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S36 Nutrition clinique et métabolisme 21 (2007) S31–S46 système 189 alertes ont été émises. Moins de 10þ% étaient de faus- ses alertes (erreur de saisie). 63þ% des patients ont émis au moins 1 alerte et 60þ% des alertes ont été émises le premier mois. Les caté- gories d’alertes vraies sont (en pourcentage d’appels totaux) par ordreþ: prise de ration <þ50% (6.2%), perméabilité sonde (4.2þ%) vomissements (4.1þ%), diarrhées >þ4 selles/j (3.3þ%), EVA >þ5 (3þ%), constipation >þ7 jours (1þ%). Dans 1/3 des cas, l’administra- tion des poches a été totalement interrompue. 3/4 des incidents ont été résolus en moins de 72þheures, dans 70þ% des cas par des conseils téléphoniques seuls. Le nombre des déplacements liés à la NEAD vers des unités d’hospitalisation est diminué. Ce système procure un degré de satisfaction moyen de 8,1/10. Conclusions. – Les patients sélectionnés adhèrent au système de nutrivigilance, et les acteurs de santé accèdent à des informations cliniques régulières qui sont fiables. La recherche systématique et rapprochée des événements a permis d’améliorer l’efficience nutri- tionnelle et la sécurité. Bien qu’entraînant un surcoût (150-200 Euros/patient pour le système +þdéplacements de médecin et diété- ticiennes au domicile), le bénéfice (sécurité-satisfaction) fait que la nutrivigilance s’impose comme un standard de surveillance de la NEAD. O011 Anomalies de la fonction artérielle et syndrome d’apnées du sommeil chez l’enfant obèse B.þDubern a , M.þBoulé b , Y. Aggoun c , L.þDibo-Cohen a , D.þBonnet c , P.þTounian a a Gastroentérologie et nutrition pédiatriques, Hôpital Armand- Trousseau, AP-HP, Inserm, nutriomique, U872, Paris, France b Explorations Fonctionnelles Respiratoires, Hôpital Armand- Trousseau, AP-HP, Paris, France c Cardiologie pédiatrique, Hôpital Necker-Enfants Malades, AP- HP, Paris, France Introduction et but de l’étude. – La présence d’un syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est associée chez l’adulte à un risque cardiovasculaire augmenté. Le rôle du SAS notamment dans la sur- venue d’une hypertension artérielle systémique avec anomalies de la fonction artérielle est bien établi chez l’adulte, et cela indépen- damment de l’obésité. A ce jour, aucune étude n’a évalué ce rôle chez l’enfant. Le but de ce travail était de rechercher une relation entre la présence d’un SAS et l’existence d’anomalies de la fonction artérielle chez l’enfant obèse. Matériel et méthodes. – 51þenfants (29F, 12,3±2,3þans) ayant une obésité sévère (z-score de l’IMC 5,0±1,2DS) ont eu une poly- somnographie avec mesures des index de désaturations (ID), d’évé- nements respiratoires ou IER (nombre d’apnées et/ou d’hypopnées par heure), de ronflements (IR) et de micro-éveils. Les critères de gravité étaient ID supérieur à 10/h ou IER supérieur à 10/h ou IR supérieur à 300/h ou index de microéveils supérieur à 10/h. Au site artériel carotidien, ont été mesurés par échographie vasculaire de haute résolution la compliance (CA) et la distensibilité (DA) arté- rielles et le module élastique incrémentiel (Meinc). Au site artériel brachial, la fonction endothéliale a été évaluée par la vasodilatation induite par l’hyperhémie (VIH) et la trinitrine (VIT). Résultats. – (moy ±þDS)þ: 24þenfants (47%) avaient un ID >þ10/ h et 7þenfants, un IER >þ10/h. Le Meinc (4,0 ±þ0,5 vs 2,4 ±þ0,4þmm Hg –1.103, p=0,003) et la VIT (18,0 ±þ1,1 vs 14,1 ±þ1,0þ%, p=0,02) étaient significativement plus élevés en cas d’ID >þ10/h après ajus- tement pour l’âge, le sexe, l’IMC, l’insuline et la leptine à jeun. Il n’y avait pas de différence significative pour les autres critères de gravité mesurés. En analyse univariée, la VIT était significative- ment corrélée avec l’ID après ajustement pour l’âge, le sexe, l’insu- line et la leptine à jeun (r=0,14, p=0,02). La corrélation avec le Meinc était à la limite de la significativité (r=0,18 ; p=0,07). En ana- lyse multivariée avec l’IMC en variable indépendante supplémen- taire, la corrélation était positive pour la VIT (p=0,02) et la Meinc (p=0,04). Conclusions. – Nos données montrent que la présence d’un SAS chez l’enfant obèse s’accompagne d’anomalies de la fonction arté- rielle indépendantes de celles induites par l’obésité. L’augmentation de la VIT reflète la présence d’une vasoconstriction préexistante probablement en rapport avec l’hypoxie intermittente. Un ID supé- rieur à 10/h étant retrouvé chez un enfant sur deux dans notre cohorte, cela suggère qu’il est indispensable de dépister et traiter un SAS chez les enfants obèses afin de limiter le risque cardiovascu- laire ultérieur. O012 Thérapie nutritionnelle du cancer de la prostate métastatique en échappement hormonal par un régime alimentaire à teneur réduite en polyamines B.-G. Cipolla a , R.þHavouis b , J.-P.þMoulinoux c a Urologie, Centre Hospitalier Privé Saint Grégoire, Rennes, France b GRETAC, CHU, Rennes, France c GRETAC, Nutrialys, Rennes, France Introduction et but de l’étude. – Les polyamines (PA) sont impliquées dans la prolifération tumorale en particulier dans le can- cer de prostate. La déplétion en PA diminue la croissance tumorale in vivo. Nous avons évalué l’observance et les effets d’un régime alimentaire appauvri en PA associée à une décontamination intesti- nale (DI) chez des patients avec cancer de prostate métastatique en échappement hormonal. (EH). Matériel et méthodes. – 26 patients (pts)þ: age 68±10þans, en EH depuis 10±8 mois, ont accepté un régime alimentaire appauvri en PA 5 jours sur 7 avec une DI une semaine sur deux (Néomycineþ: 10þpts puis Nifuroxazideþ: 16pts). Le régime a pu être établi après mesure en spectrométrie de masse de la teneur en polyamines de 233 aliments et boissons, un guide nutritionnel étant ainsi donné aux pts. Les scores OMS d’état général et EORTC de douleurs ont régu- lièrement été évalués avec le poids, la NFS, l’ionogramme sanguin et la protidémie. 16 autres pts en EH, ayant un régime alimentaire normal, ont rétrospectivement servi de témoins pour la survie. Les courbes de survie ont été établies selon la méthode de Kaplan- Meier. Résultats. – L’observance moyenne au régime est de 23±20 (4- 80) mois. La tolérance est bonne (deux diarrhées grade II dues aux à la DI). Aucune modification significative du poids ou des paramè- tres biologiques étudiés n’a été notée. Les scores OMS et EORTC ont été améliorés de façon significa- tive à 3 mois (0,5±0,7 vs 0,7±0,9: p=0,03) et 6 mois (0,5±0,8 vs 1±1,3, p=0,02) par rapport aux valeurs initiales. La médiane de survie spécifique (après EH) est de 36 vs 17 mois (p=0,002) par rapport aux témoins. 11 pts ont débuté le régime dans 05_Communications_orales.fm Page 36 Mardi, 13. novembre 2007 1:15 13

