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Oman Un marché d’avenir dans le Golfe Persique      ©     W    o     l      f    g    a    n    g     Z    w    a    n    z    g    e    r   -     F    o     t    o     l     i    a  .    c    o    m

MO1964_Guide Oman 2014.pdf

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  • OmanUn march davenirdans le Golfe Persique

    WolfgangZwanzger

    -Fo

    tolia.com

  • priorit stratgique du gouvernementqui a mis en place la politique dite d omanisation de la main duvre.Les autorits omanaises offrent auxinvestisseurs trangers un environne-ment juridique et fiscal particulire-ment attrayant. En Oman, un inves-tisseur tranger peut dtenir lamajorit du capital dune socitlocale affirme Salem Moosa J. Has-san, reprsentant en France de lAu-torit Publique pour la Promotion delInvestissement et le Dveloppementde lExportation (ITHRAA). Lesavantages fiscaux (taux de limpt surles socits de 12% lorsque le CAdpasse 30 000 rials omanais soit 56721 euros, absence de TVA et dim-pt sur le revenu des personnes phy-siques) sont galement non ngligea-bles. Les zones franches offrent desavantages supplmentaires. Et surtoutil y a une volont dassurer une visi-bilit en garantissant la stabilit desrgles du jeu. Sans stabilit juri-dique, il ny a pas dinvestissementpriv possible rappelle Humaid Al-Maani, ambassadeur du SultanatdOman en France.La qualit de lenvironnement desaffaires est complte par dautresatouts. Gouvern depuis 1970 par leSultan Qabus ibn Sad, Oman est unexemple de stabilit politique. Le Sul-tan a men une politique de dvelop-pement conomique et a maintenude bonnes relations diplomatiquesavec les voisins. A cela sajoute un cli-mat douverture et de tolrance. Aprsles manifestations au cours du Prin-temps arabe de dbut 2011, un pro-cessus de dmocratisation a t engaget dimportantes mesures sociales ontt mises en place. Enfin, Oman estun pays sr. Il est possible de circu-ler dans le pays, il ny a pas dinscu-rit note un expatri franais.

    Prsence franaise modesteLes entreprises franaises nont pasvraiment tir parti jusquici du poten-tiel omanais. Les exportations demeu-rent modestes : en 2013, elles ontatteint 391 millions deuros, en hausseil est vrai de 15% par rapport lan-ne antrieur. Les chiffres du premiertrimestre de 2014 indiquent un tas-sement (+1,7%). Cependant les statis-

    tiques douanires franaises sous-va-luent le flux rel, notamment en ce quiconcerne les biens de consommation.De nombreux distributeurs omanaisne sont pas importateurs mais sap-provisionnent dans les pays voisins,plus particulirement Duba. Leslivraisons dAirbus la compagnieOman Air sont un poste important(105 millions deuros en 2013). Lesimportations ont atteint 138 millionsdeuros en 2013. La France nimpor-tant pas de ptrole omanais, la balancecommerciale est structurellement exc-dentaire.Du cot officiel franais, il y a unevolont clairement exprime de relan-cer les changes politiques et cono-miques avec le Sultanat. Les 21 et 22janvier 2014, Nicole Bricq a effectule premier dplacement ministriel Mascate. Elle a t accompagne d'unevingtaine d'entreprises franaises. Du1er au 3 avril 2014, une dlgationmultisectorielle de Medef Internatio-nal sest rendue en Oman : une tren-taine dentreprises ont particip cettemission, un chiffre lev qui tmoignedun intrt rel des milieux daffairestricolores.La France a une vraie carte jouer enOman. Les secteurs porteurs de lco-nomie (ferroviaire, agroalimentaire,pche, tourisme, etc.) correspondentaux points forts de loffre franaise. Etle march nest pas rserv quaux

    grands groupes ou aux ETI. Le gou-vernement omanais est dtermin promouvoir le tissu local des PME et amme cr une Autorit Publique pourle Dveloppement des Petites etMoyennes Entreprises (PASMEDselon le sigle anglais). Des incitationsspciales ont t mises en place, notam-ment en ce qui concerne les finance-ments bancaires. Autrement dit, Omanmrite dtre mieux connu des entre-prises franaises.

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    De tous les pays membres du Conseilde coopration du Golfe (CCG), leSultanat dOman est probablementcelui dont lconomie est la moinsconnue en France. Certes, les richessestouristiques attirent plusieurs milliersde touristes franais chaque annemais le potentiel conomique neretient encore lattention que dunnombre rduit dentreprises tricolores,mme si certaines dentre elles y ontobtenu de trs solides rfrences.GDF Suez est entr en Oman, en1994 avec le dveloppement du pre-mier projet de production indpen-dante dlectricit du Golfe Persique :la centrale dAl Manah.Au sein du CCG, qui comprend ga-lement lArabie saoudite, Bahren, lesmirats arabes unis, le Kowet et leQatar, Oman se classe au 2e rang entermes de superficie avec 309 500

    km2, soit autant que lItalie. Peuplde 4 millions dhabitants, le Sultanatnest pas un grand march de consom-mation. Mais lconomie, porte parles ressources en hydrocarbures,affiche une croissance conomiquergulire de 5% par an. Et les expertstablent sur une poursuite de cettedynamique au cours des prochainesannes.

    Une plateforme stratgiqueCependant, les autorits omanaisesont engag un processus de diversifi-cation de lconomie. Les hydrocar-bures reprsentent actuellement plusde 80% des recettes du budget, unedpendance dangereuse dans lamesure o les rserves en hydrocar-bures tendent spuiser. Le plan Vision 2020 prvoit que la partdes activits non-ptrolires dans lePIB atteindra 81% en 2020 (contre61,3% en 2009), un objectif jugambitieux par les experts trangers.La contribution de lindustrie devraitgrimper de 16,7% en 2010 29% en2020. Oman envisage galement dedvelopper les services, le secteur

    financier, les transports et la logis-tique.Cette stratgie ouvre dimportantespossibilits daffaires pour les entre-prises trangres. De grands projetsdinfrastructures ont t lancs : unrseau ferroviaire qui sera reli aurseau global des pays du CCG ; deuxnouveaux aroports (Duqm et Sohar) ;une douzaine dunits de dessalementet de production dlectricit ; unvaste projet portuaire, industriel, rsi-dentiel et touristique Duqm ; desroutes ; des htels ; des hpitaux ; etc.Les autorits omanaises entendentbien tirer parti de la localisation go-graphique exceptionnelle de leur payspour en faire la fois une grande pla-teforme logistique et industrielle.Situ au carrefour de plusieurs lignescommerciales, notamment entre lAsieet lEurope, le Sultanat est bien posi-tionn pour approvisionner les mar-chs du Golfe, mais aussi dAsie etdAfrique orientale : des zones aveclesquelles des liens culturels etdchange ont t tisss, parfois depuisplusieurs sicles.

