en commun, par contre, la crise financire mondiale qui

a merg en septembre 2008 na pas pargn lconomie malagasy4. En effet, le

ralentissement gnral du commerce mondial est palpable Madagascar travers la baisse

des exportations de ses produits de rente comme la vanille, le girofle, le poivre, le caf, les

crevettes, de ses ressources minires ainsi que la baisse de commandes dans les zones

franches ou les Export Processing Zones (EPZ)5. Ces exportations qui contribuaient

hauteur de 26% au PIB taient aussi entraves par de lourdes contraintes comme

linsuffisance de la comptitivit, la non-conformit des produits aux normes internationales

requises, linsuffisance de la promotion des produits sur le march mondial. En outre, la

grande le est un importateur net de produits ptroliers, des biens d'quipement et deconsommation, de matires premires et des fournitures pour le fonctionnement de ses

entreprises. De plus, il importe chaque anne, peu prs 10% de ses besoins en riz. La

dprciation continue de lAriary face aux monnaies fortes comme leuro ou le dollar a

renchri le cot des importations et par consquent, a provoqu linflation galopante des

produits imports auprs des utilisateurs et consommateurs finaux. La fragilisation de tous

les secteurs de lconomie, y compris les plus porteurs (agro-industrie, textile, mines,

tourisme) a t suivie par des chmages techniques et/ou des fermetures de socits qui ont

entran de pertes demploi massives augmentant encore la pauvret gnrale et la prcarit

des mnages face un manque criant de scurit sociale dont les couches les plus

vulnrables sont les premires victimes.

Linscurit alimentaire est assortie au problme de pauvret. Selon les statistiques, le

revenu quotidien dun malgache slve moins de 2 dollars. La consommation alimentaire

quotidienne est donc infrieure 2133 kilocalories par personne. En 2005, 25% des

1 RGPH 32

Taux de croissance de 2,5% par an selon les projections dmographiques pour la priode 2003-2015. Le dernier recensement gnral de lapopulation et de lhabitat (RGPH) date de 1993. RGPH3 devrait avoir lieu en 20093 EPM 20054 Andriamihaja, WB5 PAM,2008


7/55

7

malgaches ruraux souffraient dinscurit alimentaire svre et seuls 15% taient en scurit

alimentaire, avec de grandes disparits dune rgion lautre6.

Limpact de cette inscurit alimentaire est visible travers la prvalence leve de la

malnutrition qui demeure un problme svre de sant publique au niveau national car 48%

des enfants de 6 59 mois souffraient en 2004 de retard de croissance, 13% de maigreur,

42% dinsuffisance pondrale, 68% danmie ferriprive7 et 42% de la Carence en Vitamine

A8

. En outre, selon les rsultats de lenqute anthropomtrique ralise par lONN/UNICEFdans la commune urbaine dAntananarivo entre Octobre et Dcembre 2008, la maigreur est

mauvaise et le taux de la malnutrition chronique tait trs lev (51%)9.

Le taux d'analphabtisme chez les adultes (en pourcentage de la population ge de 15 ans

et plus) tait de 25% chez les hommes et de 29% chez les femmes en 2004. Seuls 35% de

la population totale avaient eu accs l'eau potable dont 12% en milieu rural et 83% en

milieu urbain. Labsence dhygine et dassainissement tait frappante, expliquant la forte

prvalence de la morbidit et de mortalit lie aux IRA, la diarrhe et au paludisme. Le

taux de mortalit infantile tait de 58 pour 1000 en 200410.

Par ailleurs, les effets du changement climatique commencent tre perceptibles

Madagascar. Ces changements ont perturb le calendrier cultural bas sur le climat et ontentran des chutes de rendement, provoqu des dvastations de culture par inondation ou

ensablement des parcelles ou par la scheresse11. Le passage frquent de cyclones dans

ces zones aggrave chaque anne la situation. Pour cette saison cyclonique, Madagascar a

t touch par 3 cyclones ou temptes tropicales : Eric, Fanele et JADE.

Depuis Janvier 2009, Madagascar a t de nouveau secou par une nouvelle crise

sociopolitique. Antananarivo, capitale administrative et conomique de Madagascar, avait

toujours t historiquement affect par des manifestations politiques ayant conduit des

renversements des pouvoirs en place en 1972, 1991, 2002 et 2009. La capitale qui abrite

environ 1 164 455 habitants est constitue peu prs de 16% de mnages classs comme

riche , de 46% de mnages classs comme moyen et 38% de mnages classscomme pauvre selon les informations recueillies auprs des informateur cls (chef de

fokontany) en Novembre 200812. Les activits lies au service y sont les plus importantes et

le travail dans les zones franches dont les premires activits sont les textiles et les

vtements (94% de lemploi en zone franche) sy est beaucoup plus dvelopp. Ces activits

avaient vu leur pic en 2004 avec plus de 100,000 employs et 180 socits. Ces socits

avaient du mal faire face la concurrence des pays asiatiques et depuis 2005 et, malgr

des quotas provisoires mis en place par les Etats Unis et lUnion Europenne (jusqu la fin

du 2008), il ny avait pas eu daugmentation des exportations des zones franches. 70% de la

force de travail des zones franches taient des femmes (en 2006). Malgr les salaires

relativement bas et les horaires de travail longs, la perte de travail pour ces femmes qui ont

souvent un niveau dducation bas, reste norme. La crise politique a en plus aggrav la

situation conomique et sociale des mnages.

En Avril 2009, les Nations Unies a Madagascar ont lanc un flash appeal dun montant de

35,7 millions de dollars pour viter la dgradation de la situation humanitaire a Madagascar

6 CFSVA PAM, 20057 EDS 20048 MOST/RAZAFIARISOA, 20009 ONN/Minsan/UNICEF,200810 EDS, 200411 UNPD,2007/200812 RAZAFIARISOA, OGDEN, RAKOTONIRAINY, MONTEBAULT, 2008


8/55

8

suite la crise politique, aux cyclones et la scheresse dans le sud. Cependant,

linsuffisance des informations disponibles ne permet pas de prendre des dcisions quant

lorientation des programmes. Afin doptimiser les rsultats au niveau des groupes les plus

vulnrables qui ont le plus besoin dassistance, la prsente valuation a t entreprise pour

rpondre ces besoins en informations et afin davoir une synergie des actions entre les

diffrents secteurs.

2. OBJECTIF ET METHODOLOGIE UTILISEE

2.1 Objectif de lvaluation

Lobjectif gnral de cette tude est dvaluer limpact social de la crise sociopolitique au

niveau des mnages de la commune urbaine dAntananarivo. Les informations collectes se

rapportent aux diffrents secteurs sociaux : ducation, agriculture urbaine, scurit

alimentaire, eau et assainissement, habitat, protection y compris les enfants, tat de droit,

sant et nutrition. Les informations recueillies permettront de dcider du type de programme

appropri pour chacun des secteurs concerns.

2. 2 Mthodologie

Une enqute auprs des mnages a t mene afin dobtenir des donnes quantitatives sur

les diffrents secteurs. La mthode Multi-cluster Rapid Assessment Mechanism (McRAM),

mthode adapte dans les valuations durgence pour les rponses humanitaires a t

utilise. Il sagit dune approche multisectorielle, inter agence dont les IASC clusters dcident

dun commun accord sur les objectifs, les questionnaires et la mthodologie suivre. A

Madagascar, les diffrents secteurs qui ont apport leur contribution dans lvaluation sont :

la sant (WHO), la nutrition (UNICEF), leau et assainissement (UNICEF), lducation

(UNESCO), la protection des enfants (UNPD), la scurit alimentaire et lagriculture urbaine

(WFP, FAO), lhabitat (Un-habitat et IFRC). Ltude a t coordonne par Unicef avec le

support technique du WFP.

2.2.1 Echantillonnage

Lchantillonnage a t un chantillonnage raisonn en 2 tapes. Dans un premier temps, 3

fokontany ont t choisis de faon alatoire parmi chaque catgorie de fokontany de la

commune urbaine dAntananarivo, classs comme en Inscurit Alimentaire Svre (IAS),

en Inscurit Alimentaire Modre (IAM), en situation A risque et en Scurit Alimentaire

(SA) selon les rsultats des enqutes qui ont t menes par le PAM au mois de Novembre

2008. Comme la catgorie de fokontany en Scurit Alimentaire ne comportait que 2

fokontany, 11 fokontany ont t ainsi slectionns pour ltude (Figure 1).

Dans un deuxime temps, 30 mnages ont t choisis de faon alatoire dans chaque

fokontany slectionn. Compte tenu de la non reconnaissance de la communaut

internationale du gouvernement de transition actuelle, la collaboration directe avec les chefs

de fokontany na pas t possible. La mthode dchantillonnage utilise a t la mthodeEPI (Annexe 1). Lenqute auprs des mnages a t mene auprs de 330 mnages

slectionns au hasard.

2.2.2 Collecte des donnes

Un questionnaire et un guide de remplissage ont t labors pour faciliter la collecte des

donnes.

