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Mettre en oeuvre une politique locale de jeunesse Outil d’aide à l’action réalisé suite aux travaux d’un groupe de réflexion régional et grâce au soutien financier de EDITION 2014

Mettre en oeuvre une politique locale de jeunesse Outil d'aide à l

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Mettre en oeuvre une politique locale de jeunesse

Outil d’aide à l’action

réalisé suite aux travaux d’un groupe de réflexion régional et grâce au soutien financier de

ED IT ION 2014

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Mettre en oeuvre une politique locale de jeunesse

Outil d’aide à l’action

Ce document a été réalisé suite au travail collaboratif de nombreux partenaires lorrains :

et plus particulièrement avec l’appui des personnes qui ont participé au groupe de réflexion sur les politiques locales de jeunesse en Lorraine mis en place en 2008.

et le soutien financier de

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Etapes d’une

démarche de

projet

En développement local, la démarche de projet fait référence à une dynamique collective conduite par desacteurs du territoire en partenariat avec d’autres acteurs. La démarche est souvent aussi importante quele projet lui-même, car c’est elle qui crée la dynamique ou qui est source de blocage.

Mobilisation desacteurs

Diagnostic partagé

Orientations etstratégies

Programme d’actions

Mise en oeuvre etsuivi des actions

Evaluation

Evénement déclencheur

Le diagnostic vise à « lire le territoire » et à choisir ce qu’ilfaut faire pour répondre aux enjeux essentiels. L’objectif dudiagnostic n’est pas uniquement de connaître, maisd’expliquer et de comprendre pour agir ensemble. Pour cela, il doit être conduit de manière partagée avecl’ensemble des acteurs et doit faire ressortir les points

faibles et points forts du territoire.

A l’issue du diagnostic, un certain nombred’orientations apparaissent qui donnent dusens à l’action à conduire. Ces orientations etles actions qui en découlent sonthiérarchisées et priorisées pour répondreaux enjeux du territoire. Là encore, les choix etla hiérarchisation peuvent être conduits demanière partagée de façon à mieux répondreaux besoins du territoire.

C’est l’étape de concrétisation duprojet et des actions décidées. Danscette étape, il convient de se référerfréquemment aux objectifs duprojet, afin de ne pas perdre le sens,de ne pas aller non plus à contre-sensdu projet. Au cours de la conduite duprojet, il convient également de laisserla porte ouverte à de nouvellesinitiatives non initialement prévues, etsusceptibles d’enrichir le projet. Poursuivre le déroulement du projet, et pourchaque action, il faut définir - de préférence collectivement - des indicateurs de suivi, qui aident aupilotage des actions et du projet.

Cette étape fait partie intégrantedu projet : son objectif estd’apporter un regard critiquesur la façon dont il est réalisé,pour mieux agir. Des critères,définis collectivement, permettentde contribuer à cette appréciationdu point de vue de l’impact, de lapertinence, de l’efficacité, de lacohérence interne ou externe, del’efficience et de la qualité.L’évaluation est réalisée en internepar les acteurs du territoire, avecéventuellement un appui externe(regard extérieur).

Adopter une démarche de projet

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Un outil pour se questionner et agirComment mettre en œuvre une politique locale, globale et durableen faveur des jeunes des territoires lorrains ?

Quelles sont les « bonnes » questions à se poser ?

Quels sont les freins qui bloquent la réflexion et qu’il faut dépasser ?

Quels sont au contraire les éléments qui facilitent l’émergence et lepilotage de ces politiques ?

Fruit d’un travail collectif, mené par un groupe de réflexion depuis2008 en Lorraine, ce document apporte quelques éléments deréponse.

Il présente des initiatives menées localement et l’environnement despolitiques de jeunesse en Lorraine, ainsi que quelques dispositifspouvant aider les porteurs de projets.

Il se base sur une partie des échanges de ce groupe lorrain, mais aussisur les apports éclairés de Jean-Claude Richez, chargé d’études àl’Injep (Institut national de jeunesse et d’éducation populaire) et surl’étude d’entretiens réalisés auprès d’acteurs locaux de quatreterritoires lorrains.

Cet outil s’adresse à des élus locaux et acteurs associatifs désireuxd’initier une politique jeunesse, mais aussi à des acteurs quisouhaiteraient questionner ce qu’ils ont déjà mis en œuvre ou encoreà des partenaires qui s’interrogent sur leurs modalités d’intervention.Non exhaustif, ce document sera actualisé en fonction des remarquesdes acteurs locaux.

Un groupe de réflexion enLorraine inscrit dans ladémarche LOR’Jeunes

En 2008, un groupe de travailrégional s’est constitué en Lorraine autour des partenairessuivants : l’Etat (DRAAF, DRJSCS, DDCS(PP), SGAR), le ConseilRégional de Lorraine, les Conseils Généraux (Meuse,Meurthe-et-Moselle, Vosges et Moselle), le CRAJEP (ComitéRégional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire),le Carrefour des Pays Lorrains et des personnes ressources desterritoires.

Cette dynamique partenariale s’est logiquement inscrite dans ladémarche LOR’Jeunes ; un outil pour partager, débattre, fédéreret travailler ensemble en faveur des jeunes…Soucieux de répondre aux préoccupations des jeunes Lorrains,l’Etat et le Conseil Régional de Lorraine ont souhaité en 2012s’associer au travers de la charte de partenariat LOR’Jeunes pourstructurer et organiser des dynamiques partenariales ettransversales en faveur de la jeunesse.

LOR’Jeunes est un espace pour construire des réponses,mutualiser les analyses et assembler les énergies. Ses principales missions sont :- Laboratoire d’idées afin de créer des leviers pour co-construiredes politiques jeunesses plus efficaces;- Observation régionale afin de partager et structurer desconnaissances pour apporter un éclairage sur la vie des jeunesau quotidien;- Réseau d’acteurs pour créer un espace régional deconcertation pour la jeunesse.

En parallèle, « Priorité Jeunesse »en Lorraine, initié entre lesservices de l’Etat suite au ComitéInterministériel de la Jeunesse(CIJ) du 21 février 2013, se traduitpar la prise en compte d’unenécessaire politique de jeunesseintégrée. Toutes ces démarches au servicedes politiques jeunesses enLorraine ont vocation à serapprocher.

