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OCTOBRE 2017 N° 12 Début octobre : l’automne est maintenant bien installé et au moment où j’écris ces lignes, des petites feuilles rouges tombent dans le jardin. C’est aussi maintenant le début des cours et clubs de votre association. Certains ont déjà commencé, d’autres vont suivre ! Chacun a été ou sera prévenu par courriel de la date de démarrage deux semaines avant. Cette rentrée est un succès puisqu’à l’heure actuelle, vous êtes 263 soit 20% de plus que l’an dernier ! Il faut dire que Livre et Culture a mis « le paquet » pour vous informer de toutes nos activités avec davantage de publicité et un bulletin d’adhésion plus lisible, présent non seulement à Monts mais également dans la plupart des communes du Val de l’Indre. Le revers de la médaille c’est que, pour la première fois, nous avons dû refuser du monde dans certaines activités comme Tablettes et Smartphone, Initiation photos et Découverte du Patrimoine. Nous nous en excusons bien sincèrement.. Par contre, nous avons pu créer un 3 ème groupe pour l’anglais, un 4 ème groupe pour la couture et un 4 ème groupe également pour le Dessin d’enfants. Ces ateliers peuvent accueillir encore quelques inscriptions si vous connaissez des personnes intéressées. Côté informatique, l’organisation remaniée des cours pour mieux s’ajuster aux demandes des apprenants, de nouveaux animateurs venus nous rejoindre, une meilleure mise en réseau des ordinateurs et les nouvelles acquisitions, tout cela devrait rendre les cours encore plus conviviaux. Daniel HEYNE vous en dit plus dans son article ci-dessous. Livre et Culture, ce sont aussi des sorties, des animations, des cycles de conférences … Jacqueline, que vous connaissez tous, au moins par ses courriels, vous annonce ici ceux à venir ainsi que sur notre nouveau site internet www.livreetculture.fr . Bien sûr, nous sommes ouverts pour organiser de nouvelles manifestations, grâce à toutes les suggestions que vous pourriez nous faire! Voilà ce que je voulais vous dire pour cette rentrée. Je vous souhaite une bonne lecture de cette gazette et à bientôt dans nos salles ! Le Président de LIVRE et CULTURE Philippe BLIN Association LIVRE et CULTURE 2 rue du Commerce37260 MONTS—Siège social : Hôtel de Ville—MONTS Tél. 02.47.26.76.45 Courriel : [email protected] Site internet : www.livreetculture.fr

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OCTOBRE 2017 N° 12

Début octobre : l’automne est maintenant bien installé et au moment où j’écris ces lignes, des petites feuilles rouges tombent dans le jardin. C’est aussi maintenant le début des cours et clubs de votre association. Certains ont déjà commencé, d’autres vont suivre ! Chacun a été ou sera prévenu par courriel de la date de démarrage deux semaines avant. Cette rentrée est un succès puisqu’à l’heure actuelle, vous êtes 263 soit 20% de plus que l’an dernier ! Il faut dire que Livre et Culture a mis « le paquet » pour vous informer de toutes nos activités avec davantage de publicité et un bulletin d’adhésion plus lisible, présent non seulement à Monts mais également dans la plupart des communes du Val de l’Indre. Le revers de la médaille c’est que, pour la première fois, nous avons dû refuser du monde dans certaines activités comme Tablettes et Smartphone, Initiation photos et Découverte du Patrimoine. Nous nous en excusons bien sincèrement.. Par contre, nous avons pu créer un 3ème groupe pour l’anglais, un 4ème groupe pour la couture et un 4ème groupe également pour le Dessin d’enfants. Ces ateliers peuvent accueillir encore quelques inscriptions si vous connaissez des personnes intéressées. Côté informatique, l’organisation remaniée des cours pour mieux s’ajuster aux demandes des apprenants, de nouveaux animateurs venus nous rejoindre, une meilleure mise en réseau des ordinateurs et les nouvelles acquisitions, tout cela devrait rendre les cours encore plus conviviaux. Daniel HEYNE vous en dit plus dans son article ci-dessous. Livre et Culture, ce sont aussi des sorties, des animations, des cycles de conférences … Jacqueline, que vous connaissez tous, au moins par ses courriels, vous annonce ici ceux à venir ainsi que sur notre

nouveau site internet www.livreetculture.fr. Bien sûr, nous sommes ouverts pour organiser de nouvelles manifestations, grâce à toutes les suggestions que vous pourriez nous faire! Voilà ce que je voulais vous dire pour cette rentrée.

