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Rosebud LE MAGAZINE DU CINéMA KATORZA N° 61 - JUIN 2017 RETOUR DE CANNES SUR LES ROUTES DES VISAGES ET DES VILLAGES AGNèS VARDA, DOCUMENTEUR(E) ? / Visages Villages de Agnès Varda et JR / ROSEBUDjuin2017_Mise en page 1 02/06/2017 11:42 Page 1

Mise en page 1 - katorza.fr · d'Act-Up, non pas dans la nostalgie et l'hagiographie, mais en nous montrant qu'à défaut de donner l’immortalité, la ... Saint-Nazaire, Abel Ferrara

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RosebudlE mAgAziNE DU CiNémA kATORzAN°61 - JUiN 2017

RETOUR DE CANNESSUR lES ROUTES DES ViSAgES ET DES VillAgESAgNèS VARDA, DOCUmENTEUR(E) ?

/ Visages Villages de Agnès Varda et JR /

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2 / Rosebud / n° 61 / juin 2017

NO P OP-CORN ON ThEFlOORéDiTO éPhémèRE

AgENDA DES éVéNEmENTS

à VENiR AU kATORzA

Pour son 70ème anniversaire, le plus prestigieux des festi-vals de cinéma a choisi d'explorer de nouvelles voies : endiffusant des séries réalisées par des artistes palmés (JaneCampion et David lynch), un film de réalité virtuelle et...polémique sur le gâteau, en intégrant à sa compétition,deux films qui ne pourront pas être vus dans une salle decinéma puisque produits (avec une grande liberté de créa-tion pour leurs réalisateurs) pour alimenter les flux desabonnés de Netflix.A l'arrivée, la nouveauté, l'innovation sont venues d'ail-leurs... D'une cinéaste aux 89 printemps et 22 films (aumoins !), Agnès Varda qui a repris sa caméra et la routeen coréalisant avec un jeune photographe et performeur,JR, un Visages Villages, ciné-collage intime et universelcomme elle en a le secret, maintenant partagé. D'un réa-lisateur, Robin Campillo, qui nous faire revivre le combatd'Act-Up, non pas dans la nostalgie et l'hagiographie, maisen nous montrant qu'à défaut de donner l’immortalité, lalutte revisitée à 120 battements par minute, rend soli-daires, unis... et inoubliables.Et parce que la rencontre entre les films, ceux qui les fontet ceux qui les voient, n'est pas nouvelle ou innovante maisplus que tout, précieuse, ils ont spontanément accepténotre invitation à venir au katorza. C'est donc le plaisir deces rencontres, et de bien d'autres, qui nous attend au moisde juin !

Caroline grimault

mERCREDi 07 JUiN à 20h30Avant-première deClichy Kids d’AntoineFromental, en pré-sence du réalisateuret de ChristianComesDans le cadre des Rencontres du SDi(Syndicat des Distributeursindépendants), le réalisateur et lePrincipal du collège où est filmé cedocumentaire, Christian Comes,seront présents pour en discuter.Pendant quatre ans, une classe de vingt-quatre enfants du collège Jean macé àClichy - photographie joyeuse et colorée dela France d’aujourd’hui - créent une com-pagnie de théâtre expérimentale. Ensemble,ils vont affronter leurs peurs et leurs fai-blesses, traverser les premiers temps del’adolescence, appréhender les difficultés àconstituer un groupe uni et solidaire,apprendre à se dépasser afin de présenterchaque année un spectacle sur la presti-gieuse scène de l’Odéon - Théâtre del’Europe. Pré-ventes dès le 31/05. Tarif : 6,50 euros.

JEUDi 08 JUiN à 20h30Avant-première deAlive in France de Abel Ferrara,en sa présence invité du festival zones Portuaires deSaint-Nazaire, Abel Ferrara passe aukatorza le temps d’un soirée pour pré-senter son documentaire musical.

DRôlE D'ENDROiT POUR UNE RENCONTRE

Rosebud est un magazine imaginéet rédigé par l'équipe du cinéma katorza.Directrice de la publication :Caroline grimault.

Ont contribué à ce n° de Rosebud : Jean-maurice Bigeard,Caroline grimault, marc maesen, katy Vite.illustrations de Quentin Faucompré.Photographies de Jean-gabriel Aubert.

Conception graphique 5500 ex. Tous droits réservés kATORzA.Pour vos publicités dans Rosebud : [email protected]épôt légal à parution. impression : Offset 5.

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n° 61 / juin 2017 / Rosebud / 3

Abel Ferrara intervient dans une rétrospectivede ses films durant le festival Addiction àl’œuvre et donne une série de concerts, enFrance, dédiés aux chansons et à la musiquede ses films. les préparatifs de ces événe-ments avec sa famille et ses amis forment lematériau de cet autoportrait, montrent uneautre facette du réalisateur de Bad Lieutenantet The King of New York.