Pour en savoir plus sur le projet : www.lorjeunes.lorraine.eu http://www.lorraine.drjscs.gouv.fr/Plan-territorial-jeunesse-de.html

www.cpl.asso.fr/politiques-jeunesse

� Politiques locales de jeunesse :

de quoi parle-t-on ? p 4-5

� Mettre en œuvre une politique locale de jeunesse :

> Quelle volonté et quel engagement politiques ? p 6-7

> Quel rôle du monde associatif ? p 8-9

> Quelle place pour les jeunes ? p 10-11

> Quels moyens humains et financiers ? p 12-13

> Quelle gouvernance et quel partenariat ? p 14-15

� Des partenaires lorrains à vos côtés p 18

«La démarche de ce grouperégional d’échanges estintéressante car elle permet àchacun de mieux mesurer cequi va bien et ce qui ne va passur son territoire. L’idée étantde construire de l’intelligencecollective à chaque échelle.»Jean-Marie KirchmeyerCulture et Liberté (CRAJEP)

« La Jeunesse a été poséecomme un enjeu majeur de lapolitique régionale en 2010. En passant d’une logique depouvoir à une logiqued’influence partagée, leprésident du Conseil Régionalde Lorraine, Jean-PierreMasseret, a souhaitéaccompagner en région desdynamiques jeunessespartenariales, transversales etterritorialisées. Pour que lesjeunes ne soient plus lavariable d’ajustement de lasociété et pour développer enLorraine une culture de larelève, il est temps d’agir mieuxet ensemble tant au niveaurégional que sur nos territoires.Telle doit être l’ambitionpartagée des acteurs jeunesseen Lorraine »Julien VaillantConseil Régional de Lorraine

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Une chose est sûre : la jeunesse est plurielle. En effet, pour de nombreuses raisons liées au sexe, aux ressourcesfinancières, à l’âge…, les jeunes ne forment pas un groupe unifié avec des pratiques et des valeurs communes.Il existe donc, non pas une jeunesse, mais des jeunesses avec de multiples visages. La pluralité signifie aussi

considérer « la jeunesse » dans sa globalité, à savoir un public qui est transversal à plusieurs thématiques et politiques, que ce soitl’éducation, la santé, la formation, la mobilité ou encore la citoyenneté.

Que faut-il entendre par jeunesse ?Rien n’est moins simple que dedonner une définition précise de cette

catégorie sociale. D’autant que celle-ci peut être analysée de différentesmanières. La jeunesse peut, en effet, être considérée comme une classe d’âge,celle-ci étant elle-même découpée en plusieurs sous-groupes (les préados, lesados, les jeunes adultes, voire les “adulescents“). Elle peut aussi être considéréecomme une période de transition entre l’enfance et l’entrée dans la vie adulte,marquée tour à tour par ces trois moments que sont l’indépendance financière,la décohabitation et la mise en couple. Enfin, la jeunesse peut être considéréecomme un rapport entre générations, et la façon dont, à un moment donné, unesociété négocie et organise ce rapport entre générations.

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Politiques locales de jeunesse : de quoi parle-t-on ?

Avant même de construire une politique locale de la jeunesse, il est nécessaire de s’entendre sur certainstermes. Qu’est-ce que la jeunesse ? Qu’est-ce qu’une politique locale en direction des jeunes ? Quel est leterritoire adapté pour mener cette politique ? Voici quelques éléments de cadrage à retravaillernécessairement sur vos territoires.

Classe d’âge, transition versl’âge adulte ou rapport entregénérations…

Une jeunessedes jeunesses

Depuis la fin du XIXe siècle, trois figures de la jeunesse dominent l'intervention publique, qui varienten fonction des périodes. Très souvent, les politiques publiques se focalisent sur les deux premièresfigures : « la jeunesse-victime » et « la jeunesse-menace ». Ainsi, la jeunesse peut être perçue comme

devant être protégée de la crise économique ou encore comme une menace pour ses pratiques supposéesdéviantes, pour ses comportements de consommation «à risque» ou pourl’augmentation supposée de sa violence. A l’inverse, la figure de la «jeunesse ressource » est plus minoritaire, mais c ’est celle quipermet pourtant de sortir de l’alternative précédente. La jeunesseapparaît comme une ressource à chaque fois qu’elle est associée à larésolution des problèmes qui la concernent dans des domaines aussi diversque l'éducation, la culture, la citoyenneté et l'insertion. Ces différentesfigures expliquent donc la coexistence de plusieurs formes de politiqueslocales de jeunesse. Il existe autant de politiques jeunesse que dejeunesses. A travers la lecture de ce document, chacun se rendra compteaisément que les membres du groupe de travail régional privilégient lafigure de « la jeunesse ressource » comme élément de réussite de la miseen œuvre de politiques locales de jeunesse.

Jeunesse-menace,Jeunesse-victime ouJeunesse-ressource

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Quelle volontépolitique ?

Quel rôle desassociations ?

Quels moyenshumains

et financiers ?Quelle place des

jeunes ?

Quelle gouvernanceet quel partenariat ?

>> Les politiques locales de jeunesse en 5 questionnements*

* Elaboration de cette grille àpartir des réflexions du grouperégional et d’une listed’invariants établis par Jean-Claude Richez (INJEP).

Dans le discours commun, les termes de politique et de dispositif sont souvent confondus. A tort, car une politiquelocale de jeunesse ne peut se résumer ni à des dispositifs ni à des catalogues d’activités. Ces derniers étant des outilset des moyens au service d’une politique globale. Un dispositif est le plus souvent la réponse à une situation

problématique et cible un public particulier. Il définit des moyens organisés dans le temps et attribue des financements spécifiques. Onagit là plutôt dans une logique descendante, limitée dans le temps. Le plus souvent, quand le dispositif s’arrête, les actions s’arrêtent. Par « politique », comprenez PROJET, démarche partenariale et stratégie territoriale. Le projet est l’expression d’une volonté politique,d’une demande sociale, il doit être fédérateur. En phase avec la conception globale que l’on a de la société et de l’être humain, il définitune ambition, les transformations éducatives ou sociales souhaitées, les influences que l’on veut développer. En animant une démarchede concertation, le projet donne corps à un partenariat qui accepte que tout se décide collectivement, que l’on reconnaît l’expression dechacun : celui qui a l’idée, celui qui porte le projet, celui qui finance le projet.

