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Open Archive TOULOUSE Archive Ouverte (OATAO) OATAO is an open access repository that collects the work of Toulouse researchers and makes it freely available over the web where possible. This is an author-deposited version published in : http://oatao.univ-toulouse.fr/ Eprints ID : 10841 To cite this version : Prillieux, Laure. Contribution à la prise en charge nutritionnelle et comportementale du chat obèse. Thèse d'exercice, Médecine vétérinaire, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse - ENVT, 2013, 164 p. Any correspondance concerning this service should be sent to the repository administrator: [email protected].

Open Archive TOULOUSE Archive Ouverte ( OATAO )oatao.univ-toulouse.fr/10841/1/Prillieux_10841.pdf · A la Clinique Vétérinaire du Siala à Castres Merci aux Drs Gau, T. & P. Seltensperger,

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This is an author-deposited version published in : http://oatao.univ-toulouse.fr/Eprints ID : 10841

To cite this version : Prillieux, Laure. Contribution à la prise en charge nutritionnelle etcomportementale du chat obèse. Thèse d'exercice, Médecine vétérinaire, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse - ENVT, 2013, 164 p.

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ANNEE 2013 THESE : 2013 – TOU 3 – 4073

CONTRIBUTION A LA PRISE EN CHARGE

NUTRITIONNELLE ET COMPORTEMENTALE DU CHAT OBÈSE

_________________  

THESE pour obtenir le grade de

DOCTEUR VETERINAIRE

DIPLOME D’ETAT

présentée et soutenue publiquement devant l’Université Paul-Sabatier de Toulouse

par

PRILLIEUX Laure

Née, le 24 juillet 1987 à CHERBOURG (50)

___________

Directeur de thèse : Mme Nathalie PRIYMENKO ___________

JURY

PRESIDENT : M. Claude MOULIS ASSESSEURS : Mme Nathalie PRIYMENKO Mme Annabelle TROEGELER-MEYNADIER

Professeur à l’Université Paul-Sabatier de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE

 

 

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"Le corps et l'esprit ne peuvent être séparés en matière de traitement, car ils sont indivisibles. Les esprits malades doivent être soignés tout

autant que les corps des malades."

Jeff Miller

 

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Ministère de l'Agriculture de l’Agroalimentaire et de la Forêt ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE TOULOUSE  

Directeur : M. A. MILON

PROFESSEURS CLASSE EXCEPTIONNELLE M. AUTEFAGE André, Pathologie chirurgicale M. CORPET Denis, Science de l'Aliment et Technologies dans les Industries agro-alimentaires M DELVERDIER Maxence, Anatomie Pathologique M. ENJALBERT Francis, Alimentation M. EUZEBY Jean, Pathologie générale, Microbiologie, Immunologie M. FRANC Michel, Parasitologie et Maladies parasitaires M. MARTINEAU Guy, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de Basse-cour M. PETIT Claude, Pharmacie et Toxicologie M. REGNIER Alain, Physiopathologie oculaire M. SAUTET Jean, Anatomie M. SCHELCHER François, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de Basse-cour PROFESSEURS 1° CLASSE M. BERTHELOT Xavier, Pathologie de la Reproduction M. BOUSQUET-MELOU Alain, Physiologie et Thérapeutique Mme CLAUW Martine, Pharmacie-Toxicologie M. CONCORDET Didier, Mathématiques, Statistiques, Modélisation M. FOUCRAS Gilles, Pathologie des ruminants M. LEFEBVRE Hervé, Physiologie et Thérapeutique PROFESSEURS 2° CLASSE Mme BENARD Geneviève, Hygiène et Industrie des Denrées alimentaires d'Origine animale M. BERTAGNOLI Stéphane, Pathologie infectieuse Mme CHASTANT-MAILLARD Sylvie, Pathologie de la Reproduction M. DUCOS Alain, Zootechnie M. DUCOS DE LAHITTE Jacques, Parasitologie et Maladies parasitaires Mme GAYRARD-TROY Véronique, Physiologie de la Reproduction, Endocrinologie M. GUERRE Philippe, Pharmacie et Toxicologie Mme HAGEN-PICARD Nicole, Pathologie de la Reproduction M. JACQUIET Philippe, Parasitologie et Maladies Parasitaires M. LIGNEREUX Yves, Anatomie M MEYER Gilles, Pathologie des ruminants M. PICAVET Dominique, Pathologie infectieuse M. SANS Pierre, Productions animales Mme TRUMEL Catherine, Pathologie médicale des Equidés et Carnivores PROFESSEURS CERTIFIES DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE Mme MICHAUD Françoise, Professeur d'Anglais M SEVERAC Benoît, Professeur d'Anglais

 

 

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MAITRES DE CONFERENCES HORS CLASSE M. BAILLY Jean-Denis, Hygiène et Industrie des Denrées alimentaires d'Origine animale M. BERGONIER Dominique, Pathologie de la Reproduction Mlle BOULLIER Séverine, Immunologie générale et médicale Mme BOURGES-ABELLA Nathalie, Histologie, Anatomie pathologique M. BRUGERE Hubert, Hygiène et Industrie des Denrées alimentaires d'Origine animale Mlle DIQUELOU Armelle, Pathologie médicale des Equidés et des Carnivores M. JOUGLAR Jean-Yves, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de Basse-cour Mme LETRON-RAYMOND Isabelle, Anatomie pathologique M. LYAZRHI Faouzi, Statistiques biologiques et Mathématiques M. MATHON Didier, Pathologie chirurgicale Mme PRIYMENKO Nathalie, Alimentation MAITRES DE CONFERENCES (classe normale) M. ASIMUS Erik, Pathologie chirurgicale Mme BENNIS-BRET Lydie, Physique et Chimie biologiques et médicales Mlle BIBBAL Delphine, Hygiène et Industrie des Denrées alimentaires d'Origine animale Mme BOUCLAINVILLE-CAMUS Christelle, Biologie cellulaire et moléculaire Mlle CADIERGUES Marie-Christine, Dermatologie M. CONCHOU Fabrice, Imagerie médicale M. CORBIERE Fabien, Pathologie des ruminants M. CUEVAS RAMOS Gabriel, Chirurgie Equine Mme DANIELS Hélène, Microbiologie-Pathologie infectieuse M. DOSSIN Olivier, Pathologie médicale des Equidés et des Carnivores Mlle FERRAN Aude, Physiologie M. GUERIN Jean-Luc, Elevage et Santé avicoles et cunicoles M. JAEG Jean-Philippe, Pharmacie et Toxicologie Mlle LACROUX Caroline, Anatomie Pathologique des animaux de rente M. LIENARD Emmanuel, Parasitologie et maladies parasitaires M. MAILLARD Renaud, Pathologie des Ruminants Mme MEYNAUD-COLLARD Patricia, Pathologie Chirurgicale M. MOGICATO Giovanni, Anatomie, Imagerie médicale M. NOUVEL Laurent, Pathologie de la reproduction Mlle PALIERNE Sophie, Chirurgie des animaux de compagnie Mlle PAUL Mathilde, Epidémiologie, gestion de la santé des élevages avicoles et porcins Mme PRADIER Sophie, Médecine interne des équidés M. RABOISSON Didier, Productions animales (ruminants) Mme TROEGELER-MEYNADIER Annabelle, Alimentation M. VOLMER Romain, Microbiologie et Infectiologie (disponibilité à cpt du 01/09/10) M. VERWAERDE Patrick, Anesthésie, Réanimation Mme WARET-SZKUTA Agnès, Production et pathologie porcine MAITRES DE CONFERENCES et AGENTS CONTRACTUELS M. BOURRET Vincent, Microbiologie et infectiologie Mme FERNANDEZ Laura, Pathologie de la reproduction ASSISTANTS D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE CONTRACTUELS Mlle DEVIERS Alexandra, Anatomie-Imagerie M. DOUET Jean-Yves, Ophtalmologie Mlle LAVOUE Rachel, Médecine Interne Mlle PASTOR Mélanie, Médecine Interne M VERSET Michaël, Chirurgie des animaux de compagnie

 

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REMERCIEMENTS A Monsieur le Professeur Claude MOULIS

De la faculté de Médecine de Toulouse Qui nous a fait l’honneur de présider notre jury de thèse

Hommage respectueux A Madame le Docteur Nathalie PRIYMENKO

Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse Qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse

Qu’elle veuille bien trouver ici l’expression de ma reconnaissance A Madame le Docteur Annabelle TROEGELER-MEYNADIER

Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse Qui nous a fait l’honneur de participer au jury de cette thèse

Qu’elle en soit vivement remerciée A Madame le Docteur Pétra ROUCH-BUCK

Chargée de consultation en médecine préventive et nutrition à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse

Merci de votre accueil et de votre gentillesse lors des consultations

 

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A ma Maman Pour ton soutien sans faille dans tous les moments de mon parcours personnel comme professionnel malgré cette (trop) grande distance. Pour notre complicité qui nous lie depuis toujours. Et bien sûr pour les « Grouik Grouik » et « Spong, spong, spong » du soir. Je t’aime Mamoune

A mon Papa, mon « sponsor officiel »

Parce que tu as toujours été là et fais en sorte que je ne manque de rien. J’espère que par l’aboutissement de mes études vétérinaires je t’aurai rendu fier d’être mon Papa. Et oui, un deuxième docteur dans la famille. Je t’aime Papounet

A mon Fréro Aurél’

Pour sa bonne humeur et son soutien malgré la distance (l’Australie, c’est loin quand même…). Je te souhaite plein de bonheur dans ta vie d’adulte, réussites personnelle et professionnelle. Je t’aime Frangin

A Mathieu, mon Amoureux

Pour m’avoir rendu la vie beaucoup plus facile Pour ton aide, ton réconfort, ta patience et tout le reste depuis le début Pour m’avoir laissé du temps, merci mon Geek = ) Je t’aime

A mes grands-parents Thérèse et Jacques Dechazeaux

Avec tout mon amour A mes grands parents Denise et Marcel Prillieux

Avec tout mon respect A Catherine, mon amie partie trop tôt Tu seras toujours avec nous A Poupie

Pour tous les bons moments passés ensemble sur le dos de nos poneys, à dessiner l’une chez l’autre, à refaire le monde pendant c’est 20 ans d’amitié déjà ! Pour cette mémorable crise d’asthme et toutes les crises de rire. Tu as trouvé ton bonheur et j’en suis très heureuse pour toi, je n’ai qu’un mot à dire « Satisfaction »

A Audrey

Pour avoir partagé toutes mes péripéties, nos déménagements multiples (surtout les tiens !) pendant ces 5 années d’école véto. J’ai bien fait de faire jouer mon chien à la balle à 6h du mat’ sous tes fenêtres !

A Audrey, Popo, Bibo, Julia, Aurore, mes copines véto

Merci pour votre patience et votre soutien tout au long de ces années vétos Merci d’avoir égayé les journées et nuits de garde à l’école par vos histoires, vos sourires et les délicieux gâteaux du week-end

 

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A Chloé et Romain, Morgane et tous les autres amis toulousains Pour toutes les soirées de décompression et de découverte de la ville

A Mélanie et Fabien

Qui a dit que les pharmaciens et les vétérinaires ne pouvaient pas s’entendre ?! Je n’oublierai jamais les visites « pyjama » J Merci pour votre soutien

A Oriane et Marion, mes amies de lycée

Même si la distance nous sépare, on ne s’oublie pas A mes familles d’adoption toulousaines, Famille Willems, Famille Ernould et Famille Paulet Pour leur soutien sans faille A tous les autres de mes amis et connaissances que je n’ai pas cité mais qui m’ont tous, chacun à leur façon, beaucoup apporté Aux Docteurs Le Nain, Diaz et Teste,

Pour votre bonne humeur mais surtout pour m’avoir tant appris pendant cette année de monitorat

Au Cabinet vétérinaire du Dr. Anne-Marie Villars, à toute l’équipe

Pour avoir éveillé ma vocation de vétérinaire comportementaliste A la Clinique Vétérinaire du Siala à Castres

Merci aux Drs Gau, T. & P. Seltensperger, Panis, Valles, Cousinié, Viguier et Assémat pour leur accueil chaleureux et le partage enthousiaste de leurs expériences

A la Clinique Vétérinaire de la Rivière à Plaisance du Touch, à toute l’équipe A la Clinique Vétérinaire de Louyat à Limoges, aux Drs. Pichon et Denève, aux ASV Catherine, Christelle et Dominique

Pour m’avoir donné la chance de faire mes premiers pas dans ce métier et m’avoir donné une expérience enrichissante

A tous les animaux qui ont marqué ma vie : Gribouille, Irhus, Bouboule, Keewee, Mumu et ses bébés, Samra, Ellipse & Poupouille, Aarron, Mushi, Mallow et tant d’autres

Pour les instants de plaisir et de joie que j’ai pu partager avec vous. Merci de m’avoir donné le goût pour ce métier

A Eden du Paradis Boupi

Mon premier vrai chien à moi, ma tendre boule de poils blancs, que j’ai tant attendu et qui m’accompagne depuis maintenant plus de 4 ans.

 

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TABLE DES MATIERES

TABLE DES ILLUSTRATIONS..........................................................................................16

TABLE DES ABREVIATIONS............................................................................................18

INTRODUCTION .................................................................................................................. 19

PREMIERE PARTIE : L’OBESITE FELINE

I. COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DU CHAT ......................................................... 20 1. Le chat domestique, un grignoteur strictement carnivore ......................................... 20 2. Valeur sociale du repas .................................................................................................. 21 3. Régulation de la prise alimentaire ............................................................................... 22

3.1. A court terme ....................................................................................................... 22 3.2. A long terme ......................................................................................................... 23

II. QU’EST-CE QUE L’OBESITE FELINE? ..................................................................... 25

1. Définition de l’obésité chez le chat ................................................................................ 25 1.1. Basée sur le poids idéal du chat ........................................................................... 25 1.2. Basée sur la proportion de la masse graisseuse .................................................. 26

2. Prévalence de l’obésité chez le chat .............................................................................. 26 3. Physiopathologie de l’obésité ......................................................................................... 27 4. Evaluation de l’état d’obésité du chat .......................................................................... 28

4.1. Pesée et suivi dynamique du poids du chat ......................................................... 29 4.2. Notation de l’état corporel (« Body Condition Scoring » ou BCS) .................... 30 4.3. Morphométrie et indice de masse corporelle ....................................................... 31

5. Conséquences de l’obésité sur l’état de santé du chat ................................................. 33 5.1. Affections locomotrices ........................................................................................ 33 5.2. Altération du métabolisme du glucose ................................................................. 34 5.3. Affections dermatologiques ................................................................................. 34 5.4. Altération du métabolisme hépatique .................................................................. 35 5.5. Affections urinaires .............................................................................................. 35 5.6. Impact sur la fonction cardiovasculaire .............................................................. 35 5.7. Etat inflammatoire chronique .............................................................................. 36

III. FACTEURS DE RISQUE ET CAUSES D’OBESITE FELINE ................................. 37

1. Facteurs de risque .......................................................................................................... 37 1.1. Le statut reproducteur .......................................................................................... 37 1.2. L’âge ...................................................................................................................... 38 1.3. Les facteurs génétiques ........................................................................................ 38 1.4. La sédentarité ........................................................................................................ 38

2. Les causes de l’augmentation de la prise alimentaire chez le chat ............................ 39 2.1. Les causes médicales ............................................................................................ 39

2.1.1. L’hyperadrénocorticisme ........................................................................ 39 2.1.2. L’acromégalie ......................................................................................... 40

 

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2.1.3. L’hypothyroïdie ....................................................................................... 40 2.1.4. Le diabète sucré ...................................................................................... 40

2.2. Les causes alimentaires ........................................................................................ 40 2.2.1. Les aliments trop appétants .................................................................... 41 2.2.2. Les erreurs de distribution ...................................................................... 41 2.2.3. La facilitation sociale ............................................................................. 42

2.3. Les causes comportementales .............................................................................. 43 2.3.1. Les rituels boulimiques ........................................................................... 43 2.3.2. L’anxiété ................................................................................................. 43

2.3.2.a. Anxiété de cohabitation ........................................................... 45 2.3.2.b. Anxiété du chat en milieu clos ................................................ 46 2.3.2.c. Anxiété de déterritorialisation ................................................. 47 2.3.2.d. Anxiété de déritualisation interspécifique ............................... 48 2.3.2.e. Hyperattachement .................................................................... 49 2.3.2.f. Dépression chronique ............................................................... 49

IV. TRAITEMENT DE L’OBESITE FELINE ................................................................... 51

1. Approche nutritionnelle ................................................................................................. 51 1.1. Mesures diététiques ............................................................................................... 51

1.1.1. Définir le poids idéal, les objectifs et la vitesse de perte de poids ......... 51 1.1.2. Calculer l’apport énergétique alloué au chat ....................................... 52 1.1.3. Choisir le type d’aliment ........................................................................ 53

1.1.3.a. Aliment pauvre en énergie ....................................................... 54 1.1.3.b. Apport protéique élevé ............................................................. 54 1.1.3.c. Aliment rassasiant .................................................................... 55 1.1.3.d. Quantité de fibres ..................................................................... 55

1.1.4. Suivre l’évolution de la perte de poids ................................................... 56 1.1.5. Maintenir le poids stable après une perte de poids ............................... 56

1.2. Mesures thérapeutiques ........................................................................................ 57 2. Approche comportementale .......................................................................................... 58

2.1. La thérapie comportementale ............................................................................... 58 2.2. Mesures thérapeutiques ........................................................................................ 60

2.2.1. Psychotropes possédant une autorisation de mise sur le marché, chez le chat ................................................................................................................... 61 2.2.2. Psychotropes ne possédant pas d’autorisation de mise sur le marché, chez le chat ...................................................................................................... 61

2.2.2.a. Les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine ............. 62 2.2.2.b. La clomipramine ...................................................................... 65 2.2.2.c. La sélégiline ............................................................................. 65

2.2.3. Compléments alimentaires à effet psychotrope : nutraceutiques ........... 66 2.2.3.a. L’alpha-casozépine .................................................................. 66 2.2.3.b. La L-théanine ........................................................................... 67

2.2.4. Les phéromones d’apaisement ................................................................ 67 2.3. Schémas thérapeutiques pour traiter l’anxiété associée à une obésité chez le chat ............................................................................................................................. 68

2.3.1. Prise en charge de l’anxiété de cohabitation ........................................ 68 2.3.2. Prise en charge de l’anxiété du chat en milieu clos .............................. 69 2.3.3. Prise en charge de l’anxiété de déterritorialisation .............................. 70 2.3.4. Prise en charge de l’anxiété de déritualisation ..................................... 71

 

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2.3.5. Prise en charge de l’hyperattachement ................................................. 71 2.3.6. Prise en charge de la dépression chronique .......................................... 72

DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE

I. OBJECTIFS DE L’ETUDE ............................................................................................... 73 II. ANIMAUX, MATERIEL ET METHODES ................................................................... 74

1. Population enquêtée ....................................................................................................... 74 1.1. Base du recrutement ............................................................................................. 74 1.2. Critères d’inclusion des chats dans l’étude ......................................................... 74 1.3. Critères d’exclusion des chats de l’étude ............................................................. 74

2. Matériel ........................................................................................................................... 74 3. Méthodes ......................................................................................................................... 75

3.1. Principes ................................................................................................................ 75 3.2. Présentation des questionnaires et documents utilisés ...................................... 76 3.3. Déroulement de l’enquête ................................................................................... 77 3.4. Prise en charge des chats obèses .......................................................................... 77

3.4.1. Chat obèse sans trouble comportemental .............................................. 78 3.4.2. Chat obèse avec trouble comportemental (anxiété) ............................... 78

3.5. Evaluation de l’état corporel des chats suivis ..................................................... 79 3.6. Evaluation du comportement et de l’anxiété des chats suivis ............................ 79

III. RESULTATS ................................................................................................................... 81 1. Caractéristiques de la population .............................................................................. 81

1.1. Effectif de l’étude .................................................................................................. 81 1.2. Types de chats suivis: âge, statut sexuel et style de vie ...................................... 81 1.3. Alimentation initiale ............................................................................................. 82 1.4. Evaluation initiale de l’obésité ............................................................................. 84 1.5. Evaluation initiale du comportement ................................................................... 85

1.5.1. Identification du trouble comportemental .............................................. 85 1.5.2. Scores « comportement » et « anxiété » initiaux .................................... 86

1.6. Etiologies de l’obésité ........................................................................................... 87 2. Traitement mis en place ................................................................................................ 88

2.1. Prise en charge des chats présentant un trouble comportemental ..................... 89 2.2. Prise en charge des chats sans trouble comportemental ..................................... 90

3. Suivi ................................................................................................................................ 91 3.1. Nombre de rendez-vous pendant la prise en charge ........................................... 91 3.2. Durée de la prise en charge ................................................................................. 92

4. Evolution de l’état corporel .......................................................................................... 93 4.1. Evolution du poids des chats obèses au cours de leur prise en charge .............. 93

4.1.1. Evolution du poids des chats obèses lors de leur premier rendez-vous de suivi ................................................................................................................... 93 4.1.2. Evolution générale du poids des chats obèses suivis .............................. 94 4.1.3. Variations de poids des chats obèses suivis et durée de prise en charge .......................................................................................................................... 96 4.1.4. Variations de poids des chats obèses suivis et mode d’alimentation ..... 97

4.2. Evolution du BCS au cours de la prise en charge ............................................... 98

 

14  

4.3. Evolution des périmètres thoraciques et abdominaux au cours de la prise en charge ......................................................................................................................... 100

5. Evolution comportementale ........................................................................................ 101 5.1. Evolution comportementale des chats obèses lors de leur premier rendez-vous de suivi ....................................................................................................................... 101 5.2. Evolution comportementale générale des chats obèses suivis .......................... 102 5.3. Evolution comportementale et perte de poids .................................................... 105

5.3.1. Evolution comportementale et perte de poids au premier rendez-vous de suivi ................................................................................................................. 105 5.3.2. Evolution comportementale et perte de poids à la fin de la prise en charge ............................................................................................................. 106

IV. DISCUSSION ................................................................................................................. 108 1. Profil du chat obèse .................................................................................................... 108

1.1. Facteurs de risque : âge statut sexuel et sédentarité ........................................... 108 1.2. Chats obèses, chats anxieux ................................................................................. 108

2. Alimentation habituelle du chat obèse .................................................................... .110 3. Etiologies de l’état d’obésité : des origines multiples parfois difficiles à identifier

...................................................................................................................................... 110 4. Amélioration du comportement, réduction de l’anxiété et perte de poids ........... 111

4.1. Thérapie comportementale et perte de poids ....................................................... 111 4.2. Alimentation ad libitum : un point de clivage entre les nutritionnistes et les comportementalistes .................................................................................................... 112 4.3. Discussion des cas atypiques ................................................................................ 114

4.3.1. Amaigrissement significatif et rapide : T12-980 et T10-1617 .............. 114 4.3.2. Absence d’amaigrissement, aggravation de l’anxiété : T08-2620 ....... 116

5. Facteurs essentiels à la réussite du programme d’amaigrissement ........................ 117 5.1. Un suivi régulier indispensable ........................................................................... 117 5.2. Conserver l’adhésion et la motivation du propriétaire ....................................... 118

6. Difficultés rencontrées pendant la prise en charge ................................................... 119 6.1. Difficultés financières des propriétaires ............................................................. 119 6.2. Non-respect des prescriptions ............................................................................. 119 6.3. Hétérogénéité des croquettes prescrites selon leur provenance ......................... 120 6.4. Ralentissement de la perte de poids ..................................................................... 121

7. Limites de l’étude ......................................................................................................... 122 7.1. Faible nombre de cas ........................................................................................... 122 7.2. Absence de rendez-vous de contrôle ou mauvais suivi des chats ...................... 122 7.3. Limites des outils de prise en charge .................................................................. 123

7.3.1. Mesures morphométriques .................................................................... 123 7.3.2. Evaluation du comportement général et de l’anxiété ........................... 124

TROISIEME PARTIE : GUIDE DE PRISE EN CHARGE DU CHAT OBESE

I. ETABLIR L’ETIOLOGIE DE L’OBESITE ................................................................. 125

II. EXAMINER LE CHAT ET DEFINIR UN OBJECTIF .............................................. 126

 

15  

III. COMMUNIQUER AVEC LE PROPRIETAIRE ET RECUEILLIR SON ADHESION ........................................................................................................................... 126

IV. ETABLIR LE PROGRAMME D’AMAIGRISSEMENT .......................................... 127

1. Volet nutritionnel ......................................................................................................... 127 2. Volet comportemental .................................................................................................. 128

V. SUIVI A LONG TERME ................................................................................................ 130 CONCLUSION ..................................................................................................................... 133 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 135 ANNEXES ............................................................................................................................. 145

 

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1. Prévalence de l'obésité féline dans différents pays (94).  ______________________________________________  26  Tableau 2. Indice de masse corporelle féline (« Feline Body Mass Index » ou FBMI) (54).  _____________________  32  Tableau 3. Correspondance entre la note d'état corporel et le pourcentage de surpoids par rapport au poids idéal (18).  ___________________________________________________________________________________________________________  52  Tableau 4. Grille d'évaluation du comportement général du chat obèse.  _________________________________________  79  Tableau 5. Grille d'évaluation de l'anxiété du chat obèse.   ________________________________________________________  80  Tableau 6. Quantité d’aliment et d’énergie métabolisable distribuées.  ___________________________________________  83  Tableau 7. Répartition des causes de l'obésité féline chez les chats obèses suivis (n=14).  _______________________  87  Tableau 8. Prise en charge nutritionnelle individuelle..  ___________________________________________________________  88  Tableau 9. Détails de la prise en charge individuelle comportementale.  _________________________________________  89  Tableau 10. Répartition des mesures alimentaires et comportementales mises en place au cours du plan d'amaigrissement chez les chats suivis présentant des troubles du comportement.  _______________________________  90  Tableau 11. Répartition des mesures nutritionnelles et environnementales mises en place au cours du plan d'amaigrissement chez les chats suivis ne présentant pas de trouble du comportement.   _________________________  91  Tableau 12. Durée individuelle de la prise en charge des chats suivis.  ___________________________________________  93  Tableau 13. Répartition des variations de poids des chats suivis à leur premier rendez-vous de suivi.  __________  93  Tableau 14. Répartition des variations totales de poids des chats à la fin du suivi (n=14).  ______________________  94  Tableau 15. Variations individuelles du poids des chats suivis.  ___________________________________________________  95  Tableau 16. Variations de poids individuelles en fonction du mode d'alimentation.  ______________________________  98  Tableau 17. Evolution du score de condition corporelle des chats suivis, au début et à la fin de leur prise en charge.  ______________________________________________________________________________________________________________  99  Tableau 18. Evolution du poids et des périmètres thoraciques (PT) et abdominaux (PA) des chats suivis..  ____  100  Tableau 19. Bilan individuel des "Score comportement" et "Score anxiété" associés à la variation de poids après le 1er rendez-vous de suivi..  ________________________________________________________________________________________  106  Tableau 20. Bilan individuel des "Score comportement" et "Score anxiété" associés à la variation de poids à la fin de la prise en charge..  __________________________________________________________________________________________  107  Tableau 21. Grille d'évaluation de l'anxiété du chat obèse.  ______________________________________________________  129  

LISTE DES FIGURES Figure 1. Mécanismes générant une augmentation de la prise alimentaire..  _____________________________________  24  Figure 2. Mécanismes générant une diminution de la prise alimentaire.  _________________________________________  24  Figure 3. Schéma récapitulatif des mécanismes mis en jeu dans l'apparition d'un état d'obésité, chez le chat.   _  28  Figure 4. Echelle d'état corporel en 9 points (Body Condition Scoring ou BCS), chez le chat (88).  _____________  30  Figure 5. Sites anatomiques de mesure du périmètre thoracique (CT), abdominal (CA) et de la longueur rotule-calcanéum (LRC).   __________________________________________________________________________________________________  31  Figure 6. Utilisation d'un mètre ruban pour mesurer le périmètre thoracique (a) et abdominal (b) chez un chat (49).  _________________________________________________________________________________________________________________  32  Figure 7. Anxiété de cohabitation : le chat agressé se cache du chat agresseur qui l'épie en permanence.  _____  46  Figure 8. Bilan des mesures à mettre en place pour assurer le bien-être du chat qu’il présente ou non un trouble comportemental.  ____________________________________________________________________________________________________  60  Figure 9. Action des ISRS au niveau de la synapse sérotoninergique (d’après 34).  ______________________________  63  Figure 10 - Répartition des chats obèses atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris) en fonction du nombre de chats détenus dans le foyer pour les chats.  ________________________________________________  81  Figure 11 - Répartition des différents aliments reçus par les chats et leur valeur énergétique.  __________________  82  Figure 12. Répartition des poids initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).   ________________________________________________________________________________________________________________  84  Figure 13. Répartition des BCS initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).   ________________________________________________________________________________________________________________  84  Figure 14. Répartition des périmètres thoracique (PT) et abdominal (PA) initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).   _______________________________________________________________  85  

 

17  

Figure 15. Répartition des troubles comportementaux identifiés chez les chats obèses suivis.  ___________________  86  Figure 16. Répartition des scores de comportement initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).  __________________________________________________________________________________________  86  Figure 17. Répartition des scores d'anxiété initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).  ____________________________________________________________________________________________________  87  Figure 18. Répartition des chats en fonction du nombre de rendez-vous de contrôle effectués (n=14).  _________  92  Figure 19. Variation de poids à l'issue de la prise en charge.  _____________________________________________________  94  Figure 20. Variation de poids des chats suivis en fonction de la durée de prise en charge.  ______________________  96  Figure 21. Moyenne individuelle des pourcentages de variation de poids initial par semaine de prise en charge.  ______________________________________________________________________________________________________________________  97  Figure 22. Répartition des BCS initiaux et finaux des chats suivis (n=14).  _______________________________________  99  Figure 23. Evolution individuelle du « Score comportement » de la consultation initiale (en bleu) au premier rendez-vous de suivi (en rouge).  ___________________________________________________________________________________  101  Figure 24. Evolution individuelle du « Score anxiété » de la consultation initiale (en bleu) au premier rendez-vous de suivi (en rouge).  ___________________________________________________________________________________________  102  Figure 25. Répartition des modifications du comportement général et de l'anxiété en fonction de la présence (en noir) ou non (en gris) de trouble comportemental.  _______________________________________________________________  103  Figure 26. Evolution individuelle du « Score comportement » des chats suivis lors de la consultation initiale (en bleu), à la première consultation de suivi (en rouge) et à la fin de la prise en charge (en orange).   ____________  104  Figure 27. Evolution individuelle du « Score anxiété » des chats suivis lors de la consultation initiale (en bleu), à la première consultation de suivi (en rouge) et à la fin de la prise en charge (en orange).  ___________________  104  Figure 28. Hétérogénéité de taille des croquettes prescrites selon leur provenance.  ____________________________  120  Figure 29. Arbre décisionnel pour la prise en charge de l'obésité primaire.  ____________________________________  128  Figure 30. Arbre décisionnel pour la prise en charge des troubles comportementaux associés à l'obésité féline (adapté d’après 35).  _______________________________________________________________________________________________  130  

LISTE DES ANNEXES Annexe 1. Questionnaire n°1 destiné au propriétaire de chat obèse en salle d’attente ___________________ 135 Annexe 2. Questionnaire n°2 soumis au propriétaire de chat obèse lors de la consultation _______________ 141 Annexe 3. Questionnaire n°3 destiné au propriétaire de chat obèse en salle d’attente avant la consultation de contrôle ________________________________________________________________________________ 149 Annexe 4. Questionnaire n°4 d’évaluation de l’observance des prescriptions nutritionnelles et/ou comportementales ________________________________________________________________________ 150 Annexe 5. Fiche de suivi de consommation alimentaire du chat entre deux consultations _________________ 152 Annexe 6. Cas de Cannelle T12 - 766 _________________________________________________________ 153

 

18  

TABLE DES ABREVIATIONS

α-MSH : Alpha-melanocyte stimulating hormone AMM : Autorisation de mise sur le marché BCS : Body condition scoring BEE : Besoin énergétique d’entretien DEXA : Dual-energy X-ray absorptiometry EM : Energie métabolisable ENVT : Ecole nationale vétérinaire de Toulouse FBMI : Feline body mass index IMC : Indice de masse corporelle ISRS : Inhibiteur spécifique de la recapture de la sérotonine LRC : Longueur rotule-calcanéum MBAUF : Maladie du bas appareil urinaire félin MS : Matière sèche NPY : Neuropeptide Y PA ou CA : Périmètre abdominal PC : Poids corporel PCI : Poids corporel idéal POMC : Pro-opiomélanocortine PT ou CT: Périmètre thoracique VLDL : Very low density lipoprotein

 

19  

INTRODUCTION

En médecine vétérinaire, tout comme en médecine humaine, l’obésité est un fléau qui ne

cesse de croître. Depuis les années 2000, plusieurs études ont évalué la prévalence de

l’obésité féline à plus de 30% dans les pays industrialisés (94).

Chez le chat, l’obésité représente la forme de malnutrition la plus fréquente et est

reconnue comme un problème majeur de santé, car elle favorise l’apparition de bon nombre

d’affections et réduit considérablement l’espérance de vie de ces chats. Il semble donc

essentiel de réfléchir à une prise en charge permettant une perte de poids satisfaisante et

durable. Actuellement, les programmes d’amaigrissement reposent principalement sur une

prise en charge nutritionnelle proposant aux chats obèses des aliments hypocaloriques en

quantité restreinte. Cependant, bien que les directives d’évaluation nutritionnelle publiées par

le World Small Animal Veterinary Association en 2011 tiennent compte de l’aspect

environnemental dans la gestion de l’obésité des carnivores domestiques, aucune prise en

charge comportementale, à proprement parler, n’y est évoquée (46). Or, depuis une

quarantaine d’années, les thérapies comportementales ont été introduites et ont fait leurs

preuves dans les programmes d’amaigrissement en médecine humaine (1). Il est donc légitime

d’envisager ce type d’approche en médecine vétérinaire et, particulièrement, en nutrition

féline.

Ce travail est organisé en trois parties. La première partie rappelle les notions

élémentaires du comportement alimentaire félin puis présente la mise en place de l’état

d’obésité, ses méthodes d’évaluation et ses conséquences sur l’état de santé du chat puis

s’intéresse aux diverses étiologies de l’obésité féline (médicales, alimentaires et

comportementales). Les diverses approches de la prise en charge disponibles y sont ensuite

développées. La seconde partie présente les résultats d’une étude clinique menée sur 14 chats

obèses suivis en consultation de nutrition à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse afin de

mettre en évidence (ou non) l’importance d’une prise en charge globale dans la gestion de

l’obésité féline. A la lumière de ces deux premières parties, la troisième partie présente une

ébauche d’un « Guide de prise en charge globale » du chat obèse.

 

20  

PREMIERE PARTIE : L’OBESITE FELINE I. COMPORTEMENT ALIMENTAIRE DU CHAT

Le comportement alimentaire se définit comme l'ensemble des conduites d'un individu

vis-à-vis de la prise alimentaire. Ce comportement regroupe les actes moteurs effectués par un

animal dans le cadre de la recherche, de la sélection et de l’ingestion des aliments. Sa fonction

principale est de permettre à l'organisme de maintenir ses réserves en adaptant les apports aux

dépenses. Il est impliqué dans le contrôle de la quantité d’aliment ingérée mais aussi dans

celui de la qualité des aliments sélectionnés.

Le comportement alimentaire se compose de trois phases : une phase appétitive, définie

par la sensation de faim, une phase consommatoire correspondant à la période de prise

alimentaire et au processus progressif de rassasiement et une phase post-ingestive,

caractérisée par l’état de satiété dont la durée est variable (90). Ce comportement, finement

régulé, joue un rôle clé dans l’homéostasie1 énergétique assurant ainsi l’équilibre pondéral

(111). Il permet de maintenir d’une quantité constante de masse grasse corporelle.

Le comportement alimentaire appartient au groupe des comportements dits « sensibles »

ou « fragiles » c’est-à-dire qu’il peut être altéré à la moindre modification pathologique ou

environnementale. Toute modification de ce comportement constitue donc un symptôme car

l’animal n’est plus en mesure de maintenir l’équilibre entre ses apports et ses dépenses

énergétiques. Ce changement motive souvent la consultation (47).

En ce qui concerne le chat, son comportement alimentaire est soumis à de nombreux

facteurs relevant de l’espèce féline elle-même, de l’éducation gustative que le chat a reçue,

des relations qu’il entretient avec la personne qui le nourrit et avec d’éventuels congénères qui

partagent son repas.

