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o. r. L. B. GROUPE DE TRAVAIL < COCHENILLES DES AGRUMES >> REUNTON TENUE AU MAROC (26 AU 3r OCTOBRE 1970)

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o. r. L. B.

GROUPE DE TRAVAIL

< COCHENILLES DES AGRUMES >>

REUNTON TENUE AU MAROC (26 AU 3r OCTOBRE 1970)

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Enruons ManocarNes et INTERNATIoNALES

11, Avenue de Rabat - Tanger

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IISTE DES PARTICIPANTS

O.l.t.B. (Organisation Internationale de lutte biologique)

MM. BIrtorrl E. - Président - Station Centrale de 7-oologiqVenslrnns (FneNcn).DnruccHt V. - Secrétaire - Institut d'Entomologie, Zu*tcg(Sutssn).Marnvs G. - Trésorier - O.E.P.P., Penrs (FnaNcn).BBwassy C. - Responsable du Groupe - Station de Lutte Biolo-gique, ANrrrns (Fnmcn).

Mue ARGvRIoU L.C. - Institut Phytopathologique Benaki, ArtÈNrs(GnÈcn).TuNcvi-rnBr M. - Plant Protection Institute, IzlvrrR (TURQUIE).

MM. AnlMsounc Y. - F.A.O., Ronan (Irarrr).BAnsenA, G. - Istituto di Entomologia Agraria, PerenuE (Irarrn).CHAsoussou F. - Station de Zoologle, Bonnneux (FuNcr).De BecH P. - University of California, Rrvnnsron (U.S.A.).INsrnne S. - Istituto di Entomologia Agraria, CarenE (Iurru).Jlnnaye A. - Faculté d'Agronomie, AnnN,l (TuNrsre).JruÉNnz Dllz R. - Estaciôn de Fitopatologîa Agricola, Mlonm(EsrlcNr).Lrotre G. - Istituto di Entomologia Agraria, Parrnn,tB (Iraru).ONtnoN J.C. - Station de Lutte Biologique, ANrrsBs (FnnilcB).P.lNrs A. - Station de Lutte Biologique, ANrrsps (FneNce).SAp.lvr M. - Plant Pest Institute, TÉHÉn,qN (InaH).VrccrnNr G. - Istituto di Entomologia Agraria, PoRrrcr (Irn,rrr).Vru,c,RDsso A. - I.F.A.C., PlnIs (Fnmlcn).

D.R.A. (Direction de la Recherche Agronomique)

MM. Krssr. - Chef de la Station Centrale de Recherches sur les Agru-mes. Rlnet.

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VI

BeNNeNr Slrlu - Chef de la Station <ie Phytopharmacie, RlslT.EuvERrE, G. - Responsable du l-aboratoire de Lutte Biologique'Reset.

M." SKnnRELEc. - Entomologiste, Station Centrale de Recherchessur les Agrumes, Raslr.

MM. Lr Ruunun. - Entomologiste - D.R.A. - Menuruor.

l.N.A. (lnstituT National Agronomique)

MM. Fhlvlr. - Assistant (Zoologie) Institut Hassan II - Rlslr.

A.S.P.A.M. (Association de Producteurs d'Agrumes du Maroc)

MM. BenrIN. - Chef du Service Agro-Technique, Cls^nrLANcA.MEnrn. - Directeur Association Svndicale de Lutte - MscnnlBEL KSIRI.

C.A.Z.F. (Comité des Agrumes de la Zone Franc)

M. CnournALLAH. - Secrétaire de la Commission Agro-Tech-nique, CeslsleNcA'.

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AVANT-PROPOS

La réunion tenue au Maroc, la 1"' du groupe, représente untournant décisif pour le Groupe de travail de I'O.I.L.B. Cette mani-festation est en effet le témoignage de I'existence active d'un Groupede Travail qui eut quelques difficultés à se constituer.

Créé lors de I'Assemblée Générale de Tunis en avril 1962, cegroupe eut une période de démarrage longue et difiicile, car, à cetteépoque, le nombre d'entomologistes intéressés par les problèmesagrumicoles était encore très restreint.

Trois ans plus tard, alors que le Maroc s'était résolument engagédans la voie de la lutte biologique, les premiers travaux réalisés enGrèce par Mlle Ancvnrou révélaient un nouvel intérêt pour I'utilisa-tion de cette méthode de lutte au niveau des Cochenilles.

Cette information jointe à celles recueillies par ailleurs, incitaientle responsable du groupe à effectuer à la veille de la 4" AssembléeGénérale, en janvier 1968, un voyage d'information, prélude à I'orga-nisation efiective du groupe.

Le travail important réalisé au Maroc en matière de lutte bio-logique contre A. aurantii Mlsr par l'utilisation des Aphytis prédis-posait ce pays à recevoir I'ensemble des participants à cette 1"" réu-nion.

Celle-ci, qui laissait une large place aux discussions, comprenait2 parties :

- In l'o, relative aux travaux poursuivis sur la lutte biologique auniveau des cochenilles avec les exposés, leur discussion et la visite

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uII

de I'unité de production d'Aphytrs de Ksiri et des parcelles experi-mentales :

- 14 /e, consacrée à un aperçu genéral sur I'Agtumiculture marocainepar la visite de plantations variées de différentes régions.

Un travail fructueux a été Éalisé dans le cadre inoubliable d'untrès agréable séjour grâce à l'action conjuguée du Ministère de l'Agri-culture en la personne de M. Fan^c;, Directeur de la Recherche Agro-nomique, d: l'Association des Producteurs d'Agrumes du Maroc (4.S.P.A.M.) dont M. NEJJrl, président, nous avait délégué M. BBntnSecrétaire de la Commission Agrotechnique et de l'Office du Com-merce Extérieur (O.C.E.).

Que tous ceux qui ont permis cette manifestation, les organisateurset nos hôtes d'un jour, trouvent ici l'expression de nos plus vifsremerciements.

c. B.

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INTRODUCTION

Quand on sait la place prise par I'Agrumiculture dans l'économiedes pays méditerranéens, on ne peut être surpris de I'importance don-née aux problèmes se rapportant au perfectionnement de la luttecontre ses ravageurs.

Parmi ceux-ci, les Cochenilles sont responsables de pertes trèslourdes subies par le verg:r marocain et la nécessité de détruire cesinsectes justifie la mise en æuvre, à grande échelle, des moyens delutte puissants, c'est-à-dire les traitements chimiques.

Il s'est avéré cependant, à l'usage, que certains de ces traitementsont Ie fâcheux inconvénient de provoquer une modification de Iacomposition de la sève des agrumes créant ainsi des corps nouveau(dont la particularité est de favoriser la longévité et la fécondité d'autresennemis du végétal tels que les Acariens.

