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Neuchâtel a relativement bien vécu son expansion. Depuis 150 ans, près de 110 hectares ont été gagnés sur le lac. Cela n'a pas empêché la cité de garder sa cohérence. L' ensemble architectural de Neuchâtel est cohérent. Il s'agit d'une ville étagée sur des anciens murs de vignesqui rappellent son passé viticole. L'endroit est séduisant.
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Neuchâtelavant 1après
II I Neuchâtel avant-après
«Surle lac,c'estplus possible»Neuchâtel a relativement bien vécu son expansion. Depuis 150 ans, près de 110 hectares ont été gagnés sur le lac. Cela n'a pas empêché la cité de garder sa cohérence.
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PHOTOSALAINGERMOND
TEXTES PATRICK OBERLI
L' ensem ble architectural de Neu« châtel est cohérent. Il s'agit d'uneville étagée sur des anciens murs de vignesqui rappellent son passé viticole. L'endroitest s éduisant.» Ce n'est pas seulementparce que Patrice AUanfranchini estconservateur du Musée de la vigne et duvin de Baudry qu'il lance cette déclaration«d'amour», L'historien d'art et professeurest aussi l'auteur d'un livre d'anthologie,Neuchât et tro is siècles d'iconographie(1642-1942) .Durant quinze ans, il a recenséles représentations de sa ville. Autant detrésors dénichés dans les archive s desmusées et chez les collectionneurs. «Ils'agissait de comprendre à travers les images son développement urbanistique.»Aufinal, le chercheur a const itu é plus de 1300fiches. Neuchâtel a pris son envol au XIX·siècle :«La présence de l'Académie a beaucoup aidé. Des personnages comme Agassiz ont eu besoin de lithographes pour lareproduction d'ouvrages scientifiques. Ilsont permis à des dessinateurs de diffuserl'image de la ville.»Ce développement correspond aussi à sonexpansion. Longtemps, Neuchâtel qui fêtera son millénaire en 2011, est restée unecité médiévale, entourée de ses murailleset traversée par le Seyon. Dès 1720, ellecommence à sortir de ses murs, avec laconstruction d'un faubourg en prolongement de la rue de l'H ôpital. Mais c'est auXIX· que l'explosion aura lieu. «Ap rè s1848, la fin d'un protectionnisme dû auxcorporations et l'arrivée de l'eau sur lescoteaux ont favori sé l'essor constructif, sibien que les parchets de vigne ont disparuau profit d'immeubles. Parallèlement, desremblais sur le lac ont offert des parcellesà bâtir,» raconte Patrice Allanhanchini.«Entre 1850 et nos jours, 110 he ctares deterrain ont été gagnés sur le lac .» Unesource d'espace aujourd'hui tarie: «Lesremblais vont jusqu'à la falaise. La "beine"
HEUREUXHASARD«Mon histoire avec ce fonds estun hasard,»Christophe Brandt, fondateur et directeurde I1nstitut suisse pour la conservation dela photographie, est intarissable lorsqu'ilraconte l'acquisition du fonds de VictorAttinger (1856-1927), éditeur et photographe neuchàtelois. «C 'était en 1984. Jerentrais de Paris. J'avais visité Saint-Cyr,l'école militaire, qui disposait de milliersde plaques relatant son histoire. J'avais étéfrappé par les moyens financiers allouéspour les conserver.» En Suisse, la démarcheétait bien loin de toute préoccupation.«Jevenais de créerun atelier de conservationdans le bâtimentvoisin de l'atelier Attinger.Un jour, en allant à la poste, un voisin m'alancé que le fonds était à vendre.» Le Neuchàtelois n'avait pas d'argent, mais a flairéla bonne occasion: «J'ai couru à la SBSpouremprunter 10 000 francs que j'ai garantisen contractant une assurance vie.» Il y avait5000 plaques et deux albums destinés à lavente au comptoir, sans référencement.Depuis, le canton a racheté ce témoignageunique et Christophe Brandt remboursé sadette. En 2008, la fondation a entrepris unprogramme de numérisation (coût: 120 000
francs) qui sera terminé dans deux ans. Lesphotos 1900 sont toutes tirées du fondsAttinger.