    Des investisseurs trangersbienvenusPour mener bien cette ambition, lesautorits omanaises tablent sur uneparticipation active des investisseurstrangers. Lobjectif est de faire ensorte que les socits trangres appor-tent de la technologie, contribuent audveloppement du tissu productif,crent de la valeur ajoute et formentdu personnel explique un consul-tant. La lutte contre le chmage et lacration demplois qualifis est une

    Oman, un march davenirdans le Golfe PersiqueMoins connu que le Qatar ou Duba, le Sultanat dOman est un march en croissancergulire depuis plusieurs annes. Le gouvernement a lanc plusieurs grands projets din-frastructures et compte sur la participation des investisseurs trangers pour diversifierlconomie par rapport aux hydrocarbures et crer des emplois. Outre une localisationgographique exceptionnelle, Oman offre aux investisseurs un environnement des affairesattrayant et une stabilit politique remarquable.

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    Indicateurs dOmanSuperficie : 309 500 km2Longueur des ctes : 3 165 kmCapitale : MascatePopulation : 4 millions dhabitants (mars 2014) dontmain duvre immigre : 1,8 millionPIB : 79,7 milliards de dollars (2013)PIB par habitant : 20 130 dollars (2013)Part des activits non ptrolires dans le PIB : 50%(2013)Production de ptrole : 940 500 barils/jour (mars2014)Inflation : +0,73% (mars 2014/mars 2013)Exportations de marchandises : 56,4 milliards dedollars (2013) dont ptrole et gaz : 66%Importations de marchandises : 34,3 milliards dedollars (2013)Abonns tlphonie mobile : 5,7 millions (fvrier2014)Abonns Internet : 164 757 (fvrier 2014)Source : National Center for Statistics & Information

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    Directeur de clientle internationaleTl. 01 53 80 74 01

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  • Quelle apprciationgnrale portez-vous surla situation politique,conomique et socialedu Sultanat dOman ?Le Sultanat dOman est membre duConseil de coopration du Golfe(CCG) mais il se distingue de ses voi-sins sur plusieurs plans. Cest un paysouvert sur limmensit de lOcanIndien, qui entretient depuis long-temps des relations humaines et com-merciales avec lAfrique orientale, lesous-continent indien et au-del. Ledveloppement du pays se concentresur la frange ctire, autour des ports(Salalah, Sour, Mascate, Sohar, bien-tt Doqm). La population omanaise(55% sur un total de 4 millions dha-bitants) compte des segments zanzi-bariens, indiens et surtout baloutches.Au point de vue religieux, libadismecohabite harmonieusement avec lesdeux grandes obdiences de lislam.Le Sultan Qabous, qui dirige le paysdepuis 1970, a su utiliser les recettesdes exportations dhydrocarburespour moderniser le pays et engagerun processus de diversification de sonconomie, sans pour autant remettreen cause son identit et ses coutumes.Leffort dinvestissement a t mtho-dique et sest inscrit dans une vraievision long terme. Il suffit de sedplacer dans le pays pour se rendrecompte de lampleur des ralisations :zones industrielles, routes, coles,hpitaux, etc. Cest bien cette capa-cit trouver un quilibre entre tra-dition et modernit qui est une descls de la stabilit remarquable queconnat ce pays.Bien quexpos par sa situation go-graphique plusieurs menaces trans-versales (piraterie, trafics illicites, etc.),Oman constitue un point dappui depremier ordre. Partageant avec lIranle contrle du dtroit dOrmuz, natu-rellement tourn vers lAsie etlAfrique, le Sultanat est attach son

    rle dintermdiaire entrelIran et lOccident etdemeure un partenaireessentiel pour la scurisa-tion des routes maritimesrgionales.Dans ces conditions, jeconsidre quil ny a pas derisque dinstabilit : lap-partenance au CCG etlouverture sur lOcan Indien mesemblent constituer des gages de sta-bilit supplmentaires.Quelle est la situation desrelations bilatrales entreOman et la France ?Les prsidents Franois Mitterrand etNicolas Sarkozy se sont rendus enOman, en 1992 et en 2009 respecti-vement. M. Franois Hollande a reuun missaire du sultan Qabous mi-octobre 2013. Depuis lors, le rythmedes visites croises sest intensifi. Leministre omanais des Transports,Ahmed Al-Futaisi, sest rendu Paris(ainsi quau Havre) en novembre2013, son collgue du Tourisme endcembre. En janvier 2014, la visitede Nicole Bricq a t la premire dunministre franais depuis quatre ans.La mission de Medef International,qui est venue en Oman du 31 marsau 3 avril 2014, a t un succs. Etcela continue, avec le tout rcentdplacement du secrtaire dEtat laDfense : nous sommes entrs dansune nouvelle phase des relations bila-trales.Comment voyez-vous lespossibilits daffaires pournos entreprises ?Il y a de relles possibilits daffairespour les entreprises franaises dansles secteurs jugs prioritaires par legouvernement omanais. En matiredinfrastructures, le principal postede dpense est celui des transports. Ily a, videmment, les projets danslaval ptrolier ( Sohar et Doqm) etsurtout le projet de cration dun

    grand rseau ferroviaire.Mais il ne faut pas oublierles routes : compte tenu delorographie complexe decertaines parties du terri-toire omanais, il y aura desouvrages dart raliser(ponts, tunnels, viaducs,etc.), qui peuvent intres-ser nos entreprises de la

