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New Kids in the Neighbourhood ou Moving In Norman Rockwell Illustration : Titre : New Kids in the Neighbourhood ou Moving In Auteur : Norman Rockwell Illustration pour le magazine Look du 16 mai 1967 Lieu d’exposition: Norman Rockwell Museum, Stockbridge, Massachusetts, USA Date : 1967 Support : peinture, huile sur toile 91.5 x 146 cm Courant artistique : illustration, hyperréalisme Etude : Cette peinture illustre un article publié dans le magazine Look sur ‘ the white flight’, en fait, à cette époque, la population blanche fuit les centres villes entre autre par crainte des manifestations (combat pour les droits civiques) et déménagent vers des quartiers résidentiels excentrés (banlieues résidentielles). Rappels historiques : 1954 : les écoles où la ségrégation règne sont déclarées hors la loi. 1955: Rosa Parks refuse de donner sa place à un blanc dans un bus à Montgomery, Alabama. Le boycott des bus est mis en place par le Révérend Martin Luther King. 1963: le 28 août, marche sur Washington DC (la capitale) organisée par M. Luther King et son célèbre discours “I have a dream”. 1963: le président Kennedy est assassiné à Dallas le 23 novembre 1964: le président Lyndon Johnson signe le Civil Rights Act qui abolit la ségrégation raciale aux USA.

Norman Rockwell

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Page 1: Norman Rockwell

New Kids in the Neighbourhood ou Moving In

Norman Rockwell

Illustration :

Titre : New Kids in the Neighbourhood ou Moving In

Auteur : Norman Rockwell Illustration pour le magazine Look du 16 mai 1967 Lieu d’exposition: Norman Rockwell Museum, Stockbridge, Massachusetts, USA

Date : 1967 Support : peinture, huile sur toile 91.5 x 146 cm

Courant artistique : illustration, hyperréalisme Etude :

Cette peinture illustre un article publié dans le magazine Look sur ‘the white flight’, en fait, à cette

époque, la population blanche fuit les centres villes entre autre par crainte des manifestations (combat pour les droits civiques) et déménagent vers des quartiers résidentiels excentrés (banlieues résidentielles).

Rappels historiques :

1954 : les écoles où la ségrégation règne sont déclarées hors la loi.

1955: Rosa Parks refuse de donner sa place à un blanc dans un bus à Montgomery, Alabama. Le boycott des bus

est mis en place par le Révérend Martin Luther King.

1963: le 28 août, marche sur Washington DC (la capitale) organisée par M. Luther King et son célèbre discours

“I have a dream”.

1963: le président Kennedy est assassiné à Dallas le 23 novembre

1964: le président Lyndon Johnson signe le Civil Rights Act qui abolit la ségrégation raciale aux USA.

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Dans le cadre du mouvement des Droits Civiques aux Etats Unis dans les années 1960, l’état de l’Illinois offre à des familles Afro-américaines la possibilité de s’installer dans des quartiers résidentiels (suburbs) jusqu’ici réservés aux blancs.

Poursuivant son inspiration sur les droits civiques, Norman Rockwell nous présente les difficultés d’imposer l’idée d’intégration des Afro-Américains à une société blanche qui les rejette en :

- attirant notre regard sur les vêtements blancs immaculés des enfants noirs et les vêtements colorés des enfants blancs (une fillette blonde, un garçon roux et un garçon brun) - au centre un espace vide symbolisant le manque de contact des deux communautés et leurs apparentes

différences - les ressemblances sont pourtant nombreuses ou montrées comme complémentaires (chat blanc et chien

noir, chaussures des garçons identiques, les rubans dans les cheveux des fillettes, les accessoires de baseball des garçons, les regards et les visages…) - une curiosité, peut être une crainte mais pas d’hostilité

- vont- ils jouer au baseball ensemble ? Vont- ils se parler ? Qui va avancer en premier ? Les questions sont posées par l’artiste à son public.

Les enfants ont la même posture : face à face, penchés, les bras dans le dos, s’observent avec curiosité (y compris les deux animaux). On devine une voisine à la fenêtre en arrière plan.

