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Passions fatales

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FESTIVAL « JE T’AIME… ICH AUCH NICHT » Jeudi 14 novembre 2013 – Grande Salle Arsenal 20h00 PASSIONS FATALES Direction Jacques Mercier GABRIEL FAURÉ Pelléas et Mélisande, Suite op.80 CLAUDE DEBUSSY Pelléas et Mélisande (arrangement musical Marius Constant) RICHARD WAGNER Tristan und Isolde – Une passion orchestrale (arrangement musical Henk de Vlieger) Durée : 104 minutes + entracte Le Festival « Je t’aime… Ich auch nicht » est présenté par l’Arsenal – Metz en Scènes, la Ville de Metz et l’Orchestre national de Lorraine, avec le soutien du Conseil Général de la Moselle et de la SACEM , avec la contribution du Goethe-Institut Nancy, du Forum-IRTS de Lorraine/ ALFOREAS, du Cercle Lyrique de Metz, de la Fondation Jeunes Talents, et en partenariat avec la Hochschule de Sarrebruck et la Saarländischer Rundfunk 2.

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AVANT-PROPOS Le dénominateur commun de deux des œuvres de ce programme est le drame poétique Pelléas et Mélisande, écrit en 1892 par le poète belge Maurice Maeterlinck (1862-1949), un des plus illustres représentants du « drame symboliste ». Le symbolisme attira fortement les compositeurs conscients que la poésie, art non descriptif qui s'efforce de saisir les états d'âme de l'homme dans toutes leurs nuances, communique de manière tout à fait idéale avec la musique. Aussi, n'est-ce pas un hasard si le drame de Maeterlinck, inspira de nombreux compositeurs, qu'il s'agisse de Debussy, Fauré, Sibelius ou Schoenberg. L'argument du drame de Maeterlinck est une tragique histoire d'amour. Le Prince Golaud, égaré lors d'une chasse, surprend près d'une source une magnifique jeune fille aux cheveux d'or. Il la conduit à son château pour en faire son épouse. Mélisande, n'éprouvant pour son époux vieillissant que du respect, se lie de tendre amitié avec le demi-frère de celui-ci, Pelléas, amitié qui s'enflammera en un amour pur, engendrant des obstacles insurmontables. Alors que les amants se rencontrent en secret pour la dernière fois, ils sont surpris par Golaud, qui, de son épée, transperce Pelléas et blesse Mélisande. La jeune femme ne revient à elle que bien plus tard, après avoir mis au monde un enfant. Golaud lui demande si elle lui a été infidèle, elle refuse de répondre et préfère mourir.

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GABRIEL FAURÉ (1845-1924) Pelléas et Melisande, Suite op 80 (1898) Première représentation de la musique de scène au Prince of Wales Theater de Londres en juin 1898. Création de la Suite d'orchestre (sans la Sicilienne) le 3 février 1901 à Paris aux Concerts Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard. Avec la fin du siècle, la renommée de Gabriel Fauré s'étend à l'étranger. Il a trouvé, depuis 1896, un accueil favorable dans les milieux de la haute société londonienne. C'est lors d'un de ces voyages que Fauré reçut probablement la commande d'une musique de scène pour la création, en langue anglaise, de « Pelléas et Mélisande » de Maurice Maeterlinck. Débordé par son service à la Madeleine et les tournées d'inspection, Fauré dut s'exécuter en un mois et demi. Pressé par le temps et sans doute aussi poussé par le désir de faire sortir de l'ombre un morceau dont il est satisfait, Fauré reprend la Sicilienne op.78 qu'il avait écrite en 1893, pour une musique de scène du « Bourgeois gentilhomme ». Puis il composa pour Pelléas et Mélisande trois morceaux nouveaux : Prélude, Fileuse et la mort de Mélisande (Molto adagio). Pressé par les délais, Fauré confia l'orchestration de sa nouvelle œuvre à son élève Charles Koechlin, qui s'acquittant admirablement de ce travail, en réalisa une orchestration pour un petit ensemble. Lorsque Fauré tira une Suite symphonique de cette composition, il utilisa une formation plus importante, recréant ainsi une atmosphère plus proche de Maeterlinck. Très différente du Pelléas et Mélisande de Debussy (1902), la Suite de Fauré met en valeur avant tout le personnage de Mélisande, éternel féminin saisi dans son intemporalité troublante dont il s'efforce de saisir avant tout l'atmosphère et la trame du récit. Le Prélude dépeint l'ambiance générale du drame, la mélancolie de l'héroïne et le moment de l'adieu de Golaud (évoqué par un solo de cor). La Fileuse reflète l'attente de Mélisande (le bruit du rouet égrène les minutes qui passent). La Sicilienne a la fonction de contraste et le Finale fait entendre la complainte douloureuse de la souffrance. 1898 Événements contemporains Émile Zola publie dans "l'Aurore" une lettre ouverte adressée au Président de la République intitulée "J'accuse". L'affaire Dreyfus est lancée. À Paris, début des travaux de construction du métro. Création de la firme automobile Renault. Découverte du radium par Pierre et Marie Curie. Œuvres contemporaines André Messager Véronique, Verdi Quattro pezzi sacri.