    construction.Il y a beaucoup de choses faire dansle tourisme, un secteur o nous nesommes pas assez prsents. Autreexemple : lagroalimentaire, y com-pris la pche. Cest une relle prio-rit gouvernementale et des oppor-tunits devraient se dgager pour nosentreprises. De nouveaux segmentsmergent : culture sous serre, aqua-culture, etc. Le gouvernement envi-sage galement de dvelopper lesnergies renouvelables.Quels conseils pratiquesdonneriez-vous uneentreprise intressepar Oman ?Il est essentiel de bien comprendre lespriorits officielles. Le gouvernementsouhaite que la croissance conomiquesaccompagne du dveloppement dutissu local. Il accorde une importancecapitale la formation de la mainduvre et au transfert de technologie.Ce souci dobtenir une plus-valuenationale explique, en particulier,limportance accorde la politiquedite d omanisation .Par ailleurs, en Oman, comme dansles autres pays du Golfe, le contacthumain est capital dans les affaires. LesOmanais sont sensibles au fait quonvienne les voir : un dplacement esttoujours profitable. Il est donc impor-tant de venir en Oman et de prendre letemps ncessaire pour rencontrer sespartenaires actuels ou potentiels. Il fautviter de considrer Oman comme unetape mineure additionnelle locca-sion dun dplacement dans le Golfe.

    Nous sommes entrs dans une nouvelle phase desrelations bilatrales

    Un entretien avec Yves Oudin, Ambassadeur de France en Oman

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    LE MOCI COMMUNICATIONC O M M U N I C A T I O N

    Nous croyons aux partenariats long terme entre PMEfranaises et omanaises pour diversifier le tissu productiflocal et pntrer ensemble les marchs tiers

    Pouvez-vous prsenterle Sultanat dOman ?Grce sa situation gographiqueexceptionnelle, le Sultanat dOmanest depuis lAntiquit un carrefourentre lAsie, lAfrique et lEurope.Notre pays a t traditionnellementouvert sur le monde et a toujoursparticip pleinement aux changescommerciaux. Il en dcoule lexis-tence dune politique de bon voisi-nage avec les autres pays et unegrande tolrance. Nous navons pasdennemis et nous uvrons en per-manence pour la paix dans le monde.Le Sultanat dOman est un pays quicroit aux bienfaits de la globalisationet qui cherche en permanence am-liorer son insertion dans lconomiemondiale. Nous avons conclu denombreuses conventions internatio-nales et des traits de libre-change.Oman est le seul pays membre duConseil de coopration du Golfe(CCG) qui a sign un trait de libre-change avec les tats-Unis.Cette tradition douverture sur lemonde va de pair avec la volont decrer un environnement des affairesstable et attrayant pour les entreprisestrangres. Le gouvernement sefforcedobtenir une croissance continue delconomie et le PIB progresse demanire rgulire, sans -coups. Nousattachons une importance primor-diale la stabilit des rgles du sys-tme conomique car aucune entre-prise trangre ne viendra investir enOman si le droit des affaires ou la fis-calit sont modifis en permanence.Quelles sont les grandeslignes de la stratgieconomique dedveloppement dugouvernement omanais ?La stratgie conomique du gouver-nement omanais a pour objectif prin-cipal de faire face aux besoins de lapopulation, particulirement enmatire de cration demplois, de for-

    mation et damliorationdes services sociaux. Lehuitime plan, qui couvrela priode 2011-2015, esten adquation avec le plan Vision 2020 dont lunedes orientations majeuresest la diversification delconomie par rapport auxhydrocarbures.Le gouvernement a lanc une sriede grands projets de dveloppementdans les infrastructures (rseaux detransport, aroports, etc.) ainsi quela construction de plusieurs nouveauxples de dveloppement conomiqueet social, dont celui de Duqm. Noussouhaitons que les entreprises tran-gres participent ce processus dediversification comme investisseurssur place, dans le cadre de vritablespartenariats long terme quilibrsavec le secteur priv omanais. Notrepriorit est le dveloppement des rela-tions entre PME omanaises et tran-gres.Quelle analyse faites-vousde la situation actuelle desrelations bilatrales entreOman et la France?Les premiers contacts entre Oman etla France sont anciens puisquilsremontant au 17 sicle. Les relationspolitiques sont excellentes et SaMajest le Sultan Qaboos bin Sadattache une importance particulireau dveloppement des liens avec laFrance. Cependant, les relations com-merciales et conomiques ne sont pasau mme niveau que les relationspolitiques : il faut les renforcer.Le processus de diversification ouvredes possibilits daffaires pour lesentreprises franaises dans un grandnombre de domaines : transport,logistique, zones franches, transfor-mation des produits agricoles, pche,aquaculture, tourisme, etc. Plusieurssocits franaises importantes sontprsentes en Oman et la visite rcente

    dune dlgation de MedefInternational a mis en vi-dence un intrt rel pournotre conomie.Quel est votremessage lattentiondes entreprisesfranaises, et enparticulier des PME ?

    Notre pays est une destinationpositive dans tous les sens duterme. Lconomie crot, le pays estpolitiquement stable, les rgles fis-cales sont respectes, louverture aucommerce international et auxinvestissements trangers est uneralit, la diversification est enmarche. La France dispose duntissu de PME et de savoir-fairedans des secteurs qui correspon-dent aux besoins de lconomieomanaise. Nos propres PME sou-haitent engager une dmarche col-laborative. Des possibilits de coo-pration existent. Nous souhaitonsdvelopper la transformation deproduits de lagriculture. Avec plusde 3 000 kilomtres de ctes,Oman offre un grand potentiel dedveloppement de la pche maisaussi de laquaculture. Dans cessecteurs, les PME franaises etomanaises pourraient sassocierdans le cadre de projets conjointset quilibrs, gagnant-gagnant ,afin de diversifier le tissu productiflocal, dapprovisionner le marchlocal et dexporter. Grce sa situa-tion gographique, Oman est uneexcellente plateforme pour pn-trer les marchs du Golfe, dAsie etdAfrique orientale.Autre exemple : la formation. LaFrance dispose dun systme du-catif de qualit et nous devonsimprativement former notre mainduvre. Les entreprises franaisesont une carte jouer incontestableen Oman, dans ce secteur et dansbien dautres encore.