Politique oudispositif

Trois composants sont indissociables d’une dynamique en direction des jeunes : « territoire-acteurs-projet ». Le territoire n’est pas qu’un découpage institutionnel. Il est avant tout « unespace délimité et approprié par un groupe humain ». Il accueille des populations avec qui on

doit partager les projets. Le territoire est donc l’expression de la vie sociale et intègre d’autres dimensions : sociologique, économique,physique, démographique. C’est par rapport aux territoires de vie des jeunes que doit se réfléchir une politique jeunesse. Les pratiquessouvent intercommunales des jeunes tendent ainsi à placer les intercommunalités comme des acteurs incontournables en matière deréflexion, de coordination des actions et de mutualisation des ressources et des moyens. Cependant, l’échelle communale, celle de la proximité,reste indispensable dans la mise en œuvre de ces politiques. Une des conditions de réussite des politiques locales de jeunesse réside donc dans labonne articulation de l’échelle locale « commune/intercommunalité ».

Quel territoire pertinent dansla mise en place d’unepolitique locale de jeunesse

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Tous ! La porte d’entrée d’une politique locale de jeunesse est souvent la mise en place deloisirs, dans la continuité des activités organisées pour les enfants scolarisés en écoleprimaire. Pourtant, les jeunes expriment des besoins dans de nombreux autres domaines :

accompagnement de projets, formation, insertion professionnelle, santé, logement,…Pour répondre à ces besoins d’une manière globale, les collectivités doivent coordonner différents services, afin de concevoirune « politique de jeunesse intégrée », comme l’a définie le Conseil de l’Europe dans sa publication intitulée « le Cadre européendes politiques de jeunesse ».

Quels besoins des jeunesprendre en compte ? ?

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Quelle volonté et quel engagement politiques ?

• Une image négative de la jeunesse pour certains élus. Cesreprésentations freinent inévitablement le soutien à la miseen place d’une politique jeunesse.

• Un portage de cette politique par un nombre insuffisant depersonnes (même s’il est difficile de trouver de nouvellespersonnes acceptant des responsabilités).

• L’absence de continuité politique, suite par exemple, à unrenouvellement lors des élections.

• Des décisions politiques prises sans concertation avec lesautres partenaires.

• La crainte des décideurs quant au transfert de la compétenceà l’intercommunalité par peur de perdre une certaine formede proximité.

• Les questions de jeunesse non prioritaires par rapport àd’autres dossiers.

Freins et limites à dépasser

• Un portage politique par des élus locaux « moteurs etinfluents ». Ce sont eux qui vont légitimer cette initiativeauprès d’autres élus locaux, de la population et des autresacteurs.

• Une volonté de mettre en œuvre une démarche de co-construction et de partenariat. Il s’agit de fédérer autour d’unprojet partagé, en s’appuyant sur les dynamiques localesexistantes.

• Une durée nécessaire d’appropriation du projet qui permetde construire une politique jeunesse durable. Avec la nécessitéde dépasser le temps limité du mandat politique pour unevision à plus long terme.

• L’engagement des décideurs au quotidien dans le pilotageet le suivi de la démarche, et pas seulement au démarrage duprojet. A noter que ce ne sont pas nécessairement les élus àl’initiative de la démarche qui assurent son suivi. Des relaispeuvent être passés.

• L’inscription de la politique jeunesse dans un projet globalet à long terme pour le territoire.

• Le respect des orientations stratégiques définies dans lecadre d’un projet partagé.

Leviers à identifier

Le rôle des élus locaux est primordial dans la mise en œuvre de toute politique de développement local, toutcomme celui de la société civile. Mettre en œuvre une politique locale de jeunesse nécessite une véritablevolonté politique portée par des élus locaux et appuyée par le monde associatif.

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• Comment convaincre les élus de l’intérêt de mettre en œuvre une politique jeunesse,malgré le coût que cela peut représenter ?

• Quelle place occupent les questions liées à la jeunesse au sein du projet politique ?

• Quels sont les enjeux et les objectifs liés à la mise en place d'une politique jeunesse ?Quelle(s) plus value(s) pour le territoire (facteur de dynamisme, attractivité...) ?

• Comment faire changer le regard des élus sur les jeunes ?

• Comment inscrire dans la durée une politique jeunesse sur le territoire ?

• A quelle échelle territoriale doit être réfléchie la politique jeunesse ? Quellescoopérations mettre en œuvre aux niveaux infra ou supra-territoriaux ?

Questions à se poser

Trois communes s’unissent pour répondre auxbesoins des ados

Depuis 2009, les communes de Knutange, Algrange et Nilvange ont décidéde travailler en partenariat pour mutualiser leurs moyens en direction dela jeunesse. Pour ce faire, elles se sont appuyées sur trois associationssocioculturelles communales : le Centre Social de Knutange, les PEP* 57 àNilvange et la Maison Pour Tous d’Algrange. Des projets d’animation ontété mis en place dès 2009, puis des postes d’animateurs adolescents ontété soit pérennisés, soit créés, donnant lieu en 2012 à la signature d’uneconvention de partenariat entre les 3 communes, les 3 associations et leConseil Régional de Lorraine. Aujourd’hui cette politique jeunesse sedécline en 2 axes et 3 pôles :• Les axes : des projets d’animation communs (rallye, séjour et projetculturel) et le soutien des initiatives jeunes sur ce petit territoire; • Les 3 pôles : un pôle social sur Knutange, un pôle solidarité sur Algrangeet un pôle culturel sur Nilvange. Particularité de notre action, la volonté des élus municipaux de travaillerensemble pour la jeunesse est un facilitateur dans le développement dela politique jeunesse de territoire. Le Centre Social de Knutange pilote leprojet, en liaison avec une commission jeunesse composée d’élusassociatifs, de techniciens des associations, d’élus municipaux, de jeunesdes 3 communes.*Pupilles de l’Enseignement Public

