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DÉCORAT ION & A R C H I T E C T U R E
Et la lumière est…Une porte qui s’ouvre ou un store qui se lève automatiquement, une alarme ou une climatisation qui s’enclenche, un centre de calcul qui fonctionne 24 heures sur 24, un dispositif de reconnaissance faciale, tous ont en commun d’avoir besoin d’un électron qui passe et, par conséquent, d’ingénieurs capables de penser ces systèmes qui peuvent aller jusqu’à un niveau très élevé de complexité. La société Ingénieurs-Conseils Scherler SA, qui va fêter son 50e anniversaire en 2014, en a fait sa spécialité.
Dans l’univers du sans-fil
et, parce qu’elle est peu
visible, on tend à occul-
ter celle que l’on appelait il n’y
a pas si longtemps encore, «la
fée électricité». Pourtant, sans
elle, plus rien ne fonctionne.
La moindre panne peut devenir
dramatique: pensons aux salles
d’opération dans les hôpitaux.
Elle peut également entraîner
des pertes considérables: ima-
ginons la rupture de la chaîne
du froid dans un entrepôt frigo-
rifique ou l’arrêt soudain d’un
centre de calcul qui couvre plu-
sieurs continents!
Chacun d’entre nous a fait l’expé-
rience de la prise toujours située
au mauvais endroit, qui néces-
site l’utilisation de ces rallonges
disgracieuses dans lesquelles on
ne cesse de se prendre les pieds.
C’est précisément l’un des dé-
fis auxquels est régulièrement
confrontée l’ingénierie électrique:
comment penser une installation
de manière à ce qu’elle puisse fa-
cilement être adaptée aux chan-
gements inéluctables de son envi-
ronnement? Dans une usine par
exemple, l’ingénieur doit penser
l’installation pour les machines
d’aujourd’hui, mais aussi pour
celles qui viendront les remplacer
dans cinq à dix ans. Il doit anti-
ciper pannes, entretien, modifi-
cations légères, et concevoir son
système électrique de manière à
minimiser les arrêts de produc-
tion.
Sous la pression du tempsLa nécessaire adaptabilité ou la
modularité des installations ré-
pond à des questions de coûts et,
plus encore, à des problèmes de
temps. Il n’est pas rare que les
ingénieurs se voient fixer des dé-
lais d’intervention extrêmement
brefs. Un bon exemple est celui
de la chambre froide: la durée
maximale de l’intervention y est
de 90 minutes; au-delà, toute la
marchandise est perdue!
Imaginez la rénovation, dans un
bâtiment occupé, de tout une
installation électrique avec des
contraintes de bruit et de pous-
sière. Les bureaux adjacents sont
occupés, il y a des contraintes de
temps: tout doit être fini en l’es-
pace d’un week-end. D’ailleurs,
l’un des challenges relevés par
Ingénieurs-Conseils Scherler SA
a consisté à déménager et re-
mettre en état de fonctionne-
ment les bureaux de 400 per-
sonnes entre le vendredi soir et
le lundi matin. Si les délais ne
sont pas toujours aussi brefs,
la contrainte de temps est une
composante incontournable
pour tous les projets d’installa-
tions électriques dans un bâti-
ment.
Innovation, sécurité, économiesA la polyvalence des installa-
tions et à la rapidité d’interven-
tion peuvent également s’ajou-
ter des demandes esthétiques.
Ainsi, ces bureaux de direction
dans lesquels les interrupteurs
devaient être invisibles: il a donc
fallu recourir à un revêtement
bois et trouver des interrupteurs
susceptibles d’être également re-
couverts d’une fine couche de ce
même revêtement. La demande
peut également être technolo-
gique et c’est aux ingénieurs
qu’il incombe de parcourir les
foires spécialisées pour trouver
le produit adapté.
Hausse de la délinquance et so-
phistication des bâtiments obli-
gent, la demande de sécurité est
en forte croissance. Alors qu’il
y a un peu plus de dix ans, les
barres d’or destinées à une usine
jurassienne lui étaient livrées
simplement entassées dans une
camionnette, la chose n’est plus
possible aujourd’hui. A l’exté-
rieur comme dans les usines, les
points de contrôle se sont multi-
pliés. Et là encore, la technologie
a évolué. Par exemple, en ma-
tière d’accès biométrique, on est
passé de la reconnaissance digi-
tale à la reconnaissance faciale,
voire à celle des flux sanguins de
la main.