Cette constatation, très préoccupante, incite donc à réduire danstoute la mesure du possible les traitements chimiques et à chercherà utiliser les procédés de la lutte biologique basés sur l'action des-tructrice des ennemis naturels des insectes ravageurs.

Le Maroc fut un des premiers pays à saisir I'urgence du recoursà cette lutte puisque c'est en 1960 qu'elle fut envisagée, à la suitedes travaux de Monsieur DE,ruccHt qui préconisa l'installation d'unlaboratoire de lutte biologique, capable de produire la masse d'Aphytissusceptible d'engager une expérimentation à grande échelle contre lePou de Californie.

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X

L'arrivée de Messieurs BrNesssv et EwrnrB en 1963-1964 per-mit, après deux années d'effort soutenu, de passer aux réalisationsen mettant sur pied un élevage d'Aphytis.

Les résultats enregistrés dans ce domaine incitèrent la Professionà participer à la diffusion de la méthode éprouvée en organisant elle-même ses propres moyens d'élevage avec la collaboration techniquede la Direction de la Recherche Agronomique.

C'est en raison de I'installation au Maroc d'un insectarium expé-rimental orienté vers la lutte biologique que le groupe de travail de|O.I.L.B. a bien voulu tenir ses premières assises à Rabat à ladiligence de Monsieur BnN^q,ssv et je lui sais gré de cette attention

Précédé d'un exposé de Monsieur BBnrrN décrivant l'Agrumi-culture marocaine et ses perspectives d'avenir, les participants despays ci-après : France, Grèce, Iran, Italie, Maroc, Tunisie, Turquieet U.S.A. ont fait le point, chacun en ce qui les concerne, des pro-blèmes intéressant la lutte contre les cochenilles des Citrus.

La confrontation des observations faites sur un aspect majeurde la défense des végétaux ne peut qu'accélérer la marche des progrèsdans la voie de la lutte biologique, partie importante de la lutte inté-grée à mettre en ceuvre dans un proche avenir.

C'est pourquoi, je suis heureux de présenter aux lecteurs d'AlAwamia les documents établis à l'occasion de la réunion du groupede travail de I'O.I.L.B. et de remercier très chaleureusement leursauteurs.

H. Flur

Directeur de la Recherche Agronomique,Rabat

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NOTE SUR L'AGRUMICULTURE MAROCAINE

A. BERTIN *

Sovnr.rntnr

Historique

Régions agrumicoles du Maroc

La culture des agrumes au Maroc

Le conditionnement

La oommercialisation

Organisation de la profession

Avenir de I'agrumiculture marocaine

L'oranger est cultivé au Maroc depuis fort longtemps. On pense

qu'il a été introduit par les Romains et il est bien connu que leJardin des Hespérides était situé au Maroc, sur les rives de l'ouedLukus, semble-t-il.

Depuis, sa culture s'est développée sporadiquement dans l'ensembledu pays et, au début de ce siècle on pouvait en trouver dans laplupart des régions: en général dans des vallées adossées à la mon-tagne, bien exposées, de terres riches et fertiles. Bien que ce soientpour la plupart des oranges de variétés que nous appelons Communes(ou Beldi), on trouvait également des citronniers et du bergamottier,leurs fruits étant très utilisés dans la cuisine marocaine. Les arbres

* A.S.P.A.M., Casablanca (Maroc).

Al Awamia, 37, pp. 1-23, octo[re, 1970,

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2 A. BERTIN

étaient francs-de-pied ou grefiés sur cédratier, donnant des fruits d'ex-cellente qualité. C'est ainsi que la renommée des oranges da Zngzels'étend jusqu'à I'Algérie, que les orangeraies de Demnate, Aoulouzsont connues de tout le Sud Marocain. Il faut cit;r également cellesde Lalla Mimouna dans le Gharb, de Moulay Bouchta au pied duRif où on trouve encore des arbres plusieurs fois centenaires. Onestime I'orangeraie marocaina de 1910 à environ 250 00O arbres.

La transformation de l'agriculture traditionnelle en agriculturemoderne et la poussée de quelques audacieux novateurs (Ménager,Fourny, etc...) amènent la création de vergers nouveaux. En 1930 onrecense 2 000 ha d'arbres de toutes variétés, en général importéesd'Algérie. Le Maroc est, à ce moment, encore importateur d'oranges.

On peut dire que l'agrumiculture marocaine moderne date decette époque. Au début, ce sont les possibilités d'irrigation et lesconditions climatiques qui vont régir son développement et nous voyonsles orangeraies s'insta'ler dans les vallé:s et dans les zones d'irriga-tion créées par les barrages.

Les excellents résultats obtenus permettent un développementtrès rapide, bien que retardé un peu par la seconde guerre mondiale,au rythme de 1 500, puis brentôt de 2 000 ha par an, pour atteindreplus de 4 000 ha en 1954-55.

La progression est maintenant légèrement ralentie, mais restaitvoisine jusqu'à l'année dernièr:, de 1 500 ha par an.

Actuellement I'orangeraie marocaine ,qroupe environ 65 000 harépartis dans différentes régions gui vont être étudiées séparément.Elles sont exp'oitées pour la très grande majorité, selon des méthodesmodernes et I'orangeraie traditionnelle a presque entièrement disparu.

Le tabieau I donne un apercu du développement de I'agrumicul-ture marocaine tant pour ies superficles que pour la production.

Régions agrumicoles du Maroc(1)

Le Souss

I-e Souss est la région privilégiée du Maroc sur le plan agrumi-

cole. Les premières plantations datent de 1930; d'importantes sociétés

et des particuliers entreprenants créèrent des vergers qui prirent très

vite un grand dév:loppement ; c'est ainsi que beaucoup de domainesgroupent plusieurs centaines d'hectares d'agrumes.

(1) Voir Tesr,eru IJ,

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NorE suR L'AcRUMIcULTLTRE MARocAINE

La vallée de l'oued Souss, séparée du Nord du pays par le HautAtlas, forme un ensemble géographique très distinct. Sa latitude(30'N), son climat, la qualité d: son sol, sinon de son sous-sol, luidonnent, chaque fois que I'irrigation peut-être envisagée, des possi-bilités extraordinaires. Elle peut ôtre divisée en 5 parties distinctesqui, partant de I'Ouest v-.rs I'Est sont :

- Les Ait Melloul à 10 km d'Agadir,- Les Ouled Teima à 45 km.- Les Guerdanes à 65 km,- La région de Taroudant à 80 km,- Les Ouled Beryl à 100 km,

chacune ayant un climat différent de ses voisin:s et des conditions deproduction variant du fait du sol, de I'eau et d'un plus ou moinsgrand éloignement de la mer.