Pré-ventes dès le 31/05. Tarif : 6,50 euros.

mARDi 13 JUiN à 20h15Cinéma etPsychanalyse autourde Rodin de JacquesDoillon Organisé par CAP Nantes, cette séanceest présentée par Jocelyne lamandé,psychologue, psychanalyste, auteured’une thèse universitaire sur CamilleClaudel, et Françoise gandemer, ensei-gnante de cinéma au lycée guist’hau.Discussion animée par Alain Cochard,psychanalyste.à Paris, en 1880, Auguste Rodin reçoit enfin à40 ans sa première commande de l’Etat : cesera La Porte de L’Enfer composée de figu-

rines dont certaines feront sa gloire comme leBaiser et le Penseur. il partage sa vie avecRose, sa compagne de toujours, lorsqu’il ren-contre la jeune Camille Claudel, son élève laplus douée qui devient vite son assistante,puis sa maîtresse. Dix ans de passion, maiségalement dix ans d’admiration commune etde complicité...

Pré-ventes dès le 02/06. Tarif : 6,50 euros.

JEUDi 15 JUiN à 21h45l’Absurde Séance présente Fight Club deDavid Fincher lE film ultra culte de toute une généra-tion en copie neuve restaurée. interdit -16 ans.le narrateur, sans identité précise, vit seul,travaille seul, dort seul, mange seul ses pla-teaux-repas individuels comme beaucoupd'autres personnes seules qui connaissent lamisère humaine, morale et sexuelle. C'estpourquoi il va devenir membre du Fight club,un lieu clandestin où il va pouvoir retrouversa virilité, l'échange et la communication. Ceclub est dirigé par Tyler Durden, une sorted'anarchiste entre gourou et philosophe quiprêche l'amour de son prochain. Pré-ventes dès le 07/06. Tarif : 6,50 euros.

DRôlE D'ENDROiT POUR UNE RENCONTRE

/ Clichy Kids d’Antoine Fromental /

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4 / Rosebud / n° 61 / juin 2017

lUNDi 19 JUiN à 20h30Avant-première deVisages Villagesd’Agnès Varda et JR,en leur présence Pour la première fois, Agnès Varda et JRcoréalisent un film, nous entraînent devisages en villages... et viennent le pré-senter à Nantes.Agnès Varda et JR ont des points communs :passion et questionnement sur les images etplus précisément sur les lieux et les dispositifspour les montrer, les partager, les exposer.Agnès a choisi le cinéma. JR a choisi de créerdes galeries de photographies en plein air.Quand Agnès et JR se sont rencontrés en2015, ils ont aussitôt eu envie de travaillerensemble, tourner un film en France, loin desvilles, en voyage avec le camion photogra-phique (et magique) de JR. hasard des ren-contres ou projets préparés, le film raconteune amitié grandissante, entre surprises ettaquineries, en se riant de leurs différences.

Pré-ventes dès le 29/05.

mERCREDi 21 JUiN à 14h30les goûters de l’EcranprésententChantons sous la pluiede Stanley Donen etgene kellyUne belle occasion de se laisser porterpar l’énergie extraodinaire de genekelly, Debbie Reynolds et Jean hagenpour le dernier goûter de l’Ecran de lasaison... et la Fête de la musique.Dès 5 ans.Don lockwood et lina lemont forment le cou-ple star du cinéma muet à hollywood. Quandle premier film parlant sort, tous deux doivents’accommoder et tournent leur premier filmdu genre. Si Don maîtrise l'exercice, la voixdésagréable de lina menace le duo. kathy,une chanteuse, est engagée pour doubler lajeune femme mais celle-ci devient un obstacleentre Don et lina ce qui n'est pas du goût decette dernière.

Pré-ventes dès le 14/06. Tarif : 4,50 eurospour les moins de 14 ans.

DRôlE D'ENDROiT POUR UNE RENCONTRE

/ Chantons sous la pluie de Stanley Donen et gene kelly /

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DU 25 AU 28 JUiNla Fête du CinémaUne belle occasion de découvrir lesfilms du moments à petit prix : 4 eurosla place à toutes les séances, pour tousles films... et au katorza, bien sûr !Tarif : 4 euros

DU 28 JUiN AU 02 JUillET3ème édition duFestival SofilmSummercample Festival du cinéma décontractérevient à Nantes avec son lot d’invités,ses cartes blanches et avant-premières.On se sait pas où ils seront à Nantes, on nesait pas ce qu’ils montreront, mais laetitiaDosch, Bernard menez, Christophehondelatte, Françoise lebrun et Ramzydevraient être de la partie.

Une seule certitude à l’heure où nous bou-clons, et pas des moindres : Robin Campilloviendra présenter en avant-première son élec-trisant 120 BATTEmENTS PAR miNUTE, grandPrix du Festival de Cannes aux spectateurs dukatorza, jeudi 29 juin à 20h30, et échangeravec le public à l’issue de la projection.

Tarif : 5 euros la place.