Un ouvrage, «VictorAttinger,photographe»,aétépubliéen 1989 aux Editions GillesAttinger,Hauterive.
lacustre située devant la ville a été comblé e. Si l'on voulait aller plus loin, il faudrait mettre des tonnes de gravats. Et celamodifierait la circulation souterraine deseaux dans le lac,»L'affectation de ce terrain providentiel aété de deux ordres. Patrice Allanfranchini:«Les premiers grands gains ont servi àconstruire des habitations. L'exemple leplus illustre est le quartier des Beaux-Arts,à la suite de l'arasement de la colline duCrêt-Taconnet avant la construction de la
deuxième gare de Neuchâtel. Beaucoupplus récemment, les surfaces gagnées avecles matériaux excavés des tunnels de la N5ont surtout été utilisées à des fins publiques.» Normal. ces terres n'appartiennentpas à de s privés, mais à l'Etat.Tout n'est cependant pas parfait. Très prisées, les Jeunes-Rives souffrent d'un aménagement déficient. «Elles appartiennentà la Ville qui devrait trouver les moyenspour investir dans la convivialité. Expo.02a montré que ce site pouvait êt re admirable. Mais rien n'en a été conservé.Un nouveau projet est impératif.» s'insurge lepassionné. Au moins, le réaménagementdu siècle dernier a permis aux Neuchâtelois de se réapproprier les rives du lac. Cequi n'est pas rien.
Plans depuis longtemps. La ville a connuplusieurs plans d'aménagement. En 1714,un incendie important ravageait toute lafaçade sud de la colline du Château. Cemalheur a permis la reconstruction duquartier du Pommier avec une unité architecturale absolument remarquable. Celuides Beaux-Arts offre une architectureXIX· de qualité, à l'exception de deux verrues réalisées dans les années 60. Il en vade même pour le quartier de la place d'Armes. «Les directives ont souvent été trèsstrictes», observe Patrice Allanfranchini.Seul point d'ombre: le milieu du XX·. «Ony a réalisé des constructions quiaujourd'hui seraient interdites.» Dans lesannées 30, des projets d'architecture prévoyaient même la construction de gratteciel dans le centre historique. «On voulaità l'époque détruire les témoignages dupassé, faire entrer la modernité au cœur dela ville. Il s'agissait aussi d'effacer la vétusté de certains quartiers.»Neuchâtel se heurte aujourd'hui à un nouveau défi: les limites de son territoire. «Ilest devenu nécessaire de réfléchir en termes d'agglomération, une entité qui iraitde Colombier à Marin. Cela implique ausside mettre à l'extérieur les centres commer-
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BEAUX-ARTSÉCOLE ESSEULÉESur la gauche, l'Ecolede commerce (actuel LycéeJean-Piaget) est bien esseulée. Le lacarrive presque à ses pieds. Lequartier des Beaux-Arts commence à émerger, alors que lesJeunes-Rives sont encore lefond de l'eau. Sur la droite, lebâtiment de l'université laissedevinerune avenue du I" Marscachée par les arbres.