Les Ait Melloul ne comptent que quelques centain:s d'hectaresdont la production est gênée par un climat constamment doux (22à 28') et une forte hygrométrie. Cette région n'a que peu d'agrumeset s'adonne surtout au maraîchage.

Les Ouled Teïma qui ont vu se développer les premièr:s oran-geraies du Souss, jouissent d'un climat plus précis ; le thermomètredescend très rarement à 0" en hiv:r, mais peut monter jusqu'à 45oen été, température que les brises du soir vienncnt tempérer. Malheu-reusement, la cultur; est "ouvent gênée par un sous-sol calcaire procheet, par une raréfaction de l'eau due au développement des stationsde pompage entraînant I'abaissement de la nappe phréatique. Lesfruits colorent assez mal du fait de la douceur de l'hiver.

Les Guerdanes groupent quelques très importantes propriétés.Le climat, encore mieux défini que celui des Ou'ed Teïma, permetd'avoir des fruits colorés. Le sol très riche et I'eau abondante et debonne qualité, donnent des rendements de 30 à 40 tonnes en moyennepour toutes variétés.

A mesure que I'on s'élève (Toroudant est à 350 mètres d'altitudeet les Ouled Beryl à 400 mètres), en même temps gue l'on s'éloignede la mer, le climat devient plus accentué et les froids d'hiverpermettent une excellente coloration et une excellente qualité desfruits. Comme pour les Guerdanes, la richesse du sol et la qualitéde I'eau amènent des récoltes très abondantes et l,avenir du Soussgst surtout da4s ces deux dernières régions, encore peu plantécs,

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A. BBRTIN

Le problème de I'eau intervient. Du fait de la faible pluviomé-trie (300 mm) et des températures de moyenne élevée toute I'année,la culture d'un hectare d'orangers nécessite par an 15 à 18 000 m3d'eau répartis sur 10 à 11 mois. Toutes les orangeraies sont irriguéespar pompage dans la nappe phréatique, l'oued Souss étant par tropintermittent. Cette nappe, bien alimentée par le ruissellement deI'Atlas et surtout de I'Anti-Atlas, est à son point d'utilisation maxi-mum, et freine la création de nouvelles plantations. Un projet debarrage dans le Haut Souss a pour objet de la regonfler chaque hiver,permettant I'extension des zones irriguées.

Les rendements sont excellents et la moyenne générale de pro-

duction des arbres adultes est de 40 tonnes de fruits à l'hectare. Nousconnaissons quelques rares arbres qui produisent iusqu'à 700 kilos

de fruits chaque année, des clémentiniers dont Ia moyenne de pro-

duction se situe aux environs de 200 kilos et une plantation de

Navel à faible espacement (4 m/4 m), qui a déjà atteint 80 tonnes à

I'hectare. C'est dire les possibilités de cette région.

Le Souss est par excellence le pays dt clémentinrer sans pépin

qui produit largemènt, sans incision annulaire ou procédé d'aucun:

sorte, à condition qu'il soit abondamment fumé et irrigué'

C'est également le berceau, au Maroc, du mandarinier Wilking,

dont une douzaine de plants furent importés des U.S.A. en 1939,

et ont été multipliés dans tout le Maroc depuis 1946; on en dénombre

actuellement plus de 2 000 hectares'

La Navel du fait des froids tardifs colore mal éf èst, de ce fait,

peu cultivée. Par contre , les oranges fines (f{amelines) donnent de très

bons résultats quand on arrive à obtenir des fruits de bon calibre.

Enfin, les Maroc-Late produisent des fruits d'excellente qualité

qui ont, toutefois, tsndance à mal colorer ou à reverdir' surtout dès

qu'on se rapproche de la côte.

Bien que réunissant seulement 11 000 ha d'agrumes (l/6 du

Maroc) dont beaucoup de jeunes plantations, le Souss a déjà produit

cette année près de 200 000 tonn3s de fruits (25 % de la production

totale). Il dôit arriver dans un avenir prochain (1975), quand cesjeunes plantations seront en rapport, à 250 000 tonnes.

On voit ainsi que le Souss est par excellence une région pro-

ductrice d'agrumes. Son développement se confirme et on recense

environ 1 000 ha de nouvelles plantations chaque année. C'est aus$i

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NOTE SUR L,AGRIJMtrCULTI'RE MAROCAINE

la région de I'avenir, tant par la richesse de son sol et les possibilitésoffertes, que par le dynamisme de ses habitants. La constructiqn ,desbarrages prévus ajoutera encore à l'essor du Souss, dont les possi-bilités de production deviendront alors énormes.

Le Gharb

Le Gharb est un immense bassin alluvionnaire dont I'altitudevarie entre 5 et 40 mètres. Son climat est relativement tempéré ;mais on relève des extrêmes de 1" à 38o vers la côte, et - 2 à.45oaux périodes de vents chauds et secs (Chergui). La pluviométriemoyenne est de 450 mm répartie du L'" novembre au début de mai.De ce fuit I'irrigation est indispensable (6 000 m3 par ha et par an) ;elle provient de barrages (El Kanséra) ou de pompage (cours d'eau ounappe phréatique selon les cas).

Les terres sont légères et sablonneuses dans la partie côtière.A I'intérieur elles sont, en gênéral, compactes, formées d'alluvionsplus ou moins argileuses appelées tirs ou dess selon leur teneur ensilice et calcaire, nécessitant presque toujours un draînage. La nappephréatique remonte parfois assez près de la surface du sol et peutêtre légèrement chargées en chlorures. Les rendements, dans debonnes conditions, varient entre 20 et 35 t/ha.

Le Gharb fut le berceau des plantations modernes d'agrumesdu Maroc. C'est dire que nous y trouvons de nombreuses erreurs,nos devanciers n'ayant pas bénéficié des connaissances techniques quenous possédons actuellement. Certaines plantations ont été faites enterres trop humides, imperméables, de draînage difficile, parfois sou-mises aux crues, et devront disparaître un jour ou l'autre. D'autressont constituées de variétés de faible intérêt commercial car, à .nos

débuts, l'Espagne servait de modèle et nous plantions beaucoupd'oranges-fines et de sanguines. Ces vergers devront être surgreffés envariétés plus intéressantes. Du fait des conditions commerciales actuel"les, cette région est condamnée à une sévère refonte de son verger,en ne gardant que les meilleures plantations.

L'Oriental

Dans la province d'Oujda, la région de Berkqne est la troisièmedu Maroc par ordre d'importance, groupant plus de 10 000 hectaresde jeunes arbres, pour une production encere récçntç dç 35 000 tonnes.