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CLAUDE DEBUSSY (1862-1918) Pelléas et Mélisande (1902) (arrangement musical Marius Contant) Création de l'opéra de Debussy le 27 avril 1902 à l'Opéra comique à Paris sous la direction d'André Messager. Première audition de la Symphonie de Marius Constant en mai 1983, à Paris par l'Orchestre de l’Opéra national de Paris sous la direction de Marius Constant. L’opéra Pelléas et Mélisande apporta à Claude Debussy la célébrité. Si le compositeur innove par son style vocal, l'utilisation de l'orchestre est elle aussi tout à fait nouvelle. Véritable « personnage » de l'opéra, l’orchestre joue le rôle d’un décor sonore changeant qui réagit aux émotions des personnages par de subtils changements d’harmonie et de couleurs, quasi autonome, il commente constamment l'action. La formation orchestrale de Pelléas est identique à celle de Tristan et Isolde référence absolue de l'art lyrique pour ses contemporains, pourtant l'orchestre de Debussy est beaucoup plus transparent que celui de Wagner. En 1983, le compositeur roumain Marius Constant compose un ouvrage orchestral qu’il intitule Pelléas et Mélisande Symphonie d’après l’opéra éponyme de Claude Debussy. Pour construire cette pièce, il puise surtout dans les épisodes instrumentaux de l’opéra de Debussy, employant la même orchestration et assemblant les différents épisodes en une trame cohésive. Sa symphonie débute avec la musique d’ouverture de l’opéra, qui évoque le lointain univers médiéval dans lequel l’action se déroule. L’ouvrage se poursuit avec la musique de différentes scènes de l’opéra (la première rencontre de Golaud avec Mélisande, la rencontre au deuxième acte de Pelléas et Mélisande, Mélisande, dans sa tour, peignant sa chevelure au troisième acte…) pour se terminer par la musique du cinquième acte avec Arkel, Golaud et un médecin qui veillent Mélisande. Des cloches sonnent et les domestiques s’agenouillent tandis que les cors énoncent les paroles d’Arkel, « Je n’ai rien entendu » et Mélisande s’éteint doucement. 1902 Événements contemporains Éruption de la montagne Pelée à la Martinique. St Pierre est détruit : 40 000 morts. Invention de la batterie automobile par Thomas Edison. Le roi Édouard VII est couronné à l'Abbaye de Westminster à Londres. Décès de l'écrivain Émile Zola à l'âge de 62 ans. Inauguration du barrage d'Assouan en Égypte. Œuvres contemporaines Mahler Kindertotenlieder et Symphonie n°5, Scott Joplin The Entertainer, le plus célèbre de ses ragtimes.

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RICHARD WAGNER (1813 - 1883) Tristan und Isolde – Une passion orchestrale (1865) (arrangement orchestral Henk de Vlieger) Opéra créé le 10 juin 1865 au Hoftheater de Munich grâce à l’appui du roi Louis II de Bavière sous la direction de Hans von Bülow. Tristan und Isolde est un immense poème lyrique, un chant d’amour et de mort inspiré par la passion que Wagner nourrissait à l’égard de Mathilde Wesendonk, la femme de son riche protecteur zurichois. Au moment où il l’entreprit, Wagner était en pleine composition de la Tétralogie et songeait déjà à Parsifal, mais des nécessités pratiques (le besoin d’écrire une œuvre aux dimensions moins vastes, qui puisse plus facilement être représentée) et intérieures (le besoin de sublimer cet amour par l’art) l’incitèrent à abandonner tout autre travail pour se consacrer exclusivement à cet opéra. Le livret, écrit comme toujours par le compositeur lui-même, reprend le mythe celte en l’épurant au maximum et en donnant une signification personnelle au philtre d’amour qui devient, ici, le révélateur d’une passion déjà existante. En 1854, année où il jeta sur le papier la première esquisse de l’œuvre, Wagner venait de lire Schopenhauer et la Bhâgavad Gita (le Chant de Dieu) ; autant la pensée du philosophe du renoncement au vouloir-vivre que la mystique bouddhiste influencèrent son approche du mythe. Tristan und Isolde marque un tournant dans l’œuvre de Wagner et dans l’Histoire de la musique tout entière. Pour la première fois, la tonalité n’y règne plus en maître et le compositeur fait se superposer plusieurs rythmes, créant ainsi un mouvement très particulier de tension languissante et toujours retardée. Le prélude, le duo du deuxième acte et la mort d’Isolde sont parmi les points culminants de la partition. En mars 1988, l'Orchestre philharmonique de la Radio néerlandaise donnait un concert avec Das Rheingold (1re partie de l'Anneau du Nibelungen). Le projet se poursuivit en juillet 1989, avec Götterdämmerung puis en février et mars 1991, avec Die Walküre et Siegfried. Le succès fut énorme. Edo de Waart, le chef d'orchestre qui avait dirigé ces concerts voulut ajouter une sélection de moments symphoniques de la Tétralogie au répertoire de l'orchestre pour une tournée de concerts en Allemagne en 1992. Lorsqu'il apparut qu'il n'existait aucun arrangement de ce que souhaitait jouer Edo de Waart, Henk de Vlieger, percussionniste de l’Orchestre de la Radio néerlandaise, également compositeur et arrangeur, décida de créer une nouvelle suite d'orchestre en rassemblant différents passages du Ring. Il lui donna d'abord le nom de Ring Symphony, puis la renomma Der Ring – une aventure orchestrale. Deux ans plus tard suivit Parsifal – une quête orchestrale. Le succès vint rapidement et naquit le projet d'un enregistrement en trois volets. Spécialement pour ce projet, de Vlieger compléta la série avec Tristan und Isolde – une passion orchestrale, en avril 1995. 1865 Événements contemporains