Les donnes collectes se rapportaient aux donnes sociodmographiques, lducation,

la scurit alimentaire, lagriculture urbaine, leau et lassainissement, la protection de


9/55

9

lenfant et la violence sur les enfants, lhabitat, ltat de droit, la justice et les mdias, la sant

et la nutrition (Annexe 2).

Figure 1 : LISTE DES FOKONTANY ENQUETES

Les quipes denquteurs ont t formes sur ladministration du questionnaire ainsi que sur

la thorie et la mesure du primtre brachial. Tous les questionnaires ont t pr tests, lesmesures du Primtre Brachial standardises. Des corrections ont t apportes aux outils

de collecte aprs le feed back des pr tests.

Enfin, la collecte des donnes sest effectue du 19 au 25 Mai 2009 dans la commune

urbaine dAntananarivo.

2.2.3 Analyse des donnes

Aprs le contrle de cohrence, les donnes collectes auprs des mnages ont t

codifies et saisies sur CSpro3.3. Aprs apurement des donnes, le traitement et

lexploitation ont t effectus sur Excel 2007, SPAD (pour le calcul des Analyse de

Correspondance Multiple (ACM) et sur Intercool Stata 9.0 et SPSS 13.0 pour les analyses

statistiques.

2.2.4 Limites des donnes et de la base de rfrence

La mthode dchantillonnage EPI a t difficile appliquer dans beaucoup fokontany. Les

enquteurs ont t obligs dutiliser la liste des mnages du fokontany comme base de

sondage quand la mthode EPI ne peut pas tre applique. Compte tenu des moyens limits

pour la ralisation de lvaluation, le choix orient utilis ne permet dapprcier que la

tendance de certains secteurs au niveau des mnages enquts. Un chantillon de 330

mnages peut assurer une reprsentativit des donnes sur les caractristiques globales de


10/55

10

lensemble des mnages de la commune urbaine dAntananarivo. LEnqute Priodique

auprs des Mnages ou EPM en 2005 considrait un chantillon denviron 314 mnages

pour lensemble des mnages des centres urbains de la rgion dAnalamanga. Cependant,

cet chantillon prsente des limites sur la reprsentation au niveau dtaill (nombre de

personnes, ). La lecture du rapport devrait ainsi tenir compte de ces limites.

3. CARACTERISTIQUES DES MENAGES ENQUETES

Caractristiques sociodmographiques des mnages enquts

Le tableau 1 prsente les caractristiques sociodmographiques des mnages.

Tableau 1 : Caractristiques sociodmographiques des mnages

Catgorie des fokontanyCaractristiquesIAS IAM A risque SA

Total Effectif

Par sexe:Masculin 84,4% 90,0% 90,0% 65,0% 83,9% 277

Fminin 15,6% 10,0% 10,0% 35,0% 16,1% 53

Taille mnageMoins de 4 personnes 24,4% 22,2% 15,6% 26,7% 21,8% 72

4 8 personnes 64,4% 73,3% 81,1% 71,7% 72,7% 240

Plus de 8 personnes 11,1% 4,4% 3,3% 1,7% 5,5% 18

Tranche d'ge0 5 ans 15,30% 12,32% 16,96% 9,59% 14,02% 224

6 9 ans 11,53% 9,72% 11,45% 6,64% 10,20% 163

10 17 ans 18,63% 22,04% 20,70% 19,19% 20,21% 323

18 48 ans 40,35% 46,68% 42,95% 48,71% 44,18% 70649 ans et plus 14,19% 9,24% 7,93% 15,87% 11,39% 182

Ratio de dpendanceElve, Etudiant 24,6% 35,5% 31,7% 32,7% 30,9% 490

Travaille 44,3% 36,5% 37,8% 41,3% 39,9% 633

Ne travaille pas 31,0% 28,0% 30,6% 26,0% 29,2% 464

Situation matrimonialeMari Lgalement 44,9% 61,8% 58,0% 41,7% 52,5% 171

Mari Coutumirement 22,5% 27,0% 28,4% 16,7% 24,2% 79Union Libre 12,4% 0,0% 2,3% 3,3% 4,6% 15

Divorc 5,6% 1,1% 5,7% 13,3% 5,8% 19

Veuf 12,4% 7,9% 5,7% 21,7% 11,0% 36

Clibataire 2,2% 2,2% 0,0% 3,3% 1,8% 6

Dans lchantillon, 16% des chefs de mnage taient constitus par des femmes. Les

femmes chef de mnage sont plus leves dans les mnages des fokontany en Scurit

Alimentaire et en Inscurit Alimentaire Svre.

Par ailleurs, la taille moyenne des mnages enquts est de 4,8 [4,6 5,0]. Les mnages

composs de 4 8 personnes sont majoritaires dans lchantillon (73%). Il ny a pas de

diffrence significative par rapport la taille des mnages entre les catgories de scurit

alimentaire. (p=0,34).

La grande majorit des membres du mnage (88%) est rpartie entre la tranche dge 0 17

ans, suivie par celle de 18 48 ans, soit au total de 1598 personnes dont 40% travaillent.

Les autres sont rpartis entre le mtier dtudiant ou ne travaillent pas. Il y a une diffrence


11/55

11

significative entre les catgories de fokontany (p=0,00) concernant les diffrents ratios de

dpendance.

Enfin, un peu plus de la moiti des mnages sont maris lgalement (53%) et 23% sont

rpartis entre les mnages union libre, divorc, veuf ou clibataires. Il y a une diffrence de

situation matrimoniale entre les groupes de scurit alimentaire selon le test de K2 (p=0,00).

Les mnages maris lgalement sont plus nombreux dans toutes les catgories de

fokontany.

Source de revenu des mnages enquts:

Le nombre moyen de source de revenu est de 1,7 [1,6 1,8] au niveau des mnages

enquts. La moiti des mnages enquts ont 2 sources de revenu, 40% en ont une seule

et 10% ont 3 sources de revenu.

LAnalyse des Correspondances Multiples (ACM) suivie dune classification non hirarchique

a t utilise pour classer les sources de revenu des mnages tant donn quil sagit de

variables qualitatives ordinales. LACM suivie d'une classification non hirarchique des 3

principales sources de revenu (avec comme variable continue illustrative la taille des

mnages) a fait ressortir une partition optimale de 10 classes. Cependant vu la similarit dequelques modalits, des regroupements ont t faits ; 7 classes de sources de revenu ont

t retenues (Tableau 2). Les mnages qui ont comme premire source dactivit tre salari

du priv sont les plus reprsents dans lchantillon. Ils sont suivis par les mnages emploi

indpendant. 16% des mnages exercent dans le secteur informel.

Tableau 2 : Caractristiques des classes de revenu

Classe desource de

revenu

Premire sourcede revenu

Deuxime source derevenu

Troisime source derevenu

% de

mnage Effectif

1

Travail agricole,

vente de btailsou de produitsanimaux

Travail agricole,

vente de btailsou de produitsanimaux

Emploi indpendant 10,6% 35

2 FonctionnaireSalari priv,

Secteur InformelSecteur Informel

7,9% 26

3 Salari privSalari priv, Petit

commerantSalari priv

24,5% 81

4Travail manuel

non qualifiAutres

Pension,indemnit

gouvernementale

5,8% 19

5Emploi

IndpendantSalari priv -

18,8% 62

6

Ventre de culturede rente,

Pension,Indemnitgouvernementale

, Salari priv

Emploi indpendant,

Vente de culture derente

Autres 16,7% 55

7 Secteur Informel Secteur Informel -15,8% 52

Selon lapprciation des mnages, 77% des mnages ont affirm quil y avait un changement

en nombre des sources de revenu depuis Janvier 2009. Cependant, une diffrence

significative est note entre les catgories de fokontany (p=0,04) : les mnages issus des


12/55

12

catgories en Inscurit Alimentaire Svre et en Inscurit Alimentaire Modre ont affirm

quil y avait une augmentation en nombre tandis que ceux A risque et en Scurit Alimentaire

ont rapport quil y en avait une diminution.

Par ailleurs, 84% de la totalit des mnages ont rpondu quil y avait un changement dans le

niveau de revenu avec 98% dans le sens de la diminution.

4 SITUATION PAR SECTEUR

4.1 SECTEUR EDUCATION

Lobjectif de cette partie est dapprcier si la crise sociopolitique depuis Janvier 2009 a eu

des impacts sur labandon scolaire des enfants. Par contre, lenqute na pas pu analyser

des aspects qualitatifs de lducation des enfants, et les rsultats ont ainsi t selon le

principe de triangulation, croiss avec une enqute au niveau des tablissements scolaires

pour complter lanalyse.

Les niveaux dinstruction des mnages jouent un rle important dans lamlioration des

conditions de vie du mnage et de la socit en gnral. En effet, le niveau dinstruction des

membres du mnage favorise lesprit dinitiative, de perception, de comprhension et par

consquent la rceptivit aux ides innovatrices pouvant changer les mauvaises habitudesau niveau mme de la communaut.

