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Léna Serrano Anaïs Honoré Léa Delapille Chloé Bernage 1ère STMG 1 « MON BEL AMOUR ( …) MA DÉCHIRURE » Louis ARAGON « Séparation », Edward Munch 1896 sur 1 19

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Léna Serrano Anaïs HonoréLéa Delapille Chloé Bernage1ère STMG 1

« MON BEL AMOUR ( …) MA DÉCHIRURE » Louis ARAGON

« Séparation », Edward Munch 1896

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PRÉFACE : « MON BEL AMOUR ( …) MA DÉCHIRURE » Louis ARAGON

MAUX D’AMOUR

La poésie nous accompagne au quotidien. Qui d’entre vous, chers lecteurs, ne se souvient de quelques vers récités à l’école ou d’un poème mis en musique ? « La cigale et la fourmi » de La Fontaine, « Demain dès l’aube » de Victor Hugo ou bien « Heureux qui comme Ulysse » de Du Bellay ? Les vers surgissent de manière inattendue, égarés dans notre mémoire.

La poésie est un art qui permet d’exprimer ses sentiments, ses ressentis et ses émotions. C’est une manière profonde d’exprimer ce que l’on ressent en s’appuyant sur la musique des mots. Par sa beauté, la poésie est utile car elle peut procurer du plaisir aux lecteurs. La poésie permet de s’évader, de rêver. Elle permet aussi d’engendrer des prises de conscience, des réflexions. Le poète s’ouvre à nous, on peut donc facilement se sentir concerné par ses écrits. Chacun d’entre vous peut s’identifier à une expérience vécue par un poète : l’attente, la séparation… Le poète pose un regard original sur le monde et en même temps, il parle d’expériences partagées par tous.

Autant que le bonheur d’aimer, les maux d’amour sont sources d’inspiration. Depuis l’amour courtois du Moyen Age à la poésie moderne, en passant par l’humanisme du 16ème siècle, le baroque du 17ème siècle et le romantisme du 19ème siècle, la poésie lyrique est sans cesse renouvelée. Elle est atemporelle et universelle. On retrouve souvent le vécu du poète car, pour pouvoir parler du mal amoureux, il faut l’avoir vécu pour l’évoquer d’une manière touchante et réaliste. L’amour est un sentiment intense qui implique des contraintes : la souffrance, le manque, la perte de l’être aimé. Quand un être souffre dans son âme et dans son corps, la musique des mots peut exprimer sa douleur. La forme poétique est brève, violente, puissante. Elle est un murmure qui crie la souffrance.

Par quels moyens poétiques les mots peuvent-ils exprimer les maux d’amour ?

Comme titre à notre anthologie, nous avons repris un vers de Louis Aragon : « Mon bel amour (…) ma déchirure » car l’antithèse traduit bien l’ambiguïté de l’état amoureux et le pouvoir de l’amour. Notre anthologie n’est pas chronologique. Nous avons choisi de l’ouvrir avec un poème qui nous a touchées par sa simplicité et sa mélancolie. Avec « Le pont Mirabeau », Apollinaire évoque le souvenir d’un amour perdu. Il joue sur un élément traditionnel de la poésie lyrique, l’eau mouvante du fleuve pour exprimer la fuite du temps. L’eau de la Seine s’écoule comme l’amour qui passe : « L’amour s’en va comme cette eau courante ». Le pont Mirabeau reste immobile comme le poète figé dans sa douleur. Le refrain crée un effet de douceur et de tristesse. La forme du poème est moderne pour l’époque puisqu’Apollinaire varie la longueur des vers. Le poème imite ainsi le mouvement fluctuant de l’eau comme une petite vague. Nous avons mis en relation ce poème avec une photo du Pont des Arts qui, aujourd’hui, incarne le pont des amoureux. Les amoureux fixent un cadenas sur le pont pour sceller leur amour dans l’éternité.

