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111 MAI 2012 Bulletin d’information et de liaison des zones légumières de Bretagne Bilan technique Choux-fleurs 2011 D O S S I E R Dès aujourd’hui, portez à votre connaissance toutes les informations nécessaires à votre succès de demain

N°111 MAI 2012 › wp-content › uploads › 2013 › 09 › 111.pdfAUJOURD’HUI & DEMAIN - MAI 2012 - N° 111 Choux-fleurs, bilan teChnique 2011 Pour rappel, en 2010 sur chénopodes

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  • N°111MAI 2012

    B u l l e t i n d ’ i n f o r m a t i o n e t d e l i a i s o n d e s z o n e s l é g u m i è r e s d e B r e t a g n e

    Bilan technique Choux-fleurs 2011

    D O S S I E R

    D è s a u j o u r d ’ h u i , p o r t e z à v o t r e c o n n a i s s a n c e t o u t e s l e s i n f o r m a t i o n s n é c e s s a i r e s à v o t r e s u c c è s d e d e m a i n

  • 2 è m e t r i m e s t r e 2 0 1 2 - I S S N : 0 7 6 4 - 2 9 5 4

    Directeur de la publication :Michel LE ROUX

    Secrétariat, Dactylographie :Marie-Line GUILLOUPascale SEVERE

    Siège social :Vézendoquet - 29250 St-Pol-de-LéonTél. : 02 98 69 22 80Fax : 02 98 69 09 94

    E-mail : [email protected]

    Conception - Exécution - Impression :©Breizland - Ploudaniel

    Abonnement 1 an :- Producteurs : 20 e- Autres : 50 e

    SOMMAIREN°111MAI 2012

    B u l l e t i n d ’ i n f o r m a t i o n e t d e l i a i s o n d e s z o n e s l é g u m i è r e s d e B r e t a g n e

    Bilan technique Choux-fleurs 2011

    D O S S I E R

    D è s a u j o u r d ’ h u i , p o r t e z à v o t r e c o n n a i s s a n c e t o u t e s l e s i n f o r m a t i o n s n é c e s s a i r e s à v o t r e s u c c è s d e d e m a i n

    Dès aujourd’hui, portez à votre connaissance toutes les informations nécessaires à votre succès de demain

    DOSSIERCHOUX-FLEURS, bilan technique 2011 .....................................................................................3 à 5

    MOUCHE DU CHOU, diminuer les doses de Spinosad avec Success ................................6 à 8

    CHOU-FLEUR, pourquoi autant de chitoun durant l’hiver 2011/2012 ? ......................................................................... 9 à 12

    tEchnIquES cultuRalESÉCHALOTE, bilan technique 2011 ................................................................................ 13 à 15

    ENDIVE, bilan technique 2011 ............................................................................... 16 et 17

    ENDIVE et pucerons des racines Quelles solutions pour limiter leur dégâts ? ......................................... 18 à 20

    GESTION DES MAUVAISES HERBESLe faux-semis, un levier à ne pas négliger .......................................... 21 à 23

    cOnSOMMatIOnVALORISATION NUTRITIONNELLE des légumesMieux les connaître et les faire accepter ............................................. 24 et 25

    tÉMOIGnaGECHANTIERS DE RÉCOLTE de choux-fleurs Un producteur témoigne ........................................................................... 26 et 27

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    D O S S I E RA U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    LES HOMOLOGATIONSDeux spécialités ont été homologuées en 2011 : Ortiva Top et Physalis (cf. tableau n°1).Les principaux retraits d’homologation enre-gistrés cette année sont :

    - Dithane et Sandozèbe contre le mildiou,- Diméthoate contre les pucerons.

    LE DÉSHERBAGEÉtude sur la technique du « faux-semis »Une étude sur les faux semis a été réalisée par la Chambre d’Agriculture 29 chez 8 exploitants. En moyenne, la réduction de levée des mau-vaises herbes est de 40 % pour le 1er faux semis, 56 % pour le 2ème et 71 % avec les 3 faux-semis.

    La technique des faux semis est très efficace et pourrait être incorporée dans l’itinéraire technique de nombreuses cultures, aussi bien

    en bio qu’en agriculture conventionnelle (cf. article pages 21 à 23).

    le dÉsherbage des pÉpinières d’arrachis : prowl doit être incorporÉLe programme de désherbage des pépinières de choux, diffusé depuis 2010, à base de Prowl à 1 l/ha incorporé, puis Butisan à 1 l/ha en post-semis, donne globalement satisfaction aux producteurs. Cette année, quelques pro-ducteurs 29 se sont plaints de phytotoxicités. Elles sont constatées lors d’applications de Prowl non incorporé. Ce comportement avait déjà été observé au CATE lors de la mise au point du programme. Les pertes peuvent être totales sur certaines variétés. Dans la diffusion future, il faudra donc bien insister sur l’impérative nécessité de cette in-corporation qui permet de supprimer ce risque de phytotoxicité.

    le dÉsherbage des plantations5 essais ont été mis en place au CATE en 2011. Les principales conclusions sont les suivantes :

    - En comparaison à Butisan/Centium un nou-veau produit a été évalué. Son compromis sélectivité-efficacité est intéressant et il sera à nouveau évalué en 2012.

    - 2 essais ont été mis en place afin d’évaluer l’in-térêt de l’adjonction du Lentagran au mélange Butisan / Centium. L’objectif étant d’appliquer ce mélange sur des adventices levées afin de prolonger la persistance d’action des anti-ger-matifs (Butisan et Centium).

    Dans les essais, nous retiendrons que :• Appliqué 11 jours après la plantation, le

    mélange sur la base de Butisan 1 l + Cen-tium 0,2 l + Lentagran à 1 kg a engendré une réduction importante du dévelop-pement des choux. Cette diminution de vigueur n’est pas observée à 0,5 kg/ha de Lentagran.

    • 22 jours après la plantation, ces mêmes mélanges ont été sélectifs des choux.

    • Dans les 2 essais, ce mélange tripartite n’a pas amélioré significativement l’efficacité de Butisan / Centium.

    Afin de confirmer les résultats de 2010 sur les conditions d’application du Lentagran, un es-sai a été réalisé. 22 jours après la plantation, sur adventices jeunes, il n’est pas noté de diffé-rence entre une application effectuée le matin sur la rosée et le même jour en milieu d’après-midi sur un feuillage sec.

    Damien PENGUILLYAnimateur des commissions techniques régionales choux-fleurs et autres choux

    Cet article reprend les principaux résultats des actions techniques réalisées en 2011 par les différents partenaires de la filière bretonne. Les actions portent sur la maîtrise du désherbage et la protection phytosanitaire ainsi que sur des sujets agronomiques et de fertilisation des cultures. L’aspect variétal fait l’objet d’un autre article présenté dans le bulletin précédent n°110. Les résultats ont été présentés aux membres des commissions techniques régionales choux-fleurs et autres choux, réunis à l’automne 2011 afin de définir les orientations 2012.

    Choux-fleurs, bilan teChnique 2011

    Tableau n° 1 : les homologations obtenues en 2011

    Spécialité Chou-fleurCible Brocoli Chou pommé

    ORTIVA TOP Alternaria / Mycosphaerella 1 l/ha - DEAR de 14 jours Non autorisé 1 l/ha - DEAR de 21 jours

    PHYSALIS Alternaria / Mycosphaerella 0,4 kg/ha - DEAR de 21 jours

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    Choux-fleurs, bilan teChnique 2011Pour rappel, en 2010 sur chénopodes et orties bien développés, aux doses de 1 et 2 kg/ha, une efficacité plus rapide a été observée lors d’une application matinale sur la rosée. Aux mêmes doses, l’efficacité avait été moindre lors d’une application en milieu d’après-midi du même jour.

    LA PROTECTION CONTRE LES RAVAGEURSmouche du chou : pyristar,un dossier complexe pourle traitement des semencesPyristar a bénéficié d’une dérogation d’utilisa-tion pour la campagne 2011. Cette spécialité se compose de la même matière active (Chlorpy-riphos-éthyl) que le Gigant mais à une concen-tration différente.On estime qu’en 2011, Pyristar a représenté près de 50 % des surfaces emblavées en Bre-tagne sur chou-fleur et brocoli. Sur ces volumes significatifs, il n’a pas été signalé de problèmes de sélectivité et / ou d’efficacité.L’homologation du produit n’est pas simple puisque la firme détentrice de la molécule ne possède pas de données résidus.

    Des résultats existent avec Gigant mais sont-ils exploitables pour son homologation ? La firme n’a pas (pour le moment) déposé le dossier d’homologation. Dans le meilleur des cas, pour la campagne 2012, un régime dérogatoire per-mettra son utilisation.

    mouche du chou : rÉduction possible des dosesen traitement des minimottesavec success 4Sur ce thème, 2 essais ont été mis en place, jusqu’à la récolte au CATE et à la SECL 22. Les résultats sont identiques entre les 2 sites et in-diquent que la réduction de la dose de l’insec-ticide SUCCESS 4 est possible sans altérer son efficacité. La dose peut être réduite de 50 %.Ce résultat confirme les précédents essais de 2008 à 2010.En complément d’un traitement des mini-mottes, le traitement de rattrapage en cours de culture avec SUCCESS 4 n’apporte pas de gain de rendement même pour les plantations les plus précoces. Dans ce cas, le traitement com-plémentaire post-plantation localisé n’est pas

    justifié. Ce résultat confirme les essais de 2010 (cf. résultats détaillés en pages 6 et 8).

    mouche du chou : fin duprogramme casdar biodivlegLe programme CASDAR « Biodiversité fonction-nelle des abords de parcelles pour la maîtrise des mouches des cultures légumières », arrive à son terme (années 2009 à 2011).Ces suivis, réalisés au CATE et chez 14 exploi-tants par la Chambre d’Agriculture 29 cette année, consistent à comparer les niveaux de pontes, la présence d’auxiliaires (staphy-lins, carabes, araignées  ...) et les dégâts aux cultures sur des parcelles entourées d’environ-nement passagers (haies, talus ...) ou des par-celles sans ces environnements.Comme les années précédentes, il y a peu de différences entre les 2 groupes de parcelles pour les critères pontes de mouches, carabes, ... Seule une espèce de Staphylins (A. bipustulata) est plus nombreuse dans les parcelles avec ta-lus (résultats identiques à 2009). Une synthèse des 3 années est prévue en 2012 et fera l’objet d’une publication.