1. Le chat domestique, un grignoteur strictement carnivore

Pour comprendre le comportement alimentaire du chat domestique, il faut revenir sur

l’héritage qu’il a reçu du mode de vie de ses ancêtres. Originaire du désert, l’ancêtre du chat

                                                                                                               1 Homéostasie : maintenir les constantes du milieu intérieur dans des limites compatibles avec une vie normale

 

21  

était un prédateur solitaire qui se nourrissait en chassant des proies plus petites que lui

(rongeurs, oiseaux voire insectes et reptiles). Ainsi, parmi les carnivores domestiques et, par

opposition au chien, le chat actuel reste un carnivore obligatoire.

Le comportement alimentaire intervient également dans l’organisation temporelle des

prises alimentaires. Chez le chat, les prises de nourriture se réalisent pendant toute la durée du

nycthémère et sont réparties de manière variable selon les individus. Rappelons que le chat

tient ses habitudes alimentaires de ses ancêtres dont les repas étaient rythmés par la chasse.

Par conséquent, le chat est un grignoteur : physiologiquement, il peut réaliser entre 12 à 20

petits repas par jour (95). Malgré la fréquence des repas, le temps passé à se nourrir représente

moins de 1% du temps total, soit environ 15 min par jour dans l’éthogramme du chat (31).

2. Valeur sociale du repas

A l’inverse du chien où l'organisation sociale des repas permet d’identifier la position

hiérarchique du chien dans le groupe familial, la notion de valeur sociale du repas chez le chat

est une question assez délicate. En effet, il n’existe pas à l’heure actuelle de consensus à ce

sujet. Les études menées sur une éventuelle influence des interactions entre chats sur la prise

alimentaire aboutissent à des résultats divergents. D’une part, Houpt (2005) affirme que,

contrairement au chien, le chat n’attribue pas au repas de valeur sociale particulière : il

préfèrerait manger seul et ne serait pas influencé par la présence d’autres chats (60).

D’autre part, une étude de Knowles et coll. (2003) suggère l’existence de rapports

hiérarchiques, établis par des interactions agonistiques, dans les foyers où cohabitent plusieurs

chats (65). Or, ces rapports hiérarchiques influenceraient la prise alimentaire : les chats les

mieux placés dans la hiérarchie limiteraient l’accès à la nourriture pour les autres membres du

groupe. Ce phénomène n’est pourtant pas observé de façon permanente et le chat

« dominant » pourrait occasionnellement laisser à ses subordonnés la possibilité de se nourrir

avant lui. Par opposition, les associations préférentielles entre chats favoriseraient le partage

des gamelles. Certains auteurs proposent même une facilitation sociale autour des repas : dans

un foyer où plusieurs chats cohabitent, le chat en train de manger encouragerait les autres à

faire de même (82).

La valeur sociale des repas chez le chat reste donc un sujet mal connu du corps

scientifique.

 

22  

3. Régulation de la prise alimentaire

La prise alimentaire est un processus complexe par lequel un être vivant obtient de son

environnement la quantité d’énergie nécessaire à sa survie. La prise alimentaire est fonction

de la balance énergétique, c’est-à-dire de l’équilibre entre les entrées permises par

l’alimentation, et les sorties via la mise en réserve (triglycérides stockés surtout dans le tissu

adipeux) et les dépenses énergétiques (production de chaleur et activité physique). Cette

balance détermine les sensations de faim et de satiété.

L’hypothalamus est le siège de la régulation de l’appétit. L’ensemble des informations

sur le statut énergétique de l’organisme lui est transmis. Les informations contribuant à la

régulation de l’appétit sont portées par différents types de molécules : des hormones, des

métabolites circulant au niveau périphérique et des neuromédiateurs du cerveau. Ainsi, il

existe des signaux qui agissent pour favoriser la prise alimentaire et d’autres pour la diminuer.

Ils sont aussi souvent classés en éléments agissant à court ou à long terme.

3.1. A court terme

La prise alimentaire est déclenchée par l’apparition de la sensation de faim. Celle-ci se

manifeste lorsque la glycémie chute mais ce n’est pas le seul mécanisme en cause. Parmi les

signaux favorisant la prise alimentaire à court terme, le neuropeptide Y (NPY) est le principal

médiateur orexigène hypothalamique. Sa synthèse et sa libération dans l'hypothalamus sont

régulées notamment par des facteurs hormonaux : elles sont inhibées par l'insuline et la

leptine et stimulées par les glucocorticoïdes et la ghréline, une hormone dont la sécrétion

augmente quand la glycémie diminue et, dont la sécrétion diminue dès l’apparition de la

satiété (90).

L’axe tube digestif/cerveau est également un composant essentiel de la régulation à court

terme de la prise alimentaire. La cascade de la satiété détermine l’arrêt de la prise alimentaire.

Dès le début du repas, les premiers signaux sensoriels liés à l’aspect, au goût, à l’odeur et à la

texture du repas influencent déjà la satiété. Interviennent ensuite des signaux digestifs

provenant de la distension gastrique, via le nerf vague, mais aussi de la sécrétion d’hormones

et de peptides entériques (insuline, cholécystokinine, etc) activée par la présence de

nutriments au niveau de l’intestin grêle via leur détection par des chémorécepteurs.

La prise alimentaire est également inhibée au niveau central par un neurotransmetteur, la

pro-opiomélanocortine (POMC). Cette molécule est le précurseur d’un peptide anorexigène,

 

23  

l’alpha-melanocyte stimulating hormone (α-MSH) exerçant une inhibition sur la prise

alimentaire et le stockage d’énergie. Sa synthèse et sa libération dans l'hypothalamus sont

conditionnées par des facteurs hormonaux : elles sont activées par l'insuline et la leptine.

Le système sérotoninergique central joue également un rôle dans la satiété. Il s’agit d’un

système inhibiteur de la prise alimentaire. La sérotonine est un neuromédiateur synthétisé

dans le cerveau à partir du tryptophane contenu dans l’aliment. La production de sérotonine

varie donc directement en fonction de la quantité de tryptophane ayant traversé la barrière

hémato-encéphalique. Or, le tryptophane issu de l’alimentation circule dans l’organisme par

liaison à l’albumine qui empêche, par sa taille, le passage à travers la barrière hémato-

encéphalique. Au cours du repas, la sécrétion d’insuline induite rompt cette liaison établie

entre le tryptophane absorbé et l’albumine. Cette rupture augmente le transfert du tryptophane

au niveau cérébral : la synthèse de sérotonine augmente. Par conséquent, la concentration

hypothalamique de sérotonine augmente pendant et à la suite des repas (24) et cette

augmentation exerce un rétrocontrôle négatif sur la sensation de faim.

3.2. A long terme

D’autres signaux envoyés au cerveau sont connus pour réguler la prise alimentaire à long

terme. La leptine est un des éléments régulateurs majeurs du contrôle de la prise alimentaire et

du poids chez les mammifères (119). Il s’agit d’une hormone sécrétée par la masse adipeuse.

En effet, sa libération par les adipocytes informe l’organisme sur ses réserves en graisse car sa

concentration plasmatique augmente quand les réserves lipidiques croissent. La leptine agit

sur l’hypothalamus en réduisant la prise alimentaire par inhibition de la libération du NPY

(111) et en activant des voies anorexigènes, notamment celle de la POMC.

Paradoxalement, il a été mis en évidence que la leptine inhibe la synthèse et le relargage

de la sérotonine au niveau central. Ce mécanisme induit alors une augmentation de la prise

alimentaire. C’est l’équilibre entre inhibition de la libération du NPY et diminution de la

concentration en sérotonine au niveau de la synapse qui ferait pencher la balance entre

sensation de faim et sensation de satiété.

La ghréline agit également à long terme par son activité antagoniste à celle de la leptine

au niveau de l’hypothalamus : elle stimule la prise alimentaire.

Les figures 1 et 2 récapitulent de façon simplifiée les mécanismes impliqués dans la

régulation de la prise alimentaire.

 

24  

Figure 1. Mécanismes générant une augmentation de la prise alimentaire. La baisse de la glycémie induit une augmentation de la sécrétion de ghréline stomacale. Celle-ci augmente la sécrétion de NPY, médiateur orexigène, et diminue la sécrétion de la POMC, précurseur d’un peptide anorexigène. La sécrétion de glucocorticoïdes augmente également de la sécrétion de NPY. La leptine, hormone sécrétée par la masse adipeuse, intervient directement au niveau central en inhibant la synthèse et le relargage de la sérotonine. Ce mécanisme conduit à une augmentation de la prise alimentaire.

 

Figure 2. Mécanismes générant une diminution de la prise alimentaire. De nombreux facteurs agissent à court terme pour induire une sensation de satiété : aspect, goût, odeur et texture du repas puis distension gastrique et sécrétion de molécules entériques (insuline, CCK, etc). La leptine, hormone sécrétée par la masse adipeuse, intervient directement au niveau central : elle diminue la sécrétion de NPY, médiateur orexigène, et augmente la sécrétion de POMC, précurseur d’un peptide anorexigène, ce qui conduit à l’arrêt de la prise alimentaire. Le tryptophane issu de l’aliment est transporté dans le cerveau et permet une synthèse accrue de sérotonine, inhibitrice de la prise alimentaire.

 

25  

II. QU’EST-CE QUE L’OBESITE FELINE?

L’épidémie de l’obésité féline se propage et ne cesse de croître depuis plus de 40 ans

dans les pays industrialisés. En effet, la prévalence chez le chat augmente avec les années

passant d’environ 10% en 1973 à plus de 30% après 2000 selon les études et les pays

envisagés (53, 94).

En médecine vétérinaire, l’obésité féline est considérée comme un problème majeur de

santé car bon nombre d’affections telles que le diabète ou les troubles ostéo-articulaires sont

favorisées par ce surpoids. Ainsi, cet état d’obésité impacte grandement la santé du chat et

réduit considérablement son espérance de vie.

L’origine de l’obésité est le plus souvent multifactorielle et, par conséquent, difficile à

déterminer. L’identification de l’origine de l’obésité est pourtant un point essentiel à évaluer

pour mettre en place un traitement adapté à l’individu.

1. Définition de l’obésité chez le chat

L’obésité désigne une accumulation excessive de tissu adipeux dans les zones de

stockage de l’organisme. Elle résulte de la rupture de l’équilibre entre les apports et les

dépenses énergétiques journalières favorisant le stockage de l’énergie.

Les définitions de l’obésité peuvent être envisagées selon deux points de vue : d’une part,

l’obésité peut être définie de façon mathématique par rapport au pourcentage du poids idéal

et, d’autre part, par les atteintes physiologiques liées à l’adiposité.

1.1. Basée sur le poids idéal du chat

Deux définitions relatives à la surcharge pondérale chez le chat ont été établies. D’une

part, le surpoids se caractérise par un excès de poids supérieur à 10 % par rapport au poids

idéal du chat. D’autre part, l’obésité se caractérise par un excès de poids supérieur à 20% par

rapport au poids idéal du chat (8). Cependant, ces définitions présentent peu d’intérêt en

médecine vétérinaire, car il est délicat de connaître ce poids idéal, surtout chez le chat. Pour

pallier cette difficulté et les variabilités interraciales et interspécifiques, il est possible de

prendre pour référence optimale le poids atteint par le chat entre 10 et 12 mois (93).

 

26  

1.2. Basée sur la proportion de la masse graisseuse

L’obésité peut aussi se définir comme un excès de masse graisseuse : le chat stocke

l’énergie absorbée sous forme de triglycérides. Cette accumulation de graisse en quantité

excessive peut provoquer des retentissements sur la santé. C’est un état pathologique.

Des études menées sur la composition corporelle des chats affirment que les animaux

constitués de 25% de masse grasse pour les mâles et 30% de masse grasse pour les femelles

ont une composition corporelle optimale (67). Ensuite, les animaux présentant une surcharge

pondérale sont classés selon deux groupes : les animaux en surpoids présentent un taux de

masse grasse de 26 à 35% pour les mâles et de 35 à 45% pour les femelles tandis que les

animaux obèses présentent un taux supérieur à 35 % pour les mâles et supérieur à 45% pour

les femelles dépassant parfois les 50% (70).

2. Prévalence de l’obésité féline

Les informations sur la prévalence de l’obésité féline sont peu nombreuses et sont

issues d’études relativement anciennes, publiées sur une trentaine d’années. De plus, la

prévalence varie également en fonction des auteurs et des sites où sont réalisées les études

épidémiologiques. Il est d’autant plus difficile d’obtenir une bonne estimation de la

prévalence de l’obésité féline que ces études n’utilisent pas les mêmes critères pour définir

l’obésité, ni les mêmes techniques d’évaluation de l’état corporel.

Néanmoins, en confrontant ces études (tableau 1), la prévalence de l’obésité féline

semble comprise entre 19 et 52 % dans les pays industrialisés.

Publications Pays Prévalence de l’obésité féline

Sloth, 1992 Angleterre 40%

Scarlett et coll, 1994 USA 25%

Armstrong et Lund, 1996 USA 24%

Robertson, 1999 Australie 19%

Russell et coll., 2000 Angleterre 52%

Lund et coll., 2005 USA 35%

Cave et coll., 2012 Nouvelle-Zélande 27% Tableau 1. Prévalence de l'obésité féline dans différents pays (94).

 

27  

3. Physiopathologie de l’obésité

Lorsque le bilan énergétique d’un animal devient positif, quelle qu’en soit la raison, les

systèmes de régulation de la prise alimentaire sont débordés et l’animal grossit.

Chez les carnivores domestiques, l’obésité s’installe progressivement selon deux phases :

une phase dynamique correspondant à la constitution de la surcharge pondérale, suivie d’une

phase statique correspondant à un nouvel état d’équilibre pondéral.

Au cours de la phase dynamique, l’excès d’énergie apportée à l’organisme est stocké

dans le tissu adipeux qui s’hypertrophie. Par conséquent, la masse corporelle, notamment la

masse grasse, augmente. Dans cet état de prise de poids, l’organisme cherche en premier lieu

à lutter via son système de régulation : la leptinémie augmente indiquant au système nerveux

central que les réserves lipidiques sont suffisantes et que l’apport énergétique devrait être

réduit. Cependant, chez certains individus, malgré une leptinémie élevée, la prise alimentaire

ne semble pas inhibée et l’obésité s’installe. Une étude publiée en 2009 montre en effet que,

chez l’homme et la souris, l’obésité est associée à un état de résistance à l’action centrale de la

leptine, caractérisé par un taux élevé de leptine circulante ne pouvant contrecarrer l’obésité

(104). La déficience de sensibilité à la leptine est encore mal connue mais il semblerait qu’elle

soit principalement due à une incapacité de la leptine à atteindre sa cible dans le cerveau et/ou

à un défaut de signalisation des récepteurs intracellulaires de la leptine (99). De plus, il a été

mis en évidence que la leptine a un effet inhibiteur sur la synthèse et le relargage de la

sérotonine, neurotransmetteur anorexigène, au niveau central (118, 119). Par conséquent, une

leptinémie élevée chez les chats obèses pourrait favoriser paradoxalement une augmentation

de la prise alimentaire. Cette phase de prise de poids peut intervenir de façon linéaire ou par

paliers.

Au cours de la seconde phase, la phase statique, le poids devient stable, la consommation

alimentaire ralentit et atteint la normale voire passe en dessous de la quantité correspondant

aux besoins énergétiques théoriques. Une ration d’entretien suffit donc pour couvrir les

dépenses énergétiques faibles du chat obèse : la masse grasse s’auto-entretient (71). En effet,

le tissu adipeux en grande quantité limite les pertes énergétiques car il joue le rôle d’isolant

corporel et réduit l’activité physique du chat obèse par perte de mobilité. Ainsi, un chat obèse

ne semble pas plus manger qu’un autre, voire moins.

Outre l’apport énergétique excédentaire, il faut également envisager le stress comme

facteur responsable de l’obésité. En effet, en augmentant la synthèse de glucocorticoïdes, le

stress stimule la sécrétion du NPY et par conséquent aboutit à une augmentation de la prise

 

28  

alimentaire (90). De plus, les glucocorticoïdes stimulent la libération de leptine mais cette

sécrétion chronique de glucocorticoïdes induit une résistance à la leptine. Le signal

anorexigène de la leptine n’est plus émis (24).

Le cortisol est également impliqué dans la régulation de la concentration hypothalamique

de la sérotonine, inhibitrice de l’appétit. En effet, la cortisolémie influence la concentration

plasmatique de tryptophane, précurseur de la sérotonine : ainsi, une augmentation du cortisol

circulant diminue la concentration de tryptophane disponible pour la synthèse de sérotonine

et, par conséquent, augmente l’appétit. Ainsi, un chat soumis à un état de stress permanent et

dont la cortisolémie reste élevée consomme plus d’aliment et prend du poids.

La figure 3 récapitule les différents mécanismes impliqués dans le développement de

l’obésité.

Figure 3. Schéma récapitulatif des mécanismes mis en jeu dans l'apparition d'un état d'obésité, chez le chat. Lorsque le bilan énergétique devient positif, le tissu adipeux s’accumule. La leptinémie augmente pour limiter la prise alimentaire via le NPY. Chez certains individus, un mécanisme de résistance centrale à la leptine se met en place ne pouvant contrecarrer l’obésité. La leptine inhibe aussi la synthèse de la sérotonine, neurotransmetteur anorexigène, ce qui favorise paradoxalement la prise alimentaire. Le stress, stimulant la synthèse de glucocorticoïdes, fait augmenter la sécrétion de NPY et donc la prise alimentaire.

 

4. Evaluation de l’état d’obésité du chat

Dans ce paragraphe, nous nous limiterons aux techniques d’évaluation de l’état d’obésité

du chat, réalisables au cours d’une consultation. Des techniques plus sophistiquées et plus

 

29  

précises telles que la DEXA (absorptiométrie biphotonique à rayon X) ou l’impédancemétrie

sont utilisées exclusivement dans le domaine de la recherche scientifique, car le matériel

nécessaire pour réaliser ces mesures est onéreux et les techniques requièrent souvent une

anesthésie générale de l’animal. Le praticien ne dispose que de trois techniques pour évaluer

l’obésité d’un chat : la pesée et le suivi dynamique du poids du chat, la notation de l’état

corporel, la morphométrie associée à l’indice de masse corporelle.

4.1. Pesée et suivi dynamique du poids du chat

La pesée du chat est la technique la plus simple à utiliser pour mettre en évidence le

surpoids d’un animal. Cette mesure devrait être réalisée en routine et enregistrée

systématiquement au cours de l’examen clinique d’un chat. Elle permet de suivre l’évolution

du poids du chat au fil des consultations et d’objectiver plus facilement une prise de poids,

surtout si l’animal n’est vu qu‘une fois par an à la faveur de la consultation vaccinale.

Cependant, cette mesure peut fortement varier d’une balance à une autre : il est donc impératif

d’utiliser toujours la même balance. Outre l’aspect technique, d’autres facteurs peuvent

modifier le poids du chat : qu’il soit à jeun ou non, qu’il ait uriné ou déféqué avant la pesée, la

déshydratation, l’accumulation de liquides (œdème, ascite), une tumeur ou une hypertrophie

d’organe sont autant d’éléments qui influencent la mesure.

La pesée est un outil essentiel pour le suivi du chat obèse mais ne donne pas une mesure

absolue déterminant ou non l’obésité d’un animal. En effet, à un instant t, le poids de deux

chats de races différentes mais d’état corporel similaire peut être différent : par exemple, un

chat mâle adulte de race Maine Coon avec une note d’état corporel idéale (BCS 5/9, cf. infra)

peut peser 7 kg alors qu’un chat mâle adulte de race Siamois avec la même note d’état

corporel peut peser 4 kg : la pesée ne permet pas de différencier un grand chat svelte d’un

petit chat obèse. Le poids est alors faiblement corrélé avec la masse grasse corporelle. Ainsi,

la pesée est une mesure relative qui ne s’interprète qu’à l’échelle de l’individu et au fil du

temps.

En conséquence, les pesées occasionnelles ont peu d’intérêt si elles ne sont pas associées à

une évaluation de l’état corporel (« Body Condition Scoring »). Cependant, si elles sont

effectuées régulièrement au cours de la vie du chat, les pesées représentent un indicateur des

modifications de la composition corporelle et peuvent être utilisées pour la prévention de

l’obésité (94).

 

30  

4.2. Notation de l’état corporel (« Body Condition Scoring » ou BCS)

La note d’état corporel, ou « body condition score » (BCS), est une estimation subjective

et semi-quantitative de la composition corporelle du chat. Cette méthode de notation rapide et

simple à réaliser a été validée, chez le chat (67). Elle permet d’évaluer l’état des réserves en

tissu adipeux sous-cutané et de détecter une éventuelle amyotrophie. Il s’agit d’attribuer au

chat une note sur une échelle en 9 points définie par Laflamme (1997) (67) (figure 4): chaque

note correspondant à une catégorie allant de cachectique (1/9) à sévèrement obèse (9/9) en

passant par optimal (5/9). Pour ce faire, des observations de la silhouette du chat (vue de

profil et vue de dessus) et une palpation des principales saillies osseuses, des côtes et des

zones où la graisse peut éventuellement se déposer, sont nécessaires (88).

La répétabilité et la reproductibilité de cette technique sont très satisfaisantes à condition

que le praticien soit entraîné à l’évaluation du BCS.

Figure 4. Echelle d'état corporel en 9 points (Body Condition Scoring ou BCS), chez le chat (88).

 

31  

4.3. Morphométrie et indice de masse corporelle (« Feline Body Mass Index »

ou FBMI)

En consultation de nutrition, il est intéressant d’utiliser des méthodes d’évaluation de la

composition corporelle, c’est-à-dire d’estimer la masse grasse et la masse maigre du chat,

rapidement et de manière non invasive. La technique la plus couramment employée est la

morphométrie.

La morphométrie se définit comme la mesure des formes. Lorsqu’elle concerne l’analyse

de la composition corporelle, elle fait référence à des mesures anatomiques utilisées

notamment pour estimer le pourcentage de masse grasse et établir l’indice de masse

corporelle (« Feline Body Mass Index » ou FBMI) du chat. A l’instar de l’indice de masse

corporelle (IMC) chez l’homme, le FBMI est un outil objectif simple de mesure de la matière

grasse du chat et il est particulièrement utile pour faire comprendre aux propriétaires que leur

chat est en surpoids et doit maigrir.

Selon la technique déposée en 2000 par Hawthorne et Butterwick (54), pour déterminer le

pourcentage de masse grasse du chat, deux mesures, réalisées sur chat vigile à l’aide d’un

mètre ruban, sont nécessaires (figures 5 et 6):

-­‐ la mesure du périmètre thoracique du chat en position debout, au niveau de la

neuvième côte (PT, exprimé en centimètres). Cette mesure est corrélée avec la masse

grasse du chat.

-­‐ la mesure de la longueur partant du milieu de la rotule jusqu’à la pointe du calcanéum

avec la patte fléchie (LRC, en centimètres). Cette mesure est corrélée à la masse

maigre du chat.

Figure 5. Sites anatomiques de mesure du périmètre thoracique (CT), abdominal (CA) et de la longueur rotule-calcanéum (LRC). Les 3 variables ont été regroupées sur la même silhouette (celle d'un chien) mais les mesures sont les mêmes, chez le chat (13).

 

32  

Figure 6. Utilisation d'un mètre ruban pour mesurer le périmètre thoracique (a) et abdominal (b) chez un chat (49).

Le pourcentage de masse grasse peut alors être estimé par la formule suivante :

FBMI = { [ ( PT / 0,7067 ) – LRC ] / 0,9156 } - LRC (54) Avec FBMI : l’indice de masse corporelle féline, PT : le périmètre thoracique à la neuvième côte (en cm), LRC :

la longueur entre la rotule et le calcanéum (en cm).

Sans passer par ce calcul, le praticien peut estimer le pourcentage de masse grasse du chat

en utilisant un tableau de référence, (tableau 2). Ce tableau peut également avoir un objectif

pédagogique, car le praticien peut « localiser » le chat dans les différentes catégories et faire

prendre conscience au propriétaire de l’état d’obésité de son chat.

Tableau 2. Indice de masse corporelle féline (« Feline Body Mass Index » ou FBMI) (54).

Rappelons qu’un pourcentage de masse grasse compris entre 15 à 25 % est considéré

"normal". S’il est supérieur à 30%, le chat est obèse (41).

Cette technique semble fournir une mesure plus objective de la composition corporelle du

 

33  

chat que la notation de l’état corporel. Cependant, elle ne semble pas réellement

reproductible, chez le chat. En effet, une étude testant l’efficacité de cette technique sur 145

chiens et chats met en avant des difficultés dans l’application à des chats vigiles (120).

L’utilisation en routine semble peu réalisable car la position de l’animal (décubitus, ramassé

sur lui-même, etc) peut fausser la mesure. La mesure de la longueur rotule - pointe du

calcanéum est difficile car, pour être reproductible, elle nécessite d’avoir toujours la même

angulation de l’articulation tibio-tarsienne. De plus, l’épaisseur et la densité du pelage

peuvent rendre la mesure de circonférence imprécise. Toutes ces raisons indiquent que les

mesures morphométriques sont peu fiables et donc peu utilisables en routine.

5. Conséquences de l’obésité sur l’état de santé du chat

L’obésité est couramment reconnue comme le numéro un des désordres nutritionnels,

chez le chat domestique. L’obésité féline a de nombreuses conséquences délétères sur l’état

de santé du chat. En effet, comme chez l’homme, elle augmente le risque d’apparition d’un

certain nombre de maladies et, par conséquent, diminue l’espérance de vie des chats atteints.

Les troubles les plus fréquemment associées à l’obésité sont des affections locomotrices, des

troubles métaboliques notamment le diabète sucré, et des affections dermatologiques.

5.1. Affections locomotrices

En terme de fréquence, les troubles de la locomotion et les affections articulaires arrivent

en tête des conséquences de l’obésité. Par comparaison avec un chat de poids normal, le

risque pour un chat obèse de présenter une boiterie nécessitant des soins vétérinaires est

quasiment multiplié par cinq (103). Il est facile de comprendre que le surpoids, en augmentant

la pression et les contraintes appliquées aux articulations, conduit inexorablement à des

douleurs articulaires voire au développement d’arthrose. Les articulations du coude et de la

hanche sont les plus fréquemment atteintes (28).

Cependant, ces troubles locomoteurs font peu souvent l’objet d’une consultation car les

signes de douleurs à la locomotion sont rarement observés par les propriétaires. En effet, le

chat réduit spontanément son activité en limitant les déplacements et les sauts (28). De plus,

le chat obèse a déjà, par son état, une activité physique réduite.

Ainsi, le surpoids conduit à des difficultés locomotrices qui diminuent l’activité du chat

et contribuent au surpoids. Le cercle vicieux de l’obésité est en marche.

 

34  

5.2. Altération du métabolisme du glucose

De nombreuses études épidémiologiques ont confirmé que l’altération du métabolisme du

glucose, notamment l’apparition d’un diabète sucré, est de très loin l’affection métabolique la

plus fréquemment associée à l’obésité. L’incidence du diabète sucré chez le chat semble

progresser rapidement et parallèlement à l’augmentation de l’obésité féline (98). Il faut noter

que le risque de développer un diabète chez un chat obèse est quasiment multiplié par 4 par

rapport à un chat de poids idéal (103).

L’état d’obésité induit une perte de sensibilité à l’insuline de plus de 50% (57) et aboutit

à une insulinorésistance chez le chat (58). La sécrétion permanente d’insuline conduit à

l’épuisement des cellules des îlots de Langerhans et une hyperglycémie chronique se met en

place. Le chat est alors atteint d’un diabète sucré comparable au diabète sucré de type 2 chez

l’homme. Cependant, l’insulinorésistance induite par l’obésité est réversible après une perte

de poids chez le chat diabétique (14).

5.3. Affections dermatologiques

Nombreuses sont les affections dermatologiques en lien avec un état d’obésité féline : le

risque de développer des affections cutanées est multiplié par deux chez le chat obèse (103).

Des formes variées de dermatites non allergiques, de squamosis, d’acné félin et

d’alopécie sont des conséquences indirectes de l’obésité. En effet, la surcharge pondérale

limite le chat dans ses mouvements et le toilettage devient difficile voire inexistant. Une étude

récente chez l’homme montre le rôle de la leptine en tant que facteur prédisposant à

l’apparition de psoriasis chez l’obèse (62). La leptine active la prolifération des kératinocytes

en induisant la production de cytokines inflammatoires. Ainsi, chez l’obèse, la leptinémie

chroniquement élevée expliquerait le développement de troubles cutanés par excès de

production de kératine.

La région ano-génitale est également souvent atteinte : elle reste souillée, car c’est une

des premières régions de son corps que le chat ne peut plus atteindre.

Dans les cas extrêmes d’obésité, une absence totale de mouvement du chat peut conduire

à l’apparition d’escarres.

 

35  

5.4. Altération du métabolisme hépatique

L’état d’obésité d’un chat peut avoir d’importantes répercussions sur le fonctionnement

du foie et peut conduire au développement d’une affection hépatique grave : la lipidose

hépatique (103). Il s’agit d’une affection résultant d’une accumulation excessive de

triglycérides dans les hépatocytes, ce qui réduit leurs capacités de fonctionnement. Cette

affection atteint préférentiellement les chats obèses ou avec un passé d’obèse soumis à un

stress interne ou externe conduisant à une anorexie partielle ou complète. Elle résulte de trois

anomalies métaboliques :

-­‐ une augmentation de la lipomobilisation depuis les tissus adipeux lors d’une période de

jeûne conduisant à une augmentation des acides gras apportés au foie et donc de leur

stockage,

-­‐ un défaut de synthèse et d’exportation des acides gras estérifiés sous forme de VLDL

(very low density lipoprotein),

-­‐ un défaut de l’oxydation hépatique des acides gras par défaut de carnitine, acide aminé

indispensable au transfert des acides gras dans la mitochondrie.

Le pronostic est assez sombre d’autant plus que la prise en charge est tardive.

5.5. Affections urinaires

L’obésité féline est également un facteur prédisposant aux troubles urinaires regroupées

sous le nom de maladies du bas appareil urinaire félin (MBAUF) (74). Les troubles

fréquemment décrits sont les infections bactériennes du tractus urinaires, les urolithiases

(plutôt rencontrées chez les mâles castrés), les cystites (plutôt rencontrées chez les femelles),

idiopathiques ou non, et les obstructions (116).

Certains auteurs proposent que l’association entre obésité et cystite découle de troubles

locomoteurs : les mouvements du chat étant limités par le surpoids et les douleurs articulaires,

la fréquence des mictions et du toilettage diminuent, ce qui contribue à l’apparition de cystites

(94).

5.6. Impact sur les fonctions respiratoire et cardiovasculaire

Il est fréquent de rencontrer des chats obèses présentant des difficultés respiratoires et

bon nombre deviennent intolérants à l’effort. En effet, l’accumulation de tissu adipeux

 

36  

s’oppose au développement pulmonaire et rend les mouvements respiratoires plus difficiles.

De plus, l’excès de tissu lié à la surcharge pondérale demande une plus grande oxygénation,

ce qui aggrave les difficultés respiratoires.

Il faut également noter que l’augmentation du volume corporel, associée à l’augmentation

de la quantité de tissu adipeux entourant le cœur du chat obèse, conduisent à un surmenage

cardiaque. Cet excès de travail aboutit à une hypertension, favorisant à terme le

développement d’insuffisances cardiaques congestives chez le chat obèse (7).

5.7. Etat inflammatoire chronique

En dehors des affections associées à l’excès de tissu adipeux, il a été mis en évidence que

les adipocytes produisent des hormones qui jouent un rôle sur divers systèmes de l’organisme.

De nombreuses adipokines ainsi sécrétées ont un rôle dans l’inflammation, aussi l’obésité

peut alors être considérée comme un état inflammatoire chronique. Chez l’homme, ces

adipokines sont connues pour prendre part au développement du syndrome métabolique, de la

résistance à l’insuline, d’hypertension et de thrombose. Une association entre la sécrétion de

leptine, appartenant au groupe des adipokines, et la résistance à l’insuline a été observée chez

le chat (2).

 

37  

III. FACTEURS DE RISQUE ET CAUSES D’OBESITE FELINE

L’obésité féline résulte donc d’un excès d’apport énergétique par rapport aux besoins et

dépenses énergétiques. Aussi, avant de mettre en place une démarche thérapeutique adaptée,

il est nécessaire d’établir la ou les raison(s) de l’apparition de l’obésité. La multiplicité et

l’entrecoupement des étiologies rendent l’identification de l’origine de la prise de poids

difficile. En effet, il faut discerner les causes alimentaires des causes comportementales ou

encore des causes médicales plus rares. La difficulté réside dans le fait que ces différentes

causes sont souvent intimement liées. Il incombe donc au vétérinaire d’étudier précisément le

contexte de vie et le comportement du chat pour réussir à faire la part des choses, afin de

proposer un traitement personnalisé ne reposant pas nécessairement sur la seule restriction

énergétique.

Avant d’envisager les causes de l’obésité, il est intéressant de se pencher sur les facteurs

de risque d’apparition d’une surcharge pondérale.

1. Les facteurs de risque

1.1. Le statut reproducteur

De nombreuses études ont montré que la stérilisation est le facteur de risque principal

dans l’obésité féline. Les individus stérilisés, mâles comme femelles, sont plus prédisposés à

l'obésité que les individus entiers (74) : les chats stérilisés souffrent 3,4 fois plus souvent

d'obésité que les chats entiers (101). En l’absence d’une adaptation de la ration, un état

d'obésité se développe chez 70 % des chats après l'opération (93). Ceci peut s’expliquer par le

fait que les variations hormonales induites par la stérilisation entraînent une baisse de 25 à

30% du besoin énergétique d’entretien du chat (80), via la diminution du métabolisme de base

et de l’activité, associée à une augmentation de la consommation alimentaire (56).

Cette augmentation de la consommation alimentaire après la stérilisation serait causée par

la suppression de l’effet métabolique des œstrogènes et des androgènes (précurseurs des

œstrogènes chez le mâle) (53). En effet, les œstrogènes, impliqués dans la régulation de

l’appétit, amélioreraient la réponse à la leptine par facilitation de son transport dans le cerveau

ce qui renforcent la sensation de satiété. Après la stérilisation, les œstrogènes ne jouent plus

leur rôle ce qui aboutiraient à une augmentation de l’appétit et donc à la prise en poids (41).

 

38  

Bien que l’implication du sexe dans le développement de l’obésité féline ne soit pas

clairement définie, les mâles castrés semblent être plus prédisposés au surpoids que les

femelles stérilisées. En effet, diverses études dont celle menée par Lund et al. (2005) sur plus

de 8000 chats, montre que 28% des chats mâles castrés, sont en surpoids contre 23% des

femelles stérilisées (74). Cependant, les nombreux travaux menés sur le sujet aboutissent

fréquemment à des résultats divergents et donnent lieu à de nombreux débats.

1.2. L’âge

Plusieurs études ont clairement identifié l’âge comme un facteur de risque du surpoids et

de l’obésité chez le chat : les chats d’âge moyen, c’est-à-dire entre 4 et 11 ans, sont les plus

affectés, avec un pic de prévalence entre 6 et 8 ans (74, 101). C’est au cours de cette période

que les besoins énergétiques du chat sont les plus faibles (64) : en effet, avant cette période, le

chat est en croissance, a une activité physique importante (jeu, exploration) et requiert donc

plus d’énergie. Chez le chat âgé de plus de 10 ans, les besoins énergétiques sont supérieurs,

car le chat voit sa capacité à digérer les graisses et les protéines diminuer (68).

1.3. Les facteurs génétiques

Chez le chat, peu d’études s’intéressent à la prévalence de l’obésité en fonction du type

racial. Cependant, deux études suggèrent que les chats de race pure (siamois et abyssins)

seraient deux fois moins enclins à devenir obèses que les chats croisés (100, 101).

1.4. La sédentarité

Comme vu précédemment, l’obésité se met en place lorsque la balance énergétique

penche en faveur des apports énergétiques. Les dépenses sont insuffisantes pour maintenir

l’équilibre et le chat prend du poids. La sédentarité représente donc un facteur de risque de

l’obésité. En effet, une diminution de l’activité physique est associée à une diminution du

besoin énergétique d’entretien (108). Par conséquent, si les apports énergétiques ne sont pas

réduits chez un chat manquant d’exercice, l’obésité survient. Il a d’ailleurs été montré que les

chats vivants en appartement sont 1,6 fois plus enclins à devenir obèses que les chats ayant un

accès à l’extérieur (101).