DRôlE D'ENDROiT POUR UNE RENCONTRE

lE ROSEBUD DU mOiS

Trouvez de quel film est extraite cette photo,envoyez-nous votre réponseà [email protected] 20 premières bonnes réponsesrecevront une invitation valable pourdeux personnes pour la séance spécialede Alive in France d’Abel Ferrara, en saprésence, le 08/06 à 20h30 ou pourl’avant-première de 120 battementspar minute de Robin Campillo, en saprésence, le 29/06 à 20h30.

le Rosebud de mai était Ponette de Jacques Doillon.

l’imAgE RéVéléE

QUi FAiT gAgNER

/ 120 battements... /

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la compétition de la sélection officielle asseztiède a tout de même offert quelquesmoments d'anthologie : la maestria de lascène d'ouverture de La Lune de Jupiter , lacruauté grinçante du plus accessible desfilms de Yorgos lanthimos, Mise à mort ducerf sacré, le miroir glacé que nous tendAndrey zvyaguintsev avec Faute d'amour.Une calme succession soudain électrisée par120 battements par minute de RobinCampillo, un film qui laisse froid ou quiemballe par son sens du collectif et de l'ur-gence, retraçant le combat des militantsd'Act-Up, entre danse, lutte et mort. les surprises étaient ailleurs et même horscompétition. Comme Zombillenium, quis’adresse aussi bien aux grands qu’auxpetits, plein de références et clins d’œil,drôle et sacrement rythmé, ainsi que deuxdocumentaires , Le vénérable W. et VisagesVillages (cf articles). Côté Quinzaine des Réalisateurs, quelquessurprises éparses : le pétillant The FloridaProject avec Willem Dafoe, gérant d'un motelpour marginaux pouponnant d'une bandede gamins déchaînés et le nouveau film deChloé zhao, The Rider sur un cavalier derodéo blessé, condamné à rester à terre, quifait face à son destin, un film dont on espèrequ'il trouvera un distributeur pour sortir enFrance. Tandis que l'ACiD, sélection ultra-parallèle, offrait avec Avant la fin de l'été, unvoyage estival aux côtés d'un trio de piedsnickelés iraniens, amis et dragueurs poé-tiques, Un Certain Regard, la section paral-lèle officielle du Festival, offrait davantage

de découvertes : les prometteurs En atten-dant les hirondelles de karim moussaoui etUne vie à l'étroit, émouvant témoignage destensions entre Juifs et kabardes sur fondd'explosion de l'URSS en 1998. Ainsi que Lafiancée du désert, road movie chilien d’unefemme entre deux âges, à la recherche deson sac à main perdu dans le camion d’unvendeur ambulant. Côté films de genre, Bushwick premier filmde S-F à petit budget, plutôt bien foutu maissans scénario, et A prayer before dawn s'entirent mieux que la moyenne, mais pasautant que l'inégal mais ultra-jouissif TheVillainess, polar, action et arts martiaux car-burant à l’adrénaline, en mode HardcoreHenry, The raid, ou Old boy.la section qui bluffait par sa variété et soninventivité était la Semaine de la Critique,consacrée aux premiers et deuxième films.Ava (cf article) mais aussi côté italie, SicilianGhost Story, Roméo et Juliette entre deuxados sur fond de mafia à la lisière du fantas-tique. Ou encore Gabriel et la montagne,une sorte d’Into the wild en Afrique del’Ouest, hommage à un jeune voyageur bré-silien et à sa découverte de l’autre. mais lefilm qui décillait le regard et touchait à l’es-sence du cinéma était Makala d'Emmanuelgras. En suivant les pas d’un jeune paysancongolais à la recherche d’un avenir meil-leur pour les siens avec pour seules res-sources son corps et la brousse environ-nante, ce récit splendide nous confronte ànotre condition d’humain sur terre commerarement le cinéma le fait.

RETOURSUR... Cannes 2017 vu par...

CANNES 2017

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Si le soleil était au rendez-vous, la sélection des films ne brillaitguère… Régulièrement les mêmes auteurs viennent présenter leurdernier film, laissant peu de place aux nouveaux talents.Question découvertes, coup de cœur et perles rares, Cannes2017 ne restera pas dans les mémoires, quelques films si !

Caroline grimault

/ Makala d’Emmanuel gras /

Jean-maurice Bigeard

/ 120 battements... /

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On l'avait laissé bricoleuse de génie le longdes Plages d'Agnès en 2008. Elle est partieinterroger des artistes qu'elle admirait dansAgnès de ci, Agnès de là, et la revoilà dotéed'une caméra et d'un compagnon d'art, JR.JR, lui, parcourt le monde pour tirer le por-trait de ceux qu'il croise et les exposer en for-mat géant dans des galeries à ciel ouvert.Réalisateur d'un premier documentaireWomen are heroes, il a eu envie, avec unecohérence certaine, de rencontrer unefemme héroïque, Agnès Varda. Avec leursquatre mains, leurs quatre yeux, et leurtalent unique, ils ont donc coréalisé leur pre-mier film. Pas question de raconter une histoire a-t-onenvie de déduire de ces voyages en étoileentre Paris et des villages de France, ou ensauts de puce les conduisant de fil en aiguilled'une rencontre à une autre, à bord ducamion photographique (et magique) de JR.Car l'installation, la création rapide ducontexte qui permet à l'art de surgir aumilieu du réel, est au cœur de leursdémarches. Chacun entre dans le camionphotographique, se fait tirer le portrait engrand format, avec JR et/ou Agnès, colle cesimages dans l'espace public, quitte à devenirdes géants en noir et blanc et en deuxdimensions. De ces premiers dispositifs sur-gissent étonnement, émotion et inquiétude,