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A. BERTIN

Cette région qui cultive les agrumes depuis fort longtemps étaitréputée pour produire des fruits d'excellente qualité, en particulier desmandarines, grâce à des sols légers avec galets, à I'eau de pompagelégèrement chlorurée, et au greffage sur cédratier (M'Guergueb). Dufait de sa sensibilité à la gommose et de sa faible longévité, ce porte-greffe est maintenant délaissé et remplacé par le bigaradier. Le climaty est doux, assurant une pousse régulière tout au long de I'année, etrestreignant les quantités d'eau nécessaires à l'irrigation.

Jusqu'à ces dernières années, le développement des plantationsn'était pas très important, puisque l'on comptait :

en 1958en 1961en 1964

1 575 ha

296O ha

3 60O ha

La mise en eau des barrages de Mechra Klila et de MechraHommadi, apportant des quantités suffisantes d'eau de bonne qualitéct pcrmettant I'irrigation de la plaine des Triffas, d'une part, et la dis-tribution de lots aux petits fellahs d'autre part, ont amené une trans-formation rapide dc la région, qui devient une grande zoîe agrrmicole.

Sauf quelques exceptions, les plantations nombreuses sont pourla plupart de petite superficie (0,50 ha à quelques hectares) et àfaibleécartement(4m X 5mou5 m X 5 m) surtout rpour ledclé.mentiniers.

1, Lo clémentinier constitue la majeure partie de la plantation. Maissa fructification irrégulière oblige les fellahs, afin d'assurer leur tré-sorerie de façon constante, à se tourner en partie vers la ClémentineMonréal, de production plus suivie. Le rythme des plantations esttrès accentué, puisque 5 000 ha de clémentiniers sans pepin et Monréalsont encore de jeunes arbres qui n'entreront en production que dansquelques années.

L'orange Navel, d'un fort calibre, d'un goût très fin et se con-servant bien sur I'arbre, est particulièrement recherchée, surtout àpartir des mois de janvier et de féwier. Elle se vend alors sur le marchéintérieur jusqu'à fin mars à des prix intéressants.

Il en est de même pour la Washington Sanguine. Par contre,les oranges de demi-saison et lçs oranges tardives n'y sont pas

æçom$a4déçs,

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NOTE SUR L,AGRUMICULTURB MAROCAINB

Le Tadla

C'est seulement à la suite de la construction du barrage de BinEl Ouidane en 1952, que la région du Tadla et surtout celle deBeni Mellal, a pris sa vocation de zone agrumicole.

Le climat est très chaud en été (moyennes diurnes de 33"), froiden hiver où il n'est pas rare d'avoir des gelées à plusieurs degréscentigrades au-dessous de 0o, causant quelques dégâts dans les vergersles moins vigoureux.

Les terres argilo-calcaires sont d'excellente qualité ; le sous-sol,plus calcaire, commence à poser des problèmes aux vieilles plan-tations. .

L'eau du lac de retenue, de bonne qualité, est froide, ralentissantlégèrement la végétation, mais la richesse du sol et les températuresdiurnes rattrapent facilement cet inconvénient. Bien que, souvent àtort, I'irrigation ne soit pas pratiquée en hiver, il faut donner à unha d'orangers entre 12000 et 15000 m3 d'eau par an'

Les rendements sont très satisfaisants et atteignent une moyennede 25 tonnes/ha. C'est le pays par excellence de la Navel et deI'Hameline dont les arbres prennent un développement important,assurant une forte production. Il est fréquent de constater des pro-ductions de 40 à 5O tonnes de fruits à l'hectare pour cette dernière ;certains arbres produisent 350 kg chaque année. C'est donc unevariété de choix pour la région et sa culture ne saurait être aban-donnée malgré la difticulté d'obtenir des calibres satisfaisants.

Les Sanguines et les Washington Sanguines de demi-saison y

tiennent une place importante mais leurs fruits, mal adaptés âufroid, sont souv3nt de moindre qualité (peaux épaisses, faible teneuren jus) et il y a là une erreur à rectifier. Enfin, plus de 1 000 hade Maroc-Late donnent une idée de la faveur dont jouit cette va-

rtêté.

On doit noter également qu3 les conditions générales de pro-duction permettent d'obtenir des fruits d'une qualité supérieure à lamoyenne, ce qui les classe parmi les meilleurs du Maroc.

En résumé Cest là encore, une excellente région de productiondes agrumes ; les nouvelles plantations progressent à un rythme deplusieurs centaines d'hectares par an. D'importants travaux d'extensiondu périmètre irrigable sont actuellement en cours, €t cette régiondevrait, dans un avenir proche, devenir la deuxième région agrumicoledu Maroc,

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A: BERTIN

La région de Manakech

Iniguées par les eaux de I'Oued Tensift, (de bonne qualité dont lsdébit limite cependant l'extension des orangeraies), ou par pompagodans la nappe phréatique, les plantations sont disséminées autour dela palmeraie.

Elles jouissent d'un climat chaud en été, doux en hiver, de terresen général assez difficiles, donnant des rendements inférieurs à ceuxde certaines des régions précédemment citées. Les fruits sont toujoursd'excellente qualité, probablement les meilleurs du Maroc, et particu-lièrement appréciés des consommateurs, en Angleterre notamment.

Pour la plupart des orangeraies, du fait des faibles possibilitésd'irrigation, la cadence des nouvelles plantations est lente.

La région de Larache (Norù

Les terres sont en général sableuses, avec par endroits des len-tilles imperméables nécessitant le draînage.

Iæ voisinage de la mer donne un climat doux, gênant un peula coloration, mais réduisant le nombre des irrigations. Du fait del'ancien protectorat, les orangeraies de cette région sont pour lamoitié environ culiivées à la façon espagnole : plantations très serrées,quantités importantes d'engrais et de fumier, taille sévère permettantainsi d'obtenir des rendements élevés à I'hectare (es plus forts duMeroc) du fait de la forte compacité.

Ce verger est en pleine transformation : la Navel, précédemmenttrès cultivée, tient mal sur I'arbre par suite de la forte hygrométrieelle est de plus en plus surgreffée en clémentiniers, donnant des fruitsd'excellente qualité. Les Sanguines tiennent une place importante paranalogie avec les orangeraies d'Espaene. La Maroc-Late semble, pourcette région, une variété d'avenir bien que colorant plus ou moinsbien du fait des conditions météorologiques.

Seules, les possibilités d'irrigation (pompage dans la nappe phréa-tique) limitent I'extension des plantations. Il est souhaitable que cesproblèmes soient résolus pour donner à cette région I'essor agrumicolequ'elle mérite.

La région de Casablanca

F;nfrn, la rêgion de Casablanca îe possède que 1 300 hectaresdont bien plus de la moitié est constituée par un noyau de vergers

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NolE sUR T,AGnUMICULTURE MARoCAINE

situés en bordure de la côte, près d'Azemmour, à quelques kilomètresau nord de l'embouchure de I'Oum Er Rebia, et plantés presqueuniquement en clémentiniers.