Trois niveaux dinstruction ont t demands : le niveau primaire, secondaire et le niveau

suprieur. En outre, les niveaux ont t classs suivant lachvement du cycle, complet ou

incomplet. Les tudes spcialises pour les petits mtiers (couture, coiffure etc) sont

regroups dans la rubrique autres .

Par rapport au nombre denfants de 2 21 ans recenss (n=754) (rpartition dans le Tableau

3), seuls 82% (n=622) ont frquent lcole. Il existe ainsi 18% denfants qui nont jamais

frquent lcole. Pour la totalit des personnes de lchantillon vivant dans les mnages

enquts (n=1598 personnes), 5% nont pas jamais frquent lcole.

Tableau 3 : Rpartition des enfants de moins de 21 ans selon lge

Age des enfants Effectif Pourcentage

2 6 ans 161 21,4%

6 12 ans 245 32,5%

12 15 ans 122 16,2%

15 18 ans 119 15,8%

18 21 ans 107 14,2%

Total 754 100,0%

Parmi ceux qui ont frquent lcole, le taux dabandon scolaire durant la crise nest que de1,2% de lensemble.

En comparaison, Le secteur Education a t victime de limpact de la crise. Sur 20 coles

visites par le Cluster Education, correspondant 21,000 lves, il a t constat que sur 18

coles soit 90% des cas, les absentismes ainsi que les abandons ont t remarquables;

labsentisme a t de lordre de 17% en moyenne (entre 4% et 60% selon la localisation

gographique de lcole). La qualit de lenseignement a t fortement touche car le niveau

de concentration des lves a considrablement diminu selon les enseignants, et selon les


13/55

13

rsultats des examens blancs (Suivi sur les taux dans les frquentations scolaires des coles

slectionnes Antananarivo, Avril au 12 Mai 2009, UNICEF).

Selon le McRAM, le taux dabandon scolaire en gnral, entre ceux qui ont frquent lcole

et ceux qui ny sont plus est de 24% (Tableau 4). Moins du quart des enfants de moins de 21

ans ont ainsi abandonn lcole en plus de ceux qui ne lont jamais frquent.

Il existe une tendance la diminution de la frquentation scolaire au fur et mesure que le

niveau augmente. Cet abandon est maximal au niveau primaire complet (62,5% dabandon).

Il faut noter galement la diminution de la frquentation scolaire partir du collge chez les

enfants des mnages de la catgorie en Inscurit Alimentaire Svre voire 100%

dabandon scolaire pour ceux qui ont fait dautres tudes spcialises menant des petits

mtiers.

Tableau 4 : Taux dabandon scolaire chez les mnages enquts

Catgorie de fokontany

IAS IAM A risque SA Ensemble

Niveauscolaire

N nTaux

d'abandonscolaire

N nTaux

d'abandonscolaire

N nTaux

d'abandonscolaire

N nTaux

d'abandonscolaire

N nTaux

d'abandonscolaire

Prescolaire 9 9 0,0% 15 14 6,7% 18 17 5,6% 7 7 0,0% 49 47 4,1%Primaireincomplet

97 69 28,9% 76 68 10,5% 78 59 24,4% 34 28 17,6% 285 224 21,4%

Primairecomplet

25 7 72,0% 20 8 60,0% 24 10 58,3% 3 2 33,3% 72 27 62,5%

Collgeincomplet

35 22 37,1% 40 34 15,0% 33 26 21,2% 29 27 6,9% 137 109 20,4%

Collgecomplet

2 2 0,0% 10 8 20,0% 6 5 16,7% 0 0 0,0% 18 15 16,7%

Lyceincomplet

2 2 0,0% 10 10 0,0% 8 6 25,0% 14 12 14,3% 34 30 11,8%

Lycecomplet

- - - 4 4 0,0% 3 2 33,3% 2 2 0,0% 9 8 11,1%

Suprieur - - - 5 5 0,0% 4 3 25,0% 7 7 0,0% 16 15 6,3%

Autres 1 0 100% - - - 1 1 0,0% - - - 2 1 50,0%

Total 171 111 35,1% 180 151 16,1% 175 129 26,3% 96 85 11,5% 622 476 23,5%

IAS= Inscurit Alimentaire Svre IAM= Inscurit Alimentaire Modre SA= Scurit AlimentaireN= Effectif ayant frquent lcole n = Effectif toujours l'cole

En conclusion, la crise politique a eu dinfluence sur la frquentation scolaire des enfants

selon lenqute au niveau des coles, mais cette influence na pas t dmontre par

lenqute McRAM. Cependant, les rsultats de McRAM ont montr quun nombre non

ngligeable denfants des mnages de la capitale nont jamais frquent lcole ou ont

abandonn prcocement lcole en fin du cycle primaire.

4.2 SECTEUR AGRICULTURE URBAINE

LAgriculture joue un rle non ngligeable sur lautoconsommation des mnages en milieu

urbain. 16% des mnages enquts pratiquent lAgriculture urbaine dont la moiti des

mnages classs dans la catgorie en Inscurit Alimentaire Svre (Tableau 5).

Tableau 5 : Pratique de lAgriculture par catgorie de Fokontany

Pourcentage IAS IAM A risque SA Total Effectif

Oui 48,9% 1,1% 4,4% 3,3% 15,5% 51

Non 51,1% 98,9% 95,6% 96,7% 84,5% 279

Les types de cultures cultives sont par ordre dimportance la riziculture (49%), la culture

marachre (29%), la culture pluviale autres que le riz (manioc, patate douce, ) et la culture


14/55

14

de contre saison. 61% des mnages cultivent une superficie de plus de 200m2 et 31% des

mnages ont moins de 100m2 despace cultiver. La majorit des produits (63%) sont

destins exclusivement lautoconsommation et le reste est partag entre la vente et

lautoconsommation (Tableau 6).

La dure moyenne du stock est de 5,3 mois pour le riz, 25 jours pour les cultures vivrires

autres que riz (manioc, patate douce, ), 5 mois pour la culture marachre et de 2 mois

pour la culture de contre saison.

Tableau 6 : Type de culture, Superficie cultive et destination des produits agricoles en

milieu urbain

Pourcentage Effectif

Type de cultureRiziculture 49,4% 42

Culture pluviale autre que le riz 12,9% 11

Culture maraichre 29,4% 25

Culture de contre saison 8,2% 7Superficie cultive

moins 100 m2 31,4% 16

100-200 m2 7,8% 4

plus de 200 m2 60,8% 31

Destination des produitsAutoconsommation 52,9% 27

Vente et Autoconsommation 47,1% 24

Lagriculture a t trs peu touche par la crise sociopolitique. Les problmes rencontrs

restent les problmes classiques du milieu rural malgache entre autres, laugmentation des

prix des engrais (42%) et des pesticides (42%) ainsi que les problmes dinsectes (17%).

Nanmoins, un certain nombre de mnages (8%) ont mentionn la baisse de la demande sur

le march, justifiant indirectement en partie limpact de la crise sociopolitique.

4.3 SECTEUR SECURITE ALIMENTAIRE

La scurit alimentaire est une situation dans laquelle tous les individus ont, en tout temps,

un accs physique, social et conomique une nourriture suffisante, saine et nutritive qui

satisfait leurs besoins et prfrences alimentaires et leur permet de mener une vie saine et

active . (Sommet mondial de lalimentation, 1996). Linscurit alimentaire au niveau des

mnages peut tre dfinie en croisant laccessibilit alimentaire avec le profil de

consommation alimentaire.

En milieu urbain, il existe une corrlation positive entre le niveau de revenu et laccessibilit

alimentaire. Laccessibilit dpend la fois de la disponibilit des aliments sur le march, du

prix sur le march.

Durant la crise sociopolitique, tous les aliments ont t toujours disponibles sur le march

quoique la priode de soudure touche aussi les zones urbaines. Les prix des denres

alimentaires sont habituellement plus levs entre fvrier et mars.


15/55

15

4.3.1 Magnitude de laugmentation des prix

En ce qui concerne le riz, aliment de base des malgaches, lvolution du prix du riz au niveau

national, entre le 19 Mai 2008 et le 18 mai 2009, est montre dans la Figure 213. Chaque

anne sans exception, le prix du riz augmente partir de la mi-octobre jusquau mois de

mars de la nouvelle anne, priode qui correspond la priode de soudure Madagascar.

Pour cette saison agricole, laugmentation avait commenc au mois de Juillet 2008, avait

atteint un maximum au mois de Dcembre 2008-Janvier 2009 et a commenc diminuer

jusqu la date du 18 Mai 2009, priode denqute. Toutefois, le prix du riz sest plus ou

moins stabilis et ne sest pas trop cart de la variation du prix saisonnire.

Figure 2 : Evolution du prix du riz et du paddy entre Mai 2008 et Mai 2009 (Source ODR).