vite balayées par l'extraordinaire proximitébienveillante que tous deux savent créer.mais petit à petit, se dessine aussi l'histoired'une amitié, celle qui lie un jeune photo-graphe et une ex-photographe, cinéaste aux22 films, aussi gamins et espiègles l'un quel'autre, avec chevillée au corps l'envie dejouer, de jouer avec les gens, avec les lieuxet avec les images des deux. Et dans ce jeufacétieux et amical, surgissent des causeschères à Agnès Varda et JR, notammentdans une des plus belles séquences du filmsur les docks du havre. interrogeant l'ab-sence de femmes sur le chantier, AgnèsVarda donne parole et grandeur à cesfemmes si invisibles, qui finissent par occu-per monumentalement l'espace où leurshommes travaillent et luttent. Agnès Vardaelle-même finit par livrer à JR, et donc auxbadauds et au spectateur, ses images et avecces dernières, ses souvenirs et forcément sessentiments. Une intimité mise à nu commeun cadeau ultime à JR et à nous, avec unegrande franchise mais non sans tristesse nimalice. Visages Villages interroge avecgrâce la part d'enfance enfouie dans notreregard critique pour nous laisser babadevant tant de beauté révélée. Un bain dejouvence des yeux et de l'esprit.

Sortie le 28 juin.

éTATCRiTiQ UE

Visages Villages

RéAliSé PARAgnès Varda et JR

Documentaire français20171h29

Des visages et des villages peuvent-ils faire un film ? la premièrecoréalisation d'Agnès Varda comme de JR apporte une réponsejubilatoire, belle et joyeuse.

lE CAhiERCRiTiQUE

DU kATORzA

Caroline grimault

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éTAT CRiTiQUE

Le Vénérable W.SORTiE lE 07 JUiNLe Vénérable W. est le dernier volet de la «Trilogie dumal» de Barbet Schroeder qui débute avec Le général IdiAmin Dada (1974) et se poursuit avec L’Avocat de la ter-reur. il se déplace cette fois en Birmanie au cœur duracisme quotidien pour observer comment l'islamophobieet le discours haineux se transforment en violence et endestruction dans un pays bouddhiste à 90%, la religion laplus pacifique, fondée sur un mode de vie tolérant et non-violent. Comme tout leader propageant et cultivant lapeur pour mieux régner, W. nourrit le culte de la person-nalité et joue sur un délire paranoïaque de persécutionpermanent sans aucun fondement. Convaincu que l’or-dre et la sécurité d’un pays doivent reposer avant tout surla religion (la sienne, évidemment) et doté d’un certainsens de l’éloquence, il lance des mouvements extrêmessouvent interdits et met en œuvre un nettoyage ethnique.En contre-point, d’autres moines bouddhistes désapprou-vent les idées et la manière dont W. pervertit les parolesde Bouddha pour propager la violence. En l’écoutantlouer les «qualités» de Donald Trump, on est forcémentamené à réfléchir sur les dérives possibles de l’islamo-phobie actuelle dont souffre l’Occident, pour ne pas direle monde entier. Est-on vraiment à l’abri de ce genred’idéologie mortelle ? images d’archives insoutenables,entretiens qui font froid dans le dos, témoignages de jour-nalistes et d’activistes pour les droits de l’homme : BarbetSchroeder lève le voile sur le chemin mental et politiquede la haine et livre un grand et inquiétant documentairene laissant personne indifférent. Jean-maurice Bigeard

RéAliSé PARBarbet Schroeder

Documentaire franco-suisse20171h40

Ce qui nous lieSORTiE lE 14 JUiNJean (Pio marmai) a quitté sa famille et sa Bourgognenatale il y a dix ans pour faire le tour du monde. Enapprenant la mort imminente de son père, il revient dansla terre de son enfance. il retrouve sa sœur cadette,Juliette (Ana girardot), et son jeune frère, Jérémie(François Civil). leur père meurt juste avant le début desvendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisonsqui s’enchaînent, ces trois jeunes adultes vont retrouverou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissanten même temps que le vin qu’ils fabriquent.le magnifique trio d’acteurs est d’une crédibilité indénia-ble. le thème de la fratrie est vecteur de fortes émotions,que l’on se place sous le prisme de l’enfant ou du parent.On ne peut qu’être touché en plein cœur. le vignoblebourguignon est magnifique et prend toute sa place entant que membre de la famille. C’est ça … un très beaufilm familial, dans toutes ses représentations : la bellefamille, la primo famille de l’enfance, la famille que l’onse construit et que l’on choisit … Et surtout quand toutesces familles sont à gérer en même temps ! la vie, quoi !Ah oui ! J’oubliais la bande son de loik Dury avec quiCédric klapisch a collaboré à plusieurs reprises par lepassé. «Je pense que c’est une des plus belles musiquesque Christophe Minck et lui aient composé parmi tousmes films» et on est d’accord. On ne peut détourner sonesprit du film Le Premier jour du reste de ta vie de RémiBezançon et tant mieux… Ce film fait un bien fou aumoral ! A voir sans modération ! katy Vite