    Une phytotoxicité avec BUTISAN a été notée après des pluies importantes sur une pépinière mise en place dans une parcelle sableuse

    Ces résultats sont issus de l’activité de recherche, d’expérimentation et d’observations des structures techniques de la filière bretonne. Les stations expérimentales CATE et SECL, les Chambres d’Agriculture (29,22 et 35), Vegenov, SAEP et les services techniques des Organisations de Producteurs. Ces résultats peuvent être issus d’une expérimentation ponctuelle en un site et à une époque donnés et ne peuvent avoir un rôle de préconisation.

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    D O S S I E R

    l’aleurode : un ravageur Émergent en bretagne ?D’importants dégâts d’aleurodes du chou (Aleyrodes proletella) sont signalés en France et plus largement en Europe. Cet insecte semble être en recrudescence partout sauf en Bre-tagne. Nos conditions régionales de production (vent, températures…) sont-elles peu pro-pices au développement du ravageur ? Sur ce point, une étude bibliographique a été réalisée.

    le gibier toujours prÉoccupantLes gros ravageurs : lapins, lièvres, corvidés, pigeons posent des problèmes dans toutes les zones légumières. La difficulté de lutte provient essentiellement de problèmes régle-mentaires : espèces gibiers (droits de chasse), nuisibles (code environnement) et espèces protégées (Choucas des tours)…Un essai a été mis en place au CATE dans le but d’évaluer quelques «  techniques répulsives  » contre le gibier (lapins, lièvres…). Une appli-cation a été effectuée sur des jeunes plants de choux (chou-fleur et chou de Milan) en plaques de minimottes. Des différences ont été constatées et incitent à la poursuite d’expérimentation avec notam-ment des produits très odorants.

    la protectioncontre les maladiesprotection contre le mildiou : un produit en coursd’homologationEn relation avec Vegenov, 4 essais de lutte contre le mildiou lors de l’élevage des plants ont été effectués au CATE en 2011.

    Parmi les produits testés, nous enregistrons les bonnes efficacités de 2 produits  : Kyriel (dé-marche d’homologation engagée) et un autre en cours de développement.

    Par ailleurs, depuis 2010, des essais ont été mis en place afin de redéfinir les conditions d’appli-cation de spécialités à base de Propamocarbe. Dans les conditions de réalisation des essais, nous noterons :

    - 2 semaines après le semis, on enregistre une efficacité moyenne de 76 % pour Proplant à 10 ml/m² et de 52 % pour Prévicur Energy à 3 ml/m² (Moyenne de 3 essais 2010/2011, application au stade « pointage »).

    - l’influence de l’irrigation post-semis (et du risque de lessivage) sur l’efficacité de ces fon-gicides semble avoir peu d’incidence sur l’ex-pression de l’efficacité des spécialités.

    signum protège du pied noirLes essais au champ réalisés en 2011 confir-ment les résultats des essais en laboratoire montrant l’efficacité intéressante du SIGNUM contre le pied noir (Rhizoctonia solani).

    protection contre la nervationnoire (Xanthomonas campestris)Un essai de lutte contre cette bactérie a été réa-lisé au CATE. Comme en 2010, l’essai est dans le cadre de la ré-homologation des spécialités à base de cuivre. Les faibles niveaux de pro-tection, enregistrés lors des précédents essais, nous interrogent sur :

    - l’efficacité des spécialités cupriques,- la nuisibilité réelle de la bactérie sur les rende-

    ments et la qualité commerciale.

    raisonnementde la fertilisationgestion des engrais vertsLes essais sur les engrais verts se poursuivent à la SECL dans le cadre de l’agriculture biolo-gique. 3 thématiques d’essais ont été réalisées en 2011 :

    - la fertilisation d’un brocoli d’automne à partir d’un engrais vert implanté après une culture pauvre (blé),

    - la gestion de la destruction d’engrais vert avant l’implantation d’un chou-fleur d’hiver,

    - le semis sous couvert d’engrais vert (en inter-culture du blé-chou-fleur) et fertilisation d’un chou-fleur de mars.

    Les résultats de ces essais sont disponibles auprès de la station SECL ou des Chambres d’Agriculture.

    pas d’intÉrêt en 2011à l’utilisation d’engrais liquideDans le but d’évaluer l’intérêt d’une pulvéri-sation à base d’engrais liquide azoté sur une culture de chou-fleur d’hiver, un essai a été mis en place au CATE pour une récolte en avril. Une application foliaire a été réalisée 3 semaines avant la récolte aux doses préconisées par les distributeurs.

    Elle est effectuée en complément de la fertili-sation minérale. L’intérêt de cette pratique n’a pas été démontré en 2011. Elle fera l’objet d’es-sais complémentaires en 2012.

    Des symptômes de phytotoxicité ont été observés dans quelques pépinières où l’herbicide PROWL avait été appliqué en post-semis. Il est important que le produit soit incorporé au sol avant le semis

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    L’homologation récente de SUCCESS 4, MUSDO 4 et ROADSTER permet une protection efficace des cultures de Brassica contre les larves de mouche du chou. Ce sont des produits d’origine naturelle, à base de Spinosad qui peuvent être utilisés en traitement des plants avant la plantation à la fois en production conventionnelle et en agrobiologie. Leur coût d’utilisation est toutefois élevé. Les caractéristiques de ces spécialités ont suscité de nombreuses questions :

    - Comment protéger les plantations précoces de choux (plantation de mars pour un vol de mai)  ? Le produit est-il suffisamment persistant ?

    - Est-il indispensable de réaliser un traitement complémentaire en localisé (arrosage au pied) ?

    - Peut-on réduire la dose de Spinosad en traitement des minimottes avant la plantation sans altérer son efficacité ?

    Afin de répondre à ces interrogations, 5 essais avec des plantations échelonnées ont été mis en place au CATE et à la SECL.

    Ils ont été réalisés en utilisant des graines pelliculées ou non avec un insecticide à base de chlorpyriphos-éthyl au CATE (3 essais depuis 2009) et sur des graines non pelliculées à la SECL 22 (cadre AB, 2 essais depuis 2010 / cf. tableaux n°1 et 2).

    Les pics de pontes de mouche du chou ont eu lieu en semaine 15 au CATE et en semaine 18 à la SECL.

    MouChe du Chou, diMinuer les doses de spinosad aveC suCCess

    Damien PENGUILLYCATE

    Christian PORTENEUVESECL / CTIFL

    La lutte contre la mouche du chou se raisonne selon son mode de production dès la plantation. En traitement des minimottes avant la plantation, SUCCESS 4 offre une excellente protection des cultures même lors de plantations précoces réalisées plusieurs semaines avant le vol. Une seule application offre une protection d’au moins 5 à 6 semaines et permet ainsi à la plante de se développer suffisamment pour supporter la pression du ravageur sur la fin de son cycle et d’exprimer ainsi son potentiel de rendement.

    Tableau n° 2 : conditions expérimentales des essais 2011 à la SECL 22 - production en AB

    N° de plantation Plantation Pic de pontes RécolteTraitement de rattrapage

    1 10 18 16 24/25

    2 12 18 16 25

    Tableau n° 1 : conditions expérimentales des essais 2011 au CATE

    N° de plantation PlantationSemis Pic de pontes RécolteTraitement de rattrapage

    1 51 10 15 16 25

    2 1 13 15 17 25

    3 5 15 15 18 26

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    D O S S I E R

    MouChe du Chou, diMinuer les doses de spinosad aveC suCCess

    l’application entraitement desminimottes avant laplantation des chouxsuffit pour protÉgerla culture jusqu’àla rÉcolte !Plusieurs stratégies de protection ont été évaluées dans les essais. L’efficacité du SUCCESS 4 appliqué avant la plantation à la dose de 4 ml par plaque de 240 alvéoles a été comparée selon le site expérimental à des plants non traités et pelliculés ou non avec un insecticide à base de chlorpyriphos éthyl.L’intérêt d’une application complémentaire après la plantation est également étudié. Un deuxième traitement avec SUCCESS 4 est effectué après la plantation (non homologué pour cet usage), sur des plants préalablement protégés avant la plantation. Il s’agit d’un traitement localisé avec un fort volume de bouillie qui est réalisé au moment du vol (observations effectuées avec des pièges en feutrine). Les résultats des deux sites, en agriculture conventionnelle et en agrobiologie sont identiques (cf. graphique 1)  : SUCCESS 4, appliqué en traitement du plant, permet de maintenir le potentiel de production jusqu’au stade « récolte ». Cette stratégie de protection donne satisfaction dans le cas d’une plantation précoce réalisée plusieurs semaines avant le vol.Par ailleurs, en complément d’un traitement des minimottes, le traitement en cours de culture n’a pas apporté un rendement supplé-mentaire même pour les plantations les plus précoces. Cette application post-plantation n’est pas justifiée.

    À la récolte, malgré une belle apparence des plants, on peut signaler que la persistance d’efficacité du produit est dépassée car on observe la présence de quelques larves dans les parcelles traitées. Cependant, l’efficacité de la spécialité associée au développement des plantes a permis de maintenir le potentiel de production jusqu’au stade de la récolte.

    des rÉductionsde doses possibles !Malgré une excellente protection, l’utilisation du produit est onéreuse. Le traitement d’une plaque de 240 plants coûte 1,80 € soit de l’ordre de 190 € pour un ha de brocoli et 95 € pour un ha de chou-fleur.Depuis 2009, des essais sont mis en place afin de tester la possibilité de réduire la dose du produit.

    Dans un premier temps, l’efficacité a été appréciée dans des essais avec une plantation juste avant le vol de mouche du chou (plantation d’avril).Comme le montre le tableau n° 3, il n’est pas observé de différence de protection entre la dose de 4 ml par plaque de SUCCESS 4 et les doses de 2 ml et 3 ml par plaque.

    En 2010 et 2011, ces essais ont été réalisés sur des plantations plus précoces (à partir de la semaine n° 9 de plantation, soit début mars) et ont été conduits jusqu’au stade « récolte ». Comme le montrent les graphiques 1 et 2, il n’est pas noté de différence de rendement entre un traitement des minimottes avant la plantation, à la dose pleine (4 ml par plaque de 240 plants) et la demi-dose évaluée (2 ml par plaque). D’après ces résultats, une réduction de la dose de SUCCESS 4 est possible sans affecter l’efficience du produit.