Volonté politique

Paroles d’acteurs

« C’était le souhait des élusd’avoir une offre de services endirection de la jeunesse duterritoire, ainsi qu’une certaineéquité territoriale. Lacommission Jeunesse de lacommunauté de communesest donc née d’une véritablevolonté politique. Le Contratd’Animation Jeunesse etTerritoire est venu tisser etrenforcer les liens existantentre tous les acteurs et acontribué à développer unedynamiqueintergénérationnelle bénéfiquepour tous. Les associationslocales ont été très viteprivilégiées, car elles ont apprisà se faire connaître. Il y a unvrai partenariat de confianceentre Jeunesse et territoire, lesélus et le monde associatif».Jacques LavoilCommunauté de Communesdu Pays du Sânon

« Etre élue en charge de lapolitique locale de jeunesse,c’est se trouver à la charnièreentre des adolescents sesentant incompris et desadultes ne comprenant pastoujours le sens du projet menésur le territoire par les jeunes…Pourtant, avec des animateursde qualité, avec de la patienceet un peu d’empathie, quandles projets prennent forme,quand les jeunes deviennentles locomotives d’actionscitoyennes, ce sont lesfondements durables du bien-vivre en société que nousconstruisons ensemble,habitants de tous âges,associations et élus. »Catherine Collinet-JungCommunauté de CommunesMeuse Voie Sacrée

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Quel rôle du monde associatif ?

Freins et limites à dépasser

Leviers à identifier

Les associations qui s’occupent des jeunes sont nombreuses sur les territoires lorrains. Par la diversité et latransversalité de leurs missions (logement, temps libre, culture, famille…), leur rôle est indéniable aux côtésdes élus locaux, que ce soit des associations locales ou des fédérations d’éducation populaire.

• La présence et l’implication d’associations dynamiques ouporteuses d’initiatives originales sur le territoire.

• Une volonté de la part des acteurs associatifs de co-construire un projet partagé en étant force de propositions.

• Une reconnaissance et une valorisation des compétences desassociations locales par les élus dans la mise en œuvred’actions en direction des jeunes.

• Le rôle moteur des fédérations d’éducation populaire dansl’accompagnement et la mise en place de politiques dejeunesse à différentes échelles.

• Le rôle de relais des associations entre les jeunes et lesdécideurs politiques.

• Les risques de rivalités inter-associatives, source de conflitdans une démarche partenariale.

• La méfiance des décideurs envers le secteur associatif(logique de contre-pouvoir) qui révèle une absence dedialogue et de concertation.

• La méconnaissance du rôle des élus locaux et des collectivitéslocales par les responsables associatifs.

• La difficulté d’acteurs associatifs à accepter de travailler àl’échelle des collectivités locales.

• La faible présence et/ou le manque de dynamisme desassociations sur certains territoires, ainsi que le renouvellementdifficile des acteurs associatifs (crise du bénévolat).

• Des associations perçues comme prestataires et non commepartenaires par les élus locaux.

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Rôle des associations

Paroles d’acteurs

« Le Centre Social et Culturel deRevigny a initié une réflexionsur la politique jeunesse àl'échelon du territoireintercommunal, en associantdifférents acteurs : élus,éducateurs, enseignants,parents, principal du collège etjeunes. Nous avons tenté dedonner une définition de lajeunesse. Force est de constaterque la notion de jeunes est trèsdifférente pour nospartenaires, et que souvent ellese limite aux 6/12 ans. Vis-à-vis des jeunes, notreobjectif est de lesresponsabiliser et de les rendreacteurs. Nous avons ouvert unlocal le mercredi et le samediaprès midi, recruté unanimateur. Les jeunes ontréalisé des soirées, des sorties,un stage graff. Nous constatons l'absence depolitique jeunesse locale alorsque paradoxalement nousbénéficions du soutien departenaires tels que la régionLorraine et la CAF. »Marylène FrancequinCentre Social de Revigny

« Les associations jouent unrôle primordial dansl’animation des liens entre lesgénérations. Pour prendre enconsidération les habitantsd’un territoire, il faut intégrerles jeunes dans l’ensemble desactions portées, sans présumerpar avance de ce qui leur plairaou non. Faciliter les initiatives,susciter les vocations, ouvrirvers de nouveaux horizons, lesassociations doivent être desespaces de rêve etd’expérimentation pour lajeunesse, au contact debénévoles bienveillants »Mathieu BurgerFamilles Rurales 54

• Au même titre que se pose la question du projet politique des collectivités, quel est leprojet des associations locales et des fédérations d’éducation populaire ?

• Quel rôle pour les acteurs associatifs dans ce dialogue territorial ? Comment faciliterle dialogue élus/société civile ?

• Quelle formation des acteurs associatifs, professionnels ou bénévoles, notamment surla connaissance de leur environnement local et sur leur rôle ?

• Quel rôle des fédérations d’éducation populaire aux côtés des acteurs locaux ?

• Comment revaloriser le rôle des associations auprès des partenaires institutionnels,des élus locaux et des habitants de manière générale ?

Questions à se poser

La Fédération des Centres Sociaux de Moselle encouragel’engagement des jeunes

Depuis quatre ans, la Fédération des Centres Sociaux Mosellans œuvre à promouvoirl’engagement des jeunes en s’appuyant sur l’accompagnement et la valorisation deleurs initiatives.Pour créer les conditions du changement, l’ambition fédérale est de :• construire avec les acteurs concernés une vision partagée qui reconnaisse la capacitédes jeunes à agir sur leur environnement;• engager de nouveaux modes de coopération etd’intervention entre partenaires pour accompagnerefficacement les porteurs de projets;• faciliter la participation des jeunes dans les instancesdécisionnelles.Pour concrétiser ce projet, les centres se sont dotésd’outils pour faciliter l’expression et la mobilisation desjeunes, ont formé des accompagnateurs, tissé desréseaux sur les territoires, partagé les bonnes pratiques.