Je vous souhaite une bonne lecture de cette gazette et à bientôt dans nos salles !

Le Président de LIVRE et CULTURE

Philippe BLIN

Association LIVRE et CULTURE

2 rue du Commerce—37260 MONTS—Siège social : Hôtel de Ville—MONTS

Tél. 02.47.26.76.45 Courriel : [email protected]

Site internet : www.livreetculture.fr

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Les projets d’ici la fin 2017 et début 2018

Jeudi 9 novembre : Automne des Poètes —Salle Saint-Exupéry—MONTS Lundi 11 décembre : visite du centre de maintenance du tramway de TOURS Vendredi 26 janvier 2018—Assemblée Générale LIVRE et CULTURE

La vie des ateliers

ATELIERS INFORMATIQUE Comme je vous l'avais dévoilé dans la précédente Gazette N°10 d'Avril, nous avons remanié un certain nombre de nos ateliers informatiques. Pour accompagner ces changements, il était nécessaire de renouveler quelques-uns de nos équipements. D'une part, dans la salle de cours du local de l'association, nous disposons de huit ordinateurs pour les apprenants et un dédié à l'animateur. Nous en avons remplacé deux parmi les huit, de générations anciennes, ils étaient devenus trop lents et moins fiables.

D'autre part, dans la grande salle de réunion du même local, nous disposons de cinq autres machines destinées aux ateliers d’arts créatifs, photos et vidéos. Là également, nous avons procédé au remplacement de l'ordinateur connecté au projecteur haute résolution acheté l'an passé. La qualité des images projetées et le manque de capacité des disques durs ne permettaient pas d'exploiter les logiciels spécifiques des applications photos et vidéos. La vitesse de traitement et de transfert des données était également devenue un frein technique pour les utilisateurs. Photos et/ou Vidéos : les contraintes techniques sont différentes. C'est pourquoi un groupe de projet a été constitué pour définir les besoins de chacun. Boitiers, cartes mères, microprocesseurs, carte graphique spécifique et écran associé, blocs d'alimentations, mémoires, tous les composants ont été sélectionnés, comparés, achetés, assemblés et configurés par les animateurs. Il ne reste plus qu'à tester ces nouveaux ordinateurs. Nous sommes à l'écoute de toutes les remarques afin de poursuivre cette démarche permanente de mises à niveau de nos équipements.

Daniel HEYNE

Notre site est opérationnel Consultez le sans modération !!!!!

http://www.livreetculture.fr/

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Vous avez dit" PRÉHISTOIRE" ?

Oui

la préhistoire passionne,

interpelle,

étonne

mais il faut y entendre étude

des traces, des outils et des fossiles

de ces Humains, de ces personnes qui ont occupé notre territoire avant notre période historique

qui commence avec l'apparition de l'écriture.

Avant l'écriture, nous parlerons donc

- des traces observées dans le sol,

les plus anciennes découvertes en France, il y a 1 100 000 d'années environ.

- des outils de pierre retrouvés sur leur lieux de vie,

- du reste humain fossilisé le plus ancien trouvé en France : 450 000 ans

et de ses successeurs

qui ont fabriqué des outils de plus en plus perfectionnés

et spécialisés pour améliorer leur vie quotidienne,

qui ont inventé les premières loges de vie construites en bois assemblé,

l'art du dessin,

de la gravure,

inventé le tissage,

la conservation des aliments,

la colle,

le troc,

la cervoise,

l'apprentissage pour éduquer les nouvelles générations...

Certaines de leurs techniques, si pointues et efficaces,

ont demandé plusieurs années de recherche aux scientifiques actuels

pour retrouver le geste technique et obtenir le même résultat.

La Préhistoire est une science en constante évolution, elle progresse au gré des découvertes.

Les outils authentiques élaborés

par ces femmes, ces hommes ou enfants de ces lointaines périodes,

seront mis à votre disposition.

Des documents et Internet pourvoiront à votre curiosité.