    Tableau n° 3 : mesure de l’efficacité d’une réduction de dose du SUCCESS 4 (données CATE-2009)

    Modalité testée % plants attaquésDose par plaque Dont % de plants fortement attaqués

    29 jours après la plantation

    TEMOIN - graines nues - 68,1 27,8

    SUCCESS 4 4 ml 0,5 0,0 en traitement 3 ml 0,0 0,0 des minimottes 2 ml 0,0 0,0

    Témoinnon pelliculé

    Témoin GIGANT(CATE

    uniquement)

    Success4 ml / plaque

    Success2 ml / plaque

    2 SuccessPlantation +

    Cours de culture à 4 ml / plaque

    2 SuccessPlantation +

    Cours de culture à 2 ml / plaque

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    % d

    e pl

    ants

    man

    quan

    ts

    0

    Graphique 1 : moyenne des plants manquants(synthèse des essais CATE 2010-2011 et SECL 2011)

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    MouChe du Chou, diMinuer les doses de spinosad aveC suCCess

    Tableau n° 4 : stratégie d’utilisation de SUCCESS 4 en Bretagne

    Période de plantation Plantation de juillet Semaines 27 à 30

    (chou d’automne et d’hiver)

    Plantation de fin fév. à juinSemaines 8 à 26/27

    (chou de printemps-été)

    Plantation d’aoûtSemaine > 30 (chou d’hiver)

    l’utilisation està raisonner selonle mode de production,la pÉriode de plantationet le pelliculagede la semenceL’efficience de la spécialité SUCCESS 4 permet de maintenir le potentiel de production des cultures de Brassica sur l’ensemble du cycle cultural.

    Le traitement des plants avant la plantation offre une bonne protection même dans le cas des plantations précoces de printemps (mars) réalisées plusieurs semaines avant les pontes du ravageur. Aussi, le traitement complémentaire localisé en post-plantation n’est pas justifié.

    Les récents essais mis en place au CATE et à la SECL mettent en évidence qu’une réduction de la dose homologuée est possible jusqu’à 50 % sans affecter l’efficacité de la spécialité.

    Nous avons observé dans tous les essais, que la protection mesurée à la dose de 2 ou 3 ml par plaques est identique à la référence homologuée de 4 ml plaques.

    en conclusionL’ensemble de ces résultats permet d’établir une stratégie de protection contre la mouche du chou selon son mode de production :

    - en production AB ou en production conven-tionnelle avec des graines non pelliculées avec un insecticide, un traitement est indispensable jusqu’à la fin du second vol (en général fin juillet),

    - en production conventionnelle avec des graines pelliculées (Gigant ou Pyristar ou Mundial), un traitement doit être réalisé pour les plantations des choux de printemps et d’été (jusqu’à la fin juin). A l’inverse, la persistance d’action du pelliculage permet de s’affranchir du traitement pour les choux-fleurs d’automne tardif et d’hiver (plantation de juillet et août).

    Témoinnon pelliculé

    Témoin GIGANT(CATE

    uniquement)

    Success4 ml / plaque

    Success2 ml / plaque

    2 SuccessPlantation +

    Cours de culture à 4 ml / plaque

    2 SuccessPlantation +

    Cours de culture à 2 ml / plaque

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    Rend

    emen

    t en

    T/ha

    0

    Graphique 2 : rendement moyen(synthèse des essais CATE 2010-2011 et SECL 2011)

    Garines non pelliculéesou production en AB Oui Oui Non

    Graines pelliculées Oui Non NonGigant/Pyristar/Mundial

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    UN PEU DE PHYSIOLOGIE POUR MIEUxCOMPRENDRELa vie d’une plante de chou-fleur se divise en 3 périodes du semis jusqu’à la récolte :

    - une phase juvénile durant laquelle le bourgeon terminal ne produit que des feuilles. La durée de cette phase (et son corollaire, le nombre de feuilles produites) est propre à chaque variété ou tout au moins à chaque précocité.

    - la phase d’induction florale qui correspond à la transformation de l’apex végétatif en apex re-

    producteur : la plante cesse alors de produire des feuilles, le méristème se transformant pour former la future pomme du chou-fleur. Cette transformation est sous la dépendance d’une période de froid (température fraîche pour être plus précis) plus ou moins longue (quelques semaines) et se produit à un stade précis, variable selon les variétés. D’après des études anglaises, la température optimum se situerait entre 9 et 14 °C.

    - la phase de pommaison termine le cycle : sa durée et ses besoins en températures sont eux aussi très variables.

    Ces phénomènes expliquent la grande varia-bilité des cycles culturaux des choux-fleurs, puisqu’il est possible de récolter des choux de 2 mois à près de 10 mois après la plantation.

    BRACTATION OU CHITOUN,UN GROS PROBLèMEqUALITATIf ?Les 2 termes sont des synonymes, le second étant le terme local connu de tous les produc-teurs bretons et les termes de bractée (qui dé-signe la feuille à la base de fleur) et bractation, relevant plutôt du vocabulaire de techniciens et de scientifiques.Ce phénomène apparaît lorsque l’induction florale est incomplète. La plante produit en même temps des feuilles (bractées) et la pomme. Quand ces bractées sont petites (et non colorées) et/ou peu nombreuses, le chou peut être commercialisé (au stade de « poils »), par contre en cas de présence importante (en taille et en nombre), la pomme n’est pas com-mercialisable.C’est ce qui s’est passé à partir du mois de no-vembre 2011 jusqu’au mois de janvier 2012.

    AUTOMNE 2011 :DES TEMPÉRATURESExCEPTIONNELLEMENT ÉLEVÉESL’automne 2011 a été particulièrement chaud, par rapport aux normales de saison et pendant plusieurs semaines.La période d’initiation florale des variétés de décembre et janvier (fin septembre à octobre) a correspondu à un excédent de tempéra-ture de 2,5 à 3 °C entre le 20 septembre et le 10 octobre, ce qui est clairement la cause du désordre physiologique observé plusieurs se-maines après (cf. graphique 1 page suivante).

    Vianney ESTORGUES, Pierre Yves DUBOIS Chambre Agri 29

    Damien PENGUILLY Cate

    Dominique BEYER Sica St-Pol

    La campagne passée restera dans les mémoires des producteurs bretons de chou-fleur du fait d’un gros problème qualitatif pendant plusieurs semaines. La présence de chitoun ou bractées a entraîné la destruction de plusieurs parcelles et/ou le déclas-sement de nombreux lots de chou-fleur.

    Chou-fleur,pourquoi autant de Chitoun durant l’hiver 2011/2012 ?

  • Tableau n° 1 : période d’induction florale selon la précocité

    10

    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    Chou-fleur,pourquoi autant de Chitoun durant l’hiver 2011/2012 ?

    Des suivis réalisés au CATE durant la campagne 2002/2003 (cf. tableau n°1) ont permis de défi-nir les périodes d’induction florale des variétés couramment cultivées en Bretagne.

    UNE ENqUêTEPOUR Y VOIR PLUS CLAIRSuite au signalement de nombreux produc-teurs de la présence anormale de chitoun, la Chambre d’Agriculture 29 a réalisé courant février 2012, une enquête téléphonique pour mieux cerner le niveau de dégâts et mieux comprendre les causes de ce phénomène.Après analyse de 150 données du Finistère (une variété par semaine de plantation), nous démontrons l’importance extrême de la date

    de plantation sur le phé-nomène chitoun ; plus la ou les variétés sont plan-tées tôt, plus le niveau de déchets est élevé. Ce n’est qu’à partir des plantations de la se-maine 29 (environ la mi-juillet) que le niveau de déchets diminue et devient acceptable, alors que Déniol et Justin ont des taux de déchets attei-gnant respectivement 50 et 49 % en moyenne en plantation de semaine 26, fin juin (cf. graphique 2).

    D1Août

    D2Août

    D3Août

    D1Septembre

    D2Septembre

    D3Septembre

    D1Octobre

    D2Octobre

    D3Octobre

    D1Novembre

    D2Novembre

    18

    12

    14

    4

    6

    2

    8

    10

    16

    T°C

    moy

    enne

    0

    Moyenne 1967 / 2006

    Moyenne 2011

    Graphique 1 : moyenne des températures décadaires enregistrées au CATE en 2011 par rapport à la moyenne sur 40 ans (1967-2006)

    Période d’induction Fin septembre Mi octobre Fin octobre/ 2ème quinzaine de nov. 1ère quinzaine

    des pommes octobre début novembre de décembre

    Précocités des variétés Mi janvier MarsFévrier

    Fin décembre/ début janvier

    Fin avril/ début mai

    Type de défaut fréquemment rencontré sur l’hiver 2011/2012

  • Tableau n° 2 : dégâts de chitoun observés au CATE sur quelques variétés en 2011/2012

    11

    D O S S I E R

    Pour les 3 variétés les plus touchées (Déniol, Douareg et Justin), nous avons rapporté dans deux histogrammes, la proportion des plants plantés semaine par semaine, avec le pourcen-tage de déchets liés au chitoun (cf. graphiques 3 et 4).

    En vert, sont indiquées les semaines de plan-tation recommandées (cf. article Aujourd’hui et Demain de février 2012), pour chacune des variétés ; en rouge, les périodes non recom-mandées.

    Deux constats s’imposent  : de nombreux pro-ducteurs plantent plus tôt que les dates recom-mandées (36 % pour Justin et 38 % pour Dé-niol ou Douareg). Or nous constatons, au moins pour Déniol et Douareg, un taux de déchets très faible entre les semaines 27 à 30 (de l’ordre de 0 à 6 %) alors qu’en plantation trop précoce, ce taux de déchets varie de 15 à 50 %.

    Pour Justin, l’observation est moins flagrante, car même si le taux de chitoun diminue en plantation de plus en plus tardive, ce taux de déchets varie de 3 à 26 % durant la période re-commandée de plantation.

    DES VARIÉTÉSTOUTES TOUCHÉESDURANT LA PÉRIODE ?Si les variétés de novembre et de décembre (Anique, Diwan, Damsell, Cendis…) n’ont pas été concernées par le phénomène, les premiers symptômes ont été signalés fin novembre sur des parcelles de Déniol, puis de Justin plantées avant la semaine 28.

    Au CATE, le niveau de déchets a été très faible pour les variétés de référence, sans doute grâce à une date de plantation normale pour les précocités de janvier et février, soit le 18 juillet 2011 en semaine 29. Par contre, pour quelques variétés nouvelles en essai, le niveau est élevé (cf. tableau n°2).