    Un entretien avec Humaid Al-Maani, Ambassadeur du Sultanat dOman en France

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  • en charge de la supervision des tra-vaux : trois consortiums ont t pr-qualifis et le franais Systra participe lun dentre eux conjointement aveclamricain Parsons Brinkerhoff.Le premier tronon concerne la liai-son entre Al Buraimi, situ la fron-tire avec les mirats arabes unis(EAU), et le port de Sohar, soit 130km. La pr-qualification pour laconstruction de ce segment a t lan-ce et les entreprises candidates ontremis leurs dossiers la mi-mai. Lecot de cette premire phase, dontles travaux devraient dmarrer audbut de 2015, est estim 2,6 mil-liards de dollars. La constructiondevrait attirer des entreprises dumonde entier et lexistence deconcurrents asiatiques ne laisse gurede marge pour les entreprises fran-aises.La construction de ce rseau a uneimportance capitale pour lconomieomanaise. La ligne ferroviaire devrait

    connecter les cits portuaires et indus-trielles de Duqm et de Salalah. Pourles experts, une vritable rvolutionlogistique devrait se produire. Leport de Duqm veut se positionner enconcurrent de Jebel Ali et offrir unesolution plus avantageuse en termesde temps de transport et dalternativeen cas de blocage ventuel du dtroitdOrmuz. La connexion ferroviairepermettra, en particulier, de faire deSalalah un hub logistique dimpor-tance mondiale.

    Agroalimentaire et pche :des activits explorer

    Les experts locaux tablent sur unecroissance de la consommation dali-ments au cours des prochaines annesen Oman mais aussi lchelle delensemble des pays du GCC. Omanest confront une production agri-cole insuffisante pour faire face auxbesoins et doit importer, do une

    dpendance couteuse en devises. Legouvernement encourage les investis-sements privs afin de remplacer lesimportations et dexporter. La scu-rit alimentaire est un souci vident.Le Sultanat souhaite dvelopper laproduction agricole et la transforma-tion de produits primaires. Comptetenu de la taille de la population etde la situation gographique du pays,des projets mixtes march intrieur-exportation semblent logiques. Enavril 2013, la Oman Sugar RefineryCompany (ORSC) a annonc la

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    Hydrocarbures : priorit augaz naturel

    Mme si la diversification est enmarche, le secteur des hydrocarburesdemeure la principale activit cono-mique. En 2013, la production deptrole, qui a baiss la fin desannes 2000, a progress de 2,6%pour atteindre 942 000 barils/jour.Cette hausse a permis de compenserla baisse du prix moyen du ptroleexport.Lindustrie continue investir pourdvelopper de nouvelles rserves etprolonger la dure de vie des gise-ments ptroliers existants par le biaisde la rcupration assiste. Oman estgalement un producteur de gaznaturel et la production a fortementaugment puisquelle a presque sex-tupl entre 1999 et 2013. Des inves-tissements importants ont t engagspour faire face la hausse prvisiblede la demande. La consommation degaz naturel par les units productricesdlectricit et de dessalement deaude mer devrait passer de 6,7 milliardsde m3 actuellement 10 milliards dem3 en 2020, soit un accroissementde prs de 50%. Par ailleurs, les dif-frents projets industriels annoncsdevraient galement gnrer des

    besoins additionnels. La productionde gaz naturel devrait passer de 100millions de m3/jour en 2013 120millions de m3/jour en 2018.Les deux compagnies ptrolirespubliques, Petroleum DevelopmentOman (PDO) et Oman Oil Com-pany (OOC), ont engag des inves-tissements ambitieux. PDO a troisprincipaux mga-projets venir,estims chacun 1 milliard de dol-lars : Rabab-Harweel, Budour et YbalKhuff. OOC nest pas en reste avecun portefeuille impressionnant deprojets : la nouvelle raffinerie deDuqm (230 00 barils/jour), un inves-

    tissement de 6 milliards de dollars,men conjointement avec la socitIPIC dAbou Dhabi ; lextension de laraffinerie de Sohar (de 116 00 b/j 187 000 b/j) ; loloduc Mascate-Sohar (280 km); le terminal destockage de brut de Ras Markaz(capacit : 200 millions de barils) ; etle complexe ptrochimique de Liwa,ddi aux plastiques, un investisse-ment estim 3,6 milliards de dol-lars.Des projets privs sont galementprvus. Le principal dentre eux estla mise en valeur des champs de gaznaturel de Khazzan et Makarem parla compagnie britannique BP. Leforage de 300 puits est prvu dans lechamp de Khazzan et la production,qui devrait dmarrer en 2017, devraitatteindre 29 millions de m3/j.

    Transport ferroviaire : unervolution logistique

    En matire ferroviaire, Oman a unobjectif trs ambitieux : la construc-tion dun rseau ferroviaire de 2 244km, qui sera intgr celui des paysdu CCG. Il sagit dune ligne mixte,fret et passagers, qui partira de lafrontire avec les mirats arabes unis(EAU) et traversera tout le paysjusqu rejoindre la frontire avec leYemen, au sud du pays. Le cout duprojet est estim 15,5 milliards dedollars pour la partie omanaise. La ralisation dun ouvrage dunetelle ampleur est complexe, dautantquOman na pas de culture ferro-viaire note un consultant. Cepen-dant, les autorits omanaises fontpreuve de dtermination pour raliserce projet qui a t scind en neuftronons. Au dbut du mois defvrier 2014, un contrat a t signavec le consultant italien, Italferr,pour la ralisation des tudes prli-minaires. Un appel doffres est encours pour choisir la socit qui sera

    Une grande diversit de secteurs porteurs

    Cest le paradoxe dOman. Malgr une taille modeste, lconomie omanaise se caractrisepar lexistence de nombreux secteurs porteurs, souvent mconnus, qui correspondent auxsavoir-faire tricolores. Rsultat, le pays offre de vraies possibilits daffaires.

