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Pathologie vésiculaire infectieuse et tumorale : diagnostic et pièges. Revue iconographique C. Guéï-Koré , C. Ridereau-Zins, C. Aubé Département de Radiologie CHU Angers

Pathologie vésiculaire infectieuse et tumorale ...pe.sfrnet.org/Data/ModuleConsultationPoster/pdf/2013/1/052b30ac... · cholecystite alithiasique Elle survient sur terrain particulier

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Pathologie vésiculaire infectieuse et tumorale :

diagnostic et pièges.

Revue iconographique

C. Guéï-Koré , C. Ridereau-Zins, C. Aubé Département de Radiologie CHU Angers

Connaitre la sémiologie radiologique des pathologies

lithiasiques de la vésicule biliaire.

Connaitre l’aspect des pathologies tumorales de la

vésicule biliaire.

Savoir les intérêts de chaque examen d’imagerie en

fonction de la pathologie suspectée.

OBJECTIFS

INTRODUCTION

La pathologie vésiculaire est très fréquente, elle est dominée par la

pathologie lithiasique et ses complications.

Le diagnostic se fait aisément par échographie pour les formes

simples.

Les formes atypiques ou compliquées nécessitent une exploration par

tomodensitométire (TDM) et exceptionnellement par IRM.

Certains épaississements inflammatoires de la paroi vésiculaire

peuvent en imposer pour des lésions tumorales.

La pathologie tumorale est plus rare. Elle pose un double problème

du suivi pour les tumeurs bénignes et de diagnostic positif souvent

tardif pour les tumeurs malignes.

LITHIASE VESICULAIRE NON COMPLIQUEE

L’ECHOGRAPHIE est l’examen le plus sensible dans la recherche

de calcul (Se et Sp > 90%).

Le diagnostic est facile quand:

le calcul est hyperéchogène avec

un cône d’ombre postérieur;

les parois vésiculaires sont fines.

Le diagnostic peut être plus difficile

pour des calculs de petit taille

le changement de position du patient

permet de les mobiliser et de les

démasquer.

Le SCANNER montre les calculs de façon inconstante, selon leur

compositon chimique.

Calculs contenant du calcium

1.Calcul hyperdense calcifié (calculs noirs)

2.Calcul aéré hypodense (calculs bruns)

1 2

LITHIASE VESICULAIRE NON COMPLIQUEE

Calculs choléstéroliques mieux

visibles en contraste spontané et

en fenêtrage serré que sur la série

injectée.

Le SCANNER est supérieur à l’échographie en cas de vésicule

porcelaine. A noter que cette pathologie est un facteur de risque de

développement d’un adénocarcinome.

La région vésiculaire est occupée par une

image hyperéchogéne, la paroi

vésiculaire n’est pas individualisée

La paroi vésiculaire totalement

calcifiée est bien vue en TDM.

LITHIASE VESICULAIRE NON COMPLIQUEE

L’ IRM n’a d’intérêt que lorsque l’échographie n’est pas contributive

et la TDM impossible.

Les séquences en pondération

T2 et de biliRM permettent

une bonne analyse du

contenu vésiculaire.

Les calculs forment une image

lacunaire.

La paroi vésiculaire est au mieux

appréciée sur les séquences en

pondération T1 avec injection IV de

Gadolinium.

A noter que le calcul est en hyposignal.

LITHIASE VESICULAIRE NON COMPLIQUEE

C’est une distension aigue de la vésicule biliaire , due à une

obstruction du canal cystique par un calcul.

Le diagnostic est échographique:

1. calcul de 15 mm enclavé dans l’infundibulum vésiculaire

la vésicule est de grande taille (hauteur > 11 cm)

2. la paroi vésiculaire estfine ou modérement épaissie (3.5mm)

le diamètre transversal vésiculaire est > 4 cm

2. 1.

HYDROCHOLECYSTE

Le diagnostic est confirmé aisément en échogaphie (Se: 85 % - Sp: 88%).

. paroi épaisse (4 mm) et/ou feuilletée,

. contenu vésiculaire échogène

(sludge),

. épanchement péri vésiculaire,

. douleur au passage de la sonde.