    26 27 28 29 30 31 32

    60

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    t bra

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    Semaines de plantation

    Toutes variétés

    Déniol

    Douareg

    Justin

    Graphique 2 : influence de la semaine de plantation sur le taux de déchet « bractation »

    2625 27 28 29 30 31

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    % p

    lant

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    % d

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    40

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    0

    Semaines de plantation

    Proportion plantée hors période préconisée

    Proportion plantée en période préconisée

    % déchets de la semaine plantation

    Graphique 3 : semaines de plantation et % de déchets « bractation » (Deniol + Douareg)

    2625 27 28 29 30

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    % p

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    % d

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    25

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    0

    Semaines de plantation

    Proportion plantée hors période préconisée

    Proportion plantée en période préconisée

    % déchets de la semaine plantation

    Graphique 4 : semaines de plantation et % de déchets « bractation » (Justin)

    % Chitoun 0% 0,6 % 0,5 % 17 % 6 %

    Variétés (origine) DENIOL (OBS) RX 5822 (Seminis)DOUAREG (OBS)JUSTIN (OBS) B 2784 (Béjo)

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    LES CONDITIONSDE L’ANNÉE 2011,PLUTôT SèCHES, fACTEUR AGGRAVANT DU CHITOUNDans l’enquête, il a été demandé également quelles étaient les conditions d’humidité du sol (sol humide = sol profond et/ou à réserve en eau correcte à la plan-tation et sol sec = sol superficiel et/ou à précédent cultural récent qui a épuisé la réserve en eau du sol (cf. graphique 5)). La aussi, très clairement, les parcelles

    ‘sèches’ ont exprimé un niveau de déchet nettement su-périeur aux parcelles dites « humides ».

    L’épisode chitoun de l’hiver 2011/2012 a fortement marqué les producteurs de chou-fleur du Nord Bretagne, avec il est vrai, une estimation des pertes (dans notre enquête) de 13 % des choux récoltables sur une période de 2 mois soit plus de 2 millions de têtes détruites pour le seul département du Finistère. L’ensemble des varié-tés du créneau ont été concernées et l’ampleur du phé-nomène reste liée au climat exceptionnel de l’automne 2011. La principale solution pour limiter les risques de chitoun est le respect des dates de plantation des variétés.

    Graphique 5 : influence de l’humidité du sol à la plantation sur la bractation (toutes variétés)

    26 27 28Semaines de plantation

    29 30 31

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    % d

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    Sol humide

    Sol sec

    Forme particulière de chitoun : présence de petites pommes latérales

    Chou-fleur,pourquoi autant de Chitoun durant l’hiver 2011/2012 ?

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    TRAVAUx D’AMÉLIORATION GÉNÉTIqUE DE LAqUALITÉ SANITAIRE (obs)L’OBS a entrepris un travail de sélection orienté vers l’obtention de variétés plus tolérantes ou résistantes aux principales maladies. Ce travail offre des perspectives très intéres-santes techniquement en particulier dans le cadre de la réduction du recours aux produits phytosanitaires. Cependant, l’obtention de nouvelles variétés nécessitera encore plusieurs années avant d’être opérationnelle pour les producteurs.

    bactÉrie de conservationIl existe une grande variabilité génétique concernant la sensibilité à la bactérie.D’ici quelques années, des variétés présentant de bonnes caractéristiques agronomiques, commerciales peu sensibles à la plupart des maladies et peu sensibles aux bactéries pour-raient être obtenues.

    mildiouDes sources de résistance au mildiou existent et sont actuellement exploitées pour l’obten-tion de matériel végétal résistant.

    fusarioseLa sensibilité de l’échalote à la fusariose est très variable. Des tests d’évaluation de la sen-sibilité sont au point. Le travail de sélection en-gagé devrait aboutir à l’obtention de variétés moins sensibles.

    virosesLa recherche de variétés résistantes ou peu sensibles est en cours également.

    LUTTE BIOLOGIqUE SURLA POURRITURE BLANCHE(cate - chambre agriculture)En 2010, l’utilisation du champignon anta-goniste Trichoderma harzianum en apport au sol ou en enrobage de plant, avait réduit les attaques de pourriture blanche pour des ni-veaux d’attaques relativement faibles (7 % sur le témoin). Pour des niveaux d’attaques élevés (60 % d’at-taques sur le témoin) et des conditions sèches après l’apport du champignon, il n’a pas été observé d’efficacité du produit proposé en 2011.

    PRÉVISIONS DES RISqUES DE MILDIOU(cate - chambre agriculture)Le modèle Pulsowin basé sur des enregistre-ments intègre à la fois des données de simu-lation de l’humectation du feuillage, des don-nées climatiques et la persistance d’action des fongicides utilisés.Dans les conditions de l’année 2011, le mo-dèle a très largement surestimé les risques de contamination par le mildiou alors que sur le témoin non traité, les attaques de mildiou sont intervenues après le 15 juin et elles ne se sont pas traduites par des pertes de rendement.

    Les essais et recherche de références sont menés en partenariat par les différentes structures techniques de la Zone Légumière. Ils visent avant tout l’amélioration de la protection sanitaire de l’échalote par une meilleure connaissance du cycle biologique, des organismes nuisibles et la recherche de moyens de lutte les plus appropriés. Parallèlement, un programme important d’amélioration variétale a été mis en œuvre par l’OBS.

    ÉChalotebilan teChnique 2011

    Claire GOUEZChambre Agri 29

    François ORSINI Cate

    T E C H N I Q U E S C U L T U R A L E S

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    ÉChalotebilan teChnique 2011LUTTE CONTRE LEBOTryTiS SqUAmOSAefficacitÉ du signum (cate)Le Signum est comparé à un témoin non traité, à la spécialité Rovral aqua flo (référence 1) et à la spécialité Dithane neotec (référence 2).La présence de souches de Botrytis squamosa, partiellement résistantes au Rovral, nous a fait opter pour une référence supplémentaire (Dithane neotec), dont l’efficacité est moyenne sur cette maladie.Les phénomènes de résistance ou de moindre sensibilité ne sont pas connus sur ce fongicide.L’essai est réalisé en contamination naturelle avec de la micro-aspersion pour tenter de fa-voriser la maladie.

    En conditions climatiques assez défavorables à des contaminations par le Botrytis squamosa (temps sec et venteux), malgré les aspersions réalisées, les attaques ont été tardives.Dans ce contexte, le Signum a eu la même efficacité que le Rovral. Ces 2 produits se sont révélés significativement plus efficaces que le Dithane neotec. Malgré l’effet sur la protection du feuillage réalisée par le Signum, celle-ci trop tardive n’a pas permis d’améliorer les ren-dements de la culture.

    POSITIONNEMENT DES TRAITEMENTS fONGICIDES à BASE DE SIGNUM ET INCIDENCE SUR LE BOTryTiS ALLii(cate, saep)L’objectif de cet essai était de comparer l’intérêt de différentes périodes d’application d’un fon-gicide en végétation en parcelle contaminée artificiellement par du Botrytis allii.En dépit de la contamination artificielle, le pourcentage de bulbes atteints est resté faible et n’a pas permis de distinguer l’intérêt des modalités testées.

    ESSAI DE LUTTECONTRE LA BACTÉRIOSEDE CONSERVATIONefficacitÉ du chlorure de calcium (cate, vegenov, saep)L’objectif de cet essai était de comparer, en par-celle contaminée artificiellement par de la bac-tériose de conservation, l’intérêt de différentes modalités de pulvérisation de chlorure de calcium (100 à 400 g/l à différentes périodes, préventivement ou après contamination).Les taux de bulbes malades sont peu élevés. Il n’apparaît aucune différence statistique entre le témoin non traité et les différentes modali-tés d’application du chlorure de calcium.

    ESSAI DE LUTTECONTRE LA BACTÉRIOSE DE CONSERVATION(cate, vegenov, saep)L’intérêt d’un produit à base de phosphites et d’éléments minéraux en parcelle contaminée artificiellement par de la bactériose de conser-vation a été démontré. Ce produit a fait la preuve d’une bonne efficacité en 2010 et 2011 dans les essais de Vegenov.Le produit testé a limité de façon sensible la bactériose. Trois applications préventives à 18 l/hectare (3 % en concentration de la bouillie semblent produire le maximum d’effet dans les conditions de l’essai (environ 70 % d’efficacité). À confirmer en plein champ en 2012.

    LUTTE CONTRE LES MALADIES DE CONSERVATIONintÉrêt du diagnostic prÉcoceau champ en fin de culture : un outil pour gÉrerla conduite post-rÉcolte(chambre d’agriculture, saep, cate)Un suivi de parcelles en fin de culture a permis l’observation de symptômes précoces de bac-térioses dès début juillet principalement sur les parcelles de demi-longues.

    Les suivis en conservation fin octobre sont plu-tôt bien corrélés aux suivis en fin de culture. Les symptômes cicatrisés début juillet ne semblent pas évoluer en conservation.

    Seuls les symptômes évolutifs, avec liqué-faction des tissus, semblent responsables de pertes en conservation.La recherche de symptômes précoces sur bulbes en fin de culture (tombaison du feuillage) semble intéressante pour évaluer les risques Botrytis et bactérioses en conservation et pourrait permettre au producteur de choisir l’itinéraire technique adapté au lot en question (thermothérapie ou non en cas d’une double problématique Botrytis allii et bactérioses, pé-riode de commercialisation, etc.).

    THERMOTHÉRAPIE DE POST-RÉCOLTE : incidence sur le botrytis allii(cate, saep)Sur des plants issus d’une parcelle contaminée artificiellement par du Botrytis allii, différentes modalités de thermothérapie après récolte ont été appliquées.Les stades d’arrachage et de récolte des bulbes ont été étudiés pour tester leur influence sur la sensibilité au parasite.La thermothérapie confirme dans cet essai sa très bonne efficacité quel que soit le stade de l’échalote.

    Détection du Botrytis allii dans les collets en fin de culture

  • 15

    Lorsque l’arrachage se fait au stade feuillage collet vert et qu’il n’est pas suivi de thermo-thérapie, le séchage des feuilles et des collets doit être fait rapidement au champ (conditions sèches) ou en silo pour limiter les risques de développement du Botrytis allii.

    incidence sur la bactÉriosede conservation (cate, saep)La thermothérapie est efficace sur le Botrytis allii mais peut-elle dans certaines situations (par exemple, mauvaise maturité favorisant la formation de collets épais et chargés en eau) aggraver les pertes en conservation provo-quées par la bactérie (Burkholderia allicola) ?L’objectif de cet essai était d’évaluer, sur des plants issus d’une parcelle contaminée artifi-ciellement par de la bactériose de conservation, différentes modalités de thermothérapie après récolte. Le paramètre étudié est l’état initial des bulbes et particulièrement l’humidité des collets au moment de leur mise en température.

