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Revue NeuRologique 165 (2009) 109 - 118 115
nutritionnelle (données anthropométriques, protidémie, albu-
minémie, préalbuminémie), une évaluation des troubles du
comportement alimentaire (échelle de Blandford), l’analyse de
la prise en charge nutritionnelle (voie d’alimentation, texture)
et du suivi (pesée, diététicienne).
résultats : 55.8% des patients hospitalisés présentaient
une démence sévère. Parmi ces patients, 74% étaient tota-
lement dépendants (GIR 1) et 84% nécessitaient une aide à
l’alimentation. 95.3% des déments sévères présentaient des
troubles du comportement alimentaire et 51.2% d’entre eux
étaient dénutris. Les troubles du comportement alimentaire
étaient corrélés à la sévérité de la démence et à la dénutri-
tion. Des améliorations des pratiques professionnelles ont
été proposées : augmentation de la fréquence des pesées,
élaboration de supports écrits, sensibilisation du personnel
soignant, poursuite de l’alimentation plaisir et évitement des
alimentations entérales.
Conclusion : Les troubles du comportement alimentaire sont
une des complications les plus fréquentes de la démence
sévère. Ils sont corrélés à la dénutrition. Il apparaît nécessaire
de reconnaître et d’évaluer ces troubles pour d’assurer une
prise en charge nutritionnelle adaptée.
P5b-43 Une unité d’intervention ambulatoire
C. Girtanner, A. Corbin Seguin, L. Combe, I. Rouch et R. Gonthier
CHU De Saint-Etienne, Hôpital Charite, 42055 Saint-Etienne,
France
introduction : La maladie d’Alzheimer est une maladie com-
plexe avec un retentissement physique et psychique sur le
patient et son entourage. Ainsi, la prise en charge nécessite
l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire pour proposer
le projet de soin le plus adapté.
méthodologie : Au sein du CHU de Saint-étienne, nous
avons créé une filière de soins Alzheimer intégrant plusieurs
maillons : - consultations mémoire - hôpital de jour (depuis
1986) - service d’hospitalisation complète de neuro-psycho-
gériatrie, (depuis 2003). Les demandes émanant du pavillon
d’urgence augmentent (patients hospitalisés sous contrainte,
patients errants dans les rues, refus de consultation, refus de
suivi.....). Aussi avons-nous voulu compléter ces propositions
de soins par la création d’une équipe mobile : l’Unité de Prise
en charge Extrahospitalière de la précarité Cognitive (UPEPC) ;
composée d’un médecin gériatre, d’une psychologue et d’une
secrétaire (à mi-temps depuis janvier 2009. ) qui se déplace
au domicile des patients présentant des troubles cognitifs et
psychocomportementaux. Les objectifs sont d’anticiper les
situations de crise et de proposer une alternative en cas de
rupture de soins.
résultats : de 4 mois de fonctionnement 52 visites à domiciles
ont permis de faire une évaluation cognitive et psychologique
de 36 patients en refus total de soins ; 47% des signalements
ont été effectué par les médecins traitants, 42 % les médecins
du CHU. 42% de refus d’aides à domiciles ; 16% refus de consul-
tations mémoire ; 16% refus d’hospitalisation et 42% troubles
psychocomportementaux. L’échelle de Zarit retrouve un chiffre
moyen de 41. Le MMS moyen était de 19 /30 ; 42% des patients
avaient eu un diagnostic neurologique établi ; L’équipe de
l’UPEPC a pu permettre d’éviter l’hospitalisation en urgence
de ces 36 patients : 75% d’entre eux ont pu être intégrés dans
la filière de soins (42% d’hospitalisations programmées et 56
% maintenus à domicile).
Conclusions : Le déni des troubles et la résistance du patient
(diagnostic, suivi, acceptation d’aides, séparation avec le domi-
cile) bloquent toute possibilité d’alliance thérapeutique et ne
peuvent, dans certains cas, que se gérer à domicile, véritable
enjeu du suivi.
P5b-44 Conception d’un jardin thérapeutique destiné aux patients atteints de maladie d’alzheimer : Quelle contribution peut apporter une démarche artistique ?
T. Jonveauxa et R. Fescharekb
aCHU de Nancy : Centre Paul Spillmann : Unités de Soins de Suite
Réadaptation à orientation gériatrique, Unité de Soins Palliatifs,
Equipe Mobile de Soins Palliatifs/Centre Mémoire de Ressources et
de Recherche Service de Neurologie, Hôpital Saint Julien, 1 rue Foller,
Hôpital Central, Av Maréchal de Lattre de Tassigny, 54035 Nancy,
France ; bFescharek sculpture & design, Pfingstweide 11, 35043
Marburg/Lahn, Allemagne
introduction : Notre groupe de réflexion pluridisciplinaire
chargé de l’aménagement du jardin thérapeutique a souhaité
associer, compétences médicales et soignantes à une approche
artistique en confiant sa création à un sculpteur designer
médecin. Outre le contact avec la nature, le but est d’adapter
cet espace aux troubles neuropsychologiques et comporte-
mentaux des patients, en s’appuyant sur les principes des
thérapies non médicamenteuses avec une structuration de
l’espace, un repérage temporel, un enrichissement sensoriel de
l’environnement en vue d’ateliers de réhabilitation cognitive
et transgénérationnels utilisant la médiation du jardin.
Matériels et méthodes : Les invariants culturels, les références
à la mémoire sociale auxquels les patients demeurent sen-
sibles, sont recherchés. Les besoins et souhaits de l’équipe
soignante et des familles sont analysés par des questionnaires
spécifiques. L’approche thérapeutique fondée sur l’intégration
d’une dimension artistique ciblée intégrée à l’environnement