La paroi vésiculaire peut être épaissie dans d’autres

circonstances (ascite ,hépatite, hypoprotidémie, Hellp

syndrome, pancréatite aigue, périhépatite …).

Patient cirrhotique avec ascite

CHOLECYSTITE AIGUE LITHIASIQUE

. paroi épaisse

. épanchement péri vésiculaire

. calcul

. pas de dilatation des voies

biliaires intra-hépatiques

Inopportunément, le diagnostic peut être évoqué sur un examen

TDM réalisé en 1ère intention.

Un contrôle échographique est nécessaire pour confirmer le

diagnostic et visualiser le calcul, pas toujours visible en TDM.

CHOLECYSTITE AIGUE LITHIASIQUE

En échographie: des images hyperéchogènes

focales au niveau du fond vésiculaire sont

d’interprétation difficile.

Cette forme rare et grave de cholécystite est secondaire à un processus

d’ ischémie artérielle et de surinfection par des germes anaérobies.

Elle est alithiasique dans 1/3 des cas.

En TDM: confirmation du gaz intra-

pariétal produit par des germes

anaérobies.

CHOLECYSTITE EMPHYSEMATEUSE

Défaut de rehaussement de la paroi vésiculaire

traduisant l’ischémie celle-ci.

Ce type de lésion est méconnue en échographie.

Cette forme sévère de cholécystite aigue survient sur un terrain

particulier (patients âgés, polyvasculaires ou diabétiques) et

correspond à une nécrose parfois hémorragique de la paroi.

Chez cet autre patient, la TDM

montre aisément le gaz intra-

pariétal due à la nécrose.

CHOLECYSTITE GANGRENEUSE

C’est l’évolution défavorable aigue d'une forme gangreneuse non

rapidement opérée. La perforation peut se faire dans la fossette

vésiculaire ou dans le péritoine libre. Le calcul extra- vésiculaire

est inconstamment visualisé.

. paroi épaisse, irrégulière avec

solution de continuité

. abcès hépatique de contiguité.

Rupture de la paroi vésiculaire et

calculs dans la gouttière

pariéto-colique droite.

CHOLECYSTITE PERFOREE

La perforation vésiculaire peut résulter d'un processus infectieux

chronique avec formation de fistule cholécysto-digestive.

Selon la taille du calcul et du lieu de la fistule : 2 tableaux cliniques sont

possibles:

. le syndrome de Bouveret: occlusion digestive haute sur migration

d'un volumineux calcul par une fistule cholécystogastrique ou duodénale

. l'iléus biliaire: occlusion du grêle sur migration d'un calcul de taille

moyenne par une fistule cholécysto duodénale

CHOLECYSTITE PERFOREE Forme chronique

. aérobilie (VBIH et vésicule)

. occlusion du grêle en amont du calcul biliaire

Forme particulière de cholécystite chronique, elle peut simuler une lésion

tumorale. La vésicule est lithiasique dans 98% des cas

La paroi est le siège d’un épaississement irrégulier important avec des

nodules intramuraux qui correspondent à des nodules

xanthogranulomateux plutôt qu’à des abcès intramuraux.

La TDM montre un épaississement

pariétal aspécifique.

L’IRM peut aider au diagnostic en

montrant le caractère graisseux

des nodules pariétaux.

CHOLECYSTITE XANTOGRANULOMATEUSE

. paroi vésiculaire épaisse et irrégulière

. nodules hypoéchogènes dans la paroi

Pièce opératoire M.Zins

(Paris)

. dilatation des voies biliaire intra-hépatiques

. calcul dans le canal cystique

SYNDROME DE MIRIZZI

Symptomatologie des voies biliaires (ictère), c’est la compression de la

voie biliaire principale par un calcul enclavé dans le canal cystique.

. drainage sous contrôle

échographique

. épanchement péri

vésiculaire

. paroi fine

. contenu alithiasique

CHOLECYSTITE ALITHIASIQUE

Elle survient sur terrain particulier (patient en réanimation, dénutri,

en stase biliaire) due à l’infection par des germes de type CMV,

cryptosporidie, mycobactéries atypiques.

Son diagnostic est difficile car la paroi est peu épaissie et la

douleur inconstante.