    Les échalotes ont été arrachées à différents stades de desséchement du feuillage et des collets. Plusieurs conclusions peuvent être retirées de l’essai 2011 concernant l’incidence de la conduite des bulbes avant passage en thermo-thérapie :

    - les arrachages tardifs sont significativement plus atteints par la bactérie que les arrachages précoces,

    - les bulbes qui sont récoltés dès l’arrachage sont plus malades après thermothérapie que ceux qui l’ont été après une semaine au champ suivant l’arrachage (les conditions étaient sèches cette année),

    - la thermothérapie n’a eu aucun effet significa-tif sur la bactériose,

    - au cours de la thermothérapie, c’est donc plus l’humidité en excès qui peut, dans certaines situations, accroître le taux de bulbes malades par la bactériose, que la température. C’est pourquoi nous recommandons d’attendre que les collets soient suffisamment secs avant de mettre le tas en recyclage et monter en tem-pérature.

    CONTAMINATIONARTIfICIELLE AU CHAMP PAR LE BOTryTiS ALLii(cate, saep)Le Botrytis allii est une maladie qui provoque des pourritures de bulbes en conservation.Le temps d’incubation peut être extrêmement variable selon les conditions de conservation.La contamination au champ se fait par l’inter-médiaire du plant ou de formes de conserva-tion dans la parcelle (micro-sclérotes).Pour pouvoir expérimenter avec succès des moyens de lutte contre ce parasite, il est indis-pensable de pouvoir maîtriser les conditions de contamination de ce champignon.

    Dans les conditions de l’essai (temps sec et ven-teux), le bâchage après contamination et des micro-aspersions pour maintenir le feuillage humide pendant 48 heures ont donné sensi-blement les mêmes résultats.Du fait des conditions climatiques, la contami-nation artificielle est cependant restée assez limitée (environ 10 %).

    T E C H N I Q U E S C U L T U R A L E S

    Début d’attaque de bactériose de conservation observée au champ courant juillet

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    LUTTE CONTRE PUCERON DES RACINES

    application en vÉgÉtation

    Le Movento, le Proteus et l’Actara ont été appliqués en pulvérisation

    foliaire sur la base de deux applica-tions réalisées en début et milieu de vol

    des pucerons (18 juin et 1er juillet) ou en milieu et fin de vol (1er juillet et 17 juillet).

    Le semis a été réalisé le 10 mai 2010. La pé-riode de vol est précisée par des observations d’ouverture de galles sur les peupliers d’Italie (hôte primaire du puceron) et des captures en bols jaunes.

    Le Movento, appliqué en milieu et fin de vol, a totalement contrôlé les pucerons présents sur les racines. Ce n’est absolument pas le cas d’applications de début et milieu de vol pour lesquelles les indices de présence des pucerons sont proches du témoin non traité, compa-rables aux applications du Proteus et de l’Ac-tara, quelle que soit leur période de traitement.Le Movento est la seule spécialité testée qui soit systémique ascendante et descendante, ce qui peut expliquer son efficacité sur les pu-cerons s’alimentant sur les racines. Sa faible persistance d’action (15 jours à trois semaines) a sans doute permis une recontamination tar-dive des racines après la mi-juillet (période où les vols sont encore observés) dans le cas d’ap-plications réalisées en milieu de vol. Celui-ci a duré environ 8 semaines.

    Le rendement des racines forçables est nette-ment en faveur du Movento appliqué en milieu et fin de vol (38 tonnes contre 21 à 25 tonnes pour les autres modalités).Au forçage, les écarts de rendements sont en-core plus considérables : 26 tonnes/ha contre 0,3 tonne/ha pour le témoin et 2,7 à 7 tonnes/ha pour les autres insecticides et le positionne-ment précoce pour le Movento.

    traitement des grainesLe semis a été réalisé tardivement le 3 juin 2010. À titre expérimental, car le produit n’est pas ho-mologué, le Cruiser a été appliqué en enrobage des graines avant semis à deux doses.Il a permis de tripler le poids en racines for-çables. Les rendements commerciaux sont de même niveau pour les deux doses testées (voi-sins de 15 tonnes/ha). Le témoin non traité a donné des rendements commerciaux proches de 0,7 tonne/ha.

    Le vol débutant autour du 15 juin pour se ter-miner autour du 10 août, il serait intéressant de refaire un essai précoce début mai pour tester si la persistance d’action est suffisante pour contrôler la multiplication des pucerons dans le sol.

    CALENDRIER, ITINÉRAIRES TECHNIqUES ET RÉSULTATS AU fORçAGESur 3 créneaux de production (précoce, de sai-

    son et tardif), 3 variétés ont été semées à deux dates, fertilisées en azote ou non, arrachées sur 2 durées de culture, avec deux périodes de conservation des racines.

    production prÉcoceLes modalités testées sont :

    - 3 variétés : Atlas, Montblanc, Zilia arrachées à 140 et 160 jours,

    - 8 jours et 30 jours de conservation des racines en frigo

    - dates de semis : 4 mai et 18 mai, avec ou sans fertilisation azotée de 50 unités.

    L’amélioration des résultats au forçage a été très nette pour un passage des racines de 8 à 30 jours de frigo, plus particulièrement pour le semis du 4 mai.L’effet de la fertilisation azotée a été positif, sauf pour le semis du 18 mai arraché à 160 jours et pour une durée de conservation des racines en frigo de 30 jours.

    production de saisonMetafora, Atlas et Zilia ont été semées le 18 mai et arrachées à 180-200 jours de végé-tation. Les résultats sont nettement améliorés lorsqu’on passe de 180 à 200 j de végétation.L’intérêt de la fertilisation azotée est marqué pour Metafora, neutre pour Zilia et plutôt né-gative pour Atlas.Metafora donne ses meilleurs résultats avec de longs passages au froid, c’est l’inverse pour Zilia.

    production tardiveVintor est la variété qui se maintient le mieux après une conservation de 3 mois, comparée à Metafora et Crenoline.Metafora donne ses meilleurs résultats avec des apports d’azote. C’est le cas de Crenoline en cycle court (180 j) uniquement.Vintor a les meilleurs résultats sans apport d’azote.

    Cet article présente les principaux résultats exposés lors de la réunion de la commission technique « endive » de l’automne 2011. Les principaux thèmes d’expé-rimentation concernent la protection contre les pucerons des racines, l’itinéraire cultural, le choix variétal et la maîtrise du désherbage.

    endive,bilan teChnique 2011 François ORSINI

    Cate

  • 17

    COMPORTEMENT VARIÉTALLes variétés sont évaluées sur différents cré-neaux de production. Le rendement en racines, la production au forçage en quantité et qua-lité ainsi que la conservation après récolte sont analysés :• Précoces bâchéesGlobalement sur l’ensemble des critères éva-lués, Endora, Ecrine et Jadore ressortent. Ce-pendant, Endora s’avère sensible au bordurage après récolte.

    • Précoces non bâchéesAu champ, nous avons pu mettre en évidence des variétés sensibles à la rouille. Il s’agit d’Endora qui apparaît très sensible et Ecrine et Montblanc qui sont sensibles.Ecrine et Jadore sont très productives en ra-cines. Les meilleurs rendements commerciaux et en catégorie 1 sont obtenus par Jocker, Ecrine et Montblanc. Endora et Montblanc sont sensibles au bordurage et pourritures en post-récolte et Jocker aux rosissements.

    • Production de saisonLes meilleures productions de racines sont

    obtenues par Crenoline, Topscore et Ombline. Topscore donne les meilleurs résultats com-merciaux à l’hectare devant Crenoline et Jocker.Crenoline se distingue par sa bonne conserva-tion en post-récolte.

    • Production tardiveEndora, Topscore, Crenoline, Ombline et Vintor ont eu un bon comportement.Topscore a cependant une sensibilité à la mon-tée des axes en post-récolte et Endora et Vintor sont sensibles au bordurage.

    DÉSHERBAGESix désherbants non homologués ont été testés pour leur sélectivité sur endive. Leur efficacité spécifique sur les chénopodes et globale sur la flore présente a également été évaluée.Deux d’entre-eux s’avèrent intéressants pour contrôler les chénopodes et ont une activité herbicide qui est bonne sur les autres mau-vaises herbes présentes (véroniques, séneçons, fumeterres, renouées persicaires).Vis-à-vis de l’endive, une des spécialités n’est

    sélective que des variétés tolérantes au SAFARI désherbant de la famille des sulfonylurées.Ces deux désherbants, jugés intéressants, éva-lués à l’échelle nationale, devraient faire l’objet d’une demande d’homologation.

    CONSERVATION POST-RÉCOLTE - SUIVI DE LOTS DE PRODUCTEURSSur toute la saison, un suivi de la conserva-tion de lots de producteurs a été réalisé dans la principale station de conditionnement. Il s’agissait de noter les évolutions du produit commercial après une semaine de conditions proches de ce qu’il subit après sa livraison.Il apparaît que globalement les endives se sont légèrement mieux conservées lorsqu’elles sont conditionnées en vrac (carton de 5 kg) qu’en sachets soudés de 1 kg.Les observations ont aussi montré que la pro-portion d’endives bordées et rosies est plus importante en vrac qu’en sachets.Les pourritures molles sont plus fréquentes en sachets qu’en vrac.

    T E C H N I Q U E S C U L T U R A L E S

    Test de désherbants en barquettes. Sélectivité sur endives, efficacité sur chénopodes semés

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    L’approfondissement des connaissances a permis de définir quelles mesures prophylac-tiques pouvaient être utilisées, de mesurer leur impact et d’apprécier l’efficacité de différents moyens de lutte biologique et chimique pour optimiser leur emploi contre les pucerons.

    L’évaluation d’insecticides a notamment per-mis de préciser l’efficacité intrinsèque de spé-cialités commerciales et leur mode d’utilisation.En 2011, l’insecticide MOVENTO a été homolo-gué sur endives en traitement au champ. Bien positionné par rapport aux vols, il a confir-mé sa bonne efficacité en production.