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S36 Nutrition clinique et métabolisme 21 (2007) S31–S46

système 189 alertes ont été émises. Moins de 10þ% étaient de faus-ses alertes (erreur de saisie). 63þ% des patients ont émis au moins 1alerte et 60þ% des alertes ont été émises le premier mois. Les caté-gories d’alertes vraies sont (en pourcentage d’appels totaux) parordreþ: prise de ration <þ50% (6.2%), perméabilité sonde (4.2þ%)vomissements (4.1þ%), diarrhées >þ4 selles/j (3.3þ%), EVA >þ5(3þ%), constipation >þ7 jours (1þ%). Dans 1/3 des cas, l’administra-tion des poches a été totalement interrompue. 3/4 des incidents ontété résolus en moins de 72þheures, dans 70þ% des cas par desconseils téléphoniques seuls. Le nombre des déplacements liés à laNEAD vers des unités d’hospitalisation est diminué. Ce systèmeprocure un degré de satisfaction moyen de 8,1/10.

Conclusions. – Les patients sélectionnés adhèrent au système denutrivigilance, et les acteurs de santé accèdent à des informationscliniques régulières qui sont fiables. La recherche systématique etrapprochée des événements a permis d’améliorer l’efficience nutri-tionnelle et la sécurité. Bien qu’entraînant un surcoût (150-200Euros/patient pour le système +þdéplacements de médecin et diété-ticiennes au domicile), le bénéfice (sécurité-satisfaction) fait que lanutrivigilance s’impose comme un standard de surveillance de laNEAD.