RéAliSé PARCédric klapischAVEC Pio marmai, Ana girardot,François Civil

Film français20171h53

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AvaSORTiE lE 21 JUiNAva, 13 ans, passe ses vacances en bord de mer dans leslandes, s'oppose à sa mère et perd la vue encore plus viteque prévu. mais plutôt que de se morfondre dans unecomédie douce-amère sur les rapport mère-fille et l'éveildu désir adolescent, le premier film de léa mysius ébou-riffe l'oeil du spectateur et l'embringue dans une cavaledébridée, joyeuse et surtout libre.Car le grand chien noir qui croise la route d'Ava la mèneà Juan, un jeune gitan amoureux d'une fille promise à unautre et rejeté des siens. En même temps qu'Ava s'enfoncedans l'obscurité et s'entraîne à la cécité, elle s'ouvre aumonde avec énergie et obstination, en forçant le passagepour se faire une place particulière dans le coeur de Juan,et trouver sa route malgré l’obscurité qui l’envahit peu àpeu..léa mysius, dont c'est le premier long métrage après troiscourts et des collaborations aux scénarios d'ArnaudDesplechin, nous embarque dans le sillage de cettegamine incroyable en sautant avec agilité d'un registre àl'autre. Ciselant des personnages, des situations et desdialogues mère-fille truculents, soignant une image écla-tante, bondissant vers des Bonnie and Clyde contempo-rains et joyeux, tout en restant confiné dans l'espace infinides landes à la lumière éclatante et sauvage, déjà mag-nifiées à l’écran par François Ozon ou encore ThomasCailley. Porté par des acteurs inconnus magnifiques et lapétulante laura Calamy, Ava nous fait entrer de pleinpied dans l'été. Caroline grimault

RéAliSé PARléa mysiusAVEC Noée Abita, laure Calamy,Juan Cano

Film français20171h45

éTAT CRiTiQUE

RaraSORTiE lE 21 JUiNSara, 12 ans, et sa petite soeur vivent avec leur mère etsa compagne depuis le divorce de leurs parents. Une viefamiliale parfaite jusqu’à ce que le père décide d’obtenirla garde des fillettes.Premier long métrage de la réalisatrice Pepa San martin,Rara passe entièrement par le regard de Sara, délicate-ment interpréteé par la jeune Julia lübbert. Au début del’adolescence, Sara commence à éprouver de l’attirancepour un camarade, à vouloir faire le mur pour retrouverses amis et à se rendre compte que sa famille est diffé-rente des autres. Elle doit organiser son anniversaire et leregard des autres commence à la toucher même si elle nesait pas vraiment pourquoi puisqu’elle vit dans unefamille épanouie. Et c’est avec ce personnage que la réa-lisatrice pose son regard à elle sur la condition de lafemme au Chili et la place de l’homosexualité et de l’ho-moparentalité. S’inspirant de l’histoire d’une juge qui aperdu la garde de ses filles à cause de son homosexua-lité, Pepa San martin a recueilli de nombreux témoi-gnages de parents séparés qui se battent pour la gardede leurs enfants, homos et hétéros, et se penche particu-lièrement sur «ces lois qui respectent les homosexuelsmais qui sont toutes faites par des hommes hétérosexuelsqui ignorent tout de la réalité d’un foyer homoparental. Simon film pouvait aider à éclairer ceux qui doutent de lanormalité d’une telle situation et du bien-être des enfants,ce serait merveilleux !». On peut dire que le pari estréussi. marc maesen

RéAliSé PARPepa San martinAVEC mariana loyola, Agustinamuñoz, Julia lübbert

Film chilien20161h30

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A SERiOUS gAmEFilm suédois de Pernilla August(2016/1h55) avec Sverrir gudnason, karinFranz körlof, michael NyqvistSORTiE lE 07 JUiNDans la Suède du début du XXème siècle,Arvid Stjärnblom, un jeune journaliste, et lydiaStille, fille d’un artiste peintre, tombent éper-dument amoureux. mais leur idéal d’une pas-sion pure et inconditionnelle se heurte à laréalité de l’époque; désargentés et effrayéspar l’avenir, ils épousent finalement, l’uncomme l’autre, un parti plus fortuné. Desannées plus tard, alors que chacun a fondé unfoyer, ils se retrouvent. Déchirés entre familleet passion, ils devront dès lors assumer leurchoix et en payer le prix… «Il y a longtemps que j’attendais de voir unevéritable histoire d’amour ! Surtout qui sejouerait au tournant du siècle dernier. Quandj’ai lu A Serious Game, j’y ai tout de suite vula marque d’une nature humaine universelle»Pernilla August.

NOThiNgWOODDocumentaire franco-afghan de Soniakronlund (2016/1h25)SORTiE lE 14 JUiNà une centaine de kilomètres de kaboul,Salim Shaheen, l'acteur-réalisateur-producteurle plus populaire et prolifique d’Afghanistan,est venu projeter quelques-uns de ses 110films et tourner le 111ème au passage. Cevoyage dans lequel il a entraîné sa bande decomédiens, tous plus excentriques et incontrô-lables les uns que les autres, est l'occasion defaire la connaissance de cet amoureux ducinéma, qui fabrique sans relâche des films desérie z dans un pays en guerre depuis plus detrente ans. Nothingwood livre le récit d’une viepassée à accomplir un rêve d’enfant.la réalisatrice Sonia kronlund s’attache auportrait d’une sorte de Ed Wood afghan.