    LA BIOLOGIE DU PUCERON DES RACINESLe puceron des racines hiberne sur des peu-pliers d’Italie de fin septembre à mi-juin. Cette période peut varier légèrement d’une année à l’autre.Les observations ont montré qu’une petite pro-portion de pucerons peut passer l’hiver dans les parcelles préalablement infestées.Les vols de contamination (migration vers les composées) interviennent autour de la mi-juin (cf. graphique 1). Il est possible de les repérer précisément à partir d’observations des galles (excroissances des bourgeons des peupliers) dans lesquelles se trouvent les individus ailés qui sont responsables de la contamination des parcelles. L’ouverture des galles et la présence d’ailés mâtures sont les signes du début des vols. Les captures des ailés en bols jaunes dans les parcelles d’endives sont mises en œuvre pour définir semaine par semaine la période des vols. Le début des vols précisé par l’ou-verture des galles coïncide parfaitement avec celui de l’arrivée dans les bols jaunes.

    À l’échelle de la région, les débuts et fins de vols sont simultanés (synchrones). Les pucerons ailés vont se nourrir sur la végétation (ils sont alors sensibles à certains insecticides véhiculés

    dans la sève de l’endive) et donner rapidement naissance à des pucerons aptères (sans ailes) qui vont se multiplier jusqu’à mi-septembre. Des travaux ont montré que la contamination à partir d’un peuplier peut se réaliser jusqu’à 30 km de leur origine.À la fin de la période de multiplication dans le sol, les aptères disparaissent et des ailés sexués vont se reproduire pour donner des œufs dépo-sés sur les peupliers. De ces œufs vont éclore des fondatrices qui sont à l’origine de la forma-tion des galles et des premiers pucerons ailés qui essaimeront dans les parcelles.Il apparaît difficile de lutter contre les pucerons présents sur les peupliers, même s’il semble logique de vouloir endiguer leur multiplication au début de leur cycle.

    PEUT-ON PRÉVENIRET LIMITERLA MULTIPLICATIONET LEUR IMPACT SURLA PRODUCTION ?Les enquêtes, observations et les essais réalisés depuis 2003, nous ont enseigné qu’il fallait dis-tinguer deux aspects :

    - l’importance des populations de pucerons,- l’impact de ces pucerons.Les pucerons se nourrissent aux dépens de ra-cines en prélevant de la sève (constituée d’eau et d’éléments minéraux). En cas de déficit hy-drique par exemple ou de stress nutritionnels, l’impact des pucerons sera nettement plus important (cas de deux années sèches 2003 et 2006).

    Les pertes ne se réduisent pas à une limitation des rendements en racines, les essais ont clai-rement établi que sur des racines de calibres forçables, la mobilisation des réserves raci-naires au forçage est nettement plus faible que pour des racines indemnes.

    Bien que présents sur toute la zone de production de racines d’endives en Bretagne depuis des décennies, le puceron est devenu un problème majeur de la production endivière depuis 2003.Des pertes de production ont été estimées à environ 25 % certaines années. Les pertes annuelles depuis 2003 ont toujours été supérieures à 10 %.Un travail d’enquêtes sur le terrain a permis de mieux quantifier les dégâts, de connaître les éléments de la conduite de la culture qui les favorisent et de tester des moyens de lutte qui pouvaient être efficaces.

    endive et puCerons des raCines Quelles solutions pour limiter leur dégâts ?

    François ORSINI Cate

    Gale sur peupliers

  • 19

    T E C H N I Q U E S C U L T U R A L E S

    Le type de sol intervient sur l’importance des populations observées.Les sols sableux et sablo-limoneux sont moins fréquemment et moins gravement atteints que ceux à texture limoneuse. Il est probable qu’ils soient moins favorables à la multiplica-tion des pucerons.

    Les semis les plus tardifs sont un peu moins sensibles aux contaminations que les semis précoces.Globalement, il est difficile de montrer des dif-férences de sensibilité des variétés à la conta-mination (attractivité).Par contre, les variétés les plus exigeantes en azote semblent plus impactées par la présence

    des pucerons à la fois sur le rendement en ra-cines et la productivité des racines au forçage.Elles se comportent comme lorsqu’elles sont immatures ou qu’elles sont insuffisamment pourvues en azote (faible densité, becs de per-roquets, vrilles).

    Les sols à faibles réserves en eau souffrent d’avantage en année sèche. Il en est de même dans une moindre mesure des parcelles four-nissant peu d’azote à la plante.

    Pour des mêmes populations de pucerons, les sols peu tassés favorisent les dégâts. L’hypo-thèse qui est souvent émise pour expliquer ce phénomène est que le tassement du sol favo-

    riserait les remontées capillaires de l’eau du sol en conditions sèches.

    LA LUTTE CHIMIqUEDe nombreux insecticides ont été testés. Sur les pucerons, ils ne présentaient qu’une mé-diocre efficacité.Depuis 3 ans, 2 matières actives se sont mon-trées particulièrement intéressantes (cf. gra-phiques 2, 3 et 4).Un produit commercial à partir de l’une d’entre-elles a donné de très bons résultats. Il s’agit du MOVENTO. Ce produit est à la fois véhi-culé du feuillage vers la racine et inversement.

    23 25 27 29 31 3324 26 28 30 32 34

    60

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    Nom

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    ACTARADV

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    kg/h

    a

    0

    DV = Début de vol

    FV = Fin de vol

    SPIRO = MOVENTO

    Graphique 1 : vol infestant du puceron des racines (captures en bols jaunes)

    Graphique 2 : effet des insecticides et des périodes d’application sur le rendement en racines

    Sur plusieurs années : début de vol = semaine 24 (10/15 juin) / fin de vol = semaine 30 (dernière semaine de juillet)

  • 20

    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    Il permet donc d’atteindre les pucerons se nourrissant sur les racines au cours de la crois-sance racinaire.Sa persistance d’action dans la plante après ap-plication n’excède pas trois semaines.

    La fin des vols peut se poursuivre jusqu’au 15 août. La dernière application, si elle est réalisée 1 mois auparavant, permet une reco-lonisation tardive à partir des derniers vols. Les résultats obtenus peuvent alors être mauvais.

    Les applications de fin de vol (20 juillet au 1er août) donnent de très bons résultats.Movento peut être appliqué 2 fois à 0,75 litre/ha. Il a été montré qu’en 2011, une application réalisée en fin de vol avait été aussi efficace qu’une double application. Ce résultat est à confirmer.Le traitement insecticide de la graine avec Cruiser a donné de bons résultats mais la firme Syngenta n’engage pas de démarche d’homo-logation.

    qUELLES AUTRES PISTES ?Des méthodes de lutte biologique ont été testées à la fois en Bretagne et dans la région Picardie. Un nématode et un champignon ont été évalués. Ils n‘ont pas donné de résultats probants. L’huile de neem appliquée en végé-tation n’a pas été efficace.Au cours des essais réalisés par la FNPE, il a été noté que le diptère (mouche) Taumatomya était un prédateur intéressant du puceron des racines.

    À l’intérieur du groupe endives, il n’existe pas de variabilité génétique suffisante pour être exploitée par les sélectionneurs, mais il est apparu que dans le groupe des chicorées, certaines origines semblent beaucoup plus tolérantes aux pucerons ne permettant pas à ceux-ci de se multiplier.

    qUELLES PERSPECTIVES ?Même si l’efficacité du Movento est satisfai-sante, il n’est pas exclu que dans l’avenir des pucerons résistants puissent faire leur appari-tion.Il importe de surveiller les éventuelles pertes d’efficacité des traitements et de chercher à di-versifier les autres moyens de lutte (recherche d’insecticides efficaces, d’autres familles chimiques ou avec d’autres cibles biologiques, variétés tolérantes, lutte biologique).

    endiveet puCerons des raCines Quelles solutions pour limiter leur dégâts ?

    ACTARADV

    PROTEUSDV

    SPIRODV

    TÉMOINACTARAFV

    PROTEUSFV

    SPIROFV

    15000

    5000

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    DV = Début de vol

    FV = Fin de vol

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    SPIRO = MOVENTO

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    rendement commercial par ha

    rendement catégorie 1 par ha

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    ha

    Graphique 3 : positionnement des insecticides

    Graphique 4 : positionnement et nombre d’insecticides

    ESSAI 2010-2011 : le Movento appliqué en milieu et fin de vol donne les meilleurs résultats. Appliqué en début et milieu de vol, son efficacité est faible.

    ESSAI-2011-2012 : L’impact du Movento (Spiro sur le graphique) sur le rendement commercialisable et en catégo-rie 1 est comparable lorsqu’il est appliqué une fois en fin de vol ou 2 fois en milieu et fin de vol 1.

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1 T E C H N I Q U E S C U L T U R A L E S

    Pour les cultures en planches, un combine rouleau/lame/étrille permet un travail très superficiel particulièrement adapté à la technique du faux semis

    Alors que la gestion des mauvaises herbes fait appel essentiellement aux herbicides, malgré le développement ces dernières années du binage mécanique, il est important d’utiliser d’autres leviers pour maîtriser au mieux les ad-ventices. Le faux semis semble être une tech-nique complémentaire, relativement facile à mettre en œuvre pour réduire significative-ment l’enherbement des cultures, en particu-lier les infestations précoces.Cette technique, dont le nom est connu de tous, est globalement peu utilisée et souvent mal utilisée. Conseillée dans presque tous les itiné-raires techniques, il manque pourtant cruelle-ment de références, en particulier en cultures légumières de l’ouest de la France.Cette lacune est aujourd’hui en partie comblée suite aux essais réalisés en exploitations agri-coles en 2011 dans le Nord Finistère.

    LES GRANDS PRINCIPESDU fAUx SEMISLe faux semis consiste à préparer le sol comme pour un semis (ou une plantation), c’est-à-dire un travail du sol superficiel, fin et rappuyé pour favoriser un bon contact sol / graine mais sans mise en place de la culture. Cette préparation permet une levée des adven-tices qui peuvent être détruites soit :

    - chimiquement (défanants)- thermiquement

    - mécaniquement (ce qui est sans doute la voie la plus respectueuse de l’environnement)

    La destruction mécanique superficielle est en outre un nouveau travail du sol qui permet de réaliser un second faux semis, qui sera détruit par un prochain passage mécanique et ainsi de suite.

    Cette technique fonctionne car si le stock se-mencier des mauvaises herbes est réparti dans

    tout l’horizon travaillé (20 à 30 cm), la majorité des levées (au moins 90 %) se fait dans les 5 premiers centimètres de sol.Les semences plus en profondeur sont en dor-mance par manque de lumière.