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Le CRAJEP : un réseau en action autour de l'engagementdes jeunes"Le CRAJEP Lorraine - Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’EducationPopulaire - a initié en 2014 une recherche-action afin d’approfondir la question desconditions de l’engagement des jeunes, en faisant ressortir de plusieursexpérimentations en Lorraine les moyens mis en place par les acteurs (élus, directeurs,animateurs…) qui ont amené des jeunes à s’engager dans la vie associative. Lesmodes d’engagement sont multiples : initiatives jeunes, organisation autonome deprojets, responsabilités institutionnelles… correspondant à une pluralité de parcours.Les premiers éléments qui ressortent de cette étude traduisent la difficulté pour lesacteurs d’agir efficacement sur ces leviers : convivialité, confiance intergénérationnelle,perception d’échanges et de partages.

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Quelle place pour les jeunes ?

P rincipaux bénéficiaires des politiques locales de jeunesse, les jeunes ont une expertise d’usage qui leurconfèrent de fait une place importante dans la réflexion, la mise en œuvre et l’évaluation de ces mêmespolitiques. La réalité est pourtant bien différente sur les territoires.

Place des jeunes

Freins et limites à dépasser

Leviers à identifier

• Un travail préalable de définition et d’expression des besoinsdes jeunes dans leur diversité. Il peut être utile de se faire aidersur le plan méthodologique par des partenaires extérieurs.

• L’investissement de jeunes dans la réflexion, la mise enœuvre, le suivi ou l’évaluation de la politique jeunesse, auxcôtés des autres acteurs.

• L’implication de jeunes « relais » ou « moteurs » qui incitentd’autres jeunes à s’investir.

• La reconnaissance par les adultes de l’engagement des jeunesqu’il s’agit de rendre visible.

• La mise en place de référents jeunesse (des jeunes, desbénévoles associatifs ou des élus) qui font le relais entre lesjeunes de leur commune / du quartier et les instances dedécisions.

• La mise en place d’espaces d’échanges ouverts, plus ou moinsformels, qui sont aussi des espaces de construction de soi.

• L’idée fausse d’une jeunesse homogène avec les mêmespratiques et les mêmes opinions. Il s’agit donc d’interroger lemaximum de catégories de la jeunesse (collégiens-lycéens,étudiants, jeunes salariés…) pour recueillir leurs regards, leursopinions, leurs propositions.

• La mobilisation difficile des jeunes dans des groupes deréflexion et la difficulté à recueillir leurs attentes.

• Les écarts entre les attentes, les perceptions et les discoursdes adultes et ceux des jeunes.

• Un engagement des jeunes limité dans la durée. Cela pose laquestion du renouvellement quasi continu des jeunes investis.

• Des idées préconçues des adultes envers les jeunes quientravent la coopération et limitent leur participation.

• Le manque de prise en compte des espaces de vie des jeunes,de leur mobilité (ou non-mobilité). Cela implique unenécessaire coopération interterritoriale.

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Paroles d’acteurs

« Pousser les jeunes à devenirautonomes, voilà laphilosophie de l’association !Théâtre, danse, écriture ouencore vidéo, l’associationBanlieus’Arts aide les jeunes àchoisir leurs moyensd’expression et à monter leursprojets artistiques.Concrètement, ils ont accès àun local qu’ils ont eux-mêmesaménagé, avec des moyensmatériels et des outilspédagogiques. Boîte à idées,mur des propositions, accès àl’information, grand calendriermural…bien accompagnés, lesjeunes sont à la fois les auteurset les réalisateurs des projets.»Zackaria Bacha, Association Banlieus’Arts

« Le Forum Régional de laJeunesse de Lorraine (FRJLorraine) est une associationregroupant diversesorganisations de jeunesse. Sonrôle est de porter la parole desjeunes du territoire etd’apporter des propositionsaux pouvoirs publics sur lesproblématiques de jeunesse.Avec l’expérience desorganisations présentes,qu’elles soient associatives,militantes, mutualistes ouétudiantes, le FRJ Lorraine estun expert sur les questions dejeunesse.Ce sont les jeuneseux-mêmes qui se saisissentdes problématiques qui lesconcernent et qui leursemblent prioritaires. Cefonctionnement permettra lamise en oeuvre d’une politiqueau plus proche de la vie desjeunes Lorrains ». Emelyn WeberForum Régional de laJeunesse de Lorraine

• Quelle méthode et quels outils pour percevoir les attentes, les besoins, les regards, les opinions desjeunes ?

• Qu’est-ce que participer à la prise de décision veut dire pour les jeunes ? Pour les pouvoirs publics ? Pourles associations ?

• Comment et jusqu’où veut-on faire participer les jeunes aux décisions qui les affectent ? Commentstructurer cette participation tout en la maintenant attractive pour ses participants ?

• Comment valoriser les initiatives des jeunes ?

• Comment former les jeunes à l’engagement ? Leur en donner les moyens ?

• Comment laisser une place aux jeunes étudiants, jeunes adultes qui souhaitent s’investir sur leur territoired’origine en réinventant le lien jeunes/territoire ?

• Comment mieux communiquer vis-à-vis des jeunes ? Se former auxnouvelles technologies ?

Questions à se poser

La maîtrise d’ouvrage collective,pour accompagner les projets delogement des jeunes

L’Union Régionale pour l’Habitat des Jeunes (URHAJ)est régulièrement sollicitée par différents acteurslorrains (associatifs, publics, institutionnels), dans lecadre de réflexions autour du logement des jeunes. Icil’URHAJ Lorraine mobilise dans le cadre de la « MOC »,Maîtrise d’Ouvrage Collective, les différents acteurs(économiques, de la formation, de l’emploi, dulogement, …) des territoires en lien avec les jeunes.

Ces derniers sont également associés et questionnéspour connaître leurs besoins. La participation desjeunes est historiquement au cœur dufonctionnement des Foyers de Jeunes Travailleurs (FJT)et Comités Locaux pour le Logement Autonome desJeunes (CLLAJ) adhérents, par exemple à travers lesconseils de vie sociale, lieux d’expression et deproposition des jeunes résidents, ou encore dans lesstatuts de l’URHAJ, avec l’obligation d’associer les jeunesà la gouvernance au seind’un collège spécifique.