Le reste des plantations de la région est formé de petites oran-geraies situées le long de I'Oum Er Rebia ou dans les vallées desouêds, et fournit dans une forte proportion le marché local.

Les clémentiniers cités précédemment, plantés dans des sablesde faible qualité, irrigués par pompage et soumis à tous les aléasdu climat et des ravageurs, nécessitgnt pour obtenir des rendementssatisfaisants, une fumure très abondante, des traitements très nom-breux et des soins de tous les instants par des praticiens avertis;du fait de la haute technicité des producteurs et malgré des difficultésde tous ordres, on arrive à des résultats étonnants.

Les régions de Fes et de Meknes

Elles se répartissent sur une très grande aire géographique, selon lespossibilités d'irrigation et, pour la plus grande part, au fil des vallées.

Excepté pour la région du R'Dom, dont les orangeraies voisinesde celles du Gharb se rapprochent climatiquement de cette région,I'orangeraie meknassie est située à la limite d'altitude de culture desagrumes (500, 550 mètres). De ce fait, la croissance des arbres yest plus lente, la production légèrement inférieure à celle d'autresrégions (environ 12 à 18 tonnes hectare) mais donne des fruits dequalité très fine, de belle coloration et de bonne tenue.

Les eaux venant du Moyen Atlas sont fraîches et d'excellentequalité et les terres en général argilo-calcaires.

Dans la province de Fes, c'est surtout le long de lrOuergha quel'on trouve les principales orangeraies, situées dans des terres argi-leuses, riches, et d'une pluviométrie assez abondante, qui produisentdes fruits de bonne qualité avec des rendements très satisfaisants. Al'est de Fes, existent quelques orangeraies bordant I'fnaouene.

Dans ces deux provinces, le clémentinier qui avait été largementplanté au début, n'a pas donné les résultats prévus du fait de sonmanque de précocité. On trouve également très peu de Monréalset de Wilkings. Par contre, les Navels représentent le tiers deS plantationsalors qu'on compte relativement peu d'oranges de demi-saison; cesont les oranges tardives qui prédominent.

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l 0 A. BERTIN

Aux alentours de Rabat, dans un rayon de quelques dizainesde kilomètres, on trouve en général de petites orangeraies, répartiessoit près de la côte, soit le long des oueds. Les vergers en bordurede mer sont surtout plantés de clémentiniers dans des sols sablonneux,identiques à ceux précédemment cités.

Les orangeraies de I'intérieur répartissent leurs plantations entrevariétés de demi-saison et tardives dans des terres en général argilo-calcaires, donnant des fruits de bonne qualité et de rendement satis-faisant (15 à 20 tonnes/hectare).

La plupart des plantations sont relativement anciennes, de 35

à 40 ans.

En résumé, les régions productrices du Maroc sont d'une extrê-

me diversité. On peut ainsi, jouant sur le sol et le climat, produire

toutes variétés, à condition d'adapter celles-ci à leur région de pré-

dilection. De même, par l'organisation de cueillettes judicieuses selon

les régions, il est possible de jouer sur la précocité ou la tardiveté

de chacune d'entre elles, ouvrant largement dans le temps l'éventail

de la cueillette.

La culture des agrumes au Maroc

Comme nous l'avons déjà vu, la presque totalité de I'orangeraie

marocaine est cultivée de façon moderne. Toutefois, il ne faut pas

perdre de vue que le Maroc possèd: une main-d'æuvre abondanteielativement qualifiée et assez bon marché ainsi qu'une démographieen forte extension, ce qui amène un: faible mécanisation des travaux.

LE TRAVAIL DU SOL se fait au cover crop dans la plupart

des cas, ceci au détriment du chevelu des racines. De nouvelles

techniques comm3ncent à s'imposer :

- la non culture enherbée qui donne d'excellents résultats et

se développe de plus en plus. En général I'enherbement est naturel.

l,herbe fauchée à des intervalles plus ou moins longs et laissée sur

place ;

_ te désherbage chimique encole très peu pratiqué du fait de

son prix de revient élevé au départ et de la réticence des agrumicul-

teurs envers cette méthode.

L'IRRIGATION reste en grande partie traditionnelle par cuvette

ou rigoles. La méthode des cuvettes qui permet le plus souvent à

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NOTB SUR L,AGRT,'MICULTURB MAROCAINÉ 11

l'eau d'arriver au pied de l'arbre est déplorable et favorise le déve-loppement de la gommose à phytophtora qui sévit à peu près danstoutes les régions. Le système des rigoles est une nette amélioration.Un certain nombre d'orangeraies bénéficient du qystème californiende canalisations enterrées. Mais ce système n'a pa$ rendu tous lesservices que I'on attendait de lui et il est maintenant souvent aban-donné ou plutôt transformé pour I'irrigation par aspersion. Les instal-lations sont en général à basse pression (2,500 kg) et par tubesperforés ou sprinklers au ras du sol ; malheureusement elles ne sontpas toujours bien étudiées et beaucoup d'entre elles conçues avec lanécessité d'obtenir un prix de revient bas et compétitif, donnentdes débits qui ne sont pas en rapport avec la perméabilité du sol,annihilant ainsi la plus grande partie des avantages qu'on pouvait enattendre. De plus, cette méthode est freinée dans son développementpar un coût d'installation relativement élevé à une époque où larentabilité de nos agrumos est très précaire.

Les quantités d'eau distribuées vont, selon les régions, de 5 000à 18000 ms par hectare et par an, en arrosages espacés de 12 à25 jours ; ils peuvent être appliqués toute l'année comme dans leSouss, ou seulement pendant les mois d'été, dans le Nord.

LA FaMURE était jusqu'à maintenant à prédominance d'azotequi était donné largement : 1 à 2,5 kg d'unité pure par ha et par an.La tradition orale voulait que le sol soit largement pourvu en acidephosphorique, ce qui est vrai dans presque toutes les régions, et queles apports de potasse soient pratiquement inopérants du fait de tllenteur de migration de cet élément. Ces erreurs de jeunesse tendentà disparaître, du fait des travaux de la Recherche Agronomique etd'une amélioration de la technicité des producteurs.

La notion d'équilibre de la fumure est maintenant admise parla majorité des agrumiculteurs qui donnent en moyenne à leurs arbresune fumure nitro-potassique d'environ 1,200 kg d'azote pur et 0,600 kgde potasse à I'arbre et par an, plus, très souvent, du fumier de ferme(ces doses sont parfois doublées pour le clémentinier). Viennent s'ajou-ter très souvent des pulvérisations d'oligoéléments presque toujourrindispensables pour le zitc, quelquefois pour le bore et la magnésiaEnfin, la pratique des pulvérisations foliaires d'azote ou préférablementde nitrate de potasse se développe peu à peu.