    La technique du faux semis consiste donc à faire germer et à détruire les graines de la couche des 5 premiers centimètres sans en faire remonter de plus bas, à chaque passage mécanique.

    Une des conditions de réussite de la technique est que les conditions climatiques soient favo-rables à la levée des mauvaises herbes : il faut un minimum de température (la technique n’est donc possible qu’entre le printemps et l’automne) et un minimum d’humidité. Pour une efficacité optimale, mais en augmentant les coûts de la technique, la théorie dit qu’il faut irriguer et pailler le faux-semis pour main-tenir l’humidité et gagner en température.

    Vianney ESTORGUES et Solenn PERENNEC Chambre Agri 29

    Julien BUFFARDDUT Agronomie

    Les mauvaises herbes, contrairement aux maladies et ravageurs, sont présentes dans toutes les parcelles et en permanence. Il n’est donc pas étonnant que les herbicides soient la catégorie de phytosanitaires la plus utilisée en France (environ 40% des phytos). Dans le cadre du plan Ecophyto, le législateur a proposé une réduction des phytosanitaires si possible de 50% d’ici 2018 et une augmentation des surfaces en agriculture biologique à 6% de la SAU en 2012 et à 20% en 2020.

    Gestion des Mauvaises herbes, le faux-seMisUn levier à ne pas négliger

  • 22

    DES RÉDUCTIONS DE LEVÉES D’ADVENTICES DE 40 à 75 % POUR 1 à 4 fAUx SEMISLors de notre étude, 11 essais ont été réalisés chez 8 exploitants du Nord Finistère entre les mois d’avril et août 2011. Ces essais nous ont permis d’évaluer l’efficacité de 1, 2, 3 ou 4 faux semis successifs selon les parcelles. Chaque parcelle est découpée en autant de sous parcelles qu’il y a de modalités de faux semis (2 à 3 en général). Le labour et la préparation de sol sont réalisés toujours le jour ou la veille du 1er faux semis ou de la mise en place de la culture (donc en décalage dans les 2 ou 3 bandes - contrainte majeure pour les producteurs volontaires). Les parcelles sont soit en agriculture biologique (7 essais), soit en conventionnel (4 essais). Les cultures à suivre (pour lesquelles sont réa-lisés les comptages de mauvaises herbes) sont le chou-fleur (8 parcelles), le maïs (1 parcelle), la carotte (1 parcelle) et la laitue (1 parcelle).

    Les notations consistent à compter les levées de mauvaises herbes pour chacune des moda-lités ainsi que leur identification si leur déve-loppement le permet (minimum 1 à 3 feuilles vraies). Les comptages sont réalisés après plantation ou semis dans la culture, avant chaque binage (la veille ou le jour même). Ainsi, 1 à 3 notations ont pu être réalisées (dont on fera la moyenne par la suite pour les analyses statistiques). Le suivi des levées est réalisé avec l’aide d’un cadre de 0,5 m2 (1 m* 0,5 m) disposé au ha-sard dans chaque modalité, à cheval sur les rangs de la culture et 10 fois (répétitions) par modalité.

    Tous les résultats ont été exprimés en efficacité, c’est-à-dire en réduction (en pourcentage) du nombre de levées d’adventices par rapport au rang inférieur (exemple : 1 faux semis par rap-port à 0 faux semis, ou 2 faux semis par rapport à 1 faux semis ou 2 faux semis par rapport à 0 faux semis, etc.).

    La synthèse de tous les résultats montre une réduction de 40 % des levées dès le premier faux semis, 56 % avec 2 faux semis successifs et 71 % avec 3 faux semis successifs.

    TOUS LES MATÉRIELS CONVIENNENT SI LE TRAVAIL EST INfÉRIEUR à 8 CM DE PROfONDEUR !La liste des matériels utilisés dans ces essais est assez variée (rotavator, vibroculteur, rota-

    labour, bineuse patte d’oie). La tendance est très claire  : la meilleure efficacité (supérieure aux moyennes) a été obtenue avec l’outil qui travaille le moins profond (3 cm).Tous les outils qui permettent une réduction des levées travaillent entre 3 et 8 cm.

    Dans les 2 essais où les outils travaillent plus profondément (ici des vibroculteurs de 9 à 13 cm de profondeur), l’efficacité est nulle. En effet, après leur passage, les levées d’adven-tices sont même plus importantes (remontée de graines).

    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    Gestion des Mauvaises herbes, le faux-seMisUn levier à ne pas négliger

    Tableau n° 1 : moyenne des réductions de levée d’adventices générées selon le nombre de faux semis

    0 à 1 faux semis 1 à 2 faux semis 2 à 3 faux semis 3 à 4 faux semis

    40% ± 11% 27% ± 8% 32% ± 17% 12% ± 12%

    0 à 2 faux semis = 56 %

    0 à 4 faux semis = 75 %

    0 à 3 faux semis = 71 %

    Tableau n° 2 : réduction de levée en fonction de la profondeur de travail

    Matériels Profondeur de travail Réduction de levée

    Rotavator 5 cm Oui (4 essais)

    Vibroculteur 8 cm Oui

    Rotalabour 5 cm Non significatif / Oui (2 essais)

    Vibroculteur 13 cm Non (augmentation)

    Vibroculteur 9 cm Non (augmentation)

    Bineuse patte oie 3 cm Oui (la meilleure efficacité)

  • 23

    D’autres outils peuvent être utilisés comme par exemple des outils à lame pour ne travailler qu’en surface mais ils n’ont pas pu être évalués dans ces essais .

    INTÉRêT ET LIMITES DES fAUx SEMISSi les faux semis permettent de réduire de 40 à 71 % les levées de mauvaises herbes dans les cultures, la technique présente également quelques limites :

    - il faut que l’interculture ait lieu à une époque favorable : en effet les intercultures d’octobre à mars (plantation d’échalote, de brocoli de printemps, de pomme de terre primeur, de drageons précoces…) ne permettent pas de réaliser de faux semis à cause des tempéra-tures trop froides.

    - les périodes trop sèches limitent l’efficacité des faux semis (levée des adventices plus difficile) et peuvent pénaliser la culture en asséchant superficiellement le sol. Ceci est très problé-matique, puisque le travail superficiel répété

    du sol est indispensable pour l’efficacité des faux-semis (le travail en profondeur remonte des graines en plus de la fraîcheur mais le se-mis de la culture à suivre peut être fortement pénalisé par l’assèchement de surface. Ce phénomène a été observé dans la parcelle de carotte de nos essais, où la perte de levée a atteint 30 % entre les zones 0 faux semis et 3 faux semis. Par contre cette dépression sur la reprise ou la levée n’a pas été observé dans les autres cultures qu’elles soient plantées (chou, salade) ou semées à « grosse graine » (maïs).

    - il faut disposer d’une période d’interculture assez longue pour réaliser les faux semis (pré-paration de sol, levée des adventices puis leur destruction). Dans nos essais, ce temps a été estimé à 12 jours en moyenne (plus ou mois 6 jours) pour un faux semis, soit 3 semaines pour 2 faux semis et plus d’un mois pour réa-liser 3 faux semis.

    - ces faux semis ont des coûts (coût de méca-nisation et de temps de main-d’œuvre), qui n’ont pas été estimés. Compte-tenu de la ra-pidité de passage de ces outils (moins d’une heure/ha) et de leur présence sur les exploita-

    tions, ces coûts ne devraient pas constituer de freins à la réalisation de faux semis.

    Au-delà des limites, il ne faut pas négliger les avantages de la technique. En limitant forte-ment les levées de mauvaises herbes dans les cultures, l’efficacité des binages mécaniques (eux aussi à effet partiel de l’ordre de 80 à 95 %) peut être améliorée et surtout les temps de binages manuels (les plus astreignants) peuvent être fortement diminués.Cela a été mesuré dans la parcelle de carotte (cf. photo ci-dessus) où le producteur en agro-biologie a réduit son temps de sarclage manuel de 250 à 110h/ha entre les zones avec 0 faux semis et 3 faux semis (ce qui fait une économie de 2 100 €/ha sur la base de 15 €/heure)  : le gain en temps de travaux compense largement la perte de levée mesurée.

    Une autre solution pour sécuriser la technique serait de disposer d’irrigation, ce qui serait à double effet : irrigation du faux semis pour favo-riser la levée des adventives et sécurisation de la levée ou reprise de la culture par la suite.

    T E C H N I Q U E S C U L T U R A L E S

    La bineuse patte d’oie qui travaille à 3 cm de profondeur a donné les meilleurs résultats

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    A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - M A I 2 0 1 2 - N ° 1 1 1

    IDENTIfIER LES ATOUTSNUTRITIONNELSDES LÉGUMES BRETONSPlusieurs campagnes d’analyses ont été réa-lisées sur des légumes crus et cuits, afin de connaître leur composition nutritionnelle  : ar-tichaut, chou-fleur, oignon de Roscoff, pleurote, lentin, choux-fleurs de couleur, romanesco, échalote et tomates.Les échantillonnages ont été réalisés sur des productions régionales représentatives (varié-tés les plus utilisées, prise en compte des pé-riodes de production,…). Les résultats nous ont permis de constituer des tables de composition nutritionnelle des pro-ductions locales.La communication nutritionnelle sur les pro-duits est encadrée par le règlement européen CE 1924/2006. Ce règlement définit pour un certain nombre de nutriments, les quantités minimales nécessaires pour pouvoir mention-ner leur présence ou absence.

    Nous avons ainsi pu identifier les messages nu-tritionnels que pouvaient porter les légumes étudiés.Ce travail a permis de valider la communica-tion nutritionnelle sur les produits, les publici-tés sur les lieux de vente et les communiqués de presse réalisés par Prince de Bretagne.Des fiches de synthèse par légume reprennent ces éléments. Elles sont disponibles sur simple demande auprès de Vegenov.

    UNE SENSIBILISATIONDES HABITANTSDU PAYS DE MORLAIxLes habitants du Pays de Morlaix, pourtant en-tourés de productions légumières, ne consom-ment pas plus de légumes que la moyenne de la population française. Une enquête réalisée auprès de 400 habitants du Pays de Morlaix montre qu’ils sont 70 % à consommer moins de cinq fruits et légumes par jour.