 

39  

2. Les causes de l’augmentation de la prise alimentaire chez le chat

Avant d’en identifier les causes, il est nécessaire de faire un point sur l’augmentation de

la prise alimentaire du chat. Il faut distinguer deux processus de mise en place d’un état

d’obésité : d’un côté, la surconsommation alimentaire et, de l’autre, la boulimie. La

surconsommation correspond à une consommation excessive d’aliment, principalement due

à de mauvaises pratiques alimentaires. La boulimie se définit comme un besoin excessif de

manger non refreiné par un sentiment de satiété. Trois caractères la définissent : une

augmentation de la prise alimentaire, une recherche permanente de nourriture (éventuellement

des vols) et une sensation d’apaisement après ingestion. Il s’agit alors d’un trouble du

comportement alimentaire souvent révélateur d’anxiété (31).

Ainsi, afin de prendre en charge l’obésité féline de façon optimale, il faut identifier la (ou

les) cause(s) à l’origine de la prise de poids.

2.1. Les causes médicales

L’obésité secondaire à une affection primaire avec une augmentation de la prise

alimentaire ou une diminution du métabolisme basal est peu fréquente chez le chat.

Cependant, ces causes ne doivent pas être négligées lors d’une recherche étiologique.

L’examen clinique est indispensable lors de la consultation d’un animal obèse pour identifier

des symptômes pouvant rattacher la prise de poids avec un état pathologique.

En premier lieu, il est nécessaire de différencier une réelle prise de poids d’une distension

abdominale. Le recueil des commémoratifs, notamment relatifs à la vermifugation du chat

(produit, fréquence) et l’examen clinique sont le point de départ de la consultation. Le

propriétaire peut avoir identifié une surconsommation alimentaire et rapporter que le chat « a

grossi », le tout étant lié à un parasitisme massif responsable de distension abdominale sans

réelle prise de poids.

Contrairement au parasitisme, certaines endocrinopathies sont connues pour provoquer

une prise de poids.

2.1.1. L’hyperadrénocorticisme

L’hyperadrénocorticisme, rare chez le chat, résulte de l’apparition d’une tumeur

hypophysaire (80%) ou surrénalienne (20%) sécrétante, conduisant à une hypersécrétion de

 

40  

cortisol par le cortex surrénalien. Ce dérèglement de l’axe corticotrope entraîne une

augmentation de la sensation de faim et une perturbation du métabolisme du glucose et des

acides gras. Divers signes cliniques sont observables : dans ce cas, une polyuro-polydipsie, des

troubles cutanés (alopécie bilatérale symétrique, fragilité cutanée, comédons, calcinose cutanée,

hyperpigmentation), une fonte musculaire, une distension abdominale et une polyphagie sont

associées à l’obésité (87).

2.1.2. L’acromégalie

L’acromégalie résulte d’un excès de sécrétion de l’hormone de croissance par les cellules

somatotropes de l’hypophyse. Chez le chat, cette endocrinopathie rare est essentiellement due à

un adénome ou un macroadénome hypophysaire. Elle apparaît le plus souvent chez des chats

mâles de plus de 10 ans (11). Un élargissement et une augmentation du volume des pattes, des

traits faciaux plus larges, une organomégalie (cœur, foie, reins), une distension abdominale et une

prise de poids sont fréquemment observés (89).

2.1.3. L’hypothyroïdie

L’hypothyroïdie est définie par une diminution de la concentration plasmatique en hormones

thyroïdiennes. L’incidence de l’hypothyroïdie chez le chat est extrêmement faible et les cas

d’hypothyroïdie primaire sont exceptionnels. La majorité des cas d’hypothyroïdies féline est

d’origine iatrogène après le traitement d’une hyperthyroïdie (52). L’obésité est l’un des

symptômes de cette dysendocrinie, car la baisse de la concentration en T3 et T4 circulantes

conduit à une réduction du métabolisme basal : le catabolisme de l’organisme est diminué par

l’hypofonctionnement thyroïdien et les graisses sont stockées.

2.1.4. Le diabète sucré

Chez le chat, le diabète sucré est très rarement la cause du développement de l’obésité mais

plutôt une conséquence de l’obésité. Ce trouble a donc été développé au paragraphe II.5.2.

2.2. Les causes alimentaires

Bien que certaines causes organiques puissent être à l’origine du surpoids, dans bon

nombre de cas, l’obésité féline est due aux comportements et décisions des propriétaires quant

 

41  

aux modalités d’alimentation du chat (type d’alimentation, mode et rythme distribution de

l’alimentation). Les mauvaises pratiques alimentaires aboutissent alors à une consommation

excessive de nourriture et peuvent être à l’origine de troubles comportementaux qui aggravent

celle-ci.

2.2.1. Les aliments trop appétants

Le « goût » de l’aliment a une influence importante sur l’appétit. On définit la palatabilité

comme l’intensité du plaisir à manger, qui régit la quantité ingérée par le chat. Quatre critères

sont à prendre en compte pour définir la palatabilité : la texture, la température, l’odeur et le

goût de l’aliment (43). Chaque individu a ses propres préférences quant à la texture de

l’aliment mais les carnivores semblent apprécier particulièrement les aliments huileux et en

morceaux. Les repas sont plutôt préférés à température ambiante ou tiède.

L’odeur est probablement le critère le plus important pour le chat qui sent longuement

son aliment avant d’y goûter. Le goût est aussi très important pour le chat : des extraits de

viande, des acides aminés et les graisses animales sont des facteurs d’appétence fréquemment

utilisés pour l’enrobage des croquettes ou en mélange dans les préparations humides pour

augmenter la prise alimentaire du chat (95). Des études ont montré que les chats privilégiaient

les aliments riches en graisses (taux de matières grasses supérieur à 20% de MG/kg

d’aliment), ce critère étant aussi identifié comme un facteur favorisant l’obésité féline (102).

En effet, la matière grasse rend l’aliment très appétant et dense en énergie mais, étant peu

satiétogène, elle entraîne une surconsommation de l’aliment conduisant inévitablement à une

prise de poids. De plus, lorsqu’un aliment a une forte palatabilité, l’organisme est moins

sensible aux feed-back anorexigènes. L’arrêt de la prise alimentaire avec un aliment très

appétant est toujours présent mais cet arrêt est plus tardif, ce qui entraîne une prise de poids

(43).

2.2.2. Les erreurs de distribution

Par son caractère « grignoteur », le chat peut amener ses propriétaires à commettre deux

types d’erreur de distribution aboutissant à une surconsommation alimentaire.

Le premier type d’erreur correspond au régime appelé « cafétéria » qui consiste à

distribuer des aliments très variés avec des changements fréquents. Or, un chat mange peu, ce

qui peut induire son propriétaire en erreur. Celui-ci, interprétant cette spécificité féline comme

 

42  

un manque d’attrait pour ce qui lui est proposé, change d’aliment. A la suite de ce

changement, le chat consomme rapidement et en plus grande quantité le nouveau produit,

dans un premier temps, puis reprend son comportement de grignoteur donnant l’impression

qu’il ne veut plus de cet aliment (26). Le cercle vicieux de la surconsommation est mis en

place et conduit à l’obésité.

Un deuxième type d’erreur de distribution est fréquemment identifié : il s’agit de la

distribution « à la demande ». Dans ce cas, c’est le comportement d’allomarquage qui est mal

interprété par le propriétaire du chat. En effet, lorsque le chat se frotte contre les jambes, le

propriétaire identifie ce comportement à une demande de nourriture et remplit la gamelle. Le

propriétaire est renforcé dans cette idée, car le chat, naturellement « grignoteur », mange alors

un peu de l’aliment qui est distribué. La répétition de cette séquence peut aboutir à la mise en

place de rituels autour de la nourriture et ainsi entraîner l’obésité du chat (26).

Un rythme de distribution inadapté est un troisième type d’erreur de distribution

couramment observé. En effet, nombreux sont les propriétaires qui nourrissent leur chat

comme un chien avec deux à trois grands repas par jour en ignorant le caractère

« grignoteur » du chat. Ce rythme inadapté de distribution des repas est anxiogène pour le

chat : il crée une frustration qui amène le chat à présenter des conduites agressives dues à la

faim (agressions par irritation) envers l’homme, principalement au moment de la préparation

et de la distribution des repas. Le chat peut vocaliser ou présenter un comportement agressif

dirigé contre son propriétaire lorsqu’il est en mouvement, caractérisé par des griffures et des

morsures des pieds et des mains. Ce trouble du comportement est appelé le « syndrome du

tigre » (26).

2.2.3. La facilitation sociale

Outre les mauvaises pratiques alimentaires, la multi-possession de chats dans un foyer

peut être responsable de surconsommation par facilitation sociale (augmentation de l’activité

d’un individu due à la présence d’un autre). En effet, une étude menée par Monk en 2008, sur

une population de 24 chats vivant en refuge a montré que, plus le nombre de chats présents

dans une pièce était grand, plus les chats étaient observés en train de manger (82). Ainsi, les

chats en train de manger encouragent les autres à en faire de même, conduisant de fait à une

augmentation de la quantité de nourriture ingérée.

 

43  

2.3. Les causes comportementales

Les causes comportementales du développement de l’obésité féline seraient fréquentes

mais peu diagnostiquées par les praticiens.

Lorsque l’origine de l’obésité est comportementale, l’augmentation de la prise

alimentaire n’est plus appelée surconsommation mais boulimie (cf. les définitions présentées

dans le paragraphe III.2.).

2.3.1. Les rituels boulimiques

Lorsque le chat miaule et se frotte à son propriétaire, cette demande d’attention est

interprétée comme une demande de nourriture (10). Le propriétaire lui distribue alors

quelques croquettes tout en le caressant. Or, lorsqu’un chat partage des activités plaisantes

avec son propriétaire, son cerveau sécrète des peptides opioïdes (endorphines et les

enképhalines) impliquées dans la régulation du comportement alimentaire et des émotions

entre autres. Ces molécules ont des propriétés orexigènes mais aussi anxiolytiques et

analgésiques (73). Le chat éprouverait alors deux types de sentiments : une satisfaction

émotionnelle d’abord, car le chat reçoit de l’attention puis une sensation de faim déclenchée

par les endorphines apéritives. Le chat va alors répéter très souvent cette séquence

comportementale ce qui aboutit à la mise en place d’un rituel boulimique : le chat ne demande

plus d’attention mais demande réellement à manger.

2.3.2. L’anxiété

Selon Pageat (1998), l’anxiété peut être définie comme un « état réactionnel, caractérisé

par l'augmentation de la probabilité des réactions émotionnelles analogues à la peur, en

réponse à toute variation du milieu (interne ou externe) ». Il faut alors différencier l’anxiété

« normale » (ou non pathologique) de l’anxiété pathologique.

L’anxiété « normale » permet à l’organisme de s’adapter rapidement par une réponse

physiologique et/ou comportementale aux changements brutaux et inattendus de

l’environnement. Ainsi, tel un mécanisme de défense, elle permet de faire face à une

éventuelle menace en produisant des réponses comportementales de type fuite ou

échappement, transitoires et adaptées à la situation, puis de rétablir un équilibre émotionnel

une fois le danger écarté (51).

 

44  

L’anxiété devient un trouble pathologique lorsque les sentiments d’incertitude,

d’appréhension et de menace deviennent permanents sans qu’aucun stimulus du passé récent

ou du présent n’en soit à l’origine. L’anxiété peut donc être assimilée à une peur sans objet

(51). Dans ce cas, les autocontrôles sont souvent déficients et l’animal présente une altération

voire une perte complète de ses capacités d’adaptation face à son environnement. En

l’absence de toute situation anxiogène, l’animal est soumis à des émotions de peur, exprime

des comportements de défense et présente des activités neurovégétatives analogues à celles

déclenchées par la peur (92).

Ainsi, un état anxieux est souvent accompagné de manifestations organiques permanentes

qui, chez un animal normal confronté à une situation anxiogène, ne seraient qu’adaptatives et

transitoires. Chez le chat, il existe des manifestations cardio-respiratoires (tachycardie,

tachypnée, hyperventilation), des manifestations digestives et urinaires (diarrhée, « colon

irritable », vomissement, miction émotionnelle), des manifestations dermatologiques

(dermatose d’origine comportementale : alopécie ou plaies d’automutilation, onychophagie

multipodale).

Outre ces manifestations organiques, le chat peut présenter des manifestations purement

comportementales comme une inhibition complète ou des troubles de l’exploration, un

évitement (c’est-à-dire une réaction de défense où le chat évite le stimulus considéré comme

nocif), un refus de contact, des troubles du sommeil, des troubles de l’alimentation, de

l’agressivité et des agressions, etc (42).

Le chat peut également présenter des activités dites de substitution lors d’anxiété

permanente. L’activité de substitution est un comportement qui apparaît lorsque le chat est

confronté à un conflit de motivation : le chat ne peut faire un choix entre deux motivations

opposées et réalise une autre activité sans lien direct avec le problème mais permettant

d’évacuer la tension émotionnelle provoquée par le conflit. Par exemple, chez un chat anxieux

où l’objet de la peur n’est pas clairement identifié, le conflit de motivation opposant la fuite à

l’agression ne peut être résolu. Alors pour s’apaiser, le chat pratique une autre activité : il se

lèche de façon compulsive, marche sans but, boit ou mange. En effet, l’augmentation de la

prise de nourriture (boulimie) n’est pas rare chez le chat anxieux (10, 42). Cette activité de

manger constitue un apaisement, car elle stimule la libération d’endorphines apaisantes et

ainsi l’anxiété diminue. Progressivement, l’apaisement apparaît de plus en plus tardivement

après le début de l’ingestion et le chat cherche alors à ingérer de plus en plus de nourriture et

de plus en plus souvent. Il n’existe plus de signal d’arrêt de ce comportement : le déficit

d’autocontrôle pousse le chat à manger inlassablement. Ce trouble du comportement conduit

 

45  

donc inexorablement à une prise de poids qui est fréquemment le seul motif de consultation.

Dehasse (1998) qualifie cette obésité d’« émotionnelle » (32).

La boulimie, comme les autres activités substitutives, apparaît en général chez les chats

souffrant d’anxiété permanente. Par opposition à l’anxiété intermittente, caractérisée par des

manifestations neurovégétatives de peur et des manifestations anxieuses productives

(mictions, défécations, agressions), l’anxiété permanente se caractérise par des manifestations

anxieuses déficitaires constantes c’est-à-dire une inhibition motrice associée au

développement d’activités de substitution. Dans cet état d’anxiété, tous les comportements du

chat sont inhibés. Le chat ne veut plus jouer, n’explore plus son environnement et peut passer

son temps à dormir ou exécuter des activités de substitution (92).

Ainsi, si le praticien identifie de la boulimie en tant qu’activité de substitution, il doit

rechercher un trouble anxieux. Chez le chat, la boulimie peut être associée à de nombreux

troubles comportementaux dont des troubles socioterritoriaux (c’est-à-dire liés au territoire et

aux interactions avec d’autres chats), des troubles interspécifiques et des troubles liés au

développement. Nous allons présenter successivement ces différents troubles.

2.3.2.a. Anxiété de cohabitation

Le chat n’est pas un animal social et le partage d’un territoire avec un autre chat est

souvent problématique. L’anxiété de cohabitation est liée à ces difficultés de partage du

territoire, parfois restreint, entre plusieurs chats auxquels on impose une vie commune. Ce

trouble survient lorsqu’intervient un changement de la structure, de la composition du foyer,

comme à l’arrivée d’un nouveau chat ou au retour d’un chat après hospitalisation (31).

Dans ce trouble comportemental, il existe généralement un chat agresseur et un chat

agressé (33). Le chat agresseur occupe l’ensemble du territoire disponible : il est en état

d’hypervigilance guettant toujours l’autre chat, il l’agresse perpétuellement et restreint le

territoire de l’agressé à un petit espace. Le chat agressé est inhibé : toutes ses activités sont

réduites et il développe fréquemment des activités substitutives dont la boulimie (36). Le chat

agressé tend alors à devenir obèse. En effet, une étude a montré que, chez les chats contraints

à vivre en groupe dans un refuge, plus un chat était engagé dans de nombreuses interactions

négatives et plus il passait de temps à manger (82).

Dans ce trouble, trois stades d’évolution sont à identifier, afin de choisir le traitement le

plus adapté (35) :

 

46  

-­‐ au premier stade, stade de distanciation ou de méfiance, le chat agresseur surveille

l’autre mais les agressions ne sont pas systématiques et n’interviennent que dans certaines

zones de l’habitation. Des menaces vocales mutuelles sont émises associées à des menaces

(postures d’intimidation) et des charges, la plupart du temps sans contact physique. Ceci est

observable à chaque fois qu’un nouveau chat est introduit mais le calme doit revenir dans les

quinze jours suivant son arrivée. Dans le cas contraire, la relation devient anormale.

-­‐ au second stade, stade de l’escarmouche, le chat agresseur épie, agresse et poursuit

l’autre chat perpétuellement et en tout lieu de l’habitation. L’agressé reste caché et ne sort

plus que pour se nourrir, en l’absence de l’agresseur. La figure 7 illustre ce stade.

-­‐ au troisième stade, stade de l’obsession, l’agresseur ne vit plus que pour contrôler

l’autre : l’agresseur souffre d’anxiété intermittente (manifestations comportementales

productives), devient hypervigilant et extrêmement agressif. L’agressé présente une anxiété

permanente et présente des manifestations comportementales déficitaires : il est totalement

inhibé et développe des activités substitutives, comme la boulimie.

Figure 7. Anxiété de cohabitation : le chat agressé se cache du chat agresseur qui l'épie en permanence.

 

2.3.2.b. Anxiété du chat en milieu clos

Vivre dans un environnement fermé de taille réduite n’est pas aisé pour un chat.

L’anxiété en milieu clos est favorisée par le confinement dans un espace hypostimulant et

fermé d’un chat qui s’est développé dans un milieu hyperstimulant avec un accès à

 

47  

l’extérieur, par exemple. Ce trouble peut survenir lorsque le chat voit son territoire et son

champ d’exploration se réduire considérablement, par exemple lors d’un déménagement

d’une maison avec accès à l’extérieur vers un appartement ou lors du passage d’un

appartement à un appartement plus petit. Ainsi, lorsque le chat est laissé seul une bonne partie

de la journée, il manque de stimulation et s'ennuie, car son milieu ne lui permet plus

d’exprimer ses comportements naturels d’exploration et de chasse qui l’occupe normalement

aux deux tiers de son temps. Cet environnement trop monotone et peu stimulant est connu

pour être anxiogène et conduit à des troubles du comportement, chez le chat (22). Une étude

menée sur 355 propriétaires de chats adultes confinés ou non a montré que 52% des chats

confinés présentent de l’anxiété en milieu clos, contre seulement 24% des chats qui peuvent

sortir (105).

Lors d’anxiété du chat en milieu clos, les manifestations anxieuses les plus fréquemment

observées sont des agressions dirigées contre le propriétaire (agressions par prédation ou par

irritation). Des activités substitutives comme le léchage excessif et la boulimie sont aussi

rapportées (31).

2.3.2.c. Anxiété de déterritorialisation

Le chat est un animal territorial plus que social. Le territoire, composé de plusieurs

champs d’activité, est l’environnement dans lequel le chat se sent apaisé. Il l’a délimité en

déposant des repères par divers marquages : des griffades, des jets d’urine en hauteur mais

également des phéromones apaisantes qu’il sécrète au niveau du menton. Le marquage par

application de phéromones faciales apaisantes sur les objets ou le propriétaire est appelé

allomarquage.

Toute modification de ses champs territoriaux est une situation très déstabilisante pour le

chat : la disparition des marquages olfactifs déstructure son territoire habituellement

strictement balisé. Cette situation est particulièrement anxiogène pour le chat (83). Ainsi,

l’anxiété de déterritorialisation survient lorsque le chat n’est pas capable de faire face et de

s’adapter à une désorganisation de son territoire.

Un déménagement, des changements de mobilier, des travaux dans l’habitation, un

nettoyage intensif, l’arrivée de nouveaux habitants (un nouvel animal, un bébé, un conjoint…)

sont autant de situations qui peuvent provoquer une situation d’anxiété.

Les propriétaires qui tentent d’organiser le territoire du chat en imposant l’emplacement

des champs territoriaux sans respecter les exigences de l’espèce féline peuvent aussi favoriser

 

48  

ce type d’anxiété (55). Un regroupement ou une position inadaptés des aires d’activités sont

les erreurs les plus rencontrées. En effet, les propriétaires disposent fréquemment le champ

d’élimination du chat à proximité immédiate de son champ d’alimentation et de boisson, ce

qui perturbe le chat car les champs d’activité ne doivent pas être trop proches les uns des

autres dans l’espèce féline. Ce regroupement peut conduire à une malpropreté, signe d’anxiété

chez le chat (78). Ainsi, les gamelles doivent être placées, dans l’idéal, dans une pièce

différente de la litière ou, a minima, à deux mètres de la litière (77). De plus, la litière ne doit

être placée ni dans un endroit passager ni dans un lieux où le chat n’a pas accès en

permanence comme sur un balcon, par exemple. Il est nécessaire de la placer dans un endroit

calme où le chat n’est pas dérangé. Il est également indispensable de ne pas changer la place

des gamelles et de la litière fréquemment car ce bouleversement de territoire perturbe le chat

au même titre qu’un déménagement. Le chat doit également disposer d’une aire d’isolement

au calme et de préférence en hauteur pour qu’il puisse surveiller son territoire pendant ses

moments de repos.

L’anxiété de déterritorialisation se manifeste par des comportements peureux et anxieux,

associés à une disparition du marquage facial, à l’apparition de griffades du mobilier, des

éliminations et de marquage urinaire inappropriés. Dans ce cas, le chat ne balise plus son

territoire avec un marquage apaisant mais avec un marquage anxiogène. L’obésité, comme

résultat d’activité substitutive, est également l’une des conséquences observées de ce trouble.

2.3.2.d. Anxiété de déritualisation interspécifique

Même si le chat n’est pas un animal social, il est rassuré par la présence de ses

propriétaires qui sont devenus des points de repères sécurisants, au même titre que les balises

de son territoire. L’anxiété de déritualisation est un trouble interspécifique observé lorsque le

chat perd ses rituels sociaux apaisants établis avec ses propriétaires : Dehasse (2008)

considère ce trouble comme « une phobie sociale » (31). Ce trouble peut apparaître lorsque la

structure du groupe social est modifiée : le chat présente alors des comportements de retrait

social par rapport à ses propriétaires. Les interactions sociales diminuent voire disparaissent,

le chat cherchant à rester seul en évitant les membres du groupe social humain. Lorsque le

chat est approché ou touché, les principaux signes observés sont des agressions de

distanciation (feulements, griffades), des manifestations neurovégétatives (tachypnée,

mydriase), du marquage ou des souillures urinaires et, comme dans tous les états anxieux, des

activités substitutives telles que le léchage excessif et la boulimie.

 

49  

2.3.2.e. Hyperattachement

L’hyperattachement correspond à un lien d’attachement exacerbé établi avec un autre être

vivant, fréquemment le propriétaire. Le chat atteint suit son propriétaire partout, car il n’est

apaisé que lorsqu’il est proche de son propriétaire, voire à son contact. Lorsque le propriétaire

quitte le foyer, même pour une courte durée, et que le chat se retrouve seul, il est victime

d’anxiété (31). Chez le chat, contrairement au chien, ce trouble provoque peu de nuisances et

motive donc rarement une consultation.

Deux types d’hyperattachement sont à distinguer. D’une part, l’hyperattachement

primaire est rencontré principalement chez le chat orphelin qui a été élevé au biberon ou en

l’absence de sa mère (35). Chez ces chats, l’absence de la mère conduit à un trouble du

développement du chat car l’étape de détachement du chaton n’a pu avoir lieu. Cette étape,

pendant laquelle la mère repousse ses chatons et semble devenir agressive avec eux, est

indispensable et permet au chat d’être indépendant à l’âge adulte. Lorsqu’elle n’a pas eu lieu,

l’attachement primaire du chat à la personne qui le biberonne persiste et il reste généralement

attaché toute sa vie à cette personne. D’autres troubles du développement sont souvent

associés comme l’hypersensibilité-hyperactivité par absence d’éducation par la mère (35).

D’autre part, l’hyperattachement peut être secondaire à un état anxieux : le chat recherche

en permanence la personne d’attachement lors d’anxiété de déterritorialisation ou d’anxiété en

milieu clos, par exemple, pour être apaisé. L’absence de l’être d’attachement conduit à des

éliminations inappropriées, des vocalises excessives, des destructions et à l’apparition

d’activité de substitution comme le léchage excessive ou la boulimie (106).

Les troubles comportementaux sont fréquemment liés entre eux ce qui rend difficile

l’identification de l’hyperattachement. Etant lié à des troubles conduisant à l’obésité,

l’hyperattachement peut donc entraîner un surpoids par les mécanismes décrits

précédemment.

2.3.2.f. Dépression chronique

La dépression est un trouble de l’humeur assez rare chez le chat, qui se caractérise par

une inhibition de l’ensemble des comportements, un état de tristesse, une apathie et des

troubles de l’appétit et du sommeil. L’obésité peut être rencontrée chez des chats souffrant de

dépression chronique au cours de laquelle les activités substitutives sont particulièrement

exacerbées. Les activités de léchage sont fréquemment rencontrées et associées à de la

 

50  

boulimie par crises. D’autres manifestations parfois opposées sont observables telles que

l’hypervigilance ou le désintérêt total pour l’environnement dont pour la nourriture.

La dépression chronique peut suivre une anxiété non traitée ou une dépression aiguë

observée, par exemple, à la suite d’un traumatisme, d’un changement brutal de

l’environnement, de la disparition d’un être d’attachement…

 

51  

IV. TRAITEMENT DE L’OBESITE FELINE

Face aux multiples étiologies de l’obésité féline, il semble nécessaire d’envisager des

thérapies adaptées à l’origine du surpoids pour favoriser la réussite du traitement. En effet,

d’après ce que nous avons vu précédemment, une prise en charge reposant uniquement sur la

restriction énergétique ne semblerait donc pas suffisante pour traiter l’animal obèse dans sa

globalité.

Avant toute chose, il est indispensable d’éliminer toute cause « médicale » à l’origine du

surpoids qui engendrerait une résistance à l’amaigrissement (76). Si des symptômes sont

évocateurs, la recherche de différentes endocrinopathies doit être envisagée. Il faut aussi

identifier toute affection s’étant développée consécutivement à l’état d’obésité (arthrose, par

exemple) afin de mettre en place un programme d’amaigrissement dans de bonnes conditions

de sécurité et d’efficacité.

Dans cette partie, nous traiterons des possibilités thérapeutiques disponibles à l’heure

actuelle pour traiter l’obésité féline. D’abord, nous présenterons l’approche nutritionnelle

classique de la prise en charge du chat obèse. Ensuite, nous aborderons une approche

comportementale en présentant les différents psychotropes et nutraceutiques d’intérêt dans la

prise en charge du chat obèse anxieux et nous détaillerons des schémas thérapeutiques pour

traiter l’anxiété associée à un état d’obésité chez le chat.

1. Approche nutritionnelle

1.1. Mesures diététiques

1.1.1. Définir le poids idéal, les objectifs et la vitesse de perte de poids

Tout chat présentant un excès de poids de plus de 10 % de son poids idéal, c’est-à-dire un

BCS supérieur ou égal à 6/9, doit perdre du poids (41, 53).

Dans un programme d’amaigrissement, fixer un objectif de poids est absolument

essentiel car le poids idéal estimé est utilisé pour évaluer les besoins énergétiques du chat.

Cela ne signifie pas que le chat pourra atteindre ce poids.

Il est assez difficile de déterminer ce poids idéal d’autant plus que cette notion est assez

subjective et dépend pour beaucoup du praticien et de son expérience. Cependant, cette étape

peut être facilitée de deux façons : il est possible de prendre pour référence le poids atteint par

 

52  

le chat entre 10 et 12 mois s’il est connu (93) ou, dans le cas contraire, d’utiliser l’échelle des

scores corporels. Sachant qu’en partant du score corporel optimal soit 5/9, chaque unité

supplémentaire correspond à un excès de poids de 10% (tableau 3) (18).

BCS Surpoids par rapport au poids idéal 6/9 10% 7/9 20% 8/9 30% 9/9 40%

Tableau 3. Correspondance entre la note d'état corporel et le pourcentage de surpoids par rapport au poids idéal (18). En partant du score corporel optimal soit BCS 5/9, chaque unité supplémentaire correspond à un excès de poids de 10%.

 Le poids idéal d’un chat peut alors être estimé par l’équation suivante :

PCI = PC – (PC * % de surpoids) avec PCI : poids corporel idéal et PC : poids corporel actuel

Prenons un exemple : si un chat de 8 kg reçoit une note d’état corporel de 8/9, il présente un

surpoids de 30% par rapport à son poids idéal. D’après l’équation précédente, PCI = 8 – (8 *

30%), le poids idéal de ce chat est alors estimé à 5,6 kg.

Une fois le poids idéal du chat estimé, il faut définir un rythme de perte de poids. A

l’heure actuelle, le rythme optimal de perte de poids chez l’animal ne fait pas l’objet d’un

consensus. Toutefois, une perte de poids de 1 à 2% du poids corporel initial par semaine

semble être un objectif raisonnable car, à ce rythme, la masse grasse constitue la majorité du

tissu perdu. Au-delà, la perte de masse maigre est trop importante et, en deçà, la perte est

tellement lente que le propriétaire se décourage (25).

1.1.2. Calculer l’apport énergétique alloué au chat

Classiquement, la stratégie à mettre en place pour réduire le poids d’un chat obèse doit

consister à chercher à rééquilibrer les apports alimentaires en fonction des dépenses

énergétiques. Dans un premier temps, il est nécessaire d’évaluer le besoin énergétique du chat

afin de proposer un plan d’amaigrissement.

Le besoin énergétique d’entretien (BEE) correspond à l’énergie utilisée pour maintenir

les fonctions physiologiques normales au repos dans un environnement neutre sur le plan

 

53  

thermique plusieurs heures après le repas (53). Selon le National Research Council (NRC) de

2006, le besoin énergétique d’entretien du chat adulte est calculé selon la formule suivante :

BEE = 100* PCI 0,67 (en kcal d’énergie métabolisable) avec PCI : poids corporel idéal

Afin de faire maigrir le chat obèse, la quantité de calories absorbées doit être inférieure à

la quantité correspondant à son besoin énergétique d’entretien pour son poids idéal. En

pratique courante, une restriction énergétique de 20 à 40 % est appliquée à partir du besoin

énergétique journalier du chat pour son poids idéal, afin que la restriction calorique permette à

l’organisme d’aller puiser la différence d’énergie dans ses réserves (17).

Cependant, afin de minimiser le risque d’apparition d’une lipidose hépatique chez un chat

obèse, il est préférable de restreindre au maximum de 20% les apports énergétiques en

première intention, soit :

Apport énergétique = BEE x 0,8 = 100 * PC 0,67 x 0,8 avec PCI : poids corporel idéal, en kg

En fonction de l’évolution du poids, une restriction supplémentaire peut être

appliquée.

1.1.3. Choisir le type d’aliment

Pour que la restriction énergétique fonctionne, il faut avant tout que le type d’aliment soit

adapté aux habitudes alimentaires du chat mais doit également satisfaire aux exigences du

propriétaire pour éviter les rejets et la distribution d’à-côtés. Le régime peut se baser sur la

distribution d’un aliment industriel sec ou humide, ou peut être constitué d’une ration

ménagère équilibrée. Une fois le type d’aliment choisi, il est indispensable de toujours

conserver ce même aliment, ou les mêmes ingrédients dans le cas d’une ration ménagère, car

en plus d’être néfastes pour la digestion du chat (apparition du diarrhée en l’absence de

transition), les changements fréquents d’aliments peuvent être responsables de

surconsommation. En effet, la mise à disposition d’un nouvel aliment induit une

suralimentation transitoire, par effet de nouveauté, dans le premier mois suivant le

changement. Ce phénomène est appelé néophilie (21).

Quelle que soit sa présentation, l’aliment doit répondre à trois critères essentiels pour être

utilisé dans un programme d’amaigrissement : l’apport calorique doit être faible, le ratio

 

54  

protidocalorique doit être adapté à la restriction et l’aliment doit être suffisamment rassasiant.

A l’heure actuelle, les aliments hypocaloriques, à faible teneur en graisses, riches en

protéines, et modérément enrichis en fibres permettent de faire perdre à l’animal son excès de

la masse grasse, en minimisant la perte de masse maigre (69, 97).

1.1.3.a. Aliment pauvre en énergie

Un aliment pauvre en énergie doit être choisi en fonction de sa densité énergétique, c’est-

à-dire la quantité de kilocalories d’énergie métabolisable par kilogramme d’aliment.

La matière grasse étant le composant le plus dense en énergie dans l’aliment, une façon

simple de réduire l’apport énergétique de la ration est de choisir un aliment dont la quantité de

matières grasses est relativement faible. Les aliments hypocaloriques ont donc tendance à être

pauvres en matières grasses : la plupart des aliments industriels dit « low-fat » contiennent

entre 6 et 11% de matières grasses par rapport à la matière sèche, contre 15 à 25% dans les

aliments usuels pour chat adulte.

L’utilisation de ces aliments conçus pour l’amaigrissement est recommandée pour les

régimes restreints en énergie, car ils sont formulés pour minimiser les risques de carences

nutritionnelles. En effet, ils contiennent en quantité suffisante les acides gras essentiels

indispensables pour le métabolisme du chat. Le NRC (2006) recommande un apport minimum

de 0,14 g/ PC 0,67 et de 0,0005 g/ PC 0,67 d’acide linoléique et d’acide arachidonique,

respectivement (94).

1.1.3.b. Apport protéique élevé

La réduction des apports énergétiques doit permettre de maintenir les apports protéiques

afin de couvrir les besoins journaliers du chat. Un taux élevé de protéines dans l’aliment est

indispensable pour ce carnivore strict. En effet, chez le chat, les protéines et les lipides sont

les principales sources d’énergie pour l’organisme : les acides aminés essentiels fournis par

les protéines alimentaires servent à la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement

de l’organisme et les acides aminés non essentiels sont largement utilisés comme substrat

énergétique (94). De plus, chez le chat, l’activité des enzymes hépatiques impliquées dans le

catabolisme des protéines ne s’adapte pas à la quantité de protéines alimentaires reçues (117).

Par conséquent, si la quantité de protéines dans la ration est insuffisante, l’équilibre entre

synthèse et destruction des protéines corporelles est rompu : la masse maigre diminue car les

 

55  

protéines qui la constitue ne sont pas renouvelées. Ainsi, pendant la période

d’amaigrissement, le ratio protidocalorique de la ration doit être augmenté pour limiter cette

fonte musculaire (76). Actuellement, le NRC (2006) recommande un ratio protidocalorique

supérieur ou égal à 100-115 g PB/Mcal EM pour un chat en période d’amaigrissement, contre

65 g/Mcal EM pour un chat adulte sain (17).

En pratique, il faut distribuer au chat un aliment dont le ratio protidocalorique est

supérieur ou égal à 65 / k’ avec k’ correspondant à la restriction globale appliquée au chat.

1.1.3.c. Aliment rassasiant

L’une des principales causes de mécontentement des propriétaires vis-à-vis d’un

programme d’amaigrissement est le sentiment que le chat est affamé du fait de la restriction

énergétique. Ceci est largement responsable de l’absence de compliance des propriétaires qui

abandonnent souvent le régime (15). Il est par conséquent indispensable que l’aliment soit

suffisamment satiétogène pour éviter l’apparition de quémandage, voire d’agressivité dirigée

contre le propriétaire. Or, les protéines alimentaires sont plus satiétogènes que les graisses ou

les glucides (115). De plus, l’utilisation des protéines, et non de glucides, pour

néoglucogenèse induit une faible sécrétion d’insuline donc retarde l’apparition de

l’hypoglycémie et la sensation de faim (41). Ainsi, un régime avec un ratio protidocalorique

élevé contribue à un meilleur rassasiement du chat (115).