CHÂTEAUVUDELARUE DUTERTRELa lithographie représente leChâteau pris de la terrasse dela Maison Larsche, devenue 0;
en 1890 Villa Perregaux, puis ~i5la Maison des Jeunes. L'en- _.semble Château-Collégiale ~
est simplifié. En revanche, ~
'"l'artiste a rendu avec préci- ;sion, le toit de la maison 13, rue des Terreaux, démolie en 11947, pour permettre la :E
construction de la chaussée ~de la Boine. ~
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«J'adore le centre historique. Surtout parcequ'il est resté à l'échelle humaine,» Et qu'iln'a pas encore livré tous ses secrets .PatriceAllanfranchini rêve ainsi «dans le cadre desmanifestations du Millénaire, de faire découvrir les caves, dont certaines sont creu sées dans la'r; line du Château»
euchâtel n'a pas fini de surprendre. 0
Neuchâtel1642-1942, troissiècles d'iconographie. DePatriceAllanfranchini.Editionsde laChatière,2005
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ciaux ou les lieux de loisirs », explique leprofesseur.Qui n'est pas convaincu par lesoptions prises récemment: «On peut s'interroger sur le fait d'avoir placé au centreville le stade qui , à sa création, au début duXX·, était encore à l'extérieur de la ville.»Pour juguler ce manque d'espace, le nouveau règlement d'urbanisme prévoit aussila densification de certains quartiers.Malgré ses doutes, Patrice Allanfranchinirestera toujours un amour eux de la ville
IV 1Neuchâtel avant-après
BAIE DE L'ÉVOLED ENCORE DELAPLACEDe la rue de la Main, aucune construction n'entravait la vuesur la baie de l'Evole jusqu'au quai Osterwald. La nouvelleroute vers Auvemier est entourée de deux rangées d'arbreset le régional Neuchâtel-Cortaillod-Boudry n'est pas encoreélectrifié. La surface appréciable située derrière le hangarà bateaux a fait le bonheur d'une ville en développement.
ÉGLISECATHOLIQUEfJ SAARS DANS L'EAUImages prises du clocher del'église catholique. Agauche,la future rue de Pierre-àMazel.Le coteau des Saars seterminait dans le lac. Plustard, le premier terrain defootball de la Maladière achassé les hangars, les remblais de la N5 ont repoussé lelacet le stade s'est perché surun centre commercial.
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PLACE DUPORTD SPECTACULAIRE SANS LAPOSTESur la lithographie, la place du Port n'estque science-fiction. De même que l'Hôteldes Postes , dont la construction débutera
en 1894, sur un terrain encore une foisgagné sur les eaux. Imposante par sa masseet remarquable par l'exubérance de sesfrontons, la nouvelle poste perd de samajesté avec Je développement du port et
de ses débarcadères. Aujourd'hui, la placevierge, au centre, accueille différentesmanifestations, du Cirque Knie à la foireannuelle des commerçants locaux en passant par le Festival des sports de rue.
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VI I Neuchâtel avant-après
BAIE DEL'ÉVOLEID LES DÉBUTSDELA BRASSERIE MÜLLERLa «nouvelle» route au bord du lac esten passe d'être achevée, entre l'embouchure du Seyon et la baie del'Evole. La brasserie Müller en est àses débuts. Elle s'appuie sur la maisonà tourelles, que le chancelier George
de Montmollin avait acquise en 1686.Aujourd 'hui, la maison à tourelles esttoujours là, entourée d'immeubleslocatifs, vibrant au son des concertsde la Case à Chocs et profitant dessenteurs de la cuisine du Paprika. Lesberges, elles, se sont encore éloignéespour laisser passer la route et let ram.
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HÔTEL DEVILLEg UNTRAIN AU CENTREAu milieu des voies du cheminde fer à vapeur menant de laplace Pury à la gare, on aperçoitune crémaillère. Adroite, la maison dite de «la Plaine» (2, fbg del'Hôpital) n'a pas encore étérehaussée. Ony vendait des calorifères, des extincteurs et desmachines à coudre. Aujourd'hui,la place est aux sandwichs et auxpains au chocolat.
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ÉGLISE CATHOLIQUE11) ENTRE BAINS ETMESSELavillegagne sur le lac, notamment par les remblaisprovenant de l'arasement de la colline du CrêtTaconnet au moment de la construction de la gare.Dans un premier temps, le Jardin Desor anime lesberges, avant d'être «colonisé». Aufond, hier commeaujourd'hui, l'enceinte du stade de la Maladière.