    82 % des personnes interrogées admettent pourtant porter une attention particulière à leur consommation de fruits et légumes. Les raisons invoquées sont, dans l’ordre d’impor-tance décroissante : la santé, le goût et la pu-blicité de recommandation.Les freins à la consommation de certains lé-gumes sont semblables à ceux de la population française : le goût et le manque de savoir-faire quant à leur préparation ou d’habitude quant à leur consommation.Plusieurs actions à l’échelle locale ont été me-nées afin :

    - d’inciter à la consommation de fruits et lé-gumes,

    - de contribuer à l’image nutritionnelle des lé-gumes produits sur le territoire

    - de proposer des solutions pour lever les freins identifiés à la consommation.

    Dix posters sur les atouts nutritionnels de cer-tains légumes et les nutriments apportés par les productions locales ont été réalisés.Ces posters ont été exposés à l’occasion de plusieurs manifestations locales (Fête de l’ar-tichaut, Festival « Entre terre et mer », semaine de la « Fraich’attitude »).Certains ont été exposés temporairement dans 31 communes du Pays de Morlaix (bi-bliothèques, salles communales ou mairies). Ces posters peuvent être mis à disposition sur simple demande auprès de Vegenov.

    Céline BATY-JULIEN et Gaëlle LEROYVegenov - BBV

    5 fruits et légumes par jour : cet objectif, même s’il est connu de la population, n’est pas atteint par la plupart d’entre nous. Depuis 2008, Vegenov a mené plusieurs actions visant à valoriser les atouts nutritionnels des légumes produits dans la région, dans le cadre du projet « Valorisation du Légume santé en Pays de Morlaix ».

    valorisation nutritionnelle des lÉGuMesMieux les connaître et les faire accepter

    Exposition des posters les 9, 10 et 11 juin 2011 à St-Pol-de-Léon lors de la semaine de la Fraîch’attitude

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    C O N S O M M A T I O N

    La quantité de vitamine C dans le chou-fleur est suffisamment importante pour qu’on puisse la mentionner.

    La réglementation impose que soit apposé sur l’emballage un tableau de composition nutritionnelle (valeur énergétique, protéines, lipides, glucides et vitamine C).

    • Comment faire le plein de vitamine C ?Avec l’arrivée de l’automne, froid et fatigue menacent nos organismes. Heureusement, la vitamine C est là ! La vitamine C est présente dans la majorité des fruits et légumes frais. Elle est particulièrement concentrée dans le chou-fleur, le brocoli, le persil et la mâche. La fraise, le kiwi, sans oublier les agrumes (pamplemousse, clémentine, orange), sont également bien pourvus en la matière.

    Le simple fait de manger une portion de chou-fleur en accompa-gnement de votre plat du midi ou du soir suffit à couvrir l’essentiel de vos besoins quotidiens. Donc inutile de se « doper » en prenant des gélules ou comprimés en tout genre. D’autant qu’au-delà des apports recommandés, l’organisme arrête d’assimiler la vitamine C et que ces fruits et légumes nous apportent d’autres nutriments.

    • Pour vieillir sans pépin, mangez des fruits et légumes !Thé, chocolat, vin… Vous avez certainement entendu parler de ces aliments qui se sont fait une réputation d’aliments santé, grâce à leur teneur importante en polyphénols.

    Prévention des maladies cardio-vasculaires, des cancers, du vieillissement cérébral… Les vertus des polyphénols sont nombreuses.

    Mais de manière plus générale, on trouve les polyphénols principa-lement dans les fruits et légumes. Les fruits et légumes à forte teneur en polyphénols ne sont pas toujours les plus consommés. La fraise et l’artichaut sont respectivement le fruit et le légume le plus riche en polyphénols. L’échalote et l’oignon en sont également bien pourvus.

    Brèves nutrition-santé parues dans les bulletins communaux (ici : L’écho des 4 vallées de Plounévez-Lochrist, novembre 2010)

    LÉGUMES SANTÉ EN PAYS DE MORLAIxvegenov (bbv) avec le soutien de la rÉgion bretagne et du pays de morlaix

    Nous avons par ailleurs sollicité les communes du Pays de Morlaix pour diffuser des brèves nutritionnelles dans leurs bulletins municipaux.De mars 2010 à décembre 2011, 14 articles ont été rédigés et transmis aux communes du Pays de Morlaix qui ont accepté de les diffuser. Cer-taines de ces brèves ont également été publiées dans le bulletin « Aujourd’hui et Demain ».

    D’autres actions auprès des habitants ont été réalisées dans le cadre de ce projet  : stand, animation du village-départ et distribution de

    soupe en collaboration avec le GVAF au Saint-Pol-Morlaix en 2008, conférences sur le thème des légumes santé,…

    Les enfants sont très souvent sous consomma-teurs de légumes. Or, l’apprentissage du goût et de la diversité alimentaire chez l’enfant est essentiel car il participe à la construction de l’équilibre alimentaire du futur adulte.

    Le fait que l’enfant goûte sous forme de jeux en faisant partager ses découvertes à d’autres

    enfants du même âge facilite l’acceptation de nouvelles saveurs.Dans ce cadre, nous avons créé et diffusé un «  Guide d’éveil au goût et à l’équilibre alimen-taire ». Ce guide a été distribué à 135 écoles et centres aérés et 36 bibliothèques  : chaque commune du Pays de Morlaix dispose d’au moins un exemplaire.

    Cette action a été menée avec le soutien de la Région Bretagne, du Pays de Morlaix et de la Communauté des Communes du Pays Léonard.

  • A U J O U R D ’ H U I & D E M A I N - N O V E M B R E 2 0 1 1 - N ° 1 0 9

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    Peux-tu te présenter et nous décrire brièvement l’exploitation ?Je me suis salarié sur l’exploitation de mes parents, Yves-Louis et Roselyne. Je prépare actuellement mon dossier d’installation. Auparavant, j’ai exercé une activité salariée en tant que conducteur d’engins dans les Travaux Publics.L’exploitation compte 38 hectares de cultures en plein champ : 16 hectares de choux-fleurs récoltés de novembre à avril, 16 hectares d’arti-chauts Camus et petits violets et 2 hectares de céréales. Par ailleurs, nous avons également

    mis en place des cultures de diversification en partenariat avec la section Innovation de l’UCPT : du navet violet, de la betterave de couleur et de l’Oca du Pérou.

    quelles sont les caractéristiquesde ton exploitation ?Les terres, constituées principalement de limons profonds, sont localisées sur la commune de Kerbors. L’exploitation est distante de 5 kilomètres de la station de conditionnement de Lédénez située dans la commune limitrophe de Pleumeur-Gautier.

    Comment s’organise ton chantierde récolte des choux ?C’est un système de remorque dotée de deux colonnes de trois plateaux superposés qui permet de récolter 8 rangs de choux. L’ensemble pivote à 90 degrés avec un système de vérin hydraulique simple pour passer de la position route à la position de travail.

    Une fois le chou coupé et paré, il est posé sur le plateau face aux récolteurs. Les 6 plateaux peuvent contenir 800 à 1 000 choux-fleurs selon les calibres. Les plateaux tournent manuel-lement pour disposer ou accéder aux têtes de choux-fleurs.

    Chantiers de rÉColtede Choux-fleurs Un producteur témoigne

    Denis LAUDREN

    Position route ou de manœuvre au champ

    Position de récolte

    Jean-Jo HABASQUEChambre Agri 22 / SYNTEC Pleumeur-Gautier

    Nous poursuivons notre série d’articles consacrés aux chantiers de récolte des choux-fleurs. Dans les Côtes d’Armor, Denis LAUDREN, jeune producteur de 28 ans en cours d’installation, nous apporte son témoignage.

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    Une fois le plateau plein, il est soulevé pour pouvoir accéder au suivant. Il faut bien surveiller et entretenir la soupape hydraulique de sécurité pour éviter des chutes brutales. Les choux-fleurs parés sont disposés sur une seule couche pour ne pas blesser les pommes.

    Un dispositif de commande de vitesse d’avan-cement est placé au milieu des deux ensembles de plateaux. La flèche de l’ensemble est également sur commande hydraulique pour faire les manœuvres.Les choux-fleurs sont conditionnés à l’abri sous le hangar. La palettisation est ensuite effectuée sur une remorque plateau simple qui est utilisée par ailleurs (transport de paille, de plants en minimottes…).

    quels autres avantages vois-tu à ce système ?Outre qu’il est rapide à mettre en œuvre et de pouvoir travailler d’une à 4 personnes, c’est un matériel léger qui s’embourbe très rarement… Un tracteur de 70 CV est suffisant pour ce matériel de récolte. Cette organisation du chantier nous convient bien avec des ruptures dans le rythme de travail.Le conditionnement à l‘exploitation permet d’avoir les emballages stockés à l’abri (pas d’emballage dans les parcelles) et de pouvoir s’adapter rapidement aux demandes d’options.En cadence de travail, trois personnes peuvent récolter jusqu’à 5 000 choux-fleurs par jour. De plus, une personne peut livrer des choux, tandis que d’autres poursuivent la récolte.

    quel est le coût de l’investissement ?Ce matériel a été acheté 10 000 € en 1997 et il a été refait (supports métalliques notamment) l’an passé pour un coût de 5 000 €.

    Et les inconvénients ?Les plateaux ne sont pas couverts ; cependant si l’on procède à des récoltes par temps chaud, les deux plateaux supérieurs sont soulevés à vide pour protéger les choux du rayonnement direct du soleil.

    As-tu des idées pour améliorer ce type de chantier de récolte ?Je pense qu’il faudrait un système de protection au-dessus des plateaux et également avoir une protection des palettes pour le trajet de l’exploi-tation à la station de conditionnement.

    En conclusion ?C’est un système adapté à notre organisation de travail avec un nombre modulable de personnes sur le chantier de récolte (1 à 4 personnes) et rapide à mettre en œuvre lors des changements de parcelles.

    Chantiers de rÉColtede Choux-fleurs Un producteur témoigne

    Ce système se décline également en version automoteur

    Conditionnement à l’abri

    Ce système se décline également en version automoteur

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    C o m i t é d ’ A c t i o n T e c h n i q u e e t É c o n o m i q u e

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    des producteurs& d ’ u n e a m b i t i o n

    pour la Bretagne

    D e s s o l u t i o n s p o u r a u j o u r d ' h u i , d e s p e r s p e c t i v e s p o u r d e m a i n …

    1982-2012

    30 ans de gestionpar le Caté

    d e l a s t a t i o n e x p é r i m e n t a l e d e V é z e n d o q u e t

    Station Expérimentale légumière et horticoleVézendoquet - 29 250 Saint-Pol-de-Léon

    Tél. 02 98 69 22 80 / Fax 02 98 69 09 94 / Courriel : [email protected]