RETOUR à mONTAUkFilm franco-allemand de Volker Schlöndorff(2016/1h46) avec Stellan Skarsgård, Ninahoss, Susanne WolffSORTiE lE 14 JUiNil y a un amour dans la vie, que tu n'oubliesjamais, peu importe à quel point tu essaies.l'écrivain max zorn arrive à New York pourpromouvoir son dernier roman. Sa jeunefemme Clara l'a précédé de quelques moispour contribuer à la parution du livre auxEtats-Unis. Dans son roman, max raconte

l'échec d'une passion dans cette ville, il y a 17ans. Presque par hasard, il revoit Rebecca, lafemme en question. Originaire d'Allemagnede l'Est, elle est devenue entre temps une bril-lante avocate et vit depuis 20 ans à New York.ils décident de passer encore une fois unweekend ensemble. C'est l'hiver à montauk, lepetit village de pêcheurs au bout de longisland. Deux transats vides, face à l'océan. ilsattendent deux personnes qui s'étaient per-dues pendant très longtemps. maintenant ilsreviennent à montauk, plein d'espoir et deregrets sur une vie commune manquée.le réalisateur de Le Tambour adapte le romanMontauk de max Frisch.

FREE FiREFilm franco-britannique de Ben Wheatley(2016/1h30) avec Brie larson, Cillianmurphy, Armie hammerSORTiE lE 14 JUiNUne vente d’armes clandestine doit avoir lieudans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sontassociés se retrouvent face à face : deuxirlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gangdirigé par Vernon et Ord. mais rien ne sepasse comme prévu et la transaction vire àl’affrontement. C’est désormais chacun poursoi… pour s’en sortir, il va falloir être malin etrésistant.le réalisateur Ben Wheatley ne se remet tou-jours pas d’être produit par martin Scorsesequi a adoré le scénario !

lE gRAND méChANTRENARD ET AUTRESCONTES...Film d’animation français de BenjaminRenner et Jean Regnaud (2016/1h19)SORTiE lE 21 JUiNCeux qui pensent que la campagne est un lieucalme et paisible se trompent, on y trouve desanimaux particulièrement agités, un Renardqui se prend pour une poule, un lapin qui faitla cigogne et un Canard qui veut remplacer lePère Noël. Si vous voulez prendre desvacances, passez votre chemin…Réalisateur d’Ernest et Célestine, BenjaminRenner adapte ici sa propre bande dessinée.

COUPéSCOURTS

liste non exhaustive

/ A Serious Game /

/ Retour à Montauk /

/ Le Grand méchant... /

lES RéSUméS

DES FilmSà l’AFFiChE

/ Nothingwood /

/ Free Fire /

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ANA, mON AmOURFilm roumain de Calin Peter Netzer(2016/2h07) avec mircea Postelnicu, DianaCavaliotti, Carmen TanaseSORTiE lE 21 JUiNl’histoire d’amour d’Ana et Toma commencedans une chambre d’étudiant. ils sont jeunes,beaux, sensibles et exaltés ; ils s’aiment furieu-sement et rêvent de refaire le monde. maisquand vient le temps d’affronter leursdémons, réels ou imaginaires, les amoureuxs’accrochent désespérément l’un à l’autre, aurisque de tout faire voler en éclats."Ce n'est pas un film sur la psychanalyse, maisplutôt un film psychanalytique. La psychana-lyse a façonné le film de manière à le rendredistinct. Cela l’a affranchi de tout préjugé,même des miens" Calin Peter Netzer.

gRAND FROiDFilm français de gérard Pautonnier(2016/1h26) avec Jean-Pierre Bacri, ArthurDupont, Olivier gourmetSORTiE lE 28 JUiNDans une petite ville perdue au milieu de nullepart, le commerce de pompes funèbresd’Edmond zweck bat de l’aile. l’entreprise necompte plus que deux employés : georges, lebras droit de zweck, et Eddy, un jeune hommeencore novice dans le métier. Un beau matin,pourtant, un mort pointe son nez. l’espoirrenaît. georges et Eddy sont chargés demener le défunt jusqu’à sa dernière demeure.mais, à la recherche du cimetière qui s’avèreintrouvable, le convoi funéraire s’égare et levoyage tourne au fiasco.Personnages singuliers et situations absurdesponctuent ce premier long métrage de gérardPautonnier, adapté du roman EdmondGanglion & Fils de Joël Egloff.

AliVE iN FRANCEDocumentaire français de Abel Ferrara(2016/1h29) avec Abel Ferrara, AnnaFerrara, Dounia SichovSORTiE NON DéFiNiEAbel Ferrara intervient dans une rétrospectivede ses films durant le festival Addiction à l’œu-vre et donne une série de concerts, en France,dédiés aux chansons et à la musique de sesfilms. les préparatifs de ces événements avecsa famille et ses amis forment le matériau de

cet autoportrait, montrent une autre facette duréalisateur de Bad lieutenant et The king ofNew York. Sur scène, au metronum à Toulouseet au Salò Club à Paris en octobre 2016,Ferrara est rejoint par des complices, parmilesquels : le compositeur Joe Delia, l’actriceDounia Sichov, l’acteur-chanteur Paul hipp etsa propre épouse, l’actrice Cristina Chiriac.Jeudi 08 juin à 20h30 en présence du réalisa-teur.

120 BATTEmENTS PARmiNUTEFilm français de Robin Campillo(2017/2h20) avec Nahuel Perez Biscayart,Arnaud Valois, Adèle haenelSORTiE lE 23 AOûTDébut des années 90. Alors que le sida tuedepuis près de dix ans, les militants d'Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contrel'indifférence générale.Nouveau venu dans le groupe, Nathan va êtrebouleversé par la radicalité de Sean.grand Prix et Queer Palm du Festival deCannes 2017. Jeudi 29 juin à 20h30, dans le cadre duSoFilm Summercamp.