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Les Assises Permanentes de laJeunesse sur le Pays de la Déodatie

La Mission locale de Saint-Dié-des-Vosges a initié en2012 un diagnostic de la situation de la jeunesse àl’échelle de l’arrondissement. Pour collecter laparole des jeunes de manière authentique etlibérée, elle a engagé 16 personnes en servicecivique. Ces « Ambassadeurs de la jeunesse »ont ainsi mené l’enquête durant une année. Ils ontd’abord rencontré les 90 maires, des élusintercommunaux et des partenaires institutionnels duterritoire. Puis ils ont interrogé près de 700 jeunes sur

desthématiques diverses : logement, emploi, loisirs,mobilité,… La restitution de l’enquête a eu lieu enmai 2013 en présence de nombreux acteurs despolitiques locales de jeunesse. C’est la Commissionjeunesse du CODEV - le Conseil de Développement duPays de Saint-Dié-des-Vosges - qui anime à présent laréflexion ainsi engagée. Objectif : embaucher deuxchargés de missions pour accompagner les élus dansl’élaboration de politiques locales de jeunesse et faireconnaître les initiatives déjà menées surl’arrondissement. La recherche de financements est encours pour concrétiser ce projet.

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Quels moyens humains et financiers ?

Mettre en œuvre une politique jeunesse, c’est aussi réfléchir aux moyens que l’on se donne pour répondreaux objectifs fixés. Il s’agit des moyens humains, et notamment les animateurs professionnels en chargede la mise en place et du suivi des actions, mais aussi des moyens financiers attribués.

Moyenshumains etfinanciers

Freins et limites à dépasser

Leviers à identifier

• Une « bonne » connaissance des possibilités de mobilisationde moyens financiers adaptés à la politique jeunesse par lesacteurs locaux. Rappelons que les moyens financiers sont auservice d’un projet et ne sont que des outilsd’accompagnement et de soutien.

• L’embauche, la qualification et la formation de professionnelsjeunesse pour coordonner et animer une démarche territoriale.

• Des moyens financiers qui sont contractualisés avec lespartenaires institutionnels (Etat, Conseil Régional de Lorraine,Conseils Généraux…).

• La mise en place de rencontres d’échanges entre acteurs quiœuvrent sur les politiques de jeunesse. Les fédérationspeuvent être un lieu de ressource pour les professionnels.

• Des personnes ressources (internes ou externes au territoire)associées dès le lancement des réflexions pour appuyer ladémarche.

• L’utilité des groupements d’employeurs pour le secteurassociatif afin de mutualiser des postes.

• Une lourdeur administrative de certains contrats (ex : leContrat Enfance Jeunesse) qui se fait au détriment des actionsmenées.

• Le caractère quantitatif de l’évaluation/bilan souhaité par lespartenaires au détriment d’une logique qualitative.

• La multiplicité des contrats et dispositifs susceptiblesd’appuyer une partie des politiques jeunesse, sans recherched’harmonisation et de cohérence.

• La limitation des moyens financiers depuis quelques annéeset le recentrage des aides des partenaires sur des publicsspécifiques.

• Une logique d’appel à projets qui remet en cause lacontractualisation et peut renforcer les inégalités territoriales.

• Des postes d’animateurs jeunesse « trop polyvalents », desmissions attribuées trop vagues ou des animateursinsuffisamment qualifiés/formés.

• La décision de mettre en place une politique jeunesse surtoutliée aux opportunités financières. Pour l’éviter, il est nécessaireque les élus se forment.

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Paroles d’acteurs

« Je préfère le terme decoordinatrice à celui d’animatricejeunesse. J’aide les associations etles communes à mettre en placedes projets de jeunes, par desjeunes, pour des jeunes. J’insiste,c’est important, je ne fais pas à leurplace, mais bien avec les jeunes, lesassociations et les élus. »Linda LambertCAJT Sânon

« MIRADOR est une associationd’éducation à la paix travaillantspécifiquement sur la gestion et larésolution des conflits à travers ledéveloppement de l’ empathie.Après un an d’existence,l’association a reçu l’aide précieusedu dispositif DEFILOR via unaccompagnement personnalisé,une mise en réseau avec despartenaires-clé, et une aidefinancière. Le soutien de DEFILOR ajoué un rôle capital dans la créationdu poste de directrice del’association. »Morgane HIRSCH Association MIRADOR

« Une politique globale dedéveloppement au profit de lajeunesse se construit à partir desattentes des familles et des jeunes,en prenant en compte lesspécificités des territoires et enpartenariat avec l’ensemble desacteurs locaux. C’est dans cette approche que lesCAF accompagnent notammentles collectivités territoriales dans laconstruction d’une offre globale,cohérente et adaptée qui donnelieu à une contractualisation sousla forme d’un contrat EnfanceJeunesse. Pour atteindre cet objectif, la CAFfavorise un pilotage affirmé desprojets en suscitant la participationla plus large possible au sein d’uncomité de pilotage, et contribue àla réalisation de diagnosticspartagés entre tous les partenaires.L’accompagnement technique etfinancier assuré par la CAF favorisela concrétisation d’actions dequalité animées par du personnelqualifié, et ce durant toute lapériode contractuelle. La CAF est donc un acteurincontournable de la politique dedéveloppement Enfance etJeunesse. »

Isabelle SPAETH ELWARTPrésidente du Conseild’Administration de la CAF de laMeuse

• Quelle formation et quel rôle des animateurs professionnels ? Quel accompagnementtechnique des partenaires (agents de l’Etat, acteurs des fédérations d'éducationpopulaire...) dans la recherche de professionnels ?

• Quels sont les moyens financiers mobilisables ? Et comment les partenaires aident-ilsles acteurs à mobiliser les bons moyens ?

• Quels sont les lieux de dialogue à créer avec les partenaires financiers ?

• Face à la baisse de certains financements, notamment de l’Etat, comment assurer lacontinuité d’une politique jeunesse ?

• Comment former et accompagner des bénévoles dans leurstâches ? Notamment quand il s’agit de bénévoles « employeurs » ?

• Comment former les élus à la logique de projet plutôt qu’àla logique de guichet ?