Norman Rockwell travaille en s’appuyant sur des photographies, fait des croquis au fusain puis peint à l’huile très

diluée. Ses modèles sont souvent des enfants, dépeints dans leur vie ordinaire, des enfants innocents au milieu des changements de la société des adultes. Les deux groupes s’observent, au spectateur de

juger l’événement et ce qui va se passer.

C’est la vision la plus optimiste de Norman Rockwell des droits civiques. Avec New Kids in the

Neighbourhood, Norman Rockwell nous livre une vision plus optimiste et plaide ici en faveur de

l’intégration raciale / pour la mixité raciale dans les banlieues résidentielles où vivent en très grande majorité des familles blanches. Les enfants vont sympathiser car ils partagent les mêmes passions / affinités.

Il veut combattre les préjugés et montrent ici des enfants noirs qui de toute évidence ne représentent aucune menace.

L’artiste :

Norman Rockwell est un peintre américain (1894-1978). Très jeune, il

s’intéresse au dessin. Il entre en 1908 à la Chase School of Fine and Applied Arts.

En 1910 il abandonne ses études et entre à l’Art Students League of New York. A seize ans il illustre son premier livre intitulé « Tell me why ». En 1935, il

illustre les romans de Mark Twain, Tom Sawyer et Huckleberry Finn.

Il ne se définissait pas comme un peintre mais comme un illustrateur. Son nom reste identifié au magazine the Saturday Evening Post dont il réalise les plus célèbres

couvertures jusqu’en 1960. Dans les années 1950, il est considéré comme l’un des plus populaires artistes américains. Il réalise les portraits d’Eisenhower (président de 1953 à 1961), Kennedy (président de 1961 à 1963) et de Nasser (président égyptien de 1956 à

1970).

C’est à cette époque là qu’il peint un triple autoportrait très mystérieux. On y voit le peintre, la pipe aux lèvres, en train de se peindre en se regardant pour cela dans le

miroir.

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A la fin des années 60, il illustre des thèmes plus politiques. Sa plus célèbre illustration pour Look

représente une petite fille noire américaine se rendant à l’école escortée par des agents fédéraux. Norman Rockwell est mort en 1978. Il est un de ceux qui ont inspiré l’hyperréalisme.

Techniques :

Il commençait par choisir son sujet, dont il faisait plusieurs esquisses et croquis très précis pour

élaborer l’idée de départ, puis il réalisait un dessin au fusain très précis au format identique à celui de la toile

définitive. Il reportait ce dessin sur la toile et commençait la peinture proprement dite. Il peignait à la peinture à l’huile très diluée à l’essence.

A partir des années 1930, Rockwell ajoute un nouvel auxiliaire à son travail, la photographie, ce qui lui permet de travailler avec ses modèles sans leur imposer des temps de pose trop longs. Le procédé aura une influence sur son œuvre en orientant sa peinture vers le photoréalisme.

Le style de Norman Rockwell a été qualifié de storyteller (narratif). Comme illustrateur, il faisait en

sorte que ses œuvres soient en parfaite correspondances avec les textes qu’il illustrait (c’est le cas de Tom Sawyer). Pour ses couvertures de magazines, chaque détail avait un rôle dans la narration de la scène. Son travail a évolué d’un naturalisme hérité du XIXe siècle à une peinture plus réaliste et précise sans sa période

la plus prolifique.

Définition : hyperréalisme :

L'hyperréalisme consiste en la reproduction à l'identique d'une image en peinture, tellement réaliste

que le spectateur vient à se demander si la nature de l'œuvre artistique est une peinture ou une photographie. Les artistes utilisaient des sources diverses telles que des photos de magazines ou des photographies

personnelles comme modèle de leur peinture. Pour la reproduire les peintres soit projetaient à l'aide d'un rétro-projecteur l'image sur leur toile et ensuite peignaient en fonction de ce qu'ils voyaient, soit imprimaient sur grand format une photo et peignaient directement sur la photo.