COUPéSCOURTS

/ Ana, mon amour /

/ Alive in France /

AVANT-PREmiERE

/ Grand Froid /

/ 120 battements... /

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lE PlANAméRiCAiN

Son premier long métrage de fiction, LaPointe courte en 1954, suit un couple sur lepoint de se séparer dans un petit village depêcheurs près de Sète. la caméra d’AgnèsVarda suit ses interprètes, Philippe Noiret etSilvia monfort, mais aussi les pêcheurs, leurvie, leur combat... et les paysages. En 1958,c’est la Riviera qui attire l’oeil de la réalisa-trice avec Du côté de la côte où tourisme,carnaval et exotisme se présentent avec à lafin une musique du grand compositeurgeorges Delerue. Nous sommes biens dansle documentaire en lien avec le cinéma.

made in France and USADe 1962 à 1966, la réalisatrice livre trois fic-tions : Cléo de 5 à 7, Le Bonheur et LesCréatures. mais ne délaisse pas le documen-taire pour autant. Elle réalise Salut lesCubains, montage de 1800 photos qu’elle aprise quatre ans après l’arrivée de FidelCastro. Vient ensuite la période califor-nienne avec deux documentaires et une fic-tion : Uncle Yanco, en 1967, portrait-repor-tage sur le peintre Jean Varda, son oncle quivit à San Francisco, Black Panthers, en 1968,documentaire tourné à Oakland au coursdes manifestations autour du procès dehuey Newton, leader des activistes noirs, lesBlack Panthers, et le docu-fiction Lions Love(... and Lies), en 1969 dans lequel AgnèsVarda suit trois acteurs sur le chemin de la«staricité» dans une maison louée sur unecolline de hollywood et vivant à leur façonl’assassinat de Robert kennedy a travers ceque la télévision en montre... Elle participeaussi au projet Loin du Vitenam aux côtés deJean-luc godard, Claude lelouch, Chrismarket ou Alain Resnais qui nous livrent septfaçons différentes de présenter les arméesnord-vietnamiennes en pleine guerre contreles états-Unis.

les années 70-80Petit bond dans le temps : en 1975, Agnès

Varda réalise Daguerréotypes, «un film surun petit morceau de la rue Daguerre, entrele numéro 70 et le numéro 90, c'est un docu-ment modeste et local sur quelques petitscommerçants, un regard attentif sur la majo-rité silencieuse. C'est un album de quartier,ce sont des portraits stéréo-daguérréotypés.Ce sont des archives pour les archéo-socio-logues de l'an 2975». Suivi d’un retour auxEtats-Unis en 1980 avec Mur, Murs.Jusqu’au choc Sans toit ni loi en 1985 oùréalité et fiction se côtoient à la perfection.Enorme succès publique et critique qui offreà Sandrine Bonnaire un César de lameilleure Actrice.

PortraitsEn 1985, Agnès Varda réalise un portrait-en-cinéma où l'on découvre Jane Birkin soustoutes ses formes, dans tous ses états et enplusieurs saisons avec Jane B. par Agnès V.Portrait également de Jacques Demy avecJacquot de Nantes en 1991, fiction parse-mées de touches documentaires, retour surun de ses films phares avec Les Demoisellesont eu 25 ans en 1992 et un documentairesur le réalisateur, L’Univers de Jacques Demyen 1995. Les Glaneurs et la glaneuse en1999, suivi de Deux ans après en 2002 nousfont retrouver l’esprit libre, drôle et humaind’Agnès Varda qui sillonne la France pourglaner images et portraits de ce que noussommes. En 2008, le brillant autodocumen-taire Les Plages d’Agnès lui donne l’occasionde revenir sur sa vie avec dérision, mélanco-lisme et toujours une liberté de ton incroya-ble. Ce film obtient le César du meilleurDocumentaire en 2009.Cette année, Agnès Varda s’associe à JRpour sillonner les villages français et nousdévoiler nos visages. Chouette !

Sortie le 28 juin. Avant-première en présence d’Agnès Vardaet JR le 19/06 à 20h30.

AgNèS VARDA

Documenteur ?

RéAliSé PARAgnès Varda et JR

Documentaire français20171h29

Visages Villages est né de la rencontre coup de coeur entre lesdeux artistes contemporains Agnès Varda et JR. Un nouveau filmpour la réalisatrice qui a toujours été intimement liée au docu-mentaire, même quand elle tourne des fictions.