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  • Comment expliquez-vous labonne sant conomique etfinancire dOman ?La situation conomique dOman estsatisfaisante tous points de vue. Lacroissance annuelle du PIB avoisine les5% depuis une dcennie, linflationnexcde gure les 2 %, les comptesextrieurs (balance commerciale etbalance courante) sont traditionnelle-ment excdentaires ainsi que le soldebudgtaire. Quant la dette publique,elle est infrieure 8% du PIB.Ce tableau, lgitimement flatteur, doittre quelque peu nuanc. Dabord,parce que les prvisions de croissancepour 2014 sont de seulement 3,5%,sous leffet dune stagnation voire dunebaisse anticipe du prix du ptrole.Ensuite, et cest plus significatif, parceque les dpenses publiques courantesont fortement progress depuis ce quilest convenue dappeler le printempsarabe , en 2011 ; en particulier lesdpenses sociales, lducation et lessalaires dans le secteur public. Cesdpenses, devenues structurelles, pse-ront dsormais sur le solde budgtairequi pourrait ainsi apparaitre en dficit(lger) en 2014 si le prix des hydro-carbures descendait sous la barre des100 dollars.Les pouvoirs publics ont cependantconscience de cette volution et rfl-chissent la manire daccrotre lesrecettes, notamment en diminuantprogressivement la masse des biens deconsommation bnficiant de subven-tions (eau, gaz, ptrole), et en ins-taurant une TVA (mais dans le cadrede lensemble du GCC pour ne pascrer de distorsion fiscale entre parte-naires).Jajoute que le secteur bancaire, peuexpos, prsente un risque faible, li la fois une structure bilancielle saineet un contrle actif de la BanqueCentrale qui adopte une politiqueconservatrice. Les rgles prudentielles,sans atteindre encore les standards que

    nous connaissons, sont rigoureuses.Le cadre macroconomique est doncparticulirement favorableCes bonnes performancessexpliquent-t-elles uniquementpar la disponibilit deressources en hydrocarbures ?Naturellement, le gaz et les hydrocar-bures font la richesse de ce pays depuisle dbut des annes 70. Les chiffres par-lent deux-mmes : ce secteur repr-sente prs de la moiti du PIB, et 86%des recettes de lEtat. Mais cette mannerecle en elle-mme un risque dans lamesure o ces ressources financiressont trop fortement sensibles aux varia-tions des volumes de production et lavolatilit des prix internationaux. LeSultanat parvient, certes, maintenir,grce de nouvelles dcouvertes et lamlioration des techniques dextrac-tion, un niveau constant de produc-tion (proche du million de barils) ; ilsemble malgr tout, quun pic a tatteint et Oman prpare ainsi laprsptrole en investissant fortement dansde nombreux secteurs qui constituentde vritables opportunits pour loffrefranaise.Quelle analyse faites-vousdes relations commercialesbilatrales et de la prsenceconomique franaise enOman ?Les changes commerciaux bilatrauxentre la France et Oman ne sont pas la hauteur des relations historiques etdamiti qui lient ces deux Etats depuisle XVIIIe sicle. Le volume moyen deschanges annuels est de lordre de 350Millions deuros, ce qui place la Franceloin des grands concurrents asiatiques(Chine, Japon, Core, Inde) mais aussidu Moyen Orient (Emirats arabesunis) ou encore de la Turquie. Laconcurrence est galement pre entrepartenaires europens et il faut saluer ledynamisme de nos partenaires espa-gnols et italiens.En revanche, la prsence franaise en

    Oman stoffe et de grands groupes,voire des entreprises de taille moyenne,connaissent de beaux succs dans dessecteurs tels que lnergie lectrique,leau, le ptrole, le tourisme, laconstruction, llectronique, la gestiondes dchets, la publicit Oman est un pays o il convient desinvestir, de sinstaller durablement.Quels sont, votre avis, lessecteurs porteurs pour lesentreprises franaises,notamment pour les PME ?Je vous le disais, les pouvoirs publicsont conscience que la rente ptrolirenest pas ternelle (Oman dispose demoins de rserves connues que la plu-part de ses voisins du GCC). Une poli-tique vigoureuse de diversification delconomie est conduite, soutenue pardes investissements massifs : le plan Oman 2020 prvoit ainsi daffecter120Milliards deuros dans les secteursindustriels, dinfrastructure et de trans-ports. Le Sultanat a galement dcidde valoriser ses capacits nergtiquesen dveloppant une filire chimiqueintgre. Oman a ainsi achet la plusgrande entreprise mondiale chimique,lallemand OXEA.Dans les dix prochaines annes lesgrands secteurs porteurs sont incontes-tablement ceux des transports : rail,routes, aroports, zones portuaires, maisaussi chimiques, et touristiques (le patri-moine naturel de ce pays est excep-tionnel).Deux secteurs me paraissent galementtrs intressants explorer et le serviceconomique y travaille : lagro-alimen-taire et les nergies renouvelables.Les PME, je dirais plutt les moyennesentreprises franaises ont toute leurplace sur le march omanais. Je croisbeaucoup la technique du portage qui permet ces entreprises de pou-voir bnficier de lexprience desgrands groupes franais dj installsdans le pays, afin de leur mettre le pied ltrier.

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    construction dune unit de produc-tion de sucre raffin Sohar dunecapacit d1 Mt/an. Une partie de laproduction sera destine au marchintrieur mais lessentiel sera exportdans les pays du CCG et du Moyen-Orient. Actuellement, le sucre estentirement import (120 000 T/an).La pche est un autre secteur fortpotentiel. Les autorits omanaisessouhaiteraient installer un vritableple intgr sur 8 km2 au sein de lazone conomique spciale de Duqm.Lobjectif est de valoriser les richesressources halieutiques du Sultanatqui dispose de plus de 3 000 kilom-tres de ctes et de promouvoir desactivits telles que : conserveries, pro-duction de farine et dhuile de pois-son, etc. Lobjectif du gouvernementest datteindre une production d1Mt dici dix-douze ans.

    nergies renouvelables :prendre pied ds

    maintenant

    Pour faire face la croissance atten-due de la consommation dlectricit,le Sultanat souhaiterait rduire la partprminente du gaz naturel dans laproduction et promouvoir les ner-gies renouvelables. Oman dispose dece point de vue dun atout essentiel :une des plus fortes densits dnergiesolaire de la plante.Le gouvernement a fix un objectifde part des renouvelables dans la pro-duction dlectricit (10% en 2020)et labore actuellement une stratgiede dveloppement de cette nouvellesource dnergie. Le solaire et loliendevraient tre retenus. La rglemen-tation du secteur lectrique est encours de rvision afin de permettrelinvestissement priv dans cette acti-vit. Cest le moment pour les entre-prises franaises de sintresser auxnergies renouvelables et de se posi-

    tionner souligne Salem Moosa J.Hassan, reprsentant en France delAutorit Publique pour la Promo-tion de lInvestissement et le Dve-loppement de lExportation(ITHRAA). Dautant que, de lavisdes spcialistes, il sagit dune prio-rit stratgique du gouvernementomanais. En dveloppant les nergiesrenouvelables, le Sultanat librera du gaz naturel qui sera destin auxusages industriels.