Questions à se poser

Le programme ERASMUS +

Erasmus+ est le nouveau programme de l’Union Européenne 2014-2020pour l’éducation et la formation, la jeunesse et le sport.

Erasmus + fusionne l’ensemble des anciens programmes existant en matière d’éducation et deformation, « jeunesse en action », et y ajoute le sport.

Le programme Erasmus+ comprend trois actions clés :

� la mobilité des individus, qui soutient la mobilité des apprenants et du personnel, les masters communs etla garantie de prêt pour les étudiants en master;

� la coopération en matière d’innovation et d’échanges de bonnes pratiques, qui soutient les partenariatsstratégiques, les alliances de la connaissance, les alliances sectorielles pour les compétences ainsi que lesplateformes informatiques. Ces partenariats concernent tous les acteurs de la jeunesse issus de l’éducation

formelle et informelle qui souhaitent coopérer ou échanger sur ce thème. Ainsi, une association d’éducation populaire, une collectivité avec la compétence jeunesse et unétablissement scolaire pourront travailler avec d’autres partenaires européens sur, par exemple,

l’accompagnement des initiatives de jeunes;

� le soutien à la réforme des politiques, qui favorise le dialogue structuré et la réformedes politiques dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la jeunesse.

Pour plus d’informations : www.erasmusplus.fr

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Quelle gouvernance et quel partenariat ?

Il ne peut y avoir de politiques locales de jeunesse sans un certain nombre d’acteurs et sans moyens humainset financiers. Mais tout cela ne peut pas fonctionner s’il n’ existe pas de noyau dur au centre, c’est-à-dire unmode de gouvernance qui permet de créer le lien entre ces acteurs et dispositifs, incluant également les

partenaires institutionnels et financiers.

Freins et limites à dépasser

Leviers à identifier

• Une bonne visibilité/lisibilité du pilotage vis-à-vis des acteurslocaux, des partenaires, des jeunes et des habitants et lerespect des acteurs dans leur différence.

• L’importance d’une coordination resserrée entre les différentsacteurs des politiques de jeunesse, au plus près des jeunes, etfonctionnant régulièrement au sein d’un comité de pilotage.

• L’implication des partenaires financiers et institutionnelsdans la définition et le suivi du projet et pas uniquement dansl'évaluation des actions.

• Le rôle important des fédérations d’éducation populaire pardes missions d’accompagnement, d’encadrement, deformation et de crédibilité… Cela suppose aussi de leurattribuer des moyens financiers.

• La mise en place de temps d’échanges régulier entre acteurslocaux qui ont à voir avec la jeunesse sur le territoire(l’Education Nationale, les parents, les acteurs associatifs, lesélus locaux et les professionnels de terrain...) pour réfléchir ettravailler ensemble, ce qui est garant de cohérence, dans unprojet de territoire.

• La prise en compte de la notion de durée. Le projet seconstruit de manière progressive et sur plusieurs années.

• L’émergence au sein du gouvernement d’une nouvellepolitique intitulée "Priorité Jeunesse" portée par le Comitéinterministériel de la Jeunesse (CIJ) depuis février 2013, visantà réformer l’action publique destinée aux jeunes dans tous lesdomaines qui les concernent.

• La dynamique partenariale LOR’Jeunes, initiée par l’Etat etle Conseil Régional de Lorraine : un outil pour partager,débattre, fédérer et travailler ensemble en faveur des jeunes.

• L’absence de certains acteurs des politiques jeunesse, commel’Education Nationale ou les familles. Ils sont d’ailleurs souventoubliés dans la concertation.

• Les difficultés de dialogue entre élus et société civile.

• Le manque d’habitude des acteurs pour travailler de manièretransversale.

• Un pilotage jugé trop complexe et une forte implication desmêmes acteurs dans des groupes de travail pratiquementsimilaires.

• Les représentations des uns et des autres qu’il convient dedépasser dans un comité de pilotage. Il est indispensable decréer une culture commune pour avancer, même si celademande du temps.

• Le déclin du soutien à l’éducation populaire actuellement enFrance.

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Paroles d’acteurs

«Je suis convaincu que les élusdoivent ouvrir l’actionpublique locale aux acteurséconomiques et associatifs.Ces « forces vives » du territoiresont en effet des partenairesdynamiques des élus et ilest important de soutenir etdévelopper les lieux de leurparticipation. Associer cesacteurs suppose des moyensd’animation des dynamiqueslocales, et un effort pour rendreles démarches dedéveloppement local lisibles etaccessibles à tous. C'est ce quenous essayons de faire sur nosterritoires. »Jacques FlorentinCommunauté de Communesde Seille et Mauchère

« Le partenariat entre acteursse traduit par uneresponsabilité de chacun sur leprojet mais nécessite aupréalable la définition des rôleset fonctions des partenaires. Ilconstitue une partitioncollective où chacun desmembres sait ce que les autresfont, orchestrée par les valeurs,les orientations, les objectifs, lagouvernance et lefonctionnement de la politiquejeunesse locale.»Ronald CostalongaConseil Général de Meurthe- et-Moselle

«A l’instar du protocoled’accord pour ledéveloppement du ServiceCivique signé et reconduitdepuis janvier 2012 entre leConseil Général de Meurthe-et-Moselle, le Conseil Régionalet l’Etat, les conventions departenariat permettent unemutualisation des moyens etune mise en synergie decompétences au service del’intérêt général. Cetengagement inscrit dans ladurée et négocié dans lerespect des logiques d’acteursconfirme l’adage africain : “Tout seul, on va plus vite.Ensemble, on va plus loin. “»Isabelle DelaunayDirectrice Régionale de laJeunesse, des Sports et de laCohésion Sociale

• Qui coordonne ? Quel chef de file ? Quel esprit partenarial ?

• Comment formaliser le partenariat entre associations et collectivités locales ?

• Quels sont les espaces, les lieux où chacun peut trouver sa place dans la co-construction ? Quelles formes de pilotage à inventer ?

• Sur quels acteurs s’appuyer au niveau local (association, groupe de jeunes) et au niveauinstitutionnel (Conseil Régional de Lorraine, Conseils Généraux, Etat, CAF…) ?