Pour la semaine du 18 Mai 2009, dans la capitale, le prix du riz local, type vary gasy est

de 950 Ariary le kilogramme, la varit makalioka est de 1280 Ariary le kilo et celle du riz

tsipala et du riz import stock tampon de 1100 Ariary le kilo.

Par ailleurs, les prix des autres aliments de base comme le mas et le manioc ont diminu

depuis le mois de Fvrier 2009 (Figure 3). Le prix du kilogramme de mas est de 650 Ariary

pour le mas grain et 950 Ariary pour le dcortiqu tandis que le prix du kilogramme du

manioc frais est de 350 Ariary et le manioc sec 500 Ariary.

La crise sociopolitique na ainsi influenc ni la disponibilit alimentaire, ni le prix des alimentsde base dans la capitale.

De plus, entre Avril 2008 et Avril 2009, le glissement annuel de la majoration des prix la

consommation des mnages Antananarivo est de +10,9. Elle est de +3,1 pour le dernier

trimestre, entre Dcembre 2008 et Avril 2009 et les prix la consommation ont enregistr

une baisse mensuelle de -0,3 entre le mois de Mars et Avril 2009.

13EPP-PADR, :ODR, Madagascar,


16/55

16

Par contre, si on observe la variation de lIndice des Prix la Consommation (IPC) entre le

mois de Janvier 2008 et Avril 2008 et Janvier 2009 et Avril 2009 (Figure 4), il existe une

hausse gnralise de tous les libells (PPN, Logement et combustion, sant et

enseignement) entre la priode Janvier Avril 2008 et Janvier Avril 2009. Cependant, en

2009, la hausse des prix sest plus ou moins stabilise et na pas russi atteindre le prix de

200814. Les contrecoups des diffrentes crises mondiales et la fragilisation de lconomie se

sont ainsi rpercuts travers linflation des prix des diffrents rubriques au niveau des

mnages.

Figure 3 : Evolution du prix du mas et du manioc depuis Fvrier 2009 (Source ODR)

14 MECIE/INSTAT Nouveaux indices des prix


17/55


18/55

18

4.3.2 Consommation alimentaire des mnages

Les classes dinscurit au niveau des mnages sont calcules partir du profil de

consommation alimentaire (FCS) et de lindicateur final daccessibilit.

4.3.2.1 Le Profil de consommation des mnages ou le Food Consumption Score

Le profil de la consommation alimentaire des mnages ou Food Consumption Score (FCS)

est mesur travers la diversit alimentaire, la frquence de la consommation alimentaire

sur une priode de 7 jours et le poids nutritionnel de chaque groupe alimentaire. Les

diffrents groupes alimentaires consomms assurent les apports caloriques et protiques au

niveau des mnages. La frquence moyenne de la consommation par semaine pour chacun

des groupes alimentaires au niveau des mnages est mesure par le nombre de jours o ce

groupe alimentaire a t consomm sur un rappel de 7 jours. La frquence moyenne est

prsente dans le Tableau 7.

Tableau 7 : Frquence moyenne de la consommation des diffrents groupes alimentaires au

niveau des mnages par commune urbaine pendant 7 jours.

Groupe alimentaire IAS IAM A risque SAFrquencemoyenne

Riz 7,0 7,0 6,9 7,0 7,0

Autres crales (mas, pain,..) 2,3 4,0 3,2 4,1 3,3

Racines (patate douce, manioc,..) 1,6 1,1 1,2 1,3 1,3

Haricots, pois, arachide 1,7 1,6 1,7 1,8 1,7

Fruits 5,0 3,8 3,9 5,4 4,4

Brdes et lgumes 3,1 3,6 3,5 3,1 3,3

Viande, poisson, poulet 2,4 3,3 2,8 2,8 2,8

Huile, gras et beurre 6,3 6,2 5,9 5,9 6,1

Sucre 3,7 4,4 2,5 4,1 3,6

Lait et laitages 1,2 2,2 1,1 1,6 1,5

Dans toutes les catgories de groupe alimentaire enqut, le riz reste laliment de base et

est consomm tous les jours dans la commune urbaine dAntananarivo. Le riz fournit peu

prs plus de la moiti des besoins caloriques par personne, par jour soit lquivalent de 1260kcal en zone urbaine. En effet, la consommation est de lordre de 115kg par personne par an

soit lquivalent de 315g/jour, lgrement en dessous de la consommation en zone rurale qui

est de 120kg par personne par an. La consommation en riz par les mnages nest pas

stable. Elle varie suivant les saisons, par rapport au revenu et par rapport au prix du riz. Une

hausse de revenu de 10% entrane une augmentation de consommation du riz de 4.7%.

Pendant la priode de soudure, la consommation de riz baisse de 1% en zone urbaine soit

une baisse de consommation dnergie totale de 5%. Cette situation na pas t observe au

niveau des mnages enquts.

Lhuile est consomme pendant 6 jours dans la semaine. Ensuite viennent les fruits (5 jours

sur 7) chez les mnages des catgories en Inscurit Alimentaire Svre, A risque et enScurit Alimentaire tandis que pour les mnages de la catgorie en Inscurit Alimentaire

Modre, le 3me aliment le plus consomm dans la semaine est le sucre. Le 4me groupe

daliment le plus consomm varie suivant les catgories. Il est constitu par le sucre pour la

catgorie de fokontany en Inscurit Alimentaire Svre, les fruits pour ceux en Inscurit

Alimentaire Modre, les brdes et lgumes pour la catgorie de fokontany classe comme

A risque et les autres crales et le sucre pour ceux classs comme en Scurit Alimentaire.

La faible consommation des aliments sources de protines comme la viande, 3 jour par

semaine ou le haricot et le lait et laitage, consomms un jour ou tout au plus 2 jour dans la


19/55

19

semaine au plus a t constate quels que soient les groupes. La frquence de la

consommation en diffrents groupes alimentaires diffre trs peu de la frquence de

consommation en Novembre 2008. La consommation de racines ainsi que celle des brdes

et lgumes ont augment, due probablement leur abondance sur le march.

La composition du panier de la mnagre des mnages enquts confirme la projection du

PNUD15 face aux chocs de la crise mondiale. Les mnages vont dvelopper des stratgies

de survie quatre composantes : une stratgie alimentaire, caractrise par une rallocationde la composition du panier de la mnagre au profit de produits gnrateurs de force

comme le sucre et le riz, au dtriment des autres produits alimentaires, de pche, dlevage,

du manioc et des autres tubercules, pour lensemble des milieux, auxquels sajoute

laugmentation de lhuile en ville.

Le profil de consommation alimentaire des mnages ou Food Consumption Score (FCS) a

t ensuite calcul partir de cette frquence de la consommation des diffrents groupes

alimentaire et le poids nutritionnel de ces groupes alimentaires. Afin de ne pas survaluer le

score, le groupe riz, autres crales et racines ont t regroup en 1 seul groupe tant

donn la frquence de leur consommation du riz presque 7 jours sur 7.

Les mnages ont t classs ensuite en 3 catgories suivant la valeur de leur score:

- mnage class comme pauvre avec un FCS 21. Le mnage consomme

quotidiennement un seul aliment de base (riz, manioc ou mas) avec des denres

dorigine vgtale (brdes ou lgumes).

- mnage class comme limite ou modr avec un FCS compris entre 21,5 et

35. En plus de laliment de base, on note un dbut de diversification avec la

consommation de brdes, fruits, haricot, huile et sucre, avec quelquefois, de la

viande.

- mnage class comme Bon avec un FCS suprieur 35 o laliment de base

est consomm tous les jours. Les huiles et le sucre sont consomms frquemment.Les lgumineuses assurent lapport adquat en acides amins essentiels. Les

lgumes sont galement consomms 3 4 jours par semaine. Lalimentation est plus

diversifie avec au moins 2 produits dorigine animale consomms 3 4 jours par

semaine ou du lait presque tous les jours.

Ces scores sont utiliss par le PAM pour lvaluation du profil de la consommation

alimentaire des mnages ou Food Consumption Score.

Le profil de la consommation alimentaire des mnages enquts est prsent dans le

Tableau 8.

15PNUD. Septembre 2008.


20/55

20

Tableau 8 : Profil de la consommation alimentaire (Food Consumption Score) des mnages

(en %) dans la commune urbaine dAntananarivo

POURCENTAGE IAS IAM A risque SA Total Effectif

Pauvre 3,3% 1,1% 1,1% 0,0% 1,5% 5

Limite 25,6% 18,9% 33,3% 28,3% 26,4% 87

A risque 25,6% 23,3% 25,6% 26,7% 25,2% 83

Bon 45,6% 56,7% 40,0% 45,0% 47,0% 155

La majorit des mnages ont un profil bon quelles que soit les catgories dappartenance

des fokontany. Dans lensemble, le taux de mnages avec un bon profil alimentaire

(47%) est suprieur par rapport aux rsultats de Novembre 2008 o le taux de mnages

avec ce profil nest que de 33%.