On peut dire que, dans la plupart des cas, I'agrumiculteur maro-cain donne à ses arbres ce dont ils ont besoin, et qu'il pêchcrait

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l'2 l. bÈnïrN

plutôt par excès de fumure que par insuffisance. C'est pourquoi noussommes obligés, à l'heure actuelle, de serrer la question de très près.A cet effet, I'ASPAM a créé, depuis I'année dernière, un laboratoirespécialisé en analyses de terre et de feuilles destinées aux agrumicul-teurs. Ce laboratoire, financé par la profession, procède gratuitementchez les producteurs à des études de fumure, et permet de réelleséconomies tout en obtenant de meilleurs résultats par une répartitionmieux nuancée des différents éléments.

LA TAILLE est pratiquée de façon presque généralisée ; elleso fait toujours à la main. El'e se borne parfois au simple enlèvementdes bois morts, mais est très souvent plus importante. Il n'existepas de méthode rationnelle mise au point de façon définitive. Leprincipe généralement établi est de donner à I'intérieur de I'arbre suffisarnment d'air et de lumière pour y obtenir également des fruits, sanstoutefois laisser trop pénétrer le soleil pour éviter les brûlures.

Pour le clémentinier, la taille est plus sévère encore et peutaller jusqu'à I'extrême. Bien gue, dans ses régions d'élection, leclémentinier fructifie normalement et ne < saisonne > pas s'il estconvenablement nourri et irrigué, on pratique de façon à peu prèssystématique, dans la plupart des régions, la double incision annulaire,à. trois semaines d'intervalle, qui donne d'excellents résultats.

LES PROBLEMES PHYTO-PATHOLOGIQaES et ceux desravageurs sont hélas nombreux. Nous n'en parlerons pas aujourd'hui'puisqu'ils font I'objet de l'exposé de M. RuNcs,

LA CUEILLETTE s: fait toujours à la main, dès que le fruit

a atteint un rapport *l,,lt'

de 7 à 7,5 selon les variétés.

Elle est sélective pour les < petits fruits > (clémentines, Mon-réals, etc.) et les Oranges Navels ; elle se fait généralement en uneseule fois pour les autres variétés.

LES RENDEMENTS sont très variables selon les régions, lesvariétés et les producteurs. Actuellement le Maroc produit environ900 000 tonnes brut pour 55 000 hectares de plantations âgées deplus de 5 ans, soit une moyenne de 16 t/ha environ. Ce chiffrepeut paraître très bas, mais il doit être tenu compte de certainsfacteurs :

- Une forte proportion d'agrumes à petits fruits (clémentines,

etc.) à faible rendement ;

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NÔTE SiJR T,ECNIJiUiCÛTTURE MAROCAINÊ 13

- Une forte proportion, dans les orangeraies anciennes, d'arbresvirosés ;

- Des surgreffages nombreux de variétés peu intéressantes envariétés commerciales ;

Enfin, des plantations anci:nnes inadaptées qui sont en voiede disparition.

En fait, on peut dire que la moyenne de production des plan-tations marocaines faites dans les conditions voulues et bien travail-lées, se situe entr3 20 et 30 tonnes/hectare. Nous estimons quec'est encore insuffisant.

Le prix de revient de la culture d'un hectare d'agrumes varieselon les variétés et les régions. Notre service donne les chiffresde 4 500 à 7 500 DH, ce dernier n'étant atteint que pour le clémen-tinier, fruit de haute valeur commerciale.

Le conditionnement

Le conditionnement lui-même ne pose pas de problèmes graves.Le Maroc est largement doté de stations dont plus de la moitié sontà Casablanca ; cette situation n'est pas absolument normale et latendance actuelle est à la décentralisation du conditionnement et àson établissement sur les lieux de production. La majorité des stationsest bien équipée.

Les petits fruits sont triés à la main pour enlèvement des écarts,dépoussiérés, lustrés, calibrés et mis en billots. Les oranges, elles,reçoivent, en plus, une ou plusieurs désinfections selon que le systèmed'emballage est continu ou discontinu, par des trempages dans desbains antiseptiques, et séchage. De plus, tous les fruits à I'exportationsont traités avant calibrage avec un produit de conservation: Flavor-seal, Thiabendazole, etc. Nous attendons avec impatience I'autorisationd'utiliser Ie Benlate et mi-'ux encore le Furamidazole. Le déverdissageà l'Ethylène est employé surtout pour les premières cueillettes declémentines et de Navels.

Le prix du conditionnement est en moyenne de 0,22 DH lekilo pour les oranges et 0,35 DH pour les petits fruits.

Afin de réduire les frais de conditionnement et de transport,nous avons déjà commencé et développons de plus en plus I'expéditionen containers, et l'emballage sur les lieux de vente en caisses, cageotsou filets préférablement. Ce système comporte de nombreux avantages.

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t 4 A. BERTIN

Production - Commercialisation

Importance de la production

Les chiftres de production totale et d'export sont donnés dansIe tableau 1 déjà cité. On trouvera de même en annexe un tableaude nos exportations sur les difiérents pays.

rl-es agrumes marocains sont la deuxième ressource en devisesdu pays, après les phosphates, avec une rentrée d'environ 450 millionsde DH. On estime les investissements du secteur agrumicole à 1 mil-liard 100 millions de DH. L'agrumiculture utilise approximativement45 000 salariés, répartis dans les secteurs suivants:

Propriétés d'agrumes 33 000Transport 1 000Conditionnement 8 000Opérations portuaires 3 000

La moyenne annuelle des salaires versés est d'environ 68 mil-lions de DH. C'est dire I'importance de I'agrumiculture marocainedans l'économie du pays.

Exportation

L'exportation est faite entièrement par I'Office de Commercia-lisation et d'Exportation (O.C.E.) qui en a le monopole, par quatreports principaux : Agadir pour la région du Souss (130 000 T), Tangerpour le Nord (45 000 T), surtout par Casablanca (42A 000 T), etMelilla pour l'Oriental (25 000 T.) Ce dernier port tend à êtrcremplacé par c:lui de Ghazaouet (ex. Nemours) en Algérie.

Différents systèmes de commercialisation ont été utilisés depuis1965, date de la nationalisation de I'exportation des agrumes. Aprèspas mal de tâtonnements : achat de la partie exportable seulement -

vente pour le compte du producteur - globalisation du produit ounon, nous en arrivons pour 1970-1971 au suivant:

L'OCE achète au producteur la partie exportable de sa récolte,à des prix moyens fixés à I'avance. Il est tenu compte de la qualitéet de la précocité par des primes plus ou moins importantes. La mar-chandise est livrée par le producteur à une station de conditionnementchoisie par lui et agéée par I'OCE. Le transport jusqu'à la station,et tous les frais qui suivent sont à la charge de I'OCE, qui est seulresponsable de la commercialisation, et s'acquitte envers le producteur

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NorE suR L'AcRuMIcuLTuRE MARocAINE

par différentes avances (une à la signature du contrat - une en

cours de cueillette), les comptes définitifs étant apurés en fin de récolts

de chaque variété.