Filmographie sélective :

1954 la Pointe courte1958 Du côté de lacôte1963 Salut les Cubains1967 Uncle Yanco1968 Black Panthers1969 lions love(and lies...)1975 Daguerréotypes1980 mur, murs1985 Jane B. parAgnès V.1991 Jacquot deNantes1999 les glaneurset la glaneuse2008 les Plagesd’Agnès2017 Visages Villages

PORTRAiT

marc maesen

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RUSh

QUElQUES CliChéS DES DERNièRES RENCONTRES AU kATORzAPhotos : Jean-gabriel Aubert

2 / Séance spéciale de One Kiss d’ivan Cotroneo, en présencede l’acteur Rimau grillo Ritzberger, dans le cadre du FestivalCinépride, le 11/05 /

SOUVENiRS,SOUVENiRS…

1/ Ouverture du Festival Cinépride autour du filmKiki de Sara Jordenö, en présence de lasseindraNinja, figure du voguing parisien, le 09/05 /

3 / Séance répertoire autour de Soudain l’été dernier deJoseph l. mankiewicz, présenté par laurent DelaNuit, dansle cadre du Festival Cinépride, le 11/05 /

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CiTizEN kNOUS AimONS BEAUCOUP

CE QUE VOUS FAiTES

Zones PortuairesCette page est destinée à la rencontre d’acteurs culturels, que nous aimonsparticulièrement au katorza et qui deviennent pour nous des « CiTizEN k ».Ce mois-ci, nous consacrons notre rubrique au festival zones Portuaires,Rencontres internationales Cinéma et Villes Portuaires qui se tient du 07 au13 juin à Saint-Nazaire, et le temps d’une soirée au katorza. Rencontre avec Sandrine Floc’h, déléguée générale du festival.Qui est à l’origine de zones Portuaires ?Sandrine Floc’h : C’est Cales Obscures, uneassociation de loi 1901. J’ai grandi à Saint-Nazaire et je suis partie à Paris en janvier2014. Avec mes amis, nous nous sommes ditqu’il était dommage de se quitter comme ça.Nous avons créé Cales Obscures, une associa-tion composée de professionnels du cinéma,de l’action culturelle et aussi d’amoureux de lamarine et de la façade atlantique. En poussantplus loin, nous avns eu envie de tester l’idéed’un festival de cinéma autour des villes por-tuaires. Ce test a eu lieu en 2015.

Parlez-nous des deux premières éditionsSandrine Floc’h : le but est de montrer toutesles représentations des villes portuaires àl’écran dans le passé et le présent. Commentces villes ont influencé les cinéastes et com-ment ils les montrent. Une ville portuaire estun lieu singulier et universel toujours en muta-tion. il y a beaucoup de paramètres en jeuavec une jeunesse qui grandit, une vie collec-tive et une géographie. Pour l’édition 0 de2015, les villes de Tanger, gênes et marseilleont été mises à l’honneur. Jean-PierreDarroussin a été le parrain de cette édition auours de laquelle nous avons présenté Le Havrede Aki kaurismäki, Le Poulpe de guillaumeNicloux et La Ville est tranquille de Robertguédiguian. il y a eu une carte blanche à laCinémathèque de Tanger... En 2016, la villeinvitée était Athènes avec aussi une thématiquesur les migrations.

Et cette année, c’est New York !Sandrine Floc’h : En parallèle des 100 ans duDébarquement que fête Saint-Nazaire, nousnous focalisons cette année sur une des villesles plus filmées au monde. Nous avons uneprogrammation pointue sur certains films pro-posés comme I pay for you story de lechkowalski, d’autres plus grand public commeWest Side Story proposé en plein air. Des filmsdifférents qui, nous l’espérons, permettent àdes spectateurs de tous horizons de passerd’un style à l’autre, attiseront leur curiosité.On parlera aussi musique, bien-sûr, avec lacomédie musicale, le jazz (Born to be blue deRobert Budreau sur Chet Baker), le hip hop(Do the right thing de Spike lee) et bien-sûr enprésence de notre invité d’honneur, AbelFerrara. Un personnage emblématique ducinéma assez rude des années 80. il présen-tera son documentaire sur la tournée de songroupe en France, Alive in France.Nous sommes de purs cinéphiles qui créont unfestival sans prétention mais avec un véritablesens.PS de dernière minute, le génial michelgondry sera des nôtres ce week-end...

zones Portuaires, Rencontres internationalesCinéma et Villes PortuairesDu 7 au 13 juinhttp://www.zonesportuaires-saintnazaire.com

Jeudi 08 juin à 20h30, avant-première deAlive in France d’Abel Ferrara, en présence duréalisateur

Propos recueillis parmarc maesen

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iNFOS PRATiQUES

Le Grand méchandrenard, le Flip Book5.95€

En partenariat avec la librai-rie-café Les Bien-Aimés

Tote Bag Katorza6€

lA BOUTiQUE DU kATORzARetrouvez dans nos vitrines une sélection de livres et DVD

TARiFS3,60€ groupes et scolaires4,50€ tarif -14 ans et dernières séances des films du mardi5,30€ tarif abonnés6,50€ tarif réduit (abonné Bicloo; senior; festivals et AbsurdeSéance)6€ (demandeur d'emploi; -26 ans; séances du matin)8,50€ plein tarif.

hEURES D’OUVERTURE : Après-midi : 13h30Séances du matin (mercredi, Dimanche et mardi) : 10h30Pré-vente des billets possible pendant la semaine cinémato-graphique (du mercredi au mardi) dès le lundi après-midi.la programmation de la nouvelle semaine cinéma est surnotre site dès le lundi après-midi, et au cinéma sur papierdès le mercredi matin.Si vous souhaitez recevoir nos informations, vous pouvezvous inscrire à notre newsletter sur www.katorza.fr

CiNEmA kATORzA 3 rue Corneille, Nantes (près de la placegraslin). Tel : 02 51 84 90 60 - www.katorza.fr

/ Citizen Kane, d'Orson Welles /

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