Il ne faut pas oublier que la sensation de satiété est également dépendante de la distension

gastrique lors du repas. Par conséquent, un aliment « riche » en eau peut également convenir,

car l’eau augmente le volume de la ration et ralentit l’ingestion. La densité énergétique des

aliments humides est par essence plus faible que celle des aliments secs puisque les aliments

humides sont riches en eau. La satiété apparaît donc plus précocement et avec une quantité

d’énergie absorbée moindre en distribuant des aliments humides (70). Ainsi, on utilisera soit

des aliments industriels secs pauvres en énergie avec un rapport protidocalorique élevé, soit

des aliments « riches » en eau, comme des aliments industriels humides ou une ration

ménagère adaptée (76).

1.1.3.d. Fibres totales en quantité modérée

La quantité de fibres totales contenue dans l’aliment doit être augmentée, car les fibres

contribuent au sentiment de satiété en augmentant le volume de la ration (94). Ce sont

 

56  

principalement les fibres insolubles (cellulose, certaines hémicelluloses, lignine) qui exercent

un effet satiétogène par leur grande capacité de rétention d’eau et leur volume. Ainsi, elles

limitent la quantité de nourriture ingérée (53). De plus, elles diminuent la digestibilité des

constituants alimentaires riches en énergie : en effet, elles retardent l’absorption du glucose et

ralentissent l’hydrolyse de l’amidon, en l’isolant des enzymes digestives. Cependant, leur

quantité doit rester modérée, car elles diminuent également la digestibilité des protéines et

sont peu appétantes pour le chat.

1.1.4. Suivre l’évolution de la perte de poids

Un suivi régulier du chat lors du régime d’amaigrissement est indispensable pour, d’une

part, évaluer la réussite et les difficultés rencontrées par le propriétaire et, d’autre part,

réajuster le régime prescrit si nécessaire. Le suivi doit être réalisé environ une fois par mois.

Au cours de ce suivi, l’état d’obésité du chat doit être réévalué : pesée, note d’état corporel et

mesures des périmètres thoracique, abdominal et de la longueur tibia-tarse. Si nécessaire, le

besoin et l’apport calorique doivent être recalculés.

Les causes d’échec d’un régime sont nombreuses et il convient de les identifier

rapidement. Les principales causes rencontrées sont l’absence de respect du régime prescrit,

par exemple, si le propriétaire n’a pas compris les enjeux, ou si le chat est voleur voire nourri

par les voisins ou, enfin, lorsque l’apport calorique reste trop important. Dans ce dernier cas,

une réduction supplémentaire des apports caloriques de 5 à 10% doit être prescrite (121) dans

une certaine mesure. En effet, dans la pratique, la restriction est limitée : l’allocation

énergétique ne peut être inférieure à 70% des besoins énergétiques d’entretien liés au

métabolisme de base (soit 70 * PC 0,67).

Le chat doit être régulièrement contrôlé tous les 2 à 4 semaines pour surveiller l’évolution

de son poids et de son état de santé.

1.1.5. Maintenir le poids stable après une perte de poids

Lorsque la perte de poids est jugée satisfaisante, un régime d’entretien est mis en place

afin de stabiliser le poids et d’éviter toute rechute. Celui-ci doit couvrir les besoins

énergétiques d’entretien pour le poids idéal, même si le poids cible atteint est différent du

poids idéal. Pour stabiliser le poids du chat, il peut être nécessaire dans un premier temps de

conserver une restriction de 20% du besoin énergétique d’entretien au poids idéal pendant un

 

57  

mois (17). A l’issu de cette période, si le poids n’a pas varié, un aliment d’entretien peut être

réintroduit. Un contrôle médical strict doit être poursuivi tous les mois pour surveiller que

l’apport calorique n’est pas excédentaire conduisant à une nouvelle prise de poids, car il sera

alors plus difficile de faire maigrir le chat. En effet, chez la souris et le chien, des études ont

montré que les dépenses énergétiques d’un animal obèse qui a maigri sont inférieures à celles

d’un animal de même poids qui n’a jamais été obèse (96). Ce phénomène est dû à une

diminution de l’activité métabolique et de la quantité de tissu maigre, même si cette dernière a

été limitée par la distribution d’un aliment riche en protéines. Ceci reste vrai lorsque l’animal

regrossit. L’étude de Villaverde (2008), menée sur 10 chats obèses, montre que les dépenses

énergétiques mesurées avant et après l’amaigrissement puis après la phase de reprise de poids

sont de 1258 kJ/jour, 1025 kJ/jour et 1103 kJ/jour, respectivement. Ainsi, durant la vie d’un

animal, il est de plus en plus difficile de faire maigrir un chat après la mise en place de

restrictions alimentaires. Par conséquent, une adaptation de la ration et un suivi régulier sont

incontournables pour éviter toute récidive.

1.2. Mesures thérapeutiques

De nos jours, aucun médicament n’a obtenu d’autorisation de mise sur le marché (AMM)

pour l’indication « aide à la prise en charge du surpoids et de l’obésité », chez le chat.

Chez le chien, une seule molécule est autorisée pour cette indication : la Dirlotapide

(SlentrolND, Pfizer Service Compagny, Zaventem). Cette molécule inhibe la protéine

microsomale de transfert des triglycérides, enzyme clé dans l’absorption des lipides au niveau

de l’intestin grêle. La quantité de lipides augmente donc dans le tube digestif ce qui déclenche

la libération du peptide YY (hormone sécrétée par des cellules endocrines de l’intestin grêle

en présence d’acides gras) intervenant comme un signal de satiété au niveau de

l’hypothalamus par un mécanisme mal connu (29). Ainsi, cette molécule permet, non

seulement de diminuer l’absorption des acides gras, mais aussi de diminuer la prise

alimentaire, en réduisant l’appétit (27).

Mais, le manque de recul quant à son utilisation et son efficacité, associé à l’existence

d’effets secondaires fréquents (vomissements et diarrhées) rendent cette molécule peu

utilisable en pratique courante chez le chien. Cette molécule n’a pas reçu d’AMM chez le

chat.

 

58  

2. Approche comportementale

L’origine comportementale de l’obésité est peu explorée en règle générale et ne fait

généralement pas l’objet d’un traitement spécifique. Cependant, il semble réellement

intéressant d’intégrer les aspects comportementaux dans la conduite diagnostique et

thérapeutique de l’obésité féline.

2.1. La thérapie comportementale

Comme nous l’avons vu précédemment, toute gestion alimentaire ne répondant pas aux

exigences du comportement alimentaire félin peut être responsable de troubles

comportementaux et, par conséquent, d’obésité lors de l’apparition d’activités de substitution

de type boulimique. C’est le cas, par exemple, des erreurs de distribution et/ou de rythmes de

distribution inadaptés.

Chez le chat, la distribution alimentaire idéale est celle qui se rapproche le plus du mode

de consommation spontané du chat, c’est-à-dire celle qui permet le grignotage.

Ainsi, lorsque des erreurs de gestion de la distribution de l’aliment sont décelées, la

thérapie comportementale fréquemment utilisée consiste à proposer au chat un aliment adapté

(selon les modalités vues précédemment) à volonté, en plusieurs points, plus ou moins faciles

d’accès selon l’état d’obésité et les capacités physiques du chat. Des distributeurs mobiles

d’aliment libérant les croquettes lorsque le chat le fait rouler, des jouets ou des tapis de jeu où

peuvent être cachées des croquettes sont également envisageables (40). En plus de répondre

de façon plus adaptée au comportement alimentaire du chat, ces méthodes favorisent l’activité

physique et donc les dépenses énergétiques (22).

La structuration de l’environnement du chat est un deuxième point clé de la thérapie

comportementale du chat obèse. En effet, il est indispensable que son espace soit constitué de

différents champs d’activité : cela lui apporte l’apaisement dans les aires de repos et une

stimulation dans les aires d’activité. Comme au naturel, les aires d’activité doivent être

clairement séparées, notamment l’aire d’alimentation et l’aire d’élimination. Si ces deux aires

sont regroupées, il est alors nécessaire de réorganiser l’habitat du chat en éloignant voire en

séparant dans deux pièces distinctes si cela est possible, les gamelles de la litière. De plus,

lorsque plusieurs chats cohabitent dans le même foyer, il doit y avoir une gamelle de plus que

le nombre de chats pour éviter toute situation anxiogène. L’idéal serait d’avoir également une

litière de plus que le nombre de chats présents dans le foyer (31).

 

59  

Les chats obèses sont des chats dont l’activité physique est limitée : il est donc très

souvent recommandé, notamment pour les chats qui n’ont pas accès à l’extérieur, d’enrichir

leur milieu de vie en développant la verticalité. Leur milieu doit leur permettre de grimper, de

se cacher et de se reposer en hauteur car, pour cette activité, le chat doit pouvoir surveiller

visuellement son territoire (22). Cet espace en trois dimensions contribue au bien-être du chat

et lui apporte un exercice physique supplémentaire (40).

Les activités de jeu, de prédation, les sorties sont également très souvent prescrites. Ces

activités procurent au chat de l’exercice afin d’augmenter ses dépenses énergétiques mais

contribuent aussi à l’entretien voire au développement de sa masse musculaire. De plus, les

activités plaisantes permettent de créer ou de renouer le lien entre le chat et le propriétaire,

hors de rituels alimentaires.

Lorsque des rituels alimentaires ont été mis en place par le duo « chat-propriétaire »,

certains conseils peuvent être délivrés. Le propriétaire est encouragé à proposer au chat

plusieurs petites sessions d’activités plaisantes (comme un moment de jeu partagé ou une

caresse) au cours de la journée afin de montrer son affection à son chat par d’autres moyens

que par la distribution d’aliment (81, 91). En parallèle, le propriétaire doit ignorer toutes les

demandes d’attention du chat aux autres moments de la journée (ne pas le regarder, ne pas lui

parler, ne pas le toucher) lorsque le chat cherche à entrer en contact avec lui (81). Ces

mesures ont pour objectif de déritualiser le rapport « demande d’attention-obtention de

nourriture » chez le chat.

Cependant, il est indispensable d’éviter la mise en place de ces rituels par une bonne

prévention auprès du propriétaire. Lors de la première consultation, après l’adoption par

exemple, le vétérinaire doit expliquer que le chat qui se frotte aux jambes (allomarquage) en

miaulant dans la cuisine, lieu propice aux interactions sociales, ne cherche pas à obtenir de la

nourriture mais demande simplement de l’attention. La distribution systématique d’aliment ou

de friandise est néfaste pour le chat aboutissant à une ritualisation et à l’obésité.

L’encadré suivant (figure 8) fait le bilan des mesures à mettre en place pour assurer le

bien-être du chat qu’il présente ou non un trouble comportemental.

 

60  

 

Figure 8. Bilan des mesures à mettre en place pour assurer le bien-être du chat qu’il présente un trouble comportemental ou non.

 

Afin d’appuyer la thérapie comportementale, il est parfois nécessaire de compléter cette

prise en charge par la prescription de molécules intervenant directement sur l’anxiété du chat.

Celles-ci sont présentées dans le paragraphe suivant.

2.2. Mesures thérapeutiques

Lorsqu’un trouble comportemental de type anxieux est identifié et associé à un état

d’obésité, il est nécessaire de prendre en charge le chat d’une manière globale. Selon Dehasse

(1998), il serait préférable de rétablir l’équilibre émotionnel du chat avant de débuter tout

régime hypocalorique (32). En général, en diminuant l’anxiété, la prise alimentaire

compulsive diminue. Quand l’appétit est stabilisé, il est préconisé de débuter un régime

hypocalorique (32).

Bilan sur le bien-être du chat – Quelques points clés

Ø L’environnement doit être stable et suffisamment stimulant pour favoriser l’activité

physique et éviter l’ennui

-­‐ un territoire avec des champs d’activité bien délimités, identifiables (repos,

alimentation, élimination, jeu) et suffisamment espacés les uns des autres,

-­‐ un accès à l’extérieur, si possible,

-­‐ sinon, un environnement intérieur développé dans les trois dimensions avec des

endroits pour grimper, se cacher, voir à l’extérieur,

-­‐ des structures de jeu type arbre à chat, objets mobiles (balles, grelots, souris en

peluche), etc.

Ø Des interactions sociales satisfaisantes avec ses propriétaires ou d’autres animaux (jeu,

etc)

Ø Des stratégies pour l’expression du comportement alimentaire félin

-­‐ des gamelles au calme, en hauteur, (n+1) gamelles si n chats dans l’habitation,

-­‐ des jouets de distribution, des tapis de jeu, des cachettes à croquettes…

 

61  

De plus, les psychotropes utilisés pour traiter l’anxiété ont des effets satiétogènes et

régulateurs de l’appétit. La prescription de psychotropes peut alors aider à franchir les

premières étapes du régime hypocalorique.

Les différents types d’anxiété mettent en jeu différents systèmes de régulation de

l’activité et de l’humeur qu’il est nécessaire de connaître pour choisir le psychotrope adapté

au trouble : l’anxiété intermittente s’accompagne d’une hyperactivité noradrénergique et

dopaminergique tandis que l’anxiété permanente résulte d’hyperactivité sérotoninergique et

d’hypoactivité dopaminergique (4). L’hyperactivité sérotoninergique semble la plus

impliquée dans l’apparition de la boulimie chez les carnivores domestiques.

2.2.1. Psychotropes possédant une autorisation de mise sur le marché chez

le chat

En France, à l’heure actuelle, seules quelques spécialités possédant une autorisation de

mise sur le marché (AMM) chez le chat sont à la disposition des vétérinaires pour prendre en

charge les troubles comportementaux du chat. Il faut citer :

-­‐ la médétomide, indiquée pour les phobies simples,

-­‐ la trioxazine, indiquée pour les phobies simples, complexes et l’anxiété permanente,

-­‐ l’acépromazine, indiquée pour la tranquillisation du chat confronté à une situation

stressante et la prémédication.

Du fait des effets secondaires ou des effets associés à la prise de ces médicaments

(sédation, état confusionnel, désinhibition, etc), l’AMM de ces molécules indique qu’elles ne

peuvent être utilisées que de façon ponctuelle. Elles sont donc particulièrement inappropriées

à la prise en charge des troubles comportementaux, par essence, chroniques. De plus, leurs

effets secondaires sont tels (dépendance, somnolence, désinhibition, bradycardie,

hypotension, etc) qu’elles ne sont pas utilisées en pratique pour le traitement des troubles

comportementaux.

2.2.2. Psychotropes ne possédant pas d’autorisation de mise sur le marché

chez le chat

Au vu du peu de médicaments disponibles pour traiter les troubles comportementaux du

chat et selon le principe de la cascade de la prescription, il faut se tourner vers les

médicaments sans AMM, chez le chat, mais ayant une indication pour le trouble

 

62  

comportemental observé dans une autre espèce. Un certain nombre de médicaments destinés à

d’autres espèces (principalement le chien) sont alors consacrés par l’usage en privilégiant les

spécialités vétérinaires appropriées, par rapport aux spécialités humaines (3). Seules quelques

spécialités sont réellement utilisées en pratique courante par les vétérinaires

comportementalistes chez le chat.

Parmi les médicaments les plus utilisés, il faut citer les inhibiteurs de recapture des

monoamines dont font partie les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS),

la clomipramine et la sélégiline.

2.2.2.a. Les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine

Les ISRS sont les molécules les plus utilisées dans le traitement des états anxieux chez le

chat. Les ISRS sont des antidépresseurs qui agissent en augmentant la concentration en

sérotonine au niveau de la synapse, par inhibition spécifique de sa recapture.

Le mécanisme d’action des ISRS, impliquant de nombreux récepteurs, est très complexe

et toujours à l’étude. A l’heure actuelle, les principaux éléments validés sont les

suivants (figure 9B) : l’administration d’ISRS entraîne une augmentation de la concentration

synaptique de la sérotonine, responsable à terme d’une désensibilisation des récepteurs pré-

synaptiques à la sérotonine (nommés 5-HT1A) impliqués dans le rétrocontrôle négatif de son

relargage. Ce mécanisme augmente d’autant plus la concentration de sérotonine dans la fente

synaptique, régulant alors l’anxiété de l’animal traité. Cette modulation de l’activité de ces

récepteurs à l’origine des effets thérapeutiques n’est alors observable que 2 à 3 semaines après

le début du traitement.

 

63  

Figure 9. Action des ISRS au niveau de la synapse sérotoninergique (d’après 34). A/ Effet de l'anxiété sur la prise alimentaire au travers du système sérotoninergique Dans l’état anxieux, il existe un hypofonctionnement de la transmission sérotoninergique : la quantité de sérotonine (5-HT) est faible dans la synapse, ce qui conduit à une hypersensibilité du récepteur 5-HT2 induisant une recapture importante de la sérotonine (par le transporteur SERT). Ceci diminue d’autant plus la quantité de sérotonine dans la synapse. Ce mécanisme empêche l’inhibition de la faim. B/ Effet des ISRS sur la prise alimentaire au travers du système sérotoninergique. Les ISRS vont se fixer sur les récepteurs SERT responsables de la recapture de la sérotonine (5-HT) ce qui augmente sa concentration dans la fente synaptique. Le récepteur 5-HT2B est alors activé et provoque un relargage massif de sérotonine dans la fente synaptique. Un rétrocontrôle négatif du relargage de la sérotonine intervient alors via le récepteur 5-HT1A. Cependant, quand la concentration de sérotonine dépasse un certain seuil, il existe un phénomène de désensibilisation de ces récepteurs. La transmission sérotoninergique augmente : la faim est inhibée.

 Les ISRS ont des propriétés relatives aux fonctions de la sérotonine. Ils ont un effet

sédatif qui permet de calmer les états d’agitation et un effet anxiolytique. Ils favorisent la

récupération du signal d’arrêt et la restauration des autocontrôles et inhibent l’impulsivité.

L’un des effets indésirables de ces molécules est la diminution de la prise alimentaire car,

la sérotonine est impliquée dans la régulation de la prise alimentaire par inhibition de la

sensation de faim (figure 9B). Chez le chat anxieux, la sérotonine, en faible quantité dans la

fente synaptique, ne déclenche pas d’inhibition de la prise alimentaire (figure 9A). Cette

propriété anorexigène des ISRS semble donc intéressante dans la prise en charge des chats

anxieux obèses.

La fluoxétine est le chef de file des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. C’est le

seul ISRS qui possède une AMM vétérinaire, chez le chien (Reconcile ND, Eli Lilly and

 

64  

Company Ltd, Liverpool). Il n’existe cependant pas de spécialité avec une AMM vétérinaire,

chez le chat. La fluoxétine est indiquée lors de déficit des autocontrôles, de troubles du

sommeil liés à l’anxiété ou la dépression, et de boulimie (35).

Lors de la prescription de fluoxétine, un effet indésirable, reconnu en médecine humaine

et mentionné dans les résumés des caractéristiques du produit, doit retenir l’attention du

praticien : cette molécule peut provoquer chez certains individus une agitation psychomotrice,

une irritabilité et une aggravation des troubles anxieux pendant la ou les première(s)

semaine(s) de traitement (3, 66, 109). Cette modification temporaire de comportement

pouvant conduire à des agressions dirigées contre le propriétaire, il est primordial d’évaluer la

balance bénéfice-risque pendant la consultation, si le chat à traiter présente déjà des

comportements agressifs. D’autres effets indésirables comme des signes urinaires (rétention

urinaire, strangurie), digestifs (diarrhée, vomissements) ou une légère sédation ont été

observés, chez le chat (3).

De façon courante, les vétérinaires comportementalistes prescrivent la fluoxétine sous

forme solution buvable, ce qui correspond à la forme pédiatrique. Cette forme galénique

présente l’avantage de ne pas avoir à donner un comprimé tous les jours au chat qui présente

déjà un trouble comportemental de type anxieux. L’inconvénient majeur de cette forme

galénique est son goût mentholé créé par les excipients utilisés. Il est alors recommandé

d’administrer le médicament avec un peu d’aliment humide.

Le chat doit recevoir une dose de 1 ml de Prozac solution buvable ND (Eli Lilly, Suresnes)

in toto par jour, soit 1 mg/kg pour un chat de 4 kg. Une prise d’au moins trois mois est

recommandée pour éviter toute rechute. Lors de l’arrêt d’un traitement ayant duré plusieurs

mois, un sevrage progressif est vivement conseillé, avec un sevrage d’une durée de n

semaines lorsque le traitement a duré n mois (35). Si le comportement du chat se dégrade au

moment du sevrage, le traitement doit être repris à la dose précédente. Le sevrage peut être

repris une fois le comportement stabilisé mais à un rythme plus progressif.

La fluvoxamine (Fluvoxamine ND, Téva Santé, Sens ; Floxyfral ND, Abbott Products

SAS, Suresnes) pourrait également être utilisée mais il n’existe pas de spécialité vétérinaire.

Les indications et les effets indésirables sont les mêmes que ceux de la fluoxétine. L’effet

anorexigène de la fluvoxamine est moins important que celui observé avec la fluoxétine donc

est moins intéressant pour la prise en charge des chats obèses.

 

65  

2.2.2.b. La clomipramine

La clomipramine dont il existe une spécialité vétérinaire (Clomicalm ND, Novartis Santé

Animale SAS, Huningue) est fréquemment utilisée chez les carnivores domestiques (84). Il

s’agit d’un antidépresseur qui agit en inhibant la recapture de deux neurotransmetteurs : la

sérotonine et la noradrénaline. Ainsi, la clomipramine associe les effets des ISRS à une

réduction des manifestations neurovégétatives liées à l’anxiété ou à la dépression (comme

l’hypervigilance, les tremblements, la mydriase, une sudation, une tachypnée et une

tachycardie) médiées par la noradrénaline. Une activité anticholinergique est également

observée, ce qui la rend intéressante dans le traitement des mictions émotionnelles.

La clomipramine est indiquée pour le traitement des états d’anxiété intermittente ou

permanente, notamment liée au territoire ou à la séparation (107) avec l’observation de

mictions émotionnelles et de marquage urinaire (35), et lors de syndrome de privation. La

clomipramine doit être administrée per os à la dose de 0,25 à 0,5 mg/kg, deux fois par jour

(avec 1 mg/kg/j au maximum) (30), pendant au moins 3 mois. A l’arrêt du traitement, un

sevrage correspondant à une demi dose distribuée tous les jours pendant une durée

correspondant au quart de la durée du traitement est conseillé.

Quelques effets indésirables ont été observés comme une légère sédation, des

vomissements, une constipation, de la rétention urinaire, une tachycardie ou une bradycardie,

un abaissement du seuil épileptogène et un effet arythmogène lors de surdosage. Par

conséquent, il est contre-indiqué d’utiliser la clomipramine en cas d’insuffisances rénale,

cardiaque et hépatique et chez les patients épileptiques.

Un effet anorexigène est observé avec cette molécule, ce qui semble intéressant dans le

traitement comportemental des chats obèses mais la clomipramine est moins utilisée que le

fluoxétine en pratique courante du fait de son action sédative et moins anti-impulsive.

2.2.2.c. La sélégiline

La sélégiline est fréquemment utilisée dans le traitement des troubles

comportementaux félins (84). Il s’agit d’un anxiolytique plutôt antidéficitaire, c’est-à-dire

luttant contre l’inhibition motrice. Cette molécule permet de réguler l’humeur, de relancer les

activités motrices volontaires et de récupérer les autocontrôles, en faisant réapparaître le

signal d’arrêt lors de stéréotypies, par exemple. Cette molécule est intéressante car aucun effet

secondaire ni désinhibition n’a été rapporté chez le chat, à la suite d’une prise quotidienne.

 

66  

La sélégiline est indiquée dans de nombreux troubles comportementaux félins comme les

phobies complexes, l’anxiété intermittente ou permanente avec stéréotypies (anxiété du chat

en milieu clos, anxiété de cohabitation, anxiété de séparation, syndrome HsHa peu évolué) et

la dépression chronique. Elle doit être administrée à la dose de 1 mg/kg/jour, en une prise par

jour per os, pendant au moins trois mois.

Aucun effet sur la prise alimentaire n’a été rapporté dans la littérature.

Lors d’une prescription de sélégiline, il est nécessaire de savoir si le chat suit déjà un

autre traitement, car il existe de nombreuses interactions médicamenteuses donc de

nombreuses contre-indications à l’emploi de cette molécule.

2.2.3. Complément alimentaire à effet psychotrope : nutraceutiques

Un nutraceutique est défini comme « tout ingrédient ou dérivé de la transformation d’un

aliment qui fournit un bénéfice mesurable en terme de confort ou de santé au-delà de la

couverture des besoins nutritionnels » (38).

Deux nutraceutiques, bien que n’étant pas des psychotropes à proprement parler, sont

largement utilisées dans le traitement de l’anxiété du chat, l’alpha-cazosépine et la L-théanine.

2.2.3.a. L’alpha-casozépine

L’alpha-casozépine (Zylkène ND, ORSCO Laboratoire Vétérinaire, Neyron) est de loin la

molécule la plus utilisée chez les carnivores domestiques. Il s’agit d’un décapeptide actif issu

de l’hydrolyse trypsique de la caséine apha-s1 du lait de vache. Une étude menée sur des rats

montre que cette molécule agit à la façon des benzodiazépines car elle présente une affinité

pour les récepteurs GABA-A mais bien moindre que le diazépam, molécule de référence

utilisée (114). Ainsi, l’alpha-casozépine a une action anxiolytique et anti-stress. Un essai

clinique comparant l’efficacité de l’alpha-casozépine contre placebo mené en aveugle a

montré une amélioration significative des différents paramètres signant de l’anxiété chez les

chats étudiés tels que les contacts sociaux ou les signes de peur (9). Cependant, l’alpha-

casozépine ne semble pas avoir d’effet vis-à-vis des comportements agressifs (5).

L’alpha-casozépine est d’autant plus intéressante que, contrairement à la majorité des

psychotropes, elle ne conduit à aucune accoutumance ni dépendance. L’absence de sédation et

de toxicité en fait une molécule particulièrement bien tolérée (12).

 

67  

L’alpha-casozépine est indiquée dans la prévention et l’amélioration des états de stress

(phobies simples ou complexes, anxiété intermittente). Chez le chat, il est recommandé

d’administrer une à deux gélules de 75 mg en une prise quotidienne. Son caractère appétant

favorise la prise spontanée.

Aucun effet indésirable n’a été mis en évidence à ce jour.

2.2.3.b. La L-théanine

La L-théanine (Anxitane S ND, Virbac, Carros) est un acide aminé, analogue structural du

glutamate, naturellement présent dans le thé vert, qui a un effet apaisant et antagoniste des

effets stimulants de la caféine (19). Cette molécule agirait en augmentant la concentration

cérébrale de certains neurotransmetteurs comme le GABA, la dopamine mais aussi la

sérotonine, inhibitrice de la prise alimentaire, ce qui semble être un atout pour la prise en

charge du chat anxieux obèse.

La L-théanine est proposée comme alternative dans la gestion de l’anxiété chez le chat.

Un essai clinique a été mené sur 33 chats présentant des signes d’anxiété et ne recevant aucun

autre traitement. Il a montré une amélioration de l’état d’anxiété pour 21 des chats après un

mois de traitement, à raison d’un demi comprimé d’Anxitane S ND, matin et soir. Les

manifestations physiques de l’anxiété comme les éliminations inappropriées, l’hypervigilance

et l’agressivité ont été réduites en moyenne de 80, 75, 60 et 55%, respectivement (37). Cet

essai clinique suggère donc que cette molécule peut être bénéfique dans la gestion de l’anxiété

féline.

2.2.4. Les phéromones d’apaisement

Le traitement des états anxieux par les phéromones de synthèse est simple à mettre en

place et peu contraignant pour le propriétaire. Ces molécules sont impliquées dans le

marquage de familiarisation : elles sont destinées à l’individu qui les dépose et lui permettent

de reconnaître les objets ou les êtres marqués comme familiers, ce qui lui procure un

apaisement.

La fraction F3 (Feliway ND, Feliway Diffuseur ND, Ceva Santé Animale, Libourne) est un

analogue structural de phéromones faciales de chat. Cette fraction de phéromone apaisante

diminue le niveau de stress global du chat. Elle est indiquée pour éviter et stopper le

marquage urinaire, éviter et stopper les griffades et sécuriser le chat dans un environnement

 

68  

inconnu ou stressant. Pour ce faire, le produit en spray peut être appliqué sur les zones de

marquage et les objets saillants des pièces fréquentées par le chat (comme le bas des meubles,

les angles des murs, etc). Le diffuseur électrique permet de créer une ambiance apaisante dans

l’ensemble d’une pièce. Il est préconisé d’utiliser un diffuseur pour une surface de 50 à 70 m2

et de le brancher sur une prise en hauteur pour optimiser la diffusion.

La fraction F4 (Felifriend ND, Ceva Santé Animale, Libourne) est également une

phéromone apaisante : elle est impliquée dans l’allomarquage, c’est-à-dire le marquage des

individus afin de les reconnaître comme familiers. Cette molécule est utilisée pour améliorer

la tolérance aux manipulations des chats apeurés, pour faciliter l’introduction d’un nouvel

individu, pour faciliter la cohabitation et éviter les combats entre chats. Le produit peut être

appliqué en petites quantités sur les mains pour faciliter le contact avec les humains. Il peut

également être déposé sur les autres animaux (chien, nouveau chat) de la maison.

2.3. Schémas thérapeutiques pour traiter l’anxiété associée à une obésité chez le

chat

Quelle que soit la cause de l’anxiété, la prise en charge du ou des chat(s) atteint(s)

nécessite une thérapie comportementale, plus ou moins associée à un traitement, en fonction

du trouble observé.

2.3.1. Prise en charge de l’anxiété de cohabitation

La prise en charge de l’anxiété de cohabitation dépend du stade de développement du

trouble. Les phéromones apaisantes (fraction F3), notamment sous forme de diffuseur, sont

indiquées pour tous les stades de cette maladie.

Au stade 1, lorsque deux chats sont mis en contact, leur attitude est simplement un état

réactionnel et il est préconisé de ne pas intervenir dans les conflits, de façon à ce que le

territoire de chacun s’organise. La relation entre chats doit s’établir d’elle-même. Les chats

peuvent éventuellement recevoir des nutraceutiques (alpha-casozépine ou L-théanine) et des

phéromones apaisantes (fractions F3 et F3)

Au stade 2, il devient difficile pour le propriétaire de ne pas intervenir dans les conflits

entre chats, même si cela devrait être le cas. Il faut expliquer le mécanisme de ces agressions

au propriétaire et montrer que le chat « victime » est en fait responsable de la situation, car

son absence de réaction aggrave la situation. L’intervention voire la sanction apportée par le

 

69  

propriétaire ne permet pas aux chats de structurer leurs territoires : aussi, il faut expliquer au

propriétaire de ne pas intervenir. Un traitement médical des chats est envisageable : la

clomipramine, la fluoxétine ou la fluvoxamine peuvent être prescrites pour contrôler les

agressions du chat agresseur et des nutraceutiques peuvent être administrés au chat agressé

pour diminuer son état d’anxiété.

Au stade 3, le traitement médical est indispensable. Le chat agresseur est placé sous

fluoxétine ou fluvoxamine et le chat agressé sous sélégiline (33). Il est également primordial

de séparer momentanément les deux chats avant de les faire se rencontrer à nouveau,

progressivement (79). Chaque chat doit être placé dans une pièce avec tout le confort

nécessaire, de façon à recréer un petit territoire apaisant pour le chat. La remise en contact des

deux chats doit être progressive : à travers une porte en premier lieu puis dans une pièce où

les chats ne sont pas obligés de se croiser dans un espace restreint.

Lors de l’introduction d’un nouveau chat dans le foyer, la prévention est essentielle afin

que ce trouble ne se développe pas. L’utilisation de phéromones apaisantes F3 et F4 est

particulièrement indiquée pour faciliter la mise en présence des chats. De nombreux conseils

peuvent être dispensés au propriétaire pour faciliter l’intégration du nouveau chat mais le plus

important est d’éviter absolument d’interrompre, et de punir, les chats qui s’affrontent afin

que d’établisse leur territoire. De plus, afin d’éviter toute compétition autour des ressources,

le foyer doit toujours contenir un nombre de gamelles d’aliment égal au nombre de chats plus

une, avec la distribution de croquettes ad libitum ainsi que plusieurs points d’eau (35).

2.3.2. Prise en charge de l’anxiété du chat en milieu clos

La prise en charge du chat anxieux en milieu clos se décompose en deux volets : il faut

réaliser une prise en charge comportementale pour améliorer le bien-être de l’animal et une

prise en charge médicale, indispensable notamment s’il existe des comportements agressifs.

Lorsque l’anxiété est identifiée, il est primordial de rechercher avec le propriétaire s’il

est possible de laisser un accès à l’extérieur au chat (6). Bien souvent, aucune solution n’est

envisageable. Le territoire du chat peut parfois être légèrement étendu vers l’extérieur si un

balcon ou une terrasse sont disponibles et sécurisés (avec un grillage ou un filet). Si toute

sortie est impossible, un aménagement en trois dimensions du territoire du chat doit être

privilégié avec des zones sur lesquelles il peut monter, se cacher, se reposer en hauteur voire

observer l’extérieur (un jardin, la rue, les oiseaux, etc) (33). De plus, il faut compenser le

caractère hypostimulant de cet environnement en agissant sur la distribution alimentaire : au

 

70  

lieu de placer l’aliment dans une gamelle à disposition, on peut préconiser l’utilisation de

jouets distributeurs, de tapis de jeu où le chat doit extraire les croquettes avec la patte ou

simplement cacher des croquettes dans l’appartement pour que le chat exprime son

comportement de « chasseur »-grignoteur. Des jouets de fabrication « maison » sont faciles à

réaliser et donc peu onéreux. Les croquettes doivent être distribuées ad libitum pour éviter

une situation anxiogène et a minima à l’aide d’une gamelle placée en hauteur.

De même, pour pallier à l’ennui, des activités plaisantes comme le jeu à la maison

doivent être favorisées. Le propriétaire est incité à jouer avec son chat et des objets mobiles,

type balle avec grelot sont mis à la disposition du chat pour occuper le chat pendant son

absence (35).

Les agressions doivent être interrompues avec un signal disruptif (bruit, sifflement, jet

d’objet à distance) mais ne doivent jamais donner lieu à une punition qui aggraverait la

situation et risquerait de rompre le lien social entre le propriétaire et son chat.

D’un point de vue thérapeutique, l’utilisation d’un psychotrope se justifie par le mal-être

du chat anxieux mais surtout par le danger des agressions (6). Dans un premier temps, les

nutraceutiques peuvent être utilisés, car ils ne s’accompagnent pas de désinhibition. Dans un

second temps, si aucune amélioration n’est notée, un médicament à action psychotrope doit

être utilisé : le but est d’augmenter l’inhibition et diminuer l’impulsivité. Les ISRS

(fluoxétine) et la clomipramine sont particulièrement indiqués car ils ajoutent à ces deux

effets une composante anxiolytique.

Les phéromones apaisantes (fraction F3) peuvent être intéressantes, en sus, pour créer

une ambiance générale apaisante.

2.3.3. Prise en charge de l’anxiété de déterritorialisation

Lorsqu’après une phase d’adaptation défectueuse un état chronique d’anxiété est établi,

l’utilisation d’un psychotrope est nécessaire (33).

En première intention, l’utilisation des phéromones apaisantes (fraction F3) est

indispensable : elles sont utilisées en diffuseur ou pulvérisées sur les meubles et endroits

saillants de la pièce jusqu’à ce que le chat marque par lui-même. Un nutraceutique peut être

associé, ce qui est généralement apprécié par le propriétaire à cause de son caractère naturel et

de sa facilité d’administration. En deuxième intention, après 15 jours de phéromones

apaisantes sans amélioration ou si l’anxiété est vraiment très marquée (inhibition, activités

 

71  

substitutives), il est nécessaire de prescrire des psychotropes ayant une action sur le système

sérotoninergique comme la fluoxétine (1 mg/kg) ou la clomipramine (0,3-0,5 mg/kg) (35).

Une thérapie comportementale doit également être associée : tout facteur anxiogène doit

être supprimé du territoire. Les punitions, la réduction d’espace en réaction au marquage

urinaire ou griffades ou les éléments perturbateurs de la tranquillité du chat (perturbation du

sommeil, du calme au bac d’élimination, bruits effrayants, etc) doivent être abolis. Lors du

nettoyage du marquage urinaire, le propriétaire doit veiller à ne pas supprimer les marques

apaisantes par un nettoyage trop drastique (83).

Une fois l’hostilité du territoire diminuée et l’anxiété traitée avec des psychotropes, le

territoire doit être réorganisé de façon satisfaisante pour le chat, avec différents champs

d’activité séparés et identifiables, notamment un espace d’isolement plutôt en hauteur. Le lien

social avec le propriétaire doit être maintenu ou recréé, car les punitions à la suite de

marquage peuvent avoir mis à mal la relation homme-chat. Le jeu et les activités plaisantes

doivent être encouragées.