    Tourisme : Oman continue privilgier le haut degamme

    En quelques annes, Oman sest hissau rang de destination touristique depremire importance au sein duCCG. Le tourisme prend appui surune conjonction datouts exception-nels : diversit des paysages (mon-tagne, mer, etc.) ; richesse et beautdes fonds marins (plonge) ; existence

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    LE MOCI COMMUNICATIONC O M M U N I C A T I O N

    Oman prpare laprs ptrole en investissantfortement dans de nombreux secteurs qui constituentde vritables opportunits pour loffre franaise

    Duqm, le grand projet phare dOman

    Le projet de la Zone conomique spciale de Duqm(ZESD) est une illustration des possibilits offertes parOman aux investisseurs privs, omanais et trangers.Il bnficie dune localisation stratgique puisquil estsitu sur les routes maritimes internationales et horsdu dtroit dOrmuz, proximit des marchs asiatiquesainsi que de ceux des pays du Golfe riches en ptrole eten gaz. La ZESD se positionne dores et dj comme unvritable hub international.Le projet est ambitieux puisquil devrait inclure : unport international en eaux profondes ; un chantier derparation navale; un port de pche et une zone ddie la transformation industrielle du poisson ; une raffi-nerie de ptrole et un complexe ptrochimique ; unezone industrielle ; des installations touristiques ; uneville nouvelle ; un rseau de transport ; un aroport ; desservices publics (eau, lectricit, etc.) ; etc. Le projetest dune ampleur exceptionnelle puisquil stend sur80 kilomtres de ctes et reprsente une superficie de1 777 km2.Les enjeux sont considrables. Le futur port de Duqm,qui sera connect au futur rseau ferroviaire omanais, sepositionnera comme concurrent de celui de Jebel Ali.Les diffrents projets industriels (ptrochimie, pche,etc.) devraient donner une impulsion dcisive la stra-tgie de diversification de lconomie omanaise.Afin dattirer les investisseurs, une srie dincitations

    sont prvues : exonrations fiscales et absence de res-trictions aux investissements directs trangers (IDE) ;accs aux terrains sous forme de bail emphytotique(long terme) et des prix abordables ; etc. Lenviron-nement rglementaire et juridique se veut transparentet proactif. LAutorit de la Zone conomique spcialede Duqm (SEZAD selon le sigle en anglais) offre unpoint de contact simple, un "guichet unique", dans lebut de faciliter lobtention des avantages fiscaux et desdiffrentes autorisations ncessaires pour lancer uneactivit : enregistrement de socit, permis deconstruire, autorisations environnementales, licencescommerciales, permis de travail pour le personnel expa-tri, etc.Les premiers lments de ce vaste projet ont t concr-tiss. Le chantier de construction navale, lunit de des-salement et la centrale thermique ont t raliss. Laphase 1 du port est pratiquement acheve. Le port depche est en construction et devrait tre oprationnel en2015. Le projet de la nouvelle raffinerie est lanc. Lestravaux de la ville nouvelle ont commenc, de mmeque ceux de la zone touristique. La ralisation com-plte du projet va staler sur plusieurs phases mais il ya une vraie volont politique de mener le projet bien. Il peut y avoir des retards, mais jai la conviction queDuqm se fera note un responsable dune entreprisefranaise, qui a visit le projet en dbut danne.

    Un entretien avec Jean-Franois Mirailles, Chef du Service conomique en Oman

    D.R.

  • de monuments historiques ; forteidentit culturelle ; facteur clima-tique (mousson dans le sud en t) ;hospitalit traditionnelle ; scurit ;etc. Bref, Oman a de quoi intres-ser les touristes !Pour autant, la stratgie de dvelop-pement suivie jusquici a vis viterle tourisme de masse et prserverlenvironnement. Oman est une des-tination relativement chre. Lesautorits parient sur le tourisme hautde gamme et les niches comme, par

    exemple, lcotourisme ou la plon-ge. Le nombre de touristes est doncencore faible par rapport dautresdestinations traditionnelles (2,1 mil-lions de visiteurs en 2013). Celui-ciest cependant en croissance conti-nue, de mme que les recettes(1,1 milliard de dollars en 2013).Les autorits omanaises devraientchoisir prochainement le consultantqui sera charg de llaboration duprochain plan directeur. La stratgieactuelle devrait tre maintenue.

    Lobjectif est de dvelopper descomplexes touristiques intgrs(Duqm, Salalah et Mascate) com-prenant des htels dau moins qua-tre toiles : 3 650 chambres nou-velles viendront sajouter dici 2020aux 7 636 existantes actuellement.Le tourisme va donc continuer croitre et loption choisie, celle dutourisme slectif , pourrait int-resser les socits franaises qui ontdes savoir-faire spcialiss ou deniche.