Michel GESLIN

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Les manifestations

28 septembre ! Le voyage « Sur les pas de Flaubert » est prêt depuis longtemps et certains participants sont même déjà arrivés en Normandie depuis la veille. En ce jeudi matin, aucun clocher normand, n’a osé faire retentir les dix coups de 10 heures que déjà les premiers montois arrivent devant la palissade en bois qui entoure le pavillon de Croisset, si cher au jeune Gustave Flaubert. La Seine musarde, lentement, non plus en léchant des herbes amies mais en se faufilant au pied des innombrables usines, un peu glauques, que le XXème siècle a semées là ! Il est 10h 15, le groupe est quasi au complet, seule manque la conférencière… Certes, le rendez-vous est fixé

à 10h. 30, mais tout de même ! 10h. 20, toujours pas de conférencière !! Soudain un miracle se produit : un voisin qui passait en voiture remarque le groupe. Il annonce qu’il détient une clef. Vite on téléphone à la conservatrice en chef des bâtiments historiques à Rouen, on discute, on s’explique… pas le temps de chercher où est la coupable, l’absente… Le Pavillon s’ouvre, il est 10h. 35 et… j’officie ! Qui l’eut cru ? J’en suis tout ému ! Dans ce Pavillon, unique vestige du château campagnard que les parents de Gustave achetèrent pour améliorer la santé chancelante de leur fils, une partie des meubles du bureau de l’écrivain est rassemblée là. De nombreux objets personnels, attirent l’attention, notamment l’une de ses plumes… d’oie, avec laquelle il écrivit tant et tant, comme un forçat, à la lueur d’une bougie à flamme vacillante. Sur les boiseries murales du XVIIIème siècle, sont accrochés de nombreux portraits et dessins faits par sa sœur et sa nièce. Une aquarelle révèle le château dans son écrin de verdure, avant qu’il ne soit rasé pour faire place à une… usine, une distillerie ! Une heure plus tard, les véhicules, très XXIème siècle, empruntent la route qui mène à Rouen, pour aller déjeuner.

Chacun quitte un peu à regret ce temple d’où sortirent de si beaux chefs d’œuvres. Flaubert aimait venir dans ce pavillon au milieu de la nuit chercher l’inspiration en regardant la Seine silencieuse et paresseuse, danser sous la lune…. Dans une petite construction, isolée du Pavillon, nous avons tous remarqué une grande statue en pied de… Madame Bovary… Il n’y a pas si longtemps elle ornait le petit jardin qui entoure le Pavillon, mais la pluie normande et les pollutions ont fait des ravages sur le joli minois d’Emma, alors des mains anonymes l’ont mise… à l’abri. Aura-t-elle une seconde jeunesse ?? À Rouen, face à la place où Jeanne d’Arc s’envola en fumées et particules, le restaurant « Les Maraîchers » nous accueille. Il tient son nom au fait qu’au tout début du XXème siècle les maraîchers qui venaient des fermes alentours pour vendre leurs productions aux citadins, arrivaient la veille du marché et dormaient dans une auberge située à cet emplacement. La salle est à l’étage. Elle nous est toute réservée. Un kir… normand nous attend ainsi qu’un repas tout aussi… normand. À 13h. 45 on dévale l’escalier pour honorer le rendez-vous suivant fixé devant la cathédrale. On passe sous le Gros Horloge, admirablement restauré. Déjà ça sent le vieux Rouen, les pavés nous le confirment. Devant la cathédrale la conférencière, qui va nous entraîner sur les pas et de Flaubert et de Madame Bovary, s’impatiente. Elle fait un peu la tête. Évidemment nous sommes légèrement en retard ... trois mots plus tard, elle affiche un sourire réconciliateur ! La cathédrale propose ses différentes époques à nos yeux éblouis, mais soudain une ombre se faufile sous les arcades, par la porte nord, surmontée du « Jugement Dernier ». On regarde, on écoute la conférencière, mais vite on pénètre dans l’édifice à la recherche de l’ombre. Oh, elle n’est pas difficile à retrouver. Le suisse de faction est entré lui aussi. Il est en train de donner quelques explications : un beau jeune-homme l’écoute (enfin on suppose) c’est Léon, la jeune femme écoute aussi mais subitement elle se précipite jusqu’à la chapelle de la Vierge. Léon la suit et nous aussi. …/...

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Aujourd’hui la chapelle est fermée par des grilles pour éviter le vandalisme ! Mais, oh miracle ! (c’est la journée !) il y a un sacristain qui la fait découvrir à un groupe. La conférencière lui demande la permission de pénétrer à sa suite. Il accepte. Nous entrons et elle nous explique toutes les beautés du lieu. Pendant ce temps, le suisse, Léon et… Emma Bovary (car vous aviez bien entendu, deviné que c’était elle) ont tous trois disparu. On apprendra plus tard que Léon avait fait stationner son fiacre sur le côté de la cathédrale et