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Fin de la guerre de sécession aux États-Unis. Assassinat d’Abraham Lincoln. Abolition de l’esclavage. Utilisation des premiers chèques. Publication d’« Alice au pays des merveilles » de Lewis Caroll et de « Crime et châtiment » de Fiodor Dostoïevski.

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JACQUES MERCIER Chef d’orchestre

Premier prix de direction d’orchestre à l’unanimité au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Jacques Mercier obtient aussi le Premier Prix du Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon. Assistant de Pierre Boulez à l’Opéra de Paris et à l’Ensemble Intercontemporain, il bénéficie des conseils de Herbert von Karajan. Jacques Mercier entame rapidement une carrière internationale. Il dirige de prestigieuses formations : l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de France, le London Symphony Orchestra, l’Orchestre de la Suisse Romande… Qualifié de « Souveräner Dirigent » à Berlin, Jacques Mercier se produit au festival de Salzbourg tout comme à Séoul, Montréal, Kyoto, Helsinki… et Madrid

où il est cité par la critique comme « l’un des meilleurs chefs français et européens de sa génération ». De 1982 à 2002, Jacques Mercier est directeur artistique et chef permanent de l’Orchestre national d’Île-de-France. « Déployant une énergie et un enthousiasme communicatifs, Jacques Mercier est parvenu à hisser sa formation au premier rang des orchestres français. » (Olivier Bellamy dans L’Événement du Jeudi) « Jacques Mercier a fait la preuve irréfutable de son grand talent fait de précision et de maîtrise, mais aussi de flamme et de panache. » (Pierre Petit, Le Figaro). Durant sept années, Jacques Mercier est chef permanent du Turku Philharmonic en Finlande : une expérience déterminante dans son approche des oeuvres des compositeurs du Nord de l’Europe comme Sibelius dont il s’attache à faire découvrir le répertoire en France. Mais son talent fait de précision, de rigueur, de finesse et d’une extrême sensibilité s’illustre à merveille dans le répertoire français du XIXe et XXe siècles jusqu’à la musique d’aujourd’hui qu’il défend avec passion. Il crée en particulier des œuvres de Iannis Xenakis, Luis de Pablo, Philippe Manoury et Wolfgang Rihm… Pour le choix de ses enregistrements, Jacques Mercier fait preuve de curiosité et de pertinence. On lui décerne le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour Bacchus et Ariane d’Albert Roussel ainsi que le Prix de l’Académie du disque lyrique pour Djamileh de Bizet. Son enregistrement du Martyre de Saint-Sébastien de Claude Debussy paru chez RCA a obtenu le Choc du Monde de la Musique. Dans le domaine de l’opéra, Jacques Mercier dirige tout particulièrement des œuvres issues du répertoire français : Carmen, Faust, Béatrice et Benedict, Lakmé, Les Pêcheurs de perles… Jacques Mercier est élu Personnalité musicale de l’année 2002 par le Syndicat professionnel de la critique dramatique et musicale. Son premier disque avec cette phalange, L’An Mil de Gabriel Pierné, a obtenu un Diapason d’or de l’année 2007. Son second disque paru en 2008, consacré à Antoine et Cléopâtre de Florent Schmitt, vient également d’obtenir un Diapason d’or. Sous la direction de Jacques Mercier, l’Orchestre national de Lorraine se produit dans de nombreux festivals : la Chaise-Dieu, Brighton, la Côte Saint-André, d’El Jem... En janvier 2011, lors d’une tournée de l’ONL la presse allemande a qualifié Jacques Mercier de « Magicien de la baguette » (Mannheim).