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Il semble logique de poursuivre la thématique marine avec le sonnet baroque de Pierre de Marbeuf. Il fait un parallélisme entre la mer et l’amour qui peuvent être aussi instables : « Car la mer et l’amour ne sont point sans orage. » Il entremêle l’eau, le feu, l’orage. Il faut oser affronter « le feu » de la passion, prendre le risque d’un « naufrage » pour vivre intensément le trouble de la passion amoureuse. Nous avons choisi d’illustrer ce sonnet par « La vague » de Courbet, tableau réaliste du 19ème siècle qui représente Etretat sans complaisance avec des galets noirs et une vague tumultueuse et sombre. Le mouvement de l’eau, le ciel nuageux font écho au poème de Pierre de Marbeuf. Aragon présente la souffrance comme indissociable de l’amour avec la répétition de « Il n’y a pas d’amour heureux. » Le poème est complexe. Certains vers sont intimes : « Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure/ Je te porte dans moi comme un oiseau blessé. » Avec l’antithèse et la comparaison, le poète accepte la douleur liée à l’amour. Mais le poète ne parle pas que de la souffrance amoureuse. Ce poème a été écrit en 1943 dans un recueil qui a pour thème principal la guerre. Il est question de « soldats sans armes », « de l’amour de la patrie ». Aragon élargit le thème de la souffrance en parlant aussi des larmes des soldats qui subissent la guerre. Louise Labé, poétesse du 16ème siècle, décrit dans son sonnet « Je vis, je meurs… » l’état d’une femme déchirée par l’amour. Il est étonnant qu’au 16ème siècle, une femme ose écrire les sensations liées à l’amour en privilégiant le toucher, ce qu’on ressent dans sa chair : « J’ai chaud extrême en endurant froidure. » Ce poème est direct, sensuel pour exprimer la passion physique et le manque. Comme chez Pierre de Marbeuf et Aragon, on y lit des antithèses révélatrices des contradictions de l’état amoureux. Charles d’Orléans, emprisonné par les anglais pendant vingt cinq ans, est resté longtemps loin de la France. Exilé, il entretient le souvenir de sa « Maitresse » grâce à la poésie : « Je n’ai plus rien, à me réconforter,/ Qu’un souvenir pour retenir liesse ». Le poème forme une boucle avec la reprise du premier vers à la fin du poème. La poésie le console de son éloignement. Nous avons choisi une gravure de l’amour courtois pour illustrer ce poème du 15ème siècle qui repose sur l’attente. Le poème traduit de l’allemand, de Hölderlin est bref mais expressif. On peut décider raisonnablement de se séparer car on se dispute trop. Mais il n’empêche que la séparation peut être violente comme un coup de poignard, « une déchirure ». La comparaison de « l’assassinat » est significative. On ne se connaît jamais tout à fait. Marceline Desbordes-Valmore, poétesse du 19ème siècle, a peur de sa mémoire. Elle a vécu une séparation si douloureuse que garder un lien par lettres avec l’être aimé est intolérable. Cela ravive la souffrance. La séparation est associée au champ lexical de la mort présent dans tout le poème. Elle veut oublier les moments heureux avec l’être aimé et aspire à la mort. C’est pourquoi nous avons rapproché ce poème du tableau inquiétant de Munch. La femme isolée, en robe de deuil, ne participe pas à la danse de la vie. Les autres dansent à deux, elle est triste et seule. Le dernier poème d’un auteur méconnu, traite encore de la séparation. L’anaphore « N’oublie pas » ou « Ne m’oublie pas » prouve que l’amour permet d’accéder à l’éternité dans le cœur de l’autre. Même si l’amour est fini, on veut exister pour toujours dans le souvenir de l’être aimé. Il est insupportable de n’être plus rien pour lui. L’amour permet peut-être de défier l’oubli et la mort. � sur �3 19

La sculpture de Rodin exprime la fuite de l’amour. L’homme, en tendant ses bras, veut rattraper celle qui lui tourne le dos et peut être exister pour elle pour toujours.

Chers lecteurs, nous espérons que cette préface ne vous a pas ennuyés et vous a donné envie de lire notre anthologie. Nous souhaitons que la musicalité des poèmes choisis vous procure des émotions variées et durables.

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« Le pont Mirabeau », extrait d’Alcools paru en 1913 de Guillaume Apollinaire.

Ce poème évoque l’amour disparu et le temps qui passe. La présence d’un refrain ajoute une sorte de rythme au poème et peut donc faire penser à une chanson. Nous avons choisi ce poème car son rythme permet de le rendre plus original et de toucher les lecteurs par les émotions qu’il provoque. Les strophes en forme de vagues rappellent les vaguelettes de la seine.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous

Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va

Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé

Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure

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« Les amours s’enfuient vite sur l’aile du temps et ne laissent que des souvenirs mêlés d’amers regrets. » Citation de Maris de Grandfort; Reno 1862

http://www.pleinevie.fr/article/que-vont-devenir-les-cadenas-de-l-amour-du-pont-des-arts-13376

Photographie du Pont des Arts sous lequel passe la Seine à Paris. Ce pont, décoré de cadenas dont les clés sont jetées dans la Seine symbolise un amour éternel.