que… et que… après qu’il se soit installé sur le siège, Emma est venue le rejoindre, vite, en baissant la tête. Tous rideaux fermés, Léon a alors donné pour consigne au cocher d’aller où il voulait mais de ne pas s’arrêter… Nous aussi nous quittons la cathédrale à la recherche de Léon et d’Emma. Nous ne les retrou-verons jamais… le cocher est un malin ! Cependant nous découvrirons un Rouen plus flaubertien : des petites rues, des maisons à armatures en bois, la rue de l’eau de Robec qui servait aux teinturiers à faire égoutter les étoffes depuis leurs grandes barres de fer suspendues au fronton des maisons. Nous passons devant la statue de Gustave Flaubert, haut perchée sur un piédestal trop grand. Décidément, Flaubert qui n’appréciait pas le caractère des rouennais, ceux-ci lui en veulent toujours. Ils l’ont perché haut… pour moins le voir ? ! Nous passons devant le lycée « Corneille » où le jeune Gustave fut élève et d’où il fut exclu

l’année de terminale. Il avait pris la tête de la rébellion qui était née dans sa classe au prétexte de faire renvoyer un professeur remplaçant jugé incompétent par les élèves. Gustave écrivit au proviseur, au nom de tous ses camarades. Mais qui croyez-vous qui fut renvoyé ??? Flaubert travailla seul le programme du baccalauréat et fut reçu brillamment. Après de nombreux détours citadins en compagnie de la conférencière, nous arrivâmes, enfin (!), devant l’ancien hôtel Dieu où le père Flaubert, Achille, était chirurgien en chef. L’appartement de fonction est contigu. Nous y pénétrons. C’est là que Gustave et sa sœur Caroline sont nés. C’est un bel appartement du XVIIIème siècle mais peu fonctionnel. De nombreux souvenirs jalonnent les pièces. La conférencière explique. L’appartement sert aussi, bien évidemment, de musée de la médecine. Nous y prêtons une attention modérée. Je cherche une mouche… celle que Flaubert, enfant regardait voler en se disant qu’indifféremment, sans émotion, elle passait de la salle de dissection des corps aux fleurs du jardin. Il est tard, nous avons vu l’essentiel. La journée fut riche en découvertes et en émotions. Nous retournons vers nos voitures, laissées loin, sous la place du « Vieux Marché », sous les cendres de Jeanne. Nous quittons Gustave Flaubert avec regret, cet écrivain scrupuleux qui cherchait sans cesse le mot juste, qui… « gueulait » (suivant son expression) ses phrases pour entendre si ce qu’il avait écrit sonnait bien !! En déambulant, personne ne m’a dit avoir vu la calèche de Léon… Elle était bien dissimulée, la coquine. Mais… que faisait donc ce Léon avec Emma dans cette calèche, pendant qu’à Yonville Charles attendait ?

Claude MASSON

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Impressions d’automne !

L'entendez-vous ce petit bruit sourd qui fait ploque-gre-le, gre-le, gre-le ? L'entendez-vous un peu partout se faufiler dans la vallée ? Il cascade de buissons en bouquets d'arbres ! Il est têtu, nerveux et régulier. Il roule sur les chemins, il arrête le piéton, il fait crier de joie les enfants et même sursauter d'inquiétude le rêveur attardé. Parfois il fait juste ploque amputé de son comique gre-le, gre-le, gre-le. Il tintinnabule comme une cloche fêlée. Proust aurait pu dire que c'était un son rond et brun, comme le grelot de la porte du jardin de Tante Léonie qui annonçait un familier avec un son "rond et doré". Il est saisonnier, ne dure qu'une petite quinzaine de jours. C'est un annonciateur. C'est Hermès, le Messager des Dieux, il annonce d'autres temps, ou plus précisément une autre saison ! Comme Hermès il se dissimule à la croisée des chemins et distribue ses offrandes après que le petit ploque-gre-le, gre-le, gre-le ait musiqué sur le chemin. Avez-vous reconnu ce bruit et l'offrande gourmande qu'il répand ?