Cependant, cette situation ne laisse rien prsager des difficults souvent rencontres pour

accder la nourriture chez les mnages urbains. Les familles urbaines bas revenu

cherchent plutt diversifier leur alimentation qu consommer davantage. Il y une

diversification alimentaire mais la quantit reste insuffisante pour couvrir les besoins

nutritionnels, ce qui en outre, les rendraient relativement plus susceptibles de malnutrition

avec les consquences dans le long terme sur la perte en potentiel humain et conomique.

Cette mme tendance a t observe lors de la rcente valuation en milieu urbain qui a t

mene en Novembre 2008.

4.3.2.2 Accessibilit alimentaire des mnages

La classification des mnages selon cette accessibilit a t faite partir de 3 variables:

La stabilit de source de revenu ;

Le niveau des dpenses alimentaires ;

Et le niveau de stock de riz disponible destin lautoconsommation.

1re tape : Source de revenu des mnages

Seuls, les deux premires sources de revenus ont t retenues pour le classement des

mnages selon la stabilit car la majorit des mnages (90%) ont jusqu 2 sources de

revenus et seuls, 10% ont jusqu 3 sources de revenus. Les sources de revenu des

mnages ont t ensuite classes suivant leur stabilit (Tableau 9).


21/55

21

Tableau 9 : Niveau de stabilit des diffrentes sources de revenu

Niveau de stabilit Source de revenu

Trs stable

- Commerant (grossiste, importateur,) ;- Pension, indemnit gouvernementale ;- Salari du secteur priv ;- Fonctionnaire

Peu stable- Travail manuel qualifi ;- Emploi indpendant ;- Petit commerant

Moins stable

- Vente de produits vivriers ;- Vente de btails ;- Pche ;- Travail agricole ;- Travail manuel non qualifi ;- Secteur informel ;- Envoi dargent ;- Mendicit ;

- Autres

A partir de ce classement, les mnages ont t classs selon leur premire activit

(Classe1), puis sparment, suivant leur seconde activit (Classe2). Les deux classements

sont ensuite confronts et la classe de stabilit de source de revenu (Classe) considre est

le plus leve de ces deux classements : Classe = Sup (Classe1, Classe2). Par exemple, si

un mnage est class moins stable selon sa premire activit, et si le mme mnage est

class peu stable suivant sa deuxime activit : sa classe finale est peu stable .

2me tape : Dpenses alimentaires

Les dpenses alimentaires des mnages ont t calcules pour le dernier mois. Elles ont t

classes par ordre croissant et ont t divis en 5 classes (20% de mnages par classe)

(Tableau 10).

Tableau 10 : Classement selon les dpenses mensuelles en nourriture en Ariary

Rang en quintile Dpense mensuelle en Ariary Intervalle 95%

Premier quintile 51600 46611 56926Deuxime quintile 77080 68018 80216

Troisime quintile 99120 92863 107170

Quatrime quintile 129920 122790 146460

Cinquime quintile plus de 129920

Les mnages du premier quintile sont ceux qui nachtent que lquivalent dun sac de riz par

mois. Pour des mnages de taille moyenne gale 5 personnes, un sac de riz pendant un

mois sans autre complment en nourriture peut tre class comme trs pauvre . Par

ailleurs, sont classs dans le second quintile ceux qui peuvent sacheter en plus du sac de

riz, un peu de lgumes et brdes, ou un peu de lgumineuses, do le fait de les classer

pauvre . De faon analogue, le troisime et le quatrime quintiles ont t classs

moyen et le cinquime quintile riche .


22/55

22

La distribution des mnages partir des quintiles de dpenses alimentaires dans les

diffrentes catgories de fokontany enquts est prsente dans le Tableau 11.

Tableau 11 : Pourcentage des mnages classs par quintile de dpenses alimentaires

POURCENTAGE IAS IAM A risque SA Total Ensemble

Pauvre 57,8% 30,0% 34,4% 36,7% 40,0% 132

Moyen 31,1% 43,3% 54,4% 26,7% 40,0% 132Riche 11,1% 26,7% 11,1% 36,7% 20,0% 66

Compar au rsultat de Novembre 2008, 3% des mnages classs moyen par rapport au

quintile de dpenses ont bascul dans la classe riche (Moyen=43% et riche =17% en

Novembre 2008).

Selon la loi de Engel16, il y a diminution de la proportion des dpenses alimentaires quand le

revenu augmente. Par contre, la valeur absolue augmente avec le revenu. Par

compensation, le niveau de dpense consacr dautres postes non alimentaires est plus

important pour les mnages plus aiss.

La part moyenne des dpenses alimentaires selon lapprciation des personnes enqutes

est de 69% [67 71], approximativement gale celle du niveau national qui est de 70%17.

Selon 78% des mnages enquts, il y avait une augmentation de dpenses alimentaires

lies une diminution de revenu et la hausse des prix de la nourriture.

Ce classement par quintile de dpense alimentaire a t combin avec le classement des

mnages suivant la stabilit des sources de revenu pour donner le premier classement

combin suivant le Tableau 12.

Tableau 12 : Premier classement combin : stabilit du revenu et niveau des dpenses

alimentaires

Dpense alimentaire

Trs pauvre et

pauvre

Moyen Riche

Trs stable Moyen Riche Riche

Peu stable Pauvre Moyen RicheStabilit de

revenuMoins stable Pauvre Pauvre Moyen

Suite cette combinaison, la distribution des mnages est comme suit (Tableau 13).

16La loi d'Engel est une loi empirique avance en 1857 par le statisticien allemand Ernst Engel. D'aprs cette loi, la part du revenu alloue aux

dpenses alimentaires (ou coefficient d'Engel) est d'autant plus faible que le revenu est lev. La dpense absolue alloue l'alimentation peut

augmenter, mme si sa proportion diminue. www.wikipedia.org17 PNUD, 2008


23/55

23

Tableau 13 : Distribution des mnages selon la premire combinaison "Stabilit de revenu et

Dpenses alimentaires"


Pauvre 63,3% 22,2% 21,1% 35,0% 35,5% 117

Moyen 16,7% 25,6% 43,3% 13,3% 25,8% 85

Riche 20,0% 52,2% 35,6% 51,7% 38,8% 128

3me etape : Stock de riz destin lautoconsommation

La part de la production destine lautoconsommation dans les mnages urbains nest pas

ngligeable, dautant plus que les mnages dans certaines catgories ont comme principale

activit, lagriculture. Il faut noter quen dbut Janvier dbute la rcolte de riz de petite rcolte

et que la priode de lenqute (Mai 2009) concide avec le dbut de la rcolte du riz de

grande saison. Pour notre part, les stocks qui durent moins de 2 mois sont considrs

comme pauvre , ceux qui durent entre 2 7 mois moyen et ceux qui durent plus de 6,

sont des bon .

Par rapport ce classement, les mnages se rpartissent comme suit :

Tableau 14 : Rpartition des mnages (%) par rapport au stock de riz.

Stock de riz IAS IAM A risque SA Total EnsembleStock pauvre 81,1% 97,8% 98,9% 93,3% 92,7% 306

Stock moyen 12,2% 2,2% 1,1% 5,0% 5,2% 17

Stock riche 6,7% 0,0% 0,0% 1,7% 2,1% 7

Les mnages possdant plus de stock concernent surtout les catgories en Inscurit

Alimentaire Svre. Compar aux rsultats de Novembre 2008, le niveau des stocks de rizsont de 92% pauvres, 4% de moyen et 3% de riches.

Ce classement par niveau de stock est ensuite combin avec la premire combinaison

prcdente (stabilit des sources de revenu et dpense alimentaire combin) pour obtenir un

indicateur consolid ou indicateur final daccessibilit lalimentation (Tableau 15).

Tableau 15 : Classement de lindicateur consolid daccessibilit la nourriture (Stock de riz

et stabilit du revenu/niveau des dpenses alimentaires)

Stock de riz

Pauvre Moyen Bon

Riche Moyen Riche Riche

Moyen Pauvre Moyen Riche

Stabilit du

revenu/ niveau

des dpenses

alimentaires Moins stable Pauvre Pauvre Moyen


24/55

24

Enfin, le pourcentage de mnages par rapport cet indicateur final daccessibilit

lalimentation est comme suit (Tableau 16) :

Tableau 16: Rpartition des mnages (en %) par rapport lindicateur final daccessibilit

(source de revenu, dpense alimentaire et stock de riz) des mnages

Accessibilit final ennourriture IAS IAM A risque SA Total Ensemble

Pauvre 72,2% 46,7% 64,4% 46,7% 58,5% 193

Moyen 25,6% 52,2% 35,6% 48,3% 39,7% 131

Riche 2,2% 1,1% 0,0% 5,0% 1,8% 6

En Novembre 2008, laccessibilit finale pauvre tait de 64%, le moyen de 31% et le

riche de 4%.