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DEPUIS LE CHANETD LA VILLE DANS LES MURSSur l'aquatinte, on obs erve une ville encore dansses murs. Les gorges du Seyon sont marquées parun e double rangée d'arbres. Aujourd'hui, les présont laissé la place aux habitations et les gorges sontsquattées par l'autoroute. Au loin, les rives ont étérevisitées.
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LA GAREIl) SANS FILS ETSANS STATSPhotographie prise depu is lapasserelle des Fahys. Sans filsélectriques, l'espace paraît vide.Des rails perpendiculaires auxvoies permettaient à un chariotde transporter les marchandises.Les flancs de la montagne,aujourd'huitotalement occupés,sont presque vierges. Côté lac,l'arasement du Crêt-Taconnerest récent. Mais l'espace estencoreouvert,comme s'ilatten dait l'Officefédéral de la statistique et sa tour, la Haute Ecolede gestion et les nouveauxbâtiments d'habitation.
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XII I Neuchâtel avant-aprèsm2II
RUEDUSEYONiii UN PONTETUNEORIENTATIONDIFFÉRENTEL'aquarelle date d'avant le détournement duSeyon. Elle représente l'ancien pont de laPoste. Sur la gauche, la première maison estl'actuel Cercle national (depuis 1849). Aucentre, l'ancien Hôtel de Ville enjambe letorrent. Il sera désaffecté en 1790puis démolien 1864. Aujourd'hui, la zone est piétonnière,les commerces fleurissent (librairie Payot àdroite) et le trafic a changé d'orientation.Difficile à imaginer.
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PLACES DESHALLESml LETEMPS SUSPENDULa Maison des Halles(construite en 1570) sembledéfier le temps. Majestueux,l'édificea vu passer des générations de maraîchers, qui s'yréunissent toujours trois foispar semaine,d'oùsa deuxièmeappellation de «place du Marché».Il fut un temps, lorsquele lac arrivait encore jusqu'àelle, où les commerçantsvenaient par barques des cantons de Berne, Fribourg ouVaud. Aujourd'hui, la placedes Halles,avec ses terrasses,est restée un des lieux de rendez-vous des Neuchâtelois.En raison de sa beauté. Etpeut-être parce que le tempsy est un peu suspendu.
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XIV 1Neuchâtel avant-après
RUE DESCHAVANNESmLIEU DEVIEAPPRÉCIÉEntre le début du XX· siècleet nos jours, la rue des Chavannes n'a que peu changé.Le passage a gardé soncaractère. de même que sonparcellaire médi éval,Vouéeà l'artisanat, la rue réunitencore libraire et modiste,bijoutier et galeriste dansune ambiance de proximité.Une identité de villageappréciée de beaucoup etqui reflète un centre historique connu pour sonéchelle humaine.Ses grands chambardements, la rue les a connusun pe u avant puisque lehaut se terminait pa r unetour qui délimitait le territoire de la ville. Celle-ci aété détruite en 1865.
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QUARTIER DELAMALADIÈRElE LIN SIÈCLE D'EXPANSIONAu début du xxe siècle, le quartier de laMaladière est en pleine expansion .Il restecependant quelques pan s de vign e auxenvirons de la rue de Gibraltar (à droite ).
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L'école primaire (1er plan) semble se pressercontre l'Ecole de mécanique et d'électricité.Un siècle plus tard, le lieu ne cesse de sedensifier,déplaçant une part de la vie de lacité vers l'est (NHP,CPLN,CSEM, stade etpatinoire,centre com merciaL ).
COLLÈGE LATINœLA«PLACE DUBOULINGRIN))LeJardin anglais, la place du Boulingrin(de «bowling qreen») ...Le rayonnement
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britannique s'est ressenti jusqu'au pied deChaumont. La construction du Collègelatin (à droite), débutée en 1826, a entraînéle réaménagement de la grève.Au terme
des travaux, une promenade rectilignemenait les passants du môle du Seyon auport. Au fond, le bâtiment qui abriteaujourd'hui le siège de la Banque Bonhôte.
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