Son traitement est le drainage par voie radiologique, en raison du

mauvais état général des patients contre indiquant la chirurgie.

En TDM: paroi épaisse avec

petits kystes, mieux vus en

IRM sur séquences en

pondération T2.

C’est une lésion acquise d'hyperplasie de la paroi vésiculaire avec

invagination au sein de la couche musculeuse créant des cavités

« kystiques » (sinus de Rokitansky-Aschoff) profonds et

communicants. Il n’y a aucune traduction symptomatique.

. épaississement pariétal segmentaire ou diffus

. images en « queue de comète » (piégeage du

faisceau ultrasonore au sein d'un sinus dilaté)

ADENOMYOMATOSE

. formations échogènes, de petite

taille (inférieure à 10 mm), sans

cône d’ombre, rattachées à la

paroi et de même échogénicité

que celle-ci, non mobiles lors du

changement de position du

patient.

Hyperplasie de la muqueuse vésiculaire avec accumulation de

dépôts cholestéroliques, cette pathologie est asymptomatique. Il

existe une forme diffuse et une forme focale avec formation de

«polypes cholestéroliques ». Le diagnostic est échographique.

Au delà de 10 mm, on parle de polype « géant », le diagnostic

différentiel avec un adénome vésiculaire est difficile et la

cholécystectomie est indiquée.

CHOLESTEROLOSE

. formation nodulaire échogène,

rattachée à la paroi

Tumeur rare, asymptomatique, sa taille varie de 5 à 20 mm.

C’est une lésion à potentiel malin.

Une taille supérieure à 10 mm ou une croissance rapide impose

une cholécystectomie.

ADENOME VESICULAIRE

C’est une tumeur rare, de diagnostic précoce difficile.

Les facteurs de risque sont : un calcul de taille > 4cm, une cholécystite

chronique, une vésicule porcelaine.

La survie à 5 ans est inférieure à 5 % du fait d’un envahissement

précoce du foie, des ganglions du pédicule hépatique et de la rapidité

de l’extension métastatique à distance.

ADENOCARCINOME VESICULAIRE

. calcul de grande taille

. paroi vésiculaire épaisse et

irrégulière

. envahissement du segment

IV hépatique

AUTRES TUMEURS VESICULAIRES

Ce sont essentiellement des lésions métastatiques, de mélanome

ou d’adénocarcinome rénal.

Les tumeurs carcinoïdes primitives, des lymphomes et des

sarcomes sont exceptionnelles.

. nodule pariétal de l’infundibulum se

rehaussant au temps artériel

. antécédent de néphrectomie gauche

pour adénocarcinome à cellules

claire

: métastase

CONCLUSION

L’échographie est l’examen d’imagerie de référence pour la

pathologie lithiasique vésiculaire.

La TDM est utile pour les formes compliquées ou atypiques

(cholécystite emphysémateuse, gangreneuse et perforée).

Elle permet le bilan d’extension hépatique des tumeurs

vésiculaires.

L’IRM est intéressante pour des lésions de diagnostic plus

spécifique (adénomyose, cholécystite xanthogranulomateuse).

BIBLIOGRAPHIE

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Gore RM, Yaghmai V, Newmark GM et al. Imaging benign and malignant disease of the

gallbladder. Radiol Clin N Am 2002; 40:1307-23.

QCM

1. L’IRM permet d’objectiver l’adénomyomatose vésiculaire par des

images kystiques intra pariétale en franc hyper signal T2

Vrai

Faux

2. En l’absence de visualisation d’un calcul extraluminal, le diagnostic

de cholécystite perforée ne peut être retenu

Vrai

Faux

3. La mise en évidence d’un polype vésiculaire de plus de 10 mm,

justifie la réalisation d’une cholécystectomie

Vrai

Faux

QCM

1. L’IRM permet d’objectiver l’adénomyomatose vésiculaire par des

images kystiques intra pariétale en franc hyper signal T2

Vrai

Faux

2. En l’absence de visualisation d’un calcul extraluminal, le diagnostic

de cholécystite perforée ne peut être retenu

Vrai

Faux

3. La mise en évidence d’un polype vésiculaire de plus de 10 mm,

justifie la réalisation d’une cholécystectomie

Vrai

Faux