4.3.3. Scurit alimentaire des mnages

En croisant cet indicateur final daccessibilit avec le profil de consommation alimentaire

(FCS), nous avons pu dfinir les classes dinscurit au niveau des mnages suivant le

tableau ci-dessous :

Tableau 17 : Classement de linscurit alimentaire en fonction de laccessibilit lanourriture

Accs la nourriture

(source de revenu, dpenses alimentaire, stock de riz )

Bon Moyen Pauvre

A risqueScurit

AlimentaireScurit

AlimentaireInscurit

AlimentaireModre

LimiteInscurit

AlimentaireModre

InscuritAlimentaireModre

InscuritAlimentaire

Svre

Consommation

alimentaire

PauvreInscurit

AlimentaireSvre

InscuritAlimentaire

Svre

InscuritAlimentaire

Svre

Les mnages en situation dInscurit Alimentaire Modre utilisant des mcanismes de

survie mettant leur vie en danger ont t galement classs en Situation dInscurit

Alimentaire Svre.

La rpartition de linscurit alimentaire des mnages par catgorie de fokontany se

prsente comme suit (Tableau 18).

Tableau 18 : Rpartition (en %) de linscurit alimentaire des mnages des diffrents

catgories de fokontany


IAS 55,6% 33,3% 50,0% 38,3% 44,8% 148

IAM 18,9% 17,8% 22,2% 11,7% 18,2%% 60

SA 25,6% 48,9% 27,8% 50,0% 37,0% 122


25/55

25

63% des mnages enquts sont en situation dinscurit alimentaire dont 45% en situation

dInscurit Alimentaire Svre. Les mnages en situation dInscurit Alimentaire Svre

sont ceux qui ont une consommation pauvre en nourriture et ceux qui peuvent avoir ou non

des problmes d'accs la nourriture. En novembre 2008, 71% des mnages sont en

inscurit alimentaire avec 45% en Inscurit Alimentaire Svre pour la commune urbaine

dAntananarivo. Il y a ainsi une amlioration de la scurit alimentaire des mnages.

Par ailleurs, en comparant les taux par commune urbaine par le test de K2 (ddl=10), laprobabilit est gale 0,00. La scurit alimentaire des mnages est statistiquement trs

diffrente entre les diffrentes catgories de fokontany enquts. Les mnages en Inscurit

Alimentaire Svre sont plus levs dans les mnages de catgories de fokontany classs

comme Inscurit Alimentaire Svre et A risque (respectivement 50 et 56%) tandis que les

mnages en Scurit Alimentaire sont plus nombreux dans les catgories de fokontany en

Inscurit Alimentaire Modre et en Scurit Alimentaire.

En effet, par rapport Novembre, les fokontany o les mnages agricoles sont prdominants

ont amlior leur taux dinscurit alimentaire soit en gardant la mme catgorie (Anosibe

Zaivola, Soavimasoandro) ou en passant la catgorie en Scurit Alimentaire comme

Ampamantanana et Anosizato Est ou de la catgorie en Inscurit Alimentaire Modre la

catgorie A risque comme Ampangabe Anjanakinifolo. Par contre, certains fokontany comme

Antohomadinika, Tsaramasay, Ankazomanga voire le fokontany de Volosarika qui tait

mme auparavant class comme en Scurit Alimentaire, avaient bascul dans lInscurit

Alimentaire Svre. Ces mnages ont t plus affects par les chocs. La disparition de la

catgorie en Inscurit Alimentaire Modre est noter pour Mai 2009 (Figure 6).

Figure 6 : Comparaison de la situation sur la scurit alimentaire des fokontany entre

Novembre 2008 et Mai 2009

Novembre 2008 Mai 2009

Enfin, aucun don ni aide alimentaire nont t rpertoris dans la source des aliments. Les

mnages enquts des fokontany de Volosarika, Ampangabe, Anosizato Est et Anjanahary

IIS sont des acheteurs nets de riz. Pour le reste des fokontany, lautoconsommation de riz au

niveau des mnages variait de 3,3% (Ampefiloha, Tsaramasay, Antohomadinika,

Soavimasonadro), 6,7% (Ankazomanga et Ampamantanana) pour atteindre 53%

Anosibe Zaivola. Lautoconsommation des autres cultures vivrires a t galement note

dans les fokontany comme Anjanahary IIS (7%), Anosibe zaivola (12%) et Ampamantanana


26/55

26

(5%) et pour les brdes et lgumes, dans les fokontany dAntohomadinika (3%), Anosib

zaivola (24%) et Ampamantanana (13%). Lagriculture urbaine a jou un rle non

ngligeable dans cette amlioration de la scurit alimentaire compte tenu de la priode de

rcolte de riz de premire saison, des autres cultures vivrires et des brdes et lgumes.

4.3.4 Nombre moyen de repas

Le nombre moyen de repas pour les enfants de moins de 12 ans et les plus de 12 ans et

adulte sont de 3 par jour.

4.3.5 Chocs et stratgies dadaptation

Les chocs sont des vnements qui sont extrieurs lindividu ou au groupe social et ont un

impact ngatif sur leur bien tre. Les risques sont des vnements incertains, qui, lorsquils

se ralisent, deviennent des chocs. Les chocs ayant affect les mnages des diffrentes

catgories depuis le dbut de la crise en Janvier 2009 sont par ordre dimportance, sont lis :

Au prix lev de la nourriture (21%),

A la diminution des revenus ou perte demploi (19%),

Aux maladies temporaire ou chronique dun membre de mnage (12%)

Les chocs cits sont les mmes quen Novembre 2008 mais la perte demploi tait class en

3me position. Les mnages subissent ainsi linflation et la fragilisation de lconomie

nationale suite la crise mondiale. Suivant la svrit de ces chocs sur le mnage,

diffrentes stratgies les mnages ont t adopts. Certaines sont utilise tous les jours sont

classs par ordre dimportance (Figure 7) :

Manger la nourriture moins chre,

Diminuer la diversit de la consommation alimentaire

Limiter la portion mange chaque repas

Diminuer le nombre de repas

Rduire les dpenses non essentielles

Restreindre la consommation des adultes

Chercher d'autres alternatives

Figure 7 : Rpartition des stratgies adopte par les mnages


27/55

27

Il faut noter que ce sont surtout les mnages classs dans la catgorie en Scurit

Alimentaire qui utilisent le plus ses stratgies. Ces stratgies ont t classes comme des

stratgies de dbut de crise, cest--dire des stratgies temporaires auxquelles les mnages

auraient recours mais avec le risque de basculer dans le permanent si la crise persiste ou de

saggraver en stratgies de dtresse qui peuvent avoir des impacts nfastes mettant en

danger la vie dans les mnages, si la situation perdure.

4.3.6 Nombre et profil de personnes requrant de lassistanceNombre de personnes requrant de lassistance

La mthode de tirage par choix raisonne ne peut donner une extrapolation fiable. La

gnralisation des rsultats est trs faible. Une extrapolation a t toutefois faite compte

tenu des limites et des marges d'erreurs dues la mthode de tirage de l'chantillon. Pour

estimer le nombre de population requrant de lassistance.

La source de donnes de la population utilise dans notre estimation est celle du nombre de

population du centre urbain dAntananarivo par arrondissement manant du Ministre de

lintrieur combin celle du taux de pauvret parmi les urbains (mnages pauvres et

moyen) selon lapprciation des informateurs cls en Novembre 2008 (38%) (Tableau 19).

Tableau 19 : Rpartition de la population (en nombre) par catgorie de fokontany

IAS IAM A risque SA

Total habitant

AntananarivoNombre depopulation

51005 384350 354372 374728 1164455

Taux de pauvretselon lesinformateurs cl enNovembre 2008

38% 38% 38% 38% 38%

Base estimation 19382 146053 134661 142397 442493

Le nombre de personnes en inscurit alimentaire (svre et modre) par catgorie de

fokontany est prsent dans le tableau 20:

Tableau 20 : Nombre de personnes estims vulnrables linscurit alimentaire par

catgorie de fokontany enqut

POURCENTAGE IAS IAM A risque SA Total

Pauvre 10768 48684 67331 54585 198451

Moyen 3661 25965 29925 16613 80453Riche 4953 71404 37406 71198 163588

Total 19382 146053 134661 142397 442493

Le nombre total de population vulnrables en inscurit alimentaire et requrant des actions

spcifiques dans la commune urbaine dAntananarivo est estime 278 904 personnes dont

198 451 en Inscurit Alimentaire Svre. Le nombre total de personnes estimes en

inscurit alimentaire dans la commune urbaine dAntananarivo au mois de Novembre 2008

tait de 293 503 dont 107 480 en Inscurit Alimentaire Svre. Il existe ainsi une baisse du


28/55

28

nombre de personnes requrant de lassistance avec, cependant, une augmentation du

nombre en Inscurit Alimentaire Svre.

Profil des mnages

Il ny a pas de diffrence significative entre les mnages si on considre la taille du mnage

et le sexe du chef de mnage. Par contre les mnages situation matrimoniale divorce, en

union libre, le statut de mariage traditionnel et les veufs sont plus susceptibles lInscuritAlimentaire Svre et lInscurit Alimentaire modr18. Par contre, les mnages statut

de mariage lgal sont plus en Scurit Alimentaire. Enfin, seuls les mnages en Inscurit

Alimentaire Svre ont des enfants qui ont abandonn lcole durant la crise sociopolitique.