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« Et la mer et l’amour » Poème de Pierre de Marbeuf, Recueil des vers, 1928.

C’est un poème classique très connu. Ce poème pénètre en nous par la douceur des allitérations en « m » et les effets de répétitions. Le poète nous fait entrer dans un univers profond, qui reflette son état d’esprit. Le poème rentre parfaitement dans le thème « Maux d’amour » car il évoque un amour douloureux (comparé à un brasier) et quasiment impossible.

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage, Et la mer est amère, et l'amour est amer, L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer, Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage, Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer, Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer, Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau, Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

« L’amour ressemble étrangement à la mer : il n’y a que ceux qui ne l’aiment pas qui trouvent que c’est toujours pareil. » Huguette Maure

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Gustave Courbet, La Vague, 1869, huile sur toile, 66 x 90 cm

Ce tableau représente un bord de mer agité, comme dans le poème ci-dessus où l’amour et la mer ne sont point sans orages.

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« Il n’y a pas d’amour heureux », La Diane Française, Aragon, XXe siècle.

Ce poème compare l’amour à une sorte de piège. Il n’y a pas d’amour heureux : ce dernier est forcement destructeur et engendre la douleur, les pleurs, la mort. Ce poème est incontournable dans le thème « Maux d’Amour », il tient une description pessimiste de l’amour. Nous l’avons choisi car les antithèses insistent sur l’amour étroitement lié à la souffrance.

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa forceNi sa faiblesse ni son coeur Et quand il croitOuvrir ses bras son ombre est celle d'une croixEt quand il croit serrer son bonheur il le broieSa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armesQu'on avait habillés pour un autre destinA quoi peut leur servir de se lever matinEux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertainsDites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirureJe te porte dans moi comme un oiseau blesséEt ceux-là sans savoir nous regardent passerRépétant après moi les mots que j'ai tressésEt qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tardQue pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unissonCe qu'il faut de malheur pour la moindre chansonCe qu'il faut de regrets pour payer un frissonCe qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleurIl n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtriIl n'y a pas d'amour dont on ne soit flétriEt pas plus que de toi l'amour de la patrieIl n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureuxMais c'est notre amour à tous les deux

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« Aimer, c'est faire un pacte avec la douleur ; ne pas aimer, c'est vivre mort. » Citation de Julie de Lespinasse; Maximes et pensées (1776)

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"Je vis, je meurs", Louise Labé (1524-1566) Ce poème évoque un amour non maîtrisable. Les contrastes liés à la passion amoureuse sont évoqués dans la confusion des sensations physiques et psychologiques présentées dans des antithèses.

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;J'ai chaud extrême en endurant froidure :La vie m'est et trop molle et trop dure.J'ai grands ennuis entremêlés de joie.Tout à un coup je ris et je larmoie,Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;Tout en un coup je sèche et je verdoie.Ainsi Amour inconstamment me mène ;Et, quand je pense avoir plus de douleur,Sans y penser je me trouve hors de peine.Puis, quand je crois ma joie être certaine,Et être au haut de mon désiré heur,Il me remet en mon premier malheur.

" L'amour est de toutes les passions la plus forte : elle attaque à la fois la tête, le cœur et le corps. » Voltaire

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« Ma seule amour », Charles d’Orléans, XVe siècle recueil : Rondeaux.

Charles d’Orléans, longtemps emprisonné, a trouvé du réconfort dans l’écriture poétique. Il cultive le souvenir de son amante puisqu’il est éloigné d’elle. Le mot « amour » est féminisé et l’apostrophe « Ma seule amour, ma joie et ma maîtresse » est répétée pour apaiser la tristesse du poète, séparé de la femme aimée.

Ma seule amour, ma joie et ma Maîtresse, Puisqu’il me faut loin de vous demeurer, Je n’ai plus rien, à me réconforter, Qu’un souvenir pour retenir liesse.

En allégeant par Espoir ma détresse, Me conviendra le temps ainsi passer, Ma seule amour, ma joie et ma Maîtresse, Puisqu’il me faut loin de vous demeurer.

Car mon cœur las, bien garni de tristesse, S’en est voulu avecques vous aller, Et ne pourrai jamais le recouvrer Jusques verrai votre belle jeunesse, Ma seule amour, ma joie et ma Maîtresse.