Ce système possède à la fois ses avantages et ses inconvénients.

Il permet u.t -"iU",.r dispatch et une facilité dans la recherche de

marchés nouveaux ; il est bien connu, d'autre part, qu'il est plus

facile de v"ndt" bien, de grosses piutôt que de faibles quantités' Par

contre, ce système vient à I'encontre de l'esprit d'entreprise et d'initiative

individuelle pour le producteur et ne valorise pas à plein la précocité

et la tardiveté.

Contrôle

L'OCE est en même temps organisme de contrôle à I'exportation

et mène, de ce fait, une politique de qualité ; elle rejette impitoyable-

ment toute expédition non conforme à ses normes' Nous pouvons

penser que la concurrence de plus en plus âpre des autres pays

Léditetrané"ns rendra les normes d'exportation de plus en plus sévères

et que le pourcentage d'écarts de triage augmentera dans l'avenir'

Ecarts de triage

Il n'y a pas encore de politique bien définie pour les écarts de

triage qui, en fait, sont vendus pour le compte du producteur' par

les soini des stations de conditionnement, et sous la surveillance de

rOCE. Un projet d'organisation du marché est actuellement en couÎS

sous l'égide de I'OCE et en collaboration étroite avec I'ASPAM'

Les écarts de triage représentent une part importante de laproduction et ne sont malheureusement pas valorisés comme il lefaudrait. Contrairement à certains pays voisins comme I'Espagne parexemple, où Ie marché intérieur de bouche donne des prix rémuné-rateurs, ce marché est à faible pouvoir d'achat. C'est pourquoi, saufpour les clémentines, nos écarts se vendent très mal. Cet état dechoses est particulièrement sensible pour les Navels dont la recettesur le marché intérieur ne paie souvent pas les frais de transport.

Industrie des ius de lruits

Par contre, I'industrie des jus de fruits vient apporter son con-cours à l'absorption de ce; écarts dès qu'il s'agit d'oranges de saisonet tardives. On obtient alors des prix plus intéressants bien qu'encoreinsuffisants qui variaient en 1969-1790 entre 0,07 DH et 0'15 DHle kilo. Nous avons en conséquence un très gros effort à faire pour

aménager notre marché intérieur.

15

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l 6 A. BERTIN

Pour donner une idée de I'importance actuelle de I'industrie desjus de fruits, nous citerons quelques chiffres. En t969.-197O, rl a étêtravaillé 103 000 tonnes d'oranges et 13 600 T de pomelos qui ontpermis de produire :

176 600 hectolitres de jus d'orange48 500 hectolitres de jus de pom:lo4 860 tonnes de concentré d'orange

30 tonnes de concentré de pomelo3 500 tonnes de pâte à soda d'orange

600 tonnes de pâte à soda de pomelo

Cette industrie s'accroît d'année en année et doit devenir unesource importante de revenus pour le Maroc.

Organisation de la profession

Les producteurs sont groupés en une association appelée < Asso-ciation des Producteurs d'Agrumes du Maroc > (ASPAM). Cetteassociation est basée sur 12 sections locales représentant chacune unerégion de production qui élit ses délégués, formant ainsi le Conseild'Administration de l'Association. Celui-ci est considéré par les Pou'voirs Publics comme I'interlocuteur valable et aucune decision impor-tante n'est prise par l'Administration qui n'ait été discutée avec lesreprésentants de la profession. L'ASPAM édite un journal intitulé< Maroc-Fruits

Sur le plan technique, la Direction de la Recherche Agronomique(D.R.A.) possède une < Section Agrumes > disposant d'un personnelqualifié mais encore insuffisant, de plusieurs stations expérimental'esréparties sur l'ensemble du pays, de délégations régionales et d'unService de la Protection des Végétaux. Elle s'occupe de la rechercheà plus ou moins longue échéance et diffuse les résultats obtenus dansdes bulletins intitulés < Les Cahiers de lâ Recherche Agronomique >et < El Awamia >.

Le Ministère de I'Agriculture, par ses Offices Régionaux de Miseen Valeur (O.R.M.V.), participe dans certaines régions à la vulgarisa-tion des techniques agrumicoles.

Le Service Agro-Technique de |ASPAM sert de liaison entrela recherche et le praticien et met à la portée de l'agrumiculteur lestechniques modernes de production. C'est grâce à I'ASPAM qu'ont

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Les aErumes au Maroc

AnnéeHectaresSuperficeTotale

ProductionTotale

T.

Consom mal ionEXDOTtAUOn' LOCaI 'e

T. T.

1933/1934

1934/1935

1935 / 1936

r936/1937

r937 /19381938/1939

r939/1940

1940/ 1941

t94t /19421942/19431943/1944

1944/1945

1945 / 1946

1946/1947

1947 /1948t948/1949

1949/1950

t9s0/1951

1951/1952

1952/ 1953

1951/ r954

1954/1955

1955/1956

1956/ 1957

1957 /19s81958/ 1959

1959/1960

1960/ 196l

1961/t962

1.962/1961

t963/1964

1964/196s

1965/t966

1966/1967

1967 /19681968/1969

1969/1970

3 890

4 650

5 550

6 695

7 735

10 850

t2 415

1 4 1 8 5

16 080

16 590

r7 5ro17 880

19 845

20 475

22 rcA23 78s25 60527 78531 90533 10036 20040 30042 30043 50044 96048 30050 30051 60053 70054 80055 20056 10056 40057 60059 26961 25063 400

14 00017 50020 00025 00030 00035 00040 00045 00043 00053 00067 00070 20075 50080 000

l l7 900r 30 000155 000183 000184 000222 000185 000208 600250 600290 000369 000390 000425 000472 000468 00C481 7 45590 390530 000641 000678 700730 400726 526887 224

1 300I 8004 0009 500

l0 50014 50016 60016 5007 700I 2002 7007 500

18 90033 50066 30081 800

113 600106 40097 900

r24 20094 417

t28 207175 420222 502257 702265 9923 18 361350 181348 204361 925473 067432 302509 2r4522 837609 940535 106616 692*

12 70tt5 00016 00015 500t9 50020 50023 40028 50035 30051 80064 30062 70056 60046 50056 70039 90041 40077 00089 20097 80090 58380 39375 18067 498

ltt 298124 008106 6391 2 1 8 1 9tt9 796122 820117 32397 698

1 3 1 7 8 61 55 863120 46519t 420270 535

* Mars 1970

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20 A. BERTIN

été crêés le laboratoire de La SASMA dont il a été lait mention pré-cédemment, et également I'insectarium de Mechra Bel Ksiri.