En conclusion, le prix des denres alimentaires sur le march reste encore trs lev.

Linflation continue tre deux chiffres, malgr une stabilit relative du prix du riz qui ne

scarte pas trop des prix saisonniers. Le profil alimentaire est bien diversifi malgr une

faible consommation des aliments source de protines comme la viande, le lait et les

haricots. La hausse de prix de la nourriture ainsi que la perte demploi sont les deux

principaux chocs subis par les mnages lors de la rcente crise sociopolitique. Les stratgies

adoptes vont dans le sens de la diminution de la qualit et de la quantit de la

consommation alimentaire ce qui aura dans le court et le moyen terme des impacts sur laproductivit, la nutrition et la sant. En effet, la maladie dun membre du mnage a t cite

comme troisime choc durant la crise sociopolitique. Malgr une lgre diminution (5%) du

nombre total de personnes en inscurit alimentaire, ceux en Inscurit Alimentaire Svre

ont par contre augment de +1,8% : des mnages de la catgorie de fokontany en Inscurit

Alimentaire Modre, A risque et en Scurit Alimentaire ont ainsi bascul dans lInscurit

Alimentaire Svre suite aux chocs engendrs par les crises conomique et sociopolitique,

tandis que les mnages activit agricole ont amlior leur scurit alimentaire. Le rle de

lagriculture urbaine est important et la prochaine priode de soudure risque ainsi dtre un

nouveau choc saisonnier pour les mnages. Le nombre total de population vulnrables

linscurit alimentaire requrant des actions spcifiques dans la commune urbaine

dAntananarivo est estime 278 904 personnes dont 198 451 en Inscurit AlimentaireSvre actuellement.

4.4 SECTEUR EAU ET ASSAINISSEMENT

4.4.1 Source d'approvisionnement en eau

Selon la nomenclature du Joint Monitoring Programme (JMP, 2008), leau est considre

comme potable lorsquelle vient des sources suivantes : les robinets intrieurs ou extrieurs

des maisons, les bornes fontaines ou robinets publics, les puits et forage proteges et quips

de pompes,

Les principales sources dapprovisionnement en eau sont les bornes fontaines pour les

mnages des catgories en Inscurit Alimentaire Svre, Inscurit Alimentaire Modre etA risque. Par contre, ceux dans la catgorie en Scurit Alimentaire sapprovisionnent plus

auprs de branchement particulier.

18RANDRIANKOLONA Patrick Lon, WFP. 2008


29/55

29

Tableau 21: Rpartition des sources deau

Pourcentage IAS IAM A risque SA Total Ensemble

Branchement particulier 0,0% 14,4% 4,4% 50,0% 14,2% 47

Borne fontaine 98,9% 84,4% 95,6% 43,3% 83,9% 277

Systme mobile 1,1% 0,0% 0,0% 0,0% 0,3% 1Puits traditionnel 0,0% 1,1% 0,0% 0,0% 0,3% 1Lac/rivire/ruisseau 0,0% 0,0% 0,0% 6,7% 1,2% 4

Il ny a pas de problmes majeurs voqus sauf les coupures momentanes de leau. Dans

92% des cas, leau est payante et parmi eux, parmi eux, 14% narrivent pas payer leau

depuis Janvier 2009. Pour ceux qui narrivent pas payer leau, les causes essentielles sont

dues la diminution de revenu.

Enfin pour 90% des mnages, leau est suffisante pour les besoins des mnages. Pour les

10% restants, la majorit (82%) affirme que leau utilise a beaucoup diminu par rapport

la priode avant la crise.

4.4.2 Hygine

Toilette

96% des mnages enquts disposent de toilettes pour satisfaire leurs besoins. Le reste

utilise des pots ou fait leurs besoins dans la nature. Pour ceux qui en disposent, dans 72%

des cas, les toilettes sont partages par plusieurs mnages. Les toilettes ne sont payantes

pour 86% des mnages et les toilettes les plus utilises sont les toilettes publiques (82%). Le

nombre moyen de personnes utilisant une latrine est en moyenne de 16 dont en moyenne 12

femmes.

Enfin, seuls 52% des mnages disposent dune douche pour se laver.

Lavage des mains

84% des mnages utilisent du savon pour se laver les mains. Parmi ceux qui nutilisent pas

de savon, les raison voques sont lhabitude et linsuffisance dargent (.Tableau 22)

Tableau 22: Principales raisons voques par les mnages pour ne pas se laver les mains

avec du savon

Pourcentage IAS IAM A risque SA Total Effectif

Pas ncessaire 4,0% 0,0% 0,0% 20,0% 3,8% 2

Pas d'argent 56,0% 28,6% 18,8% 60,0% 41,5% 22

Par habitude 40,0% 71,4% 81,3% 20,0% 54,7% 29

Si on compare la situation depuis la crise sociale, il faut noter quil y a une diminution de

lutilisation du savon durant cette priode (Figure 8). Cette diminution est trs nette chez les

mnages de la catgorie de fokontany en Inscurit Alimentaire Svre, en Inscurit

Alimentaire Modre et A risque. Pour les mnages de la catgorie en Scurit Alimentaire,

par contre, on note une augmentation de lutilisation de savon.


30/55

30

Figure 8 : Utilisation de savons avant et aprs la crise

Les raisons voques pour expliquer cette diminution sont lies linsuffisance des moyens

pour en acheter chez les mnages de la catgorie en Inscurit Alimentaire Svre, en

Inscurit Alimentaire Modre et A risque tandis que ceux des mnages de la catgorie en

Scurit Alimentaire, en plus des moyens financiers voqus chez les autres, ils ont

mentionns le prix du savon qui est cher.

En conclusion, presque tous les mnages ont accs leau potable. Une grande partie des

mnages utilisent les toilettes publiques Limpact de la crise a t constat par une

diminution de lutilisation des savons dans les mnages.

4.5 SECTEUR PROTECTION

9% des mnages ont dclar avoir des enfants qui ont subi la violence durant la crise

sociopolitique. Les motifs voqus sont: les agressions verbales et insultes pour 37%, les

chtiments corporels frquents pour 17% ainsi que les autres causes cits (47%). Les

agressions verbales et insultes ont t plus importants chez les mnages des catgories IAS

et A risque. Par contre, les catgories IAM et SA, les violences classs comme autres sont

les plus importants. Ces autres violences sur les enfants sont mentionnes dans le Tableau

23. Ces sont tous des violences lis la priode de la crise socio-politique.

4% des mnages enquts dclarent avoir des enfants envoys pour travailler ailleurs.

Parmi ceux qui sont partis, 75% sont partis pour aider la famille et 33% pour fugue.

Les catgories en Inscurit Alimentaire Modre et en Scurit Alimentaire qui ont le plus

subi les violences lis la priode de la crise socio-politique.


31/55

31

Tableau 23 : Autres actes de violence cit par les mnages que les enfants ont subi durant

la crise sociopolitique

Autres violences Nombre Pourcentage

Agression morale, peur des militaires 2 13,3%

Gaz lacrymogne 3 20,0%

Stress permanente 2 13,3%

Perturbation lie la crise politique et les vnements 2 13,3%Sursaut et angoisse par rapport aux coups de feu 2 13,3%

Traumatisme pour le grenade 1 6,7%

Inculper de vol 1 6,7%

Mise lcart lcole 1 6,7%

Touch par une balle blanc 1 6,7%

Total 15 100%

4.6 SECTEUR HABITAT

Cette section permettra de collecter des informations sur la qualit des services de la

commune ainsi que le fonctionnement du fokontany depuis la crise sociopolitique.

Les services de la commune reste le mme depuis Janvier 2009 (Tableau 24). Ces services

concernent les transports en commun, la gestion du march, ltat civil, la scurit, leau

potable, lvacuation des eaux uses et les eaux pluviales et enfin, la circulation routire. Par

contre, les services de la commune qui concernent lentretien routier, le ramassage des

ordures et lclairage public se sont dgrads.