2.3.4. Prise en charge de l’anxiété de déritualisation

Pour faire disparaître l’anxiété de déritualisation, il est indispensable d’éviter toute

réaction aversive qui entraînerait le maintien des comportements gênants d’agressions,

dirigées contre les mains ou les mollets du propriétaire ou de marquage urinaire ou visuel par

griffades. De plus, le chat ne doit pas être contraint d’entrer en contact avec les membres du

groupe social humain. Privilégier la patience, dans le but d’obtenir une nouvelle habituation et

la création de nouveaux rituels apaisants, est la meilleure solution (31).

Si le chat est réellement très inhibé, l’utilisation de nutraceutiques ou de phéromones

apaisantes est envisageable. Dans cette situation, des aliments contenant de l’alpha-

casozépine, par exemple l’aliment Calm CC36 ND (Royal Canin, Aimargues) et les diffuseurs

ou sprays de phéromones sont particulièrement indiqués, car ils évitent toutes manipulations

du chat anxieux.

2.3.5. Prise en charge de l’hyperattachement

Lorsque l’hyperattachement est responsable d’anxiété de séparation, les psychotropes

sont recommandés et associés à une thérapie de détachement. Avant d’envisager une

médicalisation lourde, les nutraceutiques peuvent être essayés. Si aucune amélioration n’est

 

72  

observée dans les 15 jours, la clomipramine ou les ISRS sont utilisés, car ils favorisent le

détachement. Les ISRS sont plutôt employés lorsqu’il existe un déficit des autocontrôles (35).

La thérapie de détachement à mettre en place doit mimer le détachement naturel de la

mère. Ainsi, le chat devient indépendant et peut s’isoler sans ressentir de mal-être. Pour ce

faire, le propriétaire ne doit pas répondre aux sollicitations du chat, voire le repousser lorsque

le chat se colle à lui.

2.3.6. Prise en charge de la dépression chronique

La dépression chronique doit absolument être prise en charge avec des psychotropes à

effet antidépresseur : les ISRS sont particulièrement indiqués. La clomipramine s’utilise de

préférence chez les chats âgés, car elle augmente les capacités cognitives grâce à son action

anticholinergique (35).

Une thérapie comportementale doit obligatoirement être associée : il faut solliciter le chat

au maximum par le jeu, par des caresses. Le sommeil du chat doit impérativement être

respecté pour qu’il soit réparateur et il est indispensable que son champ d’isolement soit placé

au calme en hauteur.

Après avoir identifié, dans une première partie, les troubles comportementaux comme

étiologie potentielle de l’obésité féline et présenté les différents volets (nutritionnel et

comportemental) de la prise en charge d’un chat obèse et anxieux, nous avons réalisé, dans

une seconde partie, une étude clinique sur des chats sains afin d’étudier l’influence d’une

prise en charge comportementale sur l’état d’obésité.

 

73  

DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE

I. OBJECTIFS DE L'ETUDE

A ce jour, aucune étude n’a été menée, à notre connaissance, sur l’aspect comportemental

de l’obèse féline.

Ce travail expérimental a pour but de souligner l’importance d’une prise en charge

globale dans la gestion de l’obésité féline. Ne se limitant pas à une adaptation relative au

comportement alimentaire, la prise en charge comportementale s’intéresse à l’environnement,

à l’activité mais également à l’état psychique du chat. Ainsi, ce travail étudie l’influence du

traitement des troubles comportementaux sur l’état d’obésité du chat dans le cadre d’une prise

en charge globale.

Un des objectifs de cette étude est de construire et de valider plusieurs outils destinés au

management de l’obésité féline. Ainsi, une grille d’évaluation de l’anxiété du chat et un arbre

décisionnel tenant compte des diverses étiologies de l’obésité ont été développés pour guider

le vétérinaire dans sa prise en charge du chat obèse, qu’il soit atteint de trouble anxieux ou

non.

Enfin, grâce aux résultats, ce travail a abouti à la réalisation d’un guide de prise en charge

globale du chat obèse.

 

74  

II. ANIMAUX, MATERIEL ET METHODES

1. Population enquêtée

1.1. Base du recrutement

L'étude a été menée sur les chats obèses présentés en consultation de nutrition à l'École

Nationale Vétérinaire de Toulouse, le jeudi matin entre le 1er janvier 2009 et le 1er juillet

2013. Les propriétaires des chats étaient pris en charge dès leur arrivée en salle d’attente où le

premier questionnaire relatif à l’obésité de leur chat leur était distribué. Ensuite, une

consultation combinant un aspect nutritionnel et un aspect comportemental était effectuée.

1.2. Critères d’inclusion des chats dans l'étude

Tous les propriétaires de chats en surpoids reçus en consultation de nutrition ont été

interrogés, quels que soient la race et l’âge du chat. Lorsque le propriétaire possédait plusieurs

chats en surpoids, un questionnaire a été rempli pour chaque chat.

Les chats remplissant les conditions suivantes étaient inclus dans l’étude :

-­‐ tout chat, stérilisé ou non, de score corporel supérieur ou égal à 6/9,

-­‐ chats femelles de poids supérieur à 5 kg, chats mâles de poids supérieur à 5,5 kg.

1.3. Critères d’exclusion des chats de l'étude

Certains chats n'ont toutefois pas été inclus dans l’étude pour différentes raisons :

-­‐ chats présentant une maladie pouvant expliquer l'obésité du chat,

-­‐ chats stérilisés avec un poche graisseuse abdominale mais non gras,

-­‐ chats n’ayant pas été présentés au rendez-vous de contrôle.

2. Matériels

La même balance a été utilisée pour peser chaque chat inclus dans l'étude lors de ces

différentes visites. Deux balances étaient disponibles. Une balance pèse-bébé électronique de

marque Petit Terraillon indiquant le poids à 50 g près était utilisée pour peser les chats en

surpoids modéré. Une autre balance de marque PRECIA Access à plateau électronique avec

 

75  

un boitier accroché au mur indiquant le poids à 50 g près était utilisée pour peser les très gros

chats (ne pouvant être placés dans le pèse-bébé) grâce à la technique de la double pesée : le

chat était porté dans les bras et le poids de la personne était retranché au poids affiché. Ces

balances se situaient dans la salle de consultation de nutrition.

Un mètre ruban a été utilisé pour évaluer les périmètres thoracique et abdominal des chats

vus en consultation.

Cette salle était également équipée d'une échelle visuelle d'états corporels du chat en 9

points (figure 4).

3. Méthodes

3.1. Principes

L'enquête a reposé sur plusieurs questionnaires.

Les propriétaires de chats ont reçu en salle d'attente un premier questionnaire (Annexe 1)

sur le mode de vie de leur chat de façon à optimiser le temps passé en consultation. Puis, les

propriétaires étaient interrogés en salle de consultation de nutrition avec l’aide d’un second

questionnaire (qui précisait les réponses apportées au questionnaire n°1 et reprenait les

questions pour lesquelles aucune réponse n'avait été apportée) (Annexe 2). Le deuxième

questionnaire était constitué de la manière suivante : les questions en gris correspondaient à

celles théoriquement remplies par le propriétaire en salle d'attente et, celles en noir, aux

précisions nécessaires à l'évaluation comportementale complète du chat. Ainsi, à l'aide du

premier questionnaire, les questions grisées auxquelles le propriétaire avait déjà pu répondre

étaient passées.

Une pesée, une évaluation de l'état corporel (scoring de l'état d'embonpoint selon une

échelle d'évaluation sur 9 (BCS /9), mesure des périmètres thoracique et abdominal) et un

examen général complet du chat étaient réalisés par les étudiants et validés par le Pr.

Priymenko.

Une évaluation du comportement du chat lors de la consultation a été effectuée et les

observations étaient reportées sur le questionnaire après la consultation.

Au terme de la consultation, une prescription était rédigée pour le propriétaire. Celle-ci

était accompagnée d'une fiche de suivi du chat (Annexe 5) à la maison permettant d'évaluer sa

consommation alimentaire entre deux rendez-vous.

 

76  

Le suivi des chats était assuré par des rendez-vous espacés de un à un mois et demi. Au

rendez-vous de contrôle, un questionnaire de suivi (n°3) (Annexe 3) était proposé au

propriétaire en salle d’attente lui permettant d’estimer l’évolution de l’état physique de son

chat et de ses comportements depuis la dernière consultation.

Lors de la consultation de suivi, un quatrième questionnaire (Annexe 4) était rempli en

fonction des réponses apportées par le propriétaire du chat. Il permettait, d’une part, d’évaluer

l’observance des prescriptions nutritionnelles et/ou comportementales faites lors du précédent

rendez-vous et, d’autre part, de consigner les résultats de l’examen clinique général ainsi que

de l’état corporel mesuré selon les mêmes modalités que lors de la première consultation. De

nouveau, une évaluation des comportements du chat lors de la consultation de nutrition était

effectuée. A l’issue de cette consultation, une nouvelle prescription adaptée en fonction des

résultats observés était rédigée pour le propriétaire. Celle-ci était également accompagnée de

la fiche de suivi de consommation alimentaire du chat.

3.2. Présentation des questionnaires et documents utilisés

Le questionnaire n°1, destiné au propriétaire en salle d’attente, comportait 4 parties :

-­‐ partie n°1 : identification du propriétaire et du chat par une étiquette de dossier et

présentation succincte de l’étude menée par ce travail de thèse,

-­‐ partie n°2 : conditions dans la salle d’attente (présence de chien, bruit, etc),

-­‐ partie n°3 : perception de l’obésité du chat par le propriétaire et conditions d’apparition

du surpoids,

-­‐ partie n° 4 : origine du chat, composition du foyer et de l’environnement du chat,

comportement alimentaire, sommeil, toilettage, jeux, marquage, comportement général

à la maison, comportement pendant le transport.

Inspiré du questionnaire de la British Small Animal Veterinary Association (59), le

questionnaire n°2, rempli en salle de consultation, comportait 5 parties :

-­‐ partie n°1 : identification du propriétaire et du chat par une étiquette de dossier, statut

quant à la stérilisation,

-­‐ partie n°2 : modalités de développement et environnement actuel du chat,

-­‐ partie n°3 : comportements du chat (alimentaire, avec l’eau, sommeil, toilettage, jeux,

marquage facial et comportement général à la maison, lors du transport),

-­‐ partie n°4 : examen clinique général, évaluation de l’état corporel.

 

77  

L'évaluation de l'état corporel du chat correspond à la détermination de la note d'état

corporel à partir de l'échelle d'état corporel et la prise de mesure des périmètres

thoracique et abdominal.

-­‐ partie n°5 : évaluation du comportement du chat lors de la consultation de nutrition.

La prescription était accompagnée d’une fiche de suivi (Annexe 5) sur lequel le

propriétaire devait remplir au fur et à meure un tableau indiquant la date de pesée et le poids

du sac d’aliment ainsi que la date de fin du sac.

Le questionnaire n°3 de suivi, destiné au propriétaire en salle d’attente, comportait sept

questions sur l’activité, le stress du chat et son comportement alimentaire.

Le questionnaire n°4, rempli lors de la consultation du suivi, comportait deux questions

sur l’observance des prescriptions et reprenait les questions évaluant les comportements du

chat déjà relevés auparavant sur le questionnaire n°2.

3.3. Déroulement de l'enquête

La clinique des animaux de compagnie de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse

dispose d’une salle de consultation de nutrition avec plusieurs salles d'attente, communes aux

différents services. A son arrivée dans la salle d’attente, le propriétaire était pris en charge par

un étudiant qui lui expliquait brièvement ce travail de thèse, lui demandait son accord pour y

participer puis lui distribuait le questionnaire n°1. Le propriétaire, toujours dans la salle

d’attente, remplissait alors seul ce premier questionnaire le temps que la consultation

précédente se termine. Puis, durant la consultation dans la salle de nutrition, un étudiant,

supervisé par le Pr. Priymenko, remplissait le questionnaire n°2 en interviewant le

propriétaire de l'animal pendant que d’autres étudiants réalisaient l'examen de l'animal. Le

temps disponible pour l'interview était au moins d’une heure.

3.4. Prise en charge des chats obèses

Suite à la première consultation permettant d’identifier la présence ou non d’un trouble

comportemental, chaque chat a été pris en charge individuellement tant sur le plan

nutritionnel que comportemental en fonction de ses besoins et des possibilités du propriétaire.

 

78  

3.4.1. Chat obèse sans trouble comportemental

Lorsqu’aucun trouble comportemental n’a été identifié, la prise en charge s’est

décomposée en deux volets principaux : un alimentaire et un autre afin de favoriser l’exercice

physique.

L’adaptation alimentaire proposée au propriétaire a résidé dans le fait de changer

l’aliment en passant de l’aliment habituel, parfois inadapté au statut physiologique du chat

(aliment trop riche en énergie) à un aliment plus pauvre en énergie.

Les conseils apportés afin d’augmenter les dépenses énergétiques du chat ont

généralement consisté à proposer au chat un distributeur de croquettes mobile type Pipolino ®

ou une balle distributeur, à favoriser le jeu du chat et à développer la surface disponible en

hauteur, notamment avec la mise en hauteur des gamelles ou la mise à disposition de zones de

couchage en hauteur.

Si des erreurs éthologiques n’entraînant pas de trouble comportemental ont été identifiées

lors de la première consultation comme une organisation inadaptée du territoire du chat, une

adaptation de l’environnementale a également été conseillée pour améliorer le bien-être du

chat.

3.4.2. Chat obèse avec trouble comportemental anxieux

Lorsqu’un trouble comportemental a été identifié lors de la première consultation, la prise

en charge a été plus complexe et s’est décomposée en quatre volets.

La principale adaptation alimentaire mise en place lorsqu’un état anxieux était observé a

été de passer à une alimentation ad libitum sans changement de l’aliment distribué car celui-ci

était déjà souvent un aliment de régime. Si ce n’est pas le cas, lorsque l’anxiété est

correctement gérée, une adaptation alimentaire peut être recommandée en passant d’un

aliment inadapté à un aliment de régime. Une distribution de l’aliment avec un Pipolino ® ou

une balle distributeur, pour répondre au comportement de grignoteur a été conseillée.

Une adaptation de l’environnement a été généralement nécessaire. Les gamelles sont

disposées si possible en hauteur et éloignées de la litière. Dans un foyer où plusieurs chats

cohabitent, le nombre de gamelles et de litières a été ajusté au nombre de chats présents. Le

territoire a été également développé dans les trois dimensions.

 

79  

Une thérapie par le jeu a été recommandée, ce qui a permis dans ce cas, outre

l’augmentation des dépenses énergétiques, de recréer ou d’améliorer le lien entre le

propriétaire et le chat.

Le dernier volet de cette prise en charge a résidé dans la mise en place d’un traitement de

l’état anxieux. Dans notre étude, les produits utilisés ont été le Zylkène ®, Feliway diffuseur

® ou la fluoxétine.

3.5. Evaluation de l’état corporel des chats suivis

L’évolution de l’état corporel du chat a été évaluée pendant la prise en charge par

l’évolution du poids corporel, du BCS et des périmètres thoraciques et abdominaux,

enregistrés à chaque rendez-vous.

3.6. Evaluation du comportement et de l’anxiété des chats suivis

Afin d’apprécier le comportement général des chats obèses dans leur environnement,

différents éléments comportementaux ont été évalués au cours de la prise en charge. Les items

du tableau 4 ont été notés selon leur fréquence d’apparition sur une échelle de 0 à 4 (0 :

aucun, 1 : un peu, 2 : moyen, 3 : beaucoup, 4 : permanent) en fonction des réponses apportées

aux questionnaires pendant les consultations. La somme de ces notes donne le « Score

comportement ».

Critères d’évaluation du comportement général Score

Activité globale

Comportement exploratoire

Toilettage Partiel

Complet

Jeu

Avec le propriétaire

Avec un autre chat

Seul

Demande d’attention/de caresses

Total (« Score comportement ») Tableau 4. Grille d'évaluation du comportement général du chat obèse. Chaque item (ou comportement) est noté selon sa fréquence d'apparition sur une échelle de 0 à 4 (0 : aucun, 1 : un peu, 2 : moyen, 3 : beaucoup, 4 : permanent) en fonction de ce que le propriétaire rapporte. La somme de ces notes donne le "Score comportement".

 

80  

De plus, un autre score dit « Score anxiété » est calculé pour déterminer le niveau

d’anxiété des chats obèses. Le tableau 5 présente les neuf éléments comportementaux utilisés

pour évaluer l’état anxieux. Ces éléments ont également été notés selon leur fréquence

d’apparition sur une échelle de 0 à 4 (0 : non, 1 : rare, 2: parfois, 3 : fréquemment et 4: oui) et

additionnés pour obtenir le « Score anxiété ».

Critères d’évaluation de l’anxiété Score

Malpropreté urinaire ou fécale Marquage urinaire ou fécal

Agression/Evitement D’un membre du foyer

Des étrangers

Crainte du propriétaire

Interactions négatives Avec un chat du foyer Avec un autre animal

Crainte des bruits Hypervigilance

Total (« Score anxiété ») Tableau 5. Grille d'évaluation de l'anxiété du chat obèse. Chaque item (ou comportement) est noté selon sa fréquence d'apparition sur une échelle de 0 à 4 (0 : aucun, 1 : un peu, 2 : moyen, 3 : beaucoup, 4 : permanent) en fonction de ce que le propriétaire rapporte. La somme de ces notes donne le "Score anxiété".

 Les scores totaux obtenus au rendez-vous initial ont servi de valeur de référence pour

juger l’évolution du comportement général et de l’anxiété du chat obèse. Une augmentation

du « Score comportement » signait ainsi une amélioration du comportement et une diminution

du « Score anxiété », une amélioration de l’état anxieux du chat.

L’obtention d’un score d’anxiété initial supérieur ou égal à 10 a entraîné une prise en

charge médicamenteuse qui a été choisie en fonction du trouble identifié.

 

81  

III. RESULTATS

1. Caractéristiques de la population

1.1. Effectif de l’étude

Du 1er janvier 2009 et le 1er juillet 2013, 19 chats obèses présentés en consultation de

nutrition satisfaisaient à l’ensemble des critères d’inclusion dans l’étude. Au final, la

population de l’étude a été restreinte à 14 chats car 5 chats ont dû être exclus faute de suivi ou

consécutivement à un suivi trop irrégulier (une consultation de suivi tous les 6 à 12 mois).

1.2. Type de chats suivis : âge, statut sexuel et style de vie

La population de l’étude se compose de 14 individus dont l’âge varie de 1 an et 7 mois à

15 ans et 2 mois (7,0 ans ± 3 ans et 9 mois).

Parmi les 14 chats, les deux sexes sont représentés à part égale (7 femelles et 7 mâles).

De plus, 12 des 14 chats suivis étaient stérilisés. Seul un mâle et une femelle étaient entiers.

Parmi les 14 chats suivis, 10 chats vivent en appartement dont 3 seulement ont un accès à

l’extérieur. Les 4 autres chats vivent dans une maison dont 2 ont un accès libre à l’extérieur.

Parmi les 14 chats suivis, 9 chats font parti d’un foyer possédant plusieurs chats dont 5

vivent en appartement.

La figure 10 présente la répartition des chats obèses en fonction du nombre de chats

détenus dans leur foyer.

 Figure 10 - Répartition des chats obèses atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris) en fonction du nombre de chats détenus dans le foyer pour les chats.

0

1

2

3

4

1 2 3 >3

Effe

ctif

Nombre de chats dans le foyer

Présence de trouble comportemental (n=8)

Absence de trouble comportemental (n=6)

 

82  

1.3. Alimentation initiale

Les 14 chats suivis recevaient au départ une alimentation essentiellement constituée de

croquettes. Parmi ceux-ci, 3 chats étaient fréquemment soumis à des changements de marque

de croquettes toujours choisies dans la même gamme (supermarché, animalerie).

Seulement 3 chats recevaient, en plus, des à-côtés principalement composés de pâtées ou

de friandises pour chat d’une gamme de supermarché (type Félix®, Whiskas®) ou de restes

de table (thon, jambon, fond du pot de yaourt).

La figure 11 présente la répartition des différents types de croquettes reçus par les chats

de l’étude et leur valeur énergétique.

 Figure 11 - Répartition des différents aliments reçus par les chats et leur valeur énergétique. En gris : nombre de chats nourri chaque type d’aliment. En noir : valeur énergétique de chaque aliment (kcal EM/kg MS). (RC : Royal Canin, PPP : Purina Pro Plan).

 Dans cette étude, 9/14 chats étaient nourris au départ avec un aliment contenant moins de

3300 kcal EM/kg MS, 1/14 recevait un aliment contenant entre 3300 et 3500 kcal EM/kg MS

et 4/14 chats recevaient un aliment contenant plus de 3500 kcal EM/kg MS. La moyenne de la

3730 3898 3540 3390 3203 3133 3123 3128

2919 3187

0,5 1,5 2,5 3,5 4,5 5,5 6,5 7,5 8,5 9,5 10,5

0

1000

2000

3000

4000

5000

0

1

2

3

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PPP

Obe

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Man

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RC

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Sup

port

RC

Sen

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Aliment physiologique Aliment pour chat stérilisé ou light

Aliment diététique

Vale

ur é

nerg

étiq

ue d

e l'a

limen

t (kc

al E

M/k

g M

S)

Effe

ctif

 

83  

densité énergie contenue dans les croquettes distribuées aux chats obèses est de 3303,2 ±  276

kcal EM/kg MS.

5/14 propriétaires ne connaissent pas la quantité précise distribuée par jour : 4/5 des chats

appartenaient à un foyer possédant plusieurs chats et 1/5 chats était nourri à volonté.

Pour les 9 autres chats, la quantité moyenne d’aliment distribuée par jour était de 65 ±

8 g/jour. Pour ces chats, la quantité d’énergie métabolisable moyenne reçue par kilogramme

de poids idéal et par jour était de 43 ±  6 kcal EM/kg PCI/jour.

Le tableau 6 présente la quantité d’aliment et d’énergie métabolisable reçues par

kilogramme de poids corporel, de poids métabolique et de poids métabolique idéal par jour.

Tableau 6. Quantité d’aliment et d’énergie métabolisable distribuées. NSP : le propriétaire ne connaît pas la quantité d’aliment distribuée par jour.

   

Quantité d'aliment distribuée par … et par jour

Quantité d'EM distribuée par … et par jour

Poid

s rée

l (kg

)

Poid

s idé

al (k

g)

Qua

ntité

d'al

imen

t di

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P in

itial

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P 0,

67

g/kg

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éal

kcal

EM

/kg

P in

itial

kcal

EM

/kg

P 0,

67

kcal

EM

/Pid

éal

T10 - 5171 6,6 4,5 80 3128 12,19 22,67 17,78 38,12 70,93 55,61 T10 - 1643 8,3 5 65 3123 7,83 15,74 13,00 24,46 49,17 40,60 T08 - 3035 10,05 5,5 NSP 3203 T12 - 766 6,6 4,5 60 3730 9,09 16,95 13,33 33,91 63,21 49,73

T09 - 2260 7,85 4,5 NSP 3898 T09 - 5567 6,83 5 NSP 3540 T12 - 4214 5,8 4,5 60 2919 10,34 18,48 13,33 30,20 53,94 38,92 T09 - 2059 5,5 4 60 3187 10,91 19,15 15,00 34,77 61,02 47,81 T11 - 501 8,4 5,5 NSP 3128 T12 - 58 6,8 5 55 3133 8,09 15,23 11,00 25,34 47,70 34,46 T12 - 980 5,9 5 60 3540 10,17 18,27 12,00 36,00 64,67 42,48

T08 - 2620 8,05 5,5 70 3203 8,70 17,31 12,73 27,85 55,43 40,77 T10 - 1617 6,4 4,5 NSP 3390 T12 - 6558 6,3 5,5 75 3123 11,90 21,85 13,64 37,18 68,25 42,59

Moyenne 7,1 4,9 65 3303,2 9,91 18,40 13,53 31,98 59,37 43,66

 

 

84  

1.4. Evaluation initiale de l’obésité

Le poids initial moyen était de 7,1 ±  1,3 kg.

La figure 12 présente la répartition des chats en fonction de leur poids initial.

 Figure 12. Répartition des poids initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).

 

Le BCS initial moyen était de 7,7 ± 0,7.

La figure 13 présente la répartition des BCS initiaux des 14 chats suivis.

 Figure 13. Répartition des BCS initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).

0

1

2

3

4

5

6

[4 - 6[ [6 - 8[ [8 - 10[ > 10

Effe

ctif

Poids initial (en kg)

Présence de trouble comportemental (n=8)

Absence de trouble comportemental (n=6)

0

1

2

3

4

5

6

BCS 6 BCS 7 BCS 8 BCS 9

Effe

ctif Présence de trouble

comportemental (n=8)

Absence de trouble comportemental (n=6)

 

85  

Le périmètre thoracique initial moyen était de 43 ± 6 cm, le périmètre abdominal initial

moyen était de 49 ± 6 cm.

La figure 14 présente la répartition des périmètres thoracique et abdominal initiaux.

 Figure 14. Répartition des périmètres thoracique (PT) et abdominal (PA) initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris).

1.5. Evaluation initiale du comportement

1.5.1. Identification du trouble comportemental

Dans notre étude, 8 chats sur les 14 chats suivis étaient atteints d’un ou de plusieurs

troubles comportementaux associés. Parmi ceux-ci, 2 chats montrent des signes évidents

d’anxiété sans pouvoir identifier avec certitude un trouble comportemental précis. Pour 4

autres chats, soit la moitié de ces chats, les troubles comportementaux identifiés sont

multiples.

La figure 15 présente la répartition des troubles comportementaux identifiés dans notre

étude. Il est important de noter que certains chats souffrent de plusieurs troubles associés.

0

1

2

3

4

5

6

[35 - 40[ [40 - 45[ [45 - 50[ [50 - 55[ [55 - 60[

Effe

ctif

Périmètre (en cm)

PT initial

PA initial

 

86  

Figure 15. Répartition des troubles comportementaux identifiés chez les chats obèses suivis.

L’anxiété de cohabitation est le trouble majoritairement identifié : la moitié des chats

atteints de troubles comportementaux en souffre.

1.5.2. Scores « comportement » et « anxiété » initiaux

Pour l’ensemble des chats, le score de comportement initial moyen est 9 ±  4 points.

Pour les 8 chats présentant des troubles comportementaux, le score de comportement

initial moyen est de 8 ±   4 points. Pour les 6 chats ne présentant pas de trouble

comportemental, le score de comportement initial moyen est de 11 ± 2 points.

La figure 16 présente la répartition des scores de comportement initiaux.

 Figure 16. Répartition des scores de comportement initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris). Avec de 0 à 4 points les chats exprimant le moins de comportement et de 15 à 19 points les chats exprimant le plus de comportement. Le score de comportement est obtenu grâce à la grille d’évaluation du comportement général (p. 71).

0 1 2 3 4

Anxiété de cohabitation

Organisation inadaptée du territoire

Anxiété post-traumatique

Hyperattachement Rituels alimentaires autour de la litière

Syndrome de privation

Anxiété d'origine indéterminée

0

1

2

3

4

5

0 - 4 5 - 9 10 - 14 15 - 19

Effe

ctif Présence de trouble

comportemental (n=8)

Absence de trouble comportemental (n=6)

 

87  

Pour l’ensemble des chats, le score d’anxiété initial moyen est 7 ±  2 points.

Pour les 8 chats présentant des troubles comportementaux, le score d’anxiété initial

moyen était de 10 ±  4 points. Pour les 6 chats ne présentant pas de trouble comportemental, le

score d’anxiété initial moyen était de 2 ± 1 points. Parmi les 8 chats atteints de trouble du

comportement, 6 chats présentaient un score d’anxiété initial supérieur ou égal à 10.

La figure 17 présente la répartition des scores d’anxiété initiaux.

 Figure 17. Répartition des scores d'anxiété initiaux, pour les chats atteints de trouble comportemental (en noir) ou non (en gris). Avec de 0 à 4 points les chats les moins anxieux et de 15 à 19 points les chats les plus anxieux. Le score d’anxiété est obtenu grâce à la grille d’évaluation de l’anxiété (p. 71).

1.6. Etiologies de l’obésité

L’origine de la prise de poids des chats obèses reçus en consultation est présentée dans le

tableau 7.

Etiologie de l’obésité féline Nombre de chats atteints Trouble nutritionnel simple 1 Manque d’exercice 3 Trouble comportemental simple 4 Trouble mixte 6

Tableau 7. Répartition des causes de l'obésité féline chez les chats obèses suivis (n=14).

 Parmi les 6 chats dont l’origine de l’obésité est mixte, diverses combinaisons sont

possibles. Ainsi, 2/6 chats présentaient un trouble nutritionnel associé à un manque

d’exercice, 1/6 chat présentait un trouble nutritionnel associé à un trouble comportemental et

3/6 chats présentaient un manque d’exercice associé à un trouble comportemental.

0

1

2

3

4

5

6

7

0 - 4 5 - 9 10 - 14 15 - 19

Effe

ctif Présence de trouble

comportemental (n=8)

Absence de trouble comportemental (n=6)

 

88  

2. Traitement mis en place

Le tableau 8 expose le détail de la prise en charge nutritionnelle individuelle des 14 chats

inclus dans notre étude. La première partie présente l’aliment habituel distribué à chaque chat

ainsi que la quantité reçue par jour et le mode de distribution (lorsqu’une quantité est indiquée

sans précision supplémentaire cela signifie que le chat est rationné mais que l’aliment est

distribué en une fois. Le chat doit gérer seul cette quantité sur la journée). La seconde partie

indique l’aliment prescrit, en quelle quantité et selon quel mode de distribution. 7/14 chats ont

changé d’aliment pendant la prise en charge.

Avant la prise en charge Prescription Numéro de

dossier Aliment habituel Mode de distribution Aliment prescrit Mode de

distribution

Trou

ble

com

porte

men

tal

T10 - 5171 PPP Obesity Management

80 g/jour PPP Obesity Management

80 g/jour

T10 - 1643 RC chat stérilisé + haricots verts

65 g + 165 g

RC chat stérilisé Ad libitum

T08 - 3035 Hill's light + pâté Whiskas

60 g/jour + 1 fois/semaine

RC Satiety Support Ad libitum

T12 - 766 Vet Essential Young Adult

60 g/jour en 4 à 5 repas

RC Satiety Support Ad libitum avec

Pipolino ® T09 - 2260 Ultima Ad libitum Ultima Ad libitum

T09 - 5567 Marques de

supermarché en alternance

Ad libitum Hill’s light Ad libitum

T12 - 4214 RC Satiety

Support + à-côtés 60 g/jour en 2 repas

+ 1 fois/semaine RC Satiety Support 60 g/jour

T09 - 2059 RC Sensitivity 60 g/jour RC Sensitivity Ad libitum

Abs

ence

de

troub

le c

ompo

rtem

enta

l

T11 - 501 PPP Obesity Management

Ad libitum PPP Obesity Management

75 g/jour

T12 - 58 Purina One light 60 g/jour en 2 repas Purina One light 60 g/jour

T12 - 980 Purina One +

à-côtés

un fond d'assiette 2 fois/jour +

3 fois/semaine

Hill’s Science Plan Feline Adult Light

60 g/jour avec Pipolino ®

T08 - 2620 Hill's light 70 g/jour RC Satiety Support Ad libitum avec

Pipolino ®

T10 - 1617 Friskies Ad libitum Hill’s light Ad libitum avec

Pipolino ®

T12 - 6558 RC chat stérilisé 75 g/jour en 4 repas RC Satiety Support Ad libitum

Tableau 8. Prise en charge nutritionnelle individuelle. Lorsqu’une quantité est indiquée sans précision cela signifie que le chat est rationné avec une distribution unique, le matin par exemple. Le chat doit gérer seul cette quantité sur la journée.

 

89  

Le tableau 9 présente le détail de la prise en charge individuelle comportementale des 14

chats inclus dans notre étude. Les cases cochées dans le tableau indiquent les modifications

apportées à l’environnement du chat obèse ainsi que le traitement médical mis en place si

nécessaire.

Num

éro

de

doss

ier

Gam

elle

loin

de

la li

tière

G

amel

le e

n ha

uteu

r

(n+1

) gam

elle

s

(n+1

) liti

ères

Favo

riser

le je

u

Dév

elop

per

l'esp

ace

en 3

D

Alp

ha-c

asoz

épin

e

Phér

omon

es

apai

sant

es

Fluo

xétin

e

Trou

ble

com

porte

men

tal T10 - 5171 X

T10 - 1643 X X X X T08 - 3035 X X X X X T12 - 766 X X X T09 - 2260 X X X T09 - 5567 X X T12 - 4214 X X X T09 - 2059 X

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal T11 - 501 X X

T12 - 58 X X X T12 - 980 T08 - 2620 X X T10 - 1617 X T12 - 6558 X

Tableau 9. Détails de la prise en charge individuelle comportementale. Chaque croix indique une modification apportée à l'environnement du chat et le traitement médicamenteux mis en place.

 2.1. Prise en charge des chats présentant des troubles comportementaux

Pour les 8 chats présentant des troubles comportementaux, tous les à-côtés ont été

supprimés et 3/8 chats sont passés à un aliment restreint en énergie. Les autres chats (5/8) ont

conservé leur aliment habituel, qu’il s’agisse déjà d’un aliment vétérinaire restreint en énergie

(3/5) ou d’un autre type d’aliment (2/5).

 

90  

Le tableau 10 présente la répartition des mesures alimentaires et comportementales mises

en place au cours du plan d’amaigrissement chez les chats suivis présentant des troubles

comportementaux (8/14).

Traitement prescrit Nombre de chats (n=8)

Alimentation

Passage à un aliment restreint en énergie 3 Aliment habituel conservé

Vétérinaire restreint en énergie 3 Vétérinaire, light 0 Autre 2

Quantité limitée 2 Ad libitum 6

Exercice physique

Pipolino ® , balle distributeur 1 Augmenter le jeu 4 Développer l’espace en 3D 2 Mettre les gamelles en hauteur 3

Adaptation de l’environnement

Eloigner les gamelles de la litière 2 Placer les gamelles en hauteur 3 Augmenter le nombre de litières 2 Augmenter le nombre de gamelles 1

Médicament Phéromonothérapie 2 Alpha-casozépine 4 Fluoxétine 2

Tableau 10. Répartition des mesures alimentaires et comportementales mises en place au cours du plan d'amaigrissement chez les chats suivis présentant des troubles du comportement.

2.2. Prise en charge des chats sans trouble comportemental

Pour les 6 chats ne présentant pas de trouble comportemental, tous les à-côtés ont

également été supprimés et 4/6 chats sont passés à un aliment restreint en énergie. Les autres

chats (2/6) ont conservé leur aliment habituel, qu’il s’agisse déjà d’un aliment vétérinaire

restreint en énergie (1/2) ou d’un autre type d’aliment (1/2).

Le tableau 11 présente la répartition des mesures mises en place au cours du plan

d’amaigrissement chez les chats suivis ne présentant pas de trouble comportemental (6/14).

 

91  

Traitement prescrit Nombre de chats (n=6)

Alimentation

Passage à un aliment restreint en énergie 4 Aliment habituel conservé

Vétérinaire, restreint en énergie 1 Vétérinaire, light 0 Non vétérinaire, light 1

Quantité limitée 3 Ad libitum 3

Exercice physique

Pipolino ® , balle distributeur 3 Augmenter le jeu 3 Développer l’espace en 3D 2 Mettre les gamelles en hauteur 4

Correction des erreurs éthologiques 0 Tableau 11. Répartition des mesures nutritionnelles et environnementales mises en place au cours du plan d'amaigrissement chez les chats suivis ne présentant pas de trouble du comportement.

3. Le suivi

3.1. Nombre de rendez-vous pendant la prise en charge

Au total, 19 chats obèses pris en charge en consultation de nutrition satisfaisaient aux

critères de sélection de l’étude. Cependant, 2 propriétaires de chats ne sont jamais revenus en

consultation de suivi et 3 autres propriétaires sont venus plusieurs fois en consultation de

nutrition sans réellement réaliser de suivi, les rendez-vous étant espacés de plus de 6 mois.

Ainsi, seulement 14 chats ont été retenus pour cette étude.

Après la consultation initiale, 7 propriétaires ne sont revenus qu’à une seule consultation

de suivi après 1 à 2 mois de prise en charge et 7 autres propriétaires ont réalisé un suivi

régulier de leur chat en les présentant à plus de 2 rendez-vous de suivi.