Oui... bien sûr, c'est... cette noisette dorée et craquante qui cascade sur le chemin pour annoncer l'automne... L'été paresse comme un vieillard qui n'avance plus. Sa mine fatiguée s'affiche partout, tout au long de l'Indre, toutes ses couleurs ont perdu l'éclat de leur orient. Elles sont fatiguées, lavées, brûlées, fripées ! Les parfums n'ont plus cette vive fragrance fleurie. Ils se sont alourdis et piquent vers le sol des senteurs boisées et terreuses. "Le temps s'en va, Madame ! Le Temps, non, mais nous, nous-nous en allons..." Au fond, le Temps est-il si immobile ?? Le soleil est-il la marque qui fait prendre conscience du Temps qui bouge ? On voit tellement changer la Lumière tout au long de la journée ! Celle crue et un peu rose de 10h. 00 n'est plus celle de 17h.00 qui jaunit sur l'herbe chaude avant de rougir les lointains du couchant. En revanche la nuit est la nuit, l'éclairage reste dans des nuances stables tout au long de son cycle. Seules les extrémités sont troublantes. À quel moment faisait-il encore jour ? À quel moment faisait-il encore nuit ? Nul ne peut le dire avec certitude. Ce sont nos souvenirs, notre intellect, la variété de notre vocabulaire qui nous entrainent dans des discussions à la Marivaux. Et quand je me rappelle ce que disait Voltaire du "marivaudage": "l'art de peser des œufs de mouches dans des balances en toiles d'araignées" ! Il vaut mieux tout de suite renoncer à chercher une réponse ... Qu'est-ce donc que le Temps d'une saison et par réflexion, celui d'une vie ? Sans doute tout ce qu'on en fait ! Montaigne veut en sucer la substantifique moelle, Proust, sensuel, veut en saisir l'instant, le faire durer, le magnifier, en le retrouvant et en le réinventant avec gourmandise ! Chacun a un rapport personnel, charnel, amoureux avec le Temps ! Et tout ce Temps qui nous occupe sur le trajet de notre destin ne s'étire qu'entre deux pôles: le manque et la possession. Il nous manque TOUT et nous avons trop de TOUT. Alors que sommes-nous donc venus chercher dans notre cheminement puisque avoir est encombrant et être en manque est douloureux ??? C'est sans doute pour nous obliger à y réfléchir que l'on nous a jeté à la face ces beaux mirages que sont l'Illusion et la Désillusion qui nous accompagnent sans cesse avec des miroirs déformants, enfantant d'autres terreurs: l'Espoir et le Désespoir !!! Pour cette dernière chronique de l'été, je ne veux pas sombrer dans des abîmes. Proust dirait simplement que nous nous dissolvons dans notre vie. Et il n'aurait pas tort. La conjugaison des verbes, que l'on apprend à l'école primaire, déjà nous enseigne, mine de rien, l'âpreté du TEMPS: le présent, le passé qui est si souvent... imparfait, le futur et d'autres mirages comme le passé antérieur et le futur antérieur !!! Conjuguez donc le verbe rire au passé antérieur et au futur antérieur; peut-être que vous ne rirez plus si facilement qu'au... présent ! ? Bref, le Temps nous questionne et nous emporte. N'est-ce pas nous qui emportons le Temps ? Mais pour le déposer où ??? Dans le parc de Versailles, Apollon, Dieu du Soleil, s'échine sur son char, à peine émergé des eaux de son bassin, à entraîner l'astre magique dans toute sa course folle. Il est là, doré, étincelant, brûlant, ruisselant de lumière et... d'eau sur ce char que tirent quatre puissants pur-sang. Il est là, face à sa mère, la belle Latone qui, dans un autre bassin, inlassablement transforme en grenouilles ceux qui lui ont refusé de l'eau alors qu'elle avait soif, et ce pour la punir d'avoir été la maîtresse de Jupiter et à l'instant précis où elle s'apprêtait à donner le jour à leurs deux sublimes enfants: Apollon et Diane... Tout près, mais à l'écart, Jupiter lui-même, Dieu de la Terre et des Vivants, puissamment établi au bord du grand bassin, observe tout cela en majesté... Et, par le génie des hommes, calculé au millimètre près, imperturbablement, chaque 25 août, le jour de la Saint-Louis, le Roi-Soleil, de la fenêtre de sa chambre d'apparat, située au milieu du premier étage de son palais, pouvait voir le soleil se coucher et disparaitre dans les eaux du bassin d'Apollon, exactement, au milli-millimètre, sur le point central de la couronne du Dieu du Soleil !! ...... Qui sait cela et qui le dit ? Tout le monde se fout de Tout mais cette stabilité des astres conjuguée au génie des hommes (je le répète) donne des repères que le Temps n'efface pas (enfin pas encore). Depuis plus de trois cents ans, il en est ainsi, secrètement, dans le bassin d'Apollon du parc de Versailles. Alors, dans l'immensité du Temps Perdu ou... Retrouvé, dans l'immensité de votre Temps à vous, je vous souhaite un bel automne. Chut, écoutez: ploque-gre-le, gre-le, gre-le. Il est charmant ce petit bruit qui court dans les herbes lasses de la fin de l'été !

Claude MASSON