Tableau 24 : Changement de la qualit de services de la commune en pourcentage de

mnages

Pourcentage Mieux Egal Dgrad Ne sait pas Total

Dlivrance de permis de construction 2,1% 11,5% 7,0% 79,4 100%Transports communs 8,5% 53,6% 14,8% 23,0% 100%

Gestions des marchs 8,5% 40,9% 27,6% 23,0% 100%

Entretien routier 10,6% 36,1% 36,7% 16,7% 100%

Etat civil 12,1% 37,0% 19,1% 31,8% 100%

Scurit 5,2% 49,1% 42,1% 3,6% 100%

Eau potable 11,2% 81,8% 5,8% 1,2% 100%

Evacuation des eaux uses 8,8% 57,6% 31,8% 1,8% 100%

Eaux pluviales 5,8% 63,9% 24,2% 6,1% 100%

Ramassage des ordures 8,2% 27,9% 61,2% 2,7% 100%

Eclairage public 5,5% 34,5% 55,5% 4,5% 100%

Circulation routire 4,2% 54,5% 30,9% 10,3% 100%

Bureau Municipal d'Hygine 3,9% 22,4% 6,7% 67,0% 100%Cantines scolaires 3,0% 15,2% 11,5% 70,3% 100%

Voirie 0,0% 0,0% 0,3% 99,7% 100%

Gestion foncire 0,3% 0,0% 0,0% 99,7% 100%

Au niveau des fokontany, les avis divergent : plus de la moiti des mnages ont constat que

les fokontany fonctionne mois bien quavant dans les catgories en Inscurit Alimentaire

Svre et risque. Par contre, la majorit des mnages des catgories en Inscurit


32/55

32

Alimentaire Modre et en Scurit Alimentaire ont affirm que les services fournis par les

fokontany restent toujours pareils et restent comme avant (Tableau 25).

Tableau 25 : Apprciation des mnages des services fournis par les fokontany.

IAS IAM A risque SA Total Effectif

Moins bien qu'avant 50,0% 34,4% 57,8% 18,3% 42,1% 139

Comme avant 25,6% 44,4% 42,2% 80,0% 45,2% 149

Mieux qu'avant 24,4% 21,1% 0,0% 1,7% 12,7% 42

Total 100% 100% 100% 100% 100% 330

Le disfonctionnement se rapportait par ordre dimportance aux actes de recensement et la

scurit du fokontany. Pour les autres cas, sont mentionns par ordre dimportance, le

fermeture du bureau pur 63% des cas : heure douverture limite, il faut aller au domicile du

chef fokontany car le bureau est ferm, ne travaille pas normalement ou il ny a personne qui

y travaille.

4.7 SECTEUR ETAT DE DROIT, JUSTICE ET MEDIAS

Par rapport la recrudescence de linscurit et la violence en milieu urbain, la majorit desmnages affirment que la situation par rapport aux actes de violence comme le vandalisme,

le vol, les exactions perptres et le sentiment de scurit est identique la situation

antrieure la crise (Tableau 26).

Tableau 26 : Apprciation des mnages sur linscurit et la violence en milieu urbain

Pourcentage Total

Victimes d'actes de violence, de vandalisme, de vol

Moins bien qu'avant 22,1% 73

Comme avant 69,1% 228

Mieux qu'avant 8,8% 29

Victimes d'exactions perptres




Sentiment de scurit




8% des mnages avaient connu des arrestations dans leur entourage. Le temps de transfert

au tribunal est mentionn dans le Tableau 27. Parmi les mnages de la catgorie en

Inscurit Alimentaire Svre, 67% des mnages rapportent que leur cas na pas encore ttransfr au parquet.

Ce qui est en contradiction avec la loi car dans les affaires pnales, la police judiciaire peut

garder sa disposition des personnes pour les ncessits de lenqute prliminaire si elle a

des raisons plausibles de souponner que lintress a commis ou tent de commettre

linfraction. La dure de la garde vue ne peut excder 48 heures.


33/55

33

Tableau 27 : Temps de transfert au tribunal

IAS IAM A risque SA Total Effectif

48h 0,0% 28,6% 20,0% 0,0% 12,5% 3

Plus de 48h 33,3% 14,3% 0,0% 0,0% 8,3% 2

Pas encore 66,7% 14,3% 20,0% 22,2% 25,0% 6

Ne sait pas 0,0% 42,9% 60,0% 77,8% 54,2% 13Total 100% 100% 100% 100% 100% 24

4.8 SECTEUR SANTE

4.8.1 Incidence des maladies

Cette partie relate la morbidit et la mortalit dans les mnages durant la crise sociopolitique.

Le nombre total de malades dans les mnages la semaine dernire tait de 218 personnes

dont 28% des enfants de moins de 5 ans. Les types de maladie cite pour les moins de 5

ans sont par ordre dimportance, la fivre/grippe, la diarrhe et les Infections respiratoires

aiges. Pour les plus de 5 ans, il sagit surtout de la grippe.

51% des mnages ayant un membre du mnage malade ont consult un mdecin. Pour les

autres, les motifs voqus sont, par ordre dimportance : maladie juge non grave et pas

dargent. Il faut signaler que la sant fait partie des secteurs qui ont subi linflation.

4.8.2 Mortalit brute

98% des mnages dclarent ne pas y avoir de mortalit depuis la crise sociopolitique. Aucun

dcs na t not chez les moins de 5 ans. Parmi les dcs de plus de 5ans cits, 2 morts

sur les 8 cits ont t tu par balle lors des manifestations (Tableau 28).

Tableau 28: Causes de dcs durant la crise sociopolitique

Frquence Pourcentage

Maladie et vieillesse 3 37,5%

Electrocut sur le lieu de travail 1 12,5%Mort subite 1 12,5%

Tu par balle lors des manifestations 2 25%

Ulcre 1 12,5%

Total 8 100%

4.9 SECTEUR NUTRITION

Au cours de cette enqute, il a t estim utile davoir galement des indicateurs

objectivement vrifiables comme les mesures anthropomtriques. Ltat nutritionnel desenfants permet dapprcier limpact de la crise sociopolitique au niveau des groupes

vulnrables. Le Primtre Brachiale (PB) tait choisi comme indicateur de la malnutrition.

Cette mthode est largement utilise pour dpister les enfants ayant un haut risque de

dcs. Le PB tait pris chez tous les enfants de moins de cinq ans dans les mnages


34/55

34

enquts. Le PB est utile pour identifier les enfants ayant un haut risque de dcs li la

malnutrition et il est relativement stable chez les enfants de 12 59 mois19.

Au total 174 enfants ont t mesurs. Ces enfants sont issus de 137 mnages sur un total

de 330 mnages interviews. Pour lenqute de Novembre 2008, 321 enfants taient

mesurs sur lensemble des 30 fokontany enquts issus de 263 mnages. Le seuil utilis

pour linterprtation de la situation est de :

Tableau 29 : Seuil utilis pour interprter les mesures du Primtre Brachial

Mesure du primtre brachial (PB) Seuil

PB < 11cm malnutrition aigu svre

11 cm < PB < 12,5 cm malnutrition aigu modre

12,5cm < PB < 13 cm risque de malnutrition

PB >13 cm statut nutritionnel satisfaisant

Linterprtation utilise par le SAP (Systme dAlerte Prcoce) Madagascar pour le

Primtre Brachial (13 cm 0 19 19 10,9%

Total 16 157 174 99,4%

La distribution de PB mesur dans lchantillon enqut (Figure 9) est lgrement dcale

droite par rapport celle de Novembre 2008, confirmant lamlioration de la situation

nutritionnelle des enfants enquts. Ce rsultat doit tre pris avec prudence du fait de la non

reprsentativit de lchantillon denfants pour une valuation de la prvalence de la

malnutrition des enfants de la capitale dune part, la gravit des rsultats sur le retard de

19CDC/WFP.


35/55

35

croissance de 51% constate lors denqute effectu par lONN et lUNICEF dans la capitale

en Octobre 2008 dautre part, et enfin, la malnutrition svre na t dpiste

quexclusivement chez les mnages en Inscurit Alimentaire Svre avec un taux de 3,4%.

.Figure 9 : Distribution des Primtres brachial mesur en Mai 2009 et Novembre 2008

0

.1

.2

.3

D

e

n

sity

10 12 14 16 18 20pb_Mai

La situation nutritionnelle des enfants des mnages enquts peut ainsi tre classe comme

une situation normale (4,9%) ou la limite de la situation surveiller, alors que la situationtait surveiller lors de lenqute en Novembre 2008 o le taux tait de 11% dans la

capitale.

5. CONCLUSIONS GENERALES

En conclusion, une partie non ngligeable des mnages est dirig par des femmes. La taille

moyenne de mnages est de 4 personnes et les mariages non lgaux reprsentent environ

la moiti des mnages enquts. La source moyenne des revenus est de 2. Si presque la

totalit a affirm quil y a une diminution du niveau de revenu depuis la crise sociopolitique,

les mnages issus des catgories en Inscurit Alimentaire Svre et en Inscurit

Alimentaire Modre par contre ont vu une augmentation du nombre de leurs sources de

revenu tandis quil y avait une diminution pour ceux A risque et en Scurit Alimentaire.

Dans le secteur ducation, la crise politique navait pas eu dinfluence sur labandon scolaire

des enfants. Cependant, un nombre non ngligeable denfants des mnages nont jamais

frquent lcole et ont abandonn prcocement en fin du cycle primaire.

Lagriculture urbaine a t trs peu touche par la crise sociopolitique. Les problmes

rencontrs restent les problmes

Documents

McRAM I: Situations des Menages de la Ville d'Antananarivo dans le Contexte de la Crise Sociopolitique -- Madagascar (Juin 2009)