La figure 18 présente la répartition des chats en fonction du nombre de rendez-vous de

contrôle effectués.

 

92  

Figure 18. Répartition des chats en fonction du nombre de rendez-vous de contrôle effectués (n=14).

3.2. Durée de la prise en charge

La durée de suivi moyenne a été de 153 ±  115 jours soit 5 mois environ, avec un suivi

minimum de 28 jours contre un suivi maximum de 373 jours (soit un peu plus d’un an).

Les chats atteints d’un trouble comportemental identifié lors de la consultation initiale ont

été suivis 3 fois plus longtemps que les chats ne présentant pas de trouble comportemental

avec une médiane de durée de prise en charge de 178 jours contre seulement 57 jours pour ces

derniers.

Le tableau 12 récapitule la durée de la prise en charge pour chaque chat suivi.

Numéro de dossier Durée de la prise en charge (jours)

Nombre de rendez-vous de suivi

Trou

ble

com

porte

men

tal

T10 - 5171 259 3 T10 - 1643 203 3 T08 - 3035 238 5 T12 - 766 373 6 T09 - 2260 42 1 T09 - 5567 42 1 T12 - 4214 122 1 T09 - 2059 153 2 Médiane 178 2,5

7/14

1/14

3/14

1/14

1/14 1/14

1 rendez-vous de contrôle 2 rendez-vous de contrôle 3 rendez-vous de contrôle 4 rendez-vous de contrôle 5 rendez-vous de contrôle 6 rendez-vous de contrôle

 

93  

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal

T11 - 501 266 3 T12 - 58 49 1 T12 - 980 33 1 T08 - 2620 65 4 T10 - 1617 273 1 T12 - 6558 28 1 Médiane 57 1

Tableau 12. Durée individuelle de la prise en charge des chats suivis.

 4. Evolution de l’état corporel

4.1. Evolution du poids des chats obèses suivis au cours de leur prise en charge

4.1.1. Evolution du poids des chats obèses lors de leur premier rendez-

vous de suivi

Pour le premier rendez-vous de suivi, 8/14 chats ont été présentés après 1 mois de prise

en charge, 4/14 après 2 mois de prise en charge et 2/14 après 4 mois de prise en charge.

Globalement, après leur premier rendez-vous de suivi, 10/14 ont perdu du poids (de 50 à

450 g, avec une perte de poids moyenne de 203 ± 130 g), 3/14 ont conservé un poids stable et

1/14 a pris du poids (250 g).

Le tableau 13 présente la répartition des variations de poids des chats suivis à leur

premier rendez-vous de suivi.

Premier rendez-vous de suivi à …

Perte de poids de … Poids stable Gain de poids

500g à 1kg 250g à 500g 0g à 250g

1 mois (n=8) 0 3 2 3 0 2 mois (n=4) 0 0 4 0 0 4 mois (n=2) 0 0 1 0 1 Total (n=14) 0 3 7 3 1

Tableau 13. Effectif des chats ayant perdu ou non du poids entre le début de l’étude et leur premier rendez-vous de suivi.

 

94  

4.1.2. Evolution générale du poids des chats obèses suivis

Au cours de cette étude, 11 des 14 chats obèses suivis ont réussi à perdre du poids au

cours du programme d’amaigrissement.

Trois chats sur 14 n’ont cependant pas perdu de poids : 2 chats ayant conservé un poids

stable pendant leur prise en charge et 1 chat ayant pris un peu de poids.

Le tableau 14 présente la répartition des variations totales de poids à la fin du suivi.

Perte de poids de …

Poids stable Gain de poids 500g à 1kg 250g à 500g 0g à 250g

Nombre de chats 3 3 5 2 1

Tableau 14. Répartition des variations totales de poids des chats à la fin du suivi (n=14).

La figure 19 compare individuellement les poids des 14 chats obèses suivis dans cette

étude du début à la fin de la prise en charge.

Figure 19. Variation de poids à l'issue de la prise en charge. Le poids initial est présenté en gris et le poids final en noir. Lorsque la courbe noire est à l’intérieur de la courbe grise, le chat a maigri.

 

Pour les 11 chats ayant maigri, la perte de poids moyenne a été de 380 g avec un écart

type de 298 g pour une durée moyenne de prise en charge de 22 semaines (min. 6 semaines,

4 5 6 7 8 9

10

T10 - 5171 T10 - 1643

T08 - 3035

T12 - 766

T09 - 2260

T09 - 5567

T12 - 4214 T09 - 2059

T11 - 501

T12 - 58

T12 - 980

T10 - 1617

T08 - 2620

T12 - 6558

Poids initial (en kg) Poids final (en kg)

 

95  

max. 54 semaines). La perte de poids minimale a été de 50 g (soit 0,64% du poids initial du

chat) contre une perte maximale de poids de 850 g (soit 12,88% du poids initial du chat).

Ces 11 chats ont en moyenne perdu 5,1% de leur poids initial (min. 0,64%, max. 12,88%)

à raison d’environ 0,33% de perte de poids initial par semaine de suivi.

Le tableau 15 présente les variations individuelles du poids des chats obèses inclus dans

l’étude.

Num

éro

de d

ossi

er

Poid

s ini

tial

(en

kg)

Poid

s fin

al

(en

kg)

Var

iatio

n to

tale

de

poid

s (en

kg)

% d

e va

riatio

n de

po

ids i

nitia

l

Dur

ée d

e pr

ise

en

char

ge (e

n se

mai

nes)

Var

iatio

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de

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s par

sem

aine

(e

n kg

) %

de

varia

tion

de

poid

s ini

tial p

ar

sem

aine

Trou

ble

com

porte

men

tal

T10 - 5171 6,565 6,44 -0,125 -1,90 37 -0,003 -0,35 T10 - 1643 8,3 7,9 -0,4 -4,82 29 -0,014 -0,16 T08 - 3035 10,05 9,2 -0,85 -8,46 34 -0,025 -0,44 T12 - 766 6,6 5,75 -0,85 -12,88 54 -0,016 -1,02 T09 - 2260 7,85 7,8 -0,05 -0,64 6 -0,008 -0,64 T09 - 5567 6,83 6,65 -0,18 -2,64 6 -0,03 -2,64

T12 - 4214 5,8 5,72 -0,08 -1,38 18 -0,004 -1,38 T09 - 2059 5,5 5,5 0 0,00 22 0 -1,7

Moyenne 7,19 6,87 -0,32 -4,09 25,75 -0,01 -1,04 Ecart-type 1,49 1,31 0,35 4,47 16,29 0,01 0,84

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal

T11 - 501 8,4 7,7 -0,7 -8,33 38 -0,018 -0,79 T12 - 58 6,8 6,6 -0,2 -2,94 7 -0,03 -2,94 T12 - 980 5,9 5,6 -0,3 -5,08 5 -0,06 -5,08

T10 - 1617 6,4 5,95 -0,45 -7,03 10 -0,045 -7,03

T08 - 2620 8,05 8,15 0,1 1,24 39 0,003 0,68 T12 - 6558 6,3 6,35 0,05 0,79 4 0,013 0,79

Moyenne 6,98 6,73 -0,25 -3,56 17,17 -0,02 -2,40 Ecart-type 1,02 1,00 0,30 3,99 16,65 0,03 3,20

Tableau 15. Variations individuelles du poids des chats suivis. Les valeurs présentées en gras correspondent aux chats qui ont pris du poids ou n’ont pas maigri.

 

 

96  

4.1.3. Variations de poids des chats obèses suivis et durée de prise en

charge

Dans cette étude, 8 chats sur 14 n’ont été présentés qu’à 1 ou 2 rendez-vous de

contrôle, ce qui correspond à un suivi de 4 à 22 semaines. Parmi ces 8 chats, 6 chats ont

présenté une perte de poids de 50 à 450 g. Un chat a conservé un poids stable et un chat a pris

du poids (50 g). A l’inverse, 6 chats sur 14 ont été présentés à plus de 2 rendez-vous de

contrôle (de 29 à 54 semaines). Une perte de poids a été observée pour 5 d’entre eux,

s’étendant de 130 à 850 g. Un seul chat a pris du poids malgré un suivi régulier (100 g).

La figure 20 présente la variation individuelle de poids en fonction de la durée de

prise en charge.

Figure 20. Variation de poids des chats suivis en fonction de la durée de prise en charge (Gris: présence de trouble comportemental ; rouge : absence de trouble comportemental ; rond : plus de 2 rendez-vous de suivi ; triangle 1 ou 2 rendez-vous de suivi).

Dans notre étude, la majorité des chats ayant maigri (8/12) ont présenté un pourcentage

moyen de perte de poids initial par semaine compris entre 0 et 2%. Seulement 3 de ces 12

chats ont perdu 1 à 2% de leur poids initial. Quatre chats ont présenté un pourcentage moyen

de perte de poids par semaine supérieur à 2%.

-1

-0,8

-0,6

-0,4

-0,2

0

0,2

0 10 20 30 40 50 60

Vari

atio

n de

poi

ds (e

n kg

)

Durée de prise en charge (en semaines)

 

97  

La figure 21 présente la moyenne des pourcentages de variations de poids initial par

semaine de prise en charge pour chaque chat.

Figure 21. Moyenne individuelle des pourcentages de variation de poids initial par semaine de prise en charge.

4.1.4. Variations de poids des chats obèses suivis et mode d’alimentation

Parmi les 14 chats obèses suivis dans cette étude, 9 chats dont 6 présentaient des troubles

comportementaux, ont reçu une alimentation ad libitum pendant leur prise en charge. Une

perte de poids a pu être constatée pour 6 de ces 9 chats. Parmi les 6 chats présentant des

troubles comportementaux et nourris à volonté, une perte de poids a pu être constatée pour 5

de ces 6 chats, soit 83%, allant de -50 à -850 g (-0,6 à -12,9% de leur poids initial). Le 6ème

chat a conservé un poids stable au cours de sa prise en charge. Parmi les 3 chats ne présentant

pas de trouble du comportement et nourris à volonté, un seul chat a perdu du poids à hauteur

de -450 g soit -7% de son poids initial, les deux autres ayant pris du poids au cours de leur

prise en charge +50g et +100g (+0,8 et +1,2% de leur poids initial).

-0,35 -0,16 -0,44 -1,02

-0,64

-2,64

-1,38 -1,7 -0,79

-2,94

-5,08

0,66

-7,03

0,79

-8

-7

-6

-5

-4

-3

-2

-1

0

1

2

T10 - 5171

T10 - 1643

T08 - 3035

T12 - 766

T09 - 2260

T09 - 5567

T12 - 4214

T09 - 2059

T11 - 501

T12 - 58

T12 - 980

T08 - 2620

T10 - 1617

T12 - 6558 %

moy

en d

e va

riat

ion

de p

oids

initi

al p

ar se

mai

ne

 

98  

Les 5 autres chats obèses suivis dans cette étude et ayant reçu une quantité restreinte

d’aliment au cours de leur prise en charge ont tous perdu du poids, la perte s’étendant de -80 à

-700 g (-1,4 à -8,3% de leur poids initial).

Le tableau 16 présente les variations de poids individuelles en fonction du mode

d’alimentation.

Numéro de

dossier Ad libitum % de variation de poids initial

Variation de poids (en kg)

Trou

ble

com

porte

men

tal

T10 - 5171 -1,90 -0,125

T10 - 1643 X -4,82 -0,4

T08 - 3035 X -8,46 -0,85

T12 - 766 X -12,88 -0,85

T09 - 2260 X -0,64 -0,05

T09 - 5567 X -2,64 -0,18

T12 - 4214 -1,38 -0,08

T09 - 2059 X 0,00 0

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal T11 - 501 -8,33 -0,7

T12 - 58 -2,94 -0,2 T12 - 980 -5,08 -0,3

T08 - 2620 X 1,24 0,1 T10 - 1617 X -7,03 -0,45 T12 - 6558 X 0,79 0,05

Tableau 16. Variations de poids individuelles en fonction du mode d'alimentation. Les valeurs présentées en gras correspondent aux chats qui ont pris du poids ou n’ont pas maigri.

4.2. Evolution du BCS au cours de la prise en charge

Globalement, le BCS des chats suivis a peu varié au cours de la prise en charge :

seulement 5 chats sur 14 ont vu leur BCS diminuer au cours de la prise en charge et la

diminution du BCS a été comprise entre -0,5 à -1,5 points. Ces chats étaient majoritairement

ceux pris en charge sur du long terme. En effet, les chats n’ayant été vus qu’à 1 ou 2 rendez-

vous de contrôle n’ont pas présenté de variation de leur BCS.

 

99  

Le tableau 17 et la figure 22 présente l’évolution du score de condition corporelle des

chats suivis, au début et à la fin de leur prise en charge.

Num

éro

de

doss

ier

Nom

bre

de

rend

ez-v

ous d

e su

ivi

BC

S in

itial

BC

S fin

al

Bila

n B

CS

Trou

ble

com

porte

men

tal T10 - 5171 3 8 8 0

T10 - 1643 3 8 7 -1 T08 - 3035 5 9 8 -1 T12 - 766 6 8 6 -2 T09 - 2260 1 8 8 0 T09 - 5567 1 6 6 0 T12 - 4214 1 8 8 0 T09 - 2059 2 7 7 0

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal T11 - 501 3 8 7 -1

T12 - 58 1 7 7 0 T12 - 980 1 8 7 -1

T08 - 2620 4 8 8 0 T10 - 1617 1 8 8 0 T12 - 6558 1 7 7 0

Tableau 17. Evolution du score de condition corporelle des chats suivis, au début et à la fin de leur prise en charge. Les valeurs présentées en gras correspondent aux chats qui ont pris du poids ou n’ont pas maigri.

 

 Figure 22. Répartition des BCS initiaux et finaux des chats suivis (n=14).

0 2 4 6 8

10 BCS 6

BCS 7

BCS 8

BCS 9 BCS initial

BCS final

 

100  

4.3. Evolution des périmètres thoraciques (PT) et abdominaux (PA) au cours

de la prise en charge

Au cours de cette étude, les périmètres thoraciques et abdominaux de 5 chats sur les 14

chats suivis ont diminué respectivement d’en moyenne -4 cm et -9,4 cm. Parmi ces chats, 3

chats ont perdu entre 180 et 850 g, un chat a conservé son poids d’origine et un chat a pris

50 g.

Le périmètre thoracique ou abdominal de 3 chats sur les 14 chats suivis a diminué de 1 ou

2 cm seulement. Ils ont tous perdu entre 80 et 850 g.

Enfin, les périmètres thoraciques et abdominaux de 6 chats sur les 14 chats suivis ont

augmenté respectivement d’en moyenne 2,3 cm et 3,4 cm. Parmi ces chats, 5 chats ont perdu

entre 50 et 450 g et un chat a pris 100 g au cours du suivi.

Le tableau 18 présente l’évolution individuelle du poids et des périmètres thoraciques

(PT) et abdominaux (PA) des chats pris en charge.

Num

éro

de

doss

ier

Var

iatio

n de

poi

ds

(en

kg)

PT in

itial

(e

n cm

)

PT fi

nal

(en

cm)

Bila

n PT

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n cm

)

PA in

itial

(e

n cm

)

PA fi

nal

(en

cm)

Bila

n PA

(e

n cm

)

Trou

ble

com

porte

men

tal T10 - 5171 -0,125 35 41 6 45 51 6

T10 - 1643 -0,4 49 50 1 54 55 1 T08 - 3035 -0,85 49 45 -1 53 55 2 T12 - 766 -0,85 41 35 -6 50 37 -13

T09 - 2260 -0,05 51 51 0 57 57 0 T09 - 5567 -0,18 53 44 -9 58 48 -10 T12 - 4214 -0,08 36 41 5 46 44 -2 T09 - 2059 0 40 39 -1 50 43 -7

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal T11 - 501 -0,7 48 45 -3 53 41 -12

T12 - 58 -0,2 39 41 2 41 49 8 T12 - 980 -0,3 41 40 -1 48 48 0

T08 - 2620 0,1 43 46 3 40 46 6 T10 - 1617 -0,45 43 45 2 50 51 1 T12 - 6558 0,05 36 35 -1 43 38 -5

Tableau 18. Evolution du poids et des périmètres thoraciques (PT) et abdominaux (PA) des chats suivis. Les valeurs présentées en gras correspondent aux chats qui ont pris du poids ou n’ont pas maigri.

 

101  

5. Evolution comportementale

5.1. Evolution comportementale des chats obèses lors de leur premier rendez-

vous de suivi

Au premier rendez-vous de contrôle, le score de comportement moyen est de 11 ± 4

points.

Pour les 8 chats présentant des troubles comportementaux, le score de

comportement moyen est de 10 ± 4 points. 5/8 chats ont un score de comportement qui a

augmenté au premier rendez-vous de suivi (gagnant de 1 à 5 points) et 3/8 chats ont un score

de comportement inchangé.

Pour les 6 chats ne présentant pas de trouble du comportement, le score de

comportement moyen est de 12 ± 2 points. 4/6 chats ont un score de comportement qui a

augmenté au premier rendez-vous de suivi (gagnant de 1 à 2 points), 1/8 chat a un score de

comportement inchangé et 1/8 chat a un score de comportement qui a diminué d’un point.

La figure 23 présente l’évolution individuelle du « Score comportement » de la

consultation initiale au premier rendez-vous de suivi.

 Figure 23. Evolution individuelle du « Score comportement » de la consultation initiale (en bleu) au premier rendez-vous de suivi (en rouge). Lorsque la courbe bleue est à l’intérieur de la courbe rouge, le propriétaire rapporte au premier rendez-vous de suivi que le chat exprime plus de comportements à la maison.

0

5

10

15

20 T10 - 5171

T10 - 1643

T08 - 3035

T12 - 766

T09 - 2260

T09 - 5567

T12 - 4214 T09 - 2059

T11 - 501

T12 - 58

T12 - 980

T08 - 2620

T10 - 1617

T12 - 6558

Score comportement initial Score comportement au 1er rendez-vous de suivi

 

102  

Lors du premier rendez-vous de contrôle, le score d’anxiété moyen est de 5 ± 4 points.

Pour les 8 chats présentant des troubles comportementaux, le score d’anxiété moyen est

de 8 ± 3 points. 5/8 chats ont un score d’anxiété qui a diminué au premier rendez-vous de

suivi (perdant de 1 à 11 points) et 3/8 chats ont un score d’anxiété inchangé.

Pour les 6 chats ne présentant pas de trouble du comportement, le score d’anxiété moyen

est de 2 ± 2 points. 1/6 chat a un score d’anxiété qui a diminué d’un point au premier rendez-

vous de suivi, 4/6 chats ont un score d’anxiété inchangé et 1/6 chat a un score d’anxiété qui a

augmenté de 2 points.

La figure 24 présente l’évolution individuelle du « Score anxiété » de la consultation

initiale au premier rendez-vous de suivi.

 Figure 24. Evolution individuelle du « Score anxiété » de la consultation initiale (en bleu) au premier rendez-vous de suivi (en rouge). Lorsque la courbe bleue est à l’extérieur de la courbe rouge, le propriétaire rapporte au premier rendez-vous de suivi que le chat est moins anxieux à la maison.

5.2. Evolution comportementale générale des chats obèses suivis

Parmi les 14 chats suivis, 10 chats ont vu leur score de comportement général

s’améliorer, gagnant de 1 à 11 points de score de comportement général, et 6 chats ont vu leur

anxiété diminuer, perdant de 1 à 13 points de score d’anxiété.

0

4

8

12

16 T10 - 5171

T10 - 1643

T08 - 3035

T12 - 766

T09 - 2260

T09 - 5567

T12 - 4214 T09 - 2059

T11 - 501

T12 - 58

T12 - 980

T08 - 2620

T10 - 1617

T12 - 6558

Score anxiété initial Score anxiété au 1er rendez-vous de suivi

 

103  

3 des 14 chats suivis ont présenté un comportement général identique du début à la fin de

la prise en charge. 7 des 14 chats suivis ont conservé un score d’anxiété identique du début à

la fin de la prise en charge.

Seulement un chat parmi les 14 chats suivis a vu ses scores de comportement général et

d’anxiété se dégrader suite à l’apparition de malpropreté urinaire.

La figure 25 présente la répartition des modifications des scores de comportement et

d’anxiété des chats suivis au cours de la prise en charge.

Figure 25. Répartition des modifications du comportement général et de l'anxiété en fonction de la présence (en noir) ou non (en gris) de trouble comportemental.

Les figures 26 et 27 présentent les évolutions individuelles des scores de comportement

et d’anxiété, du début à la fin de la prise en charge.

1/8

2/8

5/8

1/8

2/8

5/8

0

1/6

5/6

0

5/6

1/6

0 1 2 3 4 5 6

Aggravation du comportement

Pas de changement comportemental

Amélioration du comportement

Aggravation de l’anxiété

Pas d’évolution de l’anxiété

Amélioration de l’anxiété

Effectif Absence de trouble comportemental (n=6) Présence de trouble comportemental (n=8)

 

104  

Figure 26. Evolution individuelle du « Score comportement » des chats suivis lors de la consultation initiale (en bleu), à la première consultation de suivi (en rouge) et à la fin de la prise en charge (en orange). Lorsque la courbe orange est à l’extérieur des autres courbes, le propriétaire rapporte à la fin de la prise en charge que le chat exprime plus de comportements à la maison.

 

Figure 27. Evolution individuelle du « Score anxiété » des chats suivis lors de la consultation initiale (en bleu), à la première consultation de suivi (en rouge) et à la fin de la prise en charge (en orange). Lorsque la courbe orange est à l’intérieur des autres courbes, le propriétaire rapporte à la fin de la prise en charge que le chat est moins anxieux à la maison.

0

5

10

15

20

25 T10 - 5171

T10 - 1643

T08 - 3035

T12 - 766

T09 - 2260

T09 - 5567

T12 - 4214 T09 - 2059

T11 - 501

T12 - 58

T12 - 980

T08 - 2620

T10 - 1617

T12 - 6558

Score comportement initial Score comportement au 1er rendez-vous de suivi Score comportement final

0

4

8

12

16 T10 - 5171

T10 - 1643

T08 - 3035

T12 - 766

T09 - 2260

T09 - 5567

T12 - 4214 T09 - 2059

T11 - 501

T12 - 58

T12 - 980

T08 - 2620

T10 - 1617

T12 - 6558

Score anxiété initial

Score anxiété au 1er rendez-vous de suivi

Score anxiété final

 

105  

5.3. Evolution comportementale et perte de poids

5.3.1. Evolution comportementale et perte de poids au premier rendez-vous

de suivi

Lors du premier rendez-vous de suivi, 10/14 chats ont maigri, 2/10 chats ont conservé un

poids stable et 2/10 chats ont pris du poids (50 à 250 g).

Pour les 10 chats ayant maigri, la perte de poids est variable s’étendant de -50 g à -450 g :

- 3/10 chats ont perdu moins de 100 g : 2/3 présentent une amélioration du score de

comportement (+1 à +5 points) et/ou du score d’anxiété (-4 à -11 points) et 1/3

présente des scores stables.

- 5/10 chats ont perdu entre 100 et 300 g : 4/5 présentent une amélioration du score

de comportement (+2 à +3 points) et/ou du score d’anxiété (-1 à -2 points) et 1/5

présente des scores stables.

- 2/10 chats ont perdu plus de 300 g : 1/2 présente une amélioration du score de

comportement général (+2 points) et 1/2 présente des scores stables.

Pour les 2 chats ayant conservé un poids stable, une amélioration du score de

comportement et/ou du score d’anxiété est observée, évoluant d’un ou deux points chacun.

Pour les 2 chats ayant pris du poids, l’un voit son score de comportement général

s’améliorer d’un point sans évolution de son score d’anxiété tandis que l’autre voit ses deux

scores se dégrader d’un ou deux points.

 Qu’elle que soit la variation de poids lors du premier rendez-vous de suivi, 10/14 chats

ont vu leurs scores de comportement général et/ou d’anxiété s’améliorer, 3/14 chats ont

conservé des scores de comportement général et d’anxiété identiques et 1/14 chat a vu ses

scores de comportement général et d’anxiété se dégrader.

Le tableau 19 présente les bilans individuels de « Score comportement » et « Score

anxiété » associés à la variation de poids lors du premier rendez-vous de suivi.

 

106  

Num

éro

de d

ossi

er

Bila

n «

Scor

e co

mpo

rtem

ent »

au

1er

rend

ez-v

ous d

e su

ivi

Bila

n «

Scor

e an

xiét

é »

au 1

er

rend

ez-v

ous d

e su

ivi

Evol

utio

n du

poi

ds a

u 1er

rend

ez-v

ous d

e su

ivi

(en

kg)

Trou

ble

com

porte

men

tal

T10 - 5171 + 5 -11 -0,065

T10 - 1643 + 1 0 0

T08 - 3035 + 2 -1 0

T12 - 766 0 0 -0,35

T09 - 2260 0 0 -0,05

T09 - 5567 + 3 -2 -0,18

T12 - 4214 0 -4 -0,08

T09 - 2059 + 3 -1 -0,20

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal

T11 - 501 + 2 0 -0,155

T12 - 58 + 2 -1 -0,20

T12 - 980 0 0 -0,30

T08 - 2620 -1 2 0,25

T10 - 1617 + 2 0 -0,45

T12 - 6558 + 1 0 0,05 Tableau 19. Bilan individuel des "Score comportement" et "Score anxiété" associés à la variation de poids après le 1er rendez-vous de suivi. Le Bilan « Score comportement » au 1er rendez-vous de suivi correspond à la différence entre le « Score comportement » au 1er rendez-vous de suivi et le « Score comportement » initial : une valeur positive signe donc à une amélioration du comportement. Le Bilan « Score anxiété » au 1er rendez-vous de suivi est obtenu par le même type d’opération avec le « Score anxiété » : une valeur négative signe donc à une diminution de l’anxiété.

 

5.3.2 Evolution comportementale et perte de poids à la fin de la prise en

charge

Au cours de notre étude, 10 chats sur les 14 chats pris en charge ont vu leur

comportement s’améliorer. Parmi eux, 7/10 ont perdu du poids (en moyenne de 480 ± 320 g),

1/10 a conservé un poids stable et 2/9 ont pris 50 et 100 g.

 

107  

Pour les 8 chats suivis présentant des troubles comportementaux, 5/8 ont vu leur

comportement amélioré (de +3 à +11 points de « Score comportement ») et leur niveau

d’anxiété réduit (de -2 à -13 points de « Score anxiété ») : 4/5 chats ont perdu du poids (en

moyenne 503 ± 402 g) et 1/5 chat a conservé un poids stable.

Pour les 6 chats ne présentant pas de trouble du comportement, 5/6 ont vu leur

comportement amélioré (de +1 à +2 de « Score comportement »). Le « Score anxiété » d’un

de ces 5 chats a été réduit d’un point. 3/5 ont perdu du poids (en moyenne 450 ± 250 g) et 2/5

ont pris de 50 à 100 g. Le dernier chat dont le comportement et l’anxiété n’ont pas évolué a

perdu 300 g.

Le tableau 20 présente les bilans individuels de « Score comportement » et « Score

anxiété » associés à la variation de poids à la fin de la prise en charge.

Num

éro

de d

ossi

er

Bila

n «

Scor

e co

mpo

rtem

ent »

final

Bila

n «

Scor

e an

xiét

é »

final

Evol

utio

n fin

ale

du

poid

s (en

kg)

Trou

ble

com

porte

men

tal T10 - 5171 + 4 - 9 -0,13

T10 - 1643 - 1 + 3 -0,40

T08 - 3035 + 6 - 8 -0,85

T12 - 766 + 11 - 13 -0,85 T09 - 2260 0 0 -0,05

T09 - 5567 + 3 - 2 -0,18

T12 - 4214 0 0 -0,08

T09 - 2059 + 4 - 2 0,00

Abs

ence

de

troub

le

com

porte

men

tal T11 - 501 + 1 0 -0,70

T12 - 58 + 2 - 1 -0,20

T12 - 980 0 0 -0,30 T08 - 2620 + 1 0 0,10 T10 - 1617 + 2 0 -0,45

T12 - 6558 + 1 0 0,05 Tableau 20. Bilan individuel des "Score comportement" et "Score anxiété" associés à la variation de poids à la fin de la prise en charge. Le Bilan « Score comportement » final correspond à la différence entre le « Score comportement » à la fin de la prise en charge et le « Score comportement » initial : une valeur positive signe donc à une amélioration du comportement. Le Bilan « Score anxiété » final est obtenu par le même type d’opération avec le « Score anxiété » : une valeur négative signe donc à une diminution de l’anxiété.

 

108  

IV. DISCUSSION

1. Profil du chat obèse

1.1 . Facteurs de risque : âge, statut sexuel et sédentarité

Dans la littérature (101), de nombreux facteurs de risque mis en jeu dans le

développement de l’état d’obésité ont été identifiés et sont classés en deux groupes : les

facteurs individuels (âge, statut sexuel, etc) et les facteurs environnementaux (mode de vie,

mode d’alimentation, etc). En s’intéressant aux caractéristiques des quatorze chats suivis dans

ce travail préliminaire, il ressort que les facteurs de risque observés sont en accord avec ceux

classiquement identifiés dans la littérature.

Globalement, il s’agit de chats vieillissant dont la moyenne d’âge est de 7 ans.

Les deux sexes sont représentés à parts égales dans l’effectif (7 mâles et 7 femelles) et la

majorité des chats sont stérilisés (12/14, 6 mâles et 6 femelles).

Les chats de cette étude sont majoritairement des chats sédentaires n’ayant pas accès à

l’extérieur : seulement 5/14 chats ont la possibilité de sortir. 7/14 chats vivent en appartement

sans accès à l’extérieur et ont par conséquent un territoire de taille réduite.

Parmi les 14 chats suivis, 9 chats font parti d’un foyer possédant plusieurs chats.

1.2 . Chats obèses, chats anxieux

Cette étude montre aussi qu’il existe un autre facteur de risque non négligeable, lié à

l’obésité chez le chat. En effet, l’évaluation comportementale pendant la consultation de

nutrition a permis d’identifier des troubles comportementaux chez 8 des 14 chats obèses

suivis, qu’ils soient associés ou non à une autre étiologie (nutritionnelle ou manque

d’exercice). Ainsi, plus de la moitié des chats obèses de cette étude étaient atteints de troubles

comportementaux. Il est intéressant de souligner ce chiffre car une prise en charge de

l’obésité féline devrait donc intégrer une gestion comportementale du chat obèse. En

médecine humaine, les patients atteints d’obésité sont fréquemment suivis par un psychologue

ou un psychiatre dans le cadre de thérapie comportementale depuis les années 1970 afin

d’améliorer l’observance des recommandations nutritionnelles et des activités physiques

prescrites (85). En effet, la présence d’un trouble du comportement alimentaire non traité

semble voué à l’échec tout programme d’amaigrissement, tandis qu’une prise en charge

 

109  

intégrant un volet comportemental permet une perte de poids sur le long terme (72). Pourquoi

ne pas intégrer ce volet comportemental chez les animaux de compagnie obèses ?

Les troubles comportementaux identifiés dans cette étude sont essentiellement des

troubles de type anxieux. Des modifications environnementales (ou thérapie

comportementale) étaient alors prescrites mais, l’un des objectifs de ce travail était de

déterminer à partir de quel moment une prise en charge supplémentaire (médicamenteuse)

devait être mise en place. Chaque chat recevant le traitement adapté à son trouble et à

l’intensité des symptômes observés, il a été observé qu’un traitement médicamenteux

(nutraceutique et/ou phéromonothérapie et/ou anxiolytique) a été prescrit à 6/8 chats atteints

de troubles comportementaux : ces 6 chats présentaient alors un score d’anxiété initial

supérieur ou égal à 10 points. Ainsi, le score d’anxiété établi grâce à la grille d’évaluation

conçue dans cette étude, nous a permis de choisir un seuil (« Score anxiété » ≥ 10 points) à

partir duquel le chat obèse anxieux devrait être pris en charge par la prescription de

médicaments (nutraceutique et/ou phéromonothérapie et/ou anxiolytique).

L’anxiété de cohabitation est le syndrome majoritairement rencontré : en effet, 4 chats

parmi les 8 chats obèses présentant des troubles comportementaux en sont atteints. D’autres

troubles sont fréquemment identifiés, telles que l’anxiété post-traumatique et l’organisation

inadaptée du territoire par le propriétaire représentées à hauteur de 25% chacun.

Des troubles comportementaux associés à l’obésité féline sont donc fréquemment

identifiés lorsqu’ils sont recherchés. Cependant, il paraît difficile au cours d’une consultation

classique d’identifier le problème de fond, de juger de la présence d’un trouble

comportemental et d’apporter les conseils appropriés à la perte de poids en moins de 15

minutes. Il paraît alors nécessaire de prescrire une consultation spécialisée d’une durée

supérieure. Celle-ci permet de prendre le temps de rechercher les causes précises de l’obésité

pour mettre en place une prise en charge la plus adaptée possible au chat afin d’aboutir à un

résultat satisfaisant. La consultation de nutrition doit alors intégrer une approche

comportementale nécessitant une heure environ pour évaluer l’ensemble des comportements

et de juger l’état anxieux de l’animal. La démarche à adopter serait alors la suivante : il

faudrait, en premier lieu, déterminer si l’origine de l’obésité est unique ou mixte (cause

« nutritionnelle et manque d’exercice » ou cause « nutritionnelle et trouble comportemental »

ou « trouble comportemental et manque d’exercice »). Puis, dans un deuxième temps, si un

trouble comportemental de type anxieux est mis en évidence, chercher à l’identifier avec

précision et le traiter.

 

110  

2. Alimentation habituelle du chat obèse

Dans notre étude, l’ensemble des chats recevait une ration sèche comme alimentation

principale dont la densité énergétique moyenne était de 3303 ±  276 kcal EM/kg MS [2919-

3898].

La majorité des chats suivis (13/14) recevait habituellement des aliments dont la densité

énergétique était inférieure à 3800 kcal EM/kg MS, donc faisant partie des aliments

considérés comme "hypocaloriques" (i.e. compris entre 3250 et 3800 kcal/kg MS (61)). 4/13

chats recevaient un aliment d'entretien de type "light" compris entre 3500 et 4000 kcal EM/kg

MS et 10/13 chats recevaient un aliment diététique spécifique dont la valeur énergétique est

inférieure à 3500 kcal EM/kg MS (aliments destinés à l’amaigrissement des chats en

surpoids). Ainsi, les aliments habituellement distribués aux chats étaient globalement

satisfaisants dans le cadre d’une prise en charge de l’obésité car les apports énergétiques y

sont restreints. D’un point de vue théorique, ces aliments pouvaient donc être conservés à

condition d’adapter le mode de distribution et d’interdire la distribution d’à-côtés. Cependant,

la qualité des sources de protéines et autres composants n’étant pas toujours satisfaisante, 7/14

chats sont passés d’un aliment habituel à un aliment restreint en énergie de meilleure qualité

(Hill’s light®, Royal Canin Satiety Support ®).

Pour les 9/14 chats dont la quantité d’aliment distribuée est connue, la quantité d’énergie

métabolisable moyenne reçue par kilogramme de poids idéal et par jour est de 43 ±  6 kcal

EM/kg de poids idéal/jour. Or, d’après le NRC (2006), un apport estimé entre 35 et 45 kcal

EM/kg de poids idéal par jour (soit 60% du besoin d’entretien journalier d’un chat très peu

actif) devrait convenir pour faire maigrir la plupart des chats (86). Ainsi, la ration distribuée

devrait non seulement empêcher la prise de poids mais aussi leur en faire perdre.

3. Etiologies de l’état d’obésité : des origines multiples parfois difficiles à

identifier

Comme nous l’avons vu précédemment, les origines de la prise de poids chez le chat sont

diverses et variées allant de l’erreur alimentaire au trouble comportemental avéré.

Dans notre étude, la réalisation d’une consultation « nutrition-comportement » a permis de

préciser l’étiologie de l’état d’obésité des chats suivis. Ici, 8 chats sur 14 présentaient une

origine unique clairement identifiée qu’il s’agisse d’un simple manque d’exercice, d’une

erreur alimentaire ou d’un trouble comportemental.