O011Anomalies de la fonction artérielle et syndrome d’apnées dusommeil chez l’enfant obèseB.þDuberna, M.þBouléb, Y. Aggounc, L.þDibo-Cohena, D.þBonnetc,P.þTouniana

aGastroentérologie et nutrition pédiatriques, Hôpital Armand-Trousseau, AP-HP, Inserm, nutriomique, U872, Paris, FrancebExplorations Fonctionnelles Respiratoires, Hôpital Armand-

Trousseau, AP-HP, Paris, FrancecCardiologie pédiatrique, Hôpital Necker-Enfants Malades, AP-

HP, Paris, France

Introduction et but de l’étude. – La présence d’un syndromed’apnée du sommeil (SAS) est associée chez l’adulte à un risquecardiovasculaire augmenté. Le rôle du SAS notamment dans la sur-venue d’une hypertension artérielle systémique avec anomalies dela fonction artérielle est bien établi chez l’adulte, et cela indépen-damment de l’obésité. A ce jour, aucune étude n’a évalué ce rôlechez l’enfant. Le but de ce travail était de rechercher une relationentre la présence d’un SAS et l’existence d’anomalies de la fonctionartérielle chez l’enfant obèse.

Matériel et méthodes. – 51þenfants (29F, 12,3±2,3þans) ayantune obésité sévère (z-score de l’IMC 5,0±1,2DS) ont eu une poly-somnographie avec mesures des index de désaturations (ID), d’évé-nements respiratoires ou IER (nombre d’apnées et/ou d’hypopnéespar heure), de ronflements (IR) et de micro-éveils. Les critères degravité étaient ID supérieur à 10/h ou IER supérieur à 10/h ou IRsupérieur à 300/h ou index de microéveils supérieur à 10/h. Au siteartériel carotidien, ont été mesurés par échographie vasculaire dehaute résolution la compliance (CA) et la distensibilité (DA) arté-rielles et le module élastique incrémentiel (Meinc). Au site artérielbrachial, la fonction endothéliale a été évaluée par la vasodilatationinduite par l’hyperhémie (VIH) et la trinitrine (VIT).

Résultats. – (moy ±þDS)þ: 24þenfants (47%) avaient un ID >þ10/h et 7þenfants, un IER >þ10/h. Le Meinc (4,0 ±þ0,5 vs 2,4 ±þ0,4þmmHg –1.103, p=0,003) et la VIT (18,0 ±þ1,1 vs 14,1 ±þ1,0þ%, p=0,02)

étaient significativement plus élevés en cas d’ID >þ10/h après ajus-tement pour l’âge, le sexe, l’IMC, l’insuline et la leptine à jeun. Iln’y avait pas de différence significative pour les autres critères degravité mesurés. En analyse univariée, la VIT était significative-ment corrélée avec l’ID après ajustement pour l’âge, le sexe, l’insu-line et la leptine à jeun (r=0,14, p=0,02). La corrélation avec leMeinc était à la limite de la significativité (r=0,18 ; p=0,07). En ana-lyse multivariée avec l’IMC en variable indépendante supplémen-taire, la corrélation était positive pour la VIT (p=0,02) et la Meinc(p=0,04).

Conclusions. – Nos données montrent que la présence d’un SASchez l’enfant obèse s’accompagne d’anomalies de la fonction arté-rielle indépendantes de celles induites par l’obésité. L’augmentationde la VIT reflète la présence d’une vasoconstriction préexistanteprobablement en rapport avec l’hypoxie intermittente. Un ID supé-rieur à 10/h étant retrouvé chez un enfant sur deux dans notrecohorte, cela suggère qu’il est indispensable de dépister et traiter unSAS chez les enfants obèses afin de limiter le risque cardiovascu-laire ultérieur.

O012Thérapie nutritionnelle du cancer de la prostate métastatiqueen échappement hormonal par un régime alimentaire à teneurréduite en polyaminesB.-G. Cipollaa, R.þHavouisb, J.-P.þMoulinouxc

aUrologie, Centre Hospitalier Privé Saint Grégoire, Rennes,FrancebGRETAC, CHU, Rennes, FrancecGRETAC, Nutrialys, Rennes, France

Introduction et but de l’étude. – Les polyamines (PA) sontimpliquées dans la prolifération tumorale en particulier dans le can-cer de prostate. La déplétion en PA diminue la croissance tumoralein vivo. Nous avons évalué l’observance et les effets d’un régimealimentaire appauvri en PA associée à une décontamination intesti-nale (DI) chez des patients avec cancer de prostate métastatique enéchappement hormonal. (EH).