Avenir de l'agrumiculfure marocaine

Devant la remarquable extension de l'agrumiculture marocaineau cours des deux dernières décades, c'est une question qui est trèssouvent posée.

Sur le plan technique nous pouvons dire qu'il n'y a pratiquementpas d: limites au développement de I'orangeraie marocaine. Les régionspropices à I'agrumiculture sont nombreuses et variées ; nous citeron:particulièrement le Haut-Souss, le Tadla, I'Oriental et le Nord.

La po'itique de barrages instaurée par S.M. le Roi, et dont letableau 6 donne le détail, permettra de mettre en irrigation d'immensessuperficies (1 million d'hectar:s au total) convenant parfaitement àune agrumiculture de qualité.

Mais on doit tenir compte des facteurs limitants :

- la conjoncture actuelle apporte une rentabilité trop faiblequand elle n'est pas nulle ;

- les rendements sont insuffisants dans certains cas;

- les écarts de triage sont en trop forte proportion.

Le Maroc est actuellement en train de s3 reconvertir en unepolitique d'exploitation intensive de ses agrumes qui comprend:

- le choix de variétés à haute valeur commerciale

- I'amélioration des rendements

- une politique de qualité quant aux calibres et à la présentation.

Ce dernier impératif sous-entend une valorisation des écarts etune augmentation de la consommation des écarts de bouche et undéveloppement de I'industrie des jus.

Ce sont là les objectifs principaux de la production,

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V. Ëxporlation par pays de destination et variétés(en milliers de tonnes)

PaysConsommateurs

Mand/WilkingsClem/Mon17

1967- 1968- t969-196E 1969 1970

Oranges

1967- 1968- 1969-1968 1969 1970

FranceAllemagne OccidentalePays-BasBelgique/LuxembourgTotal C.E.E.

U.K.-IrlandeScandinavieSuisse-Autriche

Europe OccidentaleEurope OrientaleTotal EuropeHors EuropeTOTAL EXPORTE

57,8t5,74,31 ,0

78,8

6,11 )

;,

92.10 ,3

92,4

55,916,45,0

80,6

7,1( 1

0,1

92,90,7

93,60,3

93.9

63,626,65,64,0

99,8

ll,2to,t

t 21 ,70r l

121,80,4

122,2

1 9 38925l 0

3r7

30l 3

3601 À 1

5076

513

26l9

172 15675 10115 2013 t4

27s 29r

26l 22

315 336r20 154435 490

7 3438 493

Vl. Principaux barrages du Maroc et possibilités d'irrigation

Nom deI'ouvrage

Région :iffi1i: ,r"ï,:tî:: Date oBsERvArroNsol'ïî iÏ-Ëi d'ouverture

Bin El OuidaneMohammed VMechra HommadiEl Kanseralm' FoutDaouratLalla

Divers

Idriss le',Youssef Éen

TachfinêAit AadclTafilalet

Projet Sebou> Souss> Haouz> Loukkus> Doukkala> Tadla> DraaDivers

TadlaOriental

,Gharb

El Jadid'a

Marrakechdivers

Fès

SoussMarrakechTafilalet

GharbAoulouz

diversNord

DoukkalaTadla

OtarzazatNord

I 500 89 000730 70 00045 10 000

227 3270083 15 00024 5 00052 5 00092 99 800

2753 326 5001 430 80 000

310 14 000200 30 000380 23 000

2 320 147 000120 000

26 00043 000

127 5i0100 00040 00025 00045 500

526 000

enfdnction-

m€nt

,

€nconstruction

t

en projetpour réali-

cationavant 1978

,,t

Dérivation duprécédent

Mise en eau 1973

> 1973> l97l> l97 l

11 barrages

3 barrages

2 barrages

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22 A. BÊRTIN

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; -+ ôr:+rllr .iJ.ll j pp; .r- o+3;lill gâ.le..ll i,'lr-, irl. .;t-:So 65000 i-s,\-. sl, pg-.ll J---xij: c <;-!l 6L':ll i l-J'.=

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RÉsutvtÉ

L'agrumiculture, production très ancienne au Maroc et répanduespécialement dans les zones irriguées, s'étend aujourd'hui sur 65 000hectares. Les principales régions de culture sont: la Vallée du Souss,le "Rharb, l'Oriental, le Tadla avec Beni Mellal, les zones de Mar-rakech, de Larache, de Fès, de Mellnès et de Rabat. La culturpréalisée selon un type moderne, produit en moyenne annuellementde 20 à 30 t/ha. L'agrumiculture esî Ia deuxième ressource pour

I'exportation L'Office de Commercialisation Extérieure (O.C'E.) qui

a le monopole, pratique une politique de qualité. Les producteurssont groupés en une association (ASPAM) dont le service agro-technique assure les liaisons entre la recherche et le praticien.

RrsuMsN

El cultivo de los agrios, muy antiguo en Marruecos' se ha difun-

dido especialmente en las zonas de riego, ocupando actualmente

65 000 ha. Las principales zonas de cultivo son el valle del souss,

la llanura del Rharb, la région oriental alrededor de Berkane en la

cuesta mediterranea, el Tadla con Beni Mellal, y las zonas de citrus

de Marrakech, Larache, Fez, Mequinez y Rabat. El cultivo se hace

segirn métodos modernos y la producci6n anual es en promedio de

2O a 3O t/ha. Los agrios constituyen el segundo recurso de la expor-

taciôn, El < Office dç Commercialisation E.xtérieurç > (O.C.E.)' que

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NOTE SUR L,AGRUMICULTURE MAROCAINE

tiene el monopolio, exporta s6lo fruta de buena calidad. Los culti-vadores estân agrupados en una asociaciôn (ASPAM), cuyo servicioagrotécnico les transmite los resultados de la investigaci6n cientifica.

Su,nuany

Citrus cultivation, very ancient in Morocco, has been spreadingespecially in the irrigated areas. In 1970 there will be 65 000 haunder citrus cultivation. The main citrus regions are : The SoussValley, the districts of the Gharb, the East, centered around thecity of Berkane on the Mediterranean sea, Tadla, with Beni-Mallaland the citrus areas of Marrakech, Larache, Fès, Meknès and Rabat.Cultivation is realized according to a modern way. The annual pro-duction is about twenty to thirty tons per Ha. Oranges are the secondproduct for export; the export trade office sells only the first qualityof this production. Citrus growers are gathered in a group namedASPAM the agrotechnical department of which plays the part of anintermediary b:tween agricultural research and its practical applications.

23