La sécurité, ce sont également
des normes de plus en plus ri-
goureuses, au point que l’ar-
chitecte ne peut plus faire l’im-
passe de l’ingénieur sécurité,
une évolution relativement ré-
cente puisque les premiers di-
plômés de la protection incendie
(HEIG-VD, ECA) sont sor-
tis il y a deux ans à peine. Et
leur domaine d’intervention est
vaste, puisqu’il va du processus
d’autorisation de construire à la
conception de la prévention in-
cendie, en passant par la gestion
des risques, jusqu’au suivi de la
réalisation. Suivant ses compé-
tences, l’ingénieur sécurité peut
assumer la gestion de la sûreté et
de la santé-sécurité au travail.
L’heure n’étant plus au courant
bon marché, chaque projet doit
être assorti d’un bilan énergé-
The New Qatar National Museum – Doha, QatarMaître d’ouvrage: Qatar Petroleum DohaArchitectes: J. Nouvel – E. MariaDate de réalisation: 2008 à 2012 / ouverture en 2015 (selon Hill International, art. octobre 2013)Prestation I-C Scherler: éclairagiste spécialisé.
Opéra de LausannePrestation I-C Scherler: Ingénierie en électricité, installations électriques courant fort, courant faible.
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tique. Il ne s’agit donc plus seu-
lement de veiller à ce que tout
fonctionne, encore faut-il que
ce fonctionnement, y compris
celui de la climatisation et de la
ventilation, soit optimisé. Côté
ingénieurs, le métier est donc
devenu encore plus technique,
côté client, il faut arriver à se
convaincre que les surcoûts à la
construction pourront être com-
pensés par une consommation
moyenne plus faible et, si l’ingé-
nieur est rigoureux, par un prix
de maintenance raisonnable. On
estime par exemple que pour
ce qui concerne l’éclairage, un
éclairage intelligent qui maxi-
mise l’utilisation de la lumière
naturelle permet d’économiser
40% d’énergie par rapport à
ce qui était standard pour une
usine construite il y a seulement
15 ans.
Les entreprises sont de plus en
plus souvent en demande d’opti-
misation par l’utilisation d’éclai-
rage LED. Sa luminosité modu-
lable permet en effet de suivre le
cycle naturel de la lumière: plus
chaude le matin, plus puissante à
partir de midi et à nouveau décli-
nante en fin de journée.
Une vaste palette de réalisationsDe la prison de Champ-Dollon
à ce qui sera la plus grande ma-
ternité de Suisse, en passant par
les immeubles de Rolex à Plan-
les-Ouates et aux Acacias ou
ceux de banques comme le Cré-
dit Suisse, Lombard Odier, la
Banque Cantonale de Genève ou
encore le tout nouvel immeuble
de la Banque Piguet Galland
& Cie SA, sans oublier l’EPFL
ou l’Opéra de Lausanne et, plus
loin, les usines Richemont dans
le Jura, la palette des objets au
service desquels les ingénieurs
de I-C Scherler SA ont mis en
œuvre leur savoir-faire est vaste.
Elle s’étend même à l’étranger,
notamment au Qatar (New Qa-
tar National Museum) et à la
Chine (bureaux administratifs
de IATA), ainsi qu’à des colla-
borations avec des architectes
prestigieux tels que Jean Nou-
vel, Sanaa et le double national
français et suisse Bernard Ts-
chumi.
Comment s’explique ce succès?
Si le coût du service est un élé-
ment important de la demande,
il n’est, de loin, pas le seul. L’ex-
périence, ainsi que le fait d’être
un acteur reconnu sur le mar-
ché, un modèle d’organisation
qui permet de prendre des dé-
cisions rapides, une capacité à
trouver des solutions dans des
délais assez courts, une capacité
à innover et à accompagner le
client dans ses décisions, sans
oublier cette vertu cardinale
qu’est la rigueur de la planifica-
tion, sont autant d’atouts indis-
pensables pour se profiler sur
un marché dont la complexité
technique s’accroît sans cesse.