Questions à se poser

Une démarche partenariale en faveur des jeunesDepuis 1995 environ, la Communauté de Communes du Pays du Sânon s’est engagée, avec lesassociations du territoire, sur des actions en direction de la jeunesse. Très rapidement, cetteinitiative a croisé une démarche réfléchie par les fédérations d’éducation populaire et le ConseilGénéral de Meurthe-et-Moselle, appelée « Jeunesse et Territoire ». En 2002, c’est la naissancede Jeunesse et Territoire Sânon (JTS). La politique jeunesse du territoire du Sânon estcontractualisée au sein d’un Contrat d’Animation Jeunesse et Territoire (CAJT), dont lespartenaires sont : la Communauté de Communes du Sânon, les communes de Sommerviller etde Jolivet, le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, le Conseil Régional de Lorraine, la CAF, laDirection Départementale de la Cohésion Sociale. Deux animatrices sont employées par laFédération des Foyers Ruraux de Meurthe-et-Moselle , avec un double objectif : favoriserune dynamique jeunesse et rendre lesjeunes acteurs de leur territoire.

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Quelle gouvernanceet quel partenariat ?

Qu’est-ce qu’un CAJT ?

Mis en place à l’initiative du Conseil Général deMeurthe-et-Moselle, et en collaboration étroite avec lesFédérations Départementales Familles Rurales, des Foyers

Ruraux, des Francas, des MJC, des Œuvres laïques, les Contratsd’Animation Jeunesse Territorialisée (CAJT) ont pour but de fédérer lesénergies des élus locaux, des associations, des acteurs de la jeunesse sur

un territoire donné pour construire et réaliser un projet éducatifd’animation jeunesse de manière concertée, partenariale et participative.

A partir de 2011, les projets locaux développent leurs champsd’intervention en adressant certaines de leurs actions à un public jeuneet intergénérationnel et en favorisant l’accessibilité des activités àtous. Actuellement, 13 contrats sont signés en Meurthe-et-Moselle

sous forme de conventions triennales entre une fédérationd’éducation populaire, les collectivités locales ( communes

et communautés de communes) du territoire, leConseil Régional de Lorraine et le Conseil

Général de Meurthe-et-Moselle.

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Des partenaires lorrains à vos côtés

Conseil Régional de LorrainePôle Jeunesse1 place Gabriel Hocquard B.P. 8100457036 METZ CEDEX 103 87 33 60 00Contacts : Gilles Reicher ou Claude Cuoco

DRJSCS Lorraine (Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale)4 rue BénitCS 1001154035 NANCY CEDEX03 83 17 91 01Contact : Thierry Roos

DDCS Meurthe-et-Moselle (Direction Départementale de la Cohésion Sociale)4 rue Général DrouotBP 7060854064 NANCY CEDEX03 83 17 91 01Contact : Delphine Demaret

DDCSPP Meuse (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations)11 rue Jeanne d’ArcCS 5061255013 BAR-LE-DUC CEDEX03 29 77 42 00Contacts : Annick Gillot, Eric Villette, Evelyne Isselé

DDCS Moselle (Direction Départementale de la Cohésion Sociale)27, place St-Thiébault57045 METZ CEDEX 103 87 75 41 55Contact : Marie Filiali

DDCSPP Vosges (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations)4 avenue du Rose PoirierBP 6102988050 EPINAL CEDEX 0903 29 68 48 48Contact : Laure Verdenal

CRAJEP (Comité Régional des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire)27 rue de la République54000 NANCY 06 08 51 91 20Contact : Jean-Louis Vuillaume, Président Le CRAJEP est une coordination regroupant les têtes de réseau lorraines des associations de Jeunesse et d’Education Populaire agissantlocalement, départementalement et régionalement

Carrefour des Pays Lorrains7 rue Alexandre III - BP 2254170 Colombey-les-Belles03 83 52 80 62Contact : Fabienne Anquetil

Réseau régional des acteurs du développementlocal, le Carrefour des Pays Lorrains (CPL) accompagne élus et acteurs du développementlocal en Lorraine.

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DRAAF de Lorraine76 avenue André Malraux57046 METZ Cedex03 55 74 11 00 Contact : Pierre Huchot

Conseil Général de Meurthe-et-Moselle48 esplanade Jacques Baudot54035 NANCY CEDEX03 83 94 51 42Contact : Ronald Costalonga

Conseil Général des Vosges8 rue de la Préfecture88088 EPINAL CEDEX 903 29 29 89 27Contact : Katy Varis

Conseil Général de la MoselleDirection des Sports et de la jeunesse6 rue Mozart57000 METZ03 87 62 94 06Contact : Emmanuel Péché

Conseil Général de la MeusePlace Pierre François GossinBP 51455012 BAR LE DUC03 29 45 77 59 Contact : Martine Aubry

Caisse d'Allocations Familiales de Meurthe-et-Moselle21 rue de Saint Lambert54046 NANCY cedex 03 83 28 98 04Contact : Philippe Debié

Caisse d'Allocations Familiales de la Moselle57774 METZ CEDEX 9Contacts : Patrice Fabing (Metz) 03 87 34 80 47, Hubert Biesemeier (Thionville) 03 87 34 80 88,Christine Deve (Bassin Houiller) 03 87 34 81 70 et Marie-Claude Madec (Grand Est) 03 87 34 80 46

Caisse d'Allocations Familiales de la Meuse 11 rue de Polval B.P 20520 55 012 BAR-LE-DUC CedexContacts : Stéphanie Faulhaber (sud meusien) 03 29 76 63 21 , Isabelle Frey (nord meusien) 03 29 88 88 14 et Martine Valenduc 03 29 76 63 03

Caisse d'Allocations Familiales des Vosges30 chemin de la Belle au Bois Dormant88000 EPINAL03 29 68 88 29Contact : Sylvie Rajoie

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Document réalisé suite aux travaux d’un groupe de réflexion régional

Carrefour des pays lorrainsDirecteur de la publication :Jacques FlorentinRédacteur en chef : Axel OtheletCoordination : Fabienne AnquetilMise en page : Delphine Stoquert

Ce document a été imprimé par le Conseil Régional de Lorraine