Matériel et méthodes. – 26 patients (pts)þ: age 68±10þans, en EHdepuis 10±8 mois, ont accepté un régime alimentaire appauvri enPA 5 jours sur 7 avec une DI une semaine sur deux (Néomycineþ:10þpts puis Nifuroxazideþ: 16pts). Le régime a pu être établi aprèsmesure en spectrométrie de masse de la teneur en polyamines de233 aliments et boissons, un guide nutritionnel étant ainsi donné auxpts. Les scores OMS d’état général et EORTC de douleurs ont régu-lièrement été évalués avec le poids, la NFS, l’ionogramme sanguinet la protidémie. 16 autres pts en EH, ayant un régime alimentairenormal, ont rétrospectivement servi de témoins pour la survie. Lescourbes de survie ont été établies selon la méthode de Kaplan-Meier.

Résultats. – L’observance moyenne au régime est de 23±20 (4-80) mois. La tolérance est bonne (deux diarrhées grade II dues auxà la DI). Aucune modification significative du poids ou des paramè-tres biologiques étudiés n’a été notée.

Les scores OMS et EORTC ont été améliorés de façon significa-tive à 3 mois (0,5±0,7 vs 0,7±0,9: p=0,03) et 6 mois (0,5±0,8 vs1±1,3, p=0,02) par rapport aux valeurs initiales.

La médiane de survie spécifique (après EH) est de 36 vs 17 mois(p=0,002) par rapport aux témoins. 11 pts ont débuté le régime dans

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Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 21 (2007) S31–S46 S37

les 8 premiers mois de l’EH. Leur médiane de survie est de 49 vs 34mois par rapport à celle de 15 pts ayant débuté le régime après unlaps de 9 mois (après l’EH) (p=0,02).

Conclusions. – Premier essai de nutrition thérapeutique chez despts avec cancer de prostate métastatique en EH, la diminution ali-mentaire en PA associée à une DI est bien observée et tolérée. Ellesemble bénéficier aux pts par une amélioration de l’état général, unediminution des douleurs et peut-être une augmentation de la survied’autant que le régime est initié dans les premiers mois de l’EH.

O013Une influence indépendante de la dénutrition sur la duréed’hospitalisationP.þLe Bougeanta, F.þBerthierb, M.þScottia, D.þJosephc, C.þMarimou-toua, X.þHébuterned, S.-M. Schneiderd

aMédecine Interne, HIA Laveran, Marseille,FrancebDépartement d’Information Médicale, CHU de Nice, Nice,FrancecDépartement d’Information Médicale, HIA Laveran, Mar-

seille,FrancedUnité de Support Nutritionnel, CHU de Nice, Nice, France

Introduction et but de l’étude. – La dénutrition ou son risquesont classiquement associés à une augmentation de la durée deséjour, mais la sélection de la population étudiée ou l’absence deprise en compte de la pathologie et de sa gravité biaisent cette rela-tion. L’objectif de ce travail a été d’évaluer l’impact du risque nutri-tionnel sur la durée de séjour dans une population hospitalière nonsélectionnée, prenant en compte la pathologie et sa gravité via lecodage en groupes homogènes de malades (GHM).

Matériel et méthodes. – Nous avons analysé les codages PMSIainsi que les fiches d’évaluation nutritionnelle remplies par les dié-téticiennes sur une période de 45 mois dans 9 services médicaux etchirurgicaux d’un hôpital de 300 lits. La dénutrition et son risqueont été évalués par l’IMC, l’albuminémie et le GNRI* (valeurs seuilà 92 pour la dénutrition modérée et 82 pour la dénutrition sévère).Le différentiel de durée de séjour (DDS, durée effective moinsdurée standardisée nationale pour chaque GHM) était le critère dejugement principal. Age, sexe, type de séjour, catégorie majeure dediagnostic ont été également relevés. L’analyse statistique a évaluél’influence de différents facteurs sur le DDS par ANOVA.