 

111  

Une origine mixte a été décelée chez 6 chats sur 14 des chats suivis : cause nutritionnelle

et manque d’exercice pour 2 chats sur 6, cause nutritionnelle et comportementale pour 1 chat

sur 6, cause comportementale et manque d’exercice pour 3 chats sur 6. Chez ces chats

présentant une origine mixte de l’état d’obésité, il est souvent très difficile voire impossible

de savoir qui du trouble nutritionnel ou du trouble comportemental est à l’origine de l’autre

car l’obésité est souvent présente depuis longtemps lorsque le chat est présenté en

consultation de nutrition. Les informations sur les circonstances de la prise de poids fournies

par le propriétaire sont souvent floues et imprécises voire parfois inexistantes dans le pire des

cas : ceci rend donc impossible l’identification de la cause initiale.

4. Amélioration du comportement, réduction de l’anxiété et perte de poids

4.1.Thérapie comportementale et perte de poids

La prise en charge comportementale est très peu utilisée dans le domaine de la nutrition

féline mais notre étude montre qu’elle pourrait représenter un atout pour la réussite d’un

programme d’amaigrissement chez le chat.

Au cours de notre étude, 10 chats sur les 14 chats pris en charge ont vu leur

comportement s’améliorer grâce à des modifications simples et peu coûteuses de leur

environnement. Parmi ces 10 chats, 7 chats ont perdu du poids à l’issue de la prise en charge

avec une perte moyenne de 480 g.

En ce qui concerne les 8 chats suivis présentant des troubles comportementaux, 6 des 8

chats atteints de trouble anxieux présentaient initialement un score d’anxiété supérieur à 10 et

ont donc nécessité une prise en charge médicale supplémentaire. Au final, 5 de ces 8 chats ont

vu leur comportement amélioré et leur niveau d’anxiété réduit. Les améliorations observées

par les propriétaires ont été variées : augmentation de l’activité spontanée, développement du

comportement exploratoire, disparition des comportements d’évitement et de crainte des

bruits, retour de la propreté et disparition du marquage urinaire, augmentation du toilettage

chez des chats qui étaient dans l’incapacité de se nettoyer, réapparition ou augmentation du

temps de jeu, amélioration de la relation « chat-propriétaire »… Il est intéressant de constater

que parmi ces 8 chats, les chats présentant un bilan de « Score comportement » positif associé

à un bilan de « Score anxiété » négatif (correspondant à une amélioration comportementale

associée à une réduction de l’anxiété) ont été globalement ceux qui ont le plus maigri (tableau

20). Les émotions positives associées à de nouveaux moments d’activité, de jeu ou de partage

 

112  

avec le propriétaire ont vraisemblablement incité le chat à les reproduire et à les inscrire dans

son répertoire comportemental. Or, tous les éléments impliquant une reprise d’activité du chat

obèse sont indispensables à la perte de poids. De plus, l’ennui étant moins présent, le chat ne

passe plus son temps à manger. Plusieurs études en médecine humaine ont montré l’intérêt de

la thérapie comportementale dans la gestion de l’obésité (48, 85). En 1998, le US National

Institutes of Health a publié une revue de 36 études examinant l’intérêt de la thérapie

comportementale comme mesure adjuvante de la prise en charge classique de l’obésité.

D’après cette publication, cette approche permet une perte de poids supplémentaire aux

personnes ayant suivi ce type de thérapies, notamment à court terme (après un an environ).

Sur le long terme (après 3 ou 5 ans), il semblerait que le bénéfice additionnel obtenu par ce

type de prise en charge s’estompe, la perte de poids se rapprochant de celle obtenue sans

thérapie comportementale (112). Ainsi, l’avantage principal d’une telle prise en charge serait

une perte de poids obtenue plus rapidement qu’avec une prise en charge classique ce qui est

un facteur encourageant à poursuivre le régime.

Parmi 6 chats sans trouble comportemental identifié d’après les informations fournies par

le propriétaire, 5 d’entre eux ont montré également une amélioration de leur « Score

comportement » d’au moins un point à la suite de leur prise en charge. Les éléments

d’amélioration identifiés ont été globalement les mêmes que ceux des chats atteints de

troubles du comportement : augmentation de l’activité, développement du comportement

exploratoire et augmentation du temps de jeu. La reprise d’une activité plus régulière peut

expliquer tout ou en partie la perte de poids observée. Il faut noter que l’un de ces chats à

même vu son niveau d’anxiété réduit d’un point car les propriétaires ont rapporté une

diminution de la crainte des étrangers. Ainsi, sans soigner à proprement parler un trouble

comportemental, il semblerait que la gestion de l’obésité par une prise en charge globale

incluant des modifications environnementales ait amélioré le bien-être des chats suivis.

4.2. Alimentation ad libitum : un point de clivage entre nutritionnistes et

comportementalistes

Pour les nutritionnistes, faire maigrir un animal obèse en le nourrissant à volonté semble

être une aberration. Pour faire maigrir, il faut restreindre la quantité d’énergie ingérée et donc

maîtriser la quantité d’aliment distribuée. A l’inverse, pour maintenir un chat dans des

conditions optimales et répondants aux exigences de l’espèce féline, les vétérinaires

comportementalistes insistent sur la nécessité de distribuer l’aliment ad libitum, ce qui permet

 

113  

au chat d’exprimer son comportement de « grignoteur ». De plus, d’après Dehasse (1998)

(32), un régime d’amaigrissement fondé sur la restriction de la quantité d’aliment est à

proscrire chez le chat. En effet, réduire la quantité d’aliment disponible est un facteur

anxiogène qui peut parfois aggraver la situation : en l’absence de ressources alimentaires

suffisantes, le chat entre dans une recherche permanente de nourriture au cours de laquelle il

peut réclamer avec insistance, devenir irritable voire agressif. De plus, ce type de restriction

peut induire des carences nutritionnelles par défaut d’apport.

Par conséquent, cette étude avait également pour but de montrer qu’une alimentation à

volonté et un programme d’amaigrissement chez le chat obèse ne sont pas incompatibles, bien

au contraire.

Dans cette étude, 5 chats sur les 14 chats suivis ont néanmoins reçu un aliment en

quantité restreinte. Plusieurs raisons expliquent ce choix : 1/5 chat refuse de manger les

croquettes pauvres en calories type Royal Canin Satiety Support ou Obesity Management, le

risque de lipidose hépatique étant majeur chez un chat obèse qui ne s’alimente pas, il a donc

été choisi de conserver l’aliment habituel mais d’en restreindre la quantité. 3/5 chats mangent

toutes leurs croquettes d’un coup, quelle que soit la quantité distribuée, donc il a été choisi de

distribuer une quantité restreinte mais à l’aide d’un Pipolino®. Pour finir, un propriétaire

n’est pas prêt à distribuer un aliment à volonté pour faire maigrir son chat. Ces 5 chats obèses

suivis ayant reçu une quantité restreinte d’aliment au cours de leur prise en charge ont tous

perdu du poids, la perte s’étendant de -80 g à -700 g (-1,4 à -8,3% de leur poids initial).

Cependant, il est important d’observer l’évolution du poids des chats pour lesquels le

programme d’amaigrissement comportait une distribution d’aliment ad libitum : 9 chats sur

les 14 chats obèses suivis (dont 6 présentaient des troubles comportementaux de type

anxieux) ont reçu une alimentation à volonté au cours de leur prise en charge. Une perte de

poids a été constatée pour 6 des 9 chats obèses nourris à volonté.

Parmi les 6 chats atteints de troubles comportementaux et nourris à volonté, 5/6 chats ont

perdu du poids pendant leur prise en charge et 1/6 chat a conservé un poids stable. De plus,

ces 5 chats sont aussi ceux qui ont perdu le plus de poids en comparaison des deux chats

atteints de trouble du comportement et nourris en quantité restreinte : -466 g en moyenne

contre -103 g en moyenne. Cette étude a donc permis à la majorité des chats présentant des

troubles comportementaux de maigrir. La logique de cette perte de poids est alors la suivante :

le chat dont l’état anxieux est amélioré par la mise à disposition permanente de l’aliment gère

mieux la quantité d’aliment qu’il ingère. La boulimie est alors réduite. De plus, si le plan

d’amaigrissement comporte un aliment restreint en énergie, cette diminution de l’ingestion

 

114  

peut accélérer la perte de poids. En effet, la faible densité énergétique et l’effet satiétogène de

cet aliment associés à la réduction de l’ingestion permettent donc une réduction des apports

énergétiques faisant pencher la balance énergétique en faveur des dépenses. Le chat perd donc

du poids plus rapidement.

En parallèle d’une réduction de l’ingestion, l’anxiété ayant diminué, les chats ont

présenté généralement une amélioration de leur comportement général, ce qui est un facteur

encourageant pour le propriétaire au cours de la prise en charge qui est souvent longue.

Ainsi, la distribution ad libitum d’un aliment restreint en énergie particulièrement

rassasiant serait le compromis qui pourrait satisfaire à la fois les nutritionnistes et les

comportementalistes.

4.3. Discussion des cas atypiques

4.3.1. Amaigrissement significatif et rapide : T12-980 et T10-1617

Au cours de notre étude, deux cas d’amaigrissement rapide ont particulièrement retenu

notre attention. Les chats identifiés par les numéros de dossier T12-980 et T10-1617 ont

perdu 300 et 450 g (5% et 7% de leur poids initial), en seulement 33 et 35 jours,

respectivement.

Au cours des consultations initiales, les discussions avec les propriétaires ont permis

d’identifier plusieurs éléments entrant en jeu dans le développement de l’état d’obésité de leur

chat.

Le chat T12-980 est un mâle stérilisé de 10 ans dont la prise de poids a été progressive

depuis le déménagement de la campagne vers la ville il y a 2 ans. Ce chat garde cependant un

accès à l’extérieur mais limité dans le temps aux moments où les fenêtres ou les portes sont

ouvertes. Le chat reste donc plus souvent inactif à l’intérieur. De plus, les propriétaires lui

interdisent de monter sur les meubles, ce qui limite son territoire à 2 dimensions. Enfin, ce

chat est nourri avec des croquettes pour chat adulte de la marque Purina One®, en quantité

limitée et distribuées en 2 repas, matin et soir. Ainsi, cet état d’obésité est lié à une

alimentation riche en énergie (dont la valeur énergétique est de 3540 kcal EM/kg MS), un

manque d’exercice et des erreurs éthologiques (distribution de seulement deux repas,

organisation inadaptée du territoire en 2D).

Le plan pour ce chat a été de lui proposer une alimentation plus adaptée, restreinte en

énergie et satiétogène, respectant les exigences de l’espèce féline. Nous nous sommes

 

115  

confrontés à certains facteurs limitants : d’une part, le facteur financier imposant une gamme

de croquettes non vétérinaire et, d’autre part, le refus du propriétaire de laisser le chat grimper

sur les meubles malgré nos explications. Il a alors été décidé de nourrir le chat avec 60 g par

jour de croquettes Hill's Science Plan Feline adult light ® à l’aide d’un Pipolino® pour

augmenter l’activité du chat.

Au rendez-vous de contrôle, après un mois de prise en charge, toutes les consignes ayant

été appliquées, le chat a réussi à perdre 300 g.

Le chat T10-1617 est une femelle de 6 ans dont la prise de poids est progressive depuis la

stérilisation. Cette chatte vit dans un appartement de 45m2 disposant d’un balcon dont la porte

est toujours entrouverte car la litière y est placée. Elle a accès à l’extérieur occasionnellement

l’été. Enfin, cette chatte est nourrie à volonté avec des croquettes de la marque Friskies®,

placées dans une gamelle accessible par une marche dans le salon. Ainsi, cet état d’obésité est

dû à un aliment inadapté au statut physiologique de la chatte (chatte stérilisée, peu active)

dont la valeur énergétique est de 3390 kcal EM/kg MS et à un manque d’exercice. Aucun

trouble comportemental n’a été identifié.

Le plan pour cette chatte a été de proposer de nourrir la chatte à volonté avec des

croquettes Hill's Prescription Diet Light ® à l’aide d’un Pipolino® pour augmenter l’activité

du chat. En parallèle, il a été conseillé à la propriétaire de mesurer la quantité journalière de

croquettes consommées afin de déterminer, à la consultation suivante, la quantité d’énergie

réellement ingérée. Des mesures comportementales d’ordre général ont été prescrites :

favoriser le jeu pour développer la relation « propriétaire-chat » et enrichir l’environnement

en mettant en sus un arbre à chat à disposition.

Au rendez-vous de contrôle, après un mois de prise en charge, toutes les consignes ayant

été appliquées, le chat avait perdu 450 g grâce à une reprise d’activité. La propriétaire décrit

une chatte beaucoup plus vive qui saute de nouveau sur les surfaces en hauteur.

L’amélioration comportementale est notable.

Ces résultats sont évidemment satisfaisants et très motivants pour le propriétaire.

Cependant, il a été décrit, chez le chat, qu’un amaigrissement aussi rapide (c’est-à-dire

supérieur à 3% du poids initial par semaine) entraîne une perte de tissu maigre plus

importante que lors d’un amaigrissement de l’ordre de 1 ou 2% qui favoriserait un regain de

poids à la fin de la prise en charge (50). De plus, une perte de poids rapide peut être risquée et

favoriserait le développement d’un diabète sucré (110).

 

116  

Il n’a malheureusement pas été possible de mesurer la masse maigre des chats durant

notre étude. De plus, le suivi de ces animaux a été restreint car les propriétaires n’ont

probablement pas jugé nécessaire de revenir estimant probablement que le régime

fonctionnait et qu’il leur convenait.

4.3.2. Absence d’amaigrissement, aggravation de l’anxiété : T08-2620

Au cours de cette étude, un cas a été réfractaire à l’amaigrissement malgré un suivi

régulier : le chat identifié par le numéro de dossier T08-2620 a pris 100 g bien qu’ayant été

présenté à 4 rendez-vous de suivi sur 273 jours.

Au cours de la consultation initiale, la discussion avec la propriétaire avait permis

d’identifier plusieurs éléments entrant en jeu dans le développement de l’état d’obésité de ce

chat : il s’agit d’un chat européen mâle stérilisé de 4 ans dont la prise de poids a eu lieu après

la stérilisation car il a conservé une alimentation à base de croquettes chaton jusqu’à l’âge

d’un an. Lors de la première consultation, la propriétaire estimait que le poids était stabilisé à

8,05 kg. Ce chat vit en intérieur strict dans un appartement de 80m2 qu’il partage sans

difficultés avec sa sœur (ils jouent et dorment ensemble, ils partagent les mêmes gamelles).

Le chat présente peu d’intérêt pour le jeu avec sa propriétaire mais joue environ 10 minutes

par jour avec l’autre chat. Les chats disposent de deux gamelles d’aliment placées par terre

dans la buanderie où se situe également la litière. Ce chat est nourri avec 70 g de croquettes

Hill's light®, distribuées en un seul repas et aussitôt avalées. Il reçoit également des à-côtés

une fois par semaine de type thon ou jambon en quantité inconnue. Aucun trouble

comportemental n’a pu être identifié.

Ainsi, cet état d’obésité est dû à un manque d’exercice et une erreur de distribution.

Le plan pour ce chat a été alors de lui proposer une alimentation hypocalorique distribuée

selon les exigences de l’espèce féline. Il a alors été décidé de nourrir le chat avec 70 g par jour

de croquettes Royal Canin Satiety Support® distribuées pour moitié à l’aide d’un Pipolino ®

pour réduire la vitesse d’ingestion et augmenter l’activité du chat et de placer l’autre moitié

dans une gamelle en hauteur. Tous les à-côtés ont été interdits. Il a également été conseillé de

jouer plus régulièrement avec le chat à raison d’au moins 10 min par jour.

Faute de disponibilité, le premier rendez-vous de contrôle n’a pu avoir lieu que quatre

mois après la consultation initiale. Malheureusement, les consignes nutritionnelles et

comportementales n’ont pas toutes été appliquées : la propriétaire a opté pour les croquettes

prescrites mais les distribue à volonté. Le chat a alors pris 150 g et aucune amélioration

 

117  

comportementale n’a pu être observée (pas d’augmentation ni des activités exploratoires, ni

de toilettage, ni du jeu, pas de changement du comportement alimentaire). Le chat reste

« glouton ». Pire, de la malpropreté urinaire est apparue. Le score d’anxiété a alors gagné 2

points. Une analyse d’urine n’a pas mis en évidence d’infection urinaire. Il est possible que

les changements nutritionnels et environnementaux opérés aient stressé le chat aboutissant à

l’apparition d’une cystite émotionnelle.

Il a alors été rappelé à la propriétaire les risques liés à l’état d’obésité mais la prise de

poids de son chat avait suffi à la convaincre de l’importance d’un suivi régulier. Un mois

après, au rendez-vous suivant, l’ensemble des consignes a été appliqué. Bien que le chat ait

bénéficié de quelques à-côtés, une perte de poids de 200 g a pu être constatée. La propriétaire

rapporte également une amélioration du comportement avec une augmentation de l’activité du

chat : il a plus bougé dans l’appartement et plus joué avec l’autre chat. La malpropreté

urinaire n’a plus été observée depuis la dernière consultation. Le score d’anxiété est donc

revenu au score initial. Deux rendez-vous de suivi, espacés d’un mois chacun, ont été

effectués par la suite mais le chat a conservé un poids globalement stable autour de 8,1 kg.

5. Facteurs essentiels à la réussite du programme d’amaigrissement

5.1. Un suivi régulier indispensable

Dans cette étude, 6 chats sur 14 ont été présentés à plus de 2 rendez-vous de contrôle (de

29 à 54 semaines). Ce suivi régulier a permis un amaigrissement de l’ensemble de ces chats

même si la perte observée est assez variable d’un chat à un autre allant de -130 à -850 g.

D’une façon générale, la figure 20 montre que, plus le suivi est long et plus la perte de poids a

été importante. Ce suivi est indispensable pour réévaluer la prise en charge mais également

soutenir moralement le propriétaire du chat, parfois découragé lors des premières

consultations de suivi. Seul un chat, ayant pourtant été présenté régulièrement aux

consultations de contrôle (4 rendez-vous de suivi) a pris 100g au cours de son suivi (T08-

2620). Ce cas est discuté ultérieurement (5.3.2).

Les 8 autres chats de l’étude n’ont été présentés qu’à 1 ou 2 rendez-vous de suivi (soit 1 à

2 mois de suivi au total) : le résultat du programme d’amaigrissement mis en place lors de la

première consultation est donc plus difficile à apprécier. Cette absence de suivi peut être

expliquée de deux façons. Premièrement, le propriétaire est satisfait de la perte de poids lors

du contrôle et ne représente jamais plus son chat car le régime lui convient et qu’il ne juge pas

 

118  

le suivi nécessaire. La deuxième explication, plus fréquente, est la démotivation du

propriétaire conduisant à l’échec thérapeutique. Celle-ci est discutée au paragraphe suivant.

Le suivi du chat obèse est un enjeu majeur. Une condition préalable essentielle à une

bonne observance du programme d’amaigrissement est donc la prise de conscience du

propriétaire de l’état d’obésité de son chat. Comme tout traitement au long cours,

l’amaigrissement repose sur un suivi régulier et une prise en charge globale du chat.

5.2. Conserver l’adhésion et la motivation du propriétaire

Dans notre étude, le pourcentage moyen de variation de poids initial par semaine est

proche de l’objectif idéal fixé à 1 ou 2% de perte de poids initial par semaine : il est de l’ordre

de 1,62%. Cependant, il existe de grandes variations d’un chat à l’autre car les pourcentages

moyens de perte de poids initial par semaine fluctuent de -0,16% à -7,03%. La majorité des

chats ayant maigri n’ont perdu que de 0 et 1% de leur poids initial et seulement 3 chats sur les

12 chats ont atteint l’objectif fixé entre 1 à 2%. Ainsi, la première consultation de contrôle est

très souvent décevante pour le propriétaire car il est fréquent de ne pas observer

d’amaigrissement après seulement un mois de prise en charge. Ainsi, l’une des principales

raisons de l’abandon du programme d’amaigrissement est la démotivation, car pouvoir

observer un changement nécessite un certain temps. Rappelons que lorsqu’un chat présente un

surpoids de 30%, il nécessite une prise en charge sur 30 semaines au minimum, avec une

perte optimale de 1% du poids initial par semaine. Le résultat après seulement un mois de

prise en charge est donc peu significatif pour le propriétaire. En effet, pour un chat de 7 kg, si

idéalement la perte de poids est de 1% du poids initial par semaine, le chat devrait peser au

mieux 6,72 kg après seulement un mois de prise en charge. Ce résultat ne semble souvent pas

suffisant pour le propriétaire qui s’est beaucoup investi durant ce premier mois.

Il est réellement indispensable de remotiver, d’encourager le propriétaire après la

première consultation de suivi et de lui expliquer que les adaptations nutritionnelles et

comportementales ne sont efficaces qu’à moyen voire long terme.

De plus, dans notre étude, il existe un élément d’encouragement supplémentaire pour la

poursuite du traitement et qui remotive le propriétaire : l’amélioration comportementale. En

effet, elle est souvent déjà présente dès le premier rendez-vous de contrôle (10/14), même si

le poids du chat n’a pas changé ou très peu. Cependant, certains propriétaires, déçus par

l’absence d’évolution notable du poids de leur chat, remarquent peu l’amélioration du

 

119  

comportement de leur animal. Le rôle du vétérinaire est alors de souligner cette évolution

pour favoriser le bon déroulement de la prise en charge nutritionnelle.

6. Difficultés rencontrées pendant la prise en charge

6.1. Difficultés financières des propriétaires

Les prescriptions et recommandations ont été assez bien respectées dans l’ensemble.

Dans cette étude, quelques difficultés ont néanmoins été notées. L’aspect financier est la

principale difficulté évoquée par les propriétaires lors de la mise en place d’un régime

d’amaigrissement. En effet, la plupart des chats obèses reçus en consultation sont

habituellement nourris avec des croquettes d’une gamme « supermarché » et la prescription

de croquettes appartenant à une gamme vétérinaire voire des aliments diététiques, plus

onéreux, freine souvent la mise en place du régime d’amaigrissement. Ainsi, 4 chats sur les 14

suivis n’ont pas pu bénéficier d’un aliment restreint en énergie appartenant à une gamme

vétérinaire (Royal Canin Satiety Support ®, Purina Proplan Obesity Management ®, etc)

mais ont conservé leur aliment habituel associé à des recommandations essentielles à la

réussite du programme d’amaigrissement comme restreindre la quantité distribuée de

l’aliment habituel, associé à une interdiction des à-côtés ou l’ajout de fibres pour diluer la

ration, haricots verts par exemple. Ces compromis avec le propriétaire sont souvent

indispensables pour une bonne observance des autres prescriptions.

6.2. Non-respect des prescriptions

Une autre difficulté parfois rencontrée lors de cette étude a été l’incapacité de certains

propriétaires à renoncer à la distribution d’à-côtés de type pâté, produit laitier ou pain beurré,

bien qu’ils aient généralement compris qu’ils compromettaient les résultats de la prise en

charge nutritionnelle. Cette distribution montre la très grande valeur relationnelle qu’ils

accordent à l’alimentation de leur chat : la restriction calorique et la distribution exclusive de

croquettes sont vécus par le propriétaire comme une privation. Selon leurs dires, la quantité

est toujours infime mais il suffit de leur faire imaginer la quantité à échelle humaine pour les

convaincre de la nécessité de ne plus offrir d’à-côtés à leur chat : « pour un chat de 8 kg,

quelques grammes de beurre équivalent pour un homme de 80 kg à quelques dizaines de

grammes soit un bon morceau de la plaquette de beurre ».

 

120  

Plus rarement, quelques propriétaires sont parfois confrontés à des difficultés

d’application des consignes notamment celles relatives à l’éloignement des gamelles et de la

litière ou à la mise en hauteur des gamelles, faute de place chez eux, car, pour la plupart, ils

vivent en appartement (8 chats sur 14). Le rappel des consignes et de leur importance quant

aux exigences de l’espèce féline lors du rendez-vous de suivi et la discussion à propos des

difficultés rencontrées avec le consultant en nutrition a permis parfois au propriétaire de

trouver des solutions, même dans des espaces réduits. Un dessin de l’habitation a été parfois

très utile pour discuter du meilleur emplacement pour la litière, les gamelles et les points de

repos indispensables au chat.

6.3. Hétérogénéité des croquettes prescrites selon leur provenance

Dans notre étude, un problème inattendu s’est présenté à nous au cours de la prise en

charge du chat T12-766. Dans le plan d’amaigrissement mis en place avec la propriétaire, il a

été prescrit (entre autres mesures) une alimentation à volonté composée exclusivement de

croquettes Royal Canin Satiety Support à distribuer à l’aide d’un Pipolino® pour augmenter

l’exercice et réduire la vitesse d’ingestion. Le premier sac de croquettes a été acheté à

l’ENVT et, par souci d’économie, les suivants ont été achetés sur internet via deux sites

différents. Au rendez-vous de suivi, la propriétaire a évoqué un problème dans l’utilisation du

Pipolino® : avec le premier paquet de croquettes, le Pipolino® fonctionnait très bien et la

chatte mangeait lentement, mais avec les croquettes des sacs achetés via internet, la chatte

finissait immédiatement l’intégralité du Pipolino® et le quémandage avait repris. L’utilisation

du Pipolino® était dès lors inutile. La propriétaire ayant apporté quelques croquettes de

chaque sac, nous avons alors constaté une différence de taille et de forme selon la provenance

des croquettes pourtant de la même marque et de la même gamme comme le montre la figure

27.

Figure 28. Hétérogénéité de taille des croquettes prescrites selon leur provenance. De gauche à droite : Croquettes Royal Canin Satiety Support achetées à l’ENVT, croquettes Royal Canin Satiety Support achetées sur Wanimo®, croquettes Royal Canin Satiety Support achetées sur Médicanimal®

   

 

121  

La texture des trois types de croquettes semblait également différente. Il n’a pas été

possible de vérifier la composition chimique de chaque lot.

6.4. Ralentissement de la perte de poids

Lorsqu’un chat obèse est suivi régulièrement, le ralentissement de la perte de poids est

également un facteur décourageant pour le propriétaire. Cette stagnation de l’amaigrissement

correspond à une phase de plateau pondéral. Dans notre étude, le cas de Cannelle (T12-766)

en est l’exemple type (Annexe 6).

Ce phénomène est bien connu en médecine humaine où les paliers d’amaigrissement sont

observés dans presque tous les régimes à long terme. Bien que de nombreuses études aient été

menées sur le sujet, la cause de ces paliers n’est pas clairement identifiée. A ce jour, deux

hypothèses majeures sont évoquées. Pour la première, les scientifiques estiment que la perte

de poids entraîne un réajustement du métabolisme. Celui-ci serait réduit car l’organisme

recevant une ration faible en calories s’adapte en consommant moins d’énergie pour réaliser

les fonctions vitales (digérer, se déplacer, etc). Pour la seconde, les scientifiques évoquent une

réduction de la concentration plasmatique de leptine, molécule synthétisée par le tissu adipeux

et impliquée dans la régulation de l’appétit. Lors de l’amaigrissement, le chat perd de la

masse graisseuse ce qui diminue de la synthèse de leptine. La réduction de la concentration

plasmatique de leptine signale alors au cerveau que la prise alimentaire doit augmenter pour

compenser la perte pondérale et maintenir un poids stable. Une étude de Boozer et coll.

(2001), menée sur des rats obèses ayant perdu du poids et donc de la masse grasse, montre en

effet que la réduction du niveau de leptine chez ces sujets contribue à la mise en place d’un

plateau pondéral, via une ré-augmentation de l’appétit (20).

Dans notre étude, l’adaptation de l’environnement des chats obèses avec le

développement d’un territoire en 3D entraîne une augmentation de l’activité physique. Aussi,

il semble également raisonnable de penser qu’un ralentissement de la perte de poids peut être

dû au remplacement de la masse graisseuse perdue par du tissu maigre grâce à l’augmentation

de l’exercice. Cette hypothèse est soutenue par le fait que le ralentissement de la perte de

poids soit souvent associé à une diminution des périmètres thoracique et abdominal.

L’estimation du BCS et la mesure des périmètres thoracique et abdominal permettraient donc

de mettre en lumière et de bien expliquer au propriétaire ce changement de composition

corporelle afin d’éviter un échec par défaut de motivation.

 

122  

Malheureusement, il n’a pas été possible de vérifier ces hypothèses par mesure de la

composition corporelle des chats de l’étude.

7. Limites de l’étude

7.1. Faible nombre de cas

Cette étude est un travail préliminaire dont la principale limite est l’effectif réduit. En

effet, 19 chats ont été initialement intégrés à l’étude mais seulement 14 cas ont réellement pu

être exploités.

Peu de cas ont pu être intégrés à l’étude car les propriétaires sont souvent peu sensibles au

surpoids de leur chat. La consultation de nutrition est fréquemment prescrite par les services

de médecine préventive ou générale de l’ENVT mais la majorité des propriétaires refusent

cette opportunité faute de motivation ou de temps. Peu de chats sont donc présentés en

consultation de nutrition avant l’apparition d’un trouble secondaire à l’obésité, comme du

diabète. De plus, seulement deux consultations de nutrition sont disponibles par semaine, ce

qui limite les possibilités pour les propriétaires.

7.2. Absence de rendez-vous de contrôle ou mauvais suivi des chats

L’une des difficultés majeures des programmes d’amaigrissement est le nombre de

propriétaires qui abandonnent le traitement car la prise en charge est nécessairement longue et

le résultat peu visible rapidement. En effet, un chat avec un BCS de 8/9 présente un excès de

poids de 30% et nécessite une prise en charge s’étendant de 15 à 30 semaines à raison d’une

perte de 1 à 2% du poids initial, dans le meilleur des cas.

Cette étude n’a pas échappé à la règle : n’étant pas en conditions expérimentales, le suivi

est soumis à la bonne volonté des propriétaires quant au suivi du traitement proposé pour leur

chat. Malgré les sollicitations et la mise en évidence de la gravité de l’état de leur chat, le

suivi n’est pas toujours réalisé par le propriétaire. Ainsi, 5 chats ont dû être exclus de l’étude :

2/19 chats n’ont bénéficié d’aucun rendez-vous de contrôle et 3/19 chats ont été représentés

après plusieurs mois voire plusieurs années en consultation de nutrition pour faire le constat

d’une absence d’amélioration voire d’une aggravation de l’état d’obésité de leur chat. Ensuite,

parmi les 14 chats retenus dans l’étude, seulement 6/14 chats ont été présentés à plus de deux

consultations de contrôle.

 

123  

Cette étude montre cependant que la mise en évidence d’un trouble comportemental lors

de la consultation nutritionnelle chez le chat obèse semble inciter le propriétaire à réaliser un

suivi plus régulier de son animal. En effet, la médiane de suivi des chats atteints de troubles

comportementaux est de 178 jours contre seulement 57 jours pour les chats ne présentant pas

de trouble comportemental. Les informations fournies au propriétaire concernant le trouble

comportemental dont souffre son chat contribuent vraisemblablement à minorer la

composante « culpabilité » du propriétaire qui hésite peut-être moins à revenir en consultation

de suivi.

7.3. Limites des outils de prise en charge

7.3.1. Mesures morphométriques

Dans cette étude, la mesure des périmètres thoracique et abdominal a semblé peu utile

pour suivre l’évolution de la perte de poids des chats suivis. Les valeurs ont été très variables

d’une consultation à l’autre et ont changé avec ou sans variation de poids, dans un sens ou

dans l’autre. Ces mesures paraissent peu significatives et inexploitables dans cette étude. Les

variations des valeurs de périmètres thoracique et abdominal peuvent s’expliquer par la

difficulté à prendre les mesures sur des chats anxieux et stressés en consultation. En effet, ces

chats sont difficilement manipulables et expriment souvent des comportements de type

prostration, agitation voire agressivité : les mesures peuvent alors être biaisées car le chat ne

reste pas tranquille le temps de mesurer correctement ou résiste passivement en restant couché

sur le côté, par exemple.

Dans notre étude, il a été décidé de ne pas mesurer la longueur rotule-calcanéum. Les

périmètres thoracique et abdominal étant déjà difficiles à mesurer pour les raisons évoquées

précédemment, il ne nous semblait donc pas réalisable d’évaluer la longueur rotule-calcanéum

avec précision car, le chat doit rester debout, immobile et droit du bout du nez au bout de la

queue pendant la mesure afin de pouvoir prendre les bons repères anatomiques. De plus,

l’angulation de l’articulation tibio-tarsienne doit être précise pour ne pas fausser la mesure : la

patte du chat doit rester perpendiculaire au sol pendant la mesure ce qui n’est pas réalisable

sur chat vigile en consultation.

Ainsi, la technique des mesures morphométriques, décrites par Hawthorne et Butterwick

(2000) et validée expérimentalement sur des chats anesthésiés, n’a pas pu être utilisée dans

notre étude du fait de la faible reproductibilité de ces mesures sur chat vigile (54).

 

124  

7.3.2. Evaluation du comportement général et de l’anxiété

Au cours de la consultation de nutrition initiale, une évaluation comportementale est

réalisée. Rétrospectivement, l’évaluation du comportement général par l’établissement d’un

score a été peu informative du point de vue de la prise en charge du chat obèse. Elle n’a été

réellement utile que pour motiver le propriétaire au cours des consultations de suivi lorsque le

résultat de la balance n’était pas suffisant aux yeux du propriétaire.

L’évaluation de l’anxiété s’est avérée en revanche indispensable pour la prise en charge

des chats obèses. Cette étape est peut-être la plus difficile à mettre en place dans la pratique

courante car, afin de diagnostiquer un trouble comportemental avec précision, des

connaissances approfondies sont nécessaires dans le domaine du comportement félin. La

grille d’évaluation de l’anxiété du chat obèse développée dans cette étude préliminaire

constitue un outil pour identifier les chats obèses anxieux. De plus, la prise en charge pourrait

être facilitée dans la pratique courante grâce à l’arbre décisionnel de prise en charge du chat

obèse anxieux également établi dans cette étude. Ces deux outils sont actuellement utilisés

lors des consultations de nutrition de l’ENVT mais restent cependant à valider sur un

échantillon de plus grande taille.

Ce travail expérimental nous a permis d’identifier les points forts de la prise en charge

comportementale dans le traitement de l’obésité féline. La majorité des propriétaires a

rapporté une amélioration comportementale de leur chat plus ou moins associée à une perte

de poids. Dans une troisième partie, au vu de ces résultats encourageants, nous proposons

donc une ébauche d’un « Guide de prise en charge globale » du chat obèse.

 

125  

TROISIEME PARTIE : GUIDE DE PRISE EN

CHARGE DU CHAT OBESE

I. ETABLIR L’ETIOLOGIE DE L’OBESITE

La consultation spécialisée de nutrition pour un chat obèse a pour objectif de rechercher

précisément l’origine de l’obésité. En premier lieu, il est primordial d’établir une anamnèse

alimentaire précise au travers d’un questionnement sur les habitudes et l’environnement du

chat : Que mange le chat ? En quelle quantité ? Quel est le mode de distribution ? Obtient-il

des à-côtés ? Le chat sort-il ? Est-il actif ? Joue-t-il ? etc. Ces informations servent à

déterminer les apports caloriques reçus et à estimer les dépenses énergétiques du chat : des

problèmes nutritionnels peuvent déjà être objectivés.

De plus, il paraît essentiel d’écarter ou de traiter toute maladie pouvant expliquer une

prise de poids. Ainsi, au même titre qu’il faut rechercher une cause médicale de type

dysendocrinie, tout trouble comportemental (ou psychiatrique) doit être recherché pour ajuster

au mieux la prise en charge du chat obèse. Il faut donc porter son attention sur d’éventuels

signes d’anxiété. Une discussion avec le propriétaire permet de d’évaluer l’état anxieux du

chat : les manifestations organiques d’anxiété (tachypnée, mictions ou défécations

émotionnelles, diarrhée chronique, etc), les agressions par peur, par irritation ou agressions de

prédation, les activités substitutives dont la boulimie, l’inhibition ou les évitements, les

troubles de l’exploration, du sommeil et du marquage facial, le marquage urinaire, les

griffades doivent être relevés. Au cours de la consultation, l’une des phases consiste aussi à

observer le chat évoluer pendant quelques instants dans la pièce. Cette observation est parfois

riche d’informations car le vétérinaire peut juger de l’adaptabilité du chat face à un nouvel

environnement. Le fait que le chat ne se détende pas au cours de la consultation ou qu’il reste

caché peut signer des difficultés à faire face à de nouvelles situations et donc à mettre en

évidence une certaine anxiété.