Ce qui fait dire au spécialiste:
«Pour chaque objet, vous êtes
condamné à avoir un ingé-
nieur!». n
Véronique Bühlmann
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Ingénieurs-Conseils Scherler SA: la fiche technique
Implantée à Genève depuis 1964, la société qui possède des succursales à Lausanne et Fribourg, occupe 70 personnes spécialisées dans l’ingénierie électrique et la sécurité, ce
qui fait d’elle l’une des plus grandes sociétés de ce type en Suisse romande. Elle gère chaque année pour plus de 80 millions de francs d’installations électriques représentant environ 800 millions de francs de bâtiments construits ou rénovés. Depuis cinq ans, ses chiffres d’affaires annuels varient entre 10,5 et 12 millions, une stabilité ancrée dans la philosophie maison qui vise à maintenir une rotation du personnel aussi réduite que possible. Avec des collaborateurs qui cumulent jusqu’à 25 ans d’expérience, c’est un gage de fiabilité: pour chaque projet, il existe toujours au sein de la société un ingénieur qui a déjà été confronté une fois au moins à la problématique particulière qui se présente. Autre particularité de cette société composée en majorité d’ingénieurs HES, elle est résolument formatrice: «Les écoles ne nous offrent pas les spécialistes dont nous avons besoin. Nous estimons qu’il faut au moins cinq ans pour former un bon planificateur capable d’aller sur le terrain et d’y organiser efficacement le travail», explique Jacques Mühlestein, directeur de la société.A l’heure actuelle, Ingénieurs-Conseils Scherler SA compte 13 associés, qui sont tous action-naires de la société (précisons que cette dernière appartient à la holding bernoise Polyplan. Avec un total de 400 collaborateurs, cette dernière est l’un des plus grands bureaux d’élec-tricité de Suisse). Sur le plan organisationnel, chacun des associés a la responsabilité de 5 à 6 personnes et fonctionne pratiquement comme une PME indépendante, qui assume les responsabilités financières et opérationnelles de ses projets. Cette structure permet à chaque entité d’être extrêmement réactive au niveau décisionnel, un atout maître pour des projets dans lesquels les contraintes de temps peuvent être extrêmes.En 2012, la société a racheté RG Riedweg & Gendre SA, bureau d’ingénieurs spécialisé dans le chauffage, la ventilation et le sanitaire, ce qui lui permet de répondre aux problèmes posés par la transition énergétique et de disposer désormais d’une expertise avérée dans les domaines de la géothermie, de l’énergie solaire, de l’utilisation de l’eau de nappe phréa-tique ou du lac ou du couplage chaleur-force. Précisons enfin que le bureau d’ingénieurs est certifié ISO 9001 depuis 1997 et ISO 14001 depuis 2012, et qu’il dispose d’un système management entièrement développé en interne, autant de gages de qualité essentiels pour assurer des projets de plus en plus complexes.
Centre de Congrès Swiss Tech Convention Center à l’EPFL - RenensPrestations Riedweg & Gendre: énergies renouvelables. Le centre est chauffé et rafraîchi grâce aux rejets énergétiques d’une partie du campus de l’EPFL, associés à des panneaux solaires thermiques, si bien que l’énergie renouvelable atteint 80% du total des énergies de froid, de chaud et d’électricité consommées. Ajoutons cette autre réalisation de Riedweg & Gendre dans l’Ecoquartier les Vergers à Meyrin: l’indice de consommation énergétique pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire y sera de zéro grâce à la compensation globale des consommations électriques par des pompes à chaleur et des auxiliaires ventilation/chauffage par des panneaux solaires photovoltaïques.
Rolex Plan-les-Ouates/GEArchitecte: Atelier d’architecture Brodbeck-RouletDate de réalisation: 2000 à 2007Prestation I-C Scherler: Ingénierie électrique.
Tour de l’Esplanade, FribourgArchitectes: Dominique Perrault Architecture, Paris; Architram, RenensPrestation I-C Scherler: Electricité et sécurité incendie.