Résultats. – 1þ198 malades ont été inclus (599 H, 599þF, d’âgemoyen 71±18þans [M±SD]), représentant 1þ310 séjours (86þ% enmédecine et 14þ% en chirurgie). La dénutrition était absente/modé-rée/sévère chez 53/27/20þ% des malades (GNRI), 37/31/32þ% (albu-minémie) et 73/17/10þ% (IMC), avec une bonne corrélation entreGNRI et albuminémie (κ=0,51), GNRI et IMC (κ=0,37), mais unemauvaise corrélation entre albuminémie et IMC (κ=0,05). Le GNRIa été retenu. Il a été évalué en moyenne au bout de 4,0±6,8 joursd’hospitalisation chez les non-dénutris, 5,0±6,9þj chez les modéré-ment dénutris et 5,7±7,6þj chez les sévèrement dénutris (P=0,002entre les non-dénutris et les sévèrement dénutris). 73 malades sontdécédésþ; en analyse multivariée, l’OR pour le décès était de 4,4[IC95þ%=2,2-9,3] en cas de dénutrition modérée et de 8,7[IC95þ%=4,4-18,3] en cas de dénutrition sévère. Les 73 maladesdécédés ont été exclus de l’analyse du DDS. Le DDS était de2,1±9,8þj chez les non-dénutris, 3,5±12,9þj chez les modérémentdénutris et 3,9±14,2þj chez les sévèrement dénutris (P=0,05 entre

chacun des groupes). En analyse multivariée, la dénutrition était liéeau DDS indépendamment de l’âge, du sexe et du type de GHM(médical vs. chirurgical).

Conclusions. – Le risque de dénutrition évalué par le GNRIinfluence de manière indépendante, outre la mortalité, la duréed’hospitalisation indépendamment de l’âge, du sexe, de la patholo-gie et de sa gravité, ce qui confirme les implications médico-écono-miques de la dénutrition. L’analyse est fragilisée par un calcul plustardif du GNRI chez les malades à risque sévère de dénutrition maisne remet pas en cause les données chez les malades à risque modéré.

* Bouillane et al. Am J Clin Nutr 2005

O014Une formation spécifique pour les cuisiniers des EHPADþ:effets à long terme sur les consommations alimentairesC.þBouchiche, F.þDusart, B.þLesourdDépartement de Gériatrie, Faculté de Médecine, Clermont-

Ferrand, France

Introduction et but de l’étude. – La malnutrition protéino-éner-gétique est fréquente chez les plus de 80þans (> 10%), surtout chezceux dont l’autonomie est diminuée et qui sont en institution. L’ali-mentation servie n’est pas toujours adaptée car les cuisiniers ont trèsrarement eu une formation sur les difficultés d’alimentation des per-sonnes âgées et sur les moyens d’y remédier. Le projet suivant viseà mesurer l’impact d’une telle formation sur la consommation ali-mentaire des résidents en Etablissement d’Hébergement pour Per-sonnes Agées Dépendantes (EHPAD)

Matériel et méthodes. – Nous avons comparé 2 EHPAD où laformation a eu lieu (groupe I) et 2 EHPAD où elle n’a pas eu lieu(groupe C). Des mesures de consommations alimentaires, état nutri-tionnel des patients ont été effectuées avant la formation et 5 moisplus tard. Cette formation pratique comporte 3 axesþ: alimentationenrichie, mixées savoureux et équilibre alimentaire

Résultats. – Les 15 résidents a priori à risque de dénutrition à T0(IMC <þ23,5þkg/m2) et initialement faibles mangeurs (ingesta <þ20kcal/kg/j), ont augmentés leurs consommations alimentaires de273±481kcal/j (+23%, p=0,045) alors qu’ils restent identiques pourles 11 résidents du groupe C.þLes apports protéiques, dans le groupeI, sont augmentés (+0,3þg/kg/j, p=0,001) et plus élevés que dans legroupe C (p=0,016). De surcroît, les apports calciques (+242þmg,p<0,001) et hydriques (+343þml d’eau, p=0,012). sont augmentésdans le groupe I alors qu’ils restent identiques dans le groupe C(p<0,006). Dans le groupe des résidents mangeant 20-30kcal/kg/j,les consommations alimentaires initiales en fibres et eau sont plusfaibles dans le groupe I (p=0.008) et les résidents ont un IMC plusfaible (p<0.01). Dans les 2 groupes, après 5 mois de suivi, lesapports alimentaires des résidents diminuent légèrement, maismoins dans le groupe I pour lequel les apports hydriques augmen-tent (p=0,0002). Ainsi les groupes sont alors comparables. Pour lesgros mangeurs (>30kcal/kg/j) la baisse de consommation alimen-taire est la même dans les deux groupes (–18þ%).

Conclusions. – Une formation spécifique pour les cuisiniersd’EHPAD, permet de rééquilibrer l’alimentation des résidents. Ellepermet que les petits mangeurs mangent mieux, que les moyensmangeurs perdent moins tout en ralentissant aussi l’alimentation desgros mangeurs.

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