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http://cotentinghislaine.unblog.fr/barbey-daurevilly-le-chevalier-des-touches-1864/les-personnages-dans-le-chevalier-des-touches/

Cette gravure évoque l’amour courtois. Le personnage de droite est un chevalier qui s’agenouille devant une femme qui est sa bien aimée.

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«Un assassinat», Friedrich Hölderlin, XVIIIe siècle

Ce poème évoque la séparation volontaire de deux êtres, cependant cette décision est mal vécue. Nous avons ici un sentiment de déchirure amoureuse. La violence du mot « assassinat » nous fait ressentir la puissance des sentiments qu’éprouvaient les amants l’un pour l’autre. Ce qui nous touche est la simplicité et la brièveté de ce poème. Il a la puissance d’un coup de poignard. Nous avons choisi ce texte car il est d’origine allemande, ce qui prouve que l’amour est un sujet universel mais aussi pour montrer qu’un poème n’a pas besoin d’être long pour provoquer des émotions chez un lecteur. Nous séparer, c’est nous qui l’avions décidé, L’estimant bon et sage, Alors, pourquoi l’accomplissant, l’acte fut-il Affreux comme un assassinat ? Hélas ! Nous nous connaissons peu Car règne en nous un dieu

« Vouloir aimer sans risquer de souffrir est une contradiction, et vouloir vivre sans aimer, c'est se tuer. » Citation de Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 16 juillet 1876.

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http://laurenecynthiatextes.skyrock.com

Ce dessin représente la déchirure amoureuse.

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«Les séparés», Marceline Desbordes-Valmore, XIXe siècle

Ce poème évoque pour deux amants une impossibilité de se voir. Elle ne veut pas qu’il lui écrive car ses lettres, son écriture sont trop vivantes pour elle et le fait qu’il ne soit pas en sa présence rend leur histoire plus douloureuse. La répétition de l’ordre « N’écris pas !» montre la douleur que cette femme éprouve. Nous avons choisi ce poème car il est magnifique par les émotions qu’il dégage.

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre. Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau. J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau. N'écris pas!

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes. Ne demande qu'à Dieu...qu'à toi, si je t'aimais! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas!

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ; Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent. Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire. Une chère écriture est un portrait vivant. N'écris pas!

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ; Que je les vois brûler à travers ton sourire ; Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur. N'écris pas!

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« Oh ! qu’il est cruel d’aimer alors qu’on est séparé de l’être qu’on aime! » Victor Hugo

La danse de la vie d'Edvard munch, 1899-1900, huile sur toile, 125 x 191 cm

Ce tableau aux couleurs vives représente des couples qui dansent et à droite du tableau, une femme seule est vêtue de noir. Cette couleur évoque la tristesse, le deuil d'un amour déchu et met en avant la solitude de cette femme ainsi que le manque d'un homme avec lequel pouvoir valser.

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« Ne m’oublie pas », Martine Pelloux XXIe siècle

Ce poème évoque la peur d’être oublié par un être aimé. Les répétitions de « n’oublie pas » et « ne m’oublie pas » insistent sur la peur constante de la poétesse. Nous avons choisi ce poème car il est vrai qu’être oublié d’une personne qu’on a aimé est difficile à accepter. On aspire à l’éternité dans le coeur de l’être aimé.

Tu peux partir Tu peux me lâcher dans le vide Tu peux me dire que tu aimes ailleurs quelqu'un de meilleur ça ne changera rien dans mon coeur Tu peux fuir mon malheur mais ne m'oublie pas... ne m'oublie pas... ne m'oublie pas J'ai peur C'est une chose qui me tient à coeur Ne m'en tiens pas rigueur ne m'oublie pas Est-ce que tu penses toujours ce que tu m'avais dit un soir... On n'oublie pas les gens qui vous ont aimé Tu peux t'en aller loin... Mais ne laisse pas le temps t'éloigner de celle qui t'a aimé et qui t'aime Les années peuvent passer D'autres gens peuvent venir Je n'aurais toujours qu'une seule chose à dire : Ne m'oublie pas Ne m'oublie pas Ne m'oublie pas Même si je meurs N'oublie pas mes mots N'oublie pas ma voix N’oublie pas mes pas Ne m’oublie pas

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« Tout change, tout vieillit, tout périt, tout s'oublie ; mais qui peut oublier ses premières amours ? » Pierre-Louis Ginguené

« fugit amor », Auguste Rodin, 1885 sculpture de marbre

Cette sculpture montre une femme se tournant vers la droite, vers l'avenir. L'homme situé à gauche représente le passé de cette femme, il ne veut pas la laisser partir, il veut la retenir.

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