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    LE MOCI COMMUNICATION

    Notre projet industriel Oman sinscrit dans une logique de longterme et de transfert de technologie

    Tmoignage : Lionel Arbet, responsable du dveloppement international de la division ferroviairede Consolis

    Le dveloppement du rseau ferroviaire omanais estun projet de grande ampleur affirme Lionel Arbet,responsable du dveloppement international de la divi-sion ferroviaire de Consolis. Les autorits omanaisesveulent connecter le pays au rseau ferr des pays duGolfe, relier les principaux ports du pays et favoriserle dveloppement de lindustrie. Cest un projet struc-turant prcise Lionel Arbet.La volont affirme des autorits omanaises de raliserce rseau, dont la longueur totale devrait atteindre2 244 kilomtres, gnre des opportunits des fournis-seurs dquipements et de matriaux. La taille du pro-jet justifie les investissements sur place. La socitConsolis envisage de crer Oman une usine de fabri-cation de traverses en bton pour les voies ferres. Nous sommes au service des autorits omanaises pourpartager notre exprience et prsenter les solutions quenous mettons en uvre rgulirement pour nos clientsdans des situations similaires explique Lionel Arbet.La dmarche est importante car le pays ne dispose pasdexprience en matire ferroviaire. La compagniepublique, la Oman Railway Company (ORC) est entrain de constituer ses quipes. Paralllement, une tudede faisabilit du projet est en cours de ralisation.Lobjectif est de produire localement les solutions lesplus innovantes mises au point au sein du groupeConsolis. Il sagit de transfrer sur place les standardsde qualit europens. Nous souhaitons faire bnficierOman de technologies telles que les patins placs sousles traverses qui rduisent lusure du ballast ou des tra-verses dites intelligentes contenant des cap-teurs qui permettent de fournir une infor-mation instantane sur ltat de la voie etfacilite la maintenance souligne LionelArbet. Le projet reposera sur un important

    transfert de technologie et un effortparticulier en matire de formationdu personnel. Nous tudions djdes possibles sites dimplantationet commenons sonder des par-tenaires locaux potentiels.Consolis souhaite tre le premierproducteur local de traverses enbton pour le rseau ferr. Etre pionnier apportera unavantage vident par rapport des concurrents ven-tuels. Comme dans les autres pays o nous sommesimplants, nous voulons tre un acteur local et nousinscrire dans une vision de long terme conclut LionelArbet.

    Consolis est un groupe industriel europen du secteurde la construction, des travaux publics et de linfra-structure ferroviaire, spcialis dans la conception dou-vrages et de btiments hautes performances en bton.Prsent dans une trentaine de pays, principalement enEurope et le bassin mditerranen, Consolis emploieprs de 10,000 personnes et a ralis un chiffre daf-faires de 1.3 milliard deuros en 2013.Bases dans 15 pays, les activits Rail comptent 21 sitesindustriels, 1 centre europen de Recherche et de Dve-loppement. Leader sur ses marchs, Consolis Rail alivr plus de 3,5 millions de traverses en 2013. Son

    offre est trs large : traverses enbton pour ligne grande vitesse,mtro, tramway, banlieue, inter-cits, marchandises, mais aussi

    ingnierie et formation.

    D.R.

    Traverse monobloc

  • LE MOCI - N 1964 - 29 mai 2014 8382 LE MOCI - N 1964 - 29 mai 2014

    LE MOCI COMMUNICATIONC O M M U N I C A T I O N

    Vous avez conduit unedlgation multisectorielledentreprises de MedefInternational au SultanatdOman du 1er au 3 avril2014 ? Quel bilan tirez-vousde ce dplacement ?Medef International sintresse auSultanat dOman depuis plusieursannes. En octobre 2011, une pre-mire dlgation avait t organise.En dcembre 2013, nous avons reu Paris, le ministre des Transports etdes communications, M. Ahmed binMohammed bin Salim Al-Futaisi. Ladlgation rcente, qui a rassemblune trentaine de responsables den-treprises, aussi bien des grandsgroupes que des PME voire des entre-prises individuelles, sest inscrite dansla suite de la stratgie de Medef Inter-national.Le dplacement a fait lobjet duneprparation minutieuse et a bnfi-ci dun appui remarquable sur placede lAmbassade de France, du Serviceconomique et de la communautdaffaires franaise, en particulier desconseillers du commerce extrieur. Ily a eu des sessions dinformation surlconomie omanaise, les possibilitsdaffaires et le climat de linvestisse-ment. Les membres de la dlgationont pu rencontrer des dcideurs, ycompris de haut niveau, ainsi que desresponsables dentreprises omanaises.

    Nous avons t trs bien reus etavons senti lexistence daffinits.Nous avons pu dcouvrir sur le ter-rain la ralit concrte des projetsomanais en visitant le port de Duqmet la zone franche. Dans le domaineferroviaire, le Sultanat envisage de sedoter dun rseau lchelle du pays.Le potentiel touristique est incontes-table. Il y a de vraies opportunitsdaffaires pour les entreprises fran-aises : le bilan de cette dlgation estdonc trs positif.Cest donc un marchporteur pour nos entreprisesmais notre prsence y estencore faibleLune des difficults rside dans le faitque le Sultanat dOman demeureencore mconnu de nos entreprises.Ce nest pas le pays le plus importantde la zone du point de vue cono-mique et il est souvent considrcomme une simple tape des missions

    daffaires dans les pays du Golfe. Lefait que notre dplacement ait tddi uniquement Oman a t trsbien peru par nos interlocuteursomanais.Par ailleurs, il ny a pas de mgapro-jets comme on en voit dans dautrespays du Golfe. Mais ce nest pas undsavantage. Les autorits omanaisesont mis en place une stratgie dedveloppement conomique raison-nable et quilibre. Il y a une vraievolont politique de faire aboutir desprojets dinfrastructures et, plusimportant encore, nous avons sentique les autorits se donnent lesmoyens de leurs ambitions, commele montre le dveloppement du pro-jet de Duqm. Cest aussi un pays quidispose dune vritable lite grce une priorit clairement accorde lducation.Enfin, le Sultanat Oman a toujourst une nation de commerants et demarins, ce qui le distingue de ses voi-sins. Le commerce est une compo-sante essentielle de la culture natio-nale. Pour toutes ces raisons, je pensequOman est un pays dcouvrir parnos entreprises. Cependant, en rai-son de lexistence de possibilits daf-faires et de louverture de lconomieomanaise sur le monde, la concur-rence est froce. Nous devons pers-vrer car les relations daffaires seconstruisent dans la dure.