Le respect des exigences de l’espèce féline doit également être contrôlé, notamment en ce

qui concerne la séparation spatiale des différentes aires d’activité (alimentation, élimination et

repos). Des troubles comportementaux à l’origine d’une obésité peuvent survenir à la suite du

 

126  

non-respect de ces exigences, par l’impossibilité d’y répondre faute d’espace dans l’habitation

ou simplement par méconnaissance du propriétaire.

Ainsi, avec le questionnement et ces observations, le vétérinaire peut déterminer les

différents volets (médical, nutritionnel et/ou comportemental) à inclure dans la prise en

charge du chat obèse.

II. EXAMINER LE CHAT ET DEFINIR UN OBJECTIF

Un examen clinique général est ensuite réalisé afin d’évaluer avec précision l’état

d’obésité du chat et de le caractériser par diverses mesures : évaluation du BCS, du poids et

mesure des périmètres thoraciques, abdominaux et de la distance rotule-calcanéum.

Le poids idéal est estimé en fonction du format du chat. Ce poids est alors l’objectif à

atteindre. Cette estimation est parfois difficile à établir, il est alors possible de prendre pour

référence optimale le poids atteint par le chat entre 10 et 12 mois.

En confrontant le BCS et le poids actuel du chat, le vétérinaire peut également juger

approximativement du temps nécessaire pour atteindre le poids idéal à raison d’une perte

optimale de 1% du poids initial par semaine de prise en charge.

III. COMMUNIQUER AVEC LE PROPRIETAIRE ET RECUEILLIR SON

ADHESION

Le plus difficile dans la prise en charge d’un chat obèse est de convaincre le propriétaire

de la nécessité de changer les habitudes alimentaires et l’environnement de son chat afin de le

faire maigrir. Ainsi, il est indispensable de communiquer clairement, simplement et sans

détour avec le propriétaire sur l’état d’obésité de son chat.

Pour obtenir une bonne observance de l’ensemble des mesures prescrites, il est nécessaire

que le propriétaire comprenne bien l’importance de faire maigrir son chat : le vétérinaire doit

alors insister sur les problèmes de santé auxquels le chat sera plus prédisposé s’il ne maigrit

pas tels que le diabète, les troubles cardio-pulmonaire ou ostéo-articulaire, par exemple. La

lipidose hépatique est également à craindre : elle peut survenir chez le chat obèse anorexique

ou chez le chat ayant maigri. Il s’agit du risque majeur encouru par les chats obèses ou

anciennement obèses car elle conduit fréquemment au décès de l’animal. Le propriétaire doit

être informé du risque encouru et des symptômes à identifier (apathie, anorexie partielle ou

 

127  

totale, ictère, parfois vomissements, polyuro-polydispsie) pour que la prise en charge soit

rapide et efficace si cette maladie vient à se développer.

De plus, pour que la prise en charge fonctionne, il faut que le propriétaire puisse mettre

en œuvre les mesures prescrites. Or, il lui est parfois difficile d’appliquer l’ensemble de ces

mesures que ce soit pour des raisons financières, faute de place ou encore de temps. Le

vétérinaire doit donc établir des compromis en cas de difficultés de mise en place du

programme d’amaigrissement pour remporter l’adhésion du propriétaire.

Tout propriétaire de chat obèse doit aussi être informé des exigences de l’espèce féline et

des troubles comportementaux susceptibles de survenir chez son chat par le non-respect de

celles-ci. De plus, si un trouble comportemental responsable de l’état d’obésité est identifié, le

vétérinaire doit expliquer l’origine du trouble et la mise en place d’activités de substitution de

type boulimie lors d’anxiété permanente. Ces explications permettent souvent au propriétaire

de déculpabiliser et le motive d’autant plus qu’il se sent moins responsable de la prise de

poids de son chat.

A la fin de la consultation, la discussion doit avoir motivé le propriétaire mais surtout doit

lui avoir permis de comprendre le rôle clé qu’il joue dans le programme d’amaigrissement de

son chat.

IV. ETABLIR LE PROGRAMME D’AMAIGRISSEMENT

1. Volet nutritionnel

Dans tout programme d’amaigrissement, le volet nutritionnel tient une place

prépondérante pour faire maigrir le chat. La prise en charge nutritionnelle doit être adaptée au

cas par cas en fonction du trouble identifié. Ainsi, le choix de l’aliment le plus adapté et les

méthodes de distribution doivent être abordés avec le propriétaire pour rétablir un équilibre

favorable à la perte de poids.

Un aliment hypocalorique, à faible teneur en graisses, riches en protéines et modérément

enrichis en fibres doit être choisi au maximum afin de faire perdre au chat son excès de la

masse grasse, en minimisant la perte de masse maigre. Comme, l’activité physique doit être

encouragée, une distribution à l’aide d’une balle distributeur ou la mise en hauteur des

gamelles doivent être recommandées dans la mesures des possibilités du propriétaire.

 

128  

A partir de cette étude, nous avons construit un arbre décisionnel (figure 29) permettant

au vétérinaire praticien d’orienter sa prise en charge si l’obésité du chat est primaire, c’est-à-

dire si elle est purement d’origine nutritionnelle.

Figure 29. Arbre décisionnel pour la prise en charge de l'obésité primaire. Les mesures comportementales d’ordre général à associer au traitement préconisé sont les suivantes : développement du territoire en 3D, éloignement des gamelles et de la litière, ajustement du nombre de gamelles et de litières au nombre de chats présents dans le foyer, développement du jeu.

2. Volet comportemental

Le plan d’amaigrissement du chat obèse doit intégrer un volet comportemental en

complément du volet nutritionnel pour tous les chats, quelle que soit l’origine de l’état

d’obésité. Ainsi, des mesures environnementales simples permettent d’améliorer le bien-être

du chat obèse tout en augmentant son activité physique. Le vétérinaire propose donc au

propriétaire de mettre les gamelles en hauteur en fonction des capacités physiques du chat ou

d’utiliser une balle distributeur type Pipolino®, d’éloigner les gamelles de la litière et,

d’adapter au nombre de chats présents dans le foyer (n), le nombre de gamelles et de litières

(n+1). Le territoire du chat est ainsi restructuré en différentes aires d’activité et son confort

augmente. Le vétérinaire incite également le propriétaire à jouer avec son chat pour créer ou

recréer une relation avec son chat.

La consultation initiale doit donner lieu à une évaluation comportementale du chat obèse.

Un travail préliminaire a permis de développer à une grille d’évaluation de l’anxiété (tableau

 

129  

21) dont le résultat fournit un score d’anxiété qui détermine ou non une prise en charge

spécialisée.

Critères d’anxiété Score

Malpropreté Marquage urinaire

Agression/Evitement D’un membre du foyer

Des étrangers

Crainte du propriétaire

Interactions négatives Avec un chat du foyer

Avec un autre animal

Peur des bruits Hypervigilance

Total Tableau 21. Grille d'évaluation de l'anxiété du chat obèse. Chaque item (ou comportement) est noté selon sa fréquence d'apparition sur une échelle de 0 à 4 (0 : aucun, 1 : un peu, 2 : moyen, 3 : beaucoup, 4 : permanent) en fonction de ce que le propriétaire rapporte. La somme de ces notes donne le "Score anxiété".

 Un score d’anxiété initial supérieur ou égal à 10 génère une prise en charge

médicamenteuse adaptée à l’intensité de l’anxiété du chat, associée à la mise en place de

mesures spécifiques (thérapie comportementale) si un trouble comportemental précis est

identifié type anxiété de cohabitation.

La figure 30 est un arbre décisionnel permettant au vétérinaire praticien de choisir la

thérapie adaptée au trouble comportemental identifié. A ces prescriptions, il faut associer les

mesures comportementales générales énoncées précédemment.

 

130  

Figure 30. Arbre décisionnel pour la prise en charge des troubles comportementaux associés à l'obésité féline (adapté d’après 35). Les mesures comportementales d’ordre général à associer au traitement préconisé sont les suivantes : développement du territoire en 3D, éloignement des gamelles et de la litière, ajustement du nombre de gamelles et de litières au nombre de chats présents dans le foyer, développement du jeu.

V. SUIVI A LONG TERME

Au cours d’un programme d’amaigrissement, le suivi du chat est un enjeu majeur pour

l’obtention d’un résultat satisfaisant.

Il est en général recommandé de suivre le chat toutes les 4 semaines dans les premiers

mois du traitement puis de réévaluer la fréquence du suivi en fonction de l’avancée de

l’amaigrissement. Chaque rendez-vous de suivi permet de réajuster les prescriptions

nutritionnelles et comportementales en fonction des résultats observés.

Le rendez-vous de suivi est l’occasion pour le vétérinaire, non seulement de juger de

l’évolution de l’état d’obésité du chat, mais aussi d’évaluer le degré de motivation du

propriétaire. En cas de démotivation, il est indispensable d’encourager le propriétaire et de lui

rappeler que la perte de poids réelle de son chat ne peut être observable qu’à long terme. La

mise en évidence des progrès comportementaux du chat au rendez-vous de suivi est un facteur

encourageant pour le propriétaire même si la perte de poids ne lui paraît pas significative.

De plus, une fois le poids idéal (ou le « poids objectif » au minimum) atteint, le chat qui a

été obèse doit être suivi régulièrement pour contrôler une absence de rechute. Le vétérinaire

 

131  

doit alors trouver la quantité d’aliment nécessaire et suffisante pour maintenir le poids sans

aboutir à une reprise de poids.

Ces rendez-vous de suivi sont également l’occasion de rappeler les consignes

indispensables au maintien d’un poids stable car, à la fin d’une restriction, le propriétaire a

tendance à reprendre de mauvaises habitudes comme la distribution de restes par exemple.

                                             

 

132  

 

133  

CONCLUSION

Actuellement, l’obésité féline est considérée comme une maladie métabolique chronique

polyfactorielle mettant en jeu des troubles nutritionnels et comportementaux. Pour que le

résultat d'un programme d'amaigrissement soit satisfaisant, il est donc nécessaire que la prise

en charge thérapeutique soit pluridisciplinaire.

A ce jour, aucune étude n’a été menée pour évaluer la prévalence des troubles

comportementaux comme cause de l’obésité chez le chat. Malgré le faible effectif de notre

étude, il semblerait que l’anxiété soit fréquemment impliquée dans le développement de

l’obésité féline. Ce travail clinique a permis, d’une part, de montrer le rôle de l’anxiété dans

l’obésité du chat et, d’autre part, de proposer de nouveaux outils d’évaluation et de prise en

charge de l’obésité féline, désormais utilisés au sein de la consultation de nutrition de

l’ENVT.

Ces outils sont donc en cours de validation sur un effectif plus important. Si ce travail est

confirmé ultérieurement, il permettra de montrer que la prise en charge des chats obèses doit

être individuelle en prenant systématiquement en considération les aspects comportementaux

relatifs à la prise alimentaire du chat.

 

134  

 

135  

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145  

ANNEXE 1 : Questionnaire n°1 destiné au propriétaire de chat obèse en salle d’attente  

       

Madame, Monsieur, Je suis étudiante en 4ème année à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse et je réalise

une thèse portant sur le comportement, notamment alimentaire, des chats atteints d’obésité. Dans ce but, j'ai réalisé un questionnaire qui me permettra d’évaluer différents paramètres comportementaux susceptibles d’influencer la prise de poids des chats.

Je vous invite donc à prendre quelques minutes pour répondre le plus précisément possible

à ce questionnaire. Si vous ne savez pas répondre, passez à la question suivante et des précisions seront

apportées pendant la consultation. Je vous remercie par avance pour le temps que vous consacrerez à répondre au

questionnaire. Laure Prillieux Dans la salle d’attente, y a-t-il des chiens ?

q Non q Oui Aboient-ils ?

q Oui q Non

Considérez-vous que votre chat a un problème de poids ?

q Oui q Non

Qui vous a alerté du problème de poids de votre chat ?

q Mon vétérinaire q Moi-même q Autre (parent, ami…) :

Trouviez-vous que votre chat était en surpoids avant qu’on vous en informe ?

q Oui q Non

Comment votre chat a-t-il grossi (il mange plus, il bouge moins…)?

Etiquette d’identification de l’animal

 

Votre chat a-t-il peur des chiens ? q Oui q Non

 

146  

D’après vous, votre chat mange-t-il beaucoup ? q Oui q Non

Votre chat réclame-t-il à manger ?

q Oui q Non

Est-ce que la prise de poids est : q Progressive q Subite q Par paliers

Depuis quand prend-il du poids ? D’après vous, existe-t-il un facteur déclenchant (déménagement, arrivée d’un enfant, d’un autre chat…) ? Est-ce que le poids excessif de votre chat vous dérange ?

q Oui q Non

En quoi ? Souhaitez-vous :

q Que votre chat reste comme il est actuellement q Que votre chat maigrisse

Votre chat est-il stérilisé ? oui non Date de stérilisation : Poids à la stérilisation : Ø Origine de votre chat : Est-ce votre premier chat ? oui non

q Elevage – Portée familiale q Trouvé q Allaitement maternel q Biberons

Combien de chatons dans la portée : Sexe des chatons : Age de séparation de la mère :

q adulte

q chaton A quel âge :

q biberons q animaux à ce moment-là

Ø Composition de la famille

q Madame/Mademoiselle q Monsieur

q Régulière q Irrégulière

q Son aspect physique me dérange q Je crains pour sa santé q Autre :  

Y a-t-il toujours quelqu’un à la maison ? oui non

 

147  

Avez-vous des enfant(s) vivant avec vous ? q Oui

Combien : Quel(s) âge(s) :

q Non

Comportement vis-à-vis du chat : q intéressés q indifférents q affectueux

Manipulent-ils le chat : oui non q en douceur q brusquement q avec violente (coups involontaires, tire les oreilles, la queue…) q en criant

Si vos enfants réveillent votre chat, que se passe-t-il : Le chat fuit-il : oui non

q après un certain temps ; combien : q constamment q jamais

Le chat peut-il se cacher : oui non

Avez-vous d’autre(s) chat(s) ?

q Oui Combien : Sexe(s) : Même portée : oui non Quel(s) âge(s) :

q Non

Avez-vous d’autres animaux ?

q Oui Espèces : Combien :

q Non

Ø Environnement

Où habitez-vous : Votre chat vit :

q En appartement q Terrasse, balcon

q En maison sans jardin

q En maison avec jardin

Surface (y compris les mezzanines) :

Surface (y compris les mezzanines) :

Surface (y compris les mezzanines) :

Surface où le chat peut aller librement :

 

148  

Votre chat grimpe-t-il en hauteur : oui non Votre chat a-t-il un arbre à chat à disposition : oui non Grimper, c’est :

q non autorisé q autorisé sur tous les meubles q autorisé seulement sur quelques meubles, lesquels : q autorisé sur l’arbre à chat uniquement

Votre chat :

q Sort q Ne sort pas q A volonté grâce à une chatière q A volonté quand la fenêtre ou la porte est ouverte q Sous contrôle (visuel, en laisse)

Combien de temps par jour :

q Rentre le soir q Sort plusieurs jours sans revenir

A-t-il une litière à l’intérieur : oui non Nombre de changements par semaine : Danger à proximité :

q Route q Autre chat. Combien : q Autre chien. Combien : q Voisins q Terrain de chasse

Autre :

A-t-il une litière ?

q Oui q Non Où est placée la litière :

q A côté des gamelles q Dans la même pièce que les gamelles q Dans une pièce différente des gamelles

La litière est composée de :

q Graviers classiques q Graviers bio q Microbilles (litière longue durée)

Nombre de changements par semaine :

Votre chat est-il malpropre ?

q Oui q Non q selles q urine

q votre chat se met en position assise pour uriner q votre chat reste debout, queue dressée, et émet un jet

d’urine

 

149  

Où fait-il : Fréquence des nuisances : Date d’apparition : Elément déclencheur (si identifié) :

Ø Comportement alimentaire Que mange votre chat :

q Croquettes ; Marque : q Pâté ; Marque : q Ration ménagère / restes de table

Sa gamelle d’eau est :

q En plastique q En terre cuite q En métal

Votre chat :

q Ne boit que de l’eau courante (robinet ouvert, fontaine, rivière…)

q Ne boit que de l’eau très propre (servie depuis moins de 10 min) q Boit dans sa gamelle n’importe quel type d’eau q Boit ailleurs (soucoupes des pots de fleur, eau stagnante…)

Votre chat est difficile : oui non Votre chat aime différents aliments : oui non Votre chat chasse-t-il : oui non

q pour jouer q pour manger

Ø Sommeil

Pour dormir, votre chat :

q Cherche la chaleur q Cherche votre présence

La nuit, votre chat :

q Dort toute la nuit d’un seul trait q Bouge un peu sans vous réveiller q Bouge beaucoup et vous réveille

Ø Toilettage

Votre chat se toilette-t-il : oui non Combien de temps :

Ø Jeux

Votre chat joue-t-il ? q Oui q Non

Votre chat boit : q De l’eau du robinet q De l’eau minérale

q Cherche la présence de l’autre animal q Chercher à s’isoler, se cacher

 

150  

Intérêt de votre chat pour le jeu : q Un peu q Moyen q Beaucoup

Fréquence des jeux par jour : Temps de jeu : Existe-t-il un partenaire de jeu privilégié : oui non Qui : Comment joue-t-il avec le chat : Votre chat a-t-il des jouets : oui non De quoi s’agit-il : Y joue-t-il seul : oui non

Ø Marquage

Votre chat se frotte-t-il sur vous, aux meubles, aux objets?

q Oui q Non

COMPORTEMENT GENERAL A LA MAISON A la maison, votre chat :

q Cherche à jouer avec vous q Joue seul q Regarde par la fenêtre les oiseaux, les voitures… q S’intéresse à la télévision, au poisson… q Chasse les mouches q Passe son temps à dormir q Ne se réveille que pour manger q Est indifférent à tous les bruits/mouvements

COMPORTEMENT LORS DU TRANSPORT Comment êtes-vous venu :

q Voiture q Bus q Train q A pieds q Autre, précisez :

Temps du transport : Moyen de transport du chat : Pendant le transport, votre chat :

q A miaulé q A été tranquille q A salivé

Temps d’attente avant la consultation :

 

Votre intérêt pour le jeu : q Non q Un peu q Moyen q Beaucoup

 

q A vomi q Autre chose à signaler :

 

 

151  

ANNEXE 2 : Questionnaire n°2 soumis au propriétaire de chat obèse lors de la consultation Date : Stérilisé(e) : oui non Date de stérilisation : Poids à la stérilisation :

Développement & environnement Ø Origine du chat : 1er chat : oui non

q Elevage – Portée familiale q Trouvé q Allaitement maternel q Biberons

Combien de chatons dans la portée : Sexe des chatons : Age de séparation de la mère :

q adulte

q chaton A quel âge :

q biberons

q animaux à ce

moment-là

Race : Ø Composition de la famille

q Mme/Melle q Mr

Enfant(s) :

q Oui Combien : Quel(s) âge(s) :

q Non

Comportement vis-à-vis du chat : q intéressés q indifférents q affectueux

Manipulent-ils le chat : oui non

q en douceur q brusquement q avec violente (coups involontaires, tire les oreilles, la queue…) q en criant

Si vos enfants réveillent votre chat, que se passe-t-il :

Etiquette d’identification de

l’animal

En  gris  :  les  questions  présentes  sur  le  questionnaire  «  d’attente  »,  à  ne  pas  reposer  pendant  la  consultation,  se  référer  à  la  fiche.    En  noir  :  les  précisions  à  apporter  

Y a-t-il toujours quelqu’un à la maison ? oui non

 

152  

Le chat fuit-il : oui non q après un certain temps ; combien : q constamment q jamais

Le chat peut-il se cacher : oui non Autre(s) chat(s) :

q Oui q Non

Combien : Sexe(s) : Même portée : oui non Quel(s) âge(s) : Poids : Poids idéal estimé(s) :

q Jouent ensemble q Dorment ensemble q S’évitent q Se crachent, fréquence : q Se feulent, fréquence : q Se bagarrent, fréquence :

q A l’intérieur en même temps

q Partagent les gamelles q Mangent ensemble

Nombre de gamelles à aliment : Si plusieurs, sont-elles séparées : oui non Où est-elle/sont-elles placée(s) : A côté du bac à litière : oui non

Autres animaux :

q Oui q Non Espèces : Combien : Interactions : oui non

q Positives q Négatives Raison(s) :

Dorment ensemble :

q Oui q Non q Parfois

Jouent ensemble :

q Oui q Non q Parfois

Crache : q Oui q Non q Parfois

Souffle : q Oui q Non q Parfois

Sont-ils rentrés en même temps : oui non Dans les mêmes pièces : oui non

 

153  

Votre chat mange-t-il en présence de l’autre animal : oui non Votre chat peut-il être dérangé par l’autre animal quand il mange : oui non L’est-il : oui non Votre chat peut-il s’isoler de l’autre animal : oui non

Notamment, pour manger (gamelles en hauteur, pièce réservée au chat…) : oui non

Ø Habitation

Où habitez-vous : q Appartement q Terrasse, balcon q Mezzanine

q Maison sans jardin q Maison avec jardin

Surface (y compris les mezzanines) :

Surface (y compris les mezzanines) :

Surface (y compris les mezzanines) :

Surface où le chat peut aller librement : Votre chat grimpe-t-il en hauteur : oui non Votre chat a-t-il un arbre à chat à disposition : oui non Grimper, c’est :

q non autorisé q autorisé sur tous les meubles q autorisé seulement sur quelques meubles, lesquels : q autorisé sur l’arbre à chat uniquement

Ø Environnement

q Sort q Ne sort pas

q A volonté grâce à une chatière q A volonté quand la fenêtre ou la porte est ouverte q Sous contrôle (visuel, en laisse)

Combien de temps par jour :

q Rentre le soir q Sort plusieurs jours sans revenir

A-t-il une litière à l’intérieur : oui non Nombre de changements par semaine : Danger à proximité :

q Route q Autre chat. Combien : q Autre chien. Combien : q Voisins q Terrain de chasse

Autre :

 

154  

A-t-il une litière ? q Oui q Non

Où est placée la litière : q A côté des gamelles q Dans la même pièce que les gamelles q Dans une pièce différente des gamelles

La litière est composée de :

q Graviers classiques q Graviers bio q Microbilles (litière longue durée)

Nombre de changements par semaine :

Pathologie urinaire connue : oui non Laquelle : Votre chat est-il malpropre ?

q Oui q Non q selles q urine

q votre chat se met en position assise pour uriner q votre chat reste debout, queue dressée, et émet un jet

d’urine

Où fait-il : Fréquence des nuisances : Date d’apparition : Elément déclencheur (si identifié) :

Comportements ALIMENTAIRE

Ø Nature du repas Type de repas principal :

q Croquettes ; Marque : q Pâté ; Marque : q Ration ménagère / restes

Votre chat mange-t-il toujours la même chose : oui non Donnez-vous des friandises : oui non Quoi : Combien de friandises par distribution :

Fréquence des distributions :

Ø Comportement alimentaire Votre chat est-il difficile ?

q Oui q Non q Il n’aime pas la variété (aliments connus) q Il n’aime pas facilement les nouveaux

aliments

q Il aime la variété (aliments connus) q Il aime facilement les nouveaux

aliments

 

155  

Chasse : oui non

q pour jouer q pour manger

Ø Mode de distribution

q à disposition toute la journée (à volonté) q en quantité limitée (quand il n’y en a plus, votre chat doit attendre la prochaine distribution)

Combien de distribution(s) par jour : Quantité distribuée :

q autres (pipolino…) : Moment de la (ou des) distribution(s) :

Ø Quantité effectivement mangée

Quantité moyenne mangée par jour (en grammes) : Méthode de mesure :

q Une pesée q Un verre doseur de la même marque que les croquettes

Ø Vitesse d’ingestion

q rapide, votre chat mange tout de suite ce que vous lui donnez q plusieurs repas dans la journée, votre chat ne mange pas tout dès la distribution faite q votre chat ne mange que la nuit

Facteurs qui la modifie :

q présence d’un membre de la famille q présence d’un autre animal

Lequel : q Autre :

Ø Quémandage et obtention de nourriture

Est-ce que vous avez l’impression que votre chat quémande : oui non

Comment : q Miaule q Monte, se frotte sur la jambe q Monte sur les meubles (cuisine, table pendant le repas…) q Autre :

Quémande-t-il toujours de la même façon : oui non Votre chat vous réveille-t-il la nuit pour demander à manger : oui non parfois Obtient-il de la nourriture : oui non parfois COMPORTEMENT AVEC L’EAU Sa gamelle d’eau est :

q En plastique q En terre cuite q En métal

Votre chat boit : q De l’eau du robinet q De l’eau minérale

Quoi : Fréquence :

q Une estimation q Autre :

 

156  

Votre chat : q Ne boit que de l’eau courante (robinet ouvert, fontaine, rivière…) q Ne boit que de l’eau très propre (servie depuis moins de 10 min) q Boit dans sa gamelle n’importe quel type d’eau q Boit ailleurs (soucoupes des pots de fleur, eau stagnante…)

SOMMEIL Pour dormir, votre chat :

q Cherche la chaleur q Cherche votre présence

La nuit, votre chat :

q Dort toute la nuit d’un seul trait q Bouge un peu sans vous réveiller q Bouge beaucoup et vous réveille

TOILETTAGE Votre chat se toilette-t-il : oui non Combien de temps : JEUX Votre chat joue-t-il ?

q Oui q Non Intérêt de votre chat pour le jeu :

q Un peu q Moyen q Beaucoup

Fréquence des jeux par jour : Temps de jeu : Existe-t-il un partenaire de jeu privilégié : oui non Qui : Comment joue-t-il avec le chat : Votre chat a-t-il des jouets : oui non De quoi s’agit-il : Y joue-t-il seul : oui non

MARQUAGE FACIAL Votre chat se frotte-t-il sur vous, aux meubles, aux objets?

q Oui q Non

COMPORTEMENT GENERAL A LA MAISON A la maison, le chat :

q Cherche à jouer avec les propriétaires q Joue seul q Regarde par la fenêtre, les oiseaux, les voitures…

Votre intérêt pour le jeu : q Non q Un peu q Moyen q Beaucoup

 

q Cherche la présence de l’autre animal q Cherche à s’isoler

 

 

157  

q S’intéresse à la télévision, au poisson… q Chasse les mouches q Passe son temps à dormir q Ne se réveille que pour manger q Est indifférent à tous les bruits/mouvements

COMPORTEMENT LORS DU TRANSPORT Comment êtes-vous venu :

q Voiture q Bus q Train q A pieds q Autre, précisez :

Temps du transport : Moyen de transport du chat : Pendant le transport, votre chat :

q A miaulé q A été tranquille q A salivé q A vomi q Autre chose à signaler :

Temps d’attente en salle d’attente : EXAMEN CLINIQUE GENERAL

NUTRITION Poids : Poids idéal estimé : Body score : Périmètre thoracique : Périmètre abdominal :

 

158  

PRESCRIPTION Evaluation des comportements du chat au cours de la consultation

1. Au moment de la sortie de la caisse de transport :

q S’accroche q Feule, souffle q Détendu q Autre :

2. Pendant l’examen clinique :

q Facile q Difficile, en quoi :

Le chat : q « figé » sur la table q détendu q observe q explore q interactions positives avec le vétérinaire

3. Observation en liberté

q « figé » sur la table q détendu q observe q explore q se cache et reste caché q se cache puis ressort, etc q interactions positives avec le vétérinaire

4. Remise en présence de la caisse de transport (après 5 min d’observation en

liberté)

q Rentre immédiatement q Indifférent q Refuse de rentrer

q miaule q feule q bat de la queue q mydriase q autre :  

q miaule q feule q bat de la queue q mydriase q autre :  

 

159  

ANNEXE 3 : Questionnaire n°3 destiné au propriétaire de chat obèse en salle d’attente avant la consultation de contrôle

         

Madame, Monsieur, Vous venez aujourd’hui pour un rendez-vous de contrôle. Je vous invite donc à prendre quelques minutes pour répondre à ce questionnaire portant

sur l’évolution du comportement de votre chat depuis le dernier rendez-vous. Je vous remercie par avance pour le temps que vous consacrerez à répondre au

questionnaire.

Laure Prillieux Depuis le dernier rendez-vous, Trouvez-vous que votre chat est en meilleur état ?

q Oui q Non

Trouvez-vous que votre chat est moins stressé ?

q Non q Oui

Comment le voyez-vous ? Votre chat est-il plus actif ?

q Oui q Non

Votre chat joue-t-il plus qu’auparavant ?

q Oui q Non

Votre chat se toilette-t-il plus ?

q Oui q Non

Avez-vous noté un changement dans le comportement alimentaire de votre chat ?

q Non q Oui

Lequel ?

Etiquette d’identification de l’animal

 

 

160  

ANNEXE 4 : Questionnaire n°4 d’évaluation de l’observance des prescriptions nutritionnelles et/ou comportementales

           

   

Suivi  des  chats  obèses  entrant  dans  le  protocole  du  travail  de  thèse  «  Chats  obèses  :  nutrition  et  comportement  »  

 Date  :      La  prescription  nutritionnelle  a-­‐t-­‐elle  été  suivie  ?                  oui                      non  Remarques  du  propriétaire  :                  La  prescription  comportementale  a-­‐t-­‐elle  été  suivie  (changement  de  place  de  la  litière/gamelle…,  jeux,  etc…)  ?                            oui                        non  Remarques  du  propriétaire  :                    Examen  clinique  général        

Etiquette d’identification de l’animal

 

 

161  

 

 Evaluation  des  comportements  du  chat  au  cours  de  la  consultation    

5. Au  moment  de  la  sortie  de  la  caisse  de  transport  :      

q S’accroche  q Feule,  souffle  q Détendu  q Autre  :    

6. Pendant  l’examen  clinique  :      

q Facile  q Difficile,  en  quoi  :    

Le  chat  :  q «  figé  »  sur  la  table  q détendu  q observe  q explore  q interactions  positives  avec  le  vétérinaire  

 7. Observation  en  liberté  

 q «  figé  »  sur  la  table  q détendu  q observe  q explore    q se  cache  et  reste  caché  q se  cache  puis  ressort,  etc  q interactions  positives  avec  le  vétérinaire  

 8. Remise  en  présence  de  la  caisse  de  transport  (après  5  min  d’observation  en  liberté)  

 q Rentre  immédiatement  q Indifférent  q Refuse  de  rentrer  

   

NUTRITION Poids : Poids idéal estimé : Body score : Périmètre thoracique : Périmètre abdominal :

q miaule  q feule  q bat  de  la  queue  q mydriase  q autre  :    

 

q miaule  q feule  q bat  de  la  queue  q mydriase  q autre  :    

 

 

162  

ANNEXE 5 : Fiche de suivi de consommation alimentaire du chat entre deux consultations  

Suivi  nutritionnel  de  votre  chat      Vous  êtes  pris  en  charge  par  Laure  Prillieux  (étudiante  vétérinaire).        Vous  avez  rendez-­‐vous  le  …………………………………….  pour  une  évaluation  de  contrôle.      Lors   de   ce   rendez-­‐vous   nous   calculerons   la   consommation   alimentaire  moyenne   de   votre  chat.  Pour  ce  faire,  nous  avons  besoin  d’informations.  L’idéal  serez  de  procéder  ainsi  :  pesez  votre  sac  d’aliment,  notez  la  date  de  pesée  et  le  poids  du  sac  dans  le  tableau  suivant  et  notez  la  date  du  jour  où  le  sac  est  terminé  et  ainsi  de  suite.  Si  votre  sac  n’est  pas  terminé  le  jour  du  rendez-­‐vous,  pesez  votre  sac.        Date  de  pesée  du  sac  

         

 Poids  du  sac    

         

Date  de  fin  du  sac  

         

   Si  vous  avez  des  questions  pendant  cette  période,  vous  pouvez  me  contacter  par  mail  à  l’adresse  suivante  :    

[email protected]            Pensez  à  apporter  cette  ordonnance  lors  de  votre  prochain  rendez-­‐

vous.  

 

163  

ANNEXE 6 : Cas clinique de Cannelle T12-766  Née 01/07/09 Femelle européenne, stérilisée Etiologie de l’obésité

Anxiété permanente  

   

 Tableau 23. Evolution du poids et des périmètres thoracique et abdominal en fonction de la durée de prise en charge. (PT : périmètre thoracique, PA : périmètre abdominal).

5,7 5,8 5,9 6 6,1 6,2 6,3 6,4 6,5 6,6 6,7

0

10

20

30

40

50

60

0 50 100 150 200 250 300 350 400

Poid

s (en

kg)

Péri

mèt

res (

en c

m)

Durée de prise en charge (en jours)

T12 - 766 "Cannelle"

PT

PA

Poids

Ren

dez-

vous

Dur

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e pr

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harg

e

(en

jour

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Périm

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Périm

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)

Poid

s (en

kg)

Scor

e C

ompo

rtem

ent

(en

poin

ts)

Scor

e A

nxié

(en

poin

ts)

Initial 0 ? ? 6,6 7 14 Suivi 1 30 41 49 6,6 7 14 Suivi 2 93 39 46 6 8 12 Suivi 3 129 43 47 5,9 10 11 Suivi 4 249 37 39 5,85 12 7 Suivi 5 289 37 35 5,9 15 4 Suivi 6 373 35 37 5,75 18 1

Tableau 22. Evolution des différents paramètres caractérisant l'obésité et l’anxiété à chaque rendez-vous de suivi.

 

164  

 Tableau 24. Evolution des scores de comportement et d'anxiété en fonction de la durée de prise en charge.

0

2

4

6

8

10

12

14

16

0 2 4 6 8

10 12 14 16 18 20

0 100 200 300 400

Scor

e an

xiét

é (e

n po

ints

)

Scor

e co

mpo

rtem

ent (

en p

oint

s)

Durée de prise en charge (en jours)

T12 - 766 "Cannelle"

Comportement

Anxiété

 

165  

Toulouse, 2013 NOM : PRILLIEUX Prénom : Laure TITRE : Contribution à la prise en charge nutritionnelle et comportementale du chat obèse. RESUME :

Après avoir rappelé le comportement alimentaire puis étudié la mise en place de l’état d’obésité, ses méthodes d’évaluation et ses conséquences sur l’état de santé du chat, l’auteur s’est intéressée aux causes médicales, alimentaires et comportementales de l’obésité féline ainsi qu’aux méthodes de prise en charge disponibles à ce jour pour le vétérinaire praticien.

Puis, une étude expérimentale a été menée sur 14 chats obèses suivis en consultation de nutrition à l’ENVT et ne présentant aucun trouble médical pouvant expliquer la prise de poids. Après évaluation de l’anxiété et du comportement de chaque chat, des adaptations alimentaires et environnementales ont été proposées afin d’améliorer globalement l’hygiène de vie des animaux. Les résultats de cette étude montrent que l’identification et le traitement d’un trouble comportemental chez le chat obèse sont essentiels dans la gestion de l’obésité.

Enfin, cette étude a permis de construire deux outils destinés à la gestion de l’obésité : une grille d’évaluation de l’anxiété du chat et un arbre décisionnel tenant compte des diverses étiologies de l’obésité pour guider le vétérinaire dans sa prise en charge du chat obèse. MOTS-CLES : chat, obésité, trouble du comportement, anxiété, prise en charge. JURY : Président : Pr. Moulis Directeur : Dr. Priymenko Assesseur : Dr. Troegeler Adresse de l’auteur : Melle Laure PRILLIEUX, 20 chemin du Touch, apt 5, 31300 Toulouse ENGLISH TITLE : A joint nutritional and behavioural approach for losing weight in obese cats. ABSTRACT :

After reminding the feeding behaviour of the cat then studying the development of feline obesity, these evaluation measurements and these consequences, the author examined the medical, dietary and behavioural causes of feline obesity and the care methods available for the vets.

Then, a survey was conducted on 14 obese cats monitored in the nutritional counseling of ENVT. None of them had any disease that could explain overweight. After an assessment of anxiety level and general behaviour of each cat, eating habits and environmental adaptations were proposed for improving their healthy lifestyle. The results of this survey showed that the research and the treatment of a behavioural disorder in obese cats are essential in the management of the obesity.

Finally, this study resulted in the development of two tools to treat feline obesity. A specific scoring scale to evaluate anxiety level of obese cats and a decision tree for the management of obesity (according to the specific etiology) were designed to help practitioners. KEYWORDS : cat, obesity, behaviour trouble, anxiety, management. JURY: President: Pr. Moulis Pr. Director: Dr. Priymenko Assessor : Dr. Troegeler Author’s address: PRILLIEUX Laure, 20 chemin du Touch, apt 5, 31300 Toulouse