    Oman est un pays dcouvrir

    Aquaculture : le grand espoir dOmanLaquaculture est considre comme un secteur prioritaire dansle cadre de la stratgie de diversification de lconomie oma-naise. En 2010, le Ministre de lAgriculture et de la pche apubli un atlas des sites appropris au dveloppement de laqua-culture. Selon ce document, Oman pourrait produire 33 000 tdici quinze ans et plus de 200 000 pendant les annes suivantes.Par ailleurs, 11 000 emplois pourraient tre crs. La productionserait destine au march intrieur et lexportation.Les autorits omanaises souhaitent promouvoir des produits dequalit, comptitifs au niveau mondial, tout en respectant len-vironnement. Pour inciter les investissements privs, des inci-tations spcifiques ont t mise en place : exemption de limptsur les socits pendant cinq ans (avec la possibilit dune pro-longation pendant cinq exercices supplmentaires) ; et des droits

    de douanes sur les importations dquipements et de matirespremires pendant cinq ans (avec galement une possibilit deprorogation) ; financements prfrentiels accords par la OmanDevelopment Bank ; etc. Par ailleurs, il existe la possibilit dedtenir 100% du capital dune socit aquacole, cette optiondevant faire cependant lobjet dune autorisation officielle.La production aquacole est encore modeste puisquelle a atteint168 tonnes en 2012 (crevettes exclusivement). La situationdevrait cependant voluer au cours des prochains mois. Lesinvestisseurs privs sintressent ce secteur et veulent intro-duire de nouvelles espces. En mars 2014, le Ministre a accord19 licences pour des projets reprsentants un investissementglobal de 334 millions de dollars. Le grand espoir dOman pour-rait bientt devenir ralit.

    Quelles sont les spcificitsde lenvironnement desaffaires en Oman ?En ce qui concerne le cadre juridique,la principale spcificit rside dans lefait quen Oman un investisseurtranger peut dtenir jusqu 70% ducapital dune socit locale, alors quedans les Emirats arabes unis ou auQatar ce pourcentage est limit 49%. Une participation allant jusqu100% est possible dans lune des qua-tre zones franches dOman ou danscertains cas spcifiques.Le dlai de cration dune socit estcourt puisquil faut compter unesemaine et un mois et demi lorsquilsagit dun grand projet qui requiertdiffrentes autorisations (permis deconstruire, environnement, etc.). Enmatire de fiscalit, le dispositif esttrs avantageux : la TVA sappliquedans des cas trs spcifique (restau-ration, htels, etc.) et il ny a pasdimpt sur le revenu des personnesphysiques ; limpt sur les socits(IS) est de 12% et ne sapplique quelorsque le bnfice est suprieur 30000 rials omanais (56 271 euros).Dans certain cas, un investisseur peutse voir accorder une exemption dim-pt pour une priode de 5 ans.Par ailleurs, Oman bnficie dunelocalisation gographique exception-nelle, qui en fait une excellente pla-teforme logistique et dexportation.Enfin, cest un pays caractris parune stabilit politique traditionnelleet qui ne connait pas de problmesde scurit. En dfinitive, je diraisquOman est un pays ouvert auxinvestissements trangers.Pourriez-vous citer un oudeux secteurs porteursparticulirement intressants pour lesentreprises franaises mais largementmconnus en France ?Le dveloppement des grands projetsdinfrastructures (chemin de fer,ports, aroports, zones franches, etc.)et le processus de diversification de

    lconomie gnrent de nombreuxsecteurs porteurs. Certains dentreeux sont cependant mconnus. Jesouhaiterais mettre laccent sur deux ppites qui pourraient intresserparticulirement les entreprises fran-aises.Les technologies de linformation etde la communication (TIC) sont unepriorit stratgique du gouvernementomanais. Des investissements impor-tants ont t engags pour dvelop-per le rseau de fibre optique et lestlcommunications. Un parc tech-nologique ddi aux nouvelles tech-nologies a t cr. Microsoft a ins-tall Ruwi sa plateforme dedveloppement pour le Golfe : elleemploie 2 400 salaris et gnre unchiffre daffaires annuel de 2 milliardsde dollars.Le secteur agroalimentaire et la pcheoffrent aussi de belles perspectivesdaffaires. En matire agricole, Omanoffre un potentiel de dveloppementdes cultures. Pour ce qui est de latransformation, il y a une relleopportunit, compte de notre situa-tion gographique et de nos investis-sements logistiques, pour se posi-tionner comme fournisseur deproduits alimentaires transforms destination du march intrieur maisaussi des pays du Golfe voire dautrescontinents. Dans le secteur de lapche, la moiti de la production estdj exporte mais le potentiel estloin davoir t entirement exploit.La finalisation prvue en 2015 dunouveau port de pche de la zonefranche dAl Duqm, qui reprsenteun investissement de 120 millions dedollars, devrait faciliter la cration

    dun important cluster des industriesde la pche. En matire daquacul-ture, le dveloppement commence peine et il y une vraie carte jouerpour les entreprises franaises.Quels appuis lITHRAApeut-elle apporter auxentreprises franaisesintresses par le marchomanais ?LITHRAA est lagence publique dugouvernement omanais en charge dela promotion des investissementstrangers sur son territoire. Nous tra-vaillons en liaison troite avec les dif-frentes entits publiques omanaisesafin de faire dOman une destinationattractive pour les entreprises tran-gres.De fait, lITHRAA est une sorte de porte dentre pour lentrepriseintresse par le march omanais.Nous dispositions dinformations surles possibilits daffaires et les condi-tions juridiques et fiscales. Lorsquuneentreprise a un projet, mme si celui-ci est encore prliminaire, noussommes disposs en discuter avecelle et voir de quelle faon nouspouvons lappuyer. LITHRAA peutmettre lentreprise en contact avecdautres agences publiques omanaises,proposer et ngocier des aides sup-plmentaires, faciliter des rendez-vous, etc. Les entreprises franaisesne doivent pas hsiter nous consul-ter.Quels conseils pratiquesdonneriez-vous aux chefsdentreprises franais quisouhaiteraient russir enOman ?Nous conseillons aux entreprises fran-aises de travailler en partenariat avecles Omanais, mme si elles dtien-nent 100% du capital de leur filialesur place. Notre pays a une traditioncommerciale qui date de plusieurs si-cles et de vrais savoir-faire, y comprisdans le domaine industriel. Le parte-nariat peut tre une source denri-chissement mutuel.

    Nous souhaiterions que les entreprises franaisessoient davantage prsentes en Oman Un entretien avec Pierre Verzat, prsident du directoire de SystraUn entretien avec Salem Moosa J. Hassan, Reprsentant en France de lAutorit Publiquepour la Promotion de lInvestissement et le Dveloppement de lExportation (ITHRAA)

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